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Grégory DURIEU

PREAMBULE

La pratique sportive connaît une évolution croissante depuis de nombreuses années.


Aujourd’hui on compte en France environ 26 millions de pratiquants.
-Cette engouement pour le sport et les loisirs a engendré une première conséquence : le
besoin de donner un cadre réglementaire et législatif spécifique au APS.
- La deuxième conséquence (voire même parfois une des causes) est la structuration et le
développement d’une économie du sport.

L’objet de ce cours sera donc de donner aux étudiants de 1ère année STAPS les bases
indispensables an matière de :
-droit du sport : le cadre réglementaire de la pratique des APS, les structures juridiques du
monde sportif, la responsabilité en milieu sportif
- économie du sport : approche générale de l’économie, les grandes tendances de la
consommation sportive en France, le sport et l’emploi : perspectives de développement.

Grégory DURIEU
1/ INTRODUCTION
1.1 Définition de l’économie
1.2 Notions économiques indispensables :
1.2.1 Notion de besoin et de ressource
1.2.2 Macro / micro économie
1.2.3 Système capitaliste / système socialiste
1.2.4 les principaux agents économiques
1.2.5 les circuits économiques
2/ LE POIDS ECONOMIQUE DU SPORT EN France
2.1 La pratique des APS
2.2 le spectacle sportif
2.3 les produits sportifs
2.4 le tourisme sportif
3/ PERSPECTIVES D’EVOLUTION ECONOMIQUE DU SPORT : sport = moyen
Grégory DURIEU
INTRODUCTION
1.1 DEFINITION DE L’ECONOMIE
« l’économie est la science qui étudie comment les ressources rares sont employées (transformées par
les entreprises) pour la satisfaction des besoins des hommes vivant en société » (Edmond Malinvaud,
1982)
La science économique s’intéresse donc aux questions suivantes :
Quoi produire? Quel bien ?
Comment produire? Quel mode de fabrication ?
Pour qui produire? Quelle sera la demande des agents économiques à l’avenir?

1.2 NOTIONS ÉCONOMIQUES INDISPENSABLES :


1.2.1 Notion de besoin et de ressource
Chaque individu a des besoins qu’il cherche à satisfaire qui se répartissent en deux catégories : les
besoins primaires (se nourrir) et secondaires (avoir un portable). Les besoins sont illimités mais l’homme
est obligé de les classer par priorité.
Le besoin, au sens économique du terme, c’est la sensation de manque qu’un individu cherche à combler.
Ex : trop de stress = besoin d’évasion = sport loisir
Pour satisfaire ses besoins l’homme doit employer des ressources qu’il est amené à produire lui même
grâce au travail.
La ressource en économie c’est l’ensemble des biens économiques susceptibles de satisfaire des
besoins.
Plus l’agent économique génère des ressources importantes et plus il sera en mesure Grégory DURIEU
de satisfaire des
besoins secondaires peu prioritaires.
1.2.2 Micro et macro économie
La micro économie est une méthode d’analyse qui repose sur l’étude des comportements individuels des
agents économiques. Il s’agit notamment d’analyser les courbes de l’offre et de la demande.
Ex: les pratiquants de Judo ont besoins de kimonos plus solides : vérification de l’offre dans ce domaine

La macro économie repose sur une démarche globale centrée sur les principales fonctions économiques :
la consommation, l’épargne, la production…
Ex : le pouvoir d’achat des français baisse, la consommation diminue donc les entreprises investiront
moins.

