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TABLE DES MATIÈRES

1 Préambule

2 Programmes de développement technique

3 Football d’aujourd’hui

4 Coach – Coaching

5 Préparation technique et technico-tactique

6 Concept de jeu

7 Aspect psychologique

8 Formation et préparation physique

9 Planification d’entraînement

10 Joueur de demain

11 Entraînement du gardien de but


Président : BLATTER Joseph S. (Suisse)
Secrétaire Général : LINSI Urs (Suisse)
Adresse : FIFA
Hitzigweg 11
Case postale 85
8030 Zurich
Suisse
Téléphone : +41-(0)43/222 7777
Téléfax : +41-(0)43/222 7878
Internet : www.fifa.com

FIFA Coaching
Rédaction (ordre alphabétique)

Conception : Jean-Paul Brigger (FIFA), Philippe Redon (France),


Michel Ritschard (Suisse)

Auteurs : Thierry Barnerat (Suisse), Jacques Crevoisier (France), FIFA,


Frans Hoek (Pays-Bas), Philippe Redon (France), Michel Ritschard (Suisse)

Collaboration : Yves Débonnaire (Suisse), Jean-Pierre Egger (Suisse), Alexandre Etter (Suisse),
Gérard Houllier (France), José L. Pekerman (Argentine),
Erich Rutemöller (Allemagne), Luiz F. Scolari (Brésil), Reto Venzl (Suisse)

Coordination : Jean-Paul Brigger (FIFA), Jürg Nepfer (FIFA), Roberto Perna (FIFA)
Michel Ritschard (Suisse)

Typographie : Marco Bernet, Javier Otero (FIFA), Charles Zwygart (Suisse)

Correction du
texte original : Luc Wenger (Suisse)

Traductions : Havard Davies, Thomas von Ubrizsy

Lithos : Repro Studio B, Zurich

Impression : Druckerei Feldegg AG, 8125 Zollikerberg, Suisse


1 Préambule

1. Préface 1
2. La famille de la FIFA 2
Préambule 1
1. Préface du Président de la FIFA, Joseph S. Blatter

La famille de la FIFA compte 250 millions de membres, dont


des hommes et des femmes footballeurs, entraîneurs, cadres,
administrateurs, arbitres, arbitres assistants et médecins. Et pour
chacun d’eux, notre sport est synonyme de passion, de joie et de
fascination. Le football fait partie de leur quotidien et constitue leur
passe-temps favori. Certains en ont fait leur métier, d’autres leur
vocation.

De nombreux joueurs et joueuses de football travaillent à améliorer


leurs talents. Pour ce faire, ils s’attachent les services d’entraîneurs.
C’est en particulier pour ces formateurs que la FIFA publie le présent
manuel.

FIFA Coaching est un outil complet et des plus précieux pour les
instructeurs souhaitant améliorer leur enseignement au sein des
associations nationales ; il s’avère également très utile et enrichissant
pour le travail quotidien des entraîneurs.

Des mois durant, des experts ont contribué à la réalisation de


FIFA Coaching en soumettant des textes, des illustrations, des
graphiques et des photographies. Le résultat obtenu se traduit par
un ouvrage équilibré, détaillé, clairement structuré, facile à lire et
qui englobe tous les aspects de la formation moderne en matière de
football. Résolument orienté vers l’avenir de notre sport, il est tout
particulièrement destiné à la formation des jeunes.

FIFA Coaching se veut d’une grande utilité aussi bien au niveau de la


formation des joueuses qu’à celui des joueurs. Les chapitres abordent
les thèmes les plus divers, tels la technique, la tactique, la condition
physique, l’entraînement du gardien de but, les aspects psychologiques
et la planification. Il constitue un élément important des cours pour
instructeurs et entraîneurs de la FIFA.

Le credo de la FIFA « For the Good of the Game »,pour le Bien du Jeu,
est mis en évidence dans FIFA Coaching, qui entend ainsi contribuer à
rendre notre jeu meilleur et encore plus attractif. Je demeure convaincu
que vous partagerez mon opinion après l’avoir lu et surtout mis en
application.

1
Préambule 1
2. La famille de la FIFA

Asie

Membres de la FIFA et de la Confédération Asiatique de Football (AFC, 44)


AFG Afghanistan KGZ Kirghizistan PHI Philippines
BAN Bangladesh KOR République de Corée PRK RDP Corée
BHR Bahreïn KSA Arabie Saoudite QAT Qatar
BHU Bhoutan KUW Koweït SIN Singapour
BRU Brunei LAO Laos SRI Sri Lanka
CAM Cambodge LIB Liban SYR Syrie
CHN Chine RP MAC Macao THA Thaïlande
GUM Guam MAS Malaisie TJK Tadjikistan
HKG Hong-Kong MDV Iles Maldives TKM Turkménistan
IDN Indonésie MGL Mongolie TPE Chinese Taipei
IND Inde MYA Myanmar UAE Emirats Arabes Unis
IRN Iran NEP Népal UZB Ouzbékistan
IRQ Irak OMA Oman VIE Viêt-Nam
JOR Jordanie PAK Pakistan YEM Yémen
JPN Japon PAL Palestine

Membre associé à l’AFC


TLS Timor Leste (Timor oriental)

3
1 Préambule

Afrique

Membres de la FIFA et de la Confédération Africaine de Football (CAF, 52)


ALG Algérie GAB Gabon NIG Niger
ANG Angola GAM Gambie RSA Afrique du Sud
BDI Burundi GHA Ghana RWA Rwanda
BEN Bénin GNB Guinée-Bissau SEN Sénégal
BFA Burkina-Faso GUI Guinée SEY Seychelles
BOT Botswana KEN Kenya SLE Sierra Leone
CGO Congo LBR Libéria SOM Somalie
CHA Tchad LBY Libye STP Sao Tomé e Principe
CIV Côte d’Ivoire LES Lesotho SUD Soudan
CMR Cameroun MAD Madagascar SWZ Swaziland
COD Congo RD MAR Maroc TAN Tanzanie
CPV Cap Vert MLI Mali TOG Togo
CTA République Centrafricaine MOZ Mozambique TUN Tunisie
DJI Djibouti MRI Maurice UGA Ouganda
EGY Egypte MTN Mauritanie ZAM Zambie
EQG Guinée Equatoriale MWI Malawi ZIM Zimbabwe
ERI Erythrée NAM Namibie
ETH Ethiopie NGA Nigeria

Membres associés à la CAF (2)


COM Comores

4
REU La Réunion
Préambule 1
Amérique du Nord, centrale et Caraïbes

Membres de la FIFA et de la Confédération d‘Amérique du Nord, centrale et Caraïbes (CONCACAF, 35)


AIA Anguilla DMA Dominique PAN Panama
ANT Antilles néerlandaises DOM République Dominicaine PUR Porto Rico
ARU Aruba GRN Grenade SKN Saint Christophe et Nevis
ATG Antigua et Barbuda GUA Guatemala SLV Salvador
BAH Bahamas GUY Guyana SUR Surinam
BER Bermudes HAI Haïti TCA Turks et Caïcos
BLZ Belize HON Honduras TRI Trinité et Tobago
BRB Barbade JAM Jamaïque USA Etats-Unis d’Amérique
CAN Canada LCA Ste-Lucie VGB Iles Vierges britanniques
CAY Iles Caïmans MEX Mexique VIN St-Vincent et Grenadines
CRC Costa Rica MSR Montserrat VIR Iles Vierges américaines
CUB Cuba NCA Nicaragua

Membres associés à la CONCACAF (5)


GLP Guadeloupe Saint-Martin
GUF Guyane française Sint-Maarten
MTQ Martinique

5
1 Préambule

Amérique du Sud

Membres de la FIFA et de la Confédération d‘Amérique du Sud (CONMEBOL, 10)


ARG Argentine ECU Equateur
BOL Bolivie PAR Paraguay
BRA Brésil PER Pérou
CHI Chili URU Uruguay
COL Colombie VEN Venezuela

6
Préambule 1
Océanie

Membres de la FIFA et de la Confédération Océanienne de Football (OFC, 11)


ASA Samoa américaines SAM Samoa
AUS Australie SOL Iles Salomon
COK Iles Cook TAH Tahiti
FIJ Fidji TGA Tonga
NZL Nouvelle-Zélande VAN Vanuatu
PNG Papouasie-Nouvelle-Guinée

Membre provisoire à l’OFC


NCL Nouvelle-Calédonie

Membres associés à l’OFC (2)


MNP Mariannes du Nord
NIU Niue

7
1 Préambule

Europe

Membres de la FIFA et de l‘Union des associations européennes de football (UEFA, 52)


ALB Albanie FRO Iles Féroé NIR Irlande du Nord
AND Andorre GEO Géorgie NOR Norvège
ARM Arménie GER Allemagne POL Pologne
AUT Autriche GRE Grèce POR Portugal
AZE Azerbaïdjan HUN Hongrie ROM Roumanie
BEL Belgique IRL République d’Irlande RUS Russie
BIH Bosnie-Herzégovine ISL Islande SCG Serbie-Monténégro
BLR Bélarus ISR Israël SCO Ecosse
BUL Bulgarie ITA Italie SMR Saint Marin
CRO Croatie KAZ Kazakhstan SUI Suisse
CYP Chypre LIE Liechtenstein SVK Slovaquie
CZE République tchèque LTU Lituanie SVN Slovénie
DEN Danemark LUX Luxembourg SWE Suède
ENG Angleterre LVA Lettonie TUR Turquie
ESP Espagne MDA Moldavie UKR Ukraine
EST Estonie MKD ARY Macédoine WAL Pays de Galles
FIN Finlande MLT Malte
FRA France NED Pays-Bas

8
2 Programmes de
développement
technique

1. Introduction au programme technique de la FIFA 1


2. La base et les orientations
du programme technique 2
Programmes de développement technique 2
1. Introduction au programme technique de la FIFA

Au centre du programme technique de la FIFA :


la formation et l’apprentissage des jeunes footballeurs

COACH
COACHING

Base du
processus éducatif
→ Chapitre 4

DEVELOPPEMENT
INTEGRATION PLANIFICATION
DES HABILETES
DU JOUEUR DANS ET PROGRAMMATION
INDIVIDUELLES
LE BLOC-TEAM D’ENTRAINEMENT
DU JOUEUR

• Concept de jeu • Préparation technique • Football d’aujourd’hui


• Principes tactiques • Préparation • Orientations
technico-tactique d’entraînement
• Entraînement
→ Chapitre 5 → Chapitre 3
du bloc-équipe
• Formation et • Planification
• Ballons arrêtés
préparation physique d’entraînement
→ Chapitre 6
→ Chapitre 8 • Récupération et
• Aspect psychologique régénération
• Qualités cognitives → Chapitre 9
→ Chapitre 7 • Joueur de demain
• Entraînement du → Chapitre 10
gardien de but
→ Chapitre 11

1
2 Programmes de développement technique

2. La base et les orientations du programme technique

Le concept du programme de développement technique de la FIFA de ces dernières années était orienté
sur la promotion du football, la standardisation de la formation des joueurs, sans oublier la formation et le
perfectionnement des cadres techniques.

Bien qu’il soit difficile d’établir en matière de formation une direction précise qui donne satisfaction à la
fois aux associations des différentes confédérations et aux participants, les programmes techniques ont
rencontré un grand succès, ils ont été à la base des résultats probants de certaines équipes nationales dans
les compétitions internationales, notamment au niveau des jeunes footballeurs asiatiques et africains.

Comme il est évident que la FIFA doit poursuivre sa conception de développement du football, même si
certaines modifications sont apportées de façon à s’ouvrir plus largement à tous les domaines du football
actuel, il est logique de maintenir un programme technique qui réponde aux exigences du football moderne,
aux attentes des associations en matière de formation et des entraîneurs dont le rôle est toujours plus im-
portant.

Avec les derniers rapports de la FIFA des grandes compétitions internationales et des recommandations
des techniciens et entraîneurs reconnus de plusieurs confédérations différentes, on s’accorde à dire que le
football peut encore s’améliorer : sur le plan de la technique dans le jeu, des habiletés individuelles, non
seulement au niveau des qualités de performance du jeu, mais également au niveau du mental et de la
personnalité des joueurs.

Cette amélioration nécessite donc un meilleur développement des jeunes footballeurs basé sur une vérita-
ble philosophie formative, avec des programmes et des méthodes mieux adaptés à l’âge des joueurs et à
leur niveau de développement.

Le football doit donc s’étendre à l’éducation des jeunes et devenir une Ecole de vie, comme le dit le Prési-
dent de la FIFA, M. Joseph S. Blatter.

Au moment où plusieurs pays, dans toutes les confédérations de la FIFA, cherchent des solutions pour faire
progresser le football et se donnent les moyens d’offrir des structures d’entraînement et d’encadrement
mieux adaptées, il est de notre avis d’orienter le programme technique de ces prochaines années dans
la voie de l’éducation et de la formation de base du jeune joueur pour mieux le préparer au football de
demain.

La formation continue des entraîneurs


La réalisation d’un programme destiné aux jeunes footballeurs ne peut se concevoir sans une qualité d’en-
traînement et d’enseignement, ce qui exige des entraîneurs qualifiés.

Or, bien que les cours de la FIFA de ces dernières années aient permis d’instruire et de perfectionner des
milliers d’entraîneurs, nous sommes d’avis que la science de l’entraînement, avec ses notions physiques,
pédagogiques et psychologiques, ne cesse de progresser et d’innover. De plus, face à l’évolution actuelle
du football et aux attentes toujours plus élevées des joueurs, il est nécessaire que les entraîneurs et éduca-
teurs d’aujourd’hui, les vrais “architectes” de la préparation individuelle et collective des joueurs, puissent
être mieux “armés” pour affronter toutes les exigences de leur travail. Dès lors, notre intention est de leur
proposer ce nouveau programme technique.

Conçu méthodologiquement à partir d’une approche progressive bien établie pour favoriser la préparation
des jeunes footballeurs, ce programme technique peut aussi convenir à des entraîneurs d’équipes séniors.

Malgré l’utilisation d’une terminologie adapté à des footballeurs hommes, le programme technique
peut s’adresser à des entraîneurs d’équipes féminines.

2
Programmes de développement technique 2

Le programme des cours


Comme par le passé, le programme de cours est conçu de façon flexible, les instructeurs pouvant ainsi
choisir les thèmes élaborés par la FIFA, selon les demandes des associations nationales et le niveau des
participants.

L’organisation du programme de cours et le choix des contenus sont aussi adaptés aux attentes des pays
concernés. Ceux-ci sont appelés à faire connaître l’orientation du cours souhaité et leurs objectifs. En ac-
cord avec les organisateurs, les instructeurs de la FIFA engagés dans le programme établissent le planning
d’enseignement du cours avec les activités complémentaires voulues par les associations et en précisent
la durée.

Les programmes de cours et d’enseignement qui sont présentés servent d’exemples et de référence pour
l’organisation d’un stage d’enseignement et de formation.

Le choix des participants reste de la compétence des associations nationales, il dépend des objectifs du
stage, du niveau du cours et des participants.

La FIFA se réserve le droit de demander la liste et le curriculum des participants. L’instructeur de la FIFA qui
dirige le cours peut faire passer des tests d’admission au début du cours s’il le juge nécessaire. L’évalua-
tion des participants à la fin d’un cours de formation d’entraîneurs peut être demandée par l’association
nationale organisatrice. Cette demande doit être envoyée à la FIFA au moins trois semaines avant le début
du cours. La démarche méthodologique du programme d’enseignement, qui se trouve dans le manuel d’en-
seignement, peut être utilisée par les associations dans le cadre interne de cours de formation pour leurs
propres techniciens, voire dans les clubs qui veulent se donner un concept de formation.

Le manuel d’enseignement
Pour répondre aux souhaits des associations nationales, mais principalement des participants de ces cours,
ce nouveau manuel d’enseignement (FIFA Coaching) servira de base d’enseignement. Une fois le cours ter-
miné, il laissera aux entraîneurs des informations méthodologiques et des contenus d’entraînement aux-
quels ils pourront se référer régulièrement. La matière d’entraînement pratique est toujours liée au cadre
théorique d’enseignement dans le chapitre correspondant.

Le système de classeur doit permettre aux participants de compléter les grands thèmes élaborés dans le
cours avec leurs notes personnelles ou avec d’autres documents de référence.

Etant donné la grande différence qui existe d’un continent à l’autre, voire entre certains pays, en matière
de formation des jeunes footballeurs, la FIFA est convaincue que la collaboration constante avec les asso-
ciations nationales, comme les échanges entre les entraîneurs, permettront d’améliorer la formation des
joueurs et d’élever encore le niveau du football dans le monde.

Le contenu des cours : Tableau 1

Les cours au niveau de la préformation (12-15 ans) : Tableau 2

Les cours au niveau de la formation (16-19 ans) : Tableau 3

3
Tableau 1 : Programme technique – Cours pour coach Contenu des cours
Aspect
Introduction Coach/Coaching Technique Technico-tactique Concept de jeu Préparation physique psychologique et
Football moderne Tactique Planification personnalisé
THEORIE THEORIE THEORIE THEORIE THEORIE THEORIE THEORIE
• Football • Coach/Coaching • La technique • Principes de jeu • Concept de jeu • Préparation • Attitudes mentales
d’aujourd’hui – Personnalité – Fondamentaux – Analyse et – Système physique • Qualités cognitives
– Fonction – Coordination explication – Organisation – Les facteurs de • Le joueur, sa
• Formation • Jeu offensif performance personnalité
• Coach/Coaching • Entraînement • Principes tactiques • Méthodes

Programmes de développement technique


de demain – Les attaques – Comment le
– Match – Méthodologie • Jeu défensif d’entraînement former ?
• Football national – Entraînement – Coaching – Marquage de • Ballons arrêtés • Planification • Fair-play
zone d’entraînement • Règles de jeu et
• Centre de formation • Coach-éducateur – Pressing • Autres – Préparation arbitrage
(Académie) – Autres – Selon cours – Compétition • Dopage
• Team-coaching • Entraînement • Récupération/ • Divers
– Méthodologie Régénération
– Coaching

PRAXIS PRAXIS PRAXIS PRAXIS PRAXIS PRAXIS

• Séance modèle • Séance modèle Attaque • Entraînement du • Entraînement à • Entraînement


d’entraînement technique • Jeu posé bloc-équipe dominance physique spécifique
– Direction – Coordination • Attaque rapide 11:1/11:6/11:11 – Endurance – Pour le mental
– Coaching – Fondamentaux • Contre-attaque – Accent sur (Aérobie-Anaérobie) – Pour le cognitif
→ Par ateliers l’attaque et la – Force générale
• Application → Par parcours Jeux de conclusion défense et spécifique → Exemples
méthodologique → Par exercice - jeu – Organisation et – Vitesse pratiques
→ Par séminaires/
avec les • Entraînement Défense occupation du
discussions
participants – Dribble + tir • Du 1:1 au 4:4 terrain • Modèle de séance
– Passe + contrôle – En zone • Séance modèle physique
→ Appui didactique
→ Mettre les – Jeu de tête – Par blocs avec le bloc-équipe • Force spécifique
par rétroprojecteur
participants en – Duel 1:1 • Du 4:4 au 8:8 – Selon système et chez les jeunes
situation active → Au choix de – Par blocs concept de jeu → Selon niveau
→ Participation de la
– Direction l’instructeur – Pressing • Ballons arrêtés • Séance de
fédération
– Observation • Jeux techniques • Jeux • Match d’évaluation récupération
→ Petites surfaces attaque – défense → Avec tâches – Souplesse
• Entraînement du d’observation
gardien de but

2
5
Tableau 2 : Programme technique – Coach Cours – Niveau préformation (12 à 15 ans)
JOUR 1 JOUR 2 JOUR 3 JOUR 4 JOUR 5 JOUR 6 JOUR 7 JOUR 8

• ORGANISATION THEORIE THEORIE THEORIE THEORIE THEORIE THEORIE THEORIE/PRAXIS


DU COURS COACH-EDUCATEUR TECHNICO- TACTIQUE ENTRAINEMENT PLANIFICATION EDUCATION ENTRAINEMENT
• Coaching de TACTIQUE • Principes de jeu DE CONDITION D’ENTRAINEMENT DES JEUNES DU GARDIEN
• ACCUEIL DES match/ • Attaque • Analyse du jeu PHYSIQUE • Période de DE BUT
→ Tâches aux
PARTICIPANTS d’entraînement • Défense • Facteurs de préparation
participants
performance • Période de • Spécifique/
(préparation
• OUVERTURE DU compétition individuel
d’une séance
COURS • Avec l’équipe
d’entraînement)
PRAXIS PRAXIS PRAXIS PRAXIS PRAXIS
PRAXIS

Programmes de développement technique


SEANCE MODELE TE/TA – 1:1 TA/TE – 2:2/4:4 SEANCE PHYSIQUE TE/TA/CO
• Exemple d’un • Attaque/Défense • Défense • Force BLOC-ÉQUIPE
entraînement – Dribble et feinte (en zone) • Endurance ATTAQUE RAPIDE• Entraînement
– Méthodologie – Tackling • Principes • Vitesse avec l’équipe
d’entraînement tactiques • Tir au but (11:1/11:5)
(9:3/9:6)
JEU D’APPLICATION JEUX D’APPLICATION JEUX D’ENDURANCE JEUX D’APPLICATION MATCH – 9:9/11:11

THEORIE THEORIE THEORIE THEORIE ORGANISATION PRAXIS PRAXIS EVALUATION DU


FOOTBALL ENTRAINEMENT COORDINATION PREPARATION D’UN TOURNOI SEANCE SPECIFIQUE SEANCE COURS
MODERNE DES JEUNES ET TECHNIQUE MENTALE ET AVEC DES JEUNES INDIVIDUELLE D’ENTRAINEMENT
• Analyse du jeu • Méthodologie QUALITES • Animation par
• Orientations et COGNITIVES SOS Village-enfants Objectif: les participants
objectifs PRAXIS PRAXIS PRAXIS Technique + mental SEANCE DE
d’apprentissage ENTRAINEMENT TE/TA TE/TA – 3:3/4:4 (choix de a) Equipe CLOTURE
TECHNIQUE • Passe • Jeu offensif l’instructeur) U-13 ans
PRAXIS • Coordination • Démarquage – Coordination b) Equipe
MATCH DE JEUNES • Fondamentaux • Occupation – Tir au but U-15 ans
• Observation techniques des zones JEU LIBRE
JEUX SUR PETITES (match interne) (2 x 1 heure)
→ Equipe de jeunes JEUX TECHNIQUES JEUX SURFACES
(U-13/U-14 ans) D’APPLICATION (séance complète)
SOUPLESSE JEUX COGNITIFS

EVALUATION DU FOOTBALL SEMINAIRE ARBITRAGE


MATCH INTERNATIONAL EVENTUEL
DES JEUNES (contenu libre)
(vidéo)

2
7
Tableau 3 : Programme technique – Coach Cours – Niveau formation (16 à 19 ans)

JOUR 1 JOUR 2 JOUR 3 JOUR 4 JOUR 5 JOUR 6 JOUR 7 JOUR 8

• ORGANISATION THEORIE THEORIE THEORIE THEORIE THEORIE THEORIE PRAXIS


DU COURS COACH/COACHING ENTRAINEMENT JEU OFFENSIF PREPARATION PREPARATION ASPECT SEANCE
• Coaching TECHNICO- • Les attaques PHYSIQUE PHYSIQUE PSYCHOLOGIQUE D’EVALUATION
• ACCUEIL DES d’entraînement TACTIQUE • Endurance • Force ET MENTAL • Entraînement
PARTICIPANTS – Principes de jeu (aérobie-anaérobie) • Vitesse organisé et
dirigé par les
• OUVERTURE DU PRAXIS PRAXIS PRAXIS PRAXIS PRAXIS PRAXIS participants
TE/TA SEANCE PHYSIQUE SEANCE PHYSIQUE ENTRAINEMENT

Programmes de développement technique


COURS SEANCE MODELE TE/TA
• Exemple d’un • Duel 1:1/2:2 • Passe/une-deux • Coordination • Force MENTAL → Equipe de
entraînement • Dribble et tir • Attaque rapide • Endurance – Renforcement • Qualités jeunes
– Méthodologie • Tackling • Contre-attaque (séparée et musculaire cognitives (U-18 ans)
d’entraînement intégrée) – multi-forme (sens tactique)
• Vitesse (séparée • TE/TA
et intégrée)
JEUX DE
JEUX D’APPLICATION JEUX D’APPLICATION JEUX D’ENDURANCE JEUX CONCLUSION EVALUATION DE
(petites surfaces) LA SEANCE

THEORIE THEORIE THEORIE THEORIE AUTRES ACTIVITES THEORIE THEORIE EVALUATION DU


FOOTBALL LE JOUEUR JEU DEFENSIF COACH-EDUCATEUR CONCEPT DE JEU PLANIFICATION COURS
MODERNE • Formation et • Marquage de • Coaching de • Organisation • Bloc-équipe D’ENTRAINEMENT
• Analyse vidéo entraînement zone match d’activités • Plan annuel
• Systèmes de jeu culturelles et • Plan semaine
• Orientations PRAXIS PRAXIS PRAXIS sportives avec PRAXIS → Faire travailler SEANCE DE
dans le futur SEANCE TECHNIQUE TA/TE TE/TA les participants BLOC-ÉQUIPE les participants CLOTURE
• Coordination • En zone • Centre + Reprise ENTRAINEMENT
PRAXIS
• Technique de • Pressing • Jeu posé SOS Village-enfants AVEC L’EQUIPE PRAXIS
MATCH DE JEUNES
base • 4:4/6:6 • Attaque par • Offensif ENTRAINEMENT DU
• Tâches les côtés GARDIEN DE BUT
• Contrôle + passe (11:4/11:6)
d’observation • Défensif • Spécifique/
• Coaching JEUX TECHNIQUES EXERCICES ET JEUX JEUX MATCH A (6:8/7:11) individuel
→ Equipe de jeunes • Passe D’APPLICATION D’APPLICATION VISIONNER • Avec l’équipe
(U-17/U-18 ans) MATCH – 11:11

FOOTBALL THEORIE SITUATION DU ARBITRAGE SEMINAIRE


INTERNATIONAL MEDECINE SPORTIVE FOOTBALL (préparation
DES JEUNES (Alimentation, NATIONAL d’une séance
hygiène sportive)

2
d’entraînement)
9
3 Football
d’aujourd’hui

1. Le football moderne 1
2. Le jeu d’aujourd’hui 7
3. Réflexion sur le football et la formation 10
4. L’apprentissage et la formation
des jeunes footballeurs 13
Football d’aujourd’hui 3
1. Le football moderne

Introduction

Le football connaît une mutation permanente. Il prend de l’ampleur, se mondialise, les petits pays s’organi-
sent, les frontières s’ouvrent aux joueurs, les équipes voyagent et la formation des jeunes atteint un niveau
élevé dans beaucoup de pays. Le football vit bien.

Côté jeu, le football évolue à grande vitesse : évolution du jeu, évolution des enjeux et des compétitions, et
plus récemment évolution des hommes et des structures qui mènent à la performance.

Pour mieux comprendre cette évolution et les enjeux du football du 3ème millénaire, voyons rapidement son
état actuel.

L’évolution du jeu

“Plus vite, plus fort, plus haut, plus technique” résume parfaitement l’évolution du football au cours de ces
dernières années.

• La vitesse est supérieure. Vitesse de course, mais aussi et surtout rapidité d’exécution des gestes de
base, comme les prises de ballon et les passes ou la frappe.

• Les duels sont de plus en plus engagés, contraignant le joueur à développer des qualités athlétiques bien
supérieures à celles du passé.

• La technique représente à coup sûr le critère le plus marquant de l’évolution du jeu. C’est le “must” de
l’évolution. Tous les observateurs présents à la dernière Coupe du Monde de la FIFA, Corée/Japon 2002,
et aux derniers Championnat du Monde Juniors de la FIFA 2003, et Championnat du Monde U-17 de la FIFA
2003, auront pu apprécier le haut niveau technique désormais pratiqué par les meilleures nations.

L’évolution tactique

La tactique n’a évidemment pas échappé au renouvellement global du football. En matière d’animation de
jeu notamment, de nouveaux systèmes sont apparus : 4-4-2, 3-5-2, 4-5-1, 3-4-3. Les systèmes effectifs et
leur animation sont même souvent modifiés durant le match (3-5-2 en phase offensive, au 4-4-2 en phase
défensive), selon l’état du score et les situations de jeu. Mais le changement le plus notable a trait au “foot-
ball total” : rythme plus élevé au niveau du jeu.

La notion de football total, née il y a un quart de siècle et prônée avec succès, entre autres par Stefan Kovacs,
ancien entraîneur roumain, ex-sélectionneur de l’équipe de France, ex-entraîneur d’Ajax Amsterdam, impli-
quait un pressing de tous les instants.

De plus en plus, on privilégie le changement de rythme. Les formations gagnantes maîtrisent le rythme en se
montrant capables de jouer vite mais aussi plus lentement, plus sûrement, pour mieux surprendre ensuite.
Ces alternances de rythme donnent souvent l’occasion de faire la différence et de créer des brèches payan-
tes dans les défenses désormais très resserrées.

Les données tactiques du football moderne accroissent l’importance et la qualité technique des attaquants,
dont le bagage technique, athlétique et le volume de jeu se sont considérablement enrichis. Pour être effi-
caces, ces joueurs doivent être explosifs et doués devant le but, et en plus rapides, dotés d’un excellent jeu
de tête, comme le Brésilien Ronaldo, l’Anglais Owen, le Français Henry, l’Espagnol Raúl, qui sont les grands
attaquants actuels.

Cela dit, il va de soi que la prépondérance de joueurs créatifs n’a pas été affectée par la nouvelle donne du

1
football international. Les Platini, Gascoigne, Laudrup, Rivaldo et leurs émules auront toujours une influence
déterminante.
3 Football d’aujourd’hui

L’évolution du joueur
L’évolution du jeu implique nécessairement l’adaptation du joueur. Les qualités exigées aujourd’hui pour
réussir au plus haut niveau sont sans commune mesure avec celles d’il y a plus d’une décennie.

• Le joueur doit posséder une technique parfaite; d’où le caractère absolument essentiel d’une préforma-
tion (12-15 ans) et formation (16-19 ans) de qualité, temps idéal pour améliorer le bagage technique et
développer un point fort : frappe, jeu de tête, dribble.

• Il doit développer un sens tactique aigu afin de pouvoir intégrer les consignes de base dictées par l’entraî-
neur, tout en préservant sa capacité de réaction et d’adaptation qui s’avère essentielle lors d’un change-
ment tactique en cours de partie.

• Il doit être avant tout un athlète, un sportif complet de haut niveau. Il est indispensable qu’il s’appuie sur
des qualités de vitesse, de puissance et de récupération.

• Comme le mental fait partie aujourd’hui de la panoplie du gagneur, il doit savoir s’imposer comme un
joueur au mental fort, maître de lui dans les situations périlleuses, capable de se surpasser quand la
performance l’exige.

L’évolution des compétitions et des enjeux


Ces dernières décennies ont généré une recrudescence des enjeux sportifs et financiers sans précédent.
L’organisation des grandes compétitions internationales n’a pu rester indifférente à cette nouvelle tendan-
ce. Comme toujours en football, il a fallu s’adapter.

• Les compétitions internationales et nationales


La coupe du Monde, disputée tous les quatre ans, reste le rendez-vous incontournable de la planète
football. Elle permet une photographie instantanée des tendances en cours. Souvent, elle est le point de
départ de nouvelles orientations de jeu qui auront à court terme des répercussions sur l’entraînement et
sur la formation des jeunes footballeurs, futurs professionnels.

Sur les continents, les Championnats des Confédérations pour seniors


– African Cup of Nations – CAF – Africa
– Asian Cup – AFC – Asia
– Copa America – CONMEBOL – South America
– EURO – UEFA – Europe
– Gold Cup – CONCACAF – North, Central America and the Caribbean
– Nations Cup – OFC – Oceania
joués tous les quatre ans ou même deux ans, s’accompagnent également d’informations considérables
sur l’évolution du jeu.

Même chez les jeunes footballeurs, les différentes compétitions internationales, plus particulièrement les
Championnats du Monde Juniors (U-20) et U-17, sont devenues des sources de réflexion importantes pour
assurer la relève de demain.

Grâce à la qualité de son jeu, le football féminin est devenu très populaire. Les dernières compétitions
internationales en sont l’évidente illustration.

Les compétitions internationales des clubs ont subi de grands changements. La Ligue des Champions de
l’UEFA, la Ligue des Champions africains, celle d’Amérique du Sud et celle d’Asie se sont transformées en

2
championnats, avec des systèmes de poules en lieu et place d’élimination directe. On assiste à de vérita-
bles championnats de continents.
Football d’aujourd’hui 3

Les championnats professionnels (Bundesliga, Ligue 1, Premier League, Primera División, Serie A) des
grands pays du football, avec 18-20 clubs, imposent souvent aux joueurs 2 à 3 matches par semaine, sans
oublier les traditionnelles Coupes nationales qui permettent aux petits clubs d’affronter les “grands”.

Avec toutes ces compétitions nationales et internationales, depuis la saison 2001-2002, la FIFA a instauré
un calendrier international mondial en vue de mieux coordonner toutes les compétitions. Selon ce calen-
drier, les joueurs internationaux devraient disputer durant une saison:

• 46 matches de clubs (championnat/coupe)


• 16 rencontres de confédérations (Interclubs UEFA, Coupe Libertadores...)
• 12 matches internationaux

S’y ajoutent 4 à 5 semaines de vacances.

• Les enjeux
L’un des enjeux majeurs du football d’aujourd’hui et de demain est de gérer l’arrivée massive et souvent
désordonnée de considérables sommes d’argent à tous les niveaux. L’inflation brutale et vertigineuse
des droits de retransmission télévisuelle, le fort soutien des sponsors, le développement du marketing
et celui de relations publiques très professionnalisées, l’introduction de certains clubs en Bourse (en An-
gleterre notamment), ont permis l’amélioration très sensible des trésoreries des clubs professionnels. Le
marché des transferts s’en est d’ailleurs particulièrement ressenti.

On ne peut que se réjouir de cet afflux financier dans les caisses des clubs. A condition toutefois que
l’argent profite au développement du football, car les risques de dérives sont multipliés dès lors que de
grosses sommes d’argent sont engagées.

Il serait suicidaire de s’opposer à cette évolution économique. Utilisé à bon escient, l’argent ne peut que
bonifier à terme la qualité de notre sport : plus d’attractivité, avec pour conséquence de meilleurs spec-
tacles proposés, d’où le maintien de l’intérêt du public. Mais la qualité du spectacle ne sera garantie que
si on adapte certaines règles, si on innove dans les domaines du jeu. La notion d’innovation se révèle
cruciale.

Pas de football sans public. Pas de public sans spectacle. Pas de spectateurs sans beau jeu. Pas de
beau jeu sans formation de joueurs de qualité. Or l’argent contribue naturellement à l’excellence de la
formation. On sait que des structures d’accueil adéquates, un encadrement performant, des installations
adaptées sont autant de facteurs clés pour une formation réussie. Mais tout cela coûte cher.

En résumé, oui à l’argent mais priorité au jeu. Le niveau de jeu et les rentrées d’argent doivent suivre une
courbe ascensionnelle similaire. Il s’agit là d’un enjeu majeur. Mais une vision saine de l’avenir s’accom-
pagne de l’intérêt porté à l’éthique sportive.

On ne peut donc qu’encourager les multiples opérations organisées à tous les échelons en faveur du fair-
play et de la sportivité.

3
3 Football d’aujourd’hui

L’évolution des hommes et des structures


On a parfois tendance à croire que seule la performance des joueurs conditionne la réussite et le succès.
Cela est réducteur. Le jeu est en quelque sorte le produit fini d’une relation entre les joueurs et leur enca-
drement.

Comme le souligne avec pertinence Michel Hidalgo, ex-entraîneur de l’Equipe de France : “Aujourd’hui, les
exigences inhérentes à la médiatisation à outrance du football font que l’entraîneur doit intervenir ailleurs
que sur le seul terrain. Il doit pouvoir s’appuyer sur des adjoints compétents pour assumer d’autres fonc-
tions : relations avec les dirigeants et autres composantes du club, avec les médias et avec les sponsors.”

Dans cet encadrement, l’entraîneur joue un rôle incontestable. C’est souvent lui qui définit le style de jeu de
l’équipe. Confronté à l’éternel dilemme spectacle/résultat, il doit savoir trancher. Actuellement, la tendance
est à l’offensive, surtout depuis l’introduction de nouvelles règles relatives à la passe en retrait au gardien
de but, au hors-jeu, à la victoire à 3 points. La professionnalisation exigée de l’entraîneur, les diplômes re-
quis pour exercer le métier, ont renforcé son statut et son influence sur le jeu. L’entraîneur ne sera jamais un
“faiseur de miracles”. Néanmoins, il peut intervenir sur les paramètres de la performance:

• Le leadership : une équipe a besoin de leaders, l’entraîneur et un joueur. Ce dernier est un leader moral,
à forte personnalité, qui sait s’affirmer franchement. Il est en quelque sorte le relais de l’entraîneur parmi
ses partenaires. Malheureusement, on ne le rencontre pas souvent. Il convient donc de former de tels
joueurs dès leur jeunesse.

• L’équipe : on identifie 7 types de joueurs dans une équipe : le leader, le buteur, le type-énergie (“le pou-
mon de l’équipe”), le créateur, le relayeur, le soutien, le protecteur. Optimiser les relations entre toutes
ces fonctions est propice à la performance.

• La force tactique : lors d’un match, il arrive que les équipes changent de systèmes de jeu. C’est pourquoi,
à l’avenir, les joueurs devront posséder une grande culture tactique. La formation et l’entraînement jouent
un rôle évident dans cette évolution.

• La mentalité : un travail énorme est à réaliser dans ce domaine. Désormais, la formation doit se définir
selon trois axes équivalents : la technique, la tactique et la personnalité.

• L’entraînement : trois types d’entraînement sont en vigueur. Entraînement libre (on ne donne pas de
consignes précises), directif (on impose) et créatif (on suggère sans imposer). Le football de demain né-
cessite une intensification de l’entraînement créatif. La notion de “creative-coaching” propose de mettre
en place des situations d’entraînement, des exercices privilégiant plusieurs solutions, qui vont inciter les
joueurs à s’autogérer. L’entraîneur applique une méthode nettement moins interventionniste. La créati-
vité exercée à l’entraînement rejaillira ainsi inévitablement sur le match.

• L’artiste : plus que jamais, le football moderne doit laisser une large place aux joueurs créatifs, aux
joueurs capables de faire pencher la balance en faveur de leur équipe sur un simple exploit individuel. Il
faut donc les encourager, favoriser l’éclosion de leur talent. Un chiffre illustre mieux que des mots la plus-
value de tels joueurs pour l’équipe : 30% des buts sont désormais marqués ou provoqués par des actions
individuelles. Mais attention, l’artiste doit se soumettre au jeu d’équipe.

• L’équipe derrière l’équipe : nous l’avons vu, le football moderne ne se limite pas au jeu sur le terrain. Bien
d’autres paramètres sont à considérer. On recense trois catégories de personnes qui accompagnent de
près ou de loin la vie d’une équipe :

– les hommes de terrain (joueurs, staff technique, staff médical)


– les dirigeants, les sponsors, les médias, les supporters (satellites)
– les “ennemis” et les parasites

4
Football d’aujourd’hui 3

L’entraîneur se voit donc contraint à :

• s’entourer d’une “équipe derrière l’équipe” performante : les entraîneur-adjoints, préparateurs physi-
ques, médecins, kinés, attachés de presse, responsables des équipements, secrétaires le protègent et le
soutiennent en gérant les aspects liés à la préparation du jeu et aux aspects relationnels.

• s’auto-manager dans la mesure où, de par la médiatisation à outrance du football, il joue un rôle phare
dans son club. Cela suppose qu’il puisse répondre judicieusement aux interviews d’après-match, qu’il ait
une capacité de réaction et d’analyse rapide, qu’il puisse s’affirmer comme un remarquable technicien à
personnalité forte et riche.

• à être un innovateur, un véritable chercheur.

Le concept de formation, pour la formation des joueurs, des entraîneurs, des cadres techniques et même ad-
ministratifs, s’avère ainsi un pilier fondamental dans la pyramide du football d’aujourd’hui et de demain.

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6

3
Football d’aujourd’hui
Tableau 1 : Les satellites du football d’aujourd’hui

FEDERATION DIVERS

STRUCTURES ENVIRONNEMENT
SPORTIVES (ECOLE/FORMATION)

MEDIAS
FANS
PARTENAIRES VIE PRIVEE
CLUB COACH

FAMILLE PROBLEMES
ENFANTS JOUEUR EXISTENTIELS

CONTRATS COMPETITION
AMIS AGENT

SPONSORS SPECTATEURS

VIE PROFESSIONNELLE JEU ET ENJEUX

PUBLIC POLITIQUE
Football d’aujourd’hui 3
2. Le jeu d’aujourd’hui

Analyse générale technique et tactique


Coupe du Monde de la FIFA 2002, Championnat du Monde Juniors et U-17 de la FIFA 2003

• Les systèmes de jeu

– Base : en 4-4-2, 3-5-2, 3-4-3 (3 lignes).


– Variantes : 3-4-1-2, 4-2-3-1, 4-1-3-2, 5-3-1-1 (4 lignes).
– Système à géométrie variable, organisation de jeu flexible; changement selon le résultat ou la situation
de jeu.
– En organisation défensive, du 4-4-2 on passe au 5-4-1 ou du 3-5-2 au 4-4-2.
– En organisation offensive, du 3-4-3 au 3-2-5 ou du 4-4-2 au 3-3-4.
– Dans le même match, on s’appuie sur un jeu rapide, sur une circulation du ballon dans le camp adverse,
et on cherche la conclusion. Puis on modifie son jeu, on laisse venir l’adversaire, on le harcèle et on
procède par contre-attaques individuelles ou collectives.
– Les joueurs polyvalents, capables d’occuper d’autres postes, auront à l’avenir un avantage considé-
rable. Il ne s’agit pas ici, pour un défenseur par exemple, de jouer comme attaquant, mais de pouvoir
passer rapidement d’une situation défensive à une action offensive. Ou alors, pour un attaquant, de
faire jouer la défense adverse sitôt le ballon perdu, ou pour un avant-centre d’évoluer sur tout le front
de l’attaque. Cette polyvalence est d’ordre tactique, mais également d’ordre technique, par des gestes
appropriés (la première passe, sitôt la prise du ballon), et même d’ordre mental, lors de la transition
défense-attaque ou attaque-défense.

Est-ce aux joueurs de s’adapter au système de jeu ou à celui-ci de s’adapter aux joueurs ?

La question reste toujours ouverte.

• Défendre et attaquer, comment ?

La défense le plus souvent en marquage de zone à 4 défenseurs ou à 3, parfois en marquage homme à


homme dans la zone (marquage mixte).

– Présence encore du libéro, particulièrement chez les jeunes.


– On défend le plus souvent avec deux lignes, la défense et le milieu de terrain.
– Le milieu de terrain, à quatre, voire à cinq joueurs, avec deux récupérateurs dans l’axe ou alors avec un
seul joueur devant la défense (pivot) capable de récupérer le ballon et d’assurer le lien défense-attaque
(libéro avancé).
– Les attaquants (les deux, voire un seul) se positionnent face au ballon pour faire jouer l’adversaire.
– Certaines équipes libèrent totalement les attaquants (ou un seul) des tâches défensives; elles défen-
dent à 8 ou 9 joueurs.
– Plusieurs équipes de haut niveau pratiquent le pressing, notamment au milieu du terrain et sur les cô-
tés.
– On presse le porteur du ballon à 2 ou 3 joueurs, ou alors collectivement grâce à des lignes resserrées,
compactes et mobiles.
– Le pressing demande de grandes capacités physiques et particulièrement d’endurance (puissance aé-
robie).
7
3 Football d’aujourd’hui

L’attaque le plus souvent avec la traditionnelle combinaison de deux attaquants de pointe en duo ou alors
1 en pointe et l’autre en pivot (Morientes/Raúl, Batistuta/Totti).

– Les déplacements, les courses en diagonale à haute intensité (15 à 20m), les courses croisées, les
permutations et les percées individuelles, le une-deux, sont d’usage fréquent.
– Comme le milieu de terrain axial est souvent défensif, le meneur de jeu créatif évolue davantage sur les
côtés (Zidane, Figo, Beckham, Veron, Olembe).
– L’ancien No 10 derrière les attaquants en soutien a été remplacé dans sa position. Toutefois, l’influence
du joueur créatif, du joueur intelligent, dictant le rythme et le déroulement du jeu, reste prépondérant
sur le destin de l’équipe.
– Le jeu d’attaque, par la variété de combinaisons rapides entre 3 et 4 joueurs ou de longues passes aux
attaquants dans le dos de la défense.
– Soutien des milieux axiaux ou même des milieux latéraux avec parfois 4 attaquants, lorsque ces der-
niers jouent comme ailiers avec l’équipe complète dans le camp adverse. Transition milieu-attaque :
20% des buts marqués en Coupe du Monde de la FIFA 2002 l’ont été sur contre-attaques déclenchées
depuis son propre camp.
– Contre-attaque individuelle de 1 à 2 joueurs ou alors collective par une percée offensive ultra-rapide de
3 à 5 joueurs (Brésil, Sénégal).
– Le jeu individuel reste encore un des éléments clés du football pour faire la différence. Exploit techni-
que, percée individuelle (dribble, feinte, tir) ou sur ballons arrêtés.

• La technique et le mental

– La capacité du jeu de défense, les surfaces restreintes, le pressing de l’adversaire, exigent des habi-
letés toujours plus affûtées : habiletés techniques (grande précision dans les passes par exemple) et
physiques (surtout en vitesse, vitesse gestuelle, vitesse d’action), et force mentale (esprit de décision,
détermination, confiance en soi).
– Qualités techniques toujours plus grandes au haut niveau, mais également chez les jeunes (U-17 ans).
Grands progrès à ce niveau depuis les dernières compétitions mondiales de la FIFA 2000-2003, surtout
dans les contrôles orientés, les passes, les dribbles, les feintes et les tirs.
– L’usage des différentes surfaces de contact pour maîtriser le ballon (intérieur du pied, extérieur, cou-de-
pied, pointe et talon, les deux pieds, la tête) est devenu prédominant dans le choix du geste technique
et la vitesse d’exécution (Rivaldo, Zidane, Roberto Carlos).
– Progrès technico-tactique, mais aussi amélioration de la préparation mentale, notamment chez les
jeunes :
> Résister à la pression
> Concentration optimale pendant tout le match
> Confiance en soi dans les difficultés
> Détermination dans le jeu et devant le but
> Meilleure préparation mentale personnelle

8
Football d’aujourd’hui 3

• La condition physique

Lors de la Coupe du Monde de la FIFA, Corée/Japon 2002, on a pu observer une grande différence d’apti-
tudes physiques entre équipes. On relève que:

– La vitesse, la puissance, l’explosivité occupent une place de plus en plus importante.


– L’intensité du jeu, les mouvements offensifs et le replacement défensif, les changements de rythme
exigent des capacités d’endurance (aérobie et anaérobie) sans cesse plus élevées.

“C’est le travail de cette capacité d’endurance qui a permis à l’équipe de Corée de maintenir le
rythme intensif des matches, de ne pas laisser l’adversaire se reposer, mais de le fatiguer.”
Guus Hiddink, ex-coach de l’équipe de la République de Corée

– La structure athlétique, la force musculaire et son tonus, sont à la base de la vitesse, de la puissance
ainsi qu’une arme psychologique lors des duels.
– La coordination (aisance gestuelle et corporelle) est la clé de la rapidité d’exécution des gestes techni-
ques et des mouvements dans le jeu.

9
3 Football d’aujourd’hui

3. Réflexion sur le football et la formation

A la lecture des rapports et des statistiques FIFA 2001-2002 et à la vision globale du football d’aujourd’hui,
on constate que le football vit bien, qu’il s’est ouvert au monde, qu’il est toujours très populaire; les jeunes
nations se développent, et certaines rivalisent déjà avec les grandes.

Côté jeu, il évolue, il progresse tactiquement, il va toujours plus vite, davantage de buts sont marqués, les
talents s’affirment de plus en plus. Toutefois, des spécialistes estiment qu’on peut encore améliorer le ba-
gage technique des joueurs, leur sens du jeu et leur mental.

Ces constats renforcent notre idée que la préparation des joueurs, mais plus particulièrement la préforma-
tion et la formation des jeunes footballeurs, qui ont pris un grand essor ces dernières années, doivent être
encore plus une priorité dans nos programmes de développement.

“Le football s’est nivelé. La puissance et la vitesse ne cessent d’augmenter;


l’entraînement physique est de plus en plus intensif, mais les tactiques restent
similaires. La technique et les compétences individuelles font la différence.”
Luiz Felipe Scolari, coach du Brésil 2002

En d’autres termes, le football doit garder pour le futur le côté spectaculaire et émotionnel qu’il a aujourd’hui
avec des joueurs comme Zidane, Ronaldo, Del Piero, Figo, ou comme ceux de hier, Beckenbauer, Pelé,
Cruyff, Platini, Maradona.

Nous devons poursuivre la voie d’une formation exigeante, mais en élargissant son horizon. Le football doit
être une école de vie, au sens large du terme, non seulement pour former des joueurs professionnels, mais
aussi pour aider les jeunes à s’épanouir sur le plan de leur personnalité (intelligence, culture, sociabilité).

Apprendre aux jeunes à se construire par eux-mêmes, aider les talents “cachés” en leur permettant de faire
ce qu’ils aiment avec leurs qualités propres, c’est la tâche noble et éducative des entraîneurs-formateurs de
demain.

Dans cet esprit, il est essentiel de mettre encore plus l’accent sur le développement individuel en respectant
l’âge de croissance, le rythme d’apprentissage et le niveau de potentiel naturel déjà acquis.

A l’entraînement, il faut vraiment commencer par la technique, base indispensable à toute progression des
jeunes footballeurs, et par ailleurs motivante. Nous devons augmenter leur bagage gestuel, leur confiance
avec le ballon, enrichir leur technique en mouvement, en vitesse, et sous pression de l’adversaire. Ensuite
seulement viendra la préparation physique puis la tactique collective, et non le contraire, comme on le
constate encore trop souvent dans la formation actuelle. Qui ne sait pas qu’il n’y a que les joueurs à gran-
des qualités techniques qui peuvent pratiquer un beau football ? Ces qualités-là on les acquiert dès le plus
jeune âge de la formation.

A la période de jeu de l’enfant, “l’âge d’or” du développement psychomoteur, succède l’étape de la pré-
formation (12-15 ans); s’y travaillent les habiletés sportives, notamment la technique et les bases technico-
tactiques, puis suit la phase de formation (16-19 ans), celle des capacités spécifiques de performance.

10
Football d’aujourd’hui 3

Cette orientation formative est à la base de ce nouveau programme technique de développement, avec
comme buts principaux :

• L’amélioration de la formation des jeunes footballeurs par une meilleure qualité d’entraînement et d’en-
seignement. Les joueurs se trouvent au centre du processus de formation (voir Tableau 2, page 13).
• Le développement de la formation et du perfectionnement des entraîneurs, notamment en ce qui con-
cerne les jeunes footballeurs en phase d’apprentissage.
• Le développement et l’amélioration des structures d’encadrement, des conditions d’entraînement et des
programmes de formation.

Nous présentons dans les pages suivantes des recommandations et orientations techniques à suivre pour
favoriser la formation des jeunes footballeurs de demain.

“Le talent n’explose pas à 25 ans. Le bon joueur est bon depuis son jeune âge. Les erreurs
sont souvent faites à la base de la formation. Les entraîneurs en sont responsables, car ils
se prennent pour des entraîneurs d’équipes professionnelles.”
Johan Cruyff, 1994

11
3 Football d’aujourd’hui

Tableau 2 : L’approche formative du jeune footballeur

COMPETITION
• Match

JEUNE FOOTBALLEUR
• Développement
• Formation

PROCESSUS
D’ENTRAINEMENT ET ENTRAINEUR-COACH
D’ENSEIGNEMENT • Qualité
• Méthodes • Personnalité
• Principes • Connaissance

ENCADREMENT ET
ENVIRONNEMENT SOCIAL
• Famille
• Ecole
• Vie privée

12
Football d’aujourd’hui 3
4. L’apprentissage et la formation des jeunes footballeurs

Continuum d’apprentissage

Etape 1 Etape 2 Etape 3 Etape 4

EDUCATION PREFORMATION FORMATION POST-FORMATION

7 – 11 ans 12 – 15 ans 16 – 19 ans 19 – 21 ans

Psychomotricité Technique Tactique Condition physique


Plaisir Mental Mental Technique + mental

Base de la condition physique Construction athlétique et physique

L’âge des étapes d’apprentissage est indicatif, il varie selon le développement du jeune et de son niveau
de jeu.

• La formation, mais particulièrement la préformation, sont des étapes d’apprentissage déterminantes. Les
orientations et objectifs d’entraînement que nous développons dans nos chapitres touchent donc essen-
tiellement ces deux niveaux.

• Etape 1 Education : la découverte du ballon et du jeu, par le jeu et les bases psychomotrices avec et sans
ballon, est à la base du processus éducatif.

• Etape 4 Post-formation : elle concerne le jeune joueur de 19 à 21 ans qui, bien qu’il n’ait pas encore tota-
lement terminé sa formation, notamment au niveau des qualités physiques et mentales, est déjà appelé
à jouer en première équipe du club. Pour cette étape importante, nous préconisons un programme indi-
viduel spécifique afin d’améliorer encore les différentes capacités de performance qu’il ne peut entraîner
avec l’équipe première ou avec les professionnels.

Toutes les informations et recommandations présentées dans les pages suivantes n’ont de valeur que si
elles sont accompagnées d’un coaching de qualité, adapté au joueur, à l’équipe et aux objectifs d’entraîne-
ment.

N.B. De plus amples informations méthodologiques concernant la préparation des jeunes footballeurs sont
proposées dans le chapitre 10 Joueur de demain.

Les orientations d’entraînement et les objectifs d’apprentissage : les aspects technique et tactique, physi-
que, psychologique et éducatif sont abordés dans les tableaux 3 et 4.

13
14

3
Tableau 3 : Orientations d’entraînement et objectifs d’apprentissage : Aspect technique et tactique

Football d’aujourd’hui
Aspect technique Aspect technico-tactique Aspect tactique collectif

Maîtrise individuelle du ballon Geste technique en situation de jeu Intégration du joueur dans l’équipe
Développer et améliorer Développer et améliorer Développer et améliorer
• Le répertoire gestuel technique et la confiance du • Les qualités techniques de défense et d’attaque • Le comportement tactique dans le jeu, dans le
joueur avec le ballon en situation de jeu système et l’organisation tactique
• Les capacités de coordination • Les capacités cognitives (sens tactique), le com- • La polyvalence tactique dans le jeu, dans les
• Le contrôle et la maîtrise du ballon : sous pression, portement tactique individuel lignes (attaque, milieu, défense) et dans la
à vitesse élevée, en état de fatigue, avec charge de • La transition rapide de la défense à l’attaque ou transition attaque-défense ou inversement
l’adversaire inversement • La polyvalence dans le jeu de zone, dans les
• Les gestes techniques en mouvement • Le changement de rythme formes mixtes
– prise du ballon, contrôle et 1re passe • La relation tactique entre les joueurs et les lignes • Les changements tactiques, de systèmes et
d’organisations de jeu
– dribbles, feintes; centres variés • Le jeu en zone, base de l‘apprentissage tactique
• Les ballons arrêtés (situations standards) :
– reprises (tête, pieds) et conclusion • La compréhension et la culture du jeu
technique et tactique
– jeu direct (1, 2 touches)
• Vitesse d’exécution gestuelle (choix juste et
rapide)

Méthodologie d’entraînement Méthodologie d’entraînement Méthodologie d’entraînement


• Du joueur avec ballon au duel 1:1 • Du 2:1, 2:2 au 4:4, 5:4 au 9:9, jeu réel • Par ligne au bloc-équipe à 10, 11 joueurs,
• Exercices individuels, puis avec partenaire comme • Situations et actions de jeu réel, avec changement du 7:6 au 9:9; 11:1, 11:4 à 11:11
appui technique de rythme • Formes jouées et exercices tactiques avec organi-
• Variations d’exercices simples, en mouvement dy- • Exercices avec situations de jeu variées pour sation de jeu
namique, en rythme et en cherchant progressive- élever la concentration et les qualités cognitives • Attaque contre défense ou inversement
ment la vitesse optimale • Exercices progressifs répétitifs, sans adversaire Exemple: Défense à 6 contre attaque à 7 ou 8
• Capacités de coordination et gestes techniques ou adversaire passif, puis actif ou semi-actif avec joueurs ou l‘équipe à 11 entraîne le jeu
en utilisant toutes les surfaces de contact (pieds, rythme de match; rechercher la vitesse d‘exécution posé contre une défense à 6 joueurs
corps) • Jeu, exercice, forme jouée • Jeu simple ou à consignes
• Joueur avec ballon, recherche d‘efficacité et de • Varier les surfaces pour une même organisation de • Favoriser la compréhension et l’automatisation
créativité jeu tactique
Entraînement par exercices progressifs; par • Jeu en supériorité, en infériorité numérique • Usage de la vidéo, analyse de match
ateliers, parcours, concours techniques et jeu
• Favoriser la confiance du joueur, la prise de risque
Tableau 4 : Orientations d’entraînement et objectifs d’apprentissage : Aspect physique, psychologique et éducatif
Aspect athlétique et physique Aspect psychologique et mental Autres aspects à améliorer

Capacités psychomotrices et Attitudes mentales de performance Notions d’éducation et d’entraînement


athlétiques de la performance
Développer Améliorer Apprendre et améliorer
• Une préparation physique optimale • La préparation mentale des joueurs a) Education
• Les bases athlétiques et physiques générales et • La connaissance des facteurs psychologiques qui
• La préparation personnelle des joueurs :
spécifiques influencent la performance
– hygiène de vie, alimentation
• La prévention des blessures • L’entraînement des aptitudes mentales sur le terrain :
– connaissance et soins du corps
• Le contrôle de l’état de performance – concentration, attention, confiance en soi, volonté, – moyens de récupération et régénération
Le respect du développement physique et de l’âge persévérance, agressivité, maîtrise des émotions, – se préparer soi-même à la performance
détermination, etc. – gestion de la vie scolaire et sportive
• Les moyens pour améliorer la force mentale des – culture générale et culture sportive
joueurs – connaissances des règles de jeu
– fair-play
Méthodologie d’entraînement Méthodologie d’entraînement – problèmes du dopage
• Les facteurs physiques de base : endurance aérobie, • Jeux et exercices d’entraînement comportant régulière-
force musculaire, souplesse, coordination et vitesse, ment l’aspect mental b) Entraînement
dès l’âge de 10 ans • Proposer dans les activités d’apprentissage ou • L’entraînement individuel en petits groupes
• Les facteurs spécifiques, endurance aérobie (puis- d’entraînement des objectifs de nature psychologique (2 à 8 joueurs)
sance aérobie), puissance et détente musculaire, vi- Exemple: Duel 1:1; concentration, persévérance, agres- – Technique de base

Football d’aujourd’hui
tesse a-cyclique et a-rythmique, de 15 à 18 ans sivité, qualités cognitives (perception/antici- Pour les attaquants, milieux, défenseurs
• Entraînements à objectifs multiples : pation) Coordination, école de course
– coordination + technique et endurance • Jeux tactiques à consignes ou jeux pour développer les Et autres....
qualités de perception (anticipation, analyse, décision) • Améliorer l’individualisation de l’entraînement
– force et coordination-vitesse et technique
• Exercices ou formes jouées sous pression, en état de • Optimiser la qualité du coaching, les feedbacks et la
– endurance aérobie-anaérobie et technico-tactique fatigue relation entraîneur-joueurs
– puissance aérobie et vitesse-force et technique • Toujours identifier avec le joueur la(les) cause(s) men- • Pallier le manque de structures et d’équipements
tales de la réussite ou non-réussite
– vitesse + coordination et souplesse
• Autres techniques d’entraînement :
• Entraînement intégré avec ballon
• Entraînement séparé et sports complémentaires – visualisation, communication (se parler)
– auto-évaluation des performances
– relaxation
– préparation personnelle

3
15
4 Coach – Coaching

1. Le travail du coach 2
2. Le coaching d’entraînement 8
3. Le team-coaching 13
4. Le coaching chez les jeunes:
le coach-éducateur 16
Coach – Coaching 4

Derrière chaque grande équipe qui obtient des résultats, produit un jeu de qualité et présente du spectacle,
se trouve un entraîneur, un coach, une personnalité charismatique souvent figure emblématique d’un club
ou d’un pays (Beckenbauer, Cruyff, Ferguson, Hitzfeld, Jacquet, Lippi, Platini, Parreira, Roux, Trapattoni,
Zagalo).

Au niveau des jeunes, il n’existe pas de programme destiné à obtenir des performances ou à modifier le
comportement d’un athlète sans la présence d’un entraîneur, d’un formateur reconnu comme Pekerman
(Argentine), Pua (Uruguay), Queiroz (Portugal), Suaudeau (France), ou d’éducateurs de l’ombre.

Cette fonction, aujourd’hui véritable profession à caractère sportif, mais également psychologique et péda-
gogique, s’est considérablement étendue dans le football, et particulièrement pour faire face aux exigences
toujours plus élevées du football et des joueurs. En plus des fonctions d’organisation, de programmation et
conduite d’entraînement technico-tactique et physique, la sphère d’activité et les compétences de l’entraî-
neur se sont élargies à la communication, à la gestion quotidienne de l’équipe, à la santé et à l’hygiène des
joueurs, à leur formation et à leur éducation même, sans oublier la relation avec les médias pour le coach
de haut niveau.

Dans des clubs de haut niveau, la fonction du coach s’est même étendue : management de l’équipe, voire
du club, avec des tâches majeures : administration, gestion financière, transferts et contrats de joueurs, pro-
motion du club, relations avec les institutions, structure. Ce travail de coach s’apparente à celui de manager
d’une entreprise, avec des compétences qui vont bien au-delà des seules connaissances sportives.

Devant l’ampleur et la responsabilité de sa fonction, ainsi que dans la diversité de ses activités, le coach
est amené à travailler en groupe (team-coaching), avec des collaborateurs spécialisés dans leur domaine
d’intervention. Cette nouvelle forme de coaching, basée sur un travail d’équipe et sur la communication, ren-
force encore le leadership du coach dans ce rôle d’entraîneur-chef, de “Mister” comme on l’appelle souvent
dans certains pays.

C’est une profession difficile et complexe, mais en même temps passionnante et riche par les actions éduca-
tives et créatives qu’elle implique, par les innovations qu’il faut sans cesse remettre en question.

Nous présentons ce chapitre sur le coaching en quatre parties :

1. Le travail du coach
2. Le coaching d’entraînement
3. Le team-coaching
4. Le coaching chez les jeunes

“Plus l’entraîneur connaît son métier et le maîtrise,


plus il jouit de la sympathie et du respect des joueurs.”

1
4 Coach – Coaching

1. Le travail du coach

COACH

COACHING

COACHING COACHING AU COACHING


DE MATCH QUOTIDIEN D’ENTRAINEMENT
(TEAM-WORK)

Définitions

Coach : Terme anglais signifiant entraîneur. C’est une personne qui s’occupe de l’entraînement et de la
formation d’une équipe, qui la prépare à la performance, c’est-à-dire à l’obtention de résultats.
Le coach est un spécialiste de l’entraînement technique, tactique et du développement psycho-
physique. Selon ses compétences, ses tâches peuvent être étendues.

Coaching : C’est l’action globale du coach : former, diriger, conseiller, corriger, aider les joueurs à progres-
ser, à faire les bons choix tactiques. Un bon coaching s’appuie sur des connaissances approfon-
dies en psychologie et en pédagogie; il vise à l’optimisation de la performance de l’équipe et à
l’épanouissement du potentiel de chaque joueur.

Manager : Le manager a pour responsabilité de diriger et d’organiser le club de manière à ce que les
objectifs opérationnels qui ont été définis soient atteints. Par ailleurs, il est responsable des
performances de l’équipe et doit rendre compte de sa mission auprès de la direction du club.

La personne qui assure la fonction de team-manager doit posséder une très bonne formation
d’entraîneur et de manager, avec une solide expérience de coach. Pour exercer la fonction de
coach et celle de team-manager, l’expérience et les connaissances acquises en tant que joueur
ne sont de loin pas suffisantes. Dans certains clubs, une seule personne peut cumuler les fonc-

2
tions de manager et de coach.
Coach – Coaching 4

Tableau 1

LE COACH

Personnalité Compétences Mode de direction

– Engagement total dans le Personnelles – Fixe des objectifs


football cohérents
– Intelligent
– Mise en oeuvre – S’entoure des meilleurs
– Sportif
d’objectifs personnels hommes (joueurs et
et avec l’équipe – Organisateur collaborateurs)
– Esprit positif – Gestionnaire – Sait faire passer ses
– Leader charismatique idées
Sociales
– Remise en question – Entraîne et coache
– Sait communiquer, avec compétence
– Maîtrise de soi,
écouter – Sait conduire un
maîtrise du stress
– Sait créer une bonne groupe avec l’autorité
Qualités reconnues ambiance dans l’équipe nécessaire pour chaque
– Sait coopérer situation
– Ordonné et organisé
– Sait gérer les conflits – Cohérent dans la
– Sympathique, chaleureux conduite de l’équipe
– Sait se faire apprécier
– Lucide, cohérent – Prend des décisions
– Respecte les valeurs Cognitives claires et justes
d’autrui – Sanctionne à bon
– Connaît les systèmes
– Défend ses opinions escient
de jeu, les tactiques à
– Ouvert, confiant adopter
– Persévérant – Connaît les rudiments
– Tempérament fort d’anatomie,
– Loyal, honnête, franc de physiologie,
de psychologie,
– Dynamique, combatif
de pédagogie,
– Sens de l’humour de méthodologie pour
diriger une équipe

3
4 Coach – Coaching

Ce qu’un coach doit s’efforcer de ne pas être

• quant à l’écoute d’autrui


– Porter en général un faible intérêt pour autrui, et être peu à l’écoute des problèmes personnels et psy-
chologiques des joueurs.
– Etre peu à l’aise dans un rôle “d’assistant social”.

• quant à l’ouverture d’esprit


– Craindre le changement, se méfier des innovations.
– Ne pas se remettre en question après plusieurs défaites ou lors de conflits.
– Se fermer à toute proposition constructive.

• quant à la gestion du temps


– Etre trop accaparé par le football.
– Avoir peu de temps pour se perfectionner et pour se cultiver.
– Ne pas se donner du temps pour soi.

• quant à la notion de renforcement (feed-back externe)


– N’encourage pas ou peu, ne loue pas ou peu (en particulier avec les jeunes).
– Ne donne pas de feed-back positif.
– A tendance à trop généraliser.

