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Réponses aux questions

1.Quels sont les deux grandes techniques de financement pratiquées par les banques
islamiques :

1) Financement à caractère commercial : le financement se limite à faciliter l’acquisition d’un


actif ou d’une marchandise objet de ce financement. On distingue 3 types de financement :

1-Le Salam : est une vente à terme, c'est-à-dire une opération où le paiement se fait au comptant
alors que la livraison se fait dans le futur. Néanmoins, pour neutraliser le risque du Gharar, la nature
du bien et les détails de sa livraison doivent être minutieusement fixés au préalable : date de livraison,
quantité, qualité, lieu, coût de transport, etc. Le Salam, utilisé surtout dans le domaine de l’agriculture.

2-Al Istisnaa est un instrument de financement avant livraison qui consiste à financer un projet
(souvent industriel ou immobilier et à long terme) au fur et à mesure qu’il progresse. Les modalités
concrètes du paiement sont déterminées par accord passé entre l'acheteur (la banque) et le vendeur
(le fabriquant).

3-La Mourabaha est une formule selon laquelle le financier (la banque) acquiert un actif et le revend
ensuite à son client (qu’il a désigné auparavant) à un prix majoré et payable à échéance. Il s’agit là
d’une pure opération commerciale, la banque possède le bien d’abord et le revend avec des facilités
au client, elle reste cependant responsable du bien jusqu’à l’acquittement complet du prix.

2) Financement à caractère participatif : le financement suppose un partenariat entre les


parties intervenantes dans le projet d’investissement :

1-La Moucharaka est un partenariat (assimilée à une joint-venture) entre plusieurs apporteurs de
fonds qui s’associent dans un projet. Les profits générés sont répartis suivant les modalités prévues
au contrat et les éventuelles pertes sont à la charge de chaque associé proportionnellement à sa
contribution.

2-La Moudaraba est un contrat entre le propriétaire du capital (rabb al mal) et l’entrepreneur
(moudarib). Le premier confie son argent au deuxième, qui s’occupe de l’investir dans le cadre d’un
contrat prédéfini. Les bénéfices engendrés sont partagés entre les deux parties selon les termes du
contrat, tandis que la perte éventuelle est assumée par le propriétaire du capital (rab al mal),
l'entrepreneur, lui aurai perdu son effort (sauf en cas de faute, négligence ou violation des conditions
acceptées par la banque).

2.Définition de Moudaraba, Moucharaka, Mourabaha, Salam, Istisnaa, Ijara, Ijara


Mountahia Bi Tamlik :
IJARA : est un Contrat de financement pratiqué par les banques islamiques. La Banque est désignée
dans le contrat en tant que « Propriétaire » ou « Mouajir » « ‫»ﻣؤ ّﺟر‬, acquière des actifs immobiliers
désignés par le client, en tant que « Locataire » ou « Moustajir » « ‫»ﻣﺳﺗﺄﺟر‬, pour les mettre à sa
disposition afin d’en tirer fruits, en contrepartie d’une rémunération (loyer).

IJARA MOUNTAHIA BI TAMLIK : ou Ijara-wa-Iqtina, est un Contrat pour le financement dans lequel
le bailleur achète un actif qu’elle loue (Ijâra) à une entreprise. Cette dernière effectue des paiements
périodiques en contrepartie du rendement généré par l’exploitation de l’actif. Il y a enfin une option
d'achat (Iqtinâ). Le droit de propriété du bien revient au bailleur durant toute la période du contrat,
tandis que le droit de jouissance revient au locataire. La différence avec le contrat crédit-bail
classique réside d'une part dans le fait que le bailleur ne peut pas facturer des intérêts au cas où le
locataire n’honore pas ces engagements dans les délais prévus. D'autre part, pour l'option d'achat, le
prix ne doit pas être déterminé à l’avance ! Il doit y avoir un contrat de vente séparé tenant compte
de l'état du bien et sa valeur sur le marché à ce moment.

