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CH.

5 : Calcul des contreventements

CH.5 : Calcul des contreventements

1- Introduction :
Les contreventements sont des pièces qui ont pour objet d’assurer la stabilité de l’ossature en
s’opposant à l’action de forces horizontales : vent, freinage des ponts roulants, effets de
séismes, chocs etc. Ils sont généralement conçus pour garantir le cheminement des charges
horizontales jusqu’aux fondations.
Ils sont disposés en toiture, dans le plan des versants (« poutres au vent »), et en façade
(« palées de stabilité »), et doivent reprendre les efforts horizontaux appliqués tant sur les
pignons que sur les long pans (Fig.1).

Fig.1 : Les contreventements

2- Les différents types de contreventements :


2.1- Contreventements de toiture : (poutre au vent)
Les contreventements sont disposés généralement suivant les versants de la toiture comme la
montre la figure ci-dessous. Ils sont placés le plus souvent dans les travées de rive. Leurs
diagonales sont généralement des cornières doubles qui sont fixées sur la traverse (ou ferme).
Leur rôle principal est de transmettre les efforts du vent du pignon aux fondations.

Remarque :
Dans les bâtiments de grande longueur, comportant des joints de dilatation, il est bon de
prévoir au moins une travée de contreventement entre deux joints de dilatation.

2.2- Contreventement de façades: (palée de stabilité)


La palée de stabilité est un contreventement de façade destiné à reprendre les efforts
provenant de la poutre au vent et les descendre aux fondations.

2.3- Effort du vent sur les pignons :


La transmission des efforts sur le pignon passe successivement du bardage aux lisses, puis aux
potelets, puis à la traverse (ferme) du portique de rive. Ce dernier n’étant pas rigide
transversalement, il est nécessaire de le stabiliser en construisant un dispositif, tant dans le
plan de la toiture (poutre au vent) que dans le plan vertical (palée de stabilité) (Fig.2).

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CH.5 : Calcul des contreventements

Fig.2 : Effort du vent sur le pignon

3- Calcul de la poutre au vent en pignon :


Elle sera calculée comme une poutre à treillis reposant sur deux appuis et soumises aux
réactions horizontales supérieures des potelets auxquelles on adjoint l’effort d’entraînement.

Remarque :
1. Les diagonales comprimées ne sont pas prises en compte lors de la détermination des
efforts dans les barres du moment qu’elles flambent au moindre effort.
2. Le problème est ramené à un calcul isostatique et pour déterminer ces efforts, on utilise la
méthode des sections.

3.1- Evaluation des efforts horizontaux :

R R
4.0 m 4.0 m 4.0 m 4.0 m

5.0 m

F1 F2 F3 F2 F1

Poutre au vent

 h b F  h b F  h b F
F1  V  1    e ; F2  V  2    e ; F3  V  3    e
 2 8 8  2 4 4  2 4 4
V  Ph  qh  Cd   Ce

D’après l’étude au vent, la valeur de Ce est donnée ci-dessous. (voir CH2):

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C r  CeD  CeE  0.8  0.3  1.1 et Ph  Cd .qh  Cr

La force d’entraînement Fe est la force de frottement pour la toiture, et est donnée par la
relation suivante: (voir CH.2)

Fe  F fr   q h  C fr  S fr 

C fr : coefficient de frottement
S fr : surface de frottement de la toiture.

3.2- Effort de traction dans les diagonales :


On ne fait travailler que les diagonales tendues et on considère que les diagonales comprimées
ne reprennent aucun effort, car du fait de leurs grands élancements, elles tendent à flamber
sous de faibles efforts. Suivant le sens du vent (paroi D ou paroi E), c’est l’une ou l’autre des
diagonales qui est tendue.
Le contreventement du versant est une poutre à treillis supposée horizontale.

R R
4.0 m 4.0 m 4.0 m 4.0 m

F1 F2 F3 F2 F1

Poutre au vent

Par la méthode des coupures, on établit que l’effort Fd dans les diagonales d’extrémité (les
plus sollicitées) est donné comme suit :

2 F1  2 F2  F3
Fd . cos   F1  R avec : R
2

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R  F1
d’où : Fd  et N Sd  1.5  Fd
cos 
R

3.3- Section de la diagonale :


Calcul de la section brute A 4.0 m
A. f y
N Sd  N pl .Rd  Fd
M0
N 
A  Sd M 0 5.0 m
fy

Vérification à la résistance ultime de la section :
Cas de cornières assemblées par une seule aile :
Pour une attache avec deux boulons ou plus,
F1

Anet f u
N u , Rd 
M2

Où  est le coefficient minorateur donné dans le tableau 1 en fonction de l’entraxe p1 des


trous.

Exemple d’application:
Soit à vérifier à la résistance d’une une cornière : L45455 ( A  4.30cm 2 ) soumise à une
charge de compression : N Sd  3540daN .
d 0  13mm : diamètre des trous
eg  0.5cm : épaisseur du gousset.
 Anet f u
N Sd  N u . Rd avec : N u , Rd 
M2
Section nette : Anet  4.30  0.5  1.3  3.65cm 2
Attache de 3 boulons et plus : p1  100mm ; e1  25mm
p1  100mm  5.0d 0  5  13  65mm
Donc :    3  0.7

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 3 Anet f u 0.7  3.65  3600


N u , Rd    7358daN
M2 1.25
N Sd  3540daN  N u . Rd  7358daN ………………………OK.

