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Problématique :
De plus en plus de ventes sont aujourd’hui réalisées par l’intermédiaire de sites Internet. Comment
la réglementation peut-elle s’appliquer à cette nouvelle pratique ?
- Vous présenterez le cadre réglementaire qui précise les conditions de validité et de rupture
d’un contrat de vente
- A travers des exemples, vous illustrerez l’application de cette réglementation pour des
ventes réalisées via des sites Internet.
Le contrat de vente
Le contrat de vente est une convention par laquelle l’une des parties (le vendeur) s’oblige à livrer
une chose et l’autre partie (l’acheteur), à la payer. Une des particularités du contrat de vente, est que
celui-ci est synallagmatique, c'est-à-dire qu’il fait naître des droits et des obligations à l’égard des
deux parties. Le contrat de vente a pour objet le transfert de propriété d’une chose (matérielle ou
immatérielle) en échange du versement d’un prix.
C’est à travers l’article 1582 du Code civil qu’est défini le contrat de vente : « La vente est une
convention par laquelle l'un s'oblige à livrer une chose, et l'autre à la payer. Elle peut être faite par
acte authentique ou sous seing privé », l’acte authentique étant celui rédigé par un officier public
(par exemple, un notaire), l’acte sous seing privé étant celui réalisé par toute autre personne (par
exemple un particulier ou une personne morale, comme une société).
Dans la vie de tous les jours, on conclue très régulièrement des contrats de vente, parfois sans même
s’en rendre compte, comme lorsque l’on achète son pain à la boulangerie. Sans toujours le réaliser,
on reconnait avoir des droits et des obligations envers son cocontractant. Ainsi l’existence du
contrat est-elle importante, puisqu’en cas de non-respect du contrat, la partie lésée pourra demander
la réparation du préjudice causé, souvent au travers de dommages et intérêts.
L’obligation d’information
Le vendeur, avant la conclusion du contrat, doit informer le consommateur sur les caractéristiques
du bien ou du service offert (nature du produit, prix). Dans certains cas, le spécialiste devra aussi
Arrhes et acomptes
Il est important de savoir distinguer les deux. L’acompte engage les parties, il s’agit en fait d’un
premier versement partiel qui se déduira du prix de la marchandise. L’engagement est alors ferme et
définitif. Le vendeur pourra dans ce cas obliger le client à payer le montant total du produit si celui-
ci se refuse finalement à la vente. Inversement, le commerçant sera tenu de délivrer l’objet acheté
sous peine de dommages et intérêts.
En revanche, les arrhes permettent un désengagement du contrat. Elles correspondent à l’expression
d’une promesse de vente de la part du commerçant, et d’une promesse d’achat de la part du client.
Mais ici, chacune des parties pourra se délier de sa promesse. Si c’est l’acheteur qui renonce au
contrat, il abandonne le versement. Si c’est le vendeur, il doit alors verser le double des arrhes.
Le transfert de propriété
Le transfert de propriété est l’un des effets principaux du contrat de vente. Il signifie simplement
que la propriété de la chose vendue est transférée à l’acheteur, dès l’instant où le vendeur et
l’acheteur sont d’accord sur la chose et sur le prix.
Obligations du vendeur
- obligation de délivrance en mettant la chose à la disposition de l’acheteur.
- obligation de garantie légale qui couvre les vices cachés qui datent d’avant la vente, et qui en
conséquence, rendent la marchandise impropre à l’usage. L’acheteur devra apporter la preuve du
défaut.
Le vendeur peut aussi proposer une garantie contractuelle, payante et limitée dans le temps.
- obligation de retirement, il doit prendre livraison de la chose. Dans le cas contraire, le vendeur
peut demander la résolution (c'est-à-dire, l’annulation) de la vente.
- obligation de payer le prix
http://www.cgv-expert.fr/article/contrat-vente_30.htm
Igor D. / Priceminister
vente - e-commerce - particulier - droit de rétractation
FAITS ET PROCEDURE
Par le biais du service d’annonces en ligne de la société Priceminister, Monsieur D. Igor a
commandé en date du 5 septembre 2010 auprès d’un vendeur dénommé « Jual xx » un appareil
d’occasion robot mixeur Thermomix pour un montant de 180 €.
En date du 6 septembre 2010, Monsieur D. Igor a adressé une demande d’annulation de la
commande à la société Priceminister par courrier électronique.
En date du 7 septembre 2010 la société Priceminister informe Monsieur D. de l’impossibilité de
bénéficier du délai de rétractation de sept jours la vente ayant été conclue entre particuliers.
