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Les défauts des soudures

Définition

• Défectuosités affectant les Joints et leurs environs, en


fonction :

- de la nature, des formes et dimensions des métaux


constituant les éléments à assembler,
- du procédé de soudage,
- des conditions et modes de soudage,
- de la qualification des soudeurs,
- des traitements thermiques (avant, pendant, après
soudage),
- des efforts appliqués à l'assemblage.
Effets
• Ils diminuent la qualité de l'assemblage et empêchent
d'assurer toutes garanties sur sa résistance mécanique, son
étanchéité, ses dimensions et formes et sur sa présentation.

Classification
La norme internationale NF EN 26 520 classe les défauts en 6
groupes :
1 – Fissures.
2 – Cavités.
3 – Inclusions solides.
4 – Manque de fusion et pénétration.
5 – Défauts de formes.
6 – Défauts divers.
1 - Les fissures

• Les fissures sont des déchirures du métal qui


apparaissent dans tous les cas sous l'effet de
contraintes.

• Elles peuvent affecter pour des raisons diverses :


- le métal fondu,
- les zones de liaison,
- les zones thermiquement affectées,
- le métal de base.
Ces fissures, internes ou superficielles, sont en fonction de leur
orientation qualifiées principalement de :
- longitudinales, (fig. 1)
- transversales (fig. 2)
2 - Les cavités

• Ce terme s'applique à deux types de défauts :

- Les soufflures ou bulles formées par du ou des


gaz qui peuvent être uniformément réparties ou
regroupées sous forme de nids.

- Les retassures dues au retrait du métal au moment


de sa solidification. Les cavités en raison de leurs
origines n'affectent que la zone du métal fondu.
Les soufflures

Plusieurs types :
a) Uniformément réparties
b) Regroupées en nid
c) Alignées ou en chapelet
d) Allongées
e) Vermiculaires
f) Piqûres : soufflures
débouchant en surface
Les retassures

• Cavité de forme allongée qui se produit


au cours de refroidissement et dans
laquelle se trouve emprisonné du gaz.
Un tel défaut est généralement
perpendiculaire aux faces extérieures
de la soudure.

Cas particulier : la retassure du cratère


• Cavité dans une reprise non éliminée
avant ou pendant l'exécution de la
passe suivante.
3 - Les inclusions solides
• Les inclusions solides sont des corps solides étrangers
emprisonnés dans la masse de métal fondu.
• Elles peuvent être isolées ou alignées ou regroupées de façon
quelconque.
• Selon le procédé de soudage et la nature des matériaux
assemblés, on rencontre des inclusions de laitier, de silicates ou de
flux, des inclusions d'oxydes métalliques et des inclusions
métalliques (tungstène, cuivre…).
4 - Les manques de fusion
• Le terme "manque de fusion" recouvre deux types de défauts :
- Les collages qui sont des manques de liaison entre le métal
déposé et le métal de base ou entre deux couches contiguës de
métal déposé (fig. 1).
- Les manques de pénétration qui correspondent, à une absence
partielle de fusion des bords à souder, laissant subsister un
interstice entre ces deux bords (fig.2).
5 - Les défauts de forme

• Les défauts de forme sont des manques de conformité d'ordre géométrique


de la surface externe de la soudure par rapport au profil correct.

• Parmi ces défauts, on distingue principalement :


- Les caniveaux qui sont des manques de métal en forme de sillons au profil
plus ou moins aigu qui s’étendent sur une certaine longueur des bords de la
soudure (fig. 1).
- Les surépaisseurs excessives et défauts de raccordement qui sont dus,
pour les premières à un excès de métal déposé, et pour les seconds à un
angle de raccordement "a" trop important (fig. 2).
- Les défauts d'alignement "d" ou dénivellations des bords soudés qui
correspondent à un non respect du niveau prévu entre deux pièces
assemblées (fig. 3).
- Les déformations angulaires "a" qui correspondent au non respect de
l’angle prévu entre deux pièces soudées (fig. 4).
- Les effondrements de tous types qui sont des affaissements du métal
déposé dus à une fusion excessive conduisant par gravité, à un excès et à
un manque de métal (fig. 5).
6 - Les défauts divers
• Sont considérées comme défauts divers des altérations locales
superficielles ou internes du métal de base parmi lesquelles on peut
citer :

