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Publié dans: Pierre ROUX, Brigitte NEDELEC, Charlotte BOUISSOU, Candice

LAGNY (2009) Contribution de l’INERIS pour les étapes 2, 3 et 4 du module 5 du


projet METSTOR : Méthologie de sélection des sites de stockage du CO2 dans les
réservoirs souterrains en France. RAPPORT D’ETUDE N° DRA-07-79351-11037A.
Pages 18-24, annexe C.

SYNTHÈSE D’ACCIDENTS INTERVENUS SUR DES


INSTALLATIONS COMPARABLES

1. Les canalisations

1.1 Revue d’accidentologie des canalisations


Le BARPI a effectué une étude statistique des accidents (enregistrés dans la base de
données ARIA) survenus sur des canalisations drainant des flux important de produits, hors
site industriels.
Elle porte sur 75 accidents survenus au cours de la période 1985-2000, en France, sur des
canalisations de gaz moyenne et haute pression, ainsi que sur des conduites de liquides
divers survenus en France. Elle a été publiée dans le mensuel « Face au risque » n°366 en
octobre 2000. Cette étude est synthétisée dans les paragraphes qui suivent.

1.2 Les matières


Les matières les plus fréquemment transportées sont très ciblées.
Elles peuvent être regroupées en quelques familles spécifiques : les hydrocarbures liquides,
les gaz liquéfiés ou non (gaz naturel, butane, propane), l’éthylène.... La nature des gaz
transportés en masse ou à longue distance ne présente pas la même diversité que les
nombreux transports de fluides par canalisation généralement rencontrés sur les sites
industriels (voir Tableau ci-dessous).

Familles de produits Nombre % de I’échantillon où


concernées d’accidents les produits sont
renseignés
Acide (sulfurique) 3 4
Gaz (butane, gaz naturel, 27 36
propane)
Hydrocarbures liquides (fuel, 34 45
gasoil, kérosène,
essence, naphta, pétrole…)
Ethylène 4 5
Divers (mélasse, 6 8
phosphogypse, saumure
eau)
Tableau 1: répartition en pourcentage des accidents de canalisations par
type de produits transportés en France, 1985-2000, BARPI (canalisations drainant des flux
important de produits, hors site industriels)

Réf. : DRA-07-79351-11037A 1
1.3 Les types et circonstances des accidents
Dans plus de 9 cas sur 10, on constate un rejet de produit. Les autres cas correspondent à
des endommagements de canalisation n’ayant pas conduit à un percement (presque
accidents) mais ayant affaibli la canalisation. Très souvent, des mesures, telles que la mise
en place de périmètre de sécurité, sont dès ce stade prises par les autorités en charge des
secours (voir Tableau ci-dessous).

Typologie des Nombre d’accidents % de l’échantillon avec


accidents type renseigné
Rejets dangereux 65 87
11 15
Incendies
Explosions 3 4
8 11
Projections, chutes
d’équipement
Presque accident 4 5
Tableau 2: répartition en pourcentage des accidents de canalisations
par type d’accidents (canalisations drainant des flux important de produits, hors site
industriels)

Seules les rubriques comprenant plus de trois accidents sont mentionnées. Un même
accident peut correspondre à plusieurs rubriques.
Dans 10 cas, il y a eu inflammation de la fuite. Les inflammations se sont produites plutôt
sur les canalisations de gaz. On dénombre en effet sept cas de ce type contre trois pour les
canalisations de liquides inflammables. Les chiffres à ce stade sont toutefois trop faibles
pour en tirer une tendance significative. Ils donnent tout au plus une idée de la situation.
Les explosions sont en nombre très limité mais témoignent du risque latent que la nature et
le débit de matière en cause peuvent engendrer : les trois explosions dénombrées
concernent une inflammation de fuite de gaz liquéfié, une fuite de liquide inflammable et
une explosion de vapeurs issues de résurgences de liquide inflammable.

1.4 Les causes


Les causes externes, correspondant à l’impact d’autres activités, constituent l’origine
prédominante des accidents.
Le scénario est à chaque fois sensiblement le même : des travaux totalement indépendants
de la canalisation, le plus souvent enterrée (2 cas sur 3) sont engagés et les engins (de
terrassement, agricoles ou autres) endommagent et souvent perforent la canalisation.
Cette situation se rencontre dans près d’un accident sur deux. Il a été observé plusieurs cas
où la canalisation, initialement enterrée à une profondeur significative (0,8 m à 1,0 m) lors
de sa pose, se retrouve au fil des ans, du fait de l’érosion des terrains par exemple, à des
profondeurs bien inférieures (jusqu’à 0,30 m), hauteur insuffisante pour éviter les impacts
de socs de charrue par exemple …
Des insuffisances d’organisation dans la préparation du chantier sont fréquemment mises
en évidence ou supposées : absence de demande d’intervention, méconnaissance des
servitudes inhérentes au passage de la canalisation, difficulté de communication ou

Réf. : DRA-07-79351-11037A 2
absence de coordination entre les différents acteurs.
L’autre cause notable d’accidents est liée à l’état des canalisations. Il s’agit alors de
défaillances dues au matériel (pour les cas connus, tenue de piquage, conception des
soudures, corrosion, fissuration sous contrainte notamment dans le cas de sollicitation
cyclique). Cette situation est observée dans plus d’un cas sur trois.
Les canalisations cheminent souvent sur des zones très étendues et sont d’autant plus
exposées aux divers types d’agressions naturelles telles que les glissements de terrains, le
gel et même les impacts de foudre qui frappent les canalisations même enterrées.