1.2.3 Système capitaliste / système socialiste


La multiplication des échanges et le rôle croissant pris par les entreprises dans la productions des biens et
des services supposent qu’il existe un système de régulation qui organise l’activité économique.
Deux systèmes s’opposent :
-le système capitaliste : l’individu est à la base de l’économie : l’économie se régule par le fait qu’un
individu qui produit doit retirer les bénéfices de son travail. Il doit en être propriétaire et pouvoir librement
rechercher le profit. Si plusieurs agents économiques se positionnent sur une même production pour un
même public, la situation de concurrence va les pousser à faire des efforts : diminuer leur coût, investir,
innover…
- le système socialiste : les moyens de production sont propriétés collective de l’Etat ; la notion de profit
n’apparaît pas afin de limiter les inégalités ; l’Etat joue un rôle de régulateur économiqueGrégory DURIEU
en définissant à
l’avance les quantités de biens et de services à produire.
1.2.4 Les principaux agents économiques
Qui intervient dans la vie économique?
Un agent économique est « une catégorie homogène qui regroupe les décideurs qui réalisent des
opérations identiques et ont des spécificités communes ».
A- Les sociétés non financières : elles produisent des biens ou services marchands non financiers et
vivent de leur vente.
B- Les ménages : ils consomment les biens et services produits par les autres agents et vivent du salaire
procuré par leur travail
C- Les institutions de crédit : elles collectent l’épargne des acteurs économiques et la redistribuent sous
forme de prêts
D- Les administrations publiques : elles produisent des services collectifs non marchands d’utilité
publique et tirent leur ressources des différents impôts
E- Les entreprise d’assurance : elles mutualisent les risques et couvrent les sinistres
F- Le reste du Monde : ce sont les autres agents économiques étrangers qui échangent des biens ou
services avec nous.

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1.2.5 La notion de circuit économique
Il existe deux formes de représentations de ces circuits :
-soit on considère l’économie comme une succession de marché indépendant : le marché du travail, le
marché des biens, le marché financier, le marché du sport
- soit on considère l’économie comme un circuit reposant sur les fonctions économiques essentielles :

PRODUIRE (entreprises)

REPARTIR (salaire)

REDISTRIBUER (l’Etat)
CONSOMMER (ménages)

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2/ LE POIDS ECONOMIQUE DU SPORT EN France
Préambule :
Poids de la dépense sportive en France :
En 2002, la dépense sportive en France qui mesure le poids économique du sport était d’environ 26,5 milliards d’euros,
soit 1,7% du P.I.B. Les ménages français représentent une dépense de 13,3 milliards d’euros(1% de leur budget
consommation) pour le sport soit 6 milliards d’euros de services (pratique, spectacles…) et 7 milliards d’articles de sport.
Les entreprises consacrent un peu moins de 1 milliards d’euros dont 75% en sponsoring. Quand à l’Etat, il dépense 3
milliards d’euros contre 8 milliards d’euros pour les collectivités locales. Les droits télévisés représentent quand à eux 615
millions d’euros.
La difficulté pour appréhender l’économie du sport réside dans le fait que la notion de sport est difficile à délimiter. Ex : En
France les fléchettes sont considérées comme loisir, en Grande Bretagne comme un sport.
Sport et emploi : L’emploi sportif recouvre l’ensemble des effectifs employés dans les activités de
sport et les postes induits par l’activité sportive dans les autres secteurs économiques. Environ
360000 emplois (non compris les bénévoles) sont induits par le développement du sport.
Encadrement sportif : 102000 salariés dans 26000 établissements. 28% à temps partiel.
Progression de 56% en 10 ans.
Enseignement du sport (secteur public : ministères et collectivités locales) : 110000 postes. (50000
en collectivités, 20000 en emplois jeunes et 42000 professeur d’EPS)
Production de biens et services sportifs : environ 150000 emplois .
L’une des façon d’appréhender l’économie du sport est soit
d’étudier la demande soit l’offre de produits et services. Nous
retiendrons le choix d’une étude par catégories d’offres. Il
conviendra de les définir, d’en voir les segmentations, les
structures qui les proposent et leur tendance économique.
Nous distinguerons trois offres : l’offre éducative, la
distribution d’articles de sport, le spectacle sportif.
2.1 l’offre éducative d’ A.P.S PRATIQUE DES A.P.S
Envion 36 millions de
français

