Vous êtes sur la page 1sur 5

Correction du devoir n°1

Exercice 1 :
1. Si on interroge les individus sur les raisons qui déterminent le choix du prénom, ils mettront en
évidence deux grands déterminants :
- cette décision résulte des goûts de chacun. Le choix du prénom est donc un acte individuel,
personnel. L'objectif est de trouver un prénom que l'on apprécie. Plusieurs variables peuvent alors
influencer ce choix : l'histoire familiale, la religion, la région.
- le prénom doit aussi être adapté à l'enfant puisque « chaque enfant est unique »
Ainsi les individus considèrent que le choix du prénom relève d'un acte psychologique et personnel.

2. Cette phrase est représentative des prénotions des individus en ce concerne le choix du prénom. Celui-
ci ne relèverait alors que des goûts personnels ; il n'est absolument pas corrélé à un déterminisme social et
culturel. Dans ces conditions, on ne peut juger les prénoms des autres puisqu'il relève d'une approche
individuelle.S'appeler Ryan ou Stanislas ne donnerait alors aucune information sur son origine sociale et sur son
statut mais seulement des indications sur les goûts de ses parents ; la probabilité de s'appeler Ryan ou Stanislas
serait la même quel que soit son milieu social.

3. Quand on compare les prénoms donnés au début des années 2000 dans les milieux bourgeois et dans
les milieux populaires, on se rend compte que ces prénoms sont très différents :
- chez les filles, certes Inès est au premier rang dans les deux classifications, pourtant, ensuite, il n'y a quasiment
aucun point commun : les prénoms bien placés dans le palmarès BCBG se retrouvent très mal placés dans les
prénoms donnés en Seine-Saint-Denis. Ainsi Camille est le quatrième prénom donné dans le Bottin mondain en
2002- 2003, il se retrouve à la 14e place dans les prénoms donnés en Seine-Saint-Denis. C’est le même cas pour
le prénom Clara : à la 10°place dans le classement du Figaro, à la 17e place en Seine-Saint-Denis.De même des
prénoms comme Léa, Sarah ou Océane bien placés dans le classement de la Seine-Saint-Denis sont absents dans
le palmarès BCBG
- ce constat est exarcerbé quand on étudie les prénoms des garçons. Il n'y a aucun prénom commun dans les deux
listes de prénoms. Alors que Louis est en tête des prénoms BCBG, c’est Mohammed qui est le plus donné en
Seine-Saint-Denis. Les prénoms masculins se révèlent donc extrêmement différents dans les deux classifications.

4. Ces constats statistiques remettent donc en cause les prénotions sur le choix du prénom ; on note ainsi
des régularités sociales. Les prénoms sont différents si l'on appartient à la bourgeoisie ou àl'aristocratie ou si l'on
habite en Seine Saint-Denis. Ces régularités sociales remettent donc en cause l'idée que le choix du prénom relève
uniquement de choix individuels et personnels. Les caractéristiques sociales, ethniques et religieuses jouent un
rôle essentiel : ainsi, en Seine-Saint-Denis où habite une forte communauté musulmane, les prénoms relèvent de
l'islam : Mohamed , Sofiane. On note aussi une forte proportion de prénoms d'origine américaine. :Ryan, Dylan.
En revanche, les prénoms de la bourgeoisie ou de l’aristocratie sont des prénoms d'inspiration chrétienne
(Augustin, Marie) ou mettant en évidence la relation avec l'histoire et les rois de France. Victoire, Louis ou
Louise, Henri.

5. un homo sociologicus actif (HSA) : l’individu agit même s’ il est mu par des raisons non logiques . Il a
des buts et met en place des actions pour les atteindre, meme s’il subit des contraintes
l’ homo sociologicus passif (HSP) :’individu n’ a aucune marge de manœuvre , il est déterminé par ses
caractéristiques sociales

6. La conception développée dans cet exemple sur le choix du prénom est donc celle de l’HSP, qui est
conforme à l'analyse de Durkheim:
• l'individu croit être libre d’agir, il a l'impression d'être maître de son destin. Ainsi quand on lui
demande pourquoi il a choisi tel ou tel prénom, il répond que c'est une affaire de goût.
• Or, dans la réalité l'individu n'a qu'une marge de manoeuvre très limitée : on se rend compte que
les prénoms sont très variables selon le milieu social,
• il ne sert à rien d'interroger les individus qui ne connaissent pas les véritables raisons de leur
action.
• comme les individus sont passifs et déterminés par leurs caractéristiques sociales, il faut partir de
statistiques qui montrent l'influence du groupe sur l'individu. Ainsi on a étudié la répartition des
prénoms donnés dans des groupes sociaux différents

Exercice 2 :