1.5 Les conséquences


Bien qu’ils soient plus rarement évoqués, les éclatements constituent une particularité de
ce type d’installations : il s’agit en effet d’une ouverture brusque de canalisation pouvant
avoir des effets spectaculaires et dangereux en terme de projection, d’autant plus violentes
que les pressions sont élevées. Plusieurs cas, dont certains avec décès des personnes situées
à proximité immédiate, se sont produits. Ils représentent environ 5% des accidents
recensés.
En revanche, ces accidents intervenant pour la plupart dans des zones peu urbanisées, le
nombre de blessés est proportionnellement très faible.
Les écoulements d’hydrocarbures liquides engendrent le plus souvent : des pollutions des
sols (1 accident sur 3), des eaux souterraines (1 sur 6), des eaux de surface (1 sur 5). Pour 3
accidents sur 4, il y a aggravation du risque normal du fait de la présence de produit
inflammable (fuites de gaz principalement).

1.6 Synthèse du retour d’expérience « canalisation »


Un travail a été réalisé par le Joint Research Center (JRC) pour le compte du Major
Accidents Hazards Bureau européen qui analysé les principaux accidents majeurs sur les
canalisations terrestres provenant de plusieurs bases de données publiques.
Cette étude synthétise des informations sur les sources de données, leurs critères de
classement, les dangers des canalisations avec leurs causes, leurs conséquences, leurs taux
de défaillance, et les enseignements tirés de certains accidents. Des indicateurs de «
performance » sont établis.
Ce travail fait suite à la publication de la directive SEVESO II 96/82/EC de 1996 sur le
contrôle des dangers d’accidents majeurs dans les installations chimiques impliquant des
substances dangereuses, qui n’intègre pas les canalisations dans son champ d’application.
Les enseignements et conclusions de ce travail ont été extraites et traduites par nos soins
d’après les publications suivantes :
 Review of transmission pipelines accidents involving hazardous substances, 1999,
Joint Research Center European Commission, G. A. Papadakis, report EUR 18122
EN ;
 Major Hazard pipelines : a comparative study of onshore transmission accidents, 1999,
Joint Research Center European Commission, G. A. Papadakis, Journal of Loss
Prevention in the Process Industries 12 (1999), 91-107.

Ces enseignements et conclusions présentées ci-après rejoignent le retour d’expérience


pouvant être tiré de l’étude du BARPI :

Réf. : DRA-07-79351-11037A 3
 Concernant les principales causes et conséquences des accidents, le Joint Research
Center fourni les conclusions suivantes :
- 20% des accidents sont liés aux équipements des canalisations de transport
(USA, gaz naturel) ;
- les six grandes catégories de causes sont : les agressions externes ou
activités tierces, la corrosion, les défauts de construction ou les défaillances
mécaniques / de matériel, les mouvements de terrains ou les risques naturels en
général, les erreurs opérationnelles, et enfin les autres causes et les causes
inconnues ;
- l’agression externe ou activité tierce est la cause principale pour 40 à 50%
des accidents avec des fuites de gaz et la cause secondaire pour les canalisations de
liquides dangereux (20 à 30%). Elle est aussi la principale responsable des
défaillances de canalisations de gaz de faibles diamètres (inférieurs à 16 pouces).
Pour des diamètres plus importants, l’agression externe et la corrosion sont
équivalentes.
- Concernant les enseignements de certains accidents caractéristiques, le Joint Research
Center propose de développer les aspects suivants :
- une politique de prévention des rejets d’hydrocarbures accompagnée de
mesures adéquates limitant les conséquences de ces rejets ;
- la participation de la société civile dans les organisations de secours ;
- les systèmes de déclaration de travaux pour la prévention des agressions
externes avec la mise à disposition de tracés des réseaux ;
- l’adaptation des mesures compensatoires à la densité urbaine (source
d’agression externe) et selon la canalisation (existante ou en projet) ;
- la détection de la corrosion, notamment pour les canalisations anciennes.

2. Les installations fixes connexes au transport et au stockage


En interrogeant la base du BARPI sur l’accidentologie et en exploitant son rapport sur
l’accidentologie relative aux installations de réfrigération, des données sur les causes des
d’accidents impliquant des compresseurs, pompes (et des stations de compression) peuvent
être fournies. Ces causes sont listées ci-dessous :
 des incendies comme pour les accidents du 1/08/2005 survenu sur une plate-forme
pétrolière aux îles Shetland au Royaume-Unis (N° 30457) et du 21/06/2005 survenu
dans une station de recompression de gaz naturel transporté par gazoduc à Cherre suite
à une inflammation d’huile de lubrification (N° 30082).
 des mises à l’atmosphère intempestives par les dispositifs de sécurité suite à des
problèmes de fonctionnement comme pour les accidents du 30/06/2005 survenu dans
une usine pétrochimique de Berre- l’étang (N° 30217) et du 29/06/2005 survenu dans
une usine chimique de Martigues (N° 30252),
 des ruptures d’accessoires occasionnant des fuites accidentelles comme l’accident du
16/05/2005 survenu sur un site d’extraction de gaz naturel à Lacq suite à la rupture
d’un graisseur (N° 29850) et l’accident 9/10/1994 survenu sur un site chimique à
Château Arnoux Saint Auban suite à la rupture d’une garniture (N° 5921),
 des incidents consécutifs à des opérations de maintenance comme l’accident du

Réf. : DRA-07-79351-11037A 4
22/8/1981 survenu dans une usine chimique à Pierre Bénite sur une installation de,
réfrigération d’une unité de production d’acide fluorhydrique en arrêt technique
saisonnier (N° 5222),
 des détériorations par la foudre comme l’accident survenu le 14/08/1998 à Perry aux
Etats Unis dans une station de compression de gaz naturel
(N° 13942).

