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LGCIV2043 : Structures en bois


Pierre Latteur Partie 1 :
Version Septembre 2017 Le matériau bois

Pierre Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois


Je tiens à remercier vivement les personnes suivantes qui ont contribué
directement ou indirectement à la rédaction de ce support de cours :

Dominique Langendries (CSTC et ex-UCL), qui a mis à ma disposition ses excellentes notes de cours et slides (Cours
AMCO2386, UCL et KUL, Architecture avec le bois, de 2001 à 2005)
Catherine Doneux (UCL), qui a mis à ma disposition les slides qu’elle utilisait lorsqu’elle donnait ce même cours
avant moi (jusqu’en 2013-2014), et qui ont inspiré certaines parties
Thierry Decamps (UMons), qui a mis à ma disposition son syllabus très complet et très pédagogique
(Dimensionnement et technologie des structures en bois, introduction à l’EC5, volumes 1 et 2, janvier 2014, Faculté
Polytechnique de Mons), ainsi que ses transparents de cours, qui ont inspiré certaines parties
Hugues Frère, et Emmanuel Defays, respectivement directeurs des incontournables Houtinfobois et Office
économique wallon du bois, qui ont grandement contribué à améliorer ma « culture bois » pendant de longues
années de collaborations sporadiques
Albert Mahy, professeur retraité à l’ECAM, pour avoir également grandement contribué, à travers les séminaires
qu’il a donné à mes étudiants bioingénieurs de l’Ulg pendant de longues années, à améliorer mes connaissances
dans le vaste domaine de la construction en bois
Le CSTC, en particulier Gauthier Zarmati et Audrey Skowron pour les échanges concernant l’EC5
Alexandre Rossignon du bureau WOW pour la transmission de ses connaissances « FEU » et « CLT »
Michel Monhonval, infatigable retraité passionné et l’un des plus fins connaisseurs de l’Eurocode 5 en Belgique
selon moi, qui a relu et corrigé minutieusement l’ensemble de ce cours. Je tiens à souligner ici l’inestimable aide qu’il
m’a apportée, qui a grandement contribué à en faire un document de qualité
Jacques Hébert, professeur à l’Ulg/Agro-Bio Tech, qui a relu la partie 1 de ce cours et contribué à la rendre plus
rigoureuse

Pierre Latteur, Janvier 2016


Avertissement : le cours de
Mécanique des structures
LGCIV1022, dispensé en BAC13,
est un prérequis indispensable à
ce cours de structures en bois
(Si vous ne l’avez pas suivi, veuillez en informer le professeur)
Avertissement : l’auteur de ce document
(transparents des parties 1 à 5) décline toute
responsabilité quant aux conséquences directes
ou indirectes, quelle qu’en soit la nature, qui
résulteraient de l’utilisation de son contenu, qui
n’a pas la prétention de se substituer aux
normes en vigueur
Table des matières du cours
PARTIE 1 : LE MATÉRIAU BOIS
Chapitre 1 : Les arbres, la forêt, le contexte de la production du bois
Chapitre 2 : Bref historique de la construction en bois
Chapitre 3 : Avantages et inconvénients du bois dans la construction
Chapitre 4 : Anatomie du bois
Chapitre 5 : Le bois, la température et l’eau
Chapitre 6 : Durabilité du bois : préservation, finition, conception
Chapitre 7 : Caractéristiques mécaniques du bois
PARTIE 2 : CALCUL ELU ET ELS DES ÉLÉMENTS STRUCTURAUX
Chapitre 8 : Eléments structuraux en bois massif
Chapitre 9 : Eléments structuraux en bois lamellé-collé
Chapitre 10 : Actions, cas de charges, combinaisons de (cas de) charges
Chapitre 11 : Calcul des flèches selon les critères définis par l’EC5
Chapitre 12 : Résistance en section : critère de dimensionnement
Chapitre 13 : Intégration du flambement dans les critères de dimensionnement
Chapitre 14 : Intégration du déversement dans les critères de dimensionnement
Chapitre 15 : Eléments courbes en BLC
Chapitre 16 : Poutres à inertie variable
PARTIE 3 : SYSTÈMES PORTEURS
Chapitre 17 : Eléments structuraux dérivés du bois
Chapitre 18 : Systèmes porteurs des bâtiments
Chapitre 19 : Treillis
Chapitre 20 : Poutres sous-tendues
Chapitre 21 : Poutres continues, poutres cantilever
Chapitre 22 : Arcs
Chapitre 23 : Portiques
Chapitre 24 : Autres systèmes constructifs
Chapitre 25 : Contreventement
PARTIE 4 : ASSEMBLAGES
Chapitre 26 : Généralités
Chapitre 27 : Assemblages traditionnels (bois-bois)
Chapitre 28 : Description des types de tiges et connecteurs métalliques
Chapitre 29 : Théorie de Johansen, calcul des assemblages à tiges selon l’EC5
Chapitre 30 : Assemblages boulonnés
Chapitre 31 : Assemblages brochés, cloués et vissés
Chapitre 32 : Rigidité des assemblages, calculs ELS
PARTIE 5 : LE BOIS ET LE FEU
Chapitre 33 : Généralités et réglementation belge
Chapitre 34 : Calcul des aspects REI selon l’EC5-partie1-2
PARTIE 6 : THÈMES COMPLÉMENTAIRES
Chapitre 35 : Calcul des panneaux d’OSB
Chapitre 36 : Calcul des panneaux de contreplaqué
Ouvrage conseillé dans le cadre de ce cours
Dimensionnement et technologie des
structures en bois, introduction à l’EC5,
8 volumes 1 et 2, février 2015, Faculté
Polytechnique de Mons, Prof. Thierry
Descamps

L’ouvrage est très détaillé et couvre la


plupart des aspects liés à la construction
en bois

Pierre Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois


Ouvrage conseillé dans le cadre de ce cours
Calcul des structures en bois,
Guide d'application de
9 l'Eurocode 5 (structures bois)
et de l'Eurocode 8 (séismes),
Yves Benoit et al,
Afnor éditions/Eyrolles
3ème édition 2014

Sommaire :

Pour aborder l'eurocode 5


Vérifier les sections
Vérifier les assemblages par contact direct, ou à entaille
vérifier la section du bois autour de l'assemblage
Assemblage par tiges
Assemblage par pointes et agrafes
Assemblage par boulons et broches
Assemblage par tire-fonds, anneaux et crampons
Composant et assembleur
Justification des structures au feu
Effet du séisme sur les structures
Tableaux de synthèse

Du même auteur, un autre ouvrage très complémentaire avec de nombreux exercices


résolus et commentés : « Construction bois : l’Eurocode 5 par l’exemple. Le
dimensionnement des barres et des assemblages en 30 applications »
Pierre Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois
Autre ouvrage conseillé dans le cadre de ce cours

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De nombreuses figures présentes
dans les transparents de ce cours
proviennent de cet ouvrage.
Toutefois, il est davantage axé sur
la norme suisse et n’est pas
exhaustif ou détaillé concernant
de nombreux aspects liés à la
construction en bois

Construction en bois,
J. Natterer, J.-L. Sandoz et M. Rey,
Traité de génie civil de l’EPFL, Vol. 13,
Presses polytechniques et
universitaires romandes,
2ème édition 2004

Pierre Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois


Autre référence intéressante

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L’une des très nombreuses
publications remarquables du cstc :
« Cstc contact, Edition spéciale : la
construction en bois » (2013).

