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U E NCE
SÉQ Le voyage et l’aventure : pourquoi aller vers l’inconnu ?
Avec autrui : familles, amis, réseaux
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Une géographie mystérieuse
6. L’île est belle comme le montrent les couleurs qui la Lecture
ecture 2 2 p. 34-35
caractérisent, le rose, le vert, les bleus et les notations qui
décrivent l’eau, claire et transparente ou plus sombre, l’air Après le naufrage
cristallin, les fleurs. Tous les éléments d’un paysage idyllique
sont ici rassemblés.
Toutefois le paysage est également marqué par un relief Objectifs
• Découvrir ce qui pousse à reconstruire un nouvel univers
aigu, « pentu », avec ses rochers et des falaises, ses pentes à l’autre bout du monde.
raides, le « désordre de ses roches », « une déchirure » • Reconstituer la chronologie d’un récit d’aventures.
(l. 35), « des troncs éclatés », (l. 36) une tranchée (l. 37), qui
semblent le résultat d’actions violentes qui donnent au relief
une dimension inquiétante. Ces éléments peuvent annoncer En 1704, le marin Alexandre Selkirk fait naufrage sur une île
une suite d’événements moins favorables que l’enchante- déserte. Cette anecdote est à l’origine du roman de Daniel
ment du premier regard ne le laisse présager. Defoe, Robinson Crusoé, et du mythe du naufragé solitaire
7. Cette dernière activité de lecture doit conduire à relever qui inspirera à son tour de nombreux romanciers.
toutes les notations diffuses des émotions ressenties par
le groupe en découvrant que le territoire où ils se trouvent
est une île et qu’ils y sont seuls et tout particulièrement le OOComment reconstruire un mode de vie après
un naufrage ?
sentiment d’être des « conquérants » (l. 49) tout puissants et
liés par leur amitié. La lecture oralisée doit également faire
partager la beauté de l’île au travers de sa description et le Découvrir le texte
point de vue admiratif et fasciné qu’on peut y lire et qui est 1. Robinson a fait plusieurs voyages vers l’épave de son
le regard des enfants sur leur nouveau territoire. bateau pour ramener tout ce qui peut servir à un naufragé :
des « planches » (l. 5) et des outils, des clous, de la ferraille
S’exprimer à l’écrit des chevilles, des fusils et des mousquets.
2. La table et la chaise sont des objets qui permettent de ne
Écrire un journal
pas manger sur le sol ni de s’asseoir par terre. Pour Robin-
8. Le journal tenu par le naufragé est un invariant dont les son, c’est ainsi que les hommes se distinguent des animaux
élèves retrouveront un exemple dans le texte suivant. Ces qui eux n’ont besoin de rien, sinon des ressources de la
quelques lignes à rédiger donneront lieu à une relecture nature. La table et la chaise sont des objets qui témoignent
ciblée du texte pour se concentrer sur le personnage de d’une vie civilisée.
Ralph qui est d’emblée perçu comme un personnage impor-
tant. Elles imposeront une transposition de la troisième
personne à la première, l’utilisation d’un présent d’énon- Analyser et interpréter le texte
ciation et la reprise des codes de ce genre que les élèves Un personnage plein de ressource
auront déjà rencontrés en 6e. 3. Le conditionnel passé s’impose ici car Robinson est seul
sur l’île et la présence d’un visiteur est parfaitement impos-
Bilan sible, surtout dans le cadre d’un récit rétrospectif où l’on
apprend justement que Robinson n’a reçu à ce moment
Ce début de roman, assez ouvert, conduit le lecteur sur
aucune visite.
plusieurs pistes : concernant la situation des personnages,
4. Robinson est un homme d’action qui réagit face aux
ils sont clairement dans la situation de naufragés sur une
événements. Même s’il n’a jamais manié un outil » (l. 1-2),
île qui semble être déserte. Cette hypothèse pourra être ou
il parvient à fabriquer tout le mobilier dont il a besoin grâce
non confirmée dans la suite du texte.
à son « travail, [son] application, [son] industrie » (l. 2). Il
Les relations entre les personnages semblent très amicales
aime l’ordre et que tout soit rangé, à sa place. « J’éprouvais
et leur point de vue sur leur situation plutôt favorable : l’île
un vrai plaisir à voir le bel ordre de mes effets » (l. 14-15).
devient leur territoire, ils se sentent des « conquérants ».
Il est également courageux, adroit et surtout déterminé :
Le début du récit peut donc conduire les élèves à imagi-
il aime également posséder et se « voir à la tête d’une si
ner des suites très euphoriques dans des registres positifs.
grande provision » (l. 15-16).
