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Université Abdelmalek Essaadi

Faculté des Sciences Juridiques


Economiques et Sociales de Tétouan

MASTER FINANCE AUDIT ET


CONTRÔLE DE GESTION
5ÈME PROMOTION

Comptabilité financière approfondie

L’ opération d’accordéon

Réalisée par:
 MDARHRI ALAOUI YASSINE
 MESRA AHMED Encadré par:
 YERROU YOUSSEF • Prof HADRI AMINE
2019-2020
Introduction

 introduction
 Un capital social doit obligatoirement être constitué lors de
la création d’une société. Différents types d’opérations sur capital
social peuvent ensuite être réalisées au cours de la vie de la société :
augmentation de capital, réduction de capital.
 Lorsque la société a subi des pertes, on peut notamment envisager
une réduction de capital pour :
- Faciliter une augmentation de capital future, ayant pour but de
procurer de nouvelles disponibilités, en apurant les pertes
accumulées. Si l’augmentation de capital intervient dans le même
temps que la réduction de capital on parle alors de coup d’accordéon.
Définition du coup d’accordéon

Le « coup d'accordéon » est une opération utilisée


par les SARL et les sociétés par actions (SA ou SAS)
notamment afin d’apurer leurs pertes et de continuer
leur activité.

Le "coup d'accordéon" s’opère en deux temps : une


réduction de capital suivie d'une augmentation de
capital.
Objectif du coup d’accordéon

L’objectif principal du « coup d’accordéon » est de


faire disparaître les pertes figurant dans les capitaux
propres au report à nouveau débiteur.

Cette opération peut aussi permettre, dans certaines


conditions, la transmission du contrôle de la société
à un repreneur tout en évinçant des anciens
actionnaires.
Première partie:
La réduction du capital

Deuxième partie:
L’augmentation du capital
I. La réduction du capital

Définition

La réduction de capital est une opération par


laquelle les organes compétents de la société
abaissent son capital au-dessous du montant
initialement fixé lors de sa constitution et inscrit
dans les statuts. Elle entraîne par conséquent la
modification de ceux-ci.
La réduction du capital consiste à ramener le capital
d’une société à une valeur inférieure à celle qui a été
antérieurement fixée dans les statuts.

La réduction intervient le plus souvent lorsque la


société a subi des pertes. Aussi, les associés peuvent-ils
décider de réduire le capital en l’absence de pertes : il
s’agit d’une réduction non motivée par des pertes. Or,
ce cas ne fait par partie du cadre de notre étude
laquelle portera sur la réduction de capital motivée par
des pertes et les conditions de sa réalisation.
Dans la coup accordéon la société réduit son capital :
- Pour annuler des pertes antérieures, trop lourdes
pour que l’on puisse espérer pouvoir les compenser
avec des bénéfices ultérieurs :
Il peut arriver que la société réduise son capital pour
amortir des pertes et procéder ensuite à une
augmentation de capital; elle assainit sa situation
afin d’inciter de nouveaux actionnaires à entrer dans
la société
Réduction motivée par des pertes

En pratique, cette opération se traduit par:


– Soit par une diminution de la valeur nominale de tous
les titres d’un même montant avec l’échange des titres
mais sans descendre au-dessous du minimum légal;
– Soit par une réduction du nombre de titres en
annulant une fraction des titres détenus par chaque
associé.
En comptabilité, il suffit de débiter le compte du capital
et en contrepartie créditer le compte du report à
nouveau débiteur du montant de la perte enregistrée.
Exemple

Au bilan d’une société anonyme, il apparaît qu’un


report à nouveau est débiteur de 750.000 DH. Il est
décidé d’annuler cette perte par une réduction
d’autant du capital.
II. L’augmentation du capital

Définition

Une augmentation de capital est une opération


qui consiste à accroître le montant du capital social
d'une société. Une augmentation de capital est une
forme de levée de fonds, l'objectif est d'obtenir des
fonds supplémentaires pour financer la société.
Cette augmentation est généralement égale au
montant des pertes : soit en apports en espèces, soit
par conversion des créances en capital
Les modalités d’augmentation

1. Augmentation de capital par apports


nouveaux
2. Augmentation de capital par incorporation
des réserves
3. Augmentation de capital par la
compensation de dettes
Lorsque la société projette d’accroître son activité, elle augmente
ses moyens financiers par des apports en espèces, ou ses moyens
d’exploitation par des apports en nature.

Date
X
3461 Associé compte d’apport en société
X
1111 Capital social X
1121 Prime d’emission
5141 Banque X
3461 associé compte d’apport en société X
Augmentation de capital par incorporation des réserves :

 La société peut décider d’incorporer au capital des réserves


qu’elle juge abondantes. Cette forme ne traduit pas un
changement des moyens d’action de la société. Son avantage
réside dans la sécurisation des créanciers du fait de la stabilité du
capital par rapport aux réserves qui peuvent toujours être
distribuées.