Essentiellement axé sur les ossatures


bois, il passe en revue les problèmes
essentiels de ce type de construction :
feu, acoustique, détails constructifs,
assemblages, …

Pierre Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois


Avertissement : dans ce cours…

12 …La masse volumique est utilisée dans certains cas,


avec comme unités les kg/m3

…Le poids volumique est aussi utilisé avec comme


unités les kN/m3 (en particulier pour les calculs de
résistance pour lesquels le Newton est utilisé (N))

Facteurs de conversion :
1 kg/m3 = 9,81 N/m3 = 9,81.10-3 kN/m3  10-2 kN/m3
1 kN/m3 = 1000 N/m3 = 101,9 kg/m3  100 kg/m3

Pierre Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois


Cours de : Structures en bois Pierre Latteur

Chap. 1 : Les arbres, la forêt,


le contexte de la production du bois
OUT : O2
Le bois compense l’effet de serre + H2O
(transpiration)
 Pour pousser, l’arbre stocke le carbone
provenant du CO2 de l’air (photosynthèse)
14
+H2O
1,5 t de CO2  1 t de bois + 1,1 t de O2

 Cette fonction est capitale pour IN : CO2


l’environnement : les océans (phytoplancton)
et les forêts sont les deux “stockeurs”
principaux de CO2

 Un hêtre de 25 m de hauteur libère chaque jour la


IN : H2O
quantité d’O2 que respirent 3 personnes (par jour)
+ sels minéraux
 Le bois utilisé dans la construction constitue un stockage utile de CO2 (après
démolition de l’ouvrage en fin de vie, le CO2 est restitué à l’atmosphère par
différents processus)
 Non exploité, le bois pourrit sur place et restitue le CO2 à l’atmosphère, sauf
une partie de celui enfoui dans le sol (racines) qui est en partie minéralisé par
dégradation anaérobie et constitue aussi un stockage utile de CO2
Pierre Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois
OUT : O2
Le bois compense l’effet de serre + H2O
(transpiration)
 Pour pousser, l’arbre stocke le carbone
provenant du CO2 de l’air (photosynthèse)
15
+H2O
1,6 t de CO2  1 t de bois + 1,1 t de O2

 Cette Ilfonction
faut empêcher la déforestation
est capitale pour car les arbres sont : IN : CO2
- Une source
l’environnement de production
: les océans d’O2
(phytoplancton)
- Unsont
et les forêts moyen de stockage
les deux permanent de CO2 dans le bois
“stockeurs”
- Un
principaux de moyen
CO2 de stockage permanent de C dans le sol

 Un hêtre
L’utilisation
de 25 mdu debois, notamment
hauteur dans la
libère chaque construction, est
jour
pertinente carrespirent
il constitue aussi un moyen de stockage du IN :CO
H2O
la quantité d’O2 que 3 personnes 2.
Ceci ne peut s’envisager que si les forêts sont gérées et+ sels minéraux
 Le bois
replantées
utilisé dansafin
la de maintenir ou
construction mieux,un
constitue augmenter
stockage la surface
utile de CO2 (après
mondiale
démolition de forêts.
de l’ouvrage en fin de vie, le CO2 est restitué à l’atmosphère par
différents processus)
 Non exploité, le bois pourrit sur place et restitue le CO2 à l’atmosphère, sauf
une partie de celui enfoui dans le sol (racines) qui est minéralisé par dégradation
anaérobie et constitue aussi un stockage utile de C02.
Pierre Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois
La gestion des forêts

Réflexion démarrée dans


16 les années 1970 et
développée/planifiée à un
niveau international (crise
pétrolière, catastrophes
écologiques, exploitation
abusive des forêts
tropicales..) :

1987: rapport Brundtland (Nations Unies), « Répondre aux besoins du


présent sans pour autant compromettre la capacité des générations futures
de répondre à leurs propres besoins »
1992: sommet « Planète Terre » à Rio
1993 et 1998: Helsinki et Lisbonne (protection des forêts européennes)
1997: conférence de Kyoto
2002: sommet de Johannesburg

Pierre Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois
La certification par écolabels
Garantir que le bois acheté est bien originaire d’une forêt gérée de manière
“durable”. Ces écolabels n’ont pas tous le même degré d’exigence
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Création en 1993 de l’ONG Création en 1997 d’un label plus


“FSC=Forest Stewardship Council”, qui adapté au mode de production de
a permis de donner un cadre commun forêts plus morcelées et diversifiées,
applicable tant aux grandes forêts que l’on rencontre davantage en
tempérées que tropicales ou Europe et en Belgique : PEFC=Pan
boréales, en définissant 10 grands European Forest Certification Scheme
principes de gestion
Pierre Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois
Les forêts du monde

18

Source : adefc-cartographie.fr
Pierre Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois
Répartition des forêts
dans le monde
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Ci-contre : superficie de
forêts, en millions de
km2), par continent, avec
pourcentage de
couverture du territoire
(FAO 2010/Houtinfobois)

Ci-contre : 8 pays
possèdent chacun
plus de cent millions
d'ha de forêts et
ensemble plus de 63
% des forêts du
monde
(Houtinfobois, 2014)
Pierre Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois
Répartition des forêts en Wallonie (Chiffres 2015)
 En Wallonie, 32.3 % de la superficie totale est couverte de forêts, contre
11% en Flandre
20

 En Wallonie, le pourcentage de feuillus s’élève à 57 % et 43 % de résineux

 En Wallonie, 53% des


forêts sont privées et
on dénombre 100.000
propriétaires,
possédant une
superficie moyenne
très faible inférieure à
3 Ha.

 Tous les jours en


Wallonie, 6 ha
d’épicéas disparaissent
Pierre Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois
Les essences principales en Wallonie
En Belgique et ailleurs, ce sont principalement les résineux, et en particulier
l’Epicéa, qui est utilisé dans le domaine de la construction. Il possède en effet 2
21
avantages : croissance rapide, troncs droits et longs (sciage facile)

Feuillus Résineux

25 m

Hêtre Chêne Peuplier Épicéa Mélèze pin Douglas


(100 à 150 ans) (150 à 250 ans) (25 ans) (50 à 120 ans) (50 à 80 Sylvestre (50 à 80 ans)
(400 ans) (500 à 1000 ans) (200 ans) (200 ans…) ans) (80 à 100 ans) (600 ans)
(800 ans) (300 ans)
Entre parenthèses : âge d’exploitation idéal (***) et ordre de grandeur de la durée de vie en l’absence de
sylviculture (***)
Pierre Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois
Le hêtre

Utilisation :
22 Menuiserie
intérieure,
parquets,
planchers,
placage,
objets cintrés
ou tournés,
jouets,
traverses,…et
de plus en plus
en structure

6…10 cm

Pierre Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois


Le chêne

Utilisation :
23 Menuiserie
intérieure,
parquets,
planchers,
placage,
charpente,
tonnellerie,
piquets,
bateaux,
traverses,
bardage,…

Pierre Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois


Le peuplier

Utilisation :
24 Menuiserie intérieure,
charpente (fermettes
industrielles),
placage,
caisserie/palettes et
emballages,
jouets,
lamellé-collé,
allumettes

Pierre Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois


L’épicéa
(Sapin de Nöel)
25 Utilisation :
Charpente,
structure/ossatures,
mobilier,
plancher,
contreplaqué,
Lambris,
bardages extérieurs (si traitement),
bateaux, piquets (si traitement),
terrasses (si traitement),
lutherie,
palettes/emballages,…

Pierre Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois


Le mélèze (meilleure durabilité que l’épicéa)

Utilisation :
26 charpentes,
menuiserie intérieure,
planchers,
parquets,
placage,
structures et ouvrages d’art,
châssis,
bardages extérieurs,

Pierre Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois


Le pin sylvestre
(=sapin rouge du nord)
Utilisation :
27 charpentes,
menuiserie intérieure,
planchers,
parquets,
placage,
châssis,
bardages,

Pierre Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois


Le douglas (=Oregon Pine)

Utilisation :
28 charpentes,
menuiserie intérieure,
planchers,
parquets,
placage,
structures et ouvrages d’art,
châssis,
bardages,
objets divers,

Pierre Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois


Un peu de vocabulaire…
 Tronc : partie d'un arbre
comprise entre les racines et la
29
naissance des branches
maîtresses
 Grume : tronc abattu, ébranché,
écimé
 Billon : morceau de grume
 Rondin : billon de petit diamètre
 Souche : base de l’arbre, y compris ses racines. C’est ce qui reste dans le sol
quand l’arbre a été abattu et évacué
 Houppier : ensemble des branches, des rameaux, du feuillage au-dessus de
la première couronne de grosses branches
On trouvera dans le guide
 Charpentière : une branche principale de grosse taille « Bois-guide pour le bon
usage » publié en 2012 par
 Nœud : partie de la branche englobée dans le bois Houtinfobois.be un lexique
Pierre Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois complet (Chapitre 6)
La filière bois dans la construction

30

Francy Simon, 1999


Pierre Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois
Les organismes en lien avec la filière bois en Belgique
(liste non exhaustive)
31  Association belge pour la protection du bois (ABPB) : organisme
d’homologation des produits de protection du bois

 Artexis - Bois et habitat (bois-habitat.com) : organisateur, entre autres,


du salon annuel « Bois et habitat »

 Centre de formation bois (och-cfb.be) : soutient, accompagne et


conseille les entreprises et (futurs) salariés des secteurs bois en leur offrant
des formations adaptées

