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Ce-dernier prétexte des problèmes techniques et de mauvaises conditions d’utilisation. Il rappelle certains modèles en usine pour une
prétendue actualisation de logiciel et assure avoir réglé le problème. Mais de nouveaux tests trouvent à nouveau des émissions trop élevées.
Dans l’incapacité de répondre de manière convaincante, VW finit par avouer l’existence de son logiciel truqueur en 2015.
La firme allemande a donc bien géré l’après-crise, mais au prix de pertes considérables. la firme allemande doit rappeler des milliers de
voitures à travers le monde et payer des sommes d’argent considérables. Rien qu’aux Etats-Unis, elle a trouvé un accord avec le
gouvernement fédéral impliquant un versement de 14 milliards de dollars ; et la procédure est en cours dans plusieurs pays.
Plusieurs grandes entreprises ont payé très cher cette absence de réaction adéquate au bon
moment. BP a failli ne pas se relever de la marée noire provoquée dans le Golfe du Mexique en avril
2010 suite à l’explosion de la plateforme pétrolière Deepwater Horizon. Union Carbide a aussi
échappé de peu à la faillite après la catastrophe de Bhopal, en Inde, en décembre 1984 qui a causé la
mort directe et indirecte de plus de 20 000 personnes suite à l’explosion d’une usine fabriquant des
pesticides.
Volkswagen doit rapidement réviser sa culture d’entreprise car c’est elle qui a permis, faute de
contrôles adéquats, une fraude à très grande échelle. Rappelons qu’elle touche 11 millions de
moteurs vendus durant six ans, quatre marques du groupe (VW, Audi, Skoda, Seat), et plusieurs
dizaines de pays.
La gestion des crises commence en amont, avant qu’elles se produisent. Il s’agit d’imaginer
l’inimaginable pour être capable de réagir rapidement et de manière correcte en situation d’urgence.
Généralement les entreprises sous-estiment le coût d’une crise lorsqu’elles réfléchissent aux processus
à mettre en place pour l’éviter».
Trois scénarios ont été élaborés. Les différences proviennent de la variation de différents facteurs,
notamment le coût de mise aux normes par véhicule (de 300 à 2000 euros selon la solution
technique qui sera choisie en discussion avec les autorités), ou l’amplitude de l’effet de perte de
réputation des marques sur les ventes (de 5 à 10% du chiffre d’affaires). Les amendes au plan civil
varient entre un et vingt milliards d’euros. Tous les pays n’appliqueront pas la méthode américaine,
particulièrement sévère, mais il se pourrait que la France ou l’Espagne exigent du constructeur le
remboursement des bonus «verts» accordés.
Et je me demande si le choix de Matthias Müller, de Porsche, est le bon pour remplacer Martin
Winterkorn. Pour rompre avec le passé et gagner en crédibilité, il aurait été important de recruter
hors des sociétés du groupe VW.