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LES TRAVAUX DE POSE DES PIPELINES

L’organisation du chantier
La construction d’une canalisation de transport d’hydrocarbures
s’effectue « « en ligne » : les travaux sont décomposés en différentes
opérations réalisées successivement chacune par une équipe spécialisée.
Les différentes équipes se succèdent en progressant avec une cadence
d’avancement dépendant du diamètre de la conduite et de la nature du
tracé:
Pour les diamètres moyens 10 à 14 ’’en tracé désertique la
cadence peut aller de 1000 à 2000 m/jour
Pour les diamètres plus grand la cadence en tracé désertique
est de l’ordre de 600 à 1000 m/jour
 Et en tracé urbain : de 300 à 500 m/jour

Toumi Taieb ; Spécialiste en pipelines , Expert dans les risques pétroliers 1


Les points spéciaux et particuliers tels que les traversées de rivières,
les croisements de routes, constituent des « obstacles » à la
progression du chantier .
Leurs franchissements sont réalisés de manière indépendante par
des équipes spécifiques.

Dans le cas d’une canalisation de grande longueur, on peut être


amené pour respecter l’échéancier de construction, de procéder à
une décomposition du chantier en lots : chaque lot correspond à la
réalisation complète d’un tronçon de l’ouvrage (longueur de
l’ordre de 50 à 90 km).

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Les différentes étapes du chantier de pose :
Aménagement de la piste de travail :
Transport et bardage des tubes :
Cintrage des tubes :
Travaux de soudure :
Contrôles des soudures d’assemblage :
Revêtement des joints soudés :
Ouverture de la tranchée :
Mise en fouille des tronçons :
Lestage : pour la stabilisation de la canalisation si nécessaire
Travaux de remblaiement :
Franchissement des obstacles spéciaux et particuliers :
Raccordements : des différents tronçons posés ;
Contrôles et épreuves : tests réglementaires
Séchage de la canalisation :
Remise en état des lieux :
Remise en état des réseaux de drainage :
 Installation des différents equipement de la ligne : (vannes de sectionement,
prises de potentiels pour la protection cathodique)
Constitution des archives techniques :

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AMÉNAGEMENT DE LA PISTE DE TRAVAIL

Largeur courante d’emprise temporaire pour les canalisations:


De 10 ’’ à 14’’: 10 à 12 m
De 30’’ à 40 ’’: 22 m
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Les différentes opérations à réaliser:
Piquetage et balisage du tracé:
Aménagement provisoire de la piste :
oDépose des clôtures existantes sur la piste de travail,
oMise en place de buses pour permettre la circulation des
engins,
Déboisage & débroussaillement,
Exécution de sondages pour:
o Le repérage et le balisage des ouvrages souterrains existants
oVérifier la nature du sous-sol.
oDéplacement éventuel des obstacles aériens(poteaux électriques,
téléphoniques,

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TRANSPORT ET BARDAGE DES TUBES
Différentes tâches à réaliser:
Ces taches doivent s’effectuer conformément à une procédure de prise
en charge par l’Entreprise des tubes au lieu de déchargement et
devant préciser :
 Les lieux de transfert de propriété
 Les moyens à mettre en place pour la manutention des tubes
 Les normes et réglementation à respecter: (API RP5L1 & API RP 5LW)
 Les emplacements prédéterminés pour le stockage intermédiaires
 Les moyens adéquats pour le chargement des tubes sur camions
 Le transport routier par camions selon un plan de circulation
convenu et validé s’il y’a lieu par les autorités compétentes.
oJusqu’aux lieux de stockage intermédiaires
oJusqu’au lieu de leur déchargement en bordure de la piste
Les dispositions à respecter pour le stockage (calage, nombre et
dispositions des rangés par lot et par épaisseur)
Déchargement et répartition des tubes en bordure de la future
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tranchée (conformément au plan de bardage préétabli).
Principales précautions à respecter lors de déchargement, le
transport et le stockage des tubes :
Les camions doivent être équipés de berceaux adaptés notamment
pour les tubes revêtus et doivent être approuvés par le MO
Utiliser des grues de capacité adapté au poids des tubes (20à30
tonnes) équipés de barre de levage ou d’élingues.