 Centre national d’information du bois (Woodforum.be) : organisme


dépendant du commerce du bois et faisant la promotion du matériau bois

 Centre technique et scientifique de la construction (cstc.be) : mène des


recherches scientifiques et techniques dans de nombreux domaines, dont
le bois, fournit une assistance à ses membres, contribue au développement
du secteur de la construction
Pierre Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois
(Suite)

32  Centre technique de l’industrie du bois (CTIB, ctib-tchn.be) : centre de


recherche, de certification et d’assistance technique du secteur de la
seconde transformation du bois

 Département de l’Etude du Milieu Naturel et Agricole (DEMNA) : centre


de recherche de la Région wallonne, spécialisé, entre autres, dans la
protection du bois
 FOREM-Wallonie bois (formation-wallonie-bois.be) : offre de
nombreuses formations professionnelles dans le domaine du bois

 Houtinfobois (Houtinfobois.be) : centre d’information technique sur le


matériau bois. Leur site web comporte une multitude d’informations utiles,
ainsi que des programmes de calcul

 Institut belge de normalisation (IBN) : édite l’ensemble des normes à


considérer dans le domaine du bois, en particulier l’EC5

Pierre Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois


(Suite)

33  L’office économique wallon du bois (oewb.be) : organisme ayant pour


mission la stimulation du développement économique de la filière bois

 UCL – formation continue post-universitaire « Bois dans la


construction » (sites.uclouvain.be/formation-continue-bois) : formation
annuelle organisée par l’UCL, très complète, proposant différents modules
à la carte

 Union belge pour l’agrément technique dans la construction (UBatc) :


L'UBAtc est un institut qui délivre des agréments techniques pour des
matériaux, produits, systèmes de construction et pour des installateurs

De nombreux autres acteurs existent, dont la liste


est reprise sur le site de l’OEWB : www.oewb.be

Pierre Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois


Quelques sites web intéressants
 http://www.woodskyscrapers.com/projects.html : site reprenant une
liste importante (mais non exhaustive) des bâtiments en bois multi-étagés
34 de par le monde
 http://www.lignatec.fr/references/bureaux-et-logements-r5-a-strasbourg-67 :
Ensemble de logements avec bureaux sur 6 niveaux, zone sismique, bois visible
 http://www.ted.com/talks/michael_green_why_we_should_build_wooden_skyscrapers

 http://www.ib-miebach.de/cms/front_content.php?client=1&idcat=0
http://www.schaffitzel-miebach.com/en/index.html :
Deux bureaux d’études allemands avec de très belles réalisations en bois

Pierre Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois


Cours de : Structures en bois Pierre Latteur

Pont de Lucerne en Suisse : construit en 1333, il

Chap. 2 : Bref historique est le plus vieux pont en bois couvert d’Europe.
Il a une longueur de 204 m. Dans la nuit du 17
au 18 août 1993, un incendie probablement dû
à une cigarette le détruit. Les habitants,

de la construction en bois incrédules, observent la destruction du symbole


de leur ville. Il sera reconstruit à l’identique.
400 millénaires
1 cm = 20 millénaires 5.000 ans

- 400
M

36 Exploitation du feu Homo Sapiens Invention de la


(-400.000 ans) (-150.000 ans) roue (-6.500)

1ères habitations nomades en bois 5


à partir de -35.000 ans. millénaires
1ers villages sédentaires de huttes
en bois à partir de -9000 ans

Jésus-Christ
1 cm = 250 ans

-3000 -2750 -2500 -2250 -2000 -1750 -1500 -1250 -1000 -750 -500 -250 0 250 500 750 1000 1250 1500 1750 2000

Khéops
Galilée 16e S,
Précurseur de
Pont du Temples la Résistance
Pierre Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois Gard Maya des matériaux
Les formes Les temples 1er siècle après 1er siècle après J-C : les romains
rectangulaires grecs utilisent J-C : le grec excellent déjà dans la maîtrise
remplacent les abondamment Pline l’Ancien des charpentes triangulées en
huttes le bois pour les donne une bois, avec des portées probables
circulaires charpentes de description jusqu’à 30 m (ex : palais de
(Moyen-Orient, couverture, précise des Domitien)
37 puis Europe) associé à la essences
pierre forestières, des
outils et des
colles utilisés
dans la
construction
Basilique de Saint-Paul à Rome (450) :
longueur 131 m, largeur 65 m, hauteur 30 m.
Poutres principales probablement aboutées
par trait de Jupiter. Le fer est utilisé dans les
assemblages
Jésus-Christ
1 cm = 250 ans

-3000 -2750 -2500 -2250 -2000 -1750 -1500 -1250 -1000 -750 -500 -250 0 250 500 750 1000 1250 1500 1750 2000

Khéops
Galilée 16e S,
Précurseur de
Pont du Temples la Résistance
Pierre Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois Gard Maya des matériaux
Plusieurs centaines d’églises en Palladio (Italie) 19ème et 20ème siècles : le bois
bois construites en Scandinavie, construit des ponts est relégué au second plan par
Début de la dont plusieurs dizaines sont et invente la poutre l’acier et le béton, bien que de
construction de encore visibles aujourd’hui treillis en bois nombreux ponts de chemins de
Notre-Dame de fer sont construits au 19ème
Charpente du
Paris et sa
château de Sully
charpente en
38 chêne (1300
(France), en
parfait état de
chênes – 21 Ha
conservation
de forêt)
depuis 600 ans

Naissance
des Ecoles
d’ingénieurs
en France
(Pont et
Pont de Lucerne Chaussées :
(Suisse) 1747) 1 cm = 50 ans

1000 1100 1200 1300 1400 1500 1600 1700 1800 1900 2000

Révolution Le béton s’impose


Tour de Cathédrales industrielle partout
Pise gothiques Galilée : l’acier supplante
naissance de la résistance le bois
Pierre Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois des matériaux
Des années 60 à nos jours : de la renaissance au renouveau

39

Sea Ranch Houses (USA,


1968, MLTW)
Les colles performantes, l’essor du
Halles de Courtrai
lamellé-collé, l’invention de
1968 nouveaux assemblages, les
possibilités de préfabrication, l’image
« durable » du bois, ainsi que
quelques réalisations marquantes Marché couvert à Gand - 1964
d’architectes et d’ingénieurs font Portée de 98m!
germer un nouveau souffle au bois
dans la construction

Pierre Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois


Quelques réalisations contemporaines
parmi beaucoup d’autres…
40

Libramont Exhibitions & Congress -


Delphinarium à Bruges - 1990
2014 (arcs de portée 60m).
(ingénieur Van Wetter)
Architecte : Synergy International,
Coupole de 64m de diamètre
ingénieurs : MC² sprl

Comptoir forestier
à Marche-en-Famenne - 1995
(architecte: Ph.Samyn,
ingénieurs: Setesco)
51 arcs de rayon identique
43mx27mx12,5m
Pierre Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois
(Suite du transparent précédent)

41

Pont Leonardo (Norvège, 2001)

En Belgique, les immeubles de


plus de 2 étages se font encore
quasiment exclusivement en
béton. Le bois ne reste encore
utilisé que pour la construction Immeuble Rez+3 entièrement en
des maisons unifamiliales ou bois construit à Molenbeek en 2008
des petits ouvrages (Entreprise De Graeve)

Pierre Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois


Cours de : Structures en bois Pierre Latteur

Chap. 3 : Avantages et inconvénients


du bois dans la construction
Les avantages du bois
 Recyclable : réutilisation des éléments, compostage, brulage

