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MANUEl IECHNIQUE D'ASSAINISSEMENT DESTINE AUX ElUS ET TE:~NICiE~5 CO~I)UNAUX

ROYAUME DU MAROC
MINISTÈRE DE LlNTÉRIEUR
DIRECTION GENERALE DES COLLECTIVITES LOCALES
DIREcnON DE L'EAU ET DE L'ASSAINISSEMENT

ASSAINISSEMENT LIQUIDE

MANUEL DE REFERENCE

DESTINE AUX ELUS ET TECHNICIENS COMMUNAUX

DU MAROC

Pierre LEGER
Bouchaïb EL HAMOURI

Sous la supervision de :
Ahmed KAWNI

Préparé pour:
L'Agence américaine pour le
'414'0 développement International, Rabat , Maroc.
1• Projet des Services Urbains et Environnementaux
,• Projet USAID n0608.C.00.96.o0000

,l
t Préparé par:
Technical Support Services, Inc .
1000, Vermont Avenue NW, 11th Floor
Washington , DC 20005 -4903 USA.
e- mail: tss@tssdc.com

U5 AID-T55 DGCL{PEA .
Réalisé et Imprimé
Imprimerie El Ma.ârif AI Jadida
Rabat - MAROC -
MANUEl TECHNIQUE ~ ASSAINISSEMENT DES nNE ~,UX ElU5 ET TECHNiC:ë~5 COMMUNAUX

Pierre R Léger
Dr Léger a obtenu son diplôme de génie civil au City
College of New York et de génie sanitaire et
environnemental à New York University et au Delft
Technical University (Hollande).
n a conçu, réalisé et géré plus de 200 projets en hydraulique
et en génie environnemental dans une vrngtaine de pays.
na dirigé des projets pour le compte de l' USAJD, la
SIRO, la Banque de Développement Inter-Américain,
l'Organisation des Etats d'Amérique, la BAD ainsi que
pour le compte d'organismes publics et privés.
U a enseigné l'aménagement des ressources naturelles ct
la protection environnementale à Clark Atlanta University
depuis 1990.
Dr Léger a travaillé au Maroc dans la conception ct la
réalisation du schéma directeur d'assainissement liquide
et géré un projet de développement institutionnel sur
l'environnement dans la Ville de Tétouan et la petite
localité de Cabo Negro. D'autres projets menés en Afiique
du Nord, sur une période de plus de 15 ans, concernent
l'adduction de l'eau potable et l'assainissement en Tunisie
où il a également enseigné le génie sanitaire et
environnemental pendant 5 ans à l'Université de Tunis.

Bouchalb El Hamouri
Pr. ElHmmuri .. ingénieur AgroooredipJŒœdel'EooIe
Nationale d'Agrieulture de Meknès et de l'Institut
Agronom;que et V _ HDssan li (lAV) de Raballi
a obtenu SOli DEA à Toulouse cn France et son Doctorat,
en 1981, à l'Université de Liège en Belgique.
Pr. El Hamouri enseigne ct travaille à l'lAV sur le
dévelcwement d'une technologie d'épuration des eaux
usées adaptée aux ooOOitioos du Maroc 00sée sur le chenal
al~ développé par le Pr. Oswald à Berlœley (USA). li a
gère plus;""" projets de rechen:he _ par l'Union
EutqJémJe,_lecadredfsmmative;AvK:mneetINCO
ou par la coopémtioo bilatfuùe (AGCD-Belg;que).
Pr. El Hmmuri .. le=-du GroupespOOalisé "Wasœ
Stabilisation Pond" de 1"'lnternationai Water Association"
basée à Londres et membre des comité; scientifiques de
plusie'l.m) conferences internationales.
Pr. El Hamouri a servi oomme consultant en génie
sanitaire'agronomie et comme coordonnateur scientifique
de la pb= li du Projet MOR 8&1)18 de Ouarzazare, il a
également ère consultant pour le COO1pte du PNUD, de la
FAO, de l'USAID et de la GJZ.ms; "" prurdfsBureaux
d'Etudes natiooaux et étrnngers.

A I -T 5 DGCUD
MANUEl TECHNiQUE D'ASSAINISSEMENT DESTINE AUX ELUS ET TECHNICŒNS COMMUNAUX
; ;

Abréviations et acrony mes

BAD: Banque de Développement Africain


ACDI: Agence Canadienne de Développement International
BEI: Banque Européenne d'Investissement
BIRD: Banque Internationale pour la Reconstruction et de Développement.
CFD: Caisse Française de Développement
DEA: Direction de ]'Eau et de l'Assainissement
DGCL: Direction Générale des Collectivités Locales
FEC: Fonds de l'Equipement Com munal
KW: Kreditanstalt fur widieraufbau
LPEE: Laboratclre Public des Etudes et des Essais
ONEP: Office National de l'Eau Potable
PPE: Participation de Première Etablissement
RAD: Régie Autonome Intercommunale de Distribution d'Eau et d'Electricité
de Casablanca
SDAL: Schéma Directeur d'Assainissement Liquide
SDNAL: Schéma Directeur National d'Assainissement Liquide
STEP: Station d'épuration
TPE : Taxe de Première Etablissement
TSS: Technica l Support Services
UE: Union Européenne
USAID: Agence de Développement International de s Etats Unis

U5AID-T55 DGCUDEA
~ANUEl TECHNIQUE D'ASS.AINiS5EMENT DESTINE AIjX ELUS ET TECHNICIENS COMMUNAUX
- .. fff ;
d
!

SOMMAIRE

AVANT- PROPOS

1. Organisation du secteur 1
1.1. Objet de J'assainissement 2
1.2. Aspects institutionnels 2
1.2.1. Les collectivrtéslocales au Maroc 2
1.2.2. Responsabilité en matière d'assainissement liquide 2
1.2.2.1. Responsabilfté de la commune 4
1.2.2.2. Responsabilité au niveau national 4
i)Liens de l'assainissement liquide avec les autres secteu rs 4
ii) Les responsables de la stratégie de l'assainissement liquide 4
1.3. Financement de l'assainissement dans le cadre de la fiscal ité locale 6
i) Taxes 6
ii) Contributio n des riverains aux dépenses d'équipement et d'aménagement 6

2. Situation de l'assainissement: contraintes du secteur 7


Introduction 7
2.1. Situation actuelle 7
2.1.1. Sous-équipement en ouvrage d'assainissement 7
2.1.1.1. Réseau de desserte
2.1.1.2. Taux de raccordement au réseau d'assainissement 7
2.1.1.3. Réseau d'ossature 8
2.1.1.4. Eparpillement des rejets 8
2.1.1.5. Le déversement des eaux usées industrielles 8
2.1.2. Insuffisance de l'entretien et de la maintenance 8
2.1.3. Problèmes d'évacuation des eaux pluviales Ifj
2.1.4. Insuffisance ou absence des systèmes d'épuration 10
2.2. Contraintes 11
2.2.1. Contraintes endogènes 11
2.2.1.1. contraintes institutionnelles 11
2.2.1.2. Insuffisance du cadre tarifaire et financier 11
2.2.1.3. Contra intes législatives et rég lementa ires 11
2.2.1.4. Déf auts de concept ion et choix techn iques 12
2.2.1.5. Absence d'ent retien systé matique et préventif 12
2.2.1.6. Priorités des services communaux 12
2.2.2. Contraintes exogènes 12
2.2.2.1. Contra intes liées à l'urbanisme 12
2.2.2.2. Expansion industrielle 13
2.2.2.3. Coût des ouvrages et capacité contributive des usagers 13
2.2.2.4. Retard de l'assainissement par rapport à l'eau potable 13
2.2.2.5. Carence de la sensibilisation des populations 13
2.2.2.6. Multiplicité des intervenants 13
2.2.3. Les impact~ négatifs liés à [a situation actuelle 14

3. Stratégie adoptée en 1987 pour le développement du Secteur 15


3.1. Sur le plan Institutionnel 17
3 .2. Sur la plan financier 17
3.3. Sur le plan technique 17

4. Planification de l'assainissement liquide 20


4.1. Définition et contrai ntes de la planification 20
4.2. Moyens nécessaires pour atteind re les objectifs 20
4.3. Choix à opérer en hiérarch isant les objectifs et en définissant les priorités 20
4.4. Répartition des tâches de la pla nification entre les niveaux national et local 21
4 .5. Docu ments de la planification de l'assainissement liquide 23
4.5.1. Le Schéma Directeur National D'assainissement 23
4.5. 2. Schéma directeur d'assain issement liquide d'une agglomération 24

U5AID-T55 !II' DGÇLtDEA ;


'1 h,.

4 .5, 3. Les proj et s ou ava nt -proj ets 26


4 .5.4, Doss ier d'appel d'offres (DAO) ou dossier de consu lt at io n des entrepr ises (DCE) 26
5. Les orient ations institut ionnelles 29

5. 1. Institutionnalisat ion du secteur 29


5 .1.1. Principes 29
5 ,1. 2. Le sy stème inst itutionnel du secteur 29
5,l 3. Possi bilité d'organisation 30
5.1 3 .1. Gestion directe 31
5.1. 3.2. Gest io n autonome 31
5.1. 3.3. Gest ion déléguée 31
5.2. Organisation d'une structure de gestion 32
5 .3. Orga nisation d'un service d'exploitation de l'assainissement liquide 33

6 . financement du secteur de l'assainissement 35


6 . 1. Les coûts de l'assa inissement liquide 35
6 ,1.1. Nat ure des besoins f ina nciers 35
6,1.2. Importa nce des besoins financiers 37
6.1.2.1. Coûts d'investissement 37
6.1.2,2. Fra is d'exploitat ion 37
i) Coût s de renouvelleme nt des ouvrages d'assainissement 38
ii) Frais d'e ntret ien des ouvrages d'a ssainisseme nt 38
iii) Fra is relat ifs aux mesu res pa ra llèles aux activités d'exploitation 39
6.2. Financement des proj ets d'assa inissement 40
6 .2.1. Les usagers 40
6 .2.2 L' Etat 40
6 ,3, Les mont ages financiers 42
6 .3. 1. Apport de l'Etat 42
6 ,3.2. Apports des bail leu rs de fonds 42
6 .3.3. Apports des institut ions f inancières locales 43
6.3.4. Apports de la Comm une (taxes) 44
6 .3 .4.1. Co ntribut ion des riverains aux dépenses d'équi pement et d'aménagement 44
6 ,3.4.2. Ta xe sur les opérat ions de lotissement 44
6,3.4.3. Taxe d'édilit é 44
6.3.5, A pports des usagers 44
6.3.5.1. Redeva nce d'assainissement liquide assise sur le volume d'eau consommée 44
6 ,3.5.2. Redevance de déversement dans le résea u 45
6 ,3.5.3. La participation au prem ier éta blissement (PPE) 45
6 .3.5.4, Récu pérat ion des coûts de bra nchement 45
6 .3.5.5. Récupérat ion des frais de trava ux et d'études 45
6.4. Les limit es des f ina ncements disponibles 45
6 .4.1. Pri ncipes d'affectat ion des ressources disponibles 45
6.4.2, Les problèmes d'équilibre budgétaire 46
6.5. Montage du dossier f inancier de ['assainissement liquide 47
6.5.1. Déter mination du prix de revient de l'assa inissement liquide 47
6.5.2, Evaluat ion des recettes pote ntielles au secteu r 47
6 .5.3. Etab[isse ment des comptes d'exploitation prévisionnels 47
6 .5.4, Etablissement de prix du service rend u pesa nt sur l'alimentat ion en ea u pot able 48
6 .6. Participation comm unaut aire 48
6.6.1 Les princi pes de la partici pation com muna ut aire 48
6.6.2. Re nforcement et encadrement des associat ions de quartiers 48
6.6.2.1. St ructu ration organ isationnelle 49
6.6.2.2. Développement des ressou rces des associations 49

7. Aspects législatif et réglementaire 50


7.1. Don nées généra les sur la [égislat ion 50
7.2. Principes de base de la réglementation en mat ière d'assainissement liquide 51
7.2.1. Classement des ouvrages d'assa inissement liquide dans [e domaine public 51

U5AID;:r5~t:::
MANUEl TECHNIQUE D'ASSAINISSEMENT DESTINE AUX ELUS ET TECHNICIENS COMMUNAUX
,'n i '

7.2.2. Réglementation de la construction dans le périmètre urbain 51


7.2.3. Réglementation concerna nt les rejets liquides et les boues 52
7.2.4. Réglementation concernant le drainage des eaux pluviales 52
7.3. Articulation de la réglementation de l'assainissement liquide 52
8. Principes techniques.à prendre en com pte pour les études
des projets d'assainissement 53
8.1. Rejet des eaux usées dans les agglomérations urbaines 53
8.1,1. Eaux usées domestiques 53
8.1.2. Eaux provenant des administrations 53
8.1.3, Eaux industrielles 53
8.1.4. Eaux pluviales 54
8,1.5, Eaux paras ites 55
8.2. Systèmes d'assainissement liquide 55
8.2.1. Moda lités de l'assa inisseme nt liqu ide 55
8.2.2, Le choix ent re les divers modes d'assa inisse ment liquide 56
8 .3 . Descript ion des syst èmes d'assainissement liquide 59
8.3.1. L'assa inissement liquide autonome et semi ~ collectif 59
8.3.2. Assainissement liquide autonome ou individuel 59
8.3.3. Assainissement liquide semi ~ collectif 59
8.3.2. L'assainissement liquide collectif 60
8.3.2.1. Collecte des eaux usées ~ In~site du système 60
i) Structure des réseaux d'assainissement liquide 60
fi) Confi~uration des réseaux de collecte des eaux 61
iii) Choix entre réseaux séparatif et réseau unitaire 61
8.3.2.2 Traitement des eaux usées - Hors~ site du système 65
i) Interception des eaux usées 65
li) Composition des ea ux usées et normes de rejets 65
iii) Epuration des eaux usées 70
8.4. Valorisation des eaux usées 75
i) Applications urbaines 75
ii) Réutilisation à des fi ns ind ustriels 75
iii) Réutilisat ion à des fins agrico les 75
iv) Réut ilisat ion à des fi ns de récréation 76
v) Réut ilisation à des fins hydrologiques 76
9. EXPLOITATION DES SYSTEMES D'ASSAINISSEMENT LIQUIDE 78
9.1. Exploitation et ent ret ien des réseaux 78
9.1.1. Exploitation et cont r61e d'un réseau é~outs 78
9.1.2. Entretien courant du réseau d'assainissement 78
9.1.2.1. Entretien des avaloirs et des regards du réseau 80
9.1.2.2. Entretien courant des collecteurs 82
9.1.2.3. Entretien des stations de pompa~e 82
9 .1.2.4. Entretien des autres ouvra~es d 'un réseau d 'assainissement 82
9 .1.3. Travaux de réhabilitation des réseaux d'assainissement 83
9.1.4. Rapports avec les usagers 84
9 .1 .4.1. Contrôles de l'usage du réseau d'é~out 84
9 .1.4.2. Entretien des branchements 84
9.2. Exploitation des stat ions d'épuration 84
9.2.1. Fonctionnement d'une station d'épuration (STEP) 84
9.2.2. Entretien et maintenance d'une st ation d'épuration 85
9.3. Exploit2ltion des systèmes d'assa inissement autonome 85
9.3. 1. Inspection des systèmes autonomes 85
9.3.2. Entretien des f osses septiques 86

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Avant propos

Le secteur de l'assainissement liquide n'a pas toujours accompagné le développement


urbain et industriel au cours des dernières décennies. Il accuse, de ce fait, un important
retard (le taux de raccordement national varie de 40 à 70% selon les situations)

Ce retard devient préoccupant quand on considère le taux projeté d'accroissement


urbain de 3% et une population urbaine qui est appelée à atteindre 20 millions en
2010.

A cet horizon, le rejet des eaux usées serait de l'ordre de 660 millions de m3/an. Ce
volume devra être évacué sous forme d'eau usée et ce, après une épuration adéquate
qui est de nature à sauvegarder la santé publique et à préserver l'environnement. Les
maladies à transmissions hydriques sont là pour rappeler que toute défaillance dans
le secteur de l'assainissement se paie au prix fort tant sur le plan sanitaire que sur
le plan économique.

Outre le retard précité, le secteur de l'assainissement liquide connaît d'autres


difficultés qui sont associées à l'exploitation des ouvrages existants. Ces difficultés
se rapportent notamment au sous équipement, à la vétusté des installations, à
l'éparpillement des rejets et à la quasi absence d'installations d'épuration. Dans
nombre de ca s, les ouvrages sont saturés et se révèlent insuffisants à cause du
développement urbain intense et de l'accroissement rapide des débits à évacuer.

Enfin, l'absence de programmes systématique d'entretien et de curage des ouvrages


conjuguée à l'inexistence de campagnes de sensibilisation destinées aux usagers sur
l'importance des infrastructures d'assainissement se traduit par une dégradation
accé lérée des ouvrages et un raccourcissement de leur durée de vie.

Ces déficiences sont, en grande partie, dues aux difficultés que rencontrent les
Collectivités Locales à dégager les ressources financières et humaines nécessaires
à la gestio n rationnelle et optimale de leurs réseaux d'assa inissement.

US AID-;SS DGCUDEA
MANUEl TECHNIQUE D'ASSAINISSEMENT DESTINE AUX ElUS ET TECHNICIENS COMMUNAUX
_,"'''' U""'''' ',.''IfU'fIU .'U'

La stratégie adoptée, en matière de développement de l'assainissement liquide par


les pouvoirs publics, en 19,8 7 vise à corriger ces insuffisances, notamment, à travers
la mise en place d'un cadre législatif et réglementaire susceptible d'encourager le
transfert de la délégation de gestion des services publics d'assainissement à des
organismes publics, semi -publics ou privés. Dans ce transfert, le contrat passé entre
la commune et le gestionnaire constitue l'assise incontournable de toute évolution
dans ce domaine. Il repose, en grande partie, sur l'adoption d'un cahier de charge
réglementant le service public délé0ué.

Cependant, le transfert du service et l'adoption du cahier de charge ne saurait garantir


le résultat si la commune ne se donne pas les moyens qui lui permettent d'exercer
ses prérogatives de contrôle du travail acaompli .e t de la qualité du service rendu .

C'est dans ce cadre que le présent manuel a été préparé par Technical Support
Services sous l'égide de l'USAID et en étroite collaboration avec la DGCL/DEA en vue
de le mettre à la disposition des élus et techniciens communaux.

La décision de préparer un tel document a découlé des résultats des actions


concertées entre la DGCLlDEA et l'USAID dans le cadre du Projet des Services
Urbains et Environnementaux visant à améliorer la gestion des services
d'assainissement liquide dans une série de villes moyennes et de petits centres dont
Azrou, Sefrou, Benguérir et El At qouia.

Le présent manuel traite de l'ensemble des questions relatives à l'assainissement


liquide. Il s'efforce de mettre en lumière les particularités de ce secteur sur les plans
technique, législatif, réglementaire et institutionnel. Lobjectif de la démarche étant
de doter les Collectivités Locales d'un outil indispensable pour la gestion de ce secteur.

USAID-TSS :. ;"" :: ;::: : :;; ,: , ;' ::: DGcLlDM J


MANUEl TECHNIQUE D'ASSAINISSEMENT DESTINE AUX ElUS ET TECHNICIENS COMMUNAUX

1. Organisation du secteur
1.1, Objet de l'assainissement
L'assainissement liqu ide d'une CI Un service d'hygiène et de santé
publique
agglomération
L'assainissement liquide Les eaux usées sont produites
consiste à collecter et à évacuer de manière quotidiennement avec des variations
hygiénique et sans danger les eaux usées et régulières des débits. La gestion de ces eaux
les eaux pluviales d'une agglomération. Les eaux exige la mise en œuvre d'ouvrages de collecte,
usées peuvent être d'origine domestique et ou d'évacuation et d'épuration
industrielle.
(l Un service de protection civile
Au sens large, l'assainissement liquide d'une
agglomération inclut outre la collecte et le Les eaux pluviales sont collectées de manière
transport, l'épuration des eaux usées avant le intermittente et génèrent des débits qui
rejet dans un milieu naturel. la qualité des eaux varient énormément. Leur collecte doit être
rejetées doit être compatibles avec les conçue, notamment, en fonction des
exigences relatives à la santé publique, à la conditions de réception de la pluie sur
protection du milieu récepteur et à la l'ensemble de la zone concernée. Il s'agit d'un
préservation des ressources en eau. service de confort urbain lié à l'aménagement
de l'espace urbain (voirie), mais aussi d'un
L'assainissement liquide est une des service de protection civile, en cas
composantes principales du cycle naturel de d'inondations sévères.
l'eau. Elle conditionne l'occupation du sol, le cadre
de vie ainsi que le développement des activités Dans le cas de la protection civile, l'on accepte
économiques et sociales qui requièrent l'eau en que la section des ouvrages de collecte et
quantité et en qualité variables. d'interception (enterrés ou superfciels) puisse
se révéler insuffisante lors de l'avènement de
Les services d'assainissement pluies exceptionnelles qui peuvent survenir au
L'assainissement est un facteur essentiel bout de 2, 10 ou de plusieurs années et ce,
d'hygiène, de santé publique et de protection selon les moyens financiers disponibles. Plus
des biens contre les inondations, Il consiste, en l'on accepte de contenir des pluies
fait, en un double service rendu à l'intérieur de exceptionnelles, de faible fréquence, plus les
l'agglomération et qui concerne les eaux usées ouvrages seront importants et coûteux.
et les eaux pluviales. Entre deux pluies exceptionnelles (période de
retour) on décide de ne collecter que les eaux
des pluies dites normales.

, 0'5 A ID-1"55 "EI"W ' Mu.1I1! :


,MANUEl TECHNIQUE D'ASSAINISSEMENT DESTINE AUX ElUS ET TECHNICIENS COMMUNAUX
j

Pour qu'il soit géré durablement et o Le Dahir n° 1.76.5 84 relatif au


efficacement, et en raison de la complexité du financement des collectivités locales
domaine, l'assainissement exige la mise en ainsi que sur les textes qui les
œuvre des moyens indispensables suivants: complètent.
Cl Les textes qui accompagnent ces
CI Ressources humaines qualifiées
Dahirs
o Moyens scientifiques, techniques et
technologiques Ces textes donnent la responsabilité à la
o Moyens financiers commune pour la réalisation des projets il
o Moyen juriaiques et institutionnels caractère communal dont ceux de
l'assainissement liquide.
1,2. Aspects institutionnels
1.2. 1. Les collectivités locales au Maroc En Matière d'instance de délibération, le
Conseil Communal (organe délibérant) dispose
Ce sont les communes qui sont directement des prérogatives suivantes:
impliquées dans le secteur de l'assainissement.
Elles sont au nombre de 1547 dont 249 o Il définit le plan de développement
communes urbaines et 1298 rurales comme économique et social de la commune.
le montre l'encadré ci-dessous.

1.2.2. Resp'onsabilité en matière


d'assainissement liquide
1.2. 2.1. Responsabilité de la commune
En matière juridique et institutionnelle, les
textes sur l'organisation communale sont
clairs.

La Charte Communale de 1976 est basée sur:

Le Dahir nO 1.76.583 relatif il


l'organ isation communale

Ent it é Nat ure Nomm Population"

Communes 249 12.860.364

CommUM5 ruraltl5 1298 Dont 121 œtlt.re5


ayarTtuncaracUm
uroain;yt7.471
~te: 12.665.882
Prtfertureset~

45

Réqion5 16

-(Selon RGPH.1994)

USAID-TSS DGCLlDEA
MANUEl TECHNIQUE D'ASSAINISSEMENT DESTINE AUX ElUS ET TECHNICIENS COMMUNAUX
fi: ,'i;::: ' :;:: "::': :>j~:J.<++L, ,:C':: %: '~ lU -o. - -_._~
- ;

o Il définit le programme d'équipement de des populations, et assure le bon


la commune notamment en matière fonctionnement des syst èmes communaux
d'assainissement. d'assainissement liquide.

CI Il décide de la création, de l'organisation La responsabilité spécifique du Conseil


des services publics communaux et de Communal vis-à-vis de l'assa inissement liquide
leur gestion soit par voie de régie directe, peut être décomposée comme suit:
de régie autonome ou par concession .
o Procéder à l'établissement des études
CI Il décide de la participation de la et à la réalisation des réseaux et
commune à des entreprises d'économie ouvrages d'assainissement.
mixte d'intérêt communal et
intercommunal. ., Fai re le diagnostic du réseau
d'assainissement liquide existant et
Dans le détail, le Conseil Communal est en relever les problèmes entravant son bon
charge de la gestion de l'ensemble des services fonctionnement.
publics et des actions de développement de
o Initier l'établissement des études
la Commune, Ceci englobe les responsabilités
nécessaires pour la résolution des
suivantes: a) l'hygiène et la salubrité publique
problèmes et rengagement des travaux
en vue d'assurer dans le territoire de la
de réhabilitation et d'extension requis
collectivitè la prévention des épidémies et des
par le système,
nuisances publiques, b) l'adoption et
l'application des diverses dispositions de o Veiller à l'application du règlement
nature réglementaires visant notamment la technique du service d'assainissement
protection de l'hygiène et de la salubrité pour la bonne marche des systèmes et
publique c) la contribution à la protection des la protection des individus, des biens et
biens publics et privés contre les inondations de l'environnement.
et la prise en charge des dépenses relatives à
l'investissement et au fonctionnement des o Mettre en place une structure
systèmes d'assainissement liquide collectifs, adéquate pour gérer les services de
collecte, de transport, d'épurat ion et
En d'autres termes, le Conseil Communal est de rejet final des eaux usées.
responsable de la mise en place et de la gestion
des infrastructures d'assainissement liquide o Assurer la contribution de la
ainsi que des réglements pour assurer le communauté aux frais de maintien des
fonctionn ement et l'entretien adéquats de systèmes d'assainissement liquide
ces infrastructures. Ce Conseil constitue le desservant le périmètre urbain.
Maître d'Ouvrage d'assainissement liquide, Il
planifie I!jnfrastructure pour assurer une C Dégager les ressources nécessaires
couverture adéquate de la ville en système(s) pour l'amélioration des systèmes
d'assainissement liquide fiables, prend les d'assainissement liquide et de leur bon
mesures nécessaires pour protéger fonctionnement.
l'infrastructure, la santè publique et les biens

:,' u!! "DGcC!DËï'i}


MANUEl TECHNIQUE D'ASSAINISSEMENT DESTINE AUX ElUS El TECHNICIENS COMMUNAUX
E 3
o S'assurer que les axes de Les diverses règ les qui viennen t d'être
développement du secteur s'inscrivent mentionnées doivent être mises sous une
dans la stratégie nationale, responsabilité clairement définie, Cela peut
être l'affaire d'une entité publique (un service
o Mettre en place les services de contr81e municipal), d'une entité semi-publique (une
et de suivi du secteur, Régie Autonome) ou d'une entité privée
(Société ou Agence spécialisée) . C'est alors
Les deux tâches principales de toute le rôle de la Commune de définir les
Commune en matière d'assainissement liquide responsabilités et le r81e de chacun en même
sont : temps que les règles et principes d'action tant
juridiques que techniques ou financiers, et
ct La réa lisation d'ouvrages de collecte, éventuellement les procédures de coordination
d'évacuation et d'épuration des eaux nécessaires à leur bon déroulement.
usées en les renda nt inoffensives vis-à-
vis de la population et l'environnement Cette organisation de l'assainissement liquide
relève souvent des aspects institutionnels
et réutilisables dans des activités
associés à ce secteur qui sont indispensables
appropriées;
pour permettre un déroulement harmonieux
C La maintenance des ouvrages en état et effcace des réalisations. Elle a toujours il
cause du décalage qui existe entre les deux
de fonctionnement et leur entretien afin
secteurs.
qu'ils assurent leurs fonctions de façon
pérenne, 1.2.2,2. Responsabilité au niveau national
i) Liens de l'assainissement liquid e
En matière d'assainissement, ces deux tâches avec les autres secteurs
sont la principale fonction de toute Commune,
La Figure 1 schématise les rapports
elles constituent des services rend us et sont
existants entre le secteur de
exécutées au profit des usagers, Elles portent
l'a ssa inissement liquide et les principaux
sur les eaux usées provenant des habitations autres secteurs Une relation particulière
de la ville, et de leurs activités, mais aussi sur existe entre l'assainissement liquide et
les eaux de ruissellement. l'usager. Ces liens ne sont pas seulement
techniques, ils sont aussi juridiques et
De même, la réalisation des divers travaux financiers.
d'assainissement dans une même ville ou
en core dans une même zone ne peut se H) Responsables de la stratégie de
dérouler sans une politique définie, En effet, l'assainissement liquide
il est évident qu'il serait inefficace
d'entreprendre des travaux d'assainissement Le Ministère de l'Intérieur, en tant que tuteur
liqUide en aval d'un système tandi s que les des collectivités locales, comprend dans son
ea ux usées ne sont pas bien maîtrisées en organigramme la Direction de l'eau et de
a mont, De ce fait , une stratégie l'Assainissement (DEA) rattachée il la
d'assainissement réfléchie, tenant compte Direction Générale des Collectivités Loca les
des impératifs techniques et financiers ainsi (DGCL). Il s'agit d'un organe de coordination
que de certa ines priorités, doit être établie et d'assistance techni que aux Collectivités
en même temps que la planification de son locales dans le domaine de l'assainissement
liquide.
déroulement,

5 ID- 5 DGC ID A
MANUEl TECHNIQUE D'ASSAINISSEMENT DESTINE AUX ElUS ET TECHNICIENS COMMUNAUX
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Figure 1
Rapport de ['assainissement liquid e avec
les autre secteurs

