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REPUBLIQUE DU TCHAD

MINISTERE DE LA SANTE PUBLIQUE ET DE LA PREVENTION

Programme Sectoriel de Lutte Contre le Sida, les Hépatites virales et les Infections Sexuellement
Transmissibles (PSLSH/IST)
Site Web : www.pslsh.td , Courriel : info@pslsh.td ,Tel: (+235) 65 22 82 87/95 76 36 26

PRISE EN CHARGE ET SOUTIEN NUTRITIONNELS


DES PERSONNES VIVANT AVEC LE VIH/HEPATITES

FORMATEURS
AV R I L 2 0 2 3

1
PLAN

I. Les groupes des aliments et les carences.

II. Relation entre nutrition et VIH

III. Besoins énergétiques des PVV

IV. Alimentation et ARV

V. Prise en charge nutritionnelle des PVV

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INTRODUCTION (1/2)
 L'état nutritionnel des personnes vivant avec le VIH dans des pays
à faible revenu entraîne une mortalité accrue.
 Amaigrissement (vulnérabilité aux maladies infectieuses)
 Anomalies métaboliques et nutritionnelles qui sont les causes des
maladies cardiovasculaires.

 Les antirétroviraux ne guérissent pas la maladie (suppriment le


VIH et aident à rétablir la fonction immunitaire).

 Seuls les patients capables de contrôler le virus retrouvent une


protection immunitaire et améliorent leur état nutritionnel.
3
INTRODUCTION (2/2)
 Les interventions alimentaires et nutritionnelles peuvent améliorer:
 La réponse immunitaire
 La gestion des symptômes
 La réponse au traitement
 Le statut nutritionnel
 La qualité de vie
 La productivité

 Il est important d'intégrer la prise en charge nutritionnelle dans le


traitement en temps opportun.

4
OBJECTIFS
I. Objectif

Contribuer à l’intégration de la prise en charge nutritionnelle et


alimentaire des PVV dans les structures sanitaires au Tchad.

II. Objectifs spécifiques

 Décrire les principes d’une alimentation saine et équilibrée ;


 Expliquer la relation entre la nutrition et le VIH;
 Identifier les actions précises adaptées à la prise en charge
nutritionnelle ;
 Expliquer la particularité des besoins alimentaires chez les
personnes vivant avec le VIH;
 Expliquer les principes de base l’éducation nutritionnelle ;

5
OBJECTIFS PEDAGOGIQUES

A l’issu de cette formation, le participant doit être capable de :

 Evaluer l’état nutritionnel des personnes vivant avec le VIH ;

 Assurer des soins et/ou un soutien de qualité aux personnes


vivant avec le VIH ;

 Conduire des entretiens visant à donner des conseils


efficaces aux personnes qui ont en charge une personne
vivant avec le VIH;

 Décrire les actions qui doivent se mener pour renforcer la


sécurité alimentaire des personnes vivant avec le VIH.

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GROUPES D’ALIMENTS SELON LEURS RÔLES

7
Pyramide

8
LES CARENCES EN NUTRIMENTS (1/2)
Macronutriments Conséquence de la Sources
carence

Protéines, Lipides,  Perte de poids, viande, poisson, poulet, igname,


Glucides  Une grande fatigue céréales complètes, maïs,
 Un retard de croissance à haricots secs, lait et produits
la longue chez l'enfant. laitiers, les œufs.

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LES CARENCES EN NUTRIMENTS (2/2)
Micronutriments Conséquence de la carence Sources

Vitamine A  Le système immunitaire déficient Les fruits et légumes de couleur vert


 Augmente le risque de transmission du foncée, jaune, orange et rouge
VIH de la mère à son enfant. (épinards, citrouille, feuilles de
manioc, poivron vert, courge,
 Entraine aussi une progression plus carottes, pêche jaune, l'abricot,
rapide de l’infection vers le stade de sida, papaye, mangue), l'huile de palme, le
 Un retard de croissance de l'enfant et une maïs, les patates douces, le jaune
forte mortalité du nourrisson d'œuf et le foie.

Les vitamines du  Accélère la progression de la maladie et Mil, sorgho, riz, haricot blanc, haricot
groupe B la mortalité sec, blé, foie, rognon, lait fromage,
œuf, arachide, igname, banane,
pomme de terre, viande, poisson,
poulet, pastèque, maïs, graines,
avocat, et légumes verts à feuilles.

Sélénium  Effet stimulant sur l'immunité déficient pain complet, maïs, carotte, millet,
produits laitiers (lait, yaourt, fromage),
viande, poisson, volaille, œufs, pâte
d'arachide, haricots secs.