Ils peuvent également relever des indices plus inquiétants
quant à la description de l’île et la tendance de certains
Souvenirs d’un naufragé
jeunes à prendre le pouvoir. Ils peuvent anticiper des conflits
© Éditions Belin, 2016
à venir, des aventures et des difficultés à surmonter. L’impor- 5. La lecture du journal de Robinson permet au lecteur de
tant étant dans cette activité de confronter les points de vue, reconstituer la chronologie de son naufrage : on apprend
d’étayer les analyses et surtout de donner l’envie aux élèves qu’il s’est produit un lundi 30 septembre. Robinson a entre-
d’aller lire le roman pour vérifier leurs hypothèses. pris ensuite de récupérer tout ce qu’il pouvait du bateau
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Une cérémonie effrayante
5. « Il s’agissait d’une sorcière qu’on avait chargée de trouver Lecture
ecture 2 4 p. 38-39
parmi les Indiens lequel était […] d’un malheur qui… »
Qu’ remplace le nom « sorcière » ; lequel remplace le nom À la découverte
« Indien » ; qui remplace « malheur ».
6. À la suite de la liste des malheurs évoqués, le récit s’accé- des Lilliputiens
lère : « et tout d’un coup » (l. 33), le récit se fait au présent et
en quelques phrases le sacrifice a lieu. Des effets de zoom Objectifs
sur le bras de la sorcière et sur sa bouche, le spectacle de • Découvrir une société bien organisée.
l’indien désigné « secoué de grands frissons de terreur » • Comprendre la signification d’un récit utopique.
(l. 36-37), puis l’exécution en quelques gestes, tout concourt
à provoquer la peur, l’horreur et le dégout du lecteur devant
cette scène muette car perçue de trop loin pour être enten- Les Voyages de Gulliver sont écrits par Jonathan Swift au
due. début du xviiie siècle et témoignent d’interrogations sur les
sociétés, leurs lois et leur organisation qui sont bien repré-
sentatives du siècle des Lumières.
S’exprimer à l’oral
Mener un débat
8. Un tel récit ne peut être lu sans donner lieu à des inter-
OOComment comprendre un univers stupéfiant ?
rogations partagées avec la classe. Quel est le sens de cette
violence ? Pourquoi l’infliger au lecteur ? Découvrir le texte
C’est en questionnant l’enjeu du récit qu’on pourra en partie 1. Les élèves sont conduits à se représenter la situation de
y répondre. La sorcière est un personnage connu des élèves Gulliver, à éprouver l’angoisse de sentir son corps parcouru
dont la fonction est bien de faire peur, de représenter la par de petits êtres sans les voir, à entendre des bruits sans
punition, le mal dans l’univers merveilleux ou dans celui des identifier leur source ni leur raison d’être. Ils évoqueront
croyances qu’on pourra ramener à la crédulité. Si on analyse sans doute des émotions fortes, la peur, le dégout, l’inquié-
les raisons du sacrifice, on verra bien que les « malheurs » tude, ou encore la curiosité.
évoqués ne relèvent pas de la responsabilité humaine. On 2. L’existence d’hommes minuscules est tout à fait incon-
comprendra que la sorcière est chargée de désigner « un cevable : c’est ce qui explique la surprise de Gulliver et son
bouc émissaire » dont on rappellera la fonction dans les cri. Un cri dont on comprend qu’il doit être assourdissant
croyances magiques. On pourra conclure en montrant que aux oreilles des Lilliputiens et provoquer leur terreur : « ils
ce récit dénonce la violence qui repose sur l’ignorance et s’enfuirent tous épouvantées » (l. 10).
punit injustement des innocents.
pour la classe et conduisant à des apports des disciplines investies. l’étonnement de tous est bien que chez les Hurons, il faut
faire « de belles actions pour séduire les dames » (l. 15).
5. Les mots du Huron sont des mots dérivés de langues
européennes : « taya » est proche de tabac, « essenten »
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ressemble à l’allemand essen qui signifie manger, « trovan- LECTURE DE L’IMAGE
der » peut évoquer trouver. On peut imaginer que Voltaire Ce beau visage d’un Indien d’Amérique est celui d’un chef. On
s’est amusé à inventer cette langue indienne. notera la régularité de ses traits, l’ovale du visage, le dessin har-
monieux de la bouche et des yeux, le nez aquilin.
