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BOUSSLAM Noureddine & HADDI Mourad -1-

A NOS

CHERS PARENTS ;
FRERES & SŒURS ;
AMIS & PROCHES ;
ENSEIGNANTS & CORPS ADMINISTRATIF ;

A TOUTE PERSONNE ASSOIFEE DE SAVOIR.

BOUSSLAM Noureddine & HADDI Mourad -2-


Nos profonds remerciements vont tout droit à
Messieurs :

AMAR Nawfal, Chef du département audit au


sein du cabinet SAAIDI ET ASSOCIES ;
BENOTMANE Mohamed Khalid, expert
comptable DPLE propriétaire du cabinet
ACDEN ;
De nous avoir accueillis au sein de leurs cabinets, et
pour l’aide qu’ils nous ont fourni pour mener à bien notre
stage de fin d’études.

Nous ne manquons pas en cette occasion


d’exprimer nos vifs remerciements à
M.Bencherif qui a accepté de nous encadrer et
de nous évaluer.

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PARTIE I : APPROCHE THEORIQUE DE L’AUDIT ET DES STOCKS ------------------- - 9 -
CHAPITRE I : PRINCIPES ET THEORIE--------------------------------------------------- - 10 -
Section 1 : Concept de l’audit financier ----------------------------------------------- - 10 -
A- Définitions et approche--------------------------------------------------- - 10 -
B- Référentiel comptable : -------------------------------------------------- - 13 -
C- Normes marocaines d’audit ---------------------------------------------- - 18 -
D- Statut de l’auditeur-------------------------------------------------------- - 22 -
Section 2 : Démarche de l’auditeur ----------------------------------------------------- - 23 -
A- Acceptation de la mission : --------------------------------------------- - 25 -
B- Orientation et planification de la mission-------------------------- - 26 -
C- Appréciation du contrôle interne -------------------------------------- - 28 -
D- Contrôle direct des comptes-------------------------------------------- - 32 -
E- Travaux de fin de mission ----------------------------------------------- - 35 -
CHAPITRE II: GENERALITES SUR L’EVALUATION DES STOCKS------------- - 37 -
Section 1 : Définition des stocks -------------------------------------------------------- - 37 -
Section 2 : Méthodes d’évaluation de stocks ------------------------------------------ - 38 -
A- Evaluation des stocks selon les normes marocaines :---------- - 38 -
B- Evaluation Des Stocks Selon La Norme IAS : ------------------- - 47 -
C- Comparaison Des Normes IAS/ Norme CGNC : ----------------- - 54 -
PARTIE II : DEMARCHE DE L’AUDIT DES STOCKS : CAS PRATIQUE DE LA
SOCIETE INDUSTRIELLE X ------------------------------------------------------------------------ - 57 -
Section I : Présentation de la mission d’audit dans la société X ---------------- - 58 -
A- Définition de la mission--------------------------------------------------- - 58 -
B- Présentation de l’entreprise--------------------------------------------- - 58 -
C- Activité et risques---------------------------------------------------------- - 59 -
D- Seuil de signification ------------------------------------------------------ - 59 -
E- Conclusion ---------------------------------------------------------------------- - 60 -

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Section II : Evaluation du système de contrôle interne de la section stock ---- - 60 -

A - Procédures liées aux stocks :----------------------------------------- - 60 -


B – Les étapes suivis pour apprécier le SCI --------------------------- - 61 -

Section III : ASSISTANCE A L’INVENTAIRE PHYSIQUE DES STOCKS - 67


-
I- Importance de l’inventaire physique dans la validation de la section
stocks : --------------------------------------------------------------------------------- - 68 -

A- Importance des stocks au bilan :------------------------------------- - 68 -


B-Problèmes spécifiques rencontrés par l’auditeur : --------------- - 69 -
C- Préparation de l’assistance à l’inventaire physique :----------- - 69 -
II- Assistance et évaluation de la procédure d’inventaire physique : ---- - 72 -

A- Description et évaluation de la procédure d’inventaire physique


de la société : ------------------------------------------------------------------- - 73 -
B- Validation du respect de la procédure d’inventaire et évaluation
du déroulement de l’inventaire :-------------------------------------------- - 75 -
C- Test par sondage des comptages effectués par la société :- 82 -
D- Conclusion sur le déroulement de l’inventaire physique :----- - 83 -
Section IV : TESTS REALISES ----------------------------------------------------------- - 85 -
A- Etablissement de la Lead Schedule : ------------------------------- - 85 -
B- Rapprocher les feuilles d'inventaire physique des stocks MP et
PF avec l'état des stocks et la comptabilité -------------------------- - 86 -
C- Vérifier de valorisation des stocks de MP et sa conformité aux
dispositions du CGNC ----------------------------------------------------------- - 88 -
D- L’appréciation des provisions nécessaires liées à la dépréciation
des stocks -------------------------------------------------------------------------- - 90 -

CONCLUSION

BIBLIOGRAPHIE

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Dans les micros entreprises comme dans les plus grandes multinationales, jamais la
décision financière n’a été aussi déterminante.
La planification, l’évaluation et le contrôle financiers sont autant de domaines qui hantent
les plus grands décideurs et ne cessent d’être perfectionnés dans un seul objectif, celui de
maîtriser les chiffres et éviter les mauvaises surprises.
Cependant, la sphère de l’argent est aussi, et souvent d’ailleurs, associée aux fraudes et
aux malversations, le contrôle constitue donc une étape plus que primordiale pour le suivi et le
bon fonctionnement de toute organisation.
La notion de contrôle, appelée à prendre de l’ampleur dans la deuxième décennie de ce
siècle, s’est ancrée dans les méthodes de gestion sous le terme d’audit. Ce terme provient du
verbe anglais to audit qui signifie contrôler et vérifier.
A l’origine, l’audit est un examen critique destiné à vérifier que l’activité de l’entreprise
est fidèlement et correctement reproduite sur les documents comptables conformément à un
référentiel comptable déterminé.
En effet, le besoin de vérifier les informations comptables et financières s’est fait ressentir
très tôt, d’abord sur le plan interne et ensuite au niveau externe, une manière pour l’Etat de veiller
à l’application par les entreprises des normes législatives qui leur sont imposées.
Seulement, ce domaine ne s’arrête plus au simple contrôle des comptes, souvent ce n’est
qu’un préalable à un audit opérationnel destiné à donner des conseils et des recommandations sur
la base d’une analyse des risques et déficiences du système ou encore à un audit de gestion qui a
pour objectif de juger d’une opération de gestion.
Le choix de ce thème n’est pas l’œuvre du hasard, les stocks constituent le plus souvent
une section déterminante pour l’approbation des comptes surtout pour les entreprises
industrielles.
La première partie est consacrée à exposer les principes et théorie de l’audit d’une
manière générale, puis à présenter des généralités sur les stocks et sur leurs méthodes

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d’évaluations à savoir les normes marocaines et les normes internationales IAS/IFRS.
Celles-ci constituent une problématique majeur, car même les normes marocaines moins
compliquées ne
sont parfois pas applicables ; les petites sociétés industrielles, dont la société X qu’on va
étudier, trouvent de difficultés à calculer le coût de production en l’absence d’une comptabilité
analytique. En conséquence elles se trouvent en infraction envers les instructions du CGNC.

Dans la deuxième partie, on va étudier une entreprise X qu’on a audité durant la période
du stage. Cette partie est divisée en quatre sections qui constituent des étapes nécessaires pour
une mission d’audit. La première section est une présentation générale de la société X et la
mission. La deuxième section traite de l’évaluation du système de contrôle interne, où on a
vérifié l’application par la société X des assertions de l’audit à savoir la séparation des fonctions,
la réalité et l’exhaustivité...etc. Avant de passer à la troisième étape qui est l’examen des
comptes, on a jugé nécessaire de mettre en évidence les modalités d’établissement de
l’inventaire physique de la société X qui a été fait en notre présence. Cette assistance, rendue
obligatoire par l’article 5 de la loi N° 9-88 promulguée par le Dahir n° 1-92-138 du 25 décembre
1992 relative aux obligations comptables des commerçants, va constituer une référence
incontournable pour nos tests réalisés à l’occasion de l’examen des comptes. Ces tests ont été
détaillés au niveau de la quatrième section.

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PARTIE I :

APPROCHE THEORIQUE DE

L’AUDIT ET DES STOCKS

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CHAPITRE I : PRINCIPES ET THEORIE

Section 1 : Concept de l’audit financier

L’audit est un travail de critique dont l’objet est d’évaluer la qualité de l’organisation
financière ainsi que celle de son information financière par rapport à des normes préétablies.
L’audit était d’abord limité à l’examen des écritures comptables puis il a évolué en se
voyant ouvert à l’examen de l’organisation en partant du postulat que sa qualité conditionne celle
des comptes. Ainsi, d’un travail d’audit financier, les experts ont vu leurs missions s’ouvrir à
l’audit opérationnel.
Le métier de l’audit, face à l’augmentation des contraintes de l’environnement, est amené
à se définir avec des spécificités de plus en plus marquées et de plus en plus complexes. Pour
atténuer cette complexité, il faut répondre à un certain nombre de questions pour avoir une vision
plus claire :
Qu’est-ce qu’un travail d’audit ? Quelle est sa finalité ? A qui est-il confié ? Et quels en
sont les principes et les règles ?
Des questions encore plus subtiles sont à noter également :
Dans quelle mesure les métiers de l’audit financier et comptable permettent-ils le respect
de la législation ? Quels sont les pouvoirs et les responsabilités des auditeurs ?

A- Définitions et approche
Il convient ici de s’arrêter davantage et en premier lieu sur les distinctions retenues par la
loi et la pratique sur ce sujet.
1- Audit financier
En effet, souvent la confusion se fait entre l’audit financier et l’audit financier conduisant
à la certification. Le premier concerne toute mission de contrôle prenant appui sur les états
financiers d’une entité. Le second par contre fait partie intégrante de ce qui est communément
appelé l’audit légal confié par la loi à des commissaires aux comptes. Plus précisément, une
mission générale de contrôle légal comprend obligatoirement une mission d’audit financier
conduisant à la certification et des vérifications spécifiques prévues par la loi. L’auditeur est

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amené à réaliser par ailleurs des interventions dites interventions connexes destinées
au contrôle de situations particulières.
Il est également indispensable de distinguer l’audit légal de l’audit contractuel. Le premier
s’insère généralement dans la mission permanente du commissaire aux comptes. Le second
consiste, par contre, en l’intervention d’un expert comptable dans un cadre contractuel en dehors
de toute obligation légale.
Quoi qu’il en soit, malgré les ambiguïtés que le vocable d’audit financier peut soulever,
tous les auteurs s’accordent à dire que le dénominateur commun demeure celui du contrôle de
tout ou partie des processus comptables ou des comptes.
Plus tard, le jargon de l’audit s’étendra englobant cette fois des métiers nouveaux mais
souvent complémentaires à l’audit financier. L’audit opérationnel, par exemple, est venu pour
répondre au souci des entreprises d’améliorer en permanence leurs performances. La notion de
conseil et de diagnostic sont venues s’insérer au cœur même de ce métier, qu’il s’agisse d’établir
la stratégie de développement, de construire une politique permettant d’établir les objectifs
stratégiques, de mettre en oeuvre des actions optimisant la consommation des ressources,
corrigeant les dysfonctionnements et rentabilisant l’exploitation.
On estime donc que l’auditeur, particulièrement en matière de contrôle contractuel, a
vocation à réaliser un travail constructif, donc il peut contribuer à l’amélioration de la gestion, au
travers de son diagnostic.
L’audit de la gestion, par contre, a pour objectif d’apporter les preuves d’une fraude,
d’une malversation ou de porter un jugement critique sur une opération de gestion.
En matière d’audit financier, en revanche, il importe davantage d’apprécier le respect des
objectifs comptables (prudence, régularité, sincérité, image fidèle) et de mettre en œuvre les
diligences nécessaires.
L’audit financier s’appuie sur des outils et des méthodes spécifiques pour vérifier le
respect par l’entité auditée des normes comptables et financières en vigueur. Ces outils seront
traités en détail dans la seconde section.
2- Types de missions
2-1 Mission d’audit

Une mission d’audit des états de synthèse est une mission ayant pour but de statuer sur la
conformité de ces états à un référentiel comptable identifié de manière sincère et fidèle, sur la

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situation financière de la société ainsi que sur le résultat de ses opérations et le flux de
sa trésorerie.

L’opinion de l’auditeur renforce la crédibilité des états de synthèse en fournissant une


assurance élevée sans qu’elle soit pour autant absolue compte tenu des risques et limites
inhérents au système comptable de la société et à la méthodologie de travail de l’auditeur.
2-2 Mission de commissariat aux comptes

Contrairement à la mission précédente, celle-ci revêt un caractère légal dans la mesure où


elle est imposée par les lois sur les sociétés. Le commissaire aux comptes est chargé en outre de
certaines vérifications spécifiques et de certaines missions connexes. De ce fait, son rapport est
d’une diffusion large et sa mission d’intérêt public.
2-3 Mission d’examen limité

Une mission d’examen limité a pour objectif de permettre à l’auditeur de conclure sur la
base de procédures ne mettant pas en œuvre toutes les diligences requises pour un audit,
qu’aucun fait d’importance significative n’a été relevé lui laissant à penser que les états de
synthèse n’ont pas été établis, dans tous leurs aspects significatifs, conformément au référentiel
comptable identifié.
Cet examen permet d’apprécier la fiabilité d’une déclaration qui relève de la
responsabilité d’une partie pour l’utilisation par une autre partie. Il n’inclut pas l’évaluation des
systèmes comptables et de contrôle interne, ni le contrôle des comptes, procédures appliquées
lors d’une mission d’audit.
Par conséquent, le niveau d’assurance fourni par un examen limité est de niveau inférieur
à celui fourni par un audit.
2-4 Mission d’examen sur la base de procédures convenues

Les procédures d’audit appliquées lors de cet examen sont définies d’un commun accord
entre l’auditeur, l’entité et tous les tiers concernés. Les destinataires du rapport tirent eux-mêmes
les conclusions des travaux effectués par l’auditeur.
2-5 Mission de compilation

Dans ce genre de mission, l’auditeur utilise ses compétences de comptable et non celles
d’un auditeur, et ce dans le but de faire une synthèse des informations financières qui lui sont
communiquées sans pour autant chercher à contrôler les déclarations sur lesquelles s’appuient ces
informations.

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Comme il apparaît clairement dans ce qui a été développé plus haut, selon la
nature de la mission, le niveau d’assurance sera plus ou moins élevé. Le diagramme suivant en
fait d’ailleurs une récapitulation :

Audit Services connexes


Nature du service Audit légal et Examen limité Procédures Compilation
contractuel convenues

Niveau Assurance Assurance Pas Pas d’assurance


d’assurance élevée, mais non modérée d’assurance
absolue

Rapport Assurance positive Assurance négative Constats Identification des


sur la ou les sur la ou les assertions découlant des informations
(conclusion
assertions retenues retenues sous-tendant procédures mises compilées
fournie)
sous-tendant l’établissement des en œuvre
l’établissement des états de synthèse
états de synthèse

Dans une mission d’audit, l’auditeur se doit de se référer à un certain nombre de directives
et de diligences. Celles-ci permettent de garantir le bon exercice de la mission. En outre, et pour
une bonne compréhension et interprétation des informations comptables, l’utilisation d’un même
référentiel comptable est nécessaire. Il s’agit en fait des principes et méthodes d’évaluation et de
présentation des états de synthèse édictés par la loi comptable marocaine laquelle est
d’application obligatoire.

B- Référentiel comptable :

1- Normalisation comptable

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La Norme Générale Comptable est conçue de façon à satisfaire les deux
objectifs primordiaux de la normalisation comptable qui sont :
de servir de base à l’information et la gestion de l’entreprise ;
de fournir une image aussi fidèle que possible de ce que représente l’entreprise
à tous les utilisateurs des comptes, privés ou publics.
Le champ d’application de la Norme Générale Comptable est très vaste puisqu’il
concerne a priori la majorité des agents économiques quelle que soit leur taille, leur secteur, leur
objet et leur forme juridique.
Cette très grande diversité d’utilisateurs et d’assujettis implique la définition d’un modèle
d’analyse et d’un langage communs à tous et qui doivent constituer, s’ils sont pertinents et
fiables, l’outil privilégié du dialogue économique et social.
Pour servir d’outil d’analyse économique et financière pertinente et fiable, la comptabilité
doit être organisée et fondée sur les principes et les prescriptions de la CGNC. Elle suppose
l’adoption d’un plan de comptes, le choix de supports et la définition de procédures de traitement.
Le plan de comptes de l’entreprise est un document qui donne la nomenclature des
comptes à utiliser, définit leur contenu et détermine le cas échéant leurs règles particulières de
fonctionnement par référence au Plan Comptable Général des Entreprises.
Parmi les autres livres et supports de base de la comptabilité : le livre-journal, le grand
livre, le livre d’inventaire et le manuel de procédures.
Quant aux procédures de traitement, elles doivent permettre d’optimiser le déroulement
des opérations d’enregistrement comptable sans pour autant faire obstacle au respect par
l’entreprise de ses obligations légales et réglementaires.