43  Renouvelable naturellement : la graine plantée, la nature fait le reste…


 Ecobilan positif : source d’oxygène et permet un stockage de CO2

 Peu énergivore : sa production ainsi que sa transformation consomment


relativement peu d'énergie (30 fois moins que l'acier. Si le bois est transformé
(lamellé-collé par exemple), il est relativement équivalent au béton armé ).
 Aspect chaleureux, surtout en intérieur
 Bon rapport (résistance)/(poids propre)
 Plus résistant au feu que l’acier…mais moins que le béton : la vitesse de
carbonisation étant lente, le bois intact sous la couche de charbon de bois
conserve ses propriétés mécaniques et continue à assurer sa fonction portante
 Isolant thermiquement : une cloison à ossature bois de 16 cm équivaut en
isolation à un mur en briques d'un mètre d'épaisseur.
 Maniable, léger et préfabricable
Pierre Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois
Les inconvénients du bois
 Sensible au pourrissement, à certaines maladies, à certains insectes. Sa mise
en œuvre doit être bien réfléchie et maîtrisée : donc, nécessité d’une
44 construction avec des détails d’architecture et de structure soignés,
accompagnée de bonnes prescriptions de préservation, sous peine d’être peu
durable dans le temps
 Les caractéristiques mécaniques sont très anisotropes, ce qui en fait un
matériau particulièrement difficile à maîtriser d’un point de vue du calcul et
conception…peu de bureaux d’études maîtrisent le domaine !
 Les assemblages sont souvent mixtes, avec de l’acier : ils sont complexes à
calculer et leur conception est délicate
 Le bois possède des défauts naturels, comme les nœuds et les fentes, qui
doivent soit être pris en compte dans la conception et le calcul, soit être éliminés
ou mieux répartis, par exemple en utilisant du lamellé-collé
 Aspect visuel parfois mauvais lorsque le bois est mal mis en œuvre (coulées,
teintes, mousses,…)
 Le bois peut être aussi glissant que la glace (en plancher extérieur par exemple)
Pierre Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois
Les inconvénients du bois
 Sensible au pourrissement, à certaines maladies, à certains insectes. Sa mise
en œuvre doit être bien réfléchie et maîtrisée (elle ne l’est pas toujours, même
45 par ceux qui prétendent maîtriser ce vaste domaine!) : donc, nécessité d’une
construction
On l’aura avec des détails
compris, d’architecture
le bois est un et de structure soignés,
accompagnée de bonnes prescriptions
matériau fantastique, mais il ne de préservation, sous peine d’être peu
durable
peutdans le tempsdans le temps
être durable
 LesQUE s’il est accompagné
caractéristiques mécaniquesd’unesont très anisotropes, ce qui en fait un
matériau conception irréprochable
particulièrement difficile à maîtriser d’un point de vue du calcul…peu
de (géométrie,
bureaux d’études détailss’y
d’assemblage,
risquent!
liaisons avec les fondations,
 Les évacuation
assemblages sont
des souvent
eaux,…), mixtes, avec de l’acier : ils sont complexes à
d’un
calculer
calculet leur conception
précis, est délicate
de prescriptions
 Le boisadéquates
possède des (protection,
défauts naturels de structure, comme les nœuds, qui
imprégnation,
doivent finition,…),
soit être pris en compte d’une
dans la conception et le calcul, soit éliminés ou
mise
mieux en œuvre
répartis, parirréprochable…et
exemple en utilisant du lamellé-collé
d’un entretien régulier!
 Le bois peu être glissant (en plancher extérieur)
 Le bois peu être laid quand il est mal mis en œuvre (coulées sur bardages)
Pierre Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois
Cours de : Structures en bois Pierre Latteur

Chap. 4 :
Anatomie du bois FILM
Coupe transversale dans un tronc ou une branche
Duramen (s’il est coloré), bois dit
« parfait » (terme général): rôle de
soutien mécanique. C’est la zone ayant
47 les meilleures caractéristiques de
durabilité
Aubier (bois fonctionnel) : épais de
quelques cm, constitué de cellules
vivantes récemment formées. Sensible
aux champignons et insectes mais
facilement imprégnable. La sève
ascendante y circule.
Cambium : tissu très fin (quelques
microns) permettant la croissance en
épaisseur. Vers l’intérieur, il produit
l’aubier. Vers l’extérieur, il produit le
Sur certains arbres, liber
les différentes zones
sont clairement Liber (=écorce interne) : par où circule
visibles. Sur d’autres la sève descendante.
comme l’épicéa, elles Ecorce (=écorce externe) : bois mort
le sont moins. protégeant l’intérieur
Pierre Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois
Croissance de l’arbre et composition chimique

48

La composition varie très peu d’une


essence à l’autre :
- C : 50%
- O : 43%
- H : 6%
- N, minéraux divers : 1%

Ces éléments se combinent pour


former 3 types de “macropolymères” :
- Cellulose : 40…50%
- Hémi-cellulose : 25…40% L’âge réel de l’arbre est identifiable
- Lignine : 20…35% seulement à la base du tronc
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Cellules appelées trachéides,   à l’axe de l’arbre (longueur
Les résineux de quelques mm, largeur de 0,05 mm, section  carrée).
(= conifères) Elles sont discontinues et placées en recouvrement les unes
au dessus des autres
1 cerne (=1 an de croissance)
49
Bois initial (printemps), Direction
Direction servant de transport de sève radiale
longitudinale

Bois final
(été), servant
de support Direction
mécanique tangentielle

Ponctuations aréolées = ouvertures Canal avec


transversales reliant les fibres résine
verticales et permettant par
Rayons ligneux
exemple l’imprégnation avec des
(=parenchyme)
produits de préservation
Pierre Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois
Trachéides (fibres)
dans les résineux
1 à 5 mm

Coupe
verticale dans
une trachéide
Epicéa (résineux) : vues au microscope électronique

51 1 cerne

Coupe Coupe
horizontale verticale
( tronc) tangentielle
(tangente aux
cernes)

Pierre Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois


Cellules appelées vaisseaux,   à l’axe de l’arbre et mises bout
Les feuillus à bout, les unes après les autres (longueur de  1 mm, section
Direction  ronde). Trachéides, comme pour les résineux
longitudinale (appelée fibre pour les feuillus)
52 1 cerne (=1 an de croissance)

Direction
radiale

Les rayons ligneux sont


plus abondants chez les
feuillus, ce qui leur
confère de meilleures
caractéristiques Direction
mécaniques tangentielle
transversales
Rayons ligneux
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(=parenchime)
Chêne : vues au microscope électronique

53
Parenchyme
(radial)
1 cerne

Trachéides
pleines
(verticales)
Vaisseau
(vertical) Coupe
verticale
Coupe tangentielle
horizontale (tangente aux
( tronc) cernes)

Pierre Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois


Quelles différences entre le résineux et le feuillus ?

 Les résineux sont apparus il y a 350 millions d’années, alors que les feuillus
54 sont plus récents et datent d’il y a 150 millions d’années

 Les résineux comptent un nombre assez limité d’espèces (500), alors que la
diversité est beaucoup plus grande (500x) chez les feuillus

 Poids volumique : celui des résineux est globalement inférieur à celui des
feuillus (sauf quelques exceptions comme le peuplier, le balsa, l’if), chez qui il
varie très fort d’une espèce à l’autre, alors qu’il est uniforme pour les résineux

 Chez les résineux, les fonctions de transport de sève et de soutien mécanique


sont assurés par les mêmes cellules (trachéides), alors que chez les feuillus, ces 2
fonctions sont assurées par 2 types de cellules : des vaisseaux, s’étendant des
racines aux feuilles, pour le transport de sève, et des trachéides, mais pleines,
pour le soutien mécanique
Pierre Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois
Vues
microscopiques
comparées
56
résineux-feuillus
(coupes  tronc)
Epicéa (résineux)

Hêtre, érable, tilleul,… (feuillus à


porosité diffuse : vaisseaux
uniformément répartis)

Chêne, frêne,… (feuillu à


porosité annulaire : vaisseaux
concentrés dans le bois de
printemps)
Pierre Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois
Cours de : Structures en bois Pierre Latteur

Chap. 5 :
Le bois, la température et l’eau
Rappels : humidité de l’air
 Teneur en eau (ou rapport de mélange) [g/kg] : rapport entre la masse de
vapeur d’eau et la masse d’air sec
58
 Humidité absolue [g/m3] = masse de vapeur d’eau par m3 d’air humide

 Humidité absolue de saturation [g/m3] = masse


de vapeur d’eau maximale que peut contenir 1 m3
d’air humide. Elle dépend à la fois de la pression
atmosphérique et de la température ambiante. A
saturation, un léger refroidissement ou une légère
augmentation de pression liquéfie une certaine
quantité de vapeur

 Humidité relative  [%] = rapport entre l’humidité absolue et l’humidité


absolue de saturation pour une T° et une pression atmosphérique donnée :
Humidité absolue [ g / m 3 ]
 [%]
Humidité absolue de saturation [ g / m 3 ]

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Rappel : diagramme de l’air humide (diagramme de Mollier)
(ci-dessous : valable pour patm=101325 Pa)
Teneur en eau
59 A 25°, un kg d’air peut (en g/kg d’air sec !)
contenir au maximum 20 g
de vapeur d’eau Courbes
d’humidité
relative  [%]
Cet air que l’on
refroidit de 20° à
2° va commencer
à condenser une
partie de sa
vapeur d’eau
Remarque : sur un
diagramme de Mollier
(parfois appelé
diagramme de Carrier),
l’ordonnée représente la
Température (°C) teneur en eau et non
l’humidité absolue
Pierre Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois
Les 3 eaux du bois
Le bois sur pied est constitué en majorité :