ALIMENTATION EN EAU

H-, ASSAINISSEMENT LIQUIDE

USAGERS

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1,3, Financement de l'assainissement La taxe d'édilité est fixée à 10% de la valeur


dans le cadre de la fiscalité locale locative des immeu bles situés dans le
périmètre urbain et à 6% dans leur zones
Au Maroc, la législation relative aux finances
des Collectivités Locales leur donne un certain périphériques, Les recettes générées par cette
nombre de moyens financiers pour faire face recette ne sont pas uniquement destinées à
aux dépenses obligatoires énumérées dans le l'assainissement mais à l'ensemble des charges
Dahir portant loi n"1 -76-584 du 3 0 septembre communales.
1976, Ce Dahir cite parmi les dépense "tous
les ouvrages d'édilité tels que les égouts, H) Contribution des riverains aux dépenses
canalisations et réservoirs d'eau" d'équipement et d'aménagement
Cette contribution (taxe de premier
Cette ouverture est ancienne, Elle a été établissement , TPE) comprend trois
ajustée par le Dahir n"1-89-187 portant loi W composantes:
30-89 du 21 novembre 1989 sur la fiscalité Frais de construction;
locale "indépendamment de leurs domaines, o Frais d'aménagement;
patrimoine et rémunération pour services Ci) Frais de construction de l'égo ut,
rendus, les Collectivités Locales et leurs flI
groupements sont autorisés à percevoir les Cette dernière contribution concerne
impôts et taxes prévues par la présente loi", exclusivement l'assainissement liquide. La
contribution correspondante est calculée sur
Ai nsi les Collectivités Locales peuvent recourir la base de la valeur à neuf moyenne du mètre
à deux types de prélèvements: des taxes et linéaire du réseau existant. Cette valeur est
des contributions multipliée par les longueurs de façades des
lots desservis par le nouveau réseau d'égout.
i) faxes Les promoteurs ou les particuliers doivent
s'acquitter de cette contribution dite TPE,
Cette catégorie de prélèvements comporte
les taxes suivantes:

Taxe d'édilité
Taxes sur les opérations de construction
Taxes sur les opérations de lotissement
Taxes sur les opérations de morcellement
Taxes sur les terrains urbains non bâtis qui
concerne l'ensemble des équipement
publics,

On retiendra que parmi ces taxes, c'est celle


d'édilité qui reste la plus significative
rel ativement à l'ensemble des recettes
municipales affectée au fonctionnement de la
Commune,

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MANUEl TECHNIQUE D'ASSAINISSEMENT DESTINE AUX ElUS ET TECHNICIENS COMMUNAUX
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2 . Situation de l'assainis- Prob lèmes d'évacuation des eaux pluviales


sement : contraintes du Insuffisance et souvent absence totale de
système d'épu ration.
secteur
Introduction 2.1. Situation actuelle

Malgré les effor t s déployés par les 2 ,1.1, S ous -équipement en ouvrage
Collectivités Loca les. les ouvrages et d'assainissement
installations d'assainissement, d'épuration,
de rejet ou réutilisat ion des eaux usées, n'ont Les insuffisances constatées en matière
pas pu accompagner l'intense urbanisation d'ouvrages d'assainissement concerne deux
qu'a connu le pays durant les der nières parties fondamentales du réseau de collecte
décennies suite à une démographie galopante et d'évacuation.
et à un exode rural important. 2,1,1,1, Réseau de desserte
De qualité très variab le, ce réseau est
Sur le plan de l'urbanisme. cette urbanisation
généralement caracté risé par sa vétusté et
intense a conduit à l'éclatement des anciens
son sous dimensionnement par rapport aux
périmètres urbains, à l'extension des quartiers
populations desservies, notamment dans les
périphériques et à la prolifération de l'habitat
médinas.
spontané et insalubre.
Le réseau de desse rte des quartiers
Parallèlement, il faut aj oute r les efforts périphériques est construit sans respecter
importants concédés par les pouvoirs publics les normes en vigueur et souffre de la qualité
en matière d'approvisionnement en eau potable, de ses matériaux, de son dimensionnement
sans que les réseaux d'assainissement suivent inadapté et de la technique de pose etde calcu l
ce rythme de développement, Il fa ut également défaillantes qui conduisent à des
noter l'extension et le développement des dysfonctionnements importants (contre-
unités indu strie lles sans qu'elles soient pentes, mauvais calage etc.)
accompagnées en parallèle par la mise en place
de systèmes de prét ra itement des flux de 2 .1. 1.2. Taux de raccordement au réseau
d'assaînissement
poll utions générées,
Ce taux est en moyenne de l'ordre de 70%, il
va rie de 40 à 5 0% pour les villes moyennes et
Les ét udes menées dans le cadre de la décennie
pour les petits centres et peut atteindre 75%
in terna t iona le de l'eau potab le et de
dans les grandes villes.
l'as saini ssement , ont énuméré les
insuffisances qui caractérisent le secteur de Cette situation provient essentiellement d'un
l'assainissement et qui sont: sous-équipement des quartiers périphériques,
constitué généralement par un habitat de fa it,
Sous - éq uip e m ent en ouvrage caractérisé par l'absence d'un réseau de
d'assainissement desserte et par la prolifération d'embryons de
Insuffisance de l'entretien systématique réseaux avec des puits perdus etc.
des ouvrages

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MANUEL TECnNIQUED'ASS4!~'55EMEN; DESTINEAIJXEl~5 E<fEC'J CE~S C , ,
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Il est clair qu'environ 20 à 30% des eaux usées rejets, impose un important effort en matière
produites par la ville (puisque la totalité de la d'investissement, pour l'interception ces eaux
population est alimentée directement ou usées et leur acheminement vers les sites
indirectement en eau potable) sont déversées d'épuration et de réutilisation.
directement dans le sol, qui reste le milieu
récepteur de ces eaux usées éparpillées en 2 .1.1.5 . Le déversement des eaux usées
faibles quantités. industrielles
Les eaux usées provenant des unités
2. 1.1.8. Réseau d'ossature industrielles, sont généralement très polluées
Les différents diagnostics effectués à ce jour (oligo-éléments, métaux lourds, détergents,
ont mis en évidence un certain nombre pesticides, margines etc.). En l'absence de
d'insuffisances liées à l'état et à la qualité systémes de prétraitement installés chez les
des réseaux d'assainissement. On peut citer industriels, ces eaux industrielles, sont
notamment: déversées sans la moindre précaution et au
même titre que les eaux usées domestiques,
dans les réseaùx d'assainissement. Elles
Au niveau des noyaux centraux des villes contribuent à la dégradation des collecteurs
et des Médinas , le réseau est et conditionnent toute la conception et le
généralement vétuste et saturé en raison fonctionnement des installations d'épuration
de son âge et aussi de la grande densité deseaux usées. Elles constituent ainsi, une
de la population de ces quartiers; contrainte, souvent difficile à dépasser.

Dans les quartiers périphériques, les 2 .1.2. Insuffisance de l'entretien et de


habitations sont équipées de réseaux la maintenance
récents mais souvent avec des matériaux
de mauvaise qualité et des conditions de Les curages des ouvrages ne sont pas réalisés
mise en œuvre, généra lement non régulièrement . Plus que cela, les avaloirs des
réglementaires. eaux pluviales sont utilisés pour y jeter les
objets divers résultant du balayage des rues.
On constate souvent l'absence de dossiers,
d'archives et de plans de recollement des Les moyens mécanisés pour le curage et le
réseaux. débouchage des gros collecteurs non -
2.1. 1.4. Eparpillement des rejets visitables font défaut.
La conception et la réalisation des réseaux
d'assainissement ont été toujours guidées Les différe nts diagnostics effectués dans le
par la topographie de la zone et par la logique cadre des études ont mis en évidence un
• t out à l'égout". Ainsi, la facilité des certain nombre d'insuf'Asancesliées au manque
éco ulements consécutifs gravita ires, a d'entretien et de maintenance des réseaux.
co nduit à une multitudes de rejets;
La vétusté des réseaux d'assainissement, la
mauvaise qualité des matériaux employés,
Ce tte configuration des réseaux
d'assainissement, avec une multitude de l'absence d'étanchéité des conduites, les
défauts de conception et les conditions de

U5AID-TSS DGCU DEA


MANUEl TECHNIQUE D'ASSAINISSEMENT DESTINE AUX ElUS ET TECHNICIENS COMMUNAUX

mise en œuvre des travaux, conjugués à


l'insuffisance de programmes systématiques
d'entretien et de maintenance de ces
équipements, ont conduit naturellement à
réduire considérablement les performances
des conduites de collecte et de transport des
eaux usées, favorisant ainsi la détérioration
rapide et l'envasement des réseaux.

2 ,1,3, Problèmes d'évacuation des eaux


pluviales
/

Certains problèmes rencontrés dans le cas


des eaux pluviales tirent leur origine du fait
que l'urbanisation occupe l'espace naturel
d'écoulement des eaux pluviales, En période
de pluies exceptionnelles, l'eau retrouve son Les réseaux d'assainissement n'ont pas été
espace naturel et provoque des dégâts au étendus en fonction des besoins et n'ont
niveau des aménagements effectués dans cet pas accompagné le développement urbain
espace (les zones basses, les talwegs, les lits et industrie\. Ils ont, de ce fait, accusé un
des oueds etc,), important retard (le taux de raccordement
national varie de 40 à 7070 selon les
D'autres facteurs aggravent cette situation
situations)
notamment:
Le retard risque même de s'accentuer si l'on
l'obstruction et la réduction des sections
considère les projections établies sur le
d'évacuation
taux d'accroissement urbain et qui
L'insuffisance de l'entretien et du curage
atteignent 3 %, Les facteurs à l'origine de
des ouvrages
cet accroissement sont d 'ordre
L'absence de concertation entre les
démographique pour environ 6070 et
instances en charge de l'urbanisme et celles
migratoire, de la campagne vers la ville, pour
assurant ['assainissement.
le reste,

A l'horizon 2010, les réseaux actuels et


programmés vont permettre de collecter
3
environ 660 millions de m par an d'eau usée.
Pour la plupart, ces eaux seront rejetées
sans épuration préalable soit dans l'océan
et le littoral méditerranéen (environ 57 %)
soit dans les oueds et les rivières pou r les
agglomérations intérieures.

USAID-TSS
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,MANUEl TECHNIQUE D'ASSAINISSEMENT DESTINE AUX ElUS ETTECHNICIENS COMMUNAUX ~

2,1.4, Im5uffisance ou absence des


systèmes d 'épuration Ces stations d'épuration sont très variées
et comprennent différentes systèmes
Les enquêtes et études effectuées au début d'épuration :
des années 90, ont mis en évidence le retard
considérable acquis en matière d'épuration 19 stations type boues activées;
des ea ux usées au Maroc, En effet, la 11 statio ns type lits bactériens;
composante' épurat ion" constitue le domaine
17 décanteurs digesteurs ;
. 3 stations type égouttage;
ou un effort important doit être déployé.
11 stations type lagunage;
Les principales villes côtières ne disposent ni 2 stations type infiltration contrôlée.
de stations d'épuration ni de systèmes
La popula tion desservie par l'ensemble ces
d'interception optimisant l'emplacement des stations, y compris celles qui ne sont pas en
points des rejets en mer, Les eaux usées service et celles qui ne sont pas raccordées
provenant de ces villes, sont déversées à l'état aux réseaux d'assainissement, r;~-présente
brut dans le milieu récepteur (océan moins de 8% de toute la population urbaine du
Atl antique, mer Méditerranée) . Ces villes Maroc.
côtières avaient toujours misé sur le pouvoir
d'autoépuration de la mer, en éloignant parfois Les dysfonctionnements des stations
les points de rejets des zones de baignade. d'épuration hors service, sont dus à un certain
nombre de contraintes qu'on peut résumer
Les villes continentales se trouvent également comme suit :
dans la même situation, les eaux usées sont
déversées à l'état brut, dans le milieu naturel Les coûts de fonctionnement relativement
constitué soit par le sol soit par des cours élevés des installations;
d'eau. Une bonne partie de ces eaux usées est
util isée directement ou indi rectement à L'inadaptation des filières de traitement
d iverses fins, notamment ag ricole s . aux moyens et aux besoins locaux ainsi
que les défauts de conce ption des
Le parc des stations d'épuration d'eaux usées ouvrages;
réalisées au Maroc depuis les années 50, est
t rès faible. A part les villes moyenne de L'absence de systèmes de recouvrement
Khouribga, Nador et Beni Mellal, ce parc des coûts d'investissement et des frais
concerne surtout des villes de petite taille et de fonctionnement, d'entret ien, de
des centres d'estivage. ma intenance et de renouvellement des
installations.
Ce parc est constitué de 63 stations
Les stations d'épuration réalisées et
d'épuration, dont 26 stations fonctionnent
exploitées par les complexes touristiques (7
normalement. 31 stations sont hors service
unités) fonctionnent convenablement en
et 6 stations non raccordées aux réseaux
raison de l'impact direct de ces stations sur
d'assainissement. Certaines de ces stations, les zones de baignade, qui constituen" l'une
sont très anciennes et datent des années des principales activités de ces complexe s
50,60 et 70. touristiques.

USAID-TS5 DGCUDEA
Ces stations ont été conçues pour permettre Les produits de ces recettes qui ont un
un abattement des charges organiques des caractère fiscal, ne sont pas affecté
eaux usées dans un objectif de protection du spécifiquement aux services d'assainissement,
mil ieu récepteur aquatique. A part les mais servent à alimenter le budget communal
systèmes de lagunage, les autres systèmes qui doit faire face à l'ensemble des charges de
d'épuration (décanteurs, décanteurs
fonctionnement et d'équipement des services
digesteur, boues activées, lits bactériens) ne
communaux, sans distinction.
permettent pas d 'obtenir des bons
rendements en matière d'élimination des
La Commune reçoit également une dotation
germes pathogènes et donc une eau de bonne
qualité susceptible d'Mre utilisée en au titre du produit de la TVA, et peut recourir
agriculture. aux possibilités d'emprunt auprès du Fonds
d'Equipement Communal, pour financer la
2.2, Contraintes réalisation des installations.

2.2.1, Contraintes endogènes Ce manque d'individualisation des recettes


2,2. 1. 1. Contraintes institutionnelles affectées au service de l'assainissement et la
faiblesse des produits de ces recettes,
Dans la plupart des communes du Maroc, le
conjugués aux coûts très élevés des
secteur assainissement n'est pas organisé
investissements et de fonctionnement des
de manière autonome. Les attributions et les ouvrages d'assainissement, ont fait que ce
compétences en la matière sont quasi secteur souffre d'un grand retard vis à vis des
inexistantes, ce qui entralne des difficultés autres équipements urbains.
de mise en œuvre d'une stratégie cohérente
et intégrée d'assainissement liquide. les 2.2.1.3 . Contraintesléqislatives et
réglementaires
infrastructures réalisées à l'occasion
Sur les plans législatif et réglementaire, les
d'opérations ponctuelles d'aménagement de
textes qui régissent le secteur de
quartier et de réalisations immobilières ne
l'assainissement existent mais restent
s'inscrivent pas dans un schéma directeur ce
dispersés dans d'autres domaines, ont peut
qui limite la capitalisation souhaitable des
se référer à l'assainissement à travers:
ex périences et la standardisation des
équipements et l'é conomie d'échelle qui
La police d'hygiène, de la sécurité et de la
pourrait en résulter.
salubrité publique;
2.2.1.2. Insuffisance du cadre tarifaire et La législation sur l'urbanisme;
financier Les règles régissant le domaine public.
Au niveau financier, et pour faire face aux
charges d'équipement et de fonctionnement Les principes généraux de l'assainissement ne
des ouvrages d'assainissement les communes font pas l'objet d'un texte homogène, la plupart
ont recours essentiellement aux recettes de ces textes sont très anciens et laissent
municipales : le taxe d'édilité, la taxe de premier beaucoup de possibilités d'interprétation. Rien
établissement, la taxe de morcellement, la que dans le domaine de l'hygiène et de la
taxe de lotissement etc. salubrité publique, une vingtaine de textes ont
éte identifiés: 14 Dahirs, 5 Arrétés viziriels et
1 Décret.

OSAID-T5S OGCt10o/! J
MANUEl TECHNIQUE D'ASSAINISSEMENT DESTINE AUX ELUS ET TECHNICIENS CCM~U~AUX

Les plus anciens remontent à 1914, 19 réseau entraîne la mobilisation d'importants


textes sont publiés avant 1958. capitaux pour la rénovation du système alors
qu'un simple entretien et un curage régulier
Les derniers sont ceux relatifs à des canalisations avec des moyens adéquats
l'urbanisme (publiés en 1992). peuvent suffire.

La plupart de ces textes sont de nature 2.2.1.6. Priorités des services communaux
législative, avec tous les avantages et les Les priorités des services communaux sont
inconvénients pour la mise en application nombreuses. Lestravaux de voirie, d'éclairage
d'une disposition et les possibilités public, d'aménagement des espaces verts, de
d'interprétation correspondantes. surveillance des constructions et de collecte
des ordures ménagères sont autant de
Les arrêtés communaux n'ont pas suffis pour priorités des services communaux qui ont
combler les lacunes de ces textes, et restent tendance à reléguer en dernier lieu, le service
souvent imprécis en ce qui concerne le d'assainissement liquide.
caractère obligataire de l'assainissement et
de l'épuration, ainsi que pour les valeurs guides La fa iblesse des structures de gestion dont
ou les normes de rejets des eaux usées dans l'importance est sous-estimée et qui ne
les différents milieux naturels et ce, malgré disposent pas des moyens humains, matériels
['exist ence de ['interdiction, expressément et financiers pour remplir leur miss ion et
f ormulée, des rejets des eaux usées; sans l'absence de motivation du personne l
épu ration dans les mi lieux récepteurs. contr ib uent à maintenir un niveau de
compétences insuffisant.
2.2.1.4. Défauts de conception et choix
techniques
2.2.2, Contraintes exogènes
Les défauts de conception et les mauvais
choix techniques effectués sont souvent 2,2,2,1. Contraintes liées à "urbanisme
incompatibles avec les moyens pouvant être Le développement des agglomérations
mis en place et les orientations générales des maroca ines a été caractérisé durant les
divers plan d'aménagement: SDAU et SDAL. dernières années par une urbanisation très
intense conjuguée à des taux d'évolution
Les études d'assainissement sont démographique assez élevés, impliquant à la
généralement limitées à la zone d'étude et prolifération de l'habitat de fait dans les
prennent rarement en considération !'impact périphéries des agglomérations.
des rejets sur l'environnement avec les
conséquences négatives sur les ressources En effet, on assiste depuis quelques temps à
e n eau, les zones de baignade etc. un développement rap ide et intensif des
agglomérations urbaines. Il est donc logique
2.2. 1.5. Absence d'entretien systématique et que les Pouvoirs Publics aient des difficultés
préventif
à suivre ce rythme de développement et que
L'insuffisance d'entretien systématique des
le retard s'accumule en ce qui concerne la mise
installations entraîne une détérioration rapide
en place d 'i nfrastructures lourdes.
des réseaux. Parfois la méconnaissance du

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MANUEl TECHNIQUE D'ASSAINISSEMENT DESTINE AUX ELUS ET TECHNICIENS CCM~U~AUX

Les plus anciens remontent à 1914, 19 réseau entraîne la mobilisation d'importants


textes sont publiés avant 1958. capitaux pour la rénovation du système alors
qu'un simple entretien et un curage régulier
Les derniers sont ceux relatifs à des canalisations avec des moyens adéquats
l'urbanisme (publiés en 1992). peuvent suffire.

La plupart de ces textes sont de nature 2.2.1.6. Priorités des services communaux
législative, avec tous les avantages et les Les priorités des services communaux sont
inconvénients pour la mise en application nombreuses. Lestravaux de voirie, d'éclairage
d'une disposition et les possibilités public, d'aménagement des espaces verts, de
d'interprétation correspondantes. surveillance des constructions et de collecte
des ordures ménagères sont autant de
Les arrêtés communaux n'ont pas suffis pour priorités des services communaux qui ont
combler les lacunes de ces textes, et restent tendance à reléguer en dernier lieu, le service
souvent imprécis en ce qui concerne le d'assainissement liquide.
caractère obligataire de l'assainissement et
de l'épuration, ainsi que pour les valeurs guides La fa iblesse des structures de gestion dont
ou les normes de rejets des eaux usées dans l'importance est sous-estimée et qui ne
les différents milieux naturels et ce, malgré disposent pas des moyens humains, matériels
['exist ence de ['interdiction, expressément et financiers pour remplir leur miss ion et
f ormulée, des rejets des eaux usées; sans l'absence de motivation du personne l
épu ration dans les mi lieux récepteurs. contr ib uent à maintenir un niveau de
compétences insuffisant.
2.2.1.4. Défauts de conception et choix
techniques
2.2.2, Contraintes exogènes
Les défauts de conception et les mauvais
choix techniques effectués sont souvent 2,2,2,1. Contraintes liées à "urbanisme
incompatibles avec les moyens pouvant être Le développement des agglomérations
mis en place et les orientations générales des maroca ines a été caractérisé durant les
divers plan d'aménagement: SDAU et SDAL. dernières années par une urbanisation très
intense conjuguée à des taux d'évolution
Les études d'assainissement sont démographique assez élevés, impliquant à la
généralement limitées à la zone d'étude et prolifération de l'habitat de fait dans les
prennent rarement en considération !'impact périphéries des agglomérations.
des rejets sur l'environnement avec les
conséquences négatives sur les ressources En effet, on assiste depuis quelques temps à
e n eau, les zones de baignade etc. un développement rap ide et intensif des
agglomérations urbaines. Il est donc logique
2.2. 1.5. Absence d'entretien systématique et que les Pouvoirs Publics aient des difficultés
préventif
à suivre ce rythme de développement et que
L'insuffisance d'entretien systématique des
le retard s'accumule en ce qui concerne la mise
installations entraîne une détérioration rapide
en place d 'i nfrastructures lourdes.
des réseaux. Parfois la méconnaissance du

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A cela vient s'ajouter le problème de la maîtrise financements nationaux ou internationaux,


de l'urbanisme. Beaucoup d'agglomérations car les bailleurs de fonds ne sont pas prêts à
urbaines ne possèdent pas encore des investir dans des projets ponctuels où la
schémas directeurs d'aménagement urbain durabilité n'est d'ailleurs pas assurée en raison
(SDAU). Dans les agglomérations urbaines de l'absence de politique tarifaire permettant
qui possèdent actuellement des SDAU. Ces de couvrir au moins les coûts de
documents ne sont pas toujours respectés. renouvellement, d'exploitation et d'entretien
On assiste parfois à des modifications de des installations.
l'occupation des sols prévue, et à l'apparition
de quartiers spontanés, ce qui rend difficile 2.2.2.4. Retard de lassainissement par rapport
à l'eau potable
l'élaboration et le suivi d'un schéma directeur
Les pouvoirs publics ont fait un énorme effort
d'assainissement liquide (SDAL). Pour tenir
en vue d'assurer la couverture par l'eau potable
compte de cette évo lution rapide de
dans les principales zones d'habitation. Cet
l'urbanisation, les SDALs et SDAUs devraient
effort n'a pas été suivi par un effort parallèle
être révises, en moyenne tous les 5 ans.
sur le plan des infrastructures de
2,2,2.2. Expansion industrielle l'assainissement.
Un développement considérable des industries
2.2.2.5. Carence de la sensibilisation des
a été observé au Maroc durant les dernières populations
décennies sans qu'il soit accompagné par la La mise en place d'installations d'évacuation
mise en place, en parallèle, de systèmes de et de traitement des rejets domestiques est
prétraitement des pollutions industrielles ;
rarement considérée comme prioritaire par
2,2,2,3. Coût des ouvrages et capacité les populations. Manifestement, il y a des
contributive des usagers lacunes dans le dispositif qui doit sensibiliser
Les coûts considérables des ouvrages les populations pour qu'elles accordent plus
d'assainissement et d'épurati on tant en d'intérêt aux questions de l'assainissement,
investissement qu 'en fonctionnement de l'épuration et de la réutilisation des eaux
représentent une véritable contrainte au usées.
développement du secteur.
L'usage abusif et le non - re s pect de s
équipements collectifs sont la traduction de
Dans le même temps, la contribution financière
cette absence de sensibilisation.
que les ménages sont à même de fournir pour
l'assainissement liquide reste très limitée et 2,2,2,6. Multiplicité des intervenants
var ie selon qu'il s 'agit des grandes L'intervention dans le secteur souffre d'un
agglomérations ou des petits centres. manque de coordination entre les différents
opérateurs. La multitude d'intervenants dans
Par ailleurs, les difficultés que le secteur une même zone entraîne d'importants retards
rencontre pour' mobiliser les ressources au niveau de la prise de décision,
financières nécessaires sont dues à l'absence
de SDAL qui ne favorise pas l'ac cès aux L'absence de concertation étroite entre les

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MANUEl TECHNIQUE D'ASSAINISSEMENT DESTINE AUX ElUS ET TECHNiCIENS COMMUNAUX
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différents intervenants publics et privés est Une maîtrise des fonctionnements des
souvent la cause dune mauvaise définition des systèmes d 'assainissement liquide
programmes et de l'inadéquation des ouvrages dans leur tota lité ;
aux besoins réel s ;
(! Une maîtrise des pollutions
2,2,3, Les impacts négatifs liés à la domestiques et industrielles générées
situation actuelle
dans le temps et dans l'es pace;

Les insuffisances constatées en matière de une maît rise de l'écoulement des eaux
taux de branchement des habitations aux pluviales et de la pollution qu'elles
réseaux d'assainissement et de l'inexistence peuvent causer en y intégrant
ou de la vétuste des réseaux nécessairement les
d'assainissement, ont un impact direct sur traitements requis, les rétentions et
les conditions de vie des populations et par les restitutions différées et
conséquent sur la santé publique.
Une maîtrise de la gestion des
L'absence des systèmes d'épuration des eaux patrimoines, des informations
usées contribue à la pollution des ressources générées, des interventions d'entretien
en eau, des zones de baignade et constitue et d'optimisation économique des
ain si un risque potentiel pour la santé des coûts d'investissement et
populations, d'exploitation.

La réutilisation des eaux usées sans épuration,


à diverses fins notamment agricoles pour
différents types de cultures, a un impact
direct sur la santé des ouvriers agricoles et
surtout sur celle des consommateurs des
produits des cultures irriguées avec les eaux
usées brutes.

Ai nsi. faute d'une collecte et d'un traitement


suffisants des diverses pollutions, la qualité
des eaux naturelles superficielles se dégrade
ra pidement, Les eaux usées de la quasi -
tot alité des agglomérations marocaines sont
rejetées sans traitement préalable.

L..es préoccupations actuelles des pouvoirs


publics au niveau de l'assainissement liquide
au Maroc sont:

Une maîtrise de la couverture des divers


quartiers, de l'extension des réseaux
et leur optimisation;

uSAID-fî'S"S :::::::: : , :::::,::,:::,:,:::::::::::::::ti:G!Ç'!p'"I0J


MANUEl TECHNIQUE 0ASSAINiSSEMENT DESTINE AUX ElUS ET TECHNICIENS COMMUNAUX
Il

3. Stratégie adoptée en 1987 il est informé de tout projet devant être réalisé
pour le développement du pa r l'Etat ou tout autre collectivité ou
Secteur organisme publics sur le territoire de la
commune~

La stratégie adoptée pour le développement


du secteur de l'assainissement liquide s'inscrit H) Il s'agit ensuite de la stratégie adoptée
par les pouvoirs publics en matière de gestion
dans le cadre suivant:
des ressources en eau et qui a pour objet
l'adéquation des resso urces et des besoins
i) Il s'agit d'abord de la politique de par les actions suivantes:
décentralisation menée depuis 1960
etconnrmée par la charte communale de 1976, L'accroissement des ressources: par la
qui confie aux Collectivités Locales, des poursuite de la réalisation des ouvrages
prérogatives fondamentales en matière de hydrauliques, le transfert d'eau des bassins
gestion des intérêts locaux, dont les servces excédentaires vers les bassins déficitaires
d'assainissement liquide, grâce à leur et par recours aux ressources non
conventionnelles;
connaissance du milieu, il leur sensibilité
aux besoins locaux qui les concernent L'encouragement de la réduction des
directement et aux positions dont elles consommations d'eau par j'instauration
disposent, en tant qu'entités formées d'un certain nombre de mesures d'économie
d'élus locaux, pour aider à la mobilisation d'eau, dans les secteurs d'agriculture, d'eau
et à l'adhésion des bénéficiaires à toute potable et de l'eau industrielle ainsi que la
réalisation de nature à améliorer le niveau de rationalisation de l'allocation
intersectorielle des ressources en eau;
vie et la santé des populations.
Le développem ent de la gestion de s
Ce rôle effectif d'aménagement de l'espace et ressources en eau, notamment par la
d'acteur de base du développement apparaît décentralisation de cette gestion et par
clairement dans l'énoncé de l'article 30 du le transfert d'un certain nombre de
Dahir de 1976: "le Conseil Communal décide compétences à des institutions installées
des mesures à prendre pour assurer à la au niveau des bassins hydrographiques et
Collectivité Locale son plein développement par l'amél ioration du système de
économique, social et culturel: il définit le plan recouvrement, actuel des coûts; .
de développement économique et social de la La protection de la qualité de l'eau, par
commune; il décide de la c réation, de l'établ issement d'un p lan national de
l'organisation des servce5 publics communaux protection de la qualité de l'eau et par la
et des modes de leur gestion; il examine les pours uite de s actions co rre ctives
projets de pla ns d'aménagement ou de engagées, pour réduire les effets des rejets
développement de la commune; il décide de la domestiques, industriels et agricoles
participation à des entreprises d'économie visant la dépollution des cou r s d'eau
menacés et ayant atteint un niveau
mixte d'intérêt com munal ou intercommunal;
inacceptable.

ili) C'est dans le cad re de ces objectifs


nationaux, que s'est inscrit la stratégie

1 U5AID-T55 DOeL/DEA l
MANUEl TECHNIQUE D'ASSAINISSEMENT DESTINE AUX ElUS ET TECHNICIENS COMMUNAUX
0, ~j-:,:f:: !:::, "II t l!!!!!lt! u,' :iidii:?iE..:' lit j ~'!!! "- 3WùûfEfl

adoptée par le Ministère de l'Intér ieu r en de l'économie des moyens que permet le
Décembre 1987, en tant que t uteur des recours à des organismes locaux déjà en place ".
Collectivités locales, pour le développement
du secteur de l'assainissement liquide. On constete ici l'intérét pour le transfert à un
Cette stratégie visa ient les objectifs orga nis me techn ique qualifié. Il est alor s
suivants: précisé dans la circulaire:

l'amélioration des conditions de vie des "En conséquence, les Collectivités Locales
populations; sero nt invitées d ' une manière
la protection de l'environnement et de la systématique à recourir à cette procédure
Santé Publique; de transfert comme l'ont déjà adoptée en
1986 les comm unes urbaines du Grand
l'utilisation optima le des ressources en
Casablanca" .
eau;
la protection des personnes et des biens Les Collectivités Loca les son t invitées à
contre les inondations; transférer la gestion des services, elles
le développement des capacités locales de restent maitres5es. conformément aux Dahirs
fina ncement et des moyens de gestion des de 1976, de leur décision qui s'appuie sur une
équipements urbains. procédure contractuelle.