PRATIQUE
NON
SPORT LOISIR SPORT DE COMPETITION
ENCADREE

OFFRE OFFRE OFFRE CLUBS


COMMERCIALE PUBLIQUE ASSOCIATIVE PROFESSIONNELS

Secteur de la forme, des bases Secteur social Toutes disciplines dans le Secteur dans lesquels la
de loisirs, et les secteurs pour cadre notamment de pratique popularité de la discipline à
Intérêt général de l’offre
lesquels le sport devient un encadrée par les fédérations attiré les financements privés.
« outil de » .
Intérêt général de l’offre Souvent couplés avec la notion
Offre éducative, ludique et Offre éducative de spectacles sportifs
d’évasion.
L’économie des clubs repose
Offre éducative, ludique,
Secteur fortement sur la médiatisation des
Secteur non concurrentiel car d’évasion et de compétition.
concurrentiel pratiques et le niveau
non rentable
La compétition est souvent la d’évolution.
Personnels diplômés avec fort
Personnel d’Etat vitrine du club pour attirer les
turn over.
adhérents vers l’offre loisir
Evolution constante de l’offre
en fonction de la demande. Stratégie qui consiste à ce que
l’etat et les collectivités offrent Secteur concurrentiel
Stratégie commerciale à but
à tous les concitoyens la
lucratif. Particularité : nécessité de
possibilités de pratiquer une
gérer à la fois l’obligation de
discipline.
rentabilité de l’association et
de maintenir l’esprit associatif.
2.1 l’offre éducative d’ A.P.S (suite)
L’offre éducative est constituée de l’ensemble des prestations d’animation, de formation sportive et de mise à disposition
d’équipements sportifs.
2.1.1 L’offre éducative est un service :
Un service est un produit intangible c’est-à-dire non matériel, que le consommateur ne peut pas soupeser et que le producteur ne
peut pas stocker. Le service doit donc être consommé au moment de sa réalisation : on parle de servuction. Le prestataire doit
donc afficher un crédibilité importante pour le commercialiser. Ex : la stratégie de communication repose d’ailleurs essentiellement
sur le notion de confiance.
L’autre particularité du service éducatif et sportif est son caractère émotionnel. En effet, la pratique d’un sport est associé au plaisir
intense que cela procure.
« La qualité d’un service sportif est fonction de son environnement et de la participation du consommateur » Gary Tribou et Bernard
Augé. Le service n’est en effet pas stable et dépend d’éléments extérieurs qui peuvent modifier la perception qu’aura le
consommateur du service. Ex : pratique du ski dépend des conditions météorologiques. Par ailleurs, la qualité du service dépend de
la coopération entre le consommateur et le producteur de l’offre éducative.
2.2.2 L’assortiment de l’offre éducative :
Un service sportif éducatif nécessite une gestion rigoureuse de l’assortiment et de la gamme.
L’assortiment, c’est l’ensemble des prestations répondant à un besoin du consommateur. Ex : base de loisir nautique proposant :
voile, pédalo, baignade, espace ludique…
La gamme, c’est la déclinaison du produit pour répondre plus finement à une attente des consommateurs. Ex : la gamme du service
« voile » peut se décliner en dériveurs, catamarans, planche à voile… de l’initiation au perfectionnement… à la journée ou à l’année.
Ces notions marketing sont relativement récentes pour les prestataires d’offres éducatives. Aujourd’hui la situation de concurrence
entre les différentes offres obligent les « offrants » à adapter au mieux le service par rapport aux différents besoins. On parle
désormais d’une nécessité d’élargissement et de profondeur de gamme.
De plus la politique d’innovation est aujourd’hui indispensable pour les structures éducatives. Ex : les agents de développement
sportif embauché en emplois jeunes avaient essentiellement cette fonction de création de nouveau concept pour fidéliser, attirer et
dynamiser leurs structures.
2.2.3 : les différents acteurs de l’offre éducative
Trois types de structures interviennent dans le domaine de l’offre éducative : les clubs sportifs, l’Etat, les entreprises
commerciales. Ces structures se partagent une demande de 40 millions de pratiquants français (la pratique du sport chez
les français est passé de 39% en 1967 à 83% en 2000)
►Traditionnellement en France, ce sont les clubs sportifs (associatifs) qui couvre l’offre éducative du sport. Les
associations répondent en principe à une demande non solvable (non intéressante pour les sociétés). Cette offre éducative
repose sur des principes de santé, d’épanouissement, de valeurs…Il existe en France environ 170000 clubs pour une
moyenne de 70 licenciés chacun.
L’offre éducative des associations sportives répond au départ à une politique d’intérêt général. En effet, la loi Avice de 84
prévoit que les APS sont un élément fondamental de l’éducation, de la culture et de la vie sociale. L’intérêt général se
traduit donc par des logique de sport pour tous.
Les clubs sportifs interviennent donc dans ce contexte où l’on utilise le sport comme un moyen d’éducation, de santé, de
valeurs. C’est pour cette raison que les clubs proposent en principe des activités abordables, accessibles, non élitistes… Il
n’empêche que les associations doivent aujourd’hui, pour survivre, dépasser cet état de fait en appliquant des stratégies
marketing, de façon consciente ou non, destinées à capter la demande. D’autre part la diminution de l’intervention de l’Etat
dans les finances des clubs rend obligatoire l’autofinancement, la « prospection » et la logique marchande. Ils tentent donc
de jongler entre : respect des valeurs associatives et nécessité d’équilibrer leur finance.
Cet équilibre entre intérêt général et recherche de ressources financières est abordé différemment en fonction de la culture
associative des clubs et en fonction des sports :
-Les clubs multisports affiliées aux fédération affinitaire de type FSGT, UFOLEP ont une forte tradition de sport populaire et
tentent de freiner a logique marchande de l’offre éducative
-Les sports historiquement populaires (sports collectifs essentiellement) conservent une logique d’accessibilité de leur offre
mais tentent d’équilibrer leur finance par des recherches de ressources complémentaires (produits dérivés, sponsoring…)
-Les sports individuels (arts martiaux, tennis, golf…) et nouvelles générations affichent des tarifs plus élevés du fait des
coûts liés à la pratique.