3. Les stockages géologiques


En interrogeant la base du BARPI sur l’accidentologie relative aux stockages souterrains,
des données sur des causes des d’accidents impliquant des stockages peuvent être fournies.
Ces causes sont listées ci-dessous :
 des incendies comme pour l’accident du 9/02/2004 survenu sur un centre de stockage
souterrain gaz naturel de Etrez (N° 26382) sur une unité de déshydration du gaz,
 des explosions comme pour l’ accident survenu sur un centre de stockage souterrain de
gaz naturel du 7/05/2003 à Gournay sur Aronde (N° 24548) dans un local électrique en
surface suite à une fuite de gaz sur une tuyauterie proche du local,
 des fuites accidentelles de pétrole, de gaz et d’eau comme pour l’ accident survenu sur
un centre de stockage souterrain de gaz naturel du 24/02/2004 à Novare (N° 4775) en
Italie lors du forage d’un puits d’extraction suite à l’utilisation supposée de tubes
défectueux.
 des incidents consécutifs à des opérations de maintenance comme l’accident du
26/11/2002 survenu dans un site de stockage souterrain de gaz naturel à Beynes
(N°24457) sur la station centrale de compression du gaz,
 des fuites de gaz à travers les anfractuosités du terrain comme l’accident du 20/1/2001
survenu dans un site de stockage souterrain de gaz naturel à Hutchinson (N°20712) aux
Etats-Unis.
A noter qu’à Baohé en Chine (N°5739) le 11/10/1993, une explosion souterraine suivie
d'une boule de feu serait survenue dans un stockage souterrain de gaz naturel à la suite du
dysfonctionnement d'un puits d'extraction. L'accident serait à l'origine de la mort de 70
personnes. Un mauvais entretien de systèmes de protection contre les surpressions serait à
l'origine de l'accident.

4. Les accidents concernant directement le CO2


L’accidentologie fournie également des données sur des causes des d’accidents impliquant
directement le CO2. Ces causes sont listées ci-dessous :
 Le dioxyde de carbone comme d’autres produits non inflammables a entraîné des
BLEVE.
C'est notamment le cas de l'accident qui s'est produit à Repcelak (Hongrie) en 1969, au
cours duquel un réservoir de stockage de dioxyde de carbone a explosé, ainsi que celui qui
s'est produit à Haltern (ex RFA) en 1976, au cours duquel un wagon rempli à 90 %,
contenant quelques 231 tonnes de CO2, a explosé.
Les caractéristiques essentielles du BLEVE (sans boule de feu) sont alors l'explosion
physique et l'onde de choc qui lui est associée. Cette onde de choc peut s'accompagner de
l'émission de fragments.

Réf. : DRA-07-79351-11037A 5
 Le dioxyde de carbone a entraîné des intoxications de personnes.
C’est notamment le cas de l'accident qui s'est produit à Sète en 1963, au cours duquel trois
personnes ont été intoxiqué (1 mort) après avoir inhalé l’atmosphère d’une cuve à vin
contenant plus de 12 % de CO2 et le cas de l'accident qui s'est produit à dans une mine de
Pologne en 1964, au cours duquel quarante cinq personnes ont été intoxiqués après avoir
inhalé l’atmosphère des galeries contenant 20 % de CO2.

5. Conclusion générale sur le retour d’expérience CO2


Les accidents caractéristiques ayant permis de réaliser le retour d’expérience de
l’accidentologie sont détaillés dans l’annexe C.
Nous pouvons noter qu’il n’existe aucun évènement accidentel concernant la mise en
œuvre du CO2 aussi bien pour le stockage géologique que pour le transport par
canalisation.
Il n’existe que peu d’installation de ce type à ce jour, aussi nous avons élargi l’analyse à
d’autres produits dangereux.
A noter que les BLEVE ont concernés des capacités de stockage (citerne routière et
réservoir).
Cependant, le risque de BLEVE froid sur une canalisation aérienne de transport ne peut
pas a priori être écarté dans la mesure où les conditions que l’on retrouve dans une capacité
peuvent être atteintes. Chaque situation est à analyser au cas par cas.

Réf. : DRA-07-79351-11037A 6
ANNEXE C
ACCIDENTS CARACTÉRISTIQUES

Réf. : DRA-07-79351-11037A 7
Canalisations
________

N° 5243 - 05/10/1985 - 93 - TREMBLAY-EN-FRANCE


60.3 - Transports par conduites
Le gazoduc reliant FEROLLES à VILLIERS-le-BEL se déchire au passage d'un bulldozer.
La conduite (diamètre 500 mm, 60 bars, épaisseur 7,9 mm, profondeur locale 1,10 m)
éclate sur 8 m de longueur. Des morceaux de tôle de 110 kg sont projetés jusqu'à 100 m.
L'engin est propulsé à plusieurs m de hauteur et se retourne en retombant, tandis qu'un
cratère oblong de 12 m de long se forme. Une flamme de 60 m de hauteur s'allume 10 s
après la rupture. Les 3 ouvriers présents périssent carbonisés à 38, 43 et 110 m de la torche.
Les terrains sont calcinés à des distances considérables : 1400°C atteints à 60 m, 1100 °C à
76 m, 600 °C à 97 m, 450°C à 125 m. Les extrémités du tronçon (35 et 9 km) sont isolées
après 20 et 40 mm. La réparation débute après 5 heures.

N° 5678 - 28/07/1994 - 76 - CIDEVILLE


60.3 - Transports par conduites
Un gazoduc (De= 457,2mm ; pression MS=67,7 bars ; acier X60; ép.=5,2mm) enterré à
1,20 m et revêtu de polyéthylène est perforé par la foudre et s'enflamme en plein champ, à
200 m d'habitations. Des flammes de 10 m de hauteur sont observées, le maïs est brûlé sur
30 m de rayon. L'impact se situe à l'aplomb d'un piquet en bois de 1,50m planté dans le sol
(0,5m) et servant à repérer l'ouvrage; il présente 2 cratères distants de 110mm. Sur l'un, le
revêtement a disparu et la paroi est percée, sur l'autre, le revêtement est localement absent
et on observe 2 percements. Le sinistre est détecté par un conducteur de train qui donne
l'alerte (feu de broussailles). Après 1h10, la fuite de gaz est détectée, l'exploitant alerté. Il a
procédé à la décompression du tronçon et au torchage de gaz, après modification du
schéma d'alimentation de la zone. Le feu est éteint 7h après la détection du sinistre. La
zone endommagée est remplacée (pose de manchette). Le réseau est rétabli 7h plus tard.