Dans la circulaire ministérielle précisant les "Le cahier des charges définitif approuvé, fixant
gra ndes lig nes de cette strat égie. Les les règ les ap pl ica ble s aux services
orientations suivants ont été don nées: d'assainissement , servira de modèle de base
1; pour toutes les villes" .
Les Collectivités Locales doivent s'engager
au cours des prochaines années, avec l'aide Le volet financier est abordé, da ns cette
de l'Etat, dans d'importantes actions circulaire, de la manière suivante:
d'organisation et de développ'ement des
services de l'assainissement' "Pour permettre aux Régies de fa ire face aux
1; charges nouvelles découlant de cette mission
L'aide de l'Etat est envisagé dans le cadre et d'assurer à terme l'autofinancement d'a u
d'u n process us de développement des moins 40% des investissements qu'elles
capacités locales de financement et des devront réaliser, elles seront autorisées, sous
moyens de gestion des équipements le contrôle de la réglementation sur les prix, à
publics. recouvrer auprès des usagers des redevances
pou r services re ndus et à appliquer des
Des mesures plus précises sont préconisées dispositions tarifaires adéquates au titre de
comme le transfert de la gestion du service la participation au premier établissement".
de l'assainissement, dans le ca dre d'une
dynamique de coopération intercommunale,
Notons que la circulaire ne concernait à priori
aux régies déjà chargées de la distribution de
l'eau potable, co nstitue un e formule que les Collectivités locales situées dans des
partic ulièrement Intéressante en ra ison des agglomérations dotées d'une Régie Autonome
liens techniques entre ces domaines voisins de Distribution d'Eau Potable Toutefois, dans
re levant de l'hydraulique urbaine et son esprit cette stratég ie définit une
démarc he co ntractuelle proposée aux
collectivités, de transfert à un service

us D-T55 . ......... w ... , DGCLJDEA


MANUEl TECHNIQUE D'ASSAINISSEMENT DESTINE AUX ElUS ET TECHNICIENS COMMUNAUX

spécialisé susceptible de percevoir les de ressources financières durables qui lui


recettes adaptées à la gestion du service de permettent d'abord de résorber le retard
l'assainissement. acquis en matière d'infrastructure ensuite se
développer normalement. Les orientations
La concrétisation de cette stratégie de suivantes ont été préconisées:
développement du secteur de
l'assainissement liquide implique une démarche i) La nécessité d'un recouvrement des coûts
globale : et l'adoption d'une politique tarifaire
concertée entre les acteurs concernées, quel
:3,1, Sur le plan institutionnel que soit le système institut:ionnel adopté.
Cette politique devra être basée sur les
Il s'agit de mettre en place au niveau local des principes suivants :
structures opérationnelles basées sur une
stratégie contractuelle centrée sur la Participation de l'ensemble des usagers
responsabilité communa le, et définissant et des Collectivités Locales aux frais
d'une part, les relat:ions entre la Collect:ivité d'investissement et de
et l'Etat: et d'autre part, les relat:ions entre fonctionnement: des installations:
la Collectivité, les prestataires de service et
les usagers. Contribution de l'Etat devant être
Cette stratégie encourage les formules de réservé à l'investissement et diminuant
gestion déléguée des services progressivement pour être compensée
par des ajustements tarifaires;
d'assainissement à des organismes
techniques et spécialisés, autorisées par la
Modulation sociale de la t:arification
Charte Communale qui est très souple
avec une solidarité locale, régiona le et
qui offre plusieurs variétés de formules de nationale;
gestion telles que:
Mise en application du principe: pollueur
La régie directe ou la régie autonome: - payeur,
La création de société d'économie mixte;
La concession ou l'affer mage au secteur li) Généralisation à toutes les grandes vi ll es
privé: et centres urbains l'expérience de la gestion
Les contrats de gérance avec des autonome par des opérateurs publics ou
organismes publics ou privés, privés en améliorant le système de taxation
communale, notamment la taxe de premier
Il s'agit en fait: établissement et en instaurant des
redevances en fonction des quantités d'eau
D'affirmer les acteurs contractants; potable consommées avec une pondération
De préciser l'accord entre ces acteurs, sur de solidarité tenant compte des capacités
des objectifs et des moyens pour le court contributives des différentes couches
et le moyen terme: sociales de la population.
De prévoir les possibilités d'adaptation et
de révision de ces accords. :3,:3, Sur le plan technique
:3,2, Sur le plan f inancier Sur ce plan, il s'agit: d'optimiser les coûts
d'investissement et de fonctionnement des
Le plan financier est int:imement lié au premier ouvrages d'assainissement par le
et il s'agit de doter le service d'assainissement
: ',il
Mtll!!!
USA ID; TSS :,: :' ::: ::: , '::::::' ':'::':::::::::::: DGSL!I?gt,:]
MANUEl TECHNIQUE D'ASSAINISSEMENT DESTINE AUX ElUS ET TECHNICIENS COMMUNAUX
i i l ' i

développement d'approches nouvelles de o le renforcement des capacités nationales


conception et d'évaluation des projets dans le domaine de l'assainissement
d'assainissement à savoir. notamment par la fo rma tion et
l'information;
o la recherche de solutions adaptées et des
technologies appropriées et à faible coût; o La sensibilisation du public pour motiver sa
participation aux différents projets et son
" la fixation d'objectifs progressifs de qualité adhésion aux systèmes de tarification,
du milieu récepteur et des niveaux de instaurés.
service adéquats;
En application de la stratégie adoptée pour le
I/!J le phasage des réalisations pour atteindre développement de ce secteur, les Collectivités
progressivement les objectifs fixés; Locales ont lancé un important programme
d'études de plans et schémas directeurs
o l'insertion des projets d'assainissement d'assainissement liquide, soit directement
dans la planification urbaine en passant soit à travers les Régies intercommunales de
de la conception traditionnelle" tout à
distribution d'eau et d'électricité, pour les
l'égout "à une conception
grandes villes ou à travers l'Office National de
environnementaliste et d'utilisation
rationnelle des ressources en eau; l'Eau Potable pour les villes et centres urbains
de moyen ne et petite importance.
o l'optimisation des réseaux de collecte et
de transport des eaux usées et des eaux Ces études avaient une vision régionale très
pluviales par la prise en compte des réseaux large de la zone d'étude, elles ont perm is
hydrographiques naturels et leur insertion d'arrêter les dispositions d'ordre technique,
dans le tissus urbain; opérationnel et financier permettant
d'apporter au moindre coût, la meilleure
l'adaptation des dispositifs d'épuration au solution possible aux problèmes posés par la
contexte local et selon l'objectif de qualité collecte, le t ransport, le rejet ou la réutilisation
recherché en favorisant les techniques des eaux usées de l'agg lomération tout en
extensives peu coûteuses en
assurant une protection efficace contre la
investissement et en fonctionnement,
pollution de l'environnement. Les structures
notamment pour les villes moyennes et
petits centres; institutionnelles et organisationnelles à
mettre en place ont été également étudiées
la prise en compte, des eaux usées comme et adaptées il la situation et aux conditions
une ressource d'eau dont-il convient auxquel le s elles devront faire face.
d'épurer, de mobiliser et de réutiliser dans
des conditions acceptables. La Les dispositions étudiées pour atteindre ces
réutilisation comme un moyen d'épuration objectifs ont été particulièrement détaillés
peut contribuer à la réduction des coûts pour une première étape prioritaire de
de l'assainissement; réalisation devant, notamment conduire à une
amélioration sensible de la situation actuelle
l'établissement de règlements de rejets en matière d'assainissement tout en
des eaux industrielles avec des mesures répondant aux perspectives de développement
d'accompagnement incitatives pour de l'agglomération.
permettre aux industriels de traiter et de
recycler leurs effluents;
MANUEl TECHNIQUE D'ASSAINISSEMENT DESTINE AUX ElUS ET TECHNICIENS

Le secteur de l'assainissement liquide a bénéficié d'une a~ntjon oonstante et soutenue


dès !es années quatre-vingt et oe à divers niveaux:

II:J, Déclaration gouvernemen1Jale constituant la nouvelle politique en matière


d'assainissement loiquide (décembre 1986).
f!;/J Création au sein de la DGCL de la Direction de l'Eau et de l'Assainissement (1991).
1::11 Conseil Supérieur del'eau et du Climat (sessions de 1982, 1988 et 1994).
lIJi Séminaires réguliers regroupant les opérateurs impliqués dans le secteur de
l'assainissement liquide ijournées d'assainissement (Agadir 1989 et Marrakech,
1991), ' .
!/;fI Séminaire national sur l'Assainissement Liquide (Rabat. 1993).
/CIl Diverses manifestations 'icientifiques et techniques (LPEE, 1995)
1(Jp Lancement des Schét)1as Directeurs d'Assainissement Liquide (depuis 1988).
(.~ Lancement du 5chét)1a National Directeur d'Assainissement Liquide (depuis '
1996).
1;) Réalisation de divers projets pilotes (Boujâad, Bensergao, Ouarzazate). Y
C~ Adoption de la Loi 19/95 sur l'eau (1995) et de quelques-uns des décrets de so~ "
application en février 199B (Normes et degr,§s de pollution des eaux ; délimitation
des zones protégées et périmètres d'interdiction; réuti lisation des eaux usées). '

" il I'
4 . Planification de satisfaisante, cette condition à elle seule n'est
pas suffisante pour at teindre les objectifs
l'assainissement liquide
fixés pour l'assainissement liquide .
4 .1. Définition et contraintes de la
planification Afin d'a tteindre les objectifs du secteur, il faut
penser à la mise en place d'une structure
chargée de la réalisation du pncgramme, d'une
La planification de l'assainissement liquide est
réglemen tation efficace, des normes
l'un e des principales orientati ons de la
techniques et d'une défin ition des grandes
stratégie nationale du développement de ce
orientations du secteur tant au niveau
secteur. Elle consiste essentiellement à établir
national que local.
les études de plan ification ou 5DAL visant à
prévoir les étapes de réalisation des objectifs
retenus pour le secteur, et programmer les
4,3, Choix à opérer en hiérarchisant
moyens techniques, financiers et juridiques les object ifs et en définissant les
qui permettront de les atteindre. priorités

La première action de la planification consiste Selon l'expérience du secteur, les critères


il fixer des objectifs réalistes à atteindre à techniques et économiques suivants peuvent
court terme (5 ans ou moins), moyen terme aider à faire certains choix:
(6 à 10 ans) et à long terme (plus de 10 ans
et généralement de 15 à 20 ans). Ceci implique Cf) Assu rer d'abord un exutoire aux eaux
l'adoption d'une série d'options réalisables collectées afin d'éviter l'aggravation de la
compte tenu, d'une part des prévisions pour situation à l'aval;
les horizons cho isis et d'autre part des
cond itions socio -écon omiques actuelles et
o Profiter des travaux de voirie pour réaliser
la collecte loca le des eaux pluviales ce qui
proj etées, des possibilités f inancières des protégera en même temps les ouvrages
usag ers et des techniques applicables réalisés;
(Figure 2).
" Assurer une protection des ressourceS en
La pla nification doit aussi tenir compte des eau destinées à l'alimentation humaine qU'il
co ntraintes qu'il faudra surmonter. Les s'agisse d'eau de surface ou souterraine;
p ri nci pale s contraintes du secteur
d'assainissement liquide sont généralement Cf) Donner la priorité aux zones à forte densité
'es moyens financiers et humains disponibles, et particulièrement celles qui comportent
e s conditions tech nique s l iée s le plus de risque de dégâts matériels telles
essen t iellement à ['urbani sation et à la que les zones commerciales;
réglementation.
o Donner la prio r ité aux zones où la
population est la mieux préparée à recevoir
4.2, Moyens nécessaires pour la couverture du réseau d'assainissement
atteindre les objectifs liquide et à l'utiliser, et où une contribution
financière des usagers permet d'aboutir à
Juoique le facteu r limit ant le développement la col l ecte maximale des coût s
de j'assainissement liqu ide est la disponibil ité d'invest issement et d'exploitation ;
;ie moyens financiers en quant ité
<) Opérer dans les zones où des lotissements
sont prévus .

•,,11. "l' ,..


~ANUEl TECHNIQUE D'ASSAINISSEMENT DESTINE AUX ElUS Ei TECHNICIENS COMMUNAUX
t
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Figure 2 :

Schéma de dépendance des objectif s de l'ssainissement liquide.

CONDITION CONDITION CONDITION


iECHNIQUE JURIDIQUE 50CIOECONOMIQUE

SlTUA110N DE LA
REGLEMENTATION

OBJECTIFS DE
L'A SSAINISSEMENT
LIQUIDE

i : :: DGcUDEA]
,MANUEL TECHNIQUE D'ASSAINISSEMENT DESTI'I: A~X ELUS ET TECHNiCiENS COMMUNAUX
Il Ir !!! t ir

Malgré ces critères, le choix des zones ou


quartiers à équiper dans une collectivité en
priorité devra obéir à une logique dans laquelle La Direction Générale des Collectivités
entre une part importante de considérations Locales (DGCL) s'est dotée, en 1991, d'un
sociales, à savoir:
organe de coordination et d'assistance
Préserver la sa nté publique; t echnique aux Collect ivités Locales dans le
domaine de l'assainissement : la Direction de
Porter une attention particulière aux
l'Eau et de l'Assainissement (DEA) .
populations défavorisées ;
Un projet de loi portant création de l'Agence
Assurer l'efficacité financière du système Nationale de l'Assainissement (ANA) est en

Assurer aussi l'efficacité de cours d'adoption . Cette agence, qui se


fonctionnement du système. substituera à la DEA, sera appelée à apporter
aux Collectivités Locales l'assistance
Il est évident que dans tout choix à faire, les
technique nécessaire dans un cadre
opérations de restructuration des quartiers,
particulièrement ceux abritant l'habitat caractérisé par une souplesse d'intervention
s pontané, seront prioritaires. Ainsi il est et une autonomie financière .
entendu qu'une part importante des crédits,
sera affectée aux zones d'habitat spontané.

4.4, Répartition des taches de la


planification entre les niveaux
national et local

Au Maroc comme dans les autres pays, l'Etat


a opté pour une politique de décentralisation
qui donne la quasi totalité du développement
des services urbains aux collectivités locales.
Da ns le cas précis de la planification de
l'assainissement liquide, les responsabilités
sont partagées entre le niveau national et le
niveau des collectivités locales. La répartition
des tâches en ce qui concerne la planification
du secteur entre ces deux niveaux est
présentée au tableau 1.

;·ii t 22
U5AID-T55 , t , loi.
DGCUDEA :
, ,,"

Tableau 1. Affectation des tâches de planification de l'assainissement


entre les niveaux national et local.

Niveau national Niveau local

Les objectrfs nationaux de - les otjectifs locaux de l'assainissement


l'assainissement liquide et la politique liquide et la politique à mener au sein de
à mener la collectivité

Les normes techniques et - La réglementation locale à mettre en


réglementaires à adopter place pour la gestion du secteur

Les conditions de financement et des


- La délimitation géographique entre
l'assainissement liquide public et privé
aides
. la préparation du schéma directeur local
Le choix des investissements et des
priorités - L'articulation d'avant-projets
d'assainissement liquide et des
La préparation des schémas directeur schémas successifs
nationaux successifs
- La révision des schémas
Les critères de conception et de . La mise en place des structures de
dimensionnement des ouvrages
gestion et des moyens pour le
développement du secteur
La coordination des schémas avec les
secteurs con nexes

La révision des schémas directeurs


d'assainissement liquide locaux

4 .5 . Documents de la planification 4.5.1. Le Schéma Directeur National


de l'assainissement liquide D'assainissement

Les d oc um ents de la planifi cation de Le SDN AL constitue l'outil de référence 'lui


l'assainissement s'éla borent à deux niveaux, per met aux services gouver nementaux de
à savoir : le nivea u nationa l 'lui a la mener une planification et une orga nisation
responsabilité d'élabcrer le Schéma Directeur cohérente et efficace du secteur. Ceci englobe
National d'Assainissement Liquide (SN DAL) [es aspects suivants:
et le niveau loca l ou parfois régional 'lui a [a
responsabilité de produire [e schéma directeur ct Moda[it és des services à f ournir et [es
d'assainissement [iqulde de [a région ([orsqu'lI pourcentages d'usagers à servir durant
s'agit d'un groupement de Commune) ou de des horizons retenus;
[a co llectivité loca le ([ors qu'i[ s'ag it d 'u ne
Co mmun e). Ces de ux doc uments so nt
o choix de techno[og les appropriées pour
[es divers cas rencontrés.dans [e pays
présentés ci -après.
MANUEl TECHNIQUE D'ASSAINISSEMENT DESTINE AUX ElUS ET TECHNICIENS COMMUNAUX
; , , .. " " , ,, ' " UOhq

t il t !

€/J Aspects institutionnel, législatif. Le schéma directeur d 'a ssainissement liquide


réglementaire et fina ncier d'une agglomération est surtout lié aux
orientations du SDNAL, au schéma directeur
., Gestion et exploitation; d'aménagement urbain (SDAU) et à celui de
l'alimentation en eau potable (SDAE) ".
Au Maroc, les pouvoi rs publics ont formu lé L'interaction entre ces quatre schémas est
plusieurs objectifs généraux à atteindre dans
forte (Figure 3) et il serait souhaitable qu'un
le cadre de la stratégie adoptée pour le
schéma direct eur d'assainissement liquide
développement du secteur de l'assainissement
liquide. Parmi ces objectifs: soit établi en même temps que le SDAU et le
SDAE. Certaines solutions intéressantes du
o Faire suivre de près le développement de point de vue de l'urbaniste peuvent condu ire
à des surcoûts importants pour l'alimentation
l'eau potable par le développement de
l'assainissement liquide. en eau et pour l'assainissement liquide.

Protéger les biens publics et privés en L'établissement d'un schéma directeur passe
zones urbanisées des inondations. pa r plusieurs étapes (tableau 2). Les
documents produits à l'issu des études
Assurer la gestion du secteur en concernent les aspects suivants :
encourageant les collectivités locales à la
sous-traiter aux institutions spécialisées La situation du secteur;
dans l'hydraulique urbaine.
La problématique du secteur;
Assurer le financement du service
d'assainissement liquide en engageant les Les tendances actuelles;
usagers à participer financièrement aux
coûts d'investissement et dexploitation Les objectifs et stratégies nationaux
du secteur. (provenant de la politique nationale et/ou
le SDNAL au cas ou celui -ci existe) ;
Pour atteindre ces objectifs, les pouvoirs
publics ont adopté plusieurs mesures telles Les grandes lignes des solutions
que: envisagées pour les d ivers types
d'assainissement à mettre en place (public
Lancer la préparation du schéma national et privé) ;
d'assainissement liquide et des schémas
directeurs d 'assainissement liquide en Une premlere éva l uation des
commençant par les villes les plus investissements à réaliser et les coûts
importantes; récurrents nécessaires à l'exploitation de
ces investissements;
Mettre en place les moyens de financement
(prêts, dons) à la disposition des services Les modalités de financement
d'assainissement. envisageables pour l'investissement public
et les particuliers, pour le service de la
4.5.2. S chéma directeur dette, et pour les coûts récurrents;
d'assainissement liquide d 'une
agglomération La déAnition des mesures institutionnelles
éventuellement nécessaires;

USAID- tss ,:' :'::


MANUEl TECHNIQUE D'ASSAINISSEMENT DESTINE AUX ElUS ET TECHNICIENS COMMUNAUX
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€/J Aspects institutionnel, législatif. Le schéma directeur d 'a ssainissement liquide


réglementaire et fina ncier d'une agglomération est surtout lié aux
orientations du SDNAL, au schéma directeur
., Gestion et exploitation; d'aménagement urbain (SDAU) et à celui de
l'alimentation en eau potable (SDAE) ".
Au Maroc, les pouvoi rs publics ont formu lé L'interaction entre ces quatre schémas est
plusieurs objectifs généraux à atteindre dans
forte (Figure 3) et il serait souhaitable qu'un
le cadre de la stratégie adoptée pour le
schéma direct eur d'assainissement liquide
développement du secteur de l'assainissement
liquide. Parmi ces objectifs: soit établi en même temps que le SDAU et le
SDAE. Certaines solutions intéressantes du
o Faire suivre de près le développement de point de vue de l'urbaniste peuvent condu ire
à des surcoûts importants pour l'alimentation
l'eau potable par le développement de
l'assainissement liquide. en eau et pour l'assainissement liquide.

Protéger les biens publics et privés en L'établissement d'un schéma directeur passe
zones urbanisées des inondations. pa r plusieurs étapes (tableau 2). Les
documents produits à l'issu des études
Assurer la gestion du secteur en concernent les aspects suivants :
encourageant les collectivités locales à la
sous-traiter aux institutions spécialisées La situation du secteur;
dans l'hydraulique urbaine.
La problématique du secteur;
Assurer le financement du service
d'assainissement liquide en engageant les Les tendances actuelles;
usagers à participer financièrement aux
coûts d'investissement et dexploitation Les objectifs et stratégies nationaux
du secteur. (provenant de la politique nationale et/ou
le SDNAL au cas ou celui -ci existe) ;
Pour atteindre ces objectifs, les pouvoirs
publics ont adopté plusieurs mesures telles Les grandes lignes des solutions
que: envisagées pour les d ivers types
d'assainissement à mettre en place (public
Lancer la préparation du schéma national et privé) ;
d'assainissement liquide et des schémas
directeurs d 'assainissement liquide en Une premlere éva l uation des
commençant par les villes les plus investissements à réaliser et les coûts
importantes; récurrents nécessaires à l'exploitation de
ces investissements;
Mettre en place les moyens de financement
(prêts, dons) à la disposition des services Les modalités de financement
d'assainissement. envisageables pour l'investissement public
et les particuliers, pour le service de la
4.5.2. S chéma directeur dette, et pour les coûts récurrents;
d'assainissement liquide d 'une
agglomération La déAnition des mesures institutionnelles
éventuellement nécessaires;

USAID- tss ,:' :'::


MANUEl TECHNIQUE D'ASSAINISSEMENT DESTINE AUX ElUS ET TECHNICIENS COMMUNAUX

Tableau 2: Les diverses missions à effectuer pour l'établissement


d'un schéma directeur d 'assain issement liq,uide.

M ISSION SOU S -M ISSION RESULTATS

I.DI COLLECTE ET ANALYSE DE L1NFDRMAnoN EXISTANTE

I .D2 DIAG NOSTIC DU SYS TÈME EXIS TA NT

(IN _S ITE + HORS- S ITE),

1,03 ENQU ÊTE INDUSTRIEllE,


sRA.Fpo
Le "-1IS 1,0 4 ETUDE ENVIRONNEMENTALE, L'~rU""' r. IitrDe
SINv, SION 5""" toN~r.v
p~ 'f::Sn, A.
'E5:LI"-1 G,,\r,
1,05 ETUDE DES POTENTIALITÉS D E RÉUTILISATION D ES
'N/SSE:41E:~/:ttE:
INA.IRl;;~Ns sous PRODUITS, LIQUIE!;
1,06 ETUDE DES USAGES D ES REJETS DE l'EAU.

1,07 ETUDEUR5AINE,

1,08 EXAM EN DES S ITES DES STATIONS D 'ÉPURATION.

1,09 CRITÈRES DE CONCEPTION ET DE DIMENSION N EMENT,


1,10 ETA B LIS S EMENT DES PRIX UNITAIRES ,

2 ,01 IDENTIFICATION DES VARIANTES

<r"",~ Doss'''~Du
D"'sso,l'Av,'SSii"I'~
2,02 ETUDES D ES VARIAIANTES

S"'N~~0t Du Sq.,"""ID'RB
0ivrJ'i'Di' 2.D3 ETABLISS EM ENT OU SCHÉMA DIRECTEUR, CreUR

eTUDe I~~~ON c .'" ETUDE lNSTrTUnONNEllE; F'Vo.NINST/

eT FINA.N~%~~NéLLe 3,02 ETUDE DE RECOUVREMENT DES COÛTS.


~NF=fN%~~~'~~CONISE
'N/St:

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:ri Il rI'PfI t
:: DGCUDEA]
~}'NUEl TECHNIQUED'ASSAINISSEMENT DESTiNE AUX ElUS ET TECk~ICiEN5 C0\IM~NAU~

La définition des mesures réglementaires Pour la préparation de l'avant-projet détaillé,


à prévoir pour obtenir du public, la part de if est généralement nécessaire d'affiner les
coopération attendue; données topographiques et géotechniques.
Ces deux éléments permettent de mieux
Le phasage de la réalisation des projets définir le programme de construction et
sur une période de 15 à 20. ans avec le détail dresser un calendrier de réalisation.
technique de la première phase des
réalisations. Les avant-projets sommaire et détaillé sont
constitués de pièces écrites (rapports
Outre les documents écrits, le dossier du technique et financier) et de documents
schéma directeur d'assainissement liquide graphiques.
comporte a ussi un dossier de pièces
graphiques qui sont des plans du réseau Les documents graphiques sont constitués
existent et projeté à des échelles appnopriées de plans et schémas detaillés dont les plans
(1/10.0.0.0.,1/50.0.0., 1/20.0.0. et/ou 1/1.00.0.). de réseau sont au 1/1.0.0.0. ou même au 1/50.0.
et ceux des ouvrages à des échelles
Lélaboration du schéma directeur est réalisée appropriées selon l'ouvrage.
sous la supervision d'un comité technique
provincial présidé par les autorités locales. 4 ,5.4, Dossier d 'appel d'o ffres (DAO)
Avant leur adopt ion finale, les documents sont ou dossier de consultation des
soum is à l'approbation du Min istè re de entreprises (DeE)
l'Intérieur qui vérifie leur conformité avec les
orientations et directives de la stratégie Ce dossier est généralement cons1Oitué des
nationale adoptée pour le développement de pièces écrites et dpcuments graphiques de
ce secteur. l'avant- projet détaillé et les cahiers de
prescriptions générales (CPG) et spécifiques
4, 5 ,8 , Les projets ou avant-projets (CPS) contenant respectivement les
conditions générales pour la présentation, la
Quand le schéma directeur est ad opté sélection et la passation des ma rchés y
officiellement, la collectivité doit passer à la compris les clauses contractuelles
seconde étape qui consiste à préparer les techniques, administratives et financières;
avant -projets, à savoir: l'avant- projet et les conditions spécifiques concernant les
sommaire (APS) qui est une description travaux, les cahiers de charges, et tout autres
sommaire des travaux à exécuter durant la articles qui intéressent spécifiquement ce
première phase du schéma directeur et marché.
l'avant-projet détaillé (APD) qui donne une
description plus précise des travaux à
exécuter.

L'ava nt-projet sommaire permet d'établir


l'enveloppe financière qui sera nécessaire pour
la réalisation des travaux de la première phase.
Ce document permet de rechercher le
finance ment requis. Une fois qu'un
engage ment f erme de finance ment sera
obtenu, il convient alors de passer à la
préparation de l'avant projet détaillé.

U5AID-T55 DGCUD
MANUEl TECHNIQUE D'ASSAINISSEMENT DESTINE AUX ElUS ET TECHNICIENS COMMUNAUX
Il' :! ri:!!!! :. :, : .: il : J

Les étapes de planification de Il est à noter que le premier chiffre de la durée


l'assainissement liquide dune agglomération correspond au temps moyen de l'exécution de
et la durée estimée pour leur l'étude et le second chiffre le temps global y
accomplissementsont présentées au tableau compris le temps moyen d 'approbation de
3. l'étude. Ces temps peuvent varier selon la
lenteur administ rative rencontrée dans

Tableau 3
Tableau 3 . Etapes de Planification de l'Assainissement Liquide
et leur durée.

Etape Description de l'Etape Durée (mois)

1 Préparation du Schéma Directeur 18-24


2 Préparation de l'Avant-projet Sommaire (APS) 2-3

3 Préparation de l'Avant-projet Détaillé (APD) 3 -6

4 Préparation du Dossier d'Appel d'Offres (DAO) 2-3

f "." , W,,'" t ',


,." ....,II.,,) "::::'::::: ':' :: : : : :c!l!~R~!f5::!
MANUEl TECHNiQUE D',~55AINISSEMENT DESTINE AUX ElUS ET TECHNICIENS COMMUNAUX
1!

Figure:3 : Place occupée par le Schema Directeur d'Assainissement


Liquide Dans La Planification Urbaine.

SCHEMA NATIONAL
D'A55AINI5SEMENT
LIQUIDE
(SNAL)

5CHEMA DIRECTEUR 5 CHEMA DIRECTEUR


D'AMENAGEMENT D'EAU POTABLE
URBAIN (5DEP)
. (5DAU)

5CHEMA DIRECTEUR
D'A55AINI5SEMENT
LIQUIDE
(5DAL)

PROJET5
D'A55AINI55EMENT
LIQUIDE
(PAL)
MANUEl TECHNIQUED'A55A1NI5SEME~T DESTINEAUX ElUS ET TECHNICIE~5 COMMUNAUX
L :::" ;;:,,: ;i,

5. Les orientations
5.1.2. Le système institutionnel du
institutionnelles secteur
5.1. Institutionnalisation du secteur Les textes existants qui régissent
l'organ isation du secteur de l'assainissement
La stratégie adoptée pour le développement
liquide au Maroc sont très claires. La
du secteur de I"assainissement liquide. a
responsabilité d'assurer les services
précon isé un certain nombre d'orientations communauxy compris l'assainissement liquide,
institutionnelles qui sont développées ci-après.
appartient en premier lieu à la Commune. En
effet, les attributions de la Commune
consistent non seulement à assurer la gestion
5.1.1. Principes
complète du secteur y compris son
Le premier fait à noter en ce qui concerne développement et exploitation, mais aussi il
l'insti t utionnalisation du secteur adopter toutes les mesures juridiques et
légales (arrêtés communaux) nécessaire pour
d'assainissement liquide est qu'il n'existe
pas un schéma universel pour le accomplir les t~ches correspondantes.
développement et la gestion du secteur.
En tant que responsabl e du service
Toute structure choisie doit être adaptée
d'assainissement. la Commune a la charge de
aux conditions locales à la façon dont
l'administration est organisée, à la choisir le mode d'organisation à mettre en
législation du pays ainsi qu'aux conditions pla ce pour gérer le secteur. Actuellement,
plusieurs modes d'organisations sont prévues
économiques.
par la charte communale pour gérer
Il est primordial d'adopter des solutions l'a s sainissement liquide. On peut citer:
réalistes et progressives
(,1 la gestion directe assurée par les services
techniques communaux
permettant de passer de la situation
actuelle il une situation projetée grâce à
la gestion autonome assurée par une Régie
une maîtrise de l'action à tous les niveaux
Autonome Intercommunale de distribution
en supprimant progressivement les
difficultés rencontrées telles que: d'eau et d'électricit é
(1
le manque de clarté dans la définition des La cogestion appliquée notamment aux
responsabilités, surto ut si les textes petits centres où l'ON EP assure la
organiques existants ne précisent pas distribution de l'eau potable
l'attribution de certaines tâches ou
cond uisent à des recouvrem ents de
la gestion délég uée à une entité privée.
responsabilités entre divers
départements gouvernementaux ;
Quelque soit le mode d'organisation retenu, la
l'ignorance de certains concepteurs de Commune re ste le premier responsable du
systèmes d'assainissement liquide des développement et de l'exploitation adéquate
réalités concrètes du secteur; du secteur. c'est elle le Maître d'ouvrage qui
doit s'orga niser pour assurer le contrô le et
la non application de la réglementation en
l'évaluation des travaux.
vigueur faute de moyens de contrôle.

