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« il ne peut se faire que l’âme d’un homme appartienne entièrement à un autre ; personne en effet
ne peut transférer à un autre, ni être contraint d’abandonner son droit naturel ou sa faculté de faire
de sa raison un libre usage et de juger de toutes choses. Ce gouvernement par suite est tenu pour
violent, qui prétend dominer sur les âmes et une majesté souveraine paraît agir injustement contre
ses sujets et usurper leur droit, quand elle veut prescrire à chacun ce qu’il doit admettre comme
vrai ou rejeter comme faux, et aussi quelles opinions doivent émouvoir son âme de dévotion envers
Dieu : car ces choses sont du droit propre de chacun, un droit dont personne, le voulût-il, ne peut se
dessaisir. »
Spinoza. , chapitre xx.
Préface : 4 lois politiques fondamentales et un axiome
Partie I : Du suffrage universel
Axiome 1 : Le suffrage universel est l'apanage de tous les systèmes politiques depuis la
démocratie jusqu'aux totalitarismes.
Loi n°1) Dans les régimes totalitaires, l'élimination physique des opposants est universelle.
Corollaire1) l'opposant est défini soit de manière ethnique, soit et/ou sociale soit et/ou
économique.
Corollaire 2) S'il est défini de manière économique et sociale, tout le monde , à tout moment
peut être considéré comme opposant.
Commentaire: l'élimination des opposants est donc bien une loi universelle.
C.Q.F.D.
Corollaire 1) A la faveur d'une crise économique, sociale et politique de grande ampleur, les
partis extrêmes peuvent accéder au pouvoir à cause de la division des partis modérés et de
leur impuissance, soit par ruse en arguant de leur intention de respecter la liberté des
citoyens soit par un coup de force.
Corollaire 2) En régime totalitaire le suffrage universel n'est pas supprimé mais dénaturé par
la candidature unique et le non-respect de l'anonymat du suffrage.
Commentaire : C'est dire la force du suffrage universel dont même les régimes totalitaires
estiment ne pas devoir se passer.
Corollaire 3) Pour renforcer leur légitimité les régimes totalitaires s'arrangent pour obtenir
lors des élections des résultats massivement en leur faveur, de l'ordre de 90% contre 10%
pour l'opposition et plus souvent proche des 99%.
Commentaire: C'est pourquoi les candidats sont si soucieux de la moindre voix, parce qu'ils
savent que c'est cette voix de madame X ou de monsieur Y qui leur donnera la victoire.
L'abstentionniste prétend souvent qu'il s'abstient parce qu'une voix de plus ou de moins ne
changera rien au résultat, en quoi il se trompe parce qu'il est potentiellement la goutte d'eau
qui fera déborder le vase en faveur de tel ou tel candidat.
Partie II : Les causes de l'alternance
Corollaire 2) Malgré l'amélioration générale du niveau de vie de tous y compris des plus
pauvres, le mécontentement s’accroît du fait de la jalousie de tous contre tous.
Loi n°4) En démocratie, la gauche au pouvoir privilégie la plus grande égalité possible.
Corollaire 2) Du fait de l'universelle jalousie de tous contre tous, malgré le recul des
inégalités, comme une parfaite égalité ne peut être atteinte, le mécontentement s’accroît.
Corollaire 3) La production n'étant plus l'objectif essentiel, le chômage fait son apparition
qui ajoute au mécontentement, l'inquiétude.
Commentaire: C'est cette montée des mécontentements qui expliquent l'alternance gauche
droite.
Axiome 2) En période de crise économique il est plus adéquat que la droite exerce le
pouvoir et en période de croissance, la gauche.
Théorème 1) L' homme politique s'apparente pour la férocité au tigre mangeur d'homme.
Théorème 2) L' homme politique s'apparente pour la dureté de la peau, autrement dit la
capacité à subir des avanies, au rhinocéros.
Théorème 3) L' homme politique s'apparente pour la mémoire des avanies à l'éléphant.
Théorème 4) L' homme politique s'apparente pour esquiver ses responsabilités en cas de
scandale à l'anguille.
Théorème 4 bis) L' homme politique s'apparente au caméléon pour s'adapter à toute
nouvelle conjoncture.
Théorème 5) L' homme politique est tout entier tourné vers son succès électoral.
Commentaire: Il se peut qu'un homme politique soit un homme d' État soucieux du bien
commun . Pour ce faire les citoyens doivent lui permettre d'accéder au pouvoir, autrement
dit faire un pari.
Corollaire 2) L'homme politique une fois élu, s'il ne se révèle pas un homme d' État a toutes
les chances d'être réélu au contraire de celui qui se sera hissé à ce rang.
Corollaire 3) Pour qu' un homme politique à la réputation d homme d' État, arrive au
pouvoir il faut que le pays soit au bord du gouffre.
