Solutions en Régime Permanent

Solutions en régime permanent
Chapitre 7 : Solutions en régime permanent

Unicité de la solution
Soit D un domaine d’intégration de l’équation de diffusivité muni de

ses conditions aux limites et initiales.
On montre que si une fonction h vérifie ces CL et CI et que h vérifie :
h
div  K grad h   S q
t
Alors h est solution unique du problème (vrai en régime permanent

et transitoire)

Conditions aux limites
Les conditions aux limites sur la frontière du domaine D peuvent
être de trois types principaux :
• Flux imposé (condition de Neumann) :

h
Limite à flux nul (imperméable) : 0
n
h
Limite à flux imposé non nul (affleurement, puits…) : F
n
pluie
Cote Rem : flux imposé si
piezo infiltration
pluie < capacité d’infiltration

• Potentiel imposé (condition de Dirichlet) :
Contact avec une nappe libre, affleurement avec précipitations

supérieures au potentiel d’infiltration
Potentiel
imposé

• Relation flux - potentiel imposé (condition de Fourier) :
Le débit d’échange nappe-rivière dépend de la différence de

charge, suivant la loi de Darcy :
hr  h
q  K
e

• Relation flux - potentiel imposé (condition de Fourier) :
On écrit la loi de Darcy pour ce même flux entrant dans

l’aquifère : h
q  K
n
h K  K
Finalement, en égalant les flux :  K  h hr
n e e
Principe de superposition
Propriété de l’équation de diffusivité
h
div  K grad h   S q
t
Cette équation est linéaire en h et q :
 h1 , q1  solution
  h1   h2 ,  q1   q2  solution
 h2 , q2  solution
(avec les mêmes conditions initiales et aux limites)

Exemple : mise en route d’un pompage
Supposons que dans un domaine D une nappe captive vérifie :
div T grad h0   q0
Mise en route d’un puits à un débit q à t = 0. La distribution

de charge h doit vérifier :
h
div T grad h   S  q0  q
t
h vérifiant les mêmes conditons aux limites que h0 et ayant
pour condition initiale h = h0.

Si on note le rabattement s  h0  h :
  h0  s 
div T grad  h0  s   S  q0  q
t
Soit, en utilisant la linéarité :
h0 s
div T grad h0   div T grad s   S  S  q0  q
t t
h0
En utilisant la relation vérifiée par h0 et comme 0 :
t
s
div T grad s   S  q
t
Le rabattement s vérifie donc l’équation de diffusivité avec les

conditions suivantes :
- initiale : s = 0 pour t = 0
- limite à potentiel imposé h = cte

s = 0 comme h = h0 - s = cte
h
- limite à flux imposé n  cte
s h h0 s
0 puisque    cte
n n n n
Remarques :
• Cette propriété de linéarité sera souvent utilisée pour superposer

des solutions connues voire construire des solutions à partir de
l’intégration de solutions données.
• L’équation de la diffusivité n’est linéaire à strictement parler

qu’en 3D (ou en 2D plan) pour une nappe captive. Pour une nappe
libre, la variation de T en fonction de h rend l’équation non linéaire.

Anisotropie
Les solution analytiques proposées sont pour la plupart établies
en milieu homogène isotrope. Dans le cas anisotrope, on peut se
ramener à un problème isotrope équivalent par un changement de
coordonnées.
 h h h
U x   K x x ;U y   K y y ;U z   K z z

 2 2 2
K  h  h  h h
 K y 2  K z 2  Ss
 x
x 2
y z t
On pose :
K K K
x  x ; y  y ; z  z
Kx Ky Kz

Anisotropie
On a alors :
h h x K x h  2 h   h  x K x  2 h
  ; 2    
x x x K x x x  x  x K x 2
Dans le nouveau système de coordonnées, l’équation de

diffusivité se ramène à une équation de Laplace ordinaire :
  2 h  2 h  2 h S s h
 x2  y2  z 2  K t