Le pratiquant traditionnel, tel qu’il existait il y a une trentaine d’année se transforme en véritable consommateur face à cette
offre importante. Il n’hésites plus à « zapper » d’activités, à rechercher des pratiques plus adaptés à ses conditions de vie
(entraînement pendant midi)…
L’offre éducative traditionnelle évolue et l’on assiste aux phénomènes suivants :
-Recherche de nouveaux publics (féminisation, pratique intergénérationnelle…)
-Recherche de nouvelles activités (volley et beach volley)
-Flexibilité de la pratique (en terme de niveau, en terme de créneaux horaires, en terme de lieux…)
Il existe un autre type de club sportif : les clubs professionnels.
Une offre éducative à gamme restreinte : L’objet des ces clubs est bien la pratique de la discipline mais pratiquants et clubs
partagent le même objectif : la recherche de l’excellence. Ces clubs n’ont volontairement pas travaillé sur l’élargissement ni
la profondeur de leur assortiment de services (pas d’initiation, pas de services complémentaires…). Leur offre éducative
repose sur une logique de compétition.
Ils adoptent un fonctionnement structuré de la façon suivante :
-Détection et création d’un effectif de masse (école de football par exemple)
-Sélection en centre de formation ou de pré formation avec accroissement des volumes d’entraînements
-Intégration tant que possible des effectifs formés aux équipes fanions.
A priori, ces clubs n’ont pas besoin de faire venir le consommateur, leur image et leur réputation attirant les jeunes
pratiquants. Il n’empêche que pour attirer l’élite, les clubs sont en concurrence entre eux sur le plan national ou
international. Les clubs professionnels tentent donc de trouver des avantages concurrentiels tels que : les services extra
sportifs apportés aux pratiquants (hébergement, formation aménagées, aide à la reconversion, staff médical…
Une organisation spécifique : Le niveau de pratique a engendré une organisation spécifique générée par les medias et les
investisseurs privés. Au delà de l’objet sportif du club, il existe un objectif économique commercial clairement affiché qui
visent à générer un maximum de profit autour de l’activité principale.
L’économie liée à la pratique elle même : elle réside essentiellement dans le transfert des joueurs et les différents flux
financiers entre les clubs pour réaliser ce genre d’opérations.
L’économie périphérique à la pratique : afin de générer plus de ressources et réaliser plus de profit les clubs
professionnels misent sur :
le marketing sportif : vente de produits dérivés, d’espaces de relations publiques, de supports de communication (sponsors)