Corollaire 4) Quant la situation d'un pays est redevenue normale, les électeurs élisent un
homme politique normal, autrement dit qui n'est pas un homme d' État et se débarrassent de
l'homme d'État qui a sorti le pays de sa situation anormale.
Commentaire: Une fois encore les exemples de Clemenceau, de Churchill, de De Gaulle, de
Mendès France sont là pour étayer ce corollaire.
Partie IV : La force des citoyens en démocratie
Corollaire2) La création de commission d'experts pour résoudre les problèmes son alibi.
Loi n°6) Cette peur est alimentée par les corps intermédiaires arc-boutés sur la défense des
droits de leur mandants.
Commentaire: Les syndicats sont un bon exemple de ces corps intermédiaires. La France
vieux pays de corporations donc de corporatismes est un terrain privilégié pour l'action de
ces corps intermédiaires.
Corollaire1) Pour elle le gouvernement ne prend que des mesures néfastes. Il n'est pas
question de lui reconnaître le moindre mérite.
Corollaire 2) Lorsque l'opposition gagne les élections et revient au pouvoir, elle commence
donc par défaire tout ce qui a été fait par le précédent gouvernement.
Corollaire3) l'ancien gouvernement revenu dans l'opposition s'oppose au nouveau
gouvernement.
Corollaire 4) Pour elle ce nouveau gouvernement ne prend que des mesures néfastes. Il n'est
pas question de lui reconnaître le moindre mérite.
Commentaire: D'autant qu' au jeu de massacre présenté avec la loi n°7 et ses quatre
corollaires deux théorèmes viennent aggraver ce désenchantement:
Corollaire 2) Le recours à la manifestation de rue est donc une remise en cause du suffrage
universel.
Corollaire3) Tout gouvernement qui cède à la manifestation de rue, à la fois se maintient au
pouvoir, se discrédite, et accélère le mépris du citoyen pour le fonctionnement de la
démocratie.
Corollaire4) le suffrage universel est dévalorisé.
Corollaire5) Aux élections le parti des abstentionnistes ne cessent de gagner des voix.
Axiome 4) La déception est le fondement de la démocratie.
Théorème N ° 1 : En démocratie les partis politiques ne divisent pas mais ils unissent les
citoyens en plus ou moins grandes familles politiques que l'on peut regrouper en deux :
1) la famille de gauche, autrement dit les réformistes, les partisans du mouvement, qui réunit
les citoyens qui pensent que la situation actuelle n'est pas satisfaisante et qu'il faut
l'améliorer, voire la transformer et même la révolutionner.
2) La famille de droite , autrement dit les conservateurs, les partisans de l'ordre établi qui
réunit les citoyens qui pensent que la situation actuelle est acceptable et qu'elle ne peut être
ni améliorée si ce n'est à la marge, ni transformée , encore moins révolutionnée.
C.Q.F.D.
Commentaire: Si nous sommes devant un pays qui a le génie de la division, ces deux
grandes familles vont se diviser au moins en 6 partis:
1) Le parti de la gauche de la gauche qui désire la révolution. Exemple autrefois du PCF
(Parti Communiste Français) en France.
2) Le parti de gauche qui désire de grandes réformes. Exemple du PS ( Parti Socialiste) en
France.
3) Le parti de la droite de la gauche qui désire des réformes surtout sociétales et qui se veut
le grand défenseur de la laïcité. Exemple du parti radical, aussi dénommé parti radical de
gauche.
4) Le parti de la gauche de la droite qui désire des réformes surtout sociétales et qui se veut
le défenseur du fédéralisme à l'intérieur comme à l'extérieur. Exemple le parti dit du centre
sous différente dénomination y compris parti radical de droite.
5) Le parti de droite, conservateur et favorable au libéralisme économique, sous différentes
dénominations où le mot central est celui non de parti mais d'union ou de rassemblement.
Exemple de l'UMP.(Union pour un Mouvement Populaire) qui a succédé au RPR
(Rassemblement Pour la République).
6) le parti de la droite de la droite, qualifié d'extrême droite, nationaliste, chauvin si ce n'est
ouvertement raciste. Exemple du Front national.
Loi n° 1: Les parti de la gauche de la gauche et de la droite de la droite, tant que les
élections sont libres voir loi n°2 de l'axiome 1 ne peuvent accéder au pouvoir.
Commentaire: A chaque élection, leurs partisans sont donc déçus, ce qui rend corrobore
l'axiome 4.
Théorème 1 : Si les partis de gauche gagnent les élections, il faut ajouter aux déçus des
partis extrêmes les déçus des partis de droite.
Théorème 2: Si les partis de droite gagnent les élections, il faut ajouter aux déçus des partis
extrêmes les déçus des partis de gauche.
C.Q.F.D.
