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Pensée latérale

La pensée latérale est un ensemble de techniques théorisées par Edward de Bono, Docteur maltais en médecine et en philosophie,
Master en psychologie et physiologie et auteur de plusieurs livres sur la créativité. Cet ensemble de méthodes de résolution de
1
problème consiste à approcher les problèmes sous plusieurs angles au lieu de se concentrer sur une approche unique
.

Sommaire
Définition et application
Techniques de pensée latérale
Illustration par l'exemple
Exemple 1
Exemple 2
Exemple 3
Notes et références
Articles connexes

Définition et application
La pensée latérale se définit par opposition à la pensée verticale, qui est la pensée classique, caractérisée par la continuité entre les
étapes et la validation pas à pas des hypothèses et de chaque résultat intermédiaire. En pensée verticale, une idée dont l'applicabilité
n'est pas validée est rejetée et n'est plus considérée dans la suite du processus. L'invalidation d'une idée en pensée verticale se fait
classiquement à travers les objections suivantes :

si cela était vrai, c'est tellement simple qu'on l'aurait trouvé auparavant.
ce n'est pas une nouvelle idée
ça ne peut pas marcher
ce n'est pas comme ça
c'est trop cher
c'est irréaliste
c'est stupide
Au contraire, la « pensée latérale » aide l'innovation en considérant que l'imagination d'une solution impossible ou irréaliste peut
servir d'étape à la découverte d'une solution possible éventuellement innovante. Les étapes potentiellement illogiques servent alors de
« tremplin » vers d'autres idées, elles-mêmes réalisables ou non, jusqu'à l'obtention d'une solution valide. La base de la pensée
latérale consiste ainsi à réaliser des « sauts discontinus », éventuellement dans le domaine de l'impossible, souvent illogiques, mais
toujours dans une optique de « changement ». La solution apportée apparaissant a posteriori incontestablement logique (ceci étant
naturellement nécessaire pour que cette solution soit considérée comme valable).

Ces discontinuités peuvent être provoquées de plusieurs manières (Cf. Techniques), par exemple en inversant ou en exagérant le
problème, en considérant des solutions pratiques ou des analogies avec des problèmes provenant d'un domaine très différent, ou
encore en utilisant des mots aléatoires commestimuli.
Ces techniques de pensée sont donc d'une grande utilité dans les processus créatifs et dans la résolution des problèmes. De
nombreuses grandes entreprises ont fait appel à ce spécialiste de la créativité, et s'inspirent des méthodes de pensée latérale (IBM,
Nokia, Siemens, Coca-cola, Ericsson, 3M, etc.).[réf. nécessaire]

Certaines de ces techniques, d'apparence illogique, permettent à l'être humain de réussir là où les corbeaux les plus intelligents
échouent. Ces derniers trouvent uniquement les solutions découlant à première vue des lois de la physique, alors que les enfants
résolvent aussi des problèmes qui semblent relever de la magie plus que de la physique (un dispositif caché permettant de réaliser
cela).

Techniques de pensée latérale


Ces méthodes se distinguent par l'aide qu'elles apportent à sortir des schémas de pensée que notre cerveau a construit au fil de nos
expériences. Ce phénomène est celui qui intervient dans l'humour, qui implique le débranchement d'une structure vers une autre, a
priori non liée, mais a posteriori justifiée. Ce débranchement se perçoit par exemple dans les jeux de mots ; le double sens étant le
mécanisme qui provoque ce changement de structure (contexte).

Avant toute utilisation d'une de ces méthodes, il peut être utile de mentionner le caractère irréaliste des idées intermédiaires qui seront
suggérées. Edward de Bono suggère l'utilisation du terme po avant ces propositions. po pouvant se traduire par Opération de
Provocation (provocation opération) Cette étape évitant les types d'objection mentionnés précédemment. Ces suggestions de
provocation peuvent également intervenir de manière involontaire au cours de la recherche d'idées nouvelles (c'est d'ailleurs
lorsqu'elles interviennent de façon fluide que le processus de création est le plus ficace).
ef

L'opération de provocation peut se faire des façons suivantes :

exagération du problème
inversion des objets considérés (« po, Les avions devraient pouvoir atterrir sur le dos »)
opposition du problème (« Les usines devraient puiser l'eau en aval des rivières dans lesquelles elles puisent ».
Cette idée ne nécessite pas de tremplin et est directement applicable, et appliquée dans certains pays)
distorsion des faits
détournement de l'usage (« po, Les voitures devraient avoir des roues carrées » : cet exemple est détaillé ci-
dessous)
l'utopie
Technique de l'échappée, qui consiste à s'échapper volontairement de la piste principale (via les techniques citées
ci-dessus par exemple)
Le tirage aléatoire d'un mot du dictionnaire, servant destimuli pour rebondir vers une autre voie de réflexion