Les tâches générales du coach ou de l’entraîneur


• Formation et préparation de l’équipe
• Organisation
• Communication
– Interne (à l’intérieur de l’équipe)
– Externe (à l’extérieur de l’équipe, du club)
• Contrôle et supervision
• Recrutement (scouting)
• Coaching de match et coaching d’entraînement
• Team-work (travail avec l’équipe au quotidien)

Le coaching au quotidien (team-work)


(réunion technique, réunion médicale, réunion de club, réunion individuelle)

• Créer une atmosphère de travail, être à l’écoute, rechercher des solutions.


• Communiquer avec les médias.
• Contacter les dirigeants, les associations sportives, les supporters, les institutions scolaires, les parents
et les maîtres d’apprentissage des jeunes.
• S’entretenir avec les joueurs, individuellement ou collectivement.
• Diriger l’entraînement.

4 • Planifier les préparations de match.


Coach – Coaching 4

Le coaching de match

• Jours avant le match


– Planifier la préparation du match.
– Organiser le déplacement et le séjour éventuel de l’équipe.
– Connaître la situation personnelle (physique et psychologique) des joueurs (discussion individuelle).
– Composer l’équipe en tenant compte de tous les paramètres.
– Analyser l’équipe adverse (vidéo).
– Porter son attention sur l’esprit d’équipe.

• Le jour du match
– Réunir l’équipe (lieu; heure; durée; participants).
> Rappeler les consignes individuelles et collectives.
> Composer définitivement l’équipe.
> Présenter brièvement l’adversaire : ses forces, ses faiblesses
(la présentation de l’adversaire peut déjà se faire durant la semaine).
> Tenir compte des conditions atmosphériques, de l’état du terrain.
> Prendre conscience du rôle des supporters adverses (12e joueur).
> Donner des renseignements sur l’arbitre.
> Motiver l’équipe, et plus particulièrement certains joueurs.
> Rappeler l’importance de la mise en train.

– Il est courant aujourd’hui d’organiser une séance d’éveil le matin du match (éveil physique et mental).

– Il est important de préciser que l’objectif d’une réunion d’équipe d’avant match n’est pas de gaver les
joueurs de paroles. L’efficacité d’une réunion d’équipe tient à la précision et à la concision des consi-
gnes à donner aux joueurs. Trop parler nuit.

– Se souvenir de la maxime : “Small is beautiful”.

• La mi-temps
– Obtenir le calme et favoriser la récupération.

– Préciser avec concision les points importants à modifier ou à corriger, selon les notes écrites durant la
première mi-temps, notamment sur le plan tactique et sur celui des erreurs individuelles.

– Ne pas insister sur ce qui s’est passé lors de la 1re mi-temps, ce qui est fait est fait, mais :
> Modifier certaines dispositions tactiques.
> Modifier le plan de jeu.
> Modifier l’équipe par un changement de joueur.
> Donner des consignes simples, claires, courtes et précises.
> Insister sur les points positifs.
> Stimuler la volonté, la confiance.
> Encourager et motiver.
> Exiger plus de discipline.

– S’adresser aux joueurs par leur prénom.

– Faire en sorte que chaque joueur se sente concerné, les remplaçants également.

– Etre confiant, sécurisant et convaincant. 5


4 Coach – Coaching

Attention
A la mi-temps, comme le temps d’intervention est très court, il faut insister sur l’essentiel. Les joueurs
doivent revenir sur le terrain en sachant clairement ce qu’ils doivent faire, et non en se posant des ques-
tions.

Toutes les situations tactiques envisagées pour le match, ou les changements d’organisation de jeu que
l’on apporte à la mi-temps, doivent être exercées préalablement sur le terrain lors d’entraînements.

• La fin du match
– Peu de commentaires à faire sitôt le match terminé; ne pas prévoir de réunion d’équipe (trop de fatigue,
de nervosité, d’émotions).

– Parler de façon positive.

– En cas de défaite, rester maître de la situation, rechercher l’aide de ses collaborateurs avant d’affronter
la presse, les dirigeants. Ne pas chercher d’excuses, ne pas critiquer les joueurs, l’arbitre, le public.

– Assumer ses responsabilités.

• La réunion d’équipe d’après-match (le lendemain)


– Réunion avec tous les joueurs, dans un endroit calme, si possible neutre.
> Présenter ses impressions, son évaluation.
> Inciter les joueurs à réfléchir sur eux-mêmes.
> Tirer les conséquences et s’orienter vers les solutions.
> Solliciter l’opinion des joueurs (c’est les responsabiliser).

– A la fin de la réunion qui se veut critique, mais constructive, les joueurs doivent connaître :
> Les points et les objectifs essentiels à améliorer, tant individuellement que collectivement (travail
mental et technico-tactique), et les moyens pratiques d’y parvenir.
> Ce qui peut être amélioré par eux-mêmes.

– L’analyse du match par vidéo est vivement conseillée, car très enrichissante pour les joueurs.

– Selon l’importance des points à l’ordre du jour, et si défaite, cette réunion d’après-match peut être dé-
doublée:
> Le lendemain du match : les impressions de l’entraîneur, et éventuellement les mesures à prendre
pour éliminer les déficiences.
> Le surlendemain : comment aborder le prochain match ?

– En cas de critique individuelle (en tête-à-tête), remettre le joueur en question et non la personne. On
peut l’envisager si nécessaire avec l’équipe.

“Un coach doit savoir convaincre les joueurs des stratégies et tactiques à adopter.
La conviction a toujours des plans.”

6
Coach – Coaching 4

Tableau 2 : Profil d’exigences de l’entraîneur moderne

Physiologiste
de l’effort
Physiothérapeute
Nutritionniste
Biomécanicien Psychologue
Informaticien Entraîneur mental

Organisateur
Pédagogue
Planificateur
Sociologue
Contrôleur COACH

Communicateur
Préparateur physique
(rapports avec
les médias)

Présentateur
Homme d’affaires
Modérateur

7
4 Coach – Coaching

2. Le coaching d’entraînement

L’entraînement sur le terrain occupe la plus grande partie du temps où le coach se trouve avec ses joueurs.

Lors des entraînements, le terrain s’apparente à la scène des acteurs, lieu privilégié où l’on prépare LE
SPECTACLE. C’est donc un espace de travail intensif où les joueurs acquièrent les habiletés spécifiques au
football, nécessaires à leur progression.

La séance d’entraînement s’inscrit dans un processus éducatif : s’entraîner c’est apprendre à s’exercer et
à se corriger, indépendamment du niveau des joueurs et de leur expérience, car il y a toujours des phases
d’entraînement qui impliquent un apprentissage (nouvelles acquisitions technico-tactiques, situations tac-
tiques selon les adversaires). D’où l’importance de maintenir son efficacité grâce à :

– la préparation écrite du contenu et de l’organisation de la séance


– la transmission de principes méthodologiques
– la relation entraîneur-joueur-équipe
– l’animation de l’entraîneur
– la qualité du coaching

La préparation et l’organisation de la séance


– les objectifs d’entraînement
– le choix du type de séance (dominante technique, technico-tactique, physique, etc.)
– la structure de la séance (les trois phases)
– la sélection des méthodes d’apprentissage (globale, analytique) et d’entraînement (continu, intervalle,
circuit, etc.)
– la recherche du rapport optimal effort-repos
– l’individualisation
– le choix du matériel et de l’équipement
– l’organisation et la préparation du terrain
– l’évaluation et le contrôle des acquis

L’animation de la séance
Elle repose sur le style de conduite du coach et sur ses modes d’intervention. Le rôle du coach s’apparente à
celui du metteur en scène qui dirige, observe, conseille, écoute, démontre, renforce, décide, etc.

L’objectif pédagogique de la séance

“Proposer aux joueurs des activités d’entraînement et d’apprentissage visant à améliorer les capacités
et les qualités nécessaires au jeu avec un taux de réussite suffisamment élevé.”
Michel Ritschard, 1982

Cela signifie que dans chaque exercice, dans chaque situation de jeu, les joueurs doivent être efficaces,
aussi bien mentalement que physiquement.

8
Exemple : Une combinaison de jeu à 3 joueurs, par le côté avec centre, ne peut être réussie que si les centres
sont précis.
Coach – Coaching 4
Tableau 3 : Les conditions pour assurer l’engagement
des joueurs et la réussite de l’activité

Contenu
de la séance

• Dominante
• Objectifs
• Choix des activités
• Durée, intensité

Méthode Organisation
d’entraînement du terrain

• Selon dominante et • Occupation du


objectifs terrain
• Selon les joueurs, • Choix des zones
leur niveau, • Dimensions des
leur vécu JOUEUR surfaces
• Entraînement, • Formation des
enseignement groupes, des
• Formes de jeu, équipes
formes d’exercices • Choix et répartition
du matériel

Animation
de la séance

Principes méthodologiques Mode d’intervention


• Présentation des objectifs • Observation (70% de la tâche)
• Explications claires, précises • Stimulation, information
• Démonstration efficace • Correction (feed–back positif
• Compréhension du message ou négatif)
• Mémorisation, assimilation • Evaluation
• Exécution de l’activité • Explication, démonstration
et exécution

9
4 Coach – Coaching

Tableau 4 : Les huit actions fondamentales


de l’animation de l’entraînement

PRESENTER ORGANISER

EXPLIQUER

TRANSMETTRE
DEMONTRER ENSEIGNER CORRIGER
ENTRAINER

EXECUTER

ANIMER EVALUER

10
Coach – Coaching 4

Quelques clés pour favoriser la correction

• Le comportement de l’entraîneur
– Etre attentif
– Se fixer sur l’ (les) objectif(s) choisi(s)
Exemple : si l’objectif est l’entraînement du jeu défensif, l’entraîneur fixe ses corrections sur le travail
défensif.
– Se déplacer sur le terrain (champ d’action)
– Animer l’action, motiver les joueurs
– Observer
– Stimuler
– Corriger

• Le coaching
– Quand et comment intervenir ? (vision globale de l’action, puis vision particulière)

– A quel moment corriger ? (de suite, après un temps d’observation ?)

– Quel moyen de correction ?


> parole
> geste
> engagement direct

– Solliciter le(s) joueur(s):


> rappeler l’objectif fixé
> relever le(s) problème(s)
> questionner le(s) joueur(s), les écouter
> favoriser la coopération

– Répéter l’explication, la démonstration et l’exécution de l’activité d’entraînement (combinaison, jeu,


exercice)

• La correction
– Ne pas relever trop d’erreurs en même temps.
– Se fixer sur l’essentiel (ce qui peut permettre la réussite immédiate).
– Ne pas être agressif, surtout dans les exercices d’habileté psychomotrice (TE).
– S’adresser à toute l’équipe ou au(x) joueur(s) concerné(s).
– Etre convaincant, juste et précis.
– Renforcer positivement.
– Donner confiance tout en étant persuasif. “La clé pour une bonne
qualité de séance, pour
– Varier le ton de la voix dans le feed-back. un état d’esprit positif,
– Favoriser le feed-back interne (auto-évaluation du joueur). pour la réussite des
activités, se trouve dans
– S’inspirer de la maxime : “Small is beautiful”. les mains et le cœur du

11
coach.”
Toute intervention fait appel à l’improvisation, à l’imagination.
12

4
Coach – Coaching
Tableau 5

FAIRE DE GRANDES
CHOSES ENSEMBLE.

Rassembleur
Confiant Motivé
Gagneur
Décideur
ENTRAINEUR Epanoui JOUEUR
Positif Coopérant

Communicateur
Pédagogue Déterminé Autonome

TOUT PART D’UN DEFI,


D’UN PARI, D’UN REVE.
Coach – Coaching 4
3. Le team-coaching

Les tâches de plus en plus nombreuses et complexes du coach et les attentes toujours plus fortes des
joueurs ont fait naître l’idée du staff technique ou team-coaching. Une grande majorité d’équipes profes-
sionnelles, sinon toutes, fonctionnent aujourd’hui avec un staff technique.

Rassembler autour du coach des personnes ressources spécialisées dans leur domaine respectif peut avoir
une influence directe sur la performance tant individuelle que collective des joueurs.

Un modèle d’un team-coaching

COACH-CHEF
TEAM-MANAGER

ENTRAINEMENT RECRUTEMENT TEAM MEDICAL ADMINISTRATION

• Coach • Chef recruteur • Médecin(s) • Responsable


• Assistant(s) • Recruteurs • Physiothéra- administratif et
• Entraîneur des peute(s) financier
gardiens • Masseurs • Intendant
• Préparateur • Psychologue • Organisateur des
physique • Conseiller en déplacements
communication
et ressources
humaines
• Dentiste
• Podologue

Dans ce modèle optimal, toutes les personnes ont une influence plus ou moins directe sur la compétition et
la performance.

Les secteurs d’encadrement s’avèrent donc indispensables pour optimiser la réussite d’un club au niveau
sportif; toutefois, le nombre de personnes engagées dépend du club, du prestige de l’équipe, du niveau de
compétition, des objectifs recherchés et bien entendu des coûts financiers qu’engendre une telle organisa-
tion.

Aujourd’hui, il est très courant de voir trois à quatre entraîneurs diriger les séances d’entraînement avec des
rôles précis : le coach principal, l’assistant-coach, le préparateur physique et l’entraîneur des gardiens de
but.

D’où bien évidemment une meilleure approche de tout le processus d’entraînement, une vision plus large
quant aux décisions à prendre, une meilleure gestion de l’équipe et des joueurs, et infiniment moins de
pression sur les épaules du seul coach.
13
4 Coach – Coaching

Dans le cadre du team-coaching, et bien que tout soit le fait d’un travail de groupe, le coach principal ou
coach-chef est le personnage central autour duquel gravitent toutes les opérations et les prises de déci-
sion.

Si les avantages de travailler en équipe sont considérables et indiscutables, il faut néanmoins relever que le
fonctionnement d’un groupe n’est pas toujours chose aisée, notamment lorsque :

– le coach-chef n’est pas partie prenante dans l’engagement des collaborateurs ou des partenaires;
– la définition des tâches n’est pas claire;
– la compétence des personnes engagées est remise en cause;
– il y a désaccord dans le choix des objectifs, d’une politique à suivre, du concept de jeu;
– la communication entre le coach-chef, les différents secteurs d’encadrement et les collaborateurs est à
sens unique;
– un des entraîneurs vise la place du coach-chef.

“Savoir commander c’est aussi savoir s’entourer de personnes compétentes,


honnêtes, prêtes à s’engager sans compter pour la réussite du club.”

La réunion technique du team-coaching


Dans la pratique, le fonctionnement optimal du staff technique ne peut s’envisager sans un véritable travail
de groupe et un mode de fonctionnement précis. Cela implique une réunion technique hebdomadaire, pour
le moins, afin de planifier ensemble le travail à effectuer.

En général, la réunion hebdomadaire se tient au début de la semaine. Elle commence par l’analyse du der-
nier match et par la présentation du futur adversaire, puis se poursuit par la phase d’évaluation : rapide
bilan sportif, état individuel des joueurs, situation des joueurs blessés. On définit ensuite les objectifs de
travail et le programme d’entraînement dans ses moindres détails. Dès lors, chaque personne connaît ses
tâches, son horaire de travail. Une dernière clarification est agencée avant chaque entraînement avec les
personnes directement concernées.

Un des grands avantages de travailler en team-coaching est celui d’optimiser l’encadrement de l’équipe :
plus grande disponibilité pour les joueurs, meilleure communication entre les différents partenaires.

La force d’un team-coaching repose avant tout sur l’ambiance dans le groupe, sur les sentiments d’apparte-
nance à l’équipe, sur la confiance et le respect entre les collaborateurs. C’est la tâche du leader, du coach-
chef de créer une atmosphère saine, chaleureuse.

Un team-coaching uni derrière son leader, un team-coaching dont les membres travaillent main dans la main
sont les garants d’une adhésion des joueurs à ce type de coaching.

“Qui veut faire de grandes choses


doit d’abord penser aux détails.”
Paul Valéry

14
Tableau 6 : Le staff technique

Les Le
assistants préparateur
coaches physique

Le médecin Le manager
Le coach

Le
Les kinés préparateur

Coach – Coaching
mental
Le chargé de
relations avec
les médias

4
15
4 Coach – Coaching

4. Le coaching chez les jeunes : le coach-éducateur

Les différences entre le coach de haut niveau et le coach-éducateur

• Le coach de haut niveau


– A comme tâche première de former et préparer l’équipe fanion à la compétition.
– Doit obtenir des résultats.
– Entraîne des joueurs de haut niveau.
– Travaille en équipe (team-coaching) avec des assistants et des collaborateurs.
– Travaille le plus souvent avec toute l’équipe à l’entraînement.
– Gère en particulier tout ce qui a trait aux domaines tactique et psychologique.
– Travaille en situations stressantes, avec un environnement exigeant, et le plus souvent à court terme.

Ses fonctions essentielles


– Responsabilité au niveau du coaching
– Organisation, planification, programmation et évaluation
– Entraînement et coaching d’équipe
– Relation avec les médias, agents des joueurs, sponsors, supporters, ...
– Recrutement avec un staff spécifique
– Autres fonctions, selon le club

• Le coach-éducateur
– A comme tâche essentielle de former et de développer des jeunes joueurs, selon leur niveau de déve-
loppement. Aide les jeunes à se construire comme joueurs et comme hommes.
– Utilise la compétition comme moyen de formation, en cherchant à faire des résultats, mais pas à tout
prix. La victoire apporte de grandes satisfactions; mais ses vraies victoires, il les vit quand ses jeunes
joueurs sont intégrés en première équipe et jouent au niveau international.
– Travaille souvent seul ou avec un ou deux collaborateurs.
– Entraîne le bloc-équipe lors de séances collectives, mais porte l’essentiel de son travail sur l’entraîne-
ment individuel ou par petits groupes.
– Gère tous les domaines de l’entraînement (technique, technico-tactique, physique et mental) et les
relations avec la famille, l’école, voire la vie privée.
– Travaille avec des responsabilités et des exigences quasi aussi élevées que celles du coach de haut
niveau.
– Travaille avec des jeunes qui, à côté du football, ont une vie familiale, scolaire, voire déjà profession-
nelle.
– Le coach-éducateur est un être exigeant et positif, doit être à l’écoute des jeunes, dans un rôle de sou-
tien, de guide, de conseiller, voire de père.

Ses fonctions essentielles


– Responsabilité au niveau des jeunes footballeurs
– Organisation, planification, programmation, évaluation (moyen et long terme)
– Entraînement individuel et coaching d’équipe
– Relation avec la direction technique, le coach-chef du club
– Relation avec l’école, les parents, l’agent de joueur
16 – Communication avec les joueurs (s’informer, écouter, comprendre, conseiller)
Coach – Coaching 4

Tableau 7 : Les domaines de développement du jeune joueur

LA CAPACITE DE
PERFORMANCE

• Qualités physiologiques
et physiques
• Qualités psychomotrices
• Qualités de coordination
• Qualités technico-tactiques
• Compétences tactiques
• Qualités mentales et
cognitives

LE SOCIAL,
LA PERSONNALITE
L’ENVIRONNEMENT

• Personnalité (type de joueur, • Esprit d’équipe, de club,


type d’homme) abnégation, coopération
• Valeurs morales • Intégration dans l’équipe
• Mentalité de footballeur, • Relation
de professionnel parents-école-joueur
• Sens des responsabilités • Relation
• Motivations sportives agent du joueur-joueur
• Esprit de fair-play • Loisirs, vie culturelle et
• Préparation personnelle sociale
– culture sportive
– hygiène de vie
– hygiène mentale
– gestion de la vie privée et
de la vie sportive

17
4 Coach – Coaching

Le rôle du coach-éducateur
La fonction d’entraîner et d’enseigner pour le coach-éducateur et pour le coach de haut niveau n’est pas
aussi différente qu’on pourrait se l’imaginer. Ce qu’on peut dire, c’est que le rôle du coach des jeunes impli-
que une grande mobilité d’action et une importante disponibilité.

Bien que sa principale fonction soit celle de préparer les jeunes footballeurs à devenir de futurs profession-
nels du football, il ne doit pas privilégier l’aspect de la compétition au détriment de l’entraînement et du
développement des habiletés de performance. La relation entraîneur-joueur doit être au centre de l’action
du coach-éducateur pour que ce dernier puisse assurer un rôle de guide, voire de père, que les jeunes
recherchent souvent à l’âge de la formation. Ils ont besoin de repères, de sécurité affective, ils ont besoin
d’être compris, appréciés, ils ont besoin d’être encouragés, stimulés à se surpasser. Le coach-éducateur ne
peut éduquer que s’il possède des qualités humaines reconnues et acceptées par les jeunes.

Le coach-éducateur doit maintenir des contacts de confiance avec les milieux familial et scolaire sans les-
quels rien de solide ne peut être construit. Il va de soi que de bonnes qualités de coaching sont primordiales
pour l’encadrement des jeunes et notamment pour l’épanouissement de leur personnalité. C’est sur le ter-
rain cependant que le coach-éducateur passe l’essentiel de son temps.

Choisir des objectifs d’entraînement adaptés, planifier les bonnes activités d’apprentissage, animer avec
passion le jeu ou les exercices; inciter les joueurs à corriger leurs erreurs par eux-mêmes, louer la réussite,
favoriser la créativité, la découverte, grâce à des explications et des démonstrations précises, c’est tout l’art
du coach engagé, dynamique, et compétent.

• Comment les jeunes perçoivent-ils le coach-éducateur ?


C’est un éducateur exemplaire, qui soutient, guide et conseille :
– il est juste et loyal, et sait faire preuve de compréhension;
– il sait être à l’écoute, et comprend les jeunes;
– il encourage, il motive, et sait exiger;
– il s’adresse à chaque joueur et à l’équipe avec l’autorité qu’il faut.

• Comment concevoir la relation du coach-éducateur et des jeunes footballeurs en formation ?


(selon José Peckermann, ex-directeur technique et coach des sélections juniors d’Argentine et trois fois
champion du monde)
– Ne jamais perdre de vue que les jeunes espoirs n’ont pas achevé leur développement personnel et
émotionnel; ce ne sont pas des adultes.
– Les aider à développer et affiner leurs qualités techniques et leur sens tactique.
– Etre capable de se mettre dans leur peau, de comprendre leurs problèmes et leurs émotions, et de les
valoriser.
– Contribuer à leur développement, sans préjugés.
– Leur faire prendre conscience de leurs responsabilités.
– Par conséquent, les entraîneurs doivent posséder des qualités de pédagogue.

18
Coach – Coaching 4

Tableau 8 : Les compétences-clés du coach-éducateur

ART DU UTILISATION DU
QUESTIONNEMENT LANGAGE DU CORPS

LE COACH-EDUCATEUR

CAPACITE CAPACITE
D’OBSERVATION D’ECOUTE
PATIENCE

19
4 Coach – Coaching

Les dix commandements


Ce qu’il faut éviter
du coach-éducateur

1. Aimer les jeunes. 1. Crier en permanence;


être trop agressif.
2. Bien les connaître.
2. Vouloir les entraîner et les
3. Servir de repère. faire jouer comme s’ils
4. Etre exigeant et tolérant. étaient des adultes.

5. Etre à l’écoute. 3. Oublier la motivation


première des jeunes : jouer.
6. Favoriser une réelle
communication avec tous 4. Oublier les fondamentaux
les joueurs. techniques.

7. Etre de connivence avec 5. Proposer des objectifs


eux. inadaptés à leur âge.

8. Leur réserver un espace de 6. Conduire des séances


liberté. routinières.

9. Donner confiance et 7. Rester trop longtemps sur


rassurer. le même exercice.

10. Les considérer comme des 8. Présentation et explications


partenaires. trop longues, interruptions
de séance trop fréquentes.
9. Critiquer le joueur devant
le groupe.
10. Accepter une dégradation
du climat d’apprentissage,
du climat sportif.

“Chez les jeunes, ce n’est pas tant la technique, mais l’esprit du jeu,
l’évolution du jeu, la maturité du jeu, de la compétition et le plaisir de jouer
qui doivent retenir l’essentiel de l’attention du coach.”
Rinus Michels, ex-coach de l’équipe nationale des Pays-Bas

20
Contenu
d’entraînement

Partie 1 : Entraînement technique


Partie 2 : Entraînement technico-tactique

LEGENDE
Course du joueur sans ballon
Course du joueur avec ballon
Course du ballon (passe ou tir)
L’entraîneur
A, B, C, D Désignation de joueurs
A1, A2 Positions du joueur A
Contenu d’entraînement 5
Entraînement technique : 1. Passe et contrôle (prise de ballon)
1. Passe au sol et contrôle
Organisation : A2 A2
– 5 joueurs par exercice.
A1 D A1 D
– Surfaces délimitées (par des cônes, assiettes, etc.).
– 1 puis 2 ballons. 4
Déroulement :
– Le joueur A1 joue à B, puis prend la place de B.
– B contrôle orienté et joue dans la course de C et prend la 1 3 1 5
place de C.
– C joue à D contrôle orienté et joue dans la course de A2. 3
– Après la passe, on change de position, selon les indications 2
de l’entraîneur. – Changer de direction. 2
Variante : B C B 4 C
– Passes et contrôles variés. – Exercice avec 2 ballons.
– Jeu direct à une touche (passe, remise, passe) selon
exemple avec les joueurs .
2. Passe courte et longue aérienne
Organisation :
3 A1
– 4 joueurs par exercice.
– Surfaces délimitées (par des cônes, assiettes, etc.). 1 2 5 4 6
1
– 1 ballon.
Déroulement : 7 2 B1
– Les joueurs A en mouvement jouent en passes courtes
directes. 3 6
– Après 3 à 4 passes, longue passe aux joueurs B. A B
– Un joueur B contrôle et joue avec son partenaire B2
(passe directe).
– Passes pied droit et pied gauche. 4 5
Variante :
– A1 joue à B1 qui remise. A1 longue passe au sol ou A2
aérienne à A2.
– Les joueurs B jouent à 1 touche et permutent.
3. Passe et contrôle varié
Organisation :
– 2 groupes de 6 à 8 joueurs.
– Surfaces délimitées (par des cônes, assiettes, etc.). 1
– 1 ballon par groupe. 2
Déroulement : 5
– Circulation du ballon à 2 touches dans le groupe, puis
selon situation à 1 touche. 3 4
– Les joueurs occupent la surface du terrain et sont toujours 5
en mouvement. 3
4
– On cherche la triangulation. 6
– Puis, 3 passes courtes suivies d’une longue.
2
Variante : 1
– Les 2 groupes jouent ensemble.
– On joue toujours sur le joueur d’une autre couleur.
– Avec 1, 2 ou 3 ballons.
4. Jeu 8:8 / 6:6 avec gardiens
Organisation :
– 2 équipes de 8 joueurs.
– Surface délimitée (par des cônes, assiettes, etc.). 1
– 2 gardiens neutres jouent derrière la ligne de jeu.
Déroulement : 6
– Jeu de conservation et occupation du terrain. 2
– On joue à 3 touches maximum.
– On marque un but après 5 passes, puis passe aérienne
dans les mains d’un gardien depuis le camp opposé. 3
5
Variante : 4
– On joue à 2 touches.
– Idem avec 2 buts.
– Après 5 passes, on peut marquer dans les deux buts.
Contenu d’entraînement 5
Entraînement technique : 2. Passe et contrôle (prise de ballon)
1. Prise de ballon et passes courtes ou longues
Organisation : A B
1 2
– 2 groupes de 8 joueurs par paire et par exercice; 1 ballon pour 2. 1
2
– Surfaces délimitées (A et B). 1
– On change de terrain après un temps limité. 2

Déroulement :
– Passe dans les pieds, prise de ballon orientée
(intérieur / extérieur), par paire.
– Passe de l’intérieur ou du cou-de-pied; contrôle pied droit,
passe pied gauche.
– Les joueurs en mouvement sur le terrain.
– Après 1’, on change de partenaire.
Variante :
– Varier les passes et les trajectoires.
– Après passe aérienne, contrôle poitrine.
2. Prise de ballon, passe et va dans les positions
Organisation : A 5 B
– 2 groupes de 7 ou 8 joueurs par exercice. 7
– 1 ballon par groupe. 1 4
– 5 à 6 cônes sur terrain B (comme adversaires). 6
6
Déroulement :
– Les joueurs dans les positions. 2 3
– On joue dans les pieds, corps face au ballon.
– Prise de ballon orientée dans le sens de la passe, puis jouer 2
5
(intérieur, extérieur, cou-de-pied).
– Après la passe, on prend la place du partenaire. 3 4
Variante :
– Augmenter le rythme de jeu. 1
– Sur terrain B, on joue à 1 touche ou 2 touches.
– On garde les positions, mais les joueurs sont toujours en
mouvement.

3. Passe et circulation du ballon dans l’équipe


Organisation :
– L’équipe à 11, positionnée selon système de jeu. 6
– 2 à 3 gardiens pour commencer l’action.
– 5 à 6 cônes (comme adversaires).
Déroulement :
– Sur dégagement d’un des gardiens, contrôle du ballon et
jeu posé (1 ou 2 touches) jusqu’à la conclusion au but. 1
– L’équipe suit le ballon, occupe le terrain et est en mouvement.
– Varier le jeu de passes, mettre du rythme. 2 5
L’entraîneur peut diriger le jeu.
Variante :
3 4
– Mettre des cônes pour gêner la conservation du ballon,
puis des adversaires passifs (3 à 5).
– Limiter le nombre de passes; limiter le temps avant la con-
clusion.
– Jeu aussi en équipe à 7 ou 9 joueurs.

4. Jeu 4:4 / 8:8 + 2 jokers


Organisation : A
– 2 équipes de 8 joueurs + 2 jokers neutres (gardiens).
– Surface délimitée en 2 zones (A + B) et 4 petits buts aux angles.
Déroulement :
– Jeu dans chaque zone à 4:4 (1 ou 2 touches). Le joker neutre
joue à 1 touche.
– On marque un point après 6 passes dans l’équipe (sans
compter les remises du joker).
– Puis on joue 8:8 sur toute la surface; les jokers neutres res-
tent chacun dans une zone.
– 1 point après 10 passes.
Variante : B
– Jeu avec petits buts.
– Après 6 passes, on peut marquer dans un des 4 petits buts.
– Une équipe défend 2 buts et attaque dans les deux autres.
Contenu d’entraînement 5
Entraînement technique : 3. Tir au but
1. Conduite du ballon et tir (cou-de-pied)
Organisation : A B
– Groupe de 6 à 8 joueurs par station + gardiens.
– 2 grands buts et 2 à 3 petits buts. – Ballons et cônes.
Déroulement :
Terrain A : – Conduite, slalom et tir (pied droit / gauche).
– Le joueur va chercher son ballon.
Terrain B : – Conduite du ballon en direction d’un but sans
gardien et tir.
– Le joueur va chercher son ballon. 1
– Jonglage (3-4x) et tir.
2
Variante :
– Varier les frappes (intérieur, frappe brossée, etc.).
– Sur terrain B, 4 joueurs avec ballon, 2 sans ballon comme
remiseurs.
– Frappe au but après une-deux.
2. Frappe directe après course
Organisation : A B
– Groupe de 6 à 8 joueurs par station + gardiens.
– 2 buts. A A
– Ballons et cônes.
1
Déroulement (Terrain A) :
– A conduit et joue dans la course à B qui tire en pivot.
2
– Après la passe et le tir, on change de position.
– L’action part d’un côté et, après quelques tirs, de l’autre.
Variante : B B
– A conduit et joue à B qui remise dans la course de A qui
frappe directement.
– Terrain B : L’entraîneur joue entre les cônes pour A ou B qui
viennent en course opposée.

3. Tir au but avec pression (physique)


Organisation :
– 2 groupes de 3 à 5 joueurs numérotés + 2 gardiens. 2
– Surface délimitée.
1 3
– 1 ballon par joueur et cônes.
Déroulement :
– Chaque joueur conduit son ballon.
– A l’appel d’un numéro, les joueurs ( / ) entrent dans la
surface de but et tirent au but.
– La frappe est libre (pied droit et pied gauche).
L’ entraîneur demande la surface de contact.
Variante :
– Le joueur entre dans la surface de but, joue avec l’appui qui
remise et reprise directe.
– L’appui remise avec la main pour une frappe en demi-volée
ou en volée.
4. Jeu 4:4 / 3:3 + gardiens
Organisation :
– 2 équipes de 4 joueurs + 2 gardiens; 4 appuis par équipe.
– Surface délimitée.
– 2 buts.
Déroulement :
– Jeu libre.
– Les appuis jouent à 1 touche (ou 2) et ne peuvent jouer
entre eux.
– Changement de joueurs.
Variante :
– But sur frappe directe dans la zone d’attaque.
– But sur frappe directe après remise d’un appui.
– But sur frappe depuis son camp.
Contenu d’entraînement 5
Entraînement technique : 4. Tir au but après passe
1. Tir au but après remise directe
Organisation : AA BB
– Groupes de 6 à 8 joueurs par exercice.
– Travail sur deux buts avec les gardiens.
– Ballons et cônes. B
Déroulement (Terrain A) :
– A joue à B en une-deux, puis à C qui remise dans la course. A 1
5 2
– A frappe au but, puis revient en course lente. 1 5
– On change les remiseurs. 4 32 A
– On joue à droite et à gauche. 3 4
– Varier la distance de tir / aussi tir placé. C B
Variante (Terrain B) : C
– A joue à B qui remise. A donne à C qui joue une passe
latérale à A qui tire dans la course.
– On change de position sitôt l’action jouée.

2. Tir au but après passe en retrait


Organisation :
– Groupe de 6 à 8 joueurs par exercice + gardien. 1
– Ballons.
– On peut travailler sur les deux buts. A B
Déroulement :
– A joue à B; B à C. 2
– C joue en retrait à A qui tire au but.
– A prend la position de C et C prend la position de A.
– Puis on inverse le côté sur D. 3
4
Variante :
– Après la passe de B à C, B court derrière A pour faire D C
opposition.

3. Tir au but après conduite rapide et passe


Organisation :
– 2 groupes de 4 à 5 joueurs + 2 gardiens.
– Surface délimitée + 2 buts.
– Ballons. A
Déroulement :
– A et B conduisent le ballon, puis jouent une passe au sol
sur le centre.
– A contrôle la passe de B et tire au but.
– B contrôle la passe de A et tire au but.
– Tir direct ou après contrôle.
– Puis on change de côté. B
Variante :
– Varier les trajectoires des passes.
– Concours par équipe : quelle équipe marque le plus de buts
après 6 tirs par chaque joueur ?
4. Jeu 4:4 / 3:3
Organisation :
– 2 équipes de 4 joueurs + 2 groupes de 4 en appui
+ 2 gardiens.
– Surface délimitée + 2 buts.
– Ballons.
Déroulement :
– Jeu libre et conclure rapidement.
– Maximum 5 passes dans l’ équipe, y compris avec les
appuis qui jouent à une touche.
– Un joueur doit toujours rester dans la zone de défense.
– 1 point par but; 3 points sur frappe depuis la zone
défensive.
Variante :
– But avant 3 passes (2 points), mais 1 passe obligatoire au
moins.
Contenu d’entraînement 5
Entraînement technique : 5. Tir au but après centre
1. Tir au but après centre ras-terre
Organisation :
– 4 à 8 joueurs + gardien.
– Ballons et cônes.
– On peut travailler sur les deux buts.
A B C D
Déroulement :
– A joue le ballon en direction de la ligne de but. Il court
derrière son ballon et centre au sol sur B; après 5 passages,
il centre sur C.
– Idem pour D.
– Après 10 passages, on change de rôle.
Variante :
– Avec centre aérien au 2e poteau et ras-terre au 1er poteau,
B et C permutent devant le but.

2. Tir au but après centre en retrait


Organisation :
– 4 à 6 joueurs + gardien. A C
– Ballons et cônes.
– On peut travailler sur les deux buts.
Déroulement : B D
– A joue à B dos au but.
– B contrôle orienté sur l’extérieur, conduite et centre sur A
qui tire dans la course.
– A et B permutent.
– Idem pour C et D.
– Varier les centres : tir direct sur centre ras-terre, aérien;
aussi après contrôle.
A arrive sur le ballon avec une course arrondie.

3. Conclusion après centre aérien


Organisation : A F
– 8 à 10 joueurs + gardien.
– Ballons et cônes. C H
Déroulement : 1
– A joue “fort” au sol à B qui remise directement sur C.
2
– C sans contrôle centre sur D ou E. D E
3
– Tir au but ou reprise (directe, après contrôle, remise)
selon centre. B G
– D et E peuvent permuter (course croisée).
Variante :
– Avec un défenseur (passif / semi-actif) en opposition
au centre.

4. Jeu 5:5 / 6:6 avec gardien


Organisation :
– 2 équipes de 5 + 2 appuis neutres et 2 gardiens.
– Surface délimitée + 2 zones de couloir neutres + 2 buts.
– Ballons.
Déroulement :
– Jeu libre, chercher à marquer après un centre.
– Buts après centre (2 points); après centre et reprise directe
(3 points); but normal (1 point).
– Obligation de faire 4 passes avant de centrer.
Variante :
– 5:5 à 3 touches maximum.
– Sans appuis fixes. On joue sur les côtés par un appel
de ballon.
Contenu d’entraînement 5
Entraînement technique : 6. Duel avec le gardien de but
1. Contrôle du ballon et affronter le gardien
A A
Organisation :
– 6 à 9 joueurs + gardien.
– 6 attaquants et 3 défenseurs.
– Ballons.
Déroulement :
B B B
– Le joueurs A joue à B dos au but.
– B contrôle le ballon et affronte le gardien (tir ou dribble).
– A et B permutent après chaque passage.
Variante :
– Dès le contrôle du ballon, le défenseur court derrière
l’attaquant pour faire opposition.
– L’attaquant conduit le ballon depuis le milieu du terrain et
a 6’’- 8’’ pour conclure.

2. Conclusion rapide
Organisation :
– 4 à 6 joueurs + 2 gardiens.
– Ballons. A
Déroulement :
– Le gardien sur côté du but dégage (volée, passe ballon au 1
sol, passe à la main) sur joueur A.
– A contrôle et joue avec B ou C. 2
B C
– B ou C remise sur A qui tire dans la course ou affronte le
gardien.
– Après le tir, A prend la place du remiseur qui prend la place 3
de A.
– Augmenter le rythme.
Variante :
– Varier les remises (une-deux; latérale; en retrait; centre aérien).
– Après dégagement, le gardien vient faire opposition à A.

3. Forme jouée contre le gardien


Organisation :
– 2 équipes et 2 joueurs + 2 gardiens.
– Surface délimitée.
Déroulement :
– Le joueur joue (en diagonale) à A qui contrôle, affronte le B A
gardien et conclut.
– Contrôle limité à 1, 2 touches avant de tirer.
– Puis B joue (en diagonale) à l’autre joueur qui contrôle
et conclut sur l’autre but. 1
– On change de côté après chaque action.
– Durée du jeu limitée.
Variante :
– L’attaquant cherche à dribbler le gardien qui vient à sa
rencontre.
– Limiter le temps entre le contrôle et la conclusion (Ex.: 4’’- 5’’).
4. Jeu 4:4 / 5:5 + gardiens
Organisation :
– 2 équipes de 5 joueurs + 2 gardiens.
– Surface délimitée en 3 zones.
– 2 buts.
Déroulement :
– Jeu libre dans la zone centrale.
– On cherche à franchir ballon au pied la ligne défensive
adverse pour aller marquer le but.
– 1 point lorsqu’on franchit la ligne; 2 points si on marque
le but.
– 1 point au gardien s’il retient le tir.
Variante :
– Un défenseur peut suivre l’attaquant dans la zone de but
lorsque celui-ci affronte le gardien.
Contenu d’entraînement 5
Entraînement technique : 7. Duel 1:1
1. Conserver et prendre le ballon
Organisation : A B
– 3 équipes de 2 ou 3 joueurs.
– Jeu 1:1 sur surfaces délimitées.
– Ballon mis en jeu entre les joueurs.
– Temps limité.
Déroulement :
– Le 1er joueur cherche à conserver le ballon (couverture du
ballon, protection, feinte).
– Le 2e joueur cherche à le prendre ou à le sortir du terrain.
Coaching de l’entraîneur sur l’attaquant (dribble), puis
sur le défenseur (comportement défensif).
Variante :
– L’attaquant cherche à franchir la ligne de but du défenseur.
– Enseigner les comportements défensifs au défenseur et
offensifs à l’attaquant.
2. Attaquer et défendre
Organisation :
– Idem exercice 1 sur surfaces délimitées.
– Jeu stop-ballon, temps limité (Exemple : 1’).
Déroulement :
– On joue en cherchant à stopper le ballon derrière la ligne
adverse.
– L’action commence chez l’équipe qui a marqué le point.
Coaching idem exercice 1.
Variante :
– On joue avec 2 ou 4 buts, chaque joueur peut marquer.
– Le ballon est mis en jeu au centre par l’entraîneur.

3. Conserver le ballon et attaquer


A A A
Organisation :
– 3 groupes de 4 joueurs.
– Surfaces délimitées.
– On joue 1:1, temps limité (dès ballon hors jeu).
Déroulement : B B B
– A joue à B qui se libère du marquage du défenseur.
Ballon aux pieds, il tente de le conduire derrière la ligne
de défense.
– Si le défenseur récupère le ballon, il joue en retrait sur le
défenseur derrière la ligne.
Variante :
– Si le défenseur sort le ballon par tackle ou sliding,
il marque 1 point.

4. Jeu 1:1 / avec gardiens


Organisation : A B
– 2 équipes de 3 à 4 joueurs + 2 gardiens.
– Surfaces délimitées + 2 buts.
– Gardien sur sa ligne.
Déroulement (Terrain A) :
– On joue avec 2 buts et on cherche à conclure.
– Le ballon est mis en jeu par le gardien à son joueur.
– Temps de jeu limité (Exemple : 1’).
Variante (Terrain B) :
– Avec 2 buts et 2 petits buts dans lesquels chaque équipe
peut marquer en franchissant la ligne ballon au pied.
Contenu d’entraînement 5
Entraînement technique : 8. Dribble et feinte
1. Répétition de dribbles
Organisation : A
– 2 groupe de 6 à 8 joueurs.
– Surfaces délimitées.
– 1 ballon par joueur + cônes.
Déroulement :
– Sur surface réduite, les joueurs conduisent leur ballon.
– Face à un cône, dribble et enchaînement conduite.
– Chaque joueur exécute “son dribble”.
– Au signal de l’entraîneur, les joueurs enchaînent le dribble
entre les cônes (divers dribbles).
Variante (Terrain B) :
– 5 joueurs conduisent le ballon.
– 3 “chasseurs” sans ballon font opposition. B
– Les 3 “chasseurs” tentent de prendre le ballon (pour porteur
du ballon : couverture, dribble de sécurité).

2. Enchaînement de dribbles
Organisation : A B
– 3 à 4 joueurs par surface.
– Surfaces délimitées + 1 ballon par joueur (ou 1 pour 2).
Déroulement (Terrain A) :
– Le joueur conduit le ballon et exécute le(s) dribble(s) avant
la ligne.
• crochet int./ext. • passement de jambe
• crochet derrière la jambe d’appui • double passement (dr/g)
• double contact (intérieur) • aérien (jonglage et
enchaînement)
– Varier le rythme.
Variante (Terrain B) :
– Le porteur du ballon le conduit en évitant le joueur venu en
opposition (feinte, dribble, changement de rythme).

3. Dribble, feinte et tir


Organisation : A B
– 4 à 8 joueurs par exercice + gardien.
– 1 ballon par joueur (ou 1 pour 2).
Déroulement (Terrain A) :
– Le joueur conduit et enchaîne double dribble (crochet,
passement de jambe, etc.) et tire au but.
– Augmenter le rythme.
– Varier les trajectoires de course avec le ballon.
Variante (Terrain B) :
– Le porteur du ballon traverse le carré pour tirer au but.
– Le défenseur tente de faire opposition.
– Changer la direction de course du défenseur pour varier les
dribbles.

4. Jeu 1:1
Organisation :
– 2 équipes de 4 joueurs + 2 gardiens.
– Surface délimitée en 4 zones (1, 2 = zones de couloir
gauche/droite; 3, 4 = zones centrales).
– 2 buts.
Déroulement : 3
– Jeu libre, chercher la conclusion.
– Les joueurs restent dans leur zone respective (duel 1:1).
Variante : 4
– Limiter le temps de jeu dans la zone (Ex.: 10’’ max.).
Après ce temps, l’entraîneur remet un ballon en jeu.
1 2
Contenu d’entraînement 5
Entraînement technique : 9. Jeu de tête
1. Geste technique de base
Organisation : 1 B B 3
– 4 à 6 joueurs par atelier. C C
– Terrain délimité en 4 zones (1, 2, 3 et 4) + 2 buts.
– Ballons et cônes.
Déroulement : A A
1 Lancer le ballon et le joueur remet de la tête (sans saut;
saut des 2 pieds; avec élan), aussi en se déplaçant.
2 Lancer le ballon sur le joueur qui se déplace derrière les
2 A 4
cônes (varier l’attaque du ballon).
3 Lancer le ballon par-dessus le joueur en opposition passive. Jeu B B
de tête avec détente et frappes variées (au sol; de dégagement).
4 Jeu • 4:4 avec appuis et 2 buts (sans gardien).
• Jeu avec les mains (1 point remise de la tête sur un
appui; 2 points frappe de la tête dans le but).
Variante : – Le lancer du ballon se fait avec le pied.

2. Jeu de tête défensif


Organisation :
– 6 à 8 joueurs.
– 3 défenseurs et 3 passeurs.
– Ballons.
Déroulement :
– Les 3 défenseurs dans leur zone.
– Alternativement, les passeurs jouent le ballon à un
défenseur qui renvoie de la tête.
– Varier les trajectoires et la direction du renvoi de la tête.
– Le passeur joue le ballon en volée, puis avec une frappe
longue.
Variante :
– Avec défenseurs en opposition, puis en duel.
– En récupération, passe de la tête à 3 joueurs, puis à 6 en
mouvement.
3. Jeu de tête offensif
Organisation : A C B
– 5 à 6 joueurs par exercice + gardien.
– Ballons et cônes.
Déroulement (Terrain A) : B
– Sur passe avec les mains, le joueur frappe de la tête dans
le but.
– Varier les courses.
– Passes avec les pieds.
– Aussi avec opposition “passive” d’un défenseur . D
Variante (Terrain B) :
– Jeu de tête sur centre; A sur B, C sur D.
– B et D partent en même temps (1er, 2e poteau). A
– Aussi avec opposition “passive” d’un défenseur .

4. Jeu 3:3 (4:4) + 2 appuis


Organisation :
– 2 équipes de 3 joueurs + 2 gardiens (passifs / actifs).
– 2 appuis neutres qui centrent.
– Surface délimitée.
Déroulement :
– Le gardien joue toujours sur un des appuis qui centre
(alternativement sur un des buts). Les attaquants cherchent
à marquer de la tête.
– Si un défenseur renvoie, l’action reprend depuis le gardien.
Variante :
– Avec les gardiens dans les buts.
– Après le centre et la reprise de la tête, si pas de but, le jeu
se poursuit normalement.
– Aussi agrandir la surface de jeu.
Contenu d’entraînement 5
Entraînement technico-tactique : 1. Formes jouées de base
1. 1:1 / 2:2 avec appuis
A
Organisation :
A
– 6 à 8 joueurs par surface.
– Surfaces délimitées. A A
– Jeu 1:1 et 2:2 avec appuis neutres. A A
Déroulement :
– On joue 1:1 et 2:2. Les appuis jouent à 1 et 2 touches. A
A A
Ils ne jouent pas entre eux.
– Chercher à garder le ballon, donner des solutions pour le
A
porteur du ballon.
– Durée de jeu limitée, puis changer de joueurs. A A
A A
Variante :
– On obtient des points en amenant le ballon derrière la ligne A
des défenseurs ou en marquant dans les petits buts aux A
angles du carré délimité.

2. 2:2 / 3:2 / 4:4


Organisation : A B
– 8 joueurs par surface; jeu 2:2 et 3:2.
– Surfaces délimitées et 4 petits buts.
– Durée de jeu limitée et changer de rôle.
Déroulement (Terrain A) :
– L’équipe cherche à marquer dans les deux petits buts.
– L’équipe défend. A la récupération, elle sort le ballon par
une passe en avant sur les joueurs en attaque (en attente).
– L’action part toujours des attaquants .
Variante (Terrain B) :
– Jeu 4:4 avec 2 gardiens. On joue 2:2 dans chaque zone.
Chercher à marquer.
– En zone d’attaque, on peut jouer à 3 joueurs (3:2).

3. 6:4 / 6:6
A B
Organisation :
– 2 équipes de 6 joueurs; jeu 6:4.
– Surfaces délimitées + 2 petits buts par surface.
Déroulement (Terrain A) :
– L’équipe conserve le ballon (1 à 2 touches) et cherche à
faire 5 à 6 passes.
– Après 5 à 6 passes, on obtient 1 point en marquant sur
passe directe dans un des petits buts.
– L’équipe défend. A la récupération du ballon, elle cher-
che un partenaire en attente (changement de jeu) et les 4
changent de côté et 4 viennent défendre (2 restent).
– Si le changement est réussi, le jeu s’engage sur l’autre surface
à 6 contre 4 .
Variante (Terrain B) : – Jeu libre 6:6 avec 2 gardiens.
– Limiter le nombre de touches (2) dans le camp de défense.
4. 7:7 + gardiens
Organisation : 1 2 1
– 2 équipes de 7 + 2 gardiens.
– Surface délimitée en 3 zones.
– Jeu : 2:2 et 3:3 dans les zones.
Déroulement :
– Le jeu part du gardien qui dégage au milieu du terrain.
Jeu 2:2.
– L’équipe cherche à jouer avec un attaquant qui
se démarque.
– Si réussite, un milieu peut aller en zone d’attaque (3:3).
Variante :
– Deux milieux peuvent aller en zone d’attaque.
– Un ou deux défenseurs peuvent monter au milieu.
Contenu d’entraînement 5
Entraînement technico-tactique : 2. Jeux variés sur surface moyenne
1. Jeu 7:7 (8:8) pour améliorer le mouvement et
le jeu de position A B
Organisation :
– 2 équipes de 7 joueurs et 4 remiseurs neutres dans les carrés.
– Surfaces délimitées et 4 carrés. – Ballon.
Déroulement (Terrain A) :
– Jeu libre ou à touches limitées (2, 3). Les remiseurs jouent
à 1 ou 2 touches.
– Chercher à conserver le ballon, à changer de jeu et jouer
avec les remiseurs.
– Après réussite d’un remiseur à l’équipe qui joue avec lui,
on marque 1 point.
Variante (Terrain B) :
– Une équipe joue seulement avec 2 remiseurs.
– Permuter avec ses remiseurs.
– Jeu idem, mais sur plus petite surface.
2. Jeu 7:7 (6:6) pour occuper le terrain
Organisation :
– 2 équipes de 7 joueurs. A
– Surface délimitée en 6 zones + 4 petits buts (portes avec
piquets).
– Lorsque le ballon sort du terrain, l’entraîneur relance le jeu.
Déroulement :
– Jeu à touches limitées (1, 2 à 3 max.). B
– Faire circuler le ballon et chercher à marquer. Le but
s’obtient sur un tir direct.
– Avant de marquer, obligation de passer par 4 zones.
– Jamais plus de 3 joueurs de la même équipe dans une zone.
Variante : C
– Dans le camp de défense, on joue à 1 ou 2 touches. Jeu libre
en zone d’attaque.
– Jeu idem, mais dans 2 zones (A+B).

3. Jeu 7:7 + 1 joker pour entrer dans la zone


de conclusion
Organisation : – 2 équipes de 7 joueurs + 2 jokers neutres et
2 gardiens. – Surface délimitée en 3 zones + 6 petits buts.
– Cônes ou piquets.
Déroulement : – Jeu libre ou à touches limitées (2, 3) dans la
zone centrale. – On cherche à entrer dans la zone de but par
une des trois portes (passe ou ballon au pied). – Conclure face
au gardien (1:1). – Les jokers jouent avec les attaquants, mais
occupent chacun un camp. – Goal : 1 point en franchissant la
porte, 2 points dans le but.
Variante : – Un défenseur peut venir faire opposition à l’atta-
quant. – Un 2e attaquant vient en appui du porteur (2:1).
– Un 2e défenseur revient; puis tous les joueurs.

4. Jeu 8:8 (9:9) pour attaquer et défendre


Organisation :
– 2 équipes de 8 joueurs + 2 gardiens.
– Surface délimitée + 2 grands buts et 2 petits buts.
– Le jeu commence toujours par l’équipe qui attaque.
Déroulement :
– L’équipe défend en 4-4. L’équipe attaque
en 3-3-2 (ou autre).
– Jeu libre ou à touches limitées pour l’équipe qui attaque.
– On cherche à marquer; en cas de récupération du ballon,
l’équipe doit faire 5 à 6 passes pour obtenir 1 point.
– On change les rôles après 10 attaques.
Variante :
– Lorsque les récupèrent le ballon, ils peuvent marquer
tout de suite dans le grand ou les deux petits buts.
– Agrandir ou diminuer la surface de jeu.
Contenu d’entraînement 5
Entraînement technico-tactique : 3. Formes jouées en supériorité pour
améliorer le jeu posé (conservation du ballon)
1. Jeu 7:5 ou 7:6 (8:6)
Organisation :
– L’équipe à 7 + gardien comme appui, l’équipe à 5
+ gardien comme appui. – Les gardiens jouent avec les pieds.
– Surface délimitée.
Déroulement :
– L’équipe fait circuler le ballon à 2 (1 ou 3) touches le plus
longtemps possible (1 point après 10 passes). – Lorsque le
ballon sort du jeu, le gardien des relance l’action. – Si l’équi-
pe récupère le ballon, en jeu libre elle cherche les joueurs
avec un long ballon sur les côtés.
L’équipe cherche le mouvement, la triangulation, les
changements de jeu, les une-deux, etc.
Variante :
– Si l’équipe récupère le ballon, elle fait 5 passes avant de
donner aux joueurs . – Changer les rôles.

2. Jeu 8:6 (7:5 / 9:7) et gardiens neutres


Organisation :
– L’équipe à 8, l’ équipe à 6. – Surface délimitée
en 3 zones (centrale et 1 et 2). – 2 gardiens neutres.
Déroulement :
Zone neutre 1

Zone neutre 2
– L’équipe conserve le ballon (1, 2 touches dans la zone
centrale et la zone neutre 2). Après 8 passes suivies, change-
ment de côté et on recommence. – Lorsque l’équipe récu-
père le ballon, elle peut marquer dans les 2 buts. – Chaque
changement de jeu vaut 1pt. Les buts marqués 2pts. – Lors-
que l’équipe défend, elle cherche à récupérer le ballon pour
jouer avec un gardien.
Variante :
– Si la longue passe et le changement de jeu ne sont pas réus-
sis, le ballon est donné au gardien qui remet à un joueur .

3. Jeu 7:5 à 9:7 (changement de camp)


Organisation :
– L’équipe à 7 en zone restreinte, à 9 en zone large.
– L’équipe à 5 en zone restreinte, à 7 en zone large.
– Surfaces délimitées.
Déroulement :
– L’équipe fait circuler le ballon à 2, 3 touches. – Après 5 à
6 passes, on joue long à joueur se trouvant dans la zone lar-
ge et toute l’équipe monte dans le camp offensif et s’organise
pour faire circuler le ballon à 1 touche (9:7). – Si l’équipe
récupère le ballon, elle joue à un des joueurs (1re passe)
restés dans la zone large. – Le jeu reprend dans la surface
restreinte.
Variante :
– A 9:7, en zone large, l’équipe qui récupère le ballon cherche
à son tour à faire 5 passes. – L’équipe tente de récupérer le
ballon pour le jouer en retrait à au joueur resté dans le camp.
4. Jeu 6:4 (7:5) (jouer en profondeur)
Organisation : – L’équipe à 7 joueurs, l’équipe à 6 + gar-
dien. – Surface délimitée + 1 grand but.
Déroulement : – Dans son camp, l’équipe joue à 1 ou 2
touches de ballon. Après 8 ou 10 passes, on cherche la profon-
deur à un joueur à la limite des 16 m. – Les joueurs , sauf
un qui reste, vont dans l’autre camp pour jouer. Les joueurs
qui défendent reviennent.
Combien de changements de camp sont-ils possibles ?
– Si l’équipe récupère le ballon, elle joue directement (1re
passe) à un joueur à l’extérieur. – Le jeu recommence avec
le ballon chez les .
Variante : – Dans le camp d’attaque, après 4 passes, on peut
tirer au but. – En zone d’attaque, on peut aussi jouer par les
côtés (ailes) (du jeu posé à l’attaque rapide).
Contenu d’entraînement 5
Entraînement technico-tactique : 4. Jeu de conclusion sur surfaces réduites
1. 6:3 + gardien
Organisation :
– 2 équipes de 6 joueurs + gardien. On joue 6:3.
– Surface délimitée. – 1 grand but; 2 petits buts.
Déroulement :
– L’équipe à 6 cherche à marquer dans le grand but.
Après un goal ou arrêt du gardien, le ballon est remis en jeu
par l’équipe depuis son camp.
– Si les défenseurs récupèrent le ballon, ils peuvent marquer
de suite dans un des deux petits buts (1re passe).
– Après un temps limité, les 3 défenseurs changent.
– Durée du jeu limitée.
Variante :
– Si les défenseurs marquent dans les petits buts, de suite
on inverse les rôles. Ils jouent alors à 6 et les attaquants à 3
jouent comme défenseurs.
2. 3:3:3 (4:4:4) + 2 gardiens
Organisation :
– 3 équipes de 3 (ou 4 joueurs) + 2 gardiens.
– Surface délimitée.
– 2 grands buts.
Déroulement :
– L’équipe tente de marquer. Si elle perd le ballon,
l’équipe attaque sur l’autre but défendu par l’équipe .
L’équipe sort du jeu.
– L’équipe qui marque garde le ballon et reste en jeu pour
attaquer sur l’autre but.
– Jeu libre.
Variante :
– En zone d’attaque, si les attaquants perdent le ballon,
possibilité de le récupérer par pressing et marquer.

3. 5:5 / 6:6 + gardiens


Organisation :
– 2 équipes de 6 joueurs + 2 gardiens.
– Surface délimitée + 2 grands buts.
Déroulement :
– Jeu libre. On joue à 4:4 + 2 appuis par équipe sur les côtés.
– Lorsqu’un appui reçoit le ballon, il peut jouer à 2 touches
ou entrer dans le jeu ballon au pied.
– Le joueur qui a joué avec l’appui prend sa place.
Variante :
– Touches limitées dans le jeu.
– But sur centre d’un appui = 2 points.

4. 7:7 (2:2 / 2:2 / 2:2) + gardiens


Organisation :
– 2 équipes de 7 joueurs + 2 gardiens.
– Surface délimitée en 3 zones + 2 buts.
Déroulement :
– Jeu libre 5:5 avec 2 appuis par équipe sur les côtés.
– Le jeu commence dans la zone centrale en 2:2.
– L’équipe en possession du ballon cherche à jouer avec
l’attaquant ou avec un appui.
– Un joueur du milieu peut entrer dans la zone d’attaque
pour jouer en 2:2.
– Les appuis jouent à 2 touches de ballon.
– Si les défenseurs récupèrent le ballon, ils jouent toujours
avec un joueur du milieu.
– But sur centre = 2 points; but normal = 1 point.
Contenu d’entraînement 5
Entraînement technico-tactique : 5. L’attaque placée
1. 4 attaquants contre 4 défenseurs
Organisation :
– 4 attaquants , 4 défenseurs + gardien.
– Surface délimitée.
– 1 grand but et 2 petits buts.
Déroulement :
– Les attaquants cherchent des solutions offensives par circula-
tion du ballon et mouvements des joueurs.
– Si les défenseurs récupèrent le ballon, ils jouent rapide-
ment sur l’entraîneur se trouvant dans le rond central.
L’entraîneur est le donneur de ballons.
Variante :
– Si les défenseurs récupèrent le ballon, ils peuvent
marquer directement dans les 2 petits buts.
– Quelques passes obligatoires avant de conclure.

2. 7 attaquants contre 5 défenseurs


Organisation :
– 7 attaquants (3 attaquants + 4 milieux).
– 5 défenseurs en 4-1 + gardien.
– Surface délimitée.
– 1 grand but + 2 petits buts.
Déroulement :
– En supériorité numérique, les cherchent des solutions
offensives par circulation du ballon, joueurs en mouvement
avec occupation large du terrain.
– Si les défenseurs récupèrent le ballon, ils peuvent marquer
dans les petits buts.
Chercher le passage par les côtés.
Variante :
– Lorsque le ballon est joué sur un côté pour un centre, seuls
les attaquants peuvent conclure dans les 16m.

3. 7 attaquants contre 6 défenseurs


Organisation :
– 7 attaquants , 6 défenseurs + gardien.
– Surface délimitée.
– 2 défenseurs en attente.
Déroulement :
– En supériorité, l’équipe cherche des solutions offensives
par circulation du ballon. L’action part toujours d’un côté
(par en attente ou remise en touche).
– Si l’équipe qui défend en 3:3 récupère le ballon, elle
cherche à faire 2 passes et joue long sur les 2 qui font un
appel de ballon.
L’entraîneur dirige le jeu et donne des consignes.

4. 8 attaquants contre 5 défenseurs


Organisation :
– L’équipe attaque à 8 joueurs (5 + 3 ).
– L’équipe défend à 5 + gardien. – Surface délimitée + buts.
Déroulement :
– L’équipe cherche des solutions offensives dès le milieu de
terrain pour entrer dans la zone d’attaque.
– Par circulation du ballon, en zone centrale (5:3) après 6 pas-
ses obligatoires, on cherche les attaquants dans la zone
d’attaque (ceux-ci ne peuvent pas revenir en zone centrale).
– A 3:2, les cherchent à marquer le plus vite possible.
– Si l’équipe qui défend en zone centrale récupère le ballon,
elle peut marquer 1 point en jouant long sur l’entraîneur
(1re passe). En récupérant le ballon dans leur zone défensive,
les jouent à leur gardien.
– Le jeu part toujours depuis l’entraîneur qui joue pour les .
Contenu d’entraînement 5
Entraînement technico-tactique : 6. L’attaque rapide
1. Attaque dans l’axe simple (passe en profondeur)
Organisation : A B
– 8 joueurs par exercice + 2 gardiens.
– On joue dans la surface délimitée.
– Travail sur les 2 buts; changer de côté à chaque action.
Déroulement (Terrain A) : 1
– Le 3 joueurs et se font des passes à 1 touche. Au A
signal de l’entraîneur, le porteur du ballon joue en pro- 2
fondeur sur l’attaquant A de sa couleur qui décroche pour 3
4
recevoir le ballon.
– Dès le contrôle, 2 ou 3 passes directes avant la conclusion
par un des joueurs venant de la surface de jeu. A
– Les 3 attaquants changent après chaque action.
Variante (Terrain B) :
– Un défenseur fait opposition à l’attaquant.

2. Attaque dans l’axe après récupération


Organisation :
– 6 à 8 joueurs attaquent; 8 à 9 joueurs en défense
+ 2 gardiens.
– Travail sur les 2 grands buts.
– On joue sur la surface délimitée.
Déroulement : A B
– Jeu 4:2 à 1 touche de ballon dans la surface délimitée.
– A la récupération du ballon par un , on joue en profondeur B
sur l’attaquant A ou sur les 2 attaquants B.
– Choix selon le joueur qui intercepte le ballon. Les deux
suivent la passe. On attaque à 3:1 ou 4:2.
– Les 4 joueurs restent dans la surface de jeu.
Variante :
– Finir l’action avant 10’’.
– Retour défensif des joueurs .

3. Attaque par les côtés après récupération dans l’axe


Organisation :
– 6 joueurs attaquent; 4 à 5 joueurs en défense + gardien.
– On joue sur surface délimitée.
Déroulement :
– Jeu 4:4 dans la surface centrale délimitée.
– L’équipe cherche à marquer dans les 2 petits buts
(touches limitées éventuelles).
– Lorsque l’équipe récupère le ballon, on joue (1re passe) sur
un côté au joueur en appui qui, en 3 contacts de ballon
maximum, va au but pour centrer.
– 2 joueurs de la surface de jeu et le joueur opposé suivent
l’action pour conclure. 1 ou 2 reviennent pour défendre.
Variante :
– Placer 1 à 2 défenseurs en attente en zone de défense.

4. Jeu d’attaque rapide 8:8


Organisation :
– 2 équipes de 8 joueurs + 2 gardiens et 2 jokers . – On
joue 4:4 et 2 jokers en zone centrale délimitée. – Le ballon A
est toujours donné par l’entraîneur dans la zone de jeu.
A
Déroulement :
– Le ballon est donné à l’équipe à 4 joueurs qui cherchent à
faire 5 à 6 passes. L’équipe + 2 jokers cherchent à récupé- A A
rer le ballon. – Après récupération des ,on joue sur les 2 at-
taquants A (1re passe) ou en dribble pour entrer dans la zone
d’attaque et chercher à marquer en situation 4:2. – Après cha-
que action, l’entraîneur donne le ballon à une autre équipe.
Variante :
– L’équipe peut revenir défendre. – Jeu aussi à 9:9 / 10:10.
Contenu d’entraînement 5
Entraînement technico-tactique : 7. La contre-attaque
1. Jouer le ballon rapidement après récupération
Organisation : A B
– 8 joueurs par surfaces délimitées + cônes.
– Travail sur les 2 surfaces.
– On joue 5:3 (possible 6:4).
Déroulement (Terrain A) :
– L’équipe tente de garder le ballon à une touche.
– L’équipe cherche à récupérer le ballon. Si un joueur
récupère le ballon, il tente de le sortir du carré le plus vite
possible.
– Le joueur qui récupère le ballon peut aussi faire une passe à
un coéquipier avant de sortir le ballon.
– Changer les rôles.
Variante :
– Le défenseur qui récupère le ballon sort du carré et fait une
passe au joueur entre les cônes.
2. Partir en contre-attaque
Organisation : 1
– 6 joueurs par surface délimitée (1 et 2). 4 à 6 en attente.
– 2 gardiens. – 4 piquets (ou cônes) comme adversaires. A
– On joue 4:2; changer les 2 défenseurs.
Déroulement :
– Au signal de l’entraîneur, le porteur du ballon part ballon
au pied avec 2 coéquipiers. Il fixe le piquet et joue avec un
coéquipier pour conclure (max. 3 passes).
– Les 2 défenseurs courent pour faire opposition vers le but
le plus proche (Ex.: les défenseurs du terrain 2 font
A
opposition aux attaquants du terrain 1).
Variante :
– Limiter le temps de la contre-attaque. 2
– Les 2 défenseurs A à côté du but peuvent aussi faire
opposition.

3. Sortir d’un pressing et contre-attaque


Organisation :
1
– 5 joueurs par carré et 5 joueurs dans le jeu + gardien.
– Surface délimitée + carrés 1 et 2 + petits buts.
– Les attaquants, les défenseurs. B
Déroulement :
– On joue 3:2 dans les carrés. L’action commence toujours sur
le terrain 1, puis on passe au terrain 2. A
– Les 2 défenseurs cherchent à marquer dans le petit but.
– Les 3 attaquants défendent. Lorsque qu’ils récupèrent le
ballon, on joue (1re passe) à l’attaquant B qui remet dans l’axe C
à A, puis jeu en profondeur sur un attaquant du carré ou à l’at-
taquant C. Pour conclure, passer dans une porte et tirer au but.
– Seuls les attaquants du carré concerné et le joueur C ou B 2
partent en contre.
Variante : – Les défenseurs de la surface de jeu peuvent
aussi venir défendre.