60  D’eau libre, contenue à l’intérieur des


pores (= trachéides pour les résineux et Coupe transversale dans du balsa :
nombreux pores
vaisseaux pour les feuillus)

 De lignine, hémicellulose et surtout de


cellulose, ayant une forte propension à se
lier aux molécules d’eau (groupements
hydroxydes OH). Cette eau s’appelle eau
liée. On peut l’extraire par séchage sans
altérer les propriétés intrinsèques du bois

 D’eau de constitution, chimiquement liée et appartenant à la matière


organique elle-même. Elle ne peut en sortir sans altération et destruction du bois

On appelle MASSE ANHYDRE (M0) la masse d’un bois


dont on a extrait l’entièreté de l’eau libre et de l’eau liée

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Taux d’hygroscopie w du bois (=teneur en eau)
Masse humide  Masse anhydre M 0
w %
61 Masse anhydre M 0
w=30%  masse d’eau = 0,3 x masse de bois sec
w=100%  masse d’eau = masse de bois sec
w=200%  masse d’eau = 2 x masse de bois sec
La plupart des feuillus : w=80…100%
Résineux : w=100…150%
Au moment de l’abattage :
Peuplier : w jusqu’à 200%
Balsa : w jusqu’à 500%
Etapes de séchage (naturel ou forcé) du bois après abattage :
 Perte de l’eau libre, (on atteint w=30% pour quasiment toutes les essences).
L’évacuation n’a pratiquement aucune incidence ni sur les propriétés mécaniques
ni sur le volume
 Ensuite, perte de l’eau liée (w=30…15…0%), jusqu’à une stabilisation à un w
d’équilibre hygroscopique qui dépend de l’humidité de l’air et de la T°, mais peu
du type de bois. Ici, grandes variations de volume (retrait ou gonflement)!
Pierre Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois
Taux d’hygroscopie w du bois, processus de séchage
Masse humide  Masse anhydre M 0
w %
62 Masse anhydre M 0
w=30%  masse d’eau = 0,3 x masse de bois sec
w=100%  masse d’eau = masse de bois sec
Un boissur
w=200% piedd’eau
masse (hypothèse : w=100%)
= 2 x masse pèse deux fois plus que
de bois sec
le même bois anhydre :
Résineux : w=100…150%
Masse du bois sur pied ( MBSP)  M 0
 l’abattage :
Au moment1de : MBSP
La plupart des feuillus  2M 0
w=80…100%
MPeuplier
0 : w jusqu’à 200%
Balsa : w jusqu’à
Un bois mis en œuvre (hypothèse 500%pèse 15% en plus
: w=15%)
que
Etapes de séchage (naturel ouleforcé)
mêmedubois
boisanhydre :
après abattage :
Masse du bois mis en oeuvre ( MBMO)  M
 Perte  l’eau libre, qui correspond à w=30% pour
0,15de 0
 MBMO toutes
quasiment 1,15M les
0
M0
essences. L’évacuation n’a pratiquement aucune incidence ni sur les propriétés
mécaniques ni sur
Donc, le volume
entre (mais
l’abattage et le
la poids volumique diminue de l’ordre de 30%)
mise en
MBMO  0,57 MBSP
œuvre, le bois perd 43% de sa masse :
 Ensuite, perte de l’eau liée (w=30…0%), jusqu’à une stabilisation à un w
d’équilibre hygroscopique qui dépend de l’humidité et de la T° ambiante, mais
peu du type de bois. Ici, grandes variations de volume (retrait ou gonflement)!
Pierre Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois
L’équilibre hygroscopique entre le bois et l’air ambiant
Teneur en eau
d’équilibre du bois
 La température influence
63
(un) peu l’équilibre
 Le taux d’hygroscopie du bois
Température ambiante
peut se mesurer au moyen d’un
hygromètre, qui mesure la
résistivité du bois entre 2
électrodes qui y sont enfoncées

Humidité
relative de l’air
ambiant 

Valeurs usuelles de  en Belgique à l'EXTERIEUR Valeurs usuelles de  en Belgique à l'INTERIEUR


Mise en œuvre Mise en œuvre
Eté : T°=20°C, =70%  w=13 % Eté : T°=20°C, =70%  w=13 %
du bois du bois
conseillée à conseillée à
Hiver : T°=0°C, =85%  w=19 % Hiver : T°=20°C, =35%  w=7 %
w=16% w=10%

Pierre Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois


Quelques règles de bonne pratique
Sachant que plus la différence entre le w du bois et le  de l’air, lors de la
construction, est importante, plus les variations dimensionnelles seront
64 grandes , il convient de :
 Ne mettre en œuvre que du bois pour lequel
l’eau libre a été totalement évacuée (w<30%)
par séchage naturel ou en autoclave (ci-contre)
 Entreposer le bois sur le lieu de la construction
pendant plusieurs mois afin que l’équilibre se
crée avant mise en œuvre
 Mesurer le taux hygrométrique du bois lors
de la mise en œuvre, de manière à ce qu’il
soit le plus en équilibre possible avec le 
ambiant moyen (voir page suivante)
 Concevoir les détails d’assemblage et d’architecture de manière à autoriser
les variations dimensionnelles
 Evaluer par calcul la valeur des variations dimensionnelles
Pierre Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois
Quelques règles de bonne pratique (suite)
La colonne « valeur
moyenne » du
65
tableau ci-contre
donne les valeurs
recommandées du
taux hygroscopique w
du bois lors de sa
mise en œuvre

Le marquage CE des bois sciés à


usage structural assure que, pour un
Autre
taux hygrométrique de 20 %, la classe source :
de résistance (C24, D30, …) sera celle
qui est annoncée
Pierre Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois
Quantification des variations dimensionnelles Axe
longitudinal

 Plus un bois est dense, plus il contient de la


matière cellulosique, plus il est susceptible de Axe
66 fixer (ou libérer) de l’eau, plus les variations tangentiel
dimensionnelles seront grandes
Axe
 En séchant, les variations de radial
longueur des cercles
concentriques sont 2x plus
importantes que celles des
rayons  apparition de
contraintes internes
et fentes radiales

 Les variations longitudinales sont


toujours négligeables, alors que les
variations radiales et tangentielles
sont très grandes

Pierre Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois


Quantification des variations dimensionnelles (suite)
Coefficient de retrait ou gonflement moyen  [%/%]
tangentiel radial longitudinal
67  Epicéa 0,37 0,19 0,01
L   w  L Pin 0,32 0,19 0,01
100 Mélèze 0,44 0,24 0,01
Hêtre 0,38 0,22 0,01
Chêne 0,32 0,19 0,01

Valeurs usuelles de  en Belgique à l'INTERIEUR


Exemple : parquet en  Mise en œuvre
Mise en œuvre
chêne constitué de du parquet à Eté : T°=20°C, =70%  w=13 %
du bois
lamelles parallèles w=10% conseillée à
Hiver : T°=20°C, =35%  w=7 %
placées entre 2 murs w=10%
espacés de 5m :
 En été : w=13%, en hiver : w=7%, soit des écarts
de 3% par rapport à la situation de pose.
 Les variation de longueur sont donc de :
0,19
Cas 1 (radial ) : L   3  5000  28,5 mm !
100
0,32
Cas 2 (tang ) : L   3  5000  48 mm !
Pierre Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois 100
Influence du type de débitage (sciage) : petites planches

68

Retrait Forme initiale Gonflement

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Influence du type de débitage (sciage) : gros éléments

69

Ci-contre : pratiquer des


entailles de retrait pour
éviter une fissuration
anarchique (dès l’abattage,
avant que le bois ne
commence à sécher)

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Poids volumique du bois (à sec (w=0%) : 0, humide : w)
 Le poids volumique spécifique de la matière
qui compose le bois sec (w=0%) est invariable Poids volumique apparent  0
70 selon les espèces (15 kN/m3) [kN/m3] (bois sec, w=0%)
Peuplier 2,7…3,5…4,5
 Selon la nature des cellules, la porosité et Epicéa 3,5…4,2…5,0
Douglas 3,2…4,7…7,3
l’hygroscopie, le poids volumique réel varie,
Pin 4,4…5,1…5,8
surtout pour les feuillus, entre 1 kN/m3 (balsa) Mélèze 6,1…6,4…6,7
et 13 kN/m3 pour les bois les plus lourds (bois Hêtre 6,4…6,8…7,2
exotiques comme l’amourette) Chêne 6,0…7,0…7,7

