1

Enregistré par Little Tribeca en la basilique Sainte-Madeleine de Vézelay

du 26 au 30 septembre 2018

Direction artistique : Dominique Vellard, Clément Rousset

Prise de son : Clément Rousset
Montage, mixage et mastering : Sarah Hermann

English translation © Paul Willenbrock

Couverture : Pere Serra - Virgin of the Angels · Photos © Ensemble Gilles Binchois
Design © 440.media

L’Ensemble Gilles Binchois remercie Maria Carmen Gomez dont l’article « La musique en Avignon »
a été d’une aide précieuse pour la construction du programme du présent disque.

EVCD060 Little Tribeca ℗ 2019 Little Tribeca © 2019

[LC] 83778

evidenceclassics.com
2
Messes de Barcelone
et d’Apt
Ensemble Gilles Binchois
Dominique Vellard ténor, guiterne & direction artistique

Guilhem Terrail alto

Roman Melish alto
Vincent Lièvre-Picard ténor
Giacomo Schiavo ténor
Cyprien Sadek baryton
Baptiste Romain vièle à archet
Claire Foltzer vièle à archet

3
4
Messe de Barcelone (Barcelone-Bbc, ms. 971)
1. Kyrie 2’21
2. Gloria avec trope « Splendor patris » 7’19
3. Credo – de Sortes 8’12
4. Sanctus avec trope « Sacro sanctus / Sanctus miro gaudio » 4’32
5. « Adoramus te », motet (Madrid-BN, ms. 1361) 1’43
6. Agnus Dei à 4 voix 3’26

7. « Deus tuorum militum », hymne à 3 voix avec plain-chant alterné* 4’17

8. « Dantur officia / Quid scire », motet joué aux instruments* 1’46
9. « Christe redemptor omnium », hymne avec plain-chant alterné* 3’27
10. « Colla jugo / Bona condit », motet joué aux instruments – de Vitry* 2’39

Messe d’Apt (Apt-trésor, ms. 16bis)

11. Kyrie avec trope « Humano generi » (f.2v/3) 7’07
12. Gloria – de Depansis (f.10) 5’27
13. Sanctus – de Tapissier (f.35v/36) 2’52
14. « Imperatrix / O Maria », motet joué aux instruments 2’11
15. Agnus Dei 2’13
16. « Juste judex », hymne (Madrid-BN, ms. 1361) 1’21

17.
« Ave maris stella », hymne mariale* 2’37

* pièces issues du manuscrit d’Apt (Apt-trésor, ms. 16bis)