4. Jeu de contre-attaque 8:8


Organisation :
– 2 équipes de 8 joueurs + 2 gardiens.
– Surface délimitée + 2 grands buts.
– Le jeu commence toujours dans la zone de jeu.
Déroulement :
– Les jouent à 3 ou 2 touches de ballon et cherchent à
marquer.
– Lorsque les récupèrent le ballon, ils cherchent la contre-
attaque rapide en sortant de la zone (par dribble ou passe).
– 3 à 4 joueurs partent en contre.
– Les reviennent pour défendre.
– Limiter le temps de la contre-attaque ou le nombre de
passes avant de conclure.
Contenu d’entraînement 5
Entraînement technico-tactique : 8. Défense de zone (bloc de défense)
1. Situation de base 2:1
Organisation :
– 6 joueurs par poste.
– On joue 2:1 dans une surface délimitée.
– Changer les joueurs après 5 à 6 passages.
Déroulement :
– Les 2 attaquants tentent de traverser le carré pour aller
stopper le ballon derrière la ligne.
Apprendre à défendre en fonction de la situation de jeu.
– Le défenseur se déplace entre les deux attaquants,
freine l’action sans se lancer, provoque l’erreur.
Variante :
– Lorsque les attaquants ont traversé le carré, ils cherchent
à conclure.

2. Du 1:1 au 2:2
Organisation : A B
– 6 à 8 joueurs par poste + petits buts.
– On joue 1:1 et 2:2.
– Surfaces délimitées (terrain A et terrain B).
– Inverser les joueurs. Temps de jeu limité.
Déroulement :
– Terrain A : On joue 1:1. Le joueur cherche à marquer dans
le petit but. Le défenseur fait opposition en poussant l’ad-
versaire sur un côté et en cherchant à récupérer le ballon. A
la fin de l’action, on change de joueur.
– Terrain B : On joue 2:2. Chercher à marquer dans les 2 petits
buts.
Les défenseurs font opposition, ferment les angles, jouent
en couverture mutuelle.

3. Du 2:2 au 4:4 (ou 3:3)


Organisation : A B
– 8 joueurs par poste. – Sur surfaces délimitées (A + B), on
joue 2:2. – Au signal de l’entraîneur, on joue 4:4 (aussi 3:3).
Déroulement :
– Terrain A : L’équipe cherche à marquer dans les 2 petits
buts (jeu 2:2), puis dans les 4 buts (jeu 4:4).
– Si l’équipe récupère le ballon, elle cherche à marquer
en franchissant la ligne du fond (stop-ballon).
– Les équipes passent de la défense à 2 (sur une seule
surface) à 4 joueurs sur les 2 surfaces. On applique les
principes défensifs de zone.
– Terrain B : Travail analytique. Les 4 défenseurs se dépla-
cent en fonction de la position du ballon joué par les atta-
quants (inverser les rôles).
L’entraîneur dirige et corrige l’exercice.
4. Jeu 4:4 (5:5)
Organisation : A B
– 2 équipes de 5 joueurs + gardien. – On joue 4:4 + 1 gardien
et 2 joueurs en appui. – Surfaces délimitées (A + B) +
2 grands et petits buts. – Chaque 3’, on inverse les rôles.
Déroulement (Terrain A) :
– L’équipe attaque et cherche à marquer sur le grand but.
– L’équipe défend en zone et peut marquer dans les petits
buts. – Lorsque le ballon sort, un des joueurs en appui fait la
remise en touche.
Variante (Terrain B) :
– 5 défenseurs (4 + 1 milieu) défendent 3 petits buts et
marquent dans le grand but. – Les 4 + gardien marquent
dans les petits buts.
Appliquer les principes défensifs de zone.
Contenu d’entraînement 5
Entraînement technico-tactique : 9. Défense de zone (défense et milieu)
1. Jeu d’introduction 6:6 (7:7)
Organisation :
– 2 équipes à 6:6.
– Jeu libre sur surface délimitée et 7 portes.
– Jeu aussi possible avec les mains.
Déroulement :
– L’équipe avec le ballon attaque et cherche à franchir les
portes, soit par une passe sur un coéquipier, soit ballon au
pied (1 point).
– Lorsqu’un joueur ferme une porte (par sa présence dans
la porte), il est impossible de marquer.
– Durée : 1’ ou 2’; changer les rôles. Qui marque le plus de
buts ?
Travail de collaboration + communication.

2. Défendre en bloc compact


Organisation :
– L’équipe à 7 joueurs (à 6 ou 8) est positionnée en 2 blocs
compacts.
– 7 piquets (couleurs différentes) ou 7 joueurs .
On travaille les déplacements du bloc.
Déroulement :
– L’entraîneur indique le piquet où le ballon joué par les
doit être donné (au ralenti puis à rythme normal).
– L’équipe se déplace en fonction du ballon et entraîne les
principes défensifs de zone.
Variante (transition défense-attaque) :
– Exercice sans les piquets. Les font circuler le ballon. A la
récupération, les se déploient et cherchent à faire
10 passes.
– Les font une opposition passive au début, puis jeu normal.

3. 6:8 (5:7) collaboration défenseurs et milieux


Organisation :
– 2 équipes. L’équipe en défense à 6 joueurs + gardien,
l’équipe à 8 joueurs attaque.
– Jeu libre sur surface délimitée avec un grand but et 5 portes.
Déroulement :
– L’équipe en jeu libre doit franchir une porte ballon au pied
et chercher à conclure.
– L’équipe défend en zone et empêche les de marquer.
– En récupérant le ballon, un joueur adresse une passe
précise sur les 3 joueurs .
– Si un franchit une porte, les autres joueurs peuvent entrer
dans la zone de défense se trouvant derrière les portes.
– Si les attaquants franchissent une porte = 1point. S’ils
marquent dans le grand but = 2 points. La longue passe de
l’équipe sur un joueur = 1 point.
4. Jeu 7:6 (8:6) pour récupérer le ballon
Organisation :
– L’équipe à 7 joueurs défend haut sur le terrain pour cher-
cher à conquérir le ballon. – L’équipe à 6 joueurs + gardien.
– Surface délimitée en 4 zones. – Le jeu commence toujours
par l’équipe .
Déroulement :
– Les joueurs cherchent à jouer en profondeur sur les appuis
. Chaque passe réussie = 1 point. – Les défenseurs cher-
chent à freiner l’action et à récupérer le ballon. – Si les récu-
pèrent le ballon, ils peuvent le conserver ou chercher à conclure
rapidement (transition défense/attaque).
Variante : – Les joueurs , après le contrôle du ballon, peuvent
aller marquer dans le but défendu par le gardien de l’équipe .
– Retour défensif de toute l’équipe .
Contenu d’entraînement 5
Entraînement technico-tactique : 10. Le pressing de base
1. Forme jouée 3:4
Organisation : A B
– 7/8 joueurs par carré délimité.
– On joue 4:3 (+ 1 appui à l’extérieur du terrain B).
– Changer les rôles après un temps de jeu déterminé. A B
– Le jeu commence toujours par l’équipe .
Déroulement (Terrain A) :
– Les 4 jouent à 2 ou 3 touches.
– Les 3 joueurs au milieu cherchent à intercepter le ballon.
Ils choisissent le bon moment pour déclencher le pressing
à 2. Le 3e vient en couverture.
Choisir le bon moment; mettre le porteur sous pression;
créer le surnombre; agressivité.
Variante (Terrain B) :
– Lorsque les joueurs récupèrent le ballon, ils cherchent à
faire une passe à l’appui.
2. Forme jouée 3:4 (3:2)
Organisation :
– On joue 4:3 (terrain A); 3:2 (terrain B). Carrés délimités.
– Les 3 joueurs attaquent sur les 2 petits buts (terrain A) A B
et les sur 1 petit but. Sur terrain B, chaque équipe attaque
sur 1 petit but.
– Changer les rôles et les terrains après un temps de jeu
déterminé.
Déroulement :
– Le jeu commence toujours par l’équipe qui cherche à mar-
quer.
– Après la 1re passe des , les cherchent à récupérer le
ballon (en pressing) et à marquer rapidement.
Les jouent pour créer le surnombre sur le porteur du
ballon; poussent l’adversaire à l’extérieur ou à l’intérieur
selon la situation; cherchent le pressing.

3. Exercice 1:2; pressing d’attaque


Organisation :
– 3 joueurs par carré délimité + 3 passeurs A.
– On joue 2:1 + 1 passeur. / 1 gardien.
– On travaille sur 3 postes. – Changer les rôles et les postes.
Déroulement :
– Le passeur A joue sur son partenaire de même couleur qui
cherche à garder le ballon.
– Les 2 joueurs attaquent le porteur du ballon , et cher-
chent à le récupérer pour conclure rapidement.
Contrer l’adversaire; venir en soutien; chercher le duel 1:2.
Variante :
– Lorsque les partent en attaque pour conclure, le
passeur A entre dans le jeu pour défendre et permettre A A A
à son coéquipier de revenir (situation 2:2).

4. Exercice de 3:4 ou 6:4; pressing et contrer


Organisation :
– 10 joueurs + gardien. – On joue 4:3 sur carré délimité.
– 3 joueurs en appui à l’extérieur.
– Changer la position des joueurs après quelques actions.
– Changer le rôle des équipes.
Déroulement :
– Les 4 joueurs conservent le ballon à 2 ou 3 touches.
– Les 3 joueurs cherchent à intercepter le ballon; en le récu-
pérant, ils attaquent sur le grand but à 6 joueurs. Les
4 joueurs viennent défendre (6:4).
Choisir le bon moment pour déclencher le pressing. Atta-
que libre sur le but; action individuelle ou jeu de passes.
Variante :
– Changer la position de la surface de jeu; aussi sur les côtés.
Contenu d’entraînement 5
Entraînement technico-tactique : 11. Le pressing
1. Forme jouée 6:4; pressing d‘attaque
Organisation :
– 11 joueurs dans la surface des 16m.
– On joue 6:4 + gardien dans le grand but + 3 petits buts.
– Changer les rôles après un temps de jeu déterminé.
– Le jeu à 4:4 commence toujours depuis le gardien qui joue
le ballon à l’équipe .
Déroulement :
– Le jeu commence à 4:4.
– Les attaquants cherchent à marquer dans le grand but.
– Les défenseurs défendent le grand but et marquent dans
les 3 petits buts.
– Les attaquants jouent le pressing offensif avec les 2 ap-
puis (pour le surnombre) et cherchent à marquer rapidement.
Organisation défensive: occuper la surface, créer le surnom-
bre près du ballon, pousser l’adversaire à la faute; agressivité.

2. Jeu 5:5:5; pressing d’attaque


Organisation : 30m 10m 30m
– 3 équipes de 5 joueurs avec 2 gardiens. – Surface de jeu
délimitée en 3 zones (A, B et C). – On joue 5:5 dans les zones
A + B. La zone C est neutre. – Durée de jeu à déterminer.
Déroulement :
– L’équipe cherche à sortir le ballon de la zone A à la zone C.
– Les jouent le pressing dans la zone A pour récupérer le
ballon et cherchent à marquer le plus vite possible. – Lorsque
les réussissent à sortir de la zone A pour entrer dans la zone
C, ils attaquent l’équipe qui défend le grand but de la zone
B. Lorsque les récupèrent le ballon, les jouent le pressing
en zone B. – Si les marquent, le jeu reprend dans la zone A
par l’équipe . A C B
Variante :
– Limiter le nombre de touches dans les zones A + B.

3. Jeu 8:6; pressing en milieu de terrain


(transition défense-attaque) 20m
Organisation :
– L’équipe à 6 joueurs + gardien.
– L’équipe à 8 joueurs défend le grand but sans gardien.
– Surface de jeu délimitée avec une zone de pressing.
Déroulement :
– Les cherchent à conclure dans le but sans gardien. But
sur reprise directe dans la zone de pressing.
– Les défendent en pressing dans la zone délimitée pour
récupérer le ballon et attaquer rapidement.
L’équipe déclenche le pressing selon la situation de jeu.
Variante :
– Limiter le nombre de touches pour l’équipe . Zone pressing
– Dès récupération du ballon par l’équipe , limiter le temps
de l’attaque (Ex.: moins de 10’’).
4. Jeu 8:6; pressing en milieu de terrain
(transition défense-attaque)
Organisation :
– L’équipe à 6 + gardien. – L’équipe à 8 + gardien.
– Surface de jeu délimitée en 3 zones (A, B et C).
Déroulement :
– L’équipe joue dans les zones A et C et cherche à franchir
(par dribble, passe) la ligne de défense de l’équipe . Un seul
joueur part affronter le gardien (duel 1:1). – L’équipe po-
sitionnée selon son système de jeu, défend et cherche le pres-
sing dans la zone C. En récupérant le ballon, elle contre-attaque
ou joue par jeu posé. Déclenchement du pressing selon la
situation et dans les zones préférentielles (sur les côtés). Zone pressing
Variante :
A C B
– Lorsque l’équipe entre dans la zone B, elle cherche à con-
clure. Les viennent défendre.
5 Préparation
technique et
technico-tactique

1. La préparation technique 1
1.1 Les fondamentaux techniques 4
1.2 Les techniques offensives 7
1.3 Les techniques défensives 9
1.4 Le duel 11
1.5 Propositions méthodologiques pour
favoriser la progression technique 12
2. La préparation technico-tactique 14
2.1 L’entraînement technico-tactique 15
2.2 Les grands types d’attaque 16
2.3 Le jeu défensif 19
2.4 Le pressing 22
3. Les jeux d’entraînement 28

Contenu d’entraînement
Préparation technique et technico-tactique 5
1. La préparation technique

Les mécanismes de coordination sont fondamentaux dans l’apprentissage de la technique.

La coordination est une fonction psychomotrice. Et toutes les fonctions psychomotrices arrivent à maturité
entre 12 et 14 ans, en même temps que la puberté, alors que les qualités de performance fonctionnelle
arrivent à maturité entre 16 et 18 ans : vitesse, détente, endurance.

La psychomotricité précède l’exécution : elle concerne la composante motrice invisible. Un entraîneur qui
n’agirait que sur la composante motrice visible n’obtiendrait que peu de résultats. Il faut donc motiver et
activer les mécanismes mentaux qui sous-tendent l’exécution, dès le football des enfants, plus particuliè-
rement au niveau de la préformation. L’amélioration des habiletés techniques individuelles dans le football
d’aujourd’hui passe obligatoirement par l’optimisation des capacités de coordination.

Les capacités de coordination sont abordées dans le chapitre 8 Formation et préparation physique.

La technique (rapport au ballon)

La base de la technique consiste avant tout à posséder un bon rapport corps/ballon. Le ballon est au service
du joueur et non l’inverse.

Nous verrons dans ce chapitre consacré à l’apprentissage de la technique :

• Les fondamentaux
rapport corps – ballon

• Les gestes techniques dans le football


techniques défensives – techniques offensives

• Le duel
finalité de la technique/
confrontation entre techniques défensives et techniques offensives

1
2

5
Préparation technique et technico-tactique
Tableau 1 TECHNIQUE EN JEU
(Technico-tactique)

LA TECHNIQUE GESTUELLE

La technique offensive La technique défensive

Le contrôle Conduite du L’interception Le tackle La course


La passe Le tir
(orienté) ballon du ballon (sliding) défensive

Le jeu La contre- Le renvoi Le jeu


La feinte Le dribble
de tête Le déplacement charge au pied de tête
de base

Le changement
La feinte de corps Les courses L’appel du ballon Les sauts
de direction

Coordination

L’orientation Le rythme La différentiation La réaction L’équilibre

La perception du jeu
(qualités cognitives)
Préparation technique et technico-tactique 5
LES FONDAMENTAUX TECHNIQUES

rapport corps-ballon

LES TECHNIQUES OFFENSIVES LES TECHNIQUES DEFENSIVES

Récupération du ballon,
Utilisation du ballon
ou annihilation de l’action

• Feinte • Contre, charge (corps)


• Contrôle orienté • Interception
• Passe • Tackle
• Dribble • Renvoi au pied
• Tir (centre, volée ...) • Jeu de tête
• Jeu de tête • Course défensive

Duel
1:1

Confrontation entre techniques offensives et techniques défensives

N.B. Au-delà du 1:1 nous passons aux formes jouées :

• allant du plus simple


peu de joueurs, espaces réduits (2:1, 2:2, 3:2, …)

• au plus complexe
joueurs nombreux, grands espaces (4:4, 7:5, 8:8, …)

• pour aboutir à la confrontation entre deux blocs (11:11) avec comme finalité : le match

Ces formes jouées ouvrent la porte aux animations offensives ou défensives dans lesquelles s’inscrit la tac-
tique. Nous quittons alors la technique pure pour entrer dans le technico-tactique. 3
5 Préparation technique et technico-tactique

1.1 Les fondamentaux techniques

Comme un musicien débutant ou chevronné, le joueur de football se doit de faire ses gammes au début de
chaque entraînement.

Le pianiste a ses doigts comme surfaces de contact avec son instrument, le footballeur a ses pieds quand le
ballon est au sol, et ses cuisses, sa tête, sa poitrine quand le ballon est en l’air.

Nous verrons ci-dessous comment travailler toutes les surfaces de contact.


– ballon au sol conduit par le joueur
– ballon en l’air maîtrisé par le joueur
– ballon au sol venant d’un partenaire
– ballon en l’air venant d’un partenaire

Toujours partir du plus simple (1 surface de contact) pour aboutir au plus compliqué (mélanger 2 surfaces
de contact avec un seul pied, puis avec les 2 pieds).

• La maîtrise du ballon au sol

1 surface de contact
– Intérieur
– Extérieur
– surfaces utilisées: – Cou-de-pied
– Semelle
– Pointe-de-pied
– Talon

Exemple : trottiner avec le ballon en n’utilisant qu’une surface de contact à la fois, et garder le
ballon près du pied.

2 surfaces de contact (avec le même pied)

Exemples : intérieur – intérieur


intérieur – extérieur
semelle – extérieur

Ne pas oublier de changer de direction et de varier le rythme. Ce sont les changements de rythme et
de direction qui perturbent l’adversaire.

2 surfaces de contact (avec les 2 pieds)

Exemples : intérieur – intérieur


extérieur – extérieur
semelle – intérieur

4 Ce travail avec les extérieurs fait appel à la feinte dans le cas du dribble.
Préparation technique et technico-tactique 5

• La maîtrise du ballon en l’air

Exemple : 100 x : pied droit (uniquement)


100 x : pied gauche (uniquement)
200 x : pied droit – pied gauche en alternance
50 x : tête

On peut augmenter les difficultés en mélangeant les surfaces de contact.


Exemple : pied gauche cuisse gauche tête cuisse droite pied droit, etc.,
sans oublier d’utiliser la poitrine.

• La maîtrise du ballon en l’air son retour au sol

Ce sont les contrôles orientés (travailler les 2 pieds)

Exemple : – intérieurs (devant la jambe d’appui)


– extérieurs
– intérieurs (derrière la jambe d’appui)

• La maîtrise du ballon arrivant au sol (venant d’un partenaire)

Ce sont les prises de ballon de protection ou d’élimination.


(utiliser toutes les surfaces de contact possibles au niveau du pied, mais aussi au niveau du haut du
corps, avec les bras en protection.)

N.B. Possibilité d’utiliser la feinte avant la prise de ballon.

• La maîtrise du ballon arrivant en l’air (venant d’un partenaire)

Idem ci-dessus, avec tête, poitrine, cuisses, etc.

N.B. Possibilité d’utiliser la feinte avant la prise du ballon.

En conclusion

La maîtrise de toutes les surfaces de contact va s’avérer fondamentale dans l’utilisation du ballon, non seu-
lement pour le contrôler mais également pour le protéger, avec comme finalité l’utilisation des techniques
offensives (passe, tir, centre, volée, dribble, etc...)

5
5 Préparation technique et technico-tactique

Les ingrédients du match : l’éveil à la situation (selon Michel Platini)

Lors d’un match de football, d’autres paramètres interviennent :

• sur le plan athlétique


Maîtrise et utilisation du ballon avec un coût énergétique élevé
(pulsations cardiaques élevées)
– moyenne des pulsations cardiaques/minute lors d’un match de football (170-175)

• sur le plan psychique


Présence de l’adversaire

Nous savons très bien que certains joueurs sont très performants à l’entraînement et beaucoup moins lors
du match officiel. Le travail de l’entraîneur consiste à introduire les contraintes du match le plus rapide-
ment possible, en respectant bien entendu l’évolution de chaque joueur pendant l’entraînement:
– travail athlétique (vitesse d’exécution)
– composante psychologique (pression de l’adversaire, des équipiers, de l’espace, voire des specta-
teurs)

Pendant le travail des fondamentaux techniques, le fait d’habituer le joueur à s’entraîner sous pression
facilitera le passage aux formes jouées avec l’apparition de l’analyse tactique.

Quelques exercices d’entraînement

Exemple : – Jonglage en mouvement.

– Jonglage en mouvement avec un adversaire statique, puis en mouvement, qui essaie de s’em-
parer du ballon.

– Un joueur lance le ballon en l’air en direction d’un joueur assis. Celui-ci se lève au moment où
on lui lance le ballon et essaie de le maîtriser (tout en le maintenant en l’air).

– Idem avec joueur allongé sur le dos.


Idem avec joueur allongé sur le ventre.

– 2 joueurs (A et B) s’échangent le ballon en l’air. 1 touche de ballon, puis 2, 3 … jusqu’à 10. Puis
revenir à 1.
Objectif : habituer le joueur à travailler sous contrainte.

Les joueurs doivent rester maîtres de leur technique malgré les contraintes du match (sur le plan athlétique
et selon l’adversaire).

6
Préparation technique et technico-tactique 5

1.2 Les techniques offensives

Définition du geste offensif

Faciliter la progression du ballon vers le but adverse. On parle alors d’animation offensive.

Le possesseur du ballon recherche :

– la progression du ballon (conduite, dribble)


– l’élimination de l’adversaire
– la transmission du ballon (passe, centre)
– la finition (tir : pied, tête)

Son rôle

Le geste technique dépend :

– du bagage technique du joueur


– de la situation de jeu

Exécuter le geste technique parfait que la situation de jeu exige.

Les gestes offensifs, ou les techniques offensives individuelles

• La conduite du ballon et le dribble

La conduite du ballon, et le dribble, changement de direction du ballon, doivent s’entraîner régulière-


ment, tout particulièrement le dribble, car il n’est pas inné.

Différentes sortes de dribbles se pratiquent :

– le dribble d’élimination
– le dribble de protection
– le dribble de dégagement

N.B. Savoir que le ballon va toujours plus vite que l’homme.

• La feinte (pas de changement de direction du ballon : on ne touche pas le ballon)

Elle sème l’incertitude chez le défenseur et donne un temps d’avance et d’espace à l’attaquant. Les fein-
tes n’ont pas de limite (tête, buste, jambes, pieds, etc.)

• La passe

Elément de base du jeu collectif, elle implique une relation entre joueurs qui va bien au-delà du simple
geste. Il faut savoir utiliser toutes les surfaces de contact des 2 pieds pour varier les trajectoires.

• La première passe

A la base du déclenchement de l’attaque placée ou rapide, elle conditionne le choix de la relance et de


l’action offensive. De sa qualité dépend la réussite de celle-ci. 7
5 Préparation technique et technico-tactique

• La dernière passe

Indissociable de la finition, elle va permettre au partenaire d’enchaîner sur un geste technique décisif
dans la zone de finition.

• Le contrôle orienté

Il associe en une seule phase la prise du ballon et son orientation. Il peut parfois être assimilé à un drib-
ble, mais en 1 touche de ballon (dos contre l’adversaire, ou face à lui). Il est souvent précédé d’une feinte
pour perturber le défenseur. Il donne de l’accélération au jeu.

• Le tir

Il représente la finalité du jeu d’équipe. Nécessité de maîtriser toutes les surfaces de contact (pieds, tête,
corps) pour varier les trajectoires.

N.B. Nécessité d’avoir du courage, de la confiance, un zeste d’égoïsme, et un côté un peu fantasque.

• Le jeu de tête, le jeu de corps

Ce sont des techniques indispensables depuis la création du football. Elles complètent efficacement le
jeu de pied.

Conseils pour l’entraînement des techniques offensives

• Le tir

– Tous les circuits avec en finalité l’utilisation de toutes les surfaces de contact
– Privilégier un armer court : genou
– Frappe de la pointe : pas d’armer (technique de vitesse)
– Pas toujours avec des courses directes vers le but adverse
– Courses parallèles au but
– Courses dos au but : se retourner, frapper

• Le dribble

Conduite du ballon, crochet intérieur et extérieur, crochet derrière la jambe d’appui, râteau, passement de
jambes, dribble aérien, dos au but, etc.

• Les passes

Courtes, longues, déviées, diagonales, latérales, en arrière, en avant, avec intérieur du pied, cou-de-pied,
extérieur, etc.

• Le jeu de tête, le jeu de corps

8 Coup de tête au but, déviation, remise en arrière, passe, etc.


Préparation technique et technico-tactique 5

1.3 Les techniques défensives

Définition du geste défensif

Freiner ou stopper la progression du ballon grâce à un geste (aspect technique) ou à une attitude (aspect
tactique), avec ou sans récupération du ballon. La finalité étant de reprendre le ballon et de relancer l’action
vers le but adverse.

N.B. La récupération du ballon exige du courage, de l’énergie et de l’intelligence.

L’entraîneur doit toujours valoriser le geste défensif. Le jeu commence à la récupération du ballon (avec la
qualité de la première passe).

Les facteurs importants

a) L’adversaire a le ballon

– de face loin du but : empêcher la prise de vitesse (exemple : le débordement)


– de côté près du but : empêcher le tir
– de dos

L’adversaire recherche :
– la progression (conduite, dribble)
– la transmission (passes, centres)
– la finition (tir)

b) L’adversaire n’a pas le ballon, mais le sollicite

– dans les pieds


– dans le dos du défenseur
– entre 2 défenseurs
– entre 2 lignes
– vers le but
L’adversaire demande le ballon – sur un côté
– en décrochant

c) Les zones d’intervention du défenseur

– la surface de réparation (axe, côté)


– hors de la surface de réparation (axe, côté)
– loin du but (axe, côté)

Le comportement du défenseur varie selon la zone d’intervention.

9
5 Préparation technique et technico-tactique

Les gestes défensifs, ou les techniques défensives individuelles

• Le tackle

– face à l’adversaire
– de côté (dribble, débordement)
– jamais par derrière et jamais les 2 pieds décollés
Le bon moment pour tackler : celui où l’adversaire reçoit le ballon, car il a les yeux fixés sur lui, mais
attention aux contrôles orientés.
Ne tackler que s’il y a couverture, sinon…

N.B. On peut appeler le tackle glissé « sliding ».

• Le renvoi au pied
– pour relancer (précision)
– pour écarter le danger

• Le jeu de tête défensif


– pour relancer (précision)
– pour écarter le danger

• La contre-charge
C’est la mise du corps en opposition pour faire obstacle à une passe, à un centre ou à un tir.
Attention aux feintes de frappe.

• La charge (charge avec le corps)


Toujours avec l’épaule (respect des lois du jeu).

• L’interception du ballon
Elle peut être réalisée avec toutes les parties du corps autorisées par les lois du jeu, lors d’une passe, d’un
centre ou d’une rentrée de touche.

• La course défensive
Importante connotation tactique :
– pas toujours courir vers l’attaquant
– parfois courir dans l’espace recherché par l’attaquant pour empêcher l’accélération, le centre, …
N.B. Ne jamais se livrer complètement pour pouvoir réagir lors de feintes.

Conseils pour l’entraînement aux techniques défensives

L’entraînement de ces gestes techniques s’intègre régulièrement dans l’apprentissage de la technique

10
générale chez les jeunes footballeurs, particulièrement en phase de préformation. Ils sont par la suite tra-
vaillés plus spécifiquement par poste et par bloc (exemple : pour les défenseurs).
Préparation technique et technico-tactique 5

1.4 Le duel

C’est l’action de base qui se répète le plus souvent lors d’un match. Elle est régulièrment décisive, notam-
ment dans la zone de conclusion.

Confrontation entre :
– les techniques offensives
– les techniques défensives

Un match de football est un ensemble d’affrontements :


– entre 2 blocs d’équipes : 11:11
– entre une défense et une attaque
– entre les milieux de terrain pour le gain du jeu
– homme à homme: DUEL

Le duel se gagne :
– physiquement (résister à l’adversaire)
– moralement (ténacité, courage, confiance)
– TECHNIQUEMENT (éliminer pour l’un, reprendre pour l’autre)

N.B. Sortir du duel 1:1, avec l’intervention d’autres joueurs, c’est passer à une forme technico-tactique (ani-
mations défensives ou offensives).

Dans ce chapitre, on reste dans le duel pur, c’est-à-dire un affrontement homme à homme (1:1), mais en
modifiant progressivement la finalité pour perturber à la fois l’attaquant (qui a le ballon) et le défenseur, de
façon à ce qu’ils apportent des réponses appropriées selon les différents objectifs des exercices.

Entraînement aux duels (voir contenus d’entraînement annexés)

11
5 Préparation technique et technico-tactique

1.5 Propositions méthodologiques pour favoriser la progression technique

A chaque entraînement, il faut favoriser le nombre de touches de ballon, des deux pieds, de la tête, et autres
parties du corps.

La séance technique
• Au moins deux fois par semaine : séance à dominante technique dans les entraînements collectifs du
cycle hebdomadaire

• Une fois par semaine : séance spécifique individuelle en petits groupes (2 à 6 joueurs)
– En préformation, accent sur la technique de base (fondamentaux techniques)
– En formation, accent sur la technique de bloc et de poste

• Séance spéciale individuelle (1 ou 2 joueurs) selon besoin et état de performance


Exemple: Entraînement des lacunes techniques ou/et valorisation des points forts (habiletés déjà appri-
ses ou naturelles, comme le pied gauche)

• Les formes d’entraînement


– Ateliers techniques, parcours techniques et jeux divers
– Combinaisons de jeu, formes jouées
– Jeu sur surfaces variées

La correction à partir d’un exercice technique

Exemple : Passe
– au sol, en profondeur, en diagonale
– appuyée, dosée
– dans les pieds ou dans la course
– avec les deux pieds
– rechercher le timing

Exercice : Passe et suit, jeu en triangle


• A donne à B et prend sa position.
• B passe à C en course et prend sa position. C B
• C demande le ballon en course et le conduit
en position initiale. 2
A exécuter dans les deux sens.
1

3
A

12
Préparation technique et technico-tactique 5

Points de correction:
– la qualité du dosage, le rythme de passe, de la prise de ballon
– feinte de corps (contre-appel)
– la maîtrise du ballon dans la course
– le maintien du rythme élevé et la fluidité dans la triangulation
– la souplesse dans le geste

• Contenu d’entraînement varié entre les exercices et les formes jouées (surfaces variables)

• Intégration des objectifs d’exercices dans les situations de jeu et en jeu (application des objectifs dans le
jeu réel)

• Intégration progressive de la technique sous pression

• Bonne organisation du terrain, nombreux ballons, groupes restreints

Laisser le joueur talentueux s’exprimer et exécuter ses propres gestes s’ils sont efficaces.

Le coaching technique

• Fixer et préciser l’objectif.

• Démontrer et expliquer les exercices (dépend du savoir-faire de l’entraîneur).


Profiter des qualités techniques des joueurs pour la démonstration.

• Laisser exécuter, observer et ensuite corriger (essai-erreur).

• Corriger précisément.

• Donner un feed-back positif, pour renforcer, pour encourager.

• Elever le niveau de motivation grâce à l’intérêt de l’exercice, à sa progression, à sa réussite et à l’attitude


du coach (dynamique, passionné, mais pas agressif).

• Travailler sur la concentration, la persévérance et la prise de risque.

• Favoriser l’autonomie gestuelle et encourager les joueurs à innover.

N.B. Au chapitre 10 Joueur de demain, nous présentons des principes pour rendre plus efficace l’entraîne-
ment des jeunes footballeurs.

Vous trouverez dans les contenus annexés des exemples d’entraînement techniques.

13
5 Préparation technique et technico-tactique

2. La préparation technico-tactique

Une équipe qui a le sens tactique a la capacité de résoudre individuellement (joueur) ou collectivement
(équipe) les problèmes de jeu plus efficacement et plus rapidement que l’adversaire.

Une équipe doit être capable de s’adapter en fonction des paramètres technico-tactiques qui évoluent au
cours du match.

Il s’agit véritablement “D’UNE BATAILLE TECHNICO-TACTIQUE”.

En fonction de toutes les situations de jeu à l’intérieur desquelles l’organisation de jeu reste la même, les
réponses offensives et défensives sont nombreuses et variées tant sur le plan individuel que collectif. Les
joueurs ou l’équipe ont non seulement à trouver la solution la mieux adaptée à la situation de jeu, mais
également plus rapidement que l’adversaire.

Le travail à l’entraînement consiste donc à mettre les joueurs face à des situations de jeu relativement fa-
ciles au départ (peu de joueurs, espaces réduits), puis à de plus complexes (beaucoup de joueurs, espace
élargi, contraintes techniques), pour finalement arriver à la confrontation entre 2 blocs d’équipes, la plus
proche possible de la réalité du match, ce qui permet de préparer le championnat et les tournois dans les
meilleures conditions.

Grâce à ce genre d’entraînement, on élève le niveau technico-tactique des joueurs afin de leur donner la pos-
sibilité de reconnaître la situation de jeu, et bien entendu de l’affronter individuellement et collectivement.

En première partie, pour être complet, nous abordons les deux grands types d’attaque, tant sur le plan de la
théorie (problèmes à résoudre) que sur celui de la pratique (travail à l’entraînement).

– Les attaques rapides


– Les attaques placées (jeu posé)

La contre-attaque est une des formes de l’attaque rapide.

En deuxième partie, nous présentons le jeu défensif, en particulier :

– La défense de zone
– Le pressing

N.B. Dans ce chapitre (préparation technico-tactique), nous ne parlons pas ou très peu :
– des organisations de jeu, des systèmes de jeu, des principes de jeu
– du plan de jeu (pour 1 match)
qui sont abordés au chapitre 6 Concept de jeu.

14
Préparation technique et technico-tactique 5

2.1 L’entraînement technico-tactique

Il est évident que les animations offensives et défensives varient selon :

– les qualités et les spécificités de l’équipe


– le choix et la conception de jeu de l’entraîneur
– les qualités de l’adversaire (plan de jeu)

Dans ce paragraphe, nous nous arrêtons uniquement aux problèmes technico-tactiques, en utilisant les
formes jouées (animations offensives – animations défensives).

Dans une forme jouée, il est difficile, voire pas conseillé, de séparer l’aspect offensif et l’aspect défensif.
Lors des entraînements, l’entraîneur peut faire exercer plus l’un ou l’autre de ces aspects en fonction des
besoins de l’équipe. Il est judicieux de séparer les formes jouées en 2 parties :

a) la première, dont la finalité est le BALLON uniquement.

LES ATTAQUANTS LES DEFENSEURS

Conservation et circulation Récupération ou


du ballon en utilisant annihilation du jeu offensif
toutes les techniques adverse en utilisant
individuelles offensives toutes les techniques
ainsi que toutes les individuelles défensives
possibilités technico- ainsi que toutes les
tactiques collectives. possibilités technico-
tactiques collectives.

b) la seconde, dont la finalité vise un BUT BIEN PRECIS (la direction du jeu)

– stop-ballon (les lignes)


– trouver un joueur dans un espace (exemple : gardien)
– buts réduits
– buts normaux

15
5 Préparation technique et technico-tactique

2.2 Les grands types d’attaque

L’attaque rapide

– peu de passes (3-4 maximum)


– peu de joueurs (3-4 maximum)
– durée : moins de 10’’

Le bloc défensif de l’équipe adverse n’est momentanément pas en place.

Cela peut être dû :


– à une erreur technique
– à un mauvais choix de jeu
– à une incompréhension entre 2 partenaires
– à une interception
– etc…

Généralement, mais pas nécessairement, la première passe après la récupération du ballon est une passe
en profondeur (direction le but).

La différence entre l’attaque rapide et la contre-attaque

• Lors d’une attaque rapide, le bloc-équipe ne recule pas dans le camp adverse à la perte du ballon, il cher-
che à le récupérer rapidement et le plus haut possible.
Exemple : Quand un attaquant perd le ballon, il doit de suite continuer la lutte pour tenter de le récupérer
(qualités d’agressivité).

• Lors d’une contre-attaque, et suite à la perte du ballon dans le camp adverse, le bloc-équipe revient se
placer en défense dans son propre camp. Il cherche alors à aspirer l’adversaire dans sa moitié de terrain
pour mieux utiliser les espaces arrières libres de l’adversaire. La récupération du ballon est donc plus
basse, moins immédiate, mais permet d’autres possibilités défensives et de transition défense-attaque.
Exemple : Sénégal contre Danemark, Coupe du Monde de la FIFA 2002

16
Préparation technique et technico-tactique 5

Les deux problèmes de jeu à résoudre

a) La progression directe du ballon/opposition à la progression

A la récupération du ballon : manque de sécurité défensive de l’adversaire. Le rapport de force est mo-
mentanément favorable à l’attaque.

– espace
conserver cet avantage en – temps sur la défense adverse
– nombre

L’attaque doit profiter de ce déséquilibre et aller vite vers l’avant.


JEU DIRECT (attention au hors-jeu)
– appel de ballon en profondeur (voir vite et loin)
– première passe vers l’avant (qualité de la frappe du ballon)
– changement de rythme : une-deux, passe et va
– peu de touches de ballon
– attaquants de course longue (40 m), mais capables de gagner les duels
– dribble de profondeur
– conduite rapide

N.B. Il est évident que l’animation offensive dépend aussi :


– du système de jeu utilisé
– de l’endroit où l’on veut récupérer le ballon et de la manière dont on veut le récupérer
zone de pressing (pression immédiate)
recul puis pression sur le porteur

DISPOSITIF DE BASE récupération ANIMATION DU DISPOSITIF


(placement des joueurs) (déplacement des joueurs)

b) La finition/la protection

– Anticipation des trajectoires (couper les trajectoires)


– Placement à la réception des centres
– Notion de timing
– Coordination des courses
– Valeur des courses croisées
– Valeur du jeu de tête, du jeu de corps
– Valeur du tir de la pointe (technique de vitesse)
– Avoir de la fraîcheur
– Techniques de vitesse – gestuelle
– d’appui
– peu de touches de ballon

17
5 Préparation technique et technico-tactique

L’attaque placée (jeu posé)

Le bloc défensif adverse est en place. Généralement, la première passe après la récupération du ballon est
une passe de sécurité. Le premier objectif est de ne pas perdre le ballon, et non d’attaquer directement le
but adverse : progression relativement lente.
STYLE INDIRECT
– beaucoup de passes de sécurité
– beaucoup de joueurs
– temps de jeu supérieur à 10’’

Trois grands problèmes de jeu à résoudre

a) La conservation-progression collective du ballon/opposition à la progression

– occupation de l’espace (en profondeur et en largeur)


– déplacement et jeu dans les intervalles (entre 2 adversaires, entre 2 lignes)
– jeu en mouvement

N.B. Monter le bloc-équipe et assurer l’équilibre défensif (balance).

b) Le déséquilibre collectif de la défense/récupération collective


(quand le premier rideau défensif est passé)

– coordination, appui, soutien, appel


– valeur du jeu court et du jeu juste
– création d’incertitudes (changement de rythme, dribble, feinte, écran)
– importance de l’attaquant en pivot

c) La finition / la protection
(voir attaque rapide)

L’aspect méthodologique de l’entraînement tactique et technico-tactique des jeunes footballeurs est


traité dans le chapitre 6 Concept de jeu.

18
Préparation technique et technico-tactique 5

2.3 Le jeu défensif

Le marquage de zone

La dernière Coupe du Monde de la FIFA, Corée/Japon 2002, a confirmé que le marquage de zone est le système
défensif le plus utilisé, notamment dans les grandes équipes, indépendamment du système de jeu, le 4-4-2,
le 3-4-3, ou un autre.

Apprendre à jouer la défense de zone favorise la progression du joueur, particulièrement au niveau de l’in-
telligence de jeu (perception, anticipation), de la responsabilité, de la collaboration entre les joueurs et de la
communication. C’est une étape de base essentielle pour améliorer la lecture du jeu. Nous n’abordons dans
ce chapitre que ce type de défense.

Définition

Chaque joueur est responsable d’une zone défensive. Il a pour mission de surveiller et de marquer l’adver-
saire entrant dans sa zone. Si l’adversaire change de zone, c’est le défenseur qui en a la responsabilité qui
le prend en charge. Selon la situation de jeu, le joueur gère sa zone (ferme les espaces, vient en couverture)
ou s’occupe plus particulièrement d’un adversaire (marquage serré).

Le but du marquage de zone

• Réduire les espaces de l’adversaire.


• Limiter les possibilités de jeu (passes, dribbles et tirs).
• Ralentir le jeu de l’adversaire et le pousser à l’erreur.
• Favoriser le duel défensif par le surnombre autour du ballon.
• Récupérer le ballon et mieux le conserver pour attaquer.

Le marquage de zone est à la base du pressing.

Son efficacité peut s’accompagner d’un marquage rigoureux de l’adversaire dans la zone.

Les problèmes à résoudre

• Le replacement défensif du bloc-équipe dans les zones (le plus de joueurs derrière le ballon).
• La gestion de l’espace (contrôler, ouvrir, fermer les zones, etc.) et du temps (ralentir – accélérer).
• Se situer et jouer en fonction du ballon, des adversaires, des coéquipiers, de leur position sur le terrain et
du but de l’équipe.

L’application des principes de base tactique

• Resserrer les espaces entre les blocs sur la largeur et la profondeur (30-35m) et entre les joueurs
(8-10 m).
• Se défendre avec une grande mobilité.
• Etre en supériorité; assurer la couverture.
• Presser l’adversaire dans sa zone.
• Jouer par anticipation (sens du jeu) et écarter le ballon pour le récupérer.

Communication (se parler !) 19


5 Préparation technique et technico-tactique

Dans le football actuel, on constate principalement deux façons de se comporter dans la défense de zone :

La zone d’anticipation La zone de pressing


Les équipes sont constituées de joueurs aux Les équipes sont constituées de joueurs aux
qualités techniques et cognitives élevées. qualités athlétiques, physiques, techniques et
mentales élevées.

Exercice
Marquage sans ballon
• Sortir sur le porteur du ballon
• Fermer l’axe
• Venir en couverture

Marquage d’anticipation
• Attaquer le porteur
• Doubler le marquage
(avantage numérique)
• Assurer la couverture
• Défense orientée vers l’attaque

Marquage collectif sur le côté


• Bloc compact, espaces réduits
• Déplacement latéral
• Couverture mutuelle
• Echelonnement
• Freiner le porteur du ballon

20
Préparation technique et technico-tactique 5

La progression méthodologique dans l’entraînement

a) Dans la première phase de travail, après avoir appris les comportements défensifs individuels de 1:1,
on passe très vite aux situations sans surnombre en défense (2:2/3:3/4:4) pour favoriser les situations
de duel direct.

Rappel :

Dans le marquage de zone d’une défense à 4 joueurs, sans libéro, les 2 défenseurs centraux doivent se
comporter et réagir selon les situations, et :
• toujours regarder le ballon, l’adversaire et les coéquipiers, mais attention aux longues balles aérien-
nes dans le dos de la défense.
• se parler pour mieux s’organiser.
• marquer l’espace ou la zone.
• être patient, sortir et venir en couverture au bon moment.
• accepter le duel homme à homme.
• ne pas se lancer au sol et n’exécuter le tackling qu’avec certitude de prendre le ballon.

Les formes jouées sont à la base de l’apprentissage du jeu défensif. C’est à partir des situations réelles
que l’entraîneur relève les erreurs et les corrige. Les mouvements défensifs collectifs sans adversaire,
avec ou sans ballon (les joueurs se déplacent selon une situation de jeu dirigée par l’entraîneur), favori-
sent les acquisitions tactiques de base individuelles et collectives.

b) Dans la deuxième phase de travail, il est question de la défense en bloc (défense à 3 ou 4 joueurs + le
gardien), puis en collaboration avec les autres lignes, milieu et attaque.

c) Enfin, le travail défensif avec tout le bloc-équipe.

Voir contenu d’entraînement annexé.

21
5 Préparation technique et technico-tactique

2.4 Le pressing

Définition

C’est l’arme défensive pour mettre sous pression l’équipe adverse qui a le ballon, et la pousser à la faute;
elle exige des joueurs de grandes qualités athlétiques, des qualités de détermination (agressivité maîtri-
sée) dans les duels et de la discipline tactique. C’est aussi une arme psychologique qui donne confiance à
l’équipe et fait douter l’adversaire.

– Presser, serrer, encercler l’adversaire, le mettre sous pression pour récupérer le ballon ou pour annihiler
l’action offensive. Le pressing n’est pas lié à un concept de jeu en particulier; compte tenu des risques, de
la grande charge physique exigée, il n’est pas utilisé lors de chaque match. Il impose le rythme du jeu à
l’adversaire et de ce fait l’insécurise. Il est à la base des contre-attaques déclenchées depuis le milieu de
terrain ou depuis son propre camp défensif.

Quelques principes de base pour appliquer le pressing

• Maintenir le bloc-équipe situé en zone défensive, en supériorité numérique à l’endroit choisi pour déclen-
cher le pressing.
• Maintenir le bloc compact, serré, en supériorité numérique autour de la zone du ballon.
• Contenir l’équipe adverse, ralentir le jeu, l’orienter dans une zone préférentielle de pressing
(exemple: sur un côté).
• Freiner l’adversaire, le mettre sous pression, le pousser à la faute (dos tourné, sur son mauvais pied, mau-
vais contrôle, en déséquilibre), chercher le duel.
• Après déclenchement du pressing (mise sous pression du porteur du ballon), favoriser la récupération du
ballon par un marquage d’anticipation actif, engagé et agressif.
• Empêcher ou limiter la passe en retrait, au libéro ou au gardien de but, qui permet à l’adversaire de sortir
de la zone de pressing.

22
Préparation technique et technico-tactique 5

Les 3 types de pressing

– Le pressing de milieu de terrain dans la zone A.


– Le pressing d’attaque dans la zone B.
– Le pressing de défense dans la zone C.

ZONE PRESSING B

ZONE PRESSING A

ZONE PRESSING C

23
5 Préparation technique et technico-tactique

a) Le pressing de milieu de terrain

Attaquer l’adversaire au milieu du terrain, le pousser sur un côté ou l’obliger à revenir dans l’axe pour
récupérer le ballon.

Selon la qualité de la récupération, choix pour le jeu posé ou l’attaque rapide

Pressing sur côté Pressing dans l’axe

24
Préparation technique et technico-tactique 5

b) Le pressing d’attaque

Mettre l’adversaire sous forte pression, déjà dans son propre camp défensif; l’équipe harcèle l’adversaire
pour l’empêcher de développer son jeu, et lui fait perdre confiance pour récupérer le ballon.

Sitôt le ballon perdu dans le camp adverse, les joueurs deviennent tout de suite défenseurs
(transition attaque-défense); le porteur du ballon est attaqué et mis sous pression. Lorsque
le ballon est récupéré, on enclenche une attaque rapide.

En cas de non-réussite du pressing, la défense peut se trouver en infériorité numérique; on


peut alors:

• ralentir le jeu, gagner du temps, pousser l’adversaire dans son camp.


• réorganiser l’équipe le plus vite possible.
• éventuellement remettre l’adversaire sous pression.

25
5 Préparation technique et technico-tactique

c) Le pressing de défense

• Faire reculer son bloc-équipe et attendre l’adversaire dans sa propre zone défensive. L’équipe est com-
pacte, en supériorité numérique, ferme les espaces, surtout dans l’axe. Les joueurs doivent être très
attentifs.

• Ralentir le jeu adverse, harceler constamment le porteur du ballon, pousser l’adversaire à l’erreur
(exemple : l’adversaire reçoit le ballon dos au but) afin de pouvoir intervenir au bon moment.

En cas de récupération du ballon, on peut déclencher tout de suite une contre-attaque


(transition rapide défense-attaque).

En cas de récupération et dans l’impossibilité d’engager une contre-attaque, on peut, mais


sans prendre de risque:

• sortir le ballon de la défense par dégagement ou par une 1re passe de qualité.
• faire une passe sur un côté, en profondeur ou en retrait au gardien pour calmer le jeu.

Ce jeu défensif est une arme offensive qui, en fermant l’axe du terrain, libère les côtés pour créer l’es-
pace libre à la contre-attaque (exemple : l’équipe du Brésil à la Coupe du Monde de la FIFA 2002).

Les exemples d’entraînement technico-tactique sont présentés dans le contenu d’entraînement an-
26 nexé.
Préparation technique et technico-tactique 5

Quelques différences entre la défense individuelle et la défense de zone

LA DEFENSE INDIVIDUELLE LA DEFENSE DE ZONE

• position et placement en fonction • position et placement par rapport


de l’adversaire direct au ballon

• l’initiative du jeu est laissée à • en surnombre à proximité du bal-


l’adversaire lon, plus de facilité à pratiquer le
pressing et à trouver des solutions
• difficulté de maintenir le contact
entre les lignes • après sa récupération, le ballon
est plus facile à conserver quand
• l’équipe moins compacte, plus l’équipe est bien groupée et bien
éparpillée, moins homogène, disposée dans les zones
concède plus d’espace, favorise
un jeu aéré et plus en profondeur • plus de facilité à bloquer le jeu et à
ralentir l’action adverse
• l’espace favorise le jeu de contre-
attaque, le jeu individuel et donne • le passage au marquage de
davantage de possibilités aux l’adversaire demande réflexion
attaquants adverses et temps d’adaptation

• le comportement du joueur est • la zone demande plus de respon-


plus sobre et plus individuel sabilité collective, d’abnégation
et d’attention
• exige du contact, de l’agressivité,
des duels et de la responsabilité • permet plus de créativité, plus de
individuelle sécurité et de facilité de passer
d’une action à l’autre
• implique une grande prise de
risque • permet plus de sécurité collective

• limite la pratique du hors-jeu et du • permet plus facilement le jeu en


pressing ligne, le hors-jeu et le pressing

• fait appel à la force du joueur • fait appel à la force du collectif

27
5 Préparation technique et technico-tactique

3. Les jeux d’entraînement

L’entraînement par les jeux (forme jouée orientée, match restreint, sur surface réduite) est au centre de l’ap-
proche méthodologique de l’entraînement.

Il permet de simuler ou de modifier des situations réelles de jeu, tant offensives que défensives, et d’in-
fluencer positivement le comportement émotionnel des joueurs, ce qui le rend non seulement attractif mais
également dynamique et intense (engagement total le plus souvent).

Comme durant un match ou un jeu sur grande surface (9:9/10:10), la plupart des joueurs ne touchent pas
beaucoup le ballon, il faudra donc lors des entraînements réduire les surfaces de jeu afin de multiplier les
touches de ballon individuelles.

Organisation

• On n’organise pas un jeu sans se référer aux objectifs d’entraînement : on peut porter ainsi l’accent sur
un ou plusieurs éléments (technique, technico-tactique, mental) qui se sont révélés déficients lors des
derniers matches.

• L’entraîneur prépare le jeu en tenant compte des aspects suivants :


– Dimension du terrain (surface réduite, surface moyenne)
– Buts ou pas de buts (buts réels, petits buts)
– Nombre de joueurs (accent individuel ou collectif)
– Règles de jeu (déroulement du jeu, nombre de passes et de touches de ballon)
– Consignes particulières (sur les plans technique et tactique)
– Accessoires (ballons, assiettes, cônes, chasubles)

• Le jeu sur surface réduite augmente la répétition des gestes (dribble, feinte, prise de ballon, passe courte,
tir), les actions technico-tactiques simples et la mise sous pression des joueurs.

Exemple : Jeu 3:3 avec buts dans la surface de réparation

• Le jeu sur surface modulable moyenne à grande (demi-terrain et plus) favorise les actions technico-tac-
tiques collectives (contrôle du ballon, passe longue, centre, disposition des joueurs sur le terrain) à un
rythme moins intensif, ce qui permet une meilleure qualité des gestes techniques et des choix tactiques.

Ce même jeu à 2 touches exige une maîtrise technique élevée (prise de ballon, passe, travail avec les deux
pieds) et augmente la vitesse de jeu.

• Le 6:4 / 8:5 renforce la confiance de l’équipe en supériorité numérique dans le domaine de la maîtrise
technique et tactique.

Par contre, pour l’équipe en infériorité numérique, il constitue une difficulté accrue, notamment sur le
plan de la condition physique, du mental et du travail technico-tactique. Si on demande à cette équipe de
ne pas trop s’engager, on augmente la qualité de jeu de l’équipe en surnombre.

Exemple : Jeu avec jokers

28
Préparation technique et technico-tactique 5

• Le jeu avec des buts (grands buts, petits buts) augmente la motivation des joueurs parce qu’il est proche
de la compétition, mais le jeu sans buts (jeu posé, conservation du ballon) peut lui aussi être proche de
l’esprit de compétition si on donne des points pour une série de passes (série de 10 passes par exemple)
ou de une-deux.

Exemple : Jeu sans buts. On marque des points en stoppant le ballon derrière la ligne de défense ad-
verse.

• On distingue plusieurs types de jeu :


– Jeu libre (liberté d’expression, spontanéité, créativité)
– Jeu dirigé (arrêts pour la mise en évidence d’erreurs, pour la correction)
– Jeu à thème (exploitation d’un thème lié aux lacunes constatées lors des matches)

Exemple : Jeu par les côtés pour favoriser le centre et la reprise directe

Il est important de signaler que les jeux d’entraînement doivent accompagner les exercices d’apprentissage
(drill).

29
Contenu
d’entraînement

Entraînement du bloc-équipe

LEGENDE
Course du joueur sans ballon
Course du joueur avec ballon
Course du ballon (passe ou tir)
L’entraîneur
A, B, C, D Désignation de joueurs
A1, A2 Positions du joueur A
Contenu d’entraînement 6
Entraînement du bloc-équipe : 1. Jeu d’attaque
1. 11:0 occupation du terrain et conservation du ballon
Organisation :
– L’équipe organisée selon le système de jeu (4-4-2 / 4-3-3 /
3-5-2 / etc.). – Terrain délimité en zones sur la largeur et la 2 1
longueur (repères d’occupation de zone).
Déroulement :
– A partir du gardien, le ballon circule dans l’équipe (1-2 3
touches), les joueurs en bloc compect sont en mouvement, et
occupent les zones. – La conservation du ballon peut se faire
dans une moitié de terrain, dans la zone centrale ou d’attaque. 4
L’entraîneur dirige l’équipe. Qualité des passes, occupa-
tion du terrain, mouvement d’ensemble. 5
6
Variante :
– L’entraîneur met le ballon en jeu après une action, chaque
fois dans une autre zone.

2. 11:1 conservation et conclusion


Organisation :
– L’équipe organisée selon le système de jeu. – Terrain dé-
limité en zones sur la largeur et la longueur (repères d’occupa- 6
tion de zone). – L’action commence depuis les gardiens
5
(les joueurs en position défensive se déploient dès réception 7
du ballon). 4
Déroulement :
– Faire circuler rapidement le ballon (1-2 touches), créer des
actions ou exécuter des situations de jeu, puis chercher la con-
clusion. – Limiter le nombre de passes avant la conclusion. 3 1
Toute l’équipe en mouvement, passe dans la course,
appel de ballon.
Variante : 2
– Avec une organisation défensive adverse passive (cônes,
mannequins, joueurs passifs). – Sans délimitation des zones.

3. 11:6 (7) + gardiens; chercher la conclusion


Organisation :
– L’équipe à 11 organisée selon le système de jeu attaque.
– L’équipe à 6 défend en 2 blocs depuis le milieu du terrain.
– Terrain normal avec limite de la zone défensive.
Déroulement :
– L’entraîneur met le ballon en jeu, toujours aux qui
cherchent à marquer.
– Si les récupèrent le ballon, ils tentent de faire 4 passes
pour marquer un point. Lorsque les sont en possession
du ballon, les essayent de le récupérer très vite.
Transition attaque-défense-attaque.
Variante :
– Si les récupèrent le ballon, ils peuvent jouer long sur le
gardien des .

4. 10:7 (8) poser le jeu et conclure


Organisation :
– L’équipe en supériorité (10). L’équipe en infériorité (7).
– 2 gardiens neutres jouent avec les 2 équipes.
– Terrain délimité.
Déroulement :
– L’équipe en jeu libre essaie de faire 10 passes avant de
chercher à marquer sur l’un des 2 grands buts.
– L’équipe tente de récupérer le ballon et, le plus vite
possible, de marquer dans l’un des 2 grands buts.
– Le ballon est toujours mis en jeu par un des gardiens à
l’équipe .
Transition attaque-défense (conservation du ballon,
changement de rythme, pressing, récupération du ballon,
conclusion).
Contenu d’entraînement 6
Entraînement du bloc-équipe : 2. Jeu de défense
1. 0:11 jeu imaginaire
Organisation : 4
– L’équipe organisée en 4-4-2 (ou autre 4-3-3 / 3-5-2). 1
– Terrain délimité en zones (repères d’occupation de zone);
organisation défensive adverse avec des piquets ou par des
joueurs statiques.
Déroulement :
– L’équipe se déplace en fonction des directives données 2 5 7
par l’entraîneur.
Ex. : L’équipe se déplace en bloc en direction du piquet indi-
qué par l’entraîneur (piquets 1, 2, 3, etc.).
Déplacement rapide et agressif; appliquer les principes
tactiques demandés par l’entraîneur. 3
Variante : 6
– 6 joueurs à la place des piquets se passent lentement le
ballon; l’équipe se déplace en bloc compact.
2. 5 (6):11 défendre dans le camp adverse
Zone 1 Zone 2 Zone 3
Organisation : – L’équipe organisée selon le système de jeu
en supériorité. – L’équipe à 6 joueurs + 1 gardien et 2 ap-
puis dans le camp adverse. – Terrain délimité en zones sur la 2
largeur et la longueur (repères d’occupation de zone).
5
Déroulement : – L’équipe cherche à sortir le ballon de la
zone défensive 1; après 2 ou 3 passes depuis le gardien, ils 1 4
jouent long sur l’un des 2 appuis . – L’équipe empêche
le jeu en profondeur et cherche à récupérer le ballon. Après 6
récupération du ballon, les jouent en retrait, puis tentent de
conserver le ballon en zone centrale 2.
L’entraîneur dirige et corrige le jeu. 3
Variante : – Lorsqu’un joueur reçoit le ballon, il cherche la
conclusion avec l’appui de l’autre ; les défenseurs sont
actifs en zone 3.

3. 8 + 2 attaquants défendent contre 10


Organisation : Zone 1 Zone 2 Zone 3
– L’équipe défend à 10 (à 8 dans les zones 2 + 3).
– L’équipe joue à 10 sur tout le terrain.
– Terrain délimité en 3 zones. Jeu libre.
Transition défense-attaque.
Déroulement :
– L’équipe attaque depuis le gardien. Dans la zone 1, seuls
les 2 attaquants jouent un rôle defensif.
– Dans les zones 2 et 3, l’équipe défend à 8. Les jouent
normalement et cherchent à marquer.
– A la récupération du ballon, les cherchent à jouer rapide-
ment avec les 2 attaquants restés dans la zone 1 (zone du
hors-jeu 5m). Dans la zone 1, le jeu est normal: les défenseurs
défendent, les milieux viennent en appui des attaquants.

4. 11:11 transition défense-attaque


Zone 1 Zone 2 Zone 3
Organisation :
– L’équipe défend selon une organisation définie par
l’entraîneur (4-4-2 / 4-3-3 , etc.).
– L’équipe attaque dans une autre organisation.
– Terrain délimité en 3 zones.
Déroulement :
– L’équipe s’organise défensivement en fonction des zones:
– Zone 1, freiner le jeu de l’adversaire.
– Zone 2, empêcher l’adversaire de passer le milieu du terrain.
– Zone 3, ne pas prendre de but.
– Dans le jeu en zone 1, l’équipe ne peut pas jouer un long
ballon en profondeur.
– A la récupération du ballon de l’équipe , jeu libre ou selon
les consignes de l’entraîneur.
S’ouvrir, occuper les zones et chercher la profondeur.
Contenu d’entraînement 6
Entraînement du bloc-équipe : 3. Jeu 11:11
1. 11:11 avec les côtés libres
Organisation :
– 2 équipes à 11 sur surface de jeu délimitée avec les côtés libres.
– Les équipes organisées selon un système de jeu.
(4-4-2 / 4-3-3 / etc.).
Déroulement :
– Jeu normal dans la surface de jeu centrale.
– Sur les côtés, un joueur peut y entrer par un appel de ballon;
il peut jouer à trois touches maximum, puis il revient dans le
jeu (contrôle, passe, centre).
– Aussi avec touches limitées (2-3) dans le jeu.
– But normal (1 pt); but après un centre (2 pts).
Variante :
– Après l’appel de ballon d’un attaquant sur le côté, un défen-
seur peut entrer dans la zone (duel 1:1).
– Aussi, avec 2 attaquants sur les côtés (situation de 2:1).

2. 11:11 en zone centrale


Organisation : – L’équipe en 4-4-2; l’équipe en 4-3-3.
– Jeu dans la surface délimitée. – Signaler les hors-jeux.
Déroulement : – Le gardien joue toujours à son équipe dans
la zone centrale. – L’équipe en possession du ballon joue à 2
touches et cherche à entrer dans la zone défensive adverse
(par passes ou par dribbles) en franchissant la ligne. – Une
fois dans la zone défensive, le jeu se déroule normalement.
– But valable lorsque toute l’équipe a franchi la ligne médiane
(sauf le gardien). – Si l’équipe adverse récupère le ballon, elle
joue en retrait à son gardien avant d’attaquer.
Transition attaque-défense / défense-attaque.
Variante : – Après récupération du ballon, l’équipe peut de
suite attaquer et chercher la conclusion (sans revenir en
arrière).

3. 11:11 dans le camp adverse


Organisation :
– L’équipe en 4-4-2 attaque sur le grand but. – L’équipe
en 4-3-3 (ou autre) défend mais peut contre-attaquer.
– Jeu dans la surface délimitée.
Déroulement :
– Le jeu commence toujours par le gardien de l’équipe qui
attaque sur le grand but. – L’équipe cherche des solutions
pour marquer. – Si l’équipe récupère le ballon, les joueurs
peuvent marquer un but dans une petite porte (par passe au
sol ou conduite de ballon). Un 2e but peut être réalisé lorsque
le joueur qui franchit une porte, ballon au pied, marque dans
le grand but (duel 1:1 contre le gardien).
Variante :
– Lorsqu’un joueur va seul au but, un joueur vient faire
opposition.
4. 11:11 (match de vérification)
Organisation :
– Match normal sur tout le terrain.
– Chaque équipe joue selon son système de jeu.
– Durée du jeu: 3x15’ / 3x20’ / autre).
Déroulement :
– Jeu libre ou à consignes particulières.
– Exemple : durant 15’, l’équipe joue en 4-4-2; l’équipe
défend dans son camp en 3-5-2 et joue en contre-attaque.
Puis pendant 15’, l’équipe joue en 4-3- 3.
– Les dernières 15’, on décide que l’équipe mène 2 à 1 et
défend ce résultat, alors que les cherchent à égaliser.
L’entraîneur dirige le jeu ou laisse jouer.
Il peut entraîner son équipe à différentes organisations
de jeu et corriger les erreurs tactiques.
6 Concept de jeu

1. Les systèmes de jeu 3


2. Le jeu et les principes tactiques 4
3. Les principes tactiques 6
4. L’entraînement du bloc-équipe 13
5. L’entraînement tactique chez
les jeunes footballeurs 16
6. Le profil du joueur par poste 17
7. La fiche d’observation de match 18
8. Les situations standards –
combinaisons sur coups de pieds arrêtés 26

Contenu d’entraînement
Concept de jeu 6

Le concept de jeu est la manière de jouer sur le terrain. C’est en quelque sorte la “marque de fabrique” de
l’équipe ou, autrement dit, le style de jeu d’une équipe. On peut même parler d’un état d’esprit qu’impose
l’entraîneur à partir de son expérience, de sa culture footballistique (Scolari, Hiddink, Wenger, Sacchi,
Cruyff, ...), en fonction des joueurs mis à sa disposition.

Mais il peut découler d’une politique sportive de continuité voulue par le club (AFC Ajax Amsterdam, AJ
Auxerre, FC Nantes Atlantique, AC Milan) ou culturelle (Brésil, Allemagne, Angleterre, Suède, Caméroun).

Ce concept s’élabore à partir d’un système de jeu, d’une organisation de jeu, c’est-à-dire de mouvements de
joueurs variant selon les principes de jeu choisis.

LE CONCEPT DE JEU

LE SYSTEME L’ORGANISATION LE PLAN


DE JEU DE JEU DE JEU

LES PRINCIPES
DE JEU

L’ANIMATION INDIVIDUELLE
ET COLLECTIVE

Dans le football de haut niveau, le style de jeu, le système de jeu, l’animation tactique peuvent varier d’un
match à l’autre, voire lors d’un match. 1
6 Concept de jeu

Les joueurs

Le choix et la mise en place d’un concept de jeu dépendent dans une large mesure de la qualité des joueurs,
de leur niveau d’intelligence, de leur maîtrise technique et de leur capacité d’adaptation. Par ailleurs, les
convictions de l’entraîneur, l’assiduité des joueurs aux entraînements, leur motivation à vouloir apprendre
et progresser sont les conditions essentielles du développement tactique des joueurs.

Définitions

Le système de jeu

• Placement des joueurs sur le terrain, selon le choix de l’entraîneur, mais qui peut varier en fonction des
joueurs mis à sa disposition. En d’autres termes, c’est le nombre de joueurs dans les différentes lignes et
leur position sur le terrain : 4-4-2 / 4-3-3 / 4-3-1-2 / 4-1-3-2 etc.

L’organisation de jeu

• Répartition des tâches défensives et offensives, par poste et par ligne, et leurs relations entre elles.

Le plan de jeu

• Stratégie adaptée pour un match bien précis (consignes collectives et individuelles).

Exemple : Chercher haut l’adversaire en début de match, et le presser dans son camp; marquage serré
des milieux et surtout du meneur de jeu.

Les principes de jeu

• Eléments tactiques propres au jeu. Ils animent le système de jeu et l’organisation de jeu en phases of-
fensive et défensive. Les consignes sont appliquées individuellement et collectivement en fonction de la
position du bloc-équipe sur le terrain et bien entendu de la situation de jeu.

Principes offensifs : – Jeu long sur les 2 attaquants, avec appui des milieux
– Jeu par les côtés avec passage dans le dos
– Etc.

Principes défensifs : – Pressing de milieu


– Freiner l’adversaire (aller contre lui pour freiner son jeu)
– Etc.

