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1 Préambule
3 Football d’aujourd’hui
4 Coach – Coaching
6 Concept de jeu
7 Aspect psychologique
9 Planification d’entraînement
10 Joueur de demain
FIFA Coaching
Rédaction (ordre alphabétique)
Collaboration : Yves Débonnaire (Suisse), Jean-Pierre Egger (Suisse), Alexandre Etter (Suisse),
Gérard Houllier (France), José L. Pekerman (Argentine),
Erich Rutemöller (Allemagne), Luiz F. Scolari (Brésil), Reto Venzl (Suisse)
Coordination : Jean-Paul Brigger (FIFA), Jürg Nepfer (FIFA), Roberto Perna (FIFA)
Michel Ritschard (Suisse)
Correction du
texte original : Luc Wenger (Suisse)
1. Préface 1
2. La famille de la FIFA 2
Préambule 1
1. Préface du Président de la FIFA, Joseph S. Blatter
FIFA Coaching est un outil complet et des plus précieux pour les
instructeurs souhaitant améliorer leur enseignement au sein des
associations nationales ; il s’avère également très utile et enrichissant
pour le travail quotidien des entraîneurs.
Le credo de la FIFA « For the Good of the Game »,pour le Bien du Jeu,
est mis en évidence dans FIFA Coaching, qui entend ainsi contribuer à
rendre notre jeu meilleur et encore plus attractif. Je demeure convaincu
que vous partagerez mon opinion après l’avoir lu et surtout mis en
application.
1
Préambule 1
2. La famille de la FIFA
Asie
3
1 Préambule
Afrique
4
REU La Réunion
Préambule 1
Amérique du Nord, centrale et Caraïbes
5
1 Préambule
Amérique du Sud
6
Préambule 1
Océanie
7
1 Préambule
Europe
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2 Programmes de
développement
technique
COACH
COACHING
Base du
processus éducatif
→ Chapitre 4
DEVELOPPEMENT
INTEGRATION PLANIFICATION
DES HABILETES
DU JOUEUR DANS ET PROGRAMMATION
INDIVIDUELLES
LE BLOC-TEAM D’ENTRAINEMENT
DU JOUEUR
1
2 Programmes de développement technique
Le concept du programme de développement technique de la FIFA de ces dernières années était orienté
sur la promotion du football, la standardisation de la formation des joueurs, sans oublier la formation et le
perfectionnement des cadres techniques.
Bien qu’il soit difficile d’établir en matière de formation une direction précise qui donne satisfaction à la
fois aux associations des différentes confédérations et aux participants, les programmes techniques ont
rencontré un grand succès, ils ont été à la base des résultats probants de certaines équipes nationales dans
les compétitions internationales, notamment au niveau des jeunes footballeurs asiatiques et africains.
Comme il est évident que la FIFA doit poursuivre sa conception de développement du football, même si
certaines modifications sont apportées de façon à s’ouvrir plus largement à tous les domaines du football
actuel, il est logique de maintenir un programme technique qui réponde aux exigences du football moderne,
aux attentes des associations en matière de formation et des entraîneurs dont le rôle est toujours plus im-
portant.
Avec les derniers rapports de la FIFA des grandes compétitions internationales et des recommandations
des techniciens et entraîneurs reconnus de plusieurs confédérations différentes, on s’accorde à dire que le
football peut encore s’améliorer : sur le plan de la technique dans le jeu, des habiletés individuelles, non
seulement au niveau des qualités de performance du jeu, mais également au niveau du mental et de la
personnalité des joueurs.
Cette amélioration nécessite donc un meilleur développement des jeunes footballeurs basé sur une vérita-
ble philosophie formative, avec des programmes et des méthodes mieux adaptés à l’âge des joueurs et à
leur niveau de développement.
Le football doit donc s’étendre à l’éducation des jeunes et devenir une Ecole de vie, comme le dit le Prési-
dent de la FIFA, M. Joseph S. Blatter.
Au moment où plusieurs pays, dans toutes les confédérations de la FIFA, cherchent des solutions pour faire
progresser le football et se donnent les moyens d’offrir des structures d’entraînement et d’encadrement
mieux adaptées, il est de notre avis d’orienter le programme technique de ces prochaines années dans
la voie de l’éducation et de la formation de base du jeune joueur pour mieux le préparer au football de
demain.
Or, bien que les cours de la FIFA de ces dernières années aient permis d’instruire et de perfectionner des
milliers d’entraîneurs, nous sommes d’avis que la science de l’entraînement, avec ses notions physiques,
pédagogiques et psychologiques, ne cesse de progresser et d’innover. De plus, face à l’évolution actuelle
du football et aux attentes toujours plus élevées des joueurs, il est nécessaire que les entraîneurs et éduca-
teurs d’aujourd’hui, les vrais “architectes” de la préparation individuelle et collective des joueurs, puissent
être mieux “armés” pour affronter toutes les exigences de leur travail. Dès lors, notre intention est de leur
proposer ce nouveau programme technique.
Conçu méthodologiquement à partir d’une approche progressive bien établie pour favoriser la préparation
des jeunes footballeurs, ce programme technique peut aussi convenir à des entraîneurs d’équipes séniors.
Malgré l’utilisation d’une terminologie adapté à des footballeurs hommes, le programme technique
peut s’adresser à des entraîneurs d’équipes féminines.
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Programmes de développement technique 2
L’organisation du programme de cours et le choix des contenus sont aussi adaptés aux attentes des pays
concernés. Ceux-ci sont appelés à faire connaître l’orientation du cours souhaité et leurs objectifs. En ac-
cord avec les organisateurs, les instructeurs de la FIFA engagés dans le programme établissent le planning
d’enseignement du cours avec les activités complémentaires voulues par les associations et en précisent
la durée.
Les programmes de cours et d’enseignement qui sont présentés servent d’exemples et de référence pour
l’organisation d’un stage d’enseignement et de formation.
Le choix des participants reste de la compétence des associations nationales, il dépend des objectifs du
stage, du niveau du cours et des participants.
La FIFA se réserve le droit de demander la liste et le curriculum des participants. L’instructeur de la FIFA qui
dirige le cours peut faire passer des tests d’admission au début du cours s’il le juge nécessaire. L’évalua-
tion des participants à la fin d’un cours de formation d’entraîneurs peut être demandée par l’association
nationale organisatrice. Cette demande doit être envoyée à la FIFA au moins trois semaines avant le début
du cours. La démarche méthodologique du programme d’enseignement, qui se trouve dans le manuel d’en-
seignement, peut être utilisée par les associations dans le cadre interne de cours de formation pour leurs
propres techniciens, voire dans les clubs qui veulent se donner un concept de formation.
Le manuel d’enseignement
Pour répondre aux souhaits des associations nationales, mais principalement des participants de ces cours,
ce nouveau manuel d’enseignement (FIFA Coaching) servira de base d’enseignement. Une fois le cours ter-
miné, il laissera aux entraîneurs des informations méthodologiques et des contenus d’entraînement aux-
quels ils pourront se référer régulièrement. La matière d’entraînement pratique est toujours liée au cadre
théorique d’enseignement dans le chapitre correspondant.
Le système de classeur doit permettre aux participants de compléter les grands thèmes élaborés dans le
cours avec leurs notes personnelles ou avec d’autres documents de référence.
Etant donné la grande différence qui existe d’un continent à l’autre, voire entre certains pays, en matière
de formation des jeunes footballeurs, la FIFA est convaincue que la collaboration constante avec les asso-
ciations nationales, comme les échanges entre les entraîneurs, permettront d’améliorer la formation des
joueurs et d’élever encore le niveau du football dans le monde.
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Tableau 1 : Programme technique – Cours pour coach Contenu des cours
Aspect
Introduction Coach/Coaching Technique Technico-tactique Concept de jeu Préparation physique psychologique et
Football moderne Tactique Planification personnalisé
THEORIE THEORIE THEORIE THEORIE THEORIE THEORIE THEORIE
• Football • Coach/Coaching • La technique • Principes de jeu • Concept de jeu • Préparation • Attitudes mentales
d’aujourd’hui – Personnalité – Fondamentaux – Analyse et – Système physique • Qualités cognitives
– Fonction – Coordination explication – Organisation – Les facteurs de • Le joueur, sa
• Formation • Jeu offensif performance personnalité
• Coach/Coaching • Entraînement • Principes tactiques • Méthodes
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Tableau 2 : Programme technique – Coach Cours – Niveau préformation (12 à 15 ans)
JOUR 1 JOUR 2 JOUR 3 JOUR 4 JOUR 5 JOUR 6 JOUR 7 JOUR 8
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Tableau 3 : Programme technique – Coach Cours – Niveau formation (16 à 19 ans)
2
d’entraînement)
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3 Football
d’aujourd’hui
1. Le football moderne 1
2. Le jeu d’aujourd’hui 7
3. Réflexion sur le football et la formation 10
4. L’apprentissage et la formation
des jeunes footballeurs 13
Football d’aujourd’hui 3
1. Le football moderne
Introduction
Le football connaît une mutation permanente. Il prend de l’ampleur, se mondialise, les petits pays s’organi-
sent, les frontières s’ouvrent aux joueurs, les équipes voyagent et la formation des jeunes atteint un niveau
élevé dans beaucoup de pays. Le football vit bien.
Côté jeu, le football évolue à grande vitesse : évolution du jeu, évolution des enjeux et des compétitions, et
plus récemment évolution des hommes et des structures qui mènent à la performance.
Pour mieux comprendre cette évolution et les enjeux du football du 3ème millénaire, voyons rapidement son
état actuel.
L’évolution du jeu
“Plus vite, plus fort, plus haut, plus technique” résume parfaitement l’évolution du football au cours de ces
dernières années.
• La vitesse est supérieure. Vitesse de course, mais aussi et surtout rapidité d’exécution des gestes de
base, comme les prises de ballon et les passes ou la frappe.
• Les duels sont de plus en plus engagés, contraignant le joueur à développer des qualités athlétiques bien
supérieures à celles du passé.
• La technique représente à coup sûr le critère le plus marquant de l’évolution du jeu. C’est le “must” de
l’évolution. Tous les observateurs présents à la dernière Coupe du Monde de la FIFA, Corée/Japon 2002,
et aux derniers Championnat du Monde Juniors de la FIFA 2003, et Championnat du Monde U-17 de la FIFA
2003, auront pu apprécier le haut niveau technique désormais pratiqué par les meilleures nations.
L’évolution tactique
La tactique n’a évidemment pas échappé au renouvellement global du football. En matière d’animation de
jeu notamment, de nouveaux systèmes sont apparus : 4-4-2, 3-5-2, 4-5-1, 3-4-3. Les systèmes effectifs et
leur animation sont même souvent modifiés durant le match (3-5-2 en phase offensive, au 4-4-2 en phase
défensive), selon l’état du score et les situations de jeu. Mais le changement le plus notable a trait au “foot-
ball total” : rythme plus élevé au niveau du jeu.
La notion de football total, née il y a un quart de siècle et prônée avec succès, entre autres par Stefan Kovacs,
ancien entraîneur roumain, ex-sélectionneur de l’équipe de France, ex-entraîneur d’Ajax Amsterdam, impli-
quait un pressing de tous les instants.
De plus en plus, on privilégie le changement de rythme. Les formations gagnantes maîtrisent le rythme en se
montrant capables de jouer vite mais aussi plus lentement, plus sûrement, pour mieux surprendre ensuite.
Ces alternances de rythme donnent souvent l’occasion de faire la différence et de créer des brèches payan-
tes dans les défenses désormais très resserrées.
Les données tactiques du football moderne accroissent l’importance et la qualité technique des attaquants,
dont le bagage technique, athlétique et le volume de jeu se sont considérablement enrichis. Pour être effi-
caces, ces joueurs doivent être explosifs et doués devant le but, et en plus rapides, dotés d’un excellent jeu
de tête, comme le Brésilien Ronaldo, l’Anglais Owen, le Français Henry, l’Espagnol Raúl, qui sont les grands
attaquants actuels.
Cela dit, il va de soi que la prépondérance de joueurs créatifs n’a pas été affectée par la nouvelle donne du
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football international. Les Platini, Gascoigne, Laudrup, Rivaldo et leurs émules auront toujours une influence
déterminante.
3 Football d’aujourd’hui
L’évolution du joueur
L’évolution du jeu implique nécessairement l’adaptation du joueur. Les qualités exigées aujourd’hui pour
réussir au plus haut niveau sont sans commune mesure avec celles d’il y a plus d’une décennie.
• Le joueur doit posséder une technique parfaite; d’où le caractère absolument essentiel d’une préforma-
tion (12-15 ans) et formation (16-19 ans) de qualité, temps idéal pour améliorer le bagage technique et
développer un point fort : frappe, jeu de tête, dribble.
• Il doit développer un sens tactique aigu afin de pouvoir intégrer les consignes de base dictées par l’entraî-
neur, tout en préservant sa capacité de réaction et d’adaptation qui s’avère essentielle lors d’un change-
ment tactique en cours de partie.
• Il doit être avant tout un athlète, un sportif complet de haut niveau. Il est indispensable qu’il s’appuie sur
des qualités de vitesse, de puissance et de récupération.
• Comme le mental fait partie aujourd’hui de la panoplie du gagneur, il doit savoir s’imposer comme un
joueur au mental fort, maître de lui dans les situations périlleuses, capable de se surpasser quand la
performance l’exige.
Même chez les jeunes footballeurs, les différentes compétitions internationales, plus particulièrement les
Championnats du Monde Juniors (U-20) et U-17, sont devenues des sources de réflexion importantes pour
assurer la relève de demain.
Grâce à la qualité de son jeu, le football féminin est devenu très populaire. Les dernières compétitions
internationales en sont l’évidente illustration.
Les compétitions internationales des clubs ont subi de grands changements. La Ligue des Champions de
l’UEFA, la Ligue des Champions africains, celle d’Amérique du Sud et celle d’Asie se sont transformées en
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championnats, avec des systèmes de poules en lieu et place d’élimination directe. On assiste à de vérita-
bles championnats de continents.
Football d’aujourd’hui 3
Les championnats professionnels (Bundesliga, Ligue 1, Premier League, Primera División, Serie A) des
grands pays du football, avec 18-20 clubs, imposent souvent aux joueurs 2 à 3 matches par semaine, sans
oublier les traditionnelles Coupes nationales qui permettent aux petits clubs d’affronter les “grands”.
Avec toutes ces compétitions nationales et internationales, depuis la saison 2001-2002, la FIFA a instauré
un calendrier international mondial en vue de mieux coordonner toutes les compétitions. Selon ce calen-
drier, les joueurs internationaux devraient disputer durant une saison:
• Les enjeux
L’un des enjeux majeurs du football d’aujourd’hui et de demain est de gérer l’arrivée massive et souvent
désordonnée de considérables sommes d’argent à tous les niveaux. L’inflation brutale et vertigineuse
des droits de retransmission télévisuelle, le fort soutien des sponsors, le développement du marketing
et celui de relations publiques très professionnalisées, l’introduction de certains clubs en Bourse (en An-
gleterre notamment), ont permis l’amélioration très sensible des trésoreries des clubs professionnels. Le
marché des transferts s’en est d’ailleurs particulièrement ressenti.
On ne peut que se réjouir de cet afflux financier dans les caisses des clubs. A condition toutefois que
l’argent profite au développement du football, car les risques de dérives sont multipliés dès lors que de
grosses sommes d’argent sont engagées.
Il serait suicidaire de s’opposer à cette évolution économique. Utilisé à bon escient, l’argent ne peut que
bonifier à terme la qualité de notre sport : plus d’attractivité, avec pour conséquence de meilleurs spec-
tacles proposés, d’où le maintien de l’intérêt du public. Mais la qualité du spectacle ne sera garantie que
si on adapte certaines règles, si on innove dans les domaines du jeu. La notion d’innovation se révèle
cruciale.
Pas de football sans public. Pas de public sans spectacle. Pas de spectateurs sans beau jeu. Pas de
beau jeu sans formation de joueurs de qualité. Or l’argent contribue naturellement à l’excellence de la
formation. On sait que des structures d’accueil adéquates, un encadrement performant, des installations
adaptées sont autant de facteurs clés pour une formation réussie. Mais tout cela coûte cher.
En résumé, oui à l’argent mais priorité au jeu. Le niveau de jeu et les rentrées d’argent doivent suivre une
courbe ascensionnelle similaire. Il s’agit là d’un enjeu majeur. Mais une vision saine de l’avenir s’accom-
pagne de l’intérêt porté à l’éthique sportive.
On ne peut donc qu’encourager les multiples opérations organisées à tous les échelons en faveur du fair-
play et de la sportivité.
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3 Football d’aujourd’hui
Comme le souligne avec pertinence Michel Hidalgo, ex-entraîneur de l’Equipe de France : “Aujourd’hui, les
exigences inhérentes à la médiatisation à outrance du football font que l’entraîneur doit intervenir ailleurs
que sur le seul terrain. Il doit pouvoir s’appuyer sur des adjoints compétents pour assumer d’autres fonc-
tions : relations avec les dirigeants et autres composantes du club, avec les médias et avec les sponsors.”
Dans cet encadrement, l’entraîneur joue un rôle incontestable. C’est souvent lui qui définit le style de jeu de
l’équipe. Confronté à l’éternel dilemme spectacle/résultat, il doit savoir trancher. Actuellement, la tendance
est à l’offensive, surtout depuis l’introduction de nouvelles règles relatives à la passe en retrait au gardien
de but, au hors-jeu, à la victoire à 3 points. La professionnalisation exigée de l’entraîneur, les diplômes re-
quis pour exercer le métier, ont renforcé son statut et son influence sur le jeu. L’entraîneur ne sera jamais un
“faiseur de miracles”. Néanmoins, il peut intervenir sur les paramètres de la performance:
• Le leadership : une équipe a besoin de leaders, l’entraîneur et un joueur. Ce dernier est un leader moral,
à forte personnalité, qui sait s’affirmer franchement. Il est en quelque sorte le relais de l’entraîneur parmi
ses partenaires. Malheureusement, on ne le rencontre pas souvent. Il convient donc de former de tels
joueurs dès leur jeunesse.
• L’équipe : on identifie 7 types de joueurs dans une équipe : le leader, le buteur, le type-énergie (“le pou-
mon de l’équipe”), le créateur, le relayeur, le soutien, le protecteur. Optimiser les relations entre toutes
ces fonctions est propice à la performance.
• La force tactique : lors d’un match, il arrive que les équipes changent de systèmes de jeu. C’est pourquoi,
à l’avenir, les joueurs devront posséder une grande culture tactique. La formation et l’entraînement jouent
un rôle évident dans cette évolution.
• La mentalité : un travail énorme est à réaliser dans ce domaine. Désormais, la formation doit se définir
selon trois axes équivalents : la technique, la tactique et la personnalité.
• L’entraînement : trois types d’entraînement sont en vigueur. Entraînement libre (on ne donne pas de
consignes précises), directif (on impose) et créatif (on suggère sans imposer). Le football de demain né-
cessite une intensification de l’entraînement créatif. La notion de “creative-coaching” propose de mettre
en place des situations d’entraînement, des exercices privilégiant plusieurs solutions, qui vont inciter les
joueurs à s’autogérer. L’entraîneur applique une méthode nettement moins interventionniste. La créati-
vité exercée à l’entraînement rejaillira ainsi inévitablement sur le match.
• L’artiste : plus que jamais, le football moderne doit laisser une large place aux joueurs créatifs, aux
joueurs capables de faire pencher la balance en faveur de leur équipe sur un simple exploit individuel. Il
faut donc les encourager, favoriser l’éclosion de leur talent. Un chiffre illustre mieux que des mots la plus-
value de tels joueurs pour l’équipe : 30% des buts sont désormais marqués ou provoqués par des actions
individuelles. Mais attention, l’artiste doit se soumettre au jeu d’équipe.
• L’équipe derrière l’équipe : nous l’avons vu, le football moderne ne se limite pas au jeu sur le terrain. Bien
d’autres paramètres sont à considérer. On recense trois catégories de personnes qui accompagnent de
près ou de loin la vie d’une équipe :
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Football d’aujourd’hui 3
• s’entourer d’une “équipe derrière l’équipe” performante : les entraîneur-adjoints, préparateurs physi-
ques, médecins, kinés, attachés de presse, responsables des équipements, secrétaires le protègent et le
soutiennent en gérant les aspects liés à la préparation du jeu et aux aspects relationnels.
• s’auto-manager dans la mesure où, de par la médiatisation à outrance du football, il joue un rôle phare
dans son club. Cela suppose qu’il puisse répondre judicieusement aux interviews d’après-match, qu’il ait
une capacité de réaction et d’analyse rapide, qu’il puisse s’affirmer comme un remarquable technicien à
personnalité forte et riche.
Le concept de formation, pour la formation des joueurs, des entraîneurs, des cadres techniques et même ad-
ministratifs, s’avère ainsi un pilier fondamental dans la pyramide du football d’aujourd’hui et de demain.
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Football d’aujourd’hui
Tableau 1 : Les satellites du football d’aujourd’hui
FEDERATION DIVERS
STRUCTURES ENVIRONNEMENT
SPORTIVES (ECOLE/FORMATION)
MEDIAS
FANS
PARTENAIRES VIE PRIVEE
CLUB COACH
FAMILLE PROBLEMES
ENFANTS JOUEUR EXISTENTIELS
CONTRATS COMPETITION
AMIS AGENT
SPONSORS SPECTATEURS
PUBLIC POLITIQUE
Football d’aujourd’hui 3
2. Le jeu d’aujourd’hui
Est-ce aux joueurs de s’adapter au système de jeu ou à celui-ci de s’adapter aux joueurs ?
L’attaque le plus souvent avec la traditionnelle combinaison de deux attaquants de pointe en duo ou alors
1 en pointe et l’autre en pivot (Morientes/Raúl, Batistuta/Totti).
– Les déplacements, les courses en diagonale à haute intensité (15 à 20m), les courses croisées, les
permutations et les percées individuelles, le une-deux, sont d’usage fréquent.
– Comme le milieu de terrain axial est souvent défensif, le meneur de jeu créatif évolue davantage sur les
côtés (Zidane, Figo, Beckham, Veron, Olembe).
– L’ancien No 10 derrière les attaquants en soutien a été remplacé dans sa position. Toutefois, l’influence
du joueur créatif, du joueur intelligent, dictant le rythme et le déroulement du jeu, reste prépondérant
sur le destin de l’équipe.
– Le jeu d’attaque, par la variété de combinaisons rapides entre 3 et 4 joueurs ou de longues passes aux
attaquants dans le dos de la défense.
– Soutien des milieux axiaux ou même des milieux latéraux avec parfois 4 attaquants, lorsque ces der-
niers jouent comme ailiers avec l’équipe complète dans le camp adverse. Transition milieu-attaque :
20% des buts marqués en Coupe du Monde de la FIFA 2002 l’ont été sur contre-attaques déclenchées
depuis son propre camp.
– Contre-attaque individuelle de 1 à 2 joueurs ou alors collective par une percée offensive ultra-rapide de
3 à 5 joueurs (Brésil, Sénégal).
– Le jeu individuel reste encore un des éléments clés du football pour faire la différence. Exploit techni-
que, percée individuelle (dribble, feinte, tir) ou sur ballons arrêtés.
• La technique et le mental
– La capacité du jeu de défense, les surfaces restreintes, le pressing de l’adversaire, exigent des habi-
letés toujours plus affûtées : habiletés techniques (grande précision dans les passes par exemple) et
physiques (surtout en vitesse, vitesse gestuelle, vitesse d’action), et force mentale (esprit de décision,
détermination, confiance en soi).
– Qualités techniques toujours plus grandes au haut niveau, mais également chez les jeunes (U-17 ans).
Grands progrès à ce niveau depuis les dernières compétitions mondiales de la FIFA 2000-2003, surtout
dans les contrôles orientés, les passes, les dribbles, les feintes et les tirs.
– L’usage des différentes surfaces de contact pour maîtriser le ballon (intérieur du pied, extérieur, cou-de-
pied, pointe et talon, les deux pieds, la tête) est devenu prédominant dans le choix du geste technique
et la vitesse d’exécution (Rivaldo, Zidane, Roberto Carlos).
– Progrès technico-tactique, mais aussi amélioration de la préparation mentale, notamment chez les
jeunes :
> Résister à la pression
> Concentration optimale pendant tout le match
> Confiance en soi dans les difficultés
> Détermination dans le jeu et devant le but
> Meilleure préparation mentale personnelle
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Football d’aujourd’hui 3
• La condition physique
Lors de la Coupe du Monde de la FIFA, Corée/Japon 2002, on a pu observer une grande différence d’apti-
tudes physiques entre équipes. On relève que:
“C’est le travail de cette capacité d’endurance qui a permis à l’équipe de Corée de maintenir le
rythme intensif des matches, de ne pas laisser l’adversaire se reposer, mais de le fatiguer.”
Guus Hiddink, ex-coach de l’équipe de la République de Corée
– La structure athlétique, la force musculaire et son tonus, sont à la base de la vitesse, de la puissance
ainsi qu’une arme psychologique lors des duels.
– La coordination (aisance gestuelle et corporelle) est la clé de la rapidité d’exécution des gestes techni-
ques et des mouvements dans le jeu.
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3 Football d’aujourd’hui
A la lecture des rapports et des statistiques FIFA 2001-2002 et à la vision globale du football d’aujourd’hui,
on constate que le football vit bien, qu’il s’est ouvert au monde, qu’il est toujours très populaire; les jeunes
nations se développent, et certaines rivalisent déjà avec les grandes.
Côté jeu, il évolue, il progresse tactiquement, il va toujours plus vite, davantage de buts sont marqués, les
talents s’affirment de plus en plus. Toutefois, des spécialistes estiment qu’on peut encore améliorer le ba-
gage technique des joueurs, leur sens du jeu et leur mental.
Ces constats renforcent notre idée que la préparation des joueurs, mais plus particulièrement la préforma-
tion et la formation des jeunes footballeurs, qui ont pris un grand essor ces dernières années, doivent être
encore plus une priorité dans nos programmes de développement.
En d’autres termes, le football doit garder pour le futur le côté spectaculaire et émotionnel qu’il a aujourd’hui
avec des joueurs comme Zidane, Ronaldo, Del Piero, Figo, ou comme ceux de hier, Beckenbauer, Pelé,
Cruyff, Platini, Maradona.
Nous devons poursuivre la voie d’une formation exigeante, mais en élargissant son horizon. Le football doit
être une école de vie, au sens large du terme, non seulement pour former des joueurs professionnels, mais
aussi pour aider les jeunes à s’épanouir sur le plan de leur personnalité (intelligence, culture, sociabilité).
Apprendre aux jeunes à se construire par eux-mêmes, aider les talents “cachés” en leur permettant de faire
ce qu’ils aiment avec leurs qualités propres, c’est la tâche noble et éducative des entraîneurs-formateurs de
demain.
Dans cet esprit, il est essentiel de mettre encore plus l’accent sur le développement individuel en respectant
l’âge de croissance, le rythme d’apprentissage et le niveau de potentiel naturel déjà acquis.
