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République Algérienne Démocratique et Populaire

Université Ferhat Abbas de Sétif


Faculté des Sciences
Département de Biologie

Exposé sur
Les activités biologiques du
genre Lavandula
(La lavande)

Première année magister

Option : biochimie et physiologie expérimentale

Module de : Activités biologiques des substances naturelles

Préparé par
AITFELLA RADHIA

ANNEE UNIVERSITAIRE 2009/2010

1
République Algérienne Démocratique et Populaire
Université Ferhat Abbas de Sétif
Faculté des Sciences
Département de Biologie

Exposé sur
Les activités biologiques du
genre Lavandula
(La lavande)

Première année magister

Option : biochimie et physiologie expérimentale

Module de : Activités biologiques des substances naturelles

Préparé par
AITFELLA RADHIA

ANNEE UNIVERSITAIRE 2009/201 0

2
Sommaire

Introduction ............................................................. ....................................................... ...................................................................6

1. Monographie ……………………………………….……………..………………………………………………...…….......7

1.1. Description et classification …………………………………………..…………………………...…………..……7

1.2. Distribution géographique ………………………………………………………………………………..….………9

2. La composition chimique du genre Lavandula …………...………………………………………… ………9

2.1. Les composés phénoliques .......................................................................................................................................10

2.1.1. Les acides hydroxycinnamiques ….………………………………………..…… ……..…...……………….. 12

2.1.2. Les coumarines ……………………………………… ……………………………………………… ………………. 13

2.1.3. Les flavonoïdes ……………………………………………………….. ……….………………….…………………. 14

2.1.3.1. Dans le feuillage ……………………………………………………………………………………..… ………....14

2.1.3.2. Dans les fleurs ………………………………………………………… ………….………………………………..16

2.2. Les Alcaloïdes ……………………………… ………………………………….… ……………...…………………...… 17

2.3. Les terpénoïdes ……………………………………… ………………………….………… …………………….......… 17

2.3.1. Les monoterpènes ………………………………… ………….…………………….… ………………….………… 18

2.3.2. Sesquiterpènes …………………………………………………..…………… ...………..…………………………… 20

2.3.3. Les Triterpènes …………………………………………………….………………….……………..………………. 20

3. Usages thérapeutiques et traditionnelles ……………………..………………..……………………… ………21

- Autres utilisations …………………………………… …………………………...…….………. …………………….…... 23

3. Les activités biologiques du genre Lavandula …………………………………….…...……...…………… 23

3.1. L’activité anti-oxydante ……………………………… ………………………………..……..…… ………….....…23

3
3.2. L’activité anti-inflammatoire …………………………………………………………………. ……….……...…24

3.3. L’activité antimicrobienne ……………………………………………………….…………...…………………... 26

3.3.1. Mode d’action des terpénoides sur les membranes ……………………….…….………………..28

3.3.2. L’activité anti- fongique ……………………………………………….…….……………………………...… 28

4. Toxicité des lavandes ………………………………………………………….. ……………………………...…..…….29

Conclusion ………………………………………………………….……………………….… ……………..…………….…….30

Références bibliographiques ………………………………………………………………..……………………..……. 31

4
Listes des figures
Figure.1 : sous genre, sections, espèces, et les formes cultivée du genre Lavandula.

Figure.2 : Caractéristiques florales du genre Lavandula.

Figure.3 : les principaux composés chimiques identifiés dans le genre Lavandula.

Figure.4 : L’élément structural fondamental des composés phénoliques : le noyau benzénique lié

à un groupement hydroxyle .

Figure.5: les esters d’acide hydroxycinnamique identifiés dans le genre Lavandula .

Figure.6 : Squelette moléculaire de base des flavonoïdes avec la numérotation classique .

Figure.7 : les principaux anthocyanidines identifiés chez la lavande .

Figure.8 : Structure de la molécule d’isoprène.

Figure.9 : Quelques molécules monoterpèniques acycliques et monocycliques identifiés chez la

lavande.

Figure.10 : structure des triterpénoides identifiés chez le genre Lavandula.

Liste des tableaux


Tableau.1 : Les principales classes de composés phénoliques.

Tableau.2 : distribution des esters d’acide hydroxycinnamique dans le genre Lavandula.

Tableau.3 : Quelques flavones glycosides identifiés chez le genre Lavandula.

Tableau.4 : distribution des différentes sous classes de flavones chez six genres de lavande.

Tableau.5 : Classification des terpènes.

Tableau.6 : les principaux monotèpenes identifiés dans le genre Lavandula.

Tableau.7 : les principaux constituants monoterpéniques identifiés chez trois espèces de

lavande.

Tableau.7 : Activité antibactérienne de quelques constituants de lavande contre vingt sept

souches de bactéries.

Tableau.8 : Corrélation entre la teneur (%) de linalool et l’acétate de linalyl dans l’huile volatile

de lavande et l’activité antimicrobienne .

5
Introduction
Pendant des siècles, l'Homme s'est toujours soigné par les plantes, de manière empirique,
guidé par la tradition ou les coutumes. La plupart de grands médecins du passé ont été d es
phytothérapeutes.

Les vertus thérapeutiques des plantes ont été expéri mentées depuis lors, et leurs
précieuses caractéristiques se sont transmises oralement de génération en génération ou
consignés dans les vieux écrits. Les remèdes de bonne réputation ont prévalu malgré le
développement de la médecine moderne qui est venue marginaliser le recours aux
techniques médicales naturelles.

Actuellement, les plantes aromatiques possèdent un atout considérable grâce à la


découverte progressive des applications de leurs huiles essentielles dans les soins de santé
ainsi que leurs utilisations dans d'autres domaines d'intérêt économique. Leurs nombreux
usages font qu'elles connaissent une demande de plus en plus forte sur les m archés
mondiaux.

La popularité dont jouissent depuis longtemps les huiles essentielles et les plantes
aromatiques en général reste liée à leurs propriétés médicinales , en l'occurrence les
propriétés anti-inflammatoires, antiseptiques, antivirales, antifongiques, bactéricides,
antitoxiques, insecticides et insectifuges, tonifiantes, stimulantes, calmantes, etc.

Parmi ces plantes médicinales, on s’intéresse plus particulièrement à la lavande, qui a été
cultivée et utilisée depuis des siècles par les hommes. Elle a été décrite dans les écrits de
Dioscrides en l’an 65 après J. -C, ainsi qu’à l’époque des égyptiens, o ù la partie florale était
utilisée au cours des processus de momi fication.