Sa coiffure est élaborée, tressée et ornée de perles et de plumes
Une leçon de sagesse et ses vêtements sont travaillés. L’expression de son visage est
6. L’Ingénu lie l’amour à la morale, à la nécessité d’être fière, son regard, droit porté loin devant lui. L’ensemble donne une
fidèle. Ce qui fait qu’il avoue n’avoir eu qu’un seul amour, impression de calme et d’autorité, de confiance en soi. Grâce au
celui d’Abacaba. C’est donc pour ses bonnes actions qu’on « plan poitrine », l’Indien occupe tout l’espace et la contre-plongée
accentue la puissance et la dignité de sa présence en plaçant le
est aimé. Le portrait qu’il fait d’Abacaba est très élogieux lecteur en dessous de lui.
et porte surtout sur des qualités morales : elle est d’abord
associée à la nourrice de l’Ingénu (l. 24) : c’est une femme
maternelle. Ensuite, une série de comparaisons illustrent ses
autres qualités : la droiture du jonc qui dit sa rigueur morale
(l. 25) ; la blancheur de l’hermine qui évoque sa pureté
(l. 25-26), la douceur du mouton (l. 26) et la fierté de l’aigle
(l. 27). Une seule qualité semble se référer à son physique : Vers d’autres lectures p. 42
elle a la légèreté des cerfs (l. 27). Ces comparaisons offrent
une série d’images valorisantes et poétiques de la jeune fille.
7. Monsieur de Saint-Yves à qui l’Ingénu vient de dire qu’il Les romans d’aventures
« aime assez les Français quand ils ne font pas trop de
questions » (l. 1-2), poursuit la conversation en posant une
exotiques
question au jeune-homme. Le narrateur souligne par cette
remarque que l’abbé n’a pas compris le message implicite du Objectif
Huron, ce qui donne une dimension comique à sa remarque. • Lire des romans d’aventures et formuler des impressions
de lecture.
8. Comme on peut le voir à la précédente question, l’Ingénu
est peut-être un peu moins naïf qu’il n’y semble. Il a de
l’esprit et fait preuve de galanterie auprès des deux femmes,
il développe un point de vue sur l’amour et l’amitié fondé sur Choisir un extrait représentatif
des qualités morale. Enfin, il se montre capable de généro- La première de couverture met en scène Gulliver dans deux
sité et de pardon envers le voleur de lièvre d’Abacaba. Pour situations qui illustrent les caractéristiques de Brobdingnag.
toutes ces raisons, il fait preuve de qualités et de convictions Dans ce pays de géants, Gulliver est réduit à la taille d’un
qui sont éloignées de la naïveté et de la simplicité qu’on lui Lilliputien et risque d’être la victime, comme le montre
prête et que son nom dénote. l’illustration en bas de la page de couverture, d’une simple
grenouille. La partie haute de la couverture montre la dispro-
S’exprimer à l’écrit portion entre la taille de Gulliver et celle de la petite fille qui
le prend en charge.
Créer un dictionnaire français/huron On pourra choisir le passage où Gulliver est aux prises avec
9. Il s’agit à la manière de Voltaire d’inventer un lexique un singe. (page 101 du document numérique suivant : http://
fantaisiste qui sera fondé sur la dimension sonore des mots www.crdp-strasbourg.fr/je_lis_libre/livres/Swift_LesVoyages-
ou sur des emprunts à des langues étrangères. Pour faciliter DeGulliver.pdf).
la constitution de ces pages on proposera aux élèves de La lecture à voix haute pourra accentuer la dimension épique
choisir des champs lexicaux (l’amour, l’aventure, le voyage, mais également comique du récit pour montrer dans quelle
la géographie, etc.), afin de limiter le lexique « traduit » et situation se retrouve Gulliver.
donner de la cohérence à l’ensemble.
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9. Le narrateur ne prend pas clairement position, mais on 4. Après avoir effectué des recherches lexicales sur le voca-
peut comprendre qu’il est plus proche de Vendredi en enre- bulaire des sensations gustatives et olfactives, les élèves
gistrant que tout le monde s’ennuie dans cette situation, proposeront deux phrases qui reprendront la structure de
Robinson comme les autres. Il évoque aussi une « île trop la phrase de Voltaire. On terminera par une discussion sur
bien administrée » (l. 13). la pertinence des différentes propositions.
10. Le débat entre ces divers points de vue permettra d’ex-
pliciter les valeurs selon lesquelles on peut vouloir vivre,
et également les rêves que chacun peut avoir. La question Évoquer le désespoir et la peur
pourra être élargie au contexte d’aujourd’hui et permettre 5. On peut retrouver les expressions suivantes : la peur est
aux élèves de se projeter. On laissera les jeunes envisager mauvaise conseillère ; la peur au ventre ; plus de peur que
des façons de vivre diverses et originales dans un monde de mal.
largement ouvert à leurs projets et envies. 6.