A l’entraînement, il faut vraiment commencer par la technique, base indispensable à toute progression des
jeunes footballeurs, et par ailleurs motivante. Nous devons augmenter leur bagage gestuel, leur confiance
avec le ballon, enrichir leur technique en mouvement, en vitesse, et sous pression de l’adversaire. Ensuite
seulement viendra la préparation physique puis la tactique collective, et non le contraire, comme on le
constate encore trop souvent dans la formation actuelle. Qui ne sait pas qu’il n’y a que les joueurs à gran-
des qualités techniques qui peuvent pratiquer un beau football ? Ces qualités-là on les acquiert dès le plus
jeune âge de la formation.
A la période de jeu de l’enfant, “l’âge d’or” du développement psychomoteur, succède l’étape de la pré-
formation (12-15 ans); s’y travaillent les habiletés sportives, notamment la technique et les bases technico-
tactiques, puis suit la phase de formation (16-19 ans), celle des capacités spécifiques de performance.
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Football d’aujourd’hui 3
Cette orientation formative est à la base de ce nouveau programme technique de développement, avec
comme buts principaux :
• L’amélioration de la formation des jeunes footballeurs par une meilleure qualité d’entraînement et d’en-
seignement. Les joueurs se trouvent au centre du processus de formation (voir Tableau 2, page 13).
• Le développement de la formation et du perfectionnement des entraîneurs, notamment en ce qui con-
cerne les jeunes footballeurs en phase d’apprentissage.
• Le développement et l’amélioration des structures d’encadrement, des conditions d’entraînement et des
programmes de formation.
Nous présentons dans les pages suivantes des recommandations et orientations techniques à suivre pour
favoriser la formation des jeunes footballeurs de demain.
“Le talent n’explose pas à 25 ans. Le bon joueur est bon depuis son jeune âge. Les erreurs
sont souvent faites à la base de la formation. Les entraîneurs en sont responsables, car ils
se prennent pour des entraîneurs d’équipes professionnelles.”
Johan Cruyff, 1994
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3 Football d’aujourd’hui
COMPETITION
• Match
JEUNE FOOTBALLEUR
• Développement
• Formation
PROCESSUS
D’ENTRAINEMENT ET ENTRAINEUR-COACH
D’ENSEIGNEMENT • Qualité
• Méthodes • Personnalité
• Principes • Connaissance
ENCADREMENT ET
ENVIRONNEMENT SOCIAL
• Famille
• Ecole
• Vie privée
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Football d’aujourd’hui 3
4. L’apprentissage et la formation des jeunes footballeurs
Continuum d’apprentissage
L’âge des étapes d’apprentissage est indicatif, il varie selon le développement du jeune et de son niveau
de jeu.
• La formation, mais particulièrement la préformation, sont des étapes d’apprentissage déterminantes. Les
orientations et objectifs d’entraînement que nous développons dans nos chapitres touchent donc essen-
tiellement ces deux niveaux.
• Etape 1 Education : la découverte du ballon et du jeu, par le jeu et les bases psychomotrices avec et sans
ballon, est à la base du processus éducatif.
• Etape 4 Post-formation : elle concerne le jeune joueur de 19 à 21 ans qui, bien qu’il n’ait pas encore tota-
lement terminé sa formation, notamment au niveau des qualités physiques et mentales, est déjà appelé
à jouer en première équipe du club. Pour cette étape importante, nous préconisons un programme indi-
viduel spécifique afin d’améliorer encore les différentes capacités de performance qu’il ne peut entraîner
avec l’équipe première ou avec les professionnels.
Toutes les informations et recommandations présentées dans les pages suivantes n’ont de valeur que si
elles sont accompagnées d’un coaching de qualité, adapté au joueur, à l’équipe et aux objectifs d’entraîne-
ment.
N.B. De plus amples informations méthodologiques concernant la préparation des jeunes footballeurs sont
proposées dans le chapitre 10 Joueur de demain.
Les orientations d’entraînement et les objectifs d’apprentissage : les aspects technique et tactique, physi-
que, psychologique et éducatif sont abordés dans les tableaux 3 et 4.
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3
Tableau 3 : Orientations d’entraînement et objectifs d’apprentissage : Aspect technique et tactique
Football d’aujourd’hui
Aspect technique Aspect technico-tactique Aspect tactique collectif
Maîtrise individuelle du ballon Geste technique en situation de jeu Intégration du joueur dans l’équipe
Développer et améliorer Développer et améliorer Développer et améliorer
• Le répertoire gestuel technique et la confiance du • Les qualités techniques de défense et d’attaque • Le comportement tactique dans le jeu, dans le
joueur avec le ballon en situation de jeu système et l’organisation tactique
• Les capacités de coordination • Les capacités cognitives (sens tactique), le com- • La polyvalence tactique dans le jeu, dans les
• Le contrôle et la maîtrise du ballon : sous pression, portement tactique individuel lignes (attaque, milieu, défense) et dans la
à vitesse élevée, en état de fatigue, avec charge de • La transition rapide de la défense à l’attaque ou transition attaque-défense ou inversement
l’adversaire inversement • La polyvalence dans le jeu de zone, dans les
• Les gestes techniques en mouvement • Le changement de rythme formes mixtes
– prise du ballon, contrôle et 1re passe • La relation tactique entre les joueurs et les lignes • Les changements tactiques, de systèmes et
d’organisations de jeu
– dribbles, feintes; centres variés • Le jeu en zone, base de l‘apprentissage tactique
• Les ballons arrêtés (situations standards) :
– reprises (tête, pieds) et conclusion • La compréhension et la culture du jeu
technique et tactique
– jeu direct (1, 2 touches)
• Vitesse d’exécution gestuelle (choix juste et
rapide)
Football d’aujourd’hui
tesse a-cyclique et a-rythmique, de 15 à 18 ans sivité, qualités cognitives (perception/antici- Pour les attaquants, milieux, défenseurs
• Entraînements à objectifs multiples : pation) Coordination, école de course
– coordination + technique et endurance • Jeux tactiques à consignes ou jeux pour développer les Et autres....
qualités de perception (anticipation, analyse, décision) • Améliorer l’individualisation de l’entraînement
– force et coordination-vitesse et technique
• Exercices ou formes jouées sous pression, en état de • Optimiser la qualité du coaching, les feedbacks et la
– endurance aérobie-anaérobie et technico-tactique fatigue relation entraîneur-joueurs
– puissance aérobie et vitesse-force et technique • Toujours identifier avec le joueur la(les) cause(s) men- • Pallier le manque de structures et d’équipements
tales de la réussite ou non-réussite
– vitesse + coordination et souplesse
• Autres techniques d’entraînement :
• Entraînement intégré avec ballon
• Entraînement séparé et sports complémentaires – visualisation, communication (se parler)
– auto-évaluation des performances
– relaxation
– préparation personnelle
3
15
4 Coach – Coaching
1. Le travail du coach 2
2. Le coaching d’entraînement 8
3. Le team-coaching 13
4. Le coaching chez les jeunes:
le coach-éducateur 16
Coach – Coaching 4
Derrière chaque grande équipe qui obtient des résultats, produit un jeu de qualité et présente du spectacle,
se trouve un entraîneur, un coach, une personnalité charismatique souvent figure emblématique d’un club
ou d’un pays (Beckenbauer, Cruyff, Ferguson, Hitzfeld, Jacquet, Lippi, Platini, Parreira, Roux, Trapattoni,
Zagalo).
Au niveau des jeunes, il n’existe pas de programme destiné à obtenir des performances ou à modifier le
comportement d’un athlète sans la présence d’un entraîneur, d’un formateur reconnu comme Pekerman
(Argentine), Pua (Uruguay), Queiroz (Portugal), Suaudeau (France), ou d’éducateurs de l’ombre.
Cette fonction, aujourd’hui véritable profession à caractère sportif, mais également psychologique et péda-
gogique, s’est considérablement étendue dans le football, et particulièrement pour faire face aux exigences
toujours plus élevées du football et des joueurs. En plus des fonctions d’organisation, de programmation et
conduite d’entraînement technico-tactique et physique, la sphère d’activité et les compétences de l’entraî-
neur se sont élargies à la communication, à la gestion quotidienne de l’équipe, à la santé et à l’hygiène des
joueurs, à leur formation et à leur éducation même, sans oublier la relation avec les médias pour le coach
de haut niveau.
Dans des clubs de haut niveau, la fonction du coach s’est même étendue : management de l’équipe, voire
du club, avec des tâches majeures : administration, gestion financière, transferts et contrats de joueurs, pro-
motion du club, relations avec les institutions, structure. Ce travail de coach s’apparente à celui de manager
d’une entreprise, avec des compétences qui vont bien au-delà des seules connaissances sportives.
Devant l’ampleur et la responsabilité de sa fonction, ainsi que dans la diversité de ses activités, le coach
est amené à travailler en groupe (team-coaching), avec des collaborateurs spécialisés dans leur domaine
d’intervention. Cette nouvelle forme de coaching, basée sur un travail d’équipe et sur la communication, ren-
force encore le leadership du coach dans ce rôle d’entraîneur-chef, de “Mister” comme on l’appelle souvent
dans certains pays.
C’est une profession difficile et complexe, mais en même temps passionnante et riche par les actions éduca-
tives et créatives qu’elle implique, par les innovations qu’il faut sans cesse remettre en question.
1. Le travail du coach
2. Le coaching d’entraînement
3. Le team-coaching
4. Le coaching chez les jeunes
1
4 Coach – Coaching
1. Le travail du coach
COACH
COACHING
Définitions
Coach : Terme anglais signifiant entraîneur. C’est une personne qui s’occupe de l’entraînement et de la
formation d’une équipe, qui la prépare à la performance, c’est-à-dire à l’obtention de résultats.
Le coach est un spécialiste de l’entraînement technique, tactique et du développement psycho-
physique. Selon ses compétences, ses tâches peuvent être étendues.
Coaching : C’est l’action globale du coach : former, diriger, conseiller, corriger, aider les joueurs à progres-
ser, à faire les bons choix tactiques. Un bon coaching s’appuie sur des connaissances approfon-
dies en psychologie et en pédagogie; il vise à l’optimisation de la performance de l’équipe et à
l’épanouissement du potentiel de chaque joueur.
Manager : Le manager a pour responsabilité de diriger et d’organiser le club de manière à ce que les
objectifs opérationnels qui ont été définis soient atteints. Par ailleurs, il est responsable des
performances de l’équipe et doit rendre compte de sa mission auprès de la direction du club.
La personne qui assure la fonction de team-manager doit posséder une très bonne formation
d’entraîneur et de manager, avec une solide expérience de coach. Pour exercer la fonction de
coach et celle de team-manager, l’expérience et les connaissances acquises en tant que joueur
ne sont de loin pas suffisantes. Dans certains clubs, une seule personne peut cumuler les fonc-
2
tions de manager et de coach.
Coach – Coaching 4
Tableau 1
LE COACH
3
4 Coach – Coaching
Le coaching de match
• Le jour du match
– Réunir l’équipe (lieu; heure; durée; participants).
> Rappeler les consignes individuelles et collectives.
> Composer définitivement l’équipe.
> Présenter brièvement l’adversaire : ses forces, ses faiblesses
(la présentation de l’adversaire peut déjà se faire durant la semaine).
> Tenir compte des conditions atmosphériques, de l’état du terrain.
> Prendre conscience du rôle des supporters adverses (12e joueur).
> Donner des renseignements sur l’arbitre.
> Motiver l’équipe, et plus particulièrement certains joueurs.
> Rappeler l’importance de la mise en train.
– Il est courant aujourd’hui d’organiser une séance d’éveil le matin du match (éveil physique et mental).
– Il est important de préciser que l’objectif d’une réunion d’équipe d’avant match n’est pas de gaver les
joueurs de paroles. L’efficacité d’une réunion d’équipe tient à la précision et à la concision des consi-
gnes à donner aux joueurs. Trop parler nuit.
• La mi-temps
– Obtenir le calme et favoriser la récupération.
– Préciser avec concision les points importants à modifier ou à corriger, selon les notes écrites durant la
première mi-temps, notamment sur le plan tactique et sur celui des erreurs individuelles.
– Ne pas insister sur ce qui s’est passé lors de la 1re mi-temps, ce qui est fait est fait, mais :
> Modifier certaines dispositions tactiques.
> Modifier le plan de jeu.
> Modifier l’équipe par un changement de joueur.
> Donner des consignes simples, claires, courtes et précises.
> Insister sur les points positifs.
> Stimuler la volonté, la confiance.
> Encourager et motiver.
> Exiger plus de discipline.
– Faire en sorte que chaque joueur se sente concerné, les remplaçants également.
Attention
A la mi-temps, comme le temps d’intervention est très court, il faut insister sur l’essentiel. Les joueurs
doivent revenir sur le terrain en sachant clairement ce qu’ils doivent faire, et non en se posant des ques-
tions.
Toutes les situations tactiques envisagées pour le match, ou les changements d’organisation de jeu que
l’on apporte à la mi-temps, doivent être exercées préalablement sur le terrain lors d’entraînements.
• La fin du match
– Peu de commentaires à faire sitôt le match terminé; ne pas prévoir de réunion d’équipe (trop de fatigue,
de nervosité, d’émotions).
– En cas de défaite, rester maître de la situation, rechercher l’aide de ses collaborateurs avant d’affronter
la presse, les dirigeants. Ne pas chercher d’excuses, ne pas critiquer les joueurs, l’arbitre, le public.
– A la fin de la réunion qui se veut critique, mais constructive, les joueurs doivent connaître :
> Les points et les objectifs essentiels à améliorer, tant individuellement que collectivement (travail
mental et technico-tactique), et les moyens pratiques d’y parvenir.
> Ce qui peut être amélioré par eux-mêmes.
– L’analyse du match par vidéo est vivement conseillée, car très enrichissante pour les joueurs.
– Selon l’importance des points à l’ordre du jour, et si défaite, cette réunion d’après-match peut être dé-
doublée:
> Le lendemain du match : les impressions de l’entraîneur, et éventuellement les mesures à prendre
pour éliminer les déficiences.
> Le surlendemain : comment aborder le prochain match ?
– En cas de critique individuelle (en tête-à-tête), remettre le joueur en question et non la personne. On
peut l’envisager si nécessaire avec l’équipe.
“Un coach doit savoir convaincre les joueurs des stratégies et tactiques à adopter.
La conviction a toujours des plans.”
6
Coach – Coaching 4
Physiologiste
de l’effort
Physiothérapeute
Nutritionniste
Biomécanicien Psychologue
Informaticien Entraîneur mental
Organisateur
Pédagogue
Planificateur
Sociologue
Contrôleur COACH
Communicateur
Préparateur physique
(rapports avec
les médias)
Présentateur
Homme d’affaires
Modérateur
7
4 Coach – Coaching
2. Le coaching d’entraînement
L’entraînement sur le terrain occupe la plus grande partie du temps où le coach se trouve avec ses joueurs.
Lors des entraînements, le terrain s’apparente à la scène des acteurs, lieu privilégié où l’on prépare LE
SPECTACLE. C’est donc un espace de travail intensif où les joueurs acquièrent les habiletés spécifiques au
football, nécessaires à leur progression.
La séance d’entraînement s’inscrit dans un processus éducatif : s’entraîner c’est apprendre à s’exercer et
à se corriger, indépendamment du niveau des joueurs et de leur expérience, car il y a toujours des phases
d’entraînement qui impliquent un apprentissage (nouvelles acquisitions technico-tactiques, situations tac-
tiques selon les adversaires). D’où l’importance de maintenir son efficacité grâce à :
L’animation de la séance
Elle repose sur le style de conduite du coach et sur ses modes d’intervention. Le rôle du coach s’apparente à
celui du metteur en scène qui dirige, observe, conseille, écoute, démontre, renforce, décide, etc.
“Proposer aux joueurs des activités d’entraînement et d’apprentissage visant à améliorer les capacités
et les qualités nécessaires au jeu avec un taux de réussite suffisamment élevé.”
Michel Ritschard, 1982
Cela signifie que dans chaque exercice, dans chaque situation de jeu, les joueurs doivent être efficaces,
aussi bien mentalement que physiquement.
8
Exemple : Une combinaison de jeu à 3 joueurs, par le côté avec centre, ne peut être réussie que si les centres
sont précis.
Coach – Coaching 4
Tableau 3 : Les conditions pour assurer l’engagement
des joueurs et la réussite de l’activité
Contenu
de la séance
• Dominante
• Objectifs
• Choix des activités
• Durée, intensité
Méthode Organisation
d’entraînement du terrain
Animation
de la séance
9
4 Coach – Coaching
PRESENTER ORGANISER
EXPLIQUER
TRANSMETTRE
DEMONTRER ENSEIGNER CORRIGER
ENTRAINER
EXECUTER
ANIMER EVALUER
10
Coach – Coaching 4
• Le comportement de l’entraîneur
– Etre attentif
– Se fixer sur l’ (les) objectif(s) choisi(s)
Exemple : si l’objectif est l’entraînement du jeu défensif, l’entraîneur fixe ses corrections sur le travail
défensif.
– Se déplacer sur le terrain (champ d’action)
– Animer l’action, motiver les joueurs
– Observer
– Stimuler
– Corriger
• Le coaching
– Quand et comment intervenir ? (vision globale de l’action, puis vision particulière)
• La correction
– Ne pas relever trop d’erreurs en même temps.
– Se fixer sur l’essentiel (ce qui peut permettre la réussite immédiate).
– Ne pas être agressif, surtout dans les exercices d’habileté psychomotrice (TE).
– S’adresser à toute l’équipe ou au(x) joueur(s) concerné(s).
– Etre convaincant, juste et précis.
– Renforcer positivement.
– Donner confiance tout en étant persuasif. “La clé pour une bonne
qualité de séance, pour
– Varier le ton de la voix dans le feed-back. un état d’esprit positif,
– Favoriser le feed-back interne (auto-évaluation du joueur). pour la réussite des
activités, se trouve dans
– S’inspirer de la maxime : “Small is beautiful”. les mains et le cœur du
11
coach.”
Toute intervention fait appel à l’improvisation, à l’imagination.
12
4
Coach – Coaching
Tableau 5
FAIRE DE GRANDES
CHOSES ENSEMBLE.
Rassembleur
Confiant Motivé
Gagneur
Décideur
ENTRAINEUR Epanoui JOUEUR
Positif Coopérant
Communicateur
Pédagogue Déterminé Autonome
Les tâches de plus en plus nombreuses et complexes du coach et les attentes toujours plus fortes des
joueurs ont fait naître l’idée du staff technique ou team-coaching. Une grande majorité d’équipes profes-
sionnelles, sinon toutes, fonctionnent aujourd’hui avec un staff technique.
Rassembler autour du coach des personnes ressources spécialisées dans leur domaine respectif peut avoir
une influence directe sur la performance tant individuelle que collective des joueurs.
COACH-CHEF
TEAM-MANAGER
Dans ce modèle optimal, toutes les personnes ont une influence plus ou moins directe sur la compétition et
la performance.
Les secteurs d’encadrement s’avèrent donc indispensables pour optimiser la réussite d’un club au niveau
sportif; toutefois, le nombre de personnes engagées dépend du club, du prestige de l’équipe, du niveau de
compétition, des objectifs recherchés et bien entendu des coûts financiers qu’engendre une telle organisa-
tion.
Aujourd’hui, il est très courant de voir trois à quatre entraîneurs diriger les séances d’entraînement avec des
rôles précis : le coach principal, l’assistant-coach, le préparateur physique et l’entraîneur des gardiens de
but.
D’où bien évidemment une meilleure approche de tout le processus d’entraînement, une vision plus large
quant aux décisions à prendre, une meilleure gestion de l’équipe et des joueurs, et infiniment moins de
pression sur les épaules du seul coach.
13
4 Coach – Coaching
Dans le cadre du team-coaching, et bien que tout soit le fait d’un travail de groupe, le coach principal ou
coach-chef est le personnage central autour duquel gravitent toutes les opérations et les prises de déci-
sion.
Si les avantages de travailler en équipe sont considérables et indiscutables, il faut néanmoins relever que le
fonctionnement d’un groupe n’est pas toujours chose aisée, notamment lorsque :
– le coach-chef n’est pas partie prenante dans l’engagement des collaborateurs ou des partenaires;
– la définition des tâches n’est pas claire;
– la compétence des personnes engagées est remise en cause;
– il y a désaccord dans le choix des objectifs, d’une politique à suivre, du concept de jeu;
– la communication entre le coach-chef, les différents secteurs d’encadrement et les collaborateurs est à
sens unique;
– un des entraîneurs vise la place du coach-chef.
En général, la réunion hebdomadaire se tient au début de la semaine. Elle commence par l’analyse du der-
nier match et par la présentation du futur adversaire, puis se poursuit par la phase d’évaluation : rapide
bilan sportif, état individuel des joueurs, situation des joueurs blessés. On définit ensuite les objectifs de
travail et le programme d’entraînement dans ses moindres détails. Dès lors, chaque personne connaît ses
tâches, son horaire de travail. Une dernière clarification est agencée avant chaque entraînement avec les
personnes directement concernées.
Un des grands avantages de travailler en team-coaching est celui d’optimiser l’encadrement de l’équipe :
plus grande disponibilité pour les joueurs, meilleure communication entre les différents partenaires.
La force d’un team-coaching repose avant tout sur l’ambiance dans le groupe, sur les sentiments d’apparte-
nance à l’équipe, sur la confiance et le respect entre les collaborateurs. C’est la tâche du leader, du coach-
chef de créer une atmosphère saine, chaleureuse.
Un team-coaching uni derrière son leader, un team-coaching dont les membres travaillent main dans la main
sont les garants d’une adhésion des joueurs à ce type de coaching.
14
Tableau 6 : Le staff technique
Les Le
assistants préparateur
coaches physique
Le médecin Le manager
Le coach
Le
Les kinés préparateur
Coach – Coaching
mental
Le chargé de
relations avec
les médias
4
15
4 Coach – Coaching
• Le coach-éducateur
– A comme tâche essentielle de former et de développer des jeunes joueurs, selon leur niveau de déve-
loppement. Aide les jeunes à se construire comme joueurs et comme hommes.
– Utilise la compétition comme moyen de formation, en cherchant à faire des résultats, mais pas à tout
prix. La victoire apporte de grandes satisfactions; mais ses vraies victoires, il les vit quand ses jeunes
joueurs sont intégrés en première équipe et jouent au niveau international.
– Travaille souvent seul ou avec un ou deux collaborateurs.
– Entraîne le bloc-équipe lors de séances collectives, mais porte l’essentiel de son travail sur l’entraîne-
ment individuel ou par petits groupes.
– Gère tous les domaines de l’entraînement (technique, technico-tactique, physique et mental) et les
relations avec la famille, l’école, voire la vie privée.
– Travaille avec des responsabilités et des exigences quasi aussi élevées que celles du coach de haut
niveau.
– Travaille avec des jeunes qui, à côté du football, ont une vie familiale, scolaire, voire déjà profession-
nelle.
– Le coach-éducateur est un être exigeant et positif, doit être à l’écoute des jeunes, dans un rôle de sou-
tien, de guide, de conseiller, voire de père.
LA CAPACITE DE
PERFORMANCE
• Qualités physiologiques
et physiques
• Qualités psychomotrices
• Qualités de coordination
• Qualités technico-tactiques
• Compétences tactiques
• Qualités mentales et
cognitives
LE SOCIAL,
LA PERSONNALITE
L’ENVIRONNEMENT
17
4 Coach – Coaching
Le rôle du coach-éducateur
La fonction d’entraîner et d’enseigner pour le coach-éducateur et pour le coach de haut niveau n’est pas
aussi différente qu’on pourrait se l’imaginer. Ce qu’on peut dire, c’est que le rôle du coach des jeunes impli-
que une grande mobilité d’action et une importante disponibilité.
Bien que sa principale fonction soit celle de préparer les jeunes footballeurs à devenir de futurs profession-
nels du football, il ne doit pas privilégier l’aspect de la compétition au détriment de l’entraînement et du
développement des habiletés de performance. La relation entraîneur-joueur doit être au centre de l’action
du coach-éducateur pour que ce dernier puisse assurer un rôle de guide, voire de père, que les jeunes
recherchent souvent à l’âge de la formation. Ils ont besoin de repères, de sécurité affective, ils ont besoin
d’être compris, appréciés, ils ont besoin d’être encouragés, stimulés à se surpasser. Le coach-éducateur ne
peut éduquer que s’il possède des qualités humaines reconnues et acceptées par les jeunes.
Le coach-éducateur doit maintenir des contacts de confiance avec les milieux familial et scolaire sans les-
quels rien de solide ne peut être construit. Il va de soi que de bonnes qualités de coaching sont primordiales
pour l’encadrement des jeunes et notamment pour l’épanouissement de leur personnalité. C’est sur le ter-
rain cependant que le coach-éducateur passe l’essentiel de son temps.
Choisir des objectifs d’entraînement adaptés, planifier les bonnes activités d’apprentissage, animer avec
passion le jeu ou les exercices; inciter les joueurs à corriger leurs erreurs par eux-mêmes, louer la réussite,
favoriser la créativité, la découverte, grâce à des explications et des démonstrations précises, c’est tout l’art
du coach engagé, dynamique, et compétent.
18
Coach – Coaching 4
ART DU UTILISATION DU
QUESTIONNEMENT LANGAGE DU CORPS
LE COACH-EDUCATEUR
CAPACITE CAPACITE
D’OBSERVATION D’ECOUTE
PATIENCE
19
4 Coach – Coaching
“Chez les jeunes, ce n’est pas tant la technique, mais l’esprit du jeu,
l’évolution du jeu, la maturité du jeu, de la compétition et le plaisir de jouer
qui doivent retenir l’essentiel de l’attention du coach.”
Rinus Michels, ex-coach de l’équipe nationale des Pays-Bas
20
Contenu
d’entraînement
LEGENDE
Course du joueur sans ballon
Course du joueur avec ballon
Course du ballon (passe ou tir)
L’entraîneur
A, B, C, D Désignation de joueurs
A1, A2 Positions du joueur A
Contenu d’entraînement 5
Entraînement technique : 1. Passe et contrôle (prise de ballon)
1. Passe au sol et contrôle
Organisation : A2 A2
– 5 joueurs par exercice.
A1 D A1 D
– Surfaces délimitées (par des cônes, assiettes, etc.).
– 1 puis 2 ballons. 4
Déroulement :
– Le joueur A1 joue à B, puis prend la place de B.
– B contrôle orienté et joue dans la course de C et prend la 1 3 1 5
place de C.
– C joue à D contrôle orienté et joue dans la course de A2. 3
– Après la passe, on change de position, selon les indications 2
de l’entraîneur. – Changer de direction. 2
Variante : B C B 4 C
– Passes et contrôles variés. – Exercice avec 2 ballons.
– Jeu direct à une touche (passe, remise, passe) selon
exemple avec les joueurs .
2. Passe courte et longue aérienne
Organisation :
3 A1
– 4 joueurs par exercice.
– Surfaces délimitées (par des cônes, assiettes, etc.). 1 2 5 4 6
1
– 1 ballon.
Déroulement : 7 2 B1
– Les joueurs A en mouvement jouent en passes courtes
directes. 3 6
– Après 3 à 4 passes, longue passe aux joueurs B. A B
– Un joueur B contrôle et joue avec son partenaire B2
(passe directe).
– Passes pied droit et pied gauche. 4 5
Variante :
– A1 joue à B1 qui remise. A1 longue passe au sol ou A2
aérienne à A2.