Scolie : l’obsolescence des partis traditionnels
Depuis 2017 la France a à sa tête un homme, Emmanuel Macron et un parti LREM
(La République En Marche) qui ayant analysé le désenchantement des citoyens vis à
vis de la démocratie représentative, des corps intermédiaires, plus particulièrement
les partis politiques et les syndicats, ont semblé comprendre ce rêve des citoyens d'
un gouvernement réunissant les meilleurs quelque soit leur parti et se sont voulus
différents en promettant une autre politique s’éloignant de la coupure droite gauche
devenue obsolète et prônant « en même temps » une politique de droite et de gauche
ainsi qu'une gouvernance moins verticale et plus horizontale.
Profitant de l’ état de grâce qui accompagne toute nouvelle élection, Emmanuel
Macron s’ est hâté de mettre en place la réforme qu’il considérait comme celle qui lui
permettrait de réaliser les autres réformes nécessaires au pays :
la réforme du marché du travail, de la formation professionnelle et de l’ assurance
chômage
Derrière le voile de cet état de grâce et l' assurance qu'il appliquait le programme
pour lequel il avait été élu, il n’ a pas vu monter en France une exaspération contre sa
politique d’ autant que cette réforme s’est accompagnée d’une première mesure à
caractère hautement symbolique et contre intuitive, la suppression d’une grande
partie de l’ISF afin de rendre les investissements productifs attractifs pour mieux
lutter contre le chômage de masse.
Exaspération aggravée par :
1) des médias hypercritiques plus soucieux de petites phrases que de présenter
les informations dans leur contexte ou ne les présentant dans leur contexte qu’une
fois annoncées dans leur brutalité première rendant leur présentation conceptualisée
peu évidente du fait de la loi de Brandolini qui stipule que la quantité d' énergie pour
réfuter une fausse nouvelle, dans notre cas cette première nouvelle sans son contexte,
est dans un rapport de 1 à 10. Et comme le noyau dur de ces médias est formé par les
chaînes d’ information en continu qui ont un effet de grossissement qui abouti à faire
d’ une manifestation diffusée en direct de quelques citoyens mécontents comme un
raz der marée du peuple tout entier, cette aggravation est renforcée.
2) les partis politiques de l’ extrême droite à l’ extrême gauche en passant par le
centre eux aussi hypercritiques selon le principe du tous contre un en espérant
une revanche sur leur défaite politique de 2017 jugée par eux notamment par Jean-
Luc Mélenchon comme illégitime sinon comme un vol
3) Les réseaux sociaux où du fait du discrédit des médias et des partis politiques, les
seules informations recevables sont celles répandues par les internautes sans aucune
garantie sur leur véracité avec un effet boule de neige sinon virale.
Le mouvement des gilets jaunes est le résultat de cette hypercritique sans fin de la
politique d’ Emmanuel Macron et de cette nouvelle arme dont dispose le citoyen
contre l’État avec son effet mouton de Panurge induit. Emmanuel Macron dont le
succès reposait sur ce sentiment de ras le bol, de rejet d’une « élite » médiatique,
politique et syndicale, qu’ il avait analysé et qui avait fait la promesse d’une
gouvernance moins verticale et plus horizontale, mais qui dans un premier temps
avait semblé s’en détourner a immédiatement réagi en octroyant
1) aux français disposant des revenus les plus bas une hausse de leur pouvoir d’ achat,
2) en remettant sine die les augmentations de fiscalité pour réduire nos émissions de
carbone et
3) en convoquant tous les citoyens à un grand débat national assorti d’ un
questionnaire de 35 questions les mettant à sa place et en les plaçant devant cette
véritable quadrature de tout gouvernement:
augmenter les services publiques en baissant les impôts
tout en continuant les réformes de l’ assurance chômage, des retraites, de notre mode
de vie trop carboné, d’un meilleur fonctionnement de notre démocratie, Sans oublier
la réduction de la dette publique;
Quadrature qu’il semble possible de résoudre aux yeux d’ un grand nombre de
citoyens en faisant payer les riches (rétablissement l’ISF), en réduisant le train de vie
de l ‘État, le nombre des parlementaires ce qui bien entendu ne résout qu’ à la marge
cette quadrature puisque sur 1000 euros de dépense publiques,
la protection sociale ( retraites, assurance maladie, allocations familiales, chômage,
aide au logement, RSA) représente 578 euros,
les dépenses sectorielles ( aides aux entreprises, pour les transport, pour la culture …)
143 euros,
les services publics régaliens ( police armée, justice) 60 euros,
l’ enseignement 96 euros,
la recherche 23 euros,
les administrations publiques 66 euros et la charge de la dette 37 euros.