X
 Augmentation de capital par la compensation de dettes :

 La trésorerie d’une société étant gênée, elle propose à ses créanciers de


leur remettre des parts de capital en contrepartie de leur créance. Par
conséquent, les dettes de la société sont annulées avec la souscription
du capital par les créanciers. L’augmentation du capital social par les
apports nouveaux en numéraire et/ou en nature donne lieu au
paiement des droits d’enregistrement qui sont calculés de la même
façon que ceux payés lors de la formation du capital social variant selon
qu’il s’agit d’apports purs et simples ou à titre onéreux avec un
minimum de perception de 1.000,00 dh.
Date X
4411 Fournisseur
1111 Capital social X
1121 Prime d’emission X
Conditions de validité :
Cette opération n’est pas expressément réglementée par les textes. La jurisprudence a
donc, par plusieurs arrêts, fixée ses conditions de validité.
Le juge a en effet considéré qu’un coup d’accordéon n’était pas illicite à deux conditions :
• s’il assurait la survie de la société;
• et si les associés antérieurs à la réduction du capital se voyait reconnaître un droit
préférentiel de souscription à l’augmentation de capital corrélative.
Le risque du coup d’accordéon
Cette technique financière doit permettre de reconstituer les fonds propres de
l’entreprise et d’assurer la pérennité de l’entreprise.
Cependant, elle ne doit pas porte atteinte aux droits et aux intérêts des actionnaires
minoritaires. Il s’agirait alors d’un abus de majorité potentiellement punissable par le
tribunal de commerce.
Aspects juridiques
 La jurisprudence a veillé au respect des droits des associés au capital de l'entreprise,
les anciens comme les nouveaux, concernant la seconde partie de l'opération,
l'augmentation de capital. Dans un arrêt du 17 mai 1994, la Cour de cassation a évoqué
à deux reprises la faculté pour les actionnaires existants de souscrire à une nouvelle
augmentation de capital, mais dans un arrêt du 18 juin 2002, elle s’est prononcée pour
une augmentation de capital réservée à un tiers, par suppression du droit préférentiel
de souscription des actionnaires existants.
 Dans ses différents arrêts, la Cour a en fait tenu compte de critères économiques,
comme la situation de la société, étant plus ouverte aux nouveaux actionnaires
lorsqu'un dépôt de bilan est la seule alternative. D’autre part, elle a veillé à l'égalité de
traitement, donnant son feu vert à une modification substantielle du tour de table, au
détriment des associés existants par rapport aux nouveaux lorsque les actionnaires
majoritaires ont subi le même sort que les minoritaires.
Aspects fiscaux
 Le "coup d’accordéon" réduit le capital et donc la valeur des parts
sociales, ce qui fait qu'il est fréquemment suivi de moins- values
lors de la cession des titres par les actionnaires. Fiscalement, ceux-
ci ont besoin de savoir s’il s’agit de moins-values à court terme ou à
long terme, les taux d'imposition pouvant être différents. De plus,
les premières peuvent être imputables sur le résultat d’exploitation
d'autres sociétés. Par ailleurs, le "coup d’accordéon" ne génère pas
de perte définitive avant cession des titres pour l’actionnaire dont
la participation au capital de la société se maintient ou augmente.
Cas pratique

Les capitaux propres d’une SA sont les suivantes au


1er juillet N, date de tenue de l’AGO d’approbation
des comptes immédiatement suivie d’une AGE :
Passif montant
Capital social (5000action de VN 10dh) 50 000
Report à nouveau (débiteur) -39 672
Capitaux propres 10 328

Il est décidé de pratiquer une réduction du capital de 40000 DHS par diminution
de la valeur nominale des actions immédiatement suivie d’une augmentation de
capital afin de porter celui-ci a son minimum légal de 37000DHS. L’augmentation
de capital est totalement souscrite par les dirigeants de la société ; les actions
nouvelles sont émises à la nouvelle valeur nominale des actions anciennes ; elles
sont totalement libérées.
La réduction de capital est de 40000/5000 = 8 DHS
par action, ramenant la valeur nominale de l’action à
10 DHS – 8DHS = 2 DHS. Elle se constate par
l’écriture suivante :

1111 Capital social 40000

1169 report à nouveau solde débiteur 39672


1121 prime d’émission 328

réduction du capital

Le capital a été ramené à 10000DHS. L’augmentation de


capital minimale doit être de 37000 – 10000 = 27000DHS. La
société doit donc émettre 27000/2 = 13500 actions nouvelles
de valeur nominale 2 DHS. Les écritures sont les suivantes :
5141 Banque 27000
Associés -versement reçus sur
augmentation de capital 27000
4462
Emission de 13500 actions de 2dhs

4462 Associés-versement reçus sur 27000


augmentation de capital
1111 capital social
27000
Constatation de l’augmentation de capital

Les capitaux propres après ces opérations sont les suivantes :


Passif montant
Capital social 37 000
Primes liées au capital 328
Capitaux propres 37 328

L’augmentation des capitaux propres (37328 – 10328 = 27000) correspond bien


aux nouveaux apports des associes.
Conclusion

Ayant pour but d’assurer la recapitalisation de la


société pour pouvoir se restructurer, le coup
d’accordéon, opération qui se réalise en deux temps :
réduction suivit d’une augmentation, constitue une
opération unique et indissociable puisque la
réduction est décidée sous la condition suspensive
d’augmentation du capital. Et c’est cette condition
suspensive qui rend les deux opérations
indissociables. La réduction du capital ne peut être
réalisée que lorsque l’augmentation aura lieu. C’est
grâce à cette connexité qu’une réduction du capital à
zéro est alors admise.

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