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Poésie (Prévert)
Poésie (Prévert)
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allant en Limousin, Malherbe,
Œuvres, (édition posthume, 1630)
Histoire des arts : Pourquoi
chanter les poètes ?
- Léo Ferret chante
les poètes
(Baudelaire,
Rimbaud, Ronsard,
Verlaine, …)
- Lio chante Prévert
- Jean Ferrat chante
Aragon)(sur
Youtube)
Activité :
La poésie au XXIème siècle :
quand la poésie devient chanson
Les voyages en train, Grand
Corps Malade, 2008 (à écouter
sur Youtube)
La versification
- Une strophe : un ensemble de vers
- Les types de strophes :
Un monostiche : une strophe d’un vers
Un distique : une strophe de 2 vers
Un tercet : 3 vers
Un quatrain : 4 vers
Un quintil : 5 vers
Un sizain : 6 vers
Un septain : 7 vers
Un huitain : 8vers
Un neuvain : 9 vers
Un dizain : 10 vers
Un onzain : 11 vers
Un douzain : 12 vers
Un treizain : 13 vers
Un quatorzain : 14 vers
- Une rime : le ou les derniers sons communs à deux vers. Une rime peut être égale à
une syllabe mais n’est pas nécessairement égale à une syllabe.
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- Les types de rimes :
rimes pauvres rimes suffisantes rimes riches
- une diérèse : c’est un mot, par exemple, de deux syllabes mais on le lit en trois
syllabes. Ex : pitié = pi-ti-é (au lieu de pi-tié)
- une synérère : c’est un mot, par exemple, de 3 syllabes mais on le lit en 2 syllabes.
Ex : dia – mant (au lieu de di-a-mant)
- un rejet : c’est un mot qui se place au début d’un vers mais qui syntaxiquement
appartient au vers précédent.
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Ex : D’où sortaient de noirs bataillons
De larves, qui …………………………… (Baudelaire)
- un contre-rejet : on rejette en fin de vers un mot qui appartient syntaxiquement au vers
suivant.
Ex : …………………………………………………………. ;l’Espoir
Vaincu, pleure, et l’Angoisse …………………………… (Baudelaire)
- un enjambement : c’est un rejet plus long
ex : Une île paresseuse où la nature donne
Des arbres singuliers et des fruits savoureux (Baudelaire)
- un hémistiche : c’est la moitié d’un alexandrin.
- une césure : c’est la coupure entre deux hémistiches.
- un accent : c’est la syllabe sur laquelle « tombe » la voix.
- Un trimètre : c’est un alexandrin qui comprend 3 accents
- Un trétramètre : c’est un alexandrin qui comprend 4 accents : deux dans chaque
hémistiche
Possibilités : 3èmesyll – 6ème – 9ème – 12ème
2ème – 6ème – 8ème – 12ème
4ème – 6ème – 8ème – 12ème
- Sons et sens : à lire
Le poète joue d’abord avec les sons pour accompagner et soutenir le sens de son
propos. Quand on parle de sens en poésie, il s’agit plutôt de sentiments, d’impressions,
d’expérience à partager. Les sons aident souvent à créer ce climat particulier à chaque
poète, à évoquer l’implicite ou l’indicible, cette « sorcellerie évocatoire » appelée de
tous ses vœux par Baudelaire, « cette musique avant toute chose » réclamée par
Verlaine.
L’harmonie résulte donc du choix et de la combinaison des syllabes pour obtenir les
sonorités désirées. Aussi le choix des mots est-il le premier souci du poète.
Selon les traditions poétiques françaises, certains sons correspondent à des effets
précis :
Les voyelles :
Voyelles aiguës : [i] (ville, île), [e] (thé, jouer, courai), [ε] (amer, sèche,
aimais, teigne), [y] (sur, j’eus), [ø] (jeûne, cheveu, œufs), [ɶ] (œuf, veuf, œil),
effet aigu, clair, doux, léger.
Voyelles graves : [a] (vache, ma), [o] (pôle, saule, sot), [Ɔ] (col, botte, Paul),
[ɑ] (lâche, tas, pâte), [u] (tous, goût), effet grave.
Voyelles fermées : [i], [y], [u],[e],[ø], [o], effet sombre, grave, sourd. Les
voyelles fermées seront recherchées pour exprimer la mélancolie, l’angoisse, la
lenteur ou la majesté.
Voyelles ouvertes : [a], [œ], [ε], [ɑ], [Ɔ], éclatant.
Voyelles nasales : [ɑ̃] (champ, ange, emballer, ennui, vengeance), [œ̃]
(parfum, aucun, brun, à jeun), [ɛ]̃ (limbe, instinct, main, saint, dessein, lymphe,
syncope), [ɔ̃] (plomb, ongle, mon), effet voilé, muté, attenué, mou, lent.
L’impression laissée par une syllabe dépend de sa longueur et de sa sonorité. Les
syllabes brèves, surtout lorsqu’elles sont répétées, conviennent peur exprimer la
vivacité, la rapidité. Par contre, les syllabes longues seront recherchées pour
produire la nonchalance, la lenteur.
La répétition de sons produit un énoncé monotone.
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Les voyelles aiguës exprimeront tour à tour la joie, la douleur, l’aigreur, la
vivacité, selon qu’elles seront isolées, répétées, accompagnées de consonnes
instantanées ou continues, et employées dans des syllabes longues ou brèves. Une
voyelle aiguë entourée de voyelles claires et éclatantes conviendra pour lancer un
cri de joie.
Les voyelles aiguës répétées conviennent bien pour exprimer la douleur. Dans une
suite de syllabes brèves, les voyelles aiguës et ouvertes favorisent la vivacité.
Les voyelles orales (a-e-i-o-u-eu-ou) seront plus vives que les voyelles nasales (a :
an ; e : en ; eu : eun ; o : on).
Les consonnes : certaines sont sonores : b-v-d-z-g-j-, d’autres sont sourdes : p-f-t-s-c-ch. Elles sont
instantanées (prononcées brusquement) : b-p-d-t-g-c-, ou continues (son prolongé) : v-f-z-s-j-ch. Les
consonnes instantanées expriment la dureté.
Acrostiche : poème dont la première lettre de chaque vers, si on lit dans le sens
vertical, donne le sujet du poème, le nom de l'auteur ou de celui à qui le poème est
destiné.
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Calligramme : est un poème dont la représentation graphique reproduit un objet ou
une image, sujet du poème lui-même.
Blason : Il loue ou dénigre la femme aimée, le plus souvent en prenant une partie
de son corps.
Fable : la fable est un apologue : une histoire de laquelle on tire une morale.
Bouts-rimés : rimes choisies d'avance avec lesquelles on doit faire une poésie dites
«bout-rimé», sur un sujet imposé ou librement choisi ; ce divertissement fut très à
la mode dans les milieux précieux et mondains tout au long du XVIIe siècle.
Elégie : (en grec : « dire hélas ») poème lyrique, caractérisé par l'alternance des
hexamètres et des pentamètres, qui finit par se spécialiser dans l'expression des
sentiments mélancoliques provoqués par un deuil ou un amour malheureux.
Epigramme : en Grèce, tout poème assez court pour être gravé sur une pierre. Chez
les latins, petit poème satirique très bref, forme sous laquelle il est demeuré en
France.
Hymne : poème religieux en l'honneur des dieux ou des héros. Au XVIe siècle,
poème à rime plate, en alexandrins, épique ou didactique (jamais lyrique) sur des
sujets très divers. Ensuite, toute oeuvre qui chante un grand sentiment sur le mode
du lyrisme enthousiaste.
Madrigal : genre introduit en France au XVIe siècle, très cultivé jusqu'au XVIIIe
siècle. Compliment tendre et galant adressé, en quelques vers, à une dame, sans
aucune loi de rime ni de rythme.
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Ode : (grec : « chant ») tout poème destiné à être mis en musique. Forme et sens
très variés. Il existe des odes pindariques (le sujet est héroïque, sacré ou
philosophique – exemple : Ode pour la paix de La Fontaine) et des odes
anacréontiques (poème lyrique qui exprime d'une façon personnelle des sentiments
communs à la masse des hommes, en strophes symétriques, en mètres variés, avec
un système harmonieux de rythmes et de rimes).
Odelette : petites odes caractérisées par leurs thèmes érotiques et bachiques avec
prédominance de l'élément descriptif. Mètres et strophes courts.
Rondeau (signifie « danse en rond »): 1ère forme fixe à apparaître (13è S.) Petit
poème à forme fixe. Des strophes séparées par un refrain.
- un recueil,
- un florilège
- ou encore une anthologie.
-
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En 1925, il participe au mouvement surréaliste. Créé en 1924 par André
Breton, le surréalisme est un mouvement littéraire et artistique né en France à
la suite de la Première Guerre mondiale. Il est dans la continuité du
mouvement Dada (un mouvement antibourgeois, antinationaliste et
provocateur). Le but du surréalisme est de créer une écriture plus spontanée
dans laquelle on ne se plie pas aux règles formelles et esthétiques de l’époque,
ils veulent faire place à la création sans contrainte. Pour André Breton, leur
chef de file, le surréalisme est une recherche d'union entre le réel et
l'imaginaire.