En rappelant à ces mêmes français épris de justice fiscale, toujours prêts à augmenter
les impôts sur les riches dont la définition est éminemment relative que « le niveau de
vie des 20% des Français les plus pauvres est augmenté de près de 75% grâce à la
redistribution. Leur revenu mensuel moyen passe de 560 euros à 960 euros sous
l'effet de la redistribution » qui prouve que notre système fiscal a évolué vers toujours
plus de justice si ce n'est d' équité.
Mais une fois, mobilisés contre grâce aux réseaux sociaux, la démocratie directe tant
désirée devient un chaos sans un ou des partis pour traduire politiquement et
électoralement les demandes nombreuses et contradictoires des citoyens mobilisés.
D’où l’affaiblissement continu du mouvement de gilets jaunes.
Loi n°2) La remise en cause de la démocratie est un de ses éléments essentiels.
Théorème 3) De plus en plus de citoyens sont persuadés qu'entre la gauche et la droite il n'y
a aucune différence.
Commentaire: un grand nombre de lois de ce traité démontre le contraire, par exemple les
lois 3 et 4 avec leurs corollaires.
C'est pourquoi l'on peut affirmer que la politique est une science dure au même titre que la
physique. En effet, qu'il soit de gauche ou de droite, créationniste ou évolutionniste, nul ne
peut remettre en cause le fait qu'une pomme tombe, donc la loi de la gravitation universelle,
dont voici la définition:
Deux corps ponctuels de masse MA et MB s'attirent avec une force proportionnelle à
chacune des masses, et inversement proportionnelle au carré de la distance qui les sépare.
Cette force a pour direction la droite passant par le centre de gravité de ces deux corps.
La force exercée sur le corps B par le corps A est vectoriellement donnée par
Le PS tel qu'il existe depuis le congrès d' Epinay en 1971 doit disparaître ! (Heureusement il
est en train de disparaître : à peine un peu plus de 6 % des voix aux dernières élections
européennes de 2019)
Tant qu'il y aura en son sein une gauche gauchisante qui continuera à proclamer qu' elle est
pour l'Europe mais pas celle de la finance, pour l' Euro mais seulement celui où les uns
paieront pour les autres sans contrepartie, ce qui s'appelle la mutualisation des dettes, à
vouloir appliquer un crypto programme marxiste de lutte des classes pour renverser le
« Kapitalisme », comme si ce système économique était une option alors qu'il correspond
profondément à la nature humaine du « travailler-plus-si-je-veux-pour-gagner-plus », à
vouloir pendre à la lanterne les patrons, à penser que la mondialisation est une option,
comme si la gravitation était une option, tant qu'il y aura cette gauche « pure », intégriste
qui pense qu'il y a un « peuple de gauche », qu'il est possible de changer la société, le
système économique, qui entretient à chaque élection cette illusion du « demain-on-rasera-
gratis » en reprenant tout à ces ploutocrates qui ne sont que des voleurs, des kleptocrates aux
mains sales, des salauds, ce parti pourra gagner les élections et comme le montre
l'expérience de 1981 et celle de 2012, engendrera aussitôt la désillusion, le désarroi parmi
les Français.
Il est temps d'en finir avec ce parti, il doit disparaître comme ont disparu le parti
communiste et la démocratie chrétienne par exemple en Italie comme est en train de
disparaître LR (les Républicains) en France. Les partis de l'ambiguïté qui semble prôner
une politique pour une fois au pouvoir en faire une autre sont une plaie de la
démocratie. Le président Hollande à essayer de promettre le moins possible, mais puisqu'il
était de ce parti de l'ambiguïté, (dont il était devenu un maître en tant que secrétaire, par ses
synthèses chefs-d'oeuvre d'ambiguïté elles aussi) n' a pu s'empêcher de laisser espérer aux
Français, au « peuple de gauche » qu'ils seraient rasés gratuitement au lendemain de son
élection. C'est pourquoi il perd du temps deux ans pour se résoudre à mettre en œuvre la
seule politique valable pour le moment en France, une politique de l'offre, autrement dit de
rigueur, autrement dit d'austérité, parce qu'il sait que demain comme en Grèce, à Chypre ou
ailleurs on ne pourra plus payer les fonctionnaires, les retraités et que nous ne sommes plus
au temps béni de la guerre froide dans les années 40 et 50 où nos « grands argentiers »
comme on disait alors pour parler de nos ministres des finances, pouvaient se précipiter en
fin de mois à Washington pour quémander de quoi payer nos fonctionnaires, nos retraités.
Commentaire: puisque la démocratie est fondée sur la déception ( Corollaire 1,2,3,4 de la loi
n°7) et la montée de l'abstentionnisme (Corollaire 5 de la loi n°8) il y a un désintérêt vis à
vis de la politique. La majorité s'accommode de ce régime politique qui ne remet pas en
cause les fondements de la société ( loi n°11) telle qu'elle existe.