Les crochets des élingues et palonnier doivent être protégés par du


teflon ou du néoprene.

Les tubes seront stockés par lot selon leur épaisseur et signalés par
des panneaux
Prévoir un calage en bois permettant de garder les tubes à environ
30 cm au dessus du sol
Le nombre des rangés dépend du poids et du diamètres des tubes
:3 à 5 maximum 7
A la fin de l’opération de transport et de déchargement un procès
verbal doit dressé et signé par les représentants des deux parties et
devant indiquer la liste des tubes comportant une avarie
(déformation , défaut de revêtement , défaut au niveau des
chanfreins )

En outre lors de déchargement une expertise de l’état des tubes


doit être effectuée par un expert agrée par l’assurance qui sera
convoqué à cet effet par l’entrepreneur.

La responsabilité de l’entrepreneur est engagé dès la prise en


charge des tubes et continue jusqu’à la réception provisoire de
l’ouvrage

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Avancement, cadence: selon diamètre éloignement des lieux de
stockage et de bardage : de 300 à 1000 m/jour par lot (en moyenne
20 rotations par jour pour des tubes de 12 à 18 m de long).
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CINTRAGE DES TUBES

Le cintrage a pour objet de donner aux tubes la courbe permanente


voulue pour assurer les changements de direction et de pente,

Le cintrage des tubes est réalisé sur site, à froid, à l’aide de


cintreuses hydrauliques et dans les limites des propriétés
mécaniques de l’acier de fabrication des tubes.

Le cintrage peut également être réalisé pour un certain nombre de


tubes à chaud en usine selon les spécificités du chantier.

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SOUDAGE DES TUBES

Les tubes sont positionnés bout à bout puis assemblés par une
soudure réalisée en plusieurs passes selon une procédure préparée par
l’entreprise et agrée préalablement par l’engineering et l’organisme
de contrôle .
La longueur des tronçons assemblés (d’un seul tenant) est limitée par
la configuration du tracé ou par les obstacles rencontrés (routes,
rivières,...) et par les contraintes des contrôles NDT. Elle peut atteindre
2 à 3 km.

les soudeurs font l’objet également d’épreuves de qualification et


d’homologation pour la procédure de soudage déjà agrée et ce avant le
démarrage du chantier).
Les soudures sont rigoureusement contrôlées pour s’assurer de la
bonne qualité de l’assemblage.
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Procédure de soudage

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Soudage manuel

Soudage automatique

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CONTRÔLE DES SOUDURES

Dans le cas de pipelines pour le transport des hydrocarbures liquides


les soudures doivent subir un contrôle destructif pour vérifier que sa
résistance à la rupture est égale à celle du métal des tubes . Ce
contrôle s’effectuera toutes les 100 soudures (clause 4.13 de la
NT:109.02)
Un contrôle NDT portant sur 20 % des soudures en terrain de
catégorie 1:Clause 4.13 (100 % dans le cas de conduite de transport
de gaz)

Le contrôle non destructif s’effectue par l’une des méthodes;


gammagraphie, rayons X, ultrasons.
Les résultats sont interprétés compte tenu des tolérances
admises dans la norme de référence : API 1104 .

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Les contrôles NDT seront précédés par un examen visuel des
soudures à effectuer par les inspecteurs sur chantier pour s’assurer :
- de l’absence de défauts apparents hors tolérances,
- de la conformité aux tolérances des caractéristiques
dimensionnelles des soudures.

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REVÊTEMENT DES JOINTS SOUDÉS

Les tubes sont enrobés extérieurement en usine par un revêtement


polyéthylène d’environ 2 à 3 mm d’épaisseur.
Leurs extrémités sont laissées nues pour permettre la réalisation
des soudures d’assemblage.

Après exécution des soudures et avant mise en fouille, l’enrobage


doit être reconstitué au droit des joints soudés pour assurer une
protection continue de la canalisation et empêcher le mécanisme
de corrosion.

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Les procédés couramment mises en œuvre :
 Système de protection par bandes enroulées autour de la
canalisation,
 Système de manchon thermo rétractable,
Système par projection d’époxy.