Jacques Prévert fera partie de ce mouvement littéraire de 1925 à 1929. Mais ce
dernier est trop indépendant d'esprit pour faire partie d'un mouvement
littéraire bien fixe. De plus, il supporte mal les exigences d’André Breton.
Il choisit alors de faire dans la simplicité et de prendre des thèmes de la vie
quotidienne. Il s'intéresse à des thèmes qui étaient jusqu'ici considérés comme
antipoétique (par exemple, le thème du travail, l’école).
Même s’il a peu écrit pendant sa période avec les surréalistes, ces années
passées auprès d'eux, ont été pour lui une période de gestation. Et elles lui ont
enfin permis d'être "lui-même". Malgré sa rupture avec Breton et ses amis,
Prévert restera tout de même marqué par le surréalisme et il pense même que
rêve et folie peuvent conduire à une toute autre réalité. Il aime aussi mêler le
réel et le surréel : il introduit des éléments oniriques, fantastiques ou
merveilleux dans un monde des plus réalistes ou bien il suffit de quelques
métaphores pour que le lecteur tombe dans un monde surréel.
Prévert crée un style qui lui est propre où il mêle l’humour, la simplicité, le
merveilleux ou le fantastique. Il aime beaucoup jouer avec les mots, il se
détache de tout mouvement littéraire précis.
Le succès de l’œuvre
Les textes de Jacques Prévert ont d'abord été publiés isolément dans diverses
revues depuis les années trente avant d'être regroupés partiellement de façon
amateur par des étudiants de Reims à la fin de la guerre. En 1945, René Bertelé
réunit à son tour les textes de Jacques Prévert avec l'accord du poète pour la
maison d'édition qu'il vient de créer les Éditions du Point du jour et il publie le
recueil le 10 mai 1946 sous le titre Paroles.Le succès est immédiat : une
première réédition de 5000 exemplaires est lancée une semaine après, puis
d'autres pour atteindre le chiffre, spectaculaire pour un recueil de poèmes, de
25000 la première année.
Gallimard qui a racheté les éditions de René Bertelé en transformant Le Point
du jour en une collection que continue à diriger son créateur,
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réédite Paroles en 1949 et de nouveau en 1951 et 1956. En 1957, le recueil est
publié en Livre de poche avec la couverture de l'édition originale : la
photographie de Brassaï qui représente un mur gris couvert de graffiti sur
lequel on a peint en écriture manuscrite rouge le titre et le nom de l'auteur. En
1972 Paroles paraît dans la collection Folio, avec en couverture le portrait en
noir et blanc de Jacques Prévert photographié par Doisneau, le graphiste ayant
rajouté une touche rouge à la cigarette que fume dans une attitude populaire
le poète. La diffusion en collection de poche ne faiblit pas et avec environ 2,5
millions d'exemplaires Paroles représente la 4e meilleure vente dans ce
domaine après L'Étranger et La Peste de Camus et Knock de Jules Romains, ce
qui fait de Jacques Prévert de loin le poète le plus lu de la littérature française.
Le couronnement éditorial survient comme un pied-de-nez posthume du poète
iconoclaste en 1992, avec la publication de ses œuvres dans la prestigieuse
collection de la Pléiade.
La composition de l’œuvre
Paroles comporte 95 textes non ponctués de forme et de longueur très
variées :
- Les textes les plus longs sont placés principalement au début du recueil.
Le plus long, La crosse en l'air (35 pages) est au milieu de l'œuvre et on
retrouve un texte assez long, rajouté plus tard, en fermeture du recueil
(Lanterne magique de Picasso – 7 pages).
Les autres textes vont d'une seule ligne (Les paris stupides) à quelques
pages en passant par des poèmes très courts (Alicante, 5 vers – Le grand
homme, 4 vers – L'amiral, 5 vers avec 15 mots au total), des textes d'une
petite page (Le cancre, 17 vers - Le miroir brisé, 16 vers - La fête
continue, 18 vers) ou des textes de deux pages ( Page d'écriture -
Barbara - Complainte de Vincent ...).
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du recueil, mises en musique. (Allez sur Youtube écouter des
Poèmes de Prévert mis en chanson.)
Procédés stylistiques
Les aspects dominants de l'art de Jacques Prévert que souligne d'ailleurs le
titre Paroles sont la spontanéité et l'oralité nourries des influences surréalistes
faites d'expressivité nouvelle et de provocation.
Thèmes
Les thèmes du recueil sont nombreux : ils se croisent souvent et sont mis en
valeur par les procédés poétiques efficaces.
Finalement, c’est une poésie moins facile qu’il n’y paraît. Ces poèmes
apparemment simples et sans prétention, ont réussi à réunir un large
lectorat. Les thèmes contestataires et l’évocation d’un monde libéré de
toutes contraintes sociales assuraient à Prévert l’adhésion d’une jeunesse
d’après-guerre. Mais à y regarder de plus près, il faut une grande finesse
et même quelque culture pour en apprécier tous les effets.
Prévert savait aussi s’abandonner aux jeux lyriques pour chanter la vie,
l’amour, la liberté…
La poésie de Prévert n’est donc pas toute de contestation et n’est pas
toujours blasphématoire. Si elle a eu tant de succès, c’est à cause de son
humour, de sa mise en question du monde, et surtout parce qu’elle éveille
des sentiments simples.
Bilan
Si les textes de Paroles continuent à intéresser les jeunes générations, c'est
qu'ils restent, pour la plupart, actuels et universels. En témoigne le succès de
l'édition en deux volumes de ses Œuvres complètes dans la prestigieuse
Bibliothèque de la Pléiade de Gallimard en 1992 et 1996, constamment
réimprimés. Les responsables de cette édition, ont bien montré que les textes
de Prévert, sous leur apparente simplicité, relèvent d'un intense travail de
construction et de précision, sont d'une grande richesse de sens, abondent en
références culturelles. Le plaisir du texte qu'ils procurent peut donc toucher les
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moins érudits comme les plus exigeants. Les thèmes qu'ils véhiculent -
l'enfance, l'amour, la solidarité, la révolte - continuent à retenir l'attention et à
nourrir les mémoires. Il a su parler pour « ceux qui en ont trop à dire pour
pouvoir le dire », tout en réinventant le langage. Jacques Prévert parle à
l'intelligence tout en touchant les cœurs.
Prolongements
La diffusion des poèmes de Paroles s'est faite aussi largement par la chanson
grâce à la musique de Joseph Kosma et à des interprètes comme Agnès
Capri, Marianne Oswald, Juliette Gréco, les Frères Jacques, Germaine
Montero, Mouloudji ou encore Yves Montand (parfois en association avec le
cinéma comme pour «Les Feuilles mortes», chanson du film de Marcel
Carné en 1946Les Portes de la nuit, rendue célèbre justement par Yves
Montand). Plus récemment, le groupe québécois les Cowboys Fringants ont
repris Le Temps perdu.
Prévert : une poésie en vers libres ou libérés
Un vers libre est un vers qui n'obéit pas à une structure régulière :
ni mètre, ni rimes, ni strophes. De son côté, le vers traditionnel observe
un nombre fixe de syllabes par vers et de vers par strophe.
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cette manière pourrait sembler la plus naturelle, et par conséquent la
meilleure ». C’est aussi le vers de Molière dans l’Amphitryon.
Dernière remarque : le vers libre dans son essor n’a pas pris le monopole de
l’écriture poétique. Au XXe siècle, les poètes sont encore très friands des
vers à rythmes réguliers, de type alexandrins, et des sonnets et
des quatrains.
Présentation du poème : « La grasse matinée » nous fait état d’un homme face
à une faim tenace qui lui rappelle sa propre matérialité.
Lecture et explication
Annonce du plan :
1. Le parti des pauvres
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2. Une simplicité stylistique, une poésie en vers libérés au service d’une
dénonciation intemporelle de la misère
- L’histoire commence mal (« Il est terrible / elle est terrible » répété trois fois)
et se termine mal (l’homme qui a faim est devenu un assassin)
- Poème engagé par son sujet et sa structure : il rend compte du quotidien
tragique d’un pauvre homme mené au crime par la faim à mesure que le
poème avance.
- On suit le personnage (Prévert utilise le procédé de la focalisation
omnisciente ou zéro : il nous le présente à partir de ce qu’il fait et de ce qu’il
pense) : SDF sans argent, humilié, qui perd sa dignité et jusqu’à son identité.
Les reprises nominales et pronominales traduisent cette perte d’identité et
l’avènement implacable du meurtrier présenté comme une conséquence
logique : l’homme qui a faim> il>le vagabond>l’assassin car la faim devient son
unique tourment. Le poète rend sensible le malaise et l’engrenage qui mène au
crime. Raccourci du café crème au café crime par paronomase (Une paronomase
consiste à rapprocher des mots comportant des sonorités semblables mais qui ont des sens
différents)
- « l’homme qui a faim » devient un assassin pourtant c’est pour lui que nous
avons de la compassion.
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faim. Vertige verbal « trois jours sans manger ». obsession maniaque pour le
compte de l’argent
Travail de la mastication (allit en m) au grincement de dents (allitération en s)
-La satire sociale : qui est responsable ? humourgrinçant.