– Les joueurs B jouent à 1 touche et permutent.
3. Passe et contrôle varié
Organisation :
– 2 groupes de 6 à 8 joueurs.
– Surfaces délimitées (par des cônes, assiettes, etc.). 1
– 1 ballon par groupe. 2
Déroulement : 5
– Circulation du ballon à 2 touches dans le groupe, puis
selon situation à 1 touche. 3 4
– Les joueurs occupent la surface du terrain et sont toujours 5
en mouvement. 3
4
– On cherche la triangulation. 6
– Puis, 3 passes courtes suivies d’une longue.
2
Variante : 1
– Les 2 groupes jouent ensemble.
– On joue toujours sur le joueur d’une autre couleur.
– Avec 1, 2 ou 3 ballons.
4. Jeu 8:8 / 6:6 avec gardiens
Organisation :
– 2 équipes de 8 joueurs.
– Surface délimitée (par des cônes, assiettes, etc.). 1
– 2 gardiens neutres jouent derrière la ligne de jeu.
Déroulement : 6
– Jeu de conservation et occupation du terrain. 2
– On joue à 3 touches maximum.
– On marque un but après 5 passes, puis passe aérienne
dans les mains d’un gardien depuis le camp opposé. 3
5
Variante : 4
– On joue à 2 touches.
– Idem avec 2 buts.
– Après 5 passes, on peut marquer dans les deux buts.
Contenu d’entraînement 5
Entraînement technique : 2. Passe et contrôle (prise de ballon)
1. Prise de ballon et passes courtes ou longues
Organisation : A B
1 2
– 2 groupes de 8 joueurs par paire et par exercice; 1 ballon pour 2. 1
2
– Surfaces délimitées (A et B). 1
– On change de terrain après un temps limité. 2
Déroulement :
– Passe dans les pieds, prise de ballon orientée
(intérieur / extérieur), par paire.
– Passe de l’intérieur ou du cou-de-pied; contrôle pied droit,
passe pied gauche.
– Les joueurs en mouvement sur le terrain.
– Après 1’, on change de partenaire.
Variante :
– Varier les passes et les trajectoires.
– Après passe aérienne, contrôle poitrine.
2. Prise de ballon, passe et va dans les positions
Organisation : A 5 B
– 2 groupes de 7 ou 8 joueurs par exercice. 7
– 1 ballon par groupe. 1 4
– 5 à 6 cônes sur terrain B (comme adversaires). 6
6
Déroulement :
– Les joueurs dans les positions. 2 3
– On joue dans les pieds, corps face au ballon.
– Prise de ballon orientée dans le sens de la passe, puis jouer 2
5
(intérieur, extérieur, cou-de-pied).
– Après la passe, on prend la place du partenaire. 3 4
Variante :
– Augmenter le rythme de jeu. 1
– Sur terrain B, on joue à 1 touche ou 2 touches.
– On garde les positions, mais les joueurs sont toujours en
mouvement.
2. Conclusion rapide
Organisation :
– 4 à 6 joueurs + 2 gardiens.
– Ballons. A
Déroulement :
– Le gardien sur côté du but dégage (volée, passe ballon au 1
sol, passe à la main) sur joueur A.
– A contrôle et joue avec B ou C. 2
B C
– B ou C remise sur A qui tire dans la course ou affronte le
gardien.
– Après le tir, A prend la place du remiseur qui prend la place 3
de A.
– Augmenter le rythme.
Variante :
– Varier les remises (une-deux; latérale; en retrait; centre aérien).
– Après dégagement, le gardien vient faire opposition à A.
2. Enchaînement de dribbles
Organisation : A B
– 3 à 4 joueurs par surface.
– Surfaces délimitées + 1 ballon par joueur (ou 1 pour 2).
Déroulement (Terrain A) :
– Le joueur conduit le ballon et exécute le(s) dribble(s) avant
la ligne.
• crochet int./ext. • passement de jambe
• crochet derrière la jambe d’appui • double passement (dr/g)
• double contact (intérieur) • aérien (jonglage et
enchaînement)
– Varier le rythme.
Variante (Terrain B) :
– Le porteur du ballon le conduit en évitant le joueur venu en
opposition (feinte, dribble, changement de rythme).
4. Jeu 1:1
Organisation :
– 2 équipes de 4 joueurs + 2 gardiens.
– Surface délimitée en 4 zones (1, 2 = zones de couloir
gauche/droite; 3, 4 = zones centrales).
– 2 buts.
Déroulement : 3
– Jeu libre, chercher la conclusion.
– Les joueurs restent dans leur zone respective (duel 1:1).
Variante : 4
– Limiter le temps de jeu dans la zone (Ex.: 10’’ max.).
Après ce temps, l’entraîneur remet un ballon en jeu.
1 2
Contenu d’entraînement 5
Entraînement technique : 9. Jeu de tête
1. Geste technique de base
Organisation : 1 B B 3
– 4 à 6 joueurs par atelier. C C
– Terrain délimité en 4 zones (1, 2, 3 et 4) + 2 buts.
– Ballons et cônes.
Déroulement : A A
1 Lancer le ballon et le joueur remet de la tête (sans saut;
saut des 2 pieds; avec élan), aussi en se déplaçant.
2 Lancer le ballon sur le joueur qui se déplace derrière les
2 A 4
cônes (varier l’attaque du ballon).
3 Lancer le ballon par-dessus le joueur en opposition passive. Jeu B B
de tête avec détente et frappes variées (au sol; de dégagement).
4 Jeu • 4:4 avec appuis et 2 buts (sans gardien).
• Jeu avec les mains (1 point remise de la tête sur un
appui; 2 points frappe de la tête dans le but).
Variante : – Le lancer du ballon se fait avec le pied.
3. 6:4 / 6:6
A B
Organisation :
– 2 équipes de 6 joueurs; jeu 6:4.
– Surfaces délimitées + 2 petits buts par surface.
Déroulement (Terrain A) :
– L’équipe conserve le ballon (1 à 2 touches) et cherche à
faire 5 à 6 passes.
– Après 5 à 6 passes, on obtient 1 point en marquant sur
passe directe dans un des petits buts.
– L’équipe défend. A la récupération du ballon, elle cher-
che un partenaire en attente (changement de jeu) et les 4
changent de côté et 4 viennent défendre (2 restent).
– Si le changement est réussi, le jeu s’engage sur l’autre surface
à 6 contre 4 .
Variante (Terrain B) : – Jeu libre 6:6 avec 2 gardiens.
– Limiter le nombre de touches (2) dans le camp de défense.
4. 7:7 + gardiens
Organisation : 1 2 1
– 2 équipes de 7 + 2 gardiens.
– Surface délimitée en 3 zones.
– Jeu : 2:2 et 3:3 dans les zones.
Déroulement :
– Le jeu part du gardien qui dégage au milieu du terrain.
Jeu 2:2.
– L’équipe cherche à jouer avec un attaquant qui
se démarque.
– Si réussite, un milieu peut aller en zone d’attaque (3:3).
Variante :
– Deux milieux peuvent aller en zone d’attaque.
– Un ou deux défenseurs peuvent monter au milieu.
Contenu d’entraînement 5
Entraînement technico-tactique : 2. Jeux variés sur surface moyenne
1. Jeu 7:7 (8:8) pour améliorer le mouvement et
le jeu de position A B
Organisation :
– 2 équipes de 7 joueurs et 4 remiseurs neutres dans les carrés.
– Surfaces délimitées et 4 carrés. – Ballon.
Déroulement (Terrain A) :
– Jeu libre ou à touches limitées (2, 3). Les remiseurs jouent
à 1 ou 2 touches.
– Chercher à conserver le ballon, à changer de jeu et jouer
avec les remiseurs.
– Après réussite d’un remiseur à l’équipe qui joue avec lui,
on marque 1 point.
Variante (Terrain B) :
– Une équipe joue seulement avec 2 remiseurs.
– Permuter avec ses remiseurs.
– Jeu idem, mais sur plus petite surface.
2. Jeu 7:7 (6:6) pour occuper le terrain
Organisation :
– 2 équipes de 7 joueurs. A
– Surface délimitée en 6 zones + 4 petits buts (portes avec
piquets).
– Lorsque le ballon sort du terrain, l’entraîneur relance le jeu.
Déroulement :
– Jeu à touches limitées (1, 2 à 3 max.). B
– Faire circuler le ballon et chercher à marquer. Le but
s’obtient sur un tir direct.
– Avant de marquer, obligation de passer par 4 zones.
– Jamais plus de 3 joueurs de la même équipe dans une zone.
Variante : C
– Dans le camp de défense, on joue à 1 ou 2 touches. Jeu libre
en zone d’attaque.
– Jeu idem, mais dans 2 zones (A+B).
Zone neutre 2
– L’équipe conserve le ballon (1, 2 touches dans la zone
centrale et la zone neutre 2). Après 8 passes suivies, change-
ment de côté et on recommence. – Lorsque l’équipe récu-
père le ballon, elle peut marquer dans les 2 buts. – Chaque
changement de jeu vaut 1pt. Les buts marqués 2pts. – Lors-
que l’équipe défend, elle cherche à récupérer le ballon pour
jouer avec un gardien.
Variante :
– Si la longue passe et le changement de jeu ne sont pas réus-
sis, le ballon est donné au gardien qui remet à un joueur .
2. Du 1:1 au 2:2
Organisation : A B
– 6 à 8 joueurs par poste + petits buts.
– On joue 1:1 et 2:2.
– Surfaces délimitées (terrain A et terrain B).
– Inverser les joueurs. Temps de jeu limité.
Déroulement :
– Terrain A : On joue 1:1. Le joueur cherche à marquer dans
le petit but. Le défenseur fait opposition en poussant l’ad-
versaire sur un côté et en cherchant à récupérer le ballon. A
la fin de l’action, on change de joueur.
– Terrain B : On joue 2:2. Chercher à marquer dans les 2 petits
buts.
Les défenseurs font opposition, ferment les angles, jouent
en couverture mutuelle.
1. La préparation technique 1
1.1 Les fondamentaux techniques 4
1.2 Les techniques offensives 7
1.3 Les techniques défensives 9
1.4 Le duel 11
1.5 Propositions méthodologiques pour
favoriser la progression technique 12
2. La préparation technico-tactique 14
2.1 L’entraînement technico-tactique 15
2.2 Les grands types d’attaque 16
2.3 Le jeu défensif 19
2.4 Le pressing 22
3. Les jeux d’entraînement 28
Contenu d’entraînement
Préparation technique et technico-tactique 5
1. La préparation technique
La coordination est une fonction psychomotrice. Et toutes les fonctions psychomotrices arrivent à maturité
entre 12 et 14 ans, en même temps que la puberté, alors que les qualités de performance fonctionnelle
arrivent à maturité entre 16 et 18 ans : vitesse, détente, endurance.
La psychomotricité précède l’exécution : elle concerne la composante motrice invisible. Un entraîneur qui
n’agirait que sur la composante motrice visible n’obtiendrait que peu de résultats. Il faut donc motiver et
activer les mécanismes mentaux qui sous-tendent l’exécution, dès le football des enfants, plus particuliè-
rement au niveau de la préformation. L’amélioration des habiletés techniques individuelles dans le football
d’aujourd’hui passe obligatoirement par l’optimisation des capacités de coordination.
Les capacités de coordination sont abordées dans le chapitre 8 Formation et préparation physique.
La base de la technique consiste avant tout à posséder un bon rapport corps/ballon. Le ballon est au service
du joueur et non l’inverse.
• Les fondamentaux
rapport corps – ballon
• Le duel
finalité de la technique/
confrontation entre techniques défensives et techniques offensives
1
2
5
Préparation technique et technico-tactique
Tableau 1 TECHNIQUE EN JEU
(Technico-tactique)
LA TECHNIQUE GESTUELLE
Le changement
La feinte de corps Les courses L’appel du ballon Les sauts
de direction
Coordination
La perception du jeu
(qualités cognitives)
Préparation technique et technico-tactique 5
LES FONDAMENTAUX TECHNIQUES
rapport corps-ballon
Récupération du ballon,
Utilisation du ballon
ou annihilation de l’action
Duel
1:1
• au plus complexe
joueurs nombreux, grands espaces (4:4, 7:5, 8:8, …)
• pour aboutir à la confrontation entre deux blocs (11:11) avec comme finalité : le match
Ces formes jouées ouvrent la porte aux animations offensives ou défensives dans lesquelles s’inscrit la tac-
tique. Nous quittons alors la technique pure pour entrer dans le technico-tactique. 3
5 Préparation technique et technico-tactique
Comme un musicien débutant ou chevronné, le joueur de football se doit de faire ses gammes au début de
chaque entraînement.
Le pianiste a ses doigts comme surfaces de contact avec son instrument, le footballeur a ses pieds quand le
ballon est au sol, et ses cuisses, sa tête, sa poitrine quand le ballon est en l’air.
Toujours partir du plus simple (1 surface de contact) pour aboutir au plus compliqué (mélanger 2 surfaces
de contact avec un seul pied, puis avec les 2 pieds).
1 surface de contact
– Intérieur
– Extérieur
– surfaces utilisées: – Cou-de-pied
– Semelle
– Pointe-de-pied
– Talon
Exemple : trottiner avec le ballon en n’utilisant qu’une surface de contact à la fois, et garder le
ballon près du pied.
Ne pas oublier de changer de direction et de varier le rythme. Ce sont les changements de rythme et
de direction qui perturbent l’adversaire.
4 Ce travail avec les extérieurs fait appel à la feinte dans le cas du dribble.
Préparation technique et technico-tactique 5
En conclusion
La maîtrise de toutes les surfaces de contact va s’avérer fondamentale dans l’utilisation du ballon, non seu-
lement pour le contrôler mais également pour le protéger, avec comme finalité l’utilisation des techniques
offensives (passe, tir, centre, volée, dribble, etc...)
5
5 Préparation technique et technico-tactique
Nous savons très bien que certains joueurs sont très performants à l’entraînement et beaucoup moins lors
du match officiel. Le travail de l’entraîneur consiste à introduire les contraintes du match le plus rapide-
ment possible, en respectant bien entendu l’évolution de chaque joueur pendant l’entraînement:
– travail athlétique (vitesse d’exécution)
– composante psychologique (pression de l’adversaire, des équipiers, de l’espace, voire des specta-
teurs)
Pendant le travail des fondamentaux techniques, le fait d’habituer le joueur à s’entraîner sous pression
facilitera le passage aux formes jouées avec l’apparition de l’analyse tactique.
– Jonglage en mouvement avec un adversaire statique, puis en mouvement, qui essaie de s’em-
parer du ballon.
– Un joueur lance le ballon en l’air en direction d’un joueur assis. Celui-ci se lève au moment où
on lui lance le ballon et essaie de le maîtriser (tout en le maintenant en l’air).
– 2 joueurs (A et B) s’échangent le ballon en l’air. 1 touche de ballon, puis 2, 3 … jusqu’à 10. Puis
revenir à 1.
Objectif : habituer le joueur à travailler sous contrainte.
Les joueurs doivent rester maîtres de leur technique malgré les contraintes du match (sur le plan athlétique
et selon l’adversaire).
6
Préparation technique et technico-tactique 5
Faciliter la progression du ballon vers le but adverse. On parle alors d’animation offensive.
Son rôle
– le dribble d’élimination
– le dribble de protection
– le dribble de dégagement
Elle sème l’incertitude chez le défenseur et donne un temps d’avance et d’espace à l’attaquant. Les fein-
tes n’ont pas de limite (tête, buste, jambes, pieds, etc.)
• La passe
Elément de base du jeu collectif, elle implique une relation entre joueurs qui va bien au-delà du simple
geste. Il faut savoir utiliser toutes les surfaces de contact des 2 pieds pour varier les trajectoires.
• La première passe
• La dernière passe
Indissociable de la finition, elle va permettre au partenaire d’enchaîner sur un geste technique décisif
dans la zone de finition.
• Le contrôle orienté
Il associe en une seule phase la prise du ballon et son orientation. Il peut parfois être assimilé à un drib-
ble, mais en 1 touche de ballon (dos contre l’adversaire, ou face à lui). Il est souvent précédé d’une feinte
pour perturber le défenseur. Il donne de l’accélération au jeu.
• Le tir
Il représente la finalité du jeu d’équipe. Nécessité de maîtriser toutes les surfaces de contact (pieds, tête,
corps) pour varier les trajectoires.
N.B. Nécessité d’avoir du courage, de la confiance, un zeste d’égoïsme, et un côté un peu fantasque.
Ce sont des techniques indispensables depuis la création du football. Elles complètent efficacement le
jeu de pied.
• Le tir
– Tous les circuits avec en finalité l’utilisation de toutes les surfaces de contact
– Privilégier un armer court : genou
– Frappe de la pointe : pas d’armer (technique de vitesse)
– Pas toujours avec des courses directes vers le but adverse
– Courses parallèles au but
– Courses dos au but : se retourner, frapper
• Le dribble
Conduite du ballon, crochet intérieur et extérieur, crochet derrière la jambe d’appui, râteau, passement de
jambes, dribble aérien, dos au but, etc.
• Les passes
Courtes, longues, déviées, diagonales, latérales, en arrière, en avant, avec intérieur du pied, cou-de-pied,
extérieur, etc.
Freiner ou stopper la progression du ballon grâce à un geste (aspect technique) ou à une attitude (aspect
tactique), avec ou sans récupération du ballon. La finalité étant de reprendre le ballon et de relancer l’action
vers le but adverse.
L’entraîneur doit toujours valoriser le geste défensif. Le jeu commence à la récupération du ballon (avec la
qualité de la première passe).
a) L’adversaire a le ballon
L’adversaire recherche :
– la progression (conduite, dribble)
– la transmission (passes, centres)
– la finition (tir)
9
5 Préparation technique et technico-tactique
• Le tackle
– face à l’adversaire
– de côté (dribble, débordement)
– jamais par derrière et jamais les 2 pieds décollés
Le bon moment pour tackler : celui où l’adversaire reçoit le ballon, car il a les yeux fixés sur lui, mais
attention aux contrôles orientés.
Ne tackler que s’il y a couverture, sinon…
• Le renvoi au pied
– pour relancer (précision)
– pour écarter le danger
• La contre-charge
C’est la mise du corps en opposition pour faire obstacle à une passe, à un centre ou à un tir.
Attention aux feintes de frappe.
• L’interception du ballon
Elle peut être réalisée avec toutes les parties du corps autorisées par les lois du jeu, lors d’une passe, d’un
centre ou d’une rentrée de touche.
• La course défensive
Importante connotation tactique :
– pas toujours courir vers l’attaquant
– parfois courir dans l’espace recherché par l’attaquant pour empêcher l’accélération, le centre, …
N.B. Ne jamais se livrer complètement pour pouvoir réagir lors de feintes.
10
générale chez les jeunes footballeurs, particulièrement en phase de préformation. Ils sont par la suite tra-
vaillés plus spécifiquement par poste et par bloc (exemple : pour les défenseurs).
Préparation technique et technico-tactique 5
1.4 Le duel
C’est l’action de base qui se répète le plus souvent lors d’un match. Elle est régulièrment décisive, notam-
ment dans la zone de conclusion.
Confrontation entre :
– les techniques offensives
– les techniques défensives
Le duel se gagne :
– physiquement (résister à l’adversaire)
– moralement (ténacité, courage, confiance)
– TECHNIQUEMENT (éliminer pour l’un, reprendre pour l’autre)
N.B. Sortir du duel 1:1, avec l’intervention d’autres joueurs, c’est passer à une forme technico-tactique (ani-
mations défensives ou offensives).
Dans ce chapitre, on reste dans le duel pur, c’est-à-dire un affrontement homme à homme (1:1), mais en
modifiant progressivement la finalité pour perturber à la fois l’attaquant (qui a le ballon) et le défenseur, de
façon à ce qu’ils apportent des réponses appropriées selon les différents objectifs des exercices.
11
5 Préparation technique et technico-tactique
A chaque entraînement, il faut favoriser le nombre de touches de ballon, des deux pieds, de la tête, et autres
parties du corps.
La séance technique
• Au moins deux fois par semaine : séance à dominante technique dans les entraînements collectifs du
cycle hebdomadaire
• Une fois par semaine : séance spécifique individuelle en petits groupes (2 à 6 joueurs)
– En préformation, accent sur la technique de base (fondamentaux techniques)
– En formation, accent sur la technique de bloc et de poste
Exemple : Passe
– au sol, en profondeur, en diagonale
– appuyée, dosée
– dans les pieds ou dans la course
– avec les deux pieds
– rechercher le timing
3
A
12
Préparation technique et technico-tactique 5
Points de correction:
– la qualité du dosage, le rythme de passe, de la prise de ballon
– feinte de corps (contre-appel)
– la maîtrise du ballon dans la course
– le maintien du rythme élevé et la fluidité dans la triangulation
– la souplesse dans le geste
• Contenu d’entraînement varié entre les exercices et les formes jouées (surfaces variables)
• Intégration des objectifs d’exercices dans les situations de jeu et en jeu (application des objectifs dans le
jeu réel)
Laisser le joueur talentueux s’exprimer et exécuter ses propres gestes s’ils sont efficaces.
Le coaching technique
• Corriger précisément.
N.B. Au chapitre 10 Joueur de demain, nous présentons des principes pour rendre plus efficace l’entraîne-
ment des jeunes footballeurs.
Vous trouverez dans les contenus annexés des exemples d’entraînement techniques.
13
5 Préparation technique et technico-tactique
2. La préparation technico-tactique
Une équipe qui a le sens tactique a la capacité de résoudre individuellement (joueur) ou collectivement
(équipe) les problèmes de jeu plus efficacement et plus rapidement que l’adversaire.
Une équipe doit être capable de s’adapter en fonction des paramètres technico-tactiques qui évoluent au
cours du match.
En fonction de toutes les situations de jeu à l’intérieur desquelles l’organisation de jeu reste la même, les
réponses offensives et défensives sont nombreuses et variées tant sur le plan individuel que collectif. Les
joueurs ou l’équipe ont non seulement à trouver la solution la mieux adaptée à la situation de jeu, mais
également plus rapidement que l’adversaire.
Le travail à l’entraînement consiste donc à mettre les joueurs face à des situations de jeu relativement fa-
ciles au départ (peu de joueurs, espaces réduits), puis à de plus complexes (beaucoup de joueurs, espace
élargi, contraintes techniques), pour finalement arriver à la confrontation entre 2 blocs d’équipes, la plus
proche possible de la réalité du match, ce qui permet de préparer le championnat et les tournois dans les
meilleures conditions.
Grâce à ce genre d’entraînement, on élève le niveau technico-tactique des joueurs afin de leur donner la pos-
sibilité de reconnaître la situation de jeu, et bien entendu de l’affronter individuellement et collectivement.
En première partie, pour être complet, nous abordons les deux grands types d’attaque, tant sur le plan de la
théorie (problèmes à résoudre) que sur celui de la pratique (travail à l’entraînement).
– La défense de zone
– Le pressing
N.B. Dans ce chapitre (préparation technico-tactique), nous ne parlons pas ou très peu :
– des organisations de jeu, des systèmes de jeu, des principes de jeu
– du plan de jeu (pour 1 match)
qui sont abordés au chapitre 6 Concept de jeu.
14
Préparation technique et technico-tactique 5
Dans ce paragraphe, nous nous arrêtons uniquement aux problèmes technico-tactiques, en utilisant les
formes jouées (animations offensives – animations défensives).
Dans une forme jouée, il est difficile, voire pas conseillé, de séparer l’aspect offensif et l’aspect défensif.
Lors des entraînements, l’entraîneur peut faire exercer plus l’un ou l’autre de ces aspects en fonction des
besoins de l’équipe. Il est judicieux de séparer les formes jouées en 2 parties :
b) la seconde, dont la finalité vise un BUT BIEN PRECIS (la direction du jeu)
15
5 Préparation technique et technico-tactique
L’attaque rapide
Généralement, mais pas nécessairement, la première passe après la récupération du ballon est une passe
en profondeur (direction le but).
• Lors d’une attaque rapide, le bloc-équipe ne recule pas dans le camp adverse à la perte du ballon, il cher-
che à le récupérer rapidement et le plus haut possible.
Exemple : Quand un attaquant perd le ballon, il doit de suite continuer la lutte pour tenter de le récupérer
(qualités d’agressivité).
• Lors d’une contre-attaque, et suite à la perte du ballon dans le camp adverse, le bloc-équipe revient se
placer en défense dans son propre camp. Il cherche alors à aspirer l’adversaire dans sa moitié de terrain
pour mieux utiliser les espaces arrières libres de l’adversaire. La récupération du ballon est donc plus
basse, moins immédiate, mais permet d’autres possibilités défensives et de transition défense-attaque.
Exemple : Sénégal contre Danemark, Coupe du Monde de la FIFA 2002
16
Préparation technique et technico-tactique 5
A la récupération du ballon : manque de sécurité défensive de l’adversaire. Le rapport de force est mo-
mentanément favorable à l’attaque.
– espace
conserver cet avantage en – temps sur la défense adverse
– nombre
b) La finition/la protection
17
5 Préparation technique et technico-tactique
Le bloc défensif adverse est en place. Généralement, la première passe après la récupération du ballon est
une passe de sécurité. Le premier objectif est de ne pas perdre le ballon, et non d’attaquer directement le
but adverse : progression relativement lente.
STYLE INDIRECT
– beaucoup de passes de sécurité
– beaucoup de joueurs
– temps de jeu supérieur à 10’’
c) La finition / la protection
(voir attaque rapide)
18
Préparation technique et technico-tactique 5
Le marquage de zone
La dernière Coupe du Monde de la FIFA, Corée/Japon 2002, a confirmé que le marquage de zone est le système
défensif le plus utilisé, notamment dans les grandes équipes, indépendamment du système de jeu, le 4-4-2,
le 3-4-3, ou un autre.
Apprendre à jouer la défense de zone favorise la progression du joueur, particulièrement au niveau de l’in-
telligence de jeu (perception, anticipation), de la responsabilité, de la collaboration entre les joueurs et de la
communication. C’est une étape de base essentielle pour améliorer la lecture du jeu. Nous n’abordons dans
ce chapitre que ce type de défense.
Définition
Chaque joueur est responsable d’une zone défensive. Il a pour mission de surveiller et de marquer l’adver-
saire entrant dans sa zone. Si l’adversaire change de zone, c’est le défenseur qui en a la responsabilité qui
le prend en charge. Selon la situation de jeu, le joueur gère sa zone (ferme les espaces, vient en couverture)
ou s’occupe plus particulièrement d’un adversaire (marquage serré).
Son efficacité peut s’accompagner d’un marquage rigoureux de l’adversaire dans la zone.
• Le replacement défensif du bloc-équipe dans les zones (le plus de joueurs derrière le ballon).
• La gestion de l’espace (contrôler, ouvrir, fermer les zones, etc.) et du temps (ralentir – accélérer).
• Se situer et jouer en fonction du ballon, des adversaires, des coéquipiers, de leur position sur le terrain et
du but de l’équipe.
• Resserrer les espaces entre les blocs sur la largeur et la profondeur (30-35m) et entre les joueurs
(8-10 m).
• Se défendre avec une grande mobilité.
• Etre en supériorité; assurer la couverture.
• Presser l’adversaire dans sa zone.