U    K h ;U    K h ;U    K h
 x x
y
y
z
z
Solution élémentaire : écoulement uniforme
Ecoulement parallèle (ou uniforme) : vitesse constante en tout point
La charge vérifie :
h  ax  by  cz  d
qui est bien solution de l’équation de diffusivité
2h  0
et en tout point on a une vitesse constante :

h h h
U x  K   Ka ;U y   K   Kb ;U z   K   Kb
x y z
Les constantes a, b, c et d sont déterminées par les conditions
aux limites
Solution en écoulement radial bidimensionnel
Solution élémentaire de Dupuit
On s’intéresse à un forage (rayon r0) pompant un débit Q dans une
nappe captive infinie. On suppose h(R) = H
On écrit le Laplacien en coordonnées radiales:
2
2 1   h  1  h
 h r  2
r r  r  r  2
Une solution du problème est celle ne dépendant que de r
(écoulement radialement convergent) :
2h
2
0


1   h 
L’équation de Laplace devient : r   0
r r  r 
h
qui s’intègre en : r a
r
Soit : h  a ln r  b a, b constantes d’intégration
On obtient un écoulement radialement

convergent vers l’origine O. Les
équipotentielles (h = cte) sont des O
cercles
Flux à travers une équipotentielle donnée à une distance r :
2 h
Flux   T .rd  2 Ta  cte
0 r
Vitesse de Darcy
En particulier, pour r = r0, ce flux est égal au débit prélevé Q

Q
a
2 T

Pour déterminer b, on utilise la condition à la limite : h  R   H
Q
bH ln R
2 T
Finalement, la charge h à une distance r du forage est donnée par :
Q r
h r   H  ln Formule de Dupuit
2 T R

Cas de la nappe libre
En faisant l’hypothèse d’un substratum horizontal et d’un
écoulement constamment parallèle à celui-ci, l’équation de
diffusivité en nappe libre homogène isotrope peut s’écrire :
2h2  0
En suivant un raisonnement identique à ce qui précède, il vient

(avec des conditions aux limites et initiales identiques) :
Q r
h r   H 
2 2
ln
K R

Exemple : pompage et infiltration en milieu naturel
Nappe captive (épaisseur B) en régime permanent.

En l’absence de puits, le débit unitaire de la nappe est q0 de
direction -x. Un puit de rayon infiniment petit est implanté en
x=y=0 et prélève avec un débit Q.
q0 B
Charge en l’absence de puits : h0  x  cte
T
Q
Solution élémentaire de Dupuit : h r   Log r  a
2 T

Exemple : pompage et infiltration en milieu naturel
En appliquant le principe de superposition :

10
qB Q 6
h 0 x Log r  cte
T 2 T 4
q0
q0 B Q
0
Q
h x Log  x 2  y 2   cte -2
T 4 T -4
-6
-8
-10
-10 -8 -6 -4 -2 0 2 4 6 8 10

Isopièzes
Principe des images
On considère 2 puits totalement pénétrants dans une nappe captive
Q
Solution élémentaire de Dupuit : h r   Log r  a
2 T
En appliquant le principe de superposition :
Q Q
hM  Log r  Log r   b
2 T 2 T
Principe des images
Principe des images : utiliser des cas particuliers du résultat
précédent pour obtenir des solutions analytiques simples en
présence de limites
Ex1 : Droite à potentiel imposé
On pose : Q  Q
L’équation précédente devient :
Q r
hM  Log  b
2 T r
Soit, sur l’ensemble des points tels que r = r ’ (la médiatrice de
OO’), hM = b = cte.
Cette droite constitue donc une limite à potentiel imposé
Principe des images
Le problème précédent revient donc à celui d’un puits unique O
1
situé à une distance d  OO d’une limite à potentiel constant
2
rectiligne et infinie. Si on ré-écrit l’équation :
Q r
hM  Log  H
2 T r
• H charge imposée sur la limite (D)

• r distance du point M au puits réel O
• r’ la distance de M au puits fictif O’
image de O par symétrie par rapport à
la limite (D).
Principe des images
Q Rabattement nul Q