2- Principes comptables

Les entreprises doivent établir à la fin de chaque exercice des états de synthèse aptes à
traduire la situation économique de l’entreprise. Pour garantir la qualité de l’information,
l’existence d’un langage commun s’avère nécessaire. Ce langage repose sur les principes
suivants qui sont au nombre de sept :

 Principe de continuité d’exploitation : En vertu de ce principe, l’entreprise établit ses


états dans la perspective d’une poursuite normale de ses activités sans l’intention ni l’obligation
de se mettre en liquidation ou de réduire sensiblement ses activités. Ce principe conditionne

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l’application des autres principes : permanence des méthodes, coût historique et
spécialisation des exercices et toute rupture dans l’exploitation implique leur remise en cause ;

 Principe de permanence des méthodes : L’entreprise doit adopter les mêmes méthodes
d’évaluation et règles de présentation des états de synthèse afin de permettre la comparabilité des
informations comptables dans le temps. Tout changement ne peut intervenir que dans des cas
exceptionnels. A ce moment là, les modifications sont portées aux états des informations
complémentaires ;

 Principe du coût historique : ce principe veut que les biens acquis par l’entreprise
soient inscrits au bilan pour leur valeur d’acquisition et qu’ils soient maintenus à ce prix sauf à
être amortis ou provisionnés. Les réévaluations des immobilisations constituent des exceptions au
principe;

 Principe de séparation des exercices : En raison du découpage de la vie de l’entreprise


en exercices comptables, les charges et les produits doivent être rattachés à l’exercice qui les
concerne effectivement et à celui-là seulement abstraction faite de leur date d’encaissement ou de
décaissement ;

 Principe de prudence : ce principe veut que les produits ne soient pris en compte que
s’ils sont définitivement acquis à l’entreprise, et que les charges soient comptabilisées à partir du
moment où elles sont probables ;

 Principe de clarté : Ce principe spécifie que les opérations et les informations doivent
être inscrites dans les comptes appropriés, avec la bonne dénomination et sans compensation
entre elles. L’entreprise doit donc organiser sa comptabilité, enregistrer ses opérations, préparer
et présenter ses états de synthèse conformément aux prescriptions du CGNC ;

 Principe d’importance significative : selon ce principe, les états de synthèse doivent


révéler tous les éléments dont l’importance peut affecter les évaluations et les décisions.

Il a été précédemment précisé que toutes ces conventions visent à garantir la fidélité de
l’image traduite dans les états de synthèse. Cette notion d’image fidèle n’est pas un principe
fondamental mais bien un objectif à atteindre. Cette notion est issue de l’acception anglo-saxonne
true-and-fair-view. Cependant, l’application de la notion d’image fidèle ne va sans poser des
problèmes pratiques.
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3- Présentation des états comptables

La représentation fidèle du patrimoine, de la situation financière et de la formation des


résultats de l’entreprise est assurée par cinq documents formant un tout indissociable :

- Le bilan ;

- Le compte de produits et charges ;

- L’Etat des soldes de gestion ;

- Le tableau de financement ;

- L’Etat des informations complémentaires.

Ces états de synthèse sont établis dans le respect des principes mentionnés plus haut. Leur
présentation, identique d’un exercice à un autre, doit être faite selon l’un des deux modèles
proposés par le Code général de la Normalisation comptable :

Modèle normal, appliqué spécialement aux moyennes et grandes entreprises ;

Modèle simplifié, réservé aux petites entreprises ne dépassant pas certains seuils de
taille et ne comprenant que 4 états, l’ESG n’y étant pas obligatoire

Les BL et CPC sont obtenus directement de la comptabilité sans retraitement extra


comptable. L’ESG et le TF sont construits à partir des éléments figurant dans les comptes en fin
d’exercice ou dans les bilans de début et de fin d’exercice. Quant aux ETIC, ils sont extraits de la
comptabilité, certaines informations sont néanmoins puisées en dehors des comptes.

4- Méthodes d’évaluation

Les méthodes d’évaluation sont la base de l’enregistrement comptable des opérations et


de la préparation des états comptables. L’évaluation doit se faire sur la base des principes
généraux explicités plus loin, à savoir le coût historique, la prudence et la continuité
d’exploitation.

Elle consiste à attribuer une valeur aux éléments patrimoniaux de l’entreprise. Cette
valeur revêt trois formes essentielles :

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La valeur d’entrée dans le patrimoine déterminée en fonction de l’utilité
économique présumée de l’élément. Cette utilisée est mesurée par l’ensemble des frais supportés
ou censés être supportés à l’occasion de l’acquisition du bien;

La valeur actuelle à une date quelconque et notamment à la date d’inventaire en fonction


du marché;

La valeur comptable nette figurant au bilan après application des corrections liées au
principe de prudence.

L’évaluation des éléments inscrits en comptabilité étant fondée sur le principe du coût
historique, la réévaluation des comptes constitue une dérogation à ce principe.

A leur date d’entrée, les éléments du patrimoine sont évalués comme suit :

Biens acquis à titre onéreux  Coût d’acquisition.

Titres acquis à titre onéreux  Prix d’achat.

Biens produits  Coût de production.

Biens et titre apportés  Valeur d’apport stipulée dans l’acte d’apport.

Biens et titres acquis par voie d’échange  Valeur actuelle.

Créances, dettes et disponibilités  Montant nominal.

 La valeur d’entrée, ainsi déterminée, fait l’objet, par application du principe de


prudence, de corrections, sous forme d’amortissements. Ceci dit, à la date d’inventaire, la valeur
nette d’amortissements est comparée à la valeur actuelle. Toute moins-value est alors
comptabilisée sous forme d’amortissement exceptionnel si elle a un caractère définitif, sinon sous
forme de provisions.

En résumé, la valeur comptable nette est soit la valeur d’entrée ou la VNA si la valeur
actuelle leur est supérieure, soit la valeur actuelle si elle leur est inférieure.

Par référence aux normes comptables en vigueur, l’auditeur procède au contrôle des
informations financières qui lui sont présentées par la société en vue d’émettre une opinion sur
leur fiabilité. Il subit de ce fait un certain nombre de diligences dans l’exécution de sa mission de
contrôle. Ces diligences sont appelées normes d’audit et doivent être distinguées des normes

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comptables puisqu’elles concernent non pas la présentation de l’information mais la
méthodologie à suivre pour son contrôle.

C- Normes marocaines d’audit

Si l’auditeur a le devoir de veiller au respect de l’image fidèle et d’apprécier certains actes


des responsables de la société auditée compte tenu d’un seuil de signification fixé par lui-même,
il ne peut le faire que dans le cadre de normes particulières. Celles-ci sont des directives
élaborées par les grandes instances internationales et nationales de la profession pour guider le
professionnel raisonnablement diligent dans son comportement et dans l’exercice de sa mission.

Une norme crée une obligation professionnelle et fixe les principes fondamentaux
applicables par le commissaire aux comptes. Elle est accompagnée de commentaires visant à
faciliter sa mise en œuvre (motifs, portée et modalités d’application).

Les normes et commentaires concernent les qualités requises du professionnel, les étapes
obligatoires du travail d’audit, les modèles de formulation du rapport ainsi que les démarches du
travail lors des missions connexes.

1- Normes relatives au comportement professionnel

Ces normes, qui sont proches des normes internationales, doivent être respectées par toute
personne ayant le titre de commissaire aux comptes. Elles comprennent non seulement des règles
relatives au comportement professionnel mais également des règles relatives au comportement
humain, et elles sont au nombre de cinq :

- Compétence ;

- Indépendance ;

- Qualité de travail ;

- Secret professionnel ;

- Acceptation et maintien des missions.

La lecture des normes de comportement et de leurs commentaires fait ressortir les


remarques suivantes :
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 Etant donné le but escompté de toute mission, celui de veiller au respect de
la sincérité et la régularité des comptes ainsi que de l’image fidèle, l’auditeur doit justifier d’une
qualification et entretenir le degré de compétence qu’exige sa mission par une formation
permanente. De même, il est amené à exercer ses fonctions avec conscience professionnelle afin
d’assurer à son travail un degré de qualité compatible avec son éthique et ses responsabilités.

 En parlant de responsabilités, l’une des normes de comportement que l’auditeur se doit


d’appliquer est celle du secret professionnel. Il s’agit bel et bien d’une obligation légale, sa
violation constitue un délit.

 L’intégrité et l’objectivité sont l’un des éléments clés du comportement professionnel


de l’auditeur. L’indépendance doit se manifester au niveau du comportement de l’auditeur et de
son état d’esprit. Par ailleurs, il ne suffit pas que cette indépendance existe, il faut de plus que les
tiers et l’opinion soient persuadés qu’elle existe.

 L’auditeur doit veiller à ce que toutes les normes de comportement présentées ci-
dessus s’appliquent de manière intangible à ses collaborateurs.

 La démarche d’acceptation du mandat par le commissaire est destinée à lui faire


apprécier la possibilité d’effectuer ou non la mission. Elle est basée sur des éléments qui lui sont
liés, des éléments liés au commissaire qui l’a précédé, à la société auditée. Elle implique le
respect d’une procédure spécifique et l’examen périodique de la possibilité de maintenir la
mission.

2- Normes de travail

L’accomplissement de la mission générale du commissaire aux comptes requiert la mise


en œuvre de normes de travail. Il s’agit des normes de certification, des vérifications spécifiques
et d’autres normes relatives à la mission générale notamment les fraudes et les relations du
commissaire aux comptes avec les organes de gestion et de contrôle de la société.
La certification recouvre les aspects suivants :
Orientation et planification de la mission ;

Evaluation du contrôle interne ;

Obtention d’éléments probants ;

Délégation et supervision ;
BOUSSLAM Noureddine & HADDI Mourad - 19 -
Tenue des dossiers de travail ;

A l’issue de ce travail, le ou les commissaires aux comptes soit certifient la régularité et la


sincérité et l’image fidèle des états de synthèse, soit assortissent la certification de réserves soit
refusent la certification.
L’audit légal ne se limite pas à un audit financier conduisant à la certification, il comprend
également des obligations de contrôles et d’information spécifiquement prévues par la loi.
Il s’agit de la vérification des conventions réglementées, des actions de garantie, de
l’égalité entre actionnaires, du rapport de gestion et des documents qui leur sont remis, et la
procédure d’acquisition d’une filiale ou de prise de participation et de contrôle.
Toutes ces vérifications sont contenues dans le rapport adressé à l’assemblée générale.

L’audit des états de synthèse doit être pratiqué par référence à des textes législatifs ou
réglementaires. Un "non-respect" peut être détecté et dans cas doit être discuté avec la direction
et communiqué aux autorités réglementaires ou de tutelle. La discussion s’insère dans le cadre
des relations que le commissaire aux comptes est amené à entretenir avec le conseil
d’administration et les dirigeants.

3- Normes de rapports

Le commissaire aux comptes est amené à établir différents rapports ou attestations : le


rapport relatif aux comptes annuels ou consolidés, le rapport spécial sur les conventions
réglementées, l’attestation sur les situations intermédiaires, le rapport suite à des missions
spécifiques ou à une demande particulière. Il est également établi des rapports sur des missions
spéciales.

Le rapport général est l’objectif ultime du contrôle légal, où le commissaire aux comptes
fait état de l’étendue de sa mission, de ses opinions et de ses commentaires sur les vérifications
spécifiques, et doit certifier la régularité, la sincérité et l’image fidèle des comptes. Alors que ce
rapport est adressé aux actionnaires, celui établi par l’auditeur contractuel est remis aux organes
de gestion de la société.

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De par l’importance qu’il revêt et l’usage qu’il en est fait, le rapport doit
respecter un grand nombre d’éléments aux niveaux de la forme, du contenu, des formalités de
dépôt et de signature.
4- Normes relatives aux interventions connexes à la mission
générale

Le commissaire aux comptes peut procéder à des interventions dites "connexes" à mesure
que des faits particuliers surviennent (mouvement de capital, suppression du droit préférentiel de
souscription, transformation juridique, convocation de l’assemblée générale en cas de carence des
organes sociaux, certification du bilan et du chiffre d’affaires semestriels ).
Pour chacun des événements, il est fait mention des normes de travail et de rapport ainsi
que des modèles de rapports que le commissaire aux comptes se doit de respecter dans le
déroulement de sa mission connexe.
Les normes françaises prévoient outre ce qui peut découler de décisions prises par la
société, des faits découlant d’événements survenant dans la société comme des faits délictueux
devant être révélés au procureur de la république ou encore des faits entravant le principe de
continuité d’exploitation.

5- Prévention des difficultés des entreprises

En conservant une attitude vigilante et attentive quant aux situations porteuses de risques,
le commissaire va tenter de rechercher les éléments qui lui permettront d’apprécier la capacité de
l’entreprise à poursuivre son activité. Le principe de continuité de l’exploitation est à ce titre le
critère principal auquel le commissaire aux comptes se réfère pour déclencher une procédure de
prévention interne.

Cette procédure aura bien évidemment des conséquences sur la mission de certification.
En effet, Il peut s’en suivre une dérogation aux principes comptables (permanence des méthodes
ou séparation des exercices ou continuité d’exploitation), une dérogation à laquelle le
commissaire aux comptes doit être très vigilant.

BOUSSLAM Noureddine & HADDI Mourad - 21 -


En parlant de vigilance, le commissaire aux comptes ou l’expert comptable
impliqués dans le contrôle contractuel ou légal, ont l’obligation de mettre en œuvre tous les droits
que la loi leur confère pour atteindre les objectifs qui leur sont assignés engageant ainsi leur
responsabilité.

D- Statut de l’auditeur

1- Qualités requises

La mission d’audit impose à son auteur un certain nombre de qualités et d’exigences dont
la compétence et l’indépendance.
La compétence signifie l’appartenance à un corps professionnel, notamment l’ordre des
experts comptables qui apporte, par les normes qu’il édicte, une garantie d’exécution de la
mission avec professionnalisme et responsabilité.
L’indépendance interdit à l’auditeur de s’immiscer dans la gestion. C’est ainsi qu’il doit
respecter les règles d’incompatibilité qui risqueraient d’altérer son objectivité ; Ne pouvant être
juge et partie à la fois, Il ne peut en effet être chargé d’élaborer les comptes puisqu’il est amené à
émettre une opinion sur la base de l’audit de ces mêmes comptes.

2- Obligations et responsabilités

2-1 Responsabilité pénale du commissaire aux comptes

Le réviseur légal est engagé pénalement si certains délits sont réalisés, s’il a participé à
l’établissement du rapport ou s’il a été complice. Il y a complicité si l’infraction commise par
l’auteur principal est punissable, s’il y a acte matériel et moral de complicité. Par contre les délits
résident essentiellement dans l’incompatibilité d’exercice, la violation du secret professionnel, la
non révélation de faits délictueux, la divulgation d’informations mensongères ou encore
l’exercice illégal de la profession.

2-2 Responsabilité civile et obligation de moyen

BOUSSLAM Noureddine & HADDI Mourad - 22 -


Le commissaire aux comptes n’est tenu que d’une obligation de moyens. Il doit mettre en
œuvre les diligences nécessaires et procéder aux vérifications qu’il juge opportunes pour motiver
son avis. Son devoir est d’exécuter la mission avec toute la compétence que l’on est en droit
d’attendre d’un professionnel diligent.
Cependant, cette responsabilité est mise en cause dans les conditions de droit commun,
c’est-à-dire que le commissaire aux comptes doit avoir commis une faute dans l’accomplissement
de sa mission, que cette faute ait causé un préjudice actuel et certain et qu’il existe un lien de
causalité direct entre la faute éventuellement commise et le préjudice éventuellement subi.
Par ailleurs, un auditeur engage sa responsabilité sur des informations financières lorsqu’il
rédige un rapport sur lesdites informations ou autorise l’utilisation de son nom lors de leur
publication. Si l’auditeur ne s’est pas engagé de cette manière, les tiers ne peuvent en aucun cas
le tenir pour responsable.

2-3 Responsabilité disciplinaire

L’auditeur peut faire l’objet de peines disciplinaires pour toute infraction ou négligence
grave de sa part. Ces peines peuvent aller de la simple réprimande à la radiation du tableau
comportant interdiction définitive d’exercer la profession.
Compte tenu de l’obligation qui incombe au commissaire aux comptes et à l’expert
comptable dans l’exercice de leurs missions d’audit, et pour les aider à couvrir les risques
généraux liés à la situation économique de l’entreprise, son organisation générale et l’attitude de
la direction et fonder ainsi leur opinion, les lois de la profession ont mis en place une démarche
de travail. Cette démarche est à la fois spécifique parce qu’elle nécessite une connaissance
minimale de l’entreprise et itérative puisqu’elle est complétée au fur et à mesure de son
déroulement.

Section 2 : Démarche de l’auditeur


Cinq grandes étapes caractérisent en général la démarche de l’audit financier et permettent
à l’auditeur de fonder son opinion sur la sincérité et la régularité des comptes. Ces étapes sont
résumées dans le schéma suivant :

BOUSSLAM Noureddine & HADDI Mourad - 23 -


 Lettre de mission
Acceptation de la mission
 Programme de travail et
budget d’honoraires

 Connaissance générale
Orientation et de l’entreprise
planification de la
mission
 Identification des domaines
et systèmes significatifs

 Plan de mission

- Prise de connaissance du système


Appréciation du contrôle - Description du système
interne - Evaluation des procédures
- Vérification des procédures

Observation et analyse des comptes


Contrôle direct des suivant les résultats de l’évaluation
comptes
du contrôle interne

 Travaux de fin de mission

Achèvement de la mission  Rapports

 Feuilles et dossiers de
travail

BOUSSLAM Noureddine & HADDI Mourad - 24 -


A- Acceptation de la mission :

Lors de cette étape, il est possible pour l’auditeur d’accepter ou de refuser la mission qui
lui est demandée, et ce après prise en compte d’un certain nombre d’éléments :
 Absence de situations d’incompatibilité interdisant au commissaire l’exercice de
l’audit ;
 Connaissance générale de la société auditée et de son environnement et détermination
du risque d’audit.
S’ajoute à cela l’établissement par l’auditeur d’une lettre de mission et d’un programme
de travail. Ces éléments sont expliqués ci-après :

1- Lettre de mission :

Il est dans l’intérêt du client et de l’auditeur qu’une lettre de mission (audit engagement
letter) soit préparée, de préférence avant le début de la mission afin d’éviter tout malentendu.
Cette lettre confirme l’acceptation par l’auditeur de sa nomination et décrit l’objectif et l’étendue
de l’audit ainsi que ses responsabilités vis-à-vis du client, et la forme du rapport.