1. L’ auteur est Weber dont la démarche sociologique a plusieurs caractéristiques :

• Individualiste : Max Weber ne définit pas les faits sociaux comme des choses, mais comme des
interactions entre des comportements individuels obéissant à des motivations et des intérêts qu’il
s’agit de reconstituer. Ainsi, selon Weber, « la sociologie ne peut procéder que des actions d’un ,
de quelques , ou de nombreux individus séparés . C’est pourquoi elle se doit d’adopter des
méthodes strictement individualistes ». Pour étudier un phénomène social, il faut donc :
o partir de l’ individu : mettre en évidence ses objectifs et les moyens qu’il utilise pour
les atteindre . Weber postule que l’individu n’est pas totalement libre , qu’il a des
contraintes qui pèsent sur ses actes , mais qu’il a une marge de manœuvre à
l’intérieur de ses contraintes et qu’on peut déceler une certaine rationalité dans la
conduite de ses actions .
o néanmoins , les résultats des actions individuelles , lorsqu’elles sont agrégées afin de
mettre en évidence le phénomène social , ne sont pas nécessairement conformes aux
buts initiaux recherchés par les individus .

• subjectiviste et compréhensive :
afin de rendre compte de l’ action d’un individu , 2 solutions peuvent se présenter :
o soit interroger directement l’individu sur les motivations qui l’ont guidé, car seul
l’individu est a même d’expliquer les raisons de son action
o soit , dans le cas où l’on étudie des sociétés ayant disparu , se mettre à la place de
l’individu , analyser le contexte dans lequel il vit et les contraintes qui pèsent sur lui et
comprendre la manière dont on agirait si l’ on était à sa place .
o le risque de cette méthode est donc d’être trop subjective et arbitraire, c’est-à-dire de
faire trop confiance à l’individu ( cf la critique opérée par Durkheim des pré-notions )
ou d’opérer une analyse ethnocentriste ( qui reflète , non pas le contexte de la société
étudiée , mais celle du sociologue ) .

• la neutralité axiologique :
or , Weber prône une démarche reposant sur le principe de la neutralité axiologique , c’est-à-dire
qu’une science ne peut édicter ce qu’il convient de faire à la place des individus . Elle doit se limiter à
appréhender ce que l’individu peut ou veut faire . Pour atteindre cet objectif , le sociologue doit
s’efforcer de mettre entre parenthèses ses références culturelles . dans un second temps , il faut
toujours confronter le résultat obtenu à des données statistiques permettant de le vérifier .

• une démarche basée sur la recherche de types idéaux : Weber considères que la réalité est
beaucoup trop complexe pour pouvoir être complètement analysée . Il faut donc élaborer un idéal-
type qui vise à simplifier la réalité pour mieux l’analyser sélectionner quelques traits significatifs
et cohérents donnant sens à la recherche .L’idéal type n’est donc pas une moyenne des
comportements individuels ( cf le français moyen ) , mais au contraire , un cas limite que l’on ne
rencontre jamais dans la réalité qui permet pas la comparaison aux comportements réels de
déterminer les motivations des acteurs .
2. Le phénomène que Max Weber étudie est le développement des sectes protestantes aux Etats-
Unis. Cet exemple est caractéristique de la démarche de Max Weber :
• Weber part d’un individu : le voyageur de commerce. C’est un être rationnel :
o Son objectif est d'accroître ses revenus, en vendant une grande quantité de biens et
services.
o Comme une partie de ses ventes est basée sur le crédit, il doit montrer des signes
d'honnêteté et d'honorabilité.
o 3 moyens permettent de les obtenir : l’interconnaissance, l’appartenance à un même
groupe ou à un groupe considéré comme honnête
o Or des contraintes pèsent sur ce voyageur de commerce : les États-Unis sont un pays
neuf, avec une diversité ethnique et culturelle très forte et où le déplacement de
populations est important.
o La seule action possible pour donner confiance aux acheteurs est d’alors d’appartenir à
une secte protestante qui donne un gage d’honorabilité
L’individu fait alors un calcul coût bénéfice : appartenir à une secte protestante est peu contraignant,
mais assure un bénéfice important : l’augmentation des ventes

• Comme tous les voyageurs de commerce adoptent la même stratégie, le nombre d’adeptes des
sectes protestantes s’accroît rapidement aux Etats-Unis

Exercice 3 :

1. Le taux d’obésité est beaucoup plus élevé aux Etats-Unis qu’en France : l’écart est de 12 points
(6.9% aux EU contre 14.5% en France)

2. A priori, les seuls déterminants de l’obésité sont des facteurs biologiques (le patrimoine génétique
et l’insuffisance d’activité physique) ou des facteurs psychologiques (les goûts et expériences
personnelles). Dans ces conditions, l’analyse de l’obésité doit se faire à partir de la médecine et de
la psychologie ; la sociologie n‘ a pas à étudier ce phénomène.