Le nom du genre lavandula, et son nom commun lavande est généralement reconnu comme
dérivé du nom latin, lavare, qui signifie laver. Cependant, aucune évidence écrite depuis, n’ex iste
pour corroborer l’utilisation des produits de la lavande dans les bains romains et grecs, c’est
plutôt probable que les termes lavandula et lavande viennent du latin livere, livide ou bleuâtre,
en référence à la couleur des fleurs.

Depuis plusieurs années, le genre Lavandula connaît un intérêt considérable par la communauté
scientifique, grâce à la découverte de ces nomb reuses applications thérapeutiques , en particulier
ceux liés au système nerveux central.

Ce document passe en revue ces différentes caractéristiques, à savoir la composition chimique


générale des huiles essentielles ainsi que sa relation avec les propriétés biologiques ( activité anti-
oxydante, anti-inflammatoire et antimicrobienne ).

6
1. Monographie
1.1. Description et classification
Les Lavandes sont des plantes dicotylédones monopétales qui appartient à la famille des
Lamiacées ou labiée. Ce genre consiste en 25 à 35 sous espèces d e morphologie diverse.
La détermination des espèces très ardues, a donnée lieu à des interprétations s uccessives
en raison de l’existence de variétés et d’hybrides spontanés (figure.1).

Selon les caractéristiques morphologiques, le genre Lavandula est subdivisé en trois sous
genres (Boeckelmann, 2008) : Lavandula, Fabricia et Sabaudia. Ces sous genres sont
également divisés en sections qui se répartissent en différentes espèces. Par exemple,
Lavandula comprend les sections Lavandula, Dentatae et Stoechas ; L. angustifolia, L.
latifolia et L. lanata représentent les différentes espèces , et Munstead est une forme de L.
angustifolia cultivée (figure.1).

Il est important de noter qu’il existe également des hybrides intra -et intersection, qui
émanent du croisement naturel ou artificiel de deux espèces différentes. Le Lavandin
(Lavandula x intermedia) est dérivé du croisement de L. latifolia x L. angustifolia. Il est
considérablement cultivé, et représente la plus importante forme d’espèces de lavande
dans le monde entier (Upson and Andrews, 2004). Grosso est le représentant le plus
connu de ces espèces hybri des (Lis-Balchin, 2002 ; Upson and Andrews, 2004).

Figure.1 : sous genre, sections, espèces, et les formes cultivée du genre Lavandula
(Boeckelmann, 2008).

7
Les lavandes se définissent et se distinguent des autres lamiacées par la morphologie de
leurs fleurs (figure.2) :
- Calice monophylle, persistant, ovale, cylindrique, strié, et bordé de cinq petites dents.
- Corolle monopétale, renversée, à tube plus long que le calice, et à limbe partagé en cinq
lobes inégaux, arrondis, imparfa itement divisés en deux lèvres.
- Quatre étamines, dont deux plus courtes.
- Un ovaire supère, à quatre lobes, surmonté d'un style filiforme, terminé par un stigmate
bifide.
- Quatre petites graines ovoïdes, placées au fond du calice.
- Les fleurs du lilas au violet pourpre, en ve
verticilles
rticilles denses formant un épi cylindrique
terminal, serré et muni de bractées.

Généralement, les lavandes sont des herbes annuelles ou le plus souvent des arbustes
ligneux, touffu, et vivaces, hauts de 0.40 à 0.80 m, à feuilles persistantes opposées, qui
peuvent être entières ou dentées, grisâtres ou argentées (Baillère, 1984).

Figure.2 : Caractéristiques florales du genre Lavandula (Lis-Balchin, 2002).

8
1.2. Distribution géographique
La lavande est originaire des canaris et des régions montagneuses bordant la méditerrané,
à climat tempéré et doux, dont le sol est pauvre et rocheux. Elle est considérablement
cultivée pour ses fleurs aromatiques dans différentes régions de France, It alie, Angleterre,
et même dans l’extrême nord de la Norvège. Elle est ég alement cultivée en Austral ie à
des fins industrielles (Boullard, 2001).

2. La composition chimique du genre Lavandula


La production annuelle de l’HE de lavande a été estimée à 462 tonnes (Lawrence, 1992).
Ce n’est donc pas étonnant que la détermination de la composition chimique de
Lavandula est plus spécifiée aux HEs présentes chez ce genre.

Toutes les espèces de lavande et ses hybrides sont des plantes hautement aromatiques, qui
produisent des mixtures complexes d’huiles essentielles par des glandes situé es sur la
surface des fleurs et des feuilles. Cependant, il y’a uniquement trois taxons qui sont
important dans la production commerciale des huiles essentielles utilisées par les
industries cosmétiques : La L. angustifolia, L. latifolia et L. hybrida (L. latifolia * L.
angustifolia) ou lavandin (Lis-Balchin, 2002).

La quantité d’huile produite par ces taxons est augmentée par la reproduction entre les
plantes (brassage génétique), et sa composition varie selon de nombreux facteurs, en
particulier, le pays d’origine, l’âge de la plante, le mode de culture (lavandes de semis,
lavandes clonales), les facteurs agronomiques tel que les propriétés du sol (fertilité, pH,
alcalinité), le climat, les conditions du stress biotique et abiot ique, latitude et altitude, et
statut phytopathologique des plantes ( Sangwan et al., 2001)…etc.

Plusieurs études phytochimiques sur les HEs de lavande ont principalement révélées trois
groupes de métabolites secondaires (figure.3) chez ce genre, les terpénoides (Shimizu et
al., 1990 ; Topcu et al., 2001 ; Politi et al., 2002), des composés phénoliques (Areias et
al., 2000; Upson et al., 2000; Gabrieli and Kokkalou, 2003) et alcaloïdes (Papanov et al.,
1985).

Nous allons décrire brièvement les caractéristiques structurales et la répartition de chaque


groupe chimique dans le genre Lavandula.

9
Figure.3 : les principaux composés chimiques identifiés dans le genre Lavandula (Lis-
Balchin, 2002).

2.1. Les composés phénoliques


Les composés phénoliques forment un très vaste ensemble de su bstances qu’il est
difficile de définir simplement. L’élément structural fondamental qui les caractérise est la
présence d’au moins un noyau benzénique auquel est directement lié au moins un groupe
hydroxyle, libre ou engagé dans une autre fonction : éther, ester, ou hétéroside
(Bruneton, 1993).

Figure.4 : L’élément structural fondamental des composés phénoliques : le noyau


benzénique lié à un groupement hydroxyle (Vermerris and Nicholson, 2006) .