OSAID-,.SS DGCUDEAl
Il
Il ' "
- MANUEl TECHNIQUE D'ASSAINISSEMENT DESTINEAUX ElUS ET TECHNICIENS
; ;
Il
"
COMMUNAUX

5.1.3. Possibilités d 'organ i sation difficulté de définir avec précision le coût


de l'assainissement liquide
La décision concernant le mode de gestion du
secteur dépendra des conditions existantes. difficulté de procéder à l'instau ration de
redevances d'assainissement
5.1.3.1 Gestion directe
La Commune ou la Communauté 5.1.3.2 Gestion autonome
Urbaine comporte un service opérationnel. L'exploitant du réseau de distribution
d' eau (public ou semi-public) de la Commune
Dans ce cas précis, les autorités locales désire assurer l'exploitation du système
désirent que le système d'assainissement d'assainissement liquide public. L'autorité
public soit géré par leur propre service et locale n'a pas d'objection pour attribuer cette
qu'elles sont disposées à mettre les moyens responsabilité à cet exploitant (régies. ONEP
nécessaires pour renfo r cer les services etc.).
compétent s existants ainsi que de prendre
les mesures nécessaires pour assurer la Avanta ges:
pérennité du système et du service.
L'exploitantdu réseau de distribution d'eau
possède généralement les capac ités
Elles pourront choisir entre le mode de gestion
requises pour assurer cette fonction;
par budget ordinaire (le budget du service
faisant partie du budget global de la Commune possibilité d'intégrer les secteurs eau et
ou de la Communauté Urbaine) ou celui du assainissement;
budget annexe (budget en dehors du budget
global de la Commune ou Communauté réalisation d'économie de moyens grâce à
Urba ine). des services communs;

Avanta ges : meil leure possibilité d 'assurer le


recouvrement des coûts;
un meilleur contrôle de l'autorité locale de
la qualité et du coût des services fournis possibilité de con t rôle par l'Etat de
l'efficacité de la gestion et du respect du
une plus grande économie des moyens; contrat .

Inconvénients : Inconvénients:

absence de l'autonom ie de gestion performances diffic iles à contrôler et à


évaluer;
efficacité des services limitée due à la
rigidité, a la lourdeur des procédures nécessit é de la garantie de l'Etat pour les
adm inistratives et financ ières et à emprunts;
l'absence des possibilités de mot ivation
du per sonnel si le coût du service ne peut pas être perçu
sur les usagers, des subventions doivent
perturba t ion des programmes par les être versées par la Commune.
inte r ven t ions urgentes et non
programmées dans les autres secteurs;

usÂid::'f ss ,;, ;:::::::: : ::;;:; ; ! MI h


DGcQdEA] 30
MANUEl TECHNIQUE D'A55AINI55EMENT DE5TINE AUX ElU5 ETTECHNIClEN5 COMMUNAUX
: : , : ::;,;;;t:;;;;: ; :' ;;;: ; ""''' "
5,1,3,3 Délégation de la gestion Inconvénients:
La Commune se propose de déléguer la
gestion du service d'assainissement liquide à coût du service généralement élevé pour les
un opérateur privé. citoyens;

Avantages: mise en place de la modulation sociale des


tarifs d'assainissement (généralement
Mode de gestion plus adaptée à une difficile et contestée) :
activité à caractère industrie l et
commercial

autonomie financière et de gestion

possibilité de contrôle par l'Etat

utilisation de capitaux privés pour renforcer


la capacité du système

Non recours à la garantie de l'Etat pour les


emprunts

La recherche de nouvelles approches pour outrepasser les contraintes liées à la gestion

directe du secteur de l'assainissement liquide ont conduit à la gestion autonome. Le lancement

de l'opération pilote de tran sfert de la gestion de l'assainissement liquide du Grand Casablanca


à la Régie Autonome Intercommunale de Distribution d'Eau et d'Electricité de Casablanca en
1988 (RAD) a constitué le démarrage d'un programme de délégation des services de

l'assainissement liquide des grandes vil les vers les régies.

Ce transfert est justifié par le recours à un organisme théoriquement en mesure d'y faire

face sur le plan technique, capable de mobiliser directement le financement nécessaire et


d'assurer le recouvrement des coûts à travers ses structures existantes de gestion de l'eau

et d'électricité, Entre 1992 et 1998, cette expérience de transfert a été adoptée à Agadir
en 1992, à Fès en 1996, à Marrakech et Tanger en 1997, à Meknès, Settat et à Beni mellal
en 1998,

i :' , USAIDCT5~:: :::::::::::: :::: ::: ::::: : ':::::::::::: :"':" :;::::,. ,


MANUEl TECHNIQUE D'ASSAINISSEMENT DESnNE AUX ElUS ET TECHNICIENS COMMUNAUX
""...... 1/0"""""','," ...."" .. " ".

Pour les villes moyennes et les petits centres la formule préconisée consiste en une
délégation revêtant une forme particulière dite de cogestion.
La DGCL et l'ONEP appliquent une approche nouvelle aux villes moyennes et petits centres
où l'ONEP assure la distribution de l'eau potable. Ce sont 46 villes et centres qui sont
susceptibles de bénéfcier de cette forme de gestion . Il s'agit d'une formule élaborée en
accord avec la DGCL qui consiste en la mise en place d'un service d'assainissement co-
géré par l'ONEP et la Commune pour une période de 10 ans. Le service pourra être repris
par la Commune concernée une fois la remise à niveau achevée, Un Comité de pilotage
est instauré. Il comprend, outre la Présidence du Conseil Municipal, DGCL/DEA, l'ONEP.
les Autorités Locales et la Direction Provinciale de l'Equipement (DPE).
Le financement de la mise à niveau met à contribution la Com mune pour le complément
des apports mobilisés par l'ONEP à travers les dons et prêts bonifiés. le système de
recouvrement des coûts consiste en une redevance associée à la consommation d'eau
et une Participation de Premier Etablissement (PPE).
La concrétisation de cette cogestion se fait par l'adoption d'un Cahier de Charges (CC),
d'un Cahier de Conditions Tarifaires (CCT) et d'un Règlement Technique des Services
d'Assaini ssement.

l'Etat de se désengager du secteur des


Au Gours des dernières années.)a recherche services municipaux dans le cadre du
de nouvelles méthodes de planification, de programme d'ajustement structurel (octroi
fi nancement et de gestion a évolué de la garantie de l'Etat.
parallèlement à la mise en place d'un certain
nombre d'outils législatifs, institutionnels et 5,2. Organisation d 'une structure
t arifaires qui s'inscrivent dans le cadre d'une de gestion
évolution dictée par la mondialisation des
échanges et du service. Ainsi, de la gestion Quelque soit le mode de gestion retenue pour
autonome entamée en 1988, le Maroc est un service d'assainissement liquide, il
passé à la gestion déléguée confiée à des conviendra d'avoir une structure capable
organismes privés spécialisés à Casablanca, d'assurer les tâches de développement et
Rabat et Tanger (programmée). dexploitation du système d'assainissement
Cette évolution est justifiée par la recherche liquide public. L'organisation des service d'une
de l'économie et de l'intégration des moyens, entité de gestion de l'assainissement liquide
de la mobilisation des compétences de haut devrait comporter au moins les unités
niveau et du transfert de technologie. suivantes:
L'o bjectif étant en dernière analyse
d'améliorer la qualité du service rendu et Une Direction Générale capable d'assurer
la gestion et l'organisation.
de tendre vers le recouvrement du coût réel
de ce service. Un service administratif et financier
Dans cette nouvelle approche, la mobilisation responsable de la gestion du personnel,
d u financement correspondant au de la comptabilité, du budget et de la
investissements envisagés relève du seul facturation auprès des usagers. Les
organisme gestionnaire et rejoint le souci de tâches généralement attribuées à ce
service peu vent être sous-traitées
entièrement ou partiellement ou encore

.....,.
MANUEl TECHNIQUE D'ASSAINISSEMENT DESTINE AUX ElUS ET TECHNICIENS COMMUNAUX
4

intégrer dans le cadre d'une même


institution à mission multiple (une Régie maintien d'un lien technique à un niveau
regroupant la gestion de l'eau, de supérieur pour assurer une bonne qualité
l'assainissement et de l'électricité). de service

Mise en place de moyens de contrôle


• Un service des projets qui est généralement
chargé de la réalisation des études et des et de contact avec les usagers pour les
travaux à réaliser sur le système à conseiller et superviser ['assainissement
l'exception des branchements et petites liquide privé.
extensions. Ce service peut aussi assurer
la gestion des sous-traitances des études
et des travaux à exécuter. 5 . 8. Organisation d'un service
d'exploitation de
• Un service d'exploitation qui est l'assainissement liquide
généralement chargé du fonctionnement,
de l'entretien et de la maintenance de La complexité de l'organisation dun service
toutes les composantes du système d'exploitation dépend de la taille du système.
d'assainissement liquide (réseau d'égout, En général. les Communes importantes
ouvrages d 'interception, stati o n
nécessitent une organisation beaucoup plus
d 'é puration, et ouvrages spéciaux. Ce
complexe que celle des Communes de petite
service réalise généralement les
branchements et les petites extensions. et de taille moyenne. Quelque soit la taille de
II surveille aussi les lieux de vidange des la Commune, tout service d'exploitation doit
fosses septiques, surtout lorsque la contenir au moins les unités suivantes:
vidange se fait directement dans un point
du système. o Une direction qui doit être coiffée par un
ingénieur qualifié;
• Un service de contrôle et de relation avec
les usagers chargé du contrôle et de la o Une unité de relation avec les usagers
réglementation. II oriente les usagers, chargée de la surveillance de
notamment sur les dispositifs de ['assainissement privé et composée
['assainissement autonome ou semi- d'équipes de techniciens qualifiés couvrant
autonome. chacune une ou plusieurs zones;

• Le service d'exploitation est généralement o Une unité d'entretien courant chargé


décentralisé en fonction de l'étendue de spécifiquement des ouvrages et
[a commune ou de la communauté urbaine collecteurs du réseau y compris les
couverte par le réseau d'égout et l'existence ouvrages d'interceptions gérée par un
d'une station d'épuration . Mais, il peut ingénieur ou un technicien qualifié assisté
détacher des équipes de surveillance à par des ouvriers spécialisés et des
l'extérieur pendant la durée des chantiers. manœuvres;

Les points essentiels à préserver dans une o Une unité responsable de la gestion de
telle structure sont les suivants: station(s) d'epuration des stations de
pompage et de l'analyse des rejets gérée
Décentralisation de certaines tAches mals par un ingénieur ou un technicien


• 1 USAID-T5S DGCLÏDEA-:;
MANUEl TECHNIQUE D'ASSAINISSEMENT DESTINE AUX ElUS ET TECHNICIENS COMMUNAUX
::1
fi :

qualifié assisté par des technicien s et des


manœuvres;

Une unité de travaux et réhabilitation qui


s'occupe essentiellement des travaux de
réhabilitation et qui est composé
d'ingénieur(s) de techniciens. d'ouvriers
spécialisés et des manœuvres.

La Figure 4 présente un schéma type


d'organisation des services de gestion de
l'assain issement liquide et la figure 5 le Figure 4
schéma type d'organi sation des services de Organigramme t y pe pour
l'organisation de la gestion
l'exploitation de l'assainissement liquide. de "assaini ssement liquid e.

DlRECTlON GENEAALE

SERVICE
D'EXPLOtrATION

5ERVICE desTRAVAUX
NOI.NEAUX

Figure 5 Organigramm e t y pe d'un service


d'exploitation du systeme
d'as,sin is5eme nt liquide

DlIŒCI10N DU 5ERV1CE

uNl1Ers)DE TRAVAUX
FŒI.A~AVEC
lESAOONNES ET
REHABlllfATION
,---------------------------------
MANUEl TECHNIQUE D'ASSAINISSEMENT DESTINE AUX ElUS ET TECHNICIENS COMMUNAUX
i . '- ~

6 . financement du secteur de 6. 1, Le5 COÛt5 de l'a55aini55ement


('assainissement liquide

La stratégie nat ionale adopt ée pour le 6 .1.1 . Nature des besoins financiers
développement de ce secteu r, appelle les
collectivités locales à doter ce secteur de Les besoins financiers sont de deux natures
ressou rces financières durables. les premiers sont de nature publique c'est à
dire des besoins qui sont du ressort de la
En effet, les possibilités de fi nancement du collectivité, tant pour la réal isation que pour
SDAL d'une collecti vité constituent un des l'exploitation du système d'assainissement
f acteurs importants. Il est essentiel que les liquide préconisé par le schéma directeur; les
moyens propres soient bien évalués seconds sont de nature privée, c'est à dire
parallèlement à la recherche de bailleurs de des besoi ns en ouvrage d'assainissement
fonds potentiels. L'évaluation des moyens liquide qui sont directement à la charge de
propres est nécessaire tan t pour les l'usager, aussi bien pour leur mise en place que
invest issements que pour l'exploitat ion des pour leur exploitation.
ouvrages d'assa inissement.
Le tableau 3 répertorie les ouvrages qui sont
Les processus de financement du secteur à considérés comme fa isant partie du domaine
considérer sont: public et sont donc à la charge de la collectivité
et ceux du domaine privé et qui sont à la charge
o la nature et l' im porta nce des besoi ns directe de l'usager.
f inanciers

o les ressources financières propres pour


couvr ir les besoins ou la couverture des
besoins et

o les montages financiers.

Tableau:3 . Répartition des ouvrages d'assainissement liquide


entre les domaines public et privé.

Ouvrage publics Ouvrage privé

· Branchements aux réseaux publics (eaux


· Réseau d'évacuation des eaux usées et
usées et pluviales).
pluviales y compris les ouvrag es connexes
· Ouvrage d'assainissement autonome ou
· Ouvrages d'interception
5emi-collect:if
· Station d'épuration et ouvrage de rejet final
· Ouvrage de distribution et/ou de
· Ouvrage d'adduction des eaux recyclées
branchement de distribution des eaux
pour la réutilisation (selon leeas).
recyclées pour la réutilisation.

l ' titi ! .. " DGCL/DEA I


MANUEl TECHNIQUE D'ASSAINISSEMENT DESTINE AUX ElUS ET TECHNICIENS COMMUNAUX
Î 1

Font aussi partie des coûts d'investissement Sur une trentaine d'études menées entre
ceux relatifs aux matériels, engins et véhicules 1994 et 1997 par l'ONEP intéressant une
prévus pour l'exploitation ainsi que ceux relatifs population globale de 805.000 habitants des
au stock de pièces détachées. Ces derniers villes de petite et de taille moyenne, les
sont souvent oubliés lors de l'énumération des investissements moyens se sont élevés à
coûts d'investissement. 1.675 MDH, soit environ 2.100 DH/habltant.

En ce qui concerne l'investissement au Maroc Pour les systèmes autonomes (fosse septique
pour les systèmes d'assainissement liquide et élément épurateur), ils peuvent varier entre
public, ils varient entre environ 1.000 à plus 2.500 à 5.000 DH/habitant selon le type de
de 3 .000 DH/hab. selon les travau x à procédé et en fonction des condition s locales.
effectuer.

Station d'épuration désaffectée (Aïn Chgag )

U5AID-T55 DGCLlDEA
MANUEl TECHNIQUE D'ASSAINISSEMENT DESTINE AUX ElUS ETTECHNICIENS COMMUNAUX
Û or:
'! ' li , [ [ " ',.,, . P.; ,;.;..:", .;_""i i .

Tableau 4. Importance et coût relatifs des ouvragee


d'un sy stème d'assainissement.

e féf17Cl1ts cl" Ratio s CO ût


r e l atif
"èSe
'u

Collecteurs 1 à 4 ml par habitant (inversement Représente: de 60 à 70% du


proportionnel à la densité). coût du réseau
Branchements Fonction du type d'habitat,
10 - 40/ km de réseau
Avaloirs 20 - 30 unit és par km de collecteurs
de 30 à 40% du coût total
Regards 10 - 15 unité par km de d u réseau
collecteurs
Dessableurs Var ia ble suivant les cas
et
Déversoirs

Station de très variable généralement 1 - 3 unités


Relevage par 100 km de collecteurs

Pour estimer les investissements globaux à


La nature des besoins financiers est différente faire dans le secteur, les coûts suivants
selon qu'il s'agisse de l'investissement ou de doivent être inclus:
l'exploit ation. l'investissement, le fina ncement investissements publics
se fait une fois pour toute. Pour l'exploitation, in-site
il se fait périodiquement selon la modalité de hors-site
recouvrement retenue. acquisit ion de matériels lourds (engins.
véhicules. etc.)
6 .1.2. Importance des besoins financiers acquisition d e pièces détachées
acquisition de petits matériels
6 .1.2.1. Coûts d'investissement Investissements des pr ivés
Les coûts d'investissement dépendent de promoteurs
l'ampleur des travaux à r éaliser et des individuels
conditions locales. Selon l'expérience obtenue Etablissements
au Maroc, la part du génie civil dans les coûts Immobilisations existantes
d'investissement d'un réseau
d'assainissement liquide représente entre 65 6 .1.2.2. Frais d~xploitation
et 90% des coûts globaux du réseau. Ce Les frais d'exploitation dépendent de la
dernier représente entre 50 et 80% des coûts situation existante et projetée de
d'investissement globaux du système. Les l'assainissement liquide et des conditions
coûts d'investissement du hors-site locales. Ces coûts peuvent être décomposés
représentent entre 20 à 50% du montant en deux catégories, à savoir:
global d'investissement. Letableau 4 présente
l'importance des coûts des ouvrages Un équilibre doit être maintenu entre ces deux
constitutifs d"un réseau d'égout. types d'ouvrages. car un réseau de collecte
n'est efficace que si les riverains sont
effectivement branchés.

4' _m,, .....


_.. "'if ."",
'0 " 11 'DsÀfD-i5S'" "r " .' ",I!! ' W Hn!!!"!' III III " " " Il Il!!'!' " 11' . ",'PP'
MANUEl TECHNIQUE D'ASSAINISSEMENT DESTINE AUX ElUS ETTECHNICIENS COMMUNAUX
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Tableau 4. Importance et coût relatifs des ouvragee


d'un sy stème d'assainissement.

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Collecteurs 1 à 4 ml par habitant (inversement Représente: de 60 à 70% du


proportionnel à la densité). coût du réseau
Branchements Fonction du type d'habitat,
10 - 40/ km de réseau
Avaloirs 20 - 30 unit és par km de collecteurs
de 30 à 40% du coût total
Regards 10 - 15 unité par km de d u réseau
collecteurs
Dessableurs Var ia ble suivant les cas
et
Déversoirs

Station de très variable généralement 1 - 3 unités


Relevage par 100 km de collecteurs

Pour estimer les investissements globaux à


La nature des besoins financiers est différente faire dans le secteur, les coûts suivants
selon qu'il s'agisse de l'investissement ou de doivent être inclus:
l'exploit ation. l'investissement, le fina ncement investissements publics
se fait une fois pour toute. Pour l'exploitation, in-site
il se fait périodiquement selon la modalité de hors-site
recouvrement retenue. acquisit ion de matériels lourds (engins.
véhicules. etc.)
6 .1.2. Importance des besoins financiers acquisition d e pièces détachées
acquisition de petits matériels
6 .1.2.1. Coûts d'investissement Investissements des pr ivés
Les coûts d'investissement dépendent de promoteurs
l'ampleur des travaux à r éaliser et des individuels
conditions locales. Selon l'expérience obtenue Etablissements
au Maroc, la part du génie civil dans les coûts Immobilisations existantes
d'investissement d'un réseau
d'assainissement liquide représente entre 65 6 .1.2.2. Frais d~xploitation
et 90% des coûts globaux du réseau. Ce Les frais d'exploitation dépendent de la
dernier représente entre 50 et 80% des coûts situation existante et projetée de
d'investissement globaux du système. Les l'assainissement liquide et des conditions
coûts d'investissement du hors-site locales. Ces coûts peuvent être décomposés
représentent entre 20 à 50% du montant en deux catégories, à savoir:
global d'investissement. Letableau 4 présente
l'importance des coûts des ouvrages Un équilibre doit être maintenu entre ces deux
constitutifs d"un réseau d'égout. types d'ouvrages. car un réseau de collecte
n'est efficace que si les riverains sont
effectivement branchés.

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MANUEL TECHNIQUE D'ASSAINISSEMENT DESTINE; AUX ELUS ET TECHNICIENS COMMUNAUX
;
1

Dans ' l ' estimation des coûts


o les coûts fixes qui représentent les coûts d'investissements, il faut tenir compte des
récurrents peu variables tels que les coûts coûts de renouvellements dans les calculs du
de renouvellement du réseau, des ouvrages
coût de prix de revient de l'assainissement
de génie civi l, des équipements et
liquide,
matériels, les coûts associés au personnel
(masse salariale), aux frais
d'administration et aux charges Il est aussi nécessaire de prendre en compte
financières; dans le calcul du coût de l'assainissement
liquide les immobilisations existantes que
o les coûts variables qui correspondent représente le coût actualisé du système
essentiellement à l'acquisition de produits d 'assainissement liquide selon son âge ,
consommables (énergie, produits chimiques,
produits de nettoyage et d'entretien, etc.). ii) 'Frais d 'e ntretien des ouvrages
d'assaini ssement
Le coût annuel d'exploitation représente
Dans ces frais, on rencontre les frais
généralement entre 2 à 5% du coût global d'entretien:
d'investissement et comporte généralement
plus de 50% de dépenses liées au personnel Collecteurs et ouvrages: 0 ,570 du coût
(salaires, charges sociales, frais administratifs, d'investissement encouru pour ces même
etc.). ouvrages;

A titre d'exemple, quelque uns des éléments Equipements électromécaniques : 0,8% de


qui permettent de déterm iner les coûts leur coût total;
relatifs il l'exploitation des ouvrages d'un
système d'assainissement liquide sont Ouvrages de génie civil: 0.2% de leur coût
présentés ci-après, total;

Les ratio s proposés sont donnés il titre Matériel, d 'engins et de véhicules de


service: 12% du coût global des unités.
indicatif pour permettre une évalua ti on
préliminaire des frais d'exploitation, Ils doivent
hre affinés et calculés au cas par cas,

i) Coûts de re nouve ll e me nt des ouv rages


d'assainissement
Tout système comporte des éléments qui il la
lo ngue se détériorent et doivent êtr e
remplacés.

Les ouvrages hydrauliques et de génie civil ont


une durée minimale de 50 ans, tandis que les
équipements électromécaniques ont une durée
de vie moins longue (entre 15 et 20 ans) le
matériel lourd tel que les engins, camions,
véhicules ont une durée de vie entre 5 à 7 ans.

U5AID-T55 DGCL/DEA 38
r
MANUEl TECHNIQUE D'ASSAINISSEMENT DESTINE AUXElUS ETTECHNICIENS COMMU1 •

Iii) Frais relatifs aux mesures para llèl es des Télé-inspection par caméra télévisée 100
activités d'exploitation à 200 ml de collecteurs par jour avec 2
agents + hydrocurage préalable. Le coût
• Liai,;on avecfe,; abonné,; du matériel de est de 800.0 00 a
1.000.000 OH.
Visite de branchements anciens (20 - 30%
par an) et ré ception des nouveaux dessableur. déversoir d'orage. bassir
branchements; d'orage: cadence de curage de 1à 4 par ar
par hydrocureuse.
frais de facturation aux abonn és
Obstructions: les interventions varient de
visite des systèmes privés 0.1 à 1obstruction par km de collecteur par
d 'assa inissement liquide (10 - 30 an sur les réseaux unitaire ou pluviau x et
installations par an). de 0.5 à 3 obstructions par km de
collecteurs par an sur les réseaux d'eaux
• Entretien courant du réseau usées. Chaque intervention représente 4

à 4 heures d'une équipe de 2 agents avec


Au moins une visite générale par an du hydrocureuse.
réseau et des ouvrages (en plus de
l'entretien) ce qui nécessite une équipe de Stations de pompage : interventions sur
2 personnes à raison de 2 heures par les grilles: 2 fois par semaine. curage de la
kilomètre de collecteurs; bâche 3 à 4fois/a~ ..su~ les pompes:.l à 2
fois/an, sur le matenel el ectromecanlque
Inspection des égouts non visitables (5 - 3à4fois/an.
10% du réseau par an) par caméra télévisée
avec hydrocurage préalable; • Entretien courant de la ,;tation
d'épuration
Entretien des avaloirs et regards: une
équipe de 2 agents cure 30 à 80 ouvrages Unités de pré-traitement: 210 jours-équipe
suivant rencrassement par jour avec une par an (équipe de 2 ouvriers)
aspiratrice sur camion (coût de l'engin
équip é: 600.000 à 750.000 OH). Bassins de lagunage : (a) inspection et
Entretien manuel des avaloirs et regards entretien des ouvrages: 170 jours-équipe
par une équipe de 2 ouvrierG à raison de 10 par an; (b) contrôle régulier: 52 jours-
à 20 ouvrages par jour. équipe; (c) échantillonnage: 150 à 190
jours-équipe/an.
Curage hydraulique des collecteurs (20%
par an). 2 agents avec une hydrocureuse Entretien général du site: 26 jours -
curent 400 ml de canalisation de 200 ou équipe/an.
300 mm ou 200 - 300 ml de canalisation
de 400 à 600 mm par jour (coût Entre'tien équipement électromécanique:
hydrocureuse 700.000 à 1.000.000 OH). (a) inspection et entretien des unités
mécaniques : 52 jours -équipe . (b)
Curage mécanique pour <p > 600 mm réparation des équipements: 40 jours-
requiert 4 agents avec le matériel sur équipe/ an.
camion (coût du matériel entre 1.2 et 1.5
MOH) pour curer 5 à 10 km de collecteurs
par an.

DGCL/DEAI
DESTINE AUX ElUS ETTECHNICIENS COMMUNAUX

• Frais administratifu 6,2,1, Les usagers


Les frais administratifs couvrent Le s usagers actuels et potentiels, les
généralement les coûts afférents à la gestion propriétaires fonciers qui bénéficient
du système y compris les frais de comptabilité. indirectement de la valorisation de leur terrain
Ces frais se calculent sur la base des frais de grâce aux travaux d'évacuation des eaux usées
personnel. En général un taux de 10 à 20% des et pluviales sont les premiers mis à
frais globaux de personnel est retenu comme contribution pour couvrir les besoins financiers
base de calcul de ces frais. du secteur. Ces usagers (branchés ou non)
participent directement ou Indirectement à
• Charges financières l'assainissement liquide à travers les taxes
obligatoires (taxes foncières), les impôts
Ce sont les intérêts et commissions bancaires payés à l'Etat (impôts sur le revenu) et le
appliquées aux prêts. Ces charges paiement des services et ouvrages privés.
représentent entre 10 et 15 70 par an du
montant des prêts, remboursables 6 ,2,2, L'Etat
généralement sur 20 à 3 0 ans. Parfois, une
période de grâce allant jusqu'à 5 ans peut être
LEtat estaussi un partenaire important dans
accordée.
le financement des travaux d'assainissement
liquide, car il peut garantir les prêts faits par
6 ,2 , financement des projets les institutions financières nationales à
d'assainissement travers son budget général ou encore
participer au financement des travaux en
La couverture des besoins financiers consiste accordant une subvention directe. Il peut
à mettre en place le financement nécessaire également octroyer une partie de l'assistance
pour la réalisation des phases retenues du étrangère sous forme de dons ou de prêts qu'il
schéma directeur d'assainissement liquide et applique directement au financement des
de faire face aux coûts d'exploitation y travaux.
afférents.

La collectivité doit alors mettre en place les


fonds d'investissement pour la réalisation des
travaux qui sont généralement programmés
pour être réalisés durant une période allant
de 3 à 5 ans et assurer les fonds nécessaires
pour mettre en place le système de gestion
retenu et couvrir les frais d'exploitation durant
cette période. Le mécanisme de financement
disponible pour le développement de
l'assainissement liquide est présenté à la
figure 6.
MANUEl TECHNIQUE D'ASSAINISSEMWT DESTINE
_ ..... f' "j
AUX ElUS ET TECHNICIENS COMMUNAUX il
,
'II' ,1 - " fi If !

,'' '* / .. '1Ir!

Figure 6

Mécanisme de Financement de l'assainissement liquide

PROPRIETAIRES USNiES
FONCIERS DE
(CITOYENS) CAS6AJN6SEMENT

1 1

CF(NBD'~
--( TAXES
(OBLIGATOIRES)
) ( IMfOTS ~(FEC)'lJ
'<: ~

ETAT PRET(S) F'RlX DU SERI-1CE \


) "', RENDU
/-

ORGANISMES DE
AUTQRNANCEM~
INVESllSSEMENT '
RNANCEMENT SUBVENTION \ ENASSAlNlSSEMENT
INTERNATlONAUX lk1UIDE )

EXPLOITATION

U5AID-T55 DGŒ/ DEA·


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Figure 6

Mécanisme de Financement de l'assainissement liquide

PROPRIETAIRES USNiES
FONCIERS DE
(CITOYENS) CAS6AJN6SEMENT

1 1

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6 .3 . Les montages financiers (FEC) assure le financement d'une partie ou
de la totalité des projets d'assainissement
Le financement des coûts dJinvestissement liquide selon le cas.
et d'exploitation de l'assainissement liquide
d'une collectivité provient de plusieurs sources, Le Ministère de l'Intérieur accorde, dans
à savoir: l'Etat, les bailleurs de fonds. les certains cas, des subventions à certaines
institutions financières nationales comme le Communes pour alléger les charges de
FEC et les banques commerciales, la Ccmmune remboursement qui pèsent sur les usagers.
et les usagers. Cet appui privilégié se porte en priorité sur les
investissements comme Ilévacuation des eaux
Les trois prem iers apports doivent être pluviales qui bénéficient à une large fraction
suffisants pour financer les investissements. des habitants de la collectivité sans qu'il soit
Les apports venant de la Comm une et des facile de fixer équitablement un prix au service
usagers (pour une part) sont plutôt destinés rendu .
aux charges récurrentes. Ils ont, en effet, un
caractère annuel et répétitif. Une a utre part Ces subventions concernent aussi les usagers
des apports de la commune et des usagers les moins aisés qui ne peuvent pas supporter
doit aller au financement d'ouvrages financièrement la charge des ouvrages privés
communautaires ou privés. ou communautaires (ouvrages semi-collectifs).