• Jouer par anticipation (sens du jeu) et écarter le ballon pour le récupérer.
Dans le football actuel, on constate principalement deux façons de se comporter dans la défense de zone :
Exercice
Marquage sans ballon
• Sortir sur le porteur du ballon
• Fermer l’axe
• Venir en couverture
Marquage d’anticipation
• Attaquer le porteur
• Doubler le marquage
(avantage numérique)
• Assurer la couverture
• Défense orientée vers l’attaque
20
Préparation technique et technico-tactique 5
a) Dans la première phase de travail, après avoir appris les comportements défensifs individuels de 1:1,
on passe très vite aux situations sans surnombre en défense (2:2/3:3/4:4) pour favoriser les situations
de duel direct.
Rappel :
Dans le marquage de zone d’une défense à 4 joueurs, sans libéro, les 2 défenseurs centraux doivent se
comporter et réagir selon les situations, et :
• toujours regarder le ballon, l’adversaire et les coéquipiers, mais attention aux longues balles aérien-
nes dans le dos de la défense.
• se parler pour mieux s’organiser.
• marquer l’espace ou la zone.
• être patient, sortir et venir en couverture au bon moment.
• accepter le duel homme à homme.
• ne pas se lancer au sol et n’exécuter le tackling qu’avec certitude de prendre le ballon.
Les formes jouées sont à la base de l’apprentissage du jeu défensif. C’est à partir des situations réelles
que l’entraîneur relève les erreurs et les corrige. Les mouvements défensifs collectifs sans adversaire,
avec ou sans ballon (les joueurs se déplacent selon une situation de jeu dirigée par l’entraîneur), favori-
sent les acquisitions tactiques de base individuelles et collectives.
b) Dans la deuxième phase de travail, il est question de la défense en bloc (défense à 3 ou 4 joueurs + le
gardien), puis en collaboration avec les autres lignes, milieu et attaque.
21
5 Préparation technique et technico-tactique
2.4 Le pressing
Définition
C’est l’arme défensive pour mettre sous pression l’équipe adverse qui a le ballon, et la pousser à la faute;
elle exige des joueurs de grandes qualités athlétiques, des qualités de détermination (agressivité maîtri-
sée) dans les duels et de la discipline tactique. C’est aussi une arme psychologique qui donne confiance à
l’équipe et fait douter l’adversaire.
– Presser, serrer, encercler l’adversaire, le mettre sous pression pour récupérer le ballon ou pour annihiler
l’action offensive. Le pressing n’est pas lié à un concept de jeu en particulier; compte tenu des risques, de
la grande charge physique exigée, il n’est pas utilisé lors de chaque match. Il impose le rythme du jeu à
l’adversaire et de ce fait l’insécurise. Il est à la base des contre-attaques déclenchées depuis le milieu de
terrain ou depuis son propre camp défensif.
• Maintenir le bloc-équipe situé en zone défensive, en supériorité numérique à l’endroit choisi pour déclen-
cher le pressing.
• Maintenir le bloc compact, serré, en supériorité numérique autour de la zone du ballon.
• Contenir l’équipe adverse, ralentir le jeu, l’orienter dans une zone préférentielle de pressing
(exemple: sur un côté).
• Freiner l’adversaire, le mettre sous pression, le pousser à la faute (dos tourné, sur son mauvais pied, mau-
vais contrôle, en déséquilibre), chercher le duel.
• Après déclenchement du pressing (mise sous pression du porteur du ballon), favoriser la récupération du
ballon par un marquage d’anticipation actif, engagé et agressif.
• Empêcher ou limiter la passe en retrait, au libéro ou au gardien de but, qui permet à l’adversaire de sortir
de la zone de pressing.
22
Préparation technique et technico-tactique 5
ZONE PRESSING B
ZONE PRESSING A
ZONE PRESSING C
23
5 Préparation technique et technico-tactique
Attaquer l’adversaire au milieu du terrain, le pousser sur un côté ou l’obliger à revenir dans l’axe pour
récupérer le ballon.
24
Préparation technique et technico-tactique 5
b) Le pressing d’attaque
Mettre l’adversaire sous forte pression, déjà dans son propre camp défensif; l’équipe harcèle l’adversaire
pour l’empêcher de développer son jeu, et lui fait perdre confiance pour récupérer le ballon.
Sitôt le ballon perdu dans le camp adverse, les joueurs deviennent tout de suite défenseurs
(transition attaque-défense); le porteur du ballon est attaqué et mis sous pression. Lorsque
le ballon est récupéré, on enclenche une attaque rapide.
25
5 Préparation technique et technico-tactique
c) Le pressing de défense
• Faire reculer son bloc-équipe et attendre l’adversaire dans sa propre zone défensive. L’équipe est com-
pacte, en supériorité numérique, ferme les espaces, surtout dans l’axe. Les joueurs doivent être très
attentifs.
• Ralentir le jeu adverse, harceler constamment le porteur du ballon, pousser l’adversaire à l’erreur
(exemple : l’adversaire reçoit le ballon dos au but) afin de pouvoir intervenir au bon moment.
• sortir le ballon de la défense par dégagement ou par une 1re passe de qualité.
• faire une passe sur un côté, en profondeur ou en retrait au gardien pour calmer le jeu.
Ce jeu défensif est une arme offensive qui, en fermant l’axe du terrain, libère les côtés pour créer l’es-
pace libre à la contre-attaque (exemple : l’équipe du Brésil à la Coupe du Monde de la FIFA 2002).
Les exemples d’entraînement technico-tactique sont présentés dans le contenu d’entraînement an-
26 nexé.
Préparation technique et technico-tactique 5
27
5 Préparation technique et technico-tactique
L’entraînement par les jeux (forme jouée orientée, match restreint, sur surface réduite) est au centre de l’ap-
proche méthodologique de l’entraînement.
Il permet de simuler ou de modifier des situations réelles de jeu, tant offensives que défensives, et d’in-
fluencer positivement le comportement émotionnel des joueurs, ce qui le rend non seulement attractif mais
également dynamique et intense (engagement total le plus souvent).
Comme durant un match ou un jeu sur grande surface (9:9/10:10), la plupart des joueurs ne touchent pas
beaucoup le ballon, il faudra donc lors des entraînements réduire les surfaces de jeu afin de multiplier les
touches de ballon individuelles.
Organisation
• On n’organise pas un jeu sans se référer aux objectifs d’entraînement : on peut porter ainsi l’accent sur
un ou plusieurs éléments (technique, technico-tactique, mental) qui se sont révélés déficients lors des
derniers matches.
• Le jeu sur surface réduite augmente la répétition des gestes (dribble, feinte, prise de ballon, passe courte,
tir), les actions technico-tactiques simples et la mise sous pression des joueurs.
• Le jeu sur surface modulable moyenne à grande (demi-terrain et plus) favorise les actions technico-tac-
tiques collectives (contrôle du ballon, passe longue, centre, disposition des joueurs sur le terrain) à un
rythme moins intensif, ce qui permet une meilleure qualité des gestes techniques et des choix tactiques.
Ce même jeu à 2 touches exige une maîtrise technique élevée (prise de ballon, passe, travail avec les deux
pieds) et augmente la vitesse de jeu.
• Le 6:4 / 8:5 renforce la confiance de l’équipe en supériorité numérique dans le domaine de la maîtrise
technique et tactique.
Par contre, pour l’équipe en infériorité numérique, il constitue une difficulté accrue, notamment sur le
plan de la condition physique, du mental et du travail technico-tactique. Si on demande à cette équipe de
ne pas trop s’engager, on augmente la qualité de jeu de l’équipe en surnombre.
28
Préparation technique et technico-tactique 5
• Le jeu avec des buts (grands buts, petits buts) augmente la motivation des joueurs parce qu’il est proche
de la compétition, mais le jeu sans buts (jeu posé, conservation du ballon) peut lui aussi être proche de
l’esprit de compétition si on donne des points pour une série de passes (série de 10 passes par exemple)
ou de une-deux.
Exemple : Jeu sans buts. On marque des points en stoppant le ballon derrière la ligne de défense ad-
verse.
Exemple : Jeu par les côtés pour favoriser le centre et la reprise directe
Il est important de signaler que les jeux d’entraînement doivent accompagner les exercices d’apprentissage
(drill).
29
Contenu
d’entraînement
Entraînement du bloc-équipe
LEGENDE
Course du joueur sans ballon
Course du joueur avec ballon
Course du ballon (passe ou tir)
L’entraîneur
A, B, C, D Désignation de joueurs
A1, A2 Positions du joueur A
Contenu d’entraînement 6
Entraînement du bloc-équipe : 1. Jeu d’attaque
1. 11:0 occupation du terrain et conservation du ballon
Organisation :
– L’équipe organisée selon le système de jeu (4-4-2 / 4-3-3 /
3-5-2 / etc.). – Terrain délimité en zones sur la largeur et la 2 1
longueur (repères d’occupation de zone).
Déroulement :
– A partir du gardien, le ballon circule dans l’équipe (1-2 3
touches), les joueurs en bloc compect sont en mouvement, et
occupent les zones. – La conservation du ballon peut se faire
dans une moitié de terrain, dans la zone centrale ou d’attaque. 4
L’entraîneur dirige l’équipe. Qualité des passes, occupa-
tion du terrain, mouvement d’ensemble. 5
6
Variante :
– L’entraîneur met le ballon en jeu après une action, chaque
fois dans une autre zone.
Contenu d’entraînement
Concept de jeu 6
Le concept de jeu est la manière de jouer sur le terrain. C’est en quelque sorte la “marque de fabrique” de
l’équipe ou, autrement dit, le style de jeu d’une équipe. On peut même parler d’un état d’esprit qu’impose
l’entraîneur à partir de son expérience, de sa culture footballistique (Scolari, Hiddink, Wenger, Sacchi,
Cruyff, ...), en fonction des joueurs mis à sa disposition.
Mais il peut découler d’une politique sportive de continuité voulue par le club (AFC Ajax Amsterdam, AJ
Auxerre, FC Nantes Atlantique, AC Milan) ou culturelle (Brésil, Allemagne, Angleterre, Suède, Caméroun).
Ce concept s’élabore à partir d’un système de jeu, d’une organisation de jeu, c’est-à-dire de mouvements de
joueurs variant selon les principes de jeu choisis.
LE CONCEPT DE JEU
LES PRINCIPES
DE JEU
L’ANIMATION INDIVIDUELLE
ET COLLECTIVE
Dans le football de haut niveau, le style de jeu, le système de jeu, l’animation tactique peuvent varier d’un
match à l’autre, voire lors d’un match. 1
6 Concept de jeu
Les joueurs
Le choix et la mise en place d’un concept de jeu dépendent dans une large mesure de la qualité des joueurs,
de leur niveau d’intelligence, de leur maîtrise technique et de leur capacité d’adaptation. Par ailleurs, les
convictions de l’entraîneur, l’assiduité des joueurs aux entraînements, leur motivation à vouloir apprendre
et progresser sont les conditions essentielles du développement tactique des joueurs.
Définitions
Le système de jeu
• Placement des joueurs sur le terrain, selon le choix de l’entraîneur, mais qui peut varier en fonction des
joueurs mis à sa disposition. En d’autres termes, c’est le nombre de joueurs dans les différentes lignes et
leur position sur le terrain : 4-4-2 / 4-3-3 / 4-3-1-2 / 4-1-3-2 etc.
L’organisation de jeu
• Répartition des tâches défensives et offensives, par poste et par ligne, et leurs relations entre elles.
Le plan de jeu
Exemple : Chercher haut l’adversaire en début de match, et le presser dans son camp; marquage serré
des milieux et surtout du meneur de jeu.
• Eléments tactiques propres au jeu. Ils animent le système de jeu et l’organisation de jeu en phases of-
fensive et défensive. Les consignes sont appliquées individuellement et collectivement en fonction de la
position du bloc-équipe sur le terrain et bien entendu de la situation de jeu.
Principes offensifs : – Jeu long sur les 2 attaquants, avec appui des milieux
– Jeu par les côtés avec passage dans le dos
– Etc.
L’animation de jeu
• Mouvement de l’équipe, déplacements coordonnés des joueurs sur le terrain, à partir des principes de jeu
offensifs et défensifs. L’animation permet des évolutions de jeu variées et des changements d’organisa-
tion dans le match : passage d’un 4-4-2 à un 3-4-3 en phase offensive.
ALLEMAGNE
BRESIL
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BHJTTBOU EFWBOU PV EFSSJ²SF MFT nFYJCMFBWFDWBSJBOUFTFU
DPVWSFVSTTFMPOMBTJUVBUJPO
REPUBLIQUE DE COREE
FRANCE
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SENEGAL
SUEDE
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3
6 Concept de jeu
Pressing Hors-jeu
5
6 Concept de jeu
Le jeu défensif commence dès la perte Le jeu offensif commence dès la récupé-
du ballon par la transition rapide ration du ballon par la transition rapide
attaque-défense de toute l’équipe. défense-attaque de toute l’équipe.
• Camp adverse > milieu de terrain > zone défensive • Zone défensive > milieu de terrain > camp adverse
Favorisé par le – Replacement collectif Favorisée par – Ecarter le jeu, s’ouvrir sur
replacement – Fermer l’axe du but, le mouvement la largeur
rapide et une les angles, les couloirs des joueurs, le – Jouer en profondeur
équipe com- jeu sans ballon,
– Marquage dans la zone – Occuper les zones
pacte mais sans se
– Freiner l’adversaire découvrir – Changer de rythme
(recul-frein) – Jouer sans ballon
– Déplacement latéral • appel, contre-appel
– Orientation du jeu dans • croisement de course,
la zone-pressing fausse piste, permutation
– Couverture • Libérer les côtés
Offensifs
Démarquage Action de se libérer de l’adversaire par une course, un appel, une fausse
piste pour recevoir le ballon.
Jeu sans ballon Par des courses et appels, création d’espaces pour les partenaires.
Jeu en triangle Jeu à 3 joueurs avec la notion d’appui systématique à 2, derrière et/ou
devant le porteur du ballon.
Faire tourner le ballon Conserver le ballon en passant du côté droit au côté gauche et vice-versa.
Changement de rythme Accélération ou ralentissement du jeu (la circulation du ballon) par des
actions précises tactiques ou techniques.
Renversement de jeu Changement de jeu par une longue passe dans une autre partie du terrain,
à l’opposé de la phase de jeu.
Fixer l’adversaire Ballon au pied, aller à l’encontre de l’adversaire afin de l’attirer pour mieux
l’éliminer par un dribble ou une passe.
Appui Action d’aider le porteur du ballon pour lui suggérer une solution.
Fausse piste Course dans un espace afin de perturber la défense sans avoir l’idée de
recevoir le ballon (créer volontairement un espace pour un coéquipier).
Passage dans le dos Créer un surnombre sur le côté en passant dans le dos du coéquipier
porteur du ballon (action de 2:1).
Pivot Joueur généralement dos au but adverse qui reçoit le ballon dans les pieds
7
et qui remise pour des appuis.
6 Concept de jeu
Défensifs
Marquage Position défensive des joueurs pour entraver de près l’action des
adversaires.
Réduire les espaces Laisser le moins d’espace possible entre les lignes défensives avec
(regroupement) le bloc-équipe.
Déplacement latéral Déplacement en bloc-équipe ou par ligne sur la largeur du terrain, tout en
(coulissement) restant compact.
Fermer l’axe du but Resserrement des joueurs sur l’intérieur pour fermer l’axe du terrain.
Couverture mutuelle Position des joueurs en soutien sur toute la surface du terrain.
(dédoublement) Chaque joueur est “couvert” ou protégé par un autre.
Freiner l’adversaire Aller contre le porteur du ballon, le freiner, le faire jouer, l’orienter pour
favoriser l’organisation défensive.
8
Concept de jeu 6
La qualité et l’efficacité des gestes techniques représentent la base de l’action tactique, dès la récupération
et le contrôle du ballon. Une bonne prise de ballon et la première passe sont significatives de l’action offen-
sive et du changement de rythme.
Néanmoins, la base du comportement tactique des joueurs repose sur les qualités cognitives (perception,
anticipation), sur la concentration, la confiance en soi et la communication dans le jeu. La qualité de l’action
tactique est aussi dépendante des expériences des joueurs acquises à l’entraînement, en compétition et de
leur lecture du jeu développée par l’observation et l’analyse (vidéo, match de haut niveau). Pour développer
la lecture tactique qui leur manque, les jeunes d’aujourd’hui devraient regarder plus souvent le football des
grandes équipes pour mieux le comprendre et l’apprendre (Brésil, France, Pays-Bas ou encore Real Madrid
CF, Arsenal FC, AC Milan, etc.).
Une bonne intelligence de jeu favorise l’inspiration, l’improvisation, la prise de risque, qui permettent de
faire la différence dans le jeu, de faire basculer un match. Ces qualités, les grands joueurs les possèdent.
L’application des principes de jeu est indépendante du système de jeu et de son organisation. Une équipe
qui évolue en 3-5-2 ou en 3-4-3 peut très bien attaquer par jeu posé, jeu construit et même par attaque
rapide. Le choix de l’attaque dépend de la situation de jeu, de la zone où le ballon est récupéré, du nombre
de joueurs disponibles pour l’action offensive, du déséquilibre éventuel de l’équipe adverse et non pas du
système de jeu.
C’est la qualité individuelle des joueurs, leur intelligence de jeu, la communication entre eux et leur expé-
rience qui vont faire la différence dans le choix tactique adéquat.
“A long terme, je crois qu’il n’est pas possible de gagner et de durer si la qualité
de jeu est absente. Pour réaliser de bonnes performances, il faut jouer.”
Elie Baup, ex-entraîneur du FC Girondins de Bordeaux
9
6 Concept de jeu
10
Concept de jeu 6
Ecarter la défense, provoquer des espaces entre les lignes et les joueurs; varier le rythme
de jeu.
• Jouer sur la largeur de l’attaque, par les côtés.
• Jouer sur un côté, puis chercher le changement de jeu à l’opposé.
• Poser le jeu au milieu de terrain.
• Faire circuler rapidement le ballon (à 1-2 touches), jeu avec changement de rythme.
• Chercher le surnombre offensif avec percussion offensive des joueurs du milieu de terrain, particuliè-
rement sur les côtés.
• Etre en mouvement permanent dans les 16 mètres.
• Jouer dans le dos de l’adversaire (dans le dos de la défense).
• Jouer individuellement : – fausse piste, course croisée
– dribble, feinte en vitesse
– une-deux
– appels en profondeur
Ne pas jouer dans un entonnoir, éviter l’axe; mettre la défense sous pression par la vitesse de jeu
et l’agressivité.
• Décrocher les attaquants et créer des espaces pour les joueurs du milieu.
• Changer de position; permuter.
• Jouer par les côtés, avec une qualité de centres au deuxième poteau, ou en retrait ras-terre.
• Faire sortir la défense; la faire bouger.
• Jouer directement (1 touche) avec appui, déviation et recherche de tir, même hors des 16 mètres.
• Jouer calmement, redonner le ballon dans son camp, faire tourner le ballon par les côtés et accélérer
le jeu au moment propice.
• Tirer de loin.
• Provoquer la faute de jeu chez l’adversaire.
• Fixer le libéro.
Pour jouer contre une défense renforcée, il faut des qualités techniques très développées dans les
petits espaces et être toujours en mouvement.
Attention à la perte du ballon !!!
11
6 Concept de jeu
pour attaquer une défense mixte (avec marquage strict des attaquants)
Connaître l’équipe qui joue le pressing (zone de pressing, type et style de pressing), son style de
jeu dès la récupération du ballon, les aptitudes des joueurs (points faibles et points forts).
12
Concept de jeu 6
4. L’entraînement du bloc-équipe
Les principes de jeu tactique individuel puis collectif sont déjà appliqués et entraînés en phase technico-
tactique dès le 1:1, 2:1, 3:2 et en formes jouées.
Bloc-équipe : L’ensemble de l’équipe et la relation collective entre tous les joueurs et entre les différents
blocs (défense, milieu de terrain, attaque)
Partir du jeu réel selon le système et l’organisation tactique voulus par l’entraîneur. Appliquer toutes les
formes jouées en supériorité numérique, ou autres jeux.
Le coaching d’entraînement dans une forme jouée peut être axé sur une équipe ou sur deux équipes.
• Les séquences – 9:7 / 8:6 / 10:8 ou 7:9 / 6:8 / 8:10, avec le gardien dans une équipe
jouées analytiques : ou même dans les deux équipes
– En supériorité numérique
– Situation de jeu attaque contre défense
– Jeu libre ou avec consignes, et avec des buts
– Les actions de jeu commencent toujours à un endroit fixe (ballon mis
en jeu par l’entraîneur, par le gardien de but ou remise en jeu).
3. Séquence jouée
(8 + gardien : équipe ; 9 : équipe )
• L’équipe en 3-3-3 cherche la conclusion.
• L’équipe en 4:4 défend à 2 lignes; si elle récupère
le ballon, elle peut marquer dans les deux petits buts.
• L’action part toujours du milieu de terrain par une
mise en jeu de l’entraîneur.
Coaching : – Animer le jeu, stimuler l’équipe ,
donner des consignes de comporte-
ments tactiques.
– Arrêter le jeu; corriger.
– Faire parler les joueurs.
14
Concept de jeu 6
La mise en place du concept tactique est de la responsabilité de l’entraîneur. Sur le terrain, il organise son
entraînement en fonction des choix et des animations tactiques.
C’est un moment-clé de l’intervention de l’entraîneur : transmettre aux joueurs ce qu’il attend de chacun
d’eux, ce qu’il attend de l’équipe.
Le comportement de l’entraîneur et l’animation de l’activité sont plus importants que l’exercice ou la forme
jouée. C’est la qualité du coaching, les explications, la démonstration et surtout les corrections qui vont être
à la base de la compréhension tactique des joueurs et, par là, à leur l’adhésion aux idées de l’entraîneur.
Selon l’objectif de l’entraînement (le jeu défensif de l’équipe), le coaching est surtout axé sur la notion de
défense; mais selon la situation de jeu, il peut aussi intervenir sur l’aspect offensif.
Ainsi, dans un entraînement attaque contre défense (exemple : 7 contre 6), les objectifs d’entraînement
peuvent se centrer sur les deux équipes. Le coaching est axé alternativement, voire simultanément, sur les
attaquants et sur les défenseurs.
A un haut niveau de performance, l’orientation de l’entraînement, le choix des contenus, des actions et des
situations de jeu sont dépendants du concept de jeu et du style de l’équipe.
15
6 Concept de jeu
Le but de l’entraînement collectif chez les jeunes footballeurs est d’intégrer les joueurs au bloc-équipe à
partir de la maîtrise des comportements tactiques individuels et collectifs simples, et en relation avec les
lignes. Ils doivent apprendre à se comporter individuellement dans le jeu collectif, aussi bien offensif que
défensif.
Exemples:
• Entraînement à partir de deux lignes (3-3 contre 3-3), puis progressivement avec les trois lignes,
3-2-2 / 4-3-2 / 4-3-3
• Dans le jeu, varier la position des joueurs : les faire jouer en défense et en attaque, mais aussi sur les cô-
tés droit et gauche. Le joueur doit être confronté dans le jeu à des situations et comportements tactiques
différents pour enrichir sa culture de jeu (jeux cognitifs).
• Pour favoriser l’apprentissage et le perfectionnement des principes de jeu, il faut intégrer des séquences
et exercices analytiques dans l’entraînement. Puis revenir au jeu pour évaluer l’apprentissage.
• Le geste technique dans toute action tactique doit être exécuté avec qualité et précision.
• Les outils pédagogiques visuels, comme le tableau noir et le tableau magnétique, voire la vidéo pour
l’analyse, peuvent être des moyens complémentaires pour optimiser l’apprentissage tactique des jeunes.
L’observation des grands joueurs et des grandes équipes pour améliorer la compréhension du jeu et les
comportements tactiques est aussi un procédé pédagogique important si on veut comprendre ce qu’on
explique sur un tableau.
– Sur le terrain, cet apprentissage tactique commence dès la préformation (dès 13 ans), à partir de la po-
lyvalence tactique dans le jeu (varier la position des joueurs), puis progressivement à la spécialisation
dans le bloc et au poste.
– Au niveau de la formation (dès 16 ans), le développement tactique se fait plus spécifiquement à partir
du bloc et du poste avec intégration à la polyvalence.
– Chez les jeunes footballeurs, le jeu est la forme première de l’apprentissage tactique:
jouer pour apprendre et non pas apprendre pour jouer !
16
Concept de jeu 6
6. Le profil du joueur par poste
Observation: Observateur :
Equipes (A/B) : :
Résultat : (Mi-temps : )
Equipe A
Equipe B
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Concept de jeu 6
Arbitres :
Particularités du match :
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6 Concept de jeu
Equipe A
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Concept de jeu 6
Equipe B
21
6 Concept de jeu
Buts : Résultat, minute, par qui, où, comment (P = Pied, T = Tête, A = Auto-goal)
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Concept de jeu 6
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6 Concept de jeu
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6 Concept de jeu
Les coups de pieds arrêtés sont unanimement reconnus commes des actions décisives dans le football
d’aujourd’hui.
Lors des dernières compétitions internationales FIFA 2002-2003 (Coupe du Monde, Championnat du Monde
Juniors et Championnat du Monde U-17), 30% des buts ont été marqués sur ballons arrêtés contre 25% dans
les années 1988-90. Ce pourcentage toujours plus élevé est certainement dû à un travail régulier et répété
de ces situations de jeu.
La formation à cette spécialisation devrait commencer déjà chez les jeunes joueurs. En dehors de l’entraîne-
ment collectif avec toute l’équipe, une fois par semaine la veille des matches comme on le fait souvent, un
entraînement spécifique ou individuel devrait se planifier dans le cycle d’entraînement pour favoriser encore
la formation de spécialistes pour ces phases de jeu.
• Il faut commencer par entraîner et répéter le geste technique approprié (automatiser la frappe, la diversité
de frappe).
• Amener progressivement les joueurs offensifs concernés dans l’action (pour la frappe ou la reprise du
centre).
• Intégrer progressivement les défenseurs (en nombre, en situations passives et actives).
• Enfin, recréer les conditions de matches et les situations de jeu (mur, joueurs à distance réglementaire).
Nous présentons dans les pages suivantes quelques combinaisons basiques offensives.
A. Les corners
B. Les coups francs
26
Concept de jeu 6
A. Corners
1. Frappe directe corner sortant (de la droite 2. Frappe directe corner rentrant (de la droite
du pied droit et inversement de l’autre côté). du pied gauche et inversement de l’autre
côté).
27
6 Concept de jeu
A. Corners
5. Frappe au premier poteau pour un joueur qui 6. Frappe au premier poteau pour un joueur qui
dévie de la tête derrière lui. dévie dans l’axe du but.
7. Frappe directe au sol pour un joueur qui 8. Frappe à 2 : le receveur redonne au passeur
laisse passer le ballon entre ses jambes qui centre.
au profit d’un second.
28
Concept de jeu 6
A. Corners
9. Frappe à 2 : le receveur feinte la passe, 10. Frappe à 3 : le receveur passe sur l’arrière
déborde et centre. latéral qui centre.
