I- Historique
II- Principe de la spectroscopie RMN
1- Principe de base
1-1-Principe d’un spectre RMN
1-2-Spectroscopie RMN à balayage
1-3- Spectroscopie RMN à transformée de Fourier
2- Principe de fonctionnalité
III- Principes généraux de la RMN
II-1- Définition
II-2- Noyaux capables de produire une résonance
II-3-Notion de spin nucléaire
II-4- Spin et champ magnétique : moment magnétique
II-5- Levée de dégénérescence
II-6-Résonance
II-7-Mise en œuvre expérimentale
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Chapitre1 : Historique
Les premiers travaux de la RMN sont dus vers 1945 aux
physiciens américains Félix Bloch et Edward Mills Purcell
(prix Nobel de physique en 1952). Mais, c'est au début des
années 1970 que la méthode RMN prit son essor grâce aux
travaux du suisse Richard R. Ernst (Prix Nobel de Chimie en
1991). La RMN est très vite devenue une véritable méthode
spectroscopique polyvalente et irremplaçable dans divers
domaines de la chimie, de la biochimie, de la biologie et de la
médecine.
Elle est utilisée aussi bien en analyse quantitative qu’en
analyse qualitative. Elle revêt une importance pratique toute
particulière en chimie organique. C’est une expérience de la
physique qui a révolutionné l'analyse chimique. Utilisée en
complément des autres méthodes de spectroscopie optique et
classique et de spectroscopie de masse (SM), elle permet en
chimie de déterminer la structure de produits naturels ou
synthétiques (formule développée et la stéréochimie du
composé étudié voire sa conformation privilégiée). On l’utilise
également pour contrôler la pureté d'une molécule organique
de synthèse.
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En biologie, elle sert à déterminer la structure tridimensionnelle
des protéines. Aujourd’hui, la technique RMN est devenue un
outil très précieux du diagnostic médical des tissus. Les
examens pratiqués sont des examens par IRM, ou Imagerie par
Résonance Magnétique, sigle permettant de « masquer » le mot
Nucléaire auprès du grand public…
3
Chapitre 2 : Principes de la spectroscopie RMN
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Il existe aujourd'hui deux procédés d'enregistrements d'un
spectre de RMN : La méthode à onde continue et la méthode
par transformée de Fourrier (TF).
2-Principe de fonctionnalité
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Spectre RMN = empreinte digitale d’une molécule
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Chapitre3 : Les principes généraux de la RMN
1-Définition
La résonance magnétique nucléaire (RMN) est une
technique spectroscopique qui nous permet de détecter les
noyaux atomiques, et qui nous dit dans quel type
d'environnement ces noyaux se trouvent à l'intérieur d’une
molécule.
Certains noyaux atomiques se comportent des petits
aimants. Ils possèdent des niveaux d'énergie différents quand
on les place dans un champ magnétique. Ses niveaux d'énergie
sont quantifiés, exactement comme les niveaux d'énergie de
l'électron dans l’atome. Quand il passe d’un niveau d’énergie
favorable à un niveau d’énergie défavorable, on dit qu’il y
a résonance.
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1
H est l’isotope principal de l’hydrogène (abondance
99,985%) alors que 13C n’est qu’un isotope mineur (1,1%).
La RMN 1H est quantitative: l’aire sous le pic nous donne le
nombre de noyaux d’H, alors que la RMN 13C donne des pics
forts ou faibles pour le même nombre de noyaux 13C .
Les protons interagissent magnétiquement (ils se «couplent»)
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pour révéler la connectivité de la structure, alors que C est
trop rare pour qu’on puisse voir le couplage entre les
noyaux13C.
Les déplacements chimiques de la RMN-1H donnent sur la
chimie locale des indications plus fiables que celles que
donnent les spectres de 13C.
C’est pour quoi, cette année, nous allons limiter notre
étude à la RMN du proton 1H.