Les prêts permettent de financer un ensemble Les prêts ont aus s i un rôle identique aux
cohérent d 'investissements réalisé subventions lorsque leur durée de
rapidement. et qui serait impossible de réaliser remboursement est longue, et le taux d'intérêt
avec le produit des services rendus ou des est peu élevé par comparaison aux taux
taxes communales pour j'assainissement. commerciaux.

Ainsi, les projets d'assainissement liqu ide se 6.3.2. Apports des bailleurs de fonds
réalisent généralement sur la base d'un
montage financier comprenant les cinq Certaines institutions financières
apports identifiés ci-dessus. Internationales ont pour mission d 'aider les
pays en voie de développement dans des
6.3.1. Apport de l'Etat secteurs prioritaires. Il existe tro is groupes
d'organisations internationales qui
interv iennent dans ces pays, à savoir:
Afin d'appuyer la politique nationale
d'assainissement liquide arrêtée par les
Les institutions financières internationales
pouvoirs publics. l'Etat peut accorder des
telles que: la Banque Mondiale (BI RD).
subventions ou des prêts suivant les cas pour
Banque Africaine de Développement (BAD) :
le financement dun projet d'assainissement
liquide d'une agglomération.
Les institutions à caractère bilatéral telles
- que les Agences de Développement des
Pour ce qui est des institutions fina ncières
pays industrialisés (Agence França ise de
nationale. le Fonds d'Equipement Communal développement. AFD: l'Union Européenne;
l'Agence Américaine pour le Développement
International. USAID; l'Agence Canadienne

US ID- 'l," - D CUDEA


MANUEl TECHNIQUE D'ASSAINISSEMENT DESTINE AU! ElUS ET TECHNICIENSCOMMUNAU!
t -III .. ' lH'II~' ''' ! Il " , fi':'( 1

pour le Développement International, ACDI ; financier notamment sous forme de pr~s


l'Agence Allemande pour le Développement, pour le financement des études et de leurs
GTZet KfW), travaux d1équipements;
assister les collectivités loca les pour
Les organisation d'aide au l'identification, l'éva luation et le suivi
développement comme les d'exécution de leur projets;
organisations des Nations Unies, prêter son concours financier, sous quelque ,
(PNUD, OMS; PNUE, FAO etc,) forme que ce soit, il l'Etat et il tout
organisme public pou r l'étude et la
Les apports de ces institut ions aident réa lisation de tous plans et programmes
énormément au financeme nt des de déve loppem ent des Collectivités
investi ssements, car ces institutions ont Locale;;,
généralement des capitaux qui peuvent ~tre
mis il la disposition des Comm unes pour Les intervent ions éligibles aux pr~s FEC dans
finance r la réal isat ion des projets le secteur d'assainissement liquid e
d'assainissement liquide, Une condition requise concernent, notamment. les réa lisations
est que l'usager bénéficiaire supporte le coût suivantes:
du service rendu ou les taxes obligatoires qui
servent il rembourser les prêts, Il est il noter les émissai re s, les intercepteurs, les
que les pr~ts que font ces institutions sont coll ecteurs (primaires, secondaires et
généralement de durée plus longue que les tertiaires) et [es ouvrages connexes;
prêts locaux et sont accordés à des taux
les stations de refoulement ou de relevage
d'intér~t plus faibles,
les stations d'épuration;
les branchements et réseaux tertiaire;
Cependant, ces organisations exigent souvent les équipements d'entretien; et
que des contreparties apportées par la
collectivité locale bénéficiaire ou l'Etat viennent Ces prêts financent également les études
aider à l'aboutissement de l'opération décidée, liées au secteur.
à sa bonne exploitation et que l'Etat garantisse
le remboursement des pr~ts, Pour bénéficier du financeme nt FEC, les
collectivités locales doivent:
6,3,3, Apports des instit ution s
financières locales avoir un ratio d'endettement (service de
la dette rapporté aux recettes ordinaires)
Au Maroc, les prêts de fina ncement des inférieur à 4010;
projets d'assainissement liquide public se font participer au financement de leurs projets
par le Fonds, d'Equipement Communal (FEC),
il hauteur de 20% des investissements
totaux;
Le FEC est un établissement public doté de la
dans le cas où la collectivité locale gère les
personna lité moral e et de l'a uton omie services de l'eau et/ou de l'électricité, les
financière, Il est chargé de concourir au redevances doivent couvrir au moins 60%
développement des Collectivités Locales, A des coûts d'exploitation;
cet effet, il peut: posséder la capacité de mener à bien le
projet,
accorder aux collectivités locales, il leurs
groupements, ainsi qu'a ux
établissements publics locaux, tout
concours technique ou
MANUEl TECHNIQUE D'ASSAINISSEMENT DESTINE AU! ElUS ET TECHNICIENSCOMMUNAU!
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pour le Développement International, ACDI ; financier notamment sous forme de pr~s


l'Agence Allemande pour le Développement, pour le financement des études et de leurs
GTZet KfW), travaux d1équipements;
assister les collectivités loca les pour
Les organisation d'aide au l'identification, l'éva luation et le suivi
développement comme les d'exécution de leur projets;
organisations des Nations Unies, prêter son concours financier, sous quelque ,
(PNUD, OMS; PNUE, FAO etc,) forme que ce soit, il l'Etat et il tout
organisme public pou r l'étude et la
Les apports de ces institut ions aident réa lisation de tous plans et programmes
énormément au financeme nt des de déve loppem ent des Collectivités
investi ssements, car ces institutions ont Locale;;,
généralement des capitaux qui peuvent ~tre
mis il la disposition des Comm unes pour Les intervent ions éligibles aux pr~s FEC dans
finance r la réal isat ion des projets le secteur d'assainissement liquid e
d'assainissement liquide, Une condition requise concernent, notamment. les réa lisations
est que l'usager bénéficiaire supporte le coût suivantes:
du service rendu ou les taxes obligatoires qui
servent il rembourser les prêts, Il est il noter les émissai re s, les intercepteurs, les
que les pr~ts que font ces institutions sont coll ecteurs (primaires, secondaires et
généralement de durée plus longue que les tertiaires) et [es ouvrages connexes;
prêts locaux et sont accordés à des taux
les stations de refoulement ou de relevage
d'intér~t plus faibles,
les stations d'épuration;
les branchements et réseaux tertiaire;
Cependant, ces organisations exigent souvent les équipements d'entretien; et
que des contreparties apportées par la
collectivité locale bénéficiaire ou l'Etat viennent Ces prêts financent également les études
aider à l'aboutissement de l'opération décidée, liées au secteur.
à sa bonne exploitation et que l'Etat garantisse
le remboursement des pr~ts, Pour bénéficier du financeme nt FEC, les
collectivités locales doivent:
6,3,3, Apports des instit ution s
financières locales avoir un ratio d'endettement (service de
la dette rapporté aux recettes ordinaires)
Au Maroc, les prêts de fina ncement des inférieur à 4010;
projets d'assainissement liquide public se font participer au financement de leurs projets
par le Fonds, d'Equipement Communal (FEC),
il hauteur de 20% des investissements
totaux;
Le FEC est un établissement public doté de la
dans le cas où la collectivité locale gère les
personna lité moral e et de l'a uton omie services de l'eau et/ou de l'électricité, les
financière, Il est chargé de concourir au redevances doivent couvrir au moins 60%
développement des Collectivités Locales, A des coûts d'exploitation;
cet effet, il peut: posséder la capacité de mener à bien le
projet,
accorder aux collectivités locales, il leurs
groupements, ainsi qu'a ux
établissements publics locaux, tout
concours technique ou
6.3.4. Apports de la Commune (taxes) 6.3.4.2. Taxe sur les opérations de lotissement
La taxe porte sur toutes opérations de
La Commune possède les moyens de lotissement. elle est calculée sur la base du
recouvrement des coûts afférents à l' coût total des travaux de voirie et de réseaux
assainissement liquide précisés dans le cadre divers (alimentation en eau, assainissement
juridique existant. Le chapitre 1.3. précise les liquide et électrification des lotissements).
différentes ressources prévues par la fiscalité
locales et qui sont rappelées ci -dessous. Le redevable de la taxe est le bénéficiaire de
l'autorisation de lotir. Son taux est fixé à un
6.3.4.1. Contribution des riverains aux dépenses maximum de 5% du coût total des travaux de
d'équipement et d'aménagement voi rie et réseaux divers.
La détermination de ces taxes est effectuée
selon les étapes suivantes : 6.3.4.3. Taxe d'édilité
Cette taxe est établie annuellement sur la
Calcul pour chaque diamètre de collecteur base de la valeur locative des bâtiments.
en usage du réseau, de la longueur du machines et appareils situés dans le champ
collecteur existant au 31 Décembre de de la taxe urbaine ou qui sont exonérées
chaque année. Ce calcul est fractionné pour
temporairement. Son taux est de 10% pour
tenir compte du temps partiel entre la
les bâtiments situés dans les périmètres des
date de pose et le 31 Décembre qui suit.
commu nes urbaines et 6% dans les zones
Fixation du mètre linéaire de chaque périphériques.
diamètre, d'après les derniers prix connus
des travaux. 6.3.5. Apports des usa(Jere

Détermination de la somme qu'aurait Les usagers sont appelés à payer pour les
coûtée l'exécution du réseau d'égout si services rendus au travers d'une redevance
celui-ci avait été posé en totalité au cours d'assainissement liquide pesant sur le prix de
de ['a nnée considérée. l'eau, ou par le biais d'une éventuelle redevance
de déversement à l'égout public. Les coûts à
Détermination de la contribution afférente payer directement par les usagers peuvent
. aux bâtiments riverains. en appliquant le être décrits comme suit:
prix moyen of:rtenu à la longueur d'égout au
droit des propriétaires riverains. 6.3.5.1. Redevance d'assainissement liquide
assise sur le volume d'eau consommée
Ventilation de la contribution ainsi calculée.
Cette redevance est généralement basée sur
entre les propriétaires riverains
le nombre de mètre cube consommé par un
proportionnellement à la longueur des
façades de leurs terrains ou bâtiments. usager branché au réseau de distribution
d'eau potable et à l'égout public ou encore un
Le paiement de la contribution peut être montant fixe ajouté à la redevance pour l'eau
fractionné en un nombre d'a nnuités à la potable. Actuelleme nt au Maroc on
demande des contribuables qui sont reconnus
ne disposer que des ressources modestes.

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MENT DESTINE AUX ElUS ET TECHNICIENS
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COMMUNAUX
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a tendance à fixer un taux pour taxe de premier établissement (TPE). La TPE


l'assainissement liquide que multiplie le nombre est due au titre de contribution aux
de mètre cube consommé par l'usager. investissements et n'est payable qU'une seule
Cependant, il pourrait être possible que des fois. Elle peut être fixée en fonction des
taux modulés selon les fourchettes de caractéristiques géométriques des lot
consommation en eau, puissent être utilisés (surface du lot, superficie construite, nombre
pour tenir compte d'une solidarité nationale de niveaux, linéaire des façades etc.).
et locale à l'instar du système de tarification
appliqué à l'eau potable. 6.3.5.4, Récupération des coûts de
branchement
6,3,5,2, Redevance de déversement dans le Le particulier qui désire se brancher à un
réseau réseau d'égout public est généralement
Il est possible d'envisager pour certains responsable pour la réalisation de la partie
usagers reconnus comme de gros interne (à l'intérieur de son lot) de son
consommateurs d'eau et/ou de gros pollueurs branchement. Une fois arrivé à la limite de sa
et qui déversent de grandes quantités de propriété, l'exploitant prend en charge la partie
matières organiques l'instauration d'une externe du branchement (partie située dans
redevance de déversement. Ces types le domaine public). Ceci est une mesure très
d'usagers qui sont souvent des importante que doit prendre tout exploitant
établissements commerciaux ou industrielles de système public d'assainissement liquide
sont généralement assujettis à une taxe de afin de sauvegarder l'intégrité physique et
déversement dont le montant est fixé en hydraulique du réseau.
relation directe avec les volumes déversés
et/ou les concentrations des matières Pour ce service rendu, l'usager est appelé à
polluantes (DBOs, MES). payer les frais de branchement qui comporte
le coût total du matériel et de la main d'œuvre
Cette redevance est aussi appl iquée aux majoré des frais administratifs.
entreprises de curage de fosses pr ivées qui,
selon la réglementation en vigueur, doivent 6,3,5.5, Récupération des frais de travaux et
déverser les boues co llectées à un point d'études
spécifique dans le réseau d'assainissement. Lorsque des travaux ou études particuliers
sont exécutés pour un privé ou un groupement
Une redevance de déversement peut aussi de privé, ce service peut être facturés sur la
être exigée des usagers raccordés au réseau base des coûts relatifs aux travaux et/ou
d'égout public lorsque la redevance études et majorés d'un pourcentage
d'assainissement n'est pas liée au prix de l'eau. déterminé pour couvrir les frais administratifs.

6.3.5.3. La taxe de premier établissement (TPE) 6 , 4, Les fÎm ites des financements
d isponibles
Lorsque le service d'assainissement est géré
d'une manière autonome, selon la logique 6.4,1, Principee d'affectation dee
commerciale, la contribution des riverains aux reeeourcee dieponiblee
dépenses d'équipement, qui est une taxe de
premier établissement, est remplacée par la Afin de pouvoir parvenir à la réalisation des

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MANUEl TECHNIQUE D'ASSAINISSEMENT DESTINE AUX ElUS ET TECHNICIENS COMMUNAUX
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objectifs de l'assa inissement liquide d'une les recettes provenant de la contrepartie


collectivité locale, l'affectation des ressources des services rendus;
doit assurer la pérennité des instal!ations les recettes fisca les ou commerciales
réalisées afin que tout nouvel investissement affectées;
corresponde à une augmentation effective de les subventions d'exploitation du budget
de la Commune ou de l'Etat en cas de
la population desservie et non à la
difficultés passagères.
reconstitution d'installations anciennes hors
d'usage. Ce souci entraîne l'i nstitution de
Le service de la dette sera couvert
priorités dans l'affectation des ressources, pa r . (et le5ilmortis sements techniques éventuels)
ces priorités doivent être d'autant plus
strictes que les ressources sont plus rares. par le produit des prix des services
rendus et des recettes fiscales et
La première priorité sera la couverture des commerciales affectées;
coûts d'exploitation . Le financement des par le budget de la Commune ou de l'Etat
coûts correspondants dest pas une condition affecté.
suffisante pour que les tâches d'exploitation
soient réalisées car il faudra aussi disposer La dotation au renouvellement sera
surtout du personnel qualifié. Mais, ceci est couverte par:
en tout cas une condition indispensable.
les excédents du prix des services rendus
et des recettes fiscales ou commerciales
La seconde priorité sera la couverture du
affectées;
service de la dette pour les emprunts le budget de la Commune ou de l'Et at
contractés par le secteur, et l'amortissement éventuellement.
technique des ouvrages réalisés à l'aide de
dons et de subventions. Ces conditions sont 6,4,2, Les problèmes d'équilibre
indispensables pour permettre le financement budgétaire
des phases ultérieures du schéma directeur
d'assainissement liquide. Il a été mentionné ci-dessus que des apports
de la Commune et/ou de l'Etat en dehors de
La troisième priorité sera l'autofinancement ce qu'ils apportent aux investissements
(notamment au niveau des contreparties seront utilisés pour assurer l'équilibre de la
d'empr unts) des extensions nécessaires et gestion de l'assainissement liquide. Cette
des phases ultérieures du schéma directeur. pratique n'est pas saine et même indésirable
si elle doit se prolonger.
Pour respecter ces priorités, il sera nécessaire
de leur affecter dans l'ordre les recettes les La Commune et l'Etat tributaire de
moins incertaines en tenant compte du fait contribuables et de la pression fiscale ne
que la cause majeure d'incertitude des peuvent pas financer au delà d'un certain
recettes (mais malheureusement pas la seule) montant si l'on t ient compte du fa it qu'ils ont
viendra de la conc urre,nce des multiples plusieurs secteurs à f inancer. Comme d autre
besoins que doit couvrir le budget de la part, la pression des taxes ne peut pas, elle
collectivité. aussi, dépasser un certain niveau, la seule
solution est de choisir une progression des
Les frais d'exploitation seront couverts investissements compatible avec ces
par:
contraintes, notamment celle du prix de l'eau
sur lequel pèse non seulement l'alimentation

U5AI[!)-15 5 ' f "rl"IUI/ , " .. , .,.,""'''' " ... , .,., 'f" DGCUDEA
en eau mais aussi l'assainissement liquide. 6.5.2. Evaluation des recettes
En effet, au delà d'un certain coût, les potentielles au secteur
consommations se réduisent et rendent
illusoire une augmentation trop forte du prix. Les recettes potentielles à l'assainissement
liquide ou par équivalent des mètres linéaires
6 ,5, Montage du dossier financier d sont essentiellement la TPE dont le prix par
de l'assainissement liquide mètre linéaire de façade peut être établi, la
participation à la construction de
Pour le financementkJ'un projet ayant trait à branchement à l'égout public et au curage des
la réalisation dune phase du schéma directeur systèmes autonomes selon le cas et la
d'assainissement liquide, un dossier financier redevance assainissement basée sur le prix
doit être monté. Ce dossier sera constitué, de revient du service rendu.
notamment, des éléments suivants.
Des scénarios de recouvrement des coûts à
la détermination du prix de revient de partir des recettes potentielles devront se
fa ire afin de choisir le scénario le plus réaliste.
l'assainissement liquide basé sur le m3
d'eau évacuée et épurée;

l'évaluation des recettes disponibles au 6.5.3. Etablissement des comptes
secteur; d'exploitation prévisionnels
l'établissement du prix du service rendu
pesant sur le m' d'eau potable vendu; et Les comptes d'exploitation provisionnels font
l'établissement des comptes dégager les capacités d'autofinancement
d'exploitation prévisionnels avec ou sans brutes en faisant la différenciation entre les
différé de remboursement. recettes et les dépenses. Pour
l'établissement de ces comptes, il convient
La consistance de ces éléments du dossier de déduire les variations des besoins en fonds
financier est présentée ci-après. de roulement calculés sur les hypothèses
suivantes:
6.5.1. Détermination du prix de revient
de l'assainissement liquide les fonds réalisables à court terme (6 mois
de recettes à partir de la facturation de
Le prix de revient de l'assainissement liquide l'eau potable;
est déterminé à partir des projections le paiement des branchements en avance;
d'investissements actualisés, des valeurs le coût du stockage de matériaux et
résiduelle du système d'assainissement matériels d'exploitation pour une période
liquide existant sur une période donnée, des de3mois;
dépenges annuelles actualisées, et du nombre les dettes à court terme; 1 mois sur les
salaires et frais sociaux et 3 mois sur les
de m d'eau encaissé et actualisé pour
fournisseurs;
l'assainissement liquide.
les remboursements des prêts selon les
calendriers établis; et
Le prix de revient est défini comme étant le la réalisation des investissements en
montant total des investissements moins la matériel d'exploitation , y compris leur
va leur restante actualisée du système renouvellement par l'exploitant de
existant auquel on ajoute le montant des l'assainissement liquide.
dépenses annuelles (frais d'exploitation). Ce
total est alors divisé par les volumes d'eau
encaissés et actualisés.
6.5.4. Etablissement de prix du service du Maroc, les commune ont recours au
rendu pesant sur l'alimentation partenariat avec les citoyens qui eux
en eau potable s'organisent en associations pour faire face
à leurs besoins en assainissement liquide.
Le prix du m3 d'eau vendu au Maroc est modulé
de manière à faire payé des taux différents On constate dans certaines collectivités que
selon les capacités de paiement. Il existe alors les associations construisent en partenariat
pour l'eau une modulation socia l du prix de avec les services communaux, des collecteurs
revient de j'eau à l'usager. Cette modulation et ouvrages connexes et interviennent
se fait d'une part sur le type d'activité également dans des actions d'entretien. Les
(résidentielle, commerciale ou industrielle. services communaux contribuent
administrative). et d'autre part par tranche généralement en apportant les matériaux et
de consommation en eau. parfois la supervision technique, tandis que
les associations contribuent en assurant la
La modulation se fait selon les capacités de main d'œuvre.
participation des usagers. la définition et
l'évolution des couches soda-économiques Ce partenariat permet dans le cadre d'une
(sociale), les tranches de consommation d'eau supervision technique adéquate d'étendre
par trimestre (0 à 24 m3 • 25 - 60 m3 et plus sensiblement le réseau d'égout à travers la
de 60 mO) et enfin le prix du service rendu local ité surtout dans les quartiers couverts
subissant la modulation. par le réseau public d'a limentation en eau .

6.6. Participation communautaire 6 .6.2. Renforcement et encadrement


des associations de quartiers
6.6.1. Les principes de la participation
communautaire Les citoyens d'une collectivité se rassemblent
généralement sous forme d'association pour
L'assainissement liquide est l'un des secteurs participer à l'amélioration de vie dans une zone
où la participation directe de la communauté ou un quartier spécifique. Ces associations
est non seu lement possible, mais souhaitable. se forment généralement dans les zones ou
En effet, ce secteur entraîne généralement la Commune a des difficultés d'agir surtout
des coûts d'investissement et d'exploitation lorsqu 'il s 'agit de viabiliser un espace (ou
beaucoup plus lourds que d'autres secteurs quartier) urbain. Ceci est particulièrement
fournissant des services publics tels que vrai pour les quartiers à habitat spontané et
l'alimentation en eau et l'assainissement les zones de réutilisation des eaux usées
solide. brutes pour l'irrigation de culture agricole.
Afin de régulariser leur situation, les
Etant donné que le financement disponible habitants de ces zones sont généralement
d'une collectivité locale est directement lié à prêt à s'organiser et entreprendre en
sa capacité d'absorber un emprunt, il n'est partenariat avec la Commune des projets
pas toujours facile de trouver les fonds d 'amélioration des conditions de vie. En
disponibles pour traiter de manière général, les associations formées
satisfaisante tous [es problèmes prioritaires disparaissent souvent avec la résolution du
du secteur. Ainsi, dans certaines collectivités problème. Cependant. le constat est que la
plupart des réseaux réalisés par les

5 D.-iS5 ' /' · - -.f/ l'


MANUEL TECHNIQUE D'ASSAINISSEMENT DESTINE AUX ElUS ET TECHNICIENS COMMUNAUX

amicales du quartier souffrent de mauvaises à couvrir les frais de développement


conditions de mise en œuvre et de la qualité institutionnel (les fonds pour un tel
médiocre des matériaux programme pourraient être obtenus de
donateur(s) local. national ou international.
Etant donné que la Commune bénéficie • Établir un programme d'éducation et de
grandement des apports des associations. sensibilisation du public en partenariat
elle a tout l'intérêt de s'assurer que ces avec les associations.
organisations aient un caractère durable. Elles
peuvent outre les activités de construction,
prendre part aux tâches d'exploitation de
système d'assainissement liquide et prendre
part aux réalisations socia les (construction
d'écoles. de dispensaires. de mosquée. etc.). Il
est donc fortement recommandé de renforcer
ces associations et encourager leur formation.

Le renforcement de ces associations passe


essentiellement par le développement des
outils organisationnel et institutionnel. Dans
ce sens l'apport de la Commune peut être
comme suit :

6 .6.2.1. Structuration organisationnelle

• Mettre en place une unité technique dans


la structure organisationnelle de la
Commune chargée de la liaison et de la
coordinat ion avec les assoc iations;
• Établir un cadre réglementaire pour la
création et la participation des
associations dansl'exécution des travaux
et l'exploitation des systèmes;
• Établir un programme pour assister les
associations à se structurer selon la
réglementation en vigueur.

6.6.2.2. Développement des ressources des


associations

• Établir un programme de formation du


personnel des associations pour le
développement des compétences requises
tant dans le domaine technique
qu'administratif;
Station boues.activéeés en construction
• Etablir un programme d'assistance
( Beni Mellal)
financière visant à aider les associations

USAI D-TSS DGCUDEA


MANUEl TECHNIQUE D'ASSAINISSEMENT DESTINE AUX ElUS ET TECHNICIENS COMMUNAUX
,
7. Aspects législatif et aussi bien que les établissements
commerciaux, industriels et artisanaux.
réglementaire
La législation et la réglementation du secteur
V Réglementer les rejets dans le réseau
municipal, notamment l'i nterdiction de
d'assainissement liquide consiste en un rejeter certaines substances qui peuvent
ensemble de textes qui fixent les conditions poser des risques structurels au réseau
-dans lesquelles doit se développer la politique ou encore nuire à l'épuration des eaux usées
d 'assainissement liquide tant pour la selon la filière retenue.
préparation et mise en œuvre. que pour
['exploitation des ouvrages réalisés. Ces V Réglementer la gestion des eaux
textes s'imposent aux administrations, aux résiduaires industrielles, et
collectivités, aux entreprises et aux particulièrement les conditions de leur rejet
particuliers et fixent les attributions et soit à l'égout municipal ou soit dans le milieu
obligations de chacun. naturel.

La loi traite des règles et dispositions


V Dispositions fiscales ou financière s
permettant de contribuer au financement
générales, et renvoie à des décrets ou a des
du secteur.
arrêtés pour fixer les éléments plus dêtaillés.
Certaines dispositions particulières à Ces textes qui fixent des règ les et des
caractère local. peuvent être instituées par contraintes doivent prévoir les contrbles. et
les autorités locales chargées de la gestion. définir ceux qui auront le pouvoir de les exercer
ainsi que les sanctions pénales ou les amendes
7. 1. Données générales sur la en cas de non - respect des règles.
législation
Deux sortes de textes existent. les textes
Les textes permettent de donner la base organiques qui définissent les attributions et
juridique nécessaire à une action les structures essentielles des organismes
admin i stra t ive dans le domaine de responsables et les textes t echniques qui
l'assainissement liquide doivent couvrir les édictent des normes précises auxquelles
domaines suivants: renvoient les textes généraux.
V Fixer de façon claire. les rapports qui Les textes organiques sont des textes
devront s'établir entre les différents généraux qui constituent le cadre légal d'une
acteurs ayant à s'impliquer dans législation de l'assainissement liquide et fixent
l'assainissement liquide: Ministères.
les buts à atteindre ainsi que les contraintes
Collectivités Locales. usagers divers
(personnes privées. industries. et obligations nécessaires pou r y parvenir.
ainsi que les sanctions éventuelles. Ils
agriculteurs. etc.)
confèrent aux autorités compétentes les
V Fixer les obligations relatives à pouvoirs pour administrer le secteur. y compris
le pouvoir de promulguer des arrêtés pourfaire
l'assainissement liquide des lots et
habitations dans tous les quartiers de la appliquer localement la réglementation en
commune: l'obligation de raccordement. cause.
les branchements ou la réalisation de
dispositifs autonomes ou semi-collectifs. Les textes techniques prévoient également
Les d ispositions couvrent les résidences les conditions techniques de réal isation des
ouvrages. par exemple celles des dispositifs
des fosses septiques et éléments épurateurs.

U5 ID- 55 DGCLlDEA
MANUEl TECHNIQUE
'" {l'

Les textes peuvent avoir un caractère foncièr~s ayant pour but de faci liter la
permanent lorsqu'ils s'at tachent à définir les création d'ouvrages publics tels qu'une
dispositions destinées à durer ou être station d'épuration ou de bassins de
circonstanciels slils visent le particulier ou le rétention ou d'écoulement naturel des eaux
temporaire (la mise en place des structures pluviales;
d'un organisme).
Vlorsqu'il s 'agit de créer des zon es
protégées destinées à permettre l'accès.
7.2 . Principes de base de la le nettoyage, ou l'entretien de certa ins
réglementation en matière ouvrages du système d'assainissement
d'assainissement liquide liquide.

7.2.1. Classement des ouvrages Toute réglementation efficace dans le domaine


d'assainissement liquide dans de la construction devra prévoir d es
le domaine public contraintes imposées à la construction pour
rendre obligatoire des dispositifs ou des taxes
En ce qui concerne l'assainissement liquide, facilitant le développement et la durabilité du
les textes doivent reconnaître la possibilité système d 'assainissement liquide . Ces
de classer les ouvrages d'assainissement contraintes sont généralement:
liquide comme étant des ouvrages publics
permettant l'expropriation des biens o l'obligation de raccordement à l'égout public
pour toute habitation ou établissement
particuliers sur lesquels ils sont construits,
y compris celle dune zone demprise. Pour les agréé surtout lorsqu'ils sont situés à
ouvrages souterrains, la création de simples proximité du réseau public et équipée en
servitudes de passage doit être prévue. eau courante;
• l'obligation de construire un système
autonome ou de se brancher sur un
7.2.2 . Réglementation de la
système semi-autonome approuvé dans
construction dans le périmètre le cas ou la parcelle ne peut pas être
urbain branchée au réseau public;
• l'obligation que les constructions soient
Il est impératif pour l'assainissement liquide dotées de dispositifs internes permettant
que la construction en périmètre urbain soit l'évacuation adéquate des eaux pluviales
réglementée. Cette réglementation accorde vers un exutoire approuvé.
le pouvoir aux autorités locales (par des
arrêtés) d'interdire dans certains cas la Il doit être obligatoire que tout système
réalisation de certaines constructions, à autonome ou semi-autonome y compris ceux
savoir: des entreprises industrielles. soit décrit et
agréé selon les normes établies lors de la
Vlorsqu'il s'agit de classer ou protéger présentation de la demande de permis.
certaines zones, où l'assainissement
liquide ne pourrait être réalisé dans des Ces dispositions doivent être généralement
conditions acceptables. et où l'urbanisme édictées par la loi pour l'ensemble du territoire,
entraînerait, au moins pour les parties Cependant. leur mise en place relève du pouvoir
situées en aval , de sérieux problèmes
réglementaire, ou par des arrêtés des
d'assainissement liquide;
autorités locales.
(1 lorsqu'il s'agit de créer des réserves

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MANUEl TECHNIQUE
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Les textes peuvent avoir un caractère foncièr~s ayant pour but de faci liter la
permanent lorsqu'ils s'at tachent à définir les création d'ouvrages publics tels qu'une
dispositions destinées à durer ou être station d'épuration ou de bassins de
circonstanciels slils visent le particulier ou le rétention ou d'écoulement naturel des eaux
temporaire (la mise en place des structures pluviales;
d'un organisme).
Vlorsqu'il s 'agit de créer des zon es
protégées destinées à permettre l'accès.
7.2 . Principes de base de la le nettoyage, ou l'entretien de certa ins
réglementation en matière ouvrages du système d'assainissement
d'assainissement liquide liquide.