* Critique de la société de consommation (cf. l’énumération « ces pâtés ces
bouteilles ces conserves »)>< dénuement (emploi de la négation « sans
manger : jeu sur les contrastes.
=> Prévert reprend le dernier mot d’un vers pour le reprendre au début
du vers suivant (« boîtes – vitres – flics »)
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Conclusion
I. Introduction
- Présentation de l’œuvre :Le recueil Paroles met en scène des thèmes
simples et universels tels que l’amour, la mort et la difficulté du quotidien.
- Présentation de l’auteur : J. Prévert est un poète et scénariste du
20ème siècle qui a écrit notamment Paroles et Histoires. Poète du
quotidien, Prévert chante la ville des pauvres, des chômeurs, de ceux « qui
n’ont jamais vu la mer » dans son recueil Paroles (1949). C’est
précisément par amour de la transparence qu’il a délaissé le surréalisme
au profit d’une poésie plus fluide, simple et transparente au lexique simple
et souvent déponctuée.
- Présentation du poème : L’auteur nous présente ici une scène de la vie
quotidienne : un petit déjeuner.
II. Lecture et explication
A. Une scène de la vie quotidienne
- Pas de cadre spatial : à la maison ou dans un café
- Le cadre temporel : c’est le matin (« cf. le titre), une scène qui se situe
dans le passé (emploi du passé composé)
- Une scène du quotidien : un petit déjeuner
- Une scène vue et racontée par le « je » (probablement une femme)
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- Une énumération minutieuse des actions effectuées par l’homme. Cette
énumération est présentée par l’emploi anaphorique du « il ». L’auteur
utilise le procédé de la focalisation externe (on ne connaît les personnages
qu’à partir de ce qu’ils font)
- Une succession d’actions exprimée par la juxtaposition comme cela se
passe généralement tous les matins.
B. Une scène tragique
- Ce qui frappe, c’est que le morceau est essentiellement bâti sur des
phrases courtes, en juxtaposition (asyndète : les actions sont généralement
juxtaposées sans mots de coordination => cette asyndète met l’accent sur
sur le regard que porte le « je » sur la personne qui est en face et qui
l’ignore complètement – aucune communication : ni par la parole, ni par
le regard), commençant inlassablement par « il » et détaillant avec minutie
des actions banales et quotidiennes. Ces actions, nous sentons qu’elles ont
sur celui qui parle un effet cruel qui se prolonge dans le présent. C’est le
passé composé qui le prouve (le passé composé exprime un fait passé dont
les effets se font encore ressentir sur le présent de celui qui parle et ce,
contrairement au passé simple).
- Le tragique est aussi traduit dans l’attitude désinvolte de l’homme (qui
« fait des ronds avec la fumée ») qui « ignore » la présence de l’autre.
- Ces actions n’auraient rien d’insolite si elles n’étaient précisées par le c.c.
de manière : « sans me parler » « sans me regarder » « sans une parole ».
C’est la négation absolue qui rend la situation tragique : aucune
communication, ni verbale, ni visuelle (car la communication passe et par
la parole et par le regard).
- L’absence quasi-totale du sujet « je » qui n’apparaît que dans les derniers
vers. Le "je" apparaît bien plutôt mais sous la forme de compléments
d’objet (« sans me parler » / « sans me regarder ») comme si le « je »
n’avait pas d’existence propre (le narrateur n’est présenté que comme un
objet). Ensuite, le « je » n’est même plus objet : il disparaît(« sans une
parole »).
Le « je » sujet apparaît dans les trois derniers vers mais l’homme a
disparu.
- L’emploi de la 3ème personne participe aussi au tragique de la situation
car le « il » dit que la communication n’a pas été rétablie : le drame
continue. La scène aurait été totalement différente si l’auteur avait dit
« Tu as mis le café / Dans la tasse ». La 2ème personne aurait rétabli un
contact.
- La juxtaposition permet de mettre en évidence plus cruellement les
actions en leur donnant plus de poids, plus de lenteur, plus de gravité. Des
gros plans comme au cinéma.
- Les nombreux c.c. montrent que l’observatrice revit la scène avec la
même acuité qu’elle avait mise à observer. Toutefois, au dernier vers « Et
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j’ai pleuré », aucun c.c. ne vient s’ajouter. La sobriété de l’action est bien
plus dramatique que si l’auteur avait dit « J’ai versé un torrent de
larmes ».
III. Conclusion
L’art de Prévert est à la fois oral et visuel. Tout en parlant comme tout le
monde, nous assistons à une tragédie. Nous avons regardé de brèves et
prenantes séquences d’un film tragique ne relatant pourtant qu’une simple
scène de la vie quotidienne.
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Texte 3 : Promenade de Picasso
- Jeu de paume :
Au début, le jeu de paume est joué sans raquette.
Le serment du Jeu de paume est un engagement d’union pris
le 20 juin 1789 à la salle du Jeu de paume, à Versailles, par les
578 députés du Tiers-Etat lors des États généraux de 1789. En réalité,
seuls 300 sont présents. Face aux pressions du roi de France Louis XVI,
ils firent serment de ne pas se séparer avant l’élaboration
d’une Constitutiondont sera issue l'abolition de la féodalité (4 août 1789),
la déclaration des droits de l'homme et du citoyen (26 août 1789), et les
grands principes de la Constitution (fin 1791).
Dans le poème, ce serment perd toute solennité car il est pris dans une
paronomase (figure de style qui consiste à rapprocher des mots
comportant des sonorités semblables mais qui ont des sens différents), une
contrepètrie (est un jeu de mots consistant à permuter certaines lettres ou
syllabes)
- Le Duc de Guise (16ème siècle) était un défenseur de la foi catholique
contre les prostestants. Le Duc de Guise n’a apriori aucun rapport avec la
pomme. Prévert l’utilise pour jouer avec les mots (de Guise – déguise)
- L’arrosoir : la pomme d’arrosoir
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- Espalier : ancienne pratique de contrôle de la croissance des plantes
ligneuses à l'origine pour la production de fruits.
- Parmentier : sorte de pommes de terre
- L’escalier : paronomase avec le mot « espalier »
- Les pommes d'or du jardin des Hespérides sont des fruits présents dans
la mythologie grecque. Elles sont le cadeau de mariage de Zeus pour sa
troisième épouse Héra. Les cueillir constitue le onzième travail
d'Héraclès.
- Le Canada, la Normadie, la Reinette, l’Api : sont des variétés de pommes
- Guillaume Tell et la Suisse : Guillaume Tell est un héros de
l'indépendance de la Suisse.
Le bailli impérial de Schwyz et d'Uri — au service des Habsbourg, tente
de réaffirmer leur autorité sur la région —, Hermann Gessler, fait ériger
un mât surmonté de son chapeau, exigeant que les habitants le saluent
comme s'il était effectivement présent. Guillaume Tell passe devant le
chapeau en l'ignorant. Gessler le condamne alors à tirer un carreau
d'arbalète dans une pomme posée sur la tête de son fils. Par la suite, Tell
tue Gessler d'uncarreau d'arbalète en plein cœur. Le récit a donné lieu à de
nombreuses controverses historiques portant sur son authenticité.
Aujourd'hui, l'histoire est plutôt tenue comme une légende
I. Introduction
- Présentation de l’œuvre :Le recueil Paroles met en scène des thèmes
simples et universels tels que l’amour, la mort et la difficulté du quotidien.
- Présentation de l’auteur :J. Prévert est un poète et scénariste du
20ème siècle qui a écrit notamment Paroles et Histoires. Poète du
quotidien, Prévert chante la ville des pauvres, des chômeurs, de ceux « qui
n’ont jamais vu la mer » dans son recueil Paroles (1949). C’est
précisément par amour de la transparence qu’il a délaissé le surréalisme
au profit d’une poésie plus fluide, simple et transparente au lexique simple
et souvent déponctuée.
- Présentation du poème : Prévert nous offre ici un poème sur la création
artistique.
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La 1ère phrase : met le sujet en place (« sur une assiette … une pomme
pose »)
La 2ème phrase : la pomme vit ce qui va rendre fou le peintre qui veut
peindre la pomme telle qu’on la voit. C’est un peintre de la réalité.
La 3ème phrase : son imagination fait entrevoir une multitude de pommes.
La 4ème phrase : l’arrivée de Picasso qui comprend le drame.
La dernière phrase : la solution au drame du peintre de la réalité.
- Le jeu de la pomme : ce n’est pas une pomme habituelle, elle est douée de
vie et « pose » comme poserait un modèle. Et comme elle est rusée cette
pomme ! Elle tourne sur elle-même imperceptiblement, sournoisement,
puis elle se déguise, s’apparente à toutes les pommes célèbres.