 + le poids volumique est élevé, plus les caractéristiques mécaniques sont bonnes
 Le poids volumique est Figure ci-contre pour l’épicéa
soit exprimé à sec (0 pour suisse : grande distribution
w=0%) soit, souvent, pour des valeurs du poids
w=12…15%. Ils sont peu volumique (w=0%),
dépendant du climat et de
différents, car, si le bois nombreux autres facteurs
humide est plus lourd, il est
aussi plus volumineux (5 à
7% d’écart)
Pierre Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois
Dilatation thermique du bois
Variation dimensionnelle d’un élément
de longueur L soumis à un T : L    T  L [mm]
71

 [mm/mm/°C]

Sens tangentiel : 25.10-6…60.10-6


Bois Sens radial : 15.10-6…45.10-6
Sens longitudinal : 3.10-6…6.10-6
Acier 12.10-6
béton 12.10-6

Souvent, on néglige les dilatations thermiques du bois car Les variations


dimensionnelles sont souvent absorbées dans les jeux des assemblages

Pierre Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois


Cours de : Structures en bois Pierre Latteur

Chap. 6 : Durabilité du bois


Préservation, finition, conception
Les organismes xylophages : les champignons
 Très nombreuses variétés parfois
difficiles à diagnostiquer : mérule, Poria
73
de Vaillant, Coniophora,…
 Deux grandes catégories :
- ceux qui détruisent le bois et qui
altèrent ses propriétés mécaniques
- ceux qui décolorent le bois et altèrent La redoutable mérule peut anéantir une
son esthétique (bleuissement) structure en bois en quelques mois

 L’apparition et le développement nécessitent plusieurs conditions :


- infection par des spores amenés par l’air, par des chaussures,…
- taux d’hygroscopie du bois supérieur à w=22% (c-à-d >85%). Le bois
présent à l’intérieur d’un bâtiment bien construit et entretenu n’est
donc en principe pas exposé au développement des champignons
- apport en O2 suffisant (champignons=organismes aérobies) : le bois
totalement immergé n’est pas sensible aux champignons (Venise)
- températures favorables (mais déjà à partir de 5° pour la mérule)
Pierre Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois
Un cas de pourriture du bois : la Tour de Gedinne

74

Construite en 2001, démolie


en 2008 à cause de la
pourriture du douglas qui
contenait de l’aubier,
reconstruite en 2012 en acier

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Les organismes xylophages : les larves d’insectes
 Nombreuses espèces : capricorne,
petite vrillette (qui attaque les meubles
76 et le papier des livres), grande vrillette
(appelée aussi « horloge de la mort),
Lyctus, termites (pas signalées en
Belgique mais bien en France), …
10…30 mm
 3 catégories : Larve de capricorne, pouvant vivre + de 10 ans dans
un bois sec et le dévorer sans signe visible à
- celles qui s’attaquent au bois sur pied l’extérieur (uniquement les résineux)
- celles qui ne s’attaquent qu’au bois (mort)
humide et/ou déjà attaqué par un champignon,
et qui jouent un rôle important dans le cycle naturel des forêts
- celles qui s’attaquent au bois sec, donc les plus dangereuses : en particulier
capricorne (s’attaquant surtout à l’aubier des résineux) et petite vrillette

 Le développement du capricorne et de la petite vrillette est favorisé si :


- t° moyennes > 10° (idéal à 23° pour petite vrillette et 30° pour capricorne)
- taux d’hygroscopie w du bois > 10% et le pire à 25…35%
Pierre Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois
La durabilité naturelle de certaines essences de bois
 Quelle que soit l’essence de bois, l’aubier est peu durable
 Par contre, le duramen (hors cœur) de certaines essences peut naturellement
77
présenter, grâce à sa composition chimique, une grande durabilité (voir tableau
ci-dessous, pour les bois de régions tempérées). Cette propriété s’associe
généralement à une différence de couleur marquée entre aubier et duramen
 Certaines essences tropicales (azobé, padouk, …) peuvent présenter des
durabilités exceptionnelles (> 50 ans, même exposées aux intempéries)
Sans contact avec le sol,
Sans contact avec le sol,
Durabilité Au contact du sol partiellement exposé aux
exposé aux intempéries
intempéries
robinier, chêne, chataigner,
durabilité robinier, chêne, chataigner,
robinier, chêne, chataigner thuya géant, cèdre, mélèze,
jusqu'à 10 ans thuya géant, cèdre, douglas
douglas, pins
durabilité
robinier idem sauf douglas idem sauf pins
jusqu'à 20 ans

durabilité > 20
- idem sauf douglas idem sauf douglas et pins
ans
Pierre Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois
Les traitements chimiques pour la préservation du bois
 La durabilité du bois peut-être très fortement
augmentée par un traitement chimique
78
 Il existe de nombreux produits pouvant être appliqués
par des procédés très différents :
- les produits : sels métalliques ou dérivés organiques
- les procédés : badigeonnage, pulvérisation,
trempage, autoclavage, injection Bois recouvert d’une
lasure de finition
 Un produit de finition (lasure ou peinture) est un bon
complément aux bois ayant une durabilité naturelle élevée et permet :
- de conserver l’aspect du bois et/ou le mettre en valeur
(pigments, produits de protection contre les UV,…)
- de limiter les échanges d’humidité avec l’air et les variations dimensionnelles
(liants résineux, produits hydrofuges,…)
- de limiter (mais pas supprimer!) les attaques des champignons et insectes
(fongicides et anti-bleuissement)
 Un produit de préservation doit être prévu, en plus, pour les bois moins durables.
Il est introduit en profondeur et protège durablement contre les champignons et
insectes. Sa pénétration dépend de nombreux facteurs, dont la porosité du bois
Pierre Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois
Classes de service définies par l’Eurocode 5
Une classe de service “croissante” correspond à des ouvrages de plus en plus
susceptibles d’être exposés à des attaques d’organismes xylophages :
79
 Classe 1 : ouvrages protégés des intempéries
(ni eau, ni vapeur d’eau). Structure internes des
habitations ou bâtiments (sauf salles de bain et
douches). T°>20°C et >65% ne sont dépassés
que quelques semaines par an
 Classe 2 : ouvrages partiellement protégés des
intempéries (contact exceptionnel avec eau et
vapeur d’eau). Hangars ouverts, entrepôts, abris
de bus,…. T°>20°C et >85% ne sont dépassés
que quelques semaines par an

 Classe 3 : ouvrages exposés aux intempéries


(contact avec eau et vapeur d’eau). Ponts,
passerelles, terrasses, garde-corps,…
Pierre Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois
Homologation belge des produits de préservation (2012)
Produits :
80

Procédés possibles, associés à un type de produit :

Source : ABPB, 2012

Pierre Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois


Homologation belge des produits de préservation (2012)
Classe de
service

81

Source : ABPB, 2012

Pierre Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois


Quelques règles élémentaires
de conception
 Utiliser du bois sec et sain et rédiger
83 correctement les cahiers des charges (classe
de service et code d’homologation appropriés)
Pied de poteau avec pied métallique
 Choisir des sections de bois suffisantes
Barrière
 Eviter tout contact du bois avec le sol, d’étanchéité
détacher du sol les pieds de poteaux
 Prévoir une barrière d’étanchéité pour
éviter les remontées d’eau par capillarité et
les stagnations d’eau
 Aérer les sous-sols, prévoir une lame d’air
ventilée derrière les bardages et placer des
grilles anti-insectes aux entrées et sorties des
espaces ventilés
 Eviter des éléments en bois debout
exposés à la pluie, protéger les assemblages,
bien réfléchir l’évacuation des eaux de pluie
Pierre Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois Grille de ventilation pour bardage
Quelques règles élémentaires de conception :
protection du bois debout
84

Pierre Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois


Quelques règles élémentaires de conception :
protection du bois debout (suite)
85

En angle de
bardage
rentrant

En débord de
toiture
En angle de
bardage
saillant

Pierre Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois


Quelques règles
élémentaires de
conception :
86
parois en ossature bois

Pierre Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois


Cours de : Structures en bois Pierre Latteur

Chap. 7 :
Caractéristiques mécaniques du bois
Les défauts
dans le bois
88 Les
nœuds