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Nombre Numéro Nombre Exemples Résultats
de atomique de spin
masse A Z I
I = 1/2 (1H,
13
C,
Impair Pair ou
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impair N, 19F et 31P)
Demi Observable
entier I = 3/2 (3Li et en RMN
23
Na)
I= 5/2 ( 17O,
25
Mg et 27Al)
Pair Impair Entier I =1 (2H et
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N)
I = 3 (10B)
Pair Pair Nul I= 0 (12C, 16O Non
et 32S) observable
en RMN
•Hydrogène 1H
99,98 % -très sensible donc étude facile
•Carbone
limitée au 13C -1,1 % -moins sensible
expériences plus longues –quantité de substrat plus importante
•Azote:15N
0,34 % -peu sensible
de plus en plus utilisé pour la détermination de la structure
des protéines
•19F et 31P
100 %, bonnes sensibilités
si la molécule en contient bien sur!)
Seuls les noyaux de spin non nul sont actifs en RMN
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4-Champ magnétique et spin : moment magnétique
12
Exemple
13
5-Levée de dégénérescence
Antiparallèle au champ
Ces deux états donnent naissance
à deux niveaux d’énergie (effet
Zeeman):
L’écart entre les deux niveaux
d’énergie est proportionnel au
champ B0
ΔE = Eβ-Eα= ћγB0 avec h/2π = ћ
6- Résonance
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Energie à fournir: ΔE = ћγB0 Or ΔE = hν0 avec ν0 la
fréquence de l’onde Electromagnétique
D’où : ν0=γβ0/2π
ν0 est la fréquence que doit avoir l’onde EM pour qu’il y
ait transition: fréquence de résonance.
Comment mesure-t-on cette fréquence de résonance ?
Précession de Larmor.
Chaque spin tourne autour de Bo à la fréquence de Larmor
(aussi appelée fréquence de résonance)
La fréquence de résonance ν0 dépend à la fois de γ et de B0
On observera la résonance à des fréquences de plus en plus
grande si on applique un champ magnétique de plus en plus
fort.
Donc en RMN, il faudra vraiment un champ magnétique très
très fort : l’intensité du champ magnétique est comprise entre
2 et 10 tesla (100 000 fois plus que de champ magnétique
15
terrestre). Il n’en demeure pas moins que l’écart entre les
niveaux d’énergie demeurera petit, si bien que l’énergie
nécessaire pour retourner le spin du noyau pourra être fournie
par une radiation électromagnétique du domaine des
radiofréquences, c’est à dire celui des ondes radio. Les
longueurs d’onde des ondes radio s’étendent de 0,1 à 100
m.
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Comment sont réalisées les expériences en RMN ?
Les échantillons à étudier sont dissous dans un solvant
deutéré (qui ne contient pas de protons) et introduit dans
des tubes spéciaux appelés tubes RMN.
Le tube est introduit dans le spectromètre et arrive dans la
sonde de mesure.
L’opérateur introduit les commandes pour manipuler
l’aimantation du noyau choisi (ces commandes sont
transmises à la console qui envoie le rayonnement dans la
sonde de mesure).
Le signal émis par les noyaux passe dans la sonde et la
console et est récupéré par l’ordinateur.
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Les données brutes sont traitées par l’ordinateur. Les
spectres résultants sont prêts à être analysés par le chef
suprême…
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Chapitre IV : Détermination de structures de composés
(Cas du spectre RMN du proton 1H)
Pour identifier une structure à partir d’un spectre, on se sert
de:
•déplacement chimique (en ppm): lié à la fréquence des
signaux et caractérise un type de proton donné
•courbe d’intégration : liée au nombre de H concernés par un
signal
•La multiplicité des signaux : forme des pics (doublet,
triplet….)
IV-1-Déplacemnt chimique
Un spectre RMN présente différents pics : tous les protons n’ont
pas la même fréquence de résonance. Pourquoi?
Chaque proton a un environnement chimique différent
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L’environnement des noyaux constitue un écran magnétique
par rapport au champ extérieur appliqué B0.
Le champ effectif ressenti par le noyau est donc plus faible
que Bo, soit :
B effectif= Bo (1 -σ)
Où σ est une constante positive appelée constante d’écran ou
constante de blindage qui caractérise l’environnement du
noyau.
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𝜹 est indépendant du champ et donc c’est une valeur invariable
quelque soit la fréquence de l’appareil utilisé.