L’animation de jeu

• Mouvement de l’équipe, déplacements coordonnés des joueurs sur le terrain, à partir des principes de jeu
offensifs et défensifs. L’animation permet des évolutions de jeu variées et des changements d’organisa-
tion dans le match : passage d’un 4-4-2 à un 3-4-3 en phase offensive.

Le temps, l’espace et le joueur en possession du ballon déterminent l’animation de jeu.

2 Grâce à l’animation collective, le football devient un football dynamique.


Concept de jeu 6
1. Les systèmes de jeu

 

 
   

 

 
 
 

ALLEMAGNE



BRESIL
 

 
 

 


 
4ZTU²NFEFKFV 4ZTU²NFEFKFV
 BWFD MJC±SP  BHJTTBOU EFWBOU PV EFSSJ²SF MFT nFYJCMFBWFDWBSJBOUFTFU
DPVWSFVSTTFMPOMBTJUVBUJPO

 


 
 
    

REPUBLIQUE DE COREE


  

 
 

FRANCE

  

 


  

  

 
4ZTU²NFEFKFV 4ZTU²NFEFKFV
'PSNBUJPOBWFDWBSJBOUFTPV BWFDS±QBSUJUJPODMBJSFEFTS¦MFT

 

 
  
  


 
  

  

SENEGAL

SUEDE

 

 
 


 

 
4ZTU²NFEFKFV 4ZTU²NFEFKFV
 TVSMFTQPTTFTTJPOTBEWFSTFT
'PSNBUJPODMBTTJRVF

3
6 Concept de jeu

2. Le jeu et les principes tactiques

L’équipe perd le ballon; le


joueur intercepte la passe, son
équipe entre en possession du bal-
lon.

LES PRINCIPES TACTIQUES

Offensifs – équipe Défensifs – équipe


L’équipe avec ballon L’équipe sans ballon
→ Ouvrir les espaces. → Fermer les espaces.
– Par action – Par replacement
individuelle du défensif individuel
porteur du ballon et collectif
– Par démarquage et – Par marquage indivi-
par déplacements duel et collectif, selon
des joueurs la situation de jeu et
la zone du terrain

Attaque Attaque Contre- Défense Défense Défense


rapide placée attaque mixte de zone individuelle
(jeu posé)

Pressing Hors-jeu

Ne pas perdre le ballon. Récupérer le ballon.


4 Chercher à marquer un but. Ne pas prendre de but.
Concept de jeu 6

L’application des principes de jeu tant offensifs que défensifs dépend :

• du porteur du ballon – quel joueur est en possession du ballon?


– que fait-il avec le ballon?
– quelle est sa position sur le terrain ?

• de la zone d’action – dans quelle zone du terrain se trouve le porteur du ballon ?


– quel est le nombre de joueurs dans la zone ?

• des coéquipiers (bloc-équipe) – quelle est leur position sur le terrain ?


– quelles sont les zones qu’ils occupent ?
– quel est leur nombre ?
– quel est l’état de forme de l’équipe ?
– le bloc-équipe est-il bien en place, bien regroupé sur le plan
défensif et avec une bonne occupation du terrain en phase
offensive ? Si oui, alors seulement les comportements tac-
tiques collectifs peuvent s’appliquer.
– mais si l’équipe est en difficulté (perte du ballon au milieu
du terrain ou en zone de défense), elle aura besoin de l’in-
telligence de jeu des joueurs et de leur expérience.

• des adversaires – quelle est leur position sur le terrain ?


– quel est le nombre de joueurs ?
– quelles sont leurs qualités ?
– quel est leur état physique et mental ?

• des buts – quelles sont les distances, positions et orientations par


rapport au but ?

• du résultat – le score est-il serré ?


– ou sans appel ?

5
6 Concept de jeu

3. Les principes tactiques

Le jeu défensif Le jeu offensif

Le jeu défensif commence dès la perte Le jeu offensif commence dès la récupé-
du ballon par la transition rapide ration du ballon par la transition rapide
attaque-défense de toute l’équipe. défense-attaque de toute l’équipe.
• Camp adverse > milieu de terrain > zone défensive • Zone défensive > milieu de terrain > camp adverse

1. Le comportement individuel 1. L’action individuelle

Favorisé par le – Gagner les duels Favorisée par le – Choisir la tactique et


regroupement – Anticiper démarquage des le geste technique
collectif et le coéquipiers dynamique
– Freiner, orienter le porteur
nombre de (2 à 3 minimum) – Première passe; dribbler
du ballon
joueurs et par le geste
– Harceler (pour permettre – Fixer l’adversaire
technique juste
au collectif de se replacer), – Feinter, éliminer
faire pression – Venir en appui
– Tackler – Changer de rythme

2. Le comportement collectif 2. L’action collective

Favorisé par le – Replacement collectif Favorisée par – Ecarter le jeu, s’ouvrir sur
replacement – Fermer l’axe du but, le mouvement la largeur
rapide et une les angles, les couloirs des joueurs, le – Jouer en profondeur
équipe com- jeu sans ballon,
– Marquage dans la zone – Occuper les zones
pacte mais sans se
– Freiner l’adversaire découvrir – Changer de rythme
(recul-frein) – Jouer sans ballon
– Déplacement latéral • appel, contre-appel
– Orientation du jeu dans • croisement de course,
la zone-pressing fausse piste, permutation
– Couverture • Libérer les côtés

Provoquer la – Echelonnement, pyramide Eviter de per- – Supériorité numérique


faute chez – Coulissement dre le ballon, – Variation de jeu court, long
l’adversaire surtout dans
– Dédoublement (être en – Combinaisons, une-deux
pour récupé- son camp de
supériorité défensive) – Changement de jeu
rer le ballon défense et
– Encercler dans l’axe du
– Pressing terrain
6
Concept de jeu 6

Définitions des grands principes tactiques de base

Offensifs

Démarquage Action de se libérer de l’adversaire par une course, un appel, une fausse
piste pour recevoir le ballon.

Déploiement Phase offensive dynamique et collective pour donner de l’ampleur et des


espaces au jeu (en largeur, en profondeur).

Jeu sans ballon Par des courses et appels, création d’espaces pour les partenaires.

Jeu en triangle Jeu à 3 joueurs avec la notion d’appui systématique à 2, derrière et/ou
devant le porteur du ballon.

Faire tourner le ballon Conserver le ballon en passant du côté droit au côté gauche et vice-versa.

Changement de rythme Accélération ou ralentissement du jeu (la circulation du ballon) par des
actions précises tactiques ou techniques.

Renversement de jeu Changement de jeu par une longue passe dans une autre partie du terrain,
à l’opposé de la phase de jeu.

Fixer l’adversaire Ballon au pied, aller à l’encontre de l’adversaire afin de l’attirer pour mieux
l’éliminer par un dribble ou une passe.

Appui Action d’aider le porteur du ballon pour lui suggérer une solution.

Permutation Changement de position, changement de zone (rocade).

Fausse piste Course dans un espace afin de perturber la défense sans avoir l’idée de
recevoir le ballon (créer volontairement un espace pour un coéquipier).

Passage dans le dos Créer un surnombre sur le côté en passant dans le dos du coéquipier
porteur du ballon (action de 2:1).

Pivot Joueur généralement dos au but adverse qui reçoit le ballon dans les pieds

7
et qui remise pour des appuis.
6 Concept de jeu

Défensifs

Marquage Position défensive des joueurs pour entraver de près l’action des
adversaires.

Anticipation Action défensive de positionnement pour prévenir la réaction de l’adver-


saire et se disposer à y répondre (défense d’anticipation).

Replacement Après une phase offensive dynamique ou statique, le bloc-équipe ou le


joueur reprend une position défensive.

Réduire les espaces Laisser le moins d’espace possible entre les lignes défensives avec
(regroupement) le bloc-équipe.

Déplacement latéral Déplacement en bloc-équipe ou par ligne sur la largeur du terrain, tout en
(coulissement) restant compact.

Fermer l’axe du but Resserrement des joueurs sur l’intérieur pour fermer l’axe du terrain.

Pressing Harcèlement ou encerclement collectif de l’adversaire pour récupérer le


ballon.
• d’attaque
Zones d’action où les joueurs engagent le pressing.
• de milieu

Couverture mutuelle Position des joueurs en soutien sur toute la surface du terrain.
(dédoublement) Chaque joueur est “couvert” ou protégé par un autre.

Défense pyramide Défense en triangle face à l’adversaire porteur du ballon.

Echelonnement Position de couverture échelonnée ou diagonale par rapport au ballon,


utilisée par le bloc de défense ou de milieu.

Freiner l’adversaire Aller contre le porteur du ballon, le freiner, le faire jouer, l’orienter pour
favoriser l’organisation défensive.

Tackling Action de duel pour faire perdre le ballon à l’adversaire.

8
Concept de jeu 6

La qualité et l’efficacité des gestes techniques représentent la base de l’action tactique, dès la récupération
et le contrôle du ballon. Une bonne prise de ballon et la première passe sont significatives de l’action offen-
sive et du changement de rythme.

Néanmoins, la base du comportement tactique des joueurs repose sur les qualités cognitives (perception,
anticipation), sur la concentration, la confiance en soi et la communication dans le jeu. La qualité de l’action
tactique est aussi dépendante des expériences des joueurs acquises à l’entraînement, en compétition et de
leur lecture du jeu développée par l’observation et l’analyse (vidéo, match de haut niveau). Pour développer
la lecture tactique qui leur manque, les jeunes d’aujourd’hui devraient regarder plus souvent le football des
grandes équipes pour mieux le comprendre et l’apprendre (Brésil, France, Pays-Bas ou encore Real Madrid
CF, Arsenal FC, AC Milan, etc.).

Une bonne intelligence de jeu favorise l’inspiration, l’improvisation, la prise de risque, qui permettent de
faire la différence dans le jeu, de faire basculer un match. Ces qualités, les grands joueurs les possèdent.

L’application des principes de jeu est indépendante du système de jeu et de son organisation. Une équipe
qui évolue en 3-5-2 ou en 3-4-3 peut très bien attaquer par jeu posé, jeu construit et même par attaque
rapide. Le choix de l’attaque dépend de la situation de jeu, de la zone où le ballon est récupéré, du nombre
de joueurs disponibles pour l’action offensive, du déséquilibre éventuel de l’équipe adverse et non pas du
système de jeu.

C’est la qualité individuelle des joueurs, leur intelligence de jeu, la communication entre eux et leur expé-
rience qui vont faire la différence dans le choix tactique adéquat.

Règles de base de l’organisation tactique

• Communication intra-équipe (verbale, corporelle, gestuelle)


• Occupation et quadrillage du terrain (jeu en zone)
• Equipe regroupée, compacte, en lignes serrées
• Equipe déployée, en mouvement, jeu sans ballon
• Equipe en supériorité numérique
• Equipe calme, en confiance, mais aussi agressive pour gagner les duels
• Présence de joueurs talentueux, de joueurs à forte personnalité
• Présence de leaders de jeu
• Qualité de vie dans l’équipe
• Qualité du coaching

“A long terme, je crois qu’il n’est pas possible de gagner et de durer si la qualité
de jeu est absente. Pour réaliser de bonnes performances, il faut jouer.”
Elie Baup, ex-entraîneur du FC Girondins de Bordeaux

9
6 Concept de jeu

Exemple d’un comportement tactique


défensif dans une forme jouée 5:5

• L’équipe perd le ballon en zone offensive.


• Le joueur 1 intercepte la passe; l’équipe est en phase
d’attaque.

Jeu défensif des Comportement tactique des


En fonction: – Transition rapide attaque – défense

– du porteur du ballon 1 , de sa position et de – Replacement défensif collectif compact pour


son orientation fermer l’axe du but et freiner l’action

– de la zone de récupération pour l’adversaire – Empêcher la contre-attaque par:


• un replacement défensif
– de la position des partenaires et du nombre
• une pression immédiate sur le porteur
de joueurs derrière le ballon
du ballon
– de la position des adversaires et de leur • le freinage de l’action
nombre • la fermeture de l’axe central
• le resserrement du jeu et le marquage de
l’adversaire
• l’orientation du jeu vers l’extérieur et/ou
l’abandon de la zone de perte du ballon et
le replacement compact plus bas dans son
camp (revenir en défense)

10
Concept de jeu 6

Quelques solutions tactiques:

pour attaquer une défense de zone

Ecarter la défense, provoquer des espaces entre les lignes et les joueurs; varier le rythme
de jeu.
• Jouer sur la largeur de l’attaque, par les côtés.
• Jouer sur un côté, puis chercher le changement de jeu à l’opposé.
• Poser le jeu au milieu de terrain.
• Faire circuler rapidement le ballon (à 1-2 touches), jeu avec changement de rythme.
• Chercher le surnombre offensif avec percussion offensive des joueurs du milieu de terrain, particuliè-
rement sur les côtés.
• Etre en mouvement permanent dans les 16 mètres.
• Jouer dans le dos de l’adversaire (dans le dos de la défense).
• Jouer individuellement : – fausse piste, course croisée
– dribble, feinte en vitesse
– une-deux
– appels en profondeur

pour attaquer une défense renforcée

Ne pas jouer dans un entonnoir, éviter l’axe; mettre la défense sous pression par la vitesse de jeu
et l’agressivité.
• Décrocher les attaquants et créer des espaces pour les joueurs du milieu.
• Changer de position; permuter.
• Jouer par les côtés, avec une qualité de centres au deuxième poteau, ou en retrait ras-terre.
• Faire sortir la défense; la faire bouger.
• Jouer directement (1 touche) avec appui, déviation et recherche de tir, même hors des 16 mètres.
• Jouer calmement, redonner le ballon dans son camp, faire tourner le ballon par les côtés et accélérer
le jeu au moment propice.
• Tirer de loin.
• Provoquer la faute de jeu chez l’adversaire.
• Fixer le libéro.

Pour jouer contre une défense renforcée, il faut des qualités techniques très développées dans les
petits espaces et être toujours en mouvement.
Attention à la perte du ballon !!!

11
6 Concept de jeu

pour attaquer une défense mixte (avec marquage strict des attaquants)

Attirer le(s) défenseur(s) dans les zones “mortes”.

• Changer de zone; libérer l’espace; écarter le jeu.


• Se mettre en retrait de l’attaque (saut de retrait).
• Jouer dos tourné à l’adversaire; remiser, pivoter, changer de position et d’orientation.
• Fixer l’adversaire de face, de dos.
• Chercher le 2 contre 1.
• Gagner le duel offensif (dribble, feinte).
• Faire pression sur le défenseur en possession du ballon.
• Jouer pour l’équipe, ne pas répondre à la provocation.

pour s’opposer au pressing de l’adversaire

Connaître l’équipe qui joue le pressing (zone de pressing, type et style de pressing), son style de
jeu dès la récupération du ballon, les aptitudes des joueurs (points faibles et points forts).

• Eviter les zones de pressing.


• Etre en supériorité numérique autour du ballon au moment de sa perte.
• Jouer long sur la défense adverse et aller sur le deuxième ballon (dégagement du gardien).
• Jouer posément (jeu court en mouvement et espacé pour augmenter les distances entre les lignes).
• Jouer long (passe diagonale dans le dos de l’adversaire).
• Ne pas provoquer l’adversaire, rester calme.
• Jouer un contre-pressing (réagir au pressing de l’adversaire par un pressing).

“Gagner la bataille tactique, c’est avant tout créer la supériorité


numérique et avoir des joueurs très forts en duel 1:1.”

12
Concept de jeu 6
4. L’entraînement du bloc-équipe

Les principes de jeu tactique individuel puis collectif sont déjà appliqués et entraînés en phase technico-
tactique dès le 1:1, 2:1, 3:2 et en formes jouées.

Nous développons ici l’entraînement tactique à partir du bloc-équipe (bloc-team).

Bloc-équipe : L’ensemble de l’équipe et la relation collective entre tous les joueurs et entre les différents
blocs (défense, milieu de terrain, attaque)

La méthodologie d’entraînement du bloc-équipe (tactique)

Partir du jeu réel selon le système et l’organisation tactique voulus par l’entraîneur. Appliquer toutes les
formes jouées en supériorité numérique, ou autres jeux.

Le coaching d’entraînement dans une forme jouée peut être axé sur une équipe ou sur deux équipes.

• La forme jouée : – 8:8 / 9:9 / 11:11 avec les gardiens de but


– Jeu libre ou avec consignes défensives et/ou offensives

• Les séquences – 9:7 / 8:6 / 10:8 ou 7:9 / 6:8 / 8:10, avec le gardien dans une équipe
jouées analytiques : ou même dans les deux équipes
– En supériorité numérique
– Situation de jeu attaque contre défense
– Jeu libre ou avec consignes, et avec des buts
– Les actions de jeu commencent toujours à un endroit fixe (ballon mis
en jeu par l’entraîneur, par le gardien de but ou remise en jeu).

• Les exercices – 11:1 / 11:4 / 11:6


tactiques analytiques : – 5:6 / 6:7 / 8:6
– Travail de déplacement et de positionnement
– L’équipe se déplace sur le terrain en fonction du ballon et applique
les principes défensifs.
– L’équipe fait circuler le ballon, se déplace sur le terrain et cherche à
construire, ou à jouer en contre-attaque et à marquer.
– Une équipe attaque à 7 joueurs contre une défense à 6 (4 défenseurs,
2 milieux). L’action part depuis le milieu du terrain sur une
récupération de ballon.
– L’équipe adverse à faible opposition, puis avec opposition

• La forme de jeu final : – Match 8:8 / 9:9 / 11:11


– Jeu à thème Exemple : match 9:9 + 2 gardiens
– Jeu libre – Opposition de système 3-3-3 contre 4-4-1
– L’équipe en 3-3-3 joue dans son camp, 2 touches de ballon, et cherche
à marquer après avoir passé par un côté.

Cette démarche méthodologique peut être la même pour l’aspect technico-tactique


(3:3 / 4:3 / 4:4 / 6:4 / 5:7, etc.). 13
6 Concept de jeu

Exemple d’un entraînement du bloc-équipe : La défense

1. Jeu 9:9 et 2 gardiens


• Jeu libre; avec ou sans consigne pour l’équipe
• L’équipe en 4-4-1; l’équipe en 3-3-3
Coaching : – Observer le jeu et le comportement
collectif et individuel de l’équipe .
– Interroger la défense sur les problè-
mes rencontrés.
– Qui sort sur le porteur ?
– Que font les autres joueurs ?
– Qui s’offre dans l’espace après la
récupération du ballon ?

2. Exercice pour la défense


(8 défenseurs + gardien, 6 attaquants)
• Les joueurs de l’équipe se passent le ballon
lentement, latéralement, diagonalement, en profon-
deur.
• Les joueurs se déplacent en fonction du ballon.
Coaching : – Stimuler les déplacements défensifs.
– Faire appliquer les principes défensifs.
– Corriger la position des joueurs,
l’attitude, la communication.
– Amener des situations nouvelles;
augmenter le rythme de passe.
– Placer le ballon entre les lignes.

3. Séquence jouée
(8 + gardien : équipe ; 9 : équipe )
• L’équipe en 3-3-3 cherche la conclusion.
• L’équipe en 4:4 défend à 2 lignes; si elle récupère
le ballon, elle peut marquer dans les deux petits buts.
• L’action part toujours du milieu de terrain par une
mise en jeu de l’entraîneur.
Coaching : – Animer le jeu, stimuler l’équipe ,
donner des consignes de comporte-
ments tactiques.
– Arrêter le jeu; corriger.
– Faire parler les joueurs.

4. Jeu final 9:9 et 2 gardiens


• Jeu libre; sans consignes
• Esprit de match
Coaching : – Observer, évaluer l’équipe .
– On peut stimuler l’équipe pour
provoquer des situations nouvelles
de jeu.
– A la fin du jeu, donner des feedbacks
positifs (renforcements).
L’équipe doit être mise en confiance
par l’entraînement (par la pratique).

14
Concept de jeu 6

Le coaching (organiser – entraîner – enseigner)

La mise en place du concept tactique est de la responsabilité de l’entraîneur. Sur le terrain, il organise son
entraînement en fonction des choix et des animations tactiques.

C’est un moment-clé de l’intervention de l’entraîneur : transmettre aux joueurs ce qu’il attend de chacun
d’eux, ce qu’il attend de l’équipe.

– Quel jeu voulons-nous pratiquer ?


– Comment devons-nous occuper le terrain ?
– Comment la défense va-t-elle se comporter lors de la récupération du ballon ?
– A quel moment et comment déclenchons-nous une attaque ?

Le comportement de l’entraîneur et l’animation de l’activité sont plus importants que l’exercice ou la forme
jouée. C’est la qualité du coaching, les explications, la démonstration et surtout les corrections qui vont être
à la base de la compréhension tactique des joueurs et, par là, à leur l’adhésion aux idées de l’entraîneur.

Selon l’objectif de l’entraînement (le jeu défensif de l’équipe), le coaching est surtout axé sur la notion de
défense; mais selon la situation de jeu, il peut aussi intervenir sur l’aspect offensif.

Ainsi, dans un entraînement attaque contre défense (exemple : 7 contre 6), les objectifs d’entraînement
peuvent se centrer sur les deux équipes. Le coaching est axé alternativement, voire simultanément, sur les
attaquants et sur les défenseurs.

A un haut niveau de performance, l’orientation de l’entraînement, le choix des contenus, des actions et des
situations de jeu sont dépendants du concept de jeu et du style de l’équipe.

“Le génie tactique, c’est la vitesse des mouvements des troupes,


les déplacements rapides sur le terrain, la force des jambes, la
concentration, le travail et la confiance des hommes en leur chef.”
Napoléon Bonaparte

15
6 Concept de jeu

5. L’entraînement tactique chez les jeunes footballeurs

Le but de l’entraînement collectif chez les jeunes footballeurs est d’intégrer les joueurs au bloc-équipe à
partir de la maîtrise des comportements tactiques individuels et collectifs simples, et en relation avec les
lignes. Ils doivent apprendre à se comporter individuellement dans le jeu collectif, aussi bien offensif que
défensif.

Exemples:

• Forme jouée globale Le match, le jeu

• Entraînement à partir des situations jouées 1:1, 2:1, 2:2 à 4:4


– Du comportement individuel en 1:1 au comportement par paires à 2:1, 2:2, 2:3, puis à la notion de
ligne (défense, milieu, attaque)

• Entraînement à partir de deux lignes (3-3 contre 3-3), puis progressivement avec les trois lignes,
3-2-2 / 4-3-2 / 4-3-3

• Formes jouées sur surfaces variées : petite, moyenne et grande surface


Exemple : 6:6 sur 40 x 30m, puis 60 x 40m
Jeu libre, puis consignes et règles pour rendre plus précis les comportements tactiques adoptés (évolu-
tion du jeu)

• Dans le jeu, varier la position des joueurs : les faire jouer en défense et en attaque, mais aussi sur les cô-
tés droit et gauche. Le joueur doit être confronté dans le jeu à des situations et comportements tactiques
différents pour enrichir sa culture de jeu (jeux cognitifs).

• Pour favoriser l’apprentissage et le perfectionnement des principes de jeu, il faut intégrer des séquences
et exercices analytiques dans l’entraînement. Puis revenir au jeu pour évaluer l’apprentissage.

• Le geste technique dans toute action tactique doit être exécuté avec qualité et précision.

• Les outils pédagogiques visuels, comme le tableau noir et le tableau magnétique, voire la vidéo pour
l’analyse, peuvent être des moyens complémentaires pour optimiser l’apprentissage tactique des jeunes.
L’observation des grands joueurs et des grandes équipes pour améliorer la compréhension du jeu et les
comportements tactiques est aussi un procédé pédagogique important si on veut comprendre ce qu’on
explique sur un tableau.
– Sur le terrain, cet apprentissage tactique commence dès la préformation (dès 13 ans), à partir de la po-
lyvalence tactique dans le jeu (varier la position des joueurs), puis progressivement à la spécialisation
dans le bloc et au poste.
– Au niveau de la formation (dès 16 ans), le développement tactique se fait plus spécifiquement à partir
du bloc et du poste avec intégration à la polyvalence.
– Chez les jeunes footballeurs, le jeu est la forme première de l’apprentissage tactique:
jouer pour apprendre et non pas apprendre pour jouer !

Pour apprendre à maîtriser des gestes techniques, il faut des années;


! pour apprendre à se comporter tactiquement dans un système, il faut quelques semaines.

16
Concept de jeu 6
6. Le profil du joueur par poste

Position du Physique Technique Tactique Mental


joueur

Gardien de but • Taille • Technique de • Placement et • Personnalité


• Agilité mains déplacement • Confiance
1 • Réaction + • Technique sur la (choix) • Calme et sûreté
explosivité ligne et aérienne • Anticipation • Concentration
• Détente • Jeu aux pieds • Relance • Un peu de “folie”
• Souplesse

Défenseurs • Vitesse-endu- • Technique • Placement et • Agressivité


gauche et droite rance (aérobie- défensive replacement • Volonté
anaérobie) • Tackling + sliding • Timing • Confiance
2+3 • Explosivité • Prise de ballon et • Participation
qualité de passe offensive
• Conduite du • Polyvalence
ballon offensive

Défenseurs • Taille • Interception • Anticipation • Tempérament


centraux • Puissance • Contrôle du • Placement de leader
musculaire et ballon en duel • Marquage • Direction
4+5 détente • Jeu de tête • Couverture, • Calme, sérénité
• Vitesse • Passe longue soutien • Courage
• Mobilité et courte

Milieu de terrain • Endurance • Technique • Placement et • Pugnacité


défensif (aérobie) défensive replacement • Humilité
• Force (duel) • Passe • Anticipation • Coopération
6 • Mobilité • Prise de ballon et • Recul-frein • Volonté
contrôle orienté • Pressing
• Dribble de
relance

Milieux de • Endurance • Conduite du • Replacement • Courage et


terrain (aérobie- ballon défensif générosité
gauche et droite anaérobie) • Dribble • Participation • Volonté
• Vitesse • Centre offensive • Concentration
7+8 • Tir • Pressing • Prise de risque
• Jeu en duel

Attaquants • Puissance (duel) • Conclusion (tir) • Mouvement • “Egoïsme”


• Vitesse • Contrôle constant • Opportunisme
9 + 11 • Vivacité • Jeu de tête • Permutation • Ruse
• Agilité (selon le • Dribble, feinte • Appel, • Persévérance
type de joueur) contre-appel
• Feinte
• Timing

Stratège du jeu • Selon le type • Prise et maîtrise • Intelligence • Tempérament


(Trequartista) de joueur (en du ballon • Anticipation de leader
fonction du • Passe • Sens tactique • Esprit créatif
10 concept de jeu) • Dribble • Timing • Prise de risque
• Conclusion (tir) • Démarquage et lucidité
• Confiance
• Calme
17
6 Concept de jeu

7. La fiche d’observation de match

Observation: Observateur :

Equipes (A/B) : :

Lieu : Date : Heure :

Conditions atmosphériques / état du terrain :

Résultat : (Mi-temps : )

Position des joueurs / numéros

Equipe A

Equipe B

18
Concept de jeu 6

Carton jaune / carton rouge :


(Nom du joueur, minute, cause)

Déroulement du jeu : Phase offensive, phase de conclusion, phase défensive

Arbitres :

Particularités du match :

Evalutation du match : très bien bien moyen faible

19
6 Concept de jeu

Equipe A

Organisation défensive Description :

Organisation offensive Description :

Points forts individuels / points forts collectifs (tactique)

20
Concept de jeu 6

Equipe B

Organisation défensive Description :

Organisation offensive Description :

Points forts individuels / points forts collectifs (tactique)

21
6 Concept de jeu

Buts : Résultat, minute, par qui, où, comment (P = Pied, T = Tête, A = Auto-goal)

22
Concept de jeu 6

Ballons arrêtés : coup-franc, coup de coin, remise en touche, pénalty, etc.

23
6 Concept de jeu

Caractéristiques des joueurs équipe A


1

10

11

12

13

14

15

16

17

18

19

20

24
Concept de jeu 6

Caractéristiques des joueurs équipe B


1

10

11

12

13

14

15

16

17

18

19

20

25
6 Concept de jeu

8. Les situations standards – combinaisons sur coups de pieds arrêtés

Les coups de pieds arrêtés sont unanimement reconnus commes des actions décisives dans le football
d’aujourd’hui.

Lors des dernières compétitions internationales FIFA 2002-2003 (Coupe du Monde, Championnat du Monde
Juniors et Championnat du Monde U-17), 30% des buts ont été marqués sur ballons arrêtés contre 25% dans
les années 1988-90. Ce pourcentage toujours plus élevé est certainement dû à un travail régulier et répété
de ces situations de jeu.

La formation à cette spécialisation devrait commencer déjà chez les jeunes joueurs. En dehors de l’entraîne-
ment collectif avec toute l’équipe, une fois par semaine la veille des matches comme on le fait souvent, un
entraînement spécifique ou individuel devrait se planifier dans le cycle d’entraînement pour favoriser encore
la formation de spécialistes pour ces phases de jeu.

Quelques conseils méthodologiques pour entraîner les coups de pieds arrêtés

• Il faut commencer par entraîner et répéter le geste technique approprié (automatiser la frappe, la diversité
de frappe).
• Amener progressivement les joueurs offensifs concernés dans l’action (pour la frappe ou la reprise du
centre).
• Intégrer progressivement les défenseurs (en nombre, en situations passives et actives).
• Enfin, recréer les conditions de matches et les situations de jeu (mur, joueurs à distance réglementaire).

La confiance et la concentration du frappeur sont à la base de la réussite des ces stratégies.

Nous présentons dans les pages suivantes quelques combinaisons basiques offensives.

A. Les corners
B. Les coups francs

26
Concept de jeu 6

A. Corners

1. Frappe directe corner sortant (de la droite 2. Frappe directe corner rentrant (de la droite
du pied droit et inversement de l’autre côté). du pied gauche et inversement de l’autre
côté).

3. Frappe directe au premier poteau. 4. Frappe directe au deuxième poteau.

27
6 Concept de jeu

A. Corners

5. Frappe au premier poteau pour un joueur qui 6. Frappe au premier poteau pour un joueur qui
dévie de la tête derrière lui. dévie dans l’axe du but.

7. Frappe directe au sol pour un joueur qui 8. Frappe à 2 : le receveur redonne au passeur
laisse passer le ballon entre ses jambes qui centre.
au profit d’un second.

28
Concept de jeu 6

A. Corners

9. Frappe à 2 : le receveur feinte la passe, 10. Frappe à 3 : le receveur passe sur l’arrière
déborde et centre. latéral qui centre.

29
6 Concept de jeu

Variantes

a) Les attaquants attaquent le ballon en face b) Les attaquants croisent les courses.
d’eux.

c) Les centres sont adressés tendus, brossés d) On fait bloc pour un joueur venant de der-
ou au sol. rière.

30
Concept de jeu 6

B. Coups francs

1. Frappe enroulée pied droit de la gauche et 2. Frappe enroulée de la droite du pied droit et
pied gauche de la droite( 1er ou 2è poteau). de la gauche du pied gauche en recherchant
la lucarne opposée.

3. Frappe directe du cou-de-pied ou frappe de 4. Frappe à 2 : passe sur le joueur lancé.


l’extérieur.

31
6 Concept de jeu

B. Coups francs

3
2 1 1

5. Frappe à 2 : 1 s’élance pour frapper, passe 6. Frappe à 3 : 1 s’élance pour frapper devant
au-dessus du ballon et 2 frappe. le passeur (2) qui talonne sur 3 derrière lui
qui frappe.

1 2

3
2 3 1

7. Frappe à 3 : 1 et 2 passent au-dessus du bal- 8. Frappe à 3 : 1 passe, 2 met le pied sur le


lon (1 de la droite, 2 de la gauche, 3 frappe). ballon, 3 frappe.

32
Concept de jeu 6

B. Coups francs

1 2
3
1
3 2

9. Frappe à 3 : 1 passe, 2 laisse passer entre 10. Frappe à 3 : 1 feinte la frappe, va à l’exté-
ses jambes pour 3 qui frappe. rieur du mur, 2 passe à 3 qui passe à 1 qui
contourne et frappe.

Lors des corners ou coup francs offensifs, il doit y avoir des mouvements de diversion pour déplacer
le mur et l’attention des défenseurs et du gardien de but.

33
Contenu
d’entraînement
Partie 1 : Entraînement mental
Partie 2 : Entraînement des qualités cognitives

LEGENDE
Course du joueur sans ballon
Course du joueur avec ballon
Course du ballon (passe ou tir)
L’entraîneur
A, B, C, D Désignation de joueurs
A1, A2 Positions du joueur A
Contenu d’entraînement 7
Entraînement mental : 1. Exercices pour améliorer les attitudes mentales
1. Exercice technique et concentration
Organisation : A B
– Groupes de 2 joueurs.
– 2 ballons par paire.
– Travail par station.
Déroulement :
– 2 joueurs face à face : passes à 2.
– Les ballons ne doivent pas se toucher :
– jeu à terre
– un ballon à terre, un ballon en l’air
– augmenter la distance
– avec ou sans contrôles A
– déplacement latéral; etc. B
Variante :
– Le joueur B suit A en utilisant les mêmes surfaces de contact.
– Limiter le temps à ne pas faire de fautes techniques (Ex. : 1’).
2. Exercice technique et concentration
Organisation :
– 3 groupes de 6 joueurs, disposés en colonnes.
– 1 ballon par groupe.
Déroulement :
– 2 groupes de joueurs de même équipe face à face.
– Passes avec la tête d’un groupe à l’autre.
– Après la passe, aller dans le groupe opposé.
Variante :
– La première équipe qui arrive à 60 passes. Réussir le plus
grand nombre de passes en 1’.
– Aussi passes directes en volée ou à 2 touches.

3. Exercice technique, concentration et prise de


repères dans l’espace
Organisation :
– Groupes de 4 joueurs.
– Surface délimitée + cônes ou piquets.
3
– 1 ballon par groupe / travail par station.
1 2
Déroulement :
– Jouer le ballon à un partenaire, et course à un poste libre.
– variation de la vitesse
– variation de l’espace
– jeu libre, puis à 2 touches, à 1 touche
Variante :
– Dans le même dispositif, conservation du ballon à 3:1,
1 touche ou 2 touches obligatoires.

4. Exercice technique pour maintenir la concentration


B C
Organisation :
– Groupes de 5 joueurs; surface délimitée.
– 1 ballon par groupe; travail par station.
Déroulement :
– En carré, passe et suit avec double de passe.
– A donne à B qui lui remet; A donne le ballon dans la course de B.
– B donne à C qui lui remet; B donne le ballon dans la course de C.
A D
– Etc. E
– Toujours garder le ballon au sol (1 et 2 touches).
– Augmenter la vitesse des passes.
– Changer le sens des passes.
Variante :
– Travail chronométré sur 1’, en essayant de ne pas faire de faute.
– Si un joueur commet une faute technique, tout le groupe doit
effectuer 2 tours de la surface de jeu en course intense.
Contenu d’entraînement 7
Entraînement mental : 2. Formes jouées pour améliorer les attitudes mentales
1. Forme jouée devant le but en situation
de fatigue, adaptation
Organisation :
– Groupe de 10 à 12 joueurs + 2 gardiens; surface délimitée
avec 2 grands buts à 30 - 35m de distance.
– Ballons en suffisance.
Déroulement : B
– Le joueur A reçoit le ballon de B, le contrôle et tire au but.
– Fait demi-tour, contrôle un 2e ballon et tire au but. A
A
– 4 passages par joueur.
Compter le nombre de buts par joueur. B
Variante :
– Introduction d’un attaquant supplémentaire, d’un défenseur.
– Les joueurs supplémentaires (attaquants ou défenseurs)
portent chacun un numéro, ils sont appelés par l’entraîneur.
– Augmenter le nombre de passages (selon objectif).
2. Forme jouée pour la mise en confiance
(conservation du ballon)
Organisation :
– 2 équipes de 5 (ou 6 joueurs); surface délimitée.
Eventuel comme échauffement d’avant match.
Déroulement :
– Jeu 5:5.
– Conserver le ballon dans un espace restreint sans
opposition (on laisse l’adversaire jouer).
– Augmenter l’opposition (semi-active et active).
– Varier le nombre de touches.
– Après 1’-2’, le ballon est joué par l’autre équipe.
Variante :
– Consignes techniques (Ex. : 2 touches obligatoires).
– Aussi échange de ballon avec la tête.

3. Forme jouée pour la concentration sous stress


(éviter les fautes techniques)
Organisation :
– 2 équipes de 8 (ou 9 joueurs).
– Jeu 8:8 sans gardien (ou gardiens intégrés dans le jeu).
– Jeu de conservation.
Déroulement :
– Jeu libre ou à touches limitées pour un jeu posé.
– Le joueur qui fait une faute technique grossière s’exclut lui-
même du terrain. Il réalise un parcours technique (slalom
avec ballon) ou fait un tour de terrain. Son équipe joue en
infériorité numérique pendant ce temps avec des consignes
précises (pressing, harcèlement).
Variante :
– L’entraîneur exclut le joueur qui fait une faute technique.
– Droit à un joker. Compter le nombre de fautes techniques.
4. Forme jouée pour le contrôle et la confiance
en soi, l’agressivité
Organisation :
– 1 équipe à 11 joueurs et une à 7 ou 8 joueurs + gardien.
– Terrain normal ou délimité; jeu en infériorité 7:11 ou 8:11.
Déroulement :
– Jeu normal (esprit de match). Tenir un score de 1-0 pendant
5’ pour l’équipe qui défend en infériorité. – Revenir au score
et gagner le match pour l’équipe en supériorité. – L’entraîneur
met les ballons en jeu pour éviter tout arrêt de jeu.
Variante :
– On perd un joueur quand on encaisse un but.
– Le gardien de l’équipe qui doit revenir au score vient comme
attaquant sur coup de coin.
– Le jeu se déroule seulement dans le camp de l’équipe qui
défend.
Contenu d’entraînement 7
Entraînement des qualités cognitives : 1. Exercices et formes jouées
1. Exercice collectif de passes
Organisation :
– 3 équipes de 4 joueurs (3 couleurs différentes).
– Surface délimitée.
– Exercice à 1 ballon, puis 2 et 3 ballons.
Déroulement :
– Jeu de passes à touches limitées (3-2-1).
– Le joueur avec le ballon joue toujours à un joueur d’une
autre couleur.
– L’entraîneur peut donner des consignes techniques
(Ex. : contrôle d’un pied, passe de l’autre).
Variante :
– On peut commencer l’exercice en jouant avec les mains.
– Varier les surfaces (selon l’objectif technique ou tactique).
– Equipes à 3, 5, 6 joueurs.

2. Exercice collectif de passes


Organisation :
– 4 équipes de 5 ou 6 joueurs (couleurs différentes).
– Surface délimitée en 2 camps.
– On joue à 2 puis 3 ballons.
Déroulement :
– Jeu de passes à 2 ou 3 touches à son équipe partenaire.
– L’équipe joue seulement avec l’équipe .
– L’équipe joue seulement avec l’équipe .
1 ou 2 joueurs par équipe sont toujours dans le camp
opposé (travail de passes courtes et longues).
Variante :
– Limiter le temps (Ex. : le plus de passes possible en 2’).
– Forme jouée : passes à 10 entre les équipes partenaires
(Ex. les avec les et les avec les ).

3. Forme jouée 4 + 4 contre 4 pour conserver le ballon


Organisation :
– 3 équipes de 4 joueurs (couleurs différentes); surface
délimitée.
On peut commencer le jeu en jouant avec les mains.
Déroulement :
– Jeu de conservation à 2 ou 3 touches.
– On joue entre 2 équipes. Les jouent toujours avec les .
– L’équipe défend. En récupération du ballon, elle prend la
place de l’équipe qui a perdu le ballon.
(Ex. : perd le ballon, les jouent avec les .
Variante :
– Compter le nombre de passes.
– Agrandir le terrain pour favoriser les longues passes et les
changements de jeu.
– Equipe à 5, 6, 7 joueurs.
4. Jeu 4 + 4du
Exercice contre 4 pourpour
bloc-team conserver le ballon
la passe et
et mouvement
le conclusion
Organisation :
– L’équipe organisée selon système voulu par l’entraîneur
(Ex. : 4-3-1-2).
– Couleur différente par bloc ( / / ).
Déroulement :
– Jeu à 11 contre 4 à 5 adversaires (semi-actifs, actifs).
– L’équipe en action à 1 ou 2 touches cherche la conclusion.
– On joue toujours sur un joueur de couleur différente.
Variante :
– On ne peut pas redonner le ballon au joueur qui a effectué
la dernière passe.
– Limiter le nombre de passes avant la conclusion.
– Limiter le temps de la durée de l’attaque.
Contenu d’entraînement 7
Entraînement des qualités cognitives : 2. Jeux cognitifs
1. Jeu 3 : 3 : 3 pour la conclusion
Organisation :
– 3 équipes de 3 joueurs (3 couleurs différentes) + 3 gardiens.
– Surface de jeu délimitée.
– 3 grands buts (aussi avec des piquets).
– 1 ballon dans le jeu.
Déroulement :
– Chaque équipe joue les unes contre les autres.
– On cherche à marquer dans les buts des deux autres
adversaires.
– Jeu libre.
Faire le bon choix.
Variante :
– Jeu sans gardien de but.
– Avec un joker qui joue avec les 3 équipes.
– Varier la surface de jeu et le nombre de joueurs par équipe.
2. Jeu 3:3 (ou 4:4) pour la conclusion
Organisation :
– 2 équipes de 3 joueurs + 2 gardiens neutres.
– Surface de jeu délimitée + 2 grands buts.
1
4
Déroulement :
– Jeu libre. On peut marquer dans les 2 buts. 2
– Le gardien met le ballon en jeu dans la zone défensive.
Zone
Lorsque le ballon est en zone neutre, possibilité de choisir neutre
le côté où l’on va marquer.
3
– Après récupération du ballon en zone d’attaque, obligation
de revenir en zone neutre par passe ou dribble.
– Si une équipe marque, le gardien relance le jeu à cette
équipe.
– But normal ou sur frappe directe.

3. Jeu 4 + 4 contre 4 pour conserver le ballon


et conclusion
Organisation :
– 3 équipes de 4 joueurs (couleurs différentes) et 2 gardiens
neutres.
– Surface de jeu délimitée + 2 buts.
Déroulement :
– L’équipe joue avec la contre l’équipe . Les et
jouent à 2 touches (ou 1) pour faire 10 passes avant de
conclure par tir direct dans un des deux buts.
– L’équipe défend. Si récupération du ballon, elle peut
marquer de suite ou après jeu de passes dans les 2 buts.
Jeu libre pour l’équipe .
– Changer les rôles après 5’ à 6’.
– Quelle équipe marque le plus de buts?

4. Jeu 11:7 + 2 gardiens


Organisation :
– Jeu à 11 contre 7 + gardien.
– Couleurs différantes par bloc pour l’équipe à 11 ( , , ).
– L’équipe à 7 en .
– Surface de jeu délimitée + 2 grands buts + 2 petits buts.
– Equipes organisées selon système de jeu voulu par
l’entraîneur (Ex. : 4-4-2 contre 3-3-1).
Déroulement : – L’équipe à 11 attaque à 2 ou 3 touches de
ballon. On joue toujours sur un joueur de couleur différente.
– L’équipe défend. Si récupération du ballon, jeu libre pour
conclure sur le grand but ou dans l’un des 2 petits buts.
– Si l’équipe à 11 perd le ballon, elle cherche à le récupérer
pour jouer en jeu posé avant d’attaquer.
Variante : – Amener des consignes de jeu (Ex. : pressing
lorsque l’équipe a le ballon, conclure après un centre, etc.).
7 Aspect
psychologique

1. L’entraînement mental 1
2. Les qualités cognitives 6

Contenu d’entraînement
Aspect psychologique 7
1. L’entraînement mental

Avoir de la détermination, prendre des risques, montrer de l’agressivité, être solidaire dans le jeu ou, au
contraire, baisser les bras après chaque duel perdu, manquer de volonté, douter de soi-même, avoir peur
de tirer au but, manquer de concentration, sont des attitudes mentales que l’on constate chez les joueurs
tant durant le match que durant l’entraînement. Les attitudes mentales négatives ont pour conséquences
de diminuer la performance, de ralentir l’apprentissage et la progression des joueurs. Les joueurs de classe
se différencient des bons joueurs moyens par une meilleure gestion de leur mental. La force du mental est
une pièce maîtresse de leur talent.

Comme les autres composantes de la performance (technique, tactique, athlétique), l’aspect psychologique
peut-être développé et consolidé aussi bien sur le terrain que par un travail mental spécifique.

Le but de l’entraînement mental

• Il vise à améliorer les attitudes mentales d’une part et, d’autre part, à favoriser l’amélioration des compo-
santes de performance par le biais de techniques utilisant les caractéristiques et les ressources de notre
cerveau.

Dans ce chapitre, avant de proposer un contenu d’entraînement sur le terrain, nous présentons une liste des
attitudes mentales qui influent sur la performance.

1
7 Aspect psychologique

Les attitudes mentales qui peuvent être améliorées

Concentration, attention, Le contrôle de soi Confiance en soi


rigueur
– Résistance aux provocations – Se sentir capable de
– L’art de traiter la bonne – Maîtrise personnelle dans “déplacer une montagne”
information au bon moment les moments difficiles – Lucidité
– Focaliser son attention et la – Capacité à réagir en fonction – Conscience de sa propre
maintenir de l’évolution du score valeur
– Pouvoir rester concentré – Solidité psychique – Bonne estime de soi
longtemps
– Ne pas faire de fautes
techniques grossières

Résistance au stress Agressivité Prise de risques


– S’adapter aux circonstances – Aptitude au duel, virilité – Imagination, créativité,
– Jouer à son meilleur niveau – Volonté de s’imposer spontanéité
lors de match à gros enjeu physiquement, engagement – Capacité à débloquer des
– Maîtriser les peurs, gérer les physique situations difficiles
émotions – Esprit de compétition – Oser tenter des “choses”
– Cran, courage

Endurance psychologique Compétitivité Jouer pour l’équipe


– Capacité à répéter des – Capacité de surpassement, – Refus des attitudes
efforts, constance dans combativité individualistes
l’effort – Volonté de prendre le dessus – Sens de l’abnégation
– Détermination, obstination, sur son adversaire direct – Primauté permanente du
volonté – Volonté de gagner collectif
– Persévérance malgré les – Passion de la compétition – Coopération, solidarité
échecs
– Goût du combat – Communication
– Résistance à la fatigue
– Dépassement de soi

Motivation élevée, Chercher à progresser


accomplissement personnel
– Vouloir apprendre
– Volonté de réussir, de faire – Se remettre en question
des sacrifices
– Travailler ses points faibles
– Passion du football
– Ne pas se satisfaire de
– Accord entre ses possibilités l’acquis
et ses performances
– Aller au bout de ses
possibilités

2
Aspect psychologique 7

L’entraînement des attitudes mentales

On constate chez les jeunes talents, et même chez les futurs professionnels, que les lacunes se situent
souvent au niveau du mental. Par un travail régulier et répété à l’entraînement, on peut espérer progresser
sur ce plan comme dans les autres domaines dans des proportions qui restent cependant à définir. En effet,
certaines lacunes mentales (manque d’agressivité par exemple) semblent parfois inhérentes à la person-
nalité de l’individu et ne peuvent guère être améliorées dans le contexte habituel du coaching. On sollicite
alors l’aide d’un psychologue sportif.

Lors d’entraînement, selon le cycle et le type de séance, l’entraîneur peut donner des priorités aux attitudes
mentales. Il a la possibilité d’associer un objectif mental aux autres objectifs d’entraînement tout en conser-
vant ses exercices habituels.

Exemple : a) Jeu de démarquage 5:5 avec 2 jokers. On précise l’objectif mental (concentration, communica-
tion) et on apporte des consignes particulières pour augmenter le niveau de concentration, de
lucidité et pour améliorer la communication entre les joueurs.

b) Jeu 9:9 sur deux buts avec 2 gardiens. Durée 30’. A dix minutes de la fin, le résultat est de
3:2 pour l’équipe “bleu”. On peut provoquer le mental de l’équipe “jaune” (compétitivité,
contrôle de soi, solidarité) qui joue à 10:8 et qui cherche à tout prix à remonter le résultat.
L’équipe “bleu” résiste au stress, gère la pression, joue encore plus en équipe pour conserver
son avantage.

c) Les exercices de condition physique à intensité comportent souvent un aspect mental évident :
volonté, agressivité, résistance à la fatigue, dépassement de soi (endurance psychologique).

Autres associations d’objectifs :

• Travail technique et : concentration, lucidité, confiance en soi


• Travail tactique et : vouloir apprendre, jouer pour l’équipe, rigueur dans les consignes
• Duel 1:1 et : agressivité, goût du combat, volonté
• Formes jouées pour la concentration et : prise de risque, détermination, contrôle de soi, créativité
• Etc.

Ce n’est donc pas le jeu ou l’exercice qui est le plus important, mais le coaching de l’entraîneur, qui “sent”
le bon moment pour identifier l’origine “mentale” à la base de la non-réussite de l’activité ou de la baisse
de motivation.

Exemple : • Manque d’engagement et de combativité dans une forme jouée :


– Donner des consignes pour favoriser les duels, pour augmenter le rythme de jeu.
– Valoriser les buts marqués.

• Baisse d’attention :
– Augmenter la difficulté de la tâche ou au contraire la diminuer pour favoriser la réussite.
– Changer d’exercice ou d’activité.

Les techniques d’entraînement mental

Pour optimiser son intervention, l’entraîneur pourra aussi s’appuyer sur des techniques d’entraînement
mental direct, comme des mots-clés forts, des choix d’objectifs plus réalistes et plus concrets. Ou alors
d’autres moyens, comme la relaxation, la visualisation créatrice, l’évaluation des performances, etc.

3
7 Aspect psychologique

Les mots-clés

Mots possédant de fortes charges émotionnelles (plus efficaces qu’un discours).


Exemple : AGRESSIF, DYNAMIQUE, PERCUSSION, RISQUE, CALME, CONTRÔLE, DISCIPLINE.

L’imagerie mentale

Technique d’entraînement virtuel. S’inspirer des techniques de visualisation créatrice. On développe la ca-
pacité à générer des images précises, claires et contrôlables.
Image mentale Image d’une panthère pour un joueur qui veut développer sa vivacité et sa souplesse.
Image du geste technique d’un grand joueur que l’on veut imiter.

La fixation d’objectifs

Les objectifs, pour être efficaces, doivent être clairs, précis, réalistes, évaluables.

La clarté dans les objectifs favorise la réussite de toutes les activités d’apprentissage et d’entraînement
objectifs fixés par l’entraîneur, mais négociés avec le joueur.

Exemple : Marquer 15 buts durant la saison / Jouer 10 matches avec l’équipe professionnelle.

Les affirmations positives

Le cerveau peut mémoriser des expériences sensorielles et motrices. La négation ne fait que renforcer la
probabilité d’apparition du comportement que l’on veut éviter.
Exemple : Il ne faut pas perdre ce soir. Il faut gagner ce soir !

L’évaluation des performances

Il est important de savoir analyser ses performances pour mettre en relief les aptitudes bien maîtrisées et les
situations ou événements continuant à poser problème :
Evaluation par feed-back externe (par l’entraîneur)
Evaluation par feed-back interne (par auto-évaluation)

Exemple : Analyser par vidéo la performance du dernier match pour en tirer les enseignements avec l’entraî-
neur.

4
Aspect psychologique 7

La mission

Rôle que l’entraîneur confie au joueur pour optimiser le collectif :


Mission sur le terrain mais aussi à l’extérieur
Engager les joueurs, les responsabiliser

Exemple : En cas de contre-performance collective, l’entraîneur mandate le capitaine et les leaders de


l’équipe d’organiser une réunion avec les joueurs dans le but de permettre à chacun de s’exprimer
librement.

Les techniques de relaxation et d’énergisation

Elles permettent de moduler le niveau d’intensité :

La relaxation : – diminue le niveau d’intensité.


– facilite la récupération physique et mentale.
– favorise le calme, la visualisation, l’attention.

L’énergisation : – augmente le niveau d’intensité.


– est très utile à l’entraînement.

L’entraînement autogène, la sophrologie, le yoga sont des méthodes de relaxation très connues dans le
sport de haut niveau et conseillées à titre individuel.

En conclusion

Le développement et l’amélioration des attitudes mentales peuvent déjà commencer avec les jeunes en âge
de préformation. Par des règles et des consignes aux joueurs lors des entraînements, on peut solliciter le dé-
veloppement du mental. On sait que le problème mental est souvent une affaire personnelle, c’est pourquoi
la progression ne peut se faire que grâce à un travail spécifique individuel.

“L’art de la concentration est primordial dans tout ce que


l’on entreprend : ICI et MAINTENANT, TEL EST LE PRINCIPE.”
Yannick Noah

Des exercices pour entraîner les attitudes mentales vous sont proposés avec le contenu d’entraînement à
la fin du chapitre.

5
7 Aspect psychologique

2. Les qualités cognitives

Savoir lire le jeu, avoir une bonne vision périphérique, voir plus vite et être plus rapide dans les choix de
jeu c’est faire preuve d’un bon sens tactique, qui caractérise les grands joueurs et repose sur les qualités
cognitives, base de la culture tactique, de la lecture du jeu.

Définition

Les qualités cognitives sont les prédispositions qui permettent à un joueur motivé et engagé de percevoir des
situations par le biais du processus d’acquisition de connaissances (attention/concentration/perception/
anticipation). C’est donc tout ce que l’intelligence permet de comprendre pour mieux exploiter une situa-
tion, une action donnée, par exemple. On peut dire qu’elles sont le fondement du comportement tactique,
comme les capacités de coordination sont à la base de la technique.

“L’intelligence est à la base du joueur moderne, surtout pour jouer dans les modules
tactiques d’aujourd’hui qui demandent polyvalence et grande collaboration avec les
autres joueurs. La vitesse de pensée, l’attention, la concentration et la compréhen-
sion du jeu sont les facteurs importants dans le jeu.”
Fabio Capello

Pour mettre en œuvre les capacités cognitives

La prise de conscience, d’une part, et la connaissance de son propre fonctionnement cognitif, d’autre part,
jouent un rôle déterminant dans la mise en œuvre des capacités cognitives. Elles permettent de planifier
l’action.

a) Réussir et comprendre

Le contrôle et la régulation des activités cognitives supposent que le joueur peut d’une manière ou d’une
autre avoir conscience de ses propres processus cognitifs; cela revient à se demander comment le savoir
se construit à partir du savoir-faire car, au commencement, est l’action. Le grand spécialiste de la psycho-
logie du développement, Jean Piaget, distingue réussir et comprendre de la manière suivante :

“Réussir c’est comprendre en action une situation donnée à un


degré suffisant pour atteindre les buts proposés; comprendre
c’est réussir à dominer en pensée les mêmes situations.”
Jean Piaget

Dans le développement de l’enfant, celui-ci (au niveau pré-opératoire) réussit des tâches matérielles
sans en maîtriser la compréhension. Plus tard (au niveau opératoire), il peut se représenter ses actions
en pensées, il peut les décrire de façon coordonnée, il peut anticiper une courte séquence de mouve-
ments. Au dernier palier (niveau formel), il est en mesure de comparer des démarches différentes, d’en-
visager différentes hypothèses causales, ce n’est plus l’action qui est à l’origine de la compréhension
d’un événement, mais la compréhension qui commande l’action. Les actions sont ainsi dirigées par un
plan. C’est à ce niveau-là seulement que l’on est capable de maîtriser les aspects tactiques du football

6
à 11, sur un terrain de dimensions normales. D’où l’importance du processus d’apprentissage tactique
chez les jeunes.
Aspect psychologique 7

b) La métacognition (connaître ce qu’on connaît)

La métacognition désigne la connaissance que le sujet a de ses propres connaissances et le contrôle


qu’il exerce sur son propre système cognitif; elle peut être relative aux personnes (“j’ai une bonne capa-
cité tactique”), aux tâches (“faire une tête plongeante m’est difficile”), aux stratégies (“comment puis-je
résoudre ce problème ?”).

Dans une première phase de cette expérience métacognitive, le sujet a le sentiment que quelque chose
est difficile à percevoir, à comprendre, à rappeler, à résoudre. C’est dire qu’il y a quelques précautions à
prendre dans l’enseignement des qualités cognitives pour qu’elles soient réellement porteuses d’effica-
cité dans l’activité sportive. En particulier, il faut qu’elles se schématisent et s’automatisent.

Les mots-clés du processus cognitif

• La perception

Acte premier d’une action individuelle. Il s’agit de la prise d’informations visuelles consécutive à une
situation de jeu. Meilleure est l’analyse plus juste est la décision.

Dans toute situation de jeu, le joueur doit se poser deux questions au niveau de la perception :
– où dois-je regarder ?
– que dois-je regarder ?

Ce qui suppose qu’il faut toujours avoir la tête levée dans le jeu.

• L’anticipation

“La capacité de prévoir, de supposer ce qui va arriver. C’est la partie analytique


qui suit la prise d’informations. Elle dépend des éléments perçus et précède la
décision de jeu, et est à la base du sens de placement des défenseurs.”
Laurent Blanc, Equipe de France

• La vision périphérique

L’action de voir le plus d’éléments possibles et le plus loin possible, grâce à une vision englobant une
grande surface de jeu.

• Lire le jeu

Action d’appréhender toutes les informations possibles contenues dans le jeu, de les comprendre et
d’agir avec justesse.

La maîtrise des qualités cognitives c’est souvent “le détail” qui fait la différence dans les choix tactiques.

7
7 Aspect psychologique

L’entraînement des qualités cognitives (sens tactique)

Le but de l’amélioration des qualités cognitives est d’acquérir une meilleure capacité tactique pour répon-
dre vite et correctement aux événements d’un match. L’entraînement est avant tout le fait d’acquérir des
expériences, donc des connaissances nouvelles plus larges et réelles du jeu, par l’accumulation de diverses
situations de jeu développant la réflexion et le savoir tactique. Dans ce sens, les situations d’entraînement
tactique ou technico-tactique proposées doivent permettre au joueur d’accéder à ses capacités cognitives
par l’élargissement des contenus d’entraînement (ne pas toujours faire la même chose), d’où l’importance
du coaching actif.

Les entraîneurs qui veulent accorder une plus grande importance aux processus cognitifs, notamment la
perception et l’anticipation dans l’entraînement, doivent connaître le contenu des situations de jeu. C’est
la raison pour laquelle ils doivent savoir ce qui doit être perçu exactement et à quel moment pour que la
performance désirée soit possible.

Les joueurs, quant à eux, doivent apprendre à s’orienter précisément dans toutes les situations de jeu et
ainsi agir conformément à la situation donnée.

Dans ce but, le jeu et ses situations doivent être encore plus entraînés et analysés.

Exemple : de la stratégie de perception

1:1 offensif Analyse de la situation

OÙ – Adversaire direct
dois-je – Espace derrière lui
regarder ? – Surface de réparation, Diriger l’attention.
but

QUE – Distance de l’adversaire


dois-je par rapport au ballon
regarder ? – Jeu de placement (ligne Reconnaître les indices et
intérieure) les comprendre.
– Axe des hanches, posi-
tion des jambes (jambe
d’appui)

SI........... – Si l’adversaire se tourne


je........... à l’intérieur, je joue et
je cours tout de suite à Agir conformément à la
l’extérieur. situation.

8
Aspect psychologique 7

Dans le coaching

Il faut que les entraîneurs sachent attirer l’attention des joueurs sur les éléments porteurs d’informations
(ballon, position de l’équipe et des adversaires, etc.) et proposer des clés d’interprétation et de comporte-
ment.

Toutefois, il est nécessaire que les joueurs cherchent par eux-mêmes les informations et trouvent les solu-
tions. Les découvertes personnelles du joueur ont souvent plus d’effet que les explications de l’entraîneur.

Il est donc question ici d’entraînement par découverte, par découverte guidée, par initiation (observer le jeu,
les attitudes des grands joueurs).

Exemple : Laisser jouer sans interrompre le jeu.


Puis questionner le(s) joueur(s) sur le(s) problème(s) rencontré(s).
Encourager les joueurs à trouver par eux-mêmes les solutions.

• Les formes jouées libres, à consignes, à thèmes, dirigées, et les situations technico-tactiques sont les
formes d’entraînement pratiques utilisées pour le développement des qualités cognitives.

• L’âge, le niveau technique, le niveau d’apprentissage, les expériences du joueur sont les critères à respec-
ter dans l’enseignement des qualités cognitives.

• On développe ces qualités dès le plus jeune âge, et notamment par tous les jeux collectifs que pratiquent
les jeunes (du jeu sans ballon “chasseurs-voleurs”, basket-ball, football de rue, etc. au football réel).

Un joueur peut avoir un sens tactique très développé mais, par carences psychomotrices et techni-
ques, être limité et freiné dans la justesse de ses choix.

Nous proposons dans les contenus d’entraînement annexés quelques formes jouées pour optimiser l’amé-
lioration des qualités cognitives et des attitudes mentales.

9
Contenu
d’entraînement
Entraînement de la condition physique

LEGENDE
Course du joueur sans ballon
Course du joueur avec ballon
Course du ballon (passe ou tir)
L’entraîneur
A, B, C, D Désignation de joueurs
A1, A2 Positions du joueur A
Contenu d’entraînement 8
Entraînement de la condition physique : 1. Endurance extensive (capacité aérobie)
1. Parcours mixte d’endurance Course rapide
par entraînement continu (intervalle long) A Course modérée
Organisation :
– 3 groupes de 6 à 8 joueurs (selon potentiel d’endurance)
– 3 zones délimitées (A - B - C). B C

Course lente
Course lente
– Durée : 15’ à 30’. Changement d’exercice chaque 5’ à 8’.
– Intensité : FC 140 à 160 (maintenir un rythme régulier).
Déroulement :
– Sur zone A, 2 joueurs , course à rythme varié
(en avant, en arrière, de côté); départ au 4 coins du terrain.
– Sur zone B, par paires de 2 joueurs , avec ballons, passes et
déplacements (3, 2 touches) avec occupation de l’espace.
– Sur zone C, chaque joueur en conduite du ballon et
dribbles variés. Course rapide Slalom avant/arrière

2. Parcours d’endurance avec conduite du ballon


par l’entraînement continu (intervalle long)
Organisation :
– 2 groupes de 8 joueurs.
– Les joueurs en conduite du ballon; les joueurs en
course modérée.
– Durée : 10’ à 15’ avec changement de position chaque
5’ à 6’. Séries: 1 à 2.
– Intensité : FC 130 - 150 / 140 - 160.
Déroulement :
– Les joueurs conduisent le ballon dans un sens et jouent
avec les joueurs qui courent dans le sens inverse. Passe
à 1 touche dans la course (1, 2) ou passe avec la main et on
redonne en volée, coup de tête, etc.
– Après 5’ à 6’, changement de direction.

3. Exercice technico-tactique par l’entraînement


en fartlek (CRV)
Organisation :
– 2 équipes de 10 (ou 9) joueurs dans chaque camp.
– Joueurs dans les positions selon système de jeu.
– Durée : 12’ à 15’. Séries: 2x.
– Intensité : FC 160 - 170 / 175.
Déroulement :
– Conservation du ballon (jeu posé) dans chaque équipe,
à touches limitées (max. 3).
– Tous les joueurs en mouvement; équipe compacte, large.
– Après 3’ de jeu, au signal de l’entraîneur, tous les joueurs
font 2 tours de terrain à partir d’un cône (rythme varié), puis
l’exercice recommence.
– Changer aussi la position des joueurs.
L’entraîneur dirige l’exercice, donne le rythme.
4. Forme jouée 6:6 (type fartlek)
Organisation :
– 3 équipes de 6 joueurs + gardien neutre.
– Surface de jeu délimitée.
– 4 petits buts (2m), et un grand but au milieu du terrain.
– Durée : 15’ à 30’ (3 x 5’/3 x 10’).
– Intensité : FC 160 - 180.
Déroulement :
– 2 équipes jouent à 6:6. Jeu libre ou à touches limitées, on
cherche à marquer dans les petits buts de l’équipe adverse.
– But sur une passe directe (ou en franchissant un petit but
ballon aux pieds). On peut aussi marquer dans le grand but
défendu par le gardien, sur un tir direct depuis son camp.
– Pendant le jeu, la 3e équipe court autour de la surface de jeu
à rythme varié (Ex. : sprint sur la largeur du terrain, course
lente sur la longeur). Après 5’ à 6’, on change les équipes.
Contenu d’entraînement 8
Entraînement de la condition physique : 2. Endurance intensive (puissance aérobie)
1. Exercice technique par intervalle
Organisation : 4
– 6 joueurs par exercice.
– Surface délimitée : 2 ballons en jeu dans l’exercice. F C
– Durée : 3’ à 5’. Séries : 3 à 4x. Pause : 1’ à 2’. D
– Intensité : FC 160 - 170/180. 3
Déroulement :
– Les joueurs A et C commencent en même temps.
– A joue court à B; C joue court à D. B 2
E 1 A
– B remet direct à A; D remet direct à C.
– A passe en diagonale vers F et suit son ballon.
– C passe en diagonale vers E et suit son ballon.
– E et F contrôlent et conduisent le ballon à B et D qui ont pris
la place de A et C.
Maintenir le rythme des passes (au sol et aériennes) et
des courses.
2. Exercice par entraînement intermittent
(course et sauts)
Organisation :
– 2 groupes de 8-9 joueurs. – Les par 3 en phase de travail
à chaque cône. – Les par 2 avec ballons en phase de récu-
pération. – Durée d’effort : 6’ à 7’. Séries 2 à 3x. Pause techni-
que entre séries de 6’ à 8’. – Intensité : FC 160 - 180.
Déroulement :
– Pour les joueurs , effort intensif de 10’’ (50 m).
– 1er passage, 6 sauts de haies explosifs en double appui. Effort intense 10’’
(50m)
– 2e passage, slalom et course élevée.
– 3e passage, 8 sauts latéraux explosifs (alterner jambe
droite et jambe gauche), puis course intense.
– Après l’effort, course lente de 30’’ (100 m). Course lente 30’’
(90m)
– Pour les joueurs , travail technique de passes variées à 2.
– Puis inverser les postes.
3. Exercice par entraînement intermittent
(course et technique)
1 4
Organisation : 10’’- 12’’
– 2 groupes de 8 joueurs. – Les par 2 en phase de travail à (50m)
chaque station technique ; les au centre du terrain jouent un
6:2 en phase de récupération. – Durée d’effort : 5’ à 6’.
Séries 2 à 3x. Pause 5’ à 6’. – Intensité : FC 160 - 180. 5’’- 6’’
Déroulement : (30m)
– Pour les joueurs course intense entre les stations
(de 5’’ à 10’’).
– Dans les stations, exercices techniques à rythme modéré de
20’’ à 30’’ (insister sur la qualité technique).
1. Passes pied droit et gauche. 2. Jonglage individuel. 2 3
3. Jonglage à 2 (à 2 touches). 4. Dribble et feinte.
– Les joueurs , jeu 6:2 (en récupération).

