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Royaume du Maroc

Université Adelmalek Esaâdi


Faculté des Sciences Juridiques ,Economiques et Sociales de Tanger
Année Universitaire 2017-2018
Budgets des Collectivités Territoriales :

Quels moyens pour la décentralisation au Maroc ?

Contrôle des finances des collectivités territoriales

Prof Abdellatif JABRANI


Contrôle des finances des collectivités territoriales

- Contrôle administratif

- Contrôle juridictionnel

- Contrôle de gestion
Contrôle administratif


Contrôle du Ministère de l’Intérieur

 Contrôle du Ministère des Finances

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Contrôle du Ministère de l’Intérieur

 Diffusion d’une circulaire du Ministère de l’Intérieur fixant des orientations


de préparation du budget des collectivités territoriales,

 Contrôle de régularité budgétaire:

 Obligation pour les collectivités territoriales de respecter les prescriptions


budgétaires prévues par la loi et les orientations budgétaires énoncées par la
circulaire ministérielle précitée.
Contrôle du Ministère de l’Intérieur
 Contrôle des actes des collectivités territoriales de nature financière et fiscale:
Le pouvoir d’approbation sous forme de visa:

 Les délibérations des assemblées élues relatives aux finances et fiscalité


des collectivités territoriales ne deviennent exécutoires qu’après leur
approbation par l’autorité de contrôle :

 Actes relatifs à la gestion du patrimoine :

 Actes d’acquisition, d’aliénation de transaction ou d’échange portant sur


les immeubles ou les biens du domaine privé de la collectivité .
 Baux dont la durée dépasse 10 ans ou dont la reconduction dépasse la
durée cumulée;
 l’occupation temporaire du domaine public

 Fixation des taux des taxes locales et tarifs des redevances et droits divers
perçus au profit de la collectivité territoriale.
Contrôle du Ministère de l’Intérieur

 Autres actes financiers :


 Emprunts à contracter et garanties à consentir;
 Acceptation des dons et legs;
 Ouverture des Comptes d’Affectation Spéciale;
 Ouverture de nouveaux crédits;
 Relèvement des crédits;
 Virement et désaffectation des crédits;
 Participation au capital des sociétés de Développement Local;
 Création et mode de gestion des services publics locaux.

 Cadre institutionnel d’approbation :


 Le Wali/ Gouverneur pour les communes, les préfectures/ provinces
 Ministère de l’Intérieur/ Direction Générale des Collectivités Locales/
Direction des Finances Locales pour les régions.
Contrôle du Ministère de l’Intérieur
L’Inspection Générale de l’Administration Territoriale (IGAT)

 Instituée par Décret n 2-94-100 du 16 Juin 1994


 Sa mission consiste à contrôler et à vérifier la gestion administrative, technique et comptable des
collectivités territoriales et de leurs groupements.
 Missions d’étude, de réflexion et de conseil.
 Programmes d’inspection préétablis ou occasionnels.
 Rapports d’inspection: Sanctions à l’égard des Elu (e ) s auteurs d’irrégularités financières,
malversations, détournements de fonds et mauvaises manipulations des deniers publics ainsi que
la passation et l’exécution des marchés (appels d’offre…).

 Contrôle coûteux, lent, lourd et complice d’affinités politiques.

 Est-il possible de redynamiser le contrôle a-posteriori des Cours des Comptes Régionales?
Contrôle du Ministère des Finances

 Contrôle de l’Inspection Générale des Finances;

 Contrôle du comptable public sur l’ordonnateur.

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Contrôle de l’Inspection Générale des Finances

 Instituée par Dahir n 1-59-269 du 14 Avril 1960 auprès du Ministère des Finances et de l’Economie.
 Art 2 dispose : « Les inspecteurs des Finances sont chargés d’effectuer les vérifications des services de
caisse et de comptabilité, deniers et matières, des comptables publics et, de façon générale, des agents
de l’Etat et des collectivités locales . ils vérifient la gestion de ces comptables et s’assurent de la
régularité des opérations enregistrées dans les comptes des ordonnateurs de recettes et de dépenses
publiques et de tous administrateurs »
 IGF contrôle de la gestion des ordonnateurs et des comptables : conformité des écritures comptables?
Compte de gestion= Compte administratif
 Contrôle de régularité et d’opportunité.?
 Vérifier la régularité de l’engagement, la liquidation et l’ordonnancement d’une dépense et son
opportunité pour la collectivité.
 Marchés publics : Fournitures livrées et travaux exécutés conformément au CPS.

