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Etude analytique de la sémiologie cardio-vasculaire

Les signes fonctionnels

Cours de 3ème année Médecine


l’UEI 1
Sémiologie de l’appareil cardio-vasculaire
2021 – 2022
Pr.Ag N.DAMMENE DEBBIH
Faculté de Médecine de université SAAD DAHLEB-BLIDA
Objectifs
1. Définir la dyspnée.
2. Enumérer les 4 stades de sévérité de la dyspnée.
3. Préciser les caractéristiques sémiologiques des précordialgies
4. Préciser les caractéristiques sémiologiques: d’une douleur angineuse, d’une douleur d’infarctus du
myocarde, d’une douleur de la dissection de l’aorte et d’une douleur de l’embolie pulmonaire.
5. Distinguer une douleur thoracique d’origine cardiaque d’une douleur d’origine thoracique.
6. Définir une syncope, une lipothymie.
7. Lier la perte de connaissance à une origine cardiaque.
PLAN

I. La dyspnée

II. Les douleurs précordiales

III. Les palpitations

IV. Pertes de connaissance

V. La toux

VI. Les hémoptysies


I. La dyspnée

• La dyspnée (cardiopathies) est en général une polypnée (rythme ventilatoire


accéléré) une sensation de soif d’air.

• Elle n’est pas synonyme d’insuffisance cardiaque :


- affection broncho-pulmonaire;
- anémie;
- désadaptation cardio-vasculaire à l’exercice physique.

• La dyspnée : surtout au cours des affections du cœur gauche.

• Plusieurs types : la dyspnée d'effort, la dyspnée paroxystique et la dyspnée de


repos.
I. La dyspnée
Dyspnée d'effort:
• Type polypnée ;
• apparaît pour des efforts inhabituels ;
• ne cède pas rapidement à l'arrêt de l'effort (au-delà de 5 minutes) et
• va en se majorant.

Quantification : classification de la New York Herat Association (NYHA) :


 Classe I : dyspnée d’effort pour des efforts inhabituels (Pas de gène dans la vie courante).
 Classe II : dyspnée d’effort pour des efforts importants de la vie courante (marche rapide ou la
montée de plus de 2 étages).
 Classe III : dyspnée d’effort pour des efforts modestes de la vie courante (la marche en terrain plat
à vitesse normale ou la montée de moins de 2 entages).
 Classe IV : dyspnée permanente de repos.
I. La dyspnée

 La dyspnée d’effort physiologique : un essoufflement à l’effort mais


• Survient pour un effort inhabituel par sa violence et sa durée.

• Cède rapidement (1 à 2 minutes)

• Possible adaptation (si entraînement).

 La dyspnée d'effort n'est pas spécifique des affections cardiaques:

• Insuffisances respiratoires

• Anémie.
I. La dyspnée

La dyspnée paroxystique:
• Crise d'étouffement ;
• Quelques minutes à quelques heures ; Congestion
• apparition brutale ;
pulmonaire

• survenant plus souvent spontanément, et


• surtout la nuit au coucher / réveillant le malade.
Congestion pulmonaire

Congestion pulmonaire
I. La dyspnée
La dyspnée paroxystique congestion pulmonaire

Œdème aigu du poumon (OAP) Pseudo-asthme cardiaque


I. La dyspnée

La dyspnée paroxystique congestion pulmonaire

Œdème aigu du poumon (OAP) Pseudo-asthme cardiaque


• une polypnée et une orthopnée obligeant le
patient à garder la position assise ;
• une toux ramenant classiquement une
expectoration «mousseuse saumonée».
• des sueurs ; une cyanose ;
• grésillement laryngé;
• l'auscultation pulmonaire : des râles crépitants
I. La dyspnée

La dyspnée paroxystique congestion pulmonaire


Début: brutal et nocturne

Œdème aigu du poumon (OAP) Pseudo-asthme cardiaque


• Polypnée et une orthopnée obligeant le patient • Bradypnée expiratoire avec thorax
à garder la position assise ; bloqué en inspiration
• Toux ramenant classiquement une
expectoration «mousseuse saumonée».
• Sueurs, cyanose.
• Grésillement laryngé.
• L'auscultation: râles sibilants
• Auscultation pulmonaire: râles crépitants disséminées
Insuffisance cardiaque aiguë
(Œdème aigu pulmonaire)
I. La dyspnée