4. Exercice technico-tactique par


entraînement intermittent Défense Milieux Attaque

Organisation :
– Les joueurs en équipe selon leur position (on peut aussi dé-
doubler les postes). – Terrain normal avec cônes dans le camp
opposé. – Durée : 7’ à 8’. Séries 2 à 3x. Pause 5’ à 6’.
– Intensité : FC 160 - 180/185.
Déroulement :
– Les joueurs dans leur position, selon le système de jeu.
– Circulation du ballon entre les joueurs du même bloc (à ryth-
me modéré).
– Au signal du coach, course rapide jusqu’à hauteur des cônes
correspondants dans le camps opposé et retour; puis de nou-
veau circulation du ballon entre les joueurs.
– Effort rapide 10’’- 15’’ (distance 70 - 75 m). Repos : exercice
technique 20’’ - 30’’. Varier les gestes techniques.
Contenu d’entraînement 8
Entraînement de la condition physique : 3. Jeu d’endurance (aérobie - anaérobie)
1. Jeu d’endurance de base 8:8 (9:9)
Organisation :
– 2 équipes de 8 (ou 9 joueurs).
– Surface de jeu délimitée + 4 petits buts (2 - 3 m) sur les côtés.
– 3 cônes distant de 15 m (30 m) derrière la surface de jeu.
– Durée : 10’ - 15’. Répétition 2x. Pause active (retour à FC 120).
– Intensité : FC 150 - 175.
Déroulement :
– Jeu libre (ou à 3 touches) : buts marqués lorsqu’un joueur
franchit le but ballon au pied.
– Lorsqu’une équipe a marqué un but, elle garde le ballon et
peut aller marquer dans les 2 buts opposés de l’autre camp.
– A la moitié du temps de jeu (5’ ou 7’), les joueurs de chaque
équipe effectuent 3 à 5 accélérations progressives (70% -
100%) de 30m, avec pause de 30’’ entre chaque course.

2. Jeu de conservation 7:7 (endurance spécifique)


3 2 1
Organisation :
– 2 équipes de 7 joueurs + 2 gardiens qui jouent toujours
avec les pieds.
– Surface de jeu délimitée en 3 zones numérotées (20 - 25 m).
– Durée : 20’ - 30’. Séries : 2 à 3x (6’ - 10’). Pause active :
1’ - 3’.
– Intensité : FC 160 - 180.
Déroulement :
– Conservation et circulation du ballon dans les zones; jeu
libre ou à touches limitées (3-2).
– Le jeu se déroule dans une seule zone, dans 2 zones ou
dans les 3 zones, selon les indications de l’entraîneur.
– Les gardiens sont toujours derrière la zone de jeu en appui.
– Lorsque le ballon sort du jeu, l’entraîneur introduit un
nouveau ballon. Compter le nombre de passes.

3. Jeu 5:5 (puissance aérobie)


Organisation :
– 2 équipes de 5 joueurs + 2 gardiens (une 3e équipe éventuel-
lement en récupération). – Surface de jeu délimitée + 2 grands
buts (ballon à disposition). – Durée : 30’ - 35’. Séries 4 à 6x
(6’ - 7’). Pause : 3’ - 4’. – Intensité : FC 165 - 180.
Déroulement :
– Jeu à touches limitées dans le camp de défense (défenseurs).
– Jeu libre dans le camp d’attaque (attaquants).
– But marqué lorsque tous les joueurs de l’équipe qui attaque
ont franchi la ligne médiane. Si un joueur de l’autre équipe
reste dans le camp adverse, le but compte double.
– Les gardiens participent au jeu à 1 ou 2 touches de ballon.
Lorsque le ballon sort du terrain, l’entraîneur remet un
ballon en jeu.

4. Jeu 4:4 (puissance maximale aérobie)


Organisation :
– 2 équipes de 8 joueurs + 2 gardiens.
– Surface de jeu délimitée + 2 grands buts
(ballons à disposition).
– Durée : 15’ - 20’. Séries 4 à 5x (3’ - 4’). Pause : 3’ - 4’.
– Intensité : FC 170 - 190.
Déroulement :
– Jeu libre à 4:4; le gardien joue à 1 touche de ballon.
– Lorsque le ballon sort du terrain, ou en coup de coin, le gar-
dien de l’équipe en possession du ballon remet en jeu rapi-
dement.
– Après la durée du jeu (3’ – 4’), le coach procède au change-
ment de joueurs.
Variante : – Jeu 4:4 avec des appuis qui jouent avec leur
équipe (à 1 touche de ballon).
Contenu d’entraînement 8
Entraînement de la condition physique : 4. Vitesse anaérobie alactique (séparée)
1. Parcours de coordination et d’école de course
Organisation : 10 9
– Tous les joueurs se suivent en colonne.
– 10 cônes répartis selon schéma. 10-15m
– 2 à 3 répétitions du parcours; puis récupération en 2 3 6 7
souplesse dynamique ou stretching et en jonglages variés.
– Séries 2 à 4 x.

15-20m
Déroulement :
– Entre les cônes, varier les mouvements de course: course
dynamique, avant, arrière, pas lancés, pas sautillés, pas
chassés, pas croisés; course, talon/cuisses et genoux/poitrine,
1 4 5 8
skipping bas, moyen, haut.
– Du cône 8 vers 9, trottinement lent et de 9 vers 10, accélé-
ration (vitesse cyclique et coordinative) aussi avec cerceaux
rapprochés entre la distance de course pour le travail des
pas et des appuis.
2. Exercices préparatoires à la vitesse
(recherche de vitesse) 1 2 3 4
Organisation :
– 4 groupes; on travaille par 2 à chaque exercice.
– 4 parcours différents délimités; cônes répartis tous les 10 m.
– 3 à 4 répétitions à chaque exercice; retour en marchant. Pau-
se entre les exercices 2’-3’. Intensité de vitesse : 80 à 100%.
L’entraîneur corrige les mouvements de la course.
Déroulement :
1. Skipping varié 10 m; puis sprint progressif chaque 10 m
(70% - 80% -90%). 2. Départ progressif 10 m, puis sprint en
diagonale chaque 10 m ou 20 m (80% - 90%). 3. Démarrages
variés (de côté, assis, etc.), sprint droit 10 ou 20 m, puis
changer de direction (80% - 90%). 4. Démarrages variés et
sprints à 100% (20 m, 30 m et 40 m), maintenir le rythme.
Aussi sous forme de concours par équipe.
3. Jeu de vitesse (course poursuite)
Organisation :
Arrivée
– 2 équipes.
– Surface délimitée (30 x 30 m) selon nombre de joueurs.
– 5-6 portes de 2 m (cônes, assiettes, piquets).
– Répétitions: 3 à 6 courses par paire.
Déroulement :
– Le premier joueur avec 1 à 2 m d’avance, démarre et doit
passer dans au moins 5 portes et franchir la ligne d’arrivée.
– Le joueur cherche à le rattraper en le touchant.
– Après le premier passage de tous les joueurs , on change
les rôles.
Combien de victoires par équipe ?

4. Exercice de vitesse avec ballon (intégré)


Organisation :
A B C F
– 8 à 12 joueurs par exercice. – Distance de course 30 - 40m.
– Répétitions: 3 à 5x. Séries: 2 à 3. Pause (1:10/1:20).
Entre séries 5’ à 6’. D
On peut travailler sur plusieurs stations.
Déroulement : E
– Le joueur A, entre 2 cônes distants de 5m, fait un contre-
appel, puis sprint optimal; à 20 m dans la course, il joue le
ballon donné par B, puis à 30 m contrôle le ballon de C et le
conduit en pleine vitesse jusqu’à son coéquipier F en attente;
puis va se placer derrière la colonne.
– Après la passe, B va au point de départ, en course lente sans
ballon.
– Après la passe, C prend la place de B en course lente.
– Lorsque A reçoit le ballon de C, D démarre et joue avec E.
Contenu d’entraînement 8
Entraînement de la condition physique : 5. Vitesse anaérobie alactique (intégrée)
1. Exercice de vitesse et conclusion
Organisation :
– 14 à 16 joueurs par exercice.
– Demi-terrain et un but avec gardiens.
– Distance de l’action à 20 - 30 m du but. A B
– 6 à 8 répétitions. Après chaque action, retour en course lente.
Pause complète. 2 à 3 séries.
Déroulement :
– Le joueur A part en course (10 m) jusqu’au 2e cône, con-
trôle le ballon dans la course, le conduit jusqu’à la surface
de réparation et essaye de marquer ou jouer latéralement
pour le co-équipier B parti en même temps que lui (timing).
– Le joueur part au moment où le joueur A contrôle le
ballon et s’efforce d’empêcher le but. Changer de côté et
de joueur.

2. Exercice de vitesse combiné avec une action de jeu


Organisation :
– 14 à 16 joueurs par exercice.
– Demi-terrain; un grand but avec 2 gardiens. Distance de
l’action à 30 m (40 m) du but.
– 4 à 6 répétitions. Après l’action retour en course lente. A
Pause complète. 2 à 3 séries.
Déroulement :
– Le joueur A joue à B à l’orée des 16m (passe au sol) C B
qui lui remet dans la course pour centrer sur C.
– Le joueur parti après le un-deux de l’attaquant B, harcèle
le porteur du ballon A pour l’empêcher de centrer (interdire
le tackle).
– Changer de côté et les 2 attaquants.
Selon la distance de l’action (plus longue), cet exercice
peut aussi entraîner l’endurance-vitesse.

3. Exercice de vitesse avec tir au but


Organisation :
– 10 à 14 joueurs par exercice.
– Surface délimitée; deux buts et 2 gardiens. A B
– Distance de tir 15 m à 20 m.
– Répétitions 4 à 6. Après l’action, le joueur change de côté
10m
en marchant. Pause complète. 2 à 3 séries.
Rechercher l’efficacité du tir.
Déroulement :
B A
– Les deux premiers joueurs A font une passe latérale, puis
sprintent pour tirer au but.
– Varier les tirs et les trajectoires des passes.
Aussi sous forme de concours; combien de buts marqués
par chaque équipe ?
Aussi sans gardien de but, en cherchant la précision des
tirs dans les buts délimités par des piquets.
4. Forme jouée et contre-attaque (vitesse-endurance)
Organisation :
– 3 équipes de 5 à 6 joueurs + gardiens.
– Surface de jeu délimitée; 4 petits buts (2 m) et le grand but
du camps opposé.
– Durée du jeu : de 10’ - 12’. Par séries de 1’30’’ - 2’.
Déroulement :
– Jeu libre 5:5 où l’on cherche à marquer dans les 2 petits buts
adverses (chaque but = 1pt).
– Au signal de l’entraîneur (dans la durée de 1’-2’), l’équipe en
possession du ballon a moins de 10’’ pour aller marquer dans
le grand but sans opposition adverse; tous les joueurs de
l’équipe doivent être dans la zone d’attaque (si but = 3pts).
– A la fin de l’action, l’équipe de la contre-attaque est en
phase de récupération et l’équipe entre dans le jeu.
– Le jeu commence toujours à partir de l’entraîneur.
Contenu d’entraînement 8
Entraînement de la condition physique : 6. Endurance anaérobie lactique
(tolérance au lactate)
1. Exercice spécifique par interval training
20m 20m
Organisation : A B
– 3 groupes de joueurs par carrés délimités.
B
– Carré A : Attaquants. Carré B : Défenseurs. Carré C : Milieux.
– Cônes répartis aux distances indiquées.
– 3 à 4 répétitions. 1 - 2 séries. Pause active de 1’ à 1’30’’ 10m 10m 10m
entre répétitions. Pause entre séries 8’ - 10’.
– Intensité de l’effort : maximale (FC 180 à +). A
Déroulement :
– Dans chaque carré, jeu 4:2 à une touche de ballon; au signal
de l’entraîneur, les 6 joueurs en course intense.
– A : 10m – retour, puis 20m, puis 30m (120m).
60m
– B : 20m – retour, puis 40m (120m). C
– C : 60m – retour (120m).
Les 2 derniers à l’arrivée jouent au milieu du 4:2.

2. Exercice avec conclusion


Organisation :
– 6 joueurs; 2 joueurs de chaque côté des 16m.
– Cônes à 20m des buts pour le slalom.
– Durée d’effort : 30’’ - 45’’. 3 à 4 répétitions. 2 à 3 séries.
– Pause : 1’30’’ - 2’ entre répétitions. 8’ - 10’ entre séries.
– Intensité de l’effort : maximale (FC 180 à +).
Déroulement :
– Les 2 premiers joueurs A courent à l’angle des 16m, sla-
loment et tirent au but sur la passe de C (2 à 3 x de suite).
– Après le dernier tir, les joueurs A prennent la place des
joueurs C; les joueurs B prennent le départ.
– Après les tirs au but, les remiseurs C cherchent les ballons C C
et vont au point de départ. B A A B
Variante: Varier les trajectoires des passes et les tirs (volée,
demi-volée); course avec le ballon.

3. Exercice de duel 1:1


Organisation : A
– 6 joueurs + 2 gardiens; 3 défenseurs ; 3 attaquants .
– Durée d’effort : 40’’ - 1’ (dosée par l’entraîneur).
– Répétitions : 3 à 5. 1 à 2 séries. Pause entre répétitions
2’ - 2’30’’. 10’ entre séries. Intensité d’effort : maximal (FC 180 +).
Pendant l’exercice, un autre groupe peut être en récupéra- B C
tion active.
Déroulement :
– L’attaquant A, depuis le milieu, cherche à conclure malgré A
le duel avec le défenseur A. – S’il perd le ballon, ou marque
le but, il revient chercher un nouveau ballon au milieu. Il peut
aussi jouer en un-deux avec les attaquants en appui. – Pour
chaque nouvelle action, le défenseur revient aux 16m. – Après
le temps d’effort, les deux joueurs A vont en appui et les joueurs C B
B entrent en jeu. – Les gardiens changent après 3 ou 4 duels.
4. Jeu 2:2 avec appuis
Organisation :
– 2 équipes de 4 + 2 gardiens.
– Surface de jeu délimitée (25 x 20m); 2 grands buts.
– Durée d’effort 1’30’’ - 2’ (dosée par l’entraîneur).
– Répétitions : 3 à 5 x. 1 à2 séries. Pause entre
répétitions 1’30’’ - 2’. Entre séries 8 - 10’.
– Intensité : maximale (FC 180 +).
Déroulement :
– On joue 2:2 avec les appuis qui jouent à une touche de ballon.
– Jeu libre; chercher à conclure le plus vite possible.
– Les gardiens jouent à 2 touches maximum.
– Lorsque le ballon sort du jeu, le gardien de l’équipe relance
le jeu.
– Changer les joueurs chaque 1’30’’ - 2’.
L’entraîneur anime le jeu.
Contenu d’entraînement 8
Entraînement de la condition physique : 7. Circuit de coordination
Station 1 : Parcours de coordination générale
Organisation :
– 3 à 6 joueurs par station. 2
– Parcours délimité avec bâtons, cerceaux, cônes (piquets) 3
+ ballons. Durée de l’exercice 5’ à 6’. 1 à 2 séries.
Déroulement :
Chaque joueur enchaîne le parcours à différents rythmes. 1
1. Skipping varié (en avant, en arrière, latéral). 4
2. Sauts sur un pied (alternativement gauche / droite) dans les
cerceaux (varier la hauteur des bondissements).
3. Prendre le ballon et slalomer entre les cônes (varier les
surfaces de contact : int./ext./semelle pied droit/gauche).
4. Ramener le ballon en jonglage, puis course an arrière
jusqu’au départ 1.
Variante : Exercice à 2 joueurs; le joueur A enchaîne le parcours,
le joueur B suit le rythme donné par le joueur A.
Station 2 : Exercice de maîtrise du ballon
(dosage, rythme)
Organisation :
– 3 à 6 joueurs par station.
– Parcours délimité, avec cônes ou assiettes.
– Varier les distances entre les cônes.
– Durée de l’exercice 3’ à 4’; 1 à 2 séries.
Déroulement :
– Chaque joueur enchaîne la conduite du ballon en slalom, en
variant les contacts du ballon à chaque passage; à la fin du
slalom, passe dosée au partenaire.
Ex.: int. droit 3 contacts, ext. droit 3 contacts, puis 2 et 1);
idem pied gauche.
– Int.droit et int.gauche 3, 2 et 1 contacts.
– Etc.
Augmenter le rythme de l’enchaînement.
Station 3 : Exercice de coordination
(vitesse et timing)
A B
Organisation :
– 3 à 6 joueurs par station.
– Parcours délimité avec haies basses et cônes.
– 1 but divisé en 3 zones numérotées.
– Durée de l’exercice 3’ à 4’. 1 à 2 séries.
Varier les distances du parcours et des centres.
Déroulement :
– Le joueur A conduit le ballon rapidement jusqu’au cône et
centre sur le partenaire B qui, parti en même temps et ayant
franchi les haies, conclut avec précision (préciser avant le tir
quelle zone de but est cherchée : A/B/C).
– Le joueur au centre part en même temps que le joueur B A B C
(qui doit franchir les haies) et sprinte en contournant les
cônes pour essayer d’empêcher la conclusion.
Station 4 : Exercice de coordination
(réaction et conclusion)
Organisation :
– 3 à 6 joueurs par station et gardien.
– Surface de réparation avec 5 joueurs sur la ligne des 16m et
à côté du but avec chacun 1 ballon. 5
– Durée de l’exercice 3’ à 4’. 1 à 2 séries.
Déroulement :
– Le joueur A (celui qui travaille) au milieu de la surface
A
cherche à conclure le plus vite possible (reprise directe, 1
tir après contrôle, volée, tête, etc.); le ballon est joué en 4
passe, trajectoire variée (aussi avec les mains par un des
joueurs de l’extérieur); après 15’’ à 20’’ d’effort, changer le
joueur au centre.
2 3
– On suit l’ordre des numéros ou en ordre libre.
Contenu d’entraînement 8
Entraînement de la condition physique : 8. Programme de stabilisation et
renforcement musculaire
Entraînement de la force de base avec le poids du corps

I. Stabilité globale du tronc


1. Chaîne dorsale

2. Chaîne latérale

3. Chaîne ventrale

II. Musculature des bras et ceinture scapulaire


1. Bras épaule

2. Bras (Triceps)

3. Bras (Biceps)

Source : Mobile, OFSPO, Macolin, Suisse


Contenu d’entraînement 8
Pour l’ensemble du programme
Séries : 2 - 4 de 20 à 40 répétitions (15” - 60”), 1’ - 2’ de pause
Exécution : dynamique - lent; pour les jeunes aussi de manière statique de 10” - 30” (isométrie)

III. Musculature abdominale


1. Abdominaux hauts

2. Abdominaux rotatifs

3. Abdominaux bas

IV. Musculature dorsale


1. Dos

2. Dos et chaîne postérieure

3. Dos, lombaire

Source : Mobile, OFSPO, Macolin, Suisse


Contenu d’entraînement 8

Après l’entraînement relâcher les tensions musculaires par étirement (stretching)

V. Musculature des jambes et fessiers


1. Adducteurs

2. Abducteurs

3. Ischios jambiers

4. Jambes extenseurs 5. Extenseurs du pied (mollets)

Source : Mobile, OFSPO, Macolin, Suisse


Contenu d’entraînement 8
Entraînement de la condition physique : 9. Programme de renforcement
générale (phase extensive)
Travail en stations : Exemple, 3 séries de 10 répétitions à 70% de la Fmax.
Travail en circuit : Exemple, 2 séries de 20’’ à 30’’ à 50% - 70% de la Fmax.

Organisation

– Fixer les charges


selon objectif
d’entraînement
et niveau des
joueurs (indivi-
dualisation).
Station 1 Station 2 Station 3 Station 4
– Définir le nom- Jambes (extenseurs) Abdominaux Bras, torse Jambes (extenseurs)
bre de répé-
½ squat. Flexion (enrouler Développé couché. Steps avec barre.
titions et de
épaule) aussi avec
séries.
poids 10 kg.
– Choisir le nom-
bre de stations
par séance.

Exécuter cor-
rectement les exer-
cices et en rythme
dynamique.

Station 5 Station 6 Station 7 Station 8


Dorsaux (lombaires) Ischios Mollets Abdominaux
Relever et abaisser Fléchir les 2 jambes Lever sur la pointe (obliques)
le torse + écarter et éventuellement des pieds. Essuie-glace avec
latéraux des bras freiner avec 1 seule ou sans partenaire.
(aussi avec petits (excentrique).
haltères de 3 - 5 kg).

Station 9 Station 10 Station 11 Station 12


Dorsaux, épaules Adducteurs Abducteurs Pectoraux, bras
Fléchir les bras. Fermer et écarter Ecarter et fermer (mouvement
les jambes (charge les jambes. Pullover)
légère environ 30%
de la Fmax).

Après cet entraînement en circuit ou en stations, il est possible de prévoir un entraînement


de pliométrie basse (enchaînement de sauts simples variés, sauts de course ou sprints)
comme 2e séance de force hebdomadaire.
Source : CardiSport, Dijon, France
Contenu d’entraînement 8
Entraînement de la condition physique : 10. Programme de renforcement
multi-forme (phase spécifique)
Entraînement orienté et spécifique (applicable également sur le terrain)
(Travail de transformation dans les différentes directions de propulsion du corps)

Exercice 1
Musculation
des jambes
Impulsion
verticale
– 2 à 4 séries
– 2’ - 3’ pause
active isométrique 30’’ enchaînement pliométrique coup de tête explo-
(Ex. jonglage (rester dans excentrique + 5 - 8 sauts sif avec précision
individuel) la position) stato-dynamique 2 - 3 coups de tête
aussi 3 - 5 squats 1 saut
(barre /
+ 70 - 80% Fmax)

Exercice 2
Musculation
des jambes
Impulsions
horizontales
– 2 - 4 séries
– 2’ - 3’ pause
active dynamique dynamique tir au but explosif
(Ex. jonglage 5 - 10 x par jambe 8 - 12 x foulées avec précision
à 2 ou 3 (avec charge légère) bondissantes 2 tirs au but
joueurs) (droit + gauche)

Exercice 3
Musculation
des bras /
épaules
– 2 - 4 séries
– 2’ - 3’ pause
active
dynamique ou dynamique remise en touche
pliométrique 5 - 10 x lancers explosive avec
(réactif) médicine-balle précision (dans les
– 10 - 15 x appuis (2/3 kg) pieds d’un parte-
faciaux dynamiques naire)
– 5 - 10 appuis 3 - 6 x remises en
faciaux réactifs) touche
Source : CardiSport, Dijon, France
Contenu d’entraînement 8

Exercice 4
Musculation
des jambes
Impulsions
latérales
– 2 à 4 séries
– 2’ - 3’ pause
active dynamique stato-dynamique et longue passe aé-
– 5 - 10 x par jambe pliométrique rienne explosive
– aussi avec poids 10 - 20 x sauts avec précision
léger (une barre) latéraux (30 - 40 m)
2 frappes (pied
droit + gauche)

Exercice 5
Musculation
des jambes
Travail des
chevilles
– 2 à 4 séries
– 2’ - 3’ pause
active dynamique dynamique coup de tête explosif
– avec poids – sauts en double avec précision
(barre / 40 - 80 kg) appui (jambes (sauts en chevilles)
– aussi 1 à 3 x en tendues) – 3 à 5 coups de tête
isométrique – 10 à 20 sauts
(15’’ - 20’’)

Source : CardiSport, Dijon, France


Contenu d’entraînement 8
Entraînement de la condition physique : 11. Programme de stretching

Etirement de fin d’entraînement par stretching intensif : maintenir la position de 15’’ à 30’’
(Exercices 1 à 8).
Etirement en phase d’échauffement par easy-stretching : maintenir la position de 5’’ à 10’’
(exercices 1 à 4).

1. Etirement triceps/mollets 2. Etirement ischios

3. Etirement quadriceps 4. Etirement adducteurs

5. Etirement hanche/fessiers 6. Etirement haut du dos

7. Etirement grands droits 8. Etirement bras triceps

Principes :
– Pas de mouvements brusques; étirement progressif sans douleur.
– Sentir que la tension diminue au fil de l’étirement.
– Respirer régulièrement et calmement.
– Etre concentré pendant la durée des étirements.
Pour obtenir des résultats tangibles d’assouplissement par le stretching, trois séances
hebdomadaires sont nécessaires.
Chez les jeunes (jusqu’à 12 ans), commencer l’entraînement du stretching par easy-stretching.

Source : CardiSport, Dijon, France


8 Formation et
préparation
physique

1. La condition physique et
le football d’aujourd’hui : constats 1
2. Les capacités de performance du footballeur 3
3. Les qualités d’endurance
(filières d’énergie aérobie et anaérobie) 7
4. L’évaluation et
le contrôle de l’intensité d’entraînement 24
5. La force 28
6. La vitesse 40
7. La souplesse 46
8. Les capacités de coordination 49

Contenu d’entraînement
Formation et préparation physique 8
1. La condition physique et le football d’aujourd’hui : constats

La compétition

• 60 à 70 matches par saison pour les joueurs internationaux (club, sélection nationale, matches de prépa-
ration).
• 50 à 60 matches par saison pour les jeunes joueurs (16-20 ans) de niveau international, avec dix mois de
compétition.
• 35 à 40 matches par saison pour les jeunes talents en formation.
• Augmentation des déplacements pour les compétitions nationales et internationales.

Le match
• Durée du match plus longue : 93 à 98 minutes selon le match; la durée effective moyenne de jeu a passé
de 50 à 55 minutes en 1990 à plus de 60 minutes aujourd’hui.
• 10 à 13 km de déplacement – Défenseurs centraux (8 - 10 km)
– Défenseurs / milieux externes (9 - 12 km)
– Milieux de terrain (11 - 13 km)
– Attaquants (9 - 10 km)

5 à 6km en course lente et marche (60 à 70% FCm)


2,5 à 3,5km de course modérée à élevée (80 à 90% FCm)
1,5 à 2,5km de course intense, seuil anaérobie (90 à 100% FCm)
600 à 1200m de sprint (50 à 70 sprints)
300 à 400m de course en arrière

• 150 à 200 actions individuelles


15 à 30 sauts
30 à 50 duels
de 15’’ à 30’’ de récupération entre les actions de jeu intense
de 30 à 70 et plus contacts de ballon (selon le poste)

Le football est un sport à efforts intermittents de haute intensité, d’où l’importance de l’endurance
aérobie-anaérobie et de la vitesse explosive.

Depuis deux décennies, c’est la composante qui a certainement le plus évolué au niveau de l’entraînement,
notamment grâce à la recherche, aux expériences dans le domaine de la physiologie, au support de la mé-
decine sportive, aux moyens de récupération et à la qualité du processus d’entraînement.

L’entraînement de la préparation physique a pour but de permettre au joueur d’exprimer le mieux et le plus
longtemps possible ses capacités technico-tactiques et mentales durant tout le match et même durant toute
la saison.

Pour jouer un football de haut niveau, il est de plus en plus important de construire des bases athlétiques et
mentales solides chez les jeunes joueurs. Cette préparation athlétique à long terme commence à partir de
12-14 ans, d’une façon progressive, en respectant leur croissance, leur rythme personnel de développement
et leur potentiel de performance.

Lors de l’entraînement de la condition physique d’aujourd’hui, aussi bien chez les joueurs professionnels
que chez les jeunes, le ballon doit être le plus présent possible puisqu’il est “l’outil” essentiel du footbal-
leur.

Toutefois, selon les objectifs d’entraînement, nous verrons qu’il faut un juste équilibre entre l’entraînement
physique intégré (avec ballon) et séparé (sans ballon). 1
8 Formation et préparation physique

Tableau 1 : Actions physiques du match et les métabolismes sollicités (2002)

10.1% sprint et action intense courts 70.4% marche, course en arrière,


course lente et modérée
– Métabolisme anaérobie-alactique
(Adénosine triphosphate + créatine – Métabolisme aérobie
phosphate, – ATP-CP –) (hydrate de carbone + graisse)
– Actions souvent déterminantes – Récupération active

10.1

19.5 70.4

19.5% course élevée


Métabolisme mixte
– aérobie (hydrate de carbone)
– glycolyse anaérobie
– VO2max.

2
Formation et préparation physique 8
2. Les capacités de performance du footballeur

La performance sportive lors d’un match est conditionnée par plusieurs composantes.

Tableau 2 : Les composantes de la performance sportive


(Grosser et al, 1986)

Capacités de Habiletés
coordination motrices

TECHNIQUE

Capacités athlétiques Capacités tactiques et


et physiques qualités cognitives
• Sens du jeu
• Intelligence de jeu

LA PERFORMANCE
SPORTIVE
LE MATCH

Capacités de base Facteurs psychologiques


• Constitution et sociaux
• Talent • Motivation
• Santé • Aptitudes naturelles
• Milieu, famille

Force Vitesse Endurance Souplesse

CONDITION PHYSIQUE

Le capital athlétique et physique est la base de toutes les autres composantes de la performance. Le déve-
loppement harmonieux et méthodique de ces dernières permet de bien “construire” le joueur de football.

3
8 Formation et préparation physique

Tableau 3 : Le triangle d’or de la condition physique du footballeur

ENDURANCE
(aérobie )

ENDURANCE-
FORCE-
VITESSE
ENDURANCE
(aérobie – anaérobie)

FORCE-VITESSE
FORCE VITESSE
(puissance)

4
Formation et préparation physique 8

Tableau 4 : Les facteurs de la condition physique du footballeur

Qualités de coordination
• Habiletés motrices
• Agilité

Précision, aisance, richesse


motrice et technico-tactique

Qualités neuro-musculaires Qualités du métabolisme


• Vitesse d’exécution • Endurance aérobie
• Vitesse de réaction • Endurance anaérobie

Rapidité, vivacité et explo- Filières énergétiques et


sivité dans l’exécution transport d’oxygène
des mouvements

Appareil locomoteur

Qualités musculaires Force corporelle, solidité


et tonus musculaire
• Force musculaire
• Force-vitesse (explosivité)

Flexibilité corporelle Qualités de souplesse


et élasticité des tissus
• Souplesse articulaire
articulaires et musculaires
• Souplesse musculaire
• Mobilité

Des qualités de coordination de haute précision reposent sur le fondement d’un appareil locomoteur solide
et sur des qualités organiques et neuro-musculaires. Un corps athlétique, sain, vigoureux, favorise les qua-
lités neuro-musculaires et les habiletés psychomotrices et techniques.

5
8 Formation et préparation physique

Définitions

Coordination : A la base d’une bonne maîtrise technique, les capacités de coordination per-
mettent de contrôler, de régler et de maîtriser avec précision les mouvements.

Vitesse : Elément “aristocratique” du football moderne, la vitesse est la capacité qui per-
met d’accomplir des actions motrices avec la plus grande rapidité possible, sur
la base du fonctionnement des processus du système neuro-musculaire et de la
force.

Force musculaire : La force musculaire est la faculté qui permet de développer de la tension dans
une contraction musculaire. Elle peut être développée par un muscle ou un
groupe musculaire. Développée de façon explosive, elle favorise la puissance
musculaire (produit de la force par la vitesse du mouvement). Elle s’accompa-
gne de vigueur physique, de tonus, de dynamisme et augmente la confiance en
soi.

Souplesse (mobilité) : La souplesse est la capacité d’accomplir des mouvements avec aisance et
grande amplitude au niveau d’une ou plusieurs articulations. Deux facteurs
conditionnent la souplesse : la mobilité articulaire et la capacité d’étirement du
muscle.

Endurance aérobie : L’endurance aérobie est la capacité de l’organisme de supporter le plus long-
temps possible des efforts sans les interrompre. Ce type d’endurance dispose
pour sa “combustion” de suffisamment d’oxygène (O2). Ce facteur favorise la
capacité de récupérer entre les efforts.

Endurance anaérobie : L’endurance anaérobie est la capacité de supporter des efforts intenses sans
consommation d’oxygène (O2). Par ce type d’endurance à très haute intensité,
le processus anaérobie produit de l’acide lactique qui hyperacidifie le muscle,
ce qui réduit souvent l’intensité de l’effort, voire conduit à l’arrêt total du mou-
vement, et donc de l’action de jeu.

6
Formation et préparation physique 8
3. Les qualités d’endurance (filières d’énergie aérobie et anaérobie)

Le fonctionnement musculaire s’effectue par l’apport de substrat énergétique provenant de sources d’éner-
gie alimentaire et d’un comburant naturel, l’oxygène (O2), pour produire le carburant nécessaire : l’adéno-
sine triphosphate (ATP).

L’ATP est synthétisée (fabriquée) grâce à trois voies énergétiques :


• La voie ATP-CP (riche en énergie pour la contraction musculaire explosive et de courte durée)
• La voie glycolytique (dégradation du glucose-hydrates de carbone)
• La voie oxydative (processus de dégradation des substrats avec l’oxygène)

Les voies ATP-CP et glycolytique constituent les principales sources d’énergie lors des premières minutes
d’un exercice intensif. Pour des efforts de plus longue durée nécessitant un apport d’énergie considérable,
la voie oxydative constitue la source essentielle d’énergie (métabolisme aérobie).

Tableau 5 : Mise à disposition de l’énergie (anaérobie/aérobie)

100

CLIVAGE ATP, CP
80

60
CLIVAGE ATP, CP
K Cal / min

ANAEROBIE

40
OXYDATION

20

0 5" 10" 60" 2' 10' 30' 120'


t

Ce système de reproduction fonctionne au travers du processus des qualités organiques par deux filières
énergétiques : la filière aérobie et la filière anaérobie.

7
8

8
Tableau 6 : Filières et système d’énergie

Formation et préparation physique


Substances Hydrates
Protéines
alimentaires de carbone

Sels minéraux +
Graisse
ENERGIE Vitamines

ATP
AEROBIE ANAEROBIE
Adénosine triphosphate

• Glycogène + O2
• Graisse + O2
• Augmente les énergies
disponibles avec O2
ALACTIQUE LACTIQUE
• VO2 max.

• ATP • ATP
• Créatine-phosphate (CP) • Glycolyse anaérobique
• Sans acide lactique et sans O2 • Avec formation d’acide
• Elève le stock de phosphagène lactique et sans O2
• Tolérance à l’acide lactique

Filière des efforts continus Filière des efforts brefs Filière des efforts
modérés à élevés très intenses et explosifs intenses et répétés

Durée : de 15’ à 90’ Durée : de 1’’ à 10’’ Durée : de 10’’ à 2’

Récupération Vitesse + explosivité Mental


Formation et préparation physique 8

Les effets de l’entraînement d’endurance

L’endurance aérobie

• Favorise la récupération à court et long terme.


• Retarde la fatigue physique et mentale.
• Renforce la circulation cardio-vasculaire et augmente le nombre des capillaires autour et à l’intérieur du
muscle.
• Favorise une respiration plus ample.
• Développe un cœur plus fort et plus souple.
• Augmente la provision de glycogène.
• Permet de mieux brûler les graisses.
• Elimine les toxines.
• Diminue les risques de blessures.

L’endurance anaérobie

• Augmente la capacité du système des phosphates, ce qui retarde l’acidification.


• Favorise un travail intensif plus long.
• Favorise l’adaptation et la tolérance à l’acide lactique.
• Rend le travail plus efficace, notamment en ce qui concerne le pressing et les longues courses intensives.

Qu’est-ce qui influence les performances d’endurance ?

La consommation maximale d’oxygène (VO2max.)

En terme d’indicateur de l’aptitude aérobie et de l’endurance cardio-respiratoire d’un athlète, le VO2max.


est défini comme le :

Volume maximal d’oxygène qui peut être consommé lors d’un


effort continu et progressif intense en utilisant essentiellement
les processus aérobies; il se calcule en ml/kg/min. à partir de
tests d’efforts spécifiques de laboratoire ou de terrain.

C’est en quelque sorte le réservoir de la “cylindrée” de l’athlète. Ainsi, plus ce réservoir est grand et plus le
joueur est capable d’utiliser son contenu, meilleures seront ses performances dans le match. Les athlètes
de haut niveau ont un VO2max. pouvant aller jusqu’à 70 ml/kg/min. et plus selon les sports d’endurance.
Dans le football actuel, le VO2max. est devenu un critère de référence. Sachant que les normes varient entre
58 et 68 ml/kg/min. pour un joueur de haut niveau et même chez les jeunes (16-17 ans), un VO2max. de 60
à 62 ml/kg/min. est considéré comme une bonne valeur.

9
8 Formation et préparation physique

Les fibres musculaires (ST/FT)

La proportion des fibres musculaires rouges lentes ( ST slow twitch) et blanches rapides (FT fast
twitch) influence aussi les capacités d’endurance. Un entraînement approprié peut transformer les fibres
FT en fibres ST; le contraire n’est possible que dans une mesure très restreinte. Dans l’entraînement
d’endurance, notamment de base (capacité aérobie) où les fibres FT peuvent “s’endormir”, il est conseillé
d’intégrer des exercices de coordination, de rapidité et autres réactifs en fin d’entraînement d’endurance.

Le seuil anaérobie

Valeur individuelle et parfois très différenciée, elle indique la concentration de lactate (acide lactique) dans
le sang pour une certaine intensité d’effort. Jusqu’à une concentration d’acide lactique de 4 mmol/l dans le
sang, l’énergie est produite essentiellement en aérobie avec présence de l’oxygène. Au-dessus de ce seuil
(seuil anaérobie), le processus anaérobie lactique intervient. On entre dans une zone critique de résistance
anaérobie, appelée “zone rouge”.

Tableau 7 : Les paramètres de la capacité aérobie

Dr Michel Ramazzina, Suisse

La connaissance du seuil anaérobie et la vitesse maximale aérobie (VMA) donne des indications de référen-
ces significatives pour la qualité d’un entraînement d’endurance.

10
Formation et préparation physique 8

Autres

La régulation thermique (production de chaleur) et la perte de liquide (manque d’eau) peuvent aussi amoin-
drir les performances d’endurance et même psychomotrices (sensation de soif, accélération du pouls, cram-
pes, apparition de faiblesse, trop grande agressivité, etc.). Faire boire pendant les entraînements et surtout
en période de grandes chaleurs diminue les risques. La santé, l’alimentation, l’âge et le mental sont aussi
des facteurs pouvant affecter la capacité d’endurance d’un joueur.

Les objectifs de l’entraînement d’endurance


• Augmenter la consommation maximale d’O2, le VO2max.
• Développer le réservoir d’oxygène (capacité aérobie).
• Améliorer le débit cardiaque, “le turbo” du joueur (puissance maximale aérobie = PMA).
• Repousser le seuil anaérobie.
• Développer le cœur et les métabolismes généraux du système cardio-vasculaire et respiratoire.
• Améliorer le fonctionnement des filières d’énergie aérobie et anaérobie.
• Favoriser le processus de récupération.

L’endurance, qualité importante du footballeur, peut se développer très tôt chez les jeunes grâce à
diverses formes d’entraînement avec ballon ou sports complémentaires.

Les méthodes d’entraînement d’endurance aérobie et anaérobie


Le tableau 8 présente les différentes zones d’entraînement d’endurance et la pyramide des étapes de dé-
veloppement avec les qualités du métabolisme, l’endurance aérobie et anaérobie. En fonction de l’objectif
d’entraînement, nous définissons des zones “cibles” d’entraînement qui correspondent au niveau de l’in-
tensité connu, en pourcentage de la fréquence cardiaque maximale (FCm) pour l’endurance de base, l’endu-
rance-capacité ou encore l’endurance-puissance. Nous pensons que la connaissance des zones cibles peut
optimiser le travail de l’entraîneur dans la planification et la programmation de l’entraînement.

Exemple : L’entraînement en zone 3 est la phase de l’entraînement aérobie spécifique qui fait appel à la
puissance aérobie; c’est déjà une première phase intensive de l’entraînement d’endurance, mais
toujours avec l’apport d’O2.

11
8 Formation et préparation physique

Tableau 8 : Les zones d’entraînement d’endurance

ETAPE 4

Zone 5 Développement de la filière


Zone rouge anaérobie lactique
• 95 - 100%FCm (résistance lactique)
• FC 180 à +
• 90 à 100% VO2max.

Zone 4
Puissance maximale
aérobie (PMA) ETAPE 3
Travail au seuil
Rythme intense
PHASE Développement de la
• 90 à 95% de la FCm
INTENSIVE • FC 175 - 180 à + puissance maximale (PMA)
• 83 à 90% VO2max.

Zone 3
Puissance aérobie (PA)
Aérobie spécifique ETAPE 2
Travail à la limite du seuil
Rythme élevé
Développement de la
• 80 à 90% de la FCm
• FC 160 - 175 puissance aérobie (PA)
• 70 à 83% du VO2max.

PHASE Zone 2
EXTENSIVE Endurance de base ETAPE 1
Capacité aérobie
Rythme modéré
• 70 à 80% de la FCm Développement de
• FC 140 - 160 la capacité aérobie
• 55 à 70% du VO2max.

Zone 1
Endurance fondamentale
Oxygénation/Capillarisation
Rythme lent à modéré
• 60 à 70% de la FCm
• FC 120 - 140
• 40 à 55% du VO2max.

Dans la phase extensive, en terme de capacité aérobie, on travaille sur l’aspect quantitatif (durée longue).

Dans la phase intensive, en terme de puissance aérobie, on travaille sur l’aspect qualitatif et intensif de
l’effort (durée plus courte).

12
Formation et préparation physique 8

La méthode d’entraînement continu de durée ou intervalle long

Les zones d’entraînement 1 et 2

Objectifs

• Endurance de base
• Entraînement foncier
• Endurance (capacité aérobie)
• Oxygénation + capillarisation
• Construction aérobie de base (réservoir d’oxygène) qui permet aux muscles de mieux consommer l’O2

Formes

• Course lente à modérée : jogging, footing (dans la nature, en forêt : meilleure oxygénation)
• Conduite du ballon : échanges techniques à 2, à 3, etc.
• Exercices techniques et technico-tactiques en mouvement
• Jeux continus (7:7 / 8:8 / 9:9 / ...)

Durée

• De 20’ à 60’ (50’ optimal) 6 à 12 km

Intensité

• Faible 50 à 70% de la FCm (oxygénation, capillarisation)


• Moyenne à modérée, 70 à 80% de la FCm
• FC moyenne de 120 à 160 p/min.

Variante

• Effort continu (exemple : 30’ ou alors par intervalles longs à rythmes progressifs :
1 x 10’ à 70% et 2 x 10’ à 80% de la FCm)
• Intervalle long (exemple : 6 x 1000 m : 2 x en 5’15’’, 2 x en 4’45’’, 2 x en 4’30’’)

13
8 Formation et préparation physique

La méthode d’entraînement par intervalle (fractionné)

Les zones d’entraînement 2-3 et 4 (selon intensité zone 2)

Objectifs

• Endurance extensive (capacité aérobie)


• Endurance intensive (puissance aérobie et puissance maximale aérobie)
• Endurance spécifique (aérobie-anaérobie)
• Repousser le seuil anaérobie
• Augmenter le VO2 max.

Formes

• Courses par intervalles (moyens et courts)


• Courses pyramidales (exemple : 600m-500m-400m-300m-200m-300m-400m, etc.)
• Exercices techniques ou technico-tactiques
• Jeux sur des surfaces réduites (5:5 / 4:4 / 3:3 / 5:4 / ...)
• Jeux en infériorité numérique, jeux à touches limitées

Durée

• De 15’ à 30’ ou 3 à 6 km en course (4km moyenne)


• Séries de 3’ à 12’, en formes jouées

Intensité

• Elevée de 80 à 90% de la FCm


• FC moyenne de 160 à 180 p/min. (et plus selon joueur)

Récupération

• Selon les efforts entre les répétitions (actives ou passives), mais retour à 120-130 FC
• 4’ à 8’ entre les séries

Le passage d’une zone d’entraînement à l’autre (zones 3 à 4) est tributaire de l’intensité demandée lors des
efforts et du temps de récupération.

14
Formation et préparation physique 8

La méthode d’entraînement intermittent


Variante de l’entraînement par intervalle, avec alternance d’efforts élevés et lents, mais où la fréquence car-
diaque de repos ne descend pas au-dessous de FC 150/160 entre chaque répétition d’effort élevé. Méthode
spécifique proche de la réalité du match qui s’utilise en général en périodes de précompétition et de com-
pétition. Pour une meilleure qualité de cette méthode il serait préférable de connaître la vitesse maximale
aérobie (VMA) et/ou la vitesse au seuil anaérobie (voir tabelle de tests page 28).

Voir tableaux 9 a) et 9 b)

Les zones d’entraînement 3 et 4

Objectifs

• Puissance aérobie (PA) à puissance maximale aérobie (PMA)


• Améliorer l’endurance aérobie-anaérobie et augmente le VO2 max.
• Solliciter les filières énergétiques et les fibres musculaires rapides
• Repousser le seuil anaérobie
• Améliorer la vitesse aérobie (vitesse-endurance)

Formes

• Entraînement intermittent course


• Entraînement intermittent technique (course et technique)
• Entraînement intermittent mixte (bondissements, sauts, courses, technique)

Voir contenu d’entraînement

Durée

• Volume de 12’ à 20’, en séries de 5’ à 8’ (selon forme d’entraînement et type d’effort)


• Récupération active de 5’ à 10’ entre les séries
• Effort 15’’-15’’ (exemple : 15’’:15’’ 15’’ lent/15’’ rapide) ou 10’’:20’’ / 15’’:30’’ / 5’’:25’’)

Le choix du type d’effort pourrait se programmer en fonction du poste des joueurs.


Exemple : – Les milieux de terrain (15’’:15’’ / 15’’:30’’)
– Les défenseurs et milieux de extérieurs (10’’:20’’)
– Les attaquants et défenseurs centraux (5’’:25’’)

Intensité

• De 85 à 100% de la FCm
• FC moyenne de 165 à 180

15
8 Formation et préparation physique

Tableau 9 a) Tableau 9 b)
entraînement par intervalle entraînement intermittent

220
220
200
200
180
180
160 160
140 140
120 120

100 100

80 80

60 60

40 40

20 20

0 0
0 10' 20' 30' 40' 50' 0 5' 10' 15' 20'

Comparaison de l’évolution des fréquences cardiaques lors de deux types d’entraînement :


l’entraînement par intervalle et l’entraînement intermittent (G. Gacon, 1996).

On peut remarquer que seul l’entraînement intermittent arrive à solliciter un haut degré de la puissance
maximale aérobie, la fréquence cardiaque restant dans une fourchette très étroite et proche du maximum,
ce qui n’est pas du tout le cas dans l’entraînement par intervalle.

16
Formation et préparation physique 8

La méthode d’entraînement type fartlek


Le fartlek (mot suédois signifiant jeu de vitesse) est considéré comme le précurseur du système d’entraî-
nement fractionné. Il comprend des courses rapides, modérées et lentes sur un terrain naturel et varié. On
peut le considérer comme un entraînement par intervalle “spontané”, puisque les périodes de travail et de
récupération ne sont pas minutées avec précision. La proportion de courses rapides, modérées ou lentes,
dépend des athlètes, selon leurs besoins, leur état physique ou au gré de leur fantaisie. Cette méthode peut
développer les capacités aérobies et anaérobies, au vu des objectifs recherchés (Fox et Mathews, 1984).

Dans le football, elle est appelée entraînement en durée à rythmes variables (CRV : course à rythmes varia-
bles). Les formes jouées peuvent s’apparenter à la méthode fartlek.

La durée de l’exercice est entrecoupée de variations de rythme (exemple : Effort modéré 1’, effort lent 2’,
effort élevé 15’’, effort lent 2’, etc.). Le fartlek est souvent utilisé en période de préparation, en alternance
avec la méthode continue de durée, ou en phase pré-compétitive.

Les zones d’entraînement 2 et 3 (aussi en zone 4)

Objectifs

• Entraînement foncier et spécifique


• Endurance (capacité aérobie)
• Endurance (puissance aérobie)

Formes

• Course ou parcours varié, combiné avec ou sans ballon ; course dans le terrain, en forêt, avec change-
ments de rythme

Durée

• De 15’ à 30’, avec 2 à 3 séries de 8’ à 15’


• Effort modéré (70%) de 2’ et effort intense (80%-90%) de 1’; ou course modérée de 3’ et accélération de
15’’ à 20’’, etc. (aussi avec conduite du ballon)

Intensité

• 70% à 90% de la FCm


• FC de 150 à 180 (selon objectif)

17
8 Formation et préparation physique

L’entraînement anaérobie lactique (résistance volume)


Méthode par intervalle (court et moyen)

Les zones de travail 4 et 5

Objectifs

• Habituer l’organisme à tolérer l’acide lactique


• Développer la filière anaérobie lactique
• Entraînement en dette d’oxygène
• Vitesse anaérobie lactique
• Entraînement psychique (mental)

Formes

• Courses, sprints, estafettes


• Exercices techniques ou technico-tactiques “sous pression”
• Jeux 1:1 / 2:2 / 4:4 (en marquage individuel)

Durée

• De 8’ à 15’
• Efforts par répétitions de 20’’ à 2’ (moyenne de 1’)
• 1 à 2 séries avec 3 à 5 répétitions (selon la forme et l’effort)

Intensité

• Elevée à intense
• 90 à 100% de la FCm
• FC moyenne de 175 à 200 p/min. (FC très individuelle)

Récupération : – Incomplète entre les répétitions (FC 130-140)


– Complète entre les séries (FC 120-110)

Fréquence d’entraînement (exemple)

• 1 x par semaine en phase de compétition quelques répétitions par intervalle court (de 20’’ à 1’)
• 1 x toutes les deux semaines en phase de compétition par intervalle moyen (de 1’ à 2’)

18
Formation et préparation physique 8

Quelques règles concernant l’entraînement anaérobie lactique


• Comme ce type d’entraînement est très éprouvant physiquement et psychologiquement, il n’est pas es-
sentiel pour les footballeurs. L’entraînement de la filière anaérobie alactique et de la puissance aérobie
doit lui être préféré. Il est toutefois nécessaire de s’y soumettre périodiquement afin d’habituer l’orga-
nisme à tolérer l’acide lactique.

• Il doit être entrepris en début de saison, après 4 à 5 semaines d’entraînement en période pré-compétition.
Si cette précaution n’est pas prise, il y a un risque certain de blessures, voire d’une sérieuse baisse de
régime après un début de saison “prometteur”.

classique baisse de forme (surentraînement)

• Il ne doit pas être effectué dans les 3 jours qui précèdent la compétition.

• Il provoque un épuisement des réserves musculaires en sucre. Il devra donc être suivi d’une alimentation
permettant de reconstituer ces réserves à base d’hydrate de carbone.

• Il est surtout utilisé pour l’entraînement du mental (expérience des limites personnelles).

Attention : Pas applicable chez les jeunes de moins de 15 ans.

19
8 Formation et préparation physique

Conseils pour optimiser l’entraînement d’endurance


• Un changement constant mais judicieux des différentes méthodes d’entraînement et des contenus a des
effets positifs pour l’entraînement d’endurance et pour la motivation des joueurs. Partant du fait que la
capacité d’endurance individuelle varie d’un joueur à l’autre, les valeurs de la fréquence cardiaque étant
donc différentes, l’entraînement de l’endurance doit être davantage individualisé. Il est faux et même
dangereux, surtout chez les jeunes, de faire suivre à toute l’équipe le rythme donné par le(s) joueur(s)
à haut potentiel d’endurance. Il faut laisser courir les jeunes (12-15 ans) à leur rythme : on observe leur
course, leur état physique dans l’effort, leur respiration, leur visage, et on contrôle la FC; chez les joueurs
mieux formés et de haut niveau, l’entraînement se fera par groupes de même potentiel aérobie.

L’expérience montre qu’on peut former quatre à cinq groupes distincts sur la base des résultats de tests
spécifiques, comme notamment le test de Cooper, en fonction de la distance parcourue ou encore de la
vitesse maximale aérobie (VMA). Des groupes par poste sont aussi possibles sachant que le potentiel
aérobie est en relation directe avec la position sur le terrain.

Exemple : groupes des milieux de terrain, des attaquants de pointe ou encore des milieux extérieurs

• Avant d’entraîner la puissance aérobie, il est important de développer une base d’endurance foncière par
un entraînement de capacité aérobie (70-80% de la FCm).

• Il est conseillé de s’entraîner à 85-90% de la FCm (zone 3 et 4) pour augmenter le potentiel de la puis-
sance aérobie et pour construire le “cylindre” du joueur.

• Pour repousser le seuil anaérobie, il faut s’entraîner à sa limite inférieure et progressivement au seuil
même, avec un travail en puissance maximale aérobie de 80-85% du Vo2 max. (zone 4), .

• Une étude norvégienne (2001) confirme une amélioration de la consommation maximale d’oxygène
(VO2max.) de 10,8%, mais également une augmentation de 20% de la distance de course parcourue dans
le même temps avec un entraînement de course pure à 90-95% de la FCm, avec 4 répétitions de 4 minu-
tes chacune et une phase de récupération par course lente de 3 minutes entre les répétitions. L’étude a
été conçue à raison de deux séances spécifiques de 25 minutes par semaine et sur une période de deux
mois.

• Une étude suédoise suggère que des formes jouées 3:3 avec petits buts sans gardien, sur des surfaces
réduites (33 x 20m), avec rapport de travail-repos donné (3’-2’; 70’’-20’’; 4’-1’; ...) et avec une animation
constante de l’entraîneur (directive, encouragements, remise en jeu immédiate du ballon à chaque sortie
du terrain), peuvent être utilisées comme formes d’entraînement d’endurance, notamment de puissance
aérobie (FC 85 à 95% de la FCm).
Voir tableaux annexés 10 a) et 10 b)

En conclusion, la tabelle d’entraînement du métabolisme et des filières d’énergie annexée (page 23) donne
à l’entraîneur un aperçu d’ensemble des méthodes d’entraînement et leur dosage en fonction des objectifs
d’entraînement.

20
Formation et préparation physique 8
Tableau 10 a)

FC Moyenne FCm 194


(bpm) (nombre de joueurs : 6)

200
180
160
140
120
100
80
60
Périodes de travail de 3 minutes
40
(2 minutes de récupération) Temps min
20

Tableau 10 b)

FC Moyenne FCm 194


(bpm) (nombre de joueurs : 6)

200
180
160
140
120
100
80
60
Périodes de travail de 70 secondes
40
(20 secondes de récupération) Temps min
20

Résultats de deux jeux 3:3 sur surfaces réduites avec la moyenne des fréquences cardiaques (bpm) des six
joueurs pendant le jeu (Dr P. D. Balsom). 21
22

8
TABELLE D'ENTRAINEMENT DU METABOLISME ET FILIERES D'ENERGIE

Formation et préparation physique


Filière Aérobie Anaérobie
Phase Endurance extensive Endurance intensive Résistance pure (lactique) Anaérobie alactique Anaérobie lactique
Zone 1 Zone 2 Zone 3 Zone 4 Zone 5 Vitesse pure Vitesse-résistance
Endurance fondamentale Endurance de base Endurance spécifique Puissance aérobie max. (PMA) Tolérance au lactate (sans production (avec production
Objectif Aérobie pure Capacité aérobie Puissance aérobie (PA) (Aérobie - anaérobie) (avec production d'acide lactique) d'acide lactique)
Régénération/Oxygénation (Aérobie - anaérobie) Début production acide lactique d'acide lactique)
Capillarisation --> Réservoir --> Limite seuil anaérobie --> Débit --> Dette d'O2
% de la FC max. 55% à 70% 70% à 80% 80% à 90% 90% à 95% 95% à 100% 100% Vit. max 95% à 100% Vit. Max.
Intensité FC 120 à 140 140 à 160/165 165 à 175/180 180 et plus 180 et plus
VO2 max. 40% à 55% 55% à 70% 70% à 83% 83% à 90% 90% à 100% et plus
Objectif Zone 1 Zone 2 Zone 3 Zone 4 Zone 5
Intensité -
Joueur A B A B A B A B A B A B A B
exemple de
% FCm 60%-70% 60%-70% 70%-80% 70%-80% 80%-90% 80%-90% 90%-100% 90%-100% 95%-100% 95%-100%
deux joueurs
FC 115 à 134 120 à 135 140 à 150 135 à 155 150 à 170 155 à 175 170 à 190 175 à 195 178 à 190 185 à 195
(A+B)
FC moyenne 120 à 140 140 à 160 160 à 175 175 à 190
Substrats Majorité lipides Majorité lipides Equilibrage lipides et Majorité glucides Glucides ATP - CP ATP - CP
(Lipides = graisses) Peu de glucides Un peu plus de glucides glucides ATP - CP puis glucides
(Glucides = hydrates de carbone) Apport d'O2 Apport d'O2 Apport d'O2 Dette d'O2 dès épuisement
Continue Continue A rythme variable (CRV) A rythme variable (CRV) Intervalle moyen et Intervalle court en Intervalle court en
Méthode Intervalle long Intervalle long et moyen Intervalle moyen Intervalle moyen et court court répétition répétition
A rythme variable (CRV) A rythme variable (CRV) Intermittent Intermittent
Course lente Course modérée Course élevée Course intense Course intense Sprint Sprint
Exercice TE/TA Exercice TE/TA Exercice TE/TA Exercice TE/TA Sprint Bond, multi-saut Course en montée
Forme
Parcours TE Jeu grande et moyenne surface Jeu réduit (5:5 / 6:6 / 7:7) TE sous pression TE sous pression Combinaisons TE Course navette
Jeu Parcours TE Jeu réduit (3:3 / 4:4 / ...) Jeu (1:1 / 2:2 / ...) Jeu de courses
Volume 20' à 60' 15' à 50' 12' à 45' 10' à 25' 8' à 15' 300 m à 600 m 600 m à 1200 m
Durée d'effort A partir de 15' à 20' A partir de 10' à 15' 4' à 12' 20'' à 4' 30'' à 1'30" - 2' moins de 8'' 10'' à 30''
( temps - distance ) 800 m à 1500 m 100 m à 600 m 100 m à 400 m 10 m à 50 m 60 m à 200 m
Répétitions 2à5 3à6 3à5 4à8 3à5
Séries 1à3 2à4 2à3 2à4 1à2 3à5 2à4
Active Active Active – semi-active Active – semi-active Passive – semi-active Passive – semi-active Active – semi-active
Retour à FC 120 Retour à FC 120 Retour à FC 110/100
Pause
1:2 à 1:3 (travail - repos) 1:2 à 1:3 1:1 à 1:3 1:10 à 1:20 (1' à 3') 1:3 à 1:6
FC 130-120 FC 130-140 Entre séries 10' Entre séries 5' à 6'/ 6' à 10' Entre séries 8' à 10'
Objectifs d'entraînement Objectifs d'entraînement Principes d'entraînement
A - Joueur à capacité Améliore le transport d'O2. Elève le niveau du seuil anaérobie. Entraînement après période de repos
d'endurance élevée Augmente le nombre et le volume de mitochondrie. Optimise l'amélioration de la VO2 max. En début de séance après la mise en train
VO2 max. 68 Augmente les réserves de myoglobine. Améliore et favorise la récupération entre les efforts répétés. Mise en train adaptée 20' à 30'
FC max. 188 Augmente l'oxydation des graisses. Stimule les fibres lentes et rapides. Intensité et qualité
Développe le réseau capillaire. Augmente la tolérance à l'accumulation de l'acide lactique. Respecter les temps de récupération
B - Joueur à capacité Augmentation des volumes d'éjection systolique. Stretching de récupération
d'endurance moyenne Améliore la VO2 max. Créer la compétition (concours)
VO2 max. 57 Favorise l'épargne en hydrate de carbone. Utiliser le ballon
FC max. 195 Augmente le métabolisme de base. Exercice de départ
Sollicite les fibres lentes. Course en descente
Favorise la récupération. Changement de rythme et de direction
Ecole de course et bondissement
Formation et préparation physique 8
Exemple de l’organisation d’une séance aérobie

a) Préparation de la séance
• Objectifs Développer l’endurance aérobie avec accents technico-tactiques.
• Fixer la charge (% de la FCm)
– Capacité et puissance aérobie (80 ou 90% de la FCm)
– Fixer les zones d’entraînement (zone 2 à 4)
• Formes d’entraînement
– Course
– Exercices techniques
– Formes jouées
• Méthodes d’entraînement
– Continu (de durée)
– Par intervalle et intermittent
• Organisation d’entraînement
– Nombre de joueurs : 18
– Durée de la séance : 90’
– Durée totale du travail en aérobie : 40’
– Nombre de séries : 4
– Nombre de répétitions : 8
– Durée totale des pauses : 15’ (pauses “semi-actives”, avec jonglage ou autre technique simple)
– Formation des groupes : par poste (les milieux, les attaquants, etc.)

b) Entraînement
• Echauffement avec ballon
– Durée 15’
• Série 1
– Course continue
– Conduite du ballon en fartlek (30’’ rythme élevé; 90’’ rythme modéré)
– Durée : 2 x 8’
– Pause : 2’
• Séries 2 + 3
– Groupe 1 (9 joueurs)
– Intermittent : “course et technique” (10’’-20’’)
– Groupe 2 (9 joueurs)
– Par intervalle : exercice de passes à 4 joueurs (30’’-1’)
– Durée : 6’ pour chaque exercice, avec changement de groupe
– Pause entre les séries : 3’
• Série 4
– Forme jouée 4:4 + gardiens, sur surfaces restreintes; jeu libre avec conclusion (tir au but)
– Durée : 12’, 4 répétitions de 3’ - pause 3’
• Retour au calme
– Course légère et stretching
Durée : 10’
• Coaching :
– Préparer le terrain à l’avance.
– Accueillir les joueurs et présenter les objectifs d’entraînement.
– Animer, stimuler, renforcer, évaluer (contrôle de la FC).

23
– Faire boire pendant la séance.
– A la fin de l’entraînement, évaluer la séance et féliciter les joueurs pour leur engagement.
8 Formation et préparation physique

4. L’évaluation et le contrôle de l’intensité d’entraînement

Il est démontré qu’une augmentation de l’intensité de l’exercice ou d’une forme jouée entraîne une aug-
mentation proportionnelle de la fréquence cardiaque. Donc, plus la fréquence cardiaque est élevée plus un
joueur travaille à un haut niveau d’intensité. Le contrôle de la FC (Fréquence Cardiaque) est ainsi le moyen le
plus reconnu et le plus simple pour évaluer l’intensité d’une activité d’entraînement.

Comment mesurer la Fréquence Cardiaque (FC) ?

• Par prise de la pulsation sur le poignet (artère radiale) ou au cou (artère carotide) en comptant les pulsa-
tions par minute (p/min.).
En général sur 15 sec. x 4 (exemple : 32 x 4=128 (p/min.)) ou sur 10 sec. x 6.

• Par cardiofréquencemètre avec émetteur (ceinture thoracique) et récepteur (bracelet-montre) qui signale
les pulsations cardiaques sur l’écran de la montre.

Comment contrôler la Fréquence Cardiaque maximale (FCm) ?


La fréquence cardiaque maximale est la FC individuelle la plus élevée qui puisse apparaître après un effort
intensif maximal. L’intensité de travail est le plus souvent exprimée en pourcentage de la fréquence car-
diaque maximale; il est nécessaire de la connaître pour chacun de ses joueurs. Sachant que les valeurs de
fréquence sont différentes d’un joueur à l’autre, même d’âge identique, elle devrait être mesurée à partir de
tests d’effort spécifiques de laboratoire ou de terrain. Il existe plusieurs tests pour mesurer la FCm. Il suffit
de faire un effort de course très intensif d’au moins 400 à 500m, puis de prendre les pulsations tout de suite
à l’arrivée pour connaître un résultat significatif de la FCm.

Nous présentons un test simple (Dr Paul D. Belsom, Suède) pour mesurer la FCm sur le terrain.

– Echauffement “normal”, avec footing sur quatre longueurs de terrain ou 400m, suivi par six longueurs
avec augmentation graduelle de l’intensité de la course jusqu’à la vitesse maximale.
– En sprint de la troisième longueur à la quatrième; en sprint à vitesse maximale (“sprint d’enfer”) à la cin-
quième et à la sixième longueurs.
– A l’arrivée, contrôle immédiat de la fréquence cardiaque par les entraîneurs ou par des contrôleurs : si les
joueurs ont mis un cardiofréquencemètre, prendre la plus haute fréquence enregistrée tout de suite après
l’arrivée.

Ce test intensif peut être répété 2 à 3 fois sur plusieurs jours pour s’assurer de la validité de la FCm. Compte
tenu de l’effort intense de ce test, il ne faut pas le faire la veille ou le lendemain d’un match.

Autre méthode

La FCm théorique, très connue par la formule mathématique basée sur l’âge, peut aussi être utilisée comme
repère d’intensité, bien qu’elle ne soit pas d’une grande justesse du fait des valeurs variables entre les
joueurs.
Exemple : 220 – âge 21 ans = FCm 199 p/min.

24
Formation et préparation physique 8

Comment travailler à partir de la FCm ?

Sachant que l’intensité de travail d’un joueur lors d’une activité d’entraînement est le plus souvent exprimée
en pourcentage de la FCm , nous présentons la formule la plus utilisée pour choisir les zones cibles d’entraî-
nement à partir de la FCm connue.

Exemple : • Entraîner l’endurance aérobie (80-85% de la FCm)


• FCm : 199
• FC E : 199 x 0.80 = 159
199 x 0.85 = 169
• Fréquence cible : entre 159-169 (p/min.)

Connaissant les valeurs de ses joueurs, l’entraîneur vérifie la FCE (Fréquence Cardiaque d’Entraînement)
pendant l’activité et si le joueur a une FC au-dessous ou au-dessus de la fréquence cible, il adapte l’intensité
de l’effort.

D’autres méthodes et formules pour définir l’intensité d’entraînement sont connues dans le football. Notam-
ment les méthodes de la fréquence cardiaque maximale de réserve (FCR), du seuil anaérobie et de la vitesse
maximale aérobie (VMA). Elles sont appliquées selon les connaissances et le choix de l’entraîneur et de ses
collaborateurs.

Pour connaître ces paramètres de référence dans le dosage d’entraînement comme pour connaître l’état de
performance des joueurs, des tests spécifiques sont aujourd’hui connus et utilisés dans le football.

Voir tabelle annexée de quelques tests de mesures de capacités physiques (p. 28).

Pour des raisons pratiques, on utilise la méthode connue de la Fréquence Cardiaque maximale (FCm),
comme évoquée ci-dessus.

25
8 Formation et préparation physique

Test de Cooper

Pour des raisons pratiques d’organisation et par ses résultats toujours reconnus, le test des 12 minutes de
Cooper a toujours valeur de référence dans l’activité physique, le sport et le football en particulier. Le test de
Cooper consiste à courir la plus grande distance possible dans le temps de 12 minutes. Après avoir délimité
une piste sur le terrain (350 à 400m), on compte le nombre de tours effectués par le joueur, et on additionne
la distance du dernier tour. Non seulement son échelle de valeur permet, selon la distance obtenue, de caté-
goriser la prestation, mais encore à partir de cette distance et par formule indirecte de connaître une valeur
estimative du VO2max. et la vitesse moyenne aérobie en km/h.

Formule indirecte du VO2max. Formule vitesse aérobie (en km/h) (VMA)


D x 0.022 – 10.39 = VO max.
2
Dx5 = Vitesse aérobie
3220 x 0.022 – 10.39 = 60.45 VO2max. 3220 x 5 = 16.1 km/h

(Marella, Risaliti, 1999)

Même si le test de Cooper est très influencé par la motivation du joueur, par sa capacité évolutive et par
l’état de fatigue du moment, les résultats nous donnent des indications significatives sur sa prestation
et surtout des indications très intéressantes pour former des groupes homogènes lors des entraînements
d’endurance.