Zinc  Le système immunitaire déficient viande, poisson, volaille, coquillages,


céréales complètes, maïs, haricots
secs, cacahuètes, lait et produits
laitiers, citrouille, jaune d'œuf.

10
RELATION ENTRE NUTRITION ET VIH (1/5)

La malnutrition et le VIH agissent en interaction

Le VIH compromet l’état nutritionnel et de ce fait accroît la


susceptibilité aux infections secondaires

La malnutrition affaiblit le système immunitaire et permet


ainsi aux agents infectieux de se multiplier librement et
d’aggraver la malnutrition.

11
RELATION ENTRE NUTRITION ET VIH (2/5)

Comment le VIH Affecte l’Etat Nutritionnel

 Augmentation des Besoins Energétiques

Multiplication du VIH;

Production d’un nombre croissant de lymphocytes T4 pour


lutter contre le VIH;

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RELATION ENTRE NUTRITION ET VIH (3/5)

 Réduction de l’apport alimentaire

Lésions douloureuses de la bouche, le pharynx et /ou


l’œsophage
Perte d’appétit entraînant la fatigue, la dépression, les
changements de l’état mental
Effets secondaires liés aux médicaments
Les diarrhées et vomissements
L’insécurité alimentaire des ménages et la pauvreté

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RELATION ENTRE NUTRITION ET VIH (4/5)

 Faible Absorption des Nutriments

Malabsorption durant les infections;


Faible absorption des graisses et des glucides à toutes les
étapes de l’infection à cause de :
-- Infection des cellules intestinales par le VIH
-- Diarrhées et vomissements fréquents
-- Infections opportunistes
La malabsorption des graisses affecte l’absorption et
l’utilisation des vitamines liposolubles tels que vit A et E

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RELATION ENTRE NUTRITION ET VIH (5/5)

 Altérations Métaboliques

L’infection augmente la demande et l’utilisation des


vitamines antioxydants ; Vit A, C, E, et des minéraux
sélénium, Zinc et Fer);

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CERCLE VICIEUX DE LA MALNUTRITION ET DU VIH

Pauvre nutrition
Résultant de la perte de poids,
perte de la masse musculaire ,
faiblesse, déficit en micro
nutriments
Déficience du système
Augmente les besoins immunitaire
nutritionnels,
Réduit l’apport VIH Faible capacité à lutter
contre le VIH.
alimentaire et
augmente la perte du
nutriments
Augmentation de la
vulnérabilité aux infections ex
infections intestinales, TB,
augmente la réplication du VIH,
accélère la progression de la
maladie augmente la morbidité

Source: FANTA 2002 12 16


LE BON CYCLE DE LA BONNE NUTRITION DE PVV

Bonne situation nutritionnelle.


-Gain de poids
-Maintien de la taille musculaire

Capacité accrue à lutter


Les besoins nutritionnels contre le VIH et les autres
sont bien satisfaits infections
•Consommation/absor VIH
ption suffisante d’aliment

Vulnérabilité réduite aux infections.


Progression plus lente du VIH vers le
sida

Source: WHO Regionale Office for Africa 2008 17


ALIMENTATION ET ARV (1/7)

Principales interactions entre l’alimentation et les médicaments

Effets alimentaires sur l’efficacité des médicaments;

Effets médicamenteux sur l’absorption des nutriments, le


métabolisme et l’excrétion;

Effets secondaires des médicaments sur l’apport alimentaire


et l’absorption des nutriments;

L’interaction de la médication et de l’alimentation cause des


effets secondaires malsains

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ALIMENTATION ET ARV (2/7)

Apport alimentaire

augmente ou réduit

Efficacité médicamenteuse

• Un régime riche en graisse augmente la biodisponibilité de


certains ARV tel que Ténofovir, mais réduit l’absorption de Zidovudine.

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ALIMENTATION ET ARV (3/7)

Apport alimentaire

réduit

Efficacité médicamenteuse

• Un régime riche en macronutriments inhibent la biodisponibilité


de certains ARV tel ( inhibiteurs de protéase); beaucoup d’IP, par
exemple, doivent être pris à jeun

20
ALIMENTATION ET ARV (4/7)

Médicaments

affecte
Absorption des nutriments et métabolisme

Beaucoup d’inhibiteurs protéases peuvent causer des changements


au niveau du taux des lipides.
.

21
ALIMENTATION ET ARVs (5/7)

Effets secondaires des médicaments

affecte

Apport alimentaire et absorption des nutriments

• Changement de goût, nausée, et anorexie


• Ballonnement, brûlure d’estomac et constipation
• Vomissement et diarrhée.
.