3.Comment fonctionne les comptes courants, d’épargne et d’investissement dans une


BI :

Les comptes courants ont le statut de Qard hassan. Ils sont destinés à financer les opérations de
change et les paiements. Leurs valeurs nominales (le principal) sont garanties par la banque mais ils
ne sont pas rémunérés. Sauf que la banque peut prélever des frais de gestion et tenue des comptes
sur la base de ces dépôts.
Les comptes d’épargne ont le statut de Wadia. La banque est autorisée par les déposants, d’utiliser
ces fonds en assumant les risques. Leur rémunération n’est pas obligatoire mais elle est possible
comme part du profit est considérée comme une hiba (don) dont l’objectif et fidéliser et motiver le
client déposant.
Les comptes d’investissement, source principale de dépôt, ils sont gérés par la banque selon la
règle de la moudaraba et sont rémunéré selon le principe des 3P. Donc, contrairement aux comptes
courants et comptes d’épargne, La banque n’assure ni la valeur nominale, ni un rendement
prédéterminé.
4.Pourquoi La pratique des BI en matière de gestion des risques s’écarte du principe
central du trois P : partage des profits et des pertes ?

D’une part, il y a un problème de taille critique pour les banques islamiques : la majorité des banques
sont de petite taille et donc ils ne peuvent pas couvrir les charge et risques liés aux investissements.

D’autre part, l’existence de l’asymétrie d’information : Les clients eux-mêmes peuvent être de
mauvaise foi en termes d’investissement et par la suite peuvent falsifier ou bien ne pas déclarer une
partie des revenus dégagés par l’investissement, ou même parfois les clients peuvent investir les
fonds de la banque dans des investissements autres que ceux déterminé à l’avance dans le contrat.
Ce qui rend les banques peurs des clients et des investissements.

5.Caractéristiques d’une banque islamique :


D’une part les BI se caractérisent par leurs recours au Comité de Conformité Sharia qui évalue la
conformité de leurs produits bancaires aux principes religieux. Donc Les banques islamiques offrent
des services financiers tout en s’interdisant de pratiquer le Riba (l’intérêt). Les contrats Mourabaha
Moudaraba Moucharaka et Qard hassan sont donc les contrats principaux qui lient la banque à sa
clientèle.
D’autre part, la BI se distingue par Les particularités de ses ressources et des emplois par rapport
aux banques conventionnelles. En effet, parmi les ressources de la BI on trouve les ressources des
comptes spéciaux tels que Zakat, Waqf, Fonds d’épargne Haj…etc. De même dans les emplois on
trouve les services sociaux (Zakat, Qard Hassan, Waqf…etc.).
On conclut que la banque islamique a trois vacations : une vacation commerciale, une vacation
d’investissement et une vacation sociale se qui la distingue des BC de deux vacations de plus.
6.Caractéristiques d’une assurance Takaful :
L’assurance Takaful se caractérise principalement par :
La suppression de l’usure : L’AT relève des contrats dits de donation (Tabarou) ‫اﻟﺗﺑرع‬. Il est
important donc que le contrat stipule que l’assuré fait don, de tout ou partie de la prime versée à la
coopérative, selon ses besoins en couverture de sinistres. Cela exempte de toute forme d’usure.
La solidarité : L’assurant et l’assuré sont une même personne même s’ils sont juridiquement
distincts ainsi Le contrat entre les assurés est un contrat Tabaro’ et Takaful et ne vise pas d’abord le
gain mais il vise l’entraide.
Le compte de l’assurance Takaful : Est un compte spécial ou fonds spécial réservé aux membres
(qui comprend les contributions et leurs rendements, les compensations et les dépenses, et qui est
séparé du compte des actionnaires ou de la société d’assurance) Ce compte n’existe pas à l’assurance
classique vu que tous ces fonds appartiennent à la société d’assurance.
L’excédent du fonds d’assurance : après la couverture des charges et sinistres, l’excédent sert à
constituer des réserves en premier lieu. Ce qui reste est distribué aux abonnés dans le compte
Takaful.
7.Comment se finance les différents acteurs de l’assurance Takaful : les actionnaires,
les assurés ; les administrateurs ?