2- Programme de travail et budget d’honoraires

Le commissaire aux comptes adresse à la société un programme de travail et son budget


d’honoraires relatifs à la mission.
Ces documents ont la même finalité que la lettre de mission, éviter les malentendus et
préciser les normes de travail. Ils peuvent comporter :
 Les noms des collaborateurs appelés à intervenir dans la mission ;
 La description des normes de travail et des rapports et la liste des vérifications
spécifiques ;
 Les délais légaux à respecter ;
 Le calendrier des interventions ;
 Une estimation du temps total de travail et des honoraires.

BOUSSLAM Noureddine & HADDI Mourad - 25 -


B- Orientation et planification de la mission

En aucun cas, l’auditeur ne travaille au gré de son inspiration. Comme dans toute autre
démarche de travail, il faut prendre le temps d’orienter et de planifier afin de mieux cerner les
domaines de contrôle et minimiser les risques d’erreurs.
Le commissaire aux comptes doit avoir une connaissance globale de l’entreprise lui
permettant d’orienter sa mission et d’appréhender les domaines et les systèmes significatifs.
Cette approche a pour objectif d’identifier les risques pouvant avoir une incidence
significative sur les comptes et conditionne ainsi la programmation initiale des contrôles et la
planification ultérieure de la mission qui conduisent à :
 Déterminer la nature et l’étendue des contrôles, eu égard au seuil de signification ;
 Organiser l’exécution de la mission afin d’atteindre l’objectif de certification de la
façon la plus rationnelle possible, avec le maximum d’efficacité et en respectant les délais
prescrits.

1- Connaissance générale de l’entreprise :

Pour comprendre l’activité de la société à auditer, l'auditeur externe doit prêter attention
aux éléments suivants : principales préoccupations des dirigeants concernant les objectifs et
stratégies de l’entreprise, structure organisationnelle de l’entreprise, fonctionnement de son
activité, résultats d'exploitation, capacité à s'autofinancer, principales opérations et autres
événements économiques susceptibles d'affecter ses états financiers, problèmes comptables et
changements de ses méthodes comptables, et sources de financement.
Pour obtenir ces informations, l'auditeur doit rencontrer les dirigeants et examiner les
rapports et autres documents.

2- Identification du seuil de signification :

La définition des seuils de signification est cruciale pour déterminer la nature, l'étendue, et
le calendrier des procédures d'audit. Un seuil de signification est une limite au-delà de laquelle

BOUSSLAM Noureddine & HADDI Mourad - 26 -


les erreurs potentielles sont considérées comme problématiques. Si la somme des
anomalies non corrigées identifiées durant l'audit dépasse le seuil de signification, l'auditeur peut
être dans l'impossibilité d'émettre une opinion sans réserve.

Le seuil de signification dépend des facteurs déterminants identifiés pendant la


planification de la mission. Un facteur déterminant des états financiers est un facteur sur lequel
les utilisateurs des états sont le plus susceptibles de porter leur attention, compte tenu de la nature
de l’entreprise. L'identification des facteurs déterminants est affaire de jugement professionnel.
Les facteurs déterminants, qui peuvent être utilisés pour déterminer le seuil de
signification, sont par exemple le résultat net, le total des actifs, les produits, et les fonds propres
(tableau). Les seuils de signification peuvent varier entre 2 et 10 % d'un facteur déterminant.

Exemples de seuils de signification (en %)


Facteur déterminant Contrôle interne fort Contrôle interne faible
(risque faible) (risque élevé)

Résultat net 10 5
Total des actifs 2 1
Produits 3 1
Ressources propres 5 1

Une information est significative si son omission ou son inexactitude est susceptible
d'influencer les décisions économiques prises par les utilisateurs sur la base des états financiers.
Le caractère significatif dépend de la taille de l'élément ou de l'erreur évaluée dans les
circonstances spécifiques de son omission ou de son inexactitude. Le caractère significatif
constitue donc un seuil ou une borne plutôt qu'un critère qualitatif que cette information doit
posséder pour être utile. L'auditeur doit considérer l'éventualité que des anomalies sur des
montants relativement faibles puissent avoir, globalement, un impact significatif sur les états
financiers. Par exemple, une erreur au niveau d'une procédure de fin de mois peut indiquer une
anomalie significative potentielle, si cette erreur est reproduite chaque mois.

3- Rédaction d’un plan de mission :

BOUSSLAM Noureddine & HADDI Mourad - 27 -


L’analyse des informations collectées lors de la prise de connaissance ainsi que des
systèmes et domaines significatifs ainsi identifiés donne lieu à la rédaction d’un document appelé
plan de mission. Ce plan a pour objectif de synthétiser l’information obtenue et de formaliser les
décisions qui en découlent. Ainsi, son contenu doit comprendre les éléments relatifs à
l’entreprise, à sa comptabilité, à la mission elle-même, aux domaines significatifs, le programme
de travail tracer par l’auditeur ainsi que la composition de l’équipe et le budget prévu pour la
mission.

C- Appréciation du contrôle interne

L’ensemble des politiques et procédures mises en œuvre par la direction d’une entité en
vue d’assurer, dans la mesure du possible, la gestion rigoureuse et efficace de ses activités. Ces
procédures impliquent le respect des politiques de gestion, la sauvegarde des actifs, la prévention
et la détection des fraudes et des erreurs, l’exactitude et l’exhaustivité des enregistrements
comptables, et l’établissement en temps voulu d’informations financières fiables. Il a donc pour
but d'assurer :
D’un côté, la protection, la sauvegarde du patrimoine et la qualité de l'information;
D’un autre, l'application des instructions de la direction et de favoriser l'amélioration
des performances.
Il se manifeste par l'organisation, les méthodes et les procédures de chacune des activités
de l'entreprise pour maintenir la pérennité de celle-ci.
Le contrôle interne repose sur trois éléments de base :
L’existence d'un plan systématique d'organisation,

Présence d'un personnel compétent et intègre;

L'existence d'une documentation satisfaisante.

Pour apprécier tous ces éléments, l'auditeur procède dans un premier temps, à une
description des procédures puis à leur vérification et enfin à leur évaluation.
Seulement, avant d’expliquer le contenu de chacune de ces actions, il convient de citer
brièvement les principes fondamentaux du contrôle interne.

BOUSSLAM Noureddine & HADDI Mourad - 28 -


1- Principes fondamentaux du contrôle interne :

Le contrôle interne doit prendre appui sur les principes suivants :


a- Organisation
Les structures de l’entreprise doivent être décrites dans un organigramme et ses
procédures dans un manuel. Ce dernier doit en général définir les tâches, les responsabilités, les
pouvoirs et les procédures de transmission de l’information.
b- Séparation des fonctions
Certaines fonctions ne doivent pas être tenues par une seule et même personne. Sinon, les
fraudes ou encore les erreurs sont fort aisées. Il existe à ce titre deux fonctions qui ne doivent
jamais être rassemblées : celle de disposer de la signature sociale et celle d’avoir accès à la
comptabilité.
c- Intégration
Cela signifie qu’il est nécessaire de mettre en place des points d’auto-contrôle pour
déceler les éventuelles anomalies et ce par des processus souvent routiniers.
d- Bonne information
L’information doit être pertinente, utile, objective, communicable et vérifiable. Elle ne
doit pas être altérée par la hiérarchie.
e- Qualité du personnel
Nous avons parlé plus haut de l’intégrité du personnel comme un élément de base à tout
système de contrôle interne. La compétence et l’honnêteté du facteur humain sont réellement
déterminantes.
f- Harmonie
Il s’agit là d’adapter les procédures de contrôle à l’entreprise et à ses moyens.
g- Universalité
L’universalité signifie tout simplement qu’il ne doit pas y avoir d’exceptions au contrôle
(domaines réservés, personnes privilégiées, activités exclues, …).
h- Indépendance
Ce principe implique que les objectifs de sauvegarde du patrimoine et d’amélioration des
performances doivent être atteints indépendamment des méthodes et des moyens de l’entreprise.

BOUSSLAM Noureddine & HADDI Mourad - 29 -


i- Permanence
La stabilité des structures et de là la pérennité de l’organisation dépendent largement de la
permanence des procédures.

Apprécier le contrôle interne nécessite d’abord de comprendre les procédures de


traitement des données et les contrôles manuels ou informatisés mis en place dans l’entreprise, et
ensuite vérifier leur fonctionnement.

2- La description des procédures :

L’appréciation du contrôle interne passe irrémédiablement par l’analyse des procédures.


Cette analyse conditionne d’ailleurs les étapes qui suivent notamment l’étape de contrôle direct
des comptes.
La description des procédures peut être faite de façon narrative ou par l'utilisation de
diagrammes.
2.1 La description narrative

Elle consiste à obtenir au cours d'un entretien avec les principaux responsables ou par
l'intermédiaire des manuels ou instructions écrites utilisés par l'entreprise les procédures
existantes et les contrôles institués. On donne, également, le nom de " mémorandum " à cette
approche du contrôle interne car l'auditeur restitue par écrit la synthèse des éléments qu'il a pu
obtenir.
2.2 Les diagrammes de circulation (ou flow-chart):

Cette méthode consiste à formaliser à l'aide des schémas, d'une part, la circulation des
documents dans l'entreprise, d'autre part, les contrôles effectués par les différents intervenants.
En établissant un diagramme qui met en évidence les opérations et les contrôles réalisés
par chacun des services de l'entreprise, on fait apparaître en outre la séparation des fonctions.
C'est à l'auditeur de choisir la méthode la plus appropriée, sachant que la méthode des
diagrammes est plus claire, fait bien apparaître les points de contrôle c'est-à-dire les contrôles ou
vérifications opérés sur les informations et les séparations de fonctions mais est plus difficile
d'utilisation surtout pour des procédures complexes. Il faut donc la réserver à des procédures
importantes concernant des opérations répétitives et normalisées.

BOUSSLAM Noureddine & HADDI Mourad - 30 -


3- Evaluation des procédures :

Cette étape intervient, après que les tests de conformité aient permis de s'assurer que la
description est fidèle mais avant d'effectuer les tests de permanence du fonctionnement puisque
ceux-ci ne concernent que les points forts identifiés par l'évaluation.
L'auditeur, dans son évaluation, cherche à s'assurer que les procédures garantissent
suffisamment :
 La protection des actifs et du patrimoine de l'entreprise;
 La fiabilité et la qualité des informations entrant dans l'élaboration de l'information
financière de l'entreprise.
Cette garantie étant obtenue par divers moyens tels que : des autorisations, des contrôles
hiérarchiques, une bonne séparation des fonctions, etc.
En outre, certaines faiblesses apparentes peuvent être compensées par des contrôles à
d'autres niveaux.
Pour procéder à cette évaluation, l'auditeur peut utiliser soit un questionnaire soit un guide
d'évaluation.
3.1 Le questionnaire de contrôle interne :

Il liste les contrôles qui doivent être opérés pour assurer la fiabilité des procédures.
Exemple simplifié de questionnaire :
1 / les bons de livraisons sont-ils
- comparés avec les biens reçus ; - comparés avec le bon de commande - visés par le
magasinier.
2 / le service comptable vérifie-t-il les factures fournisseurs
- au plan arithmétique; - avec le bon de livraison visé - avec les conditions fournisseurs.
3.2 Le guide d'évaluation :

Il est structuré par objectif de contrôle.


Exemple de guide d'évaluation simplifiée :
1 /Les livraisons sont-elles conformes aux commandes ? Tenir compte: des contrôles
effectués à la réception des marchandises des rapprochements éventuels entre bon de commande
et bon de livraison…

BOUSSLAM Noureddine & HADDI Mourad - 31 -


Les règlements aux fournisseurs sont-ils Justifiés? Tenir compte : des
vérifications du service comptable et/ou de la comptabilité fournisseurs sur les factures ; des
rapprochements effectués entre bons de livraison et factures ; de l'approbation des bons de
livraison...

Le guide d’évaluation présente l'avantage d'être plus souple et de permettre à auditeur de


mieux exercer ses facultés de jugement, alors que le questionnaire risque de l'enfermer dans un
cadre plus rigide.

4- Vérification des procédures :

Il s’agit à ce niveau des tests de permanence dont on a précédemment parlé et qui ont pour
but de vérifier que les procédures sont réellement utilisées et en permanence.
Pour cela, l’auditeur dispose de plusieurs techniques :
- Sondage ;

- Observation de l’exécution du contrôle ;

- Répétition des traitements et des vérifications ;

- Jeux d’essai.

D- Contrôle direct des comptes

Pour examiner et contrôler les comptes, l'auditeur financier dispose d'un ensemble de
méthodes et moyens adaptés à ses objectifs. C'est l'exercice de son jugement professionnel qui lui
permettra de choisir la nature et l'étendue des moyens à mettre en oeuvre pour obtenir l'assurance
raisonnable qu'il recherche sur les comptes. Les moyens dont dispose l'auditeur pour réunir des
éléments probants sur les comptes sont les suivants :

1- Observation physique :

BOUSSLAM Noureddine & HADDI Mourad - 32 -


Celle-ci prendra deux formes : l'examen et le contrôle d'un inventaire physique
effectué par l'entreprise et le contrôle de l'existence physique d'un actif.

1.1 L'examen et le contrôle d'un inventaire physique effectué par

la société :

Cette procédure s'applique principalement aux stocks et aux immobilisations mais peut
aussi être utilisée pour un inventaire d'effets en portefeuille ou le contrôle d'espèces en caisse.
L’auditeur n'a pas la prétention de vérifier par lui-même l'intégralité des actifs concernés
mais plutôt :
De déterminer si la procédure mise en place est fiable ;
D’observer si la procédure est correctement appliquée par le personnel de l'entreprise ;
D’effectuer des tests de vérification par sondages.
L'inventaire physique de stocks constitue le cas d'application le plus fréquent. L'objectif
visé est de s'assurer de l'existence physique des stocks figurant à l'actif du bilan, le contrôle de la
valorisation et des dépréciations intervenant ultérieurement.

1.2 Le contrôle de l'existence physique d'un actif :

L'objectif de ce contrôle est généralement de s'assurer non seulement de l'existence d'un


actif mais aussi de la propriété effective.
Cette procédure peut concerner en particulier
 Les effets à recevoir ;
 Les espèces en caisse.

2- L'examen de livres et documents :

Cette méthode est utilisée chaque fois que les éléments probants sont détenus par
l'entreprise soit dans des livres et registres comptables, soit dans des documents. On peut citer les
exemples suivants :
Contrôle des dotations aux amortissements;
BOUSSLAM Noureddine & HADDI Mourad - 33 -
Contrôle de la valorisation des actifs créés par l'entreprise (frais de
recherches et développement, immobilisations);
Contrôle de factures fournisseurs pour justifier des charges ou des soldes;
Contrôle des frais de personnel et des déclarations, etc.

3- La confirmation directe :

La confirmation directe constitue l'un des éléments les plus probants que peut obtenir
l'auditeur. Cette technique consiste à obtenir auprès de tiers (clients, fournisseurs, banques,
conservation des hypothèques, etc.) la confirmation d'informations d'ordre comptable et financier.
En principe ces demandes sont établies sur papier à en-tête de l'entité auditée mais
expédiées par l'auditeur et reçues directement par ce dernier.

4- L'examen analytique :

L'examen analytique consiste à examiner si les tendances, ratios et évolutions de l'entité


auditées sont cohérents entre eux et avec les informations générales obtenues sur l'entité.
Cette technique permet soit d'identifier des tendances (augmentation du crédit client ou
fournisseur, dégradation du fond de roulement, etc.) soit de confirmer des informations. (Par
exemple une augmentation subite des ventes en fin de période engendrera en principe un
accroissement du compte client et une diminution du stock.) Elle est donc utilisée en début de
mission pour déterminer les orientations à donner à l'audit et en fin de mission afin de s’assurer
de la cohérence d'ensemble des informations financières.

5- Les déclarations des dirigeants :

L'auditeur recueille tout au long de sa mission de nombreuses informations de la part des


dirigeants, ces " déclarations " sont le plus souvent orales et figurent alors dans les dossiers de
l'auditeur sous forme de notes, mais peuvent aussi être plus formelles et revêtir la forme d'une
lettre de déclaration ou de confirmation à l'auditeur.

BOUSSLAM Noureddine & HADDI Mourad - 34 -


E- Travaux de fin de mission

Ces travaux comprennent :


 L’examen d’ensemble des comptes annuels pour vérifier la cohérence des chiffres ;
 L’identification des événements postérieurs à la clôture ;
 L’utilisation d’un questionnaire de fin de mission ;
 La rédaction, par la société auditée, d’une lettre d’affirmation, comme preuve de son
engagement à avoir communiqué tous les éléments ayant eu un impact sur sa situation
financière ;
 La rédaction d’une note de synthèse résumant les remarques et les observations les plus
importantes.

A l’issue de tous ces travaux, l’auditeur est en mesure de rédiger son rapport dans lequel il
émet son opinion sur la régularité, la sincérité et la fidélité de l’image traduite dans les états
financiers de l’entreprise.
Le rapport général doit être déposé au siège social ou au lieu de la direction administrative
de l’entité auditée au moins 15 jours avant la date de l’assemblé générale. Il est également déposé
par la société au greffe du tribunal de commerce.
Dans ce rapport, le commissaire aux comptes peut faire état par ailleurs de ses
recommandations et de ses conseils sans que cela puisse être une enfreinte à l’obligation de non
immixtion dans la gestion.