- Pourquoi peindre ce que tout le monde peut voir, alors qu’on possède en
soi tant de ressources. (Après une période de réalisme, Picasso s’oriente
vers le cubisme et les pures créations de l’esprit). C’est pourquoi Picasso
« casse » le modèle pour que le peintre ne puisse plus puiser qu’en lui-
même (« et Picasso mange la pomme / et Picasso casse l’assiette »)
- On trouve chez Prévert un mélange d’amertume, de tristesse et de gaieté à
la fois. Ici, c’est l’amertume du peintre de la réalité qui est amère. Ce qui
lui arrive, c’est pour son bien mais le réveil est pénible (« et le peintre
arraché à ses songes comme une dent » : le participe passé + la
comparaison mettent en évidence la souffrance)
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3) La fantaisie de Prévert au service d’un apologue
- Un poème qui fait sourire : Prévert aurait pu écrire un réquisitoire contre
le réalisme mais avec lui, rien n’est ennuyeux. Il nous expose son histoire
tout comme il ferait un conte pour les enfants ; les mots sont simples, et
bien qu’ils n’aient rien de drôle en eux-mêmes, leur alliance avec
d’autres mots fait sourire(« elle a … plusieurs tours dans son sac de
pomme » / on dit généralement avoir plus d’un tour dans son sac).
- Les mots sont animés, ils jouent entre eux. A l’aide de répétitions, de
chassés-croisés de consonances, ici des allitérations en « z » et en « g »
(« comme un duc de Guise qui se déguise en bec de gaz »), ils
transforment une histoire qui est banale en conte de fées moderne, en
apologue. Car si l’histoire est drôle, le ton est ironique car Prévert
dénonce un type de peinture : le réalisme
On peut remarquer qu’aucun dialogue n’existe entre le peintre de la réalité
alors que la pomme « lui (Picasso) dit merci ». Picasso accorde plus
d’importance à la pomme qu’au peintre (« voit la pomme et l’assiette et
le peintre endormi »). Ce dernier est mis en 3ème position.
- Le passage consacré à Picasso valorise une autre peinture : le cubisme.
Cette valorisation est mise en évidence par :
*par les c.c. de manière : « qui passait par là comme il passe partout /
chaque jour comme chez lui
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comme c’est le cas dans ce poème, d’avoir une certaine culture, voire une
culture certaine.
III. Conclusion
Sous la forme d’un apologue, Prévert nous offre un réquisitoire contre la
peinture réaliste et un plaidoyer pour une autre peintre, voire une autre
littérature. Et cela, il le fait en jouant avec les mots. Et si le poème peut être lu
à des enfants pour les amuser, il ne prend son sens complet que si l’on a une
certaine culture.
Séquence 1
Lectures cursives
Les rimes sont pauvres et plates ou embrassées selon les strophes. Elles sont plus
nombreuses que dans un poème dadaïste traditionnel. Il y a donc un retour, certes léger
mais perceptible à la poésie classique.
Les quatrains se composent d'heptasyllabe, les tercets quant à eux contiennent 3 syllabes.
Encore une fois, nous pouvons apercevoir un retour aux règles de versification.
Ce n'est pas par hasard ou par envie que Tzara a renoué avec ces règles, mais c'est par
contrainte, en effet, il s'agit ici d'un poème destiné à être chanté, il s'agit donc d'une chanson.
Ce retour aux règles se traduit par la nécessité du rythme dans celle-ci. En effet, ce sont les
syllabes et les rimes qui traduisent ce rythme.
Comme il est dit plus haut, ce poème possède un refrain, nécessaire dans le cadre d'une
chanson.
Lorsque on lit la chanson on a l'impression d'être bassiné par une publicité, mangez ceci,
24
mangez cela. C’est comme un lavage de cerveau . On nous incite à acheter.
Le refrain répétitif insiste sur le fait que cette publicité est disponible partout et est publiée à
tout moment.
Aragon est un auteur surréaliste qui fut durement marqué par les horreurs des
deux guerres qu’il a vécu en tant que soldat. Il s’engagea dans la résistance
lorsque son bataillon fut défait par la capitulation française. Voulant combattre
l’invasion culturelle allemande, il écrivit plusieurs poèmes sur l’espoir, la guerre et
l’amour. En effet, Elsa, sa femme et muse, prend souvent une valeur symbolique :
elle représente la France. Composé de quatre quintils et de cinq distiques, Elsa au
miroir est un poème qui relate les événements de 1942 en prenant comme
prétexte la chevelure d’Elsa.
Ce texte trouve sa beauté dans le non dit. On assiste à une séance de coiffure. La
cohérence des mots n’est pas recherchée, l’auteur s’intéresse à celle des idées.
(Exemple : "assise à sa mémoire" n’a aucun sens hors contexte). Aragon invente
un monde virtuel pour évoquer une réalité horrible, cruelle : celui de la guerre.
25
« Jamais, plus jamais » et pourtant 35 ans plus tard, il y a eu la 2ème guerre
mondiale. Le poème est écrit en 1945, à la fin de la guerre mais l’auteur sait
qu’à tout moment une 3ème guerre mondiale est possible : il est lucide
26
de la pensée, en l'absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de
toute préoccupation esthétique ou morale [...].
Le cubisme est avant tout un travail sur la forme et l’espace, aussi, Braque et
Picasso se souciaient peu de la couleur. Elle pouvait être réaliste, ou bien alors
contribuait à rendre l’image complexe en étant totalement indépendante par
rapport au dessin. Par ailleurs, dans leurs tableaux, les cubistes aimaient faire
figurer des motifs décoratifs (papier peint, tissus), des effets de matières (faux
bois, faux marbre), ainsi que des mots ou fragments de mots (journaux,
enseignes de magasins). Ils pouvaient aussi mélanger les techniques: peinture,
fusain, collage de papier ou tissu…
De 1907 à 1914, Picasso réalise avec Georges Braque des peintures qui seront
appelées « cubistes ». Elles sont caractérisées par une recherche sur la
géométrie et les formes représentées : tous les objets se retrouvent divisés et
réduits en formes géométriques simples, souvent des carrés. Cela signifie en
fait qu'un objet n'est pas représenté tel qu'il apparaît visiblement, mais par des
codes correspondant à sa réalité connue. Le cubisme consiste aussi à
représenter sur une toile en deux dimensions un objet de l'espace. Picasso
décompose l'image en multiples facettes (ou cubes, d'où le nom de cubisme) et
détruit les formes du réel pour plonger dans des figures parfois étranges
(comme une figure représentée sur une moitié de face, et sur l'autre de côté).
27
Suivant la voie ainsi ouverte Georges Braque et Pablo Picasso, les premiers, ont
la volonté de représenter l’objet tel qu’il est, dans sa globalité, dans son
intégralité, et non tel qu’on le voit de manière directe, c’est-à-dire du seul point
de vue de notre oeil. Il y a donc une rupture radicale avec la représentation
perspective à point de fuite de la Renaissance qui présente la scène de manière
réaliste à partir d’un point de vue unique qui correspond à celui de notre
regard.
Les cubistes veulent montrer ce qui fait l’essence d’une chose, la montrer dans
son intégralité. Ils veulent montrer tout ce qui peut caractériser une forme,
même si dans la réalité, on ne peut pas le percevoir simultanément. Par
exemple, ce qui caractérise une tasse, c’est l'anse que l’on voit quand on
l’observe de face, l’ellipse qui se dessine quand on la regarde d’au-dessus, et la
forme du récipient lui-même vu de profil.
28
Inspiré par ces types de représentations, le cubisme cherche à traduire la vérité
de l’objet en l’analysant de manière concrète dans chacune de ses parties et à
rendre compte de ses différents points de vue sur une même image. Mais
l’analyse des formes et est de plus en plus complexe et les formes deviennent
de plus en plus morcelées, fractionnées. À force de complexité, les cubistes
finissent par perdre la lisibilité de l’image.
Face à cette perte de l’image, les artistes ressentent alors le besoin d’introduire
des éléments rapportés pour permettre à nouveau la reconnaissance de l’objet.
Ils introduisent alors dans leurs tableaux des éléments issus du réel, pour
donner des indices et permettre à nouveau la reconnaissance de l’objet :
lettres, chiffres, fragments de matériaux divers, échantillons prélevés dans le
monde réel.
Picasso
De 1907 à 1914, il réalise avec Georges Braque des peintures qui seront
appelées cubistes. Elles sont caractérisées par une recherche sur la géométrie
et les formes représentées : tous les objets se retrouvent divisés et réduits en
formes géométriques simples, souvent des carrés. Cela signifie en fait qu'un
objet n'est pas représenté tel qu'il apparaît visiblement, mais par des codes
correspondant à sa réalité connue. L’œuvre fondatrice du cubisme est Les
Demoiselles d'Avignon, une représentation de prostituées dénudées de la rue
29
A lire : Le dadaïsme
Dada ne veut pas créer mais détruire l’ordre établi, en commençant par l’art,
en rejetant l’idée de chef-d’œuvre. Il fait descendre l’artiste de son piédestal et
revendique un art à l’image de la vie. Il veut démolir le monde bourgeois avec
ses propres armes pour construire un monde nouveau sur ses ruines.
Dans les années 20, le dadaïsme se désagrège et se divise en deux clans : les
disciples de Tzara, et ceux de Breton. Breton veut instaurer le règne de l’esprit
nouveau en explorant avec méthode le domaine du rêve.
30
L'HISTOIRE
Jean (Jean Gabin) déserteur de la Coloniale arrive en camion dans la ville portuaire du Havre.