5
L’arrivée des papes en Avignon
A l’aube du XIVe siècle, les liens entre le pape
Boniface VIII et le roi de France Philippe le Bel se
dégradent. Ce dernier a besoin d’argent pour entretenir
son armée, et décide de lever en 1295 un nouvel impôt
sur le clergé. Boniface  VIII s’y oppose et menace
d’excommunier le roi de France, il est torturé en 1303
par Guillaume de Nogaret, garde des sceaux du roi.
Le pape Benoît XI lui succède et tente d’apaiser les
tensions avec Philippe le Bel, mais il meurt en 1304
d’une indigestion, un an après son élection. La papauté
est en crise.
Clément V est nommé pape en 1305. Français, il
est protégé par Philippe le Bel. Il renonce à rejoindre
Rome, à cause de l’instabilité qui y règne, et s’établit
temporairement à Avignon, ville qui appartient à la
papauté. Le provisoire devient durable  : les papes
resteront en Avignon pendant près d’un siècle
(1309-77)
La chapelle papale
Nous avons peu d’informations concernant
le répertoire musical pratiqué à Avignon durant
les premières décennies de la papauté  ; il s’agit
probablement du chant « grégorien », dans l’héritage
de l’Église de Rome.
L’Ars Nova désigne le nouveau courant musical
développé au tout début du XIVe siècle dans le Nord de
6
la France. Au départ condamné par le pape Jean XXII
dans sa célèbre décrétale Docta sanctorum de 1324, l’Ars
Nova émerge à la cour d’Avignon sous le pontificat de
Clément VI (1342-1352), qui emploie une majorité
de chantres venus du Nord de la France dans la
toute récente « Chapelle Intrinsèque » qui s’occupe
spécialement du service musical.
L’Ars Nova en Catalogne
L’histoire de la Messe de Barcelone est intimement
liée à celle de la papauté à Avignon. Depuis le
XIIe siècle, Barcelone (et le comté de Barcelone) est
rattachée au puissant Royaume d’Aragon, lequel
entretient d’étroites relations avec la ville d’Avignon.
On date l’introduction de l’Ars Nova en Catalogne
autour de 1350, date à laquelle on remarque une arrivée
massive de musiciens français dans la chapelle de la cour
d’Aragon. Ces chantres venaient pour la plupart de la
chapelle pontificale. De même, des musiciens Catalans
étaient envoyés à Avignon.
Le répertoire qu’ils chantaient était sensiblement le
même qu’à Avignon, en témoignent les manuscrits
et fragments de manuscrits de la sphère catalane. Ce
« réseau » entre Avignon et Aragon n’est pas unique
mais concerne plus globalement l’Europe méridionale,
ce qui explique la diffusion du répertoire à travers
l’Europe, et particulièrement dans le midi de la France.
Le manuscrit 971 (ms. 971)
La messe de Barcelone tient son nom de son
lieu de conservation (la Biblioteca de Catalunya, à
Barcelone). Elle n’est contenue que dans le manuscrit
971, redécouvert en 1926 à Vilafranca del Penedés (à
une cinquantaine de kilomètres de Barcelone).
Le manuscrit 971 est un ouvrage de parchemin
soigné ; qu’il s’agisse de la graphie, de la mise en page,
ou de la décoration... Il est très peu probable qu’un tel
manuscrit ait été commandité ou utilisé à Vilafranca
del Penedés. L’hypothèse la plus vraisemblable –
soutenue par la musicologue Gómez Muntané – est
que le manuscrit aurait appartenu à la chapelle des
rois d’Aragon, sous le règne de Martin Ier d’Aragon
(1394-1410).
La messe de Barcelone
Le seul nom d’auteur qui apparaît au sein de
la messe de Barcelone est un certain « Sortes ». Son
identité est sujette à débat ; mais aucune des hypothèses
proposées n’est véritablement satisfaisante.
Le fantasme de beaucoup de musiciens et de
musicologues a été d’y voir une messe cyclique
(composée comme un tout, avec des relations entre
les différents mouvements) et composée par un seul et
même compositeur, à l’instar de la Messe de Notre-Dame
de Guillaume de Machaut, et de la production plus
tardive des musiciens franco-flamands.
7
Il est vrai que l’ordonnancement de la messe
est très particulier. Tous les mouvements sont écrits
dans le même ton (ré), sauf le Credo central qui est en
mode de ré transposé sur sol. Le Gloria et le Sanctus,
qui encadrent directement le Credo comportent des
tropes ; ce qui dessine un ordonnancement symétrisé
autour du Credo.
Cependant, d’autres éléments viennent contredire
l’unité de la Messe de Barcelone : tous les mouvements
sont écrits à 3 voix, sauf l’Agnus Dei qui est à 4.
Par ailleurs, il n’y a pas d’unité stylistique entre
les différents mouvements, au contraire, chaque
mouvement est composé d’une manière qui lui est
propre. Enfin, pourquoi le nom de Sortes n’apparaît
pas au début de la messe, mais seulement au milieu ?
Il est plus vraisemblable de penser que cette messe
est une compilation de mouvements préexistants
(ou composés pour l’occasion), choisis et agencés
pour former un tout cohérent. Et cela n’aurait rien
d’étonnant au Moyen Âge, tant la pratique de la
compilation est courante. Qu’il s’agisse d’écrits
historiques, de traités, de manuscrits poétiques ou
musicaux… emprunter un matériau plus ancien – qu’il
s’agisse d’une pièce ou seulement un motif musical –
pour en faire un nouvel objet est – pourrait-on dire
– l’essence même de la création musicale au Moyen
Âge, et les exemples ne manquent pas.
Le manuscrit d’Apt
Le manuscrit d’Apt est conservé dans le chapitre
de la cathédrale Sainte-Anne d’Apt sous la cote
16 bis. Il contient une partie du répertoire qui était
chanté à la cour papale d’Avignon. Sa présence à Apt
n’est pas expliquée : il est peu probable qu’il ait été
copié sur place ; on suppose qu’il a fait partie d’un
prêt de manuscrits qui remonte au XVIe siècle, en
provenance du chapitre d’Avignon. Le manuscrit
d’Apt n’aurait tout simplement pas été rendu.
Le manuscrit d’Apt est une compilation qui
rassemble six cahiers copiés à différentes époques :
certains renferment des pièces datant des environs
des années 1350, tandis que d’autres datent de la fin
du XIVe.
Le répertoire
Le répertoire contenu dans le manuscrit d’Apt est
entièrement polyphonique. La majorité des pièces
sont à trois voix, mais on en trouve également à
deux ou quatre voix.
Il contient des parties de messe (Kyrie, Gloria,
Credo, Sanctus et Agnus Dei) ; des hymnes et quatre
motets sur des textes moralisateurs. Ces parties de
messes n’ont pas de lien entre elles : elles ne sont pas
regroupées de sorte à former des cycles de messes
complets. Il n’y a d’ailleurs aucun agencement
particulier des pièces, hormis les hymnes qui sont
8
regroupées ensemble, et copiées les unes à la suite
des autres.
Les compositeurs
Seulement une petite moitié des 49 pièces du
manuscrit d’Apt portent un nom d’auteur (ou sont
identifiées par le biais d’une autre source), les autres
sont anonymes.
Concernant les pièces enregistrées sur ce disque,
nous trouvons les noms de Depansis (non identifié,
nous ne connaissons que son Gloria), Johannes Tapissier
et Philippe de Vitry. La vie de ces deux derniers
compositeurs est davantage documentée.
Philippe de Vitry (1291-1361) est l’un des
compositeurs et théoriciens les plus célèbres du
XIVe siècle. Il est principalement actif dans le Nord
de la France : chanoine de la collégiale Notre-Dame
de Clermont-en-Beauvais (Oise), évêque de Meaux à
partir du 4 janvier 1351. Il est également connu comme
étant un théoricien de l’Ars Nova.
Il a été le représentant de Louis de Bourbon (comte
de Clermont) à la cour papale d’Avignon, en 1327. Par
la suite, il devient représentant du roi de France Jean
le Bon à la cour papale d’Avignon à partir des années
1350. C’est probablement lors de ses séjours qu’il a
transmis ses pièces que l’on retrouve dans le manuscrit
d’Apt.
Johannes Tapissier (ca. 1370-1410), de son vrai
nom Jean de Noyers, était musicien, compositeur et
pédagogue. En 1391, il est engagé comme valet de
chambre et compositeur à la cour de Philippe le chauve,
duc de Bourgogne. Cette même année, il accompagne
Philippe et sa cour en voyage à Milan et Avignon. Au
printemps 1395, il fait une seconde visite à Avignon
et une troisième à l’été 1399. C’est probablement lors
de ces séjours qu’il transmet son Credo et son Sanctus,
présents dans le manuscrit d’Apt. En 1406, on sait qu’il
était à Paris où il maintenait une école de chant pour
la cour de Bourgogne.
En rassemblant les différentes pièces du manuscrit
d’Apt, nous avons suivi, à notre manière, la même
démarche de compilation que l’on trouve dans la
Messe de Barcelone. Il n’a pas été question pour nous
d’établir des symétries, ou tout autre forme liée à des
proportions, mais de rassembler des mouvements de
messe, des hymnes et des motets afin d’établir un
ensemble cohérent, et agréable.