10
Dans la nature, la synthèse du noyau aromatique est le fa it des seuls végétaux et micro -
organismes. Les organismes animaux sont en effet presque toujours tributaires, soit de
leur alimentation, soit d’une symbiose, pour élaborer les métabolites qui leur sont
indispensables et qui comportent cet élément structura l (aminoacides, vitamines,
pigments, toxines…etc.). Chez les végétaux, les composés phénoliques sont des
métabolites secondaires qui résultent de deux grandes voix d’aromagenèse : la voie
shikimate et acétate (Bruneton, 1993).

Ils peuvent être regroupés en de nombreuses classes (tableau .1) qui se différencient
d’abord :

- par la complexité du squelette de base (allant d’un simple C6 à des formes très
polymérisés),
- ensuite par le degré de modifications de ce squelette (degré d’oxydation,
d’hydroxylation, de méthylation…),
- et enfin par les liaisons possibles de ces molécules de bases avec d’autres molécules
(glucides, lipides, protéines, autres métabolites, secondaires pouvant être ou non des
composées phénoliques…).

Les formes phénoliques identifiées chez le genre Lavandula présentent des strucures
chimiques allant du simple phénol en C6 aux flavonoides en C15 et à des molécules très
proches. Sauf exception, ces substances sont présentes sous forme soluble dans le vacuole
(Macheix et al., 2005).

Tableau.1 : Les principales classes de composés phénoliques (Macheix et al., 2005).

11
2.1.1. Les acides hydroxycinnamiques

Les acides hydroxycinnamiques représentent une classe très importante dont la structure
de base (C6-C3) dérive de celle de l’acide cinnamique. Le degré d’hydroxylation du
cycle benzénique et son éventuelle modification par des réactions secondaires de
méthylation sont des éléments important de la réacti vité chimique de ces molécules
(Macheix et al., 2005).

Deux esters d’acides hydroxycinnamiques (figure.5), l’acide rosmarinique (A) et


chlorogénique (B), sont régulièrement présents dans les feuilles des espèces de
Lavandula (tableau.2). L’acide rosmarinique a été détecté dans les feuilles de cinq à six
espèces, tandis que l’acide chlorogénique a été identifié que dans quatre espèces
(Pedersen, 2000). Ces deux acides sont très répondus dans toute la famille de lamiacées.

Un troisième acide, l’ester 2-(3,4-dihydroxyphenyl)ethenyl ester ( B) d’acide caféique n’a


été détecté que dans les tissus du calus d e L. angustifolia (Banthorpe et al., 1985). Il a été
signalé dans d’autre différents genres des lamiacées mais en faible quantité (Banthorpe et
al., 1989). Cet ester énol (B) existe en formes cis- et trans. Il forme un pigment bleu
intense avec le Fe2-. Cette couleur est fréquemment le résultat final d’une culture des
calus. L’ester énol a un effet toxique sur les champignons, en particulier à une
concentration d’un gramme sur le Cladosporium herbarum pathogénique (Lis-balchin,
2002).

Tableau.2 : distribution des esters d’acide hydroxycinnamique dans le genre Lavandula


(Lis-balchin, 2002).

12
Figure.5: les esters d’acide hydroxycinnamique identifiés dans le genre Lavandula (Lis-
balchin, 2002).

2.1.2. Les coumarines

Les coumarines tirent leur nom de Coumarou, nom vernaculaire de la fève tonka
(Dipteryx odorata Wild., Fabaceae) d’où fut isolée ; en 1820, la coumarine. Les
coumarines sont des 2H-1-benzopyran-2-ones que l’on peut considérer en première
approximation comme étant les lactones des acides o -hydroxy-Z-cinnamiques. Près d’un
millier de coumarines ont été décrites et les plus simples d’entre elles sont largement
distribuées dans tout le règne végétal. Certaines familles d’Angiospermes élaborent des
structures très variées : Fabaceae, Asteraceae et, surtout, Apiaceae et Rutaceae chez
lesquelles sont rencontrées les plus complexes (Bruneton, 1993).

La coumarine et le7-methoxycoumarine (herniarine), ont été détectés dans la fraction des


huiles volatiles de différentes espèces de Lavandula. Elles apparaissent également sous
forme conjuguée aux glucosides, depuis, elles ont été identifiées après une hydrolyse
émulsine des extraits de L. angustifolia (Lis-Balchin, 2002).

La teneur en coumarines libres de l’huile extraite des feuilles de L. latifolia est 1.07%
pour l’herniarine et 9.04% pour la coumarine. Les analyses des extraits de L. dentata ont
apporté la présence de quelque umbelliferones (7-hydroxycoumarin), en même temps que
les herniarine et coumarine (Khalil et al., 1979).

13
2.1.3. Les flavonoïdes

L’ensemble des flavonoïdes, de structure générale en C15 (C6 -C3-C6), comprend à lui
seul plusieurs milliers de molécules regroupés en plus de dix classes (Grotewold, 2006)
dont certaines ont une très grande importance biologique et technologique : les
anthocyanes, pigments rouges ou bleus, les flavones et les flavonols, de couleur crème ou
jaune clair, les flavanes dont les produits de condensation sont à l’origine d’un groupe
important de tannins et les isoflavones qui jouent un rôle dans la santé humaine (Heim e t
al., 2002 ; Hendrich, 2006).

La structure d’un flavonoïde s’organise toujours autour d’un squelette 1,3 -


diphénylpropane C6-C3-C6 (figure.6), décrit par une nomenclature spécifique. Les deux
cycles benzéniques sont nommés cycle A et cycle B. Le chaînon propyle C3 peut être
complété par une fonction éther formant ainsi un cycle central, appelé cycle C.

Figure.6 : Squelette moléculaire de base des flavonoïdes avec la numérotation classique


(Stalikas, 2007).

Dans le genre Lavandula, les flavonoïdes se répartissent en deux groupes, principalement


dans le feuillage où ils constituent les flavonoïdes glycosides, et dans les fleurs formant
les anthocyanidines.

2.1.3.1. Dans le feuillage

Les constituants flavonoïdes majeurs des feuilles d’espèces de Lavandula sont les flavone
glycosides. Cinq sous classes différentes sont représentées : les flavones glycosides
simples, les flavone C-glycosides, 6-hydroxyflavone7-glycosides, et 8-hydroxyflavone 7-
et 8-glycosides. Leur distribution parmi les taxons a montrée quelque s importances
taxonomiques (Lis-balchin, 2002).

Cinquante flavonoïdes glycosides (tableau.3) appartenant à cinq sous classes différentes


ont été détectés chez une vingtaine d’espèces, sous espèces et variétés de Lavandula.