Enfin, il convient de soulever un point essentiel concernant la mission, celui de la tenue


des dossiers et des feuilles de travail par l’auditeur. Des dossiers de travail sont tenus afin de
documenter les contrôles effectués et d’étayer les conclusions du commissaire aux comptes. Ces
dossiers permettent par ailleurs de mieux organiser et maîtriser la mission et d’apporter les
preuves des diligences accomplies.
Les dossiers de travail sont donc un moyen de supervision de l’équipe d’audit permettant
d’assurer le suivi de l’avancement des travaux et la supervision de leur correcte réalisation, un
moyen d’information et de communication de l’information financière aux organismes de

BOUSSLAM Noureddine & HADDI Mourad - 35 -


contrôle et aux co-commissaires et enfin un moyen de preuve de l’accomplissement
des diligences professionnelles et du bien-fondé de l’opinion émise.
Ces dossiers se répartissent en deux catégories : les dossiers de contrôle annuel qui
regroupent et les données générales et les sections détaillées des comptes relatifs à un même
cycle et les dossiers permanents constitués des informations historiques sur les spécificités
juridiques, les produits et les marchés de l’entreprise auditée, ses systèmes, le mémo d’approche,
le programme de travail, les comptes rendus d’interventions intérimaires, les rapports des
commissaires aux comptes et les informations comptables, fiscales et sociales.
La démarche ainsi décrite n’est pas sans poser des problèmes aux professionnels quant à
son application. Certes, les organes qui gouvernent la profession tentent de la rendre la plus aisée
pour permettre d’une part aux auditeurs de pratiquer leurs diligences de manière méthodique et
simple et aux instances judiciaires et aux tiers d’autre part d’accéder à l’information sans trop
d’ambiguïté. Toutefois, en pratique, le déroulement de la démarche subit des conditions
contraignantes pour le réviseur et suppose la mise œuvre de techniques mathématiques et
statistiques de plus en plus adaptées à l’évolution socio-économique et la prépondérance de
l’outil informatique dans les organisations.

BOUSSLAM Noureddine & HADDI Mourad - 36 -


CHAPITRE II: GENERALITES SUR L’EVALUATION

DES STOCKS

Section 1 : Définition des stocks

Le PCGE définit les stocks comme étant l’ensemble des biens ou des services qui
alimentent le cycle d’exploitation de l’entreprise, et qui sont destinés:
• soit à être revendus en l’état ;
• soit à être intégrés dans le processus de fabrication de l'entreprise pour obtenir des
produits finis ;
• soit à être consommés lors de leur utilisation.
Les stocks comprennent les marchandises, matières ou fournitures, produits
intermédiaires, produits résiduels, produits finis, produits en cours et les emballages, qui sont la
propriété de l’entreprise.
Légalement, l'entreprise a l'obligation d'établir annuellement un inventaire exhaustif des
éléments actifs et passifs de son patrimoine, et procéder ainsi au recensement physique et à
l'évaluation des biens et services figurant dans son stock.
Cet inventaire physique doit respecter les règles de base suivantes:
A) Seuls les biens dont l'entreprise est propriétaire font partie de ses stocks
Les stocks comprennent donc :
1) les éléments recensés dans tous les magasins, ateliers, dépôts et autres aires de
stockage, y compris les biens reçus en stock mais dont les factures ne sont pas encore parvenues.
Par contre, ne font pas partie des stocks, les éléments séjournant toujours en magasin,
mais qui ont déjà été vendus aux clients, qu'ils soient facturés ou non encore facturés (cas des
commandes spécifiques achevées, non encore livrées aux clients).
2) les produits en cours de voyage dont l'entreprise est déjà propriétaire, ainsi que ceux
détenus chez les fournisseurs, mais déjà acquis par l'entreprise, au terme d'un achat ferme qui lui
en a transféré la propriété.

BOUSSLAM Noureddine & HADDI Mourad - 37 -


3) les biens dont l'entreprise est propriétaire mais qui sont détenus
physiquement chez les tiers (emballages prêtés ou consignés, objets en démonstration,..).
B) Tous les biens destinés à être consommés au premier usage, ou revendus en l'état ou
après transformation sont considérés comme stock
Les biens sont affectés aux immobilisations ou classés en stock en fonction des critères
qui distinguent les deux catégories (éléments destinés à servir de façon durable à l’activité de
l’entreprise, pour les immobilisations ; éléments qui sont destinés à entrer dans le cycle de
production ou de vente, pour les stocks).
Ainsi sont notamment à inclure dans les stocks :
Les immeubles, terrains, fonds de commerce pour les entreprises ayant la qualité de
marchands de biens,
 Les immeubles et terrains pour les promoteurs,
 Les valeurs mobilières pour les entreprises faisant commerce de titres,
 Les matières de démonstration dont la durée d’utilisation ne dépasse pas un exercice.
Les biens initialement compris dans le stock, avant leur éventuel transfert en
immobilisations, doivent répondre aux conditions d’immobilisation.
C) Par contre, ne sont pas compris dans les stocks, mais en immobilisations :
 Les pièces de rechange qui ne peuvent être affectées que pour l'entretien et la
réparation de matériels spécifiques, sans aucune autre utilisation possible, doivent être rattachées
aux immobilisations auxquelles elles sont destinées, et être amorties selon la même durée de vie.
 Les emballages récupérables dont la durée prévisible d'utilisation dépasse un an à leur
entrée en patrimoine, bien qu'ils ne soient pas commodément identifiables.

Section 2 : Méthodes d’évaluation de stocks

A) Evaluation des stocks selon les normes

marocaines :
L’évaluation des mouvements internes des stocks pose des difficultés particulières
puisque celle-ci résulte d’un choix de procédés et non d’une règle précise de valorisation.
Sur le plan financier, les stocks représentent à la fois une richesse pour l’entreprise
(source de profit) et un coût (immobilisation de capitaux et frais de gestion), le tout devant être

BOUSSLAM Noureddine & HADDI Mourad - 38 -


géré dans un environnement aléatoire (risque de mévente, de détérioration, mais aussi
sécurité des approvisionnements, etc.).
Au plan comptable, l’évaluation des stocks est capitale dans le calcul du résultat et par
voie de conséquence de l’impôt de l’exercice.
Le problème des stocks est donc à la fois délicat et stratégique pour l’entreprise.
I. Valeur D'entrée : cas général

Conformément aux méthodes d'évaluation, les stocks sont enregistrés :


- à leur coût d'acquisition pour les biens acquis à titre onéreux ;
- à leur coût de production pour les biens produits par l’entreprise.
Un stock n'est jamais évalué au coût de revient car celui-ci est déterminé au stade final
(après distribution).
Ces coûts sont déterminés :
- lorsque leur composition est élémentaire, directement à partir des documents de base
(factures, ...) pour les coûts d'acquisition notamment ;
- lorsque leur composition est complexe, à l’aide de la comptabilité analytique pour les
coûts de production notamment, ou à défaut, à partir de méthodes, et de calculs permettant une
approximation satisfaisante.
Ils sont calculés :
- article par article, objet par objet, unité par unité en ce qui concerne les biens
identifiables et individualisés ;
- par catégorie homogène en ce qui concerne les biens interchangeables et non
individualisés dans le système comptable.
1) Le coût d'acquisition des biens en stock est leur coût réel d'achat formé :

a) du prix d'achat facturé :


- augmenté des droits de douane et autres impôts et taxes non récupérables ;
- diminué des taxes légalement récupérables, telle la TVA "déductible" ainsi que des
réductions commerciales obtenues (rabais, remises, ristournes) dès lors que ces réductions
commerciales peuvent être rattachées à chaque catégorie d'achat et qu'elles sont significatives.
Les réductions de caractère financier (escomptes de règlement obtenus) ne sont pas
déduites du prix d'achat, mais inscrites dans les produits financiers ;
b) des charges accessoires d'achat engagées jusqu'à l’entrée en "magasin" de stockage :
BOUSSLAM Noureddine & HADDI Mourad - 39 -
Il s'agit essentiellement des charges directes sur achats et approvisionnements ;
toutefois, l'entreprise peut inclure dans le coût d'acquisition la fraction des charges indirectes
susceptibles d'être raisonnablement rattachée à l'opération d'achat et d'approvisionnement.
Ces charges accessoires d'achat consistent en coûts externes ou internes, tels que :
- transport ;
- frais de transit ;
- commissions et courtages ;
- frais de réception des marchandises, matières ou fournitures (déchargement,
manutention ...)
- assurances transport ....; à l'exclusion des taxes légalement récupérables.
Les frais généraux d'approvisionnement et les frais de stockage ne sont pas compris dans
le coût d'acquisition sauf conditions spécifiques de l'exploitation à indiquer dans l' ETIC.
Les pertes et gaspillages accidentels ainsi que les charges financières sont exclus du coût
d'acquisition. Toutefois, dans le cas exceptionnel d'un cycle d'approvisionnement supérieur à un
an, les frais financiers spécifiques se rapportant à ce cycle peuvent être inclus dans le coût
d'acquisition avec mention expresse dans l' ETIC.
En cas de sous activité notable observée au niveau charges fixes unitaires résultant de
cette sous activité doit être exclue du coût d'acquisition.
2) Le coût de production des biens, ou des services en stock est formé de la somme :
- des coûts d'acquisition des matières et fournitures utilisées pour la production de
l’élément ;
- des charges directes de production telles les charges de personnel, les services
extérieurs, les amortissements ...;
- des charges indirectes de production dans la mesure où il est possible de les rattacher
raisonnablement à la production de l’élément qui ont été engagées pour amener les produits à
l’endroit et dans l’état où ils se trouvent.
Toutefois, ce coût de production, réel et complet, ne comprend pas, sauf conditions
spécifiques de l’activité à justifier dans l' ETIC :
- les frais d'administration générale de l’entreprise ;
- les frais de stockage des produits ;
- les frais de recherche et développement ;
- les charges financières.

BOUSSLAM Noureddine & HADDI Mourad - 40 -


Néanmoins, les charges financières relatives à des dettes contractées pour le
financement spécifique de production dont le cycle normal d'élaboration est supérieur à douze
mois peuvent être incluses dans le coût de production.
Sont également exclus du coût de production :
- les pertes et gaspillages accidentels ou exceptionnels ;
- la quote-part supplémentaire de charges fixes unitaires résultant d'une sous activité
caractérisée de l'entreprise par rapport à une capacité normale de production préétablie en
fonction des caractéristiques techniques de l'équipement et économiques de l' entreprise.
Quant au charges de distribution, elles ne sauraient en aucun cas être portées dans les
coûts de production.

II. Valeur d'entrée : cas particuliers

1. Stocks acquis par voie d'échange :


La valeur d'entrée du bien acquis est en principe égale à la valeur actuelle du bien cédé,
toutefois, si cette valeur actuelle n'est pas significativement différente de la valeur comptable
nette du bien cédé, cette dernière est retenue comme valeur d'entrée du bien acquis.
2. Stocks acquis à titre gratuit :
La valeur d'entrée est égale à la valeur actuelle, "valeur estimée", à la date de l'entrée, en
fonction du marché et de l'utilité économique du bien pour l'entreprise".
3. Stocks acquis à titre d'apport :
La valeur d'entrée est égale au montant stipulé dans l'acte d'apport.
4. Paiement à terme :
La valeur d'entrée des biens, déterminée selon les dispositions précédentes et fondée sur le
prix convenu, est indépendante :
- des modalités futures de règlement, en cas de paiement différé ;
- des variations de l'index retenu, en cas de règlements indexés.
5. Stocks acquis conjointement ou produits conjointement :

BOUSSLAM Noureddine & HADDI Mourad - 41 -


La valeur d'entrée de ces biens est déterminée, à partir de leur coût global
d'achat ou de production, proportionnellement à la valeur relative qui peut être attachée à chacun
de ces biens dès qu'ils peuvent être individualisés.
6. Produits résiduels :
Les produits résiduels, tels les déchets et rebuts, pour lesquels il n'a pu être calculé un coût
de production, sont à inscrire en stock pour leur valeur probable de réalisation (cours du marché
s'il en existe un) sous déduction des charges de distribution à engager.
7. Cas exceptionnels :
Dans les cas exceptionnels où il n'est pas possible de calculer le coût d'achat ou le coût de
production, en raison notamment de contraintes ou de dépenses excessives au niveau de
l’organisation ou du calcul des coûts, la valeur d'entrée est déterminée :
- comme égale au coût d'achat ou au coût de production dans l'entreprise de biens
équivalents constaté ou estimé à une date aussi proche que possible de la date d'entrée ;
- à défaut, comme égale au prix de vente estimé à la date du bilan sous déduction d'une
marge normale sur coût d'acquisition ou sur coût de production.
Mention doit être faite dans l' ETIC de la justification de l'emploi de cette méthode.

III. Valeur d'entrée : stocks de biens interchangeables :

Pour les articles, objets ou catégorises individualisés, et identifiables, le coût d'entrée est
déterminé par article, objet ou catégorie.
En revanche, pour les articles ou objets interchangeables, et non identifiés par unité après
leur entrée en stock, le coût d'entrée du stock observé à une date quelconque, et notamment à
l'inventaire, est obtenu par calcul selon l' une des deux méthodes suivantes :
Méthode du coût moyen pondéré, qui comporte deux variantes :

Méthode du coût moyen pondéré après chaque entrée ;


Méthode du coût moyen pondéré de "période de stockage",

Méthode du "premier entré, premier sorti" dite FIFO (en anglais first in first out).
BOUSSLAM Noureddine & HADDI Mourad - 42 -
1) Méthode du coût moyen pondéré :

a) Coût moyen pondéré après chaque entrée :


Le coût d'entrée du stock à une date considérée est égal au coût du stock au début de
l’exercice, assimilé à une entrée :
- majoré du coût d'entrée des achats ou des productions depuis le début de l’exercice ;
- diminué du coût des "sorties" (pour ventes ou consommations) depuis le début de
l’exercice.
Le coût unitaire de sortie est égal au quotient des valeurs entrées par les quantités entrées.
Ce calcul est opéré à chaque nouvelle entrée ; le coût unitaire ainsi déterminé étant utilisé
pour valoriser les sorties jusqu'à l’entrée suivante.
Le coût unitaire d'entrée du stock final, à l’inventaire, est ainsi celui qui a été obtenu après
la dernière entrée, à l’aide des calculs précédents. Dans le cas particulier d'un stock nul observé à
la date de la dernière entrée, le coût moyen pondéré est égal au coût unitaire de cette dernière
entrée.
b) Coût moyen pondéré de " période de stockage " :
Le coût unitaire d'entrée du stock à la date de l’inventaire est égal à la moyenne des
derniers coûts unitaires d'entrée observée sur la " durée moyenne d'écoulement " du dit stock ;
cette moyenne des derniers coûts étant pondérée par les quantités entrées.
2. Méthode du " premier entré ; premier sorti " (en anglais FIFO :first in first out) :
Dans cette méthode, il est présumé que le premier article sorti est le premier entré; toute
sortie est en conséquence valorisée au coût d'entrée le plus ancien; dès lors, le stock final est
évalué aux coûts d'entrée les plus récents, les quantités étant regroupées par " lots " homogènes
quant à leur date d'entrée et à leur valeur.
3. Autres méthodes :
D'autres méthodes peuvent être retenues dans la gestion des stocks de l'entreprise :
- méthode du " dernier entré ; premier sorti "(dite LIFO) (en anglais last in last out)
- méthode de la " valeur de remplacement ", appelée parfois " NIFO " (en anglais next in
next out)
- méthode des coûts approchés, des coûts standard ...
Ces méthodes ne sont pas acceptées pour l’élaboration des états de synthèse ; leur
utilisation en gestion et en comptabilité analytique implique donc des " retraitements " pour la
valorisation des stocks devant figurer au bilan.
BOUSSLAM Noureddine & HADDI Mourad - 43 -
IV. Valeur actuelle à la date d'inventaire :

Il convient de déterminer, à la date de l’inventaire,la valeur actuelle des éléments en


stock :
- article par article, objet par objet, catégorie par catégorie (homogène) pour les biens
identifiables ;
- catégorie par catégorie pour les biens interchangeables.
La valeur actuelle des biens en stock est, conformément aux méthodes d'évaluation,
déterminée à partir du marché et de l’utilité du bien pour l’entreprise :
- La référence au marché s'effectue à partir des informations les mieux adaptées à la
nature du bien (prix du marché, barèmes, mercuriales ...) et en utilisant des techniques adéquates
(indices spécifiques, décotes, etc ...)
- L’utilité du bien pour l'entreprise est normalement appréciée dans le cadre d'une
continuité de l'exploitation ; s'il n'en était pas ainsi pour certains biens, voire pour la totalité, il y
aurait lieu de changer de méthode d'évaluation avec mention dans l' ETIC.