Altération locale et superficielle du métal de base


Coup d'arc résultant d'un amorçage accidentel de l’arc au
voisinage de la soudure.
Eclaboussure de métal en fusion projetée pendant
Projection (ou perle) l'opération de soudage et qui adhère sur le métal de
base ou le métal fondu déjà solidifié.
Déchirure locale ou Blessure locale du métal de base produite lors du
arrachement local démontage d'attaches soudées.
Coup de meule, Blessure locale due à un meulage ou à un burinage
de burin incorrect.
Meulage excessif Réduction d’épaisseur due à un meulage exagéré.
Les arrachements lamellaires :

• Les arrachements lamellaires sont des fissures qui prennent


naissance et se développent dans l'épaisseur de produits
laminés (tôles) à partir d’inclusions non métalliques (sulfures,
oxydes, silicates...), sous l'effet de contraintes d'arrachements
dues au retrait de solidification d'une soudure réalisée en
peau.
Défauts : Les causes
• Un défaut peut être provoqué par une ou de multiples
causes. Des causes découlent les remèdes à appliquer
pour éviter les défauts.

• Il importe d’en déceler toutes les causes. Elles


appartiennent à ces cinq rubriques :
- Matière
- Matériel
- Milieu
- Méthode
- Main d'oeuvre
Groupe 1 - Les fissures

• Les fissures, dont les origines sont nombreuses, ne sont pas


tolérées par les normes et les cahiers des charges.

• Elles apparaissent dans la zone fondue du Joint et dans la


ZAT, particulièrement dans la zone de liaison. Elles peuvent
se former à chaud, sous l'effet du retrait, dès le début du
refroidissement alors que la ductilité du métal est Insuffisante
ou, à froid, immédiatement après refroidissement ou plusieurs
heures après.

• Les fissures à chaud sont plus fréquentes en soudage


automatique, qui met en oeuvre de fortes énergies de
soudage, donc des bains de fusion importants.
Causes principales de fissuration

Choix des matériaux :


• Nature du métal de base (certains aciers sont très sensibles à la
fissuration)
• Nature du métal d'apport (doit être compatible avec le métal de base)
• Tôles doubles (problème de laminage).

Vitesse excessive du refroidissement :


• Soudage sur pièces froides (ne jamais souder sur pièces dont la
température est inférieure à 5°C).
• Absence de précaution ou non respect des températures (le
préchauffage (avant soudage), le maintien en température (pendant le
soudage), le post-chauffage (après soudage) ralentissent le
refroidissement.
• Formation de structures de trempe (martensite).
• Présence d'hydrogène dans le métal.
• Energie de soudage trop faible en première passe.
Méthodes de préparation des joints et soudage :

• Conception inadaptée des assemblages (permettre un retrait


transversal libre pour éviter les effets du bridage).
• Points réalisés avec une faible énergie, trop petits, trop espacés.
• Absence de talon ou d'appendice (en bout à bout).
• Vitesse de sondage excessive en première passe (un cordon de
trop faible section s'oppose mal aux efforts de retrait ; en outre la
vitesse de refroidissement est trop rapide).
• Section de cordon mal proportionnée.
• Manque de précautions aux reprises (propagation de la fissure de
cratère).
Groupe 2 - Les cavités

• Les cavités, principalement les soufflures, sont


généralement tolérées dans de strictes limites définies
par les normes et les cahiers des charges.

• Elles apparaissent dans la zone fondue.


Causes principales des cavités

1/ Soufflures uniformément réparties

Choix des matériaux :


• Nature du métal de base (réactions dans le bain de fusion - aciers
effervescents, aciers zingués...).
• Nature du métal d'apport (doit être compatible avec le métal de base).