7.2.1. Classement des ouvrages Toute réglementation efficace dans le domaine


d'assainissement liquide dans de la construction devra prévoir d es
le domaine public contraintes imposées à la construction pour
rendre obligatoire des dispositifs ou des taxes
En ce qui concerne l'assainissement liquide, facilitant le développement et la durabilité du
les textes doivent reconnaître la possibilité système d 'assainissement liquide . Ces
de classer les ouvrages d'assainissement contraintes sont généralement:
liquide comme étant des ouvrages publics
permettant l'expropriation des biens o l'obligation de raccordement à l'égout public
pour toute habitation ou établissement
particuliers sur lesquels ils sont construits,
y compris celle dune zone demprise. Pour les agréé surtout lorsqu'ils sont situés à
ouvrages souterrains, la création de simples proximité du réseau public et équipée en
servitudes de passage doit être prévue. eau courante;
• l'obligation de construire un système
autonome ou de se brancher sur un
7.2.2 . Réglementation de la
système semi-autonome approuvé dans
construction dans le périmètre le cas ou la parcelle ne peut pas être
urbain branchée au réseau public;
• l'obligation que les constructions soient
Il est impératif pour l'assainissement liquide dotées de dispositifs internes permettant
que la construction en périmètre urbain soit l'évacuation adéquate des eaux pluviales
réglementée. Cette réglementation accorde vers un exutoire approuvé.
le pouvoir aux autorités locales (par des
arrêtés) d'interdire dans certains cas la Il doit être obligatoire que tout système
réalisation de certaines constructions, à autonome ou semi-autonome y compris ceux
savoir: des entreprises industrielles. soit décrit et
agréé selon les normes établies lors de la
Vlorsqu'il s'agit de classer ou protéger présentation de la demande de permis.
certaines zones, où l'assainissement
liquide ne pourrait être réalisé dans des Ces dispositions doivent être généralement
conditions acceptables. et où l'urbanisme édictées par la loi pour l'ensemble du territoire,
entraînerait, au moins pour les parties Cependant. leur mise en place relève du pouvoir
situées en aval , de sérieux problèmes
réglementaire, ou par des arrêtés des
d'assainissement liquide;
autorités locales.
(1 lorsqu'il s'agit de créer des réserves

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MANUEl TECHNIQUE D'ASSAINISSEMENT DESTINE AUX ElUS ET TECHNICIENS COMMUNAUX
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7.2,3, Réglementation concernant les d'amendes, d'obstruer artificiellement ces
rejets liquides et les boues ouvrages, notamment avec des rejets de
déchets solides ou des objets divers,
La réglementation concernant les rejets Ces textes permettront de prendre grâce il
liquides, les rejets des produits des vidanges des arrêtés pris sur le plan local, les mesures
des fosses et les boues est d'une importance qui s'imposent notamment en ce qui concerne
capitale pour tout système d'assainissement le nettoyage par les riverains de la portion de
liquide public, Cette réglementation a pour caniveau située devant leur habitation,
objet: ['interdiction de branchement des eaux usées
sur le réseau d'eaux pluviales s'il existe et vice
V de classer les substances concernées par et versa.
catégorie et de rendre obligatoire pour la
plupart de ces rejets, une autorisation
préalable;
7.3, Articulation de la réglementation
de l'assainissement liquide
V d'obliger un responsable de rejet, sous
certaines conditions, à traiter celui- ci Un point important dans le développement de
avant qu'il soit évacué dans le milieu naturel toute réglementation du secteur
ou dans le système d'assainissement d'assainissement liquide est l'articulation de
liquide public; et à prendre toutes les cette réglementation avec le droit coutumier.
dispositions requises pour rendre et les textes régissant 1'eau, ['urbanisme,
accessible l'ouvrage de traitement à des l'environnement et la santé publique, Les
contradictions entre les textes doivent être
V visites de contrôle selon le cas ; absolument évitées, et dans toute la mesure
de prévoir les conditions de défnition des
du possible, les procédures d'autorisation
V périmètres de protection et de les définir (permis de construire) doivent être modifiées
par un volet supplémentaire relatif à
d'interdire le rejet d'eaux usées par
infiltration, percolation ou absorption dans l'assainissement liquide afin d'éviter au
certains cas (proximité d'un puits utilisé demandeur de faire plusieurs démarches
différentes,
V pour le prélèvement de l'eau de boisson);
de réglementer la gestion des vidanges Cette harmonisation des textes est parfois
provenant des systèmes autonomes et facilitée pour ceux relatifs à l'assainissement
semi-collectifs, particulièrement lorsqu'il liquide car leur élaboration viennent
généralement en aval de ceux de l'eau, de
! 1 s'agit de leur évacuation finale; l'urbanisation et de la santé publique, Ceci
de rég lementer la revente et l'usage des nlest pas le cas pour ceux de l'environnement
sous - produits des systèmes
qui nécessitent généralement une modification
d'assainissement liquide eaux (eaux
des textes d'assainissement liquide lorsqu'ils
épurées, boues, biogaz, etc,),
existent.
7.2.4, Réglementation concernant le
Cependant, même en évitant les
drainage des eaux pluviales
contradictions, il existe toujours un risque de
grande dispersion, car certains éléments de
leS textes doivent prévoir que les riverains ne
oourront pas s'opposer au passage des eaux base concernant l'assainissement liquide
oluvia les collectées, venant de l'amont, que les figurent déjà de façon partielle dans les autres
ouvrages à réa.ser dans ce but, sont d'utilité textes, C'est pour cette raison qu'il faut
ou blique et qu'il est interdit sous peine rechercher d'unifier les textes le plus que
possible,
52
MANUEl TECHNIQUE D'ASSAINISSEMENT DESTINE AUX ElUS E!TECHNICIENS COMMUNAUX

8 . Principes technique s à jours en mg/1. et les matières en suspension


(MES) mesurées en mg/ I. Au Maroc la
prendre en compte pour les
production de DB05 varie généra lement entre
é tudes des projets 35 mg/l à 54 mg pa r habitant et par jour. Pour
d'assainissement les MES, le taux retenu est entre 50 à 68 mg
par habitant et par jour.
8.1. Rejet de5 eaux u5ée5 dan5 le5
agglomération urbaine5 8. 1.2. Eaux provenant des
8 .1.1. Eaux usées domestiques administrations
La consommation des eaux provenant des
Dan s les quartiers dont la superfic ie
administrations varie selon le type
con s truite est supérieure à 70% de la
d'établissement desservi. Ainsi, s ur la base
su perficie de la parcelle, l'usage de l'eau est
des statistiques de l'opérateur du réseau
comme suit: 15'70 eaux vannes, 65% eaux
publ ic d 'al imentati on en eau, les vo lumes
ménagères, 20% usages externes. Dans ceux
consommés par chaque type d'établissement
où la superficie construite est moins de 2010
peut être fixé . En général. les consommations
de la superficie totale, l'usage de l'eau est
en eaux des administrat ions représentent
comme suit: 20/0 eaux vannes, 80% eaux
entre 5 et 35% des eaux domestiques. Par
ménagères.
exemple. pour les centres de taille moyenne
elle varie de 20 à 32%; tand is que pour les
La rest itution théorique des eaux domestiques
centres de grande taille elle varie entre 8 et
à l'égout est de 95% eaux vannes, 10070 eaux
15%.
ménagères et 0% eaux d'arrosages. Ainsi, il
est évident que les volumes d 'eaux usées
Pour ce qui concerne les rejets provenant des
produits sont toujours inférieurs aux volumes
établissements publics, ils sont généralement
con som més. En effet, les volumes de rejets
équivalents à 80% des consommations comme
repré s entent 8070 des eaux de
pou r le s ea ux domestiques. Les
consommations.
caractéristiques qualitatifs de ces eau x sont
aussi accept és comme étant les mêmes que
Une cara ctérist ique importa nte des eaux
pour les résidences, sauf dans ce rta ins
usées domestiques est d'avoir un débit quasi
établ issem ents publics classés parmi les
perma nent avec des pointes et des creux
pollueurs potentiels tels que les hôpitaux, les
journaliers, mensuels et t rimestriels. En effet
établissements de recherches (instit utions
la variation des débits suit généralement celle
univers itaires). les laboratoires publics, etc.
de l'eau distribuée par le réseau public.
8.1.3. Eaux industrielles
Concern ant les caractéristiques des rejets
domestiques, trois paramètres principaux les Les eaux industrielles proviennent de plusieurs
déterminent , à savoi r: la demande chimique en sources, à savo ir: le réseau publique de
oxygène (DCO) mesu rée en mg/I d'oxygène, la consommation et les sources alterna t ives
demande biochimique en oxygène (DB05) d'ou
l'oxygène dissous dans l'eau est mesurée en 5

U5 ÂID-T55
MANUEl TECHNIQUE D'ASSAINISSEMENT DESTINE AUX ElUS ET TECHNICIENS COMMUNAUX
! ' ;p1

(puitS. oued). La quasi totalité des Ces établissements sont classés comme
établissements commerciaux et industriels étant des gros pollueurs.
situés en milieu urbain sont branchés au
réseau public. Cependant ceux situés en 8.1.4. Eaux pluviales
périphérie ont parfois des sources mélangées.
Les agglomérations urbaines marocaines
Concernant les volumes utilisés, ils varient reçoivent des précipitations annuelles allant
selon le type d'établissement. Comme pour de plus de 1000 mm par an au niveau du Rif à
les consommations des administrations, les moins de 200 mm par an au niveau des zones
consommations industrielles représentent les plus arides . Une partie de ces
entre 1270 et 35% de la consommation précipitations s'infiltre dans le sol et l'autre
domestique. partie ruisse lle. Les eaux pluviales qui tombent
à Ilextérieur du périmètre urbain slécoulent de
Concernant les caractéristiques qualitatifs
Ilamont à Ilava!. Ainsi les eaux pluviales qui
des eaux industrielles. ils varient selon le type
tombent sur les zones surélevées par rapport
d 'établissement . Le s établissements
aux cbtes du terrain naturel du périmètre
commerciaux et les petites industries ont
urbain auron t tendance à traverser le
tendance il produire des eaux usées dont les
périmètre par le biais de thalwegs et d'oueds.
caractéristiques se rapprochent de celles des
eaux usées domestiques. Les eaux provenant
L'assa i nissement liquide de ces
de ces établissements peuvent généralement
agglomérations consiste alors à drainer les
être assimilées aux eaux usées domestiques.
eaux pluviales tombant à l'extérieur du
Des précautions spéciales doivent cependant
périmètre urbain et qui ruissellent à travers
être prises pour certaines eaux usées comme
ce périmètre et celles qui tombent
cel les des boucheries, charcuteries .
directement dans le périmètre urbain . En
restaurants, car elles sont très grasses, ou
d'autres termes. l'objectif de l'assainissement
pour d'autres établissements tels que les
pluvial est de conduire les eaux pluviales aux
laboratoires et cliniques privée, à cause des
exutoires avals en limitant l'inondation ou la
risques dus aux substances chimiques et
submersion et en agissant pour que des
biologiques ordinairement associées à ces
débordements le long des vecteurs de
établissements.
transfert ne se produisent que pour les pluies
fortes et exceptionnelles.
Pour d'autres établissements industriels. les
eaux usées produites sont extrêmement
La quantité des eaux pluviales à évacuer est
polluantes et difficiles à épurer. Ainsi. pour
déterminée dune part, par une connaissance
protéger les systèmes de traitement qui se
des débits amonts qui sont déterminés
basent essentiellement sur des traitements
généralement par la hauteur de pluie et par
biologiques (utilisation de flores biologiques
son intensité. c'est à dire les données du
pour l'élimination des pollutions carbonées) et
climat local. la pente moyenne traversée. la
qui sont sensibles aux chocs de charges
superficie de la zone concernées et la
organiques ou aux éléments toxiques (métaux
couverture des terrains; et d'autre part. par
lourds. substances organiques dangereuses).
la connaissance

USAID-TSS DGCUDEA 54
des superficies internes du périmètre urbain, Les volumes des eaux parasites à évacuer sont
la nature de l'urbanisation, la densité de directement liés à l'étanchéité des ouvrages
l'habitat et le pourcentage de surface du réseau d'égout, ou à la présence de zones
imperméabilisées qui influencent grandement d'émergence d'eaux souterraines. Dans de
la production des volumes d'eaux pluviales à nombreuses agglomérations urbaines au
évacuer. Maroc, !Ion retrouve des sources émergentes
à l'amont ou à l'intérieur du périmètre urbain,
Il est à noter que les volumes des eaux pluviales des systèmes anciens d'amenée d'ea u pour
produits par épisode pluvieux sont l'utilisation humaine. Ces eaux font parties des
généralement plus importants que ceux des eaux parasitaires qui peuvent pénétrer dans
eaux usées produites durant la même période. le réseau d'égout à tra vers ses ouvra ges.
Ils peuvent être 100 fois à 200 fois ou plus
grands que ceux des eaux usées. Cependant, Les volumes de l'infiltration sont surtout sujet
il est à remarquer que ces apports sont à la vétusté des réseaux, ainsi, à Tétouan,
intermittents et ne se produisent que l'infiltration constatée varie entre 1,5 m' /jour
pendant la période pluvieuse. par hectare assaini en temps sec à 6,5 m'/jour
environ par hectare assaini en temps humide.
Sur le plan de la qualité, les eaux pluviales Etant donné qu'il ne serait pas économique
ruissellent à travers des champs, des terrains de rendre étanche un réseau à 100~" on admet
dénudés susceptibles d'érosion, des surfaces généralement un taux variant entre 10% pour
couvertes, des toits, etc. Durant leur un réseau neuf à 20% pour un réseau ancien
parcours, elles entraînent toutes sortes de les volumes d'infiltration par rapport au x
détritus y compris des déchets solides, des volumes des eaux usées transitées par le
matières végétales, des substances déposées réseau.
sur les sols (engrais, pesticides, produits
pétroliers, poussières, sables/graviers érodés, 8,2, Systèmes d 'assainissement
etc,). Ces matières restent soit en suspension liquide
ou dissoutes dans ces eaux. Ainsi elles 8,2,1, Modalités de l'assainissement
possèdent parfois des charges organiques et liquide
inorganiques assez lourdes qui peuvent devenir
des sources de pollution assez importantes L'assainissement liquide d'une agglomération
pour le milieu naturel. se pratique de différent modes, les modes
d'assainissements liquides pratiquement
8,1.5, Eaux parasites appliquées sont:

le système autonome ou individuel


Les eaux parasites sont celles qui pénètrent
le système semi-collectif
dans un réseau à travers les équipements du le système collectif
réseau. Elles sont généralement des eaux
provenant soit des infiltrations ou Le premier mode d'assainissement ou
percolations des eaux pluviales, soit des eaux l'assainissement individuel se pratique
de la nappe phréatique lorsque cette dernière généralement dans les cas ou la densité de la
se situe au-dessus des ouvrages du réseau . population est faible, (moins de 50 personnes
par hectare), ou les parcelles à assainir sont

ECl=:::ü~5~A!!E1D:::-T~5~5==::1i.!,=::::=:';:, : :;:;: :,:!=:':Liôr(i;,c~îijjiii~Ai:~DGC


~O~D~EI\~J
MANUEl TECHNIQUE D'ASSAINISSEMENT DESTINEAUX ElUS ET TECHNICIENS COMMUNAUX
WU"" Iiillfi'I!Iffl'''''·'''II'''''''UIJ'''UJ.'-"''11'''''1'11''' ,. ",u

" à moins de 75'0 construites et où la on peut disting uer l'assainissement individuel


perméabilité du sol sur au moins cinq mètres (u ne seu le ha bitation) ou semi-collectif
de profondeur est adéquate et où la hauteur
maximale de la nappe phréatique està au moins Ce dernier est imposé par la densité (plus
10 m de profondeur. élevée que cell e autorisée pour l'individuel et
ou dans les ca s ou la perméabilité du sol est
Il est à signaler que dans certains cas et ceci limitée.
selon la technologie employée pour assurer
l'assainissement liquide, il est possible d'utiliser L'assainissem ent séparé est pratiqué dans
des fosses septiques même dans les zones ou certains cas ou les eaux doivent subir un
la densité est supérieure à 200 personnes par traitement spécial à cause de volumes et de
hectare. nuisances produites tel que dans le cas des
établissements pollueurs. Pourlesdiverstypes
L'assainissement peut être collectif ou d'eaux usées produites les dispositifs
autonome. Dans l'assainissement autonome. possibles sont présentés dans le tableau 5.

Tableau 5: Nature des eaux et modes d'assainisse ment Iiq,uide.

Nature d e~ eaux Collectif Individuel S é paré

Eaux domestiques X X

Eauxqes
1~bli'S5emeht5 X X
ubllc5
Eaux des
étapli~5eme nt5 X X
,
com'merolaux
Eauxde5
établissements X X
Ih~~5t17ie\5 "'",,, "

EBux pluv1.<lIee. X

8 .2.2. Le choix entre les divers modes Pour ce qui con cerne l'assainissement liquide
d'assainissement liquide collectif et ind ividuel, le choix ne se pose que
pour les eaux domestiques et assimilées. Le
L'assainissement séparé se pratique
choix est d'abord limité par des contraintes
strictement dans le cas ou les eaux usées
. techniques: les caractéristiques hydrauliques
d'un établissement classé ne peuvent pas
appropriée,; ( rejet supérieur à 40 I/ab/jour
être admises dans le réseau d'égout public.
Ainsi, l'établissement doit avoir recours à un
pour les pentes généralement observées pour
mode particulier de collecte de transport, de
une canalisa tian minimale de 200 mm).
stockage, de traitement et d'évacuation
Il est aussi li mité par des contraintes de
final e des eaux épu r ées dans le milieu (
construction et d'entretien des ouvrages du
récepteur.

u D-Ts~ If''' !>lE>


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MANUEl TECHNIQUE D'ASSAINISSEMENT DESTINE AUX ElUS ET TECHNICIENS COMMUN'

réseau d'égout. Ainsi, un réseau collectif ne


peut donc être envisagé que dans les zones
où deux conditio ns sont simultanément
remplies:
Figure 7.

une consommat ion minimum par habitant Parametres économiques permettant


le choix entre les Différents modes d'assainissement fiquid-
par jour dans les agglomérations urbaines
l'existence de conditions d'urbanisme
appropriées.

Cela réduit donc beaucoup les zones possibles


dans les villes du pays au moins dans
l'immédiat. Lorsque les deux conditions sont

-,
remplies, le choix devient alors de nature "-
_: Zone f.vonbIIt l
économique. lr...w.: "&sainiDaDeaf coUcctiJ'
iDdividud ,!
En effet, rapporté à l'usager, le coût d'un
réseau dassainissement liquide varie en sens ' 00

inverse de la densité de l'habitat car le nombre


d 'antennes de desserte nécessaires
s'accroît. Par contre, le coût de
l'assain issement individuel qui ne nécessite
aucun réseau, est indépendant de cette
densité (Figure 7).

Le seuil où j'assainissement co llectif est


raisonnable varie su ivant les conditions
locales de 20 à 50 habitants. De plus,
l'a ssainisse ment individuel avec fosse
septique n'est pas toujours possible, la
perméabilité du sol et la présence de nappe
phréatique utilisable doivent s'y prêter. Le
tableau 6 résume les avantages et les
in convénients des deux systèmes.

L'assainissement liquide d'une agglomération


urbaine n'est pas nécessairement à choisir Station d'épuration type lagunage
entre l'assainissement liquid e ind ividuel ou ( Bouznika )
collectif. En effet, les agglomérations
intègrent les deux moda lités dans son
ensemble, Ainsi, le choix ne se fa it qu'au niveau
des zones spécifiques des agglomérations.

,.0 • •
U5 AID-T55 Doel/DEA ; 57
Il
,MANUEl TECHNIQUE ~ASSAINISSEMENT DESTINE AUX EluS ETiECHNICIENS COMMUNAUX
!:I r r ! " II ft rittt Il
1

Tableau 6 . Avantages et Inconvénients respectifs


des systèmes collectif et individuel.

Sy stème Avantages Inconvénients

SUKgression des Coût élevé en


nuÎsa es dans le site investissements et
urbain exploitation
-1sSq'
Inis Bonnes performances Concentration de la
Se"'eflt si l'entretien est bon pollution en un
Collectif point d'où la nécessité
Facilité de contrble de l'épuration.
des rejets

Suppressjon du coût du Char e financière


-1ssê/1f7
. [
ISSe
reseau 1
pour es usagers
"'eflt j Souplesse d'adaptation Nécessité dun
flc/iVicf, a l'évolution des
/Jel contrblede
besoins fonctionnement

Station d'épuration type lagunage à haut rendement


(Rabat)

58
, USÂID-T55
:"
DGCUDEA]
8.3. De5cription de5 5y5tème5 peut être un puits perdu, un lit d'épa ndage
d 'a55aini55ement liquide souterrain, un filtre à sable sub-superfciel, ou
un plateau absorbant. Les deux prem ières
8.3.1. L'assainissement liquide unités sont généra lement les plus utilisées
autonome et semi-collectif
et les deux dernières utilisées surtout dans
8.3.1.1. Assainissement liquide autonome ou les conditions difficiles permettant
individuel l'infiltration des eaux décantées de la fosse
Cest le cas où les eaux usées sont éliminées (terrains rocheux ou imperméab les).
au niveau même de l'habitation. Elles sont
con stituées suivant le mode de vie, d'eaux La principale opération d'entretien consiste à
vannes en provenance des toilettes évacuant retirer périodiquement les couches huileuses
les urines et les matières fécales et d'eaux dans le bac à graisse et à assurer le vidange
ménagères (eaux de cuisine, de toilette et de de la fosse. Les matières graisseuses peuvent
lavage) plus importantes en volume, mais être enterrées sur site. Cependant les
moins dangereuses sur le plan sanitaire. Elles vidanges de la fosse doivent être évacuées de
peuvent être sépa r ées ensembl e ou manière hygiénique, soit par rejet dans un point
séparément. Au Maroc, la pratique est du réseau d'égout public, so it dans un
d'évacuer ces eaux dans un même système stockage aménagé sur un site appropr iée
(ensembles). (décharge contrôlée des déchets solides) ou
soit par une valorisation des boues (épandage
Le système d'assainissement liquide individuel sur terrain agricole comportant des cultu res
est généralement constitué des dispositifs qu i ne peuvent être consommées crues ou
suivants: production de biogaz).

(a) un bac à graisse, Au niveau organisationnel, la prolifération des


(b) une fosse septique et systèmes autonomes conduit forcément au
(c) un élément évacuateur.
développement du service de vidange. Ce
La fonction du bac à graisse est d'éliminer les service pourra être assuré soit par des
gra isses provenant de la cuisine, celle de la entités privées de préférence ou soit pas un
fosse septique est de permettre aux matières service municipal au cas où le secteur privé
décantables de sédimenter et d'être digérées n1est pas organisé. Il est à noter que le service
en boues stabilisées, et ce lle de l'élément de vidange devra être aussi régularisé par des
évacuateur est de permettre aux eaux règlements communaux qui fixent les
décantées de subir une épuration secondaire modalités de construction, d'entretien et de
(percolation souterrain) et une évacuation vidange des installatio ns autonomes
finale ordinairement souterra ine. La fosse d'assainissement.
septique nécessité au moins 3 0 I/j/habitant
pour fonctionner correctement. 8.3.1.2. Assainissement liquide semi-collectif

L'élément d'épuration/évac uation uti li se L'assainissement semi-collectif se pratique


généralement la capac ité d'épuration et dans le cas ou une zone passe de
d'évacuation du sol pour assurer son rôle. 11 l'assainissement autonome à l'assainissement
liquide collectif.

j" ,. ,
MANUEL TECHNIQUE ~ASSAINISSEMENT DESTINE AUX ElUS ET TECHNICIENS COMMUN~,UX
, ~,- - " , ' .... ~I' " , " ,)_" .. IJJ." , , ' u ,.J.., .. , .. ,'."_ .''-''- '
" " 111 ' l '. ' W"

En effet, il arrive un moment où la quantité 8,3.2, L'assainissement liquide collectif


d'eau à infiltrer dépasse la capacité
d'infiltration du sol, soit par augmentation de 8,3,2.1. Collecte des eaux usées - In-site du
système
la consommation en d'eau suite à l'évolution i) Structure de s réseaux d'assainissement
du nivea u de vie, soit par densification de liquide
u.
l'habitat. solution habituelle de ce problème Un système d'assainissement liquid e
consiste à abandonner les systèmes comprend un réseau de collecte des eaux
individuels pour construire un réseau d'égout usées au niveau des lots branchés. des
classique. En pratique cette solution s'avère ouvrages d'évacuation des eaux pluviales. un
coûteuse, et pas toujours facile à mettre en dispositif d 'interception des collecteurs
œuvre car le taux de raccordement est principaux et d'acheminement des eaux vers
souvent fa ible. une station d'épuration ou vers un exutoire
dans le milieu naturel, une station d'épuration,
Une solution intermédiaire est de conserver et un dispositif de rejet. Ain si, les systèmes
les fosses septiques et remplacer l'élément d'assainissement liquide se divisent en deux
épurateur/évacuateur par un collecteur de sous-systèmes, le sous-système de la
faible diamètre pour collecter les effluents collecte dénommé "l'in-site de l'assainissement
des fosses septiques tout en laissant les liquide" et le sous-système d'évacuation finale
matières solides dans les fosses, Ceci permet dénommé "l'hors- site de l'assainissement
alors d'aboutir à un système semi-collectif liquide".
qui est moins onéreux que le réseau d'égout
conventionnel car: Les ouvrages "in- site " comprennent
essentiellement tout ouvrage utilisé pour
les collecteurs peuvent être en PVC et de recueillir les eaux usées et pluviales et les
faib le diamètre (50 à 150 mm); amener à la limite des zones habitées. Il est
les pentes peuvent être faible (1/200) généralement co nstitué des ouvrages
évitant ainsi les excavations profondes et suivants: (branchement, collecteurs tertiaires,
peut même y avoir des contre-pentes et secondaires et primaires), des canaux de
ce système nécessite moins d'entretien drainage et des ouvrages de collecte tels que
etalors moinsde regards (un tous les 200 les boîtes de branchements, les regards, les
ml· avaloirs. les dessableurs, les déversoirs
d'orage, les siphons, les stations de relevage,
Le bon fo nctionnement de ce système repose
les bassins de stockage.
sur le fa it que le réseau ne transporte qu'un
effluent liquide, il faut donc que le système de
Les ouvrages "hors- site" comprennent
collecte des matières de vidange soit bien essentiellement les ouvrages utilisés pour
organisé.
recueil lir les eaux pluviales et les transporter
L'effluent ainsi collecté ne peut être rejeté vers un exutoire approprié. soit à une station
directement dans le milieu naturel; il doit être d'épuration ou soit à un dispositif de rejet
épuré dans une petite station d'épuration dans le milieu naturel (oued, mer ou épandage
extensive ou alors infiltré dans le sol. sur le sol).

USAID-T-55 DGCUDEA
MANUEllECHN!QUE
l " 'i'
D'ASSAINISSEMENT DESTINE AUX ElUS ET TECHNICIENS COMMUNAUX
j , ; ,

La structure fonctionnelle d'un système agglomérations au Maroc ont des multi-


d 'assainissement liquid e collect if est systèmes d'assainissement desservant une
présentée à la Figure 8. agglomération (unitaire, séparatif et pseudo-
séparatif) formant le grand systèm e
ii) Configuration des rés eaux de collecte d es
eaux d'as sainissement liquide. Ainsi, le choix de
Les eaux usées et pluviales peuvent être système se fait par zone ou quartier.
évacuées dans un réseau d'égout de trois
man ières distinctes par le biai s de: Une première approche des choix possibles
doit tenir compte de la topographie du site,
V Un système unitaire où un seul réseau du standing et de la vocation du quartier et
est ut ilisé pour collecter et évacuer les des aspects sanitaires (tableau 6.). Il est à
eaux usées et les eaux pluviales
signaler que généralement lorsque le site
générées dans l'agglomération .
d'épuration est éloigné du réseau, le choix se
V Un système séparatif comprend deux porte généralement sur le séparatif qu i
réseaux distincts dont l'un est utilisé permet de réduire le linéaire, les diamètres de
exclusivement pour l'évacuation des l'intercepteur et même les dimensions des
eaux pluviales et l'autre pour j'évacuation ouvrages de relevage et d'épuration. Aussi,
des eaux usées. lorsque le quartier à équiper se trouve en aval
d'une zone équipé d'un réseau séparatif, le
C./ Un système pseudo-séparatif utilisant
choix se porte forcément sur un système
aussi deux réseaux dont le réseau
séparatif. Pour les autres configurations, le
pluviale évacue les eaux de pluie
choix reste ouvert. Enfin, si le système
provenant uniquement des surface de
d'entretien n'est pas efficace et épisodique,
voirie et le réseau sanitaire les eaux
le séparatif est également conseillé.
usées et les eaux pluviales provenant
des toitures et des cours intérieurs.
D'autres considération s de type économique
sont synthétisées et présentées dans le
Les différents modes de desserte en
tableau 7.
supposant l'utilisation d es collecteurs
enterrés pour
l'évacuation des ea ux pluvia les sont
schématisés à la Figure 9. La différence des
sections des canalisations entre le premier
cas (système unitaire) et les deux derniers
cas (systèmes séparatif et pseudo-séparatif)
s'explique par les débits à évacuer qui sont
plus de 100 fois plus importants lorsqu'on
prend en considération les eaux pluviales.

iii) Choix e ntre réseau x séparatif et réseau


unitaire
Le choix entre un système séparatif et
système unitaire se fait essentiellement à
partir des considérations techniques et socio-
économiques. Il est à noter que la plupart des

Ù$AID-T5S' '" " il 61


,Iwt! ft
!II M' III
'!II" ,. DGCUDEA1
"
! !

Figure 8
Structures fonctionnelles des réseaux d'assa inissement Iiq,uide

Eaux pluviales Eaux usées Eaux industrielles

~trlÔCWI
lia toUrte Réseaux
E.P. E.U.

-
p,~t
OU~I

--. - ..-
-.....
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de oollutioo
r,..,.. .....
........... t
-
Rejot
"""POtibio
SIation
......... cr'putIIlon

EP : eau pluviale ; eau usée .