Loi n° 1) La longévité de la démocratie est bien plus grande que celles des totalitarismes.
Corollaire 1) Pour qu'une démocratie disparaisse, il faut la conjonction d'une grave crise
telle celle provoquée par la guerre de 1914-1918, économique, sociale, politique et morale
avec le fait qu'elle soit encore dans ses premiers balbutiements.
Commentaire: En Russie, lorsque la démocratie disparaît elle n'a que quelques mois, 8, en
Italie quelques années, 12, à partir de l'instauration du suffrage universel en 1913 jusqu'aux
lois fascistissimes en 1925-26 et en Allemagne, 15ans, de 1918 à l'accession de Hitler au
pouvoir en 1933.
Corollaire 2) Les dictatures sont des systèmes politiques fragiles qui ne durent que quelques
années malgré la mise en place d'un régime de surveillance universelle et d'élimination
universelle des opposants.
Commentaire: Cette fragilité se révèle dans les guerres qu'elles n'ont pas peur de provoquer
ou qu'elles envisagent sans hésitations. En effet, leur dérive ultranationaliste les poussent à
aller toujours plus loin dans la provocation vis à vis des autres nations parce qu'elles les
méprisent, surtout si elles ont un régime démocratique, les entraînant dans la guerre, la
défaite et leur chute.
L'URSS est une exception dans la mesure où elle a été intégrée à son corps défendant, voir
le pacte germano-soviétique en 1939, dans la Grande Alliance contre les nazis qui l'avait
envahie en 1941.
Loi n° 2) L'universelle surveillance des citoyens explique la durée des régimes totalitaires
qui savent se préserver de la guerre mais ne suffit pas à leur assurer une durée de vie
comparable à celle des démocraties.
Commentaire: Les citoyens y sont atomisés, réduits à leur solitude, sans espoir d'action
collective de protestation, sans aucun autre horizon que celui de cette surveillance
universelle. Ils se réfugient donc dans une désertion passive vis à vis de cette dictature qui
ne reçoit d'eux aucun soutien si ce n'est de façade.
Aujourd'hui comme le démontrent les soulèvements des peuples du Maghreb et du Machreq
les citoyens ont a leur disposition une arme qui leur permet de sortir de leur atomisation, de
leur isolement, de rendre moins pérennes les régimes totalitaires : l'arme des réseaux
sociaux sur internet et sur téléphone mobile dans la mesure où il est plus difficile de les
censurer que les médias traditionnels.
Théorème 1) La façade imposante des dictatures n'est qu'une façade de village Potemkine.
Commentaire: C'est ce qui explique la rapidité avec laquelle une dictature s'effondre, au
grand étonnement de ceux qui vivaient devant cette façade en trompe l'œil, mais pas de ceux
qui vivaient derrière ce décor, qui connaissaient donc son envers et savaient que plus
personne ne la soutenait.
D'autant que les réseaux sociaux sont devenus un important moyen de mobilisation à la
disposition de citoyens autrefois désarmés, voir le commentaire de la loi n° 2.
Commentaire : Ce désir de justice est aussi irrépressible que son désir de liberté. On peut
même affirmer qu'il est plus pressant puisqu'il prend souvent le pas sur celui de liberté. C'est
ce désir de justice qui explique l'appétence pour l'égalité d'autant que celle-ci satisfait notre
jalousie.
Jalousie de conserver ce que nous possédons que les autres n'ont pas, jalousie d'avoir ce que
les autres possèdent et que nous ne possédons pas.
Loi n°1) Un gouvernement de droite cherchera dans son action politique à s'appuyer sur ce
désir de liberté (loi n°3) et se heurtera constamment au désir d'égalité plus pressant des
citoyens, d'où son échec final.
Loi n° 2) Un gouvernement de gauche cherchera dans son action politique à s'appuyer sur
le désir de justice des citoyens, (loi n° 4) autrement dit (commentaire de l'axiome 6) sur leur
appétence pour l'égalité, autrement dit sur leur jalousie.
Commentaire : En théorie, satisfaisant notre jalousie, autrement dit notre appétence pour
l'égalité, autrement dit notre désir de justice bien plus pressant que notre désir de liberté, un
gouvernement de gauche devrait constamment être au pouvoir. Or il n'en est rien, d'où le
corollaire ci-dessous:
Corollaire1) En démocratie, même s'ils répondent à notre désir de justice, autrement dit à
notre appétence pour l'égalité, autrement dit à notre jalousie, les gouvernements de gauche
ne peuvent en permanence occuper le pouvoir.