Ces différentes configurations sont consignées dans des tables
qui peuvent être en dernier recours utilisées pour orienter votre
analyse du spectre RMN.
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Remarque
Les groupes électro-donneurs augmentent la densité
électronique autour de H et exaltent le blindage. Donc δ est
petit.
Les groupes électro-attracteurs diminuent la densité
électronique autour de H et provoque le déblindage. Donc δ est
élevé
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Les protons en CH3 sont dits blindés car aucun atome
particulièrement électronégatif ne se trouve dans leur
voisinage. Leur déplacement chimique est petit
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Tableau 2 : Hydrocarbures insaturés
On retiendra :
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Tableau3 : Présence de cycle aromatique et
conséquence
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Les protons portés par un même atome de carbone sont
équivalents s'il n’y a aucun empêchement à la libre
rotation.
NB
Les deux H vinyliques, portés par un carbone portant une
liaison double, ne sont pas équivalents, car la liaison double
empêche la libre rotation.
3- Courbe d’intégration
Comment prévoir le nombre de signaux sur un spectre?
Autant de signaux que de protons ayant un environnement
chimique différent: protons «équivalents», ou « isochrones »
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En divisant ∑ ℎ par le nombre total de protons que possède
la molécule, on en déduit la hauteur relative à un proton.
On détermine alors pour chaque signal le nombre de
protons chimiquement équivalents.
Exemples
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28
Ici, il est difficile d’attribuer les deux signaux vers 3 ppm
sur les seuls critères de déplacement chimique car le H de
OH peut sortir de 0,5 à 5 ppm.
29
Chapitre 4 : Couplage spin-spin
-Le couplage en RMN 1H: 2 types de couplage
-le couplage indirect (à travers les liaisons) qui donne
naissance aux multiplets
-le couplage direct (à travers l’espace) ---> Effet NOE (
Nuclear Overhauser Effect)
Origine du couplage indirect: interaction entre deux spins
La démultiplication (le couplage) du signal est basée sur les
effets des états de spin (α ou β) des noyaux qui sont voisins, ce
qui va affecter les niveaux d’énergie du noyau.
Conditions pourqu’il y ait couplage:
•Les noyaux voisins possèdent un spin ≠0.
•Ils sont reliés par des liaisons chimiques.
•Les noyaux ne sont pas équivalents.
Si la distance entre les noyaux non équivalents est inférieure
ou égale à trois liaisons σ
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Ha et HX non chimiquement équivalents présentent une
résonance pour 𝛿𝑎 ≠ 𝛿𝑋 .
2-Éclatement du signal
Le signal du proton HX est dédoublé en 2 raies fines.
Le signal du proton HA est dédoublé en 2 raies fines. L'écart
entre les deux raies est appelé : constante de couplage notée
𝑱𝑨𝑿 et s’exprime en Hz.
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Ainsi chaque signal s'est dédoublé en 2 raies présentant
le même écart et sortant aux fréquences : ν = ∓ JAX /2.
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représentent les deux noyaux pris en compte. Ils peuvent être
identiques (H, H) ou différents (C, H).
La constante de couplage géminal entre deux noyaux
2 2
JC,H , JH,H.
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NB : Un couplage en 4J est considéré comme négligeable
dans le cas général où les rotations des liaisons restent
libres.
Généralisation
S’il existe un groupe de n protons HX équivalents, couplés
à un proton HA, chacun d’entre eux crée un champ local Bloc
de même grandeur qui, selon son état de spin, se retranche ou
s’additionne au niveau du proton HA.
L’addition de ces champs locaux donne naissance, pour le
signal relatif au proton HA à un multiplet à n + 1 pics,
séparés les uns des autres d’un même intervalle, égal à la
constante de couplage.
Les intensités des pics se répartissent selon le triangle de Pascal
(procédé mnémotechnique).
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Exemples de multiplets pour l’atome HA.
Le signal qui sort à δA est éclaté ou non.
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En résumé : Méthodes pour interpréter des spectres RMN
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Exploitation de la courbe d’intégration Déterminer le
nombre de protons représentés par chaque signal (ou leurs
proportions).
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