Synonyme de « peur » Verbe dérivé
crainte craindre
inquiétude inquiéter
épouvante épouvanter
Vocabulaire p. 44 frayeur effrayer
angoisse angoisser
L’émerveillement 7. 1. J’étais glacé jusqu’aux os.
2. Ma gorge était nouée.
et le désespoir 3. Je perdis l’usage de la parole.
4. La panique m’envahissait.
Objectif 5. Mon cœur battait la chamade.
• Explorer le vocabulaire des sentiments des naufragés.
Exprimez-vous !
La robinsonnade concentre les émotions les plus violentes et 8. Avant de proposer une improvisation de la scène, chaque
les sensations les plus contrastées entre l’émerveillement de groupe devra se mettre d’accord sur un canevas. Ce sera
l’ailleurs, la terreur de la solitude et le désespoir de l’abandon. l’occasion de réinvestir des procédés repérés lors de l’analyse
Ces œuvres ouvrent donc à la découverte contrastée du lexique des textes du chapitre.
des émotions bouleversantes ressenties par les naufragés. 9. Cette activité d’écriture a pour objectif de permettre aux
élèves de réinvestir le vocabulaire manipulé dans les diffé-
rents exercices de la page.
Dire le bonheur
1. satisfaction ➜ joie ➜ allégresse ➜ extase
Les antonymes : déception ➜ tristesse ➜ abattement ➜
désespoir
2. divertissement ➜ distraction ; La chasse est un divertis-
sement barbare. Grammaire p. 45
félicité ➜ béatitude ; La béatitude est un sentiment de
bonheur parfait dont on pense qu’il ne peut pas être plus
profond.
Les expansions du nom
bien-être ➜ contentement ; J’éprouvais un grand conten- à travers les récits d’aventures
tement à avoir fait un bon repas et ensuite une nuit calme
et réparatrice.
Objectifs
bonne fortune ➜ chance ; Robinson a eu la bonne fortune • Identifier les groupes syntaxiques : le groupe nominal.
de rencontrer Vendredi. • Identifier les classes de mots.
gaieté ➜ bonne humeur ; J’apprécie la gaieté de cette
réunion d’amis.
Le récit d’aventures se déroule souvent dans des lieux
sauvages et déserts, dans une nature propice aux aventures
Exprimer l’émerveillement
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Compétences Faire le point p. 48-49
D1, D2, D3 • Comprendre et interpréter des messages.
D1, D2, D3 • Participer de façon constructive à des échanges oraux.
D1, D2, D3 • Percevoir et exploiter les ressources expressives
de la voix.
Evaluation
2. Lire et comprendre un récit
d’aventures exotiques
« Quitter speranza », Michel Tournier, Vendredi ou la vie
Sauvage, 1971.
5. Les marins qui accostent sur Speranza se montrent avides
d’or et se comportent de manière brutale et irresponsable :
S’exprimer à l’écrit p. 47 ils mettent le feu à l’île sans souci des récoltes ou des
animaux. Pire, l’appât de l’or les pousse à se battre et à se
blesser : « Chaque nouvelle pièce trouvée était l’occasion de
Écrire la première page bagarres souvent sanglantes qui se livraient au couteau ou
d’un roman d’aventures au sabre » (l. 7-8).
6. Pendant les vingt-huit ans qu’a duré le séjour de Robin-
son sur l’île, des évènements importants se sont déroulés,
Les consignes données pour chaque étape du travail permet-
notamment la sécession des colonies anglaises d’Amérique
tront aux élèves d’imaginer la première page d’un roman
qui se sont battues contre l’Angleterre pour devenir un pays
d’aventures cohérente et de manifester ainsi leur maîtrise
indépendant avec l’aide de la France (l. 16-17).
des caractéristiques ce genre de roman.
7. Un nouveau modèle de commerce s’est également déve-
loppé durant cette période : le Commerce Triangulaire qui a
Étape 1. Déterminer le cadre du roman donné lieu à « la traite des Noirs » (l. 10) à une très grande
1. a. « De là où je me trouvais », « sur le flanc d’une grande échelle entre l’Europe, l’Afrique et l’Amérique. Les habitants
colline », « à l’intérieur de l’île ». d’Afrique sont emmenés de force en Amérique pour y être
b. Le paysage est décrit selon le point de vue du personnage vendus pour travailler dans des plantations dont les produits
qui est en train de gravir la colline. sont ensuite ramenés en Europe pour y être vendus.
