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5.

2 – Le cadre juridique des échanges


LE CONTRAT DE VENTE

Connaissances associées : La notion de contrat


Les conditions de validité d'un contrat
Les effets obligatoires du contrat
L'inéxécution des contrats

Documents Sources Savoir associés


1 http://www.cgv-expert.fr/article/contrat-vente_30.htm Les conditions de validité d'un contrat
de vente
2 http://www.legalis.net/spip.php?page=jurisprudence- La clause de rétractation
decision&id_article=3102
3 http://www.murielle-cahen.com/publications/rupture- L'inexécution et la rupture du contrat
contrat-commercial.asp de vente

Problématique :
De plus en plus de ventes sont aujourd’hui réalisées par l’intermédiaire de sites Internet. Comment
la réglementation peut-elle s’appliquer à cette nouvelle pratique ?
- Vous présenterez le cadre réglementaire qui précise les conditions de validité et de rupture
d’un contrat de vente
- A travers des exemples, vous illustrerez l’application de cette réglementation pour des
ventes réalisées via des sites Internet.

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DOCUMENT 1

Le contrat de vente
Le contrat de vente est une convention par laquelle l’une des parties (le vendeur) s’oblige à livrer
une chose et l’autre partie (l’acheteur), à la payer. Une des particularités du contrat de vente, est que
celui-ci est synallagmatique, c'est-à-dire qu’il fait naître des droits et des obligations à l’égard des
deux parties. Le contrat de vente a pour objet le transfert de propriété d’une chose (matérielle ou
immatérielle) en échange du versement d’un prix.
C’est à travers l’article 1582 du Code civil qu’est défini le contrat de vente : « La vente est une
convention par laquelle l'un s'oblige à livrer une chose, et l'autre à la payer. Elle peut être faite par
acte authentique ou sous seing privé », l’acte authentique étant celui rédigé par un officier public
(par exemple, un notaire), l’acte sous seing privé étant celui réalisé par toute autre personne (par
exemple un particulier ou une personne morale, comme une société).
Dans la vie de tous les jours, on conclue très régulièrement des contrats de vente, parfois sans même
s’en rendre compte, comme lorsque l’on achète son pain à la boulangerie. Sans toujours le réaliser,
on reconnait avoir des droits et des obligations envers son cocontractant. Ainsi l’existence du
contrat est-elle importante, puisqu’en cas de non-respect du contrat, la partie lésée pourra demander
la réparation du préjudice causé, souvent au travers de dommages et intérêts.

De l’intérêt d’un contrat écrit


Il n’est pas obligatoire que le contrat soit écrit. En droit français, c’est la règle du consentement qui
prime, c'est-à-dire que les cocontractants peuvent choisir la forme de leur contrat, oral ou écrit, et
aucun support n’est imposé. Cependant il existe un certain nombre de contrats dont la nature
impose une forme écrite (ex., vente d'une maison, ou souscription d’une assurance) écrit).
Au sens de l’article 1134 du Code civil : « Les conventions légalement formées tiennent lieu de loi
à ceux qui les ont faites. Elles ne peuvent être révoquées que de leur consentement mutuel, ou pour
les causes que la loi autorise. Elles doivent être exécutées de bonne foi ».

Les conditions de formation du contrat de vente


Les conditions sont au nombre de quatre et sont absolument nécessaires pour que le contrat soit
valide.
- consentement des deux parties au contrat, exempt de vices (erreur, dol, violence)
- capacité de contracter (aucun des cocontractants ne doit être mineur ou majeur protégé)
- objet déterminé ou déterminable, sont hors commerce les organes humains, la drogue et les choses
contraires à l’ordre public. L’objet du contrat doit appartenir au vendeur, le prix doit être déterminé
- cause généralement définie comme le mobile d’achat qui inspire chacune des parties dans leur
volonté de contracter. Cette cause doit exister, et être licite.

Y a-t-il contrat de vente ?


….dès lors que les deux parties se sont entendues sur la chose ainsi que sur son prix, par un accord
écrit ou oral.

L’obligation d’information
Le vendeur, avant la conclusion du contrat, doit informer le consommateur sur les caractéristiques
du bien ou du service offert (nature du produit, prix). Dans certains cas, le spécialiste devra aussi

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remettre à l’acheteur un devis ou un bon de commande.

Les cas où l’engagement n’est pas définitif


Tout d’abord, il faut préciser que tout contrat dont la valeur excède 750 € doit faire l’objet d’un
écrit. Dans le cas d’une vente à distance (internet, télé-achat, téléphone), l’acheteur dispose d’un
délai de 7 jours (délai de rétractation) pour annuler le contrat sans avoir besoin de se justifier.