29
6 Concept de jeu
Variantes
a) Les attaquants attaquent le ballon en face b) Les attaquants croisent les courses.
d’eux.
c) Les centres sont adressés tendus, brossés d) On fait bloc pour un joueur venant de der-
ou au sol. rière.
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Concept de jeu 6
B. Coups francs
1. Frappe enroulée pied droit de la gauche et 2. Frappe enroulée de la droite du pied droit et
pied gauche de la droite( 1er ou 2è poteau). de la gauche du pied gauche en recherchant
la lucarne opposée.
31
6 Concept de jeu
B. Coups francs
3
2 1 1
5. Frappe à 2 : 1 s’élance pour frapper, passe 6. Frappe à 3 : 1 s’élance pour frapper devant
au-dessus du ballon et 2 frappe. le passeur (2) qui talonne sur 3 derrière lui
qui frappe.
1 2
3
2 3 1
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Concept de jeu 6
B. Coups francs
1 2
3
1
3 2
9. Frappe à 3 : 1 passe, 2 laisse passer entre 10. Frappe à 3 : 1 feinte la frappe, va à l’exté-
ses jambes pour 3 qui frappe. rieur du mur, 2 passe à 3 qui passe à 1 qui
contourne et frappe.
Lors des corners ou coup francs offensifs, il doit y avoir des mouvements de diversion pour déplacer
le mur et l’attention des défenseurs et du gardien de but.
33
Contenu
d’entraînement
Partie 1 : Entraînement mental
Partie 2 : Entraînement des qualités cognitives
LEGENDE
Course du joueur sans ballon
Course du joueur avec ballon
Course du ballon (passe ou tir)
L’entraîneur
A, B, C, D Désignation de joueurs
A1, A2 Positions du joueur A
Contenu d’entraînement 7
Entraînement mental : 1. Exercices pour améliorer les attitudes mentales
1. Exercice technique et concentration
Organisation : A B
– Groupes de 2 joueurs.
– 2 ballons par paire.
– Travail par station.
Déroulement :
– 2 joueurs face à face : passes à 2.
– Les ballons ne doivent pas se toucher :
– jeu à terre
– un ballon à terre, un ballon en l’air
– augmenter la distance
– avec ou sans contrôles A
– déplacement latéral; etc. B
Variante :
– Le joueur B suit A en utilisant les mêmes surfaces de contact.
– Limiter le temps à ne pas faire de fautes techniques (Ex. : 1’).
2. Exercice technique et concentration
Organisation :
– 3 groupes de 6 joueurs, disposés en colonnes.
– 1 ballon par groupe.
Déroulement :
– 2 groupes de joueurs de même équipe face à face.
– Passes avec la tête d’un groupe à l’autre.
– Après la passe, aller dans le groupe opposé.
Variante :
– La première équipe qui arrive à 60 passes. Réussir le plus
grand nombre de passes en 1’.
– Aussi passes directes en volée ou à 2 touches.
1. L’entraînement mental 1
2. Les qualités cognitives 6
Contenu d’entraînement
Aspect psychologique 7
1. L’entraînement mental
Avoir de la détermination, prendre des risques, montrer de l’agressivité, être solidaire dans le jeu ou, au
contraire, baisser les bras après chaque duel perdu, manquer de volonté, douter de soi-même, avoir peur
de tirer au but, manquer de concentration, sont des attitudes mentales que l’on constate chez les joueurs
tant durant le match que durant l’entraînement. Les attitudes mentales négatives ont pour conséquences
de diminuer la performance, de ralentir l’apprentissage et la progression des joueurs. Les joueurs de classe
se différencient des bons joueurs moyens par une meilleure gestion de leur mental. La force du mental est
une pièce maîtresse de leur talent.
Comme les autres composantes de la performance (technique, tactique, athlétique), l’aspect psychologique
peut-être développé et consolidé aussi bien sur le terrain que par un travail mental spécifique.
• Il vise à améliorer les attitudes mentales d’une part et, d’autre part, à favoriser l’amélioration des compo-
santes de performance par le biais de techniques utilisant les caractéristiques et les ressources de notre
cerveau.
Dans ce chapitre, avant de proposer un contenu d’entraînement sur le terrain, nous présentons une liste des
attitudes mentales qui influent sur la performance.
1
7 Aspect psychologique
2
Aspect psychologique 7
On constate chez les jeunes talents, et même chez les futurs professionnels, que les lacunes se situent
souvent au niveau du mental. Par un travail régulier et répété à l’entraînement, on peut espérer progresser
sur ce plan comme dans les autres domaines dans des proportions qui restent cependant à définir. En effet,
certaines lacunes mentales (manque d’agressivité par exemple) semblent parfois inhérentes à la person-
nalité de l’individu et ne peuvent guère être améliorées dans le contexte habituel du coaching. On sollicite
alors l’aide d’un psychologue sportif.
Lors d’entraînement, selon le cycle et le type de séance, l’entraîneur peut donner des priorités aux attitudes
mentales. Il a la possibilité d’associer un objectif mental aux autres objectifs d’entraînement tout en conser-
vant ses exercices habituels.
Exemple : a) Jeu de démarquage 5:5 avec 2 jokers. On précise l’objectif mental (concentration, communica-
tion) et on apporte des consignes particulières pour augmenter le niveau de concentration, de
lucidité et pour améliorer la communication entre les joueurs.
b) Jeu 9:9 sur deux buts avec 2 gardiens. Durée 30’. A dix minutes de la fin, le résultat est de
3:2 pour l’équipe “bleu”. On peut provoquer le mental de l’équipe “jaune” (compétitivité,
contrôle de soi, solidarité) qui joue à 10:8 et qui cherche à tout prix à remonter le résultat.
L’équipe “bleu” résiste au stress, gère la pression, joue encore plus en équipe pour conserver
son avantage.
c) Les exercices de condition physique à intensité comportent souvent un aspect mental évident :
volonté, agressivité, résistance à la fatigue, dépassement de soi (endurance psychologique).
Ce n’est donc pas le jeu ou l’exercice qui est le plus important, mais le coaching de l’entraîneur, qui “sent”
le bon moment pour identifier l’origine “mentale” à la base de la non-réussite de l’activité ou de la baisse
de motivation.
• Baisse d’attention :
– Augmenter la difficulté de la tâche ou au contraire la diminuer pour favoriser la réussite.
– Changer d’exercice ou d’activité.
Pour optimiser son intervention, l’entraîneur pourra aussi s’appuyer sur des techniques d’entraînement
mental direct, comme des mots-clés forts, des choix d’objectifs plus réalistes et plus concrets. Ou alors
d’autres moyens, comme la relaxation, la visualisation créatrice, l’évaluation des performances, etc.
3
7 Aspect psychologique
Les mots-clés
L’imagerie mentale
Technique d’entraînement virtuel. S’inspirer des techniques de visualisation créatrice. On développe la ca-
pacité à générer des images précises, claires et contrôlables.
Image mentale Image d’une panthère pour un joueur qui veut développer sa vivacité et sa souplesse.
Image du geste technique d’un grand joueur que l’on veut imiter.
La fixation d’objectifs
Les objectifs, pour être efficaces, doivent être clairs, précis, réalistes, évaluables.
La clarté dans les objectifs favorise la réussite de toutes les activités d’apprentissage et d’entraînement
objectifs fixés par l’entraîneur, mais négociés avec le joueur.
Exemple : Marquer 15 buts durant la saison / Jouer 10 matches avec l’équipe professionnelle.
Le cerveau peut mémoriser des expériences sensorielles et motrices. La négation ne fait que renforcer la
probabilité d’apparition du comportement que l’on veut éviter.
Exemple : Il ne faut pas perdre ce soir. Il faut gagner ce soir !
Il est important de savoir analyser ses performances pour mettre en relief les aptitudes bien maîtrisées et les
situations ou événements continuant à poser problème :
Evaluation par feed-back externe (par l’entraîneur)
Evaluation par feed-back interne (par auto-évaluation)
Exemple : Analyser par vidéo la performance du dernier match pour en tirer les enseignements avec l’entraî-
neur.
4
Aspect psychologique 7
La mission
L’entraînement autogène, la sophrologie, le yoga sont des méthodes de relaxation très connues dans le
sport de haut niveau et conseillées à titre individuel.
En conclusion
Le développement et l’amélioration des attitudes mentales peuvent déjà commencer avec les jeunes en âge
de préformation. Par des règles et des consignes aux joueurs lors des entraînements, on peut solliciter le dé-
veloppement du mental. On sait que le problème mental est souvent une affaire personnelle, c’est pourquoi
la progression ne peut se faire que grâce à un travail spécifique individuel.
Des exercices pour entraîner les attitudes mentales vous sont proposés avec le contenu d’entraînement à
la fin du chapitre.
5
7 Aspect psychologique
Savoir lire le jeu, avoir une bonne vision périphérique, voir plus vite et être plus rapide dans les choix de
jeu c’est faire preuve d’un bon sens tactique, qui caractérise les grands joueurs et repose sur les qualités
cognitives, base de la culture tactique, de la lecture du jeu.
Définition
Les qualités cognitives sont les prédispositions qui permettent à un joueur motivé et engagé de percevoir des
situations par le biais du processus d’acquisition de connaissances (attention/concentration/perception/
anticipation). C’est donc tout ce que l’intelligence permet de comprendre pour mieux exploiter une situa-
tion, une action donnée, par exemple. On peut dire qu’elles sont le fondement du comportement tactique,
comme les capacités de coordination sont à la base de la technique.
“L’intelligence est à la base du joueur moderne, surtout pour jouer dans les modules
tactiques d’aujourd’hui qui demandent polyvalence et grande collaboration avec les
autres joueurs. La vitesse de pensée, l’attention, la concentration et la compréhen-
sion du jeu sont les facteurs importants dans le jeu.”
Fabio Capello
La prise de conscience, d’une part, et la connaissance de son propre fonctionnement cognitif, d’autre part,
jouent un rôle déterminant dans la mise en œuvre des capacités cognitives. Elles permettent de planifier
l’action.
a) Réussir et comprendre
Le contrôle et la régulation des activités cognitives supposent que le joueur peut d’une manière ou d’une
autre avoir conscience de ses propres processus cognitifs; cela revient à se demander comment le savoir
se construit à partir du savoir-faire car, au commencement, est l’action. Le grand spécialiste de la psycho-
logie du développement, Jean Piaget, distingue réussir et comprendre de la manière suivante :
Dans le développement de l’enfant, celui-ci (au niveau pré-opératoire) réussit des tâches matérielles
sans en maîtriser la compréhension. Plus tard (au niveau opératoire), il peut se représenter ses actions
en pensées, il peut les décrire de façon coordonnée, il peut anticiper une courte séquence de mouve-
ments. Au dernier palier (niveau formel), il est en mesure de comparer des démarches différentes, d’en-
visager différentes hypothèses causales, ce n’est plus l’action qui est à l’origine de la compréhension
d’un événement, mais la compréhension qui commande l’action. Les actions sont ainsi dirigées par un
plan. C’est à ce niveau-là seulement que l’on est capable de maîtriser les aspects tactiques du football
6
à 11, sur un terrain de dimensions normales. D’où l’importance du processus d’apprentissage tactique
chez les jeunes.
Aspect psychologique 7
Dans une première phase de cette expérience métacognitive, le sujet a le sentiment que quelque chose
est difficile à percevoir, à comprendre, à rappeler, à résoudre. C’est dire qu’il y a quelques précautions à
prendre dans l’enseignement des qualités cognitives pour qu’elles soient réellement porteuses d’effica-
cité dans l’activité sportive. En particulier, il faut qu’elles se schématisent et s’automatisent.
• La perception
Acte premier d’une action individuelle. Il s’agit de la prise d’informations visuelles consécutive à une
situation de jeu. Meilleure est l’analyse plus juste est la décision.
Dans toute situation de jeu, le joueur doit se poser deux questions au niveau de la perception :
– où dois-je regarder ?
– que dois-je regarder ?
Ce qui suppose qu’il faut toujours avoir la tête levée dans le jeu.
• L’anticipation
• La vision périphérique
L’action de voir le plus d’éléments possibles et le plus loin possible, grâce à une vision englobant une
grande surface de jeu.
• Lire le jeu
Action d’appréhender toutes les informations possibles contenues dans le jeu, de les comprendre et
d’agir avec justesse.
La maîtrise des qualités cognitives c’est souvent “le détail” qui fait la différence dans les choix tactiques.
7
7 Aspect psychologique
Le but de l’amélioration des qualités cognitives est d’acquérir une meilleure capacité tactique pour répon-
dre vite et correctement aux événements d’un match. L’entraînement est avant tout le fait d’acquérir des
expériences, donc des connaissances nouvelles plus larges et réelles du jeu, par l’accumulation de diverses
situations de jeu développant la réflexion et le savoir tactique. Dans ce sens, les situations d’entraînement
tactique ou technico-tactique proposées doivent permettre au joueur d’accéder à ses capacités cognitives
par l’élargissement des contenus d’entraînement (ne pas toujours faire la même chose), d’où l’importance
du coaching actif.
Les entraîneurs qui veulent accorder une plus grande importance aux processus cognitifs, notamment la
perception et l’anticipation dans l’entraînement, doivent connaître le contenu des situations de jeu. C’est
la raison pour laquelle ils doivent savoir ce qui doit être perçu exactement et à quel moment pour que la
performance désirée soit possible.
Les joueurs, quant à eux, doivent apprendre à s’orienter précisément dans toutes les situations de jeu et
ainsi agir conformément à la situation donnée.
Dans ce but, le jeu et ses situations doivent être encore plus entraînés et analysés.
OÙ – Adversaire direct
dois-je – Espace derrière lui
regarder ? – Surface de réparation, Diriger l’attention.
but
8
Aspect psychologique 7
Dans le coaching
Il faut que les entraîneurs sachent attirer l’attention des joueurs sur les éléments porteurs d’informations
(ballon, position de l’équipe et des adversaires, etc.) et proposer des clés d’interprétation et de comporte-
ment.
Toutefois, il est nécessaire que les joueurs cherchent par eux-mêmes les informations et trouvent les solu-
tions. Les découvertes personnelles du joueur ont souvent plus d’effet que les explications de l’entraîneur.
Il est donc question ici d’entraînement par découverte, par découverte guidée, par initiation (observer le jeu,
les attitudes des grands joueurs).
• Les formes jouées libres, à consignes, à thèmes, dirigées, et les situations technico-tactiques sont les
formes d’entraînement pratiques utilisées pour le développement des qualités cognitives.
• L’âge, le niveau technique, le niveau d’apprentissage, les expériences du joueur sont les critères à respec-
ter dans l’enseignement des qualités cognitives.
• On développe ces qualités dès le plus jeune âge, et notamment par tous les jeux collectifs que pratiquent
les jeunes (du jeu sans ballon “chasseurs-voleurs”, basket-ball, football de rue, etc. au football réel).
Un joueur peut avoir un sens tactique très développé mais, par carences psychomotrices et techni-
ques, être limité et freiné dans la justesse de ses choix.
Nous proposons dans les contenus d’entraînement annexés quelques formes jouées pour optimiser l’amé-
lioration des qualités cognitives et des attitudes mentales.
9
Contenu
d’entraînement
Entraînement de la condition physique
LEGENDE
Course du joueur sans ballon
Course du joueur avec ballon
Course du ballon (passe ou tir)
L’entraîneur
A, B, C, D Désignation de joueurs
A1, A2 Positions du joueur A
Contenu d’entraînement 8
Entraînement de la condition physique : 1. Endurance extensive (capacité aérobie)
1. Parcours mixte d’endurance Course rapide
par entraînement continu (intervalle long) A Course modérée
Organisation :
– 3 groupes de 6 à 8 joueurs (selon potentiel d’endurance)
– 3 zones délimitées (A - B - C). B C
Course lente
Course lente
– Durée : 15’ à 30’. Changement d’exercice chaque 5’ à 8’.
– Intensité : FC 140 à 160 (maintenir un rythme régulier).
Déroulement :
– Sur zone A, 2 joueurs , course à rythme varié
(en avant, en arrière, de côté); départ au 4 coins du terrain.
– Sur zone B, par paires de 2 joueurs , avec ballons, passes et
déplacements (3, 2 touches) avec occupation de l’espace.
– Sur zone C, chaque joueur en conduite du ballon et
dribbles variés. Course rapide Slalom avant/arrière
Organisation :
– Les joueurs en équipe selon leur position (on peut aussi dé-
doubler les postes). – Terrain normal avec cônes dans le camp
opposé. – Durée : 7’ à 8’. Séries 2 à 3x. Pause 5’ à 6’.
– Intensité : FC 160 - 180/185.
Déroulement :
– Les joueurs dans leur position, selon le système de jeu.
– Circulation du ballon entre les joueurs du même bloc (à ryth-
me modéré).
– Au signal du coach, course rapide jusqu’à hauteur des cônes
correspondants dans le camps opposé et retour; puis de nou-
veau circulation du ballon entre les joueurs.
– Effort rapide 10’’- 15’’ (distance 70 - 75 m). Repos : exercice
technique 20’’ - 30’’. Varier les gestes techniques.
Contenu d’entraînement 8
Entraînement de la condition physique : 3. Jeu d’endurance (aérobie - anaérobie)
1. Jeu d’endurance de base 8:8 (9:9)
Organisation :
– 2 équipes de 8 (ou 9 joueurs).
– Surface de jeu délimitée + 4 petits buts (2 - 3 m) sur les côtés.
– 3 cônes distant de 15 m (30 m) derrière la surface de jeu.
– Durée : 10’ - 15’. Répétition 2x. Pause active (retour à FC 120).
– Intensité : FC 150 - 175.
Déroulement :
– Jeu libre (ou à 3 touches) : buts marqués lorsqu’un joueur
franchit le but ballon au pied.
– Lorsqu’une équipe a marqué un but, elle garde le ballon et
peut aller marquer dans les 2 buts opposés de l’autre camp.
– A la moitié du temps de jeu (5’ ou 7’), les joueurs de chaque
équipe effectuent 3 à 5 accélérations progressives (70% -
100%) de 30m, avec pause de 30’’ entre chaque course.
15-20m
Déroulement :
– Entre les cônes, varier les mouvements de course: course
dynamique, avant, arrière, pas lancés, pas sautillés, pas
chassés, pas croisés; course, talon/cuisses et genoux/poitrine,
1 4 5 8
skipping bas, moyen, haut.
– Du cône 8 vers 9, trottinement lent et de 9 vers 10, accélé-
ration (vitesse cyclique et coordinative) aussi avec cerceaux
rapprochés entre la distance de course pour le travail des
pas et des appuis.
2. Exercices préparatoires à la vitesse
(recherche de vitesse) 1 2 3 4
Organisation :
– 4 groupes; on travaille par 2 à chaque exercice.
– 4 parcours différents délimités; cônes répartis tous les 10 m.
– 3 à 4 répétitions à chaque exercice; retour en marchant. Pau-
se entre les exercices 2’-3’. Intensité de vitesse : 80 à 100%.
L’entraîneur corrige les mouvements de la course.
Déroulement :
1. Skipping varié 10 m; puis sprint progressif chaque 10 m
(70% - 80% -90%). 2. Départ progressif 10 m, puis sprint en
diagonale chaque 10 m ou 20 m (80% - 90%). 3. Démarrages
variés (de côté, assis, etc.), sprint droit 10 ou 20 m, puis
changer de direction (80% - 90%). 4. Démarrages variés et
sprints à 100% (20 m, 30 m et 40 m), maintenir le rythme.
Aussi sous forme de concours par équipe.
3. Jeu de vitesse (course poursuite)
Organisation :
Arrivée
– 2 équipes.
– Surface délimitée (30 x 30 m) selon nombre de joueurs.
– 5-6 portes de 2 m (cônes, assiettes, piquets).
– Répétitions: 3 à 6 courses par paire.
Déroulement :
– Le premier joueur avec 1 à 2 m d’avance, démarre et doit
passer dans au moins 5 portes et franchir la ligne d’arrivée.
– Le joueur cherche à le rattraper en le touchant.
– Après le premier passage de tous les joueurs , on change
les rôles.
Combien de victoires par équipe ?
2. Chaîne latérale
3. Chaîne ventrale
2. Bras (Triceps)
3. Bras (Biceps)
2. Abdominaux rotatifs
3. Abdominaux bas
3. Dos, lombaire
2. Abducteurs
3. Ischios jambiers
Organisation
Exécuter cor-
rectement les exer-
cices et en rythme
dynamique.
Exercice 1
Musculation
des jambes
Impulsion
verticale
– 2 à 4 séries
– 2’ - 3’ pause
active isométrique 30’’ enchaînement pliométrique coup de tête explo-
(Ex. jonglage (rester dans excentrique + 5 - 8 sauts sif avec précision
individuel) la position) stato-dynamique 2 - 3 coups de tête
aussi 3 - 5 squats 1 saut
(barre /
+ 70 - 80% Fmax)
Exercice 2
Musculation
des jambes
Impulsions
horizontales
– 2 - 4 séries
– 2’ - 3’ pause
active dynamique dynamique tir au but explosif
(Ex. jonglage 5 - 10 x par jambe 8 - 12 x foulées avec précision
à 2 ou 3 (avec charge légère) bondissantes 2 tirs au but
joueurs) (droit + gauche)
Exercice 3
Musculation
des bras /
épaules
– 2 - 4 séries
– 2’ - 3’ pause
active
dynamique ou dynamique remise en touche
pliométrique 5 - 10 x lancers explosive avec
(réactif) médicine-balle précision (dans les
– 10 - 15 x appuis (2/3 kg) pieds d’un parte-
faciaux dynamiques naire)
– 5 - 10 appuis 3 - 6 x remises en
faciaux réactifs) touche
Source : CardiSport, Dijon, France
Contenu d’entraînement 8
Exercice 4
Musculation
des jambes
Impulsions
latérales
– 2 à 4 séries
– 2’ - 3’ pause
active dynamique stato-dynamique et longue passe aé-
– 5 - 10 x par jambe pliométrique rienne explosive
– aussi avec poids 10 - 20 x sauts avec précision
léger (une barre) latéraux (30 - 40 m)
2 frappes (pied
droit + gauche)
Exercice 5
Musculation
des jambes
Travail des
chevilles
– 2 à 4 séries
– 2’ - 3’ pause
active dynamique dynamique coup de tête explosif
– avec poids – sauts en double avec précision
(barre / 40 - 80 kg) appui (jambes (sauts en chevilles)
– aussi 1 à 3 x en tendues) – 3 à 5 coups de tête
isométrique – 10 à 20 sauts
(15’’ - 20’’)
Etirement de fin d’entraînement par stretching intensif : maintenir la position de 15’’ à 30’’
(Exercices 1 à 8).
Etirement en phase d’échauffement par easy-stretching : maintenir la position de 5’’ à 10’’
(exercices 1 à 4).
Principes :
– Pas de mouvements brusques; étirement progressif sans douleur.
– Sentir que la tension diminue au fil de l’étirement.
– Respirer régulièrement et calmement.
– Etre concentré pendant la durée des étirements.
Pour obtenir des résultats tangibles d’assouplissement par le stretching, trois séances
hebdomadaires sont nécessaires.
Chez les jeunes (jusqu’à 12 ans), commencer l’entraînement du stretching par easy-stretching.
1. La condition physique et
le football d’aujourd’hui : constats 1
2. Les capacités de performance du footballeur 3
3. Les qualités d’endurance
(filières d’énergie aérobie et anaérobie) 7
4. L’évaluation et
le contrôle de l’intensité d’entraînement 24
5. La force 28
6. La vitesse 40
7. La souplesse 46
8. Les capacités de coordination 49
Contenu d’entraînement
Formation et préparation physique 8
1. La condition physique et le football d’aujourd’hui : constats
La compétition
• 60 à 70 matches par saison pour les joueurs internationaux (club, sélection nationale, matches de prépa-
ration).
• 50 à 60 matches par saison pour les jeunes joueurs (16-20 ans) de niveau international, avec dix mois de
compétition.
• 35 à 40 matches par saison pour les jeunes talents en formation.
• Augmentation des déplacements pour les compétitions nationales et internationales.
Le match
• Durée du match plus longue : 93 à 98 minutes selon le match; la durée effective moyenne de jeu a passé
de 50 à 55 minutes en 1990 à plus de 60 minutes aujourd’hui.
• 10 à 13 km de déplacement – Défenseurs centraux (8 - 10 km)
– Défenseurs / milieux externes (9 - 12 km)
– Milieux de terrain (11 - 13 km)
– Attaquants (9 - 10 km)
Le football est un sport à efforts intermittents de haute intensité, d’où l’importance de l’endurance
aérobie-anaérobie et de la vitesse explosive.
Depuis deux décennies, c’est la composante qui a certainement le plus évolué au niveau de l’entraînement,
notamment grâce à la recherche, aux expériences dans le domaine de la physiologie, au support de la mé-
decine sportive, aux moyens de récupération et à la qualité du processus d’entraînement.
L’entraînement de la préparation physique a pour but de permettre au joueur d’exprimer le mieux et le plus
longtemps possible ses capacités technico-tactiques et mentales durant tout le match et même durant toute
la saison.
Pour jouer un football de haut niveau, il est de plus en plus important de construire des bases athlétiques et
mentales solides chez les jeunes joueurs. Cette préparation athlétique à long terme commence à partir de
12-14 ans, d’une façon progressive, en respectant leur croissance, leur rythme personnel de développement
et leur potentiel de performance.
Lors de l’entraînement de la condition physique d’aujourd’hui, aussi bien chez les joueurs professionnels
que chez les jeunes, le ballon doit être le plus présent possible puisqu’il est “l’outil” essentiel du footbal-
leur.
Toutefois, selon les objectifs d’entraînement, nous verrons qu’il faut un juste équilibre entre l’entraînement
physique intégré (avec ballon) et séparé (sans ballon). 1
8 Formation et préparation physique
10.1
19.5 70.4
2
Formation et préparation physique 8
2. Les capacités de performance du footballeur
La performance sportive lors d’un match est conditionnée par plusieurs composantes.
Capacités de Habiletés
coordination motrices
TECHNIQUE
LA PERFORMANCE
SPORTIVE
LE MATCH
CONDITION PHYSIQUE
Le capital athlétique et physique est la base de toutes les autres composantes de la performance. Le déve-
loppement harmonieux et méthodique de ces dernières permet de bien “construire” le joueur de football.
3
8 Formation et préparation physique
ENDURANCE
(aérobie )
ENDURANCE-
FORCE-
VITESSE
ENDURANCE
(aérobie – anaérobie)
FORCE-VITESSE
FORCE VITESSE
(puissance)
4
Formation et préparation physique 8
Qualités de coordination
• Habiletés motrices
• Agilité
Appareil locomoteur
Des qualités de coordination de haute précision reposent sur le fondement d’un appareil locomoteur solide
et sur des qualités organiques et neuro-musculaires. Un corps athlétique, sain, vigoureux, favorise les qua-
lités neuro-musculaires et les habiletés psychomotrices et techniques.
5
8 Formation et préparation physique
Définitions
Coordination : A la base d’une bonne maîtrise technique, les capacités de coordination per-
mettent de contrôler, de régler et de maîtriser avec précision les mouvements.
Vitesse : Elément “aristocratique” du football moderne, la vitesse est la capacité qui per-
met d’accomplir des actions motrices avec la plus grande rapidité possible, sur
la base du fonctionnement des processus du système neuro-musculaire et de la
force.
