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Projet routier 1:

Les chaussées souples


et bitumineuses épaisses
LCPC-1994
Définition : sont des structures qui comportent une couverture bitumineuse relativement
mince, reposant sur une ou plusieurs couches de matériaux granulaires non traités (LCPC,
1998).

Fonctionnement et d'endommagement
Impact des sollicitations dues au trafic
Les matériaux granulaires non liés, qui constituent l'assise de ces chaussées, ont une faible
rigidité qui dépend de celle du sol et de leur épaisseur. Comme la couverture bitumineuse est
relativement mince, les efforts verticaux dus au trafic sont transmis au support avec une faible
diffusion latérale. Les contraintes verticales élevées engendrent par leur répétition des
déformations plastiques du sol ou de la grave qui se répercutent en déformations permanentes
en surface de la chaussée. La couverture bitumineuse subit à sa base des efforts répétés de
traction-flexion.
Influence des conditions d'environnement
La faible rigidité de la structure rend ces chaussées particulièrement sensibles aux variations d'état
hydrique des sols supports. Ceci se manifeste notamment par les "effets de bord" : réduction de
portance en période humide pouvant conduire à des affaissements de rive et fissuration de retrait
hydrique en période de dessiccation.
NB : La réduction de portance associée aux variations d'état hydrique des sols supports sensibles à l'eau
est d'autant plus marquée (en saison pluvieuse et au dégel) que les conditions de drainage et
l'imperméabilité de la couche de surface sont mauvaises.

Évolution du mode d'endommagement


L'évolution la plus fréquente des chaussées souples se manifeste d'abord par l’apparition de
déformations permanentes du type orniérage à grand rayon, flaches et affaissements qui détériorent les
qualités du profil en travers et du profil en long. Ces déformations croissent avec le trafic cumulé, en
gravité (amplitude verticale) et en étendue, selon la qualité moyenne de la structure et la dispersion des
caractéristiques mécaniques du corps de chaussée et du sol. Les sollicitations répétées de flexion
alternée dans la couverture bitumineuse entraînent une dégradation par fatigue, sous la forme de
fissures d'abord isolées puis évoluant peu 6 peu vers un faïençage à maille de faibles dimensions. L'eau
s'infiltrant alors plus facilement provoque une accélération des phénomènes : épauflures aux lèvres des
fissures avec départ de matériaux, puis formation de nids de poule. Si la chaussée était alors laissée
sans entretien, elle évoluerait très rapidement vers une destruction complète.
Stratégie d’investissement
Les chaussées souples granulaires peuvent présenter un bon niveau initial de confort et de
sécurité, mais l'uni tend le plus souvent à se dégrader rapidement, ce qui est peu compatible avec
le maintien d'un niveau de service élevé en terme de sécurité et confort. Ceci tend à réserver ces
structures à des routes d'intérêt secondaire dans le cadre d'une stratégie d'investissement initial
assez faible (durée courte et risque élevé) accompagnée d'un entretien plutôt de type curatif.
L'uni reflète la régularité du profil de la chaussée.
Modélisation de la structure de chaussée
La structure est représentée par un multicouches élastique, les couches étant collées entre-elles
(continuité des déplacements aux interfaces). Le module d'Young affecté à la grave non traitée
varie selon la nature de la couche, l'épaisseur de la couche de fondation, la nature du sol support
et la qualité de la grave.
Critères retenus pour le dimensionnement
Cas des chaussées à faible trafic
Couche de roulement mince + couche de grave non traitée ≤ 250 000 essieux standards.
Couche de roulement en enduit ≤ NE de 100 000 essieux, ou un béton bitumineux dont
l'épaisseur est choisie selon l'abaque de la partie III du LCPC 1994. (figure lll.l.).
L'épaisseur de la couche de base en grave non traitée est fixée à 15 cm jusqu'à un trafic
cumulé équivalent NE de 100 000 essieux et à 20 cm au-delà.
La bonne tenue de la grave non traitée est supposée assurée à partir du moment où les
spécifications sur le matériau sont respectées (cf. V.3. du LCPC 1994) et que la couche de
roulement demeure imperméable.
Lorsque les revêtement en enduit ou faibles épaisseurs d’enrobé sont utilisés, l'épaisseur de la grave non
traitée est déterminée vis-à-vis de l'orniérage du sol support. Le critère à vérifier est que la déformation