les doits télévisés : la diffusion de la pratique intéresse les médias du fait de la forte popularité des disciplines et
compétitions. Les clubs vendent donc les droits d’images et font monter les enchères.
les primes de performance : la participation de l’équipe du club à des compétitions officielles génèrent des primes de
performance. Ex : 1/8ème de finale coupe de la ligue = 2.5 millions d’euros.
la billetterie : vente de places aux spectateurs.
► Les secteurs non couverts par l’offre associative et commerciale mais présentant un intérêt général sont couverts
par les collectivités locales (ville, département et région). Ex : piscine.
Environ 36000 collectivités territoriales répondent aux besoins de 14 millions de pratiquants.
La particularité de leur intervention est de concilier l’intérêt général (service public) avec une logique de rentabilité
économique des investissements. Normalement la particularité de cette offre éducative est qu’elle ne fait pas l’objet de
régulation par un système de prix. En effet, les services sont soient gratuits soient partiellement couverts par des
subventions.
Pourtant, l’investissement liée à la construction, la gestion et le fonctionnement des gymnases, piscines, patinoires, ne
peut être supporter exclusivement par les impôts du contribuables.
En effet, les collectivités doivent composer avec les paradoxes suivants :
-La logique « client » remplace la logique « usager »
-L’objectif de rentabilité remplace l’objectif de satisfaction sociale
-Les décisions politiques des élus sont soumises à des contraintes de marchés.
Pour ces raisons, on parle aujourd’hui d’un marketing sportif des collectivités locales. Ces stratégies visent à faire
participer l’usager au coût du service éducatif. Cependant, dés lors qu’une notion de prix intervient, l’offre doit donc être
compétitive, qualitative et sérieuse. L’intérêt général de la loi Avice se trouve à nouveau confronté à cette nécessité de
capter la demande, la budgétiser, innover…
Pour faciliter la gestion, et mutualiser les coûts liés aux investissements sportifs, les collectivités ont recours à
l’intercommunalité.
Les collectivités interviennent essentiellement dans la gestion et l’exploitation d’équipements sportifs de type : piscines,
base de loisirs, patinoires, … Elles en assurent soit directement la gestion, soit la confie par appel d’offre à une régie.
► Les secteurs lucratifs exploitables commercialement sont couverts par des entreprises .
C’est surtout dans le segment du loisir sportif que sont positionnées ces entreprises. Elles s’adressent à une clientèle en
recherche d’une qualité de service supérieure. En marketing on parle d’une recherche d’un « plus produit » c’est-à-dire un
attribut du produit qui lui procure un avantage concurrentiel au vue des besoins des consommateurs (le lieu, les horaires,
l’accueil, l’individualisation des parcours…) Ces sociétés exploitent des secteurs à partir d’une analyse d’un besoin non
couvert car nécessitant un investissement lourd.
Elles peuvent également venir concurrencer directement l’offre associative. Ex : activités gymniques en concurrence avec
les salles de remise en forme.
Cette concurrence est d’ailleurs réciproque puisque les associations sportives qui disposent du savoir faire éducatif
n’hésitent plus à proposer des activités traditionnellement dévolues aux secteur marchand pour étendre leur gamme : ex
aérobic dans les clubs de gym.
De nos jours, les sociétés commerciales se positionnent également comme sous traitant de la mission d’éducation sportive.
En effet, bon nombre d’enseignants d’EPS sous traitent une partie de leur mission à des partenaires commerciaux (ex :
notamment dans le cadre de l’organisation des activités de pleine nature)
On trouve majoritairement ces sociétés dans les domaines suivants :
-Remise en forme : on assiste à ce sujet à une élargissement de la notion de remise en forme : ouverture vers les
domaines du bien être (massage, thalasso, épilation, UV…), orientation vers le secteur paramédical (programme
personnalisé d’amincissement…),
-Le tourisme sportif : ces sociétés présentent essentiellement en zone touristique offre des prestations commercialisées par
le biais de tour opérator (trek, pêche sportive, voile, quad…).

Conclusion sur les acteurs de l’offre éducative : si la compétition reste un secteur exclusivement dominés par les clubs
sportifs, c’est bien la pratique du sport en loisir qui engendre une concurrence exacerbée entre les différents acteurs. D’un
côté les associations ont besoin de cette clientèle pour survivre ; d’un autre côté les sociétés commerciales, au vue de
l’importance de la clientèle se positionnent sur ce secteur. Enfin, les collectivités offrent la possibilité à tous de pratiquer de
façon peut onéreuse un sport.
2.2.4 : les formes de pratiques liées à l’offre éducative
On note trois types de pratiques des APS : la pratique en compétition au sein des clubs, la pratique
loisir et enfin la pratique auto organisée.