N° 8792 - 06/05/1996 - 43 - SAINT-MAURICE-DE-LIGNON


60.3 - Transports par conduites
A la suite de travaux, un engin de terrassement perfore une conduite de gaz de 200 mm de
diamètre malgré la proximité d'une borne de signalisation. L'exploitant baisse la pression
de 70 à 40 bars et obtient que certains gros utilisateurs réduisent leur consommation. Un
manchon est posé sans couper totalement le débit. Un périmètre de sécurité terrestre de 50
m est mis en place et le survol du secteur est interdit. Le fort vent disperse le gaz et réduit
ainsi les risques. Le coût de l'opération est estimé à 0,4 MF.

N° 9327 - 11/06/1996 - 51 - SAINT-QUENTIN-SUR-COOLE


60.3 - Transports par conduites
A la suite de la rupture d'un pipeline, 297 m³ de fuel sous pression se déversent dans un
champ de luzerne, en un point situé à 400 m de la COOLE. Un cratère de 2 m de diamètre
et de 1,50 m de profondeur est visible en surface. La surface polluée est de l'ordre de 750
m². La dimension du cône d'imprégnation en profondeur est inconnue. La nappe phréatique
de la craie se situe à 7 m de profondeur, aucun captage d'eau potable n'est sous l'influence
de la zone polluée. De nombreux piézomètres ont permis de définir une zone polluée de 60
à 80 m de large et de 250 m de long. Des puits de dépollution sont également forés. Des
barrages flottants sont mis en place sur la COOLE. A la date du 25 juillet, 92 m³
d'hydrocarbures ont été récupérés.

Réf. : DRA-07-79351-11037A 8
N° 14891 - 14/02/1999 - 73 - CHIGNIN
60.3 - Transports par conduites
Dans une station de pompage d'un pipeline, le gel provoque la rupture d'un robinet de 1
pouce sur un piquage servant à des tests périodiques de résistance réalisés avec de l'eau. La
fuite dure 30 mn et 25 m³ de fuel se déversent dans une fosse bétonnée. Des projections
souillent légèrement 400 m² de terres et de neiges sur le site et 150 m² sur un terrain
contigu. Une rivière située à 50 m n'est pas atteinte. La bride est réparée et la société
effectue des opérations de récupération et de nettoyage. L'exploitant procède à des
vérifications sur ses installations similaires.

N° 16374 - 04/08/1999 - 73 - JACOB-BELLECOMBETTE


60.3 - Transports par conduites
Lors de travaux pour dédoubler une canalisation de gaz existante, la pelleteuse chargée du
creusement de la tranchée accroche l'ancienne tuyauterie à la suite d'une mauvaise
interprétation du piquetage. La fuite de gaz qui se produit ne s'enflamme pas. La pression
est de 51 bar pour un débit de 1 600 m³/h. Les habitations les plus proches, à environ 100
m du lieu de la fuite, ne sont pas sous le vent. Un périmètre de sécurité est défini. La
réparation est pratiquée dans la soirée. La ligne est à nouveau opérationnelle le lendemain
à 5 h. L'erreur provient d'une imprécision du nouveau tracé par rapport à la canalisation
existante, les 2 tracés étant imbriqués à cet endroit.

N° 28382 - 15/10/2004 - FRANCE - 74 - MAGLAND


60.3Z - Transports par conduites
Vers 11h, une fuite de gaz se produit dans une chambre à vanne sur un gazoduc (PMS 67,7
bar, diam. 250 mm) dans une zone industrielle. Deux agents des services du gaz et un
riverain sont blessés : les 2 premiers sont héliportés vers l'hôpital de Genève, le dernier est
hospitalisé à Sallanches. Les services du gaz coupent l'alimentation dans la conduite
impliquée, privant 168 foyers de gaz dans la commune. Un périmètre de sécurité de 300 m
est mis en place, une centaine d'employés de la zone industrielle est évacuée et rassemblée
dans les vestiaires du stade. L'autoroute A40, la RN205 et la voie ferrée, à proximité, sont
coupées à la circulation ; 93 personnes sont en chômage technique temporaire. La fuite
s'est produite sur un robinet de sectionnement (pour exploitation), de type à boisseau
sphérique et muni d'un dispositif de purge vissé dans le corps du robinet. Le jour de
l'accident, 2 techniciens interviennent sur le robinet pour remplacer ce dispositif par une
rehausse de purge, rendue nécessaire par la pose de résine autour du robinet dans le but de
prévenir la corrosion. Pour cela, il leur est nécessaire de pénétrer dans la chambre à vannes
constituée d'une enceinte maçonnée sur dalle béton. Lors de l'intervention, la pression est
de 25 bar dans la canalisation. Le robinet est alors fermé et purgé. Lors de son dévissage, le
corps de purge s'éjecte brutalement, provoquant une importante fuite de gaz. L'un des
techniciens tente de mettre en place la rehausse, mais tombe inanimé avant d'y parvenir.
Son collègue pénètre alors dans la chambre à vanne et s'évanouit à son tour. Le directeur
d'une société située non loin fait donner l'alerte et un dispositif de crise se met en place.
Les pompiers dégagent les blessés et disposent un rideau d'eau. Les services du gaz tentent
à plusieurs reprises avec l'aide des pompiers de manœuvrer le robinet fuyard mais sans
succès. La solution d'isolement du tronçon est alors prise vers 18 h. Après décompression
de la ligne, une entreprise de terrassement intervient pour casser l'un des murs de la
chambre à vanne et permettre l'obturation de la fuite par soudage d'un bouchon sur l'orifice
du corps de purge. Les dispositifs de sécurité et notamment l'interruption du trafic sur
l'A40 sont levés vers 22 h. La distribution est progressivement rétablie dans la nuit et la
matinée suivante.