Principe des images
Q Rabattement nul

Principe des images
Ex2 : Limite à flux nul
On pose maintenant : Q  Q
L’équation précédente devient :
Q
hM  Log rr   b
2 T
A partir de cette expression, on remarque que, par symétrie sur

la médiatrice de OO’ on a :
h
0
n
Principe des images
Q Flux nul Q

Principe des images
Q Flux nul

Rappels sur les nombres complexes
y P est rapporté à un repère orthonormé (0,x,y).

z affixe du point M est définie par :
y M z  x  iy i 2  1
r z est un nombre complexe.
q z  x  iy est le complexe conjugué de z.
O x x
On note Re  z   x la partie réelle de z et
Im  z   y sa partie imaginaire

Rappels sur les nombres complexes
1 1
y On a : x  z  z  y  z  z 
2 2i
y M On pose : z  rei par définition.

r

ei  cos   i sin 
O x x r est le module de z
r 2  zz
 est le module de z

Fonction de la variable complexe
La définition d’une fonction de la variable complexe z se déduit de

la définition en champ réel, de même que la continuité et la
dérivabilité.
La différence : fonctions multiformes

Exemples :
ln z  ln r  i  est défini à 2p près    0  2k
  0 
z  r exp i   k   comme exp(z) est 2ip-périodique :
 2 
  0    0 
z  r exp i    et z  r exp i     
  2   2 
Fonctions holomorphes
Soit f  z   P  x, y   i Q  x, y  une fonction de la variable
complexe avec P et Q différentiable. F est dérivable ssi :
P Q et P Q (conditions de Cauchy)
 
x y y x
Les fonctions P et Q sont harmoniques
On écrit la dérivée de f :
P Q P P Q P Q Q
f z  i  i  i  i
x x x y y y y x
Fonctions holomorphes
Une fonction est holomorphe dans un domaine D si elle est
dérivable en tout point de D.
Une fonction holomorphe dans tout le plan est dite entière.
Une fonction multiforme n’est pas holomorphe.
Théorème :
Une fonction P(x,y) harmonique dans un domaine D
définit une fonction holomorphe de la variable complexe
telle que :
P  x, y   Re f  z 

Potentiel complexe
Si K est constant, homogène et isotrope, on définit le potentiel

des vitesses :
  Kh
On peut écrire la loi de Darcy et l’équation de diffusivité :

 

U   grad
 2  0

Potentiel complexe
On définit une fonction conjuguée , dite fonction de courant par :
  
 x   y

 (conditions de Cauchy)
   
 y x
2
Les fonctions  et  sont harmoniques :    0  2  0
Elles définissent une fonction dérivable de la variable complexe z :

    i z  x  iy
 est le potentiel complexe de l’écoulement
Fonction de courant
Soient P et P’ deux points voisins du plan complexe :
Flux traversant le segment PP’ :


dQ  U .nds
 h  
 K    
  x x y  dy
U  et nds  
 K h      dx
 y y x
 
dQ  dy  dx  d
y x

Fonction de courant
Entre deux points A et B, le flux traversant n’importe
quelle courbe joignant A et B est :
    B    A 
• Les lignes  = cte sont les équipotentielles de

l’écoulement
• Les lignes  = cte sont les lignes de courant de

l’écoulement, d ’où le nom de fonction de courant

Potentiel complexe
Exemple : écoulement radial
z  rei
Le potentiel complexe de l’écoulement s’écrit :
q q q
z  ln z  ln r  i    i
2 2 2
On retrouve l’équation des isopièzes en utilisant   Kh
Lignes de courant
O Equipotentielles

Potentiel complexe
Exemple : écoulement plan
Le potentiel des vitesses s’écrit :
  A ln r  Br cos 
Avec A et B deux constantes

positives.
Déterminer  et caractériser   Kh
l’écoulement.