Brice Ramondenc

9
The Papacy comes to Avignon
At the dawn of the 14th century, relations
between Pope Boniface VIII and the king of France,
Philippe le Bel deteriorated. The king needed money
to maintain his army, so he decided to levy a new tax
on the clergy in 1295. Boniface VIII opposed this
tax and threatened to excommunicate the king of
France. In September 1303, the pope was captured
and was subjected to violent treatment during three
days by Guillaume de Nogaret, Keeper of the Seals
(the king’s Minister of Justice), and he died a month
later. He was succeeded by Pope Benedict XI, who
attempted to appease the tensions with Philippe
le Bel, but he died from an extreme attack of
indigestion in 1304, one year after his election. The
Papacy was in crisis.
Clément  V was appointed pope in 1305.
Being French, he was protected by Philippe le Bel.
He decided against settling in Rome, on account
of the instability that reigned there at the time,
and established himself temporarily in Avignon, a
town that belonged to the Papacy. This provisional
measure was prolonged, and Avignon remained the
seat of the Papacy from 1309 to 1377.
The papal chapel
We have very little information about the
musical repertoire in use in Avignon during the
10
first decades of the Papacy’s presence there; probably
“Gregorian” chant, inherited from the Church in
Rome.
Ars Nova was the new musical style that
developed at the beginning of the 14th century in
the North of France. Although initially condemned
by Pope John XXII in his famous decretal Docta
sanctorum of 1324, Ars Nova emerged at the court
of Avignon under the pontificate of Clement  VI
(1342-1352), who mainly employed singers
from the North of France in the recently formed
“Chapelle Intrinsèque”, (made up of capellani
intrinseci), with particular responsibility for the
liturgical music.
Ars Nova in Catalonia
The story of the Barcelona Mass is intimately
linked to that of the Papacy in Avignon. Since
the 12th century, Barcelona (and the county of
Barcelona) had been part of the powerful Kingdom
of Aragon, which maintained close relations with
the city of Avignon.
Ars Nova made its way into Catalonia around
1350, a time at which a considerable number of
French musicians are known to have entered the
employ of the Royal Chapel at the Court of Aragon.
Most of these singers came from the Papal Chapel.
Likewise, Catalan musicians were sent to Avignon.
The repertoire they sang was essentially
the same as in Avignon, as is evidenced by the
manuscripts and fragments of manuscripts from
the Catalan region. This kind of “network” between
Avignon and Aragon was not unique; in fact it was
quite a common phenomenon throughout southern
Europe, which explains the spread of the repertoire
across Europe, particularly in the South of France.
Manuscript 971 (ms. 971)
The Barcelona mass takes its name from the
place where it is kept (the Biblioteca de Catalunya,
in Barcelona). The only existing copy of it is in
Manuscript 971, which was rediscovered in 1926
in Vilafranca del Penedés (about 50 kilometres from
Barcelona).
Manuscript 971 is a parchment volume of the
highest quality, as much for its calligraphy, its design
or its decoration… It is very unlikely that such a
manuscript was commissioned or used in Vilafranca
del Penedés. The most likely hypothesis – supported
by the musicologist Gómez Muntané – is that the
manuscript belonged to the chapel of the kings of
Aragon during the reign of Martin  I of Aragon
(1394-1410).
The Barcelona Mass
The only indication of authorship found in the
Barcelona mass is a certain “Sortes”. His identity is
11
subject to debate, but none of the hypotheses so far
presented is really satisfactory.
Many musicians and musicologists have
fantasised that it was a cyclical mass (composed as a
whole, the different movements being inter-related),
composed by a single composer, as is the case with
the Messe de Notre-Dame by Guillaume de Machaut,
and the works produced later by Franco-Flemish
musicians.
It is true that the organisation of the mass is
very unusual. All the movements are written in the
same tone (re), except the central Credo, which is in
the mode of re transposed to sol. The Gloria and the
Sanctus, which directly frame the Credo, both have
tropes; this creates a symmetrical ordering around
the Credo.
However, other elements refute the idea of
unity in the Barcelona Mass: all the movements are
written for 3 voices, except the Agnus Dei, which is
for 4 voices.
Moreover, there is no stylistic unity between
the different movements; on the contrary, each
movement is composed in its own way. Finally, why
does the name Sortes not appear at the beginning of
the mass, but only in the middle?
It is more plausible to see this mass as a
compilation of pre-existing movements (or
composed for a specific occasion), chosen and
arranged to form a coherent whole. And there would
be nothing surprising about this in the Middle Ages,
so common was the practice of compilation. From
historical writings, to treatises and poetic or musical
manuscripts etc., borrowing from older material,
whether from an actual piece or just a musical
motif, in order to make a new object out of it, was -
one could say - the very essence of musical creation
in the Middle Ages, and there is no shortage of
examples of this practice.
The Apt Manuscript
The Apt manuscript is kept in the chapter of the
cathedral of Sainte-Anne in Apt under the catalogue
number 16 bis. It contains part of the repertoire that
was sung at the papal court of Avignon. Its presence
in Apt is unexplained: it is unlikely that the copy
was made there; it is believed to have been part of
a loan of manuscripts from the Avignon chapter
dating back to the 16th century. The Apt manuscript
might simply not have been returned.
The Apt manuscript is a compilation bringing
together six books copied at different times: some
contain pieces dating from around the 1350s, while
others date from the end of the 14th century.
The repertoire
The repertoire contained in the Apt manuscript
is entirely polyphonic. Most of the pieces are for 3
voices, but there are also some for 2 or 4 voices.
It contains movements of the Mass (Kyrie,
12
Gloria, Credo, Sanctus and Agnus Dei), hymns
and four motets based on moralising texts. These
mass movements are not related to each other:
they are not grouped together in such a way as to
form complete mass cycles. Neither are the pieces
arranged in any particular order, except for the
hymns, which are grouped together and written
out one after the other.
The composers
Only a little under half of the 49 pieces in
the Apt manuscript bear an author’s name (or are
identified through another source); the others are
anonymous.
As for the pieces recorded on this disc, we
find the names of Depansis (about whom nothing
is known, except his Gloria), Johannes Tapissier
and Philippe de Vitry. The lives of these last two
composers are more fully documented.
Philippe de Vitry (1291-1361) was one of
the most celebrated composers and theorists of the
14th century. He was mainly active in the North
of France; he was a canon of the collegiate church
of Notre-Dame in Clermont-en-Beauvais (in the
département of Oise), and Bishop of Meaux from
4 January 1351. He is also famous as a theorist of
Ars Nova.
In 1327, he was the representative of Louis de
Bourbon (Count of Clermont) at the papal court
of Avignon. Later, he became the representative of
the French king Jean le Bon at the papal court of
Avignon from the 1350s onwards. It was probably
during his stays there that he presented the pieces
that are found in the Apt manuscript.
Johannes Tapissier (ca. 1370-1410), whose
true name was Jean de Noyers, was a musician,
composer and pedagogue. In 1391, he was
appointed valet de chambre and composer at the
court of Philip the Bald, Duke of Burgundy. That
same year, he accompanied Philippe and his court
on a journey to Milan and Avignon. In the spring of
1395, he made a second visit to Avignon and a third
in the summer of 1399. It was probably during his
stays there that he produced his Credo and Sanctus,
which are included in the Apt manuscript. We know
that in 1406 he was in Paris, where he established an
escole de chant (song school) to provide singers for
the Burgundian court.
By bringing together the different pieces of the
Apt manuscript, we have followed, in our own way,
the same process of compilation as we find in the
Barcelona Mass. Our aim is not so much to establish
specific symmetries, or any other form associated
with proportions, but rather to put some of these
mass movements, hymns and motets into an order,
thereby creating a coherent and pleasing whole.