14
Tableau.3 : Quelques flavones glycosides identifiés chez le genre Lavandula (Upson et
al., 2000).

Le profil de ces flavonoïdes complexes est le critère caractéristique des lamiacées,


particulièrement le cas des flavones avec une hydroxylation sur la position 6 - et 8. La
plupart des dernières études sur les flavonoïdes de Lavandula ont été réservé qu’à des
analyses détaillées d’une ou deux espèces . Ainsi, dans une étude de L. dentata, Ferreres
et al, ont identifié l’apigénine, la genkwanine (apigénine 7-methyl ether), lutéoline,
apigénine 7-glucoside, lutéoline 7-glucoside et 7-rutinoside, et les flavone C-glycosides,
vitéxine et vicénine-2 (Ferreres et al., 1986).

Dans une étude générale sur les lamiacées , Tomás-Barberan et des collaborateurs, ont
examiné sept espèces de Lavandula d’origine d’Espagne. Ils ont noté chez L. multifida
des flavones 6-hydroxy- et 6-methoxy- de flavones substitués.

Dans le reste des espèces, L. stoechas, L. viridis, L. dentata, L. angustifolia, L. latifolia et


L.lanata, aucun flavonoïde avec une extra 6- ou 8-hydroxylation ou 6-methoxylation n’a
été détecté (Tomás-Barberan et al., 1988).

La lutéoline 7,4-O-diglucuronide et lutéoline 7-glucoside-4-O-glucuronide ont été détecté


sous forme de traces chez tous les taxons de la section Lavandula: les trois sous espèces
L. angustifolium, L. lanata et L. latifolia. Cependant, les flavone glycosides ordinaires,
apigénine et lutéoline 7-glucosides et 7-glucuronides sont les principaux composés
flavonoïdes de la section Lavandula, Stoechas et Dentata (Upson et al., 2000).

15
Tableau.4 : distribution des différentes sous classes de flavones chez six genres de
lavande (Upson et al., 2000).

Le chrysoeriol 7-glycoside (avec une 3-O-methylation) a été détecté chez deux taxons de
la section Stoechas et comme constituant mine ur chez tous les taxons examinés de la
section Lavandula (Lis-balchin, 2002). La vitéxine est un flavone C-glycoside, trouvé en
faible quantité chez les trois taxons de la section Stoechas (Lis-balchin, 2002), mais il
est identifié comme constituant maje ur de L. dentata (section Dentata).

Les flavonoïdes externes ont été identifiés en trace dans la surface des feuilles de tous les
taxons des sections restantes . Les composés identifiés sont l’apigé nine, genkwanine, le
xanthomicrol et la salvigénine (Upson et al., 2000).

2.1.3.2. Dans les fleurs

Dans une partie d’une étude sur les pigments d’anthocyanines de 49 espèces de la famille
des lamiacées, les constituants floraux de L. dentata et L. stoechas ont été caractérisés
(Saito and Harborne, 1992). Les huit pigments identifiés se présentent variablement chez
d’autres espèces de lamiacées. Il est clair ainsi que le motif floral correspondant à
Lavandula ne se trouve pas dans l’ensemble de la famille. Dans les pétales où la couleur
est violette ou violette pourpre , les pigments (figure.7) sont basés sur la delphinidine (A)
et malvidine (B).

Tous les pigments sans exception, possèdent un résidu d’acide p-coumarique attaché au
3-glucose, et la plupart d’entre eux ont une deuxième acylation sur l’acide malonique
souvent attaché au 5-glucose. Ces acylations contribuent à la stabilisation des pigments
d’anthocyanine, et aux propriétés de coloration des pétales et bractées (Lis-balchin,
2002).

16
Figure.7 : les principaux anthocyanidines identifiés chez la lavande (Lis-balchin, 2002).

2.2. Les Alcaloïdes

Un alcaloïde est un composé organique d’origine naturelle (le plus souvent végétal),
azoté, plus en moins basique, de distribution restreinte et doué, à faible dose, de
propriétés pharmacologiques marquées (Bruneton, 1993).

La structure la plus fascinante qui a été détecté chez la lavande peut être considérée
comme un alcaloïde. Cette substance est le 2 -N phenylaminonaphthalène, dont la
structure a été confirmé par synthèse (Papanov et al., 1985). Il semble qu’elle est la s eule
substance alcaloïde identifiée à ce jour chez le genre lavandula. Cependant, des bases
organiques simples telles que la stachydrine et betonicine ont été également décrites
comme constituants occasionnels chez la famille des lamiacées, au quelle appar tient la
lavande (Hegnauer, 1966).

2.3. Les terpénoïdes

Les terpènes sont des hydrocarbones naturels, de structure soit cyclique soit à chaîne
ouverte : leur formule brute est (C5Hx) n dont le x est variable en fonction du degré
d’insaturation de la molécu le, et n peut prendre des valeurs (1-8), sauf dans les
polyterpènes qui peuvent atteindre plus de 100 (le caoutchouc). La molécule de base est
l’isoprène de formule C5H8 (figure.8).

Figure.8 : Structure de la molécule d’isoprène (Malecky, 2006).

17
Le terme terpénoïde désigne un ensemble de substances présentant le squelette des
terpènes avec une ou plusieurs fonctions chimiques (alcool, aldéhyde, cétone, acide,
lactone, etc.)
Dans le règne végétal, les ter pénoïdes sont classés dans la catégorie des méta bolites
secondaires (avec les flavonoïdes et les alcaloïdes). Leur classification est basée sur le
nombre de répétitions de l’unité de base isoprène : hémiterpènes (C5), monoterpènes
(C10), sesquiterpènes (C15), diterpènes (C20), sesterpènes (C25), triterp ènes (C30),
tetraterpènes (C40) et polyterpènes (tableau.5 ).

Tableau.5 : Classification des terpènes (Malecky, 2006).

Les résultats de plusieurs études concernant l’identification de la composition des HE du


genre Lavandula ont permis d’identifier que trois groupes de terpénoides, les
monoterpènes, sesquiterpènes et les triterpènes.

2.3.1. Les monoterpènes

Plus de 900 monoterpènes connus se trouvent principalement dans 3 catégories


structurelles : les monoterpènes linéaires (acycliques ), monocycliques, et bicycliques. Ils
résultent d’une fusion typique tête-à-queue des unités d’isoprène (Malecky, 2006).
Plusieurs composés monoterpéniques ont été identifiés chez la lavande (tableau.6). La
structure de quelques uns de ces composés est montrée dans la figure.9.

La teneur en monoterpènes dans le genre Lavandula varie d’une espèce à une autre. Par
exemple, les constituants majeurs de l’huile de L. angustifolia sont l’acétate de linalyl,
linalol, cis-ocimene, et lavandulyl acetate, et celle de L. latifolia sont le linalol, 1,8-
cineole, camphor, α et β-pinene, et borneol (tableau.7).