8. Robinson éprouve un réel dégoût à voir le comportement
Étape 2. Décrire un paysage des marins, à écouter les récits du Second. L’image qui asso-
cie ces hommes à des « cloportes noirs » (l. 19) illustre avec
2. Les contraintes de vocabulaire permettront aux élèves de
force ce mépris et la distance qu’il voit entre eux et lui,
créer la trame de la description qu’ils enrichiront grâce à des
eux grouillant sous une pierre et lui les observant de loin.
recherches lexicales menées en groupes.
Le participe présent « grouillant » offre par ses sonorités et
On leur conseillera de préférer au verbe « être » des verbes
ses connotations l’image répugnante de la vitalité d’êtres
de mouvement (s’étendre, devenir, rouler…)
nuisibles dont on peut limiter ni les mouvements ni la proli-
fération.
Étape 3. Créer une atmosphère
et enclencher l’action 3. Écrire une suite de texte
Une fois que les trois paragraphes seront rédigés, les élèves 9. Cette suite de texte exploite très directement les enjeux
se regrouperont en binômes pour les relire et en vérifier la du texte lu : Robinson est placé devant un dilemme : réaliser
cohérence. son rêve de quitter l’île et retrouver la vie « civilisée », ou
Les critères de réussite pourront s’appuyer sur les éléments dégouté par ce qu’il voit des hommes, rester sur l’île.
suivants : On attendra donc :
- Description d’un cadre hostile ; - que le dilemme soit explicité ;
- Création d’une atmosphère inquiétante ; - que Robinson en observant son île envisage ce qu’il quitte,
- Récit d’un événement déclencheur. ce qu’il pourra retrouver ailleurs ;
- qu’il fasse un choix clair dont le lecteur pourra comprendre
Compétences les raisons ;
D1 • Adopter des stratégies et des procédures d’écriture efficaces. - que le récit s’achève sur un évènement, un propos ou un
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D1 • Pratiquer l’écriture d’invention. élément descriptif qui marquera nettement qu’il s’agit du
dénouement.
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Nom :
Prénom :
Classe :
Évaluation
Je fus réveillé par une sorte de hurlement, comme le hurlement du vent dans les haubans1. Je regardai
autour de moi. Pas de haubans au-dessus de moi, pas de voiles. Pas de mouvement au-dessous de
moi, non plus, pas un souffle de vent. Stella Artois aboyait, mais comme si elle était loin. Je n’étais
pas du tout sur un bateau, j’étais allongé sur le sable. Le hurlement devint de plus en plus strident,
5 un crescendo effrayant de cris perçants qui s’évanouirent, ne laissant que leur écho.
Je m’assis. J’étais sur une plage, une vaste étendue de sable blanc, avec des arbres touffus et une
végétation luxuriante derrière moi qui descendait jusqu’à la plage. C’est alors que je vis Stella. Elle
pataugeait sur le rivage. Je l’appelai et elle vint en bondissant et en remuant follement la queue pour
me faire la fête. Quand elle eut finit de me sauter dessus, de me lécher et que je l’eus serrée dans mes
10 bras, je tentai de me lever.
J’étais très faible. Je regardai autour de moi. L’immense mer bleue était aussi vide que le ciel sans
nuages. Pas de Peggy Sue. Pas de bateau. Rien. Personne. J’appelai cent fois mon père et ma mère. Je
les appelai jusqu’à ce que les larmes m’empêchent de continuer, jusqu’à ce que je comprenne que
cela n’avait aucun sens. Je restai là un moment, essayant de savoir comment j’étais arrivé sur cette
15 plage, comment j’avais pu survivre. J’avais le souvenir très confus d’avoir été hissé à bord de la Peggy
Sue. Mais je voyais bien que c’était impossible. C’était surement un rêve, rien qu’un rêve. J’avais dû
me cramponner à mon ballon et flotter jusqu’à ce que les vagues me rejettent sur le rivage. Je pensai
alors à mon ballon, mais je ne le vis nulle part.
Stella, bien sûr ne se posait pas autant de questions. Elle continuait à m’apporter des bouts de bois
20 pour que je les lui lance, et courait après eux dans la mer, sans se faire le moindre souci.
Michael Morpurgo, Le Royaume de Kensuke,
trad. de l’anglais par Diane Ménard, Gallimard, « Folio Junior », 2000.
•••
3. Comment le narrateur réagit-il quand il comprend qu’il est seul et abandonné sur la plage ?
4. Par quels moyens le narrateur fait-il partager son désespoir de se retrouver abandonné ? (l. 11 à 18)
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