Brice Ramondenc
Translation: Paul Willenbrock

13
14
Messe de Barcelone (Barcelone-Bbc, ms.971)
1. Kyrie
Kyrie eleison
Christe eleison
Kyrie eleison
2. Gloria avec trope « Splendor patris »
Gloria in excelsis Deo
Et in terra pax hominibus bonæ
voluntatis,
Splendor patris in celis oriens
qui captivum hominem optime
redemisti in cruce moriens
sacrosancti sanguinis flumine
veni, leva quos vides cadere.
Laudamus te, benedicimus te,
adoramus te, glorificamus te
gratias agimus tibi propter magnam
gloriam tuam.
O Rex regum cuius imperio
universa curvantur genua
parent celum tellus et maria
quamvis quodam parentis gremio
clauderis.
Domine Deus, rex celestis, Deus pater
omnipotens,
Domine fili unigenite Jesu Christe
Domine Deus, agnus Dei, filius patris,
Iuste Iudex, dulcis, clemens, pie
si tua nos dampnes iusticia
Seigneur, prends pitié
Christ, prends pitié
Seigneur, prends pitié
Gloire à Dieu au plus haut des cieux,
Et paix, sur la terre, aux hommes de
bonne volonté,
Splendeur du Père, toi qui nais dans
les cieux,
toi qui as racheté l’homme captif
en mourant sur la croix,
répandant ton sang très saint, viens,
relève ceux que tu vois tomber.
Nous te louons, nous te bénissons,
nous t’adorons, nous te glorifions,
nous te rendons grâces pour ton
immense gloire.
O roi des rois, devant la puissance
duquel
tous fléchissent le genou,
ciel, terre et mers te sont soumis,
et cela même lorsque tu demeurais
dans le sein du Père.
Seigneur Dieu, roi du ciel, Dieu Père
tout-puissant
Seigneur Fils unique, Jésus Christ
Seigneur Dieu, agneau de Dieu, Fils
15
Lord have mercy
Christ have mercy
Lord have mercy
Glory be to God on high,
and on earth peace to men of
goodwill,
Splendour of the Father, arising in the
heavens,
thou who didst excellently redeem
captive man
by dying on the cross,
shedding thy most sacred blood,
come, raise up those that thou seest fall.
We praise thee, we bless thee
we worship thee, we glorify thee,
we give thanks to thee for thy great
glory.
O King of kings, before whose might
every knee bows,
heaven, earth and seas obey thee
even when thou wert enclosed
in a parent’s womb.
Lord God, Heavenly King, God the
Father almighty,
O Lord, the only begotten Son, Jesus
Christ
quis instabit pro nobis iudica
nunc precamur furorem reprime
quem meremur.
Qui tollis peccata mundi, miserere
nobis
qui tollis peccata mundi, suscipe
deprecationem nostram
Celice rex astrorum agios
O Adonay dux domus Israel
clavis David, princeps Emanuel
radix Iesse elion isquiros
munda fedos, conserva nitidos
tu qui potes,
Qui sedes ad dexteram patris, miserere
nobis
quonium tu solus sanctus, ti solus
dominus,
tu solus altissimus Jesu Christe
cum sancto spiritu.
Eja ergo devoti socii
extollamus in altis canticha
interumpat vox clara celica
precindamus torporem ocii
ut celestis sedes palacii
mereamur
in gloria Dei patris
Amen.
du Père,
Juge équitable, doux, clément et
bienveillant,
si tu nous condamnes par ta justice
qui restera debout ? Accorde-nous un
jugement favorable, nous te prions
de retenir ta fureur
que cependant nous méritons.
Toi qui enlèves le péché du monde,
prends pitié de nous, toi qui
enlèves le péché du monde, reçois
notre prière
Roi céleste, maître des astres
O Adonay, toi qui guides la maison
d’Israël,
clé de David, premier Emmanuel,
racine de Jessé, Elie le fort,
Purifie les offrandes et préserve les purs,
toi qui en as la puissance,
Toi qui sièges à la droite du Père,
prends pitié de nous, car toi seul
es saint, toi seul est seigneur,
toi seul est le Très-Haut, Jésus-Christ
avec le Saint-Esprit.
Eia ! Pieux compagnons
Elevons donc nos chants dans les
hauteurs,
que notre voix éclate dans les cieux
brisons la torpeur de notre paresse
afin de mériter de siéger dans
le palais céleste
dans la gloire de Dieu le Père.
Amen.
16
O Lord God, lamb of God, Son of
the Father,
Just judge, gentle, clement and holy,
if thou condemnest us in thy justice
who shall remain standing? Judge us
favourably,
we beseech thee to withhold thy anger,
however much we deserve it.
Thou that takest away the sins of the
world,
have mercy on us
Thou that takest away the sins of the
world,
receive our prayer.
King of Heaven, Lord of the stars,
O Adonaï, leader of the house of Israel,
David’s key, Prince Emmanuel,
root of Jesse, Eli the strong,
purify our offerings, keep them pure,
Thou who hast the power,
Thou that sittest at the right hand of
the Father,
have mercy on us,
for thou only art holy, thou only art
the Lord,
Thou only art the most high Jesus
Christ
with the Holy Ghost.
Eia! Devoted companions,
let us then raise our songs in the highest
heaven,
let the bright heavenly voice burst
through,