L’huile de L. angustifolia est la plus variable dans la composition qualitative ; par


exemple, une quantité significative de citronellol a été signalée dans l’huile de lavande
d’origine indienne, borneol dans les huiles russes, 1,8-terpineol a partir des huiles
italienne, et camphor des huiles chinoises et françaises (tableau.7 ). Il existe également
une variation dans la concentration des composés majeurs, l’acétate de linalyl et les
ocimènes. Ainsi, si l’acétate de linalyl est relativement élevé, les ocimènes seront en
faible quantité, et vice versa (Lis-balchin, 2002).

18
Tableau.6 : les principaux monotèpenes identifiés dans le genre Lavandula (Lis-balchin,
2002).

Figure.9 : Quelques molécules monoterpèniques acycliques et monocycliques identifiés


chez la lavande (Malecky, 2006).

Naef et Morris ont suggéré dans leur évaluation de l’huile de lavandin que les composés
mineurs, fenchone, iso-fenchone et 5,5,6-trimethyl-bicycloheptan-2-one contribuent à
l’odeur caractéristiques de cette huile (Neaf and Morris, 1992). L’HE de L. latifolia se
distingue des autres huiles par une proportion élevée en α et β-pinenes, camphene,
limonene, 1,8-cineole et camphor (tableau.7).

L’HE d’autre sous espèces de L. stoechas, spp. luisieri d’origine portugaise se distingue
chimiquement d’une production unique de l,8-cineole et quelques esters non identifiés
comme principaux constituants. De manière similaire, L. multifida est unique dans la
production d’une large quantité de carvacrol et bisabolene, tandis que L. dentata se
distingue par une proportion élevée de 1,8-cineole et α-pinene dans son huile essentielle
(Lis-balchin, 2002).

19
Le 1,8-cineole et le camphor sont les principaux constituants de l’HE de L. viridis. Le
Linalol contribue énormément dans la diffusion de l’odeur caractéristique des HE du
genre Lavandula, mais il n’est pas le constituant majeur des taxons appartenant aux
autres sections que celle de Lavandula (Lis-balchin, 2002).

Tableau.7 : les principaux constituants monoterpéniques identifiés chez trois espèces de


lavande : L. angustifolia (L.A), le lavandin (Lav) et L. latifolia (L.L). Les indices a, b et c
indiquent l’origine des échantillons d’HE analysés : (a) origine bulgare, (b) d’origine
chinoise et (c) d’origine russe (Boelens, 1995).

2.3.2. Sesquiterpènes

Il s’agit de la classe la plus diversifiée des terpènes puisqu’e lle contient plus de 3000
molécules identifiées. Les sesquiterpènes se divisent en plusieurs catégories structurelles,
acycliques, monocycliques, bicycliques, tricycliques et polycycliques (Malecky, 2006).
Parmi les sesquiterpènes identifié chez le genre Lavandula : la caryophyllene, α-
phtosantanol, α-santalal et α-norsantalenone (Lis-Balchin, 2002).

2.3.3. Les Triterpènes

Il existe plus de 1700 triterpènes dans la nature, dont la majorité est sous forme
tétracyclique ou pentacyclique, la forme acyclique étant très rare. Parmi les triterpènes
acycliques, le squalène est le précurseur des autres triterpènes, et aussi des stéroïdes
végétaux. La plupart de triterpènes sont des alcools, sous forme libre ou glycoside (les
saponines) ou ester (Malecky, 2006).

L’acide Ursolique (A, figure.10) est présent à 0.7 % du poids total sec des feuilles de L.
angustifolia, et à 1.0–1.9 % du poids total sec des feuilles de L. latifolia, avec 0.5% de
l’acide oleanolique (B, figure.10) identifié dans un seul échantillon (Lis-Balchin, 2002).

20
Figure.10 : structure des triterpénoides identifiés chez le genre Lavandula (Lis-
Balchin, 2002).

Ces acides (figure.10) ont été identifié dans un échantillon de L. angustifolia d’origine
bulgare (Papanov et al., 1984), avec l’acide 3-epiursolique (isomère de l’acide ursolique).

Dans la L. pedunculata, un des membres de la section Stoechas, les triterpènes alcools, α


et β-amyrine, uvaol, et les triterpènes, les acides ursolique et micromerique ont pu être
caractérisés (Lis-Balchin, 2002).

3. Usages thérapeutiques et traditionnelles


Depuis fort longtemps, la lavande était largement utilisée comme une plante
d’ornementation et d’entretien de la ménagère, car elle était plus réputée pour son parfum
agréable que pour ses vertus thérapeutiques (Boullard, 2001). Ces épis floraux séchés
étaient utilisés pour la production de teintures, toutefois, ce sont leurs HEs extraites qui
sont les plus couramment utilisées (Chu and Kemper, 2001).

Ce n’est que ces dix dernières années que lavande et ses différentes espèces ont acquis
une forte réputation en aromathérapie par l’investigation de plusieurs études, notamment
la découverte de leurs actions sédative (Cavanagh and Wilkinson, 2002) , carminative,
antidépréssente, anti-conflit (Umezu, 2006), et leurs effets sur l’altération de l’activité
motrice (Linck et al., 2009).

Sa parfaite innocuité et son excellente tolérance en font une huile très appréciée en cas
de (Lis-Balchin, 2002):

- Ulcères variqueux, plaies, brûlures, contusion, escarres de décubitus, gangrène


- Allergies cutanées, eczéma, prurit, et toutes les irritations cutanées
- Dermatose inflammatoires et mycoses cutanées
- Hypertension et de palpitations

21
- phlébites et artérites
- Spasmophilie, tétanie avec ses manifestations digestives (blocage du plexus solaire),
cardiovasculaires (tachycardie, palpitations, spasmes vasculaires), respiratoires (asthme,
oppression thoracique, blocage du diaphragme) et génitales (dysménorrhées).

En cours de plusieurs tests cliniques, l’HE de lavande a révélé chez de nombreux


individus des changements émotionnel et comportemental . Ces résultats sont dus à une
modulation du système nerveux central , particulièrement le système nerveux olfactif, et
dépendent particulièrement sur la dose et de la durée d’exposition. Par exemple, le
traitement par l’HE ou par le linalool, constituent major pharmacologiquement actif des
lavandes, produit un effet anxiol ytique chez la souris (Umezu et al., 2006), rats (Shaw et
al., 2007), et l’homme (Lehrner et al., 2005).