Réf. : DRA-07-79351-11037A 9
N° 27937 - 08/06/2004 - FRANCE - 67 - STRASBOURG
24.1A - Fabrication de gaz industriels
Une canalisation d'oxygène gazeux se rompt vers 4h00 dans une unité de production
d'oxygène liquide implantée en zone portuaire. Cette canalisation, souterraine sur
l'essentiel de son trajet et qui passe sous le Rhin, alimente une aciérie allemande. La
pression dans la canalisation lors de la rupture est de l'ordre de 30 bars (dans la plage de
pression d'exploitation). Le POI de l'établissement est déclenché, les dégâts occasionnés
sont importants : 4,6 t d'O2 (vidange de la canalisation) sont rejetées en 13 min, des galets
et graviers projetés sur un secteur de 40 m de long et 20 m de large s'incrustent dans les
installations et les bâtiments voisins, affectant les équipements de contrôle et de sécurité
des installations. Une importante corrosion externe de la canalisation, à son entrée dans le
sol, serait à l'origine de la rupture. Selon différentes expertises, cette corrosion pourrait être
due à un décollement du revêtement étanche de protection à la suite d'un défaut de pose, à
la présence d'ions chlorure dans le sol (sel de déneigement ?), à un défaut de protection
cathodique détecté plusieurs mois après son endommagement par un orage. Le
redémarrage des installations est subordonné à la réparation de la canalisation, ainsi qu'au
recensement et à la vérification de l'intégrité et du fonctionnement des équipements. Pour
éviter le renouvellement d'un tel accident, différentes mesures sont prises : réparation du
revêtement, création d'un puits de 1 m de profondeur autour de la canalisation, dans la
partie verticale du début de sa section enterrée, modification du plan de maintenance pour
inclure une inspection annuelle du revêtement, mesure des courants vagabonds autour de
l'interface de la canalisation avec le terrain, amélioration du système de détection
d'oxygène excessif dans l'air...
Par ailleurs, toutes les entrées ou sorties de canalisation de l'usine dans le sol qui sont
dégagées et examinées, feront l'objet de contrôles périodiques.

N° 24548 - 07/05/2003 - FRANCE - 60 - GOURNAY-SUR-ARONDE


40.2A - Production de combustible gazeux
Une explosion de gaz suivie d'un incendie endommagent des installations de surface sur un
centre de stockage souterrain de gaz naturel. Elle se produit dans un local électrique situé
hors zone gaz abritant les automates d'un manifold de transfert, alors que le stockage est en
phase de soutirage. Les arrêts d'urgence et l'alarme sont activés. Un périmètre de sécurité
est mis en place sur le site dont les différentes activités sont suspendues. Les employés
équipés d'ARI maîtrisent rapidement le sinistre à l'aide d'extincteurs CO2. Seuls des
dommages matériels sont observés : bâtiment fissuré, câblages et armoires de contrôle-
commande à vérifier, couvercle d'une chambre de tirage en fonte projeté à plusieurs m.
Une fuite de gaz est finalement localisée sur une canalisation (DN50), bras mort raccordé à
une "antenne" de DN 150 sur un circuit de purge, partiellement démonté depuis 1987. Le
cheminement entre le point de fuite et le local accidenté s'est probablement opéré via des
caniveaux techniques abritant des câbles électriques. La durée de fuite qui n'est pas connue
avec précision, a pu commencer bien avant l'accident. La tuyau à 3 m de profondeur est
isolée et purgée. Une fouille, rendue difficile par le sol gelé sur 2,5 m par le gaz sous
pression, est finalement achevée 2 j plus tard. Le volume de la fuite serait compris entre 2
500 et 25 000 m³. L'inspection propose un arrêté préfectoral soumettant la reprise de
l'exploitation du stockage à la remise d'un rapport d'accident complet, accompagné des
dossiers de travaux de remises en état. Elle demande à l'exploitant de définir dans un
second temps un plan d'action en vue de traiter les points de fragilisation des tuyauteries
tels que celui observé lors de l'accident, d'améliorer la détection de gaz dans les locaux non
encore pourvus et dans les caniveaux techniques. L'exploitant remplace le tronçon en cause

Réf. : DRA-07-79351-11037A 10
et supprime le bras mort. Une étude est menée sur les collectes des autres puits :
suppression des bras morts sur les anciennes tuyauteries, diagnostic corrosion pour les
autres. Des mesures visant à l'amélioration de l'étanchéité des locaux électriques sont en
cours de mise en œuvre. Les études pourront déboucher sur la mise en place d'un
asservissement entre la détection gaz et la coupure de l'alimentation électrique. La fuite sur
la canalisation pourrait être due à des défauts métallurgiques ; des analyses
complémentaires sont réalisées.

Réf. : DRA-07-79351-11037A 11
Installations fixes connexes au transport et au stockage
__________

N° 30457 - 01/08/2005 - ROYAUME-UNI - 00 - ILE SHETLAND


11.1Z - Extraction d'hydrocarbures
Un feu se déclare sur le groupe compresseur d'une plate-forme pétrolière au large des îles
Shetland de l'ouest en mer du Nord sans faire de victime ni causer de pollution.
L'entreprise estime que quelques jours seulement seront nécessaires pour réparer et
remettre en service la plate-forme. Une cinquantaine de personnes reste sur place lundi
matin, une quarantaine d'autres dont la présence n'est pas nécessaire durant l'arrêt de la
plate-forme étant évacuée.

N° 30082 - 21/06/2005 - FRANCE - 72 - CHERRE


60.3Z - Transports par conduites
Un feu dans une station de recompression de gaz naturel transporté par gazoduc est détecté
à distance par le centre de contrôle de Nantes. Le POI est déclenché (niveau 2 de l'alerte).
La mise en oeuvre de l'extinction automatique par du CO2 arrête la propagation. Lors de
l'ouverture du caisson de la turbine par le personnel du site, une reprise de flammes est
stoppée à l'aide d'un extincteur portatif. Les pompiers sont toutefois alertés. L'incendie est
éteint vers 17h. Un arrosage du groupe est maintenu momentanément. La station est arrêtée
de 3 à 4 h, une perturbation du terminal de distribution est envisagée pour le lendemain.
L'incendie résulterait de l'inflammation d'huile de lubrification au niveau de la garniture
d'une turbine entraînant un des compresseurs.