Les contraintes
internes dues à
une croissance
particulière dans
certains arbres
(hêtre, robinier,...)
Ci-contre :
tranche de
Les fentes dues à : séchage naturel ou robinier ouverte
forcé, gel lorsque les arbres sont sur pied, lors du sciage, à
tronçonnage et abatage, tempêtes, cause des
débitage des grumes dans des bois avec contraintes
contraintes internes (hêtre, robinier,…) internes
Pierre Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois
Rappel : notion de résistance caractéristique fk
 Lors d’une campagne d’essais (de traction ou de compression ou…) en
laboratoire sur un grand nombre d’échantillons, les résultats peuvent être
89 représentés par une courbe de Gauss

 La résistance caractéristique est celle qui est dépassée par 95% des échantillons

 Si la disparité des résultats est grande (courbe


très étalée), la résistance caractéristique peut
Nombre Aire = 95% être bien inférieure à la résistance moyenne
d’occurrences/ (pour l’acier, par exemple, la disparité est très
nombre total faible, contrairement au bois)
d’essais
fmoyenne  De nombreuses expériences en
Aire = 5%
laboratoire montrent que pour le bois,
les courbes ne sont pas symétriques

Résistance f
obtenue par essai
fk : résistance caractéristique : en laboratoire
seuls 5% des échantillons ont
une résistance inférieure
Pierre Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois
Approche qualitative (bois sec sans défauts)

90
ft,0,k > fc,0,k > fc,90,k >> ft,90,k0

0,3…0,5ft,0,k

…0,25…fc,0,k

Traction Compression Compression Traction


  aux fibres :   aux fibres :  aux fibres :  aux fibres :

Comportement Comportement Comportement Comportement


Elastique fragile Elasto-plastique Elasto-plastique Fragile
(rupture par (rupture par (rupture par
décollement puis écrasement des décollement des fibres)
flambement des fibres) fibres)
SourcePierre
(figures) : secobois.com
Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois
Compression ou traction oblique
La Résistance en compression ou
NEd
traction dans une direction oblique
91
par rapport au sens des fibres est
donnée par la formule de [Hagen, 
Hankinson et Kollmann] :
A
Compression oblique :
 f c ,90 
f c ,90  f c , 
  f c,0  f c,0

 f c , 0 sin ²  f c ,90 cos ² 

Traction oblique :
(déjà une diminution de 50% pour =10° !!) :
 f t ,90 
f t ,90  f t , 
  f t ,0  f t ,0

 f t , 0 sin ²  f t ,90 cos ² 

Pierre Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois


Approche qualitative (bois sec sans défauts)

92
ft,0,k > fc,0,k

0,3…0,5ft,0,k
Résultats d’essai sur
éprouvettes sans défaut

Traction Compression
  aux fibres :   aux fibres :

Comportement Comportement
Elastique fragile Elasto-plastique
(rupture par
décollement puis
flambement des fibres)
SourcePierre
(figures) : secobois.com
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Approche qualitative (bois sec sans défauts)

93
ft,0,k > fc,0,k

0,3…0,5ft,0,k
Résultats d’essai sur
éprouvettes sans défaut
Bois
« normal » de
structure

Traction Compression
  aux fibres :   aux fibres :
Pour du bois de structure,
Comportement de taille plus grande que les échantillons de labo, la
Comportement
présence
Elastique de nœuds
fragile et les déviations, même légères, des fibres par rapport à
Elasto-plastique
l’axe de l’élément provoquent
(rupture par une très forte réduction de ft,0,k. Ceci explique
que les valeurs de ft,0,k prescrites
décollement puis par l’EC5 pour les bois de structure sont
flambement
globalement des fibres)
inférieures aux valeurs de fc,0,k
SourcePierre
(figures) : secobois.com
Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois
Résistance à la flexion fm,k
 On supposera que les fibres sont placées selon l’axe de la poutre, écartant la
situation peu pertinente d’une poutre constituée de fibres  à l’axe de la poutre
94
 La résistance en flexion fm est une résistance fictive découlant d’un
comportement global (fibres à la fois en traction et en compression)

par définition M rupture


fm 
Wél
fm,k

 Pour la plupart des bois utilisés en structure, on a : ft,0,k < fc,0,k < fm,k

Etant donné la variation triangulaire des contraintes en flexion, la présence


des nœuds est moins préjudiciable en flexion qu’en traction pure : les
contraintes peuvent être déviées (et donc augmenter localement près des
noeuds) sans préjudice pour la résistance. Ceci explique pourquoi la
résistance à la flexion est plus grande que la résistance à la traction du
même élément s’il était tendu sur toute sa section
Pierre Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois
Comportement en flexion jusqu’à rupture
él pl
95

Lorsque le
moment M
augmente : él él
- Début de plastification de la zone comprimée, impliquant :
- Une augmentation de la hauteur comprimée, afin de compenser la contrainte
maximale qui stagne et d’augmenter l’effort de compression résultant
- Descente de l’axe neutre et diminution de la zone en traction
- Augmentation des contraintes de traction jusqu’à rupture fragile

Pierre Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois


Résistance au cisaillement fv,k

96

Peu courant, sauf


Cisaillement Cisaillement Cisaillement dans des
panneaux fléchis
longitudinal transversal roulant

La résistance au cisaillement
longitudinal est plus faible que la
résistance au cisaillement
transversal et sera donc la seule
considérée (cf principe de
réciprocité des contraintes
tangentielles, cours de
mécanique des structures : l’une fv,k…0,1…fc,0,k
ne peut exister sans l’autre)

Pierre Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois Source (figures) : secobois.com
Classement (=tri) du bois de structure après sciage
 La grande dispersion des caractéristiques mécaniques des bois sciés
nécessite un classement, un tri, dont l’objectif est de répartir les éléments
97 en différentes catégories de qualité mécanique croissante

 Classement visuel (par des hommes, donc ne garantit pas un


classement convenable), en fonction de paramètres observables, comme :
- Les nœuds (taille, répartition, quantité,…)
- Le mode de débit (bois de cœur, bois avec
trop d’aubier, …) Notons que le classement
visuel, en Belgique, est réputé
- L’inclinaison des fibres surestimer les classes C30 et
- L’épaisseur des cernes C24 qui sont en réalité plus
proche, respectivement, des
- La courbure de l’élément classes C24 et « C21 »

- Rem : Le poids volumique n’intervient pas


 Classement automatique non destructif (par des machines) :
- Essai mécanique avec une mesure de déformation sous charge
- Essai ultrasonique (vitesse de propagation liée à E et )
 Le classement visuel « voit » les défauts, …alors que le classement
automatique « voit » les qualités…
Pierre Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois
Classement (=tri) du bois de structure après sciage
 La grande dispersion des caractéristiques mécaniques des bois sciés
nécessite un classement, un tri, dont l’objectif est de répartir les éléments
98 en différentes catégories de qualité mécanique croissante

 Classement visuel (par des hommes, donc ne garanti pas un classement


convenable), en fonction de paramètres observables, comme :
- Les nœuds (taille, répartition, quantité,…)
- Le mode de débit (bois de cœur, bois avec
Ce classement permet
trop d’aubier, …) de répartir les bois sciés en différentes classes de qualité,
aussi biendes
- L’inclinaison pour les résineux que pour les feuillus (NBN EN 338)
fibres
- L’épaisseur des cernes
Pour les résineux de charpente, on distingue 10 classes de qualité croissante :
- La courbure de l’élément
C18, C20, C22, C24, C27, C30, C35, C40, (C45, C50 : peu disponibles)
- Le poids volumique (mais difficilement
Pour les
envisageable, même s’ilfeuillus,
est trèson distingue 8 classes :
représentatif
D18, D24,
des caractéristiques D30, D35, D40, D50, D60, D70
mécaniques
Ce
Classement
classementautomatique
est effectué non destructif
selon la norme(parNBNdes machines)
EN384 :
et les valeurs de chaque
classe sontavec
- Essai mécanique garanties pour : de
une mesure air=65%, wbois=12%,
déformation sousT°=20°C
charge
- Essai ultrasonique (vitesse de propagation liée à E et )
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Valeurs caractéristiques prescrites par la norme
NBN EN338: version 2016 (bois sciés et ronds)
Résineux Feuillus
C18 C22 C24 C27 C30 C35 C40 D30 D35 D40 D50 D60 D70
fm,k 18 22 24 27 30 35 40 30 35 40 50 60 70 fm,k

ft,0,k 10 13 14,5 16,5 19 22,5 26 18 21 24 30 36 42 ft,0,k


ft,90,k 0,4 0,4 0,4 0,4 0,4 0,4 0,4 0,6 0,6 0,6 0,6 0,6 0,6 ft,90,k
Mpa
fc,0,k 18 20 21 22 24 25 27 24 25 27 30 33 36 fc,0,k
fc,90,k 2,2 2,4 2,5 2,5 2,7 2,7 2,8 5,3 5,4 5,5 6,2 10,5 12 fc,90,k
fv,k 3,4 3,8 4 4 4 4 4 3,9 4,1 4,2 4,5 4,8 5 fv,k