Les mécanismes de ces effets et les conséquences neurobiologiques de la lavande sont


largement basés sur les neurotransmetteurs du système nerveux cen tral associés aux
altérations du comportement (la dopamine, noradrénaline, acide γ aminobutyrique
GABA, glutamate, et le facteur de libération de la corticotropine CRF).

Il a été rapporté que le linalool aurait un effet sur le système glutaminergique


(Elisabetsky et al., 1995 ; Silva Brum et al., 2001), et pourrait potentialiser les actions des
récepteurs GABA-A chez Xenopus oocytes (Aoshima and Hamamoto, 1999). De plus,
quelques études ont suggéré qu’il améliore la libération de la dopamine dans le str iatum
du rat (Okuyama et al., 2004), alors qu’il altère son taux plasmatique chez la femelle du
rat (Yamada et al., 2005). Ces observations suggèrent que l’HE de lavande exerce ces
effets physiologiques en perturbant la neurotransmission dopaminergique.

Dans d’autres études cliniques, 122 patients en soin intensif ont reçus des massages avec
l’huile de lavandula angustifolia, et ont montré une amélioration significative de leur
niveau d’anxiété comparé à d’autres patients sans aromathérapie (Dunn et al, 1995).
Corner et al. ont utilisée une mixture de lavande, bois de rose, citron, rose, et la valériane
chez 52 patients atteint de différents types de cancer. Les résultats obtenus montrent une
nette amélioration de leurs états de santé et vie quotidienne (Corner et al, 1995). De plus,
le lavandin a démontré des propriétés anticarcinogènes, principalement du au constituent
perillyl alcool (Bellanger, 1998).
L’HE de lavande a également montré par des tests cliniques une nette amélioration du
cycle de sommeil (Graham et al., 2003) et une activité anesthésique locale (Ghelardini et
al., 1999). De plus, un effet spasmolytique sur les muscles lisses a été démontré in vitro
(Lis-Balchin and Hart, 1997). Ces activités sont principalement dues à l’action de linalool
et son ester linalyl acétate (Lis-Balchin and Hart, 1999).

Plusieurs études scientifiques ont montré que le linalool possède un effet anticonvulsif
(Yamada et al., 1994), et un effet inhibiteur sur l’activité motrice spontanée même après
un prétraitement contenant de la caféine ou des amphétamines: à des doses élevées, le
linalool perturberait la co ordination motrice et prolongerait l’effet narcotique de
l’hexobarbital, l’éthyle alcool et chloral hydrate. Cependant, à certaines doses toxiques, le
linalool a montré des effets narcotiques .

22
Le terpinen-4-ol, un des constituants mineurs de l’HE de lavande a montré des effets plus
efficaces que ceux de linalool (Lis-Balchin, 2002).
En 2004, Ballabeni et ses collaborateurs ont révélé une activité antiplaquettaire de la
lavande associée à un effet protecteur contre la thromboembolie pulmonaire grave
(Ballabeni et al., 2004).

En revanche, une étude sur l’activité salidiurétique de l’infusion de fleurs de lavande chez
des rats wistar a montré une accélération et une augmentation de l’élimination de la
surcharge hydrique, accompagnée d’une hypo-osmolarité urinaire, et une élévation
modérée de la natriurèse. L’ensemble de ces résultats démontre que les fleurs de lavande
sont dotées d’un pouvoir diurétique ( Elhajili, 2001).

- Autres utilisations

Actuellement (Boullard, 2001), les extraits de lavande sont utilisés dans la production de
savons, des parfums ou sous forme d’alcoolats pour friction et lotions destinées aux soins
de beauté. Les lavandes sont également utilisées en pot-pourri pour repousser les insectes ,
rats, et parfumer le linge, ou pour la production d’aromes alimentaires, détergents et
agent désinfectants… etc.

4. Les activités biologiques du genre Lavandula


Quelque soit leur degré de purification, la plupart des composés phénolique ou
terpéniques présents dans la lavande possèdent des propriétés anti-oxydantes, anti-
inflammatoires, et antibactériennes particulières, responsables pour une grande part, de
l’utilisation de la lavande dans les industries alimentaires, cosmétiques, et
pharmacologiques.

4.1. L’activité anti-oxydante


Il existe une corrélation entre la teneur des composés phénoliques et les terpénoides
totaux avec l’activité anti-oxydante de la lavande.

Un effet protecteur de la partie aérien ne florale de la lavande contre la peroxydation


lipidique enzyme dépendante a été décrit par Hohmann et ses collaborateurs. Les huiles
volatiles de la plante exercen t des effets bénéfiques chez l’homme en maintenant le
niveau des acides gras polyinsaturés , et en les protégeant contre une éventuelle oxydation
(Deans et al., 1995). Ces HE montrèrent un effet antihydrolytique élevé par rapport aux
agents de conservation commercialisés, tel que le BHT (hydroxytoluène butyle), dans le
beurre, et réduisent ainsi de manière efficace son oxydation (Singh et al., 1998).

Le linalool, en contraire, a montré uniquement des effets inhibiteurs faibles, même à des
concentrations élevées sur la peroxydation lipidique des acides gras polyinsaturés
(Reddy et al., 1992).

23
Des concentrations naturelles de certaines HE ont été testées sur 150 patients atteints
d’une bronchite chronique, pour leurs effets sur le métabolisme lipidique et le système de
défense antioxydants contre la peroxydation lipidique. L’huile de lavande a montré
qu’elle faciliterait la normalisation du taux des lipides totaux et du cholestérol total
(Siurin, 1997).
L’inhalation des huiles volatiles de lavande n’a aucun effet sur la quantité du cholestérol
dans le sang, mais elle permet sa réduction dans l’a orte, ce qui prévient la formation des
plaques d’athérosclérose, et de produire un effet angioprotecteur (Nikolaevskii et al.,
1990).

Les propriétés antioxydant es des deux extraits d’Eugenia carophyllata (clou de girofle)
et de Lavandula stoechas L. ont été évalué en utilisant différents tests antioxydants ; le
potentiel réducteur, effet sur les radicaux libres, et les activités de chélation des métaux.
Les deux extraits ont manifesté une activité antioxydante élevée. A des concentrations de
20, 40, et 60 μg/ml, les extraits aqueux du giroflier et de lavande ont montré 93.3%,
95.5%, 97.9%, 86.9%, 92.3%, et 94.8% d’inhibition respectivement, sur la peroxydation
lipidique de l’émulsion de l’acide linoléique. A ces même concentrations, les extraits
éthanoïques du giroflier et de lavande ont manifesté respectivement, 94.9%, 95.5%,
98.2%, 92.5%, 93.8%, et 96.5%. De même qu’à 60 μg/ml des antioxydants standard tel
que l’hydroxyanisole butyle (BHA), et l’hydroxytoluène butyle (BHT), et α-tocophérol,
une inhibition de 96.5%, 99.2%, et 61.1% respectivement a été identifié sur la
peroxydation d’une émulsion de l’acide linoléique (Ìlhami et al., 2004).