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Contrôle de l’Inspection Générale des Finances
IGF contrôle a-posteriori sur pièces et sur place.
 Programme des opérations d’inspection préétabli par le Ministre des Finances sur proposition de son
Inspecteur Général.

 Missions effectuées sur initiative de l’Inspecteur Général, sous réserve d’en rendre compte au Ministre
des Finances .

 Missions effectuées dans le respect du principe de la procédure contradictoire: Les observations et


éléments d’inspection relevés par les inspecteurs des finances sont consignés dans des rapports notifiés
aux agents vérifiés qui disposent d’un délai de 15 jours à compter de la date de réception de ces
notifications pour y répondre par écrit.

 Le rapport d’inspection ne devient définitif qu’après étude des arguments présentés à l’appui de leurs
réponses aux observations soulevées.
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Contrôle du comptable public sur l’ordonnateur
 Contrôle de la gestion de l’ordonnateur par le comptable public en vertu du décret n 2-09-441
portant règlement de la comptabilité publique des collectivités locales et de leurs groupements.
 Contrôle du comptable public portant sur les recettes et les dépenses.
 En matière de recettes:
- Vérification des pièces justificatives à l’appui d’un ordre de recettes;

- Régularité de la recette;
- Conformité de l’acte à la législation fiscale et la nomenclature budgétaire.
 En matière de dépenses: vérifier
- la validité de la dépense;

- L’engagement préalable d’une dépense,


- La qualité du créancier;

- La disponibilité des crédits de paiement;


- L’exactitude des calculs de liquidation.

- La signature de l’ordonnateur compétent.


Contrôle du comptable public sur l’ordonnateur

 En l’absence d’irrégularités, le comptable public procède au visa et au règlement de la dépense.

 En cas d’irrégularité, l’ordonnance de paiement est retournée à l’ordonnateur avec une note
faisant ressortir les observations relevées lors du contrôle.

 La demande de visa est assortie de délais que le comptable public doit respecter :

- (3) jours pour les dépenses du personnel ,


- (5) jours pour les autres dépenses, à compter de la date de réception de l’ordonnance de paiement.

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Budgets des Collectivités Territoriales :

Quels moyens pour la décentralisation au Maroc ?

Le Contrôle Juridictionnel
Contrôle de la Cour Régionale des Comptes

 CRC: Juridictions financières régies par la loi n 62-99 formant code des juridictions financières.

 CRC juge les comptes et contrôle la gestion des collectivités territoriales et de leurs groupements .

 CRC assiste les gestionnaires des collectivités territoriales dans l’évaluation de leur gestion et leur
prodigue conseils susceptibles de rationaliser les finances de ces collectivités.

 CRC exerce un contrôle juridictionnel en matière de discipline budgétaire et financière.

 CRC : Elle exerce deux types de contrôles :


→ Contrôle juridictionnel ;
→ Contrôle de gestion.

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Contrôle juridictionnel de la Cour Régionale des Comptes
 Organisation de la CRC :
 Président:
 Dirige et organise les travaux de la Cour;
 Arrête les programmes annuels des travaux de la Cour en coordination avec les Présidents des
sections et le Procureur du Roi;
 Préside les séances de la Cour et ses sections

 Secrétariat Général:
 Assiste le Président dans la préparation des programmes de contrôle et coordonne les travaux de la

Cour.
 Assure le fonctionnement du greffe et services administratifs de la Cour.
 Veille à ce que les comptes soient présentés dans les délais, en cas de retard, il avise le Procureur du