4- Vérification des pannes (montants de la poutre au vent) à la résistance:


Les montants de la poutre au vent sont des pannes qui travaillent à la flexion déviée sous
l’action de charges verticales, et en outre à la compression sous (F), on doit donc vérifier la
panne à la flexion déviée composée. Les formules de vérification sont les suivantes :

Flexion composée déviée ( biaxiale ) :


Vérification de la résistance en section:
Section de classe 1 et 2 :
N Sd
QzSd
  z
 M y .Sd   
    M z .Sd   1.0 QySd
M  M
 Ny. Rd   Nz . Rd 
y
  2 et   5n avec   1.0 pour les sections en I et H. y
N Sd
 1 n  
M Ny.Rd  M ply .Rd  
z
1  0.5a 

  n  a 2 
M Nz .Rd  M plz . Rd 1    
  1  a  

Aw  A  2b.t f (aire de l’âme) et a  min( Aw / A;0.5)


N Sd Af W ply . f y W plz . f y
n N pl . Rd  M ply . Rd  M plz .Rd 
y
; ; ;
N pl . Rd  M0 M0 M0
M Ny . Rd et M Nz . Rd : moments de résistance plastique réduit sous la présence de l’effort normal
N Sd de la section, autour de l’axe yy et zz respectivement.

Charges et surcharges revenant à la panne intermédiaire :


Flexion déviée : (voir calcul des pannes)
G : charge permanente
N : surcharge de neige

Compression : (voir calcul des contreventements)


V  F2 : effort du vent provenant de la face pignon revenant à la panne intermédiaire
(montant de la poutre au vent)

Combinaison de charge :
1.35G  1.35 N  1.35V

QSd  1.35G  1.35 N


N Sd  1.35V
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Qz .Sd l 2
QSd  1.35G  1.35 N ; Qz .Sd  QSd cos  ; M y .Sd 
8
Qy .Sd (l / 2) 2
Qy .Sd  QSd sin  ; M z .Sd  ; N Sd  1.35V
8
W pl . y f W pl . z f A. f y
M ply . Rd  ; M plz . Rd  ; N pl . Rd 
 M1  M1 M0

Incidence de l’effort tranchant :

Si : VSd  0.5V pl .Rd → Il n’y a pas d’interaction entre le moment fléchissant et l’effort
tranchant.

Remarque :
A mi-travée la valeur du moment fléchissant est maximale et la valeur de l’effort tranchant
est nulle, donc il n’y a pas d’interaction entre le moment fléchissant et l’effort tranchant.

Incidence de l’effort normale :

Si N Sd  Min(0.25 N pl . Rd ,0.5 Aw f y /  M 0 ) ) : Il n’y a pas d’interaction entre le moment


résistant et l’effort normal.

Aw  A  2b.t f (section de l’âme)


Pas de réduction des moments de résistance plastique :
M Ny .Rd  M ply . Rd ; M Nz .Rd  M plz .Rd

La formule de vérification est la suivante :


 
 M y.Sd   
    M z .Sd   1.0 Où :   2 et   5n  5
N Sd
M  M  N pl . Rd
 ply. Rd   plz. Rd 

Vérification de l’élément aux instabilités :

Déversement = Flambement latéral + Rotation de la section transversale.

Semelle supérieure :
La semelle supérieure qui est comprimée sous l’action des charges verticales descendantes est
susceptible de déverser. Vu qu’elle est fixée à la toiture il n’y a donc pas de risque de
déversement.

Semelle inférieure :
La semelle inférieure qui est comprimée sous l’action du vent de soulèvement est susceptible
de déverser du moment quelle est libre tout au long de sa portée.

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Combinaison à l’ELU :
G  1.5V

Q z .Sd  G cos   1.5V


Qy .Sd  1.35G sin 
N Sd  1.5V '

avec :
G : Charge permanente
V : Vent de soulèvement (voir calcul des pannes)
V ' : Effort de compression du au vent provenant du mur pignon revenant à la panne
intermédiaire (montant de la poutre au vent).
N Sd

Charge de flexion : voir calcul des pannes (CH.2) z Qy .Sd

Qz.Sd  G cos   1.5V  (Soulèvement). y

Qy .Sd  1.35G sin  ← y


z

N Sd
Qz .Sd l 2 Q (l / 2) 2 Qz .Sd
M y .Sd  ; M z .Sd  y .Sd 
8 8 z

Charge de compression : (voir calcul des contreventements)


V '  F2 et N Sd  1.5V '

La vérification de l’élément aux instabilités est donnée par les formules suivantes :

N Sd M y .Sd M z .Sd
 k yy  k yz  1.0
N by . Rd M b. Rd M plz .Rd

N Sd M y .Sd M z.Sd
 k zy  k zz  1.0
N bz . Rd M b. Rd M plz . Rd

avec :

A. f y W ply . f y
N pl . Rd  ; M ply .Rd  ;
 M1  M1
N by . Rd   y N pl . Rd ; N bz . Rd   z N pl .Rd ; M b. Rd   LT M ply . Rd : Classe de section 1 et 2.