N° 13942 - 14/08/1998 - ETATS-UNIS - 00 - PERRY


60.3Z - Transports par conduites
Dans une station de compression de gaz naturel, la foudre est probablement à l'origine d'un
incendie qui a initié plusieurs explosions. Une boule de feu se forme à plus de 100 m de
hauteur. Cinq personnes, dont plusieurs pompiers, sont blessées et une demi-douzaine de
maisons est endommagée. Les habitants sont évacués dans un rayon de 3,5 km. Les 3
gazoducs alimentant toute la Floride doivent être coupés, entraînant l'arrêt ou la réduction
d'activité de nombreuses d'entreprises.

N° 5921 - 09/10/1994 - FRANCE - 04 - CHATEAU-ARNOUX-SAINT-AUBAN


24.1E - Fabrication d'autres produits chimiques inorganiques de base
Sur un site chimique, l'un des 3 compresseurs (15 t/h - 3,5 b, soit la moitié de la production
de l'atelier) d'une station de compression de chlore fuit à la suite d'une rupture de garniture.
Un opérateur fortuitement présent à proximité de la station note un bruit inhabituel et
donne l'alerte à l'aide de sa radio portative. Le chef de quart découvre un nuage de chlore
en ouvrant la porte du local. Il actionne des boutons poussoirs, situé hors du local et qui
commande l'arrêt d'urgence des installations (isolement de la sortie des compresseurs et
arrêt de l'électrolyse), puis alerte la salle de contrôle. Le POI est déclenché. De retour à
l'atelier, le chef de quart constate qu'un incendie s'est déclaré sur le compresseur et se
propage à la toiture du bâtiment. Il actionne des vannes permettant un inertage à l'azote des
installations, le chlore chassé de la section isolée de l'unité est neutralisé (atelier Javel). La
circulation routière est perturbée. Le service incendie de l'usine maîtrise ensuite
rapidement l'incendie. Des observateurs suivent le nuage de fumée noire qui se déplace ;
l'odeur du chlore n'est légèrement détectée qu'en un seul point hors de l'usine. Aucune
victime n'est à déplorer, mais la production chlore du site est réduite de 50 %. Le
compresseur accidenté du type 3 étages est détérioré en 2 points : palier côté haute pression
et soufflet de dilatation placé sur une canalisation en sortie de l'appareil. Une combustion a
fait disparaître une partie du métal et a endommagé l'extrémité de son axe. La température
du gaz en sortie du compresseur était mesurée et enregistrée, avec mise en sécurité de
l'installation pour une température de 110 °C. Les relevés montrent un palier aux environs
de 100 °C puis une élévation brutale de cette valeur. Les dommages sont évalués à 3,7 MF.
Les installations et le procédé sont modifiés (0,9 et 2,05 MF).

N° 29850 - 16/05/2005 - FRANCE - 64 - LACQ


11.1Z - Extraction d'hydrocarbures
Sur un site d'extraction de gaz naturel, l'exploitant déclenche le POI pour une fuite de gaz
brut (H2S) détectée vers 7h30. L'installation était à l'arrêt depuis 5h50, mais maintenue
sous pression. Les pompiers internes mettent en oeuvre une lance en protection.
L'exploitant décompresse l'unité de 15 bar à la pression atmosphérique et le gaz (environ
9000 m3) éliminé à la torche. La teneur en H2S mesurée est de 100 ppm à 10 m, 50 ppm à
5 m et 30 ppm à 2 m. Peu après 9 h, le POI est levé. Aucune victime n'est à déplorer. La
fuite résulte d'une défaillance d'un joint torique de la tige de manoeuvre d'une vanne située
au refoulement d'un compresseur.

N° 5222 - 22/08/1981 - FRANCE - 69 - PIERRE-BENITE


24.1E - Fabrication d'autres produits chimiques inorganiques de base
Dans une usine chimique, 200 kg d'ammoniac sont rejetés par l'installation de réfrigération
d'une unité de production d'acide fluorhydrique en arrêt technique saisonnier. Le circuit de
saumure a été vidangé et des essais d'étanchéité sont en cours. La fuite se produit à la suite
de l'ouverture d'une soupape du circuit de réfrigération, la température atteinte étant
voisine de 46°C. L'accident est notamment dû à un manque ou une insuffisance des
consignes pour une manoeuvre inhabituelle. Un employé est intoxiqué.
N° 30217 - 30/06/2005 - FRANCE - 13 - BERRE-L'ETANG
24.1G - Fabrication d'autres produits chimiques organiques de base
Dans une usine pétrochimique, un incident sur un compresseur nécessite le détournement
vers la torche d'une partie des gaz produits par le vapocraqueur. L'exploitant abaisse la
charge des fours puis redémarre les compresseurs. Le torchage important se poursuit
durant plusieurs heures avant retour à une situation normale.

N° 30252 - 29/06/2005 - FRANCE - 13 - MARTIGUES


24.1G - Fabrication d'autres produits chimiques organiques de base
Dans une usine chimique, le déréglage d'un compresseur de butadiène nécessite la mise à
la torche du contenu de l'installation jusqu'à stabilisation de celle-ci. Après injection de
vapeur d'effacement et reprise des réglages, la situation revient à la normale 30 min plus
tard.

N° 27548 - 10/07/2004 - FRANCE - 69 - BRON


52.1D - Supermarchés
Une fuite de gaz s'enflamme sur le poste de détente reliant le réseau de distribution à un
supermarché de 1 300 m². La "torchère" d'une dizaine de mètres de haut propage l'incendie
à la façade et à la toiture du magasin. Deux cents personnes sont évacuées dont 15
employés. Un périmètre de sécurité est mis en place et la circulation routière est
interrompue. Trente pompiers et des agents du service du gaz sont mobilisés pour
circonscrire le sinistre. La fermeture de l'alimentation de gaz au niveau du poste de détente
du magasin ne peut s'effectuer (vanne cassée ou endommagée ?). La fuite n'est maîtrisée
que 2 h après le début du sinistre à la suite de l'intervention d'une entreprise de
terrassement qui écrase avec une mini pelleteuse la canalisation souterraine. Une enquête
est effectuée.