Roi,
 Greffe:
 Enregistre et archive les comptes et documents comptables restitués à la Cour
 Notifie les arrêts et actes de la Cour.
 Procureur du Roi:
 Exerce l e ministère public auprès de la Cour à travers le dépôt de conclusions et réquisitions;

 Saisir la Cour pour toutes les questions relevant de sa compétence en matière de discipline
budgétaire et financière;
 Informe (rapport) le Procureur Général du Roi près la Cour au sujet du fonctionnement du
ministère public.
 Conseillers: Magistrat rapporteur chargé par le Président de la Cour de procéder à des investigations et15
vérifications sur des documents comptables
Contrôle juridictionnel de la Cour Régionale des Comptes

 Compétences générales de la Cour:


 Vérifier les comptes déposés chaque année par les comptables auprès de la Cour;
 Examiner les pièces justificatives en recettes et en dépenses des collectivités territoriales et
leurs groupements transmis trimestriellement à la Cour.

 Deux jugements sont rendus par la Cour: Jugement provisoire et Jugement définitif
 Jugement provisoire notifié au comptable public;

 Jugement définitif notifié au ministère de tutelle, Procureur du Roi , Trésorier communal,


Trésorier régional , Trésorier préfectoral et provincial.

 Autorité habilitée à saisir la CRC :


 Ministères de Tutelle et des Finances par l’intermédiaire du Procureur du Roi et sur la base
des rapports d’inspection appuyés des pièces justificatives.
 Procureur du Roi en cas de non respect des dispositions législatives et réglementaires en
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matière financière et budgétaire.
Contrôle juridictionnel de la Cour Régionale des Comptes
 Deux types de contrôles :

 Contrôle de discipline budgétaire et financière;


 Contrôle des actes relatifs à l’exécution du budget.

1. Contrôle de discipline budgétaire et financière :


→ Il porte sur toute personne, agent ou fonctionnaire des collectivités territoriales et leurs groupements contrevenant la
législation et la réglementation en vigueur en matière budgétaire et comptable: l’ordonnateur, le contrôleur et le comptable
public ou toute(s) autre(s) personne(s) placée (s)sous leurs ordres ou agissant pour leur compte.(Art 54à56 du code des
juridictions financières)

→ Le contrôleur qui s’abstient à ses obligations de contrôle financier sur les actes d’engagement des dépenses, les actes relatifs aux
recettes, le contrôle de la conformité des marchés de travaux, de fournitures ou de services aux règles d’appel à la concurrence,
la régularité des actes d’acquisitions immobilières, les conventions , les subventions octroyées……..etc.

→ Le comptable public qui n’exerce pas le contrôle de la perception et de l’imputation des recettes, la tenue d’une comptabilité
incorrecte et incomplète, dissimulation de pièces comptables….etc.

→ L’ordonnateur qui ne respecte pas les règles d’engagement, de liquidation et d’ordonnancement des dépenses publiques; les
règles relatives à la constatation ,à la liquidation et à l’ordonnancement des créances publiques et les règles de leur 17

recouvrement, les règles de passation des marchés publics, les règles de GRH .
Contrôle juridictionnel de la Cour Régionale des Comptes

2. Contrôle des actes relatifs à l’exécution du budget.

® Saisine de la CRC par le Ministre de l’Intérieur, le Wali ou le Gouverneur ou l’ordonnateur de la collectivité


concernée lorsque le Bilan de l’exercice budgétaire n’a pas été adopté par l’assemblée délibérante et après
nouvel examen.
® Exemples : Bons de commandes, recours aux virements, budgets modificatifs……etc.

® A signaler que l’avis de la CRC sur les actes relatifs à l’exécution du budget n’est pas un acte juridictionnel
dans la mesure où il revêt un caractère purement consultatif et de consignation d’observations et
appréciations sur les conditions d’exécution du budget.

® Acte d’assistance et d’éclairage pour l’autorité de tutelle en ce qui concerne sa mission de contrôle des
Finances des collectivités territoriales .

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Contrôle de gestion
 Constatations généralement consignées dans les rapports de la cour des comptes ,et en particulier les Cours des
Comptes Régionales à travers deux types de contrôles :
 Contrôle de gestion des recettes;

 Contrôle de gestion des dépenses.