Commentaire : En cherchant à satisfaire notre jalousie, c.à.d. notre appétence pour l'égalité,
c.à.d. notre désir de justice, les gouvernements de gauche ne font que l'aviver parce que la
réduction des inégalités
1) n'est pas telle qu'elles disparaissent, ( voir le deuxième paragraphe du commentaire
de l'axiome 1)
2) parce qu' il arrive un moment où une majorité des citoyens s'aperçoit que cette
réduction des inégalités se fait à leur détriment, du fait de la hausse des prélèvements
fiscaux qui ne touchent pas que les riches mais aussi les classes moyennes.
L'opposition qui a beau jeu de dénoncer cette situation, discrédite cette volonté de réduire
les inégalités et peut ainsi gagner les élections et revenir au pouvoir.
Théorème 1) La durabilité de la démocratie fondée sur notre désir de liberté et notre désir de
justice, autrement dit notre appétence pour l'égalité qui n'est autre que notre jalousie, n'a pas
d'équivalent parmi tous les autres régimes politiques.
Commentaire : C'est évident, puisque l'homme est un animal politique, Aristote : Les
Politiques, I, 2, 1252 a, trad. P. Pellegrin, Paris, Garnier-Flammarion, 1990, p. 90.,
puisqu'il a enraciné en lui ces deux désirs de liberté et de justice que la démocratie est le
seul système à satisfaire tout à tour du fait de l'alternance de la gauche et de la droite au
pouvoir.
C.Q.F.D.
Axiome 8) Homo animal politicum democraticum est. (L'homme est un animal politique
démocratique).
Commentaire: Il semble plus que probable que la démocratie est le mode naturel
d'organisation politique de l'homme. Effectivement, des études scientifiques tendraient à le
prouver comme elles ont prouvé qu'il y avait une mémoire de l'eau, que la vitesse de la
lumière pouvait être dépassée et que les O.G.M. sont néfastes aux souris pourvu de choisir
celles-ci en adéquation avec le résultat scientifique espéré. Par exemple le remplacement de
Néanderthal par Cro-magnon, notre ancêtre direct, serait dû peut-être à la supériorité
conférée au premier sur le second par l'activation chez le premier des gènes de la liberté et
de la justice grâce à la démocratie dont nous avons vu qu'elle est le seul système politique
qui permet leur épanouissement.
C.Q.F.D.
Théorème n°1) Pour assurer leur pérennité les états totalitaires veulent créer un homme
nouveau
Commentaire: Nous avons vu que par l'axiome 7 que l'homme est un animal politique
démocratique, par l'axiome 5 et 6 qu'on ne peut faire disparaître en lui son désir de justice et
son désir de liberté, il faut donc le remplacer par un autre homme, autrement dit réactiver la
sélection naturelle par l'élimination soit physique, cas nazi, soit morale et/ou physique, cas
fasciste ou communiste, de l'ancien homo sapiens sapiens.
Commentaire: En quelque sorte pour «sauver les meubles» les dictateurs devenus des
gérontocrates prêts à tout pour se maintenir au pouvoir, «lâchent du lest» et accordent à
leurs citoyens une part de liberté, la liberté économique de s'enrichir. A eux la direction
politique, aux citoyens la liberté d'entreprendre pour s'enrichir.
Commentaire: Ce corollaire est illustré par la situation de la Chine en cette année 2012 et
auparavant par la Corée du sud. L'universel enrichissez-vous, accompagné par un
mercantilisme assumé se traduit par une rapide croissance de la richesse. Mais outre que
cette richesse se répartit régionalement et socialement de manière très inégale, les hommes
au pouvoir ne peuvent résister à la tentation de s'enrichir eux-aussi et sans commune
mesure puisqu'ils ont aussi le pouvoir politique. Ils deviennent des kleptocrates, autrement
dit des accapareurs, autrement dit des voleurs.
Corollaire2) Les dictatures devenues des kleptocraties deviennent le lieu des plus grandes
inégalités.
Commentaire: Comme il y a en l'homme un désir très fort de justice, autrement dit une
appétence pour l'égalité, autrement de la jalousie ( voir axiome 6 avec son commentaire), le
mécontentement social grandit qui conduit à des troubles réprimés mais inéluctablement à
la fin du régime kleptocratique. D'où la loi n° 1 suivante.
Commentaire: Il ne sera donc pas étonnant d'assister plus vite qu'on le croit à l'instauration
de la démocratie en Chine comme ce fut le cas en Corée du sud.
C.Q.F.D.
Addenda : Que les kleptocrates chinois se rassurent. En effet le passage à la démocratie leur
permettra s'ils ont l'habileté suffisante ce dont nous ne doutons pas, d'accaparer la
représentation du peuple et de devenir comme en France par une utilisation bien comprise
du cumul des mandats électifs, des seigneurs dans leur fief électoral, ils pourront
transformer leur kleptocratie en une ploutocratie, comme les études démontrent qu' ont
tendance à le devenir nos démocraties où les hommes politiques se sont transfigurés en une
classe de riches.