Désabusé et hanté par ses souvenirs de guerre, il cherche à fuir la France. En quête d’un bateau, il
fait la rencontre de personnages attachants, de petites frappes et surtout de la belle Nelly (Michelle
Morgan) dont il tombe amoureux...
Aujourd’hui on a du mal à imaginer comment ce jeune réalisateur de 29 ans, qui n’a alors que
deux films à son actif, a pu trouver le financement pour produire un projet si sombre… La
genèse du Quai des brumes a été maintes fois racontée, mais il est bon d’en rappeler
quelques détails : 1937, Jean Gabin, en balade dans Paris, s’engouffre dans un cinéma pour
voir ce film dont sa femme ne cesse de lui parler, Drôle de drame. Il assiste alors à une
représentation sifflée et conspuée par le public. Mais le comédien n’en a cure ; ébloui par le
style de Carné et les textes de Prévert, il contacte son agent afin de rencontrer le réalisateur.
L’entretien a lieu quelques jours plus tard et Gabin lui demande s’il a un sujet à lui proposer.
A l’époque, il est une immense star et le jeune Carné un illustre inconnu. Cependant, celui
que le grand Jean surnommera peu de temps après « le Môme » ne se démonte pas et propose
l’adaptation du roman de Mac Orlan : Le Quai des brumes. Gabin, sous contrat avec l’UFA
(compagnie de production allemande), pousse les studios germaniques à accepter le scénario.
Les producteurs ne prennent pas la peine de lire l’adaptation rédigée par Prévert. Trop
contents de faire tourner la star, ils acceptent le projet et les premiers essais ont lieu à
Neubabelsberg. Mais l’ambiance des studios d’outre-Rhin est pesante et Marcel
Carné renâcle à tourner ses premières scènes. Quelques jours plus tard, il reçoit une
communication de l’UFA lui indiquant que le tournage est annulé. La censure a lu le synopsis
et l’a jugé amoral : parmi ce comité, un certain docteur Goebbels impose des idées, prémisses
de son abominable chantier destructeur...
Finalement le projet rebondit entre les mains françaises du producteur Gregor Rabinovitch,
ravi de produire le prochain Gabin !Carné peut enfin tourner l’adaptation du roman de Mac
Orlan dont l’action, initialement prévue à Montmartre, est transposée au Havre. Rabinovitch
et son complice Shiffrin réalisent avec retard la puissance et la noirceur du drame rédigé par
Prévert. Ils essaient par tous les moyens de freiner Carné dans sa création mais rien n’y fait.
Gabin soutient Carné et porte le film jusqu’à cette avant-première organisée sur les Grands
Boulevards où le film connaîtra ses premières salves d’applaudissements.
31
Malheureusement, le film de Marcel Carné reste trop souvent enfermé dans le carcan de
cette belle histoire. Mais la légende ne doit pas occulter le contenu extraordinaire du Quai des
brumes et il est juste d’en rappeler la force moderne, poétique et prophétique qu’ont su lui
insuffler le réalisateur et son équipe.
Pendant les années soixante, les jeunes critiques de la Nouvelle Vague ont lapidé Carné,
qu’ils considéraient comme l’antonyme de la modernité cinématographique. Son cinéma noir
et blanc aux dialogues ciselés, ses plans d’une grande rigidité et son approche poétique étaient
qualifiés de désuets. Mais il suffit de quelques images pour ouvrir les yeux des cinéphiles
contemporains
Marcel Carné inscrit son drame dans des lieux ordinaires et dénués d’humanité : la boîte de
nuit, inondée de lumière, est peuplée d’hommes et de femmes sombrant dans l’ennui, la
cabane au bord de l’eau est le refuge d’un artiste suicidaire et d’un guitariste sans illusions, et
enfin, le magasin de bibelots, où aucun client ne s’aventure, est tenu par un homme qui ne
comprend pas pourquoi les gens s’aiment… Cette caractérisation des décors et des
personnages crée une ambiance poétique et désabusée. Certains critiques de l’époque sont
subjugués par le "style Carné" qu’ils qualifient de « Réalisme poétique ».
Et puis il y a cet amour impossible entre Jean et Nelly : inscrite dans un monde trop sombre,
leur histoire est sans issue. Pour exprimer ce décalage entre leur passion et la
réalité, Carné oblige ses héros à se cacher : c’est derrière les planches d’une bicoque que
Gabin déclare à Michelle Morgan cette tirade inoubliable : « T'as d'beaux yeux, tu sais. » Et
c’est encore cachés qu’ils prononceront le mot « Amour ». A l’opposé de ces comédies
musicales hollywoodiennes dans lesquelles les héros livrent leurs sentiments à la ville entière,
la passion de Jean et Nelly ne doit pas sortir dans la rue sous peine d’être à jamais détruite. En
mettant en scène ces héros reclus, on ne peut s’empêcher de voir dans l'univers de Marcel
Carné l’augure d’une période sombre où les hommes vivront terrés pour affronter le monstre
totalitaire. L’ironie veut que Le Quai des brumes fût interdit pendant la guerre : les autorités
vichyssoises accusèrent Carné d’être à l’origine de la défaite de 1940. Ce à quoi le cinéaste
répondit avec finesse en déclarant : « On ne rend pas le baromètre responsable de l’orage et
la fonction de l’artiste est de se faire le baromètre du temps qu’il fait. »
Pour conclure sur ce magnifique Quai des brumes, que dire si ce n’est répéter combien il est
injuste d’enfermer cette œuvre dans le musée sombre et poussiéreux du cinéma français. Ce
film aux multiples facettes, qui fut un présage de la Seconde Guerre mondiale, connut un
succès monstre dans les salles françaises. Le public; désabusé comme l’était Jean Marcel
Carné, était en quête de poésie et d’amour. Aujourd’hui cette œuvre doit être vue comme la
pierre angulaire d’un cinéma réaliste, poétique et toujours aussi vivant...
32
Séquence 2 : Groupement de textes
I. Introduction
Les Fleurs du mal : sont l’unique recueil de Poème en vers écrit par
Baudelaire. Il regroupe les poèmes publiés pendant 15 ans dans diverses
revues. L’œuvre est composée de six parties. Dans son œuvre, l’auteur
oppose aux laideurs du monde un désir constant d’évasion. Pour repousser
le spleen, B. Propose la création de l’art, les artifices, les puissances de
l’imagination.
Amoureux de la peinture, il écrit des critiques d’art, des essais (Du vin et du
haschich) et traduit des œuvres d’Edgar Poe. Il écrit 2 recueils de poésie : un
recueil en vers (Les Fleurs du mal) et un recueil en prose (Les petits poèmes
en prose).
Le poème Une Charogne est le 29ème poème de la 1ère partie du recueil des
Fleurs du Mal.
a/ Les personnages
« vous » « nous » « je »
33
Les apostrophes :
« Mon âme » (v1) Jeanne Duval Baudelaire
« Mon ange » (v40) +
« Etoile de mes yeux » (v33) Baudelaire
« Soleil de ma nature » (v33)
« Ma passion » (v40)
« Ô la reine des grâces » (v41)
« Ô ma beauté » (v45)
Mais tout cela n’est qu’apparence puisque les deux protagonistes vont
découvrir une charogne.
34
(v13), squelette (v35), ordure (v37), horrible infection (v38) qui sont mis en
valeur car ils sont toujours placés en fin de vers sous l’accent tonique.
Mais ce qui frappe surtout c’est l’opposition entre les images à la fois atroces
(ex : suant les poissons…) et belles (ex : comme une fleur s’épanouir…). Comme
si Baudelaire décrivant une réalité atroce jouissait de ce spectacle qui devenait
pour lui d’une beauté sans pareil (cf. les strophes 6-7-8 aucun élément
négatif : nous assistons même à la naissance d’une œuvre d’art – cf. la 8ème
strophe)
par l’emploi des pluriels : les mouches, les haillons, les larves…*
35
La morale : L’objectif de Baudelaire n’est pas ici de raconter une
promenade « au détour d’un sentier » ni de décrire mais d’amener sa bien-
aimé à tirer une morale.
Les trois dernières strophes séparées du reste du poème par le long tiret ne
parlent plus de la charogne mais de la femme aimée (cf. les nombreuses
apostrophes).
Le thème de la mort est présent depuis le début du poème (cf. le titre). Il est
toujours présent dans les dernières strophes. (cf. « derniers sacrements »,
« décomposés » dernier mot du poème).
La mort nous attend, dit Baudelaire. Pour le dire, il utilise le temps du futur,
temps de la certitude « vous irez », « mangera ».
Mais d’un autre côté, pour Baudelaire, la mort et la vie sont indissociables. Les
4 éléments de la vie sont réunis :
36
Ce qui frappe de ce poème, c’est que Baudelaire compare sa bien-aimée à une
charogne. Et pourtant, ce poème est un véritable hymne à l’amour, à la femme
aimée :
III. Conclusion :
37
Ce n’est donc pas dans la versification que Baudelaire se présente comme un
poète de la modernité (il respecte les règles de la versification) mais plutôt
dans l’emploi des mots réalistes, des images choquantes, des associations
d’images positives et négatives.