22
ALIMENTATION ET ARV 6/7

Effets secondaires des médicaments

affecte

métabolisme des nutriments

Les PVV qui prennent des inhibiteurs des Protéases peuvent


développer une ostéoporose ou une perturbation des os.

23
ALIMENTATION ET ARVs (7/7)

N.B: Les interactions entre médicaments et nourriture


doivent être prises en charge

Pour:
•Prévenir la perte de poids et la malnutrition;
•Améliorer l’efficacité des médicaments;
•Améliorer l’adhérence au traitement.

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PRISE EN CHARGE NUTRITIONNELLE DES PVV
(1/15)
 Prise en Charge nutritionnelle chez les adolescents et
les adultes infectes par le VIH.

Le suivi de l’état nutritionnel chez les PVV adultes se fera sur


la base:
 Du poids;
 De la taille;
 Du périmètre brachial,
 Des signes cliniques (œdèmes bilatéraux, asthénie,
cachexie, fonte musculaire)
 et si possible des paramètres biochimiques.

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PRISE EN CHARGE NUTRITIONNELLE DES PVV
(2/15)
Indice de Masse Etat nutritionnel
Corporelle ou IMC= P/T²
≥ 30 Obésité

25,0–29,9 Surpoids

18,5–24,9 Poids normal

17,5–18,4 Malnutrition légère

16,0–17,4 Malnutrition modérée

< 16,0 Malnutrition sévère


26
PRISE EN CHARGE NUTRITIONNELLE DES PVV
(3/15)

Cas d’obésité et surpoids

 Critères d’admission
- Périmètre Brachial ≥ 250 mm ;
- IMC : 25,0–29,9 kg/m² (surpoids) ou ≥ 30 kg/m² (obésité).

27
PRISE EN CHARGE NUTRITIONNELLE DES PVV
(4/15)

Cas du poids normal

 Critères d’admission
- Périmètre Brachial ≥ 230 mm
- IMC : 18.5 et 24,9 kg / m²

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PRISE EN CHARGE NUTRITIONNELLE DES PVV
(5/15)
Conseils nutritionnels
 Conseiller de manger les aliments énergétiques, constructeurs
et protecteurs à chaque repas.
 Conseiller les mesures d'hygiène alimentaire et personnelle ;
 Conseiller des exercices physiques réguliers
 Traiter les symptômes

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PRISE EN CHARGE NUTRITIONNELLE DES PVV
(6/15)
Cas de la malnutrition aigue modérée

Il faut Identifier les causes de la perte de poids et donner des conseils


appropriés.

 Critères d’admission
- Périmètre Brachial : 185 à 210 mm
- IMC : 16,0–17,4 kg / m² avec perte de poids récente et examen
clinique avec ou sans complication médicales et anorexie.

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PRISE EN CHARGE NUTRITIONNELLE DES PVV
(7/15)

Suivi au cours de traitement :


Au cours de chaque visite vérifier :
 Evolution du poids et du périmètre brachial ;
 Appétit ;
 Adhérence aux conseils sur l’alimentation ;
 Prise en charge des infections opportunistes ;
 Présence d’autres symptômes et signes de maladie ;
 Déterminer le niveau de sécurité alimentaire du ménage et référer
vers les programmes appropriés au besoin (Non disponible
actuellement au Tchad).

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PRISE EN CHARGE NUTRITIONNELLE DES PVV
(8/15)

Cas de la malnutrition aigue sévère

 Critères d’admission
Critères d’admission
- Périmètre Brachial <185 mm
- IMC <16,0 kg / m² avec perte de poids involontaire et sans
complication médicale ;
- Présence d’œdèmes bilatéraux.

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PRISE EN CHARGE NUTRITIONNELLE DES PVV
(9/15)
Une phase initiale d’hospitalisation est nécessaire en
présence des signes suivants :
 Anorexie;
 Présence des signes de complications médicales;
 Performance physique diminuée (incapable de tenir debout ou grabataire).

 Traiter l’anorexie et les vomissements afin de faciliter


l’absorption des aliments par l’organisme;

 Avant l'introduction des ARV, commencer par le traitement


nutritionnel afin de diminuer les effets secondaires des ARV.
(2400 ml de lait F75 en 6 ou 8 repas).