Gaz de protection :
• Gaz inadapté au procédé de soudage, au métal à souder ou au métal
d'apport.
• Manque de protection gazeuse ; tenue de torche, absence de gaz ou
débit insuffisant, débit exagéré, courant d'air, prise d'air sur le circuit de
gaz, longueur de fil libre exagérée, buse encrassée (MIG-MAG).
Action de l’humidité ambiante :
• Absorption d'humidité due à un arc long (SAEE).
• Fuite de liquide de refroidissement à la torche (MIG - MAG - TIG).

Préparation des pièces et métaux d’apport :


• Nettoyage (oxydes, graisses, peintures...).
• Humidité des pièces à souder.
• Humidité des produits (enrobage des électrodes, baguettes d'apport,
fils, flux...).

Paramètres de soudage :
• Tension et débit de fils disproportionnés en MIG/MAG.
• Intensité trop forte (SAEE).

Méthodes d'exécution :
• Avance trop rapide (protection gazeuse insuffisante, mauvais
dégazage).
2/ Nids de soufflures (défaut localisé)

Méthode d’exécution :
• Absence momentanée de protection (longueur d'arc inconstante,
inclinaison de l'électrode, arc long aux reprises en SAEE).
• Distance buse tôle irrégulière, tenue de torche en MIG-MAG.

Etats de surface :
• Pollution localisée (eau, humidité, peinture, graisse, oxyde...).

Protection gazeuse :
• Courant d’air.
• Bouteille vide.
3/ Soufflures alignées on en chapelet

• Solidification trop rapide du bain de fusion (dégazage insuffisant).


• Conception des joints.
• Défauts de compacité (tôles doubles).

Avec certains types de joints ou en présence de défaut de


compacité dans les éléments à assembler, l'air ou d'autres gaz
emprisonnés, dilatés sous l'effet du chauffage, ne peuvent
s'échapper qu'en traversant la masse du bain de fusion.

Si la vitesse de solidification du métal est trop grande, le gaz est


emprisonné et forme des soufflures généralement alignées à partir
de la cavité qui les a produites.
Exemple :
- à partir d’un manque de pénétration : soudures d'angle
(a) ou soudures bout à bout (b)
- à partir de dédoublage (c)
4/ Soufflures allongées et vermiculaires

• Ces soufflures cheminent avec le front de solidification, ce qui leur


donne leur forme allongée.

• Leurs causes sont identiques aux autres soufflures, mais leur


existence est liée à Ia coïncidence d'une saturation du métal liquide
en hydrogène et d'une grande vitesse d'avance.
5/ Retassures

a) Retassures de cratère :
Mode opératoire :
• Arrêt brusque du soudage (provoquant un refroidissement rapide en
bout de cordon).
• Meulage avant reprise insuffisant.

b) Retassures longitudinales :
Energie de soudage :
• Energie excessive conduisant à un cordon affaissé dans son axe
pouvant générer des fissures longitudinales.
Groupe 3 - Les inclusions solides

1/ Inclusion de laitier
Ce défaut est spécifique des procédés SAEE.
Fil fourré et soudage sous flux.

Préparation des pièces : Mode opératoire :


• Chanfreins ou angles trop • Intensité Insuffisante.
fermés tance buse tôle • Angles des cordons rentrants.
irrégulière, tenue de • Caniveaux en cours d'exécution.
torche en MIG-MAG.
• Avance trop lente.
• Position inappropriée de la pince ou
Choix du métal d'apport : de la torche.
• Diamètre trop gros par • Mauvaise répartition des passes.
rapport à la configuration
du joint. • Nettoyage entre passes négligé .
• Géométrie du gougeage inadaptée.
2/ Inclusions d’oxydes

Plus courantes en SOA et TIG multipasses.