Les administrateurs : se financent selon conditions fixé soi par contrat Moudaraba soi par contrat
WAKALA avec les assurés. En cas de WAKALA, deux formules de gestion à distinguer :
- WAKALA sans rémunération : les administrateurs se rémunèrent via un salaire fixe.
- WAKALA avec rémunération : plus que le salaire fixe, Il y a une prime (rémunération variable)
accordé sur la base de surperformance de gestion des administrateurs.
Les assurés : Les fonds collectés (contributions) par les assurés seront placés dans des voies
légalement admises, tels des opérations Moucharaka et moudaraba. Le résultat bénéficiaire ou
déficitaire net du placement des primes collectées après couverture des sinistres, sera répercuté sur
les assurés. En cas de bénéfice, il sera déduit du montant de la prime de l’année suivante, et en cas de
perte, il sera ajouté à la prime.
Les actionnaires : ont droit aux bénéfices sur la performance de leurs fonds plus une partie des
bénéfices des apports des assurés.
8.Quelle relation existe-t-elle entre Banque islamique, assurance Takaful et Sukuks ?

1) Explication des trois termes :


• Les Sukuks sont une ingénierie islamique qui est à la fois représentatif d’un droit de financement
obligataire (droit au créance) et de propriété adossée à des actifs tangibles. Ainsi, ils sont
considérés comme des moyens de financement pertinents pendant une période prédéfinie
moyennent un rendement prédéfini mais non assuré.
• L’assurance Takaful est un système de solidarité sociale qui vise à protéger ses membres en
mutualisant les coûts du risque, l’Assurance Takaful se distingue des assurances dites
« commerciales » par plusieurs principes dont le principal vise la répartition du résultat
bénéficiaire ou déficitaire net du placement des primes collectées après couverture des sinistres
entre les assurés.
• Les banques islamiques sont des institutions financières qui ont un rôle majeur de financement
de l’économie tout en suppriment un instrument de motivation du capital « taux d’intérêt ».
2) Différentes Relations entre les 3 termes :
a) L’assurance Takaful et les Sukuks présentent les principaux moyens de refinancement
pour la banque islamique :
Pour que les banques islamiques exercent leurs activités en matière de financement de l’économie
elles doivent disposer des sources de financement légitimes internes (les apports des associés,
bénéfices, réserves…) et externes (comptes d’épargne, comptes courants). Cependant lorsque ces
sources de financement se trouvent insuffisantes, la Banque doit trouver des moyens de
refinancement dont Les deux principales et légitimes sont les suivantes :
- L’intégration d’une assurance Takaful dans la banque : puisque les fonds collectés par l’assurance
sont placés par principe dans des investissements admises (moucharaka, moudaraba…) et donc
peuvent générer des bénéfices et par la suite des réserves dont la banque a l’accès directe car
l’assurance Takaful lui appartient.
- Le recours aux Sukuks : La banque islamique qui se trouve en situation de sous liquidité peut lancer
régulièrement les Sukuks qui l’aident à accéder à une liquidité à court, moyen et long terme. Ce
recours encourage aussi l’épargne et contribue à mobiliser les fonds pour rendre productifs la
liquidité des excédentaire des agents.
b) Les trois institutions forment un écosystème complet :
D’une part, l’assurance Takaful permet la sécurisation et la garantie les opérations que la banque
s’engage avec ses clients et donne par la suite plus de confortabilité à la banque lors de l’exercice de
son activité. D’autre part les Sukuks présentent pour la banque islamique un instrument pour
motiver le développement d’épargne ainsi pour rendre productif les liquidités excédentaires des
agents économiques. Les Sukuks répondent aussi aux problèmes de financement des grands projets
qui sont trop couteux pour les banques islamiques.
(Donc on conclut que les banques islamiques, le assurances Takaful et les Sukuks présentent les trois