► La pratique en compétition : il faut entendre toutes les populations adhérentes de clubs qui
participent à un niveau quelconque à des compétitions officielles : environ 6,5 millions de français. Les
fédérations les plus importantes sont le football, le tennis, le judo, la pétanque et le basket ball.
Il existe une corrélation entre le nombre d’adhérents d’une fédération et le temps d’antenne TV
consacré à cette même discipline.
Les fédérations dont l’évolution est la plus forte ces dernières années sont : le badminton, le triathlon,
le tir à l’arc ou l’équitation.
Les meilleurs ambassadeurs des sports sont bien évidemment les athlètes des équipes de France des
disciplines. On note en effet, une augmentation sensible du nombre de pratiquant dés lors qu’une
performance française est médiatisée. (ex : coupe du monde de football, ). De la même façon, le fait
pour un sport d’accéder au programme officiel des Jeux olympiques engendrent un accroissement des
licénciés.

► La pratique loisir : Environ 4,5 millions de français pratiquent une discipline en club sans participer
aux compétitions. Ils pratiquent pour la détente, la convivialité et la santé. Les associations sportives
ont bien compris l’enjeu et cherchent à proposer une offre différente afin de capter ces
« consommateurs ». Ex : FFG proposent aujourd’hui des cours d’aérobic. Cependant ce secteur est
très prisé des sociétés car le marché est solvable.

► La pratique auto organisée : environ 26 millions de français organisent eux mêmes leur pratique
(ex : parapente, randonnées, jogging, planche à voile)
La pratique des A.P.S
2.2 La distribution de produits sportifs

MARQUE/FABRICANT
Crée des articles en
E fonction d’étude réalisée
sur la demande et les
N tendances
AGENCE
Chargée par les
marques de les
Q COMMERCIALE
implanter dans des
points de vente.
U Plusieurs agences se
partagent en principe
E des zones
géographiques
T
E
M DISTRIBUTEUR En relation directe avec
le consommateur, il
A propose la marque dans
sa surface de vente
R
K
E
T
I
N
G CONSOMMATEURS
2.2 La distribution de produits sportifs (suite)
La mission de la distribution est de permettre que les biens élaborés au stade de la production parviennent en quantité
voulue, au moment nécessaire, avec le service requis, là ou s’exprime une demande du consommateur. La distribution des
articles de sport est le maillon central entre les fabricants et les consommateurs).
Les opérations liées à la distributions : La distribution se réalise par l’intermédiaire de plusieurs opérations distinctes :
-La distribution physique des produits (transport, manutention, stockage)
-La satisfaction des besoins du marché (analyse marketing et prévision des demandes)
-La commercialisation des produits (présentation des produits, vente, service après vente…)
-Le financement (délais et condition de paiement)
Les lieux de distributions :
-Les commerces spécialisés : ils ne commercialisent que des articles de sport. Ils peuvent être indépendants ou franchisés
mais mises tous sur un argumentaire commerciale reposant sur leur qualité de spécialiste du sport.
-Les commerces non spécialisés : Ils comprends tant les commerces à caractère sportifs (ex : pêche, chasse, prêt-à-porter..
et sport) que les généralistes (ex : hypermarchés)
-Les ventes hors magasins : on entend par cette notion les vente par catalogue, minitel ou internet
Les différents acteurs de la distribution des articles de sport :
-Les semis intégrateurs : ils ont pour rôle de produire un produit semi fini (ex : Gore Tex)
-Les intégrateurs qui assemblent les produits semis finis
-Les industriels de la distribution qui alimentent leurs rayons pour répondre à la demande des consommateurs
-Les consommateurs

Remarque : on assiste à une montée en puissance des distributeurs producteurs : ex : Salomon, Adidas, Décathlon.
La relation fabricant / distributeur
Selon Tribou « l’objectif du fabricant est d’obtenir du distributeur le référencement d’un maximum de produits. Celui du
distributeur est de limiter le référencement aux seuls produits dont la rentabilité est jugée suffisante et qui participent aux
mieux au développement de la marge globale. »
L’augmentation du nombre de produits sportifs rend de plus en plus difficile l’implantation par les distributeurs de nouveaux
produits; ceux-ci ce concentrant en effet, essentiellement sur des produits de marques avec lesquelles ils travaillent depuis
longtemps et pour lesquels la marge de risque est infime.