Source: Guide Technique de l'Assainissement - Maroc Sattin et Béchir Se/mi

U5AID-T55 DOeL/DEA 62
MANUEL TECHNIQUE OASSAINISSEMENT DESTINE AUX ELUS ET TECHNICIENSCOMMUNA
, UX
-,- ,-"",~ ..... " ......... "" . ......... ... .....

Figure 9
Differents types d'évacuation des eaux usées dans une agglomération
et répartition de leurs ouvrages entre les domaines public et privé

DOMAINEPUBUC
Il DOMAINE PRIVE

IOVCHES D1:00Uf

ALOIRS
aUR COUR OU PARKINO

:luua
Section du tuyau IANlTAlRI!.S CUISINES

lVXt&RS GOUTlERf
1BOUCHES Q'EOC)UJ
1 OfUL.1.L8 AVALOIRS
SU PAR~O

!.AUX V-US
Section du tuyau .... A/Jt, C\JlS1NE!I

SYSTEM E PSEt:DO ·SEPARATIF

GOuneRf
'OUCHES D'lOOIlT

OfUU.U AVALOtRS
SUR COUR OU PAAKfNO

EAUX USfU
Section du tuyau SAHlTAlRIES CUISIN1!3

P : eau de p luie
E: eau usee

J, U5A1D'-T55 ,;", [ 111 DGCYDEA I


MANUEl TECHNIQUE D'ASSAINISSEMENT DESTINE AUX ElUS ET TECHNICIENS COMMUNAUX ia
!

fableau 7. Paramètres permettant le choix entre 185 divers systèmes


d'assainissement liquide collectif.

p. C"i~ ~
Co,.,c:c../J"s re~d(!Ch S"'P·~OIt:fF fJ" i t., . s,j~qo-
Sfcttirl!s 01,
". 'Pil"ill;if

Présence d'un réseau


Mtu ~1 de drainagt:l "ur le .' - -
"'"
Zone plat/: ou pente <: 5'4 • -
l. "'"
Zone il re:lle f moy,,"
5% <: pe nte <: 10~
- • •
Zone ;li relief aCC:t:ntué : - • •
p~ n tl:) 10%

Quartler& modernes de
centre ville bien
• • •
I!Itrocturb.>

Qu.artier5 réSidentiels
périurhillns
voirie I"l!ivttue • • •
Seanding
Vocation et
voilit! ~ns revttcment
• - •
Dtveloppement
du Qu.artler
QuartIers d'e><UniSlon à
Importante densité de
• • •
voirie (lotissements)

QWlI'"tIer& traditionnels • - -
(MédilUls)

Centre commercial • - -
Pouvoir d'a uto-épuration
du C;OU~ ~eau r6upteur
Important
bible •• •• ••
Prise en compte de la pollution
des ~ux pluviales (premier flots - • +
d'orage)

+ Système recommandé . Système possible - Système déconseillé

U5 AID-T55 DOeL/DEA
MANUEl TECHNIQUE D'ASSAINISSEMENT DESTINE AUX ElUS ET TECHNICIENS COMMUNAUX
t' . . ~ ,, ; , T '1" :; , :

Tableau 8 . Pa ramèt res régissant Je choix économique entre les d ivers systèmes
d'a s sa inissement liquide collectifs.

S YS TEME SEPARATIF SYSTEM E UNITAIRE


-
• SimFelicité due à la présence d'une
• Réduction des stations de relevage seu e canalisation par rue
si elle5 sont nécessa ires
· I,lnepuratlOn
yestis,sement plus é levé pour
. Réd uction de l'invest issement -
Epuration et fonctionnement plus
simple de la s tation
· Coût de pompage élevé

Il est à noter que le système pseudo-séparatif a) Composition des eaux us ées courantes
(ou mixte) peut être intéressant dans les
L'objet de Ilépuration est d'éliminer les matières
zones amont si le ruissellement des eaux
polluantes qui se trouvent dans les eaux usées
pluviales ne nécessite pas la réa lisation d'un
collectées par le réseau d'égout. En effet. les
collecteu r. Il permet enfin d'aider à l'autocurage
eaux usées sont composées d'une mu ltit ude
des collecteurs du réseau.
de substances provenant des résidences, des
8.3.2.2. Traitement des eaux usées - Hors-site établissements publics et privés. et des
du système surfaces traversées par les eaux d e
i) Interception des eaux usées ruissellement surtout lorsque la collecte est
L'une des com posantes de l'hors-site d'un unitaire ou pseudo-séparatif. A insi. pour
système d 'assainissement liquide est connaître la composition précise des eaux
l'interception . L'objet de cette composante usées. il est donc indispensable de faire des
est de collecter les eaux usées provenant des mesures sur plusieurs jours. La composition
divers collecteurs principaux du réseau et de physico-chimique typique. d'une eau usée après
les amener vers le site dépuration . Ainsi, co llecte est présentée au tableau 9.
Ilinterception contient les ouvrages suivants:
Deux tiers des substances chim iques
• des déversoirs d'orage situés au niveau des
point s d'interception entre les collecteurs contenus dans les eaux usées sont des
principaux et l'intercepteur pour les substances organiques tandis que un tiers
systèmes un itaires seulement; est constitué de substances inorganiques.
• des collecteurs de gros diamètres et Les substances organiques telles que les
ouvrages annexes; et glucides et protéines sont d'excell entes
• des stations de relevage selon le cas sou rces de nourriture pour de nombreux
ger mes de la flore microbienne en présence
Un système d'assainissement liquide peut
d'oxygène. Les graisses, les huiles et les
avoir plusieurs intercepteurs. Ceci dépend du
détergents sont moins facilement consommés
nombre de sites d'épuration à desservir.
par les bactéries les plus courantes. l'azote
ii) Composition des eau x usées et normes et le phosphore souven t sous form e
de rejets d'ammonium et d'ortho phosphate jouent un

• "U6AID-T66 : :: ::: :,
MANUEl TECHNIQUE D'ASSAINISSEMENT DESTINE AUX ElUS ET TECHNICIENS COMMUNAUX ia
!

fableau 7. Paramètres permettant le choix entre 185 divers systèmes


d'assainissement liquide collectif.

p. C"i~ ~
Co,.,c:c../J"s re~d(!Ch S"'P·~OIt:fF fJ" i t., . s,j~qo-
Sfcttirl!s 01,
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Présence d'un réseau


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Zone plat/: ou pente <: 5'4 • -
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5% <: pe nte <: 10~
- • •
Zone ;li relief aCC:t:ntué : - • •
p~ n tl:) 10%

Quartler& modernes de
centre ville bien
• • •
I!Itrocturb.>

Qu.artier5 réSidentiels
périurhillns
voirie I"l!ivttue • • •
Seanding
Vocation et
voilit! ~ns revttcment
• - •
Dtveloppement
du Qu.artler
QuartIers d'e><UniSlon à
Importante densité de
• • •
voirie (lotissements)

QWlI'"tIer& traditionnels • - -
(MédilUls)

Centre commercial • - -
Pouvoir d'a uto-épuration
du C;OU~ ~eau r6upteur
Important
bible •• •• ••
Prise en compte de la pollution
des ~ux pluviales (premier flots - • +
d'orage)

+ Système recommandé . Système possible - Système déconseillé

U5 AID-T55 DOeL/DEA
MANUEl TECHNIQUE D'ASSAINISSEMENT DESTINE AUX ElUS ET TECHNICIENS COMMUNAUX
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Tableau 8 . Pa ramèt res régissant Je choix économique entre les d ivers systèmes
d'a s sa inissement liquide collectifs.

S YS TEME SEPARATIF SYSTEM E UNITAIRE


-
• SimFelicité due à la présence d'une
• Réduction des stations de relevage seu e canalisation par rue
si elle5 sont nécessa ires
· I,lnepuratlOn
yestis,sement plus é levé pour
. Réd uction de l'invest issement -
Epuration et fonctionnement plus
simple de la s tation
· Coût de pompage élevé

Il est à noter que le système pseudo-séparatif a) Composition des eaux us ées courantes
(ou mixte) peut être intéressant dans les
L'objet de Ilépuration est d'éliminer les matières
zones amont si le ruissellement des eaux
polluantes qui se trouvent dans les eaux usées
pluviales ne nécessite pas la réa lisation d'un
collectées par le réseau d'égout. En effet. les
collecteu r. Il permet enfin d'aider à l'autocurage
eaux usées sont composées d'une mu ltit ude
des collecteurs du réseau.
de substances provenant des résidences, des
8.3.2.2. Traitement des eaux usées - Hors-site établissements publics et privés. et des
du système surfaces traversées par les eaux d e
i) Interception des eaux usées ruissellement surtout lorsque la collecte est
L'une des com posantes de l'hors-site d'un unitaire ou pseudo-séparatif. A insi. pour
système d 'assainissement liquide est connaître la composition précise des eaux
l'interception . L'objet de cette composante usées. il est donc indispensable de faire des
est de collecter les eaux usées provenant des mesures sur plusieurs jours. La composition
divers collecteurs principaux du réseau et de physico-chimique typique. d'une eau usée après
les amener vers le site dépuration . Ainsi, co llecte est présentée au tableau 9.
Ilinterception contient les ouvrages suivants:
Deux tiers des substances chim iques
• des déversoirs d'orage situés au niveau des
point s d'interception entre les collecteurs contenus dans les eaux usées sont des
principaux et l'intercepteur pour les substances organiques tandis que un tiers
systèmes un itaires seulement; est constitué de substances inorganiques.
• des collecteurs de gros diamètres et Les substances organiques telles que les
ouvrages annexes; et glucides et protéines sont d'excell entes
• des stations de relevage selon le cas sou rces de nourriture pour de nombreux
ger mes de la flore microbienne en présence
Un système d'assainissement liquide peut
d'oxygène. Les graisses, les huiles et les
avoir plusieurs intercepteurs. Ceci dépend du
détergents sont moins facilement consommés
nombre de sites d'épuration à desservir.
par les bactéries les plus courantes. l'azote
ii) Composition des eau x usées et normes et le phosphore souven t sous form e
de rejets d'ammonium et d'ortho phosphate jouent un

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MANUEl TECHNIQUE D'ASSAINISSEMENT DESnNE AUX ElUS ET TECHN CIES=
1
rôle important dans la vie des plantes, des Tableau 9. Composition t ypique des eaux usées
d 'un système d'as sainissement de typll collectif.
animaux et des bactéries, nota mment !es
algues. Origine

~UM :
Tempir3tu re
L'aspect des eaux usées fraîches est celle d'un
liquide brun avec une odeur typique, mais faible. '""'~
""
"""'
Durant leur tran s port, ces eaux se modifient Matière5 ooIides

d'autant plus vite que la température est ~5:


Orga"lqu~5 {21:3)
élevée; eUes deviennent noires et dégagent une Glucldes- 4Q a60l u uxu5ks.tme5t1q~alndU5~
f'rotiinœ . 25 · 50'1. E.lux usksdomestbut$et indlJ5t.rieb
odeur d'œufs pourris, s igne de dégagement de
l'hydrogène sulfuré, un gaz da ngereux pour les
""""."""
Pe:;UCld~
EaJxU5k9~~esaindU5~
Eaux u&ées aertroll:S
Ph""', Eaùw:ustesl.~
égoutiers et corrosif pour le béton et les aciers
des ouvra ges d 'assa inissemen t liquid e. """"""
I nOl'9l1nlqu~!i (l/3)
W lI$éesdomest.iquœet.iMUSU1e1e5

Eall!lU5k5dom~etinrJ..,~
"""'"
"- W~~ti(jueset.M5tn!11e5

Environ un tiers des matières contenues dans Eaux ~domtstlques et. Mlst:!i-'Ies

les eaux usées (organiques et inorganiques)


""",
""""""
Wt;aUXMS
Eaax Ms·domestiques et il'ldusttleUe5
E;I\Jl{ usks lI\du5trid1es
SuI1sta1GeS T~ EalDC usét5lMU5tre1ie5
s ont en su s pension, le reste en solution.

Bassin d'aération
(Benslimane)
MANUfl TfCHNIQUE;D'Ai55AINI55EMENT
' ; DE5nNEAUX ElU5 fTTECHNICIEN5
i ; COMMUNAUX; I, i
; . rt! !
,.
Il

Montage et déroulement d'un projet


avec plusieurs intervenants
étude de cas:
projet du centre d 'El Attaouia

1. La ville d'El Attaouia est située sur la route secondaire RS 50.8 reliant la RP 24 entre
les villes d'El Kalâa et Demnate. Administrativement, la ville relève de la Province d'El
Kalâa des Sraghna. Sa population est estimée à environ 14 0.0.0. habitant pour un rejet
de 780. m3/j.

Le réseau d'assainissement d'El Attaouia, de type unitaire, a été complété et généralisé


à l'ensemble des quartiers de la ville grâce à un prêt d'un montant de 5.80.0..0.0.0. DH
que la Municipalite a contracté auprès du FEC en juin 1990. Grâce à cette intervention,
le taux de branchement au réseau d'assainissement est appelé à dépasser 80.%.

o.rganisé de cette façon, le réseau conduit à déverser les eaux usées le long du Canal de
Rocade qui alimente la ville de Marrakech en eau potable. Sous l'impulsion Cie 1'00NEP et
grâce à son aide financière, un schéma directeur d'assainissement liquide (SDAL) de la
ville a été réalisé en 1995. Ce schéma prévoit, notamment, d'évacuer les eaux usées au -
delà du Canal de Rocade visant à empêcher la contamination de ce dernier et de les
épurer dans une station (STEP) basée sur le lagunage.

2. Pour financer la première tranche des travaux définis par le SDAL, la Municipalité a
contracté un second prêt auprès du FEC d'un montant de 1.'145.00.0. DH en mars 1997.
Cette première tranche a fait l'objet d'un marché signé le 27 mai 1998 et qui comporte
les travaux suivants:

~ Réalisation du collecteur exutoire;


~ Construction et équipement d'une station de relevage :
~ Réalisation de la première tranche d'une STEP comprenant un prétraitement et
un traitement primaire fait de 2 bassins anaérobies.

Les eaux épurées seront mises à la disposition des agriculteurs situés à l'aval de la STEP
pour l'irrigation.

3, Parallèlement à ce développement, l'ANHI-Tensift était sur le point d'achever un


important projet de lotissement d'environ 90.0. lots situé à 1.5 km de la STEP A terme,
le projet devrait concerner une population évaluée à 11.0.0.0. habitants. LANHI nourrissait
des inquiétude concernant l'émanation de mauvaises odeurs qui risquent de nuire aux
bénéficiaires du lotissement. Elle a fait appel à Technical Support Services (TSS)
contractant institutionnel de l'USAID pour le projet des services urbains et
environnementaux et à l'Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan Il (IAV) .

3, En date du 25 septembre 1998 et pour faire suite au recommandations du rapport


de pré-faisabilité de TSS, une réunion a été tenue au Siège de la Province a décidé de
confier la mission d'améliorer La STEP proposée à TSS et à l'lAI'

4, Le système d'épuration proposé est celui développé par l'IAV Hassan II. Il permettra
par rapport aux propositions initiales de :

U5AID-T55 67
' d " I! Il
MANUEl TECHNiQUE D'ASSAINISSEMENT DESTiNE AUX ElUS ET TECHNICIENS COMMUNAUX
Il

i) Réaliser une station d'épuration complète basée sur le lagunage à haut rendement
au lieu de s'arrêter au stade primaire. Ceci est possible grâce aux caractéristiques du
lagunage à haut rendement qui permettent de réduire la superficie nécessaire et les
investissement initiaux de 40% environ par comparaison avec le lagunage classique.

ii) Mettre en place un système de traitement primaire basé sur des réacteurs
anaérobies entièrement couverts. Ceux-ci empêchent J'émanation des mauvaises odeurs
et permet la récupération du biogaz à des fins énergétiques.

iii) L'effluent de la STEPtelle qu'elle est décrite ci-dessus répondra aux


caractéristiques de J'OMS suivantes:

Pendant la saison chaude, on obtient la Catégorie A pouvant servir à une irrigation


sans restriction.
Pendant la saison froide, on obtient la Catégorie B pouvant servir à une irrigation
des cultures industrielles ou de denrées consommées après cuisson

5 . L'accord final concernant la modification du projet initial et la répartition de l'effort


financier entre la Municipalité et J'AN HI-Tensiit a eté finalisé lors de la réunion tenue a
siège de la Province d'El Kelâa des Sraghna en date du 31 décembre 1998.

L'ANHI-Tensift prend en charge la totalité des travaux permettant d'acheminer les eaux
usées jusqu'à la STEP pour un montant équivalent à 1.500.000 DH celui-ci compren
ant les couts de :
Déversoir d'orage,
Collecteur final,
Dessableur,
Station de relevage et
Conduite de refoulement jusqu'à la STEP

En contre partie, la Municipalité a acquis le terrain nécessaire à la construction de la


STEP. soit 1,5 ha et s'engage également à consacrer le montant total du prêt FEC, soit
1.445.000 DH, aux travaux de construction de la STEP avec toutes ses composantes.

6 . Un atelier sur J'assainissement liquide a été organisé par TSS à El Kellia des Sraghna
les 29 et 30 j uin 1999 au cours duquel les travaux de const ruction de la STEP ont été
inaugurés. La station sera mise en service en janvier 2000.

7 . Un périmètre de réutilisation a été mis en place en aval de la station d'épuration. Une


trentaine d'ha sera irriguée sous l'égide de l'Office Régional de Mise en Valeur Agricole
du Haouz (ORMVAH). La gestion du périmètre a été confiée à l'Association des
Agriculteurs dont les terres sont dominées par la station. Cette association a été
const ituée selon le modèle des Associations des Usagers des Eaux Agricoles (AUEA).
Une redevance de 0,20 DH/m3 sera versée il la municipalité.

68
USAID-TSS . DGCUDEA1
MANUEl TECHNIQUE D'ASSAINISSEMENT DESTINE AUX ElUS ET TECHNICIENS COMMUNAUX
i : +::;': :,::::::: c:::: ., J
La composition biologique provient indispensable que des normes de rejet tant à
principalement des excréments humains, l'égout qu'au milieu naturel soient établies. Les
notamment les bactéries de dégradation de normes de rejet à l'égout sont nécessaires
la nourriture. Ainsi, les germes pathogènes les pour éliminer tous les risques d 'accident
plus redoutables tels que ceux de la fièvre (incendies, intoxication de l'air) et assurer la
typhoïde et du choléra peuvent se retrouver protection des ouvrages et offrent les
dans la flore microbienne des eaux usées. Aussi garanties nécessaires pour ne pas gêner le
l'on retrouve des parasites tels que les procédé d'épuration en vigueur.
protozoaires et les helminthes.
Dans le cas ou des produits toxiques seraient
Les paramètres caractérisant les eaux usées déverser dans le réseau et atteindraient une
sont d'abord les flux qui sont les débits station d 'épuration utilisant un procédé
combinés avec les concentrations physico-biologique de traitement, ce procédé
(milligramme par litre - mg/I ou g/m 3 ) . Les flux sera inhibé par la disparition des microbes qui
mesurent ainsi le poids de polluants amenés garantissent le traitement. Ainsi, tous les
au milieu récepteur. réseaux devraient être régis par des normes
d'évacuation sur lesquelles les Pouvoirs Publics
Dans un oued, l'impact des polluants sur le peuvent se baser pour assurer la protection
milîeu récepteur dépend évidemment du de la populat ion et du patrimoine.
rapport entre ces poids et le débit de l'oued
et surtout le débit d'étiage qui, au Maroc, tend Pour ce qui concerne les normes de rejet dans
à correspondre avec la période de production le milieu naturel , elles sont fonction de la
maximale d'eaux usées. capacité du milieu récepteur par rapport aux
f lux polluants qui y sont déversés. Pour les
Les paramètres de base de caractérisation cours d'eau, des normes spécifiques de rejet
des eaux usées sont: sont généra lement fixées. Ces normes se
basent essentiellement sur la composition des
la demande chi mique en oxygène (DCO) effluents en DBO s et en MES. Ces val eu rs
la demande biochimique en oxygène (DBO s) sont fixées pour chaque cours d'eau selon sa
les mat ières en suspens ion ( MES) capacité de dilution durant sa période d'étiage.
l'azote total (NTK)
les phosphate tota ux (PT) Dans le cas de rejet souterrain, les normes se
les métaux lourds
ba sent essent ie llement sur la com positi on
les coliformes féca ux
chimique des effl uents et ceci da ns le soucis
les œufs d'helminthes
de p rotég er les eau x so uter ra ines .
b) Norme s de reje t et objectifs de
qualité Des normes de qualité sont aussi utilisées
pour réglementer la réutilisation des eaux.
L'objectif de l'épuration des eaux usées est de
protéger l'environnement des substances
usées qui peuvent provenir de ces eaux. Pour
pouvoir déterminer le niveau dépuration, il est

U5AID-T55
MANUEl TECHNIQUE D'ASSAINISSEMENT DESTINE AUX ElUS ET TECHNICIENS COMMUNAUX
i : +::;': :,::::::: c:::: ., J
La composition biologique provient indispensable que des normes de rejet tant à
principalement des excréments humains, l'égout qu'au milieu naturel soient établies. Les
notamment les bactéries de dégradation de normes de rejet à l'égout sont nécessaires
la nourriture. Ainsi, les germes pathogènes les pour éliminer tous les risques d 'accident
plus redoutables tels que ceux de la fièvre (incendies, intoxication de l'air) et assurer la
typhoïde et du choléra peuvent se retrouver protection des ouvrages et offrent les
dans la flore microbienne des eaux usées. Aussi garanties nécessaires pour ne pas gêner le
l'on retrouve des parasites tels que les procédé d'épuration en vigueur.
protozoaires et les helminthes.
Dans le cas ou des produits toxiques seraient
Les paramètres caractérisant les eaux usées déverser dans le réseau et atteindraient une
sont d'abord les flux qui sont les débits station d 'épuration utilisant un procédé
combinés avec les concentrations physico-biologique de traitement, ce procédé
(milligramme par litre - mg/I ou g/m 3 ) . Les flux sera inhibé par la disparition des microbes qui
mesurent ainsi le poids de polluants amenés garantissent le traitement. Ainsi, tous les
au milieu récepteur. réseaux devraient être régis par des normes
d'évacuation sur lesquelles les Pouvoirs Publics
Dans un oued, l'impact des polluants sur le peuvent se baser pour assurer la protection
milîeu récepteur dépend évidemment du de la populat ion et du patrimoine.
rapport entre ces poids et le débit de l'oued
et surtout le débit d'étiage qui, au Maroc, tend Pour ce qui concerne les normes de rejet dans
à correspondre avec la période de production le milieu naturel , elles sont fonction de la
maximale d'eaux usées. capacité du milieu récepteur par rapport aux
f lux polluants qui y sont déversés. Pour les
Les paramètres de base de caractérisation cours d'eau, des normes spécifiques de rejet
des eaux usées sont: sont généra lement fixées. Ces normes se
basent essentiellement sur la composition des
la demande chi mique en oxygène (DCO) effluents en DBO s et en MES. Ces val eu rs
la demande biochimique en oxygène (DBO s) sont fixées pour chaque cours d'eau selon sa
les mat ières en suspens ion ( MES) capacité de dilution durant sa période d'étiage.
l'azote total (NTK)
les phosphate tota ux (PT) Dans le cas de rejet souterrain, les normes se
les métaux lourds
ba sent essent ie llement sur la com positi on
les coliformes féca ux
chimique des effl uents et ceci da ns le soucis
les œufs d'helminthes
de p rotég er les eau x so uter ra ines .
b) Norme s de reje t et objectifs de
qualité Des normes de qualité sont aussi utilisées
pour réglementer la réutilisation des eaux.
L'objectif de l'épuration des eaux usées est de
protéger l'environnement des substances
usées qui peuvent provenir de ces eaux. Pour
pouvoir déterminer le niveau dépuration, il est

U5AID-T55
MANUEl TECHNIQUE oASSAINISSEMENT DESnNEAUX ElUS ETTECHNICIEN5 COMI" il

iii). Epurat ion des ea ux usées Cette combinai son entre la compacité des
L'épuration des eaux usées comporte les traitements et la complication des ouvrages
phases successives suivantes: et des procédés variera sensiblement suivant
les conditions locales (places disponibles à
Stade 1 : Elimination des éléments coût acceptable, valeur de l'énergie, capacité
grossiers, des débris organiques
et des minéraux de dimensions des exploitants etc.).
notables
L'épuration consiste finalement en l'élimination
Stade 2: Réduction des matières en des matières polluantes ou en la
suspension de densité
suffisamment différente de l'eau transformation de ces matières en matières
en jouant sur cette différence non polluantes. Dans le premier cas, c'est la
séparation solide/liquide. Dans le second cas,
Stade 3: Elimination de la pollution c'est la transformation des matières en
restante constituée de
suspension ou dissoutes en produits dissous
matières colloïdales ou
dissoutes, en accélérant la ou gazeux (eau, nitrates, gaz carbonique,
destruction naturelle de ces azote) non polluants, ou l'inactivation des
éléments par action de la flore éléments pathogènes.
microbienne en présence
d'oxygène
L'aboutissement du traitement est alors la
Stade 4: Elimination éventuelle des séparation de l'eau résiduaire de l'eau traitée
pollutions résiduelles pouvant avec des caractéristiques définies (en DCO,
~tre gênantes en aval DBOS, MES, etc.) et des déchets plus ou
(phosphore, azote, germes
pathogènes) par des moyens
moins concentrés à forte pollution età teneur
spécifiques. liquide plus ou moins forte (les boues).

Ces quatre stades constituent Les procédés de traitement se basen t


successivement: le pré-traitement (phase 1), essentiellement sur des pnocédés physiques,
le traitement primaire (phase 2), le traitement chimiques et/ou biologiques. Le tableau 10
secondaire (phase 3) et le traitement tertiaire présente la nature des procédés dans les
(phase 4). phases d'épuration.

Cette démarche est logique, elle va du plus Les procédés sont généralement classés en
simple et moins coûteux au plus compliqué et deux groupes et ceci sur la base des
plus onéreux. Les techniques misent en œuvre superficies de sites uti lisables, à savoir: les
pour l'épuration des eaux usées dénoulent de procédés extensifs utilisant beaucoup de
celles qui sont constatées dans la nature et terrain tels que le lagunage et
particulièrement dans les oueds. l'infiltration/percolation, et les procédés
L'accélération du processus sert à réduire les intensifs utilisant beaucoup moins de terrain
volumes nécessaires gr~ce à des temps de tels que les systèmes à boues activées et les
réaction plus rapides et permet d'arriver à lits bactériens.
des coûts acceptables.

70
MANUEl TECHNIQUE D'ASSAINISSEMENT DESTINE AUX ElUS ETTECHNICIENS COMMUNAUX

L'épuration d es eau x usées se fai t par


différen t es filières selon les obj ectif s de
qua lité définie au préalable. Les pri ncipales
possibilités d'épuration sont schémati sées à
la Figu re 10. Il est à noter que la phase pré -
traitement figure dans toutes les filières, car
il est nécessai re de débarrasser les eaux
usées des éléments volumineux, des sables
et des huiles pour ne pas gêner l'épuration.
Chenal algal (Ouarzazate )

Tableau 10. Procédés d'ép uration par pha se d e t raitement

Procédé ut ilis é Na t ure du procédé


• Dégrillage
Physique
Pré-traitement • Dessablage
Physique
• Dégraissage/Déshuilage
Physique
(avec ou sans aératIon)

Traitement Primaire • DéGantatlon simple Physique


• D4cantation + floculation Physique + chimique

• Traitement abactéries fixées Physique + biologique


• Boues activées Physique + biologique
Traitement secondaire
• Traitement par le sol Physique + biologique
• Lagunage naturel
• Laguna{Je aéré
" '::,

Bassin facultatif (Ouarzazate )

Infilbration / Percolation
(Bensergao )

th;,"
, D,G c~!.!?~J
i
USAIO-TS6 ,_ rr . f:! I!!,!!!!" lit !! '
Figure la

Principales filières d 'épuration rencontrées au Maroc

~____P_,__~ ~__~_n_t____~r--------------------------------------~~

Avec ou sans réactif

Prétraftement Décantation Primaire

Traitemerrt d~
bouc5

Prétraitement Décantation Lit bactérlen/boue Décantation


Primaire activée Secorldaire

Tr.>litement des
bo,,,

Bassin Facultatif - (_. _ Maturation


B_a_5_5;_n_d_e_)L_
_ r ~
....

~ Prét""tement ~a5S,"Anaéro";0--E""nde~f-----------_~

DGCLlDEA~ 72
U5AID-,55 ,1 II!
-
MANUEl TECHNIQUE D'ASSAINISSEMENT DESTINE AUX ElUS ET TECHNICIENS COMMUNAUX

Par contre le traitement primaire de (1 [a qualité de l'effluent requis


décantation avec ou sans floculation qui vise
à éliminer les éléments en suspension fins et " [e phasage du traitement selon les
très fins peut être parfois court-circuité. exigences et les contraintes
Cependant. ceci n'est pas recommandé pour
[es eaux lourdement polluées. (1 le coût de terrain

Le tableau 11. présente les rendements que ['on


V [e coût de ['énergie
peut espérer pour [es divers types de
" [a disponibilité du personnel qualifié pour
traitement des eaux usées. Il est à signaler
['exploitation de [a station
que [a fiabilité de toutes ces filières d'épuration
est bonne. Concernant les niveaux de rejets, (1 ['utilisation des matériaux loca[ement
selon les directives de ['Organisation Mondiale disponibles.
de [a Santé. [e niveau A ne peut être obtenu
par [es filières (1). (2) . (3 ). (4). et (5) Une comparaison de stations intensives
conventionnelles (boue activée ou lit bactérien)
Les éléments qui déterminent le choix de [a aux procédés de lagunage est présentée au
filière dépuration sont: tableau 12.

Tableau 11. Rendement type des filières d'épuration.

fil ières d 'épuration D605 MES Califor mes

1. PT + Décantat ion simple (OS) 25 - 40% 40 - 7010 Fqible

2. PT + Décantation + Floculation 45 - 80% 6 5 - 90% f aible

3. PT + D5 + Boue a ctivée 8 5 - 9 5% 8 5 - 9 5'70 Médiocre

4 . PT + DS + lit bactérien 35 - 9 5 % 50 - 90% Médiocre

5. FT + Bassin anaérobie (BA) 40 - 70% 70% Faible

6 . PT + Bassin Facultatif (BF) 70 - 90% 35% Bonne

z' PT + BA + BF + B. Maturation (BM) 80 - 907. 70 - 90'70 Excellente

8 . PT + BA + Chenal Algal + BM 80 - 9 5 % 50 - 9 0 % Excellente

9 . PT + Lagunage aéré 65 - 90% 70 - 90% Bonne

10 . PT + DS + Filtration
(1 nfiltration/percolation) 8 5 - 9 5% 90 -987. Excellente

PT; pré-traitement

, , fi
hW .. ' "~.h U .. " '
U5AID-,55 "'" OGeU!?§;} y
• ,,,' " "'.,' Il
Tableau 12. Avantages et inconvén ients d es filières cla ssiques d'épuration de s eaux
usées au Maroc.