3. Credo – Sortes
Credo in unum Deum,
patrem omnipotentem, factorem caeli
et terrae, visibilium omnium et
invisibilium.
et in unum dominum Jesum Christum
filium Dei unigenitum.
et ex patre natum ante omnia saecula.
Deum de Deo, lumen de lumine,
Deum verum de Deo vero.
Genitum, non factum, consubstan-
tialem patri,
per quem omnia facta sunt.
Qui propter nos homines, et propter
nostram salutem decendit de
caelis.
Et incarnatus est de spiritu sancto ex
Maria virgine: et homo factus est.
Crucifixus etiam pro nobis: sub Pontio
Pilato passus, et sepultus est.
Et resurrexit tertia die, secundum
scripturas.
Et ascendit in caelum: sedet ad
dexteram patris.
Et iterum venturus est cum gloria,
judicare vivos et mortuos: cujus
Je crois en un seul Dieu,
père tout-puissant, créateur du ciel et
de la terre,
du monde visible et invisible,
et en un seul seigneur, Jésus-Christ,
fils unique de Dieu
né du père avant tous les siècles ;
Dieu, né de Dieu, lumière, née de la
lumière, vrai Dieu, né du vrai
Dieu,
Engendré, non créé, de même nature
que le père,
par qui tout a été fait.
Pour nous les hommes et pour notre
salut, il descendit du ciel ;
Par l’Esprit-Saint, il a pris chair de la
Vierge Marie, et s’est fait homme.
Crucifié pour nous sous Ponce Pilate,
il souffrit sa passion et fut mis au
tombeau.
Et il ressuscita le troisième jour,
conformément aux écritures, et
il monta au ciel ; il est assis à la
droite du père.
Il reviendra dans la gloire, pour juger
17
let us break the torpor of our laziness,
so that we may deserve a seat
in the celestial palace
in the glory of God the Father,
Amen.
I believe in one God,
the father almighty, maker of heaven
and earth,
and of all things visible and invisible,
and in one lord, Jesus Christ,
the only begotten son of God,
begotten of the father before all
worlds;
God of God, light of lights,
very God of very Gods.
Begotten not made, being of one body
with the father,
by whom all things were made.
Who for us men and for our salvation
came down from heaven.
And was incarnate by the Holy Ghost
of the Virgin Mary
and was made man.
He was crucified also for us: under
Pontius Pilate
he suffered and was buried.
And the third day he rose again
according to the scriptures;
and ascended into heaven:
he is seated at the right hand of the
 regni non erit finis.
Et in spiritum sanctum, dominum, et
vivificantem: qui ex patre filioque
procedit.
Qui cum patre et filio simul adoratur,
et conglorificatur: qui locutus est
per prophetas.
Et unam, sanctam, catholicam, et
apostolicam ecclesiam.
Confiteor unum baptisma in remis-
sionem peccatorum.
Et expecto resurrectionem mortuorum
et vitam venturi saeculi.
Amen.
4. Sanctus avec trope « Sacro sanctus »
Triplum:
Sacro Sanctus, pater ingenitus,
Princeps pacis, rex regnum inclitus
In quo posse inextimabile
Infinitum et inefabile
Declaratur et intellegitur
Nam per ipsum omne perficitur,
Sanctus quidem superni filius
Magis fulgens quam solis radius
les vivants et les morts ; lui dont
le règne n’aura pas de fin.
Et je crois en l’esprit-saint, seigneur,
qui donne la vie et qui procède du
père et du fils.
Avec le père et le fils, il est également
adoré et glorifié ; lui qui parlé par
les prophètes.
Et je crois en l’Église, une, sainte,
catholique et apostolique.
Je reconnais un seul baptême pour le
pardon des péchés.
Et j’attends la résurrection des morts,
et la vie du monde à venir.
Amen.
Triplum (voix supérieure) :
Il est le Père très Saint, incréé,
prince de paix, illustre roi des rois,
en qui – nous le comprenons et
l’affirmons–
réside un pouvoir inestimable,
infini, ineffable
car c’est par lui seul que tout s’accomplit.
Saint aussi, le Fils du Très-Haut, plus
18
Father.
And he shall come again in glory to
judge the living and the dead:
whose kingdom shall have no
end.
And I believe in the Holy Ghost,
the Lord and giver of life, who
proceeds from the Father to
the Son.
Who with the Father and the Son
together is worshipped and
glorified, who spoke by the
prophets.
And I believe one holy, catholic and
apostolic church,
I acknowledge one baptism for the
remission of sins.
And I look for the resurrection of the
dead and the life of the world
to come.
Amen.
Triplum (top voice):
Most Holy, unbegotten father,
Prince of peace, illustrious king of kings,
in whom resides an inestimable
infinite and ineffable power -
let it be declared and comprehended -
for it is by him alone that everything is
achieved,
Holy too, the Son of the Supernal,
Ipse natus ex matre virgine
Factus homo spirante flamine
Preservando sibi mundiciam
Qui demonstrat summam prudentiam
Sanctus quoque qui flamen dicitur
Qui procedit ut pie creditur
A personis patris et filii
Per quem sui letantur nuntii
In superna celorum patria
Spiritali repleti gracia
Alpha et O, tu solus dominus
Iudex iustus et Deus unicus
Et sabaoth in thronis presidens
Et sanctorum vota respiciens,
Te collaudant polorum agmina
O quam pulchra psallentes carmina
Pleni celi terraque maria
Magestatis tue sunt gloria
Te precamur osanna filios
Quos creasti, tu clemens agios
In excelsis et quod desiderat
In futurum illum obstineat
Benedictus qui pati voluit
Mortem duram que limo nocuit
Adque venit magno cum lumine
Spoliandum in Dei nomine
Ihesu Christe
Osanna quos in excelsis
Nam in te credimus.
Motetus:
Sanctus miro gaudio
In celesti solio
resplendissant qu’un rayon de soleil
lui qui est né d’une vierge,
et s’est incarné par le souffle de l’Esprit,
en préservant sa pureté
il montre son immense sagesse.
Saint également celui que l’on nomme
le Souffle
il procède, selon la sainte croyance,
des personnes du Père et du Fils,
par lui ses messagers eux-mêmes se
réjouissent
dans la très-haute patrie des cieux,
comblés par la grâce de l’Esprit.
O, alpha et omega, seul Seigneur,
juge équitable et Dieu unique
Sabaoth siégeant au-dessus des trônes
et qui considère les volontés des saints,
les troupes célestes te louent,
O quels beaux chants ils entonnent.
les cieux et la terre et les mers sont remplis
de la gloire de ta majesté.
Nous t’en prions, Hosanna, élève
les fils que tu as créés, toi qui es clément
et saint, au plus haut des cieux ;
et que ce qu’ils désirent, il puissent
l’obtenir dans l’avenir.
Il est béni celui qui a voulu endurer
une cruelle mort sans en connaître la
souillure,
et qui vint accompagné d’une grande
lumière,
Il devait être dépouillé, au nom de
Dieu,
19
more resplendent than a ray of sun,
He who was born of a virgin,
made man by the breath of the Spirit,
who by preserving his purity
shows his immense wisdom.
Holy too that which is called the Breath
which proceeds, as is faithfully believed,
from the persons of the Father and the Son,
in whom the angels rejoice
in the supernal celestial realm
filled with the grace of the Spirit.
Alpha and Omega, thou only art the
Lord,
just judge and only God
and Sabaoth sitting on thrones,
and mindful of the prayers of the saints,
the ranks of celestial troops praise you.
O, what beautiful songs they sing:
Heaven and Earth and the seas are full
of the glory of thy majesty.
We beseech thee, Hosanna,
that thou show clemency to the sons thou
created, Holy One in the highest;
and what they desire may they
obtain in the future.
Blessed is he who chose to suffer
a cruel death, that brought him harm
and filth,
and who comes in order to destroy death
with great light in the name of God,
Jesus Christ,
Hosanna of those in the highest,
for we believe in you.
Chorus angelorum Jésus Christ, Motet (middle voice):
Deo nostro intonat Hosanna, sauve-nous, au plus haut Holy! with wonderful joy
Qui perpetim imperat des cieux around the celestial throne
Patri dux astrorum car nous croyons en toi. the choir of angels
Sanctus propter filium sings to our God
Iam nobis propicium Motet (voix médiane) : who reigns for ever,
Canit ipse corus Avec une joie admirable the Father, master of the stars;
Per quem corpus virginis auprès du trône céleste Holy, because his Son,
Mire pulchritudinis le chœur des anges entonne : is now favourable to us;
Factus est decorus Saint ! pour notre Dieu the same choir sings
Sanctus et spiritui qui règne à jamais, for whom a virgin’s body
Sacro dant perpetui le Père, maître des astres ; of remarkable beauty
Solum dedicati Saint est-il par son Fils was made worthy.
Cum sono mirabili dont le chœur lui-même chante Holy and in perpetual dedication
Canunt ineffabili l’indulgence à notre égard, to the Holy Spirit
Sancte trinitati lui qui par le corps de la vierge they give worship;
Dominus omnipotens a reçu l’ornement with a wonderful sound
Et verbum reficiens d’une admirable beauté ; they sing to the ineffable
Dulcis caro cibus Ceux qui lui sont consacrés Holy Trinity.
Una simplex deitas proclament Saint Lord almighty,
Coeterna paritas aussi pour l’Esprit saint ever refabricating the Word,
In personis tribus avec une musique admirable, sweet bodily food,
Plena sunc celestia ils chantent pour l’ineffable one, a deity unique,
Nec non et terrestria trinité sainte ; a coeternal equality
Loca magestatis Seigneur tout-puissant in three persons,
Tue sancte glorie qui produis le Verbe, The Heavens are full,
Qua regina gracie douce nourriture, as are the earthly places,
Gaudet cum beatis divinité unique of the majesty
Benedicta gaudia coéternelle parité of thy Holy Glory;
In beatis varia en trois personnes, where the Queen of Grace
Sunt que preparasti les cieux sont pleins delights with the blessed.
Recte diligentibus mais aussi les terres Blessed joys;
Et in te credentibus de la gloire diverse are those

