Spectrométrie de Résonance

Magnétique Nucléaire

RMN

Dr. Yassin Mokaddem

 Résonance Magnétique Nucléaire

1. Définition

2. Principe

3. Instrumentation

4. Interprétation des spectres

1. Définition
La Résonance Magnétique Nucléaire (RMN) est une
technique assez récente (travaux de Bloch et Purcell dans les
années 50), au regard des spectroscopies classiques.
F. Bloch E. Purcell
(1905-1983) (1912-1997)

 La RMN constitue actuellement la technique la plus puissante et la plus

générale d’analyse structurale des composés organiques.

 Le principe de la RMN est relativement simple.

 La théorie est toutefois assez complexe.

(traitement mathématique et physique du phénomène lourd)
1. Définition
La RMN est née en 1946 et a explosé vers de multiples applications :
- la chimie avec l'élaboration des structures chimiques et la dynamique
moléculaire,

4-méthylbenzophénone ou 2-méthylbenzophénone ??
Complexe aspirine –phospholipase A2
- le domaine médical avec l'Imagerie par Résonance Magnétique (IRM)...

Le qualificatif "Nucléaire" a
disparu de l'intitulé pour ne pas
effrayer (à tort !) les malades...
2. Principe
 Un noyau est observable par RMN s'il présente des propriétés
magnétiques caractérisées par l'existence d'un nombre de spin
I non nul.
 Tous les noyaux des atomes sont chargés positivement.

 Dans certains noyaux, la rotation de cette charge autour de l’axe

nucléaire détermine l’apparition d’un dipôle magnétique aligné sur cet axe.
Le moment magnétique μ caractérise
l’importance du dipôle nucléaire.

g = rapport gyromagnétique en rad.T-1s-1

2. Principe
Le nombre de spin I détermine le nombre N d’orientations (de positions)
que peut prendre le noyau au sein d’un champ magnétique uniforme.

I est la résultante des spins des neutrons

et des protons constituants le noyau

Observations systématiques

1. Nombre de masse (A) impair I demi-entier

1H (I=½), 13C (I=½), 31P (I=½), 23Na (I=3/2)

2. Nombre de masse (A) pair, nombre de charge (Z) impair I entier

2H (I=1), 14N (I=1), 10B (I=3)

3. A pair, Z pair I=0

12C (I=0), 16O (I=0) 32S (I=0)
2. Principe
Propriétés nucléaires des noyaux les plus étudiés en RMN

Noyau 1H 13C 15N 19F 29Si 31P 57Fe 109Ag 113Cd 119Sn

I ½ ½ ½ ½ ½ ½ ½ ½ ½ ½
Abondance 99,98 1,11 0,37 100 4,7 100 2,19 48,18 12,26 8,58
naturelle (%)

Les noyaux qui possèdent un nombre de spin = ½ sont les plus

intéressants en RMN

Noyau 2H 1Li 14N 17O 23Na 25Mg 27Al 33S 39K 43Ca

I 1 3/2 1 5/2 3/2 5/2 5/2 3/2 3/2 7/2

Abondance 0,015 92,58 99,63 0,037 100 10,13 100 0,76 93,1 0,145
naturelle (%)
2. Principe
Orientation des moments magnétiques nucléaires
En l’absence de champ magnétique En présence d’un champ
magnétique B0 uniforme

Absence d’orientation privilégiée Les spins prennent (2I + 1)

orientations définies
2. Principe
Énergie des spins

 Les deux états de spin ont des énergies différentes.

 Ils tournent autour de l’axe du champ magnétique B0.

 Il y a plus de spins α (basse énergie) que de spins β (haute énergie).

2. Principe
Énergie des spins
Elle dépend du noyau et du champ magnétique B0.

1H : γ = 26,75.107 rad.s-1.T-1
13C : γ = 6,725.107 rad.s-1.T-1

E → Energie (J)
h →constante de Planck (6,63.10-34 J.s)
γ →rapport gyromagnétique (dépend du noyau) (rad.s-1.T-1)
B0 → champ magnétique (Tesla, T) Plus γ est important,
π→ radian, rad plus le noyau est sensible
2. Principe
Rotation des spins
Les spins tournent autour de l’axe du champ magnétique
B0 à la même vitesse

Précession de Larmor à
la fréquence w0

Equation de Larmor
2. Principe

Elle dépend du noyau et du champ magnétique B0.

ν0 → fréquence de LARMOR (s-1 ou Hz)

γ →rapport gyromagnétique (rad.s-1.T-1)
B0 → champ magnétique (Tesla, T)
π→ radian, rad

La fréquence de LARMOR est aussi appelée

fréquence de résonance
2. Principe
Rotation des spins

Exemple de fréquence de résonance (MHz)

B0 2,35 7,05
Noyau
1H 100 300
13C 25 75
31P 40,5 121,5
19F 94,1 282,3