N° 28917 - 06/01/2004 - FRANCE - 13 - EYGALIERES


60.3Z - Transports par conduites
Une fuite se produit sur une vanne de sécurité dans un poste de détente de gaz du réseau de
transport, situé en zone rurale. Un périmètre de sécurité est mis en place pendant la durée
des réparations (2 h).
Stockages géologiques
____________

N° 26382 - 09/02/2004 - FRANCE - 01 - ETREZ


40.2A - Production de combustible gazeux
Un incendie se déclare sur une unité de déshydratation du gaz dans un stockage souterrain
de gaz naturel. L'installation traite le gaz issu du puits n° 2 (le site comprend 12 puits) à
l'aide de triéthylène glycol (TEG) avant qu'il soit dirigé sur les canalisations de
distribution. L'équipement impliqué, situé dans une tour sur la plate-forme d'exploitation,
permet de régénérer le TEG par chauffage. Le feu a généré un important panache de
fumées, mais est resté circonscrit à l'installation, dans les limites de la plate-forme clôturée
du puits en cause, sans effet sur les personnes. Le gaz n'a pas été impliqué dans l'accident,
même si un effet domino pouvait être redouté de par la nature des installations. Le puits et
les dispositifs connexes de collecte sont mis en position de sécurité. L'exploitant déclenche
son POI et les autorités sont informées. Les pompiers extérieurs se présentent sur le site :
l'exploitant a déjà éteint l'incendie et les secours récupèrent le TEG (entre 0,5 et 2 m³) dans
la rétention. Le sinistre est contrôlé 2h15 après sa détection mais reste sous surveillance.
L'exploitant interrompt l'exploitation du puits impliqué et de ses installations de surface
pour plusieurs semaines.

N° 24548 - 07/05/2003 - FRANCE - 60 - GOURNAY-SUR-ARONDE


40.2A - Production de combustible gazeux
Une explosion de gaz suivie d'un incendie endommagent des installations de surface sur un
centre de stockage souterrain de gaz naturel. Elle se produit dans un local électrique situé
hors zone gaz abritant les automates d'un manifold de transfert, alors que le stockage est en
phase de soutirage. Les arrêts d'urgence et l'alarme sont activés. Un périmètre de sécurité
est mis en place sur le site dont les différentes activités sont suspendues. Les employés
équipés d'ARI maîtrisent rapidement le sinistre à l'aide d'extincteurs CO2. Seuls des
dommages matériels sont observés : bâtiment fissuré, câblages et armoires de contrôle-
commande à vérifier, couvercle d'une chambre de tirage en fonte projeté à plusieurs m.
Une fuite de gaz est finalement localisée sur une canalisation (DN50), bras mort raccordé à
une "antenne" de DN 150 sur un circuit de purge, partiellement démonté depuis 1987. Le
cheminement entre le point de fuite et le local accidenté s'est probablement opéré via des
caniveaux techniques abritant des câbles électriques. La durée de fuite qui n'est pas connue
avec précision, a pu commencer bien avant l'accident. La tuyau à 3 m de profondeur est
isolée et purgée. Une fouille, rendue difficile par le sol gelé sur 2,5 m par le gaz sous
pression, est finalement achevée 2 j plus tard. Le volume de la fuite serait compris entre 2
500 et 25 000 m³. L'inspection propose un arrêté préfectoral soumettant la reprise de
l'exploitation du stockage à la remise d'un rapport d'accident complet, accompagné des
dossiers de travaux de remises en état. Elle demande à l'exploitant de définir dans un
second temps un plan d'action en vue de traiter les points de fragilisation des tuyauteries
tels que celui observé lors de l'accident, d'améliorer la détection de gaz dans les locaux non
encore pourvus et dans les caniveaux techniques. L'exploitant remplace le tronçon en cause
et supprime le bras mort. Une étude est menée sur les collectes des autres puits :
suppression des bras morts sur les anciennes tuyauteries, diagnostic corrosion pour les
autres. Des mesures visant à l'amélioration de l'étanchéité des locaux électriques sont en
cours de mise en oeuvre. Les études pourront déboucher sur la mise en place d'un
asservissement entre la détection gaz et la coupure de l'alimentation électrique. La fuite sur
la canalisation pourrait être due à des défauts métallurgiques ; des analyses
complémentaires sont réalisées.

N° 24457 - 26/11/2002 - FRANCE - 78 - BEYNES


40.2C - Distribution de combustibles gazeux
Un incident se produit dans un stockage souterrain de gaz naturel lors d'une opération de
maintenance curative dans la station centrale de compression du gaz. L'intervention
concernait un dispositif de sécurité, constitué par une colonne de mesure de niveau d'eau
dans un séparateur gaz naturel/eau, dispositif sous pression de gaz (90 bars). Le but de
cette opération était de débloquer le flotteur de la colonne de mesure. Après avoir fermé les
vannes qui reliaient la colonne au séparateur pour l'isoler, purgé la colonne puis déposé la
bride pleine en partie basse de la colonne et enfin après avoir essayé de débloquer
mécaniquement le flotteur, l'opérateur a ouvert la vanne reliant la colonne au séparateur
afin que le gaz sous pression expulse le flotteur. Cette ouverture a permis l'expulsion du
flotteur mais a également engendré une émission de gaz naturel qui s'est enflammé
immédiatement. L'opérateur s'est trouvé pris dans les flammes. Il a cependant pu se
dégager, malgré ses brûlures aux mains et au visage, et a actionné les mises en sécurité de
l'ensemble du site. L'ensemble du stockage est indisponible pour une quinzaine de jours,
l'indisponibilité de l'équipement sera de plusieurs semaines. Le montant des dégâts
matériels est estimé à 20 keuros.