BOUSSLAM Noureddine & HADDI Mourad - 44 -


Pour les matières premières et les fournitures, la référence au marché
correspond le plus souvent au prix actuel d'achat, majoré des charges actuelles accessoires
d'achat.
Pour les produits finis et les marchandises (reventes en l'état), la référence au marché
correspond généralement à leur prix de vente probable, diminué du total des charges restant à
engager pour réaliser la vente (charges de distribution y compris charges postérieures à la vente
telles celles relatives au coût des garanties ...).
Pour les produits en-cours, leur prix de vente probable (à l'état de produit fini) doit être
diminué des charges de distribution mais aussi des coûts de production restant à engager (coût
d'achèvement).
Le prix de vente probable doit tenir compte, dans le respect du principe de prudence, des
perspectives de vente et notamment :
- du " prix du marché " s'il en existe un à son niveau actuel (date de l'inventaire) ou futur
(en cas d'évolution à la baisse) ;
- des particularités des produits ou marchandises en stock et notamment de leur
inadaptation aux conditions nouvelles du marché (cas des articles démodés ou obsolètes ...) ou de
leur état (articles défraîchis ou abîmés ...).
Dans le cas de non continuité totale ou partielle d'exploitation auquel on peut assimiler le
cas de cession anticipée ou forcée du bien, il y a lieu de retenir comme valeur actuelle le prix
probable de cession dans les conditions prévues de cette cession (liquidation plus ou moins
rapide) et sous déduction des charges à engager pour réaliser cette cession.
Il doit être fait mention dans l' ETIC de cet abandon total ou partiel « de la continuité
d'exploitation ».
V. Valeur au bilan (valeur comptable nette) :
1. Cas général :

En application, le principe de prudence est retenue comme valeur comptable nette, dans le
bilan la valeur d'entrée ou si elle lui est inférieure la valeur actuelle.
Si la valeur actuelle est inférieure à la valeur d'entrée, il est appliqué à cette dernière une
correction en diminution sous forme d'une " provision pour dépréciation " ; le bilan devant
toujours faire apparaître distinctement les trois éléments :

BOUSSLAM Noureddine & HADDI Mourad 45


- la valeur d'entrée, (maintenue en écritures en tant que valeur brute) ;
- la provision pour dépréciation (en diminution) ;
- la valeur comptable nette (par différence).

2. Cas particulier des " contrats de vente ferme "

Lorsque le prix de vente stipulé est considéré comme sûr et couvre tout à la fois les
coûts déjà engagés sous forme de produits finis, produits en cours ou matières premières,
fournitures, marchandises et ceux restant à supporter jusqu'à exécution totale du contrat, le
coût d'entrée de ces biens est conservé comme valeur au bilan sans que soit constatée une
provision pour dépréciation.
3. La provision pour dépréciation des stocks :

Par application du principe de prudence, et conformément aux dispositions du Code de


Commerce et du plan comptable, une provision pour dépréciation doit, en principe de façon
obligatoire, âtre constituée lorsque la valeur d’inventaire d’un stock est inférieure à sa valeur
comptable.
A l’arrêté des comptes, l’entreprise doit comparer le coût d’entrée et la valeur actuelle
(valeur à l’inventaire). Et s’il s’avère que la valeur actuelle est inférieure à la valeur d’entrée,
l’entreprise doit constituer une provision pour dépréciation car la correction de la valeur du
stock s’opère par la constatation d’une provision sans modification directe de la valeur du
stock sur les états financiers.
Lorsque le stock doit être évalué à la valeur actuelle (ou au cours du jour), il est
obligatoire d’isoler la moins-value latente en l’enregistrant dans le compte de provision.
L’entreprise commettrait une irrégularité en corrigeant directement la valeur dans le
compte de stocks. La valeur historique doit donc être conservée dans le compte principal.

VI. Evaluation des encours de production :

Il est presque commode d’évoquer le problème de l’évaluation des stocks dans le


cadre des opérations de fin d’exercice, pour la présentation des comptes annuels, mais ce
problème concerne également les encours de production qui sont assimilés à des stocks.

BOUSSLAM Noureddine & HADDI Mourad - 46 -


Les encours de production sont considérés comme des biens ou des services en cours
de réalisation à la date de clôture des comptes, ils se trouvent inachevés et sont considérés
comme des éléments ayant donné lieu à une créance acquise à rapporter à l’exercice.
Le cours des encours de production est composé :
Des coûts des matières premières consommés et déjà intégrés dans la fabrication du
dit encours.
Des charges engagés à la procédure de ces encours.
La valeur des encours est déterminée à parti des charges directes et indirectes engagés
à leur réalisation. Le montant à leur affecter est à déterminer en fonction des données
techniques enregistrées par la comptabilité analytique ; quantité des matières incorporées,
nombre d’heures de main d’oeuvre et nombre d’unités d’oeuvre absorbées.
Il est parfois difficile d’évaluer correctement les encours de production, devant
l’impossibilité d’évaluation réelle l’entreprise se prête à une évaluation théorique qui ne fait
qu’approcher à la valeur de l’encours.
Les encours de production présentent très souvent des difficultés d’évaluation, malgré
ces difficultés l’entreprise doit tout de même les valoriser et les intégrer dans ses états
financiers annuels, en respect du principe d’indépendance des exercices.
Les charges engagées pour le commencement de leur fabrication doivent être
neutralisées par la constatation de l’encours final pour une meilleure évaluation du résultat de
l’exercice.
La variation des encours de production est donc saisie par le CPC au poste 713 : «
Variations des stocks et produits ».

B- EVALUATION DES STOCKS SELON LA

NORME IAS :

I- Evaluation des stocks :

Les stocks doivent être évalués au plus faible du coût historique et de la valeur
réalisable nette.

BOUSSLAM Noureddine & HADDI Mourad - 47 -


Coût des stocks : Le coût des stocks doit comprendre l’ensemble des coûts
d’acquisition, de transformation et autres coûts engagés pour mettre les stocks à l’endroit et
dans l’état où ils se trouvent.
a- Coût d’acquisition :
Les coûts d’acquisition des stocks comprennent le prix d’achat, les droits
d’importation et autres taxe (autres que celles ultérieurement récupérables par l’entreprise
auprès de l’administration fiscale) ainsi que les frais de transport, de manutention et autres
coûts directement imputables à l’acquisition des produits finis des matières et des services.
Les rabais commerciaux, remises et autres éléments analogues sont déduits pour détermine les
coût d’acquisition.
Les coûts d’acquisition peuvent inclure les différences de charge provenant
directement de l’acquisition récente des stocks facturés dans une monnaie étrangère dans les
rares circonstances limitées, provenant d’une grave dévaluation ou d’une dépréciation de la
monnaie contre laquelle il n’existe aucun moyen pratique de se prémunir et qui affecte des
dettes qui ne peuvent être réglées et qui surviennent à l’occasion de l’acquisition récente des
stocks.
b- Coût de transformation :

Les coûts de transformation des stocks comprennent les coûts directement liés aux
unités produites, tels que la main d’oeuvre directe. Ils comprennent également l’imputation
systématique des frais généraux de production fixes et variables qui sont engagés pour
transformer les matières premières en produits finis.
Les frais de production fixes sont les coûts indirects de production qui demeurent
relativement inconstants indépendamment du volume de production, tels que l’amortissement
et l’entretien des bâtiments et de l’équipement industriels et les frais de gestion et
d’administration de la production. Les frais de production variables sont les frais indirects de
production qui varient directement, ou presque directement, en fonction du volume de
production, tels que les matières premières indirectes et la main d’oeuvre indirecte.
L’imputation des frais généraux fixe de production aux coûts de transformation est
basée sur la capacité normale des installations de production.
La capacité normale est la production censée être en moyenne réalisée sur un certain
nombre de périodes et de saisons dans des circonstances normales, en tenant compte de la
perte de capacité résultant de l’entretien planifié. Il est possible de retenir le niveau réel de
production s’il est proche de la capacité de production normale.

BOUSSLAM Noureddine & HADDI Mourad - 48 -


Le montant des frais généraux fixes imputés à chaque unité produite n’est pas
augmenté suite à une baisse de production ou d’une capacité inutilisée.
Les frais généraux non affectés sont constatés en charges de la période au cours de
laquelle ils sont engagés.
Dans les périodes de production anormalement élevée, le montant des frais généraux
fixes imputés à chaque unité produite est déterminé de façon à ce que les stocks ne soient pas
évalués au dessus de leur coût.
Les frais généraux variables de production sont imputés à chaque unité produite sur la
base de l’utilisation effective des installations de production.
D’un même processus de production peut résulter plusieurs produits. Dans ce cas,
lorsque les coûts de transformation de chaque ne sont pas identifiables séparément, ils sont
répartis entre les produits sur une base rationnelle et cohérente.
Cette répartition peut être basée par exemple sur la valeur de vente relative de chaque
produit, soit au stade du processus de production où les produits deviennent identifiables
séparément, soit à l’achèvement de la production.
La plupart des sous produits, de par leur nature, sont non significatifs. Lorsque tel est
le cas, ils sont souvent mesurés à la valeur réalisable nette et cette valeur est déduite du coût
du produit principal.
Par conséquent, la valeur comptable du produit principal n’est pas différente de façon
significative de son coût.
c- Autres coûts :

Les autres coûts ne sont inclus dans le coût des stocks que dans la mesure où ils sont
engagés pour amener les stocks à l’endroit où ils se trouvent.
Au nombre des coûts exclus du coût des stocks et constatés en charges de l’exercice au
titre duquel ils sont engagés figurent par exemple :
• Les montants anormaux des de déchets de fabrication, de main d’oeuvre ou d’autres
coûts de production.
• Les coûts de stockage, à moins que ces coûts ne soient nécessaires au processus d
production préalablement à une nouvelle étape de production.
• Les frais généraux administratifs qui ne contribuent pas à mettre les stocks à
l’endroit et dans l’état où ils se trouvent.
• Les frais de commercialisation.

BOUSSLAM Noureddine & HADDI Mourad - 49 -


Dans des circonstances limitées, les charges d’emprunt sont incluses dans le coût des
stocks.
d- Méthodes de mesure du coût :

Les méthodes de mesure du coût des stocks, telles que la méthode du coût standard ou
la méthode du prix de détail, peuvent être utilisées pour des raisons pratiques si ces méthodes
donnent des résultats proches du coût.
La méthode du coût standard retient les niveaux normaux de matières premières et de
fournitures de main d’oeuvre, d’efficience et d’utilisation de la capacité. Ils sont
régulièrement réexaminés et, le cas échéant, révisés à la lumière des conditions existants.
La méthode du prix de détail est souvent utilisée dans le secteur de la distribution au
détail pour mesurer les stocks de grandes quantités d’articles à rotation rapide, qui ont des
marges similaires et pour lesquels il est impraticable d’utiliser d’autres méthodes
d’évaluation.
Le coût des stocks est déterminé en déduisant de la valeur de vente des stocks le
pourcentage de marge brute approprié.
Le pourcentage utilisé prend en considération les stocks qui ont été démarqués en
dessous de leur prix de vente initial. Un pourcentage moyen pour chaque rayon est souvent
appliqué.
e- Formules de coût :

Le coût des stocks des éléments qui ne sont pas ordinairement fongibles et des
produits fabriqués et services affectés à des projets spécifiques doit être imputé en procédant à
une identification spécifique de leurs coûts individuels.
Le coût des stocks autres que ceux traités au paragraphe plus haut doit être déterminé
en utilisant la formule FIFO (First In First Out) ou la formule du coût moyen pondéré.
Il est à signaler que l’utilisation de la méthode LIFO (Last In First Out) est également
autorisée.
II- Valeur réalisable nette :

Le coût des stocks peut ne pas être récupérable si les stocks ont été endommagés, s’ils
sont devenus complètement ou partiellement obsolètes ou si leur prix de vente a subi une
baisse.

BOUSSLAM Noureddine & HADDI Mourad - 50 -


Le coût de revient des stocks peut également ne pas être récupérable si les coûts
d’achèvement estimés à consentir pour réaliser la vente ont augmenté.
La pratique consistant à déprécier les stocks au dessus du coût pour les évaluer à la
valeur réalisable nette est cohérente avec le principe suivant lequel les actifs ne doivent pas
figurer pour un montant supérieur au montant censé être réalisé par leur vente ou leur
utilisation.
La dépréciation des stocks à la valeur réalisable nette s’effectue habituellement
séparément pour chaque article. Dans certains cas, toutefois, il peut être approprié de
regrouper les éléments analogues ou ayant un rapport entre eux.
Ca peut être le cas des éléments des stocks appartenant à la même ligne de produits et
commercialisés dans la même zone géographique et qui pratiquement ne peuvent être évalués
séparément des autres éléments de cette ligne de produits.
Il n’est pas approprié de pratiquer une dépréciation des stocks pour une catégorie de
ceux-ci, par exemple, les produits finis, ou pour la totalité des stocks d’un secteur d’activité
ou d’un secteur géographique.
Les prestations de services procèdent en général à l’accumulation des coûts par rapport
à chaque service donnant lieu à la fabrication d’un prix de vente distinct.
Les estimations de la valeur réalisable nette sont basées sur les éléments probants les
plus faibles disponibles en ce qui concerne la valeur probable de réalisation des stocks à la
date des estimations.
Ces estimations tiennent compte des fluctuations du prix ou du coût ayant directement
trait aux événements survenant après la fin de l’exercice dans la mesure où de tels événements
confirment les conditions existant à la fin de l’exercice.
Les estimations de la valeur réalisable nette des prenne également en considération le
but dans lequel ces stocks sont détenus.
Les matières premières et fournitures détenues pour être utilisées dans la production
des stocks ne sont pas évaluées en dessous du coût si les produits finis dans lesquels elles sont
incorporées semblent devoir être vendus au coût ou en dessous de celui-ci.
Cependant, lorsqu’une baisse des prix des matières premières indique que le coût des
produits finis sera supérieur à la valeur réalisable nette, les matières premières sont ramenées
à la valeur réalisable nette.
Une nouvelle évaluation de la valeur réalisable nette est effectuée lors de chaque
nouvel exercice.

BOUSSLAM Noureddine & HADDI Mourad - 51 -


Lorsque les circonstances justifiant l’évaluation des stocks en dessous du coût
n’existent plus, le montant de la diminution doit être contre passée de sorte que la nouvelle
valeur comptable soit la valeur la plus faible entre le coût et la valeur réalisable nette révisée.
Tel est le cas par exemple lorsqu’un élément des stocks qui est comptabilisé la valeur
réalisable nette parce que son prix de vente a baissé est encore disponible lors d’un exercice
ultérieur et que son prix a augmenté.
III- Constatation en charges :

Lorsque les stocks sont vendus, leur valeur comptable doit être constatée en charges de
l’exercice au titre duquel le produit est constaté.
Le montant de toute dépréciation des stocks à la valeur réalisable nette et toutes les
pertes de stocks doivent être constatées en charges de l’exercice au titre duquel la dépréciation
ou la perte se produit.
Le montant de toute reprise d’une dépréciation des stocks résultant d’une
augmentation de la valeur réalisable nette doit être comptabilisée comme une réduction du
montant des stocks constaté en charge de l’exercice au cours duquel la reprise a été faite.
Le processus de constatation en charges de la valeur comptable des stocks aboutit à
rattacher les produits et les charges.
Certains éléments de stocks peuvent être affectés à d’autres comptes d’actifs, par
exemple, les stocks utilisés comme éléments des immobilisations corporelles produites par
l’entreprise pour elle-même.
Les stocks affectés à un autre élément d’actif suivant cette modalité sont constatés en
charges au cours de la durée de vie de cet actif.
Informations à fournir :
Les états financiers doivent mentionner :
• Les méthodes comptables adoptées pour mesurer les stocks, y compris la formule du
coût utilisé.
• La valeur comptable totale des stocks et la valeur comptable par catégories adaptées
à l’entreprise.
• La valeur comptable des stocks ramenés à la valeur réalisable nette.
• Le montant de toute reprise pour dépréciation qui est constatée en produit.
• Les circonstances ou événements ayant conduit à la reprise de la dépréciation des
stocks.

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• La valeur comptable des stocks donnés en nantissement des dettes.
• Lorsque le coût des stocks est déterminé en utilisant la méthode LIFO, les états
financiers doivent mentionner la différence entre le montant des stocks au bilan et soit :
- la valeur la plus faible du montant obtenu.
- La valeur la plus faible de la valeur actuelle figurant au bilan et de la valeur
réalisable nette.
• Les états financiers doivent mentionner soit :
- le coût des stocks constatés en charges au cours de l’exercice.
- Les frais d’exploitation applicables aux revenus, constatés en charges au cours
de l’exercice, classés d’après leur nature.

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C- COMPARAISON DES NORMES IAS/ NORME

CGNC :

1/ Le coût d’entrée :

IASC CGNC
- Le coût des stocks englobant l’ensemble - Même traitement que celui adopté dans la
des coûts d’acquisition, coûts de norme IASC à l’exception des charges
transformation outre les autres coûts engagés financières et des frais de recherche et
pour amener les stocks dans l’état et développement, lesquels ne figurent imputés
l’endroit où ils se trouvent. dans le coût de production.
- Les frais généraux fixes de production
imputés au coût de revient sur la base de la
capacité normale.
- Les frais généraux administratifs, les coûts
supportés pour concevoir des produits ainsi
que l’amortissement des frais de recherche et
de développement.
- Les coûts de stockage, les frais généraux
administratifs non liés à la production.
- Les frais financiers directement
rattachables à la production à la production
d’un actif identifié.

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2/ Evaluation des stocks :

IASC CGNC
Biens identifiables : Biens identifiables :
Le coût de revient des biens identifiables doit être Même principe que l’IASC.
déterminé spécifiquement sur la base des coûts La notion de coût d’acquisition ou de
individuels. production se substitue à celle de prix
Biens fongibles : de revient.
- Méthode de référence : application des formules Biens fongibles :
FIFO ou du coût moyen pondéré. Les méthodes préconisées sont le FIFO
- Méthode alternative : application de la formule ou le coût moyen pondéré.
LIFO, elle est soumise à des conditions
d’informations spécifiques.