L’orthopnée:

• Dans le cadre d’une dyspnée permanente (dyspnée de repos )

• Augmentée par le décubitus

• Partiellement soulagée par la position assise ou demi assise

• A recrudescence nocturne

• Son intensité: nombre d'oreillers (au maximum assis chaque nuit au fauteuil).
I. La dyspnée

La respiration de cheyne-stokes:
• trouble du rythme respiratoire ;
• caractérisé par l'alternance régulière de périodes
d'apnée et d'hyperpnée (respiration d'amplitude
augmentée) ;
• Sa prévalence de 30 % à 40 % pour les patients en
insuffisance cardiaque ;
• Perturbation de la fonction circulatoire retentissant sur
les centres nerveux respiratoires, et
• Survient pendant le sommeil et non ressentie par le
malade sous forme d'une gêne respiratoire.(fausse
dyspnée ).
II. Les douleurs précordiales

Les caractères sémiologiques de la douleur permettent de la classer :

1. Les circonstances d'apparition : spontanée / provoquée.

2. Le siège et les irradiations.

3. Le type et l'intensité.

4. La durée.

5. Les signes accompagnateurs.

6. L'évolution dans le temps : permanente ou paroxystique

7. Les facteurs sédatifs.


II. Les douleurs précordiales

Les précordialgies: douleurs anorganiques d'origine névrotique


1. Circonstances d'apparition : spontanée

2. Siège et irradiations: apexien, punctiforme et sans irradiation.


3. Type et intensité : piqûre d'aiguille / poids / coup de poignard ou douleur sourde.
Ressenties comme pénibles, mais…

4. Durée: variable (brusques et brèves/ tenaces et durables)

5. Signes accompagnateurs : palpitations.

6. Facteurs sédatifs : aucun.

7. L’ECG: normal.
II. Les douleurs précordiales
Les douleurs précordiales organiques

Angor stable Douleur infarctoide Douleur péricardique

Sténose coronaire serrée Occlusion totale coronaire Inflammation péricarde

Ischémie myocardique Nécrose myocardique Péricardite


II. Les douleurs précordiales
Les douleurs précordiales organiques

Angor stable Douleur infarctoide Douleur péricardique

1. Effort
2. Rétro-sternale ;
3. Irradiations cou + bras gauche
4. Constrictive, intense
5. Brève
6. Isolée
7. Repos /trinitrine
8. ECG: normal/ST
II. Les douleurs précordiales
Les douleurs précordiales organiques

Angor stable Douleur infarctoide Douleur péricardique

1. Effort 1. Spontanée/effort
2. Rétro-sternale ; 2. Rétro-sternale
3. Irradiations cou + bras gauche 3. Irradiations cou + bras gauche
4. Constrictive, intense 4. Constrictive; atroce, angoissante
5. Brève 5. Prolongée > 5 mn
6. Isolée 6. Agitation, malaise, tbles digestifs
7. Repos /trinitrine 7. Résiste trinitrine
8. ECG: normal/ST 8. ECG: sus-st/nécrose , enzyme+
II. Les douleurs précordiales
Les douleurs précordiales organiques

Angor stable Douleur infarctoide Douleur péricardique

1. Effort 1. Spontanée/effort 1. Spontanée


2. Rétro-sternale ; 2. Rétro-sternale 2. Rétro-sternale
3. Irradiations cou + bras gauche 3. Irradiations cou + bras gauche 3. Sans irradiation
4. Constrictive, intense 4. Constrictive; atroce, angoissante 4. cuisantes , vive,
5. Brève 5. Prolongée > 5 mn 5. Prolongée
6. Isolée 6. Agitation, malaise, tbles digestifs 6. fièvre; frottement
7. Repos /trinitrine 7. Résiste trinitrine 7. Résiste trinitrine, respiro- et
8. ECG: normal/ST 8. ECG: sus-st/nécrose , enzyme+ position-dépendant.
8. ECG: ST/T
II. Les douleurs précordiales
Les douleurs précordiales organiques