Arrhes et acomptes
Il est important de savoir distinguer les deux. L’acompte engage les parties, il s’agit en fait d’un
premier versement partiel qui se déduira du prix de la marchandise. L’engagement est alors ferme et
définitif. Le vendeur pourra dans ce cas obliger le client à payer le montant total du produit si celui-
ci se refuse finalement à la vente. Inversement, le commerçant sera tenu de délivrer l’objet acheté
sous peine de dommages et intérêts.
En revanche, les arrhes permettent un désengagement du contrat. Elles correspondent à l’expression
d’une promesse de vente de la part du commerçant, et d’une promesse d’achat de la part du client.
Mais ici, chacune des parties pourra se délier de sa promesse. Si c’est l’acheteur qui renonce au
contrat, il abandonne le versement. Si c’est le vendeur, il doit alors verser le double des arrhes.

Le transfert de propriété
Le transfert de propriété est l’un des effets principaux du contrat de vente. Il signifie simplement
que la propriété de la chose vendue est transférée à l’acheteur, dès l’instant où le vendeur et
l’acheteur sont d’accord sur la chose et sur le prix.

Obligations du vendeur
- obligation de délivrance en mettant la chose à la disposition de l’acheteur.
- obligation de garantie légale qui couvre les vices cachés qui datent d’avant la vente, et qui en
conséquence, rendent la marchandise impropre à l’usage. L’acheteur devra apporter la preuve du
défaut.

Le vendeur peut aussi proposer une garantie contractuelle, payante et limitée dans le temps.

Les obligations de l’acheteur

- obligation de retirement, il doit prendre livraison de la chose. Dans le cas contraire, le vendeur
peut demander la résolution (c'est-à-dire, l’annulation) de la vente.
- obligation de payer le prix

http://www.cgv-expert.fr/article/contrat-vente_30.htm

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DOCUMENT 2
Tribunal d’instance de Dieppe Juridiction de proximité Jugement du 07 février 2011

Igor D. / Priceminister
vente - e-commerce - particulier - droit de rétractation
FAITS ET PROCEDURE
Par le biais du service d’annonces en ligne de la société Priceminister, Monsieur D. Igor a
commandé en date du 5 septembre 2010 auprès d’un vendeur dénommé « Jual xx » un appareil
d’occasion robot mixeur Thermomix pour un montant de 180 €.
En date du 6 septembre 2010, Monsieur D. Igor a adressé une demande d’annulation de la
commande à la société Priceminister par courrier électronique.
En date du 7 septembre 2010 la société Priceminister informe Monsieur D. de l’impossibilité de
bénéficier du délai de rétractation de sept jours la vente ayant été conclue entre particuliers.
Monsieur D. a réitéré sa demande.
En date du 14 septembre 2010, la société Priceminister adresse un courrier électronique
mentionnant les modalités d’exercice du droit de rétractation.
Le même jour à 8 heures 27, la société Priceminister adresse un second courrier électronique
rectificatif informant Monsieur D. de l’impossibilité de se rétracter du fait que le vendeur est un
particulier.
Par déclaration reçue au greffe en date du 17 septembre 2010, Monsieur D. Igor a sollicité :
• La restitution de la somme de 180 € correspondant au prix d’achat du robot, suite à la
rétractation effectuée dans le délai de 7 jours.
Au soutien de sa demande, Monsieur D. Igor déclare qu’en sa qualité de consommateur, il bénéficie
d’un droit de rétractation accordé par la loi dans le cadre des ventes à distance ou vente à domicile.
En réplique, la société Priceminister soutient que :
• le contrat de vente a été conclu entre Monsieur D. et un vendeur particulier
• la société Priceminister n’est pas le vendeur du produit mais un intermédiaire mettant en
relation un vendeur et un acheteur par le biais d’une plate-forme électronique
• l’achat effectué par Monsieur D. via la plate-forme Priceminister n’ouvre pas droit au droit
de rétractation prévu à l’article L. 121-20 du Code de la Consommation.
En conséquence la société Priceminister sollicite le débouté de la demande de Monsieur D.
DISCUSSION
Vu l’article 1134 du Code Civil,
Vu l’article L121-16 du Code de la Consommation,
Les dispositions de la présente sous-section s’appliquent à toute vente d’un bien ou toute fourniture
d’une prestation de service conclue, sans la présence physique simultanée des parties entre un
consommateur et un professionnel qui pour la conclusion de ce contrat utilisent exclusivement une
ou plusieurs techniques de communication à distance.
Vu l’article L. 121 20 du code de la consommation,
Le consommateur dispose d’un délai de sept jours francs pour exercer son droit de rétractation sans
avoir à justifier de motifs ni à payer de pénalités à l’exception, le cas échéant des frais de retour.

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La société Priceminister est un service d’annonces en ligne permettant la mise en relation de
vendeur annonceur et d’acheteur. Force est de constater que la société Priceminister ne vend aucun
bien, son activité consistant seulement à mettre à disposition de ses utilisateurs une structure
fonctionnelle et organisationnelle permettant la conclusion des contrats de vente.