3/ Inventaire des stocks:

IASC CGNC
- Evaluation à la valeur la plus faible du coût - Même principe que l’IASC.
d’entrée et la valeur réalisable nette. - La valeur actuelle des biens en stock est
- La valeur réalisable nette est le prix de vente déterminée à partir du marché. La référence
diminué des coûts estimés d’achèvement et au marché correspond à la valeur réalisable
ceux nécessaires à la réalisation de la vente. nette.

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4/ Provision pour dépréciation :

IASC CGNC
- Une provision pour dépréciation destinée à - Même principe que l’IASC.
ramener les stocks au plus bas entre la valeur - Si la valeur actuelle est inférieure à la
comptable et la valeur nette de réalisation doit valeur d’entrée, l’entreprise doit constater
être constituée habituellement article par article. une provision pour dépréciation, afin de
Dans certains cas, il peur être procédé à des corriger la valeur actuelle.
regroupements d’éléments analogues. - Celle-ci doit être évaluée avec une
approximation répondant aux conditions
de fond et de forme exigées par la
réglementation.

BOUSSLAM Noureddine & HADDI Mourad - 56 -


PARTIE II :

DEMARCHE DE L’AUDIT DES

STOCKS : CAS PRATIQUE DE LA

SOCIETE INDUSTRIELLE X

BOUSSLAM Noureddine & HADDI Mourad - 57 -


Section I : Présentation de la mission d’audit dans la société X

A- Définition de la mission
Il s’agit d’une mission de commissariat aux comptes comportant la mission générale
d’audit et de vérifications spécifiques sur les comptes annuels arrêtés au 31 décembre 2006
A l’issue de notre mission, nous devons émettre :
Un rapport général de certification des comptes de la société arrêtés au
31/12/2006 selon les dispositions de la loi 17-95 relative aux sociétés
anonymes.
Un rapport spécial sur les conventions réglementées.
Une lettre de recommandation sur le système de contrôle interne en fonction de
l’importance des observations relevées.

B- Présentation de l’entreprise
Société : X
Forme sociale : Société anonyme selon la loi 17-95
Date de création : 1960
Activité : Fabrication de silencieux et tubes d’échappement destinés aux
fabricants automobiles et aux revendeurs des pièces détachées
Capital social : DH 10.000.000 réparti en 100.000 actions de DH 100
Organe de gestion : La société est administrée par un conseil d’administration
Principaux interlocuteurs :
Directeur Général
Chef Comptable

BOUSSLAM Noureddine & HADDI Mourad - 58 -


CHIFFRES CLES :

EN KDH 31/12/2005 31/12/2004 31/12/2003

Chiffre d’affaires 31.456 28.961 22.681

Résultat d’exploitation 2.446 717 -120

Résultat Courant A.I. 1.811 -27 -602

Résultat net 1.627 - 495 -648

Total Bilan 28.946 29.612 22.545

Capitaux propres 12.034 10.407 10.902

C- Activité et risques

Facteurs de risque inhérent


PME à caractère familial
Concurrence du marché informel.

D- Seuil de signification

Les éléments de référence suivants peuvent être retenus :


En KDH 2005 2004

Chiffre d’affaires 31.456 28.961


Capitaux propres 12.034 10.407
Total Bilan 28.946 29.612

BOUSSLAM Noureddine & HADDI Mourad - 59 -


Les seuils de signification suivants peuvent être retenus :
- Seuil sur les redressements (compte de résultat) : KDH 300
- Seuil sur les reclassements (bilan) : KDH 600
Les éléments qualitatifs qui pourraient apparaître tout au long des travaux seront
analysés.

E- Conclusion
Porter une attention particulière aux points suivants :
Apprécier les améliorations apportées sur le système de contrôle
interne ;
Valorisation du stock (en quantité et en valeur)
Approfondir le contrôle des comptes au final.

Section II : Evaluation du système de contrôle interne de la section stock

A - Procédures liées aux stocks :

Etape 1 : Expression des besoins


Les achats de matières premières, locales, comprennent les achats de :
Feuillard AS et Feuillard XC
Insonorisant
Tôles AS, Tôles IX, Tôle Perforée, Tôle ST12
Fer Rond/Plat/U/Cornieres
Tube Inox, Tube XC, Tube AS
Pots Catalytiques
Emballage et Conditionnement
Le département Développement exprime les besoins de consommation des matières
premières en fonction du carnet de commande clients et des prévisions budgétaires, qu’il
transmet sur une demande d’achat au service approvisionnement.

BOUSSLAM Noureddine & HADDI Mourad - 60 -


La direction approvisionnement prépare une situation prévisionnelle des achats sur une
période de six mois, accompagnée :
D’un plan d’embarquement ; fonction des arrivages futurs ;
D’un plan de couverture ; situation des stocks réels à une date
donnée et à une production donnée sans tenir compte des commandes à passer.
Etape 2 : Réception des achats
Le magasin, en présence des représentants du Service approvisionnement, réceptionne
les achats de matières premières et effectue un contrôle des marchandises reçues avec les
spécifications de la commande et du bon de livraison du fournisseur.

Le magasin ajoute son visa sur le bon de livraison des marchandises réceptionnées,
dont il transmet une copie au :
service approvisionnements
service comptabilité

B – Les étapes suivis pour apprécier le SCI


a-) Séparation des fonctions
Cette étape nous a permis d’apprécier la séparation des fonctions en ce qui concerne :
Responsabilité du magasin
Responsabilité des réceptions
Responsabilité des expéditions
Tenue des fiches de stock en quantité
Responsabilité de l’inventaire physique
Rapprochement inventaire physique / fiches de stocks /
inventaire permanent
Approbation des ajustements après inventaire
Identification des stocks obsolescents, invendables…
Détermination des taux de dépréciation
Autorisation de cession ou destruction de stocks détériorés ou
inutilisés
Autorisation des achats de stocks
Détermination des prix de revient
Détermination des stocks minima et maxima

BOUSSLAM Noureddine & HADDI Mourad - 61 -


Conclusion :
Le cumul entre ces fonctions par une personne ne constitue un risque que lorsque ces
fonctions sont incompatibles. Pour la société X nous avons constaté que la facturation est
effectuée par le service de gestion des stocks, ce qui constitue un cumul de fonctions
incompatibles. Il ne serait pas possible alors de détecter les erreurs éventuelles et de prévenir
les sources d’écarts d’inventaires en fin d’année.

B-) Exhaustivité
Cela veut dire s’assurer que tous les stocks existants sont inventoriés. Pour cela on a
vérifié si :
Tous les stocks existant sont inventoriés :
Les procédures d’inventaire couvrent-elles toutes les catégories
de stocks y compris les stocks en consignation ?
Les stocks sont-ils comptés physiquement au moins une fois par
an en ce qui concerne les matières premières, les travaux en cours et les
produits finis ?
Si les comptages se font par inventaires tournants :
Existe-t-il un programme qui permet de suivre l’avancement des
comptages ?
Les procédures utilisées permettent-elles de s’assurer que tous
les stocks d’un même produit sont comptés en une seule fois ?
Les mouvements physiques et comptables de produits
inventoriés sont-ils arrêtés simultanément pour éviter les écarts d’inventaires
dus à des anomalies administratives ?
Les quantités valorisées en fin d’exercice sont-elles
intégralement rapprochées avec le fichier de stock, à cette date ?
Si l’inventaire est effectué en une seule fois, des instructions
écrites (transmises au responsable de l’établissement des comptes et au
personnel participant à l’inventaire) couvrent-elles tous les lieux de stockage ?
Tous les stocks inventoriés sont comptabilisés :
Les procédures d’inventaire couvrent-elles toutes les catégories
de stocks y compris les stocks en consignation ?

BOUSSLAM Noureddine & HADDI Mourad - 62 -


Les stocks sont-ils comptés physiquement au moins une fois par
an en ce qui concerne les matières premières, les travaux en cours et les
produits finis ?

Conclusion :
Suite à la vérification de l’application par la société X de cette assertion (exhaustivité),
on a constaté que :
Les rebuts des produits finis ne font pas l’objet d’un suivi
formalisé par des bons d’entrée dans le magasin des rebuts. De même, aucun
enregistrement de ces rebuts dans l’application de gestion des stocks n’est
prévu. En conséquence, il ne serait pas possible de maîtriser les quantités des
produits finis mis en rebuts ainsi que le suivi des flux correspondant. De
même, en l’absence d’un inventaire comptable des rebuts, aucun
rapprochement des quantités comptables avec l’inventaire physique n’est
possible. En guise de recommandation les rebuts de produits finis devraient
faire l’objet d’un suivi formalisé et être enregistrés dans l’application de
gestion des stocks.
Le service magasin n’établit pas des bons d’expédition (bons de
retour) au titre des expéditions (retours) des produits. Les mouvements des
stocks des produits finis étant appuyés uniquement des bons de livraison
établis par le service de gestion des stocks. Par conséquent, il serait difficile de
contrôler les mouvements du magasin de produits finis en l’absence des bons
d’expédition et de retour.

c-) Réalité :
Cela veut dire s’assurer que tous les comptes des stocks reflète la réalité des quantités
physiques. Pour cela on a vérifié si :

Seuls les stocks appartenant à l’entreprise figurent dans la liste des stocks
Les stocks sont-ils comptés physiquement au moins une fois par an en ce qui concerne
les matières premières, les travaux en cours et les produits finis ?
Si les comptages se font par inventaires tournants ?
Existe-t-il un programme qui permet de suivre l’avancement de
comptages ?

BOUSSLAM Noureddine & HADDI Mourad - 63 -


Les procédures utilisées permettent-elles de s’assurer que tous
les stocks d’un même produit sont comptés en une seule fois ?
Les mouvements physiques et comptables des produits
inventoriés sont-ils arrêtés simultanément pour éviter les écarts d’inventaires
dus à des anomalies administratives ?
Les quantités valorisées en fin d’exercice sont-elles
intégralement rapprochées avec le fichier de stock, à cette date ?

Si l’inventaire est effectué en une seule fois, des instructions écrites (transmises au
responsable de l’établissement des comptes et au personnel participant à l’inventaire)
couvrent-elles tous les lieux de stockage ?

Ces instructions prévoient-elles :


Un découpage adéquat des zones de stockage permettant une
répartition équilibrée entre les équipes ?
Une identification claire des stocks (étiquettes…) ;
Un double comptage ;
Une procédure à suivre en cas d’écart entre les deux comptages ;
L’identification des stocks détériorés ou à déprécier ;
Les techniques de mesure pour chaque type d’articles (pesage,
comptage…) ?
La présence d’un responsable, indépendant de la garde des
stocks, chargé de superviser l’inventaire.
Les feuilles de comptage sont-elles pré numérotées, remplies à l’encre et signées par
les équipes ? La séquence numérique est-elle vérifiée ? Les feuilles de comptage annulées ou
no utilisées sont-elles conservées ?
Les quantités relevées lors de l’inventaire sont-elles rapprochées des fiches de stocks
ou de l’inventaire permanent ?
Les stocks détenus pour le compte de tiers sont-ils physiquement isolés et
régulièrement contrôlés ?

Conclusion :
On n’a pas relevé d’anomalies significatives dans la mesure ou la majorité de ces
instructions sont respectées.

BOUSSLAM Noureddine & HADDI Mourad - 64 -


d-) Evaluation correcte
Nous avons vérifié si :
Les coûts de revient des stocks sont correctement calculés

 Les mouvements de stocks suivants sont-ils saisis sur des documents standards
propres à l’entreprise, au moment où ils ont lieu. Si oui, ces documents sont-ils
utilisés pour mettre à jour les fiches de stocks ou l’inventaire permanent ? Le mode
d’enregistrement de ces documents (ordre numérique, par exemple) permet-il de
s’assurer de l’exhaustivité de leur enregistrement ?
réception ;
transferts vers la production ?
transferts inter-ateliers de production ?
transferts de la production vers le magasin de produits finis ?
expéditions ?

 Le système de suivi des stocks permet-il d’identifier les stocks en provenance


d’autres sociétés du groupe ?

 Des fiches de production sont-elles utilisées pour permettre de connaître et de


contrôler le stade d’avancement des travaux en cours à n’importe quel moment ?

 Le prix de revient imputé aux stocks comprennent-ils les charges directes et les
charges indirectes ?

 Les charges imputées sont-elles rapprochées de la comptabilité générale ?


 Les coûts standards et coûts réels sont-ils analysés au niveau global ou par
produit ?

 Les variations de taux d’imputation de la main d’œuvre et des frais généraux sont-
ils revus annuellement ?

 Les taux de marge brute par produit ou catégorie de produits sont-ils régulièrement
analysés pour contrôler la fiabilité des montants en stocks ?

 Si l’entreprise appartient à un groupe, le système comptable permet-il d’identifier


le prix de revient des marchandises achetées au groupe ?

Les stocks à déprécier sont correctement identifiés

BOUSSLAM Noureddine & HADDI Mourad - 65 -


 Lors des comptages, le contenu des cartons, la composition des palettes… sont-ils
vérifiés ?

 L’entreprise prélève-t-elle des échantillons pour vérifier la qualité des produits ?


 Le système de tenue des fichiers de stocks permet-il d’identifier les stocks à
écoulement lent ? (la notion d’écoulement lent est-elle clairement définie pour
chaque catégorie de produits ?)

 Les marchandises en mauvais état ou inutilisables sont-elles régulièrement


identifiées (lors d’inventaire physique, par exemple) ?
Toutes les provisions pour dépréciation nécessaires sont comptabilisées

 Les stocks détenus par les tiers font-ils l’objet de contrôles physiques effectués par
l’entreprise ?

 Les prix de revient obtenus sont-ils contrôlés par rapport à des prix normaux ? Les
écarts sont-ils analysés ?

 La valeur brute des stocks est-elle régulièrement rapprochée de la valeur probable


de réalisation en ce qui concerne les matières premières, les travaux, les travaux en
cours, les produits finis ?

 La politique de dépréciation des stocks couvre-t-elle la rotation lente, les stocks en


mauvais état et la valeur de réalisation ?

Conclusion :
La principale faiblesse qu’on a dégagé consiste à ce que le stock des produits finis
n’est pas évalué d’après le coût de production tel que prévu par les lois comptable et fiscale ;
en effet, l’évaluation est faite sur la base de la déduction du prix de vente de la marge
appliquée par la société. La société serait en infraction avec la réglementation en vigueur.

e-) Enregistrement dans la bonne période


Nous avons vérifié si :
Les quantités en stock sont arrêtées aux mêmes dates que les achats, ventes, mises en production

 Les mouvements de stocks sont-ils arrêtés pendant la durée de l’inventaire ?


 Les écarts relevés lors de l’inventaire sont-ils enregistrés dans la bonne période sur
des fiches de stocks et/ou dans l’inventaire permanent ?

BOUSSLAM Noureddine & HADDI Mourad - 66 -


 Le système de saisie des coûts et des quantités assurent-ils une séparation adéquate
des périodes ?

Conclusion :
Aucune anomalie significative na été relevé.
f-) Imputation, totalisation, centralisation correcte
Nous avons vérifié si :
Les stocks inventoriés sont imputés aux bons comptes : Catégorie de stock
Les imputations sont-elles données par des personnes
compétences disposant des documents nécessaires ?
Les imputations sont-elles revues par un responsable ?
Les OD sont justifiées et autorisées
Les écarts sont-ils analysés et autorisés par une personne
habilitée avant d’être comptabilisés ?
Les opérations diverses sont-elles autorisées et/ou revues par un
responsable ?
Le listing des inventaires est correctement totalisé
Le total du listing est-il vérifié ?
Les multiplications « prix » et « quantité » sont-elles vérifiées ?
Le montant des stocks au bilan correspond au relevé d’inventaire
Les quantités relevées lors de l’inventaire sont-elles rapprochées
des fiches de stocks et des stocks au bilan et/ou de l’inventaire permanent ?
Les fiches de stocks et l’inventaire permanent sont-ils
régulièrement rapprochés ?

Conclusion :
Aucune anomalie significative n’a été relevé.

Section III : ASSISTANCE A L’INVENTAIRE PHYSIQUE DES STOCKS


Compte tenu de la force probante de la technique d’observation physique pour la
confirmation de l’existence réelle d’un actif « stocks », l’assistance à l’inventaire physique
devient une étape incontournable pour que l’auditeur externe puise valider les stocks.

BOUSSLAM Noureddine & HADDI Mourad - 67 -


I- Importance de l’inventaire physique dans la validation de la
section stocks :

A- Importance des stocks au bilan :


Dans les sociétés industrielles et commerciales, le stock représente généralement une
part significative du bilan et constitue donc une zone de risque importante.
Le rôle de l’auditeur consiste à s’assurer que les stocks existent et appartiennent à
l’entreprise, que leur valorisation est correcte, que les provisions nécessaires ont été
constatées, qu’ils sont enregistrés dans les livres comptables et que les cumuls sont corrects.

Le stock est un actif « calculé » comme une quantité multipliée par un coût.
Stock = (Quantité x Coût) – Dépréciation

A ce titre, les risques concernent la validité des quantités (volumes) et la correcte


valorisation (coût).
L’inventaire physique permet de s’assurer de la réalité et de l’exhaustivité des
quantités en stock. Il ne permet pas de valider la valorisation mais participé au processus de
validation de la dépréciation.
L’inventaire se détermine à travers : les quantités, la séparation des exercices et la
dépréciation.

Les quantités : C’est la façon la plus efficace de s’assurer de


l’existence et de la validité des quantités en recensant les éléments détenus par
la société. (Vous les voyez = ils existent).

La séparation des exercices : Ils existent mais appartiennent-ils à


l’entreprise ?

En effet, ils ont peut-être déjà été facturés mais pas encore livrés (vous les voyez mais
ils n’appartiennent plus à l’entreprise), ou ils sont en dépôt chez des tiers ou en transit (vous
ne les voyez pas mais ils appartiennent à l’entreprise). Il faut donc se renseigner lors de
l’assistance à l’inventaire pour pouvoir identifier les stocks dans ces situations.