Tabelle de valeurs à partir du test de Cooper pour athlètes de jeux collectifs


(Hagedorn et coll, 1985)

Distance parcorue Catégorie de prestation

Plus de 3200 m Très bon

2801 à 3200 m Bon

2401 à 2800 m Insuffisant

2000 à 2400 m Médiocre

Moins de 2000 m Très faible

“Le meilleur et l’unique test véritable


pour un footballeur, c’est le match.”
Sir Bobby Robson
26
Tabelle de tests de mesures de capacités physiques

Tabelle du VO2max. (ml/kg/min.) et La tabelle présente quelques tests connus dans le football pour évaluer les
distances en mètres à partir du test capacités physiques. Certains d’entre eux sont appliqués dans la formation des
de Cooper (Litwin, J.; Gonzalo, F.) joueurs à des fins comparatives et formatives ou comme moyens de sélection.

Distance
VO2max. AEROBIE/VO2max. VITESSE FORCE AUTRES
parcourue
2800 52.1 a) Laboratoire • 10 m (1’’60 - 1’’80) a) Force maximale a) Souplesse
• Vélo + tapis roulant (Astrand) • 20 m (2’’75 - 3’’10) • Concentrique + • Flexion du tronc,
2900 53.3
excentrique de la colonne vertébrale,
• Prise de sang (AL) • 40 m (5’’10 - 5’’20)
des hanches
3000 55.5 (VO2max., seuil anaérobie, vitesse • Isométrique
• 60 m (6’’90 - 7’’80)
au seuil et maximale aérobie,
• Cybex

Formation et préparation physique


3100 58.0 lactates) • 4 x 10 m (9’’ - 10’’)
b) Coordination + Vitesse
3150 59.1 • Slalom 30m avec ballon
b) Force explosive
b) Terrain et sans ballon
Temps d’entraînement
3200 60.2 • Test de Sargent
• Cooper (voir test Cooper) recommandés • Réaction, rythme, etc.
• Test de Bosco
3250 61.4 • Conconi (seuil anaérobie, (M-16 / M-18 ans)
vitesse au seuil) • Saut en longueur
c) Vitesse-anaérobie +
3300 62.3 • 60 m 7’’70 - 7’’40 sans élan
• Léger (VO2max., vitesse Récupération
maximale aérobie) • 40 m 5’’30 - 5’’10 • Triple saut
3350 63.6 • (9 x 40m avec ballon + tir)
• Mognoni (seuil anaérobie, • 30 m 4’’15 - 4’’05 • Lancer du medicine-ball Temps à l’effort
3400 64.7 vitesse au seuil, lactates) Temps repos après 1’
• 20 m 3’’20 - 3’’10
• Probst (seuil anaérobie,
3450 65.8 • 10 m 1’’80 - 1’’70
vitesse maximale aérobie) c) Autres forces
d) Divers
3500 66.9 • Rosenborg’s Endurance Test • Abdominaux, dorsaux
• Tests personnels
(niveau d’endurance)
• Bras (flexion) d’entraîneurs
3600 69.1
• Test 1000 m ou 3000 m
• Test de la masse
(Temps et FCm + repos)
3700 71.4 graisseuse
• Test anthropométrique

8
27
8 Formation et préparation physique

5. La force

Les muscles sont le fondement de la bonne construction athlétique de tout sportif, et donc pour le footbal-
leur qui a besoin de force dans n’importe quelle action de jeu. Il court souvent plus de 10km par match, mais
doit lutter contre l’adversaire avec son corps, sprinter de nombreuses fois, sauter pour conquérir des ballons
aériens ou tirer au but. La force du footballeur ne se limite pas aux jambes, elle s’étend à tout le corps; elle
favorise donc un développement musculaire harmonieux, et dès le plus jeune âge.

Les objectifs de l’entraînement de la force

• Amélioration de la vitesse d’activation musculaire (“montée de force”) et prédisposition pour la réali-


sation de performance de haut niveau. Le développement de la coordination intra et intermusculaire en
constitue la base fonctionnelle; cette dernière est renforcée par un autre mécanisme déterminant dans les
disciplines athlétiques, la pliométrie ou force réactive.

– Adaptation fonctionnelle et neuronale


Construire un potentiel de performance dynamique et explosif

• Extension du potentiel énergétique par l’augmentation de la masse musculaire, base d’un nouveau déve-
loppement de la force

– Adaptation structurelle
Construire une base musculaire athlétique solide

• Amélioration du “flux” énergétique dans les muscles (travail au niveau des filières d’énergie)

– Adaptation énergétique
Base d’un meilleur rendement musculaire

Le développement et l’entraînement de la force chez le footballeur doivent se percevoir d’une façon qua-
litative et spécifique si on veut améliorer :

– sa vitesse
– sa force de démarrage
– sa détente et sa puissance
– sa force de frappe
– sa force en duel
– une plus grande confiance en lui-même
– la prévention des accidents articulaires, musculaires et ligamentaires

28
Formation et préparation physique 8

Le muscle

• 40 à 50% du poids total corporel. Avec un pourcentage différent de fibres lentes (ST) et de fibres rapides
(FT), déterminé par le patrimoine génétique.

La contraction du muscle est possible par sa structure fine et par les deux types de fibres musculaires
classifiés à partir de la composition chimique du tissu qui décèle certains enzymes aérobies ou anaéro-
bies.

• Les fibres de type I, ST (slow-twitch), fibres rouges à contraction lente, à métabolisme surtout aérobie
– Fibres des sports d’endurance, très résistantes à la fatigue

• Les fibres de type IIA et IIB, dénommées FT (fast-twitch), fibres blanches tonico-phasiques et phasiques à
contraction rapide
– Les fibres FTA utilisent les deux voies du métabolisme, aérobie et anaérobie.
– Les fibres FTB utilisent essentiellement la voie anaérobie.
– Ce sont des fibres rapides et puissantes qui résistent peu à la fatigue.
– Fibres de sports de vitesse, de force et de force explosive.

Tableau 11 : Mécanisme de l’entraînement de force


(modifié d’après Fukunaga, 1976)

fibre contractée
fibre non contractée

Il y a d’abord amélioration de l’innervation, puis plus tard hypertrophie de la fibre musculaire.

29
8 Formation et préparation physique

Tableau 12 : Les muscles du footballeur

Membre supérieur Torse / Tronc Jambes

• Grand pectoral • Trapèze • Fessiers


– Abaisseur de l’épaule – Elévation et adduction – Extenseur de la cuisse
– Adduction de l’épaule de l’omoplate (grand fessier)
– Stabilisation de la nuque – Abducteur de cuisse
et de la tête (moyen fessier)

• Grand dorsal • Abdominaux • Adducteurs


– Adduction et rotation – Stabilisation du tronc – Adduction de la hanche
interne de l’épaule – Flexion du tronc • Psoas
– Adduction de l’épaule (grand droit)
– Flexion de la hanche
– Rotation du tronc
(obliques + transverses)
• Deltoïde • Dorsaux • Quadriceps
– Abduction de l’épaule – Stabilisation du tronc – Extension du genou
– Elévation du bras – Extension de la colonne – Flexion de la hanche
vertébrale (nuque, dos,
lombaires)
• Biceps • Ischio-jambiers
– Flexion de l’épaule – Extension de la hanche
– Flexion du bras – Flexion et rotation
du genou

• Triceps • Jumeaux + soléaire (mollet)


– Extension du coude – Flexion plantaire
– Extension de l’épaule du pied
– Stabilisation du genou

• Jambier antérieur
– Extension (ou flexion
dorsale) du pied

Lorsque nous exécutons un mouvement, nous contractons un ou plusieurs muscles agonistes et nous relâ-
chons les muscles antagonistes (muscles opposés). Ainsi, pour fléchir la jambe, nous contractons l’ischio-
jambiers de la cuisse et nous décontractons le quadriceps.

A l’entraînement, nous devons toujours avoir à l’esprit de proposer des exercices qui sollicitent les muscles
agonistes sans oublier d’autres exercices pour les antagonistes du même groupe musculaire.

30
Formation et préparation physique 8
L’entraînement de la force

Les 3 types de force

Force-vitesse
Force maximale (puissance / Force-endurance
explosivité)
• Force la plus élevée • Capacité de mobiliser • Capacité à résister à
qu’un joueur est le corps, ses parties la fatigue de la
capable de produire ou des objets, avec la musculature dans
sous une forme plus grande rapidité les efforts de force
dynamique ou possible de longue durée
statique pour vaincre
la résistance

Le développement de la force et son entraînement demandent un entraînement progressif sur ces trois types
de force.
Le travail musculaire peut être développé de trois manières différentes selon les régimes de contraction
musculaire.

Les 3 types de contraction musculaire

Auxotonique
Isométrique Isotonique (pliométrie)

• Par contraction • Par mouvement • Combinaison


statique, la longueur dynamique, de formes de
du muscle reste la tension est contractions dont
constante. La tension constante, les plus connues
musculaire varie la longueur du sont les régimes
selon la charge. muscle varie. d’actions musculaires
statodynamiques
(travail isométrique
+ concentrique) et
pliométriques (cycle
étirement-détente).
Ces actions
musculaires sont
les plus utilisées
dans le football.
31
8 Formation et préparation physique

Les différentes méthodes d’entraînement de la force

Force maximale Force maximale


(coordination intramusculaire) (développement du volume musculaire)

– Entraînement par efforts maximaux – Entraînement par efforts répétés


– Entraînement en stations avec programme – Entraînement en stations avec programme
individualisé (avec charges) individualisé (avec charges)
Entraînement efficace pour le développe- Entraînement efficace pour le dévelop-
ment de la force-vitesse pement de la masse musculaire et de la
force-endurance
Charge : 85 à 100% de la force maximale
(Fmax.) Charge : 70 à 85% de la Fmax.
(masse musculaire)
Répétitions : 1 - 5
30 à 60% (force-endurance)
Séries : 5-8
Répétitions : 8 - 12 (masse musculaire)
Pause : 3’ - 5’ entre séries 15 - 20 (et plus force-endurance)
Exécution dynamique rapide Séries : 3-5
Pause : 1’ à 2’ entre séries
Exécution lente ou dynamique rapide

Force-vitesse (puissance) Force réactive (pliométrie)

– Entraînement en stations (avec charges) – Entraînement de bondissements et de


multi-sauts
Entraînement efficace pour le développe-
ment de la puissance Exemple : l’école de sauts,
de bondissements (sauts bas)
Charge : 30 à 60% de la Fmax.
Entraînement qui favorise la coordination
Répétitions : 6 - 10 intermusculaire, la détente et l’explosivité
Séries : 3-6 Charge : poids du corps (plus éventuelle-
Pause : 1’ à 2’ entre séries ment charge légère)
Exécution dynamique rapide et explosive Répétitions : 6 - 12 (4’’ à 10’’ maximum,
selon la forme)
Entraînement aussi possible en circuit-training
pour un travail de force-endurance (durée de Séries : 3 –5 par même mouvement
l’effort de 15’’ à 30’’ par exercice; pause 30’’) Pause : 1’ après répétitions
3’ à 4’ entre séries
Exécution dynamique explosive
Entraînement aussi possible dans le cadre d’un
entraînement intermittent favorisant la force
réactive et la filière aérobie

32
Formation et préparation physique 8

Méthode contrastée L’électrostimulation

– Méthode spécifique de contrastes de charges Méthode moderne qui consiste à travailler


(lourd, léger) alternant la force maximale et le muscle grâce à une stimulation électrique
des exercices multiformes orientés et spécifi- produite par un appareil spécial produisant un
ques au football courant particulier qui permet de stimuler de
manière spécifique un muscle ou un groupe
Exemple : pour la force des jambes :
musculaire.
squat (3 x 90% de la Fmax.),
suivi de 6 sauts de haies,
Bien que considérée comme méthode intéres-
puis de tirs au but
sante pouvant remplacer partiellement la mus-
Entraînement qui favorise le développe- culation, elle doit être utilisée comme forme
ment de la force-vitesse complémentaire.
Nombre d’exercices : 3 à 5
Elle peut favoriser le maintien des qualités
(3x sur les jambes, et
musculaires durant une période inactive (bles-
2x pour le haut du corps)
sure, maladie) ou de récupération.
Répétitions par exercice (séries) : 2 - 5
Pause entre les répétitions : 1’ - 2’
Pause entre séries : 3’ - 5’
Exécution dynamique explosive
Entraînement par station, mais aussi de type
intermittent qui sollicite le travail d’endurance
aérobie-anaérobie (selon le temps de pause)
Forme d’entraînement facile à organiser sur le
terrain

Le renforcement musculaire généralisé (aussi appelé gainage musculaire) avec le poids du corps est la
forme couramment utilisée tout au long de la saison, et même à chaque entraînement, notamment pour la
musculature du tronc. Cette forme “traditionnelle” est surtout utilisée chez les jeunes, et avec les joueurs
blessés, comme phase éducative à l’entraînement de la force (force-endurance : 20 à 40 répétitions; 2 à 4
séries; exécution dynamique).

Vous trouvez dans les contenus d’entraînement de la force quelques exemples des méthodes les plus utili-
sées en football.

33
8 Formation et préparation physique

Tableau 13: La construction de la force

PHASE
SPECIFIQUE
• Force contrastée
(multiforme orientée
et spécifique)

PERIODE DE
PREPARATION Réactive – explosive
SPECIFIQUE (pliométrie spécifique
(pré-compétition + et combinée)
compétition)

PHASE INTENSIVE
• Force maximale
(coordination intramusculaire)

PERIODE DE
PREPARATION Réactive – explosive
GENERALE (pliométrie moyenne
et haute)

PHASE EXTENSIVE
• Développement de la force musculaire (volume)
(circuit ou stations charge moyenne)

Réactive – explosive
(phase éducative
pliométrie légère)

PHASE EDUCATIVE PAR RENFORCEMENT MUSCULAIRE (SANS CHARGE)

34
Formation et préparation physique 8

Quelques recommandations pour le travail de la force

• Chez un footballeur, le développement de la force passe par une bonne musculation générale basée sur le
renforcement des muscles agonistes et antagonistes afin d’assurer un parfait équilibre musculaire. Cette
règle est surtout importante chez les jeunes footballeurs avant un entraînement de la force.

• En phase extensive: on cherche avant tout un développement général de la musculature agissant sur l’ap-
pareil locomoteur passif et garantissant un bon équilibre général pour le développement plus spécifique
des aptitudes propres au football. Cette étape du renforcement foncier est idéale pour la mise en place
d’un renforcement spécifique lié au développement des capacités de coordination, en particulier l’orien-
tation, la différenciation et l’équilibre. C’est notamment la phase éducative et de base de la musculation :
travail de renforcement musculaire avec son propre poids du corps (gainage musculaire), puis progres-
sivement avec des charges légères de 30 à 70% de la force maximale (Fmax.). Ce type de renforcement
s’inscrit donc dans la phase extensive de la préparation du footballeur, mais il peut se prolonger si le
joueur n’a pas encore atteint un niveau de développement musculaire satisfaisant.

Ci-après quelques recommandations pour l’élaboration du programme d’entraînement :

Cet entraînement pourra être organisé sous forme de “circuit-training” (15’’ - 30’’ / 2-3 séries par
exercice), ou de “travail par station” (3 séries de 10 avec 50 à 70% de Fmax.) Puis vient le travail
dans la zone de force maximale (coordination intramusculaire = IM) qui doit garantir une sécurité
parfaite afin d’éviter toute surcharge. Si ce travail ne comporte pas de danger pour le haut du corps,
il convient d’être plus attentif pour celui des jambes (squats) dont la charge ne devrait pas excéder
80% de Fmax. (env. 8 répétitions maximales = RM). Seule l’utilisation d’une presse à jambes permet
des sollicitations maximales.

Au niveau de chaque fonction anatomique afin d’éviter toutes disbalances musculaires, on veillera
à choisir des exercices agonistes et antagonistes. Les exercices choisis couvriront toutes les parties
du corps (membres inférieurs, supérieurs et tronc). Dans cette phase extensive, il nous paraît néces-
saire de programmer deux entraînements de musculation par semaine (par exemple lundi – jeudi ou
mardi – vendredi), dans tous les cas en phase de préparation ou lors de la construction musculaire
de base des jeunes.

• En phase intensive: il s’agira simplement d’augmenter progressivement les charges tout en diminuant le
volume d’entraînement. Les temps effort / récupération passeront, pour les circuit-training par exemple,
à 20’’ - 40’’, et pour l’entraînement en stations le nombre de répétitions sera compris entre 5 et 10 répé-
titions.

L’entraînement de la détente ou force réactive (pliométrie) sera également introduit dans les micro-
cycles des phases extensives et intensives. Il sera très varié et évoluera progressivement d’un travail
à pieds nus sur sol ou tapis mou (bondissements) avec des formes plus sollicitantes (avec obsta-
cles) vers des surfaces moins molles (terrain de football). Ce type de travail sera réalisé au moins
une fois par semaine, soit sous forme isolée soit combiné avec un travail intermittent.

35
8 Formation et préparation physique

• En phase spécifique: la musculation doit absolument être maintenue au moins 1 x par semaine (début de
la semaine) pour conserver une bonne tonicité durant la longue période de compétition.

Elle pourra prendre les formes suivantes :

En stations, alternance de charges lourdes et légères (méthode contrastée) dans les fonctions spé-
cifiques aux footballeurs.

En circuit-training (15’’ - 30’’), également alternance de charges lourdes et légères.

En combinant un circuit-force (20’’ - 40’’) pour le haut du corps et le tronc, avec un travail de plio-
métrie (diverses formes de bondissements) pour les jambes (insister sur une exécution très dyna-
mique).

Durant cette période et dans le but de développer une certaine résistance-vitesse, l’entraînement
intermittent mixte sera privilégié (5’’ - 15’’ ou 10’’ - 20’’, par exemple en 3 efforts de 6’ et 3’-6’ de
pause).

Concernant la planification de ce travail de la force, de la puissance et de la force réactive (vitesse acy-


clique) dans le micro-cycle, nous proposons de placer le travail alternant les charges lourdes et légè-
res (force et puissance ou force réactive) en début de semaine et le travail alternant la puissance et la
vitesse ou force réactive dans la 2e partie, afin d’assurer une excellente tonicité pour les matches du
week-end.

En résumé, un travail bien dosé entre le développement de la force avec ses dérivés (puissance, force réac-
tive ou vitesse cyclique et acyclique) et le travail spécifique du footballeur, garantira aussi bien l’intégrité
physique du joueur que sa qualité de performance.

36
Formation et préparation physique 8

Tableau 14 : Exemple d’une planification d’entraînement de la force

Phase de préparation (Phase extensive)


• 1ère semaine 1 à 2 séances 2 séries
• 2ème semaine 2 séances 3 séries
• 3ème semaine 2 séances 3 – 4 séries
• 4ème semaine 1 séance 2 – 3 séries • Cycle de décharge

Phase de pré-compétition (Phase intensive)


• 2 semaines 1 à 2 séances 2 – 3 séries • Augmenter les charges
• 1 semaine 1 séance 2 séries • Cycle de décharge

Phase de compétition (Phase spécifique)


• Par semaine 1 à 2 séances 2 – 3 séries • Cycle de maintien

Il est à noter qu’un entraînement de la force peut être intégré dans une séance d’entraînement comprenant
d’autres objectifs.

Exemple : Un entraînement à dominante technique placé après l’entraînement de la force est une bonne
association.

L’effet tonifiant d’un entraînement de la musculation peut avoir une répercussion très positive sur la vivacité
des joueurs dans un travail technique qui suit directement le travail de la force.

Exemple d’un cycle hebdomadaire de force (phase de compétition)

Le 1er jour d’entraînement (après match)


Travail de récupération et prophylactique
Par : Renforcement musculaire (gainage) et étirement avec un travail d’endurance (capacité aérobie)

Le 2e jour d’entraînement
Amélioration ou maintien de la force générale et spécifique
Par : Circuit-force ou travail en stations (selon le cycle de force dans lequel se trouvent les joueurs)

Le 4e ou le 5e jour d’entraînement (veille du match)


Tonification et réactivité
Par : Puissance, force réactive, combinaison puissance-vitesse cyclique (vitesse) et acyclique

37
(bondissements)
8 Formation et préparation physique

Exemple d’un programme de construction musculaire chez les jeunes (15 - 16 ans)

Cycle 1 / Période de préparation (Phase éducative de 3 semaines)

• Renforcement musculaire En stations/en circuit


– Par gainage musculaire Charge : poids du corps + charges légères
– Travail suivi d’un parcours ou d’ateliers Répétitions : 10 - 20 x
de coordination (technique) ou durée : 20’’ - 45’’
Séries : 2-3
2 - 3 séances par semaine Pause : 40’’ - 1’ entre séries
Exécution : dynamique

• Force réactive (pliométrie) Par enchaînement d’exercices


– Ecole de sauts (bas) Charge : poids du corps
Répétitions : 6 - 10 par exercice
Comme séance complémentaire au
Séries : 3 - 4 par exercice
renforcement musculaire
Pause : 30’’ entre exercices
Exemple : 2 séances de renforcement 1’ - 2’ entre séries
musculaire et 1 séance de Exécution : dynamique explosive
force réactive par semaine Organisation : 5 à 6 exercices différents

Cycle 2 / Période de préparation (Phase extensive de 5 à 6 semaines)


• Puissance musculaire (force-vitesse) En stations / en circuit
– Par circuit-training (3 semaines) Charge : 30 - 50% de Fmax.
– Par station (3 semaines) Répétitions : 10
ou durée : 15’’ - 30’’
– Travail suivi d’ateliers de coordination
Séries : 3-4
et de technique
Pause : 45’’ - 1’ entre séries
1 à 2 séances par semaine Exécution : dynamique

• Force réactive (pliométrie) Par enchaînement d’exercices


– Ecole de course, sprint Charge : poids du corps
– Ecole de sauts moyens Répétitions : 6 - 10 par exercice
Séries : 3 - 4 par exercice
comme 2e séance par semaine Pause : 30’’ entre exercices
1’ - 2’ entre séries
Exécution : dynamique explosive
Organisation : 5 à 6 exercices différents

38
Formation et préparation physique 8

Cycle 3 / Période de compétition (Phase spécifique de 5 à 6 semaines)

• Force contrastée + multi-forme orientée En stations (sur terrain)


– Changer les formes chaque semaine Nombre d’exercices : 4 (jambes, pieds + bras)
– Chaque 2 semaines avec type intermittent Répétitions : 3 - 4 par exercice
Pause : 1’ entre répétitions
1 séance semaine 3’ entre séries
Exécution : dynamique

• Vitesse, saut + sprint et technique Par exercice


comme 2 séance semaine
e Enchaînement de sauts et sprints avec
tirs au but

Cycle 4 / (Phase de décharge de 2 à 3 semaines) Cycle 5 / (Phase extensive de 6 semaines)


• Activités complémentaires • Développement musculaire
(autres sports / jeux variés) – Par programme individualisé
• Parcours (intermittent) (1 séance par semaine)
• Tonification musculaire générale • Force réactive (pliométrie)
(avec poids du corps) – Multi-sauts
1 à 2 séances par semaine – Ecole de course, coordination
• Entraînement de la souplesse

Le programme et les charges sont adaptés aux joueurs en fonction de leur potentiel athlétique, de leur mor-
phologie et des expériences acquises à l’entraînement.

Attention, l’entraînement de la force par des charges inadaptées peut provoquer des blessures, notamment
au niveau des tendons, des ligaments et des tissus musculaires.

Conclusion pour un bon entraînement de force

Les principes de base d’entraînement

• Pas d’entraînement de la force sans un échauffement de qualité


• Développement des agonistes et des antagonistes
• Pas de renforcement musculaire sans étirement
• Retour au calme et stretching final obligatoire
• Pour tirer bénéfice d’un programme de musculation et être sûr de son efficacité, il faut périodiquement
l’évaluer et l’ajuster.

39
8 Formation et préparation physique

6. La vitesse

La vitesse est un des facteurs préférentiels de la condition physique en football. 100 à 150 sprints par
match, entre 10 à 40m (moyenne 20m). Pour certains, c’est l’élément “aristocratique” des qualités physi-
ques du joueur de football. Les joueurs sont donc très souvent obligés de sprinter, d’effectuer des feintes
d’accélération avec de fausses pistes, presque jamais en ligne droite et en pleine vitesse, d’effectuer un
contrôle du ballon ou de tirer au but. Ces actions en vitesse maximale sont étroitement liées à la force et à
la coordination.

Les bases anatomiques et physiologiques qui influencent la vitesse

• Type de musculatures : Fibres FT (fibres rapides)


• Force et élasticité musculaire
• Disponibilité d’énergie : phosphate riche en énergie (de 0-20’’); glycolyse anaérobie (de 20’’ à 50’’)
• Processus neuro-musculaires et capacités de coordination
• Facteurs anthropométriques (taille, poids, morphologie)
• Mental, fatigue, état d’échauffement

Les composantes de la vitesse en football

• Vitesse de perception, d’anticipation, de décision : bases cognitives qui permettent d’agir et de réagir
avant les choix et les actions
• Vitesse de réaction : réagir à l’appel d’un signal (acoustique, visuel)
• Vitesse de démarrage : vitesse-force, les premières foulées de la course
• Vitesse d’exécution (avec ou sans ballon) : capacité de se mouvoir et de se déplacer à grande vitesse dans
les courses (avec conduite du ballon, geste technique)
• Vitesse d’accélération : principale qualité du joueur lors de contre-attaque ou de changement de rythme
(a-rythmique)
• Endurance-vitesse : capacité de maintenir pendant une longue distance la vitesse maximale
Exemple : Un défenseur latéral qui fait un appel en profondeur, puis revient se replacer à grande vitesse
dans sa zone (course de 60 à 70 m).

La méthodologie d’entraînement

Comme les distances en vitesse maximale dans un match de football sont de 10 à 40m, la filière anaérobie
alactique est donc la principale source d’énergie. Pour les distances plus longues, entre 60 et 100m, la
source d’énergie provient progressivement de la filière anaérobie lactique.

Nous voyons dans la figure ci-dessous le système de fonctionnement des filières d’énergie.

Anaérobie alactique Anaérobie lactique


Temps d’effort de 2’’ à 8’’ Temps d’effort de 10’’ à 20’’ jusqu’à 30’’

40
Formation et préparation physique 8

Tableau 15 : La courbe d’Howald


(Dr. Hans Howald, OFSPO, Macolin, Suisse)

La vitesse

90

70
Puissance

ATP
50 CP

30 glycolyse
anaérobie
glycolyse et
10 lipolyse aérobie

10" 60" 2" 10" 30" 120" temps

L’entraînement de la vitesse anaérobie alactique, de la vitesse de sprint, de démarrage, de conduite du bal-


lon avec changements de direction, etc. est donc très important dans la préparation des joueurs (mais sur
des distances courtes (10-20m) pour les jeunes).

Bien que la vitesse anaérobie lactique (endurance-vitesse) ne joue qu’un rôle secondaire dans le football, il
est toutefois nécessaire d’introduire dans la séance de vitesse des efforts maximum de 10’’ à 15’’. Ce type
d’entraînement lactique (appelé aussi capacité de résistance) permettra au joueur de prolonger sa phase
intensive maximale en favorisant aussi le travail du métabolisme.

Organisé avec une forme intégrée spécifique, ce type d’entraînement peut s’orienter sur l’individualisation
d’entraînement en fonction des postes.

Exemple : Entraînement pour les milieux et défenseurs latéraux, par combinaison offensive de jeu simple,
avec repositionnement défensif en pleine vitesse

L’entraînement de la vitesse séparée (école de course, vitesse-coordination, vitesse maximale de démar-


rage et sprint) est fréquemment pratiqué chez les jeunes, notamment en phase d’apprentissage. Cette forme
favorise l’intensité maximale, la force musculaire et le mental. Elle est à la base de l’entraînement de vitesse
d’exécution et de réaction.

Toutefois, la forme intégrée (vitesse + technique, vitesse + technico-tactique) qui favorise la qualité coordi-
native est fondamentale dans l’entraînement. Elle permet la transposition de la vitesse maximale dans les
actions individuelles et collectives de jeu; c’est la vitesse optimale du footballeur.

Un juste équilibre entre ces deux formes d’entraînement doit être planifié dans la séance de vitesse.

41
8 Formation et préparation physique

Autres moyens d’entraînement

• Course progressive avec changements de rythme, de direction avec ou sans ballon


• Course en montée (puissance) et retour en descente (coordination), aussi avec charge attelée
• Exercices de départ, de démarrage avec appel, de contre-appel et de réaction en position variée, avec
signal auditif et surtout visuel
• Exercices par concours en paire ou en équipe, course-poursuite, estafettes, parcours et jeu de vitesse
• Ecole de course avec skipping, travail des appuis réactifs et bondissements
• Utilisation du chronomètre comme moyen de stimulation et des tests comme motivation

Le dosage de la vitesse

• Le nombre de répétitions par série, selon la distance, ne devrait pas dépasser 4 à 6 (max. 8), afin de limi-
ter l’augmentation de l’acide lactique.
• Le nombre de séries est donné par l’épuisement des réserves musculaires. Pour une distance de 30 à
40m, 3 à 4 séries semblent être le nombre recommandé. Pour des distances plus courtes, de 10 à 20m,
on peut aller jusqu’à 5 séries.
• Le temps de repos entre les répétitions doit être compris entre 20’’ et 30’’ pour la récupération de la moitié
des réserves anaérobies alactiques et jusqu’à 3’, sans excéder ce temps, car les capillaires se referme-
raient, éliminant ainsi le bénéfice de l’entraînement (en vitesse pure submaximale).
• Ce temps de récupération est souvent défini de 1:10, 1:15 ou 1:20, c’est-à-dire 10 ou 20 fois le temps de
l’effort; il est fonction de la durée d’effort, de l’objectif métabolique, de l’état d’entraînement des joueurs
et également de l’âge.
• Le repos est très souvent actif entre les répétitions : marche ou trottinement selon les distances ou la du-
rée. Entre les séries, du fait qu’après une série de répétitions un taux d’acide lactique élevé (souvent plus
de 5 mlmol) se trouve dans les muscles, il est demandé un repos de 4’ à 5’ minimum jusqu’à 8’ à 10’ selon
les charges. Le contenu de cette phase de récupération est souvent à base de souplesse et de technique
simple.

42
Formation et préparation physique 8

La planification de la vitesse

L’entraînement de la vitesse doit être suivi, comme la technique, dans toute la planification annuelle, afin
de maintenir un effet positif sur toute les composantes de la vitesse.

• Dans la phase de préparation à la vitesse (pré-vitesse), on travaille sur les capacités musculaires (agonis-
tes – antagonistes), sur la coordination et pas trop longtemps sur l’endurance aérobie (oxydative).
• La tonification musculaire préalable à l’entraînement de la vitesse favorise la contraction musculaire et le
travail réactif-actif. La tendance actuelle est d’organiser une séance de force avant l’entraînement de la
vitesse par un travail lourd-léger (transformation de la force). Cette forme augmente aussi le potentiel du
processus de coordination.
• L’entraînement de la vitesse est toujours un travail qualitatif qui demande un grand engagement mental
(concentration, attention, volonté) et une haute motivation, d’où l’importance de la variété des formes
d’entraînement.
• On conclut toujours l’entraînement de la vitesse par des exercices d’assouplissement et de stretching.
• Dans le cycle hebdomadaire, on planifie en général deux séances de vitesse spécifique : en début de cycle
à base de vitesse d’exécution (anaérobie alactique ou lactique) et en fin de semaine sur la vitesse réactive
(réaction, vivacité).

La durée de la séance de vitesse et son contenu sont programmés en fonction des autres facteurs d’entraî-
nement prévus qui agissent sur la vitesse. Par expérience, on peut dire aussi qu’une séance d’entraînement
de la vitesse qui précède un entraînement technique favorise la qualité de cet entraînement grâce aux capa-
cités de coordination très sollicitées dans la vitesse (pouvoir de transfert).

Rappel de quelques principes d’entraînement de la vitesse à respecter

• Entraîner la vitesse sur fond de repos et en début de séance.


• L’entraînement doit se dérouler dans des conditions de motivation élevées et d’engagement mental total
(concentration, volonté, attention).
• Adapter l’échauffement (stimulation musculaire, assouplissement, à base de coordination séparée et
intégrée).
• Rechercher toujours un travail qualitatif à intensité optimale (sub-maximale, maximale, sur-maximale).
• La durée d’un exercice ne devrait pas dépasser 7’’ à 8’’, 5’’ à 6’’ chez les jeunes.
• Le temps de récupération doit être absolument respecté et le contenu toujours planifié.
• Varier les formes d’entraînement : école de course, concours, jeu (duel par paire pour favoriser la motiva-
tion et l’intensité maximale).
• Un entraînement de la vitesse trop long accumule la fatigue, augmente les risques d’accident musculaire,
ligamentaire et compromet une bonne exécution.
• A la fin d’une séance, une légère course de décontraction et un stretching de récupération sont indispen-
sables.
• L’animation de l’entraînement et la qualité du coaching sont déterminantes pour une bonne séance.

43
8 Formation et préparation physique

Tableau 16 : La structure d’entraînement pour la vitesse

VITESSE ANAEROBIE ALACTIQUE VITESSE ANAEROBIE LACTIQUE

Intervalle court répétitif Intervalle court et moyen répétitif


METHODE

• 100% de la vitesse maximale • 95 à 100% de la vitesse maximale


INTENSITE • Maximale / Sur-maximale • Submaximale / Maximale

• de 4 à 8 par série • de 3 à 5 par série


REPETITIONS

• de 2’’ à 8’’ (maximum 10’’) • de 10’’ à 30’’


DUREE DE
• 10 à 50 m • 60 à 200 m
L’EFFORT

• de 3 à 5 • de 2 à 4
SERIES

• de 300 à 600 m • de 600 à 1200 m


VOLUME (selon l’entraînement) (selon l’entraînement)

• semi-active /active • active (constante)


• 1:10 à 1:20 (1’ à 3’) entre les • 1:3 à 1:5 entre les répétitions
PAUSE répétitions (selon la durée de l’effort) (selon la durée de l’effort)
• 5’ à 8’ entre les séries • 10’ entre les séries

44
Formation et préparation physique 8

Tableau 17 : Exemple d’une séance de vitesse

Duel
1:1 4ème série
3 à 4 répétitions
Pause 6’ • s/but
– Course lente 3’ • 10’’ à 15’’
– Toro (8:2)
• Signal départ
• Même distance mais
avec slalom et/ou avec 3ème série
ballon 4 répétitions
• Intensité 100%
Pause 5’ • Repos: marche 1’15’’ à 1’30’’
Jonglage à 3

• Course à distances variées


• 20 – 30 –40 – 30 – 20 m 2ème série
• Intensité 100% 5 répétitions
• Repos: marche 1’ à 1’15’’
Pause 4’
Jonglage à 2
• Course cyclique et acyclique 1ère série
• Recherche de vitesse de 40 à 50 m (accélération) 4 à 5 répétitions
• Intensité de 80 à 90% de la vitesse maximale
• Repos : course légère de 30’’ à 45’’

Echauffement spécifique (20’ à 25’)


Tonification + coordination intégrée

N.B. La 3e séries peut se faire avec des exercices intégrés avec ballon.

Exemple : – Un exercice de duel se terminant par un tir au but


– Phase de contre-attaque à 3 joueurs avec conclusion (durée 8’’ à 10’’)

45
8 Formation et préparation physique

7. La souplesse

La souplesse est la capacité d’accomplir des mouvements avec aisance et avec la plus grande amplitude
possible.

Elle est conditionnée par deux facteurs:

SOUPLESSE

MOBILITE ARTICULAIRE CAPACITE D’ETIREMENT

La mobilité articulaire se rapporte aux articulations et aux disques intervertébraux. La capacité d’étirement
concerne les muscles, les tendons, les ligaments et les capsules articulaires.

L’âge, le système hormonal, la température, le moment de la journée et la fatigue agissent sur la souples-
se.

L’importance de la souplesse dans un sport comme la gymnastique est plus déterminante que dans le foot-
ball. Bien qu’elle soit sollicitée lors des tirs, des contrôles du ballon, des pivots, des feintes, elle n’exige
cependant pas une grande amplitude pour ces mouvements spécifiques. C’est surtout au niveau de la
prévention des blessures, d’une meilleure élasticité des tissus musculaires et d’une bonne préparation du
corps pour la performance que la souplesse garde toute sa valeur chez le footballeur.

46
Formation et préparation physique 8

Les méthodes et les formes d’entraînement

Deux méthodes

Par mouvement Par étirement


dynamique statique
(stretching)
• Gymnastique par
mouvements circulaires
et balanciers
(flexion – extension)
• Mouvement par
répétitions

Etirement passif Etirement par tension


(progressif) et relâchement

• Easy-stretching (5’’-10’’) • Contraction – relaxation


• Stretching intensif (15’’-30’’) • Contraction isométrique
• Stretching dynamique du muscle (5” à 7”),
(3 à 4 mouvements de relâchement (3” à 15”) et
ressort puis stretching) stretching (10” à 15”)

SOUPLESSE ARTICULAIRE SOUPLESSE MUSCULAIRE

Dans l’entraînement du footballeur, ces deux méthodes sont compatibles et reconnues pour l’amélioration
et le maintien de la souplesse et pour la récupération.

La souplesse s’entraîne à chaque entraînement, lors de l’échauffement et/ou du retour au calme. De plus,
elle devrait être intégrée dans le programme d’entraînement au moins deux fois par semaine, pendant 10 à
15 minutes.

Le stretching seul n’est pas suffisant pour améliorer la souplesse, il doit être complété avec l’entraînement
de souplesse dynamique (travail de mobilité, de flexibilité). 47
8 Formation et préparation physique

La méthode d’assouplissement par mouvement (mobilité)

Pour : – Colonne vertébrale


– Torse
– Hanches
– Jambes
– Pieds

Répétitions : – 10 à 30 (en échauffement minimum 8 à 10)

Séries : –1à3

Faire une distinction entre mouvements actifs dynamiques et mouvements brusques rapides.

La méthode par étirement statique (stretching)

C’est la forme la plus utilisée; elle consiste à étirer les muscles, lentement et progressivement, jusqu’à la
tension qu’il faut conserver.

Les raccourcissements par effort des groupes musculaires peuvent avoir des effets défavorables sur les
articulations et provoquer notamment la surcharge des cartilages articulaires. Les tendons des muscles rac-
courcis réagissent souvent par des inflammations de leurs insertions. Les muscles contractés, contracturés
et peu extensibles risquent l’élongation, et au pire la rupture.

Par un stretching de qualité, le muscle peut retrouver sa constance et sa souplesse.

Pour : – Groupes musculaires sollicités

Quand : – A l’échauffement
– Après chaque entraînement, dans la phase du retour au calme
– Après des efforts intensifs (lors de vitesse ou de force)
– Pour améliorer la souplesse (mobilité)

Durée de la tension : – De 5’’ - 10’’ (easy-stretching) en échauffement


– De 15’’ - 30’’ (stretching intensif) en récupération et en décharge musculaire
(voire plus selon joueur)

Répétitions : – 1 à 3 selon la durée de tension et le muscle étiré

Règles : – Pas de mouvements brusques


– Toujours bien respirer, régulièrement et calmement
– Etre concentré
– En cas de douleurs musculaires, ne pas faire de stretching
– Pas de stretching avant des mouvements explosifs, sinon diminution du niveau
de performance

Selon des études récentes, il n’est pas clairement établi que le stretching a un effet préventif sur les blessu-
res, contrairement à une bonne endurance aérobie de base.

Le stretching n’est pas essentiel chez les jeunes avant la puberté. Toutefois, pour une question d’éducation
au stretching, il est conseillé de l’introduire deux à trois fois par semaine en fin d’entraînement, dès l’âge
48 de 9-10 ans.
Formation et préparation physique 8
8. Les capacités de coordination

Les capacités de coordination, appelées aussi “agilité” ou “adresse” ou qualités psychomotrices, permet-
tent à un footballeur de contrôler et de régler avec précision ses mouvements et d’apprendre plus rapide-
ment les gestes techniques et technico-tactiques.

La coordination, base et fondement de la technique gestuelle

Les facteurs de coordination (O. R. D. R. E.)

Orientation Réaction Différenciation


Faculté de se situer dans Capacité qui permet de réa- Capacité qui permet de trai-
l’espace et le temps. gir très vite à des signaux, à ter de manière différentes
des situations de jeu. les informations perçues par
Modifier la position du corps les organes des sens.
en fonction des perceptions Exécuter le geste technique
et les réorienter. juste, mais aussi très vite. Exécuter les gestes partiels
d’un mouvement global.

Le dosage dans les passes.

Rythme Equilibre
Capacité qui permet Capacité qui permet de
d’élaborer un mouvement maintenir l’équilibre
en rythme. pendant une action, ou
lors d’un geste.
Alternance vitesse-lenteur.
Retrouver son équilibre
Le dribble, la feinte. après un duel, une charge,
et après une feinte.

Le mouvement des appuis


dans les gestes techniques.

49
8 Formation et préparation physique

L’entraînement de la coordination

L’entraînement des capacités de coordination convient aux adultes, mais particulièrement aux jeunes
enfants où le système nerveux est encore au stade de développement et donc ouvert aux stimulations ex-
ternes. Pour profiter au maximum de cette “ouverture” temporaire du système nerveux, il est conseillé de
placer systématiquement les jeunes en situation d’exercices de coordination séparés et intégrés (8-12 ans).
En âge de croissance (11-14 ans), ils sont confrontés au phénomène de transformation physique : leurs
membres vont s’allonger et leur coordination en pâtir. A cet âge, un entraînement de coordination est donc
indispensable.

Chez les jeunes, il est idéal d’avoir un entraînement spécifique de coordination et de coordination-vitesse
avec un travail des appuis au moins deux fois par semaine.

Il faut en général consacrer deux à trois fois par semaine de 15 à 20 minutes d’entraînement pour la coordi-
nation. La phase d’échauffement s’y prête bien.

On peut affirmer que de 8 à 9 ans et jusqu’à 15-16 ans la coordination fait partie intégrante du processus
d’entraînement, comme la base de la technique, car les gestes techniques ne suffisent pas. Il faut s’entraî-
ner dans des situations d’enchaînements (enchaînements de gestes), mais aussi d’actions de jeu diverses
qui stimulent le système nerveux.

On comprend donc que l’apprentissage par gestes isolés statiques ne répond plus aux exigences du football
moderne. Le mouvement, les déplacements, les changements de direction doivent être intégrés à tous les
exercices de coordination et de technique.

Même si chez l’adulte la “soif d’apprendre” du système nerveux est moins développée que chez les jeunes,
il est encore possible d’améliorer le répertoire gestuel moteur et même technique. Par l’école de course, de
bondissement ou encore par des exercices de coordination avec ballon (rythme, différenciation, orienta-
tion), il a été prouvé que le bagage psychomoteur des joueurs s’améliore encore, même à plus de 25 ans.

Les capacités de coordination s’améliorent par des entraînements complémentaires (autres sports) ou par
des entraînements intégrés. Comme la vitesse, l’entraînement de coordination ne devrait pas s’effectuer en
état de fatigue, car les processus de contrôle et d’apprentissage y sont imparfaits.

Les exercices doivent être répétés, drillés et progressivement intégrés dans des enchaînements multiples
faisant appel à toutes les capacités de coordination.

Les exercices de coordination sont donc une excellente phase préparatoire à l’entraînement technique et
technico-tactique.

Les capacités de coordination ne sont entraînées d’une manière optimale que si elles sont combinées avec
les facteurs de condition physique vitesse, force et endurance.

Le joueur talentueux, le bon technicien a souvent des capacités de coordination plus développées que les
autres joueurs. Une bonne maîtrise des mouvements, de bonnes qualités de coordination favorisent aussi
la confiance du joueur, ce qui influence positivement le développement de sa personnalité.

La coordination et la technique à la base de l’entraînement de la préformation

N.B. Vous trouverez au chapitre 10 Joueur de demain quelques principes essentiels pour la préparation
physique des jeunes footballeurs.

50
Formation et préparation physique 8

Exemples d’exercices intégrés pour les capacités de coordination

Objectifs

Orientation • Dos au but, contrôle orienté du ballon et tir au but dans un des petits filets
Différenciation (précision)
Equilibre

Orientation • Tir au but de précision (préciser 1er ou 2e poteau) après culbute (roulade) au sol
Réaction et contrôle orienté
Différenciation
Equilibre

Equilibre + appuis • Enchaînements de sauts sur pied droit et sur pied gauche, dans des cerceaux
Rythme posés au sol, prise de ballon et slalom entre piquets et longue passe aérienne
Orientation
Différenciation

Différenciation • Jonglage avec ballon, balle de tennis, de volley, etc.

Différenciation • idem avec déplacements, demi-tour


Orientation

Rythme • Conduite du ballon (intérieur ou extérieur du pied), slalom à double contact,


Equilibre + appuis triple contact, etc.
• idem avec pied droit et pied gauche

Orientation • Chercher à conclure sur des reprises directes ou indirectes de ballons venant à
Différenciation grande vitesse, de trajectoires et de distances différentes (timing)
Réaction
Equilibre

Equilibre • Chercher à conclure en étant gêné, poussé par un adversaire (duel)


Orientation

51
8 Formation et préparation physique

52
9 Planification
d’entraînement

1. La planification d’entraînement 1
1.1 La planification annuelle de la saison 2
1.2 Le micro-cycle de compétition 7
1.3 La séance d’entraînement 14
1.4 Les clés du dosage de l’entraînement 19
2. La récupération et la régénération 21
Planification d’entraînement 9
1. La planification d’entraînement

Le développement d’un joueur de football et la préparation d’une équipe s’apparentent à la construction


d’une maison. Pour atteindre les objectifs fixés, il faut suivre des étapes planifiées dans un plan conduc-
teur.

Dans le domaine sportif, c’est ce qu’on appelle la planification.

Elle consiste à déterminer des objectifs et à mettre en œuvre un ensemble de programmes toujours
plus détaillés pour les atteindre.

Dans l’entraînement, comme dans toute formation, l’effet du hasard doit être minimisé, bien qu’une part
d’intuition, “le nez de l’entraîneur”, ait toujours sa raison d’être dans le processus.

Planifier l’entraînement dans le football est donc une tâche essentielle de l’entraîneur pour faire progres-
ser les joueurs, pour développer leurs capacités de performance et pour les préparer individuellement et
collectivement à la compétition. Cette tâche concerne aussi bien les entraîneurs de haut niveau que les
entraîneurs des jeunes.

Pourquoi une planification ?

• Pour décider du choix des objectifs à atteindre à court et long terme, après réflexion et analyse.
• Pour favoriser un meilleur dosage quantitatif, intensif et qualitatif des charges d’entraînement.
• Pour éviter l’improvisation dans le travail.
• Pour éviter la routine et pour se rassurer.
• Pour permettre un meilleur contrôle de l’entraînement et favoriser son évaluation.
• Pour respecter et contrôler les principes biologiques, physiologiques et psychologiques de la performan-
ce.

La planification dépend en grand partie de l’âge des joueurs, de leur niveau de développement, de la caté-
gorie de jeu et du calendrier des compétitions. Mais elle ne se programme pas systématiquement dans le
football, avec son organisation compétitive multiple (Championnat national, Coupe, Compétitions interna-
tionales etc.), comme dans un sport individuel.

Une planification méthodique de haut niveau, comme celle d’une équipe nationale par exemple, exige une
collaboration étroite entre l’entraîneur, le médecin, le diététicien et le psychologue.

Préparation de l’équipe du Brésil pour la Coupe du Monde de la FIFA 2002

“Le manque de temps a rendu les choses difficiles. Nous avons dû renoncer à travailler la technique et
la tactique au profit en particulier de tests physiques et médicaux, pour prévenir tout problème de santé
durant la Coupe du Monde. Nous avons sacrifié quatre à cinq précieuses journées pour nous assurer que
l’équipe était parfaitement en forme. Il s’agissait d’un choix délibéré de ma part. Les résultats ont parlé
d’eux-mêmes. Le Brésil était en excellente forme, pour ne pas dire l’équipe la plus en forme. Nos joueurs
n’ont souffert d’aucune blessure. Cette préparation m’a permis de leur demander beaucoup plus durant
la compétition. La différence par rapport aux autres équipes est devenue évidente lors du deuxième
tour.”
Luiz Felipe Scolari

1
9 Planification d’entraînement

1.1 La planification annuelle de la saison


La planification annuelle est la base de toute programmation d’entraînement. C’est le premier travail de
l’entraîneur à la veille d’une nouvelle saison. Elle varie d’un pays à l’autre, essentiellement en fonction du
calendrier des compétitions ou encore pour des raisons culturelles, climatiques et même économiques.
Bien entendu, elle diffère selon qu’elle concerne la préparation de joueurs professionnels de haut niveau ou
celle des jeunes en formation, bien qu’elle s’appuie sur les mêmes principes méthodologiques.

La périodisation de la planification annuelle

Période Période Période


de préparation de compétition de transition
(de décharge)

– Dès la reprise des – Dès le premier match – Dès le dernier match


entraînements : de compétition : de compétition
préparer les joueurs maintenir les joueurs jusqu’à la reprise de
et l’équipe à la et l’équipe au niveau l’entraînement :
compétition. de performance. assurer la récupéra-
tion mentale et physi-
– Pour les jeunes : que des joueurs.
améliorer les habile-
tés d’apprentissage.

Chez les jeunes en préformation ou en formation, la planification annuelle s’articule aussi sur ces périodes,
mais la programmation des entraînements n’est pas conçue uniquement à partir des performances collec-
tives.

Indépendamment des résultats de l’équipe, les objectifs de formation, aussi bien techniques, technico-
tactiques que psycho-physiques, doivent rester une priorité pendant toute la saison dans la programmation
des entraînements.

2
Planification d’entraînement 9

Critères pour l’élaboration d’un programme annuel

• Niveau de jeu, âge de performance, phase de dévelopement


• Effectif des joueurs à disposition
• Calendrier de compétition
• Objectifs de performance sportive de la saison
• Infrastructures, matériel et conditions d’entraînement
• Encadrement technique à disposition (entraîneurs, soutien médical, responsable administratif, soutien
psychologique)
• Analyse et évaluation des performances passées
• Critères complémentaires :
– Tests médico-sportifs
– Stage de préparation ou de récupération
– Environnement des joueurs (famille, lieu d’habitation, école, travail, habitudes de vie)

La planification annuelle est souvent subdivisée en deux ou trois grands cycles de quatre à six mois selon la
durée du plan annuel (macro-cycle).

a) La période de préparation

• Période fondamentale de mise en condition individuelle et collective.


• De 4 à 10 semaines (selon le niveau des joueurs et selon la compétition), en fonction des bases phy-
siologiques. Par expérience, on peut dire que les premiers effets positifs de l’entraînement apparais-
sent au bout de 6 à 10 semaines.
• 6 à 8 semaines semblent être une durée courante dans le football.
• Elle est divisée en deux phases :

1re phase : – Préparation générale à base physique. Elle se construit à partir de la quantité
d’entraînement : fréquence des séances, durée et volume d’entraînement.
Entraînement foncier.

2e phase : – Phase de développement physique spécifique avec intégration des compo-


santes technico-tactiques et mentales; c’est la phase pré-compétitive. Réduc-
tion de la quantité d’entraînement; la qualité peut être associée à l’intensité,
mais dans l’esprit de beaucoup la qualité est souvent synonyme de quantité
et d’ intensité.

Cette période subdivisée en 3 ou 4 cycles de 1 à 3 semaines est appelée méso-cycles de préparation.

3
9 Planification d’entraînement

Tableau 1: Exemple de l’interaction entre la quantité et l’intensité


de l’entraînement dans un plan annuel

Dietrich Martin, Trainingsstruktur, Trainingsplanung, Leistungssport 1971

b) La période de compétition

• Période qui dépend du calendrier de compétition.


• De 8 à 10 mois (selon les pays et le niveau de jeu).
• Période subdivisée en cycles hebdomadaires appelés micro-cycles.
• Transformation de la forme générale et spécifique en forme compétitive : obtenir la capacité optimale
de performance et la maintenir le plus longtemps possible.
• Eveiller et produire le besoin de compétition, gérer les émotions et la pression compétitive.
• Comme à cette période le niveau de performance dépend de l’engagement des joueurs dans les
différentes compétitions et de leur potentiel personnel, il faut tenir compte de l’individualisation de
l’entraînement.
• Pour mieux doser et contrôler l’entraînement, plusieurs micro-cycles se fondent en méso-cycles de
compétition de 3 à 4 semaines.

Dans le football d’aujourd’hui, compte tenu des lourdes charges compétitives (souvent deux matches
par semaine), il est nécessaire de planifier des cycles de récupération et de régénération dans le méso-
cycle, tout particulièrement chez les jeunes.

Dans la formation, des méso-cycles d’apprentissage sont toujours programmés.

Exemple : Cycle de trois semaines à dominante technique : prise de ballon, contrôle orienté et première
passe. Parallèlement aux objectifs physiques et de la compétition, l’accent technique reste
une priorité dans le cycle.

4
Planification d’entraînement 9

c) La période de transition

• Période de baisse de performance où le joueur doit pouvoir se rétablir physiquement et psychique-


ment des efforts fournis en compétition.
• De 4 à 8 semaines (selon les pays, et le niveau de jeu).

Cette phase est prévue après la période de compétition. Toutefois, sachant que 2 à 3 semaines de repos
total peuvent suffire à diminuer notamment la performance d’endurance générale de 20 à 25%, le VO²
max. de 4 à 6%, ainsi que la qualité de force et coordination, il est donc possible de proposer un pro-
gramme de maintien avec activité physique progressive.

Exemple : – Phase 1, de 7 à 14 jours


Après quelques jours d’arrêt complet (selon joueur), repos et récupération active par des
sports complémentaires (excursion, vélo, natation, tennis, etc.).

– Phase 2, de 10 à 20 jours
Programme spécial individuel à base d’endurance, de souplesse et de renforcement mus-
culaire.
3 à 4 séances de 45’ à 60’ par semaine, à 60-70% de l’intensité demandée pendant la
phase d’entraînement.

Cette période permet aussi la remise à niveau de performance du joueur longtemps blessé ou en baisse
de régime lors de la période finale de compétition.

5
9 Planification d’entraînement

Tableau 2 : Exemple d’une répartition dans la planification annuelle


des différentes composantes du football, entre le haut niveau
professionnel, le niveau de formation et celui de préformation
(Jens Bangsbo, 1994)

6
Planification d’entraînement 9

1.2 Le micro-cycle de compétition


Le micro-cycle, petit cycle hebdomadaire d’entraînement, couvre plusieurs jours, souvent une semaine.

Le micro-cycle ne doit pas être la répétition pure et simple du cycle précédent, il doit reposer sur une base
nouvelle, ce qui sous-entend aussi le renouvellement partiel des moyens, des méthodes et des formes d’en-
traînement, et bien évidemment un changement quant aux charges d’entraînement.

Ainsi, des micro-cycles unifiés de 3 ou 4 semaines (méso-cycle) peuvent être différents d’une semaine à
l’autre. Le micro-cycle est souvent dicté par le résultat de l’équipe, mais aussi par d’autres raisons, comme
l’état de performance collectif ou individuel, le climat, etc. Il s’appuie toujours sur le processus effort-récu-
pération. Chez les jeunes en apprentissage, le micro-cycle doit également tenir compte des objectifs d’ap-
prentissage fixés dans le cycle.

Au niveau professionnel, et même chez les jeunes de niveau international, le nombre élevé de matches,
souvent 2 à 3 dans la même semaine, impose des micro-cycles de 3 à 4 jours axés essentiellement sur la
récupération et la préparation du match.

La structuration physiologique et physique du micro-cycle

• Toujours définir la filière d’énergie d’entraînement comme “toile de fond” de la séance.


Exemple : Entraînement technique à régime capacité aérobie (70-80%).
• Respecter les sollicitations musculaires et neuro-musculaires.
• Débuter le cycle, dès la fin du match, par une récupération active à base d’oxygénation, de capillarisation
musculaire, d’endurance cardio-respiratoire (aérobie de base / capacité aérobie) et d’endurance muscu-
laire (renforcement musculaire).
• Entraîner la force, la coordination et la vitesse sur fond de repos.
• Situer le “pic” d’entraînement (l’entraînement intensif) en milieu de cycle.
• Stimuler la tonification musculaire en fin de cycle et à la veille de la compétition (vitesse réactive, vitesse
alactique, coordination).
• Respecter le dosage dans le cycle (quantité, intensité).
• Diminuer les charges de travail dans la deuxième partie du cycle.
• Planifier les phases de récupération et de régénération énergétique.

Exemple d’un modèle de sollicitation adapté au football dans un micro-cycle

• Match (le matin, éventuellement courte séance d’éveil organique et musculaire)


• Décrassage, travail de récupération active (aérobie, low impact)
• Force (renforcement / puissance / pliométrie)
• Football / technique / vitesse spécifique (travail de transformation)
• Football / technique-tactique / aérobie-anaérobie (puissance aérobie)
• Endurance aérobie (travail de récupération par exemple, sur vélo ou autre forme)
• Repos (éventuellement 1 journée concluant la première moitié du micro-cycle)
• Football / vitesse explosive et/ou spécifique (multiforme)
• Football / tactique-technique (préparation du match)

Vous trouvez dans les tableaux annexés des exemples de planification. 7


9 Planification d’entraînement

Tableau 3 : Exemple d’une planification annuelle

Périodisation de l’entraînement

Préparation

Transition Foncière Pré-compétitive Compétition

Phase 1 Phase 2 • 30 à 35 semaines

Préparation Préparation spécifique


physique générale (10 à 15 jours)
(8 à 14 jours)

Cycle 1 Cycle 3 • 2 x 15 à 18 semaines


(professionnels)
• Endurance de base • Anaérobie alactique
+ (lactique) • 2 x 12 à 15 semaines
– Capacité aérobie
(endurance-vitesse, (jeunes)
(70 à 80%
de la FCm) endurance-sprint)
– Continu et fartlek – Intervalle
• 40 à 65 matches
• Force extensive • Puissance et
• Repos force explosive
– Renforcement
• Vacances musculaire (gainage) – Bondissements/
20 à 30 jours et charges légères sauts
– Multi-formes • 6 à 8 méso-cycles
• Les 15 derniers jours – Circuit
de 3 à 4 semaines
(circuit-training) (force contrastée)
– Repos actif
• Vitesse (95 à 100%) • Micro-cycle de 5 à 7
(2 à 3 séances • Coordination +
par semaine) séances par semaine
souplesse • Technico-tactique
– Sports • Jeux (TE/TA) (préparation collective) • Objectifs
complémentaires d’entraînement
• Matches de
– Entraînement – Compétition
préparation (2 à 3)
individuel – Apprentissage
> footing Cycle 4
Cycle 2 • Cycles physiques
> renforcement
musculaire Préparation physique Phase de finition – Aérobie
> souplesse spécifique (8 à 12 jours) – Force-vitesse
(10 à 15 jours) – Aérobie-anaérobie

• Puissance aérobie • Matches (2 à 3)


(80 à 100% de FCm) • Technico-tactique
– Intervalle et
intermittent • Tactique
– Bloc-équipe
• Force intensive
– avec charges • Vitesse-force
– par station – Vitesse alactique
(100%)
• Ecole de course et
coordination • Rappel aérobie
(1 à 2 séance)
• Technique + tactique
• Jeux
• Match de préparation
8 (1 à 2)
Planification d’entraînement 9

Tableau 4 : Exemple d’un micro-cycle de compétition


avec un match par semaine

LUNDI MARDI MERCREDI JEUDI VENDREDI SAMEDI DIMANCHE


MATIN

• Physique • Physique • Physique Event. • Séance de


– Endurance – Vitesse – Vitesse récupération
• Eveil pour l’équipe
aérobie anaérobie (réaction)
musculaire (décrassage)
– Force – Vitesse-force
• Technico- et organique
– Puissance tactique • Technico-
Repos • Technique Repos • Tactique
musculaire tactique
– Travail sur • Tactique – Rappel avec
• Technico- le but
– Bloc-équipe sollicitations
tactique physiques pour
• Jeu – Ballons
• Jeu (aérobie) arrêtés joueurs n’ayant
pas joué le
• Jeu match

APRÈS-MIDI

• Technico- • Technico- • Technique


tactique tactique – Individuelle
– Conservation – Jeu de poste
du ballon – Conclusion
• Tactique
– Attaque- – Pressing
défense avec – par ligne
– Autres Repos
sollicitations – Ballons
Repos – Avec Match Repos
physiques arrêtés
sollicitations Si pas de
• Jeu physiques Séance de séance d’éveil
(puissance décharge avant le match,
• Rappel aérobie) la séance de
aérobie vendredi matin
ou est possible
1 à 2 séances l’après-midi
par mois Match interne

9
9 Planification d’entraînement

Tableau 5 : Exemple d’un micro-cycle de compétition


avec deux matches par semaine

LUNDI MARDI MERCREDI JEUDI VENDREDI SAMEDI DIMANCHE

MATIN

• Séance de • Technique • Eveil • Séance de Event. • Physique Event.


récupération – Coordination musculaire récupération – Tonification • Réveil
pour l’équipe Séance
pour l’équipe et organique
individuelle – Vitesse musculaire
(décrassage) • Physique (décrassage)
• Tactique ou tactique (réaction) et organique
– Tonification
• Technico- • Physique d’équipe
musculaire – Rappel • Tactique
tactique – (vidéo)
– Vivacité • Technico- – Bloc-équipe
avec
tactique – Ballons
sollicitaions • Tactique
physiques pour joueurs arrêtés
– Bloc-équipe n’ayant pas
pour joueurs
– Ballons joué le match • Jeu
n’ayant pas
joué le match arrêtés

APRÈS-MIDI

• Technico-
physique
– Renforce-
ment
musculaire
– Coordination
Repos Repos Match Repos – Travail Repos Match
sur le but
• Technico-
tactique
– Par bloc
– Attaque-
défense
• Jeu

10
Planification d’entraînement 9

Tableau 6 : Exemple d’un micro-cycle de compétition pour joueurs


en phase d’apprentissage (15-17 ans)

1ER JOUR 2E JOUR 3E JOUR 4E JOUR 5E JOUR 6E JOUR 7E JOUR


MATIN

Repos • Physique • Séance • Technico-


– Vitesse spécifique tactique
ou alactique – Coordination – Bloc-équipe
– Technique
• Séance • Technique • Technico-
(de poste)
individuelle – Travail de physique
– Technique conclusion – Vitesse-
Repos (fondamentaux) Repos réaction

• Jeu
– Cognitif et
libre

APRÈS-MIDI

• Séance de • Physique • Technico- • Technico- • Technique


récupération – Force tactique physique – Tennis-
(décrassage) (individuali- – Jeu offensif – Aérobie- ballon
– Rappel sation) – Jeu défensif anaérobie – Travail
aérobie individuel
• Technique • Jeu • Jeu
– Coordination (mauvais
– De base – Conclusion – Petite pied, tête) Repos Match
– Souplesse
(tir) surface
– Soins- • Jeu • Tactique
massage (aérobie) ou – Blocs
Match interne – Coups de
pieds arrêtés
Jour de congé
1 semaine
sur 3

11
9 Planification d’entraînement

Tableau 7 : Exemple d’un micro-cycle de récupération

1ER JOUR 2E JOUR 3E JOUR 4E JOUR 5E JOUR 6E JOUR 7E JOUR


MATIN

• Séance • Physique
spécifique – Tonification
– Force – Réaction
(renforcement (vivacité)
musculaire
général) • Tactique
– Coordination – Bloc-équipe
Repos Repos Repos Repos
– Technique – Ballons
individuelle arrêtés
– Tennis-ballon
• Jeu

APRÈS-MIDI

• Séance de • Physique • Technico- • Tactique


récupération – Vitesse physique – Jeu d’attaque
– Course alactique – Aérobie – Jeu défensif
d’oxygénation (intégrée) (rappel)
– Attaque
(en forêt)
• Jeu • Jeu (aérobie) – Défense
– Souplesse
Repos – Petites – Technique- Repos Match
– Renforcement • Technique
surfaces tactique
musculaire – De poste
(haut du
corps) • Jeu
– Libre,
à consignes
– Toro
(5:2/6:2)

12
Planification d’entraînement 9
Tableau 8 : Exemple d’un méso-cycle de préformation
avec les objectifs d’apprentissage

Période Technique Tactique Physique Mental


SEMAINE 1 • Circuit technique • Conservation du • Endurance • Discussion indivi-
– Conduite du ballon ballon en supério- • Vitesse duelle avec chaque
4 séances rité numérique joueur
– Dribble – Ecole de course
+ (jeux avec jokers)
– Jonglage individuel (exercices de base) – Bilan du cycle
1 match • Duels 1:1 sur le but d’entraînement
à 2 et à 3 • Coordination
avec tir précédent
– Travail de la passe avec ballons
• Organisation du (seul et à 2)
longue
bloc-team
(Enchaînement pas- • Souplesse +
se longue, contrôle étirements
orienté, conduite, • Force (gainage,
et/ou passe) haut du corps)

SEMAINE 2 • Jonglage individuel • Jeux petites surfa- • Vitesse intégrée • Hygiène de vie ali-
à 2 et à 3 ces (avec et sans mentaire dans une
– Vitesse réactive
3 séances • Foot-tennis buts) période intensive
+ • Coordination (match en semaine
• Travail de la passe – Avec appuis
1 match et avec ballons + tournoi)
longue – Avec tir au but (seul et à 2)
1 tournoi • Volonté, agressi-
– Enchaînement pas- • Organisation du • Mobilité + vité, persévérance
se longue, contrôle bloc-équipe souplesse
orienté et tir (Préparation de
l’équipe pour le
tournoi)

SEMAINE 3 • Jonglage et maîtrise • Circulation et con- • Vitesse • Effort –


du ballon servation du ballon concentration
– Ecole de course
(exercices de base) • Plaisir –
5 séances (prise de ballon) • Jeu offensif par les
+ • Jeu de tête côtés confiance en soi
1 match – Vitesse intégrée
– Jeu handball + • Jeu 5:5 (reprise et tir) • Lois du jeu
buts de la tête • Organisation du • Force
• Travail de la passe bloc-équipe (renforcement haut
longue et du centre du corps)
+ reprise • Coordination
avec ballons
(seul et à 2)
• Etirement
– Stretching
(exercices de base)
SEMAINE 4 • Jonglage • Circulation et con- • Endurance aérobie • Evaluation
– Tests servation du ballon mensuelle
– Course et conduite
3 séances
• Jeu sur but • Ballons arrêtés du ballon avec a) Par le groupe
+ (technique) b) Individuel
– Centre et reprise changement de
1 match
(tête et volée) • Jeu interne (9:9) rythme (auto-évaluation)
• Foot-tennis – Force (renforcement
jambes)
• Souplesse et
étirements 13
9 Planification d’entraînement

1.3 La séance d’entraînement


La séance d’entraînement fait partie du micro-cycle, elle est le “cœur” même du plan hebdomadaire. Chaque
jour, l’entraîneur doit construire et planifier sa séance en fonction des objectifs journaliers, des objectifs
d’apprentissage à moyen et long terme, des sollicitations physiologiques et physiques et du mental de
l’équipe. Elle doit être variée, non pas au niveau des objectifs, mais essentiellement au niveau des métho-
des et des formes d’entraînement utilisées. Sa durée totale est de 80’ à 100’, selon le type de séance, les
objectifs et le cycle d’entraînement.