Illustration par l'exemple

Exemple 1

« Les voitures devraient avoir des roues carrées »

Exemples de suggestions et des éventuelles solutions découlant de cette proposition :

utiliser des pneus à géométrie et pression variable,


ces voitures pourraient rouler dans les escaliers → Utilisation de 3 roues pour gravir les escaliers ; Ce que l'on
retrouve sur certaines valises,
pourquoi ne pas utiliser un seul plan de contact ? → voitures à ski ; Ce qui est finalement le cas sur les
motoneiges,
les chocs pourraient être amortis par une suspension à évolution programmée, ou évoluant activement → La
suspension oléopneumatiqueet la suspension hydropneumatiqueen sont des applications.

Exemple 2
Considérons la question:

« Il a fallu deux heures à deux hommes pour creuser un trou de deux mètres de
profondeur. Quelle profondeur aurait été atteinte si dix hommes avaient creusé pendant
deux heures ? »

La réponse semble être 10 mètres de profondeur. Cette réponse suppose que la personne qui y a réfléchi a suivi un simple
raisonnement mathématique suggéré par la description donnée, mais on peut générer des idées de pensée latérale sur ce qui affecte la
taille du trou, ce qui peut mener à des réponses dif
férentes :

un trou peut avoir besoin d'être d'une certaine forme ou taille donc l'excavation peut s'arrêter tôt à la profondeur
requise
plus un trou est profond, plus il faut d'effort pour le creuser, étant donné que la terre à évacuer doit être élevée
plus haut pour atteindre le niveau du sol. Il y a une limite de profondeur pour qu'un trou puisse être creusé par des
humains sans avoir besoin d'échelles ou de grues pour évacuer la terre, et 10 mètres est au-delà de cette limite.
les couches de terre plus profondes peuvent être plus dif ficiles à creuser, on peut atteindre de la pierre ou une
nappe phréatique.
chaque personne qui creuse a besoin de place pour utiliser une pelle
il est possible qu'avec plus de gens travaillant sur un projet, chaque personne devienne moins ficace ef à cause de
davantage de possibilités de distraction, la supposition qu'on peut se relacher , plus de personnes avec qui parler,
de la gêne occasionnée par le manque d'espace etc.
plus d'hommes pourraient travailler en alternance pour creuser plus rapidement et plus longtemps
il y a plus d'hommes mais y a-t-il plus de pelles ?
les deux heures creusées par dix hommes peuvent être sous des conditions climatiques dif férentes que les deux
heures creusées par deux hommes. (pluie forte, soleil écrasant, neige, vent fort etc.)

la pluie peut inonder le trou pour empêcher l'excavation. Le trou est-il protégé par un toit ?
la température peut geler les hommes avant qu'ils ne finissent
préférerait-on avoir cinq trous de deux mètres chacun?
les deux hommes peuvent être une équipe d'ingénierie avec des engins de terrassement.
les huit hommes supplémentaires peuvent ne pas être assez forts pour creuser , ou bien plus forts que les deux
premiers.
Quand on emploie dix hommes sur une même tâche il faut en conserver deux pour l'encadrement et seulement
huit, ou moins, creusent.
Les dix hommes ont-il tous deux bras ? Sont-ils en bonne santé, suf
fisamment et uniformément musclés pour
accomplir cette tâche ?
Les huit hommes supplémentaires sont ils vivants ? Si non, c'est peut être pour cela que les deux premiers
creusent un trou.

Exemple 3
La multiplication de deux nombres de même signe donne un nombre positif. La racine carrée d'un nombre N1 est le nombre r qui,
multiplié par lui-même, donne N1. Pour qu'une multiplication de deux nombres donne un nombre négatif, il faut que ces nombres
soient de signes opposés. On ne peut donc concevoir l'existence d'une racine carrée pour un nombre négatif. La pensée latérale nous
convie à pourtant l'admettre sous forme denombre imaginaire avec (par définition) i= (Racine carrée de -1).

Notes et références
1. voir le Jeu de L de l'auteur et son livre traduit en français sous le titreRéfléchir Mieux dans lequel il développe et
applique ses principes en approches élémentaires permettant de maîtriser son concept de Pensée latérale)

Articles connexes
Pensée divergente
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