Au-delà de cette brutalité, Baudelaire nous convie à comprendre que la beauté
de la forme, la beauté du monde peut être faite de laideur. C’est d’ailleurs là
tout le sens de son titre : Les Fleurs du Mal .
SCHEMA DE L’EXPLICATION
Introduction
38
Présentation de l’œuvre : C’est son premier recueil de vers, où il suit
la poétique parnassienne. Dès les premiers vers, il se défie de la
passion et il a le culte de l’art (perfection de la forme et recherche de la
beauté). Toutefois, quelques poèmes de ce recueil ont un accent plus
personnel et annoncent une poésie différente. Le titre aussi fait songer
à une poésie tout intérieure: le poète est né sous le signe de Saturne, et
les saturniens, selon une ancienne croyance, sont destinés à souffrir et
à être maudits
Présentation de l’auteur : Paul Verlaine est
e
un écrivain et poète français du 19 siècle, né à Metz (Moselle)
le 30 mars 1844 et mort à Paris le8 janvier 1896 (à 51 ans).
Admirateur de Baudelaire, il s'essaie à la poésie et publie son premier
recueil, Poèmes saturniens en 1866, à 22 ans. Sa vie est bouleversée
quand il rencontre Arthur Rimbaud en septembre 1871. Leur vie
amoureuse tumultueuse et errante en Angleterre et
en Belgique débouche sur la scène violente où, à Bruxelles, Verlaine
blesse superficiellement au poignet celui qu'il appelle son « époux
infernal » : jugé et condamné, il reste en prison jusqu'au début de 1875,
renouant avec le catholicisme de son enfance et écrivant des poèmes
qui prendront place dans ses recueils suivants : Sagesse (1880), Jadis
et Naguère (1884) et Parallèlement (1889). Usé par l'alcool et la
maladie, Verlaine meurt à 51 ans, le 8 janvier 1896, d'une pneumonie
aiguë. Il est inhumé à Paris au cimetière des Batignolles (11e division).
Archétype du poète maudit, Verlaine est reconnu comme un maître par
la génération suivante. Son style - fait de musicalité et de fluidité
jouant avec les rythmes impairs - et la tonalité de nombre de ses
poèmes - associant mélancolie et clairs-obscurs - révèlent, au-delà de
l'apparente simplicité formelle, une profonde sensibilité, en résonance
avec l'inspiration de certains artistes contemporains, des
peintres impressionnistes ou des compositeurs (tels Reynaldo
Hahn, Gabriel Fauré etClaude Debussy, qui mettront d'ailleurs en
musique plusieurs de ses poèmes)
Explication
I. Un contraste rêve-réalité
1 - Confusion
39
présent d’habitude, en relation avec le déterminant démonstratif "ce
rêve" qui indique que le rêve est déjà connu.
Le déterminant démonstratif "ce" met en valeur le mot "rêve", répété
dans le titre et au vers 1 et placé juste avant ce qui peut être considéré
comme la césure du vers 1.
Le rêve est "familier" (titre du poème) mais également "étrange et
pénétrant" (vers 1) -> confusion et contradiction car ce qui est familier
n'est en général pas étrange : Verlaine rêve d’un monde différent
("étrange") mais dans lequel il se retrouve ("familier").
Les allitérations en [r] et en [t] font sonner durement ce premier vers.
Rythme confus, flou : nombreux enjambements (vers 1, vers 3, vers
5...), refus de la césure à l’hémistiche, (vers 9, 13-
14..), diérèses ("inflexion" à prononcer en 4 syllabes vers 14).
Le lieu et le temps ne sont pas définis. Beaucoup d'éléments ne sont
pas définis (apparence physique vers 9, prénom de la femme vers 10).
La femme est "lointaine" (vers 13)
=> Le rêve est confus : perte de la réalité.
2 - Atemporalité du poème
1 - La femme aimée
Seule certitude : l'amour est réciproque "et que j’aime, et qui m’aime"
(vers 2), "et m'aime et me comprend" (vers 4). C'est l'amour parfait :
amour et compréhension.
L’insistance forte sur le verbe aimer est montrée par l’homophonie des
vers 2-3-4 ("la même" pronom indéfini et "m’aime" du verbe aimer).
Allitération douce en [m] au vers 2 pour illustrer la douceur de
l'amour.
40
Cohésion rythmique des vers 2 et 3 : 6/3/3/3/3/6
Anaphore de "elle seule" -> amour unique
Elle seule est capable de comprendre et consoler le poète ("et les
moiteurs de mon front blême, / Elle seule les sait rafraîchir" vers 7-8)
"cœur transparent" (vers 5) : la femme comprend les émotions du
narrateur.
Le prénom et l'apparence de la femme ne sont pas importants -> amour
profond
"regard des statues" (vers 12) -> idée de la beauté intemporelle de la
statue
2 - La femme mystérieuse
41
III. Conclusion
Texte 3 : « Les mains d’Elsa », de Louis Aragon, extrait du Fou d’Elsa, 1963
I. Introduction
Présentation de l’œuvre : Dédié à sa muse. Ce recueil, publié en 1963,
complète l’ensemble de l’œuvre d’Aragon inspirée par Elsa Kagan, sa compagne
de 1928 à 1970. Le rôle de cette femme dans la vie privée et littéraire du poète est
essentiel: née dans une famille d’intellectuels, elle écrit aussi des romans et guide
son compagnon dans son abandon progressif du Surréalisme.
L’intrigue : Ce livre est un roman épique essentiellement en vers, une forme
inspirée des romans courtois du Moyen-Âge, mais son contenu est
particulièrement moderne, parce qu’on imagine une catastrophe atomique qui
détruit l’humanité. Après ce massacre, Elsa, une des rares survivantes, chante une
histoire impossible, où le futur devient passé et un personnage du XVe siècle, le
fou Medjnoun, lui déclare son amour. Il annonce la venue de cette femme au
moment où le royaume arabe de Grenade va finir: l’amour devient, encore une
fois, plus fort que la catastrophe.
Thèmes et genres : Dans ce texte toutes les formes se mêlent: la prose, la poésie
amoureuse, la poésie didactique, le traité scientifique. On y trouve tous les
éléments fondamentaux de la personnalité d’Aragon, de ses idées politiques à ses
réflexions philosophiques, mais c’est l’amour qui domine, avec Elsa, qui
représente ici comme ailleurs la femme idéale
Présentation de l’auteur : est
un poète, romancier et journaliste français, né
1
probablement le 3 octobre 1897 à Paris et mort
le24 décembre 1982 dans cette même ville, à l'âge de 85 ans. Il est
également connu pour son engagement et son soutien au Parti
communiste français de 1927 jusqu'à sa mort. Avec André
Breton, Paul Éluard, Philippe Soupault, il fut l'un des animateurs
du dadaïsme parisien et du surréalisme. À partir de la fin des années
1950, nombre de ses poèmes sont mis en musique et chantés par Léo
Ferré ou Jean Ferrat, contribuant à porter son œuvre poétique à la
connaissance d'un large public (la première chanson tirée d'une œuvre
d'Aragon date de 1953 ; composée et interprétée par Georges Brassens,
elle reprend le poème Il n'y a pas d'amour heureux, paru dans La
42
Diane française en 1944 mais adapté en la circonstance par le
chanteur). Avec l'écrivaine Elsa Triolet, il a formé l'un des couples
emblématiques de la littérature française du xxe siècle.
Présentation du poème : Dans ce poème, Aragon s’adresse à sa bien-
aimée.
II. Explication
Le poème est un chant d’amour à la bien-aimé du poète.
III. Conclusion
Lectures cursives :
43
mouvements lyriques de l’âme, aux ondulations de la rêverie, aux soubresauts
de la conscience » (Préface du Spleen de Paris).
Le poème en prose est une forme close. Il se suffit à lui-même. Comme dans
tous les poèmes, le jeu des sonorités, le rythme et les images y sont
prépondérants.
Il est rédigé comme tout texte en prose : disposé en paragraphes avec des alinéas qui les
précèdent, il occupe tout l’espace de la ligne contrairement au vers.
Il n’a pas de rimes mais des échos sonores internes (rimes intérieures, allitérations et
assonances)
Forme brève (quelques paragraphes en général)
Comme le poème en vers, le poème en prose est suggestif et évocateur par le biais des
images.
Les thèmes fréquents : l’imaginaire, l’onirisme (le rêve), le fantastique, la ville moderne, la vie
quotidienne (présentée comme terrible ou alors sublimée).
Texte de R. Char :
§1 – le rythme par :
Texte de Colette :
45
natal car il reste à jamais pour elle « une relique, un terrier, une citadelle, le
musée de (sa) jeunesse).
Présentation de l’auteur : romancière, elle a vécu à Paris mais n’a jamais oublié
son pays natal, cette « Bourgogne pauvre »
Une invitation
C’est sous la forme d’une invitation que l’auteur demande au lecteur de
venir visiter le pays de son enfance.
le rythme :
- « Viens » X 2 – « Tu jurerais » X 2 – « là-bas, ici, tout près » X 2 –
« Et si tu … » X 2
- La ponctuation : les nombreuses virgules qui scandent le rythme
les images
- la personnification (« chevelure », « l’herbe », « l’automne »
- la comparaison : « égale la fraise et la rose »
- les images : « un fruit insaisissable qu’on aspire en ouvrant les
narines »
- les sens, le mélange des sens : « un vert (la vue) dont mon âme a
soif » (le goût) / « un fruit (le goût) qu’on aspire … » (l’odorat)
Conclusion
C’est une description poétique que Colette nous a offert dans ce texte. C’est
par sa poésie qu’elle a su nous emmener dans ce pays qu’elle n’a jamais pu
oublier.