Les extraits des deux plantes possèdent effectivement un potentiel réducteur, un effet
scavenging sur les radicaux libres (sur l’anion superoxyde), et des activités de chélation
des métaux à toutes les concentrations testées (20, 40, et 60 μg/ml). Ces différentes
activités antioxydantes reviennent principalement à l’acide gallique présent chez les deux
plantes (Ìlhami et al., 2004).

L’acide rosmarinique, un diapside composé de de ux molécules d’acide caféique


(figure.5), a été trouvé chez plusieurs espèces de lavande. Sa biochimie et ses
nombreuses actions pharmacologiques ont été considérablement analysée s par Petersen et
Simmonds. Les propriétés antioxydantes de cet acide ont été également établies (Petersen
and Simmonds, 2003). Différentes plantes et plusieurs techniques ont été utilisé es pour la
production de ce composé in vitro (Shetty, 1997). L’acide rosmarinique s’accumule en
grosse quantités dans les cultures cellulaires que dans des plantes intactes . Les extraits de
l’acide rosmarinique accumulé dans les cellules de lavande ont des propriétés élevées de
scavenging des radicaux libres (Kovacheva et al., 2006).

4.2. L’activité anti-inflammatoire


Une étude expérimentale sur l’activité anti - inflammatoire de linalool et son acétate a
montré qu’ils induisent une réduction de l’œdème après une administration systémique.
De plus, l’énantiomère pure à une concentration de 25 mg/kg provoque un effet plus
prolongé, alors que la forme racémate induit une réduction significative de l’œdème ,
uniquement après une heure de l’administration de la carrageenine.

24
A des doses élevées, aucune différence n’a été observé entre l’énantiomère (–) et le
racémate ; une élévation plus poussée de la dose des deux formes ne provoque aucune
augmentation de l’effet. Les effets des doses équimolaires de l’acétate de linalyl sur
l’œdème local sont moins pertinents, et plus prolongés que ceux de son alcool
correspondant (Peana et al., 2002).

Ces résultats suggèrent un fonctionnement pro -médicamenteux typique de l’acéta te de


linalyl. Cette étude indique que linalool et sont acétate correspondant jouent un rôle
majeur dans l’activité anti -inflammatoire (Peana et al., 2002)

L’activité anti-inflammatoire des extraits aqueux et éthanoliques de la partie aérienne de


Lavandula multifida L. utilisée dans la médecine traditionn elle marocaine, a été étudié sur
l’inhibition de l’œdème de l’oreille des souris induite par l’huile de croton . Cet essai
biologique a révélé une activité anti -inflammatoire de l’extrait éthanolique, contr airement
à l’extrait aqueux qui est mois actif. Le fractionnement de l’extrait éthanolique a permis
d’identifier quatre acides triterpéniques des séries olé anane, quatre pimarane et un
diterpène iso-pimarane, ainsi qu’un monoterpène phénolique, le carvacrol et sa forme
glucoside. Quelques uns de ces composés ont révélé une activité anti-inflammatoire
comparable à celle de l’indométacine (Sosaa et al., 2005).

Les triterpènes isolés de L. multifida, tel que l’acide oleanolique, ursolique et


maslinique ont été déjà analysés pour leur activité topique anti -inflammatoire (Manez et
al., 1997; Baricevic et al., 2001). L’acide ursolique et oléanolique ont été rapporté pour
leur propriétés anti-inflammatoires systémiques (Kapil and Sharma 1995; Recio et al.,
1995). In vivo, l’activité antiphlogistique des ces composés est issue de différentes
actions (Kapil and Sharma, 1995 ; Ringbom et al., 1998 ; Ryu et al., 2000), tel que :

- L’inhibition de la libération de l’histamine,


- Effet sur le métabolisme de l’acide arac hidonique
- Effet sur l’élastase appartenant au système du complément
- Production de l’acide nitrique

En contraire, l’activité anti-inflammatoire des diterpènes n’a pas encore été étudiée. Mais,
quelques structures apparentées aux dérivées de pimarane et isopimarane ont été
reconnues pour leurs effets antiphlogistiques, et leurs actions inhibitrices sur les
leucocytes, la cyclooxygenase- 2, la production des cytokines inflammatoires et/ou de
l’oxyde nitrique (Masuda et al., 1992; Suh et al., 2001; Awale et al., 2003 ; Barrero et al.,
2003; Cai et al., 2003).
Concernant les monoterpè nes, le carvacrol a été signalé comme inhibiteur de la
cyclooxygenase (Wagner et al., 1986), et antioxydant en agissant sur les radicaux libres
(Halliwell et al., 1995 ; Dapkevicius et al., 2002), un effet qui réduit le stress oxydatif
inflammatoire.

25
Dans la médecine traditionnelle Iranienne, les extraits de Lavandula angustifolia Mill.
ont été utilisés comme remèdes pour le traitement de plusieurs maladies inflammatoires.
Les extraits aqueux/éthanolique, la fraction polyphénolique et l’HE des feuilles de la
lavande ont été testé par deux méthodes : le test de la douleur induite via le formalin et
l’acide acétique chez la sourie, et le test de l’ œdème induit par la carrageenane chez le rat
(Hajhashemi et al., 2003). A une concentration de 400–1600mg/kg, l’extrait inhibe
uniquement la seconde phase du test formalin. La fraction polyphénolique (800 et 1600
mg/kg) et l’HE (100 et 200mg/kg) supprime les deux phases (Adamsa et al., 2009).
Dans le test de la douleur induite par l’acide acétique, la fraction polyphénolique (400 et
800mg/kg) et l’HE (100 et 200mg/kg) réduisent le nombre de contractions abdominales .
A une dose de 200mg/kg, l’HE inhibe également l’œdème de la patte induit par la
carrageenane (Adamsa et al., 2009).

L’HE de lavande a été également testé sur les réactions allergiques immédiates par
l’intermédiaire des mastocytes chez des animaux expérimentaux. L’HE inhibe de manière
dose dépendante le gonflement de l’oreille i nduit par une injection intradermique. Le
même effet a été observé sur l’anaphylaxie cutanée passive aussi bien que par l’étude de
la libération de l’histamine des mastocytes péritonéales. De plus, l’HE de lavande exerce
un effet inhibiteur significatif su r la sécrétion de l’anti-dinitrophenyl-IgE-induced tumour
necrosis factor par ces cellules. Ces résultats ont montré l’adaptabilité et l’utilité de l’HE
de lavande dans les préparations des soins pour tout type de peau (Kim et al., 1999).