Douleur de l’embolie pulmonaire Douleur de la dissection aortique

1. Spontanée 1. Spontanée
2. Latéro-thoracique 2. Rétro-sternale
3. Sans irradiation 3. Irradiant vers dos puis au lombes
4. Type « point de côté » 4. Déchirure antéro-postérieure thoracique
5. Prolongée 5. Prolongée
6. Toux, tachypnée et hémoptysie. 6. Aniso-tension
7. Augmentée par l’inspiration 7. Résiste trinitrine
II. Les douleurs précordiales

Caractères sémiologiques des douleurs précordiales


III. Les palpitations

La perception anormale des battements cardiaques,

une sensation de choc ou d'ébranlement thoracique à l'emplacement

de la pointe du cœur
III. Les palpitations

Les palpitations pathologiques:

1. Les palpitations provoquées (effort)⟹ dyspnée d'effort

2. Les palpitations spontanées: à début brusque/ progressif


III. Les palpitations

Les palpitations pathologiques:

1. Les palpitations provoquées (effort)⟹ dyspnée d'effort

2. Les palpitations spontanées:

à début progressif à début brusque

Accélération du rythme sinusale trouble du rythme cardiaque


III. Les palpitations

Les palpitations pathologiques:

1. Les palpitations provoquées (effort)⟹ dyspnée d'effort

2. Les palpitations spontanées:

à début progressif à début brusque

Accélération du rythme sinusale trouble du rythme cardiaque

• Accélérée modérée (100 bpm)


• Début et fin progressifs
• Quelques minutes.
• Facteur déclenchant: repas copieux/ d'excitants/
aucun (névrose cardiaque)
III. Les palpitations

Les palpitations pathologiques:

1. Les palpitations provoquées (effort)⟹ dyspnée d'effort

2. Les palpitations spontanées:

à début progressif à début brusque

Accélération du rythme sinusale trouble du rythme cardiaque

• Accélérée modérée (100 bpm)


Extrasystole: Tachycardie paroxystique:
• Début et fin progressifs
• Sensation d'arrêt fugitif • Début brusque (déclic)
• Quelques minutes.
ou ébranlement et >150 bpm
• Facteur déclenchant: repas copieux/ d'excitants/
aucun (névrose cardiaque)
III. Pertes de connaissance

La Syncope: La lipothymie:

• Brusque • Prodrome: troubles sensoriels, de


• + Chute sur le sol sueurs et de pâleur.

• Perte totale de la conscience • Début progressif


• Pâleur visage + pouls artériel non perceptible • Sans chute.
+ tension artérielle imprenable
• Perte de connaissance incomplète.
• Relâchement musculaire, parfois des
secousses musculaires et perte des urines. • Le malade est pâle, pouls petit et lent.
• Brève: quelques secondes à une minute • La durée: quelques minutes,
• La récupération totale est immédiate. • Reprise conscience est progressive
• Suivie: état de fatigue ( plusieurs h)
III. Pertes de connaissance: les syncopes et les lipothymies

• Même signification physiopathologique et étiologique


• Liées à une diminution transitoire du débit sanguin cérébral
III. Pertes de connaissance: les syncopes et les lipothymies

• Syncope vasovagale

• La syncope de Stokes-Adams

• Les syncopes d'effort

• Les syncopes positionnelles


V. La toux

1. Quinteuse : 2. Productive :
isolée survenant à l'effort ramenant une expectoration

Traduit un œdème pulmonaire mineur


VI. Les hémoptysies

1. Les hémoptysies isolées :


• Hémoptysie petite ou moyenne abondance sans signes congestif
• Fréquentes au cours du RM.
• Dues à des télangiectasies bronchiques qui saignent lorsque la
pression dans l'oreillette gauche est très élevée.

2. Les hémoptysies traduisant une complication : elles accompagnent


• L’ OAP
• L’ infarctus pulmonaire.
Bibliographie
1. Sémiologie Cardiologique. C. Almange. 2009. Collège National des Enseignants de Cardiologie
et Maladies Vasculaire.

2. Précis de sémiologie. Rose-marie Hamladji.11e éd. OPU. 2008.

3. Université Médicale Virtuelle Francophone.


http://campus.cerimes.fr/semiologie-cardiologique/enseignement/examenclinique/site/html/

4. Barbara Bates. 7 ème édition. Editions Arnette.2014 : Guide de l'examen clinique

5. Collège des Enseignants de Cardiologie : Référentiel national

6. Owen Epstein. Editions Elsevier. : Guide pratique de l'examen clinique

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