20
Salva quos creasti
In excelsis.
5. « Adoramus te », motet (Madrid-BN, ms.1361)
Adoramus te, Christe et benedicimus
tibi quia per crucem tuam
redemisti mundum.
Te ergo quæsumus tuis famulis subveni
quos precioso sanguine redemisti.
6. Agnus Dei à 4 voix
Agnus Dei qui tollis peccata mundi,
miserere nobis.
Agnus Dei qui tollis peccata mundi,
miserere nobis.
Agnus Dei qui tollis peccata mundi,
dona nobis pacem.
de ta majesté ;
c’est par elle que la reine de grâce
se réjouit avec les bienheureux ;
Elles sont bénies parmi les bienheureux
les joies diverses
que tu as préparées
pour ceux qui te servent avec droiture
et qui croient en toi ;
sauve ceux que tu as créée
au plus haut des cieux.
Nous t’adorons, O Christ, nous
t’offrons nos louanges car, par
ta croix, tu as racheté le monde.
Nous te supplions donc de
secourir tes serviteurs, délivrés par
ton précieux sang.
Agneau de Dieu, toi qui enlèves les
péchés du monde, prends pitié
de nous.
Agneau de Dieu, toi qui enlèves les
péchés du monde, prends pitié
de nous.
Agneau de Dieu, toi qui enlèves les
péchés du monde, donne-nous
la paix.
21
which thou hast prepared
for the blessed who rightly love thee
and who believe in thee.
Save those whom thou hast created
In the highest.
We worship thee, O Christ, and we
bless thee, because by thy cross
thou hast redeemed the world.
We therefore pray thee help thy
servants, whom thou hast
redeemed with thy precious
blood.
Lamb of God that takest away the sins
of the world, have mercy on us.
Lamb of God that takest away the sins
of the world, have mercy on us.
Lamb of God that takest away the sins
of the world, grant us peace.
7. « Deus tuorum militum », hymne à 3 voix avec plain-chant alterné (Apt)
Deus tuorum militum
Sors et corona premium
Laudes canentes martyris
Absolve nexu criminis.
Hic testis ore protulit
Quod cordis arca credidit
Christum sequendo repperit
Effusione sanguinis.
Hic nempe mundi gaudia
Et blandimenta noxia
Caduca rite deputans
Pervenit ad cœlestia.
Pœnas cucurrit fortiter
Et sustulit viriliter
Pro te refundens sanguinem
Æterna dona possidet
Laus et perennis gloria
Tibi pater cum filio
Sancto simul paraclito
In sæculorum sæcula.
8. « Dantur officia / Quid scire », motet joué aux instruments
O Dieu, toi qui sais couronner
et récompenser tes soldats,
délivre des liens du péché
ceux qui célèbrent ton martyr !
Sa bouche a rendu témoignage
à ce qu’il croyait dans son cœur ;
il suit le Christ, et il le trouve
en répandant pour lui son sang.
Les amusements de ce monde
et tous ses plaisirs dangereux,
il les a tenus pour caducs :
c’est ainsi qu’il parvient aux cieux.
Il a couru avec vaillance,
subi virilement les peines ;
en répandant pour toi son sang,
il acquiert les biens éternels.
Louange et gloire à toi, ô Père,
et à ton Fils, sans terme aucun ;
pareillement au Saint-Esprit,
dans toute la suite des siècles !
22
O God who art the crown
and prize for his soldiers,
deliver from the bonds of sin
those who celebrate thy martyrdom.
The voice of this witness
proclaims the faith he bore in his
heart;
by following Christ he found him,
by shedding his blood for him.
Indeed, worldly pleasures
and noxious flatteries
he considered worthless trash
and thus reaches heaven.
Bravely he traversed many pains
and bore them courageously;
by giving his blood for thee
he now possesses eternal gifts.
Praise and everlasting glory
to the Father and the Son,
as to the Holy Paraclete,
for ever and ever.
9. « Christe redemptor omnium », hymne avec plain-chant alterné