46
- La poésie lyrique : Ronsard, poète de La Pléiade
La poésie lyrique
Le mot lyrisme est dérivé de la lyre, instrument de musique à cordes qui est
l'attribut d'Hermès, son inventeur, d'Apollon, d'Orphée, et
d'Érato, muse antique de la poésie lyrique et érotique représentée couronnée
de roses et de myrtes, et portant une lyre à la main.
47
L'adjectif « lyrique » apparaît au XVe siècle en relation avec la poésie grecque
antique et garde longtemps un lien avec la musique qui existe encore dans
l'expression « art lyrique ». Attaché cependant à une forme plus mineure de
la poésie dès le XVIe, le mot va, en opposition à la poésie épique ou la poésie
dramatique qui incluait la tragédie comme la comédie, définir une expression
subjective qui concerne en particulier le domaine des sentiments privés.
Au milieu du XVIe siècle, Pierre de Ronsard parle en l'opposant au style haut de
la tragédie de sa « petite lyrique muse » qui chante « l'amour ». Le terme a dès
lors son sens d'aujourd'hui lié à l'expression des sentiments et des sensations
intimes. Le lyrisme sera cependant considéré pendant deux siècles (XVIIe –
XVIIIe) comme une orientation mineure et dévalorisée de la poésie, à côté de la
poésie épique, narrative ou dramatique, à moins que l'on ne mette en avant une
expression religieuse.
Le substantif « lyrisme » n'apparaît qu'au début du XIXe siècle. Le terme
s'applique à l'expression des mouvements de l'âme qui sera une des
caractéristiques du Romantisme de l'époque.
Le lyrisme a une fonction émotive.
Reste que le lyrisme, dans sa complexité, est une des orientations majeures de
l'expression poétique que les différentes époques sont plus ou moins mises en
avant : c'est le cas du romantisme et du symbolisme alors que d'autres périodes
pour qui « le moi est haïssable » s'attachent à une orientation plus formaliste et
moins subjective (poésie classique ou parnassienne).
Musique et Beaux-arts
Le lyrisme est un concept qui ne s'applique pas qu'en littérature. Le lyrisme
désignant le « chant » qu'Orphée obtient de sa lyre, il s'applique bien sûr dès
l'origine à la musique. Par extension, il s'applique aussi aux arts plastiques.
En musique classique, le concept de lyrisme s’applique donc d’abord à l’art
vocal. « Art lyrique » est aujourd’hui synonyme d’art du chant et, en particulier,
d’opéra.
En arts plastiques, il est d'usage de parler de lyrisme à propos de
certains sculpteurs (Auguste Rodin, par exemple) ayant privilégié la ligne
48
expressive chargée d'un pouvoir de transmission émotionnel plutôt que le souci
du réalisme.
A lire :
La poésie engagée est un genre de poésie qui se met au service d'une
cause (politique, culturelle ou encore religieuse) et invite le lecteur à la
réflexion ou à l'action en faveur de celle-ci. Elle sous-tend donc une
idéologie.
49
- Elles peuvent être philosophiques, l'auteur prend position dans
une querelle d'idées (durant les guerres de religion, dans la
deuxième moitié du seizième siècle, Aubigné défend les
protestants avec Les Tragiques cependant que de son côté
Ronsard consacre aux catholiques son Discours sur les misères de
ce temps).
- Elles peuvent également être politiques. Victor Hugo a vivement
critiqué "Napoléon-le-petit" dans de nombreux poèmes (Les
Châtiments). Plus récemment, on pense à la Résistance durant la
Seconde guerre, qui voit se cristalliser l'opposition de plusieurs
poètes (principalement surréalistes) à l'occupant nazi: ce seront
René Char, ou Robert Desnos, mort des suites de la déportation,
ou encore Éluard (Liberté, Au rendez-vous Allemand) parmi de
nombreux autres. À cet égard, le mouvement formé autour de
L'Honneur des poètes (1943) est la preuve a posteriori que la
poésie ne saurait se couper de l'Histoire qui la fait.
- Il faut également invoquer les problématiques sociales qui peuvent
être mises en scène par la littérature (au siècle romantique les
pièces versifiées de Hugo contre le travail des enfants, au xxe
siècle les exemples d'Aragon et de Pablo Neruda pour la lutte
communiste, les poèmes de Césaire ou de Senghor en faveur des
populations colonisées. Dans ces cas, il arrive que le poète
alimente un véritable contre-pouvoir, assumant parfois même un
rôle de leader politique.
- L’effroi devant la dégradation de l'état de la planète peut aussi
nécessiter le passage par la poésie, comme c'est le cas pour
Maurice Chappaz ou plus récemment chez Ferenc Rákóczy, plus
focalisé sur le danger que représente l'atome pour les sociétés
contemporaines.
Élargissement du concept
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- à mettre en garde contre l'oubli. Dans ce dernier cas, l'aspect du
témoignage demeure probablement essentiel, et c'est alors aussi le
travail sur la mémoire (individuelle et collective) qui entre en jeu.
La 1ère moitié du siècle est romantique (le romantisme concerne tous les
genres : le roman, le théâtre et la poésie).
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Les procédés :
Pour celui qui lit le texte pour la première fois, le dernier vers ne peut
manquer de produire un puissant effet de surprise. Les indications
rassurantes ont été répétées avec une telle insistance, depuis le titre
jusqu’à l’adjectif « tranquille », au début du vers 14, que le lecteur le plus
attentif néglige presque nécessairement les indices contraires (« Pâle »,
« comme sourirait un enfant malade », « il a froid »). Ces signaux
alarmants sont perçus, bien sûr, suffisamment pour semer le doute, mais
pas suffisamment pour permettre d’anticiper sur la révélation finale : « Il a
deux trous rouges au côté droit ». D’où la nécessité d’une seconde
lecture. Le changement de perspective opéré par le dernier vers est si
radical qu’il implique nécessairement une seconde lecture du texte. En
effet, cette fin valide toutes les inquiétudes qu’avaient pu faire naître
certaines expressions et invalide l’interprétation optimiste de la scène.
Prenant conscience d’avoir été abusé par une adroite stratégie d’écriture le
lecteur est porté à refaire le chemin pour étudier la progression du texte et
comprendre comment le piège a fonctionné.
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imités de la poésie de Lamartine et de Musset (voir aussi les romanciers et
dramaturges tels que Nerval et Hugo), qui mettent en avant les épanchements
sentimentaux aux dépens de la perfection formelle du poème.
Pour les Parnassiens, l'art n'a pas à être utile ou vertueux et son seul but est la
beauté. C'est la théorie de « l'art pour l'art » de Théophile Gautier. Ce
mouvement réhabilite aussi le travail acharné et minutieux de l'artiste et il utilise
souvent la métaphore de la sculpture pour indiquer la résistance de la « matière
poétique ».
Origine du nom
Le nom Parnasse est, à l'origine, celui d'un massif montagneux de Grèce. Dans
la mythologie grecque, ce massif était, comme Delphes, consacré à Apollon et il
était considéré comme la montagne des Muses, le lieu sacré des poètes. Le
Parnasse devenu le séjour symbolique des poètes, fut finalement assimilé à
l'ensemble des poètes, puis à la poésie elle-même.
L’impersonnalité et le refus du lyrisme
Contre le lyrisme des écrivains romantiques, contre leurs épanchements et leur
utilisation récurrente et surabondante du moi, les parnassiens ont préféré
favoriser la distance et l’objectivité. Cette distance est marquée par l’utilisation
de thèmes tels que l’exotisme et la description de la nature, l’antiquité et
l’histoire, les mythes et légendes et les religions orientales.
La recherche du beau
Les parnassiens, en réaction aux attentes politiques et sociales des romantiques,
ont eu pour but de sortir l’art de tout ce qui concernait leur monde contemporain
et ses problèmes. Comme le dit Théophile Gautier dans la préface
de Mademoiselle de Maupin « Il n’y a de vraiment beau que ce qui ne peut
servir à rien, tout ce qui est utile est laid. ». Ce principe va être accentué par le
concept de l'art pour l'art.
L’art pour l’art
Pour les parnassiens, l’art est utile parce qu’il est art ; rien n’importe si ce n’est
l’art. C’est pourquoi les poètes parnassiens se sont toujours trouvés du côté de
l’absolue gratuité de l’œuvre. C’est donc ainsi qu’ils refusent de s’engager dans
des causes sociales ou dans des causes politiques qu’ils pourraient laisser
transparaître dans leurs écrits. De plus, le parnassien voue un véritable culte à
l’art fondé sur l’érudition et la maîtrise des différentes techniques qui ne pourrait
être accessible qu’à une élite culturelle et universitaire capable de la recevoir. La
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recherche de la perfection va les amener à une forme de plus en plus travaillée
mais plus encore à revenir sur la liberté qu’avaient prise certains poètes. En
effet, la métrique se fait plus rigoureuse et l’utilisation du sonnet, de
l’alexandrin, du vocabulaire érudit et des vastes cycles poétiques devient
courante et récurrente.