compartiments de la finance islamique en sa globalité et aucune d’elles ne peut vivre sans l’autre.
9.Différence entre banque commerciale et banque d’investissement islamique :
Alors que les banques commerciales répondent essentiellement aux besoins de financement d’achat
de logements, de voitures, et de biens de consommations durables, et donc ciblent une clientèle
souvent individuelle, les banques d’investissement ciblent plutôt les entreprises soit directement par
la création soit indirectement par la participation au financement ou l’association. Alors la différence
entre les deux se situe dans trois points essentiels :
- Au Niveau RH (ressources humaines) : A la différence des banques commerciales, Les banques
d’investissement avoir un personnel qui détient la compétence et l’expertise nécessaires à l’exercice
des activités d’investissement. Ainsi, il faudrait un entretien permanent de ces ressources humaines
par une politique de formation continue. En ajoutant que la banque d’investissement doit posséder
un personnel spécialisé dans chaque domaine d’investissement pour maitriser ses risques et pour
avoir « effet d’expérience » dans lesdits domaines.
- Au niveau du système d’information : relatif aux banques d’investissements est généralement
complexe et trop chers par rapport à celui des banques commerciales.
- Au niveau de la taille critique et Capital : les B d’investissements doivent être de grande taille
tout en assurant un capital important par rapport au BC.
10.Caractéristiques des actifs Sukuk :
- Sont des titres hybrides qui se caractérisent des actions et des obligations du fait qu’ils sont à la fois
représentatifs d’un droit de financement obligataire (droit au créance) et de propriété adossée à
des actifs tangibles.
- L’actif tangible doit être à la propriété de l’émetteur des SUKUK et géré en vertu d’un contrat
Moudharaba, Moucharaka, IJARA, WAKALA…etc.
- La rémunération des porteurs des titres Sukuks est prédéfini à l’avance mais non assuré. Elle est
basée sur les profits générés par le sous-jacent.
Donc les Sukuks répondent à tous les objectifs visés par les autres titres classiques tout en
supprimant l’instrument de motivation du capital (taux d’intérêt).
11.Expliquer la phrase suivante : Les lois dans beaucoup de pays musulmans sont
considérées inadaptées aux critères juridiques internationaux d’une titrisation
sécurisée :

12.Caractéristiques des hedge fund ou fonds islamiques négociés en bourse :

Le hedge fund islamique est un fonds d’investissement privé à caractère spéculatif administré
généralement par des gérants professionnels très peu ouvert au grand public qui est :

- Contrairement aux fonds traditionnels (SICAV ou OPCVM) ne peuvent prétendre à un benchmark


ou à un indice de référence qui permette de comparer directement leurs performances.
- Côté et négocié en bourse : donc permettent d’avoir la liquidité à court terme.
- Diversifié en matière de construction de portefeuille d’investissement et placement des fonds. Ces
placements doivent être dans des E/ses locales ou étrangères ayant des activités non interdites par
la Charia.
- L’interdiction concerne aussi l’investissement dans des sociétés dont l’endettement représente plus
d’un tiers des fonds propres ou dont l’actif est à plus de 45% constitué de créances sur la clientèle.

13.Pourquoi Le capital des BI ainsi que le patrimoine net est généralement élevé ?

D’une part la majorité des opérations effectuées par la BI sont liés principalement au bilan. En effet,
les dépôts à vue, les dépôts à terme et les comptes d’investissement prennent la part du lion du passif
de la BI, les deux premiers dépôts sont considérés comme Qard Hassan, le troisième est géré sous
forme du contrat Moudaraba basé sur le Principe du 3P. les emplois de ces dépôts sont des créances
de financement islamiques Mourabaha, Ijara, Mouzaraa, Moucharaka…etc. Ce qui gonfle le
patrimoine net de la banque islamique.