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Calcul des coefficients d’interaction kij : section de classes 1 et 2.


Déversement empêché :  LT  1.0 ; M b. Rd   LT M ply . Rd  M ply . Rd
  N Sd   N Sd 
k yy  min Cmy 1   y  0.2   ; Cmy 1  0.8  
   y N pl .Rd  y N pl .Rd
    
k yz  0.6k zz
k zy  0.6k yy
  N Sd   N Sd 
k zz  min Cmz 1   2z  0.6   ; Cmz 1  1.4  
   z N pl .Rd  z N pl .Rd
    

Avec risque de déversement :

  N Sd   N Sd 
k yy  min Cmy 1   y  0.2   ; Cmy 1  0.8  
   y N pl .Rd  y N pl .Rd
    
k yz  0.6k zz
 0.1z N Sd 0.1 N Sd 
k zy  max 1   ;1   
 CmLT  0.25  z N pl .Rd CmLT  0.25  z N pl .Rd
 

  N Sd   N Sd 
k zz  min Cmz 1   2z  0.6   ; Cmz 1  1.4  
   z N pl .Rd  z N pl .Rd
    

Où :
Cmy , Cmz et CmLT sont les facteurs de moments équivalent pour tenir compte de la forme du
diagramme du moment fléchissant entre les points de maintien latéraux (voir tableau 1)

Les autres valeurs des coefficients d’interactions kij sont données dans le tableau 2.

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Tableau 3 : Valeurs des facteurs de moments équivalents Cmy , Cmz et CmLT .

Remarque :
Charges uniformément réparties : Cmy  Cmz  CmLT  0.95
Charges concentrées à mi-travée : Cmy  Cmz  CmLT  0.90

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Tableau 4 : Valeurs des coefficients d’interaction kij (Flambement sans déversement)

Tableau 4 (suite) : Valeurs des coefficients d’interaction kij (Flambement +déversement)

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Calcul des coefficients de réduction (  y ;  z ) :

Flambement par rapport à l’axe fort yy

y 
1
;  y  0.5 1   y ( y  0.2)   y
2
   y 
 y    A 
0.5

 
;
 y   y  y
2 2 0.5
 1 

 : facteur d’imperfection correspondant à la courbe de flambement appropriée, donné par le


tableau 5.5.1 de l’Eurocode 3.

Flambement par rapport à l’axe faible zz

z 
1

;  z  0 .5 1   z (  z  0 .2 )   z
2
  
 z   z  A 
0.5

 
;
 z   z  z
2 2 0.5 
 1

avec  A  1.0 pour les sections de classes 1,2, et 3.


0.5
E ly lz
1     ; y  ; z 
 f y  iy iz

Calcul du coefficient de réduction pour le déversement  LT :

 LT 
1
 1.0 ; 
 LT  0.5 1   LT ( LT  0.2)   LT
2

2 0.5
 LT   LT   LT
2

avec :
 LT : facteur d’imperfection pour le déversement

  w .W pl . y . f y 
0.5
 
 LT    LT . w  : L’élancement réduit pour le déversement
0.5

 M cr   1 

E 235
avec : 1    93.9 et 
fy fy
 LT : élancement de l’élément vis-à-vis du déversement

Pour les profilés laminés en I ou H (voir annexe F) Eurocode :


L / iz
LT 
2 0.25
 1  L / i  
C10.5 1   z
 
 20  h / t f  
 

L : longueur libre entre maintien latéraux

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  1
LT   LT  .  w  ; LT  0.5 1   LT (LT  0.2)  LT2  ;  LT 
0.5

 1 
0.5
LT  LT
2
 LT2 

5- Calcul de la palée de stabilité en long pan :


Les palées de stabilité doivent reprendre les efforts du vent sur pignons transmis par le
contreventement des versants (poutre au vent). On ne fait travailler que les diagonales
tendues, comme dans le cas de la poutre au vent.

R-F1 R-F1

 

Palée de stabilité en long pan

Par la méthode des coupures : R-F1


Effort de traction dans la diagonale tendue :

N cos   R  F1
R  F1
N T
cos  T
N

Section de la diagonale :

Calcul de la section brute A :


A. f y N Sd  M 0
N Sd  N pl .Rd  ; N Sd  1.5 N ; 1daN  10 N  1kgf ; A
M0 fy

Vérification à la résistance ultime de la section :


Cas de cornières assemblées par une seule aile :
Attache de 3 boulons et plus :
p1  100mm ; e1  25mm
p1  100mm  5.0d 0  5  13  65mm
d 0  13mm : diamètre des trous ; donc :    3  0.7 (tableau 1)

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CH.5 : Calcul des contreventements

 3 Anet f u
N Sd  N u . Rd avec : N u , Rd 
M2

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