Mode opératoire :
• Métal d’apport chaud sortant de la zone de protection gazeuse.
• Flamme oxydante en SOA.
• Nettoyage entre passes négligé.
• Pièce et métal d'apport oxydés.
3/ Inclusions de silicate

Le silicium inclus dans le métal d'apport en absorbant les impuretés


forme le silicate en MAC et TIG sur acier.

Mode opératoire :
• Nettoyage négligé.
• Caniveaux entre passes.
4/ Inclusions métalliques

Le silicium inclus dans le métal d'apport en absorbant les impuretés


forme le silicate en MAC et TIG sur acier.

• Fusion des outillages ou supports envers (les inclusions de cuivre ne


sont pas autorisées).
• Amorçages parasites dus à un mauvais contact.

En TIG inclusion de tungstène :


• Densité de courant trop forte (trop d'Intensité par rapport au diamètre
de l’électrode).
• Affûtage trop pointu de l’électrode.
• Contact électrode/bain de fusion
Groupe 4 - Les manques de fusion

1/ Le collage

Le collage est un défaut difficile à déceler, il est dit collage "noir" lorsque le
métal fondu ne fait que glisser sur les bords à souder restés solides.
Il n'y a pas de liaison entre métal d'apport et métal de base.

Il est dit collage "blanc', quand une peau d'oxyde lie le métal d'apport et le
métal de base sans que celui-ci soit fondu. L'essai de pliage révèle ce
défaut surtout rencontré en SOA.
Préparation :
• Configuration du joint inadaptée (trop fermé).

Mode opératoire :
• Manque d'énergie de soudage.
• Vitesse d'avance exagérée ou trop lente.
• Mauvaise position de la pièce, de la pince ou de la torche.
• Préchauffage inexistant ou insuffisant.
• Métal d'apport de trop gros diamètre.
• Gaz de protection inapproprié.
2/ Manques de pénétration

Préparation :
• Angle des chanfreins trop fermés.
• Ecartement des bords trop faible.
• Méplat (ou talon) trop épais.

Mode opératoire :
• Manque d'énergie de soudage (I et U trop faibles).
• Vitesse d'avance inadaptée.
• Position de l'outil de travail ou de la pièce défectueuse.
• Gougeage mal réalisé en reprise envers.
• Mauvais choix du produit d'apport (diamètre, nature, enrobage,
nuance...).
Groupe 5 - Les défauts de forme

1) Caniveaux et morsures

• Cadence d’apport de métal trop lente.


• Excès d'énergie de soudage (I,U).
• Vitesse d'avance trop rapide.
• Mauvais choix de gaz.
• Mouvement de l'outil Inadapté (absence de temps d'arrêt sur les
bords).
• Choix du diamètre de métal d'apport.
2) Surépaisseurs excessives et défauts de raccordement
• Mauvaise préparation (ouverture du joint trop étroite).
• Cadence de dépôt de métal d'apport.
• Mauvais choix du diamètre de métal d'apport (électrode, fil,
baguettes...).
• Avance trop lente.
• Mauvaise répartition des passes (plus de place pour l'aspect).
• Paramètres (I,U) inadaptés.
• Mauvais choix de produit d'apport (qualités, caractéristiques).

3) Défauts d'alignement on dénivellations des bords


• Erreur de montage (tables, supports non plans).
• Mauvaise qualité du pointage (les points cassent pendant le soudage).
• Mauvais calage ou bridage des pièces pendant le soudage.
4) Déformations angulaires
• Absence ou mauvaise prévision des déformations.
• Mauvais choix de la méthode de soudage (répartition des passes,
largeur des passes) conduisant à des déformations anormales.
• Energie trop forte (I,U).
• Mauvais calage ou bridage des pièces pendant le soudage.

5) Effondrements
• Mauvaise préparation (méplat trop fin, écartement entre les bords trop
grand).
• Energie de soudage trop forte (I,U).
• Vitesse d'avance inadaptée.
• Position de l'outil de travail, de la pièce incorrecte.
• Mauvais choix du gaz.
• Mauvais choix du métal d'apport (diamètre, nature, enrobage, nuance...).

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