Axiome 9 : Au contraire des régimes totalitaires dans une démocratie la croyance en un au-
delà réparateur des injustices est le fait d'un nombre plus ou moins grand des citoyens,
autrement dit dans une démocratie une part importante des citoyens ne peut se passer de
religion ou de tous ses multiples succédanés
Commentaire: En effet par l' axiome3 nous savons que la déception est un des fondements
de la démocratie. D'autre part par l'axiome 6 nous savons qu'il y a en l'homme un désir
pressant de justice et par la loi n°16 et son corollaire que l'action ou l'inaction de la gauche
au pouvoir ne comble pas les inégalités et donc ne satisfait pas ce désir pressant de justice.
Comme ce désir de justice en l'homme est accompagné de ce sentiment qu'il doit exister
une balance égale des joies et des peines et qu'il constate qu'il n'en est rien ici-bas, qu'au
contraire très souvent le méchant jouit d'une vie meilleure que l'homme bon, que
spontanément l'homme est créationniste, autrement qu'il pense que cet ici-bas est une
création d'un dieu, que ce dieu ne peut être que juste, par conséquent, tout naturellement,
l'homme en vient à penser que cette injustice ici-bas sera réparée dans un au-delà réparateur,
autrement dit un au-delà compensateur où le méchant recevra sa peine et l'homme bon sa
récompense.
C.Q.F.D.
Commentaire: Dans les religions monothéistes, il y a une pente totalitaire, autrement dit une
volonté de contrôler totalement la vie des personnes, arc-boutée sur la croyance en la vérité
de la parole divine infiniment supérieure à celle de l'homme. Et ce, même dans la religion
catholique malgré le rendez à César ce qui est à César. Pour les églises et/ou leur clergé, le
seul bon régime politique est la théocratie, à la rigueur la monarchie absolue ou le monarque
est le vicaire du christ, chargé d'appliquer temporellement la volonté divine tandis que la
clergé se chargera de son application spirituelle.
Tout un aspect du combat des Lumières et de Voltaire est de dévoiler cette pente totalitaire
des religions, autrement dit de l'homme, pour leur/lui faire accepter la liberté des personnes
de croire ou de ne pas croire, de croire en un messie ou non, que Mahomet est un prophète
inspiré de dieu on non, autrement dit pour leur/lui faire accepter la tolérance.
Commentaire: Pourquoi utiliser ce terme de guerrier de combat ? Parce que malgré les
apparences, les religions, les églises, les clergés, autrement dit l'homme, ont du mal à
accepter l'idée de tolérance comme on peut le constater dans le monde à chaque coin de
pays, notamment au Moyen-Orient terre de naissance des religions monothéistes.
En un certain sens, le triomphe du monothéisme sur le polythéisme a aggravé la situation du
point de vue de la tolérance.
Loi N ° 1) Avec la laïcité le développement de la science est indispensable à la durabilité de
la démocratie.
Commentaire: face à l'offensive de tous ses ennemis et, des plus redoutables d'entre eux, les
croyants qui instrumentalisent leur religion, autrement dit, qui en font une arme pour
imposer leur dogme et la détruire, la démocratie a besoin de la science non seulement pour
ses découvertes qui démontrent les erreurs de ces dogmes religieux pris au sens littéral, mais
encore parce que, par ses méthodes notamment hypothético-déductive, la science ne peut
être qu'une école de tolérance, et aussi parce qu' à y regarder de près, ses résultats, ses
découvertes ne rendent pas le monde aride ou abstrait, mais en montre toute la complexité
ce qui ne peut que nous enchanter comme un conte de faits/de fée d'une beauté
incomparable en tous cas égal voir même supérieur aux dogmes religieux.
Par exemple une étude scientifique nord-américaine montre que les mamans orques, vivent
jusqu'à quarante ans après leur ménopause, ce qui par rapport à la théorie de l'évolution dans
le cadre de la survie de ces orques est apparemment inutile, mais en fait tout à fait adéquat
avec cette théorie. Les scientifiques ont en effet constaté que les enfants orques qui peuvent
disposer pendant ces quarante années de la survie de leur mère avec qui ils gardent contact,
ont une espérance de vie bien plus longue que ceux dont un accident, un impondérable les a
privé de leur mère plus tôt.
C.Q.F.D.
Corollaire1) La science qui trouve dans la démocratie une plus grande liberté que dans les
régimes totalitaires, par ses avancées, permet un développement technologique et
économique plus important dans celle-ci que dans ceux-là, autrement dit permet un
accroissement de la richesse plus important dans celle-ci que dans ceux-là et la renforce à
leur détriment.
C.Q.F.D.
Loi N ° 2: Les arts contribuent à la durabilité de la démocratie.