Force musculaire : La force musculaire est la faculté qui permet de développer de la tension dans
une contraction musculaire. Elle peut être développée par un muscle ou un
groupe musculaire. Développée de façon explosive, elle favorise la puissance
musculaire (produit de la force par la vitesse du mouvement). Elle s’accompa-
gne de vigueur physique, de tonus, de dynamisme et augmente la confiance en
soi.
Souplesse (mobilité) : La souplesse est la capacité d’accomplir des mouvements avec aisance et
grande amplitude au niveau d’une ou plusieurs articulations. Deux facteurs
conditionnent la souplesse : la mobilité articulaire et la capacité d’étirement du
muscle.
Endurance aérobie : L’endurance aérobie est la capacité de l’organisme de supporter le plus long-
temps possible des efforts sans les interrompre. Ce type d’endurance dispose
pour sa “combustion” de suffisamment d’oxygène (O2). Ce facteur favorise la
capacité de récupérer entre les efforts.
Endurance anaérobie : L’endurance anaérobie est la capacité de supporter des efforts intenses sans
consommation d’oxygène (O2). Par ce type d’endurance à très haute intensité,
le processus anaérobie produit de l’acide lactique qui hyperacidifie le muscle,
ce qui réduit souvent l’intensité de l’effort, voire conduit à l’arrêt total du mou-
vement, et donc de l’action de jeu.
6
Formation et préparation physique 8
3. Les qualités d’endurance (filières d’énergie aérobie et anaérobie)
Le fonctionnement musculaire s’effectue par l’apport de substrat énergétique provenant de sources d’éner-
gie alimentaire et d’un comburant naturel, l’oxygène (O2), pour produire le carburant nécessaire : l’adéno-
sine triphosphate (ATP).
Les voies ATP-CP et glycolytique constituent les principales sources d’énergie lors des premières minutes
d’un exercice intensif. Pour des efforts de plus longue durée nécessitant un apport d’énergie considérable,
la voie oxydative constitue la source essentielle d’énergie (métabolisme aérobie).
100
CLIVAGE ATP, CP
80
60
CLIVAGE ATP, CP
K Cal / min
ANAEROBIE
40
OXYDATION
20
Ce système de reproduction fonctionne au travers du processus des qualités organiques par deux filières
énergétiques : la filière aérobie et la filière anaérobie.
7
8
8
Tableau 6 : Filières et système d’énergie
Sels minéraux +
Graisse
ENERGIE Vitamines
ATP
AEROBIE ANAEROBIE
Adénosine triphosphate
• Glycogène + O2
• Graisse + O2
• Augmente les énergies
disponibles avec O2
ALACTIQUE LACTIQUE
• VO2 max.
• ATP • ATP
• Créatine-phosphate (CP) • Glycolyse anaérobique
• Sans acide lactique et sans O2 • Avec formation d’acide
• Elève le stock de phosphagène lactique et sans O2
• Tolérance à l’acide lactique
Filière des efforts continus Filière des efforts brefs Filière des efforts
modérés à élevés très intenses et explosifs intenses et répétés
L’endurance aérobie
L’endurance anaérobie
C’est en quelque sorte le réservoir de la “cylindrée” de l’athlète. Ainsi, plus ce réservoir est grand et plus le
joueur est capable d’utiliser son contenu, meilleures seront ses performances dans le match. Les athlètes
de haut niveau ont un VO2max. pouvant aller jusqu’à 70 ml/kg/min. et plus selon les sports d’endurance.
Dans le football actuel, le VO2max. est devenu un critère de référence. Sachant que les normes varient entre
58 et 68 ml/kg/min. pour un joueur de haut niveau et même chez les jeunes (16-17 ans), un VO2max. de 60
à 62 ml/kg/min. est considéré comme une bonne valeur.
9
8 Formation et préparation physique
La proportion des fibres musculaires rouges lentes ( ST slow twitch) et blanches rapides (FT fast
twitch) influence aussi les capacités d’endurance. Un entraînement approprié peut transformer les fibres
FT en fibres ST; le contraire n’est possible que dans une mesure très restreinte. Dans l’entraînement
d’endurance, notamment de base (capacité aérobie) où les fibres FT peuvent “s’endormir”, il est conseillé
d’intégrer des exercices de coordination, de rapidité et autres réactifs en fin d’entraînement d’endurance.
Le seuil anaérobie
Valeur individuelle et parfois très différenciée, elle indique la concentration de lactate (acide lactique) dans
le sang pour une certaine intensité d’effort. Jusqu’à une concentration d’acide lactique de 4 mmol/l dans le
sang, l’énergie est produite essentiellement en aérobie avec présence de l’oxygène. Au-dessus de ce seuil
(seuil anaérobie), le processus anaérobie lactique intervient. On entre dans une zone critique de résistance
anaérobie, appelée “zone rouge”.
La connaissance du seuil anaérobie et la vitesse maximale aérobie (VMA) donne des indications de référen-
ces significatives pour la qualité d’un entraînement d’endurance.
10
Formation et préparation physique 8
Autres
La régulation thermique (production de chaleur) et la perte de liquide (manque d’eau) peuvent aussi amoin-
drir les performances d’endurance et même psychomotrices (sensation de soif, accélération du pouls, cram-
pes, apparition de faiblesse, trop grande agressivité, etc.). Faire boire pendant les entraînements et surtout
en période de grandes chaleurs diminue les risques. La santé, l’alimentation, l’âge et le mental sont aussi
des facteurs pouvant affecter la capacité d’endurance d’un joueur.
L’endurance, qualité importante du footballeur, peut se développer très tôt chez les jeunes grâce à
diverses formes d’entraînement avec ballon ou sports complémentaires.
Exemple : L’entraînement en zone 3 est la phase de l’entraînement aérobie spécifique qui fait appel à la
puissance aérobie; c’est déjà une première phase intensive de l’entraînement d’endurance, mais
toujours avec l’apport d’O2.
11
8 Formation et préparation physique
ETAPE 4
Zone 4
Puissance maximale
aérobie (PMA) ETAPE 3
Travail au seuil
Rythme intense
PHASE Développement de la
• 90 à 95% de la FCm
INTENSIVE • FC 175 - 180 à + puissance maximale (PMA)
• 83 à 90% VO2max.
Zone 3
Puissance aérobie (PA)
Aérobie spécifique ETAPE 2
Travail à la limite du seuil
Rythme élevé
Développement de la
• 80 à 90% de la FCm
• FC 160 - 175 puissance aérobie (PA)
• 70 à 83% du VO2max.
PHASE Zone 2
EXTENSIVE Endurance de base ETAPE 1
Capacité aérobie
Rythme modéré
• 70 à 80% de la FCm Développement de
• FC 140 - 160 la capacité aérobie
• 55 à 70% du VO2max.
Zone 1
Endurance fondamentale
Oxygénation/Capillarisation
Rythme lent à modéré
• 60 à 70% de la FCm
• FC 120 - 140
• 40 à 55% du VO2max.
Dans la phase extensive, en terme de capacité aérobie, on travaille sur l’aspect quantitatif (durée longue).
Dans la phase intensive, en terme de puissance aérobie, on travaille sur l’aspect qualitatif et intensif de
l’effort (durée plus courte).
12
Formation et préparation physique 8
Objectifs
• Endurance de base
• Entraînement foncier
• Endurance (capacité aérobie)
• Oxygénation + capillarisation
• Construction aérobie de base (réservoir d’oxygène) qui permet aux muscles de mieux consommer l’O2
Formes
• Course lente à modérée : jogging, footing (dans la nature, en forêt : meilleure oxygénation)
• Conduite du ballon : échanges techniques à 2, à 3, etc.
• Exercices techniques et technico-tactiques en mouvement
• Jeux continus (7:7 / 8:8 / 9:9 / ...)
Durée
Intensité
Variante
• Effort continu (exemple : 30’ ou alors par intervalles longs à rythmes progressifs :
1 x 10’ à 70% et 2 x 10’ à 80% de la FCm)
• Intervalle long (exemple : 6 x 1000 m : 2 x en 5’15’’, 2 x en 4’45’’, 2 x en 4’30’’)
13
8 Formation et préparation physique
Objectifs
Formes
Durée
Intensité
Récupération
• Selon les efforts entre les répétitions (actives ou passives), mais retour à 120-130 FC
• 4’ à 8’ entre les séries
Le passage d’une zone d’entraînement à l’autre (zones 3 à 4) est tributaire de l’intensité demandée lors des
efforts et du temps de récupération.
14
Formation et préparation physique 8
Voir tableaux 9 a) et 9 b)
Objectifs
Formes
Durée
Intensité
• De 85 à 100% de la FCm
• FC moyenne de 165 à 180
15
8 Formation et préparation physique
Tableau 9 a) Tableau 9 b)
entraînement par intervalle entraînement intermittent
220
220
200
200
180
180
160 160
140 140
120 120
100 100
80 80
60 60
40 40
20 20
0 0
0 10' 20' 30' 40' 50' 0 5' 10' 15' 20'
On peut remarquer que seul l’entraînement intermittent arrive à solliciter un haut degré de la puissance
maximale aérobie, la fréquence cardiaque restant dans une fourchette très étroite et proche du maximum,
ce qui n’est pas du tout le cas dans l’entraînement par intervalle.
16
Formation et préparation physique 8
Dans le football, elle est appelée entraînement en durée à rythmes variables (CRV : course à rythmes varia-
bles). Les formes jouées peuvent s’apparenter à la méthode fartlek.
La durée de l’exercice est entrecoupée de variations de rythme (exemple : Effort modéré 1’, effort lent 2’,
effort élevé 15’’, effort lent 2’, etc.). Le fartlek est souvent utilisé en période de préparation, en alternance
avec la méthode continue de durée, ou en phase pré-compétitive.
Objectifs
Formes
• Course ou parcours varié, combiné avec ou sans ballon ; course dans le terrain, en forêt, avec change-
ments de rythme
Durée
Intensité
17
8 Formation et préparation physique
Objectifs
Formes
Durée
• De 8’ à 15’
• Efforts par répétitions de 20’’ à 2’ (moyenne de 1’)
• 1 à 2 séries avec 3 à 5 répétitions (selon la forme et l’effort)
Intensité
• Elevée à intense
• 90 à 100% de la FCm
• FC moyenne de 175 à 200 p/min. (FC très individuelle)
• 1 x par semaine en phase de compétition quelques répétitions par intervalle court (de 20’’ à 1’)
• 1 x toutes les deux semaines en phase de compétition par intervalle moyen (de 1’ à 2’)
18
Formation et préparation physique 8
• Il doit être entrepris en début de saison, après 4 à 5 semaines d’entraînement en période pré-compétition.
Si cette précaution n’est pas prise, il y a un risque certain de blessures, voire d’une sérieuse baisse de
régime après un début de saison “prometteur”.
• Il ne doit pas être effectué dans les 3 jours qui précèdent la compétition.
• Il provoque un épuisement des réserves musculaires en sucre. Il devra donc être suivi d’une alimentation
permettant de reconstituer ces réserves à base d’hydrate de carbone.
• Il est surtout utilisé pour l’entraînement du mental (expérience des limites personnelles).
19
8 Formation et préparation physique
L’expérience montre qu’on peut former quatre à cinq groupes distincts sur la base des résultats de tests
spécifiques, comme notamment le test de Cooper, en fonction de la distance parcourue ou encore de la
vitesse maximale aérobie (VMA). Des groupes par poste sont aussi possibles sachant que le potentiel
aérobie est en relation directe avec la position sur le terrain.
Exemple : groupes des milieux de terrain, des attaquants de pointe ou encore des milieux extérieurs
• Avant d’entraîner la puissance aérobie, il est important de développer une base d’endurance foncière par
un entraînement de capacité aérobie (70-80% de la FCm).
• Il est conseillé de s’entraîner à 85-90% de la FCm (zone 3 et 4) pour augmenter le potentiel de la puis-
sance aérobie et pour construire le “cylindre” du joueur.
• Pour repousser le seuil anaérobie, il faut s’entraîner à sa limite inférieure et progressivement au seuil
même, avec un travail en puissance maximale aérobie de 80-85% du Vo2 max. (zone 4), .
• Une étude norvégienne (2001) confirme une amélioration de la consommation maximale d’oxygène
(VO2max.) de 10,8%, mais également une augmentation de 20% de la distance de course parcourue dans
le même temps avec un entraînement de course pure à 90-95% de la FCm, avec 4 répétitions de 4 minu-
tes chacune et une phase de récupération par course lente de 3 minutes entre les répétitions. L’étude a
été conçue à raison de deux séances spécifiques de 25 minutes par semaine et sur une période de deux
mois.
• Une étude suédoise suggère que des formes jouées 3:3 avec petits buts sans gardien, sur des surfaces
réduites (33 x 20m), avec rapport de travail-repos donné (3’-2’; 70’’-20’’; 4’-1’; ...) et avec une animation
constante de l’entraîneur (directive, encouragements, remise en jeu immédiate du ballon à chaque sortie
du terrain), peuvent être utilisées comme formes d’entraînement d’endurance, notamment de puissance
aérobie (FC 85 à 95% de la FCm).
Voir tableaux annexés 10 a) et 10 b)
En conclusion, la tabelle d’entraînement du métabolisme et des filières d’énergie annexée (page 23) donne
à l’entraîneur un aperçu d’ensemble des méthodes d’entraînement et leur dosage en fonction des objectifs
d’entraînement.
20
Formation et préparation physique 8
Tableau 10 a)
200
180
160
140
120
100
80
60
Périodes de travail de 3 minutes
40
(2 minutes de récupération) Temps min
20
Tableau 10 b)
200
180
160
140
120
100
80
60
Périodes de travail de 70 secondes
40
(20 secondes de récupération) Temps min
20
Résultats de deux jeux 3:3 sur surfaces réduites avec la moyenne des fréquences cardiaques (bpm) des six
joueurs pendant le jeu (Dr P. D. Balsom). 21
22
8
TABELLE D'ENTRAINEMENT DU METABOLISME ET FILIERES D'ENERGIE
a) Préparation de la séance
• Objectifs Développer l’endurance aérobie avec accents technico-tactiques.
• Fixer la charge (% de la FCm)
– Capacité et puissance aérobie (80 ou 90% de la FCm)
– Fixer les zones d’entraînement (zone 2 à 4)
• Formes d’entraînement
– Course
– Exercices techniques
– Formes jouées
• Méthodes d’entraînement
– Continu (de durée)
– Par intervalle et intermittent
• Organisation d’entraînement
– Nombre de joueurs : 18
– Durée de la séance : 90’
– Durée totale du travail en aérobie : 40’
– Nombre de séries : 4
– Nombre de répétitions : 8
– Durée totale des pauses : 15’ (pauses “semi-actives”, avec jonglage ou autre technique simple)
– Formation des groupes : par poste (les milieux, les attaquants, etc.)
b) Entraînement
• Echauffement avec ballon
– Durée 15’
• Série 1
– Course continue
– Conduite du ballon en fartlek (30’’ rythme élevé; 90’’ rythme modéré)
– Durée : 2 x 8’
– Pause : 2’
• Séries 2 + 3
– Groupe 1 (9 joueurs)
– Intermittent : “course et technique” (10’’-20’’)
– Groupe 2 (9 joueurs)
– Par intervalle : exercice de passes à 4 joueurs (30’’-1’)
– Durée : 6’ pour chaque exercice, avec changement de groupe
– Pause entre les séries : 3’
• Série 4
– Forme jouée 4:4 + gardiens, sur surfaces restreintes; jeu libre avec conclusion (tir au but)
– Durée : 12’, 4 répétitions de 3’ - pause 3’
• Retour au calme
– Course légère et stretching
Durée : 10’
• Coaching :
– Préparer le terrain à l’avance.
– Accueillir les joueurs et présenter les objectifs d’entraînement.
– Animer, stimuler, renforcer, évaluer (contrôle de la FC).
23
– Faire boire pendant la séance.
– A la fin de l’entraînement, évaluer la séance et féliciter les joueurs pour leur engagement.
8 Formation et préparation physique
Il est démontré qu’une augmentation de l’intensité de l’exercice ou d’une forme jouée entraîne une aug-
mentation proportionnelle de la fréquence cardiaque. Donc, plus la fréquence cardiaque est élevée plus un
joueur travaille à un haut niveau d’intensité. Le contrôle de la FC (Fréquence Cardiaque) est ainsi le moyen le
plus reconnu et le plus simple pour évaluer l’intensité d’une activité d’entraînement.
• Par prise de la pulsation sur le poignet (artère radiale) ou au cou (artère carotide) en comptant les pulsa-
tions par minute (p/min.).
En général sur 15 sec. x 4 (exemple : 32 x 4=128 (p/min.)) ou sur 10 sec. x 6.
• Par cardiofréquencemètre avec émetteur (ceinture thoracique) et récepteur (bracelet-montre) qui signale
les pulsations cardiaques sur l’écran de la montre.
Nous présentons un test simple (Dr Paul D. Belsom, Suède) pour mesurer la FCm sur le terrain.
– Echauffement “normal”, avec footing sur quatre longueurs de terrain ou 400m, suivi par six longueurs
avec augmentation graduelle de l’intensité de la course jusqu’à la vitesse maximale.
– En sprint de la troisième longueur à la quatrième; en sprint à vitesse maximale (“sprint d’enfer”) à la cin-
quième et à la sixième longueurs.
– A l’arrivée, contrôle immédiat de la fréquence cardiaque par les entraîneurs ou par des contrôleurs : si les
joueurs ont mis un cardiofréquencemètre, prendre la plus haute fréquence enregistrée tout de suite après
l’arrivée.
Ce test intensif peut être répété 2 à 3 fois sur plusieurs jours pour s’assurer de la validité de la FCm. Compte
tenu de l’effort intense de ce test, il ne faut pas le faire la veille ou le lendemain d’un match.
Autre méthode
La FCm théorique, très connue par la formule mathématique basée sur l’âge, peut aussi être utilisée comme
repère d’intensité, bien qu’elle ne soit pas d’une grande justesse du fait des valeurs variables entre les
joueurs.
Exemple : 220 – âge 21 ans = FCm 199 p/min.
24
Formation et préparation physique 8
Sachant que l’intensité de travail d’un joueur lors d’une activité d’entraînement est le plus souvent exprimée
en pourcentage de la FCm , nous présentons la formule la plus utilisée pour choisir les zones cibles d’entraî-
nement à partir de la FCm connue.
Connaissant les valeurs de ses joueurs, l’entraîneur vérifie la FCE (Fréquence Cardiaque d’Entraînement)
pendant l’activité et si le joueur a une FC au-dessous ou au-dessus de la fréquence cible, il adapte l’intensité
de l’effort.
D’autres méthodes et formules pour définir l’intensité d’entraînement sont connues dans le football. Notam-
ment les méthodes de la fréquence cardiaque maximale de réserve (FCR), du seuil anaérobie et de la vitesse
maximale aérobie (VMA). Elles sont appliquées selon les connaissances et le choix de l’entraîneur et de ses
collaborateurs.
Pour connaître ces paramètres de référence dans le dosage d’entraînement comme pour connaître l’état de
performance des joueurs, des tests spécifiques sont aujourd’hui connus et utilisés dans le football.
Voir tabelle annexée de quelques tests de mesures de capacités physiques (p. 28).
Pour des raisons pratiques, on utilise la méthode connue de la Fréquence Cardiaque maximale (FCm),
comme évoquée ci-dessus.
25
8 Formation et préparation physique
Test de Cooper
Pour des raisons pratiques d’organisation et par ses résultats toujours reconnus, le test des 12 minutes de
Cooper a toujours valeur de référence dans l’activité physique, le sport et le football en particulier. Le test de
Cooper consiste à courir la plus grande distance possible dans le temps de 12 minutes. Après avoir délimité
une piste sur le terrain (350 à 400m), on compte le nombre de tours effectués par le joueur, et on additionne
la distance du dernier tour. Non seulement son échelle de valeur permet, selon la distance obtenue, de caté-
goriser la prestation, mais encore à partir de cette distance et par formule indirecte de connaître une valeur
estimative du VO2max. et la vitesse moyenne aérobie en km/h.
Même si le test de Cooper est très influencé par la motivation du joueur, par sa capacité évolutive et par
l’état de fatigue du moment, les résultats nous donnent des indications significatives sur sa prestation
et surtout des indications très intéressantes pour former des groupes homogènes lors des entraînements
d’endurance.
Tabelle du VO2max. (ml/kg/min.) et La tabelle présente quelques tests connus dans le football pour évaluer les
distances en mètres à partir du test capacités physiques. Certains d’entre eux sont appliqués dans la formation des
de Cooper (Litwin, J.; Gonzalo, F.) joueurs à des fins comparatives et formatives ou comme moyens de sélection.
Distance
VO2max. AEROBIE/VO2max. VITESSE FORCE AUTRES
parcourue
2800 52.1 a) Laboratoire • 10 m (1’’60 - 1’’80) a) Force maximale a) Souplesse
• Vélo + tapis roulant (Astrand) • 20 m (2’’75 - 3’’10) • Concentrique + • Flexion du tronc,
2900 53.3
excentrique de la colonne vertébrale,
• Prise de sang (AL) • 40 m (5’’10 - 5’’20)
des hanches
3000 55.5 (VO2max., seuil anaérobie, vitesse • Isométrique
• 60 m (6’’90 - 7’’80)
au seuil et maximale aérobie,
• Cybex
8
27
8 Formation et préparation physique
5. La force
Les muscles sont le fondement de la bonne construction athlétique de tout sportif, et donc pour le footbal-
leur qui a besoin de force dans n’importe quelle action de jeu. Il court souvent plus de 10km par match, mais
doit lutter contre l’adversaire avec son corps, sprinter de nombreuses fois, sauter pour conquérir des ballons
aériens ou tirer au but. La force du footballeur ne se limite pas aux jambes, elle s’étend à tout le corps; elle
favorise donc un développement musculaire harmonieux, et dès le plus jeune âge.
• Extension du potentiel énergétique par l’augmentation de la masse musculaire, base d’un nouveau déve-
loppement de la force
– Adaptation structurelle
Construire une base musculaire athlétique solide
• Amélioration du “flux” énergétique dans les muscles (travail au niveau des filières d’énergie)
– Adaptation énergétique
Base d’un meilleur rendement musculaire
Le développement et l’entraînement de la force chez le footballeur doivent se percevoir d’une façon qua-
litative et spécifique si on veut améliorer :
– sa vitesse
– sa force de démarrage
– sa détente et sa puissance
– sa force de frappe
– sa force en duel
– une plus grande confiance en lui-même
– la prévention des accidents articulaires, musculaires et ligamentaires
28
Formation et préparation physique 8
Le muscle
• 40 à 50% du poids total corporel. Avec un pourcentage différent de fibres lentes (ST) et de fibres rapides
(FT), déterminé par le patrimoine génétique.
La contraction du muscle est possible par sa structure fine et par les deux types de fibres musculaires
classifiés à partir de la composition chimique du tissu qui décèle certains enzymes aérobies ou anaéro-
bies.
• Les fibres de type I, ST (slow-twitch), fibres rouges à contraction lente, à métabolisme surtout aérobie
– Fibres des sports d’endurance, très résistantes à la fatigue
• Les fibres de type IIA et IIB, dénommées FT (fast-twitch), fibres blanches tonico-phasiques et phasiques à
contraction rapide
– Les fibres FTA utilisent les deux voies du métabolisme, aérobie et anaérobie.
– Les fibres FTB utilisent essentiellement la voie anaérobie.
– Ce sont des fibres rapides et puissantes qui résistent peu à la fatigue.
– Fibres de sports de vitesse, de force et de force explosive.
fibre contractée
fibre non contractée
29
8 Formation et préparation physique
• Jambier antérieur
– Extension (ou flexion
dorsale) du pied
Lorsque nous exécutons un mouvement, nous contractons un ou plusieurs muscles agonistes et nous relâ-
chons les muscles antagonistes (muscles opposés). Ainsi, pour fléchir la jambe, nous contractons l’ischio-
jambiers de la cuisse et nous décontractons le quadriceps.
A l’entraînement, nous devons toujours avoir à l’esprit de proposer des exercices qui sollicitent les muscles
agonistes sans oublier d’autres exercices pour les antagonistes du même groupe musculaire.
30
Formation et préparation physique 8
L’entraînement de la force
Force-vitesse
Force maximale (puissance / Force-endurance
explosivité)
• Force la plus élevée • Capacité de mobiliser • Capacité à résister à
qu’un joueur est le corps, ses parties la fatigue de la
capable de produire ou des objets, avec la musculature dans
sous une forme plus grande rapidité les efforts de force
dynamique ou possible de longue durée
statique pour vaincre
la résistance
Le développement de la force et son entraînement demandent un entraînement progressif sur ces trois types
de force.
Le travail musculaire peut être développé de trois manières différentes selon les régimes de contraction
musculaire.
Auxotonique
Isométrique Isotonique (pliométrie)
32
Formation et préparation physique 8
Le renforcement musculaire généralisé (aussi appelé gainage musculaire) avec le poids du corps est la
forme couramment utilisée tout au long de la saison, et même à chaque entraînement, notamment pour la
musculature du tronc. Cette forme “traditionnelle” est surtout utilisée chez les jeunes, et avec les joueurs
blessés, comme phase éducative à l’entraînement de la force (force-endurance : 20 à 40 répétitions; 2 à 4
séries; exécution dynamique).
Vous trouvez dans les contenus d’entraînement de la force quelques exemples des méthodes les plus utili-
sées en football.
33
8 Formation et préparation physique
PHASE
SPECIFIQUE
• Force contrastée
(multiforme orientée
et spécifique)
PERIODE DE
PREPARATION Réactive – explosive
SPECIFIQUE (pliométrie spécifique
(pré-compétition + et combinée)
compétition)
PHASE INTENSIVE
• Force maximale
(coordination intramusculaire)
PERIODE DE
PREPARATION Réactive – explosive
GENERALE (pliométrie moyenne
et haute)
PHASE EXTENSIVE
• Développement de la force musculaire (volume)
(circuit ou stations charge moyenne)
Réactive – explosive
(phase éducative
pliométrie légère)
34
Formation et préparation physique 8
• Chez un footballeur, le développement de la force passe par une bonne musculation générale basée sur le
renforcement des muscles agonistes et antagonistes afin d’assurer un parfait équilibre musculaire. Cette
règle est surtout importante chez les jeunes footballeurs avant un entraînement de la force.
• En phase extensive: on cherche avant tout un développement général de la musculature agissant sur l’ap-
pareil locomoteur passif et garantissant un bon équilibre général pour le développement plus spécifique
des aptitudes propres au football. Cette étape du renforcement foncier est idéale pour la mise en place
d’un renforcement spécifique lié au développement des capacités de coordination, en particulier l’orien-
tation, la différenciation et l’équilibre. C’est notamment la phase éducative et de base de la musculation :
travail de renforcement musculaire avec son propre poids du corps (gainage musculaire), puis progres-
sivement avec des charges légères de 30 à 70% de la force maximale (Fmax.). Ce type de renforcement
s’inscrit donc dans la phase extensive de la préparation du footballeur, mais il peut se prolonger si le
joueur n’a pas encore atteint un niveau de développement musculaire satisfaisant.