La dépréciation : L’inventaire physique permet aussi de détecter


les stocks endommagés ou défectueux nécessitant la constitution d’une
provision.

BOUSSLAM Noureddine & HADDI Mourad - 68 -


B-Problèmes spécifiques rencontrés par
l’auditeur :

L’auditeur est amené à faire face à certains problèmes :

L’auditeur n’est pas certainement un spécialiste des produits de


l’entreprise : il doit se faire aider par un technicien de l’usine et utiliser son bon
sens.

L’auditeur peut rencontrer des problèmes spécifiques au


comptage de certains articles qui ne peuvent être comptés mais seulement
estimés par pesage (boulons, composants de petite taille, vis …), dans ce cas il
faut vérifier que :

 La balance revient à zéro après chaque pesage ;


 Le poids est plus ou moins correct ;
 La tare (poids du récipient) est correctement estimée ;
 Demander le bordereau des poids et mesures validant la balance.
Le site peut comprendre des stocks n’appartenant pas à la
société : l’auditeur doit les repérer (par entretien) et s’assurer qu’ils ne sont pas
inclus dans les comptages.

L’inventaire peut avoir lieu en même temps sur plusieurs sites :


l’auditeur doit utiliser son jugement professionnel pour déterminer s’il faudra
visiter tous les sites ou se contenter du principal.

Si l’inventaire a été mal préparé ou la procédure n’a pas été


respectée ou bien de nombreuses erreurs lors des comptages ont été relevées,
l’auditeur doit essayer de mesurer le caractère de gravité de la situation en
évaluant l’impact sur le résultat de l’inventaire.

Si l’auditeur estime que les différentes anomalies vont l’empêcher de conclure, il sera
amené à penser à l’éventualité de faire refaire l’inventaire.

C- Préparation de l’assistance à l’inventaire


physique :

Une bonne préparation de l’assistance à l’inventaire physique comprend plusieurs


étapes allant de la prise de connaissance de la mission jusqu’à la rédaction du rapport.

BOUSSLAM Noureddine & HADDI Mourad - 69 -


a-) Prise de connaissance :

En premier lieu, l’auditeur doit obtenir des informations auprès du chef de mission
(par discussion et/ou en lisant les instructions d’audit), telles que l’activité de la société, les
risques généraux liés à l’activité et les risques spécifiques liés aux stocks, les problèmes
rencontrés par le passé et éventuellement consulter le dossier d’audit de l’année précédente.
Si le besoin se fait sentir, l’auditeur peut décider de rencontrer les responsables
comptables et financiers de la société, afin de mieux cerner l’activité et les problèmes majeurs
qu’elle rencontre.

b-) Prendre contact avec la société :

L’auditeur après en avoir discuter avec le chef de mission, contacte le responsable de


l’inventaire quelques jours avant l’inventaire pour les informations pratiques :

 Préciser le timing de l’inventaire et de son intervention afin de


s’assurer qu’il n’y a pas eu de modifications de dernière minute ;
 Connaître le meilleur moyen de se rendre sur place et un numéro de
téléphone en cas de problèmes ;
 Prévoir éventuellement d’arriver la veille si l’inventaire va démarre de
bonne heure dans une ville lointaine.

c-) Préparer son intervention :

L’auditeur peut demander au responsable de l’inventaire, si possible un listing des


stocks valorisé avant inventaire (par ordre croissant) afin de l’aider dans ses sélections.
L’obtention de la procédure d’inventaire de la société est indispensable, pour en
prendre connaissance avant de se rendre sur le site. Les faiblesses doivent être signalées pour
qu’il y soit remédié avant le début de l’inventaire physique.

d-) Valider la procédure :

L’auditeur doit obtenir, si possible, un plan des locaux et effectuer le tour du site.

BOUSSLAM Noureddine & HADDI Mourad - 70 -


Le point sur l’état d’avancement de l’inventaire physique doit être abordé avec le
responsable, l’auditeur doit aussi vérifier la bonne application de la procédure et des
éventuelles modifications.
La description de la procédure et sa validation seront traitées plus en détail dans la
deuxième partie de ce rapport.

e-) Procéder à des sondages :

En général, les sondages peuvent se limiter à ce qui est significatif. Le listing des
stocks valorisé permet d’aider l’auditeur sur ce qu’il a demandé préalablement, ou à défaut il
devra demander quelles sont les valeurs importantes en stock.

f-) Respect de la séparation des exercices :


Il s’agit de :

 Prendre une copie des derniers bons de livraison (in) et d’expédition


(out) pour qu’il soit possible de s’assurer lors des travaux d’audit
ultérieurs de leur correct traitement ;
 Interroger les différents responsables pour connaître les éventuelles
livraisons (in and out) de dernière, le cas échéant, en prendre les
références ;
 Vérifier qu’il n’y a aucun mouvement durant l’inventaire ou, à défaut,
prendre copie de tous les justificatifs des mouvements.

g-) Dépréciation des produits :

Même sans être connaisseur, l’auditeur peut aisément repérer certains produits en
mauvais état ou ayant manifestement une rotation lente (poussière, emballages fatigués etc
…)

h-) Documentation des travaux :

L’auditeur ne doit pas perdre de vue que ses travaux vont être exploités lors de l’audit
des comptes par d’autres personnes n’ayant peut être pas assistées à l’inventaire physique.

BOUSSLAM Noureddine & HADDI Mourad - 71 -


Il est donc capital de porter une attention particulière à la formalisation, notamment en
relevant très précisément les références de ses tests ou des articles à déprécier.

i-) Après l’inventaire :

Les travaux d’assistance à l’inventaire doivent permettre lors de l’audit de :

 S’assurer que les quantités comptées correspondent bien à celles


reprises dans le listing définitif des stocks ;
 Evaluer la dépréciation à apporter au stock en fonction des
informations relevées (stock en mauvais état).

Il ne faut pas oublier que les informations dont dispose l’auditeur, le jour de
l’inventaire physique ne seront peut-être plus disponibles lors de l’audit (des quantités auront
été vendues ou achetées). Il est donc nécessaire de prendre toutes les informations importantes
qui pourront être utilisées pour l’audit.

j-) Synthèse de l’inventaire physique :

La dernière phase est la rédaction d’une synthèse.

Celle-ci doit donner de façon relativement brève les éléments marquants de


l’assistance à l’inventaire, les travaux effectués et les conclusions.

Dans certains cas, le cabinet d’audit est amené à produire un rapport sur le
déroulement de l’inventaire et sur l’explication des écarts relevés.

II- Assistance et évaluation de la procédure d’inventaire physique :

Après avoir pris contact et connaissance de la société au sein de laquelle nous allons
assister à l’inventaire physique, nous avons demandé à avoir sa procédure d’inventaire afin de
la lire, de la comprendre et d’en évaluer les forces et les faiblesses.

BOUSSLAM Noureddine & HADDI Mourad - 72 -


A- Description et évaluation de la procédure
d’inventaire physique de la société :

Le département contrôle de gestion de la société a conçu une procédure d’inventaire


physique des stocks et des en-cours de production que les divers intervenants à l’inventaire
sont tenus de respecter.

a-) Description de la procédure d’inventaire :

Inventaire du magasin matières premières : le 15 et 17 janvier


2007 :

Le premier comptage sera effectué par une équipe composée d’un responsable assisté
d’un ouvrier.
Le mode d’inventaire sera comme suit :

 Pour les articles encombrants (tôle, granulés) on tiendra compte du


poids porté sur l’étiquette. S’il s’agit d’une palette entamée on
procédera au pesage ;
 Pour les petits articles (visserie, rondelles), on utilisera le compte
pièces ;
 Pour les autres articles, le comptage sera fait à l’unité s’il s’agit de
pièces ou au KG s’il s’agit d’un article au poids ;
 Pour tout article stocké avec emballage intact (neuf), il sera tenu
compte des quantités portées sur les étiquettes du fournisseur ;
 Les feuilles de comptage doivent être pré numérotées ;
 Le stock obsolète des matières premières doit être inventorié et reporté
sur un état distinct.

Inventaire des départements : le 15 et 16 janvier 2007 :

Le 1er comptage sera exécuté par les chefs de départements.

Inventaire des produits finis : le 15 et 16 janvier 2007 :

Inventaire des matières/sous-traitants : le 30/12/2006, le 03 et 04


janvier 2007 :

BOUSSLAM Noureddine & HADDI Mourad - 73 -


Inventaire des pièces de rechange/ateliers : le 03 et 04 janvier
2007 :

Responsable d’inventaire :

M. HOSSNI est responsable de l’inventaire et se chargera de :

 Désigner les équipes de préparation, de comptage et d’audit interne ;


 Définir les zones et les stocks à inventorier par équipe ;
 Mettre en place et expliquer la procédure d’inventaire ;
 Coordonner le travail des équipes ;
 Valider les méthodes de préparation et de comptage ;
 Superviser la saisie et la valorisation.

Contraintes à respecter :

 Les feuilles de comptage doivent être pré numérotées ;


 Ranger les stocks à inventorier avant la date de démarrage des
inventaires ;
 Tous les inventaires seront exécutés en deux comptages avec
confrontation ;
 Toutes les dispositions doivent être prises avant le démarrage des
opérations d’inventaire pour éviter tout mouvement de stock durant le
comptage ;
 Les matières et composantes obsolètes doivent être stockées dans une
zone distincte et inventoriées conformément à la procédure générale de
l’inventaire ;
 A la fin des travaux de comptage, les listings et les feuilles de
comptage doivent être signés par les deux équipes.

Documents d’inventaire :

Les documents d’inventaire doivent être préparés à l’avance en collaboration avec M.


HAKIM.

Ces documents sont :

BOUSSLAM Noureddine & HADDI Mourad - 74 -


 Listing de comptage par lieu de stockage (un seul comptage mais
exhaustif), en 3 exemplaires ;
 Les feuilles de comptages.

b-) Evaluation de la procédure d’inventaire :

La procédure de l’inventaire physique telle que décrite ne relève pas de faiblesses


significatives qui risqueraient de remettre en cause la fiabilité du déroulement de l’inventaire.
Encore faut-il que cette dernière soit bien appliquée.

B- Validation du respect de la procédure


d’inventaire et évaluation du déroulement de
l’inventaire :

Nous avons validé le respect de la procédure et évalué le déroulement de l’inventaire à


travers le questionnaire suivant :

BOUSSLAM Noureddine & HADDI Mourad - 75 -


Oui/ REMARQUES
Non/
NA

1. AV ANT L'INVENTAIRE : REVUE DES INSTRUCTIONS ET DE LA


PROCEDURE D'INVENTAIRE
Instructions revues et
1.1 Les instructions d'inventaire ont-elles été revues et approuvées par le
approuvées par un responsable, indépendant de la logistique et Oui Contrôleur de Gestion
de l'enregistrement des stocks ? et
le Directeur Général

1.2 Les instructions ont-elles bien été distribuées au


personnel approprié ? Oui

1.3 La personne responsable de la supervision du comptage est-


elle bien identifiée ? Cette personne est-elle compétente et Oui
indépendante de la tenue et de l'enregistrement des stocks ?

1.4 Tous les lieux de stockage sont-ils pris en compte dans la Oui
procédure ?

1.5 Y a-t-il un comptage complet au moins une fois par an ? Oui

1.6 Les zones concernées par l'inventaire sont-elles Oui


correctement identifiées et délimitées ?

1.7 Les modalités de coopération avec les auditeurs internes / Non


externes sont-elles définies dans les instructions d'inventaire ?

1.8 La préparation des articles à inventorier (rangement,…) est- Oui


elle évoquée ?

1.9 Y a-t-il une description précise des articles plus difficiles à Oui
identifier (unité de mesure, etc…) ?

BOUSSLAM Noureddine & HADDI Mourad - 76 -


1.10 Quelles sont les dispositions prises pour assurer le bon Oui Consulter la partie sur
fonctionnement du cut-off ?(clôture des aires de réception et la
d'expédition, transferts internes,…) description de la
procédure

Oui/ REMARQUES
Non/
NA

1.11 Le traitement des marchandises en transit est-il considéré NA


dans les instructions d'inventaire ?

1.12 Les instructions prévoient-elles les modalités de mise à Non


jour du fichier de stock ?

1.13 Y a t-il des mesures prises pour limiter et contrôler tout Consulter la partie sur
mouvement de stock pendant l'inventaire afin d'éviter les Oui la
omissions et les doubles comptages ? description de la
procédure

1.14 Les instructions prévoient-elles la méthode d'identification NA


des stocks n'appartenant pas au client ?

1.15 Y a-t-il une description de la méthode de confirmation des NA


stocks détenus par des tiers ?

1.16 Les feuilles d'inventaire précisant les articles à compter ont- Oui
elles été préparées ?

1.17 Les feuilles d'inventaire et les tickets de comptage sont-ils Oui


prénumérotés ?

1.18 Les instructions d'inventaire prévoient-elles le contrôle de Oui


l'utilisation des feuilles et des tickets distribués et rendus à la fin
des comptages ?

BOUSSLAM Noureddine & HADDI Mourad - 77 -


1.19 La procédure d'inventaire prévoit-elle le traitement à retenir Oui Consulter la partie sur
concernant l'identification et l'enregistrement des stocks à la
rotation lente, endommagés, …? description de la
procédure

1.20 Faire d'éventuelles suggestions pour amélioration de la NA


procédure et des instructions d'inventaire.

2. PENDANT L'INVENTAIRE : ASSISTANCE A L'INVENTAIRE


PHYSIQUE

2.1 Commentaires généraux sur le déroulement et la qualité de


l'inventaire.

2.2 Quel est le niveau de coopération avec les auditeurs Bonne coopération
externes et/ou internes ?

2.3 Obtenir la liste des équipes d'inventaire. La compétence et


l'indépendance des compteurs par rapport au stock sont-elles
suffisantes ? (niveau de connaissance des produits,
indépendance : équipes comportant des personnes appartenant Oui
à d'autres services de la société et n'ayant aucune
responsabilité liée au stock (garde, enregistrement,…),
compréhension des procédures et des objectifs de
l'inventaire,etc…)

Oui/ REMARQUES
Non/
NA

2.4 La supervision et le contrôle par le responsable d'inventaire Oui


sont-ils effectifs ?

2.5 A-t-on la garantie que tous les lieux de stockage sont Oui Le balayage visuel des
entièrement inventoriés ? La personne responsable du tuyaux nous a permis
comptage s'en assure-t-elle ? de s’assurer de
l’exhaustivité du
comptage

BOUSSLAM Noureddine & HADDI Mourad - 78 -


2.6 A l'inverse, comment s'assure-t-on que des stocks n'ont pas
été comptés deux fois ?

2.7 Les articles sont-ils facilement et correctement identifiés Oui


(référence, dernière opération de fabrication,…) ?

2.8 Pour les travaux en-cours, le degré de fabrication est-il Oui


clairement identifiable ?

2.9 Les méthodes de comptage, pesage, mesure, sont-elles Oui


appropriées?

2.10 Quelle est l'étendue des contrôles portant sur les articles Utilisation des
emballés ou autres contenants difficiles à atteindre ? élévateurs

2.11 A-t-on prélevé des échantillons sur les stocks en vrac pour NA
vérifier leur nature et leur qualité ?

2.12 Les stocks sont-ils suffisamment protégés en terme d'accès Oui


pour des personnes non autorisées et en terme de risque de
détérioration ?

2.13 Est-il nécessaire de faire appel à un expert ? Non

2.14 Comment les stocks à rotation lente, obsolètes et Consulter la partie sur
endommagés sont-ils identifiés, comptés et enregistrés ? la
description de la
procédure

2.15 Les produits n'appartenant pas au client ont-ils été comptés NA


?

2.16 Les compteurs signent-ils les tickets et feuilles d'inventaire Oui


?

2.17 Les comptages sont-ils contrôlés par d'autres personnes Oui


que celles qui les ont faits, en particulier, en cas d'écart lors du
er
1er comptage ?

BOUSSLAM Noureddine & HADDI Mourad - 79 -


2.18 Les résultats des comptages sont-ils immédiatement Non La comparaison se fait
comparés avec les fichiers de stocks ? à la fin de l’inventaire

2.19 Les procédures d'enregistrement de l'ensemble des


comptages sont-elles suivies et est-on sûr que toutes les feuilles Oui
de comptage (qu'elles soient utilisées ou non) ont été
effectivement prises en compte et protégées de toute altération
?

2.20 Y a t-il des dispositions pour assurer du respect du cut-off, Oui Liste des derniers bons
? de réception et
d’expédition

Oui/ REMARQUES
Non/
NA

3. PEND ANT L'INVENTAIRE :TESTS DE COMPTAG E ET CUT-OFF

3.1 Effectuer des tests de recomptage en sélectionnant des


articles à partir des étiquettes ou des feuilles de comptage.
(Existence)

3.2 Effectuer des tests de comptage en sélectionnant des


articles soit au hasard à partir du stock physique, soit à partir du
listing de stock avant inventaire et rapprocher nos comptages de
ceux effectués par la société. (Exhaustivité)

3.3 Garder une trace des comptages effectués pour faciliter le Classés au niveau du
rapprochement ultérieur avec le listing de stock après inventaire. dossier de l’exercice
(Exhaustivité / Exactitude)

NB : Dans la mesure du possible, tester les éléments significatifs


en terme de valeur de stock et couvrant les différentes
catégories de stock.