La séance d’entraînement comporte trois phases

a) L’échauffement ou la mise en train

Partie préparatoire de la séance, elle doit être progressive, avec une première période de course, de dé-
placements variés avec ou sans ballon, à rythme lent à modéré pour stimuler le système organique. Des
exercices d’assouplissement et de coordination la suivent puis on augmente progressivement le rythme
par des exercices adaptés au football. Exercices à base de gammes techniques ou de jeux variés. Chez
les jeunes, la coordination séparée et intégrée avec ballon doit être placée dans la mise en train.

En général, il y a toujours une relation avec le contenu de l’échauffement et les objectifs de la phase de
performance.

La durée varie de 15’ à 20’.

b) La phase de performance

Partie principale de la séance, c’est la période d’entraînement et d’enseignement à dominantes et ob-


jectifs bien définis. Le contenu (jeux, exercices, activités d’apprentissage) doit être adapté aux objectifs,
mais également proche de la réalité du match. Le dosage des activités d’entraînement doit être bien
respecté, tant au niveau du volume, de la durée que de l’intensité. Les phases de récupération, le plus
souvent actives, doivent être aussi organisées le plus souvent possible avec le ballon, surtout chez les
jeunes.

Au niveau de la formation, principalement de la préformation, le football joué doit être au centre du


processus d’entraînement. Il devrait occuper entre 50% et 60% de la durée de la séance, sans toute-
fois oublier l’acquisition des qualités techniques, tactiques et mentales par des exercices progressifs
analytiques. Dans l’entraînement, le jeu gagne à être mieux réparti entre les formes jouées, sur grandes
surfaces et sur petites surfaces, et les exercices d’entraînement.

Exemple : Dans un entraînement pour le tir au but, après les exercices répétitifs et les actions de jeu, les
jeux réduits vont favoriser la situation de conclusion. Le tir au but doit donc être intégré dans
la forme jouée afin de permettre aux joueurs de se trouver dans les situations réelles de match
(jeu à thèmes).

C’est à l’entraîneur de concevoir l’alternance (jeu – exercice analytique – jeu), ou encore formes sépa-
rées sans ballon ou intégrées avec ballon.

Dans cette phase d’acquisition et d’apprentissage, la qualité du coaching (l’engagement de l’entraîneur,


la justesse de ses interventions, la précision de ses corrections, son dynamisme) garantit l’engagement
actif des joueurs et la réussite des objectifs d’entraînement.

La durée de cette période est variable : en général, elle est de 50’ - 60’ jusqu’à 70’, selon les ob-
jectifs, le jour de la séance, les conditions climatiques, les habitudes culturelles et même selon le
14 ressenti du coach.
Planification d’entraînement 9

c) Le retour au calme

Phase de relâchement physique et mental après la phase d’entraînement. Elle a lieu en général sur le
terrain : course légère en groupe, exercices d’assouplissement et d’étirement musculaire. Complétée par
une boisson hydratée ou énergétique, c’est la première action favorisant la récupération.

Chez les jeunes, cette phase est également éducative quant à leur bien-être et au respect de leur corps.
C’est aussi le moment que choisit l’entraîneur pour évaluer la séance, pour fixer de nouveaux objectifs
ou simplement pour communiquer avec eux.

La durée varie de 10’ à 15’.

Les tableaux 9 et 10 présentent des exemples de séance d’entraînement.

15
9 Planification d’entraînement

Tableau 9 : L’organisation d’une séance d’entraînement


au niveau préformation

PHASE 1 PHASE 2 PHASE 3


ECHAUFFEMENT PERFORMANCE RETOUR AU CALME
(Entraînement + enseignement)
Mise en train Mise en situation Apprentissage Jeu/match Relâchement
Préparation des Forme jouée Forme analytique Retour au jeu Décontraction
joueurs globale individuelle

CAPACITÉS SENS TACTIQUE COORDINATION APPLICATION RÉCUPÉRATION


PSYCHOMOTRICES PRISE DE TE/TA/CO TACTIQUE
CONSCIENCE ET MENTAL

– éveil neuro- – réalité ludique • Selon les objectifs – jeu à thème – relâchement
musculaire et – éveil d’entraînement – jeu dirigé physique et
organique technico-tactique – jeu libre mental
– amélioration
– stimulation – espace – temps
des capacités – course lente +
technique et ou
technico-tactiques exercices de
cognitive – jeu libre
– développement récupération
– préparation – jeu à consignes Match interne
des capacités – souplesse /
mentale
physiques stretching
– course et – relaxation
– exercices, actions
déplacements
et combinaisons • Organisation
avec ballon
de jeu
– souplesse – en équipe
– séquences jouées
– jeu – en groupe
– avec sollicitations
physiques
• Organisation
– individuelle • Organisation
– en groupes
– forme intégrée
– en équipe
– individuelle
à 2, à 3, à 4
– en groupe
– par bloc
– par poste
– par atelier
– interval-training
– circuit-training

COACHING – ENSEIGNEMENT

Imitation Animation Imitation Créativité Discussion


Expression libre Correction Découverte guidée Spontanéité Evaluation
Observation Démonstration Démonstration Observation Rangement du
matériel
Correction Correction
Animation

16
Planification d’entraînement 9
Tableau 10 : Exemple d’un entraînement technique de préformation (13-15 ans)

Objectifs : Perfectionner la passe et le contrôle orienté (prise de ballon) Durée : 90’

1. Echauffement technique (15’)


– 2 équipes de 8 joueurs se font des passes à 2 ou 3 touches maximum.
Passe aux joueurs de la couleur opposée.
– Jeu avec 1, 2 et 3 ballons.
En mouvement (appel, contre-appel), prise de ballon, contrôle
orienté et passe précise au sol.
– En 2 groupes, parcours de coordination (sans et avec ballon).
– Souplesse; stretching.

2. Forme jouée d’introduction (15’)


– 2 équipes de 8 joueurs : jeu 4:4 dans une surface délimitée.
– Jeu libre (puis à 3 touches) pour conserver le ballon dans l’équipe.
Les appuis extérieurs jouent (1-2 touches) toujours avec leur équipe.
Durée 3’ à 4’, puis changement de joueurs.
– Compter le nombre de passes réussies.
Qualité du contrôle et de la passe, mouvement.
Variante :
– L’appui qui reçoit le ballon peut entrer dans le jeu avec le ballon.
Le passeur va en appui.

3. Exercice TE : contrôle orienté, passe et suivre (15’)


– 2 groupes de 8 joueurs positionnés en hexagone; distance entre
A
joueurs 10 à 15 m.
– Passe au sol dans les pieds; contrôle orienté et de suite passe B
(2, 3 contacts max.), suivre le ballon. Aussi avec 2 ballons (rythme).
Varier la prise de ballon (int. / ext.) et la passe (pied gauche / pied
droit). Rythme dans le mouvement. C D
Variante (groupe de joueurs ) :
– Passe directe avec remise : A joue à B qui remise à A.
– A joue long sur C qui remise à B, etc. Les joueurs sont toujours en
mouvement.
4. Exercice TE /TA : prise de ballon, passe en mouvement (10’)
– 2 groupes de 7 à 8 joueurs dans une moitié de terrain.
– Joueurs positionnés selon l’organisation de jeu (3-4-1).
– Faire circuler le ballon dans l’équipe à 1 ou 2 touches. Tous les joueurs
sont en mouvement; équipe compact. Changer la position des joueurs.
Ballon dans la course; changer de jeu; varier les passes. Chercher la
triangulation, appel et contre-appel, enchaînement jeu court et long.
Variante :
– Amener 2 ou 3 adversaires qui font opposition au jeu.

5. Jeu final (20’)


– 8:8 (7:7) avec 2 gardiens : jeu à 3 touches de ballon.
– Buts : normal 1 point. Sur tir direct : 2 points.
– Varier l’organisation de jeu. – Jeu libre les 8’ à 10’ dernières minutes.
Solliciter le mouvement, le démarquage, le jeu sans ballon et insister
sur la qualité technique des passes (1re passe).
6. Retour au calme (10’)
– Un tour de terrain en course légère.
– Stretching de récupération.
Un joueur peut diriger cette phase d’entraînement.
17
9 Planification d’entraînement

Tableau 11 : Exemple d’un entraînement technico-tactique


de niveau formation (16-18 ans)
Objectifs: Entraîner le contrôle du ballon, la passe et la conclusion Durée : 90’ - 95’

1. Echauffement technique (20’)


A B
– 1 ballon par paire : passes en mouvement à 2 touches de ballon.
– Sur place : un joueur avec les mains lance le ballon à son partenaire
qui remise directement en volée et jeu de tête.
– Passes à 2, sur place : dosage des passes; varier la distance,
les trajectoires.
– Souplesse dynamique et stretching.
– Technique aérobie : passes directes ou à 2 touches et courses variées
(2 x 4’) [Terrain B].
Travailler toujours les 2 pieds.

2. Forme jouée : conservation du ballon (15’)


– On joue 6:6 (7:7) sur surface délimitée + 2 jokers neutres
(qui jouent à 1 touche) et 2 gardiens.
– Conservation du ballon à 2 touches : après 7 ou 8 passes, on cherche
l’appui en profondeur (gardiens) par une passe au sol (=1 point).
– Après le point, le ballon est joué par l’équipe adverse.
Les joueurs gardent leur position (occupation des zones).

3. Exercice de passes courtes et longues (15’)


– Groupes de 6 joueurs, quatre surfaces délimitées 15 x 15m.
– Jeu 3:1 dans deux surfaces : après 6-8 passes (ou à un signal), un
joueur joue sur le partenaire se trouvant dans la surface opposée
(distance suffisante pour favoriser la longue passe); puis deux vien-
nent en appui pour créer le surnombre. Au moment où le joueur a
contrôlé le ballon, le défenseur entre dans le jeu (jeu 3:1).
– Changer les défenseurs chaque 2’.
Qualité de la passe au sol; mouvement, triangulation.
Variante :
– Varier les passes (diagonales, en profondeur; aériennes).

4. Situation de jeu; passes et conclusion (15’)


– Surface délimitée : 6 attaquants et 3 défenseurs + 2 gardiens.
– L’équipe joue (3 touches max.) et cherche à conclure.
– Lorsque l’équipe récupère le ballon, elle joue libre et cherche la
passe longue sur le 2e gardien en attente.
– Changer les rôles chaque 3’ à 4’.
L’équipe trouve les solutions (chercher la profondeur, la dernière
passe). Puis l’entraîneur fait travailler une combinaison de jeu parti-
culière. Les défenseurs sont semi-actifs.
– Limiter le nombre de touches avant la conclusion; donner un temps à
l’action.
5. Jeu d’application 7:7 (à 8:8) (20’)
– Surface de jeu délimitée avec une zone centrale A (largeur 15 m).
– Jeu à 2 touches (ou 3) pour l’équipe dans sa zone défensive; libre dans
les autres.
– On cherche à conclure.
– But normal (=1 point), sur passe en profondeur qui traverse la zone
centrale A (=2 points).
6. Retour au calme (10’ - 12’)
– Course de récupération.
18 – Stretching intensif. A
Planification d’entraînement 9

1.4 Les clés du dosage de l’entraînement

VOLUME

DUREE DES
INTENSITE
EFFORTS

SERIES
RECUPERATION
REPETITIONS

Volume : Ensemble des efforts en charge; durée/quantité totale de travail.


(Exemple : Volume d’endurance aérobie de 40’)

Durée : Effort à effectuer sans repos dans l’intensité demandée. Temps de travail.
(Exemple : Durée de l’exercice, 15’)

Intensité : Charge de l’effort, rythme à donner, résistance à vaincre.


(Exemple : 80% d’un poids maximum; 90% de la vitesse maximale; 80% de la FCm)

Répétition : Nombre de fois qu’un effort, un exercice, une activité d’apprentissage est répété.
(Exemple : 5 répétitions de 30m, 20 x abdominaux, 10 x une action de jeu offensive)

Série : Ensemble des répétitions qui se suivent au même rythme.


Plusieurs répétitions forment une série.
(Exemple : 5 répétitions de 30m, 3 séries. Intensité 100%, volume 450m.
Force musculaire par squat, 10 répétitions de 80kg, 5 séries)

Récupération : Temps alloué à la phase de récupération.


Pause entre les répétitions.
Pause entre séries (plus longs).

La phase de récupération est souvent active, elle est fonction


de l’intensité, du volume, de la durée des efforts.

19
9 Planification d’entraînement

Tableau 12 : Les critères qui influencent l’intensité de la charge


d’entraînement en football

Buts

– La grandeur
– Le nombre
– La façon de marquer
les goals
Règles Ballon

– Jeu libre – Nombre


– Jeu à consignes – Grosseur du ballon
– Règles restrictives – Contact avec ballon
– Nombre de touches
– Trajectoires, distances
– Gestes techniques

Charge
d’entraînement

Surfaces de jeu Joueurs

– Terrain, espace – Nombre de joueurs


– Dimensions engagés
des surfaces de jeu – L’équipe, les équipes
– Salle – En nombre égal,
en supériorité,
Organisation
en infériorité

– Objectifs d’entraînement
– Volume et durée
– Intensité souhaitée
– Choix des exercices,
des jeux
– Conditions d’entraînement
(structure, climat, etc.)

20 Les formes de jeu à caractère de match (TE/TA/CO/MENTAL) ont une grande charge de travail.
Planification d’entraînement 9
2. La récupération et la régénération

Tout effort physique, comme tout autre effort, nécessite un temps de récupération, de repos, afin de rechar-
ger les énergies et de retrouver des forces.

Dans le domaine du sport, la récupération est indispensable, elle fait partie intégrante du processus
d’entraînement. Dans la planification des méso-cycles et micro-cycles d’entraînement, des phases de “dé-
charge” sont souvent programmées et organisées en séances spécifiques pour favoriser la régénération des
énergies tant biologiques que psychiques. Elles sont prévues le plus souvent un jour après le match, ou en
milieu de semaine après un bloc d’entraînement intense, et même en micro-séance directement après l’en-
traînement lors du retour au calme.

Bien planifié, ce processus récupération-régénération peut prévenir les périodes creuses, de fatigue et de
surentraînement.

A base de récupération physique et de récupération psychique, ces séances dites de “décrassage” ou


séance d’oxygénation ont pour buts principaux de :

• Prévenir et éliminer les fatigues.


• Baisser le taux d’acide lactique et autres toxines des muscles.
• Oxygéner les muscles (capillarisation, nettoyage).
• Abaisser le stress.
• Elever la concentration.
• Diminuer les risques de blessures.
• Régénérer les tissus en énergie.

Après un effort intensif, il faut au moins 48 heures pour reconstituer les réserves de glycogène. Il est
possible d’abaisser ce temps de 24 à 30 heures par un entraînement spécifique d’oxygénation et ré-
cupération, à base de course ou autre forme aérobie et par un régime alimentaire riche en hydrate de
carbone.

Durée de récupération pour les différentes qualités physiques

Endurance (capacité aérobie) 24h à 30h


Endurance (puissance aérobie) 40h à 48h
Vitesse anaérobie alactique 24h
Vitesse anaérobie lactique 48h à 72h
Force musculaire maximale 40h à 48h
Force-vitesse (explosive) 24h à 36h

21
9 Planification d’entraînement

L’entraînement de récupération

a) Jour après le match ou séance d’entraînement intense

• Course légère, 50 à 60/70% de la FCm (FC 120-140) de 20’ à 30’. Dans la nature, en forêt, cette course
procure une meilleure qualité d’oxygénation. Elle peut être remplacée, surtout chez les jeunes, par un
travail technique léger : conduite du ballon, passe, tennis-ballon. D’autres activités complémentaires,
comme le vélo, la natation ou l’aquagym peuvent être bénéfiques comme “décrassage”. Selon l’état
physique et psychique de l’équipe, des formes jouées libres sans charge complètent le travail de
course.
Exemple : 15’ à 20’ de course et 15’ de jeu.

• Stretching / Mobilité
Par le stretching, le tonus musculaire se normalise, les muscles retrouvent leur structure, le sang cir-
cule mieux et le processus de régénération s’active plus facilement. Le temps d’étirement est plus long
(15’’ à 30’’).

• Massage
Après la phase active de récupération (douche et éventuellement bain chaud), le massage est de
rigueur. D’une durée de 20’ à 30’, il élimine les contractures, et le tonus musculaire est réglé.

b) Sitôt après l’entraînement

• Course légère éventuelle (FC 120-140), de 6’ à 12’ sur le terrain ou un lieu proche (éviter un sol dur).
• Stretching modéré ou profond, selon la séance.
• Autre activité : séance de tirs de pénalty par exemple. Surtout chez les jeunes, prévoir la remise en
place du matériel d’entraînement et le nettoyage des ballons. Ce travail favorise un retour à la normale
des émotions et une baisse de la tension psychique.

c) La récupération active pendant l’entraînement

Cette phase de récupération, immédiatement après un exercice ou un jeu, facilite l’élimination des dé-
chets produits par l’effort (acide lactique) et favorise la régénération des énergies. A base de marche,
de course lente, d’exercices de jonglage et d’étirements, elle est recommandée après des exercices de
vitesse, de tirs au but (force) ou autres séances de puissance aérobie (course ou jeu sur petite surface).

d) Autres moyens de récupération et de régénération

• Activités complémentaires hors des habitudes du football : natation, acquagym, vélo, marche en mon-
tagne ou au bord de la mer
• Sauna, massage dans l’eau, bain d’eau salée
• Alimentation adaptée ainsi que boisson (apport d’hydrate de carbone, sels minéraux, vitamines), à
prendre si possible sitôt après le match ou l’entraînement (apport d’hydrate)
• Sommeil (8 à 10 heures pour un sommeil régénérateur)
• Techniques de relaxation : sophrologie, training autogène, eutonie, visualisation, encrage, techniques
de respiration et de concentration, yoga. Ces techniques sont utilisées à titre individuel.
• Vie saine, vie équilibrée, loisirs
22
Planification d’entraînement 9

Tableau 13 : Exemple d’un entraînement de récupération


le lendemain du match (“décrassage”)

Durée : 60’ à 70’ Intensité faible (50 à 70% de la FCmax.)

Phase d’oxygénation (30’-35’)

• Marche 5’
• Course légère à modérée 10’ à 12’ (FC 120-140) ou autre forme d’endurance
(Exemple : vélo, 30’-45’)
• Souplesse dynamique (pas brusque) 5’
• Course légère à modérée 10’ à 15’ (FC 140-160) ou conduite du ballon ou passe simple
• Autres formes attractives : – Handball en marchant (but avec tête ou reprise volée)
– Football en marchant (but direct)

Activité ludique “réactive” (10’-15’)

• Tennis-ballon (filet bas)


• 6:2/8:2 (Toro, sans intensité)

Tonification musculaire (10’)

• Par renforcement musculaire (poids du corps) pour le haut du corps (gainage musculaire)
• Coordination réactive (courte distance)

Etirement musculaire (10’-15’)

• Par stretching intensif, suivi d’exercices de relaxation

Formes complémentaires

• Bain, douche
• Sauna
• Massage

23
10 Joueur de demain

1. Le joueur de demain
se construit chez les jeunes 1
1.1 La formation et le développement technique 6
1.2 Quelques rappels essentiels pour
la préparation physique des jeunes 12
2. Le recrutement des talents 17
3. L’individualisation de l’entraînement
pour améliorer les capacités individuelles 22
4. Le centre de formation 25
Joueur de demain 10
1. Le joueur de demain se construit chez les jeunes

Le sport en général, particulièrement le football, a aujourd’hui un rôle éducatif important dans le processus
de formation des jeunes. Le football ne doit pas seulement donner l’occasion de développer des aptitudes
propres au jeu, mais aussi favoriser le développement de la personnalité et des qualités psychologiques et
sociales.

C’est selon le concept de formation globale et d’action éducative que les écoles de football, les académies
et autres centres de formation doivent orienter leurs programmes de formation, tout en respectant les éta-
pes de développement et leurs objectifs d’apprentissage respectifs.

Si la phase de l’entraînement de base et d’initiation au football, principalement par les jeux et les exercices
de coordination, est du domaine du football de l’enfant, c’est dans la période de construction, âge de la
préformation (11-12 à 15 ans) qu’un grand travail doit être accompli dans le développement et l’éducation
des jeunes de demain.
C’est l’âge d’or du développement des qualités techniques, des bases technico-tactiques et même psycho-
logiques. Tous les fondamentaux techniques, le sens tactique individuel et les principes de base du jeu sont
entraînés à cet âge, tout comme déjà les attitudes mentales, telles la concentration, la confiance en soi, la
persévérance, la volonté, etc.. Il faut donc optimiser ce niveau de la préformation; l’encadrement doit y être
assuré par des entraîneurs-formateurs passionnés par leur rôle éducatif. Aujourd’hui, la renommée de beau-
coup de joueurs est due à la qualité de la formation qu’ils ont acquise dans les centres de formation, mais
également au grand travail accompli au niveau des fédérations et des clubs à cet âge de préformation.

Nous connaissons l’importance de l’âge de l’entraînement de performance (16-19 ans); la préparation athlé-
tique et physique y prédomine au même titre que les qualités mentales et la préparation tactique, exigences
de base du football de haut niveau. Certains pays se sont engagés dans des programmes spécifiques de
développement pour ce niveau de formation. Les dernières grandes compétitions internationales illustrent
le bon travail effectué par plusieurs nations avec les jeunes de cet âge.

Au niveau de la haute performance (18-19 à 21 ans), une étape de post-formation nous semble aujourd’hui
nécessaire pour assurer le suivi et la fin de la formation des espoirs. Nous pensons ici aux joueurs de 18-19
ans jouant régulièrement avec l’équipe première (chez les amateurs ou chez les professionnels). Il arrive
souvent que ces jeunes n’ont pas encore pleinement terminé leur formation; des lacunes subsistent, no-
tamment au niveau physique (exemple : puissance musculaire), technique (exemple : jeu de tête) et mental
(exemple: persévérance), qui sont des freins pour franchir la porte du football de haut niveau. Amenés à
devoir travailler avec des joueurs professionnels lors d’entraînements axés essentiellement sur le collectif et
la compétition, ils ne peuvent malheureusement plus suivre régulièrement leur formation spécifique basée
sur les habiletés individuelles et selon leur propre rythme de développement. Nous sommes d’avis que pour
pallier cette situation, il est recommandé d’organiser des séances d’entraînement spécifiques individuelles
(qui améliorent la qualité de la relation entre l’entraîneur et le joueur) et collectives.

Si la formation des futurs joueurs professionnels se justifie pleinement c’est pour qu’ils soient mieux pré-
parés à affronter la compétition de haut niveau. Il est toutefois primordial de rappeler que la mission du
football doit encore s’élargir en s’ouvrant aux valeurs éducatives fondamentales. Le football doit offrir une
véritable Ecole de vie, préparée à former non seulement l’élite de demain, mais encore tous les jeunes pas-
sionnés qui sont la base de la pyramide dont le football a besoin pour poursuivre sa progression.

1
10 Joueur de demain

Joueur de demain
Sens tactique
Fort mental développé
(cognitif)

Taille moyenne
(170 à 185 cm)

(selon statistiques
Coupe du Monde
de la FIFA 2002)

Grande capacité
de récupération
(VO2 max. 60 à 65)
Défenseurs : 56 à 60
Milieux : 63 à 67
Attaquants : 57 à 61

Puissance musculaire

Vitesse gestuelle
et exécution élevée

Habileté et
grande maîtrise
technique

2
Joueur de demain 10

Tableau 1 : Les étapes de développement

20
Entraînement de la
19
haute performance

FORMATION
18 Fin de la
Adolescence croissance
17 Entraînement de
2 ème
phase la performance
16

15 Puberté

14 1ère phase

PREFORMATION
2e “pic”
Entraînement de
13
de croissance construction
12

11 2ème phase
10 Age Age d’or de
9 scolaire l’apprentissage FOOTBALL DE L’ENFANT
Entraînement de
8 1ère phase base

6
Age préscolaire 1er “pic”
5 Inititation
de croissance
4

3 Petite enfance Age d’or de l’enfance Découverte

1 Nourrisson

3
10 Joueur de demain

Tableau 2 : Les composantes de la performance chez les jeunes

Qualités psychomotrices
et physiques Aspects du jeu

• Capacités de coordination • Maîtrise technique


psychomotrice • Sens tactique
• Aisance corporelle et (qualités cognitives)
gestuelle • Principes de jeu
• Facteurs de condition • Comportement tactique
physique collectif
– Endurance
– Force
– Vitesse
– Souplesse

JEUNE JOUEUR

Personnalité
et mental Qualités sociales

• Intelligence de jeu • Appartenance à l’équipe :


(sens de l’attention, jouer pour le collectif
de la perception, • Mentalité et état d’esprit
de l’anticipation, sportif (professionnel)
de la vision globale)
• Communication : sens des
• Personnalité ouverte relations humaines (res-
• Attitudes mentales claires, pect, sociabilité, coopéra-
positives tion, écoute)
• Qualité des loisirs

4
Tableau 3 : L’entraînement selon les étapes d’apprentissage

ENTRAINEMENT DE BASE ENTRAINEMENT DE CONSTRUCTION ENTRAINEMENT DE LA PERFORMANCE


Football des enfants 8-12 ans Football de la préformation 12-15 ans Football de la formation 15-18, 19 ans

Exploration – Expérimentation Fixation – Assimilation Stabilisation – Automatisation

• Age de la petite enfance à l’enfance • Stade de la puberté • Stade de l’adolescence avec la fin de la croissance
• Age de l’acquisition des bases gestuelles • Maîtrise corporelle et bases foncières • Formation athlétique et physique spécifique
• Age de la découverte et du modèle • Passage psychologique difficile • Age du choix définitif; évolution vers le statut de
jeune adulte; période de “vérité”
• Capacités de coordination psychomotrice • Entraînement des fondamentaux techniques
• Instinct technique et découverte des gestes • Habiletés technico-tactiques • Technique de poste et de bloc “sous pression”
• Maîtrise individuelle du ballon • Maîtrise individuelle du ballon “sous pression” • Habiletés technico-tactiques complexes
“sous pression”
• Sens tactique (sens du jeu) • Sens tactique individuel et collectif
• Technique individuelle du ballon; affinement,
• Notions d’attaque et de défense (qualités cognitives)
justesse (entraînements spécifiques)
• Moi et l’équipe • Comportements tactiques défensifs et offensifs
• Responsabilité dans le jeu • Sens tactique collectif
• Attitudes mentales par l’expérience
• Comportements tactiques défensifs et offensifs
• Attitudes mentales de base par l’expérience et les
dans le concept de jeu (organisation et système
formes spécifiques
de jeu)
• Les comportements spécifiques tactiques

Joueur de demain
• Attitudes mentales de performance par
l’entraînement spécifique ou autres techniques

Coordination – Endurance de base – Force-puissance – Vitesse –


Coordination – Bases motrices
Renforcement musculaire – Vitesse Endurance spécifique

• Jeu – Exercices avec ballon – Jeu • Entraînement collectif et spécifique (individuel) • Entraînement collectif
• Forme jouée – Exercices techniques et technico- • Individualisation de l’entraînement
tactiques – Jeu • Forme jouée – Exercices technico-tactiques – Match

10
5
10 Joueur de demain

1.1 La formation et le développement technique

L’amélioration du savoir-faire technique est, comme nous l’avons déjà dit, un objectif d’entraînement prio-
ritaire dans le processus de formation des jeunes de demain.

A l’âge-clé de l’apprentissage, c’est à dire au niveau préformation, le temps consacré au travail des habiletés
techniques devrait occuper la plus grande partie de la planification d’entraînement. A chaque séance d’en-
traînement, les gestes techniques doivent être travaillés par des exercices spécifiques ou dans les jeux. Le
ballon peut aussi être intégré lors d’activités physiques comme l’endurance, la vitesse, la souplesse.

Malheureusement, la pratique nous montre que le temps consacré à l’enseignement de la technique est
encore trop souvent négligé, au profit de l’entraînement tactique collectif et de la condition physique.

Même si la technique se travaille, elle devient souvent trop vite spécifique au poste, ce qui rétrécit l’éventail
technique global du joueur.

Aujourd’hui, le jeu de haut niveau préconise une polyvalence tactique, inefficace sans une parfaite maî-
trise technique. On constate fréquemment des lacunes chez les jeunes de 15-16 ans en âge de formation
lorsqu’ils sont confrontés à un football intensif et sous pression. Ils ne font pas le bon choix technique, ils
manquent de vitesse gestuelle, leur motricité est grossière parce qu’ils n’ont pas assez d’expérience et de
solutions techniques à proposer. Il faut donc nécessairement, et dès le premier stade d’apprentissage (11-
15 ans), construire une base d’expériences motrices (coordination) et apprendre les habiletés techniques
générales individuelles (les fondamentaux techniques) pour élargir le répertoire gestuel, et par là la con-
fiance des jeunes avec le ballon.

Ces expériences motrices se vivent dans le football de rue, de terrains vagues, voire de cours d’école, grâce
au plaisir ludique et à la créativité qu’on y trouve. Malheureusement, elles semblent être aujourd’hui en voie
de disparition. Il faut donc revenir sur ces notions essentielles dans les écoles de football, car c’est à cet âge
qu’on construit les bases psychomotrices de la technique, avec des approches adaptées bien entendu.

C’est à l’âge de formation (16-17 ans) qu’on entraîne les habiletés en situations de jeu intensif et qu’on dé-
veloppe les gestes techniques spécifiques, avec des formes et une méthodologie d’entraînement adaptées
(entraînement spécifique par poste).

“Le pianiste fait chaque jour ses gammes


avant de jouer un concerto.”

6
Joueur de demain 10

Les principes pour rendre l’entraînement technique plus efficace

a) Le temps d’entraînement et d’apprentissage technique doit être augmenté

• L’enseignement et le développement technique doivent occuper dans la planification au moins 50 à


60% du temps d’entraînement chez les jeunes en préformation.

• Organiser 2 à 3 séances d’entraînement à dominante technique par semaine (collectives + indivi-


duelles) et des séances spécifiques individualisées pour perfectionner les points forts et les points
faibles.

• Augmenter le nombre de touches de ballon par séance, avec toutes les surfaces de contact (intérieur,
extérieur, cou-de-pied, avec les deux pieds, cuisse, poitrine, tête).

• Lors de l’échauffement et des pauses actives, prévoir du travail avec le ballon.

b) L’entraînement technique doit être diversifié et adapté aux réalités du jeu actuel

• Les contenus et les méthodes d’entraînement s’adaptent à l’âge et au niveau des joueurs.
progresser du simple au complexe

Progression méthodologique (Exemple : pour le tir au but)

– Frappe arrêtée (ballon au sol)


– Frappe après conduite linéaire
– Frappe après conduite en slalom
– Frappe après déséquilibre
– Frappe après contrôle du ballon (simple, orienté)
– Frappe après dribble, après feinte
– Frappe sur passe (en profondeur, latérale, en retrait)
– Frappe après une-deux
– Frappe sous pression (chronomètre)
– Frappe sous pression (adversaire)
– Frappe après enchaînement (contrôle, dribble, feinte)
– Frappe après duel 1:1
– Frappe en situation de jeu
– Frappe en match

• Un travail de coordination doit si possible précéder l’entraînement technique gestuel.

• La technique des deux pieds doit être améliorée, surtout au niveau de la prise de ballon et de la
1re passe (contrôle pied droit, de suite passe pied gauche pour favoriser la vitesse de jeu).

7
10 Joueur de demain

• L’apprentissage commence par l’acquisition des gestes techniques de base, les fondamentaux (qui
sont les actions motrices de base caractéristiques du football et la réponse motrice bio-mécanique aux
exigences du jeu).

Exemple : – Maîtrise du ballon (relation joueur-ballon)


– Conduite, dribble, feinte
– Contrôle
– Tir
– Jeu de tête
– Tackle

• Il faut très vite entraîner la technique en mouvement qui apporte la solution rationnelle aux tâches
gestuelles réelles du jeu.

Exemple : Dans un exercice de passe à 2, on fait intervenir un


troisième joueur qui offre les solutions de mouvement
réel (triangulation, choix de jeu, choix de geste).

• Il ne faut pas seulement juxtaposer les exercices les uns après les autres, mais toujours les mettre en
relation avec le jeu.

• Le jeu d’application doit permettre la réalisation des gestes techniques appris dans la situation réelle
de jeu, de match (de l’exercice analytique à la forme globale).

Exemple : Après une phase d’exercices de passe : forme jouée de


conservation du ballon (5:5 + 2 jokers) à trois touches
de ballon sur une surface moyenne; puis modifier la
surface de jeu pour diversifier le type de passe.

• La technique ne doit pas s’entraîner en état de grande fatigue (notamment chez les jeunes), sinon ré-
gression technique et baisse de la motivation et de la confiance.

• En âge de formation (16-18 ans), lorsque les bases sont acquises, l’entraînement technique “sous
pression” en état de fatigue favorise les expériences réelles du jeu (stress compétitif, confiance en
soi).

• En âge de formation, l’entraînement technique se fera davantage dans le contexte tactique, en fonction
du système de jeu et de son organisation (technique de blocs).

“Le geste technique de la passe est la base du langage


footballistique sur le terrain et de la communication ludique.”

8
Joueur de demain 10

c) L’intervention de l’entraîneur au centre de l’apprentissage technique

• Chez les jeunes, le coaching technique est tout aussi important, voire plus important, que le coaching
tactique.
– La séance technique doit être bien préparée.
– La technique s’apprend, elle fait appel à des principes méthodologiques et pédagogiques :

démontrer – expliquer
Le joueur doit comprendre le pourquoi et le comment d’un exercice, mais il doit être convaincu
de son efficacité, d’où l’importance de la clarté de la démonstration et de la qualité de l’exé-
cution.

• L’organisation et la formation des groupes


– Utiliser des espaces de jeu qui permettent de nombreuses touches de ballon.
– Constituer des groupes homogènes (par niveau).
– Corriger et renforcer.
– Pour optimiser la motivation, il faut porter une attention constante à l’exécution (qualité et effica-
cité).
– Intervenir au bon moment (tout un art !).
– Donner un feed-back précis sur l’objectif (être calme, sécurisant, convaincant).

Exemple de facteurs déterminants d’un geste technique


à corriger, la frappe :

– Prise d’information (tête levée)


– Choix du geste (surface de contact)
– Engagement des appuis (jeu des pieds, petits pas)
– Position du corps
– Position de la jambe d’appui
– Pied de frappe (pied ferme)
– Dépasser le ballon
– “Fouetter” le ballon de la jambe
– Qualité de course, aller contre le ballon (longs pas à éviter)
– Dosage du ballon (différenciation)

• La motivation des joueurs


Si l’entraînement est bien conduit, avec des joueurs actifs, engagés et efficaces, ils demanderont par
eux-mêmes d’intensifier le travail technique. La créativité technique des jeunes (exemple : les laisser
exécuter leurs propres gestes) favorise également la motivation.

• Le contrôle du comportement du joueur (choix tactique et exécution technique) par la vidéo est un
moyen d’apprentissage complémentaire très utile si elle est bien utilisée, tout comme l’observation
d’excellents joueurs (références techniques, modèles).

9
10 Joueur de demain

d) L’engagement des joueurs doit être plus intense sur le plan mental

• Insister sur la nécessité de vigilance, de concentration, de persévérance, de spontanéité, d’autonomie,


de créativité :
– Proposer des exercices spécifiques pour le mental (jeu libre sur surfaces restreintes).
– Chercher et envisager des solutions technico-tactiques par des formes jouées attaque contre dé-
fense.
– Donner du temps pour l’individualisation de l’entraînement (le joueur travaille lui-même ses points
forts et ses points faibles).
– Encourager les joueurs à prendre des risques, à oser; ne pas les limiter par des consignes trop con-
traignantes.
– Laisser les joueurs s’entraîner individuellement sur ballons arrêtés.
– Récompenser l’équipe qui marque un but suite à une action remarquable ou à un geste technique
“exceptionnel”.
– Solliciter les joueurs à la réflexion :
Comment expliques-tu l’imprécision de ton changement de jeu ?
Qu’est-ce qui a fait que tu es resté bloqué après ton contrôle du ballon ?

• Inciter les joueurs à la visualisation mentale (mémoriser les gestes à faire, avoir en tête les réussites
passées, les gestes de joueurs “modèles”) et à se parler à eux-mêmes.

e) L’entraînement technique exige une régularité et un programme continu


dans le processus d’entraînement

• Augmenter progressivement les séances à dominante technique.

• Intégrer des cycles techniques dans les méso-cycles d’entraînement.

Exemple : Cycle de 4 semaines pour améliorer les centres et les


reprises devant le but. Ce travail peut être intégré et
combiné progressivement avec les autres éléments du
jeu, tactique, physique et mental.

Voir tableau 8, chapitre 9 Planification d’entraînement.

• C’est à partir d’un constat de la progression des joueurs que l’entraîneur pourra planifier des séances
individualisées.

• Il est judicieux de travailler spécialement la technique par séance individuelle à partir du moment où le
joueur manifeste de l’intérêt et comprend la nécessité de cet entraînement.

10
Joueur de demain 10

• Causes de la baisse de motivation lors d’une séance technique :


– Exercice (ou forme jouée) incompris
– Exercice trop facile ou trop complexe
– Manque de progression dans la méthodologie
– Rester trop longtemps sur un exercice
– Correction imprécise, grossière
– Réussite insuffisante, manque d’efficacité
– Pas assez de renforcements et d’encouragements
– Trop d’attente entre les exécutions
– Etat de fatigue trop élevé
– Entraîneur agressif, autoritaire
– Entraîneur ne favorisant pas la créativité, les prises de risques
– Entraîneur tatillon

En résumé :

Bien que le meilleur moyen d’apprendre à jouer au football consiste à jouer, il ne faut pourtant pas renon-
cer à l’acquisition spécifique des habiletés techniques ou technico-tactiques par des exercices analytiques
(geste décomposé; automatisé = drill technique) et dans des situations de jeu partiel. Un équilibre didac-
tique doit être trouvé entre l’exercice et la forme globale pour confronter le joueur à toutes les situations
réelles du jeu.

En finalité, c’est toujours le geste technique qui permettra à l’équipe de vaincre.

11
10 Joueur de demain

1.2 Quelques rappels essentiels pour la préparation physique des jeunes

Bien que la période d’apprentissage au niveau préformation soit propice à l’entraînement technique et tech-
nico-tactique, la “construction” des bases athlétiques et physiques du jeune joueur y tient aussi une place
importante. Il n’est pas inutile de préciser ici que l’entraînement physique des jeunes footballeurs n’est pas
la simple réduction de l’entraînement des joueurs adultes, si bien que l’entraîneur, comme il en a déjà été
question dans un chapitre précédent, devra rigoureusement tenir compte des étapes de croissance psycho-
physique des enfants ou des adolescents dans le choix des exercices, des méthodes, et dans l’organisation
des groupes de travail. Cette croissance ou ce développement étant donc variable selon chaque être (varia-
tion dans la façon de la vivre et dans son rythme), l’entraîneur aura toujours à l’esprit qu’il ne faut pas mettre
tout le monde dans le même “panier”, car l’appareil locomoteur (ossature, cartilage, tendons et ligaments),
surtout en âge de puberté (12-15 ans), est encore fragile. Par ailleurs, il devra savoir doser l’entraînement
d’endurance (filière aérobie, filière anaérobie) afin d’éviter des problèmes au niveau du métabolisme et
surtout au niveau du coeur.

La vitesse et la puissance étant devenues incontournables dans le football d’aujourd’hui, le développement


de la force a pris de l’importance ces dernières années. Aussi, à des fins préventifs, et pour rendre possible
un entraînement de force de qualité chez les jeunes, dès la fin de la croissance, il est primordial d’envisager
un travail de renforcement musculaire avec leur propre poids du corps, déjà en âge de préformation (gainage
musculaire).

Enfin, il faut insister pour que les facteurs de la condition physique en âge d’apprentissage puissent être
combinés le plus souvent possible avec le travail technique. L’entraînement intégré avec ballon doit être
prioritaire dans la préformation, alors que le travail axé sur la condition physique ne sera planifié qu’en
phase de formation (16-18 ans), en fonction des facteurs physiques à développer.

Le développement des capacités d’endurance

• L’endurance de base (capacité aérobie) a une très grande influence sur toutes les qualités d’endurance.
De plus, ses effets bénéfiques sur la santé sont indéniables et son action préventive des accidents et
blessures n’est de loin pas négligeable, et elle favorise grandement la récupération et l’aisance techni-
que. L’entraînement d’endurance doit donc être orienté dans un premier temps sur l’amélioration de cette
endurance de base et de la capacité aérobie (70-80% de la FCm).

• Les jeunes qui jouent régulièrement au football et qui pratiquent d’autres activités sportives la dévelop-
pent facilement. Tous les exercices continus avec ballon, les actions de jeu par intervalle et les formes
jouées y concourent efficacement.

• A intensité modérée (70-80% de FCm), on construit les capacités aérobies de base, tout le système or-
ganique, ainsi que le cœur. Dès 12-13 ans, c’est quotidiennement avec des formes jouées et intégrées
(conduite du ballon, exercices de passes, situations de jeu) qu’il faut envisager l’entraînement.

• Progressivement, dès 14-15 ans, la puissance aérobie (PA) qui agit sur le débit du cœur se développe
par intervalle ou par intermittent, ce qui habitue l’organisme à travailler en état de fatigue (80-90% de
la FCm). Les formes jouées sur des surfaces restreintes (3:3/4:4/5:5) sont intégrées pour l’entraînement
d’endurance spécifique (aérobie-anaérobie).

• Un travail optimal d’endurance à l’âge de la puberté conditionne la capacité de performance ultérieu-


re, puisqu’à cet âge il existe une plus grande capacité d’effort et une plus grande tolérance à l’effort
(Weineck, 1990).

12
Joueur de demain 10

Le développement de la vitesse

• Facteur décisif du football moderne, la vitesse s’entraîne favorablement très tôt, entre 9 et 13 ans, avec
des distances courtes (10-20 m) et de longues pauses (le système nerveux central pouvant être encore
modelé avant la maturité complète).

• L’école de course (coordination et étude de mouvement) avec les exercices de skipping, jeu des appuis,
de changement de direction, les exercices avec ballon sont à la base du développement de la vitesse du
footballeur, différente de celle du sprinter (harmonie entre bras, corps et jambes).

• Associé à l’entraînement de la vitesse, l’entraînement de la technique favorise la recherche de la vitesse


optimale (vitesse intégrée).

• La vitesse de réaction (vivacité, explosivité) se travaille par des exercices ludiques (concours, jeux), no-
tamment à travers des séances d’endurance aérobie pour favoriser aussi la motivation. La forme intégrée
avec ballon permet de se trouver en situation de jeu (exemple : action réactive de 5m qui se termine par
un tir ou une passe précise).

• La force-vitesse et la vitesse-endurance (anaérobie) par longs sprints (80 à 100m) s’exercent dès l’âge de
16-17 ans, en relation directe avec l’entraînement de la force, et par un travail en situation de jeu.

• La réalisation de la vitesse élevée répétitive (anaérobie lactique) par course intensive, avec ou sans bal-
lon, est possible dès l’entraînement de performance (16 - 17 ans).

• Enfin, la durée des pauses entre les efforts (entre répétitions et séries) doit être absolument respectée
pour garantir une récupération complète (fréquence cardiaque 110-100) de la capacité de performance et
pour avoir une action efficiente sur la vitesse.

Le développement de la force

• La période de pré-puberté (12-14 ans) est favorable à un développement de la force généralisée (cons-
truction harmonieuse). Les exercices pour les muscles de maintien (haut du corps) sont indispensables
chez les enfants. On recommande la méthode de renforcement musculaire (gainage) pour cette première
phase, comme éducation à l’entraînement de la force.

• Progressivement, vers 15-16 ans (selon les joueurs), on introduit un travail avec charges légères (ne
dépassant pas le poids du corps), en prenant les précautions nécessaires (exécution correcte du mouve-
ment, respect des charges conseillées, surveillance accrue de l’entraînement). Déjà à ce niveau, l’indivi-
dualisation de l’entraînement devient une règle essentielle.

• L’entraînement par bondissements, par sauts (vitesse réactive), par multi-sauts (pliométrie) peut être in-
troduit mais progressivement dès 14-15 ans. Vu la fragilité articulo-musculaire et ligamentaire des jeunes
(genoux, chevilles, adducteurs), des précautions doivent être prises. Ainsi, cette phase de travail doit
toujours être précédée d’un échauffement optimal (coordination) et de tonification des muscles de main-
tien du tronc (abdominaux, dorsaux). Entre chaque exercice, un temps de pause s’avère indispensable. A
la fin de la séance, il faut insister sur un travail de souplesse, d’étirement progressif et de décharge de la
colonne vertébrale (assouplissement + mobilité).

• Chez les plus jeunes (10-12 ans), le travail avec la corde à sauter et les cerceaux est un excellent moyen
pour développer l’élasticité musculaire, la réactivité, voire la vitesse-force. Il permet aussi un très bon
travail au niveau des appuis (“jeu de pieds”), de la souplesse et de la force des chevilles, sans oublier la
coordination. C’est une bonne préparation aux démarrages, sprints et maîtrise du ballon.

13
10 Joueur de demain

• Le travail “naturel” avec des courses en montée (talus, déclivité de terrain, escaliers) est une forme com-
plémentaire simple qui a des effets positifs sur le développement de la puissance musculaire (vitesse-
force).

L’entraînement de la force avec les jeunes exige obligatoirement la présence d’entraîneurs habilités à
ce travail.

Le développement de la coordination (habiletés psychomotrices)

• La capacité de coordination qui est à la base de la technique gestuelle se développe très tôt avec des
enfants de 6 à 8 ans, et se poursuit de 9 à 12 ans par la stabilisation psychomotrice.

• Aujourd’hui, l’entraînement de la coordination doit suppléer le manque d’activité physique naturelle des
jeunes, l’absence d’une véritable éducation corporelle et malheureusement la disparition du football de
rue.

• Cet entraînement doit être optimisé impérativement chez les jeunes, surtout en période de croissance,
pour qu’ils puissent acquérir un meilleur équilibre de leur corps, une qualité de rythme essentielle au
football et une plus grande maîtrise du ballon.

• Ce constat est différent d’une région du monde à l’autre. Pour des raisons qui peuvent être d’ordre géné-
tique, morphologique, culturel, et peut-être climatique, un jeune Brésilien ou Africain sera toujours plus
coordonné et rythmé qu’un jeune Européen. Cependant, indépendamment de ces différences, on sait que
les qualités de coordination sont entraînables à tout âge et permettent d’élever le niveau du répertoire
gestuel.

• En âge de préformation, le développement des capacités de coordination doit être intégré régulièrement
dans les séances. En introduisant le travail technique, il conditionne les capacités de base gestuelles
(exemple : travail de l’équilibre, des appuis, de la différenciation, du rythme avant l’entraînement de la
frappe du ballon, de la passe longue, du centre et du tir au but). Dans le but d’améliorer le bagage techni-
que de nos jeunes, il faut encore plus souvent intégrer les habiletés psychomotrices dans les séances.

• Les jeux ou toutes formes jouées (surfaces variables, espaces restreints, jeux à consignes, à règles, etc.)
favorisent naturellement l’apprentissage des habiletés psychomotrices.

• Certaines écoles de football ont intégré dans leur programme d’entraînement des séances spécifiques
pour le développement de la coordination et, à cet effet, ont engagé des entraîneurs spécialisés, comme
c’est le cas à AFC Ajax Amsterdam.

Le développement de la souplesse

• Qualité naturelle de l’enfant, elle doit être présente dans toute séance d’entraînement, par le jeu ou par
d’autres activités, pour favoriser la mobilité des mouvements et l’aisance gestuelle.

• Pour la prévention des blessures articulaires et musculaires, son développement doit être optimisé, sur-
tout au niveau des adducteurs, des fléchisseurs de hanches, des chevilles et des genoux. D’autre part, la
souplesse de la colonne vertébrale assure un équilibre corporel, une meilleure mobilité du torse et favo-
rise le bon fonctionnement des conduits neuro-musculaires.

• Chez les adultes, mais plus particulièrement chez les jeunes en croissance, le travail de la souplesse est
indispensable après un entraînement de force, de bondissement ou de vitesse-force. La phase d’échauf-
14 fement est la partie d’entraînement privilégiée pour le travail de la souplesse.
Joueur de demain 10

• Pour assurer un bon travail de la souplesse chez les jeunes, il faut un équilibre entre l’entraînement du
stretching statique et la forme dynamique par mouvement. Placé en fin de séance, le travail de la sou-
plesse induit la décontraction générale et le retour au calme des joueurs.

• A des fins éducatives, l’entraîneur peut faire appel à un joueur pour animer cette séance. Ce qui ne doit
pas l’empêcher de contrôler la qualité d’exécution des mouvements demandés.

Tableau 4 : Modèle des phases sensibles pour le développement


des qualités athlétiques chez les jeunes
(d’après Martin, 1982)

Age 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17

Coordination

Capacité aérobie

Puissance aérobie

Vitesse

Force

Souplesse

15
16

10
Joueur de demain
Tableau 5 : Le développement des qualités physiques chez les jeunes

Sources énergétiques
Aérobie – Anaérobie FORCE VITESSE SOUPLESSE COORDINATION
(lactique – alactique)
Amélioration des capacités de coordination, préparation et formation de base
• Construire l’endurance • Tonification musculaire • Travail de la vitesse de • Entraînement généralisé • Acquisition des capacités
fondamentale générale avec le poids du réaction (avec ballon) • Mobilité de la colonne coordinatrices de base :
10 – 12 ans

• Endurance aérobie corps • Exercices sur distances vertébrale – O.R.D.R.E


(capacité aérobie) courtes • Exercices dynamiques • Elargissement du répertoire
Renforcement musculaire • Fréquence gestuelle • Travail de la souplesse gestuel (variété de
Pas de travail anaérobie surtout du haut du corps Jeux avec ballon mouvements)
(gainage musculaire) Concours avec ballon • Ecole de course, parcours
de coordination

Entraînement des qualités physiques de base et de coordination


• Augmentation du travail • Renforcement par gainage • Entraînement de la vitesse • Période d’évolution • Stabilisation des acquis
d’endurance aérobie musculaire et charges – de réaction (réactivité) morphologique • Renforcer le répertoire
13 – 15 ans

(capacité aérobie) légères – d’exécution • Maintien de la souplesse gestuel


• Début du travail anaérobie • Ecole de bondissement et • Ecole de course • Eviter les surcharges Perte de coordination due
alactique multi-sauts • Vitesse intégrée (longs étirements) à l’évolution morpholo-
• Apprentissage des • Travail spécifique avec et gique
mouvements Concours, chronomètre sans ballon • Entraînement séparé et
intégré

Entraînement et développement spécifique – Individualisation du travail


• Développement de la • Augmentation de la force • Travail de vitesse alactique • Maintien de la souplesse • L’amélioration des capa-
puissance aérobie (PA) et • Recherche de l’explosivité et lactique • Exercices d’étirement passif cités de coordination est
16 – 19 ans

puissance maximale (PMA) (puissance musculaire) • Endurance-vitesse avec plus longs encore possible à ce niveau
• Développement de la filière • Augmentation progressive pauses actives • Exercices dynamiques • Développement des
anaérobie lactique des charges • Enchaînements de gestes enchaînements
• Multi-sauts (pliométrie) et combinaison de jeu en (adaptation, guidage)
vitesse • Entraînement intégré
Jeu de duels
Joueur de demain 10
2. Le recrutement des talents

Le recrutement des talents est l’une des grandes priorités des grands clubs, qui peuvent offrir des conditions
optimales pour leur formation.

Pour de nombreux “petits” clubs, la formation des jeunes devrait être une politique à conduire avec réalisme
et persévérance. Car c’est parmi ces jeunes joueurs bien encadrés que peut un jour éclore le joueur que de
grands clubs convoiteront.

Le joueur talentueux ne se trouve pas aux coins des rues; c’est souvent après une observation attentive,
méthodique et de la patience que le “dénicheur” professionnel le découvrira.

Le joueur talentueux :
entreprend des choses sur le terrain que les autres n’entreprennent pas.
Le talent c’est 20% de don et 80% de travail !

“Par talent sportif, on entend la prédisposition supérieure à la moyenne


pour réaliser de grandes performances dans le domaine sportif.”
Röthig, 1983

Quelques dispositions qui font le talent

Joueur Personnalité (comportement)

• Prédispositions anthropométriques • Motivation, plaisir à jouer, à s’entraîner


(taille, poids, structure corporelle)
• Volonté d’apprendre, de progresser
Ce critère, selon l’âge du joueur ou
• Disposition à la performance
selon le poste, est d’importance
aujourd’hui. Selon certains, c’est • Qualités relationnelles
même le premier critère de sélection.
• Prise de responsabilités
• Maîtrise du ballon, aisance technique
• Tempérament de leader, de lutteur
• Richesse gestuelle
• Fort caractère
• Vitesse d’exécution
• Concentration, détermination
• Sens tactique (intelligence de jeu)
• Esprit créatif
– vision claire et rapide du jeu
– bon placement
– bon choix de jeu
• Capacités physiques
– endurance (aérobie-anaérobie)
– course aisée
– force dynamique

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10 Joueur de demain

Le joueur talentueux a donc des aptitudes supérieures à la moyenne, mais encore faut-il qu’elles puissent
totalement s’épanouir. Il arrive que des faiblesses apparaissent, difficilement détectables parfois (capacités
de performance amoindries pour des raisons diverses : dépression latente, faiblesse de caractère, peu de
goût pour l’effort prolongé, démotivation rapide, éducation lacunaire, etc.), et qui le freinent sérieusement
dans sa progression, voire l’empêchent d’affronter les obstacles qu’il rencontrera inévitablement dans le
football de haut niveau.

Cela montre à l’évidence que le recrutement, notamment précoce, du joueur talentueux peut réserver des
surprises à moyen ou long terme.

Un recrutement de qualité ne s’arrête pas seulement à la détection en match et à partir d’un catalogue de
critères. Il faut savoir l’observer à maintes reprises, dans différentes situations (comportement sur le terrain
lors des entraînements, des matches, avec ses coéquipiers, avec l’entraîneur, et hors monde du football,
avec ses parents, avec ses copains) pour être certain de ses prédispositions psycho-motrices, physiques et
mentales qui lui permettront de suivre un développement progressif avant d’atteindre le niveau souhaité.

Bien que l’on compte 8 à 10 ans pour construire une formation sportive optimale, il est difficile de définir la
durée exacte avant la réussite au niveau le plus haut. Nous l’avons vu, les jeunes footballeurs ne se dévelop-
pent pas tous au même rythme, ne peuvent pas tous s’astreindre aux mêmes charges d’entraînement et au
régime d’une formation et d’une préparation sportive exigeantes. Voilà encore des paramètres qui peuvent
freiner l’évolution du talent.

Un vrai concept de recrutement doit donc voir plus loin que la seule détection du jeune talent et son transfert
dans un club. Il faut pouvoir garantir le suivi de son développement, favoriser son épanouissement et lui
offrir une structure de formation sérieuse et un encadrement socio-éducatif de qualité.

“On peut disposer d’une structure de recrutement, des plus belles installations
et des meilleurs programmes, la clé de la formation demeure l’entraîneur.”

Exemple : Les critères du jeune talent de l’école T – Technique


de l’AFC Ajax Amsterdam, Pays-Bas I – Intelligence
P – Personnalité
S – Vitesse (Schnelligkeit)

“Le talent gagne des matches, le travail d’équipe et


l’intelligence gagnent des championnats.”
Michael Jordan, 1994

18
Joueur de demain 10

Comment bien recruter (Scouting) ?

• Engager des “découvreurs de talents” (scouts) de qualité et d’expérience.


• Avoir des critères de sélection adaptés en fonction de l’âge.
• Visionner plusieurs matches (à domicile, à l’extérieur).
• Savoir observer le comportement du joueur lors de matches et d’entraînements.
• S’entretenir avec le joueur, avec ses parents.
• Contacter le club ou la structure sportive.
• Faire passer des tests d’aptitudes spécifiques :
– médico-sportif (connaître l’état général physique et psychique)
– technique et physique (selon les critères du club)
– mental (motivation, personnalité, caractère)
– autres

La fiche d’évaluation

L’évaluation des qualités du joueur talentueux est possible par vidéo (match, enregistrement spécifique),
par fiche d’évaluation (check-list) qui peut être aussi utilisée par lui-même pour mesurer sa propre progres-
sion (auto-évaluation).

Voir Tableau 6 annexé.

Quelques critères possibles

• Est-ce que le joueur sait :


– courir, avec et sans ballon ?
– passer le ballon ?
– recevoir le ballon ?
– maîtriser le ballon ?
– dribbler, feinter ?
– jouer des deux pieds ?
– se libérer d’un marquage ?
– se démarquer ?
– se positionner ?

• Est-ce que le joueur a :


– un bon comportement (dans la victoire ou la défaite) ?
– une influence sur le jeu et sur ses coéquipiers ?
– etc.

• Est-ce que le joueur possède :


– un physique adapté ?
– une bonne force en duel ?
– une bonne vision de jeu ?
– un bon jeu de tête ?
– une attitude positive ? 19
10 Joueur de demain

• Est-ce que le joueur :


– gagne les duels 1:1 ?
– marque des buts ?
– crée des occasions pour les autres ?
– fait le bon choix au bon moment ?
– a une bonne qualité de prise de ballon et de la 1re passe ?
– est capable dans la course, ballon au pied, de s’arrêter et de repartir à grande vitesse ?
– a une bonne “patte” sur les coups de pieds arrêtés (coup franc) ?

• Autres :
– selon l’expérience du recruteur

En conclusion

Il serait faux de croire qu’un jeune joueur talentueux (13-14 ans) qui a été recruté connaisse une progression
sans limites. Le chemin est long et difficile jusqu’à la réussite, sans oublier que pour lui elle passe par l’en-
traînement, le travail et la persévérance.

Les jeunes talents d’aujourd’hui sont souvent motivés pour progresser, mais manquent parfois de caractère.
Pour qu’ils aient la meilleure chance possible de s’affirmer et de s’épanouir dans le football, il est essentiel
que ces jeunes puissent être placés dans un club qui fonctionne avec une véritable structure de formation
et confiés à un encadrement de qualité.

Le jeune joueur doit être recruté pour le grand potentiel qu’il représente, il ne doit donc pas être appelé à
“renforcer” une équipe. Trop souvent, on le recrute sur des critères discutables, peu “scientifiques” (exploit
d’un jour, émotions du moment, informations incomplètes ou fausses, etc.).

Attention, le vrai talent est souvent caché.

20
Joueur de demain 10
Tableau 6
Les critères d’évaluation des talents
NOM / PRENOM: .................................................................................................................

Position: Gardien Défenseur latéral Milieu latéral


Défenseur central Milieu axial Attaquant

Evaluation: 1 : très bon 2 : bon 3 : moyen 4 : faible

Technique
1 2 3 4
Jeu des “2 pieds”
Passe
Contrôle orienté
Feinte et dribble
Tir au but
Jeu de tête
Tackle
Autres ..................

Condition physique
Force (explosivité)
Vitesse
Endurance
Souplesse (Mobilité)
Autres .....................

Tactique / qualités cognitives


Intelligence de jeu
Comportement offensif
Comportement défensif
Autres .......................

Coordination
Orientation
Rythme
Différenciation
Réaction
Equilibre

Mental
Concentration
Volonté
Persévérance
Confiance
Prise de risque
Créativité

Environnement social
Communication
Comportement
Aura / personnalité
Sérieux
Collégialité

Etat physique
Constitution (taille : ……………………..)
Santé

Date : ……………………………….
21
10 Joueur de demain

3. L’individualisation de l’entraînement pour améliorer les capacités individuelles

L’importance de l’individualisation de l’entraînement dans le football, tant au niveau physique que tactique
et mental, est aujourd’hui unanimement reconnue par les entraîneurs. La performance de haut niveau, tou-
jours plus pointue, ne peut être conçue sans elle.

Définition : Adaptation de la technique sportive et des méthodes d’entraînement aux particularités de


chaque joueur.

Il s’agit, en d’autres termes, d’un entraînement différencié en fonction des capacités et besoins personnels
des joueurs pour l’amélioration des acquis et la poursuite d’objectifs spécifiques d’entraînement, comme
par exemple le développement de la force.

L’individualisation prend toute sa valeur lors d’entraînement spécifique de poste, pour les gestes techni-
ques et pour les aspects tactiques (exemple : entraînement des attaquants pour le centre et le tir au but).

Dans un concept de formation où le développement individuel du joueur est prioritaire, l’individualisation


de l’entraînement par des séances spécifiques individualisées est une forme d’organisation aujourd’hui
nécessaire si on veut améliorer le développement des jeunes et ceci dès l’âge de préformation.

L’entraînement individuel

• Dans la séance d’entraînement collectif


– Travail en groupes, par atelier, par poste, avec des exercices spécifiques à chaque type de joueurs.
– Cette forme fait appel à un ou des adjoint(s) pour favoriser l’animation.
Exemple : Un groupe travaille avec des exercices technico-tactiques, un autre avec la forme jouée. Puis
on inverse les groupes.

• La séance individuelle séparée


– Séance d’entraînement complémentaire individualisé en fonction du joueur (perfectionnement de
points forts, correction d’un comportement tactique, etc.).
– Séance organisée dans le cadre d’un programme hebdomadaire le même jour que la séance collective,
à des heures différentes ou même un autre jour.
– Forme journalière avant ou après l’entraînement, selon les besoins ou la motivation des joueurs.
Exemple : Séance individuelle de force (haut du corps) avant la séance collective
Entraînement de gestes techniques spécifiques en fin de séance
(Jean-Pierre Papin, ex-buteur de l’équipe de France, entraînait ses reprises légendaires)

• La séance spécifique individualisée


– Séance d’entraînement en petits groupes de 4 à 6 joueurs maximum
– Séance spéciale selon type d’entraînement à objectifs spécifiques
– Séance prévue en plus dans le cycle d’entraînement ou en remplacement d’une séance collective
Exemple : Séance spécifique d’un groupe talent ou pour les attaquants ; entraînement des coups de
pieds arrêtés.

22
Joueur de demain 10

Exemples de séances spécifiques


• Entraînement technique (perfectionnement individuel)
• Entraînement de coordination (école de course)
• Entraînement de poste (gardien de but, attaquants, etc.)
• Entraînement de bloc (bloc-défense, milieux, etc.)
• Entraînement de force musculaire (programme individualisé)
• Entraînement de remise en forme (joueurs blessés, en baisse de performance, etc.)
• Entraînement mental (travail individuel pour la concentration, la confiance, la volonté)

La séance spécifique individualisée permet aussi de travailler les habiletés individuelles difficilement en-
traînables avec l’équipe et de perfectionner d’autres capacités de performance.

Selon le ou les joueurs, l’entraîneur dirige la séance avec des accents précis et des choix spécifiques dans
lesquels il peut introduire progressivement des variables (nombre de répétitions, rythme d’exécution, aug-
mentation de la difficulté, mise sous pression, actions particulières, etc.).

Le temps d’apprentissage est ainsi optimisé : plus de contacts avec le ballon, présence constante de l’entraî-
neur auprès des joueurs, meilleur contact humain, correction plus individualisée, donc plus précise, feed-
back direct avec renforcement positif, plus grande motivation du joueur (amélioration de la confiance).

Au niveau de la préformation et dans la séance à orientation technique ou de poste, les qualités d’exécution
y étant primordiales, l’entraîneur peut faire appel à un joueur de l’équipe première (modèle de comporte-
ment et d’efficacité technique).

Exemple : Séance pour les attaquants avec le buteur de l’équipe professionnelle

L’individualisation de l’entraînement s’intègre bien dans les programmes de formation, notamment pour les
talents et les espoirs.

Exemple d’une séance spécifique d’entraînement (durée 60’)

Objectifs : Perfectionnement des bases techniques : accent sur le contrôle orienté


et les passes (courtes et longues)

Nb de joueurs : 6 (milieux et défenseurs latéraux)

Contenu : • Préparation à base de coordination séparée et intégrée 20’


– travail des appuis, rythme
– prise de ballon et enchaînement à 2 joueurs
• Exercices techniques à 3 joueurs 15’
– contrôle orienté, appui et passe

• Situation de jeu 15’


– changement de jeu et conclusion

• Test de jonglage individuel 5’


– nombre de contacts (pieds gauche et droit) en 2’

• Stretching 5’
– animation par un joueur
23
10 Joueur de demain

Cet entraînement peut être planifié dans un cycle hebdomadaire à raison d’une à deux séances, selon le
type d’entraînement, le niveau des joueurs et en fonction du programme de formation.

Il peut être un complément intéressant pour des jeunes en situation scolaire intense.

Exemple : Séance organisée entre les cours scolaires du matin et ceux de l’après-midi (11h30-12h45)

“Les jeunes les plus doués doivent être placés dans des situations
d’apprentissage qui exigent de la réflexion, de la volonté et du courage.”
Erwin Hahn, 1987

24
Joueur de demain 10
4. Le centre de formation

Dans plusieurs pays à tradition footballistique, le concept de centre de formation existe depuis quelques an-
nées déjà. Il est à la base des réformes pour améliorer la formation des jeunes, mais également une des rai-
sons des grands succès sportifs d’équipes nationales et de clubs (Argentine, Espagne, France, Pays-Bas).

Centre de formation d’un club, centre de formation national ou régional d’une fédération, voire centre privé
sponsorisé ou parrainé.

Chacun d’entre eux fonctionne selon une philosophie de formation distincte, adaptée aux exigences cultu-
relles et éducatives du pays, de la région, aux traditions du club ou aux idées personnelles des dirigeants,
et également en fonction des moyens financiers à disposition.

Dans tous les cas, le centre de formation est un pilier important dans le développement du football et tout
spécialement pour permettre une meilleure formation sportive des joueurs pour le football de haut niveau.
Il peut également offrir un soutien dans la gestion sport-études, notamment en favorisant une étroite colla-
boration entre les partenaires concernés et en apportant des solutions pour une planification adaptée entre
les différentes activités d’apprentissage.

Dans ce chapitre, nous proposons quelques idées pour la mise en opération et pour l’organisation et le
fonctionnement de cette structure éducative et formative.

Le centre de formation

Buts : • Offrir aux jeunes une formation permettant le développement éducatif et


sportif.
• Favoriser un meilleur encadrement et suivi des jeunes.
• Optimiser le processus d’apprentissage et les programmes de
formation.