3. La manière dont les français et les américains se nourissent se révèle proche pour 2 repas : le petit-
déjeuner où dans les 2 populations, 17% de la prise alimentaire y est effectuée et le dîner (36% des
prises alimentaires dans les 2 cas). En revanche, le poids du déjeuner est beacoup plus forte pour
les français : 27% de la prise alimentaire y est faite contre 24% aux EU ; En revanche, la
consommation hors-repas est deux fois moins importante en France qu’aux EU (10% contre 22%)

4. Ces différences s’expliquent par la conception que les français et les américains ont de
l’alimentation :
• Les américains ont « une conception fonctionnelle » de l’alimentation : se nourrir ne sert qu’à
apporter les nutriments nécessaires au corps. Il n y a aucun rituel associé à l’acte de se nourrir : on
peut alors manger n’importe quand dès que l’on a faim
• Les français ont une vision différente de l’acte alimentaire : il ne sert pas seulement à se nourrir,
mais à nouer des contacts sociaux. Ainsi, des règles persistent et des repères temporels sont
présents pour endrer les différents repas.

5. Pour Durkheim, un fait social « se définit comme « les manières d’agir, de penser , de sentir qui
présentent cette remarquable propriété qu’elles existent en dehors des consciences individuelles .
Non seulement, ces types de conduite ou de pensée sont extérieurs à l’individu, mais ils sont doués
d’une puissance impérative et coercitive ».
L’obésité relève bien d’une analyse en terme de fait social :
- L’obésité ne relève pas d’une approche individuelle : si c’était le cas, le taux d’obésité serait le
même en France et aux EU
- Les différences observées selon les pays montrent ainsi qu’une contrainte liée à la culture
s’impose aux individus. Les sociétés ne développent pas la même conception de
l’alimentation ; les individus intériorisent ces valeurs qui les influencent dans leur mode de
vie et dans elurs comportements.

Exercice 4 :

1. Dans les années 6O, les Universités américaines connaissent un mouvement de rébellion
provenant des étudiants. Ceux-ci remettent en cause le système universitaire. Or, les plus motivés
dans ce mouvement sont les étudiants des meilleures universités. Ce constat peut paraître
paradoxal car ces étudiants sont les « meilleurs » puisqu’ils ont été fortement sélectionnés ; ils
correspondent donc aux attentes des Universités et ne devraient donc pas remettre en question un
système qui les valorise et doit leur permettre d’obtenir un diplôme leur assurant une bonne
intégartion sur le marché du travail.

2. Un professeur d’université a deux fonctions principales :


• « Transmettre des connaissances » : il doit enseigner à des étudiants et faire preuve de
pédagogie
• « Produire des connaissances » : il doit effectuer des recherches pour augmenter les
connaissances dans sa discipline

3. Les Universités prestigieuses sélectionnent les candidats les plus réputés pour accroître leur
prestige et souhaitent les garder. Or, la notoriété d’un professur d’Université est basée sur la
qualité de ses recherches. Dans ces conditions, un professeur souhaitant intégrer une « bonne »
Université aura intérêt à privilégier le sous-rôle de chercheur et à négliger le sous-rôle
d’enseignant.
Ce comportement relève d’une analyse wéberienne :
• C’est une analyse individualiste : pour expliquer un phénomène ,on part d’un individu
représentatif des professeurs d’Université
• Cet individu est un HSA : il a des buts, met en place des actions pour les atteindre. Pour
cela, il opère un calcul coût-bénéfice sous contraintes.
o Objectif : entrer dans une Université prestigieuse
o Contraintes :
- Procédures de sélection des Universités qui privilégient le travail de
chercheur
- Temps : une journée fait 24 heures
o L’individu opère un calcul coût-bénéfice pour trouver la meilleure solution. 2
choix s’ouvrent à lui :
- Privilégier le rôle d’enseignant :
 Bénéfice : il est bien vu par les étudiants et l’administration, une
reconnaissance locale
 Coût : absence de temps pour faire des recherches
- Privilégier le rôle de chercheur
 Bénéfice : temps pour faire des recherches, une reconnaissance
internationale
 Coût : il n’est pas bien vu par les étudiants et l’administration
o La solution rationnelle pour intégrer une Université prestigieuse est donc de se
concentrer sur le travail de chercheur qui est plus valorisé
• On ajoute alors tous les comportements individuels des professeurs d’université, ce qui crée un
effet pervers
4. Un effet pervers est la conséquence involontaire de l’action rationnelle des individus. Ce concept
est adapté à cet exemple
• L’objectif des professeurs est d’intégrer une Université prestigieuse. Pour cela, ils privilégient
le rôle de chercheur.Ils négligent alors leur rôle d’enseignant
• Les étudiants des Universités prestigieuses se trouvent alors mal traités et remettent en cause
le système universitaire

Vous aimerez peut-être aussi