Christe redemptor omnium, conserva
tuos famulos beate semper
virginis placatus sanctis precibus
Beata quoque agmina cælestium
spirituum
præterita, præsentia, futura mala
pellite
Vates æterni iudicis apostolique
Domini,
Suppliciter exposcimus salvari vestris
precibus.
Sit Trinitati gloria vestrasque voces
iungite
ut illi laudes debitas persolvamus
alacriter.
Amen.
Christ Rédempteur de l’univers,
conserve en vie tes serviteurs,
fléchi par les saintes prières de la Sainte
Vierge Marie !
Et vous aussi, troupes heureuses de
tous les célestes esprits, les maux
passés, présents, futurs, repous-
sez-les bien loin de nous !
Prophètes du Juge éternel, et vous,
Apôtres du Seigneur,
très bas nous vous en supplions : ah !
sauvez-nous par vos prières !
Aux Trois que gloire soit rendue ! À
nos accents joignez vos voix :
notre dette envers Lui, la louange,
nous l’acquitterons en toute joie !
Amen.
Christ Redeemer of all, protect thy
servants,
thou who wert pacified by the holy
prayers of the Blessed Virgin.
And you too, blessed troops of celestial
spirits,
drive away past, present and future
evils.
Prophets of the eternal Judge, and
Apostles of the Lord,
we humbly beseech you to save us by
your prayers.
Glory to the Trinity, join your voices
to ours;
we shall joyfully pay our debt to Him
with our praises.
Amen.

10. « Colla jugo / Bona condit », motet attribué à Philippe de Vitry (Apt)
adaptation instrumentale de Dominique Vellard

23
Messe d’Apt (Apt-trésor, ms.16bis)
11. Kyrie avec trope « Humano generi »
Kyrie humano generi cui posse datur
misereri eleison
Kyrie qui culpe veteri tribuisti posse
mederi eleison
Kyrie tu sine cras et heri, tu cunctis
sponcio vere eleison.
Christe de vera vite producens pocula
in te eleison
Christe ut nunc attrite gentes sint
israelite eleison
Christe ut mortis subite puncto clamant
prophete eleison.
Kyrie tu iudex operum scrutator per inde
rerum eleison
Kyrie te nobis scelerum ne reddat culpa
severum eleison
Kyrie cum populo clerum saluans in fine
dierum eleison.
Seigneur, prends pitié, toi à qui il est
donné de pouvoir prendre en pitié le
genre humain.
Seigneur, prends pitié, toi qui as donné
la faculté de remédier à la faute
originelle.
Seigneur, prends pitié, toi qui es sans
demain ni hier, toi, promesse
véritable faite à tous.
O Christ, prends pitié : de la vigne
véritable, tu produis en toi une
coupe.
O Christ, prends pitié : elle se repent
maintenant, la race d’Israël.
O Christ, prends pitié, comme le crient
les prophètes sur le point de la
mort subite.
Seigneur, prends pitié, toi qui scrutes les
œuvres et pareillement les choses.
Seigneur, prends pitié : que la gravité
de nos fautes ne nous attire pas ta
sévérité !
Seigneur, prends pitié : avec le peuple
fidèle, à la fin des temps, sauve
le clergé !
24
Lord, to whom is given the power of pity
toward mankind, have mercy.
Lord, who has given us the possibility
to be cured from original sin, have
mercy.
Lord, who has neither tomorrow nor
yesterday, a true promise for all,
have mercy.
Christ, bringing forth from the true vine
a cup in yourself, have mercy.
Christ, so that the people of Israel be
contrite, have mercy.
Christ, as the prophets cry on the point
of sudden death, have mercy.
Lord, judge and scrutinizer of deeds and
things, have mercy.
Lord, so that the guilt of our grave sins
turn thee not against us, have
mercy.
Lord, with thy faithful people preserving
the clergy until the end of time,
have mercy.
12. Gloria – Depansis
Gloria in excelsis Deo
et in terra pax hominibus bone
voluntatis.
Laudamus te, benedicimus te,
adoramus te,
glorificamus te,
Gracias agimus tibi propter magnam
gloriam tuam,
Domine Deus, rex celestis,
Deus pater omnipotens.
Domine fili unigenite, Jesu Christe,
Dómine Deus, agnus dei, fílius patris,
Qui tollis peccata mundi, miserere
nobis.
Qui tollis peccata mundi suscipe
deprecationem nostram,
Qui sedes ad dexteram patris, miserere
nobis.
Quoniam tu solus sanctus, tu solus
dominus,
Tu solus altíssimus, Jesu Christe,
Cum sancto spíritu, in glória Dei
Patris.
Amen.
Gloire à Dieu, au plus haut des cieux
et paix sur la terre aux hommes de
bonne volonté
Nous te louons, nous te bénissons,
nous t’adorons,
nous te glorifions,
Nous te rendons grâce pour ton
immense gloire.
Seigneur Dieu, roi du ciel,
Dieu le père tout-puissant.
Seigneur fils unique Jésus-Christ,
Seigneur Dieu, agneau de dieu, le fils
du père,
Toi qui enlèves le péché du monde,
prends pitié de nous.
Toi qui enlèves le péché du monde,
reçois notre prière.
Toi qui es assis à la droite du père,
prends pitié de nous.
Car toi seul es saint, toi seul es
seigneur,
Toi seul es le très-Haut, Jésus-Christ,
Avec le saint esprit, dans la gloire de
Dieu le père.
Amen.
25
Glory be to God on high,
and on earth peace to men of
goodwill.
We praise thee, we bless thee, we
worship thee, we glorify thee,
We give thanks to thee for thy great
glory.
O Lord God, Heavenly King,
God the Father almighty,
O Lord, the only begotten son, Jesus
Christ
O Lord God, lamb of God, Son of
the Father.
Thou that takest away the sins of the
world, have mercy on us
Thou that takest away the sins of the
world, receive our prayer.
Thou that sittest at the right hand of
the Father,
have mercy on us.
For thou only art holy, thou only art
the Lord,
thou only art the most high Jesus
Christ
with the Holy Ghost in the glory of
God the Father,
Amen.
13. Sanctus – Tapissier