Structure :
JEUNES
Programme de formation

Formation sportive Centre d’accueil Formation scolaire

• Capacités de performance • Encadrement et • Etudes scolaires et


• Education sportive environnement apprentissage
– Entraînement • Centre d’hébergement et • Formation parallèle
– Compétition de vie • Institution scolaire ou
• Structures d’entraînement apprentissage
– Internat • Centre de formation
– Famille d’accueil (Académie)
– Externat

25
10 Joueur de demain

Structure d’encadrement : • Directeur du centre


– Administration
– Personnel d’accueil
– Personnel du logement et matériel

• Responsable technique
– Staff technique
– Structure médicale

• Responsable scolaire
– Enseignants
– Animateur pédagogique
– Relation avec l’école

Centre d’accueil : • Bâtiment principal Centre de formation


– Administration
– Secteur d’hébergement (logement)
– Cabinet médical
– Salles de cours (études)
– Vestiaires

• Le logement n’est pas indispensable. Les jeunes peuvent être logés à la


maison, en famille ou chez des hôtes d’accueil. Si la France préconise le
style internat, les Pays-Bas préfèrent loger les jeunes en famille d’accueil.

Conditions d’entraînement : • Terrain(s) d’entraînement


• Autres surfaces gazonnées ou synthétiques
• Equipement et matériel d’entraînement indispensables pour assurer un
bon travail

Ecole / formation scolaire : • Les jeunes du centre de formation suivent l’école publique ou un institut
scolaire privé proche du centre.

• Les cours scolaires sont donnés directement au centre de formation par


des enseignants spécialisés engagés par le centre ou mis à disposition
par l’école.

• Les jeunes inscrits dans un cursus scolaire suivent l’école publique ou


privée. Les autres, peu scolarisés, suivent un programme spécial à l’in-
térieur du centre, sous la responsabilité d’enseignants ou d’animateurs
spécialisés.

26
Joueur de demain 10

Programme de la • En fonction de l’âge, du niveau des jeunes et adapté aux objectifs


formation sportive : d’apprentissage.

Orientations : • Développement individuel des capacités de performance par l’entraîne-


ment et la compétition.

Les jeunes jouent avec l’équipe du centre de formation (Club, Centre


régional, Centre national) qui dispute une compétition officielle.
Exemple : Championnat national ou compétition internationale.

Il est aussi possible que les jeunes réintègrent en fin de semaine leur
club respectif pour disputer la compétition (particulièrement chez les
jeunes en préformation).

• Développement d’autres connaissances (sociales, culturelles, sportives).


– gestion de sa carrière
– gestion de sa préparation
– loisirs
– autres

Jeunes Stagiaires : Ils sont choisis selon le concept et les objectifs du centre :
– Centre de formation (football + études)
– Académie (football + encadrement scolaire)
– Ecole de football (football + école pour enfants)
– Centre d’entraînement (seulement football)
– Autres

Ils sont sélectionnés selon les critères suivants :


– sportif en général (vécu, niveau)
– évaluation et tests spécifiques
– motivations et attitudes mentales
– niveau scolaire (pouvant suivre un cursus ou une autre formation)

– âge minimum : 12-13 ans


– âge maximum : 16-18 ans
– nombre : selon concept et les possibilités du centre

Planification annuelle • Selon le calendrier de compétition et le calendrier scolaire


de fonctionnement : • En fonction des orientations sportives et les objectifs du centre

27
10 Joueur de demain

Tableau 7 : Exemple de programme hebdomadaire

LUNDI MARDI MERCREDI JEUDI VENDREDI SAMEDI DIMANCHE

MATIN

Entraînement Ecole Entraînement

Théorie Théorie Entraînement


Ecole Ecole ou
Pratique Pratique déplacement
Entraînement

APRÈS-MIDI

Ecole Ecole Repos Devoirs


personnels Match Match
ou ou
Autres Ecole Entraînement
Entraînement activités Repos Congé
de Entraînement
récupération

L’avenir du football, celui des pays et des clubs, appartient à ceux qui auront les meilleures écoles de foot-
ball, avec des structures de formation et des programmes adaptés répondant aux exigences du football et
de la société.

Il faut savoir que 1-2% seulement des joueurs de football du monde, recensés par la FIFA, sont profession-
nels et peuvent en vivre honnêtement, quelques-uns même très aisément. Tous les autres joueurs prati-
quent le football par plaisir de jouer et à des fins physiques, morales et sociales. Certains d’entre eux ont
suivi pendant plusieurs années une formation spécifique dans des centres d’entraînement, sans avoir pu
accéder au milieu professionnel ou y rester pour des motifs divers (santé, motivation, vie familiale, profes-
sionnelle, manque de potentiel pour le football de haut niveau).

Face à cette réalité, il est donc primordial que toute formation de footballeur puisse s’envisager parallè-
lement aux études, à l’apprentissage d’un métier ou une autre formation de base permettant un jour à un
footballeur de se recycler.

C’est le droit de l’enfant et du jeune sportif de recevoir une formation et une éducation lui permettant
d’affronter la vie avec confiance. C’est également dans cet esprit que la FIFA envisage le rôle éducatif du
football.

“Mon entraîneur à Napoli m’avait dit une fois que si ça n’allait pas à
l’école, je ne jouerais plus en première équipe.”

28
Fabio Cannavaro, capitaine de l’équipe d’Italie, 2003
Joueur de demain 10

En résumé :

Tableau 8 : Démarche philosophique de progression dans la formation

L’ÉQUIPE
(le joueur au service du collectif)

Mise en valeur des capacités


3e étape individuelles de chaque joueur

LE JOUEUR DANS LE BLOC-ÉQUIPE


(TACTIQUE)

Le joueur au service du
2e étape football et de l‘équipe

INTEGRATION DU JOUEUR DANS LE COLLECTIF


(TECHNICO-TACTIQUE)

Le football et le jeu au service


1re étape du développement du joueur

DEVELOPPEMENT ET FORMATION INDIVIDUELLE


DU JOUEUR
(TECHNIQUE)

La victoire apporte une énorme satisfaction, même si ce n’est pas


l’objectif essentiel de la formation. Mais les vraies et belles victoires
sont celles où les jeunes arrivent en équipe première, chez les
professionnels, ou encore atteignent le niveau international.

29
11 Entraînement du
gardien de but
Aspects techniques
et tactiques

Introduction

1 Technique 2

2 Tactique 14

3 Le rôle de l’entraîneur des gardiens de but 20

4 Exemple d’un entraînement


pour gardiens de but de haut niveau 21

5 Exercices d’entraînement
pour les jeunes gardiens 25
Entraînement du gardien de but 11
Introduction

Il fut un temps, pas si éloigné, où le rôle du gardien de but était considéré comme moins important que celui
des autres joueurs de l’équipe.

Aujourd’hui, fort heureusement, la situation a bien changé. Le football moderne place chaque joueur sur un
pied d’égalité, quelque poste qu’il occupe.

Néanmoins, selon l’avis de maints spécialistes, le gardien de but a une place à part au sein de l’équipe, car
il peut à lui seul faire gagner son équipe ou la faire perdre, selon la qualité de sa prestation.

Nous présentons dans ce chapitre l’entraînement des bases techniques et des capacités tactiques fonda-
mentales pour la formation du gardien de but.

En fin de chapitre, un exemple d’entraînement pour gardien de haut niveau est proposé ainsi que des exer-
cices pour jeunes gardiens.

Si, dans la pratique, le gardien de but doit bénéficier d’un entraînement individuel, avec un entraîneur spé-
cialisé dans la mesure du possible, il doit aussi participer à des entraînements avec l’ensemble de l’équipe
afin de pouvoir être confronté à des situations réelles de match.

“Le bon gardien commet une er-


reur tous les 6 matches; le très
bon gardien une erreur tous les 9
matches; l’excellent gardien une
erreur tous les 12 matches, et le
tout bon gardien de niveau inter-
national une erreur tous les 15
matches.”
Alan Hodgkinson, ex-entraîneur de
gardien de l’équipe d’Ecosse.

1
11 Entraînement du gardien de but

1. Technique

Au cours de ce chapitre, il s’agira de définir toute la technique du gardien de but. C’est principalement au
moyen de photos et d’illustrations qu’elle va être expliquée. Ainsi, il sera possible de voir et d’analyser en
détails chaque mouvement.

Il serait judicieux, si l’occasion se présente, que l’entraîneur filme son gardien pendant une séance afin qu’il
ait, d’une part, l’opportunité d’observer son geste au ralenti et, d’autre part, que le gardien lui-même voie
son geste à l’écran. Cette image s’ajoutera à son ressenti.

Dans les différentes séances d’entraînement, il est important que l’entraîneur soit placé assez près de son
gardien (environ à 5 mètres) pour lui permettre de travailler sous une forme analytique.

Il augmentera la force de sa frappe, s’il souhaite obtenir une plus grande vitesse dans le geste. Mais il doit
tout d’abord permettre à son gardien d’assimiler le geste sur une frappe douce pour qu’il ait le temps néces-
saire de le réaliser. Lorsque l’entraîneur constate que son gardien a obtenu une certaine aisance gestuelle,
il pourra alors frapper plus fort pour obtenir une plus grande vitesse.

Il faudra corriger tous les petits détails au cours des séances d’entraînement, ils sont d’une grande impor-
tance. Cela en partant toujours de la base, c’est-à-dire, de la position des pieds, du corps et des mains pour
lui permettre d’optimaliser son geste. Il n’y a rien de plus rageant pour un gardien de but que de se sentir
«sur» le ballon et de le détourner dans ses propres buts.

Dans la deuxième phase de son entraînement, l’entraîneur devra s’éloigner du gardien de but pour effectuer
des exercices qui se rapprochent le plus possible d’une action de jeu.

L’entraîneur lui demandera d’effectuer certains déplacements (latéraux, pas chassés...) avant un geste.
Mais il faut insister sur un point: il ne sert à rien de l’obliger, par exemple, à effectuer une roulade avant un
plongeon, car il ne sera jamais amené à réaliser un tel mouvement lors d’un match.

Si l’entraîneur a la possibilité de travailler avec les attaquants, il est alors intéressant pour lui de se
placer derrière son gardien. Il pourra ainsi le corriger dans ses gestes et attitudes, sans gêner le bon dérou-
lement de l’entraînement. L’observation du comportement du gardien à l’entraînement, dans les jeux à buts
rapprochés et, a fortiori, en match fait partie intégrante du rôle d’entraîneur spécifique.

1.1 Jeu aux pieds


Il ne s’agit pas ici d’expliquer le geste juste pour effectuer une frappe ou une passe, tout entraîneur connaît en
effet par cœur ces gestes techniques. En revanche, il sera judicieux de demander ou d’expliquer au gardien de
but, pendant quelle phase de jeu, celui-ci devra frapper le ballon ou simplement exécuter une passe courte.

En effet, une des principales erreurs que l’on observe régulièrement est la précipitation du geste conjuguée à l’en-
vie de frapper très fort. Au-delà des considérations tactiques qui seront développées dans les pages suivantes, il
faut tout d’abord fixer quelques priorités.

Quand le gardien de but a le temps de réaliser son geste, il doit toujours amortir le ballon de façon à ce que celui-
ci se trouve à 1 m 50 – 2 m devant lui, afin qu’il ait toute la surface de jeu face à lui. Il pourra ainsi réaliser une
passe longue, ou courte, sans avoir besoin de retoucher le «cuir».

Il ne sert à rien de lui demander de réaliser un amorti orienté alors qu’il n’a de toute façon pas d’adversaire à
éliminer!

Dans une phase de jeu où le gardien de but est pressé par l’attaquant et qu’il n’a pas le temps d’amortir le bal-
lon, il doit faire attention à préparer le mieux possible sa frappe, sans chercher à taper le plus fort possible dans
le « cuir ». Il y a fort à parier que, dans ces cas-là, le gardien « arrache » sa frappe ou, suite à un malencontreux

2
rebond, frappe de l’extérieur du pied et envoie le ballon soit dans les pieds de l’attaquant, soit directement dans
ses propres buts.
Entraînement du gardien de but 11

Le gardien doit être souple sur son pied d’appui et doit frapper le ballon sans précipitation, comme s’il voulait
« poser » le ballon 35 m plus loin.

Il faut insister pour que le gardien effectue régulièrement des exercices tels que le « 5:2 » qui lui permettront de
mieux aborder les situations où il pourra jouer en passes courtes, comme on le verra dans les pages suivantes.

Quant aux passes longues, l’entraîneur peut les travailler dans le cadre d’une phase analytique simple. On peut
ainsi demander au gardien de fermer les yeux, alors que l’entraîneur se trouve positionné dans le rond central.
Au moment où ce dernier shoote le ballon, il criera «hop!» pour que son gardien ouvre les yeux et réalise sa re-
lance au pied. Ainsi, il sera mis dans des conditions de match, car il aura un minimum de temps pour réaliser son
geste.

Il ne faut pas négliger l’aspect mental dans ces situations de


match. C’est dans ces moments là que l’on voit des gardiens
incapables de réaliser les gestes les plus simples, par man-
que de confiance. C’est pour cette raison qu’il est intéressant
de travailler en phase de performance avec des handicaps.
Cela permet au gardien, comme lors de l’exercice précédent
(les yeux fermés), de se retrouver dans la même situation de
«stress» et surtout dans le même timing qu’en match.

1.2 Déplacements
Il s’agira ici de traiter l’aspect technique du déplacement.

Le gardien de but a besoin d’une très bonne vitesse de pieds et une


coordination complète pour tous ses déplacements.

• Les pas chassés


Lorsque le gardien se trouve sur sa ligne de but, il est souvent obligé
de se déplacer en faisant des pas chassés, afin de toujours se situer
face au ballon et surtout qu’il puisse, à tout moment, prendre appui
pour plonger. Un point important: le gardien ne doit jamais croiser
les pieds au cours de ses
déplacements.

• Les pas chassés en


position de duel
Tout en lui demandant de
rester en position de duel,
le gardien doit se déplacer
en pas chassés.

Les pas chassés


• Vitesse de pieds en
position de duel
Il faut exiger des petits pas
rapides.

3
Vitesse de pieds en position de duel :
exiger des petits pas rapides
11 Entraînement du gardien de but

Position juste Position fausse Position des mains

1.3 La prise de ballon


La prise de ballon est certainement le meilleur révélateur de la confiance qui habite un gardien de but. Il est pré-
pondérant que ce geste soit acquis et surtout qu’une certaine sensibilité soit ressentie. La prise de ballon doit être
travaillée, dès le plus jeune âge.

Comme on le verra plus tard, c’est en travaillant les détails que l’on obtient une prise sûre. Par ailleurs, il a été
constaté que les juniors ne s’exerçaient que trop rarement à mains nues. On leur rendra un grand service en leur
demandant de retirer leurs gants pour quelques instants! Ils doivent « ressentir » le ballon et surtout percevoir le
travail de leurs doigts, de leurs mains et, enfin, de leurs poignets et avant-bras. Une bonne prise de ballon passe
obligatoirement par une position correcte du corps. C’est ce que nous allons voir maintenant. Le buste doit être
légèrement positionné vers l’avant, les jambes fléchies et les bras doivent toujours être dirigés en avant pour aller
chercher le ballon.

Le gardien doit toujours agir et non subir. C’est-à-dire, qu’il doit aller vers le ballon et non attendre que celui-ci vienne
à lui.

L’écartement des jambes correspond souvent à celui du bassin.

Phase analytique

Exercice 1a Exercice 1b
(frappe à 5 m - 1 ballon) (pas chassés et prise de ballon)

Exercice 2
(frappe à 5 m - 2 ballons)
Le gardien lance son ballon en
même temps que l’entraîneur
frappe le sien, il effectue une
prise de ballon.

4
Répéter le mouvement plusieurs
fois.
Entraînement du gardien de but 11

Exercice 3
(frappe à 5 m - 2 ballons)

Le gardien réceptionne le ballon de l’entraî-


neur, après avoir lancé le sien. Il relance
celui de l’entraîneur et récupère le sien.

Exercice 4
(frappe à 5 m - 2 ballons)

Idem que l’exercice 3, mais cette fois-ci, le


gardien garde le ballon de l’entraîneur et
frappe son ballon avec celui qu’il a gardé
dans les mains.

Exercice 5

A «hop!», le gardien fait un quart de tour et réceptionne le


ballon de l’entraîneur. Cet exercice demande une bonne vi-
tesse de pieds. Il faut également faire attention aux épaules.
Celles-ci doivent toujours demeurer parallèles à la ligne de
but. On peut également frapper le ballon juste dessous la
latte, afin d’obtenir une vitesse de bras, soit à deux mains ou
à une seule.

Prise de ballon avec déplacement

Exercice 6
Déplacement en pas chassés, frapper le bal-
lon sur chaque côté. Il faut toujours attendre
que le gardien soit à proximité du poteau
pour frapper, afin d’obtenir une bonne prise
de ballon. Autrement, celui-ci sera déséquili-
bré et réalisera une « touche » à une main.

Variante: le gardien part du poteau et l’entraîneur frappe dans l’axe du but.

Phase se rapprochant de la compétition

L’entraîneur se place à 11 m (environ). Il devra varier les frap-


pes (drops et volées) et se déplacer sur les côtés. Le gardien
effectue une relance tendue à la main.
Après sa relance, le gardien se déplacera (ou se positionnera)
en fonction de «l’emplacement» de l’entraîneur.
L’entraîneur ne doit pas frapper trop fort, afin que le gardien
puisse réaliser un ou deux pas chassés et se saisir du ballon.
On voit malheureusement trop fréquemment des gardiens plon-
ger, alors qu’ils auraient pu effectuer un ou deux pas chassés et
5
Exercice 7
réaliser une prise de ballon plus facile.
11 Entraînement du gardien de but

1.4 Prise de ballon mi-hauteur


Quand le ballon arrive en dessous de la hauteur de la tête, le gardien de but effectue une prise de ballon qui
va lui permettre de le conserver à la hauteur du buste.
Comme pour la prise de ballon précédente, il est important que le corps du gardien reste toujours parallèle à
la ligne de but, le buste légèrement penché en avant et les mains venant alors envelopper le ballon.
Cette prise de ballon, le gardien de but doit la réaliser le plus souvent sur des frappes assez lointaines pour
garantir un maximum de sécurité.

Les exercices sont simples à réaliser:

Exercice
1. Phase analytique, frappe à 5 m
2. Phase de match, frappe à 16 m

1.5 Angles
Le football n’est pas une science exacte, cependant il y a quel-
ques paramètres qui peuvent être maîtrisés. Etre positionné
de manière idéale en fonction du ballon est un de ces paramè-
tres qu’un gardien peut contrôler.
Nous voyons trop souvent des gardiens qui sont mal position-
nés avant le départ du ballon. Cela les conduit à réaliser des
arrêts impossibles ou alors, souvent, s’avouer battu ne pou-
vant, au mieux, que dévier le ballon dans leur propre but.
Cette notion d’angle est un des paramètres que vous pouvez 1. face
enseigner à vos plus jeunes gardiens. N’ayez pas peur d’uti-
liser, par exemple, un ruban fixé aux deux poteaux comme
présenté ci-dessous sur les schémas. L’enfant a besoin de
ressentir, percevoir l’espace qui est le sien et celui qu’il doit
défendre.

Le triangle formé par le ruban représente l’angle de frappe.


Ce triangle doit toujours avoir comme base les épaules du
gardien. Cela est évident de face, mais sur les côtés, il faut le
rendre très attentif à sa position. 2. côté

Pour aider le gardien à trouver ses repères, il ne faut pas hési-


ter à mettre des assiettes pour lui montrer l’espace qu’il doit
couvrir pour protéger son but.

6
Entraînement du gardien de but 11

1.6 Mise à terre


La mise à terre est fréquemment confondue avec le plongeon. L’approche, au niveau technique, est pourtant
fondamentalement différente.
Une mise à terre s’effectue lorsqu’il s’agit d’arrêter un ballon qui passe à 1 m 50 au maximum. Le gardien de
but doit effectuer une mise à terre sur deux actions de jeux bien précises.

a. Frappe au but
Lorsqu’une frappe est assez proche ou tellement forte qu’elle ne laisse pas le temps au gardien d’effectuer
un déplacement pour se retrouver de face.

b. Duel
Un duel « 1:1 », où le gardien est obligé de chercher le ballon à 1 m de lui. On remarque que dans cette si-
tuation les gardiens se trouvent en position assise avec le poids du corps sur les talons et ne pouvant faire
autrement que de jeter leurs pieds pour faire opposition.

Gestuelle (jambes - corps)


Comme dans tout mouvement, la vitesse de jambes est primordiale, la jambe intérieure doit s’effacer pour
permettre au corps de descendre le plus rapidement possible au sol.

Gestuelle (mains) Gestuelle (bras)


Les bras doivent toujours venir devant pour
permettre au gardien de couper correctement
la trajectoire de la frappe.
Position des mains : main extérieure derrière
le ballon et l’autre dessus.
Il faut que le gardien puisse obtenir la même
sensibilité au niveau de son toucher de bal-
lon des deux côtés.
Il faut insister sur la position de la main
extérieure, surtout du côté de la «mauvaise
main», car le gardien a souvent tendance à
venir la couvrir avec sa « bonne main » : main
droite sur main gauche (par exemple).

Mauvaise Les conséquences d’un tel geste sont sim-


prise : ples: le ballon sera rarement maîtrisé. Si le
gardien doit aller chercher le ballon rapide-
main droite ment, il n’aura vraisemblablement le temps
sur main d’utiliser qu’une main. Il devra donc s’assurer
gauche qu’elle reste bien ferme au moment du con-
tact avec le ballon.

7
11 Entraînement du gardien de but

Exercice analytique
Frappe à 5 m; l’entraîneur Exercice 1 (phase de match)
annonce le côté de la frappe.

L’entraîneur commence l’exercice en annonçant le côté où il va frapper,


puis il termine par des frappes non annoncées.

Il est important pour cet exercice que l’entraîneur ne frappe pas immé-
diatement, lorsque le gardien arrive à la hauteur des cônes. Il doit attendre
une ou deux secondes avant de frapper,
afin d’apprendre à son gardien de rester
sur ses appuis sans bouger (ce qui est
très difficile pendant un match).
L’approche tactique à adopter en situa-
tion de duel sera traitée avec la tacti-
que.

Exercice 2
(mise à terre avec déplacement sur le côté)

A «hop!» le gardien se déplace sur le côté et ferme son angle.

Exercice 3 (phase de match)

Cet exercice peut se réaliser soit de


face ou sur les côtés. Après le 1er bal-
lon, l’entraîneur enchaîne les frappes
(il faut attendre que le gardien soit
debout, bien sur ses appuis avant de
déclencher la frappe).
L’entraîneur doit être vigilant quant à la position de son gardien, comme vu au point 1.6 relatif aux angles.
Le gardien de but doit toujours pouvoir couper correctement la trajectoire et surtout se trouver au centre de
son « nouveau but ». Il va vite comprendre que sur ces actions, il pourra couvrir tout son but, uniquement en
effectuant une mise à terre pour toutes les frappes à ras-terre et mi-hauteur.

L’entraîneur doit varier ses frappes au cours des exercices reproduisant ainsi des situations de match. Il doit
alterner différentes forces de frappe, varier les hauteurs ou encore changer le type de shoot (drop, frappe
normale).

8
Entraînement du gardien de but 11
1.7 Plongeon de face
Il est toujours préférable pour un gardien de
but de rester face au ballon.
Ce plongeon, qui est souvent assimilé à un
plongeon de sécurité, est très utile sur des
frappes qui sont tendues et surtout quand le
ballon rebondit à 5 ou 6 m du gardien de but.
Le corps et les mains doivent toujours rester
derrière le ballon.
Gestuelle (frappe à 7 m sans déplacement)

Exercice 1 (phase de match)

Frappe à 16 m

L’entraîneur demande à son gardien d’effectuer un


déplacement latéral et de réaliser un plongeon de
face. Pour cela, il est nécessaire que l’entraîneur
adapte la force de sa frappe, afin que son gardien
ait le temps de réaliser son déplacement et de se
retrouver face au ballon avant d’exécuter son plon-
geon.

1.8 Plongeon bas


La mise à terre, dont il a été question précédemment, est au niveau du travail des jambes, complètement
opposée au plongeon bas.

En effet, pour une mise à terre le gardien doit effacer la jambe intérieure pour se retrouver le plus rapidement
possible au sol. En revanche pour le plongeon bas, il devra chercher à obtenir une poussée de la jambe
intérieure.

L’observation des gardiens de but lors d’un plongeon (qu’il soit ras-terre, mi-hauteur, hauteur), permet de
conclure qu’ils s’effectuent toujours selon le même «timing»: un mouvement en trois temps.
Ils vont d’abord avoir un mouvement de relâchement, puis effectueront un pas chassé et ensuite on les verra
pousser pour plonger.

A l’attention des entraîneurs: soyez très observateurs, car les deux problèmes les plus répandus sont:

Mauvais timing
On peut soit filmer le gardien à l’entraînement, soit le visionner lors d’un match (vidéo) pour se rendre
compte si son relâchement est effectué trop tard.
Le parallèle entre le gardien de but et le joueur de tennis est frappant à ce niveau.
Au-delà de l’aspect mental, on peut observer que la préparation d’un geste pour le gardien de but se rap-

Gestuelle (pieds - jambes)

9
11 Entraînement du gardien de but

proche beaucoup de celle du joueur de tennis. Ce dernier


effectue toujours un relâchement quand son adversaire va Remarques:
frapper la balle, puis effectue quelques pas chassés, trouve • Que ce soit pour le travail des plongeons
ses appuis et enfin réalise son geste tennistique. bas, mi-hauteur ou hauteur, la phase ana-
lytique se fera toujours avec des frappes à
Absence de poussée 5 – 7 m. C’est le meilleur moyen d’obtenir
Il est difficile de pousser avec sa jambe intérieure dans un le geste juste.
plongeon bas, car d’une part, l’appui n’est pas facile à ob-
tenir et d’autre part, le ressenti de la poussée est souvent • La phase « match » se travaille avec des
mal perçu. frappes à 16 – 20 m en modifiant fréquem-
Le gardien de but n’a pas ce problème sur les plongeons ment l’angle, la force et surtout le style de
mi-hauteur / hauteur, car son appui et sa poussée sont frappe (enveloppée, coup de pied, exté-
évidents. rieure ou en force).
Il sera encore moins évident du côté de sa «mauvaise
jambe» et on observe régulièrement, dans ces cas-là, des • Pour travailler la vitesse, il est intéres-
gardiens qui croisent leurs pieds avant d’effectuer un plon- sant de frapper des séries de ballons, mais
geon en poussant avec leur « bonne jambe » ! en faisant attention à ce que le gardien ait
On peut observer ci-dessous la poussée de la jambe inté- le temps de réaliser son relâchement, puis
rieure. Le pied doit toujours être légèrement devant lors de son plongeon.
la prise d’appui, afin de diriger le bassin, donc le corps, en
avant de la ligne. • Il faut aussi relever que toutes les formes
Les remarques pour la prise de ballon et la position des d’exercices de tirs au but avec le reste de
mains sont les mêmes que pour la mise à terre, car là aussi, l’équipe vont lui permettre de s’aguerrir.
le gardien doit profiter de l’appui que lui offre le terrain !

1.9 Plongeon mi-hauteur

Gestuelle (pieds - jambes)

Comme vu précédemment, le plongeon mi-hauteur est le plongeon le plus facile à réaliser.


Simplement parce qu’il sollicite les qualités naturelles du gardien de but.
Pas chassés puis première poussée de la jambe extérieure suivie d’une seconde de la jambe intérieure.

Gestuelle (corps)

10 Le gardien doit aller « chercher » le ballon avec les bras et les mains légèrement en avant.
Entraînement du gardien de but 11

1.10 Plongeon hauteur Gestuelle (pieds - jambes)

Ce plongeon devrait être un plaisir et pourtant, il se révèle souvent être


le cauchemar des gardiens.
Techniquement, il est facile à réaliser pour autant que le gardien soit prêt
mentalement et doté du potentiel physique lui permettant de le réussir.
On observe souvent des gardiens de but avec l’envie de partir, et qui par
peur modifient leur poussée et leur geste. Cette peur, c’est celle de la
chute. Tant que le gardien ne sera pas libéré de cette appréhension, il
ne pourra jamais se lâcher pour effectuer ce geste. C’est la raison pour
laquelle, l’entraîneur doit l’aider mentalement. Et lui faire répéter ce
geste au moyen d’exercices l’obligeant notamment à prendre appui et
de pousser pour s’envoler sans qu’il puisse être sur la retenue.
Un parallèle peut être tiré entre l’enfant qui doit réaliser pour la première
fois un saut périlleux et le plongeon dans la «lucarne». Le gardien a be-
soin de se situer dans l’espace pour pouvoir gérer sa chute. Si l’entraî-
neur voit qu’il est réticent, alors il faut essayer de l’emmener, par exem-
ple, dans une salle de gymnastique et travailler avec lui de multiples Gestuelle (corps - bras)
figures simples à l’aide d’un tapis, voire d’un trampoline.
Cependant, il n’y a pas besoin d’être trop exigeant sur la qualité du
geste. L’objectif demeurant, simplement, l’arrêt du ballon.
Les entraîneurs qui peuvent visionner leurs entraînements, observeront
que la position du corps dans l’air est propre à chaque gardien, car elle
dépend de sa puissance et de sa force explosive, mais surtout de la
répartition de son poids jambes/corps.
Par exemple, si le gardien possède une musculature des jambes assez
fine, on le verra presque à l’horizontale dans sa phase la plus haute du
plongeon, par contre, si celui-ci a une musculature des jambes impo-
sante, ses jambes resteront beaucoup plus basses.
Quand le gardien n’a pas le temps de réaliser une prise de balle à deux
mains, il va devoir travailler avec une seule.
Malheureusement, on voit trop souvent ce geste effectué avec la «mau-
vaise main».
Quand le ballon se situe dans l’angle du but, il faut toujours prendre la
main extérieure, car elle permet de pouvoir aller chercher la balle beau- Gestuelle (mains extérieure)
coup plus loin. Ainsi la synergie des forces est respectée.
En revanche, sur des ballons se situant sous la barre transversale, à un
mètre du poteau par exemple, le gardien pourra utiliser l’autre main.

11
11 Entraînement du gardien de but

1.11 Ballons aériens


Qu’est-ce qui pousse un gardien de but à aller chercher un ballon
au milieu des joueurs? La confiance qui l’habite. Elle se révèle Quatre trajectoires
sur deux mouvements chez un gardien: les ballons aériens et les différentes sont à étudier:
duels.
En effet, malgré le travail effectué tout au long de la semaine, 1. ballon au 1er poteau
le gardien n’ira pas chercher certains ballons aériens lors d’un 2. ballon au 2e poteau
match, uniquement parce que ce jour-là, «il ne se sent pas». L’en- 3. ballon dans l’axe
traîneur ne peut que rester impuissant face à un tel cas de figure. 4. ballon sur le gardien
En revanche, il est important que le positionnement, avant le
départ de la frappe soit rigoureusement correct, afin qu’il ne se
mette pas en danger, en offrant une solution intéressante à l’adversaire, comme on le verra dans le chapitre
consacré à la tactique.
Pour les quatre trajectoires ci-dessus, deux solutions s’offrent au gardien de but, soit il décide de garder
le ballon et réalisera une prise de balle, soit il ne souhaite pas prendre de risques pour différentes raisons
(beaucoup de joueurs, trajectoire difficile, ballon puissant, etc). Il préférera alors boxer le ballon à une ou
deux mains, selon les conditions.
En guise d’échauffement, voici quelques exercices à effectuer en introduction d’une séance de ballons aé-
riens.

Exercice 1 Exercice 2

L’entraîneur lance le ballon Le premier ballon est


en hauteur en gênant lancé au 1er poteau.
le gardien au moment où il L’entraîneur lui demande
va attraper le ballon. ensuite un déplacement
« pas chassés diagonal »
en direction des 5 m pour
le 2e ballon et l’inverse
pour le dernier ballon.

Exercice 3 Exercice 4

Gestuelle Gestuelle Gestuelle


Avec prise dans l‘axe Avec prise au 1er poteau Avec prise au 2e poteau

12
Entraînement du gardien de but 11

Gestuelle à deux poings Gestuelle à un poing

Les courses d’élan sont les mêmes pour une prise de ballon ou un «boxage».
Le gardien de but doit frapper le ballon quand il est devant lui et non pas en fin de course.

Concernant les exercices reproduisant des situations de match, le travail se réalise par une multitude de
frappes différentes, corners, rentrants et sortants, ballons sur les côtés, ballons dans les profondeurs, etc.
Il est judicieux, lors de la phase d’échauffement, de demander au gardien de réaliser l’exercice 3 dans des
conditions normales d’abord puis, dans un deuxième temps, de lui demander de fermer les yeux et d’atten-
dre le signal « hop ! » (départ du ballon) avant de réagir. Ainsi, on ne sera pas loin du timing parfait.
Les exercices combinés (ballons aériens et relances) seront traités à la fin du thème « relance ».

1.12 Dégagement au pied et relance à la main

La gestuelle, tant elle est évidente, ne sera pas développée dans ce chapitre.
En revanche, on peut l’illustrer avec quelques photos, afin d’étudier le geste correct à effectuer en un clin
d’œil.

Relance à la main Dégagement en volée Dégagement en drop


Il faut observer le dé- Il faut bien observer le lancer
placement, la position du ballon et la position du pied
du corps et des bras. d’appui.

Exercices combinés

L’entraîneur peut donner le Exercice 1 Exercice 2


choix au gardien de but, de 2 = à la main Même remarque qu’à propos de
dégager au pied, de relancer 2a = aux pieds l’exercice 1
à la main, soit de le guider
dans son choix, juste avant
sa prise.
L’entraîneur doit être attentif
au fait que le gardien ne doit
pas se précipiter dans sa
relance. La qualité de cette
dernière en dépend. 13
11 Entraînement du gardien de but

2. Tactique

De nos jours, la culture tactique a bien évolué. Mais si les entraîneurs ont apporté une richesse dans la di-
versification des systèmes de jeu, dans le comportement du joueur de champ dans l’espace, le gardien n’a
que rarement été concerné par cette évolution.
Ce thème tactique du gardien de but, est le fruit de nombreuses années d’études et d’expérience de plu-
sieurs saisons sur le terrain.

Nous présentons ici les grands principes tactiques de base.

2.1 Position dans le terrain


Le premier élément qui détermine le placement du gardien de but
dans le terrain est l’emplacement du ballon. • « Faites attention d’abord où
Malheureusement, on constate souvent que les entraîneurs deman- se situe le ballon (40, 50, 60 m) »
dent à leur gardien de jouer «haut» si la défense est alignée haut • « Y a-t-il un joueur devant le
dans le terrain. Il faudrait mettre un petit bémol à cette affirmation porteur du ballon?»
et rajouter à l’attention du gardien : • « Ma défense est-elle alignée
Il est évident que ces considérations sont valables pour les joueurs en haut ? »
évoluant dans l’élite mais il faut en revanche modifier ces notions
pour des jeunes car ils ne peuvent pas se faire lober de 40 m.

Juste Juste

Faux

Faux

Corner pour son équipe

Quand sa propre équipe tire un corner, il est judicieux que le


gardien soit placé haut dans le terrain, afin de pouvoir couper
la profondeur sur un long dégagement du gardien adverse, car
souvent, la défense est alignée à la ligne médiane et en posi-
14 tion de 2 : 1, voire même 2 : 2.
Entraînement du gardien de but 11

On voit régulièrement des gardiens dans des positions très hautes


dans le terrain quand le ballon se trouve dans leur propre moitié de
terrain.
Ceci ne leur apporte rien mais, au contraire, les met dans une si-
tuation inconfortable, car ils sont obligés d’être en mouvement et
surtout ils sont vulnérables au lob adverse. Cette erreur récurrente
provient de l’envie de couper la profondeur.
Quand la défense est alignée, le gardien devra intervenir sur les
balles en profondeur, partant d’un côté et finissant dans l’axe du
terrain.

Intervention possible En revanche, sur les trajectoires partant de l’axe et finissant sur
un côté, le gardien doit la plupart du temps rester en place. Cela
permettra au défenseur de venir au duel et cela forcera l’attaquant
à modifier sa course pour venir affronter le gardien de but (angle
difficile pour l’attaquant).

2.2 Jeu aux pieds


Il y a quelques années, ce thème n’aurait pas eu sa raison d’être : le
gardien n’avait pas besoin d’intervenir aux pieds. Malheureusement
Intervention impossible ou heureusement, c’est selon, les règles ont changé.
(duel obligatoire) Comme on a pu l’observer, une multitude d’erreurs ont été commises
par les gardiens uniquement par précipitation ou mauvais position-
nement initial.

On peut distinguer trois phases différentes dans le jeu aux pieds:

• « jeu court
• « jeu long
• « jeu long avec pression d’un attaquant

Avant de réaliser le geste de la frappe, le positionnement initial va


conditionner le déroulement de cette action.
Tout d’abord, il est nécessaire d’apprendre au gardien comment il
doit travailler dans l’espace.
On voit souvent des gardiens sortir à 12 - 15 m pour recevoir une
passe en retrait d’un défenseur se trouvant à 25 m. Ceci va engen-
Positionnement
drer une réduction de l’espace entre le porteur du ballon, l’attaquant
et le gardien de but.
Juste
De ce fait, le gardien va se soumettre à la pression de l’attaquant (il
sent le coup jouable) et va devoir prendre des risques considérables
dans sa relance. Alors, qu’il lui aurait suffi de faire un appel dans
l’espace, en direction de la ligne de fond, pour lui permettre de réali-
ser une relance facile et sans aucune pression.

Jeu court
Faux Le jeu court est la phase de jeu où le défenseur est à 20 - 25 m et
décide de donner le ballon au gardien. Cette phase est très impor-
tante au niveau collectif, car le gardien a besoin de la complicité de
ses défenseurs. Lorsque le défenseur décide de jouer court pour son
gardien, alors deux de ses équipiers doivent se proposer pour que le
gardien puisse rejouer court et, de ce fait, conserver le ballon dans
les rangs de l’équipe. 15
11 Entraînement du gardien de but

Jeu long
Le jeu long correspond au dégagement des cinq mètres. Il est réalisé sur un ballon en mouvement sans
pression, les adversaires sont loin de l’action et le gardien a tout le temps nécessaire pour réaliser le bon
geste.

Jeu long avec pression


En certaines occasions le gardien doit jouer long (absence de solution courte). Si l’attaquant vient presser
le gardien, celui-ci n’aura que peu de temps pour réaliser le geste juste. Il ne doit cependant pas précipiter
son mouvement.
Pour favoriser ce jeu au pied, il est primordial d’intégrer le gardien comme joueur de champ dans les
formes collectives.

2.3 Duels
Le duel 1:1 est souvent une source d’erreur pour le gardien. Depuis trop longtemps on lui répète d’avancer
pour fermer son angle. On peut malheureusement constater qu’un nombre important de gardiens se lancent
comme des fous dans les duels 1:1 offrant ainsi sans le vouloir la solution aux attaquants.
Attention, on parle ici de duel 1:1 et non pas d’une balle en profondeur que le gardien va pouvoir saisir après
un sprint et un plongeon. Quand on évoque le duel, cela signifie que l’attaquant est toujours en possession
du ballon.
Il est évident que si le gardien n’a pas acquis une bonne mise à terre (voir Technique 1.6), description du
geste), il devient difficile de réaliser un arrêt correct. Mais avant d’effectuer une mise à terre, il faut que l’at-
taquant décide de frapper et cela dépendra uniquement du comportement du gardien.
Au risque de choquer plusieurs entraîneurs, cette théorie, qui est le fruit de nombreuses années d’études et
d’observations, part du fait établi que c’est l’attaquant lui-même qui va réduire son angle de frappe, car il
est obligé d’avancer, s’il ne veut pas être rattrapé par le défenseur.
L’attaquant frappe fréquemment quand il se trouve entre 6 m et 11 m du gardien. Si on demande au gardien
de se positionner à 12 m de sa ligne, lorsque l’attaquant vient seul depuis les 40 m, alors on lui offre deux
solutions supplémentaires qui sont le lob ou le dribble long. Un jeu d’enfant pour un joueur talentueux.
En revanche, si le gardien reste à 5 m de sa propre ligne de but, l’attaquant va devoir avancer, car celui-ci
ne prendra jamais le risque de frapper depuis 20 – 25 m. Dans un premier temps, le gardien favorisera le
retour de ses défenseurs (recul frein), puis l’attaquant va ressentir une pression, car aucune solution facile
ne s’offre à lui. Il va devoir frapper dans les 50 derniers centimètres qui lui restent.
Très souvent dans les matches on peut observer l’attaquant dans cette situation frapper à l’exté-
rieur du but. A ce moment-là, vous entendrez : « C’est incroyable de rater un tel but ».
On ne dit hélas jamais : « Quel gardien de but ! »

2.4 Ballons aériens


Aujourd’hui, un gardien ne peut se permettre de négliger les ballons aériens, car de nombreux buts tombent
lors de telles phases de jeu.
Tout d’abord, il faut décrire les ballons aériens en phases arrêtées, puis on étudiera les phases jouées. Les
coups francs sur les côtés seront développés ultérieurement.
Il est évident que le placement des joueurs lors des corners dépendra de l’entraîneur principal, selon son
opinion, ses choix tactiques et les qualités de son contingent. Néanmoins, l’entraîneur de gardien et les
gardiens peuvent émettre certains désirs, en fonction des zones dangereuses!
Il est logique que le placement initial du gardien ne soit pas le même sur corner sortant ou rentrant.

Corner rentrant
Ce sont les trajectoires les plus difficiles, surtout quand elles viennent fortes au premier poteau et que, mal-
heureusement, le gardien ne peut que se déplacer sur sa ligne de but, afin de venir en opposition.
Pour le gardien, il est impossible d’aller chercher un ballon à la hauteur du premier poteau, car il est le plus
souvent dévié juste avant, raison pour laquelle il est judicieux de se déplacer sur sa ligne pour pouvoir in-

16
tervenir après la déviation. Il est logique que si la trajectoire le permet, le gardien pourra alors se saisir du
ballon plus facilement.
Entraînement du gardien de but 11

Position
Le gardien doit être à 1 m de sa ligne, à distance égale des deux
poteaux. Si l’entraîneur place un joueur à chaque poteau, alors celui
du premier sera collé contre et celui du 2e devra rentrer d’environ
1 m, afin de couper les trajectoires. La zone hachurée est celle où le
gardien doit pouvoir intervenir.

Corner sortant
De nombreux gardiens partent avec un gros désavantage sur ces
trajectoires, car ils sont collés à leur ligne de but lors du départ du
ballon.
On sait que les trajectoires sortantes arrivent le plus souvent entre
3 m et 9 m de la ligne de but. Il est clair que si le gardien reste sur
sa ligne de but, il va être difficile pour lui d’aller chercher le ballon
à7m!
L’autre facteur que le gardien ne doit pas négliger est l’influence qu’il
exerce sur le comportement du tireur selon sa position initiale.
En effet, si le gardien se trouve à 3 m de sa ligne avant le départ
du ballon, le tireur frappera son ballon pour une trajectoire plus
éloignée de la ligne et à ce moment-là, le gardien pourra réagir plus
facilement pour capter le ballon.

Ballons dans la profondeur


Sur ces ballons, le gardien doit aller les saisir uniquement si la
hauteur le lui permet. Au cas où des attaquants seraient sous la
trajectoire (avec ou sans défenseur), il serait inconsidéré de venir
prendre le ballon. L’attaquant n’a pas plusieurs solutions, le danger
est minime, le gardien se met lui-même en difficulté en voulant aller
cueillir la balle.

Balles aériennes en phase jouée


Il s’agit ici d’étudier une phase de jeu précise dans une zone particu-
lière (zone hachurée).
Quand des actions de débordement sont jouées par des droitiers à
droite ou des gauchers à gauche, il est judicieux de lire le « timing »
de l’attaquant, celui-ci aura presque toujours le même comporte-
ment.
Il poussera son ballon, lèvera la tête pour observer la position de ses
coéquipiers et des défenseurs, puis se fixera sur le ballon.
C’est à ce moment bien précis que le gardien doit se décaler de sa
ligne de but pour se retrouver à 3 m devant celle-ci, afin d’être dans
la même position initiale que sur les corners sortants.

17
11 Entraînement du gardien de but

2.5 Coup franc depuis les côtés


La priorité pour un gardien reste toujours la même: ne pas prendre
de but. Donc la première question qu’il doit se poser dans ce cas est:
«L’adversaire peut-il marquer directement?»
On appelle coups francs depuis les côtés ceux situés dans les zones
hachurées.

Trois situations différentes peuvent se présenter:


• « un tireur gaucher (par exemple rentrant)
• « un tireur droitier (par exemple sortant)
• « deux tireurs droitier/gaucher (rentrant/sortant)

Il est primordial d’analyser ces facteurs rapidement.

Coup franc rentrant


La position du gardien doit être alignée sur le deuxième homme du
mur. Son comportement sera comme pour une frappe directe en pre-
mière intention.

Coup franc sortant


Sa position initiale et son attitude doivent changer. Tout d’abord, il
ne s’alignera plus au mur, celui-ci sera placé de façon à empêcher
une frappe directe, puis il va se décoller de sa ligne pour obtenir une
position similaire à un corner sortant.

Coup franc à deux tireurs (rentrant/sortant)


Comme vu précédemment, le gardien doit garder à l’esprit le sens
des priorités.
Il est logique pour cette configuration de jeu que le gardien se com-
porte comme pour un coup franc rentrant (frappe directe).

2.6 Coup franc de face


Il ne s’agit pas ici de répondre aux questions du genre: «Comment
placer son mur», « Combien de joueurs ? »
En revanche, il est important de citer quelques éléments incontour-
nables. Il est logique de tout faire pour que le gardien puisse voir
le départ du ballon en toutes circonstances. Malheureusement, à
l’impossible nul n’est tenu, et il se peut que dans certaines circons-
tances le ballon ne soit plus visible.
La position du gardien doit être alignée sur le dernier joueur du mur,
mais si celui-ci se trouve trop près du poteau (moins d’un mètre),
il devra peut-être se déplacer vers l’axe de son but. De ce fait, il ne
verra pas le départ du ballon, mais il ne devra pas oublier de rajouter
un joueur de plus dans son mur, afin d’avoir son but complètement
couvert.
Souvent, ce sont les adversaires qui viennent en surnombre se
juxtaposer au mur initial et ce sont eux qui masquent le départ du
ballon.
La meilleure option dans ce cas de figure est de demander au gar-
dien de se positionner dans l’axe du but et de se tenir prêt à interve-
18 nir d’un côté comme de l’autre.
Entraînement du gardien de but 11

En revanche, si le gardien est placer normalement (aligné sur le der-


nier joueur), il ne doit pas prendre un but dans son petit côté (zone
hachurée) ; par contre, il ne pourra pas anticiper une frappe sur le
côté opposé.
Très souvent, les équipes positionnent un joueur décalé dont le rôle
est de sortir sur le ballon si celui-ci est joué en deux temps. Pour le
gardien, il est important, de placer judicieusement ce joueur.

Malheureusement, on le voit régulièrement se placer à côté du mur,


cela comporte un grand désavantage, car de nombreuses fois un ad-
versaire, voire plusieurs, viennent l’empêcher de « sortir », et de par
leurs positions, masquent complètement le départ du ballon.

Il reste une possibilité pour que ce joueur ne soit jamais dans le


champ de vision du gardien : c’est de le placer devant son mur.

19
11 Entraînement du gardien de but

3. Rôle de l’entraîneur du gardien de but

Il collabore nécessairement avec l’entraîneur principal pour favoriser la qualité de l’entraînement et de la


préparation du gardien. Cette collaboration peut concerner les points suivants:

• Vision et philosophie du gardien de but.

• Le rôle du gardien de but dans le concept de jeu de l’équipe (système de jeu).

• Choix des objectifs d’entraînement.

• Planification des entraînements.

• Entraînement spécifique avec le(s) gardien(s).

• Entraînement avec l’équipe (Ex. coaching du gardien de but dans les situations de jeu).

• Préparation psychologique du gardien de but.

• Choix du gardien pour le match.

• Analyse de match: prestation du gardien de but (et répercussion sur l’entraînement).

• Détection et recrutement de gardiens de but.

Dans le cadre du team-coaching, l’entraîneur des gardiens de but fait partie integrante du staff technique.

“En football, ce qui compte avant tout, c’est le match, le match qu’il faut gagner.
Il faut donc que l’entraînement s’inspire directement de ce qui se passe durant
le match.”
Frans Hoek.

20
Entraînement du gardien de but 11
4. Exemple d’un entraînement pour gardien de haut niveau

• Organisation à partir de l’analyse d’un match de compétition.


• Match du FC Barcelone disputée à l’extérieur.
• En général, le FC Barcelone aime construire ses attaques à partir de la défense. Par conséquent, les
joueurs jouent souvent le ballon sur un défenseur ou un milieu de terrain.
• Cependant, ce jour-là, l’équipe adverse les empêchait de jouer ainsi, car elle pratiquait un marquage serré
des défenseurs et des milieux de terrain.
• La seule option était donc de dégager loin devant sur les attaquants.
• Ils perdaient tous les duels aériens, ce qui entraînait une contre-attaque immédiate de l’équipe adverse.

Tâche du gardien
• Quand le gardien de but réceptionne le ballon, il devrait le jouer aussi vite et loin que possible.
• Il repère un joueur en attaque susceptible de remporter le premier duel.
• Il peut donner le ballon au n°10 de l’équipe qui se charge ensuite de distribuer le jeu.
• Il peut jouer de hauts et longs ballons au n°9.

Nous avons choisi la dernière des options susmentionnées pour l’entraînement qui a suivi cette rencontre
(entraînement avec 4 gardiens).

Objectif de l’entraînement
– Rester en possession du ballon lorsque le gardien effectue une sortie de but ou un dégagement à ras-terre
en direction du n°9.

Qu’attend-on de la part des différents joueurs?

Du gardien de but :
La technique nécessaire pour jouer un haut et long ballon par-dessus les adversaires dans la zone du n°9.

Du joueur n°9 :
Qu’il se crée de l’espace afin de réceptionner le ballon.

Du reste de l’équipe :
Qu’elle crée de l’espace pour le n°9 avant que le ballon ne soit joué. Ainsi, les latéraux restent sur les ailes,
le n°10 se place derrière le n°9, et les n°6 et 8 maintiennent une certaine distance avec ce même joueur. An-
ticiper le bon moment pour se rendre disponibles et essayer de prendre le ballon une fois qu’il a été joué.

L’entraînement pour les gardiens de but


1. S’échauffer sans ballon.
2. S’échauffer avec ballon passe et frappe du ballon.
3. Voir exercices pages suivantes.

21
11 Entraînement du gardien de but

Entraînement du gardien de but de haut niveau

1 Exercice d’entraînement
Déroulement Variante
Exemple d’exercice avec • Gardiens qui effectuent
quatre gardiens de but (G). la passe
G1 adresse le ballon à G2 – Jouer le ballon comme
qui le réceptionne, le con- s’il s’agissait d’une sor-
trôle puis le passe à G3. G3 tie de but.
G2
contrôle le ballon et le joue – Jouer le ballon comme
en une-deux avec G4 puis s’il s’agissait d’une
redonne à G2. passe en retrait, du pied G2
droit et du gauche.
Après avoir effectué leur
passe, G1, G2, G3 et G4 • Gardien à la réception G1
changent de position. du ballon
– Il le réceptionne comme
Accent mis sur : s’il s’agissait d’un ballon
• Gardiens qui effectuent joué par l’adversaire : à
la passe ras de terre / frappe.
– Technique de dégage- • Les gardiens se placent
ment : – Dans un espace compris
> approche entre 5 et 15 mètres par G4
> pied d’appui rapport au gardien.
> pied de frappe – Entre le ballon et le gar-
> équilibre dien qui réceptionne le G3 G3
> frappe du ballon : ballon :
> au bon moment > en pressant les joueurs
> du bon emplace- après que le ballon a
ment été joué.
> avec de l’effet (effet
Distance
rétro)
– L’augmenter ou la
> suivre le ballon
réduire.
> changement de posi-
tion. Direction du ballon
– Non seulement en direc-
• Gardiens à la réception
tion du milieu du terrain
du ballon
mais aussi en diagonale,
– Placement.
vers les joueurs placés
– Déplacement vers le bal-
sur les ailes.
lon.
– Réception et contrôle du
ballon.
– S’il renvoie le ballon au
joueur qui lui a adressé,
il doit choisir la façon de
jouer ce ballon :
> à une touche
> en le contrôlant (grâce à
un bon contrôle, il doit
pouvoir jouer le ballon
soit long soit court.

22
Entraînement du gardien de but 11

2 Situation de jeu
Déroulement – Réception du ballon
G1 joue le ballon par-des- – Jouer le ballon vers l’un
sus le but (obstacle) vers des deux buts
le joueur placé sur la Variante
ligne médiane (ballon en G3
• Le gardien qui effectue
hauteur). G2 démarre de la
la passe G1
ligne de but d’un autre but
– Jouer le ballon :
et doit empêcher le ballon
> en sortie de but
de toucher le sol. Dès lors
> à ras de terre
qu’il est en possession du
> du pied droit / gauche
ballon, il peut le jouer dans
l’un des deux autres buts. Distance
– Entre les buts
Après chaque ballon joué,
– Entre l’un des buts et la
G1 et G3 / G2 et G4 chan-
ligne médiane
gent de position et, quand
ils ont joué plus de 20 bal- Positions
lons, ils changent de rôle. – De différents endroits : G2
> derrière le but
Accents mis sur : > à côté du but
• Le gardien qui effectue la – Augmenter ou réduire la
distance G4
passe (voir situation
d’entraînement 1) – Jouer le ballon vers
• Le gardien à la réception l’un des deux buts :
du ballon > relance à la main
– Placement > dégagement en drop
– Position de départ > dégagement en
(pour un ballon en pro- volée
fondeur) > à ras-terre
– Moment où il démarre > en sortie de but
– Course vers le ballon > du pied droit / gauche

3 Situation de jeu
Déroulement – Où et comment le gar-
G1 joue le ballon par-des- dien le frappe
– Equilibre et position des G3
sus le but (obstacle) et le
gardien placé face au but. pieds G1
– Suivre l’action
G2 essaie d’intercepter le
ballon. En possession du • Le gardien à la réception
ballon, il joue vers l’un des du ballon
deux buts. – Position
– Position de départ
Accents mis sur : – Jeu de jambes
• Le gardien qui effectue – Réception du ballon G2
la passe – Jouer le ballon
– Technique de dégage-
Variante
ment en force
– Se reporter à la situation
– Approche du ballon
d’entraînement 2
– Pied d’appui - pied de
frappe
– Moment de la frappe du G4
ballon

23
11 Entraînement du gardien de but

4 Situation de jeu
Déroulement – Choix la technique adé-
G1 joue un haut ballon quate
par-dessus le but (obsta- • Le gardien à la réception
cle) dans la zone devant du ballon G1
la ligne médiane, hors de – Position
portée du gardien de but, – Point de départ
ou il dégage le ballon dans – Moment où il démarre
le but vide, au-delà du but (lorsque le ballon est mis
et du gardien. en jeu)
G2 (et G3) essaient d’inter- – Jeu de jambes
cepter le ballon avant qu’il – Réception du ballon
ne rebondisse. En posses- – Comment jouer le ballon G3
sion du ballon, ils le jouent lorsqu’il en a la posses-
vers l’un des deux buts. sion
G2
Accents mis sur : Variante
– Se reporter à celles de
• Le gardien qui effectue
la situation d’entraîne- G4
la passe
ment 3.
– Choix entre un ballon
frappé en hauteur ou en
force

5 Situation de jeu
Déroulement • Joueurs en soutien
Le gardien de but joue un – Créent de l’espace pour
ballon en hauteur (en clo- le n°9.
che) dans la zone du n°9. – Anticipent l’arrivée du
ballon.
L’équipe qui prend posses- – Soutiennent le n°9 lors-
sion du ballon doit le con- qu’il réceptionne le bal-
server et enchaîner trois lon et l’aident à se créer
passes consécutives avant une brèche.
de pouvoir marquer dans le – Sont prêts à se battre
but vide. 11 9
éventuellement pour le
Accents mis sur : deuxième ballon.
• Le gardien qui effectue Variante
la passe • Le gardien qui effectue
– Attendre que le n°9 se la passe
soit créé un espace. – Sortie de but 10
– Contact visuel avec le – Ballon à ras-terre 8
n°9. – Dégagement en drop
– Bonne technique de la – Dégagement en
passe en hauteur (en clo- volée
che). – Sur passe en retrait (pied
droit / gauche) 1
• Le joueur à la réception
du ballon Ballons donnés au
– Se crée de l’espace. – n°11
– Contact physique avec le – n°7
défenseur (savoir où se – n°10
trouve le défenseur). Match
– Se déplace vers le ballon – Le gardien de but est
au bon moment (après toujours en possession
que le gardien de but a du ballon, au départ de
joué le ballon). l’action.
– Réceptionne puis con-

24
trôle le ballon.
Entraînement du gardien de but 11
5. Exercices d’entraînement pour les jeunes gardiens

• Le rôle du gardien de but au niveau de la relance de l’attaque constitue l’un des éléments clés à travailler
quand on entraîne et fait progresser de jeunes joueurs.

• Il arrive trop souvent pendant les séances d’entraînement des gardiens de but que l’entraîneur ne lance
pas ou ne frappe pas assez de ballons vers le gardien.

• L’entraînement doit aussi proposer de véritables conditions de match: à l’entraînement, le gardien de but
doit faire face aux mêmes rythmes et aux mêmes difficultés que lors d’un vrai match.

• L’entraîneur doit s’assurer que l’entraînement permet au gardien de but d’apprendre à bien relancer au
pied et à la main (comme il devrait le faire au cours d’une rencontre) en le confrontant à de réelles situa-
tions de match.

• Les gardiens de but doivent apprendre à faire face aux passes en retrait qui leur sont adressées de diffé-
rents angles et dans toute leur surface de réparation.

Ces aspects sont pris en compte dans les exercices qui suivent, en plus de l’entraînement habituel.

Séquence logique (du plus facile au plus difficile)


– Entraînement purement technique.
– Le ballon est en jeu et le gardien a une option.
– Le ballon est en jeu et le gardien a deux options.
– Le ballon est en jeu et le gardien a plusieurs options.
– Véritable situation de match.

Vous trouvez dans les pages suivantes des exercices d’entraînement avec accent sur la prise de ballon et
la relance (main et pied).

25
11 Entraînement du gardien de but

Phase d’initiation et de perfectionnement (enfants et préformation)

1. Exercice d’entraînement
Déroulement > la frappe à ras-terre
− On joue le ballon contre > sur passe en retrait
un mur, un filet ou enco- Chaque action doit être
re un but (ou tout autre effectuée avec le pied
grand espace) à plus de droit et le pied gauche.
5-10 mètres, en augmen-
Distance
tant de plus en plus la
– La distance doit être aug-
distance.
mentée progressivement.
Objectif
Grandeur du but
− Parvenir à copier les
– La hauteur et la largeur
gestes de l’entraîneur ou
du but sont générale-
d’un autre gardien (selon
ment réduites.
le principe du mime).
Divers
Variante
– Il est possible de donner
– Techniques à travailler :
au joueur du travail à
> la volée
faire à la maison, par
> le dégagement en drop
exemple jouer contre un
> la sortie de but
mur.

2. Exercice d’entraînement
Déroulement (sur le côté et par-des-
– Les gardiens de but sus la tête), avec ou
s’échangent le ballon sans rebond
à la main. > relance tendue (sur le
Objectif côté et par-dessus la
– La coordination entre la tête), avec ou sans re-
main et l’œil est géné- bond)
ralement meilleure que – Augmenter la distance.
celle entre le pied et l’œil. – Toucher le corps du gar-
Le ballon devrait donc dien (défi).
être joué sur le gardien. – Essayer de marquer
(avec ou sans rebond).
Variante
– Changer la grandeur du
– Techniques :
but.
> relance roulée
> relance en bras roulé

26
Entraînement du gardien de but 11

3. Exercice d’entraînement
Jeu de gardiens : distance (+ direction)
Déroulement > relance en bras roulé :
– Le(s) gardien(s) tente(nt) > sur le côté
de lancer le ballon à la > par-dessus la tête
main au-delà de la ligne > relance tendue
de but adverse. > sur le côté
– Le ballon peut être > par-dessus la tête
relancé de l’endroit où il > relance à deux mains
est saisi. > le gardien de but choi-
– Le ballon peut être joué sit le type de relance
de l’endroit où il est sorti. Distance
Objectifs – Terrain :
– Les différentes distan- > long - court
ces. > large - étroit
– Le placement en dehors Avec plusieurs
de la surface de répara- gardiens de but
tion de l’autre gardien. – Lancer le ballon aux n°1,
Variante 2, 3, etc. et chacun d’en-
– Technique : tre eux peut se saisir du
> relance roulée ballon.

4. Exercice d’entraînement
Déroulement
– Volley-ball pour gardiens (1:1/2:2) :
> lancer le ballon
Objectif
– Lancer le ballon
par-dessus le filet dans 2m
la surface de l’autre
gardien de but.
Accent mis sur
– La direction. 2m

Variantes
– Mise au jeu avec le pied
au lieu de la main :
> en demi-volée
> en drop
> en sortie de but

27
11 Entraînement du gardien de but

5. Exercice d’entraînement
Déroulement Variante
– Le ballon est joué à par- – Techniques :
tir des cônes dans les > relance à la main
mains du gardien de but. > dégagement au pied
Objectif > volée
– Direction et vitesse > drop
(poids du ballon). > sortie de but
> ballon adressé à ras-
terre
> sur passe en retrait
– Changer la distance et
les différentes positions.
– Tir en puissance.

6. Exercice d’entraînement
Déroulement Variante
– 1:1 en essayant – Techniques :
de marquer con- > relance roulée
tre l’autre gardien > relance en bras But normal But de handball
de but. Appliquer roulé
les règles classi- > relance tendue
ques. > le gardien de
Objectif but choisit le
– Utiliser les diffé- type de relance 11m
rentes techniques – Les buts ne sont
de relance à la validés que si le
main. ballon touche le
11m
filet directement
(sans rebond).
– Varier les distan-
ces.
– Varier la grandeur
des buts.

28
Entraînement du gardien de but 11

7. Exercice d’entraînement
“Le gardien tire et protège son but”
– Idem exercice 3, mais cette fois-ci voir exercice 3
en dégageant au pied.

8. Exercice d’entraînement
Déroulement
– Tennis-ballon (1:1/2:2)
– Règles de jeu (idem volley-ball ou variables)

2m

2m

9. Exercice d’entraînement
Déroulement > à la suite d’un ballon
– Le gardien de but ré- en profondeur
ceptionne le ballon et le > à la suite d’un lob
lance (ou frappe) dans le – Quel but?
but vide. > vers l’un des buts dis-
Objectif ponibles
– Recevoir le ballon et > le gardien de but choi-
construire le jeu. sit
– Augmenter les distances.
Variante
– Le ballon peut être joué à
– Techniques :
ras-terre ou en hauteur.
> techniques de cons-
– Un ballon tendu ou plon-
truction - selon la dis-
geant.
tance et la qualité des
– Directement dans le filet.
gardiens de but
– Recevoir le ballon :
> à la suite d’un tir
> à la suite d’une passe
transversale

29
11 Entraînement du gardien de but

10. Exercice d’entraînement


Déroulement Variante
– Le gardien de but dégage – Techniques :
le ballon au pied par- > utiliser les différentes
dessus un obstacle (but techniques de dégage-
/ mur adversaire) dans ment au pied
un autre but vide. – Distance :
Objectif > éloigner le gardien
– Etre capable de jouer le > rapprocher les buts
ballon par-dessus des (plus de frappes en
adversaires : cloche)
> ballon joué en force /
en cloche (selon la dis-
tance entre l’obstacle
et le but)

11. Exercice d’entraînement


Déroulement
– Le gardien de but réceptionne un centre et relance à la
main ou au pied à l’opposé.
– Les ballons sont joués sur les côtés
larges sur les ailes.

Objectif
– Recevoir le ballon et construire le jeu.

Variante
– Les ballons sont joués en profondeur sur les côtés.
– Sur passe en retrait.

30
Entraînement du gardien de but 11
En phase de perfectionnement (préformation et formation)

1. Exercice d’entraînement
Déroulement > en hauteur
– Le gardien joue le ballon > joué en force
que l’entraîneur lui a > à différentes vitesses
adressé. > avec une touche de
Objectif ballon autorisée par le
– Jouer différents ballons gardien de but
avec le pied droit et le > avec deux touches de
pied gauche. ballon autorisées par
le gardien de but
Variante
– De différentes distances.
– Différentes sortes de
– De différentes positions.
ballons (adressés par
– Avec le ballon en direc-
l’entraîneur) :
tion du but.
> en direction du gardien
– Avec un gardien dans le
de but
but.
> proche du gardien de
but
> en provenance de l’aile
> à ras-terre

2. Exercice d’entraînement
Déroulement Variante
– Gardiens de but jouant – Distance entre les buts.
au pied en 1 contre 1 ; – Types de dégagement :
– Mur défensif (à 2) entre > en volée 11m
les gardiens de but. > en drop
Objectif > à ras-terre
– Etre capable de jouer le > en sortie de but
11m
ballon par-dessus les
joueurs ou en les con-
tournant.

3. Situation d’entraînement
Déroulement Variante
– Le gardien de but est – Le gardien de but peut
en possession du bal- jouer en :
lon et relance l’attaque > effectuant une sortie
pour ses coéquipiers de but
qui jouent à 5 contre 3. > dégageant à ras-terre
Le ballon part à chaque > dégageant en volée
fois du gardien de but. > dégageant en drop
L’équipe du gardien de > relançant à la main
but doit marquer dans le > choisissant la façon de
grand but, l’autre équipe relancer
jaune dans les deux pe- > jouant un ballon que
tits buts. l’entraîneur lui adresse
Objectif > jouant une passe en
– Vers qui relancer le bal- retrait
lon et comment le jouer.

31
11 Entraînement du gardien de but

4. Situation d’entraînement
Déroulement Variante
– L’entraîneur adresse – Le ballon que l’entraî-
une passe en retrait au neur adresse au gardien
gardien de but qui récep- peut être :
tionne le ballon puis le > facile
passe à un autre gardien. > difficile
Objectif – La distance peut varier.
– Réceptionner le ballon – Le ballon peut être joué à
puis enchaîner par une partir de diverses zones
passe. du terrain.
– Le ballon peut être joué à
partir des deux ailes.

5. Situation d’entraînement
Déroulement Variante
– L’entraîneur (ou un autre – Le gardien de but peut
gardien de but) adresse jouer le ballon comme il
le ballon au gardien qui l’entend :
le réceptionne puis le > en utilisant toutes les
joue vers le but. sortes de dégagement
Objectif au pied
– Réceptionner le ballon > en utilisant toutes les
puis le jouer. sortes de relance à la
main
> en se plaçant où il veut
devant le but

6. Situation d’entraînement
Déroulement Variante
– L’entraîneur adresse un Jouer le ballon
ballon au gardien de – Des mains.
but ; celui-ci le joue par- – Des pieds.
dessus un autre gardien
Réceptionner
dans le but.
– Les ballons en force.
Objectif – Les ballons en cloche.
– Réceptionner / jouer le – Les passes en retrait.
ballon. Gardien en attente
– Frapper le ballon en – Se rapprocher du but.
force : – S’éloigner du but :
> choix du geste techni- > essaie-t-il d’intercepter
que le premier ballon?

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Entraînement du gardien de but 11

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