D’autre part, la BI est à une triple vacation (commerciale, sociale et d’une société d’investissement)
ce qui la permet d’avoir de ressources supplémentaires (caisses spéciaux tel que Zakat Waqf, fonds
Haj…etc.) par rapport aux banques conventionnelles.

En ajoutant que l’activité de la banque islamique tient principalement à la combinaison entre des
modes de financement basés sur les 3p et des modes de financement basés sur les opérations
commerciales ce qui nécessite un capital élevé destiné à couvrir ces opérations et leurs risques
éventuels.

14.La fonction des ingénieurs financiers :

L’ingénierie financière peut proposer la meilleure méthode de gestion des risques au seins d’une
banque islamique à travers :

- L’adéquation des fonds propres aux engagements : plus la taille de banque augmente plus il faut
des fonds propres à ajouter.
- Qualité de l’actif : assurer des investissement et projets de qualité dont la banque peut s’engager.
- Gains : assurer les gains pour ne pas faire apparaitre le risque commercial translaté.
- Liquidité : Assurer la liquidité à court et à long terme afin d’éviter les crises de liquidité.
- Sensibilité aux risques : à travers la mise en place d’un système de veille.

15.Le compte d’épargne peut-il être rémunéré ? Justifiez.

Voir réponse à la question n°3.

16.Quelles relations il peut y avoir entre risques à court terme et compte


d’investissement ?

Les comptes d’investissements sont utilisés par la BI dans des investissements conformes à la charia
et répartie les profits et pertes avec les détenteurs de ces comptes. Dans le cas ou la BI se trouve en
besoin de liquidité, elle peut recourir aux comptes courants et comptes d’épargne pour compenser
la non suffisance des fonds des comptes d’investissement. Ces deux types de dépôts sont des dépôts
a vue (à court terme) et donc au cas ou les clients détenteurs de ces deux comptes retraitent
massivement leurs fonds cela va faire apparaitre un problème de liquidité à court terme suite à la
mobilisation de ces fonds pour compenser le besoin en liquidité à long terme.

17.Qu’est-ce qu’un système de régulation ?

18.Quel est le rôle d’une formation continue ?

Dans les pays ou le système financier islamique est récemment instauré (tel que le Maroc), La
formation continue permet l’acquisition des nouvelles compétences relatives à ce nouveau mode de
financement ainsi le suivie des innovations et actualités par les employés des BI. D’autre part la
formation continue est une politique d’entretien des ressources humaines ainsi d’améliorer leurs
qualités en termes de gestion des risques surtout pour les banques d’investissement dont leur
activité nécessite des RH qualifié.

19.Qu’est-ce qu’un risque commercial translaté ?

La finance islamique repose sur le principe des 3P, les déposants partagent donc les rendements de
la BI qui respecte ce principe. Si les rendements sont insuffisants, les déposants peuvent retirer leurs
dépôts et les transféré vers les concurrents, ce qui expose la banque à un risque de ‘’course à la
banque’’ (Bank run) qui n’est rien d’autre que le risque de liquidité.

20.Pourquoi le financement par des banques islamiques coûtent plus chers que le
financement des banques conventionnelles ?

- l’existence des risques supplémentaires au sein des BI : Le risque commercial translaté, le


risque de non-conformité à la charia et le principe de 3P constituent des risques supplémentaires
supportés par les BI plus les risques classiques (crédit, marché et liquidité) ce qui oblige aux BI à
augmenter les coûts de financement (plus le risque augmente, plus la prime de risque augmente).