Cet entraînement pourra être organisé sous forme de “circuit-training” (15’’ - 30’’ / 2-3 séries par
exercice), ou de “travail par station” (3 séries de 10 avec 50 à 70% de Fmax.) Puis vient le travail
dans la zone de force maximale (coordination intramusculaire = IM) qui doit garantir une sécurité
parfaite afin d’éviter toute surcharge. Si ce travail ne comporte pas de danger pour le haut du corps,
il convient d’être plus attentif pour celui des jambes (squats) dont la charge ne devrait pas excéder
80% de Fmax. (env. 8 répétitions maximales = RM). Seule l’utilisation d’une presse à jambes permet
des sollicitations maximales.
Au niveau de chaque fonction anatomique afin d’éviter toutes disbalances musculaires, on veillera
à choisir des exercices agonistes et antagonistes. Les exercices choisis couvriront toutes les parties
du corps (membres inférieurs, supérieurs et tronc). Dans cette phase extensive, il nous paraît néces-
saire de programmer deux entraînements de musculation par semaine (par exemple lundi – jeudi ou
mardi – vendredi), dans tous les cas en phase de préparation ou lors de la construction musculaire
de base des jeunes.
• En phase intensive: il s’agira simplement d’augmenter progressivement les charges tout en diminuant le
volume d’entraînement. Les temps effort / récupération passeront, pour les circuit-training par exemple,
à 20’’ - 40’’, et pour l’entraînement en stations le nombre de répétitions sera compris entre 5 et 10 répé-
titions.
L’entraînement de la détente ou force réactive (pliométrie) sera également introduit dans les micro-
cycles des phases extensives et intensives. Il sera très varié et évoluera progressivement d’un travail
à pieds nus sur sol ou tapis mou (bondissements) avec des formes plus sollicitantes (avec obsta-
cles) vers des surfaces moins molles (terrain de football). Ce type de travail sera réalisé au moins
une fois par semaine, soit sous forme isolée soit combiné avec un travail intermittent.
35
8 Formation et préparation physique
• En phase spécifique: la musculation doit absolument être maintenue au moins 1 x par semaine (début de
la semaine) pour conserver une bonne tonicité durant la longue période de compétition.
En stations, alternance de charges lourdes et légères (méthode contrastée) dans les fonctions spé-
cifiques aux footballeurs.
En combinant un circuit-force (20’’ - 40’’) pour le haut du corps et le tronc, avec un travail de plio-
métrie (diverses formes de bondissements) pour les jambes (insister sur une exécution très dyna-
mique).
Durant cette période et dans le but de développer une certaine résistance-vitesse, l’entraînement
intermittent mixte sera privilégié (5’’ - 15’’ ou 10’’ - 20’’, par exemple en 3 efforts de 6’ et 3’-6’ de
pause).
En résumé, un travail bien dosé entre le développement de la force avec ses dérivés (puissance, force réac-
tive ou vitesse cyclique et acyclique) et le travail spécifique du footballeur, garantira aussi bien l’intégrité
physique du joueur que sa qualité de performance.
36
Formation et préparation physique 8
Il est à noter qu’un entraînement de la force peut être intégré dans une séance d’entraînement comprenant
d’autres objectifs.
Exemple : Un entraînement à dominante technique placé après l’entraînement de la force est une bonne
association.
L’effet tonifiant d’un entraînement de la musculation peut avoir une répercussion très positive sur la vivacité
des joueurs dans un travail technique qui suit directement le travail de la force.
Le 2e jour d’entraînement
Amélioration ou maintien de la force générale et spécifique
Par : Circuit-force ou travail en stations (selon le cycle de force dans lequel se trouvent les joueurs)
37
(bondissements)
8 Formation et préparation physique
Exemple d’un programme de construction musculaire chez les jeunes (15 - 16 ans)
38
Formation et préparation physique 8
Le programme et les charges sont adaptés aux joueurs en fonction de leur potentiel athlétique, de leur mor-
phologie et des expériences acquises à l’entraînement.
Attention, l’entraînement de la force par des charges inadaptées peut provoquer des blessures, notamment
au niveau des tendons, des ligaments et des tissus musculaires.
39
8 Formation et préparation physique
6. La vitesse
La vitesse est un des facteurs préférentiels de la condition physique en football. 100 à 150 sprints par
match, entre 10 à 40m (moyenne 20m). Pour certains, c’est l’élément “aristocratique” des qualités physi-
ques du joueur de football. Les joueurs sont donc très souvent obligés de sprinter, d’effectuer des feintes
d’accélération avec de fausses pistes, presque jamais en ligne droite et en pleine vitesse, d’effectuer un
contrôle du ballon ou de tirer au but. Ces actions en vitesse maximale sont étroitement liées à la force et à
la coordination.
• Vitesse de perception, d’anticipation, de décision : bases cognitives qui permettent d’agir et de réagir
avant les choix et les actions
• Vitesse de réaction : réagir à l’appel d’un signal (acoustique, visuel)
• Vitesse de démarrage : vitesse-force, les premières foulées de la course
• Vitesse d’exécution (avec ou sans ballon) : capacité de se mouvoir et de se déplacer à grande vitesse dans
les courses (avec conduite du ballon, geste technique)
• Vitesse d’accélération : principale qualité du joueur lors de contre-attaque ou de changement de rythme
(a-rythmique)
• Endurance-vitesse : capacité de maintenir pendant une longue distance la vitesse maximale
Exemple : Un défenseur latéral qui fait un appel en profondeur, puis revient se replacer à grande vitesse
dans sa zone (course de 60 à 70 m).
La méthodologie d’entraînement
Comme les distances en vitesse maximale dans un match de football sont de 10 à 40m, la filière anaérobie
alactique est donc la principale source d’énergie. Pour les distances plus longues, entre 60 et 100m, la
source d’énergie provient progressivement de la filière anaérobie lactique.
Nous voyons dans la figure ci-dessous le système de fonctionnement des filières d’énergie.
40
Formation et préparation physique 8
La vitesse
90
70
Puissance
ATP
50 CP
30 glycolyse
anaérobie
glycolyse et
10 lipolyse aérobie
Bien que la vitesse anaérobie lactique (endurance-vitesse) ne joue qu’un rôle secondaire dans le football, il
est toutefois nécessaire d’introduire dans la séance de vitesse des efforts maximum de 10’’ à 15’’. Ce type
d’entraînement lactique (appelé aussi capacité de résistance) permettra au joueur de prolonger sa phase
intensive maximale en favorisant aussi le travail du métabolisme.
Organisé avec une forme intégrée spécifique, ce type d’entraînement peut s’orienter sur l’individualisation
d’entraînement en fonction des postes.
Exemple : Entraînement pour les milieux et défenseurs latéraux, par combinaison offensive de jeu simple,
avec repositionnement défensif en pleine vitesse
Toutefois, la forme intégrée (vitesse + technique, vitesse + technico-tactique) qui favorise la qualité coordi-
native est fondamentale dans l’entraînement. Elle permet la transposition de la vitesse maximale dans les
actions individuelles et collectives de jeu; c’est la vitesse optimale du footballeur.
Un juste équilibre entre ces deux formes d’entraînement doit être planifié dans la séance de vitesse.
41
8 Formation et préparation physique
Le dosage de la vitesse
• Le nombre de répétitions par série, selon la distance, ne devrait pas dépasser 4 à 6 (max. 8), afin de limi-
ter l’augmentation de l’acide lactique.
• Le nombre de séries est donné par l’épuisement des réserves musculaires. Pour une distance de 30 à
40m, 3 à 4 séries semblent être le nombre recommandé. Pour des distances plus courtes, de 10 à 20m,
on peut aller jusqu’à 5 séries.
• Le temps de repos entre les répétitions doit être compris entre 20’’ et 30’’ pour la récupération de la moitié
des réserves anaérobies alactiques et jusqu’à 3’, sans excéder ce temps, car les capillaires se referme-
raient, éliminant ainsi le bénéfice de l’entraînement (en vitesse pure submaximale).
• Ce temps de récupération est souvent défini de 1:10, 1:15 ou 1:20, c’est-à-dire 10 ou 20 fois le temps de
l’effort; il est fonction de la durée d’effort, de l’objectif métabolique, de l’état d’entraînement des joueurs
et également de l’âge.
• Le repos est très souvent actif entre les répétitions : marche ou trottinement selon les distances ou la du-
rée. Entre les séries, du fait qu’après une série de répétitions un taux d’acide lactique élevé (souvent plus
de 5 mlmol) se trouve dans les muscles, il est demandé un repos de 4’ à 5’ minimum jusqu’à 8’ à 10’ selon
les charges. Le contenu de cette phase de récupération est souvent à base de souplesse et de technique
simple.
42
Formation et préparation physique 8
La planification de la vitesse
L’entraînement de la vitesse doit être suivi, comme la technique, dans toute la planification annuelle, afin
de maintenir un effet positif sur toute les composantes de la vitesse.
• Dans la phase de préparation à la vitesse (pré-vitesse), on travaille sur les capacités musculaires (agonis-
tes – antagonistes), sur la coordination et pas trop longtemps sur l’endurance aérobie (oxydative).
• La tonification musculaire préalable à l’entraînement de la vitesse favorise la contraction musculaire et le
travail réactif-actif. La tendance actuelle est d’organiser une séance de force avant l’entraînement de la
vitesse par un travail lourd-léger (transformation de la force). Cette forme augmente aussi le potentiel du
processus de coordination.
• L’entraînement de la vitesse est toujours un travail qualitatif qui demande un grand engagement mental
(concentration, attention, volonté) et une haute motivation, d’où l’importance de la variété des formes
d’entraînement.
• On conclut toujours l’entraînement de la vitesse par des exercices d’assouplissement et de stretching.
• Dans le cycle hebdomadaire, on planifie en général deux séances de vitesse spécifique : en début de cycle
à base de vitesse d’exécution (anaérobie alactique ou lactique) et en fin de semaine sur la vitesse réactive
(réaction, vivacité).
La durée de la séance de vitesse et son contenu sont programmés en fonction des autres facteurs d’entraî-
nement prévus qui agissent sur la vitesse. Par expérience, on peut dire aussi qu’une séance d’entraînement
de la vitesse qui précède un entraînement technique favorise la qualité de cet entraînement grâce aux capa-
cités de coordination très sollicitées dans la vitesse (pouvoir de transfert).
43
8 Formation et préparation physique
• de 3 à 5 • de 2 à 4
SERIES
44
Formation et préparation physique 8
Duel
1:1 4ème série
3 à 4 répétitions
Pause 6’ • s/but
– Course lente 3’ • 10’’ à 15’’
– Toro (8:2)
• Signal départ
• Même distance mais
avec slalom et/ou avec 3ème série
ballon 4 répétitions
• Intensité 100%
Pause 5’ • Repos: marche 1’15’’ à 1’30’’
Jonglage à 3
N.B. La 3e séries peut se faire avec des exercices intégrés avec ballon.
45
8 Formation et préparation physique
7. La souplesse
La souplesse est la capacité d’accomplir des mouvements avec aisance et avec la plus grande amplitude
possible.
SOUPLESSE
La mobilité articulaire se rapporte aux articulations et aux disques intervertébraux. La capacité d’étirement
concerne les muscles, les tendons, les ligaments et les capsules articulaires.
L’âge, le système hormonal, la température, le moment de la journée et la fatigue agissent sur la souples-
se.
L’importance de la souplesse dans un sport comme la gymnastique est plus déterminante que dans le foot-
ball. Bien qu’elle soit sollicitée lors des tirs, des contrôles du ballon, des pivots, des feintes, elle n’exige
cependant pas une grande amplitude pour ces mouvements spécifiques. C’est surtout au niveau de la
prévention des blessures, d’une meilleure élasticité des tissus musculaires et d’une bonne préparation du
corps pour la performance que la souplesse garde toute sa valeur chez le footballeur.
46
Formation et préparation physique 8
Deux méthodes
Dans l’entraînement du footballeur, ces deux méthodes sont compatibles et reconnues pour l’amélioration
et le maintien de la souplesse et pour la récupération.
La souplesse s’entraîne à chaque entraînement, lors de l’échauffement et/ou du retour au calme. De plus,
elle devrait être intégrée dans le programme d’entraînement au moins deux fois par semaine, pendant 10 à
15 minutes.
Le stretching seul n’est pas suffisant pour améliorer la souplesse, il doit être complété avec l’entraînement
de souplesse dynamique (travail de mobilité, de flexibilité). 47
8 Formation et préparation physique
Séries : –1à3
Faire une distinction entre mouvements actifs dynamiques et mouvements brusques rapides.
C’est la forme la plus utilisée; elle consiste à étirer les muscles, lentement et progressivement, jusqu’à la
tension qu’il faut conserver.
Les raccourcissements par effort des groupes musculaires peuvent avoir des effets défavorables sur les
articulations et provoquer notamment la surcharge des cartilages articulaires. Les tendons des muscles rac-
courcis réagissent souvent par des inflammations de leurs insertions. Les muscles contractés, contracturés
et peu extensibles risquent l’élongation, et au pire la rupture.
Quand : – A l’échauffement
– Après chaque entraînement, dans la phase du retour au calme
– Après des efforts intensifs (lors de vitesse ou de force)
– Pour améliorer la souplesse (mobilité)
Selon des études récentes, il n’est pas clairement établi que le stretching a un effet préventif sur les blessu-
res, contrairement à une bonne endurance aérobie de base.
Le stretching n’est pas essentiel chez les jeunes avant la puberté. Toutefois, pour une question d’éducation
au stretching, il est conseillé de l’introduire deux à trois fois par semaine en fin d’entraînement, dès l’âge
48 de 9-10 ans.
Formation et préparation physique 8
8. Les capacités de coordination
Les capacités de coordination, appelées aussi “agilité” ou “adresse” ou qualités psychomotrices, permet-
tent à un footballeur de contrôler et de régler avec précision ses mouvements et d’apprendre plus rapide-
ment les gestes techniques et technico-tactiques.
Rythme Equilibre
Capacité qui permet Capacité qui permet de
d’élaborer un mouvement maintenir l’équilibre
en rythme. pendant une action, ou
lors d’un geste.
Alternance vitesse-lenteur.
Retrouver son équilibre
Le dribble, la feinte. après un duel, une charge,
et après une feinte.
49
8 Formation et préparation physique
L’entraînement de la coordination
L’entraînement des capacités de coordination convient aux adultes, mais particulièrement aux jeunes
enfants où le système nerveux est encore au stade de développement et donc ouvert aux stimulations ex-
ternes. Pour profiter au maximum de cette “ouverture” temporaire du système nerveux, il est conseillé de
placer systématiquement les jeunes en situation d’exercices de coordination séparés et intégrés (8-12 ans).
En âge de croissance (11-14 ans), ils sont confrontés au phénomène de transformation physique : leurs
membres vont s’allonger et leur coordination en pâtir. A cet âge, un entraînement de coordination est donc
indispensable.
Chez les jeunes, il est idéal d’avoir un entraînement spécifique de coordination et de coordination-vitesse
avec un travail des appuis au moins deux fois par semaine.
Il faut en général consacrer deux à trois fois par semaine de 15 à 20 minutes d’entraînement pour la coordi-
nation. La phase d’échauffement s’y prête bien.
On peut affirmer que de 8 à 9 ans et jusqu’à 15-16 ans la coordination fait partie intégrante du processus
d’entraînement, comme la base de la technique, car les gestes techniques ne suffisent pas. Il faut s’entraî-
ner dans des situations d’enchaînements (enchaînements de gestes), mais aussi d’actions de jeu diverses
qui stimulent le système nerveux.
On comprend donc que l’apprentissage par gestes isolés statiques ne répond plus aux exigences du football
moderne. Le mouvement, les déplacements, les changements de direction doivent être intégrés à tous les
exercices de coordination et de technique.
Même si chez l’adulte la “soif d’apprendre” du système nerveux est moins développée que chez les jeunes,
il est encore possible d’améliorer le répertoire gestuel moteur et même technique. Par l’école de course, de
bondissement ou encore par des exercices de coordination avec ballon (rythme, différenciation, orienta-
tion), il a été prouvé que le bagage psychomoteur des joueurs s’améliore encore, même à plus de 25 ans.
Les capacités de coordination s’améliorent par des entraînements complémentaires (autres sports) ou par
des entraînements intégrés. Comme la vitesse, l’entraînement de coordination ne devrait pas s’effectuer en
état de fatigue, car les processus de contrôle et d’apprentissage y sont imparfaits.
Les exercices doivent être répétés, drillés et progressivement intégrés dans des enchaînements multiples
faisant appel à toutes les capacités de coordination.
Les exercices de coordination sont donc une excellente phase préparatoire à l’entraînement technique et
technico-tactique.
Les capacités de coordination ne sont entraînées d’une manière optimale que si elles sont combinées avec
les facteurs de condition physique vitesse, force et endurance.
Le joueur talentueux, le bon technicien a souvent des capacités de coordination plus développées que les
autres joueurs. Une bonne maîtrise des mouvements, de bonnes qualités de coordination favorisent aussi
la confiance du joueur, ce qui influence positivement le développement de sa personnalité.
N.B. Vous trouverez au chapitre 10 Joueur de demain quelques principes essentiels pour la préparation
physique des jeunes footballeurs.
50
Formation et préparation physique 8
Objectifs
Orientation • Dos au but, contrôle orienté du ballon et tir au but dans un des petits filets
Différenciation (précision)
Equilibre
Orientation • Tir au but de précision (préciser 1er ou 2e poteau) après culbute (roulade) au sol
Réaction et contrôle orienté
Différenciation
Equilibre
Equilibre + appuis • Enchaînements de sauts sur pied droit et sur pied gauche, dans des cerceaux
Rythme posés au sol, prise de ballon et slalom entre piquets et longue passe aérienne
Orientation
Différenciation
Orientation • Chercher à conclure sur des reprises directes ou indirectes de ballons venant à
Différenciation grande vitesse, de trajectoires et de distances différentes (timing)
Réaction
Equilibre
51
8 Formation et préparation physique
52
9 Planification
d’entraînement
1. La planification d’entraînement 1
1.1 La planification annuelle de la saison 2
1.2 Le micro-cycle de compétition 7
1.3 La séance d’entraînement 14
1.4 Les clés du dosage de l’entraînement 19
2. La récupération et la régénération 21
Planification d’entraînement 9
1. La planification d’entraînement
Elle consiste à déterminer des objectifs et à mettre en œuvre un ensemble de programmes toujours
plus détaillés pour les atteindre.
Dans l’entraînement, comme dans toute formation, l’effet du hasard doit être minimisé, bien qu’une part
d’intuition, “le nez de l’entraîneur”, ait toujours sa raison d’être dans le processus.
Planifier l’entraînement dans le football est donc une tâche essentielle de l’entraîneur pour faire progres-
ser les joueurs, pour développer leurs capacités de performance et pour les préparer individuellement et
collectivement à la compétition. Cette tâche concerne aussi bien les entraîneurs de haut niveau que les
entraîneurs des jeunes.
• Pour décider du choix des objectifs à atteindre à court et long terme, après réflexion et analyse.
• Pour favoriser un meilleur dosage quantitatif, intensif et qualitatif des charges d’entraînement.
• Pour éviter l’improvisation dans le travail.
• Pour éviter la routine et pour se rassurer.
• Pour permettre un meilleur contrôle de l’entraînement et favoriser son évaluation.
• Pour respecter et contrôler les principes biologiques, physiologiques et psychologiques de la performan-
ce.
La planification dépend en grand partie de l’âge des joueurs, de leur niveau de développement, de la caté-
gorie de jeu et du calendrier des compétitions. Mais elle ne se programme pas systématiquement dans le
football, avec son organisation compétitive multiple (Championnat national, Coupe, Compétitions interna-
tionales etc.), comme dans un sport individuel.
Une planification méthodique de haut niveau, comme celle d’une équipe nationale par exemple, exige une
collaboration étroite entre l’entraîneur, le médecin, le diététicien et le psychologue.
“Le manque de temps a rendu les choses difficiles. Nous avons dû renoncer à travailler la technique et
la tactique au profit en particulier de tests physiques et médicaux, pour prévenir tout problème de santé
durant la Coupe du Monde. Nous avons sacrifié quatre à cinq précieuses journées pour nous assurer que
l’équipe était parfaitement en forme. Il s’agissait d’un choix délibéré de ma part. Les résultats ont parlé
d’eux-mêmes. Le Brésil était en excellente forme, pour ne pas dire l’équipe la plus en forme. Nos joueurs
n’ont souffert d’aucune blessure. Cette préparation m’a permis de leur demander beaucoup plus durant
la compétition. La différence par rapport aux autres équipes est devenue évidente lors du deuxième
tour.”
Luiz Felipe Scolari
1
9 Planification d’entraînement
Chez les jeunes en préformation ou en formation, la planification annuelle s’articule aussi sur ces périodes,
mais la programmation des entraînements n’est pas conçue uniquement à partir des performances collec-
tives.
Indépendamment des résultats de l’équipe, les objectifs de formation, aussi bien techniques, technico-
tactiques que psycho-physiques, doivent rester une priorité pendant toute la saison dans la programmation
des entraînements.
2
Planification d’entraînement 9
La planification annuelle est souvent subdivisée en deux ou trois grands cycles de quatre à six mois selon la
durée du plan annuel (macro-cycle).
a) La période de préparation
1re phase : – Préparation générale à base physique. Elle se construit à partir de la quantité
d’entraînement : fréquence des séances, durée et volume d’entraînement.
Entraînement foncier.
3
9 Planification d’entraînement
b) La période de compétition
Dans le football d’aujourd’hui, compte tenu des lourdes charges compétitives (souvent deux matches
par semaine), il est nécessaire de planifier des cycles de récupération et de régénération dans le méso-
cycle, tout particulièrement chez les jeunes.
Exemple : Cycle de trois semaines à dominante technique : prise de ballon, contrôle orienté et première
passe. Parallèlement aux objectifs physiques et de la compétition, l’accent technique reste
une priorité dans le cycle.
4
Planification d’entraînement 9
c) La période de transition
Cette phase est prévue après la période de compétition. Toutefois, sachant que 2 à 3 semaines de repos
total peuvent suffire à diminuer notamment la performance d’endurance générale de 20 à 25%, le VO²
max. de 4 à 6%, ainsi que la qualité de force et coordination, il est donc possible de proposer un pro-
gramme de maintien avec activité physique progressive.
– Phase 2, de 10 à 20 jours
Programme spécial individuel à base d’endurance, de souplesse et de renforcement mus-
culaire.
3 à 4 séances de 45’ à 60’ par semaine, à 60-70% de l’intensité demandée pendant la
phase d’entraînement.
Cette période permet aussi la remise à niveau de performance du joueur longtemps blessé ou en baisse
de régime lors de la période finale de compétition.
5
9 Planification d’entraînement
6
Planification d’entraînement 9
Le micro-cycle ne doit pas être la répétition pure et simple du cycle précédent, il doit reposer sur une base
nouvelle, ce qui sous-entend aussi le renouvellement partiel des moyens, des méthodes et des formes d’en-
traînement, et bien évidemment un changement quant aux charges d’entraînement.
Ainsi, des micro-cycles unifiés de 3 ou 4 semaines (méso-cycle) peuvent être différents d’une semaine à
l’autre. Le micro-cycle est souvent dicté par le résultat de l’équipe, mais aussi par d’autres raisons, comme
l’état de performance collectif ou individuel, le climat, etc. Il s’appuie toujours sur le processus effort-récu-
pération. Chez les jeunes en apprentissage, le micro-cycle doit également tenir compte des objectifs d’ap-
prentissage fixés dans le cycle.
Au niveau professionnel, et même chez les jeunes de niveau international, le nombre élevé de matches,
souvent 2 à 3 dans la même semaine, impose des micro-cycles de 3 à 4 jours axés essentiellement sur la
récupération et la préparation du match.
Périodisation de l’entraînement
Préparation
APRÈS-MIDI
9
9 Planification d’entraînement
MATIN
APRÈS-MIDI
• Technico-
physique
– Renforce-
ment
musculaire
– Coordination
Repos Repos Match Repos – Travail Repos Match
sur le but
• Technico-
tactique
– Par bloc
– Attaque-
défense
• Jeu
10
Planification d’entraînement 9
• Jeu
– Cognitif et
libre
APRÈS-MIDI
11
9 Planification d’entraînement
• Séance • Physique
spécifique – Tonification
– Force – Réaction
(renforcement (vivacité)
musculaire
général) • Tactique
– Coordination – Bloc-équipe
Repos Repos Repos Repos
– Technique – Ballons
individuelle arrêtés
– Tennis-ballon
• Jeu
APRÈS-MIDI
12
Planification d’entraînement 9
Tableau 8 : Exemple d’un méso-cycle de préformation
avec les objectifs d’apprentissage
SEMAINE 2 • Jonglage individuel • Jeux petites surfa- • Vitesse intégrée • Hygiène de vie ali-
à 2 et à 3 ces (avec et sans mentaire dans une
– Vitesse réactive
3 séances • Foot-tennis buts) période intensive
+ • Coordination (match en semaine
• Travail de la passe – Avec appuis
1 match et avec ballons + tournoi)
longue – Avec tir au but (seul et à 2)
1 tournoi • Volonté, agressi-
– Enchaînement pas- • Organisation du • Mobilité + vité, persévérance
se longue, contrôle bloc-équipe souplesse
orienté et tir (Préparation de
l’équipe pour le
tournoi)
Partie préparatoire de la séance, elle doit être progressive, avec une première période de course, de dé-
placements variés avec ou sans ballon, à rythme lent à modéré pour stimuler le système organique. Des
exercices d’assouplissement et de coordination la suivent puis on augmente progressivement le rythme
par des exercices adaptés au football. Exercices à base de gammes techniques ou de jeux variés. Chez
les jeunes, la coordination séparée et intégrée avec ballon doit être placée dans la mise en train.
En général, il y a toujours une relation avec le contenu de l’échauffement et les objectifs de la phase de
performance.
b) La phase de performance
Exemple : Dans un entraînement pour le tir au but, après les exercices répétitifs et les actions de jeu, les
jeux réduits vont favoriser la situation de conclusion. Le tir au but doit donc être intégré dans
la forme jouée afin de permettre aux joueurs de se trouver dans les situations réelles de match
(jeu à thèmes).
C’est à l’entraîneur de concevoir l’alternance (jeu – exercice analytique – jeu), ou encore formes sépa-
rées sans ballon ou intégrées avec ballon.
La durée de cette période est variable : en général, elle est de 50’ - 60’ jusqu’à 70’, selon les ob-
jectifs, le jour de la séance, les conditions climatiques, les habitudes culturelles et même selon le
14 ressenti du coach.
Planification d’entraînement 9
c) Le retour au calme
Phase de relâchement physique et mental après la phase d’entraînement. Elle a lieu en général sur le
terrain : course légère en groupe, exercices d’assouplissement et d’étirement musculaire. Complétée par
une boisson hydratée ou énergétique, c’est la première action favorisant la récupération.
Chez les jeunes, cette phase est également éducative quant à leur bien-être et au respect de leur corps.
C’est aussi le moment que choisit l’entraîneur pour évaluer la séance, pour fixer de nouveaux objectifs
ou simplement pour communiquer avec eux.