1. Contrôle de gestion des recettes:

 Faible rendement de la fiscalité des Collectivités territoriales et de leurs groupement du à l’insuffisance des
moyens humains et matériels mis à la disposition de l’administration fiscale: assiette, liquidation et
recouvrement des impôts et taxes( taxes déclaratives: TNB; Exploitation des carrières, les débits de
boissons…..) ainsi que la mauvaise tenue du sommier de consistance ( biens patrimoniaux)

 Auditer la gestion fiscale de la collectivité territoriale en vue d’émettre des recommandations et de


proposer les palliatifs permettant de surmonter les difficultés entravant la mise en application de la
fiscalité locales, notamment la redynamisation de l’action de la Régie des recettes au niveau de :
 La maitrise de l’assiette;
 La tenue et l’actualisation des fichiers fiscaux;
 La liquidation et le recouvrement,
 L’actualisation du sommier de consistance et la mise en place d’un système d’information sur les
biens communaux
 Mission d’assistance, de conseil en matière de recettes dans la perspective de permettre aux collectivités
territoriales de disposer de moyens financiers suffisants eu égard à leurs missions en matière de
développement.
 Recours à la formation afin de permettre aux ressources humaines de la Régie de recettes d’optimiser la
recette fiscale
Contrôle de gestion
 2. Contrôle de gestion des dépenses :

 Mauvaise gestion de la dépense publique locale due au non respect des règles de discipline financière
, comptable et budgétaire: Recours abusif aux bons de commande en vue de contourner la passation
des marchés basée sur l’appel d’offre ou à la concurrence;

 Irrégularités au niveau des procédures de l’engagement, la liquidation et l’ordonnancement de la


dépense: Disponibilité des crédits ( travaux, fournitures ) régularité de la dépense ( nomenclature
budgétaire);

 Abandon abusif de dépenses prévues dans le budget : virements, report…etc.

 Qualité des services rendus aux citoyens par les services publics locaux ( gestion eau, électricité,
assainissement liquide et solide) ;

 Absence de suivi et d’évaluation des dépenses exécutées à la suite de la gestion déléguée des services
( cahier des charges);

 Non observation du service fait lors de l’ordonnancement d’une dépense ( indémnisation des
déplacements fictifs);

 Dépenses effectuées à des fins privées :Dotations de carburant pour des véhicules particuliers
appartenant au personnel de collectivité territoriale,
Quelles finances pour une bonne gouvernance décentralisée?
 Part des recettes propres des collectivités territoriales demeure faible en raison de la faiblesse du taux
de recouvrement qui ne dépasse pas généralement 47% des émissions.
 Prédominance des dépenses de fonctionnement (84% des recettes de fonctionnement).
 Charges salariales représentent près de 59,99 % des dépenses de fonctionnement.
 Dépendance financière des collectivités territoriales vis-à-vis de l’Etat.
 Dispositif de contrôle de régularité financière en contradiction avec le principe de libre administration.
 Insuffisance des instruments de prévisions budgétaires qui permettent aux collectivités territoriales
d’élaborer des choix budgétaires sur la base de données réalistes.
 Des collectivités territoriales ne disposant pas d’outils permettant un suivi rigoureux de l’exécution de
leur budget en temps réel et une évaluation des recettes en temps opportun : Tableaux de bord,
applications informatisées….
 Absence de professionnalisme en matière financière au profit du personnel des collectivités territoriales
.
 Une faible stratégie de développement axée sur la réalisation de projets concrets à moyen et long
termes:
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Avis au étudiants

En guise de conclusion, il est porté à la


connaissance des étudiant(e)s du Semestre (5)
ayant suivi ce cours que pour toute(s)
information(s) complémentaire(s) et
éclaircissement(s) se rapportant à son contenu de
bien vouloir me contacter ,sans hésitations, aux
coordonnées suivantes :
E-mail : a.jabraniouezzani@gmail.com
Gsm 0661631347/0662410444
Merci pour votre participation à ce cours et votre
contribution à son enrichissement. 22

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