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PRISE EN CHARGE NUTRITIONNELLE DES PVV
(10/15)
En ambulatoire :
o Aliments Therapeutiques Pret a l’Emploi (ATPE) indiqué à raison de
4000 kcal en 6 à 8 repas (8 sachets de plumpy’nut par jour).
o Conseiller la consommation des aliments locaux,
o Conseiller la consommation de la spiruline, de moringa etc…
Suivi en cours de traitement
Au cours de chaque visite vérifier :
o Examen clinique général ;
o Appétit ;
o Evolution du poids et des œdèmes bilatéraux ;
o Périmètre brachial ;

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PRISE EN CHARGE NUTRITIONNELLE DES PVV
(11/15)

o Identifier et traiter les complications médicales ;


o Déterminer le niveau de sécurité alimentaire du ménage et
référer vers les programmes appropriés si insécurité
alimentaire du ménage confirmée (Non disponible
actuellement au Tchad).

 Critères de décharge
- Périmètre Brachial ≥ 220 mm
- IMC ≥ 18.5 kg / m²
- Absence d’œdèmes bilatéraux

35
PRISE EN CHARGE NUTRITIONNELLE DES PVV
(12/15)
Suivi après décharge

o La surveillance nutritionnelle devra être poursuivie même après la


restauration de l’ état du patient.
o A la sortie, il est recommandé d’orienter les patients vers les
structures de soutien pour garantir un meilleur niveau de sécurité
alimentaire (Non disponible actuellement au Tchad).

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PRISE EN CHARGE NUTRITIONNELLE DES PVV
(13/15)
Cas des femmes enceintes et allaitantes séropositives

Critères admission
- Périmètre Brachial < 210 mm avec ou sans complication
médicale

 Critères de decharge
- PB ≥ 230 mm durant 2 visites consécutives ou
accouchement avant d'atteindre les critères de réhabilitation ;

37
PRISE EN CHARGE NUTRITIONNELLE DES PVV
(14/15)
 Prise en Charge nutritionnelle chez les enfants âgés de
0 a 6 mois nés des mères séropositives.

 Options d’allaitement.
• L'allaitement maternel exclusif protégé durant les 6 premiers.

NB: La prise en charge nutritionnelle des nourrissons de 0-6 mois se fait dans les Unités
Nutritionnelles Thérapeutiques en suivant le protocole de PCIMA .

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PRISE EN CHARGE NUTRITIONNELLE DES PVV
(15/15)
Enfants non allaités (6-24mois).

 Poursuite de l’allaitement maternel.


 Conseils sur l’alimentation diversifiée

Enfants de 24 à 59 mois infectés par le VIH

 Poursuite de l’allaitement maternel.


 Conseils sur l’alimentation diversifiée

39
MALADIE HÉPATIQUE ET MALNUTRITION (1/3)
 Le foie est essentielle pour l’approvisionnement en nutriments
tels que les glucides, lipides et protéines.

 Rôle fondamental dans le métabolisme intermédiaire.


- La synthèse, l’entreposage et la dégradation du glycogène.
- La dégradation des acides gras et la synthèse des triglycérides
- La dégradation des protéines

 Lorsque le foie devient insuffisant, l’homéostasie métabolique


est interrompue et de multiples problèmes nutritionnels
surviennent.

40
MALADIE HÉPATIQUE ET MALNUTRITION (2/3)
Approche nutritionnelle
- Favoriser la régénération du tissu hépatique
- Prévenir ou corriger la malnutrition
- Prévenir ou traiter les complications associées à la maladie hépatique.

 Déterminer les besoins nutritionnels :


- De la nature et de la gravité de la maladie hépatique;
- De l’état nutritionnel du patient;
- De la pharmacothérapie prescrite.

 Fournir un apport alimentaire :


- Des habitudes alimentaires de la personne;
- De ses capacités à se nourrir et de sa tolérance à l’égard de certains aliments;
- De l’état de sa fonction gastro-intestinale.
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MALADIE HÉPATIQUE ET MALNUTRITION (3/3)
 Évaluer régulièrement l’ingestion alimentaire pour vérifier
l’efficacité du traitement nutritionnel
Recommandations nutritionnelles générales pour les patients atteints de maladie hépatique
chronique
Nutriment Recommandation Note
Énergie 35 à 40 kcal/kg de poids corporel Suffisant pour rétablir/maintenir l’état
nutritionnel et favoriser la régénération
hépatique (ajuster pour patients obèses)
Protéines 1.2 à 1.5g/kg de poids corporel Dépendamment de la sévérité de la
malnutrition (ajuster si maladie rénale)
Glucides 45 à 75% de l’apport énergétique 4 à 6 repas/jour riches en glucides
Lipides 20 à 30% de l’apport énergétique Ajuster si stéatorrhée
Vitamines Suppléments de multivitamines Attention particulière aux vitamines
liposolubles; corriger les déficits
spécifiques
Minéraux Suppléments de zinc, magnésium et Corriger les déficits spécifiques
sélénium

Chantal Bemeur et al, 2013


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MERCI POUR VOTRE ATTENTION !

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