Commentaire: De même que la science bénéficie dans la démocratie d'une plus grande
liberté et donc d'une plus grande efficacité, les Arts bénéficie dans la démocratie de cette
plus grande liberté et de ce fait d'une inventivité qui enchante la vie des citoyens.
Pensons au cinéma, par exemple avec «les enfants du paradis» de Marcel Carné, à la
littérature avec « la métamorphose» de Kafka, à la poésie avec «Étier» de Guillevic, à la
peinture avec Hopper, à la musique avec Stockhausen, à la sculpture avec Giacometti, à
l'architecture avec le centre Pompidou de Metz, au théâtre avec Marivaux, aux séries TV
avec Twin Peaks de David Lynch et Mark Frost, à la bande dessinée avec «Mauss» de Art
Spiegelman, à la chanson avec Souchon...
Le but d'une liste si partielle est de nous plonger dans l'immensité de toutes les autres
œuvres et tous les autres artistes qui ont notre préférence : autant de citoyens autant de liste
à l'infini.
Grâce à ces œuvres, ces artistes, nous vivons dans le meilleur des mondes possibles, dans un
multivers de mondes possibles, chaque citoyen disposant du sien.
Et ce en fin de compte grâce à la démocratie.
C.Q.F.D.
Partie VIII : Les femmes dans la démocratie
Commentaire: Le mythe des androgynes présenté par Aristophane dans «Le banquet» de
Platon nous raconte que jadis il existait ces êtres nommés androgynes qui réunissaient en
eux le sexe féminin et le sexe masculin. Les dieux jaloux de ces êtres qui voulaient rivaliser
avec eux les tranchèrent et les séparèrent en deux moitiés pour les punir et les affaiblir.
L'égalité de l'homme et de la femme en quelque sorte annule cette terrible décision divine
qui avait pour but d'affaiblir l'humanité constituée de ces androgynes, puisqu'elle permet de
nouveau une entière collaboration entre ces deux moitiés dans la société, à tous les plans.
L'inégalité de l'homme et de la femme entérine cette cruelle division et contribue à
l'affaiblissement de l'humanité, puisqu'elle maintient dans la sujétion, hors de la société
toute la moitié féminine de l'humanité.
C.Q.F.D.
Partie IX : Le mal fonctionnement de la démocratie
Axiome 12 : La démocratie possède les imperfections de toute institution créée par l'
homme.
Commentaire : De plus ces hommes politiques une fois au pouvoir dont l' être est
caractérisée par la permanence ( axiome 2) , mais aussi par la férocité du tigre, par la dureté
de peau du rhinocéros, par la mémoire de l'éléphant, par l'art de l'esquive de l'anguille, par
l'art du retournement de veste du caméléon, (Théorème N °1,2,3,4 et 4 bis de l'axiome 3),
n'ont que faire du bien commun, puisqu'ils sont surtout préoccupés de leur réélection, de
tenir leurs promesses, d'assurer la prospérité de l'ensemble des citoyens, et donc ne
respectent par le troisième terme de la définition de la démocratie au sens de gouvernement
du peuple par le peuple pour le peuple. (Théorème 5 et son corollaire 1 de l'axiome 3 ).
Loi N ° 2 : Il n'y a pas de vraie démocratie au sens où la majorité dicte sa loi à la minorité.
Commentaire : la majorité impose à la minorité une dictature au sens premier du mot en lui
imposant ses lois. C'est pourquoi Albert Camus a souligné qu'une vraie démocratie « ne
repose pas sur la loi de la majorité, mais la protection de la minorité »
Loi N °3 : Il n' y a pas de vraie démocratie au sens où ce sont les citoyens ou corporations
qui ont la plus grande capacité de nuisance qui accaparent l'essentiel des fonds publics.
Commentaire : Les citoyens ou corporations ou syndicats qui ont la plus grande capacité de
nuisance sont ceux qui peuvent bloquer l'activité du pays, comme par exemple les
cheminots ou les routiers, de ce fait les gouvernements cèdent devant leurs revendications.
Par conséquent la démocratie ne permet pas d'assurer une plus grande égalité entre les
citoyens.
Théorème 1) La démocratie divise les citoyens en lutte pour accaparer l'essentiel des fonds
publics et contribue au développement du communautarisme.
Commentaire : Puisqu'il y a une compétition pour obtenir la plus grande part des fonds
publics entre les citoyens organisés en corporations, syndicats et communautés ( voir loi n °
3 et 4 et son commentaire de l' axiome 10), ceux-ci sont répartis non pas pour le bien de tous
avec le souci de la plus grande efficacité et utilité, mais en fonction de la plus ou moins
grande capacité de nuisance de telles ou telles corporations, tels ou tels syndicats, telles ou
telles communautés.
C.Q.F.D.
Loi N ° 4 : La démocratie n'assure pas aux citoyens la plus grande liberté possible au
contraire elle la restreint chaque jour un peu plus.