L’article L 121-20 du Code de la Consommation permet à l’acheteur de disposer d’un droit de


rétractation pour les ventes conclues à distance et notamment par le biais du commerce
électronique.
L’article L. 121-16 du code de la consommation prévoit expressément que cette prérogative de
rétractation ne trouve à s’appliquer que lorsque le contrat de vente à distance a été conclu par un
consommateur avec un vendeur professionnel.
La transaction litigieuse a été réalisée de particulier à particulier, en conséquence l’acquéreur ne
pourra bénéficier du droit de rétractation.
Force est de constater que Monsieur D. ne pourra bénéficier d’un droit de rétractation, la vente
ayant été conclue entre particuliers.

DECISION
La Juridiction de Proximité statuant publiquement, par jugement contradictoire et en dernier
ressort :
• Déboute Monsieur D. Igor de sa demande de restitution de la somme de 180 €.

http://www.legalis.net/spip.php?page=jurisprudence-decision&id_article=3102

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DOCUMENT 3
LA RUPTURE DU CONTRAT COMMERCIAL

En principe la rupture d’un contrat est possible au titre de la liberté contractuelle.


Une rupture commerciale doit respecter certaines conditions.

I : Principe de l’interdiction des ruptures brutales des relations commerciales

L’inexécution d’une obligation contractuelle donne droit au cocontractant de rompre ledit contrat.
Vous serez donc fondé à demander la nullité ou la résiliation du contrat dans ce cas sans risquer
d’engager votre responsabilité.
En vertu de l’article L442-6 du code de commerce un commerçant peut voir sa responsabilité
engagée s’il rompt brutalement, même partiellement, une relation commerciale établie, sans préavis
écrit tenant compte de la durée de la relation commerciale et des usages.
Pour que la responsabilité de l’auteur de la rupture soit fautive il faut réunir deux conditions
cumulatives : la présence d’une relation commerciale établie, et le caractère brutal de ladite rupture.
La jurisprudence en a précisé ce que l’on doit comprendre par l’utilisation du terme « relation
commerciale établie » en indiquant que des relations ponctuelles et non suivies ne constituent pas
des relations commerciales établies (Cour cass,25 avril 2006).Ainsi pour savoir si la relation est
établie ou non, et donc si la rupture est susceptible d’être sanctionnée, il faudra se référer aux
critères de la durée de celle-ci et de son intensité (Cour cass, 5 mai 2009). Par conséquent on peut
en déduire que la rupture ne sera pas considérée comme fautive si les relations engagées avec le
cocontractant sont très récentes et prévues pour une courte durée.
De plus pour engager la responsabilité de son auteur, la rupture doit avoir un caractère brutal, celui-
ci constituant un abus.
La rupture sera considérée comme brutale dès lors que les usages en matière de préavis n’ont pas
été respectés. Il faut donc prendre garde au délai de préavis en tenant compte du secteur dans lequel
se trouvent les cocontractants.
Le préavis doit être formulé par écrit (Cour cass, 17 mars 2004) et la volonté de rupture doit être
explicite. Ainsi le fait d’annoncer à l’avance verbalement à son cocontractant la volonté de rompre
le contrat ne fait pas démarrer le délai de préavis.

II : Un principe sévèrement sanctionné mais contournable

A) Les sanctions encourues


Toute rupture abusive, malgré la présence d’un contrat sera du domaine de la responsabilité
délictuelle. La responsabilité délictuelle a pour conséquence de rendre réparable le dommage causé
aux tiers en cas de rupture abusive, ce qui peut amener au versement de dommages et intérêts
relativement conséquents.
Pour engager la responsabilité de l’auteur de la rupture il n’est pas nécessaire de démontrer
l’existence d’un contrat mais le cocontractant lésé doit apporter la preuve du préjudice subi du fait
de la rupture brutale.
Le préjudice pris en compte par les juges est celui lié à la brutalité de la rupture.

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Ainsi cela conduit le juge à apprécier le caractère de dépendance économique qui existe entre les
cocontractants. Le juge sera donc d’autant plus enclin à condamner à verser des dommages et
intérêts importants lorsque le cocontractant lésé se trouve dans un état de dépendance économique
vis-à-vis du cocontractant, c’est-à-dire par exemple si celui-ci est son principal partenaire ou s’il
détermine la majeure partie de son chiffre d’affaires.

B ) Des exceptions recevables


En vertu de l’article L442-6 du code de commerce la rupture des relations commerciales peut être
opérée sans préavis en cas d’inexécution par l’autre partie de ses obligations ou en cas de force
majeure.
http://www.murielle-cahen.com/publications/rupture-contrat-commercial.asp

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Fiche d’analyse du Document…
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Ce qui se passe
Ce que l’on raconte

Qui est concerné ?

Quand

Les idées fortes

Vous devez définir les concepts suivants :

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