La mise en œuvre consiste en :


Préparation soignée des surfaces à revêtir (nettoyage, Sablage,
brossage, séchage,...).
Mise en œuvre de l’un des procédés de revêtement agrées par
le client .
Contrôle du revêtement réalisé au balai électrique.

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OUVERTURE DE LA TRANCHÉE
Caractéristiques de la tranchée
Largeur : elle doit permettre la mise en fouille de la canalisation sans
détérioration de son revêtement.
40 cm pour des conduites de diamètre 8’’
90 cm pour des diamètres de 20 ‘’
Profondeur : hauteur minimale de recouvrement sur le tube : 80
cm(article 4 de la norme NT.109.02).
Elle peut être majorée dans les traversées de route, les souilles et les
zones caillouteuses et les franchissements d’obstacles pour permettre la
mise en place de protections autour du revêtement de la canalisation .
Le creusement de la tranchée s’effectuera en deux étapes :
1) Décapage systématique de la terre végétale et dépôt en bordure de
la piste,
2) Creusement de la tranchée (pelle mécanique ou trancheuse) et
dépôt des déblais en bordure de fouille
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Trancheuse en action

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Rabattement de nappes :

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MISE EN FOUILLE
La mise en fouille s’effectue au moyen de grue de levage (side
boom).

Avant la descente en fouille, la qualité du revêtement est contrôlée


à l’aide d’un « balai électrique ».

Dans le cas ou le terrain est très rocheux, sur le « fond de fouille »


est posé un lit de sable .

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Grue de levage (side-boom)

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LESTAGE OU ANCRAGE

Dans les zones marécageuses ou inondables, il peut être nécessaire


de lester ou d’ancrer la canalisation pour assurer sa stabilité.

Les effets de la poussée d’Archimède doivent parfois être


compensés pour assurer une parfaite stabilité de l’ouvrage.

Les tronçons de canalisation concernés sont alors :


- soit lestés par des anneaux ou des cavaliers de surcharge,
- soit lestés par un enrobage béton continu,
- soit ancrés par un dispositif approprié.

L’installation des ces systèmes nécessite la mise en place préalable


d’une protection mécanique du revêtement des tubes.
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Mise en place des cavaliers

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REMBLAIEMENT DE LA TRANCHÉE

Le remblaiement est effectué aussitôt après la mise en fouille


pour éviter toute détérioration de l’ouvrage.
Remblai de la partie inférieure de la tranchée avec matériel adapté
à la nature des matériaux et, le cas échéant, de matériaux meubles.

Remise en place de la totalité de la terre végétale.

Un cordon de remblais est laissé en raison du tassement à venir.

Reconstitution des chemins, accès,


Mise en place des dispositifs de protection prévus au-dessus de la
canalisation (dalles, grillage avertisseur,...) sur la totalité du tracé et
des dalles béton selon les cas spécifiés en matière de sécurité
(croisement de route ou de conduites,…).
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FRANCHISSEMENT DES POINTS PARTICULIERS

Les franchissements de points spéciaux et particuliers tels que


rivières, canaux, voies ferrées, autoroutes, routes,... ne sont pas
réalisés dans le cadre du chantier de pose « en ligne »
Ils sont réalisés de manière indépendante puis raccordés aux
tronçons adjacents.
Les différentes techniques utilisés :
1) Traversée en « tranchée ouverte » :

2) Mise en place de buses à ciel ouvert (éventuellement


par demi-chaussée) :

3) Traversées par Fonçage ou forage horizental : avec mise en


place d’une gaine sous l’obstacle à franchir dans laquelle le tube
sera enfilé ultérieurement.
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LES ÉPREUVES HYDROSTATIQUES

L’ensemble de la canalisation doit subir, par tronçon les épreuves


hydrauliques réglementaires pour la vérification de la résistance
mécanique et d’étanchéité.
Ces épreuves s’effectueront selon une procédures devant être
établie en prenant en considération les dispositions prévues par la
clause 5 de la norme NT:109.02 et qui comprend les étapes
suivantes :
1) Nettoyage de la conduite et remplissage en eau

L’eau qui sera utilisé pour le remplissage devra être préalablement


analyser afin de déceler des éventuels produits corrosifs et prévoir
l’addition d’un inhibiteur de corrosion
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2) Contrôle de la géométrie pour détecter les éventuelles
déformations par le passage d’un piston-racleur avec plaque gabarit.