La distribution en chiffre :
6,1 milliards d'euros de CA réalisés par environ 3 900 magasins spécialisés d'articles de sports et de loisirs. Le
commerce spécialisé est dominé par des enseignes nationales et internationales, dont les 5 premières (Décathlon,
Intersport, Go Sport, Sport 2000 et SED/Twinner). A eux seuls ces magasins, les grands groupes spécialisés possèdent
environ 670 magasins et réalisent 3,3 milliards d’euros, Décathlon détenant lui seul environ 50% de part de ces 3 milliards).

Les magasins mono marques (270 boutiques) réalisent 0,13 milliards d’euros soit seulement 1.7% du marché. Ces
magasins sont souvent ouverts dans le cadre d’une stratégie d’image plus que de commercialisation : ce sont des concepts
stores.
2,6 milliards d'euros environ réalisé par les autres entreprises de la distribution non-spécialisée (grandes-surfaces
alimentaires, prêt-à-porter, chausseurs, VPC, etc).
2.3 le spectacle sportif

na n
ci er SPONSORS
p o rt fi té
i
ASSOCIATION OU SOUS TRAITANCE Ap blic
c/ p
u

FEDERATION OU PRESTATAIRE
Retransmission
COLLECTIVITE MARKETING c/ droits TV
MEDIAS
REVERSION FINANCIERE SPORTIF Sub
visi ventio
GESTION SPORTIVE ET b n
ani ilité e s c/
LOGISTIQUE DE mat t
GESTION FINANCIERE ET io n
s
L’EVENEMENT PROMOTIONNELLE ADMINISTRA
TIONS

EVENEMENT

SPECTATEURS TELESPECTATEURS

ASSOCIATION OU
FEDERATION
Ils sont la pour répondre non seulement à une demande des pratiquants mais aussi à celle des
spectateurs et téléspectateurs. L’intérêt pour les clubs organisateurs est le fait que chaque
spectateur est un adhérent potentiel et que les spectacles dégagent aujourd’hui des marges
bénéficiaires importantes. L’événement est donc un outil de communication et de rentabilité
financière.

Un spectacle sportif se décompose en deux "produits joints": le spectacle direct constitué des
entrées au stade et le spectacle indirect qui résulte de sa retransmission par les médias.
Ex : JO d’Atlanta ont réuni 2 millions de spectateurs contre 35 milliards de téléspectateurs :
Coupe de Monde de football en 98 a réuni 2,5 millions de spectateurs contre 40 milliards de
téléspectateurs.
Le sport spectacle repose donc sur un intérêt conjoint du mouvement sportif, des annonceurs
et des télévisions.
Le sport permet aux télévisions de battre des records d’audience par rapport aux autres
programmes télévisés.

Le spectacle sportif a une incidence directe sur la consommation d’offre éducative


(augmentation du nombre de licenciés) et sur la consommation de produits dérivés. A l’inverse
la médiatisation d’un sport ne dépend pas forcément de son nombre de pratiquants (ex :
Formule 1)
3. Tendances économiques du sport
L’évolution du sport, de sa pratique, de sa technologie… s’inspire d’étude marketing sur les attentes des consommateurs de
sport de demain.
Concernant l’offre éducative : on note :
-Sport répondant à une demande d’identité sociale
-Délocalisation des sports : sports ruraux en milieu urbain
-Technologisation des sports
-Hybridation des partiques
-Mise en forme aventureuse des pratiques

-Concernant la consommation de produits sportifs :


Technicité des produits
Urbanisation des produits (Sportswear)
Diversification des consommateurs : enfants, femme, personnes agées.
Customisation des produits : ex : Nike ID
Passage d’un marché mono structurel (petites surfaces commerciales) à un marché polymorphe (diversité des distributeurs)