Monsieur D. a réitéré sa demande.
En date du 14 septembre 2010, la société Priceminister adresse un courrier électronique
mentionnant les modalités d’exercice du droit de rétractation.
Le même jour à 8 heures 27, la société Priceminister adresse un second courrier électronique
rectificatif informant Monsieur D. de l’impossibilité de se rétracter du fait que le vendeur est un
particulier.
Par déclaration reçue au greffe en date du 17 septembre 2010, Monsieur D. Igor a sollicité :
• La restitution de la somme de 180 € correspondant au prix d’achat du robot, suite à la
rétractation effectuée dans le délai de 7 jours.
Au soutien de sa demande, Monsieur D. Igor déclare qu’en sa qualité de consommateur, il bénéficie
d’un droit de rétractation accordé par la loi dans le cadre des ventes à distance ou vente à domicile.
En réplique, la société Priceminister soutient que :
• le contrat de vente a été conclu entre Monsieur D. et un vendeur particulier
• la société Priceminister n’est pas le vendeur du produit mais un intermédiaire mettant en
relation un vendeur et un acheteur par le biais d’une plate-forme électronique
• l’achat effectué par Monsieur D. via la plate-forme Priceminister n’ouvre pas droit au droit
de rétractation prévu à l’article L. 121-20 du Code de la Consommation.
En conséquence la société Priceminister sollicite le débouté de la demande de Monsieur D.
DISCUSSION
Vu l’article 1134 du Code Civil,
Vu l’article L121-16 du Code de la Consommation,
Les dispositions de la présente sous-section s’appliquent à toute vente d’un bien ou toute fourniture
d’une prestation de service conclue, sans la présence physique simultanée des parties entre un
consommateur et un professionnel qui pour la conclusion de ce contrat utilisent exclusivement une
ou plusieurs techniques de communication à distance.
Vu l’article L. 121 20 du code de la consommation,
Le consommateur dispose d’un délai de sept jours francs pour exercer son droit de rétractation sans
avoir à justifier de motifs ni à payer de pénalités à l’exception, le cas échéant des frais de retour.
DECISION
La Juridiction de Proximité statuant publiquement, par jugement contradictoire et en dernier
ressort :
• Déboute Monsieur D. Igor de sa demande de restitution de la somme de 180 €.
http://www.legalis.net/spip.php?page=jurisprudence-decision&id_article=3102
L’inexécution d’une obligation contractuelle donne droit au cocontractant de rompre ledit contrat.
Vous serez donc fondé à demander la nullité ou la résiliation du contrat dans ce cas sans risquer
d’engager votre responsabilité.
En vertu de l’article L442-6 du code de commerce un commerçant peut voir sa responsabilité
engagée s’il rompt brutalement, même partiellement, une relation commerciale établie, sans préavis
écrit tenant compte de la durée de la relation commerciale et des usages.
Pour que la responsabilité de l’auteur de la rupture soit fautive il faut réunir deux conditions
cumulatives : la présence d’une relation commerciale établie, et le caractère brutal de ladite rupture.
La jurisprudence en a précisé ce que l’on doit comprendre par l’utilisation du terme « relation
commerciale établie » en indiquant que des relations ponctuelles et non suivies ne constituent pas
des relations commerciales établies (Cour cass,25 avril 2006).Ainsi pour savoir si la relation est
établie ou non, et donc si la rupture est susceptible d’être sanctionnée, il faudra se référer aux
critères de la durée de celle-ci et de son intensité (Cour cass, 5 mai 2009). Par conséquent on peut
en déduire que la rupture ne sera pas considérée comme fautive si les relations engagées avec le
cocontractant sont très récentes et prévues pour une courte durée.
De plus pour engager la responsabilité de son auteur, la rupture doit avoir un caractère brutal, celui-
ci constituant un abus.
La rupture sera considérée comme brutale dès lors que les usages en matière de préavis n’ont pas
été respectés. Il faut donc prendre garde au délai de préavis en tenant compte du secteur dans lequel
se trouvent les cocontractants.
Le préavis doit être formulé par écrit (Cour cass, 17 mars 2004) et la volonté de rupture doit être
explicite. Ainsi le fait d’annoncer à l’avance verbalement à son cocontractant la volonté de rompre
le contrat ne fait pas démarrer le délai de préavis.
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Date
Source
Quoi
Ce qui se passe
Ce que l’on raconte
Quand
Où