3) Stabilisation thermique à une pression = 90 % de la pression


prévue pour l’essai d’étanchéité pendant une durée dépendant du
volume de la conduite. La durée de la stabilisation est fonction du
diamètre de la conduite.
Φ≤ 400 mm: 1 jour
400 mm ≤Φ≤750 mm:2 jours
Φ≥800 mm: 3 jours
4) Epreuve de présence d’air qui sera réalisé à la pression de
l’épreuve de contrôle de l’étanchéité
5) Réalisation de l’épreuve de résistance à une durée d’environ 2
heures.
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5) Réalisation de l’épreuve d’étancheité à une pression égale à la
pression maximale prévue en service pendant une durée minimale
de 6 heure ( Norme NT.109.02) . La durée étant fonction du volume
de la conduite au moins 24 H pour un volume ≥5000 m3

La procédure des épreuves hydrostatiques doit indiquer tous les


moyens humains et en matériel à mettre en place pour les tests et
notamment:
Les pompes de remplissage et de mise en pression
Les capacités de stockage en eau
La balance manométrique avec enregistreur
Les sondes de mesures de température
Les racleurs de nettoyage et de séchage
Les moyens humains nécessaires et les inspecteurs agrées

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SÉCHAGE DE LA CANALISATION

La canalisation est vidangée et essuyée après la réalisation des


épreuves hydrauliques.
Les différentes méthodes de séchage sont :
Séchage à l’air sec : circulation à intervalles réguliers de pistons-
racleurs propulsés par de l’air sec,
Séchage par évaporation sous vide,
Eventuellement, séchage par dilution dans un liquide absorbant.

Le séchage est mis en œuvre par tronçon, après finition complète


de la canalisation,

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RACCORDEMENTS

Les tronçons de canalisation posés sont assemblés bout à bout par


une soudure réalisée généralement en fond de fouille

Les soudures de raccordement qui n’ont pas été testés lors de


l’épreuve hydrostatiques des tronçons subiront les contrôles radio
de garantie et seront contrôles en pression lors de la mise sous
pression du pipeline en produit

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REMISE EN ÉTAT DES LIEUX

A l’achèvement des travaux, tous les terrains traversés doivent


être rétablis dans leur état initial sur la totalité de l’emprise du
chantier.
L’état initial des lieux concernés par l’emprise du chantier ayant
fait l’objet d’un constat contradictoire entre l’exploitant agricole
du terrain traversé, un représentant de l’entreprise de pose et un
représentant de l’engineering .

A l’issue des travaux de remise en état, un nouveau constat


contradictoire sera établi.

En outre à l’issue du chantier, le système de drainage préexistant


dans les terrains traversés et ayant déjà fait l’objet d’un constat
préalable est remis en état de fonctionnement sur la totalité de
l’emprise des travaux. 35
ÉQUIPEMENT DE LA LIGNE :

Ces travaux comprennent la construction et l’aménagement des


installations techniques réglementaires nécessaires pour l’exploitation
de l’ouvrage :
1) Les Vannes de sectionnement et les piquage de raccordement ,

2) Les équipements du système de protection cathodique (postes de


soutirage et prises de potentiel)
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DOSSIER DES ARCHIVES TECHNIQUES
Il incombe à l’entreprise de préparer à la fin des travaux le dossier
technique de recollement comprenant :
Les plans (as built) de pose en plan et en profil de la canalisation et
de l’ensemble de ses accessoires, sur support informatique :
 Plans de bornage et des sommets d’angle,
Les plans de pose au niveau des points spéciaux et points
particuliers
Les plans des vannes de sectionnement et points de raccordement
Le carnet de soudure indiquant le N° de chaque soudure , les
longueurs de soudure à soudure et la valeur des angles et des coudes.

Les procès verbaux des épreuves hydrostatiques

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