verticale εz à la surface du sol support est inférieure à une valeur limite (cf. VI.4.1.).
Cas des autres chaussées souples ou bitumineuses épaisses
Pour les chaussées à fondation en grave recomposée humidifiée non traitée, l'épaisseur de matériau
granulaire est fixée en fonction de la portance de la plate-forme pour assurer une mise en œuvre correcte
de le couche de base. Les épaisseurs minimales retenues sont 15 cm sur PF3, 25 cm sur PF2 et 45 cm sur
PFl.
Ces chaussées sont vérifiées par le calcul, vis-à-vis :
 de la rupture par fatigue à la base des couches bitumineuses,
 de l'orniérage des couches non liées et du support.
• Deux critères sont à vérifier :
que l'allongement εt-service à la base des couches bitumineuses reste inférieur à une valeur admissible εt-
E 10C 
b
adm;
 NE 
 t ,adm   6 (10C ;25Hz )   6    kc  k r  k s
 10   
E  eq
- que la déformation verticale εz-service à la surface des couches non liées et du sol support est inférieure à
une valeur limite εz-adm (cf. Vl.4.1.).
 z , adm  0.012NE  0.222

- Si T≥T3
 z , adm  0.016NE 0.222
- Si T< T3
• kr est un coefficient qui ajuste (la Ɛ,adm) la valeur de la déformation admissible au risque de
calcul retenu en fonction des facteurs de dispersion sur l'épaisseur (écart-type Sh) et sur les
résultats des essais de fatigue (écart-type SN).

• kc est un coefficient de calage (du modèle) destiné à ajuster les résultats du modèle de calcul
au comportement observé de chaussée de même type. Pour les chaussées bitumineuses, les
valeurs retenues du coefficient de calage selon la nature du matériau bitumineux sont précisées
dans le tableau suivant :
• ks est un coefficient minorateur (de la portance) tenant compte de l'effet
d'hétérogénéités locales de portance d'une couche de faible rigidité supportant les
couches liées (tableau Vl.4.3.).
les chaussées bitumineuses épaisses
Définition : elles se composent d'une couche de surface bitumineuse sur une
assise en matériaux traités aux liants hydrocarbonés (LCPC, 1998).

Elles sont vérifiées avec les mêmes critères que les chaussées souples.
Les chaussées bitumineuses épaisses
Sollicitations dues au trafic
La rigidité et la résistance en traction des couches d'assise en matériaux bitumineux permettent de
les diffuser en atténuant fortement les contraintes verticales transmises au support. En contrepartie,
les efforts induits par les charges roulantes sont repris en traction-flexion dans les couches liées.
Ces chaussées comportent en général plusieurs couches. Lorsque celles-ci sont collées, les
allongements maximaux se produisent à la base de la couche la plus profonde. Mais, si les couches
sont décollées, chacune d'elles se trouvera sollicitée en traction et pourra se rompre par fatigue.
La qualité des interfaces a donc une grande incidence sur le comportement de ces chaussées.
Quant aux efforts sur le support, ils sont généralement suffisamment faibles pour ne pas
entraîner en surface des déformations permanentes avant l'endommagement par fatigue
des couches bitumineuses liées.
 Influences des conditions d'environnement
Elle est semblable à celle décrite pour les chaussées souples. L'orniérage par fluage, favorisé par
des températures élevées et un trafic lourd lent, n'affecte en général que la couche de surface. Il
tient à des choix inadaptés de nature de matériaux et de formulation.
Evolution du mode d'endommagement
Sans entretien, le processus de dégradation des chaussées bitumineuses épaisses se développe
ainsi jusqu'à la ruine.
Du fait du dimensionnement en fatigue retenu en France, l'apparition de fissures longitudinales
de fatigue dans les traces de roues est généralement postérieure aux dégradations de surface.
Les fissures longitudinales se transforment progressivement en faïençage dont la dimension des
mailles se réduit peu à peu. Cette transformation s'amorce dans les zones de plus faible qualité
(portance du support, caractéristiques du matériau lié, zone de décollement de la couche de
roulement).
La dégradation des fissures accélère le processus avec l'infiltration de l'eau à travers le corps de
chaussée. Ceci favorise en retour l'attrition des lèvres de fissures, le départ de matériaux et la
formation de nids de poule. A ce stade de désorganisation des couches liées, le mode de
fonctionnement de la chaussée est profondément modifié, les blocs réagissant isolément sous
les charges.
Avec le dimensionnement et les matériaux retenus en France pour ces chaussées, on n'observe
pas ou peu de déformations permanentes dues à une sollicitation excessive du sol, sauf cas
exceptionnels (circulation intense après un hiver très rigoureux, défaut d'exécution par
exemple).
MERCI DE VOTRE ATTENTION

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