3.3. L’activité antimicrobienne


Il existe peu d’études scientifiques sur les propriétés antimicrobiennes de la lavande, due
essentiellement à ces activités modestes contre les bactérie s et champignons. Ceci est en
contraste avec le statu antimicrobien, considérablement attribué par les aromathérapeutes.
Dans l’une des larges études dans ce champ, Deans et Ritchie ont analysé cinquante
huiles volatiles à quatre concentrations contre une série de 25 genres de bactéries (Deans
and Richie, 1987). Dans le cas de la lavande, ils o nt trouvé qu’elle est largem ent efficace
contre différentes souches de bactéries, particulièrement contre l’indicateur fécal
Enterococcus faecalis. A l’opposé, il en résulte avec Klebsiella pneumoniae, une
amélioration de la croissance. Les résultats de cette étude sont montrés dans le tableau.7.

Le genre Bacillus a été également démontré comme étant sensible à l’huile volatile de
lavande dans de nombreuses études (Deans and Ritchie, 1987; Jeanfils et al., 1991; Lis-
Balchin et al., 1998). Notamment, l’étude du groupe Jean’fils, qui a révélé que les
propriétés antibactériennes de la lavande dépassent celles de l’ Allium cepia. En effet,
l’HE de lavande a révélé une action sur le Bacillus stearothermophilus, un important
organisme impliqué dans la détérioration des aliments, et capable de résister aux
températures élevées. Cependant, une stabilité à long terme sur une période de plus de 25
jours a montré que ces extraits , obtenus par distillation à vapeur et par l’extraction
éthanolique, avaient en général une f aible activité, comparée aux extraits d’oignons. Ces
travaux indiquent, que les extraits de lavande possèdent un large spectre bactéricide
contrairement aux extraits d’oignons. De plus, les deux extraits de lavande ont une
activité prononcée contre les mem bres du genre Salmonella.

26
Tableau.7 : Activité antibactérienne de quelques constituants de lavande contre vingt
sept souches de bactéries. Le diamètre de la zone d’inhibitio n est en millimètres (Dorman
and Dean, 2000).

L’impact des huiles volatiles de lavande sur la souche Listeria monocytogènes a été
démontré par Lis-Balchin et Deans. Ils ont tenté de corréler entre la composition de
l’huile et l’activité anti -Listeria. Il y’a une large variation dans l’activité anti-Listeria des
différentes lavandes (Lis-Balchin and Deans, 1997). L’activité la plus élevée qui a été
observée est celle de l’huile de lavande bulgare extraite par la méthode du CO2
supercritique: cet échantillon contient la concentration la plus élevée en acétate de linalyl
acetate (80%) avec 10% de l’acétate de lavandulyl et 2.3% de linalool.

27
3.3.1. Mode d’action des terpénoides sur les membranes

Les nombreuses enquêtes des effets des terpénoides sur l’isolation des membranes
bactériennes suggèrent que leur activité est en fonction des propriétés lipoïdiques des
constituants terpènes, le potentiel de leurs groupements fonctionnels, et leur solubilité
aqueuse (Lis-Balchin, 2002). Leur site d’action apparaît être sur la barrière des
phospholipides, causé par des mécanismes biochimiques catalysés par ces phospholipides
de la cellule. Ces processus incluent : l’inhibition du transport d’électrons, la
translocation des protéines, arrêt des étapes de phosphorylation et bien d’autre s réactions
enzymes dépendantes. Leurs activités sur l’ensemble des cel lules sont plus complexes
(Lis-Balchin, 2002).

3.3.2. L’activité anti- fongique

En plus des activités antibactériennes, la lavande possède également des propriétés anti -
fongiques. L’action de sept échantillons de lavande contre trois champignons
filamenteux est montrée dans le tableau.8. Une corrélation entre la composition chimique
et l’activité antimycotique n’a pas été encore éclairée. Dans le test avec les organismes,
Aspergillus niger, A. ochraceus et Fusarium culmorum, ceci réagissent différemment aux
huiles ; le phytopathogène F. culmorum est moins infecté, à l’exception des deux
Aspergilli. L’organisme A. niger a été plus inhibé dans sa croissance par rapport au
mycotoxigénique A. ochraceus (Lis-Balchin, 2002).

Tableau.8 : Corrélation entre la teneur (%) de linalool et l’acétate de linalyl dans l’huile
volatile de lavande et l’activité antimicrobienne (Lis -Balchin and Deans, 1997).

28
4. Toxicité des lavandes
L'essence de lavande en usage interne doit être employée avec prudence car, à fortes
doses, elle peut produire de la nervosité et même des convulsions (Bouillard, 2001).

Les HE de lavande à forte dose sont considérés comme des poisons narcotiques. Elles
peuvent causées de graves dermatoses (Bouillard, 2001).

La L. stoechas est la plus toxique que les autres espèces de lavande. Elle est contre -
indiquée pour les bébés, les enfants, et les femmes enceintes (Lis-Balchin, 2002).

29
Conclusion

Actuellement, la lavande possède un atout considérable grâce à la découverte progressive

de ces applications dans les soins de santé, ainsi que ses utilisations dans d'autres

domaines d'intérêt économique. Ses nombreux usages font qu'elle connait une demande

de plus en plus forte sur les marchés mondiaux.

Cependant, ces utilisations devraient être bas ées sur des connaissances fiables et

suffisantes apportées par la recherche scientifique bien menée. Il est donc indispensable de

connaître ces nombreux principes actifs afin d'en étudier l'efficacité, le mode d'action et

évidemment les effets secondaires .

Selon Hostettmann (1997), connaître une plante ayant des vertus médicinales suppose

pouvoir décrire sa morphologie et son anatomie, connaître son origine et son mode

d'action, apprécier l'incidence de ceux -ci sur sa qualité, analyser sa composition chimi que

et les facteurs qui peuvent la faire varier, connaître la structure et les propriétés des

principes actifs aussi bien que leur activité pharmacologique, savoir apprécier la qualité

par des éléments objectifs et mettre en œuvre des méthodes pour la cont rôler, et enfin

d'appréhender tous les problèmes liés à l'utilisation des plantes et des produits qui en sont

issus:

1. Indication

2. Contre -indication

3. Effets secondaires

4. Interactions médicamenteuses

30
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