BOUSSLAM Noureddine & HADDI Mourad - 80 -


3.4 Cut-off :

- prendre copie des derniers bons de réception et des


derniers bons d'expédition (livraison) avant inventaire et
après inventaire (le cas échéant)
- obtenir la liste et s'assurer du correct traitement au
cours de l'inventaire des retours aux fournisseurs et des
retours clients (voir les zones de contrôle qualité, zones de
retour,…)

4. APRES L'INVENTAIRE : COMPARAISON AVEC LE FICHIER DE


STOCK ET AN ALYSE DES ECARTS

4.1 Obtenir un détail des saisies pour vérifier l'exhaustivité de la


saisie. Revoir la comparaison qui a été faite entre les comptages
et les fichiers de stocks.

4.2 Obtenir une analyse des écarts constatés. Travaux à effectuer au


FINAL

4.3 Vérifier la comptabilisation de ces écarts. Travaux à effectuer au


FINAL

5. CONCLUSION

Les procédures d'inventaire physique appliquées et leurs


résultats sont-ils suffisants pour nous permettre de nous Oui
fonder sur eux pour déterminer les quantités en stock à la
date de l'inventaire ?

A travers le remplissage du questionnaire et nos tests de sondages (conférer le


paragraphe suivant), nous pouvons affirmer que la procédure de la société a été globalement
respectée et que l’inventaire s’est déroulé dans de bonnes conditions.

BOUSSLAM Noureddine & HADDI Mourad - 81 -


C- Test par sondage des comptages effectués
par la société :

Les stocks de la société sont essentiellement constitués des matières et des produits
finis. Les en-cours de production ne sont pas significatifs puisque la société avait arrêté la
production 3 jours avant l’inventaire afin de minimiser les en-cours.

a-) Test des comptages de matières premières :

Nous avons sélectionné un échantillon pour lequel nous avons vérifié, d’une part la
concordance des codes articles et d’autre part l’exactitude du comptage. Ci-dessous un extrait
du sondage :

Désignation N° Fiche Unité de Comptage Comptage


Code Article Ecart Observations
Article Inventaire mesure Société CAC

TUBE EN
429912523860 119 KG 9 617,00 9 617,00 0,00
ALUMINIUM
032215601022 TUBE EN CUIVRE 03 KG 6 324,90 6 324,90 0,00
429912543820 Cornieres 271 KG 800,00 800,00 0,00
429912538370 Fer Plat 200 KG 1 920,00 1 920,00 0,00
TL PP FG 170L/0,5 x STOCK
429912546570 369 KG 3 040,00 3 040,00 0,00
682 x 751 DORMANT
429912543800 Tôles AS, 269 KG 1 350,00 1 350,00 0,00
429912548120 Tôles IX 405 KG 1 350,00 1 350,00 0,00
429912580020 Tôle Perforée 476 KG 468,00 468,00 0,00

Conclusion :
Aucune anomalie significative à signaler.

b-) Test des comptages des produits finis :

Nous avons sélectionné un échantillon pour lequel nous avons vérifié, d’une part la
concordance des codes articles et d’autre part l’exactitude du comptage. Ci-dessous un extrait
du sondage :

C od e D és i g n a ti on Un i té d e C om p ta g e C om p ta g e
E ca r t O b s er va ti on s
A r ti cl e A r ti cl e m es u r e S oci été CAC
S IL AR N U BIR A
429912548390 PC 26 26 0,00
D AE W O O
BOUSSLAM Noureddine & HADDI Mourad - 82 -
P O T DETENTE
429912543700 PC 165 165 0,00
N U BIR A
S IL AV
Conclusion :
Aucune anomalie significative à signaler.

D- Conclusion sur le déroulement de l’inventaire


physique :

Une fois le comptage terminé, nous avons autorisé l’arrêt de l’inventaire physique et la
reprise de la production.
L’inventaire physique des stocks de la société a été correctement effectué dans son
ensemble. Nous n’avons pas noté de faits significatifs pouvant remettre en cause la fiabilité
des résultats obtenus.
Nous pouvons conclure que l’inventaire peut constituer une base valable pour
l’évaluation des stocks.
La réalisation d’un inventaire annuel est une obligation légale et fiscale, mais aussi
une procédure de contrôle efficace permettant de s’assurer de l’existence réelle des biens
tangibles figurant aux états de synthèse de fin d’exercice. Les écarts relevés lors de
l’inventaire physique permettent de confirmer ou d’infirmer le niveau de confiance accordé au

BOUSSLAM Noureddine & HADDI Mourad - 83 -


contrôle interne. Si l’inventaire physique se solde par des écarts importants, ceci peut être
interprété comme une faiblesse de contrôle interne.
En raison de l’importance significative du solde des stocks dans les entreprises
industrielles et commerciales et de la fiabilité ou non de leur contrôle interne, le commissaire
aux comptes ou l’auditeur contractuel se trouve dans la nécessité d’assister à l’inventaire
physique annuel afin d’effectuer toutes les diligences lui permettant de s’assurer de la réalité
de la valeur des stocks figurant au bilan.
Par ailleurs, l’assistance à l’opération d’inventaire reste insuffisante pour s’assurer de
l’exactitude du solde des stocks. L’inventaire physique ne permet pas de se prononcer sur
l’aspect relatif à la valorisation et des travaux supplémentaires restent à effectuer au niveau
des travaux d’audit.

BOUSSLAM Noureddine & HADDI Mourad - 84 -


Section IV : TESTS REALISES

A- Etablissement de la Lead Schedule :

Elle constitue le point départ de l’examen des comptes pour chaque section. La LEAD
SCHEDULE de la section stocks reprend les soldes de tous les comptes inhérents aux stocks
qui sont : Les comptes de la rubrique stocks de l’actif circulant, les comptes de variation de
stocks de marchandises au niveau des charges et finalement les comptes de variation de
stocks de produits finis. Les soldes de l’année 2005 sont reproduits afin de détecter les
variations significatives. Ces dernières feront l’objet d’explications fournis par nos
interlocuteurs qui sont le chef comptable et financier ainsi que le directeur général.

BOUSSLAM Noureddine & HADDI Mourad - 85 -


Une Lead Schedule de la société X (chiffres modifiés)

STOCKS - LEAD SCHEDULE

Variation en Variation
Compte Libellé 31/12/06 Réf. 31/12/05
valeur en %

BILAN :

3111 STOCKS MARCHANDISES - - 147 932,39 -100% 147 932,39


3121 STOCKS MATIERES PREMIERES 4 577 057,23 1 499 588,23 49% 3 077 469,00
3123 STOCKS EMBALLAGES 25 000,00 12 754,00 104% 12 246,00
3126 STOCKS MATIERES CONSOM. 428 371,00 140 067,00 49% 288 304,00
3131 STOCKS BIENS EN COURS 3 807 580,00 1 050 216,00 38% 2 757 364,00
3151 STOCKS PRODUITS FINIS 2 922 977,00 - 545 870,00 -16% 3 468 847,00

31 STOCKS 11 760 985,23 2 008 822,84 21% 9 752 162,39

Variation
Compte Libellé 31/12/06 Variation Réf. 31/12/05
en %

CPC :

6114 VARIATION STOCK MARCH. 147 932,39 295 864,78 -200% -147 932,39

61241 VARIATION STOCK MP - 1 499 588,23 - 3 620 422,23 -171% 2 120 834,00
61242 VARIATION STOCK M. CONSOM. -140 067,00 - 122 025,00 676% -18 042,00
61243 VARIATION STOCK EMBALL. - 12 754,00 - 508,00 4% - 12 246,00

71311 VARIATION STOCK PTS EN COURS 1 050 216,00 1 063 959,00 -7742% - 13 743,00
71321 VARIATION STOCK PF - 545 870,00 - 53 421,00 11% - 492 449,00

B- Rapprocher les feuilles d'inventaire physique


des stocks MP et PF avec l'état des stocks et la
comptabilité
Dans ce test on :

 Examine les différences significatives entre l'état des stocks et les


comptages, ensuite on devrait obtenir des justifications sur les écarts.
 Vérifie que l'état de synthèse de l'inventaire reprend l'ensemble des
feuilles de comptages et des confirmations des tiers détenant des stocks
de l'entreprise.

BOUSSLAM Noureddine & HADDI Mourad - 86 -


 Vérifie par sondage l'exactitude de la reprise sur l'état de synthèse des
données figurant sur les feuilles de comptage ou sur les confirmations
des tiers.
 Effectue un contrôle arithmétique des calculs figurant sur l'état de
synthèse et les feuilles de comptage.

Points notés :
On a relevé plusieurs écarts entre l’inventaire physique et le stock comptabilisé bien
les matières premières, les encours et les produits finis. Le chef comptable a justifié cet écart
par des erreurs de comptage lors de l’inventaire physique. Cependant, on a estimé que cet
écart n’est pas significatif car il représente moins de 3% de la valeur (quantité * Coût unitaire)
des stocks. (Voir la feuille ci-dessous).

Test sur le rapprochement entre l'inventaire physique et la comptabilité

CLIENT: X EXERCICE: 31/12/06


MISSION: CAC2006 DATE: 12/03/06
H3

STOCKMP- RAPPROCHEMENTENTREL'INVENTATIREPHYSIQUEETLACOMPTABILITE-

Categorie N°categ UNITE QTE QTEPHYSIQUE(CAC) ECARTQTE


AutresMPFEXIBLE 1 UN 6 6 -
AutresMP 1 KG 2726 2736 10
Composantsexternes 2 UN 73286 73286 -
Fer Rond/Plat/U/Cornieres 5 KG 1927 1916 - 11
FeuillardAS 6 KG 52057 52072 15
FeuillardIX 7 KG 19529 19529 -
FeuillardXC 8 KG 6532 6531 - 1
Insonorisants 9 KG 3323 3323 -
Insonorisants 9 UN 13530 13530 -
PotsCatalytiques 10 UN 1129 1128 - 1
TolePerforée 11 F 389 388 - 1
ToleST12 12 KG 6403 6461 58
TolesAS 14 KG 27527 27537 10
TolesIX 15 KG 7063 7064 1
TolesLACE24 16 KG 64 74 10
TubeAS 17 KG 32823 32779 - 44
TubeInox 18 KG 25264 25262 - 2
TubeXC 19 KG 33788 33747 - 41
TOTAL - - 307366 307369 3

BOUSSLAM Noureddine & HADDI Mourad - 87 -


C- Vérifier de valorisation des stocks de MP et
sa conformité aux dispositions du CGNC

C-1 –Vérification de la méthode de valorisation (FIFO) et son application


effective :
La société X utilise la méthode de FIFO (First in first out). Cette méthode donne une
bonne approximation de la valeur de remplacement des stocks au bilan puisqu'en
l’appliquant, subsistent en stocks des éléments dont les coûts sont les plus récents. Mais, cette
méthode a été déconseillée pour la société X car la rotation des stocks est lente, et plus la
rotation des stocks est lente, plus leur valorisation comptable s’écarte de leur valeur réelle à la
date d’inventaire.

Test sur la vérification de la méthode de valorisation - FIFO-

STOCKMP- VERIFICATIONDELAMETHODEDEVALORISATION- FIFO-

ARTICLE STOCKINITIAL ENTREES SORTIES STOCKFINAL


(MP)
DATE
Q PU MT Q PU MT Q PU MT Q PU MT
16/02/2006 120 869,96 104395 120 869,96 104395,20
06/03/2006 120 869,96 104395 88 869,96 76556,48 32 869,96 27838,72
Cata 32 869,96 27838,72
16/03/2006 32 869,96 27838,72 720 705,39 507880,80
L90E2 720 705,39 507880,80
32 869,96 27838,72
31/03/2006 32 869,96 27838,72 720 705,39 507880,80
720 705,39 507880,80

28/02/2006 1400 22,00 30800,00 1400 22,00 30800,00


BRIDE
01/03/2006 1400 22,00 30800,00 300 22,00 6600,00 1100 22,00 24200,00
88714
23/03/2006 1100 22,00 24200,00 432 22,00 9504,00 668 22,00 14696,00

Tubes 06/03/2006 138 88,68 12237,84


d'entrée 16/03/2006 455 88,68 40349,40
K7J/M 30/03/2006 40 88,68 3547,20 277 88,68 24564,36

C/C: Test satisfaisant Cettedemanden'aétésatisfaitequ' après le16/03/2006. Il n'yaaucuneincidence


sur laméthodedevalorisation.

BOUSSLAM Noureddine & HADDI Mourad - 88 -


C-2 – Vérification de la valorisation des stocks : coûts d’achat et celui de
production :
La société X valorise ses stocks en matières premières par leur coût d’achat, les
produits finis ne sont pas valorisés par leur coût de production ; la société appliquent des
coefficients sur les prix de vente de chaque catégorie de produits pour donner une valeur des
stocks. La société se trouve en infraction envers les dispositions du CGNC. Ce dernier prévoit
que les produits finis ou semi-finis soit valorisés à leur coût de production qui est composé :

 Coûts d'acquisition des matières et fournitures utilisées.


 Des charges directes de production telles que les charges de personnel,
les services extérieurs, les amortissements.
 Des charges indirectes raisonnablement rattachées à la production de
l'élément, sauf les dépenses d'administration générale, les frais de
recherche et développement et les frais financiers

Test sur la vérification du coût de production théorique


(cœfficient *prix de vente)

BOUSSLAM Noureddine & HADDI Mourad - 89 -


CLIENT: TUYAUTO EXERCICE: 31/12/06
MISSION: CAC2006 DATE: 12/03/06
H2

STOCKENCOURSPF- VERIFICATION DELAVALORISATION-

Ref-PF Qte V Phase Coefficient Zone HTProduit fini Vcalculée Ecart


087653 400 20433,60 POT 50% MagasinPS 102,168 20433,60 0,0
21774 38 12073,93 POT 50% Pots 635,47 12073,93 0,0
22312 291 30350,28 PF 70% Pf Usine 148,995 30350,28 0,0
22324 346 38151,34 PF 70% Pf Usine 157,52 38151,34 0,0
3205 260 41132,00 FAISCEAU 35% CptsPressesLocal 452 41132,00 0,0
3205 793 179218,00 POT 50% Pots 452 179218,00 0,0
4518 301 60751,13 PF 70% Pf Usine 288,33 60751,13 0,0
4518 490 70640,85 POT 50% Pots 288,33 70640,85 0,0
4519 187 32880,77 PF 70% Pf Usine 251,19 32880,77 0,0
4520 697 349336,39 PF 70% Pf Usine 716 349336,39 0,0
4530 316 20276,30 DESCENTE 15% CptsIntegrationL90 427,77 20276,30 0,0
4530 133 28446,71 POT 50% CptsIntegrationL90 427,77 28446,71 0,0
4530 240 51332,40 POT 50% Pots 427,77 51332,40 0,0
4532 80 21757,12 PF 70% Pf Usine 388,52 21757,12 0,0
4532 114 22145,64 POT 50% CptsIntegrationL90 388,52 22145,64 0,0
4532 450 87417,00 POT 50% Pots 388,52 87417,00 0,0
A05421 300 15182,71 PF 70% Pf Usine 72,2986 15182,71 0,0
CATAL90E2 364 388653,72 CATA 100% Pf Usine 1067,73 388653,72 0,0
CATAM59 187 121550,00 CATA 100% Pf Usine 650 121550,00 0,0

C/C: Test satisfaisant

D- L’appréciation des provisions nécessaires


liées à la dépréciation des stocks

La société X n’a pas enregistré de provisions pour dépréciation des stocks. Cela
s’explique par sa nature de ces produits qui ne sont pas périssables et qui trouvent toujours
des débouchés même après une longue durée.

BOUSSLAM Noureddine & HADDI Mourad - 90 -


BOUSSLAM Noureddine & HADDI Mourad - 91 -
Durant notre stage nous avons participé à plusieurs missions d’audit, sur chaque
mission nous avons travaillé avec une équipe différente. Ce qui nous a permis de découvrir le
fonctionnement et l’organisation des différentes entreprises auditées, ainsi qu’une multitude
de spécificités relatives à chacune d’elles.

En guise de conclusion, nous pouvons constater que les problématiques liées au stocks
peuvent être nombreuses et parfois très complexes.

Ce qui est important, c’est de pouvoir mettre en place un système de contrôle interne
permettant la vérification de l’exhaustivité, de l’exactitude et de la réalité des enregistrements.
Des instruments efficaces doivent permettre une bonne gestion des stocks d’une
entreprise.
C’est pourquoi, il demeure primordial de pouvoir les repérer et de les mettre en place
afin d’assurer une certaine crédibilité par rapport aux informations financières qui seront
diffusées.
Sachant que le risque zéro n’existe pas, ne faudrait-il pas réfléchir à d’autres moyens
d’échantillonnage plus poussés, afin de réduire le risque d’audit ?

Il convient de signaler tout de même que l’auditeur ne certifie pas une fidélité absolue,
qui en réalité n’existe pas, il certifie simplement que les comptes publiés sont conformes aux
lois, qu’ils sont établis sincèrement (sans volonté de fraude) et qu’ils donnent une image
fidèle de l’entreprise.

En revanche l’auditeur ne certifie pas que les dirigeants ont choisi la meilleure
stratégie de développement et que les dividendes à titre d’illustration continueront
d’augmenter régulièrement ; tous ces éléments liés à la gestion de l’entreprise relèvent du
conseil d’administration et non de l’auditeur.

BOUSSLAM Noureddine & HADDI Mourad - 92 -


Théorie et pratique de l’audit interne, RENARD Jacque, édition
d’organisation 2000.
Toute la finance d’entreprise, HERVE Hutin
Pratiques des normes IAS/IFRS, ROBERT Obert, édition
d’organisation
Dossiers d’audit des cabinets ACDEN, SAAIDI & Associés
Guide du Self audit

BOUSSLAM Noureddine & HADDI Mourad - 93 -

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