N° 20712 - 20/01/2001 - ETATS-UNIS - 00 - HUTCHINSON


40.2C - Distribution de combustibles gazeux
Du gaz, provenant d'un stockage souterrain en site naturel, s'infiltre à travers les
anfractuosités du terrain et les failles et provoque l'éruption de plusieurs geysers (9 selon
les autorités). La première résurgence, d'une hauteur d'une dizaine de m, s'est produite dans
un entreposage de mobil homes puis a explosé. Une centaine de personnes est évacuée aux
alentours. D'autres fuites du même type suivent. Les secours rencontrent des difficultés à
traiter ces accidents. Les fuites sont finalement maîtrisées au bout de 4 j. Les différents
incendies auront fait 3 blessés.

N° 4775 - 24/02/1994 - ITALIE - 00 - NOVARE


40.2C - Distribution de combustibles gazeux
Le forage d'un puits dans un stockage souterrain de gaz naturel provoque une importante
fuite de pétrole, gaz et eau pendant 3 jours ; 30 personnes doivent évacuer leur logement et
un plan d'évacuation de 2 000 personnes est préparé en cas d'aggravation du risque. Un
film de pétrole recouvre les maisons et les routes. Des tubes défectueux pourrait être à
l'origine de l'accident, mais cette hypothèse n'est pas confirmée.

N° 5739 - 11/10/1993 - CHINE - 00 - BAOHE


40.2C - Distribution de combustibles gazeux
Une explosion souterraine suivie d'une boule de feu serait survenue dans un stockage
souterrain de gaz naturel à la suite du dysfonctionnement d'un puits d'extraction. L'accident
serait à l'origine de la mort de 70 personnes. Un mauvais entretien de systèmes de
protection contre les surpressions serait à l'origine de l'accident.
Accidents concernant le CO2
__________

 Explosion (bleve) d'un wagon contenant du dioxyde de carbone (Haltern, ex-RFA,


02/09/1976)
Un wagon rempli à 90 %, contenant quelques 231 tonnes de CO2, a explosé. Le contenu du
wagon était à une pression de 7 bar et à une température de -15°C.
Peu avant l'explosion, il aurait été observé que le wagon évacuait du dioxyde de carbone
par sa soupape de sécurité. Il n'est pas clairement établi si l'explosion s'est produite avant
ou après une collision avec d'autres wagons.
Des fragments du réservoir ont été retrouvés à des distances supérieures à 360 mètres du
lieu de l'accident. D'autre part, trois autres wagons vides situés trois voies plus loin ont été
soufflés par l'explosion et ont ainsi déraillé. Une personne fut tuée dans l'accident.
L'analyse post-accidentelle d'un fragment aurait indiqué que la rupture de la citerne a été
de type fragile.

 Explosion (bleve) d'un réservoir de stockage de dioxyde de carbone liquide


(Repcelak, Hongrie, 02/01/1969)
Cet accident s'est produit dans une centrale de production de dioxyde de carbone. Ce
produit était liquéfié et refroidi par l'intermédiaire d'un circuit de réfrigération à
l'ammoniac puis stocké dans des réservoirs sous une pression de 15 bars et à une
température de l'ordre de 30°C.
L'installation comportait trois réservoirs de stockage situés approximativement à 15 mètres
du bâtiment de production.
Les conditions de l'accident furent les suivantes :à 1h50, le remplissage d'un réservoir (C),
avec le dioxyde de carbone produit débute, et à 2h24, pendant le remplissage, le réservoir
explose, suivi, quelques instants plus tard, de l'explosion d'un autre réservoir (D).
Ces deux explosions produisent l'arrachement du réservoir (A) de ces fondations et sa
perforation par l'un de ses supports, provoquant ainsi, dans son flan, une brèche dont la
surface fut estimée à environ 90 cm2 . Le rejet de CO2 par cette brèche entraîne, par
réaction, la mise en mouvement du réservoir à travers l'installation (effet fusée) provoquant
ainsi la mort de cinq personnes.
Des fragments, projetés dans toutes les directions, provoquèrent la mort de 4 personnes
supplémentaires et atterrirent à plus de 400 mètres.
Un fragment de 1000 kg fut notamment projeté à plus de 250 mètres. Une quinzaine de
personnes furent blessées, dont certaines ont subi des gelures partielles.
La cause la plus probable retenue pour cet incident est un sur-remplissage dû à une
défaillance du système de jauge (vraisemblablement le gel du détecteur de niveau). Par
ailleurs, il semblerait que le matériau de fabrication de plusieurs cuves n'était pas adapté
aux faibles températures.

 Intoxication de personnes (Sète, 1963)


Une cuve à vin d’un bateau citerne est à l’origine de trois malaises. Cette cuve n’avait été
remplie qu’aux deux-tiers. Lors du prélèvement d’un échantillon de vin (pratique d'usage
dans chaque cuve de tout bateau citerne arrivant à Sète), le docker qui voulait la réaliser
s’effondra, suivi de peu par les deux hommes qui voulaient lui porter secours (un décès).
L’atmosphère de la cuve (vidée puis scellée) a été examinée une semaine plus tard : elle
contenait encore 5 % de CO2 et 21 % d’O2. Au moment de l’accident, les 80 hl d’air qui
surplombaient le liquide devaient contenir plus de 12 % de CO2.
L’enrichissement en CO2 de cette cuve aurait été le fait de son faible remplissage. L
'agitation et le choc du vin contre la coque aurait permis au CO2 de s’échapper du vin et
d'envahir l’atmosphère de la cuve, phénomène qui n’a pas lieu quand la cuve est pleine.

 Intoxication de personnes (pologne, 1964)


Dans une mine, 45 travailleurs sont intoxiqués après une exposition de 10 à 40 min dans
une atmosphère contenant du CO2 (deux décès).
La concentration de CO2 des puits d’accès aux galeries vérifiée le jour même n’avait pas
été jugée excessive. Après l’accident la concentration mesurée était de 20 %.

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