-Concernant le spectacle :
-Privatisation des événements
-Théatralisation des spectacles
Conclusion : l’économie du sport et son développement repose
sur la recherche d’intérêts communs entre les acteurs.
L’augmentation de la pratique du sport dans les clubs passe par
le développement de son image.
Un des meilleurs moyens pour y parvenir est d’attirer les
médias.
La médiatisation permettra de valoriser le haut niveau de la
discipline au travers du spectacle sportif.
L’audience de ces spectacles entraînent directement un afflux
croissant des annonceurs qui visent les publics sportifs.
La visibilité publicitaire engendre un accroissement des ventes
de produits sportifs
INTRODUCTION AU DROIT DU SPORT :
Du point de vue doctrinale, de la recherche, un vaste débat consiste à s’interroger sur la notion même de «
droit du sport » : existe-t-il un droit spécifique? Le droit commun s’applique t il? Comment concilier les
sources de droit purement sportives et les sources de droit étatique?
En résumé que doit on penser d’un joueur gravement blessé par un adversaire au cours d’une compétition
officielle? Est-ce la règle sportive qui s’applique? Est-ce le droit commun de la responsabilité délictuelle?
Le sport est en effet un secteur particulier sous l’éclairage juridique. Les réglementations applicables aux
sportifs ne sont pas uniquement celles créées par nos élus (Parlement composé de personnes élues) mais
ont également pour source des structures non étatiques (ex : les fédérations).
Comment doit on aménager cet enchevètrement de normes juridiques?
Il aurait été possible dans le cadre d’un cours de droit du sport d’aborder les questions suivantes :
- quelle responsabilité en milieu sportif?
- quels organismes sont habilités à juger le respect des règles?
- quel cadre d’emploi pour des joueurs professionnels (comment peut on déroger au droit
commun des CDD en signant des contrats de 4 ans?)
Il n’est pas question pour nous d’axer notre cours sur ces analyses complexes. Nous nous contenterons
de comprendre quels sont les principaux acteurs du sport (le cadre institutionnel du sport en France),
quels sont leur principaux principes de fonctionnement?
C’est la loi du 16 juillet 1984 dite loi Avice, relative à la promotion et à l’organisation des APS, qui régit
l’organisation des différents acteurs du sport en France. Cette loi prévoit notamment que « Le
développement des activités physiques et sportives et du sport de haut niveau incombe à l'Etat et au
mouvement sportif constitué des associations et des fédérations sportives, avec le concours des
collectivités territoriales, des entreprises et de leurs institutions sociales ».
1. LE CLUB SPORTIF
Le club sportif est le lieu privilégié de la pratique des APS. La loi Avice prévoit deux types de clubs sportifs
:
- Les sociétés sportives
- Les associations sportives dont le fonctionnement est régi par la loi de 1901.
La norme est l’association mais la loi prévoit des exceptions.
1.1 : les sociétés sportives :
La loi prévoit que certains groupements sportifs organisant des manifestations dont les recettes excèdent
un certains seuil, et qui emploient des sportifs contre rémunération doivent constituer des sociétés
anonymes. Ces sociétés deviennent l’organe de gestion de la section professionnelle mais s’appuie
sur une section associative support. Les rapports entre la société sportive et l’association support
sont régis par une convention qui prévoit notamment :
1o La définition des activités liées au secteur amateur et des activités liées au secteur professionnel dont l'association et la
société ont respectivement la responsabilité ;
2o La répartition entre l'association et la société des activités liées à la formation des sportifs ;
3o Les modalités de participation de la société aux activités qui demeurent sous la responsabilité de l'association
Les sociétés sportives utilisent le numéro d’affiliation des associations supports et payent une redevance pour l’utilisation de
la marque et des signes distinctifs.

Association support Sociétés sportives


Convention
obligatoire
Gère le secteur amateur Gère le secteur professionnel
(ex : formation) (ex : salaire joueur)
Affiliée à la ligue
Affiliée à la fédération professionnelle
Il existe plusieurs types de sociétés sportives :
- l’EUSRL : Entreprise unipersonnelle sportive à responsabilité limitée : le club sportif est l’unique
associé de l’entreprise créée à cet effet
- La SAOS : société anonyme à objet sportif
L’association support doit détenir au moins 1/3 du capital social et des droits de vote à l’Assemblée
Générale de la société. Il est interdit de distribuer le bénéfice et de rémunérer les dirigeants.
- La SASP : société anonyme sportive professionnelle
L’association support n’a pas l’obligation de détenir un capital social minimum. Le capital social est
alors largement ouvert aux partenaires. Cette forme de société permet de distribuer les bénéfices
aux actionnaires et de rémunérer les dirigeants

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