Sanctus, Sanctus, Sanctus dominus Saint, Saint, Saint le seigneur Dieu de
Deus Sabaoth l’univers.
Pleni sunt celi et terra gloria tua Le ciel et la terre sont remplis de
Osanna in excelsis ta gloire
Benedictus qui venit in nomine Hosanna au plus haut des cieux.
Domini Beni soit celui qui vient au nom du
Osana in excelsis. Seigneur
Hosanna au plus haut des cieux.
Holy, Holy, Holy, Lord God of
Sabaoth.
Heaven and earth are full of thy glory,
Hosanna in the highest.
Blessed is he who comes in the name
of the Lord,
Hosanna in the highest.

14. « Imperatrix / O Maria », motet (Apt)

adaptation instrumentale de Dominique Vellard

15. Agnus Dei

Agnus Dei qui tollis peccata mundi,
miserere nobis.
Agnus Dei qui tollis peccata mundi,
miserere nobis.
Agnus Dei qui tollis peccata mundi,
dona nobis pacem.
Agneau de Dieu, toi qui enlèves les
péchés du monde, prends pitié
de nous.
Agneau de Dieu, toi qui enlèves les
péchés du monde, prends pitié
de nous.
Agneau de Dieu, toi qui enlèves les
péchés du monde, donne-nous
la paix.
Lamb of God that takest away the sins
of the world, have mercy on us.
Lamb of God that takest away the sins
of the world, have mercy on us.
Lamb of God that takest away the sins
of the world, grant us peace.

26
16. « Juste judex », hymne (Madrid-BN, ms.1361)
Juste judex Jesu Christe
Regum rex et domine
Qui cum patre regnas semper
Et cum sancto flamine
Nunc digneris preces nostras
Clementer suscipere.
17. « Ave maris stella », hymne (Apt)
Ave maris stella, Dei mater alma
Atque semper virgo, felix celi porta.
Summens illud Ave Gabrielis ore
Funda nos in pace mutans Evæ
nomen.
Sit laus Deo Patri summo Christo
decus
Spiritui sancto honor tribus unus.
O juste Juge, Jésus-Christ,
toi, le Seigneur, le Roi des rois,
toujours tu règnes avec le Père
et aussi bien le Saint-Esprit :
maintenant daigne, en ta clémence,
faire bon accueil à nos prières !
Salut, étoile de la mer, mère nourri-
cière de Dieu
et toujours vierge, bienheureuse porte
du ciel.
En acceptant cet Ave de la bouche
de Gabriel
établis-nous dans la paix en inversant
le nom de Eva.
Louange soit donnée à Dieu, Père
Très-Haut, gloire au Fils et au
Saint Esprit, honneur unique aux
trois personnes.
Traduction : François Cassingena
(pistes 7, 9, 11 et 16)
27
O just Judge, Jesus Christ,
King of kings and lord,
who reignest with the Father for ever
and also with the Holy Spirit;
deign now to receive our prayers
with clemency.
Hail, star of the sea, life-giving mother
of God
and perpetual virgin, happy gate of
heaven.
Receiving that “Ave” from the mouth
of Gabriel,
keep us in peace, transforming the
name “Eva”.
Praise be to God the Father, glory to
Christ most high,
and to the Holy Spirit, one honour
to all three.
Translation: Paul Willenbrock
28
 Ce disque a été préparé et enregistré dans le cadre de deux résidences à Vézelay
et grâce au soutien de la Cité de la Voix de Vézelay.

Il reçoit également le soutien de l’ADAMI et du FCM.

L’Ensemble Gilles Binchois est conventionné par
le Ministère de la Culture et de la Communication – DRAC Bourgogne-Franche-Comté
et bénéficie du soutien du Conseil Régional de Bourgogne-Franche-Comté et de la Ville de Dijon.

Mécénat musical Société Génarale est le mécène principal de l’Ensemble Gilles Binchois.

29
gillesbinchois.com

30
également disponibles

evidenceclassics.com

31
 Direction régionale
des affaires culturelles
Bourgogne
Franche-Comté

32