E0,moyen 9000 10000 11000 11500 12000 13000 14000 11000 12000 13000 14000 17000 20000 E0,moyen
E0,k 6000 6700 7400 7700 8000 8700 9400 9200 10100 10900 11800 14300 16800 E0,k
Mpa
E90,moyen 300 330 370 380 400 430 470 730 800 870 930 1130 1330 E90,moyen
Gmoyen 560 630 690 720 750 810 880 690 750 810 880 1060 1250 Gmoyen

3 k 320 340 350 360 380 390 400 530 540 550 620 700 800 k
kg/m
 moyen 380 410 420 430 460 470 480 640 650 660 740 840 960 m

E0 : identique en compression, en traction, et donc en flexion


E90 : en compression uniquement (car non pertinent en traction car quasiment nul)
G0,k : introuvable dans les normes, mais plusieurs document concèdent que G0,k = E0,k/16
Evolution des résistances caractéristiques [Mpa] en
fonction de la masse volumique caractéristique (kg/m3)
Le lamellé-collé (industrialisation au début du 20ème S)

101

 Le bois lamellé-collé est constitué de planches


sechées (w<15%), purgées de leurs défauts, puis
rabotées, aboutées et collées par pressage
(…1m…5m… de longueur)
 Les avantages sont nombreux :
- Les nœuds (taille, répartition, quantité,…)
- Caractéristiques mécaniques plus homogènes
- Formes quelconques
- Grandes longueurs (…30m…60m)
- Grandes hauteurs (…2m…2,5m)
- Moins de gaspillage du bois
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Quelques ouvrages en lamellé-collé

102

Pierre Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois


Valeurs caractéristiques prescrites par la NBN EN 14080
(Bois lamellé collé homogène) Lamellé-collé homogène (BLC)
GL20h GL24h GL28h GL32h
 La résistance du BLC est fm,k 20 24 28 32
103
déterminée par la classe du bois
ft,0,k 16 19,2 22,4 25,6
constitutif et la résistance des
ft,90,k 0,5 0,5 0,5 0,5
aboutages, qui constituent des Mpa
zones de faiblesse fc,0,k 20 24 28 32
fc,90,k 2,5 2,5 2,5 2,5
 Le BLC homogène est constitué fv,k 3,5 3,5 3,5 3,5
de planches en C24 ou C30 ou
C40,…identiques de bas en haut
E0,moyen 8400 11500 12600 14200
E0,k 7000 9600 10500 11800
 Le BLC panaché est une variante
dans laquelle on place des Mpa E90,moyen 300 300 300 300

planches de meilleure qualité au Gmoyen 650 650 650 650


niveau des fibres inférieures et G0,k 540 540 540 540
supérieures (GL24c à GL36c, dont
les valeurs caractéristiques sont
3 k 340 385 425 440
aussi bonnes en flexion) kg/m
m 370 420 460 490
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Influence de l’humidité et du temps sur les fk et E
fm,k (MPa)
E0,k (MPa)

104 Masse volumique à sec


de 440 à 520 kg/m3 Epicéa

wbois (%) wbois (%)

L’humidité (et donc la classe de service) a une influence importante à la fois


sur les résistances caractéristiques fk et les modules d’élasticité E du bois

La durée d’application des charges influence la flèche, mais aussi fk:


Tableau défini dans l'EC5
ufluage/uinstantanée [%] wbois=18% Classe de
durée de Durée de la charge Exemple
wbois=12% charge
Permanente >10 ans Poids propre
wbois=6% Long terme 6 mois1 an Stockage
Charges
Moyen terme 1 semaine6 mois
d'exploitation
temps Court terme <1 semaine Neige
(jours) Vent,
Instantanée Instantanée
action accidentelle
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RAPPEL : Classes de service définies par l’Eurocode 5
Une classe de service “croissante” correspond à des ouvrages de plus en plus
susceptibles d’être exposés à des attaques d’organismes xylophages :
105
 Classe 1 : ouvrages protégés des intempéries
(ni eau, ni vapeur d’eau). Structure internes des
habitations ou bâtiments (sauf salles de bain et
douches). T°>20°C et >65% ne sont dépassés
que quelques semaines par an
 Classe 2 : ouvrages partiellement protégés des
intempéries (contact exceptionnel avec eau et
vapeur d’eau). Hangars ouverts, entrepôts, abris
de bus,…. T°>20°C et >85% ne sont dépassés
que quelques semaines par an

 Classe 3 : ouvrages exposés aux intempéries


(contact avec eau et vapeur d’eau). Ponts,
passerelles, terrasses, garde-corps,…
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Coefficient réducteur kmod pour les résistances caract.
Tableau défini dans l'EC5 Coefficients kmod associés
Classe de
Classe de Classe de Classe de
durée de Durée de la charge Exemple
106 charge
service 1 service 2 service 3

Permanente >10 ans Poids propre 0,6 0,6 0,5


Long terme 6 mois1 an Stockage 0,7 0,7 0,55
Charges
Moyen terme 1 semaine6 mois 0,8 0,8 0,65
d'exploitation
Court terme <1 semaine Neige 0,9 0,9 0,7
Vent,
Instantanée Instantanée 1,1 1,1 0,9
action accidentelle

Le tableau ci-dessus, extrait de l’EC5, donne les valeurs du coefficient réducteur kmod
à appliquer sur les résistances caractéristiques (bois brut et BLC) en fonction de la
classe de service (1, 2 ou 3) et du temps d’application de la charge. Il en résulte une
valeur plus petite à considérer pour les calculs, donnée par la relation :

fk m est le coefficient de sécurité qui englobe les autres


f d  k mod incertitudes (modélisation, construction, etc.). (m =1,3 pour
m le bois brut et 1,25 pour le BLC).

Remarque importante : dans le cas d’une combinaison de cas de charges, c’est la


charge de plus courte durée qui est considérée pour la détermination de kmod
Pierre Latteur – UCL – Belgique – Cours de : Structures en bois
Coefficient favorable kh pour des petites hauteurs de section
« L’effet volume » est un principe, qui consiste à considérer que, plus un
élément est petit, moins il est susceptible de comporter des défauts. L’EC5
107 autorise donc à augmenter fm,k et ft,0,k pour des éléments dont la section a
une hauteur inférieure à celle prescrite pour les essais de détermination
des résistances caractéristiques en laboratoire (15 cm pour le bois massif et
60 cm pour le BLC)
 k h k mod f m ,k
 f m,d  m


f k h k mod f t , 0,k
t , 0,d 
 m

b
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Coefficients correctifs kdef et y2 pour les flèches à long
terme (fluage) (voir partie 2 pour détails)
Le fluage est dû aux charges permanentes G, Valeurs de y 2 pour les bâtiments
108
mais aussi à la fraction Y2Q des charges Type d'action variable Y2
variables qui s’applique de manière cumulée Charges d'exploitation (habitations et
0,3
bureaux)
pendant une partie de la vie de l’ouvrage Charges d'exploitations (lieux de
rassemblement et magasins)
0,6
y2 : égal à 1 pour les charges permanentes, Stockage 0,8
Charges de véhicules jusqu'à 160 kN 0,3 ou 0,6
qui ont un effet prépondérant sur le fluage. Neige 0
Pour les charges d’exploitation, il ne dépend Vent 0
que du temps d’application et est, Température (hors incendie) 0
évidemment, toujours <1 :
Charges Q : ulong terme  uinst  ucreep  uinst  y 2 k def uinst avec y 2  1
Charges G : ulong terme  uinst  ucreep  uinst  y 2 k def uinst avec y 2  1

Kdef : caractérise la propension au fluage, ne dépend que de Valeurs de kdef (EC5)


Classe de Classe de Classe de
l’hygrométrie, donc de la classe de service, et s’applique de service 1 service 2 service 3
la même façon aux charges permanentes et variables 0,6 0,8 2

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Influence de la T° sur les caractéristiques du bois

109

La T° influence fort les caractéristiques mécaniques du bois, MAIS :


L’effet du séchage compense en bonne partie (voire totalement)
l’effet de la T°, que l’on considère donc comme négligeable dans la
plupart des cas.

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