Application du potentiel complexe
L’intérêt du potentiel complexe est de permettre l ’emploi

de nombreuses méthodes analytiques de transformation :
• Transformations conformes
On transforme le plan complexe (x,y) en un plan (u,v) ou le
problème d ’écoulement a un potentiel connu. Par la
transformation inverse, on obtient le potentiel complexe
G ’ dans le plan initial
• Superposition
On applique le principe de superposition aux potentiels
complexes, notamment dans le cadre du principe des images

• Exemple : cas de la ligne de puits
On considère un nombre infini de puits alignés, distants

entre eux de a. Par application du principe des images, le
problème est équivalent à celui d ’un puits unique entre
deux limites parallèles imperméables.
On utilise la transformation :

  sin
a
 a a
Qui transforme le plan infini en une bande x    ,  
 2 2
On obtient finalement, en prenant la partie réelle de G’ :

 2 y 2 x 
cosh  cos
Q  a a 
  Th  ln  
4  2 
 

• Exemple 2 : doublet en milieu fini
On considère une paire de puits pompage / injection situés

entre deux limites parallèles imperméables. En utilisant le
principe des images, calculer le potentiel de l’écoulement.
On sait que :
• Le potentiel pour un puits en (xw,yw) est :
q
z  ln  z  xw   iyw 
2
• On peut écrire :   2
 z  
sinh  z   z  1    

n 1   n  
+Q -Q
+Q -Q
+Q -Q
+Q
+Q -Q
+Q -Q

Solution :
    z  l 2  
 sinh  
q   a 
z  ln
2     z  l 2  
 sinh   
  a 

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Chapitre 7 : Solutions en régime permanent

Soit D un domaine d’intégration de l’équation de diffusivité muni de

On montre que si une fonction h vérifie ces CL et CI et que h vérifie :

Alors h est solution unique du problème (vrai en régime permanent

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• Flux imposé (condition de Neumann) :

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• Potentiel imposé (condition de Dirichlet) :

Contact avec une nappe libre, affleurement avec précipitations

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• Relation flux - potentiel imposé (condition de Fourier) :

Le débit d’échange nappe-rivière dépend de la différence de

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• Relation flux - potentiel imposé (condition de Fourier) :

On écrit la loi de Darcy pour ce même flux entrant dans

Cette équation est linéaire en h et q :

(avec les mêmes conditions initiales et aux limites)

Chapitre 6 : Solutions en régime permanent

Supposons que dans un domaine D une nappe captive vérifie :

Mise en route d’un puits à un débit q à t = 0. La distribution

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Le rabattement s vérifie donc l’équation de diffusivité avec les

- limite à potentiel imposé h = cte

• Cette propriété de linéarité sera souvent utilisée pour superposer

• L’équation de la diffusivité n’est linéaire à strictement parler

Chapitre 7 : Solutions en régime permanent

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Dans le nouveau système de coordonnées, l’équation de

et en tout point on a une vitesse constante :

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On obtient un écoulement radialement

En particulier, pour r = r0, ce flux est égal au débit prélevé Q

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Finalement, la charge h à une distance r du forage est donnée par :

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En suivant un raisonnement identique à ce qui précède, il vient

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Nappe captive (épaisseur B) en régime permanent.

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En appliquant le principe de superposition :

Chapitre 7 : Solutions en régime permanent

• H charge imposée sur la limite (D)

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L’équation précédente devient :

A partir de cette expression, on remarque que, par symétrie sur

Chapitre 7 : Solutions en régime permanent

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y P est rapporté à un repère orthonormé (0,x,y).

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y M On pose : z  rei par définition.

Chapitre 7 : Solutions en régime permanent

La définition d’une fonction de la variable complexe z se déduit de

La différence : fonctions multiformes

Chapitre 7 : Solutions en régime permanent

Si K est constant, homogène et isotrope, on définit le potentiel

On peut écrire la loi de Darcy et l’équation de diffusivité :

Chapitre 7 : Solutions en régime permanent

Elles définissent une fonction dérivable de la variable complexe z :

Flux traversant le segment PP’ :

Chapitre 7 : Solutions en régime permanent

• Les lignes  = cte sont les équipotentielles de