Le culte du travail
Le poète peut être comparé au sculpteur qui doit transformer une matière
difficile, le langage, en beau par et grâce à un patient travail. Ce qui prime, ce
n’est donc pas l’inspiration mais le travail sur la forme pour redonner ses lettres
de noblesses à la poésie. Les parnassiens étaient contre la méthode de travail des
romantiques qui consistait en une écriture instantanée et quasi finale de leurs
ouvrages en se fiant juste à leur « muse » et non fondée sur un travail élaboré de
leurs écrits.
Les parnassiens
Les précurseurs
Théophile Gautier
Théodore de Banville
Charles Baudelaire,
Paul Verlaine,
Stéphane Mallarmé.
- un sonnet parfait
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- une poésie descriptive : la description est faite à partir de la verrière (« La
verrière a vu … »)
=>le silence (« sans voix, sans ouïe, sans voir » => les négations)
A lire
François de Malherbe
Né à Caën dans une famille aristocratique pauvre de Normandie, il a passé la grande partie de
sa vie à Aix-en-Provence.
L'oeuvre de Malherbe est peu abondante mais il s'agit des poèmes d'une rare perfection
formelle. Le poète ne croît pas à l'inspiration, il est un technicien du vers. Sa doctrine n'est
écrite nulle part mais nous connaissons ses convinctions selon les annotations dans un
exemplaire des « Oeuvres » de Desportes qui s'appellent « Les commentaires de Desportes ».
Malherbe apporte des principes de la poésie nouvelle: rigueur logique exige une langue pure
et Malherbe va appauvrir la langue que la Pléiade voulait enrichir. Dans sa passion pour la
netteté et la précision de la langue il devient presque un grammairien: il fixe le genre et le
genre des mots.
« LA POESIE EN CHANSON »
C'est une tendance : de plus en plus de chanteurs recommencent à recycler les grands
poètes classiques : de Ridan avec du Bellay à Murat avec Baudelaire en passant par la
Première Dame de France avec Emily Dickinson jusqu'au retour en force de Ferré devenu
poète à force de reprendre les poètes et lui-même repris par les rockers (Noir Désir) ou les
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jazzmen (Yves Rousseau). Manque d'inspiration ? Hommage ? Volonté d'anoblissement ?
Retour à la case départ ?
Dans un contexte de chanson, le recyclage prend une couleur négative. Récupérer d'anciennes
formules – faire du neuf avec du vieux – peut s'apparenter à une posture artistique dépourvue
d'imagination. Pourtant l'histoire de l'art est l'histoire d'un recyclage de références, de
réécritures, d'hommages. On appelle cela une "interprétation" dans la musique
classique. De nos jours, celle-ci, que ce soit en disque ou en concert, se résume souvent à une
relecture des grands compositeurs. Dans la chanson ou dans la musique populaire, on parle
plutôt de "reprise". Mais il existe une catégorie très spéciale de reprise, propre à la chanson
: réutiliser les vers des poètes classiques pour y coller une musique.
Généalogie de la poésie
Pourtant cette conception du poème et a fortiori de la chanson n'a pas toujours été de mise dans
l'histoire. La figure tutélaire et mythique de la poésie, Orphée, était lui-même à la fois chanteur et
poète. Cette lecture "écrite" du poème en néglige la musicalité, l'oralité, la diction, le rythme. Les
poètes de la Beat Generation n'auront par exemple de cesse de rappeler le poème à son
statut oral lors de grandes lectures publiques souvent accompagnées de musiciens. Un
bon poème devrait pouvoir même être musical sans musiciens de fond. Il suffit d'écouter la
lecture de 'Howl' le poème-somme deGinsberg pour s'en convaincre. Mais la démonstration
pourrait s'appliquer à tous les grands poèmes de l'histoire. On attribue même à Victor Hugo ce
célèbre mot : "Défense de déposer de la musique au pied de mes vers !". Loin de constituer un
mépris pour la musique, il vient juste rappeler que le vers se doit d'être musical avant tout. "De la
musique avant toute chose"écrit Verlaine dans son 'Art poétique', l'un des poètes le plus "recyclé"
des chanteurs (deGainsbourg à Ferré en passant par Souchon). Au fond si le poème est avant
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tout chanson, le recyclage des poèmes doit s'envisager comme un juste retour des choses,
comme la boucle d'un cycle. Et finalement rien de plus naturel que de chanter un poème.
La plus classique et celle qui fait (presque) école de nos jours est
celle initiée par Léo Ferré. Le poème est souvent une chose triste qu'on accompagne de
superbes mélodies et que l'on chante dans une voix qui avoisine la récitation, avec une
instrumentation sobre, le plus souvent une simple piano ou une guitare. Dans cette
conception fidéiste, n'oublions pas le versant joyeux symbolisé par Trenet qui reprend dans une
version jazzy 'La Cigale et la Fourmi'. Seconde solution rare mais passionnante : la relation
(plus ou moins) privilégiée avec le poète comme c'est le cas de Ferrat avec Aragon comme
il l'explique lui-même : "Nos rapports n'étaient pas de copinage. J'allais le voir quand je le mettais
en musique (…) Il ne reconnaissait pas ses poèmes, qui prenaient une autre dimension une fois
chantés. Je me suis permis des libertés avec ses textes – que je lui soumettais d'ailleurs. Je
supprimais des strophes, je prenais deux vers pour faire un refrain. J'en ai chanté d'autres
littéralement. Mais il acceptait tout ça" (1). Troisième solution, le pastiche, du moins le second
degré sur le poème : c'est le cas de Brassens qui institue un dialogue entre les poètes sur
'Marquise'. Mise en en musique des 'Stances à Marquise' où Corneille tente de séduire une jolie
jeune femme en lui rappelant vieillesse, laideur et décrépitude qui l'attendent, le chanteur
moustachu insère avec malice à la fin du poème la réponse de Tristan Bernard à l'auteur du 'Cid'
: "Peut-être que je serai vieille, / Répond Marquise, cependant / J'ai vingt-six ans, mon vieux
Corneille, / Et je t'emmerde en attendant." Dernière possibilité, celle qui s'apparente le plus
au recyclage au sens fort du terme : Gainsbourg et la réécriture pure et simple. S'il a
littéralement mis en musique certains poèmes (2), l'"homme à tête de chou" était le roi du
recyclage au point d'avoir affirmé "Tous mes textes ne sont que collures. A bien y réfléchir, je n'ai
pas d'idées" (3). L'exemple le plus frappant se trouve dans 'Je suis venu te dire que je m'en vais',
issu du célébrissime poème de Verlaine 'Chanson d'automne' utilisé par Radio Londres lors du
Débarquement. Gainsbourg réarrange le poème à sa manière en citant le poète
référence "Comme dit si bien Verlaine / Au vent mauvais", en changeant les pronoms : "Je me
souviens / Des jours anciens / Et je pleure" de Verlaine passe à la seconde personne du singulier
chez Serge. Enfin, il n'hésite pas à changer la nature des mots tout en conservant le même
vocabulaire : le "tout suffocant, et blême" original devenant "tu suffoques, tu blêmis". Gainsbourg,
ou le véritable roi du recyclage dans tous les sens du terme, comme sur 'LemonIncest' qui
reprend la mélodie de l''Etude op. 10 en mi majeur' de Chopin.
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Le chanteur est-il poète ?
Anoblissement, pédagogie, retour aux sources, toutes les raisons sont bonnes pour mettre en
chanson des poèmes car les vers d'un Baudelaire ou d'un Ronsard auront toujours un temps, un
rythme et une rime d'avance sur tous ceux qui se servent de la musique comme d'une béquille
pour scander un texte. Et même si la mise en chanson des poèmes constitue l'exception qui
confirme la règle, il vaut toujours mieux trouver des vers dans une chanson que dans une
pomme.
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Activité :
La poésie au XXIème siècle : quand la poésie devient chanson
Les voyages en train, Grand Corps Malade, 2008 (à écouter sur Youtube)
Les thèmes les plus abordés dans les chansons portent souvent sur les sentiments de la
personne humaine par exemple dans la chanson les voyages entrain. Grand corps malade
est un artiste français dont; les textes de chants traitent souvent de l’amour, des sentiments
et de la société. L’analyse de ce texte reflète la tristesse qui fait suite auxhistoires
amoureuses en générale. Précisément, le locuteur fait comprendre que les histoires d’amour
mènent souvent à la déception.
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De plus, GCM arrive à se placer en second plan, tel un Dieu omnipotent (qui
peut tout voir/tout savoir) et décrire le passé, le présent et le futur de toutes les
histoires d'amours qu'ils voient autour de lui.
Enfin, GCM arrive à placer, au moins une fois, tous les lecteurs de son texte
dans l'une des histoires d'amour décrites, sans jamais porter un quelconque
jugement de valeur, ni de préférence. Il raconte de façon neutre ce qu'il voit, et
c'est bien ça la puissance de son slam.
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