- L’absence des avantages accordés aux BC pour les BI : La nécessité du respect de la charia par
les BI leurs imposent d’éliminer l’accès à plusieurs sources de liquidité tels que l’option de la vente
des crédits, un prêteur en dernier ressort, le marché monétaire interbancaire…etc. Ce qui pénalise
ces BI et par la suite les pousser à augmenter les coûts et leurs marges des bénéfices dans le but
d’avoir suffisamment de liquidité pour des engagements à venir.

21.Les BI : sous liquidité à ct et surliquidité à lt ?

- La sous liquidité à ct : Les comptes courants et les comptes d’épargne sont des dépôts à vue (à ct)
et sont souvent placé pour compenser l’insuffisance des comptes d’investissement et donc ils sont
placés à des investissements à long terme. Dans une telle situation tous retrait massif des
détenteurs des dépôts à vue peut engendrer un problème de liquidité à court terme.
- La surliquidité à LT : due à l’inexistence des investissements opportuns pour placés dedans les
fonds des comptes d’investissements collecté ce qui rends ces fonds moins actifs et moins
productifs. Conséquence : un risque de surliquidité à long terme.

22.Pourquoi le capital réputationnel est considéré comme un actif tangible par la


banque islamique.

L’image et la crédibilité des banques islamiques en matière de comportement, même s’ils sont
difficilement identifiables et quantifiables, sont fortement perceptibles au sein de la société car la
finance islamique est connue par le capital éthique qui a des ressorts religieux mais aussi
psychologiques et sociaux. La réputation ou ‘’le capital réputationnel’’ se présente comme un actif
tangible qui a une valeur mais aussi crucial pour sa pérennité. Par conséquent les BI doivent se doter
d’un degré élevé d’intégrité et de déontologie.

23.Pourquoi la plupart des BI pratiquent surtout des opérations à caractère


commercial ?

D’une part, la majorité des banques islamiques ne possèdent pas la taille et l’expertise nécessaires à
l’exercice d’une banque d’investissement, ainsi qu’elles ne détiennent pas des systèmes complexes
pour la maitrise et la gestion des risques vu que les BII ciblent plutôt les entreprises que les clients
particuliers soit directement par la création soit indirectement par la participation au financement
ou l’association. Donc Elles pratiquent toujours largement des opérations de financement
commercial dont les gains étant plus élevés et le risque moindre.

D’autre part, les banques d’investissement financent en général des projets de grande taille, et donc
dont les effets induits sur le développement économique sont plus forts. Cependant La majorité des
banques islamiques sont nées dans les pays du Golfe dans un environnement naturellement tourné
vers le commerce et le bâtiment, d’où la dominance des contrats commerciaux (Mourabaha, Ijara).

En ajoutant que Les opérations d’investissement courent plus de risques donc plusieurs conditions
essentielles pour les réussir dont la majorité des BI ne possèdent pas. Ces conditions sont :

1) Une participation de l’Etat :

• Soit dans leur capital, ce qui leur procure plus d’assurance ;

• Soit dans les garanties qu’il peut offrir aux acteurs économiques tels les BI
2) D’être créateur de sa propre une assurance Takaful.

3) D’assurer une régulation interne à court terme et à long terme de leurs liquidités grâce à plusieurs
mesures notamment :

• Au marché des Sukuk ;


• Un système sophistiqué d’ingénierie financière ;
• Créer un marché interbancaire islamique
4) de choisir la formule de la spécialisation dans un secteur ;

5) d’opter aussi pour une banque d’investissement régionale

En plus d’autres conditions s’imposent :

• Capital important (cas de Al Rajhi Banking & Investment Corp., Kuwait Finance House et Dubai
Islamic Bank, Bank Faiçal Al Islami).

• Système de régulation, contrôle interne, audit externe, transparence, bonne gouvernance,

• Des ressources humaines de qualité.

24.Pourquoi le ratio prudentiel des accords de Bâle n’est pas adapté aux banques
islamiques ?