Filières Avantages nconvénients

Boue activée Technologie bien rodée Besoin de personnel qualifié


ou Bonne qualité globale des rejets et de pièce de rechange
Ut bactérien Faible décontamination

lnfittratlon/ Pas d'équipement Grande superficie nécessaire


Percolation électromécanique sauf Grande quantité de sable requise
pour cas de Expérience assez limitée
recirculation des boues et /ou
de relevage
Pas de personnel qualifié
Excellente décontamination
Excellent effluent

Lagunage aéré Equipement simple et Risque de relargage d'algues


interchangeable peu sensible Nécessité de prévoir
aux pointes de pollution plusieurs lagunes pour
Personnel moyennement qualifié obtenir la catégorie liA" de l'OMS
Réduction de la superficie Expérience limitée
des unités de traitement

Lagunage à Equipement très simple Risque de relargage d'algues


Haute Intensité Personnel très peu qualifié Expérience très limitée
d'Algues Excellente qualité d'effluent
Forte décontamination
Réduction de la superficie
des unités de traitement
Pas de mauvais odeur et
de moustiques

Lagunage Pas d'équipement Risque de relargage d'algues


naturel électromecanique sauf en Production de nuisance
cas de relevage (odeur + moustiques)
Pas de personnel qualifié
selon sophistication
de la stat ion
Excellente décontamination
Excellent effluent

Ut bacterien
(Khou ribga)

Station à boues activées


( Nador )

U5 AID-T55 DGCL/DEA
••
MANUEl TECHNIQUE D'ASSAINISSEMENT DESTINEAUX ElUS ETTECHNICIENS COMMUNAUX

8.4. VALORISATION DES EAUX Un tel système comporte des risques de


USEES connections transversales pouvant ainsi
injecter des eaux d'un réseau à l'autre.
Outre la réutilisation à des fins agricoles,
d'autres types de recyclage d'eau sont ii) Réutilisation il des fins industriels
considérées comme: l'arrosages des zones
vertes, les besoins industriels, les besoins Les applications industrielles les plus
récréatifs (création de plans d'eau ou de lacs courantes sont:
artificiels. ,arrosage de terrains de golf, etc,)
ou encore les besoins hydrologiques (recharge le refroidissement des systèmes de
de nappes souterraines ou d'oueds), chauffages tels que les chaudières;
les eaux de chauffages;
i) Applications urbaines certains systèmes industriels tels que
Les eaux épurées peuvent être utilisées pour ceux du tannage, de la papeterie, et de
plusieurs usages dans une collectivité urbaine. textile;
Ces usages sont:
Les quantités sont généralement très
irrigation des zones vertes, des terrains importantes, et la qualité généralement de
de sport, des terrains de golf, des moindre qualité pour la plupart de ces
cimetières et autres espaces publiques;
applications,
irrigations des jardins des résidences, des
établissements publics et commerciaux,
Il est à noter que des normes spécifiques
et des zones industrielles;
existent pour tous les usages industriels des
lavage des véhicules, des bâtiments, des
rues, et autres: eaux recyclées.
production de béton armé et autres
matériaux de construction (briques, blocs
en béton);
lutte contre les incendies; et
la chasse des toilettes et des urinoirs dans
les établissements publics et L'arrosage des golfs est l'une des
commerciaux. réutilisations les plus pratiquées au
Maroc.
Ces applications peuvent nécessiter de
Le golf royal de la ville de Benslimane est
grandes quantités d'eau dont la qualité peut
être inférieure à celle requise pour l'eau potable. arrosé grâce aux eaux épurées de la
Cependant, la qualité de ces eaux ne devrait cette même ville.
station d'épuration de
pas poser des risques pour la santé de la Une station de pompage de 150 m3/h et
population, une conduite de 4500 m (250 mm de
diamètre) ont été mises en place pour
Les inconvénients de ces applications sont
surtout dues aux méthodes de distribution satisfaire les besoins du golf.
qui nécessitent généralement un réseau
dédoublé, soit un réseau pour l'eau potable et
un autre réseau pour l'eau non-potable,

')'''11''''''''' ' 75
USAii5', TS5 ! !III ! ''' 'l'I" .!! .. I".
iii) Réutilisation à des fins agricoles v) Réutilisation à de s fins hydrologiques

Au Maroc les eaux dirrigations représentent Les applications hydrologique s s ont le


une proportion très importante des déversement dans les oueds et la recharge de
ressources en eau disponibles. Une partie de la nappes souterraines. Dans le cas des oueds
la demande en eau pour l'irrigation peut au Maroc. la plupart sont presque à sec durant
facilement être satisfaite par les eaux épurêes la période d'étiage. Le déversement des eaux
dan s le cas ou la qualité de ces eaux est recyclées dans l'oued aide à réguler le régime
compatible avec cette application. hydraulique de l'oued et réduit la stagnation
des eaux qui permettent d'une part. de charrier
Iv) Réutil isation à des fins de récréation
les matières décantables en suspension et
d'éliminer la prolifération de moustiques.
Les eaux recyclées peuvent être réutilisées
Concernant la recharge de nappes. celles ci
pour le remplissage de lacs ou ét angs artificiels
peuvent servir à maintenir les niveaux de ces
pour les sports n'ayant aucun contact avec le
nappes plus ou moins fixe.
corps humain tel que le canotage. la pêche. et
pour le maintien du niveau des eaux de bassins
surtout dans les zones ou l'évaporation est Les quantités d'eau nécessaires pour les
grande. applications hydrologiques sont généralement
très importantes et la qualité de ces eaux
assez ha ute.
Les besoins en eaux peuvent être très
importants et la qualité dépend des risques
de contact de ces eaux usées épurées avec la
population.

SAID- ss DGCUDEA 76
MANUEl TECHNIQUE D'ASSAINISSEMENT DESTINE AUX ElUS ETTECHNICIENS COM~!UNAUX
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Où en est la réutilisation de5 eau x usées à des fins agricoles au Maroc?

Le domaine de ['assainissement liquide a connu un développement notable au cours


d es années 90 aussi bien conc ernant [es aspects techn ique, législa t if et
institutionnel que sur le plan de l'équ ipement d'un grand nombre de centres et
villes de d iffé r entes tailles en installations d'épuration .
1- Sur le plan technique. législatif et institutionnel

Le projet pilote de Ouarzazate (MOR 86/018) sur l'épuration et la réutil isation des eaux usées
de OUARZAZATE en agricult ure qui s'est achevé en décembre 1996 a permis d'obtenir de
nombreux résu ltats dans le domaine d ela réutilisation afin de servir de modèle aux projets
futurs.

Sur le plan technique, ce projet a conduit à des recommandations pratiques sur les systèmes
d'irrigation les mieux adaptées à la nature des eaux usées et sur le niveau de fumure à appliquer.
Ces résultats ont concerné également la qualité hygiénique des denrées agricoles ainsi que
l'impact sur l'environnement et sur la santé huma ine et animale de la réut ilisation.

Sur le plan institutionnel, les structures provinciales de concertation et de suivi ainsi que les
mécanismes mis en place dans le cadre de ce projet pour le développement de ses activités
const ituent un acquis pouvant être appliqué à d'autres projets de Réutilisation des Eaux
Usées en Agriculture (RE UA).

L'ensemble de ces résultat s a servi de base à la définition d'un cadre national de réut ilisation
contrôlée des eaux épurées en agricult ure. Ce cadre a été discuté lors de la huitième session
du Conseil Supérieur de l'Eau et du Climat en 1994. lIjette les bases d'une st ratégie nationale
en matière de réutilisation contrôlée des eaux usées en agriculture.

Toutefois, la partie institutionnelle et organisationnelle de ce cadre mérite d'êt re approfondie.


Parmi les éléments manquants figurent l'aspect contractuel devant lier les usagers des eaux
usées aux gestionnaires des inst allations d'épuration, d'une part et les aspects liés à
l'organisation des agriculteurs bénéficia ires des eaux épurées, d'a utre part.

En matière d'étude sectorielle, l'assainissement liquide a bénéficié du soutien financier du PNUD


pour la réa lisation du Schéma Directeur National d'Assainissement Liquide qui est en voie de
fina lisation. Les recommandations de cette étude contribueront à une meilleure définition du
potentiel national en matière de RE UA et contribueront à la dynamisat ion de cette pratique.

Récemment, des textes législatifs et réglementaires se rapportant à ce domaine d'activité


ont été promulgués. Il s'agit de la loi n010/95 sur l'eau et certa ins de ses décrets d'application
notamment celui du 2-97-875 du 4 février 1998 relatif à la réutilisation des eaux usées ouvrant
ainsi la voie vers l'institutionnali sation de la REUA.

2- Sur le plan des réalisations

Les études et les travaux de construction des installations d'épuration connaissent un


développement s outenu depuis une décennie. Systématiquement, les études des plans
Directeurs d'Assainissement Liquide prévoient la réutilisation des eaux épurées. Cependant,
la mise en oeuvre effective de la réutilisation est remise à des échéances ultérieures.

USAID-iS5 , DGc û ôËÂll


9 . EXPLOITATION DES 'enregist rement des constatations et les
prises d'action pour y fa ire face.
SYSTEMES
D'ASSAINISSEMENT Ainsi , il convient d'établir des f iches
LIQUIDE diagnostics pou r les diffé rents points
stratégiques du réseau qui sont les points
9 .1. Exploitation et entretien des singuliers de celui-Ci, à savoir : les avaloirs et
reseaux branchements, les regards, les dessableurs
et déversoirs. les st ations de relèvement et
9 .1.1. Exploita~ion
et cont rôle d'un de pompage, les bassins d'orage, et tout autre
reseau egouts ouvrage spécial du résea u, siphon, Il convient
aussi d'inclure les points où se situent des
Le rôle principal d'un exploitant de résea u est événements tels que les débordements, casse
de slassurer du bon fonctionnement du réseau ou effondrement, etc.
et de son contrôle. Les principaux points
auxquels Il doit veiller sont: L'informatisation ou la gestion de l'information
(collecte, analyse, disséminat ion, usage)
empêcher l'ensablement des ouvrages du permet de repérer les points problématiques
réseau (collecteurs, regards. avaloirs, etc.) du réseau et d'avoir en même temps un
provoqués par des dépôts dus souvent historique des actions prises.
aux eaux pluviales;
assurer le maintien en état des ouvrages La surveillance du réseau doit être
du réseau (collecteurs. avaloirs. regards. particulièrement vigilante et parfois même
déversoirs. rejets. dessableurs. stations . être renforcée pendant les périodes de pluies
de relèvement, etc.); pour les réseaux unitaires car c'est pendant
empêcher le développement de nuisances ces périodes que les incidents les plus graves
dues à des mauvaises odeurs, à la ont généralement lieu.
prolifération de moustiques, à des mises
en charge intempestives ou à des 9.1.2. Entretien courant du réseau
débordements; d'assainissement
assurer la conformité des branchements
suivant le type de réseau et la surveillance
L'entretien courant d'un réseau nécessrte des
de leur bon fonctionnement; et
visites courantes et des travaux programmés
empêcher l'arrivée des eaux parasites dans
le réseau. ainsi que de actions déclenchées par des
incidents ou le dépassement d'un seuil d'alerte.
Les principales tâches d'exploitation d'un Ainsi, il convient d'établir un programme
réseau sont résumées au tableau 13 , comportant des choix judicieux de bonne
cadence. Seul l'expérience permet d'établir un
L'exécution de la quasi totalité de ces tâches programme efficace d'entretien de réseau.
dépend en premier lieu des constatations qui Un programme se base non seulement sur les
se font à l'occasion de visites systématiques tâches à exécuter, mais aussi sur la périodicité
du réseau et des réclamation et plaintes des de ces tâches. Le tableau 14 présente un
usagers. Ainsi, pour assurer la gestion du programme type d'entretien d'un réseau.
réseau, l'exploitation doit assurer 1

US D- ss DGCLlDEA
MANUEl TECHNiQUE D'ASSAINISSEMENT DESTINE AUXElUS ET TECHNICIENS COMMUNAUX
&; ,~s:::. : : : : : : ::: ci::: ,, :, ,' ,. "'' ' ' l
Une grande partie de l'entretien comporte des Le ramonage avec des tringles et des joncs
travaux de curage et de ramonage visant à flexibles n'est pas très efficace. Ainsi, un
extraire les dépôts de produits divers puis les matériel adapté est recommandé. Le plus
évacuer jusqu'à la décharge municipale. souvent, l'usage d'un matériel moderne basé
sur l'injection d'eau en pression et l'aspiration
Pour les collecteurs de petits diamètres et de matières est nécessai r e. Ce matériel
ceux qui ne sont pas visitables, un matériel comporte soit des unités séparées;
adapté est nécessaire. L'utilisation des pelles aspiratrice, hydrocureuse, citerne de vidange
et des seaux n'est envisageables que pour les ou soit des unités combinées. Ces matériels
ouvrages accessibles tels que les regards, les sont généralement montés sur un camion pour
avaloirs, les dessableurs et les déversoirs leur donne r la mobilité nécessaire .
d'orage.

Ta bleau 13. Tâc hes principales d'un exploitant de réseau d'assainissement.

Object ifs "fâc hes

Limiter l'encrassement du réseau, des branchements et


des ouvrages
Evacuation des eaux usées Limiter les obstructions des collecteurs.
et pluviales Assurer le bon fonctionnement des stat ions de relèvement
Eliminer les eaux parasita ires
Gérer l'ensemble des ouvrages

Mêmes tâches que pour les eaux usées et pluviales


Surveillance des influents (eaux usées rentrant
Sat isfaction des exigences
dans le réseau)
de la santé publique
Entret ien et surveillance des déversoirs
etde l'environnement
Surveillance des effluents
Exploitation de station(s) d'épuration

Surveillance du réseau et élimination des risques


d'acddents, d'explosions ou d'incendies
Elimination des eaux corrosives ou les émanat ion de gaz (H2 5
Garantie de la pérennité des
Réparation des joints et des canalisations et ouvrages
ouvrages
défectueux
Réhabilitation des portions du réseau
ContrÔle de la confection des branchements au réseau

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MANUEl TEG

On peut faire appel également à des treuils y compris le déplacement entre deux unités.
pour le curage des collecteurs de gros Pour les résea ux importants, plus de 30 km
diamètres. Ces treuils sont souvent de collecteurs, un matériel moderne est requis
motorisés. La figure 11 présente l'application afin de diminuer les temps d'intervention. On
du ramonage hydraulique ou mécanique pour utilise généralement une aspiratrice qui refoule
le curage d'égout. les produits dans un réservoir de vidange.
Cette intervention nécessite généralement 5
Il est à signaler que l'usage d'un matériel minutes y compris le déplacement entre deux
hydraulique n'est possible que si le collecteur unités.
peut résister à la forte pression de l'eau
injectée. Cette opération est facile et rapide si les
ouvrages sont bien conçus quelque soit la
Les opérations d'entretien courantes méthode appliquée. Elle est essentielle pour
effectuées généra lement sur un réseau assurer le bon fonctionnement hydraulique du
d'égout sont décrites ci-après. réseau et permet aussi de limiter à la longue
des interventions plus lourdes et plus
9.1.2.1. Entretien des avaloirs et des regards du coûteuses sur le réseau. Le mètre cube de
réseau matières déposées extrait des avaloirs et
L'entretien des avaloirs et regards du réseau regards coûte 10 fois moins que celles enlevées
comporte des actions de curage et de dans les collecteurs.
réparation. Ces actions sont déclenchées par
des visites d'inspection qui s'effectuent
périodiquement. Durant ces visites, les
hauteurs des dépôts sont généralement
constatées et les défauts des conditions
physiques (maçonnerie, acier) et anomalies
éventuelles (branchement clandestin, etc.)
sont décelés.

Pour le curage de ces ouvrages, il peut être


effectué par un matériel à application manuelle
(pelles et seaux). Cependant ceci demande au
moins 1 heure pour une équipe de deux ouvriers

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MANUEl TECHNIQUE D'ASSAINISSEMENT DESTINE AUX ElUS ETTECHNICIENSCOMMUNAUX
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Figure 11
Curage des Egouts par Ramonge
Hydraulique et Mécanique

RAMONAGE HYDRAULlQU[E~5;;;;======1I

RAMONAGE MECANIQUE

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Source . Manuel dAssainissement Spécifique pour les pays à Faible Revenu - F Valiron

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MANUEl TECHNIQUE D'ASSAINISSEMENT DESTINE AUX ElUS ET TECHNICIENS COMMUNAUX
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9. /.2.2. Entretien courant des collecteurs Pour les siphons une boule de diamèt re un peu
entretien des collecteurs consiste
1"... plus faible que le siphon est introduite à l'amont
essentiellement à les curer et à réparer les et récupérée à l'aval. La boule roule et avance
problèmes structurels. Ces anomalies sont en créant une surviteS5e du courant qui remet
ndiquées soit par la suite des inspections en suspension les dépôts.
VIsuelles. soit à la suite de débordement, ou
soit que l'opération est programm ée. Les 9 .1.2.3. Entretien des stations de pompage
visi tes d'inspection qui déclenchent les Un entretien périodique des stations de
opérations se font à l'œil nu pour les collecteurs pompage est essentiels. Cet entretien est
visitables ($ > 1,5 m ou T-150), tandis que pour aussi déclenché par des visites d'inspection à
les collecteurs non-visitables ($< 1.5 m ou T- la suite de constatation de mauvais
150), les inspections se font de préf érence à fon ctionnement ou soit par programmation.
l'ai de d'une unité de télé - inspection. L'entretien de station de pompage consiste
essentiellement au curage et aux réparations
Les opérations de curage (ou de ramonage) structurelles des bâches et des éléments de
sont différentes selon le diamètre ou le type génie civil et de tuyauterie, et les équipements
de collecteur: électromécaniques (pompes, moteurs, et
mécanismes).
Pour des collecteurs de petits calibres ($ <
400 mm), on peut procéder à des chasses à L'entretien des équipements suit
partir des réservoirs de chasse si ils existent, généralement les consignes du fabricant pour
ou à des chasses artificielles en remplissant le s graissages, les démontages et les
d'ea u un tronçon obstrué à l'aval par un changements de pièces.
batardeau qulon enlève ensuite. L'inconvénient
de ce procédé est qu'il provoque des dépôts 9 .1.2.4. Entretien des autres ouvrages d'un
supplémentaires pendant l'interruption du réseau dassainissement
fonctionnement du collecteur. Ceci est la cause Les ouvrages de génie civils d'un réseau tels
que l'application du ramonage par matériel que les dessableurs, les déversoirs d'orage et
hydraulique est préférable. Cependant cette les bassins d'orage sont généralement curés
application n'est possible que pour les lorsque les dépôts intempestifs sont décelés
collecteurs QUSqu'au $ BOO mm) qui résistent soit grâce aux fiche diagnostiques ou par
à la pression de l'eau. programmation d'intervention. Ces dépôts
sont extraits pendant le fonctionnement à
Pour les collecteurs supérieurs à $ 8 00 mm l'aide d'une hydrocureuse (si elle est disponible).
le curage se fait généralement à l'aide d'un Cependant, au cas ou une hydrocureuse n'est
matériel mécanique, motorisé et mobile ou soit pas disponible, ces ouvrages peuvent être mis
à partir de treuils manuels ou méca nisés. à sec et curés manuellement.

Pour les entretiens structurels, il s sont aussi


Pour les égouts visitables, le curage se fait mis à sec (partiellement s'ils sont divisés en
par les ouvriers soit manuellement ou souvent deux par une cloison).
à partir d'un bouclier mobile muni d'une vanne
roulant sur le fond et créeant des vitesses
permettant une remise ensuspension des
boues; l'engin avance très lentement.
9 .1. 3 . Travaux de réhabilitation des La réparation des défaillances ainsi détectées
r é s eau x d 'assa in i5 sem ent se fait par les mé'Chodes courantes suivantes:

Les inspections systématiques permettent injection de l'extérieur de béton ou autres


de déceler des détériorations des ouvrages produits sur le manché pour les joints avec
visités, qu'il s'agisse d'avaloirs, de regards, de dégagement par fou ille, pose de ma nchon
stations de pompage, de bassins d'orage, de ou de collier; ou
déversoirs d'orage, ou de dessableurs. Il s'agit injection de l'in'Cérieur de produit
généralement de fissures. déchaussement de élastomère grâce il un injecteu r mobile,
'Cuya u, d'effond rement. d'éros ion d'échelle, de l'opération étant con'Crôlée par caméra de
détériorat ion des joints ent re ouvrage et télé-inspection.
co llec'Ce ur o u entre col le cteurs; c es
déf ail la nces peuve nt, con tre 'Cen u de la Si les défaillances sont généra lisées, il sera
progression des désordres suivie par les fiches, alor s nécessaire de re mplacer le tronçon
obliger l'entreprise à recouri r à de travaux de défectueux ou procéder il un gainage interne
réfection. Il s'agi'Cde réfections de maçon nerie, (Figure 12) pour une des techniques de gainage
de ferronnerie exécutés en général à l'intérieur parfoiS utilisée).
ou l'extérieur de l'ouvrage après des fouilles.

Les défaillances des collecteurs non-visitables


sont par contre plus difficiles il déceler au cas
ou on ne fait pas usage d'appareil de télé- Figu re 12
inspection. On peut avoir une idée sur les Sch é ma de fo nctionne me nt
d'un système de gainag e
problèmes cruciaux, particulièrement ceux ci
consistent aux défaillances struct urelles qui
laissent entre OU sortir les eaux des
collecteurs grâce il des te sts de f umée
(fermant les collecteurs d'un regard amon'C e'C
aval d'un collecteur et introduisant une bombe
o
de fu mée) ou encore par des mesures de
température et de conductivité faites par une
sonde montée sur char iot (les entrées d'eau
se traduisant par une modificat ion de
température et de conductivité).

Source M.:Inuel d,'A55.iJin/ssemerrt Spécifique poJ,.'r


les pays a F.'Iible Revenu - F V."Iliron

USAID-TS5 DGCLlDEA: 83
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MANUEL TECHNIQUE D'ASSAINISSEMENT DESTINE AUX ELUS ET TECHNICIENS COMMUNAUX
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9,1.4, Rapport e avec lee ueagere Il peut par convention et moyennant


redevance s'occuper de la partie privée, ce qui
Llune d~s séries de tâches qu'un exploitant a l'avan t age d 'en garantir le bo n
doit accomplir est les activités de contrbles fonctionnement du branchement interne.
de l'usage du réseau et l'entretien des
branchements particuliers, Ces deux tâches 9,2, EXPLOITATION DES STATIONS
spécifiques de l'exploitant sont décrites ci - D'EPURATION
après.
Llexploitation dlune station d'épuratio n
9,1.4.1. Contrôles de l'usage du réseau d'égout comprend deux fonctions distinctes, à savoir:
Llexploitant du réseau doit être investi des le fonctionnement et l'entret ien. Ces deux
pouvoirs de police afin qu'il puisse verbaliser fonctions son t décrites Ci - après.
envers ceux qui nlauraient pas respecté le
IiCahier des charges de Ilassainissementii 9 ,2 ,1, Fonctionnement d 'une etation
édicté par la Commune. Le non respect des d'épuration (STEP)
dispositions porte notamment sur;
Le fonctionnement d'une STEP diffère selon
les branchements qu'il s'agisse d'un système de type intensif ou
la qualité des rejet s provenan t des de type extensif
établissements classés comme gros
pollueur et la toxicité de ces rejets Dans les deux cas, le fonctionnement des
diverses unit és doit être conforme aux
les dispositifs éventuels de pré-traitement prescription du constructeur.

L'exécutant doit disposer de moyens Les divers paramètres phYSico-chimiques et


dlinspection, notamment être autorisé à biologiques doivent être maintenus dans les
visiter les établissements industriels, pouvoir limites des fourchettes fournies pa r le
pénétrer sur le domaine dautrui afin de vérifier constructeur.
les installations privées. Il faut aussi qu'il soit
équipé pour faire des prélèvements et des Le suivi de certains paramètres peut être
mesures. e ffectué par le technicien en charge de la
l'exploitation de la STEP Pour d'a utres
Pour les branchement. il doit vérifier la pa ramètres, dont les mesures sont plus
conform ité aux plans et s'assurer qulil slagit complexes, l'intervention d'un laboratoire
bien darrivée deau usée ou deau pluviale. La spécialisé est nécessaire.
vérification du type de branchement se fait
souvent par une injection de fum ée qui doit Les principaux interventions à réaliser lors de
apparaitre soit sur le toit. l'exploitation d'une STEP sont:

Pour les rejet s, l'exploitant doit procéder à mesure du débit et suivi des débitmètres:
des prélèvements et à des analyses . mesure des paramèt r es physico -
ch imiques des eaux usées brutes et
9.1.4.2. Entretien des branchements traitées tels que la température, le pH, la
Il revient à l'exploitant du réseau de slassurer DBOs , la DCO, les MES, la conductivité, la
de l'entretien de la partie d u branchement tu r bidité, l'azote total, le phosphore,
sous la voie publique. l'aspect et couleu r de l'effluent;

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MANUEl TECHNIQUE D'ASSAINISSEMENT DESTINE AUX ElUS ET TECHNICIENS COMMUNAUX
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mesure des paramètres biologiques tels Les interventions spéciales peuvent concerner
que les coliformes fécaux et les œufs la vidange totale éventuelle de la station,
d'helminthes. l'hydrocurage d'unités, la remise en état des
test des matières décantables à la sortie équipements et/ou des ouvrages de génie civil
de l'unité de t ra itement (décanteur y compris la tuyauterie, des analyses de
primaire) et mesure de la hauteur du lit de contrôle de la marche des unités de la station,
boue dans cette unité; et des analyses particulières selon le cas qui
des mesures spécifiques sur les unités de se présente.
traitement secondaire (indice de Mohlman,
concentration d'Oxygène et le potentiel 9 .3. Exploitation des systèmes
d'oxydation-réduction); d'assainissement autonome
Un journal de bord est généralement tenu,
Quoique l'exploitation des systèmes
document sur lequel les mesures et
d'assainissement privés ne sont pas sous la
observations sont enregistrées.
responsabilité directe des Communes, elles
ont cependant un intérêt à ce que tout
9 .2.2. E.ntretien et maintenance d'une
système d'assainissement liquide privé soit
station d'épuration
bien entretenu afin que les résultats
escomptés de tels systèmes soient atteints.
Toute station d'épuration nécessite un
Etant donné que les systèmes privés
entretien permanent et une maintenance de
d'assainissement liquide comprennent les
tout matériel électromécanique qu'elle
systèmes utilisés par les résidences et ceux
comporte. Parfois, des interventions
uti lisés par les établissements
spéciales sont requises. Ces interventions
(administratifs, commerciaux et industriels)
peuvent nécessiter l'arrêt complet de la
et qu'il doit être reconnu que les
station pour une durée limitée.
établissements peuvent assurer à eux seuls
l'exploitation de leur système, cette sous
En lagunage, les tâches d'entretien les plus
section ne prend en considération que
courantes sur les bassins sont: le nettoyage
l'exploitation des systèmes résidentiels pour
des abords; la vérification des structures; la
lesquels, la Commune doit assurer une
peinture des surfaces; le ramassage et
exploitation adéquate de ces systèmes.
l'évacuation hygiénique des déchets produits
au niveau de unités de pré-traitement, de
traitement primaire et de traitement
9.3.1. Inspection des systèmes
secondaire de la station; la vérification du autonomes
fonctionnement; lesmanœuvres; les relevés
de compteurs; les mesures de hauteurs des La quasi totalité des systèmes autonomes
boues produites dans les unités; les de l'assainissement liquide seront des fosses
inspections des ouvrages; etc. septiques munies d'élément épurateur
approprié. La première considération de
Concernant les tâches de maintenance elles l'exploitation de ces systèmes est l'inspection
comprennent généralement la vidange et le des ouvrages.
nettoyage des unités, le contrôle électrique La première inspection d 'un système
des équipements , le graissage des d'assainissement liqUide autonome est son
équipements, et la vérification mécanique des étanchéité.
équipements.

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Une fois que le système entier soit construit. L'entretien commence généralement par une
il convient à un représentant de la Commune inspection des conditions de fonctionnement
(générale ment un inspecteur sanitaire) du système et de la hauteur des boues. La
d'entamer une inspection du système après hauteur des boues ne devrait jamais être
avoir rempli le système d'eau et le laisser supérieur à 30% de la hauteur d'eau d'une
rempli pendant toute une nuit. Cette fosse septique et celle des matières
inspection doit se fa ire avant que le ftottantes ne devrait pas être à moins de 7,5
remblayage des ouvrages soit fait . cm. du bas de la canalisation de so rtie.

Au cas ou il y aurait des fuites d'eau , le Dans les cas ou l'une de ces deux conditions
constructeur devra fai re les réparations ne sont pas remplies. le propriétaire doit
nécessaires. Ce n'est qu'après avoir fait cette procéder au nettoyage de la fosse . Le
inspection que la Commune peut accorder un nettoyage se fait généralement par le
pe r mis de fonctionnement au x systèmes pompage des boues de la fosse dans un
résidentiels privés. camion vide -fosses exploité soit par la
Commune soit. de préféren c e. pa r une
9.3. 2. Entretien des fosses septiques entreprise privée.

Les propriétaires des fosses septiques Les boues provenant des fosses ne devront
devraient procéder à l'inspection de leurs jamais être déversées dans le rés ea u. La
fosses au moins une fois par an. L'inspection Commune devra approuver les méthodes
consist era à la mesure de la hauteur des d'évacuat ion finale des boues et La Commune
boues et des déchets accumulés à la surface devra encourager les entreprises privées à
de l'eau et à déterminer si les canalisations assurer le nettoyage des fosses septiques.
d'ar rivée et de sortie ne sont pas obstruées.

Références

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USAID-TsS DGeL/DEA 86
MANUEl TECHNIQUE D'ASSA.INISSEMENT DESTINE AUX ElUS ET TECHNiCIENS COMMUNAUX

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Mohammedia.
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15. Schéma Directeur National d'assainissement Liquide de la ville Meknès.
16. Schéma Directeur National d'assainissement Liquide de la ville Nador.
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