D’une part, la pratique des BI se trouve face à d’autres risques qui sont aussi important comme celui
du principe des 3P, le risque commercial translaté, le risque de réputation(crédibilité) et le risque
d’arbitrage, alors que le Ratio prudentiel des accords de Bâle ne les prend en considération (Il mesure
Que les risques classiques tels que risque de crédit, risque de marché et risque opérationnel).

D’autre part, Ce ratio exige la couverture des risques à un niveau de 12%. Ce niveau peut être utile
pour les banques islamiques commerciales, par contre ce n’est pas le cas pour les banques islamiques
d’investissement dont l’activité porte principalement à financer des projets de grande taille et donc
les risques courus sont plus élevés. A cet égard, l'IFSB a édité en 2009 un principe par lequel il exige
que les banques islamiques maintiennent une réserve de liquidités de 20% (cash ou actifs très
liquides), à la place de 12%, pour faire face à une longue période de pénurie de liquidités.

25.Pourquoi la finance conventionnelle cherche foncièrement à : séparer le risque de


l’actif sous-jacent, alors que la finance islamique s’efforce à intégrer le risque à
l’activité réelle ?

La cause principale réside dans le fait que la FI est amené à respecter le principe des 3P, par contre
en FC ce principe n’existe pas. Explication :

La BC finance les investisseurs contre une rémunération par le taux d’intérêt, cet instrument n’a rien
à voir avec le taux de profit généré par l’investisseur en gérant le sous-jacent. Donc il y a aucune
relation entre la performance de l’actif sous-jacent et le taux d’intérêt qui constitue la rémunération
de la BC.
Par contre l’activité des BI à pour principe de partage des profits et pertes et donc la rémunération
de la banque dépend de la rémunération de l’investisseur, et bien sûr cette rémunération existe grâce
à la performance du sous-jacent. Si l’actif ne génère pas des profits, la BI partage les pertes avec
l’investisseur. Ce qui oblige les BI à intégrer le risque lié à l’actif sous-jacent à leurs activités réelles.

26.Qu’est-ce que le Conseil des Services Financiers Islamiques (CSFI) ?

En anglais c’est IFSB (Islamic Financial Service Board) C'est une organisation internationale créé en
2002 en Malaisie. Elle émet des standards et des normes de réglementation et de surveillance
permettant la stabilité et la solidité ainsi du système financier islamique dans son ensemble ainsi
pour une meilleure gestion de risque de crédit.

L’IFSB ou CSFI normalise les produits et les opérations du marché des capitaux islamique
international. Cet organisme se distingue de l’autre organe de normalisation financière islamique
l’AAOIFI, en ce que L’AAOIFI définit "les meilleures pratiques en matière de traitement des exigences
en matière d'information financière des institutions financières islamiques". Par contre les normes
de l'IFSB "concernent principalement l'identification, la gestion et la divulgation des risques liés aux
produits financiers islamiques".

27.Citez des techniques de refinancement des BI.

La banque islamique recourt aux techniques de refinancement lorsque les sources de


financement (internes, externes, caisses spéciaux) deviennent insuffisantes pour couvrir
l’activité.

Les banques Malaisiennes recourent à deux pratiques considérées non conformes à la Charia :

• La vente Ina : Elle désigne une transaction dans laquelle deux parties s'entendent
simultanément sur deux transactions : une vente de titres au comptant suivie d'un rachat à
terme à une date et un prix convenu d'avance.

• Le tawarruq : Une vente tripartite. Une personne achète un bien à crédit du vendeur et lui-
même le vend à une autre personne en espèces. Dans sa forme simple il n’est pas recherché
mais est permis. Dans sa forme organisée dans l'industrie de la finance islamique il est
largement utilisé et fortement critiqué dans le même temps.

Les techniques jugées conformes à la charia sont :

• L’intégration de l’assurance Takaful dans la banque.

• Le recours aux Sukuk. A partir de 2008, la BC de Bahreïn lance régulièrement des


instruments de liquidité islamique basés sur les Sukuks souverains qui aide les banques
islamiques à accéder à une liquidité à court terme. Cependant, Les émissions de Sukuk à court
terme sont encore faibles en termes de nombre et de volume.

• La création d’un fonds interbancaire Moudaraba auprès de la BC : Création, depuis 1994,


d’un marché interbancaire monétaire islamique en Malaisie appelé Islamic Inter-bank Money
Market (IIMM) qui est fonctionnel mais toujours en phase d’expérimentation de plusieurs
techniques.

Autres techniques de gestion de surliquidité et sous-liquidité :

Les banques en situation de surliquidité peuvent utiliser la Mourabaha sur les matières premières
pour acheter des métaux sur le marché international des métaux payés en spot et les revendre à une
autre partie avec paiement différé avec une plus-value. Les banques en situation de pénurie de
liquidité peuvent acheter des métaux avec paiement différé et les revendre au marché spot au prix
du marché pour avoir de l’argent immédiat.

La Wakala est un contrat d'agence incluant, généralement, des frais d'expertise et qui permet à la
banque Wakil d’utiliser l’argent déposé. Ce contrat dispose d’un avantage sur le contrat de
Mourabaha sur les matières premières du fait qu’il ne nécessite pas la vente et le réachat de
marchandises.

28.Qu’est-ce que l'IFSB ?

Voir réponse à la question 26

29.La création d’entités organisationnelles ?

L’activité de la banque islamique et surtout BII (banque islamique d’investissement) est face à
plusieurs risques qu’elle doit les gérer et les atténuer d’où la nécessité de la création d’entités
organisationnelles dont l’objectif est d’une part l’élaboration des politiques de gestion de ces
risques, et d’autre part la surveillance des mesures préconisés.
Ces entités organisationnelles sont principalement :
-Le comité de crédit : qui se compose d’un groupe restreint de personnes spécialisées dans des
différents domaines dont l’objectif est d’analyser et gérer les demandes de financement des clients
ainsi la prise de décision par l’acceptation ou le refus de financement tout en communiquant avec le
comité de risque.
-Le comité de risque : l’objectif est l’élaboration des politiques d’anticipation, de gestion et
atténuation des différents risques convenus risques au niveau stratégique et opérationnel :
Au niveau stratégique : ex : Diversification, Arbitrage financement Commercial/Investissement,
Arbitrage financement, Directe/participatif/fonds d’investissement.
Au niveau opérationnel : ex : Elaboration des procédure et normes de contrôle à priori et à postériori.

-Le comité d’audit : L’objectif est d’assurer la surveillance des mesures préconisées : Amélioration
des systèmes de contrôle interne existants, Surveillance régulière des divers ratios, Diffusion
d’informations relatives aux risques encourus et aux politiques et procédures retenues.

30. Comité risque, Comité crédit, Comité d’audit :

Voir réponse précédente (Q :29)


31.Pourquoi les agences de notations ont des difficultés à noter les IFI ?

D’une façon générale, Les agences de notations notent les IF à travers leurs crédibilités ou leurs
images et leurs actifs financier, ces actifs doivent être titrisé par des produits dérivés (forwards,
swaps…).

Alors La cause principale de la difficulté réside dans le fait que les actifs financiers des IF islamiques
ne sont pas sécurisés par des produits dérivés (vu leurs interdictions par les préceptes la Charia), ce
qui permet les agences de notation ne pas aimer noter des IF avec des actifs non titrisés. D’autre part
le degré du respect de la Charia n’est pas pris en considération dans les agences de notation au
moment qu’il est considéré pour les IFI un actif tangible qui a une valeur et constitue la réputation et
la crédibilité de l’IFI

Solution : Création des agences de notation islamique qui prends en considération les spécifications
des IFI ex : L'Agence islamique de notation internationale (IIRA).

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