15
9 Planification d’entraînement
– éveil neuro- – réalité ludique • Selon les objectifs – jeu à thème – relâchement
musculaire et – éveil d’entraînement – jeu dirigé physique et
organique technico-tactique – jeu libre mental
– amélioration
– stimulation – espace – temps
des capacités – course lente +
technique et ou
technico-tactiques exercices de
cognitive – jeu libre
– développement récupération
– préparation – jeu à consignes Match interne
des capacités – souplesse /
mentale
physiques stretching
– course et – relaxation
– exercices, actions
déplacements
et combinaisons • Organisation
avec ballon
de jeu
– souplesse – en équipe
– séquences jouées
– jeu – en groupe
– avec sollicitations
physiques
• Organisation
– individuelle • Organisation
– en groupes
– forme intégrée
– en équipe
– individuelle
à 2, à 3, à 4
– en groupe
– par bloc
– par poste
– par atelier
– interval-training
– circuit-training
COACHING – ENSEIGNEMENT
16
Planification d’entraînement 9
Tableau 10 : Exemple d’un entraînement technique de préformation (13-15 ans)
VOLUME
DUREE DES
INTENSITE
EFFORTS
SERIES
RECUPERATION
REPETITIONS
Durée : Effort à effectuer sans repos dans l’intensité demandée. Temps de travail.
(Exemple : Durée de l’exercice, 15’)
Répétition : Nombre de fois qu’un effort, un exercice, une activité d’apprentissage est répété.
(Exemple : 5 répétitions de 30m, 20 x abdominaux, 10 x une action de jeu offensive)
19
9 Planification d’entraînement
Buts
– La grandeur
– Le nombre
– La façon de marquer
les goals
Règles Ballon
Charge
d’entraînement
– Objectifs d’entraînement
– Volume et durée
– Intensité souhaitée
– Choix des exercices,
des jeux
– Conditions d’entraînement
(structure, climat, etc.)
20 Les formes de jeu à caractère de match (TE/TA/CO/MENTAL) ont une grande charge de travail.
Planification d’entraînement 9
2. La récupération et la régénération
Tout effort physique, comme tout autre effort, nécessite un temps de récupération, de repos, afin de rechar-
ger les énergies et de retrouver des forces.
Dans le domaine du sport, la récupération est indispensable, elle fait partie intégrante du processus
d’entraînement. Dans la planification des méso-cycles et micro-cycles d’entraînement, des phases de “dé-
charge” sont souvent programmées et organisées en séances spécifiques pour favoriser la régénération des
énergies tant biologiques que psychiques. Elles sont prévues le plus souvent un jour après le match, ou en
milieu de semaine après un bloc d’entraînement intense, et même en micro-séance directement après l’en-
traînement lors du retour au calme.
Bien planifié, ce processus récupération-régénération peut prévenir les périodes creuses, de fatigue et de
surentraînement.
Après un effort intensif, il faut au moins 48 heures pour reconstituer les réserves de glycogène. Il est
possible d’abaisser ce temps de 24 à 30 heures par un entraînement spécifique d’oxygénation et ré-
cupération, à base de course ou autre forme aérobie et par un régime alimentaire riche en hydrate de
carbone.
21
9 Planification d’entraînement
L’entraînement de récupération
• Course légère, 50 à 60/70% de la FCm (FC 120-140) de 20’ à 30’. Dans la nature, en forêt, cette course
procure une meilleure qualité d’oxygénation. Elle peut être remplacée, surtout chez les jeunes, par un
travail technique léger : conduite du ballon, passe, tennis-ballon. D’autres activités complémentaires,
comme le vélo, la natation ou l’aquagym peuvent être bénéfiques comme “décrassage”. Selon l’état
physique et psychique de l’équipe, des formes jouées libres sans charge complètent le travail de
course.
Exemple : 15’ à 20’ de course et 15’ de jeu.
• Stretching / Mobilité
Par le stretching, le tonus musculaire se normalise, les muscles retrouvent leur structure, le sang cir-
cule mieux et le processus de régénération s’active plus facilement. Le temps d’étirement est plus long
(15’’ à 30’’).
• Massage
Après la phase active de récupération (douche et éventuellement bain chaud), le massage est de
rigueur. D’une durée de 20’ à 30’, il élimine les contractures, et le tonus musculaire est réglé.
• Course légère éventuelle (FC 120-140), de 6’ à 12’ sur le terrain ou un lieu proche (éviter un sol dur).
• Stretching modéré ou profond, selon la séance.
• Autre activité : séance de tirs de pénalty par exemple. Surtout chez les jeunes, prévoir la remise en
place du matériel d’entraînement et le nettoyage des ballons. Ce travail favorise un retour à la normale
des émotions et une baisse de la tension psychique.
Cette phase de récupération, immédiatement après un exercice ou un jeu, facilite l’élimination des dé-
chets produits par l’effort (acide lactique) et favorise la régénération des énergies. A base de marche,
de course lente, d’exercices de jonglage et d’étirements, elle est recommandée après des exercices de
vitesse, de tirs au but (force) ou autres séances de puissance aérobie (course ou jeu sur petite surface).
• Activités complémentaires hors des habitudes du football : natation, acquagym, vélo, marche en mon-
tagne ou au bord de la mer
• Sauna, massage dans l’eau, bain d’eau salée
• Alimentation adaptée ainsi que boisson (apport d’hydrate de carbone, sels minéraux, vitamines), à
prendre si possible sitôt après le match ou l’entraînement (apport d’hydrate)
• Sommeil (8 à 10 heures pour un sommeil régénérateur)
• Techniques de relaxation : sophrologie, training autogène, eutonie, visualisation, encrage, techniques
de respiration et de concentration, yoga. Ces techniques sont utilisées à titre individuel.
• Vie saine, vie équilibrée, loisirs
22
Planification d’entraînement 9
• Marche 5’
• Course légère à modérée 10’ à 12’ (FC 120-140) ou autre forme d’endurance
(Exemple : vélo, 30’-45’)
• Souplesse dynamique (pas brusque) 5’
• Course légère à modérée 10’ à 15’ (FC 140-160) ou conduite du ballon ou passe simple
• Autres formes attractives : – Handball en marchant (but avec tête ou reprise volée)
– Football en marchant (but direct)
• Par renforcement musculaire (poids du corps) pour le haut du corps (gainage musculaire)
• Coordination réactive (courte distance)
Formes complémentaires
• Bain, douche
• Sauna
• Massage
23
10 Joueur de demain
1. Le joueur de demain
se construit chez les jeunes 1
1.1 La formation et le développement technique 6
1.2 Quelques rappels essentiels pour
la préparation physique des jeunes 12
2. Le recrutement des talents 17
3. L’individualisation de l’entraînement
pour améliorer les capacités individuelles 22
4. Le centre de formation 25
Joueur de demain 10
1. Le joueur de demain se construit chez les jeunes
Le sport en général, particulièrement le football, a aujourd’hui un rôle éducatif important dans le processus
de formation des jeunes. Le football ne doit pas seulement donner l’occasion de développer des aptitudes
propres au jeu, mais aussi favoriser le développement de la personnalité et des qualités psychologiques et
sociales.
C’est selon le concept de formation globale et d’action éducative que les écoles de football, les académies
et autres centres de formation doivent orienter leurs programmes de formation, tout en respectant les éta-
pes de développement et leurs objectifs d’apprentissage respectifs.
Si la phase de l’entraînement de base et d’initiation au football, principalement par les jeux et les exercices
de coordination, est du domaine du football de l’enfant, c’est dans la période de construction, âge de la
préformation (11-12 à 15 ans) qu’un grand travail doit être accompli dans le développement et l’éducation
des jeunes de demain.
C’est l’âge d’or du développement des qualités techniques, des bases technico-tactiques et même psycho-
logiques. Tous les fondamentaux techniques, le sens tactique individuel et les principes de base du jeu sont
entraînés à cet âge, tout comme déjà les attitudes mentales, telles la concentration, la confiance en soi, la
persévérance, la volonté, etc.. Il faut donc optimiser ce niveau de la préformation; l’encadrement doit y être
assuré par des entraîneurs-formateurs passionnés par leur rôle éducatif. Aujourd’hui, la renommée de beau-
coup de joueurs est due à la qualité de la formation qu’ils ont acquise dans les centres de formation, mais
également au grand travail accompli au niveau des fédérations et des clubs à cet âge de préformation.
Nous connaissons l’importance de l’âge de l’entraînement de performance (16-19 ans); la préparation athlé-
tique et physique y prédomine au même titre que les qualités mentales et la préparation tactique, exigences
de base du football de haut niveau. Certains pays se sont engagés dans des programmes spécifiques de
développement pour ce niveau de formation. Les dernières grandes compétitions internationales illustrent
le bon travail effectué par plusieurs nations avec les jeunes de cet âge.
Au niveau de la haute performance (18-19 à 21 ans), une étape de post-formation nous semble aujourd’hui
nécessaire pour assurer le suivi et la fin de la formation des espoirs. Nous pensons ici aux joueurs de 18-19
ans jouant régulièrement avec l’équipe première (chez les amateurs ou chez les professionnels). Il arrive
souvent que ces jeunes n’ont pas encore pleinement terminé leur formation; des lacunes subsistent, no-
tamment au niveau physique (exemple : puissance musculaire), technique (exemple : jeu de tête) et mental
(exemple: persévérance), qui sont des freins pour franchir la porte du football de haut niveau. Amenés à
devoir travailler avec des joueurs professionnels lors d’entraînements axés essentiellement sur le collectif et
la compétition, ils ne peuvent malheureusement plus suivre régulièrement leur formation spécifique basée
sur les habiletés individuelles et selon leur propre rythme de développement. Nous sommes d’avis que pour
pallier cette situation, il est recommandé d’organiser des séances d’entraînement spécifiques individuelles
(qui améliorent la qualité de la relation entre l’entraîneur et le joueur) et collectives.
Si la formation des futurs joueurs professionnels se justifie pleinement c’est pour qu’ils soient mieux pré-
parés à affronter la compétition de haut niveau. Il est toutefois primordial de rappeler que la mission du
football doit encore s’élargir en s’ouvrant aux valeurs éducatives fondamentales. Le football doit offrir une
véritable Ecole de vie, préparée à former non seulement l’élite de demain, mais encore tous les jeunes pas-
sionnés qui sont la base de la pyramide dont le football a besoin pour poursuivre sa progression.
1
10 Joueur de demain
Joueur de demain
Sens tactique
Fort mental développé
(cognitif)
Taille moyenne
(170 à 185 cm)
(selon statistiques
Coupe du Monde
de la FIFA 2002)
Grande capacité
de récupération
(VO2 max. 60 à 65)
Défenseurs : 56 à 60
Milieux : 63 à 67
Attaquants : 57 à 61
Puissance musculaire
Vitesse gestuelle
et exécution élevée
Habileté et
grande maîtrise
technique
2
Joueur de demain 10
20
Entraînement de la
19
haute performance
FORMATION
18 Fin de la
Adolescence croissance
17 Entraînement de
2 ème
phase la performance
16
15 Puberté
14 1ère phase
PREFORMATION
2e “pic”
Entraînement de
13
de croissance construction
12
11 2ème phase
10 Age Age d’or de
9 scolaire l’apprentissage FOOTBALL DE L’ENFANT
Entraînement de
8 1ère phase base
6
Age préscolaire 1er “pic”
5 Inititation
de croissance
4
1 Nourrisson
3
10 Joueur de demain
Qualités psychomotrices
et physiques Aspects du jeu
JEUNE JOUEUR
Personnalité
et mental Qualités sociales
4
Tableau 3 : L’entraînement selon les étapes d’apprentissage
• Age de la petite enfance à l’enfance • Stade de la puberté • Stade de l’adolescence avec la fin de la croissance
• Age de l’acquisition des bases gestuelles • Maîtrise corporelle et bases foncières • Formation athlétique et physique spécifique
• Age de la découverte et du modèle • Passage psychologique difficile • Age du choix définitif; évolution vers le statut de
jeune adulte; période de “vérité”
• Capacités de coordination psychomotrice • Entraînement des fondamentaux techniques
• Instinct technique et découverte des gestes • Habiletés technico-tactiques • Technique de poste et de bloc “sous pression”
• Maîtrise individuelle du ballon • Maîtrise individuelle du ballon “sous pression” • Habiletés technico-tactiques complexes
“sous pression”
• Sens tactique (sens du jeu) • Sens tactique individuel et collectif
• Technique individuelle du ballon; affinement,
• Notions d’attaque et de défense (qualités cognitives)
justesse (entraînements spécifiques)
• Moi et l’équipe • Comportements tactiques défensifs et offensifs
• Responsabilité dans le jeu • Sens tactique collectif
• Attitudes mentales par l’expérience
• Comportements tactiques défensifs et offensifs
• Attitudes mentales de base par l’expérience et les
dans le concept de jeu (organisation et système
formes spécifiques
de jeu)
• Les comportements spécifiques tactiques
Joueur de demain
• Attitudes mentales de performance par
l’entraînement spécifique ou autres techniques
• Jeu – Exercices avec ballon – Jeu • Entraînement collectif et spécifique (individuel) • Entraînement collectif
• Forme jouée – Exercices techniques et technico- • Individualisation de l’entraînement
tactiques – Jeu • Forme jouée – Exercices technico-tactiques – Match
10
5
10 Joueur de demain
L’amélioration du savoir-faire technique est, comme nous l’avons déjà dit, un objectif d’entraînement prio-
ritaire dans le processus de formation des jeunes de demain.
A l’âge-clé de l’apprentissage, c’est à dire au niveau préformation, le temps consacré au travail des habiletés
techniques devrait occuper la plus grande partie de la planification d’entraînement. A chaque séance d’en-
traînement, les gestes techniques doivent être travaillés par des exercices spécifiques ou dans les jeux. Le
ballon peut aussi être intégré lors d’activités physiques comme l’endurance, la vitesse, la souplesse.
Malheureusement, la pratique nous montre que le temps consacré à l’enseignement de la technique est
encore trop souvent négligé, au profit de l’entraînement tactique collectif et de la condition physique.
Même si la technique se travaille, elle devient souvent trop vite spécifique au poste, ce qui rétrécit l’éventail
technique global du joueur.
Aujourd’hui, le jeu de haut niveau préconise une polyvalence tactique, inefficace sans une parfaite maî-
trise technique. On constate fréquemment des lacunes chez les jeunes de 15-16 ans en âge de formation
lorsqu’ils sont confrontés à un football intensif et sous pression. Ils ne font pas le bon choix technique, ils
manquent de vitesse gestuelle, leur motricité est grossière parce qu’ils n’ont pas assez d’expérience et de
solutions techniques à proposer. Il faut donc nécessairement, et dès le premier stade d’apprentissage (11-
15 ans), construire une base d’expériences motrices (coordination) et apprendre les habiletés techniques
générales individuelles (les fondamentaux techniques) pour élargir le répertoire gestuel, et par là la con-
fiance des jeunes avec le ballon.
Ces expériences motrices se vivent dans le football de rue, de terrains vagues, voire de cours d’école, grâce
au plaisir ludique et à la créativité qu’on y trouve. Malheureusement, elles semblent être aujourd’hui en voie
de disparition. Il faut donc revenir sur ces notions essentielles dans les écoles de football, car c’est à cet âge
qu’on construit les bases psychomotrices de la technique, avec des approches adaptées bien entendu.
C’est à l’âge de formation (16-17 ans) qu’on entraîne les habiletés en situations de jeu intensif et qu’on dé-
veloppe les gestes techniques spécifiques, avec des formes et une méthodologie d’entraînement adaptées
(entraînement spécifique par poste).
6
Joueur de demain 10
• Augmenter le nombre de touches de ballon par séance, avec toutes les surfaces de contact (intérieur,
extérieur, cou-de-pied, avec les deux pieds, cuisse, poitrine, tête).
b) L’entraînement technique doit être diversifié et adapté aux réalités du jeu actuel
• Les contenus et les méthodes d’entraînement s’adaptent à l’âge et au niveau des joueurs.
progresser du simple au complexe
• La technique des deux pieds doit être améliorée, surtout au niveau de la prise de ballon et de la
1re passe (contrôle pied droit, de suite passe pied gauche pour favoriser la vitesse de jeu).
7
10 Joueur de demain
• L’apprentissage commence par l’acquisition des gestes techniques de base, les fondamentaux (qui
sont les actions motrices de base caractéristiques du football et la réponse motrice bio-mécanique aux
exigences du jeu).
• Il faut très vite entraîner la technique en mouvement qui apporte la solution rationnelle aux tâches
gestuelles réelles du jeu.
• Il ne faut pas seulement juxtaposer les exercices les uns après les autres, mais toujours les mettre en
relation avec le jeu.
• Le jeu d’application doit permettre la réalisation des gestes techniques appris dans la situation réelle
de jeu, de match (de l’exercice analytique à la forme globale).
• La technique ne doit pas s’entraîner en état de grande fatigue (notamment chez les jeunes), sinon ré-
gression technique et baisse de la motivation et de la confiance.
• En âge de formation (16-18 ans), lorsque les bases sont acquises, l’entraînement technique “sous
pression” en état de fatigue favorise les expériences réelles du jeu (stress compétitif, confiance en
soi).
• En âge de formation, l’entraînement technique se fera davantage dans le contexte tactique, en fonction
du système de jeu et de son organisation (technique de blocs).
8
Joueur de demain 10
• Chez les jeunes, le coaching technique est tout aussi important, voire plus important, que le coaching
tactique.
– La séance technique doit être bien préparée.
– La technique s’apprend, elle fait appel à des principes méthodologiques et pédagogiques :
démontrer – expliquer
Le joueur doit comprendre le pourquoi et le comment d’un exercice, mais il doit être convaincu
de son efficacité, d’où l’importance de la clarté de la démonstration et de la qualité de l’exé-
cution.
• Le contrôle du comportement du joueur (choix tactique et exécution technique) par la vidéo est un
moyen d’apprentissage complémentaire très utile si elle est bien utilisée, tout comme l’observation
d’excellents joueurs (références techniques, modèles).
9
10 Joueur de demain
d) L’engagement des joueurs doit être plus intense sur le plan mental
• Inciter les joueurs à la visualisation mentale (mémoriser les gestes à faire, avoir en tête les réussites
passées, les gestes de joueurs “modèles”) et à se parler à eux-mêmes.
• C’est à partir d’un constat de la progression des joueurs que l’entraîneur pourra planifier des séances
individualisées.
• Il est judicieux de travailler spécialement la technique par séance individuelle à partir du moment où le
joueur manifeste de l’intérêt et comprend la nécessité de cet entraînement.
10
Joueur de demain 10
En résumé :
Bien que le meilleur moyen d’apprendre à jouer au football consiste à jouer, il ne faut pourtant pas renon-
cer à l’acquisition spécifique des habiletés techniques ou technico-tactiques par des exercices analytiques
(geste décomposé; automatisé = drill technique) et dans des situations de jeu partiel. Un équilibre didac-
tique doit être trouvé entre l’exercice et la forme globale pour confronter le joueur à toutes les situations
réelles du jeu.
11
10 Joueur de demain
Bien que la période d’apprentissage au niveau préformation soit propice à l’entraînement technique et tech-
nico-tactique, la “construction” des bases athlétiques et physiques du jeune joueur y tient aussi une place
importante. Il n’est pas inutile de préciser ici que l’entraînement physique des jeunes footballeurs n’est pas
la simple réduction de l’entraînement des joueurs adultes, si bien que l’entraîneur, comme il en a déjà été
question dans un chapitre précédent, devra rigoureusement tenir compte des étapes de croissance psycho-
physique des enfants ou des adolescents dans le choix des exercices, des méthodes, et dans l’organisation
des groupes de travail. Cette croissance ou ce développement étant donc variable selon chaque être (varia-
tion dans la façon de la vivre et dans son rythme), l’entraîneur aura toujours à l’esprit qu’il ne faut pas mettre
tout le monde dans le même “panier”, car l’appareil locomoteur (ossature, cartilage, tendons et ligaments),
surtout en âge de puberté (12-15 ans), est encore fragile. Par ailleurs, il devra savoir doser l’entraînement
d’endurance (filière aérobie, filière anaérobie) afin d’éviter des problèmes au niveau du métabolisme et
surtout au niveau du coeur.
Enfin, il faut insister pour que les facteurs de la condition physique en âge d’apprentissage puissent être
combinés le plus souvent possible avec le travail technique. L’entraînement intégré avec ballon doit être
prioritaire dans la préformation, alors que le travail axé sur la condition physique ne sera planifié qu’en
phase de formation (16-18 ans), en fonction des facteurs physiques à développer.
• L’endurance de base (capacité aérobie) a une très grande influence sur toutes les qualités d’endurance.
De plus, ses effets bénéfiques sur la santé sont indéniables et son action préventive des accidents et
blessures n’est de loin pas négligeable, et elle favorise grandement la récupération et l’aisance techni-
que. L’entraînement d’endurance doit donc être orienté dans un premier temps sur l’amélioration de cette
endurance de base et de la capacité aérobie (70-80% de la FCm).
• Les jeunes qui jouent régulièrement au football et qui pratiquent d’autres activités sportives la dévelop-
pent facilement. Tous les exercices continus avec ballon, les actions de jeu par intervalle et les formes
jouées y concourent efficacement.
• A intensité modérée (70-80% de FCm), on construit les capacités aérobies de base, tout le système or-
ganique, ainsi que le cœur. Dès 12-13 ans, c’est quotidiennement avec des formes jouées et intégrées
(conduite du ballon, exercices de passes, situations de jeu) qu’il faut envisager l’entraînement.
• Progressivement, dès 14-15 ans, la puissance aérobie (PA) qui agit sur le débit du cœur se développe
par intervalle ou par intermittent, ce qui habitue l’organisme à travailler en état de fatigue (80-90% de
la FCm). Les formes jouées sur des surfaces restreintes (3:3/4:4/5:5) sont intégrées pour l’entraînement
d’endurance spécifique (aérobie-anaérobie).
12
Joueur de demain 10
Le développement de la vitesse
• Facteur décisif du football moderne, la vitesse s’entraîne favorablement très tôt, entre 9 et 13 ans, avec
des distances courtes (10-20 m) et de longues pauses (le système nerveux central pouvant être encore
modelé avant la maturité complète).
• L’école de course (coordination et étude de mouvement) avec les exercices de skipping, jeu des appuis,
de changement de direction, les exercices avec ballon sont à la base du développement de la vitesse du
footballeur, différente de celle du sprinter (harmonie entre bras, corps et jambes).
• La vitesse de réaction (vivacité, explosivité) se travaille par des exercices ludiques (concours, jeux), no-
tamment à travers des séances d’endurance aérobie pour favoriser aussi la motivation. La forme intégrée
avec ballon permet de se trouver en situation de jeu (exemple : action réactive de 5m qui se termine par
un tir ou une passe précise).
• La force-vitesse et la vitesse-endurance (anaérobie) par longs sprints (80 à 100m) s’exercent dès l’âge de
16-17 ans, en relation directe avec l’entraînement de la force, et par un travail en situation de jeu.
• La réalisation de la vitesse élevée répétitive (anaérobie lactique) par course intensive, avec ou sans bal-
lon, est possible dès l’entraînement de performance (16 - 17 ans).
• Enfin, la durée des pauses entre les efforts (entre répétitions et séries) doit être absolument respectée
pour garantir une récupération complète (fréquence cardiaque 110-100) de la capacité de performance et
pour avoir une action efficiente sur la vitesse.
Le développement de la force
• La période de pré-puberté (12-14 ans) est favorable à un développement de la force généralisée (cons-
truction harmonieuse). Les exercices pour les muscles de maintien (haut du corps) sont indispensables
chez les enfants. On recommande la méthode de renforcement musculaire (gainage) pour cette première
phase, comme éducation à l’entraînement de la force.
• Progressivement, vers 15-16 ans (selon les joueurs), on introduit un travail avec charges légères (ne
dépassant pas le poids du corps), en prenant les précautions nécessaires (exécution correcte du mouve-
ment, respect des charges conseillées, surveillance accrue de l’entraînement). Déjà à ce niveau, l’indivi-
dualisation de l’entraînement devient une règle essentielle.
• L’entraînement par bondissements, par sauts (vitesse réactive), par multi-sauts (pliométrie) peut être in-
troduit mais progressivement dès 14-15 ans. Vu la fragilité articulo-musculaire et ligamentaire des jeunes
(genoux, chevilles, adducteurs), des précautions doivent être prises. Ainsi, cette phase de travail doit
toujours être précédée d’un échauffement optimal (coordination) et de tonification des muscles de main-
tien du tronc (abdominaux, dorsaux). Entre chaque exercice, un temps de pause s’avère indispensable. A
la fin de la séance, il faut insister sur un travail de souplesse, d’étirement progressif et de décharge de la
colonne vertébrale (assouplissement + mobilité).
• Chez les plus jeunes (10-12 ans), le travail avec la corde à sauter et les cerceaux est un excellent moyen
pour développer l’élasticité musculaire, la réactivité, voire la vitesse-force. Il permet aussi un très bon
travail au niveau des appuis (“jeu de pieds”), de la souplesse et de la force des chevilles, sans oublier la
coordination. C’est une bonne préparation aux démarrages, sprints et maîtrise du ballon.
13
10 Joueur de demain
• Le travail “naturel” avec des courses en montée (talus, déclivité de terrain, escaliers) est une forme com-
plémentaire simple qui a des effets positifs sur le développement de la puissance musculaire (vitesse-
force).
L’entraînement de la force avec les jeunes exige obligatoirement la présence d’entraîneurs habilités à
ce travail.
• La capacité de coordination qui est à la base de la technique gestuelle se développe très tôt avec des
enfants de 6 à 8 ans, et se poursuit de 9 à 12 ans par la stabilisation psychomotrice.
• Aujourd’hui, l’entraînement de la coordination doit suppléer le manque d’activité physique naturelle des
jeunes, l’absence d’une véritable éducation corporelle et malheureusement la disparition du football de
rue.
• Cet entraînement doit être optimisé impérativement chez les jeunes, surtout en période de croissance,
pour qu’ils puissent acquérir un meilleur équilibre de leur corps, une qualité de rythme essentielle au
football et une plus grande maîtrise du ballon.
• Ce constat est différent d’une région du monde à l’autre. Pour des raisons qui peuvent être d’ordre géné-
tique, morphologique, culturel, et peut-être climatique, un jeune Brésilien ou Africain sera toujours plus
coordonné et rythmé qu’un jeune Européen. Cependant, indépendamment de ces différences, on sait que
les qualités de coordination sont entraînables à tout âge et permettent d’élever le niveau du répertoire
gestuel.
• En âge de préformation, le développement des capacités de coordination doit être intégré régulièrement
dans les séances. En introduisant le travail technique, il conditionne les capacités de base gestuelles
(exemple : travail de l’équilibre, des appuis, de la différenciation, du rythme avant l’entraînement de la
frappe du ballon, de la passe longue, du centre et du tir au but). Dans le but d’améliorer le bagage techni-
que de nos jeunes, il faut encore plus souvent intégrer les habiletés psychomotrices dans les séances.
• Les jeux ou toutes formes jouées (surfaces variables, espaces restreints, jeux à consignes, à règles, etc.)
favorisent naturellement l’apprentissage des habiletés psychomotrices.
• Certaines écoles de football ont intégré dans leur programme d’entraînement des séances spécifiques
pour le développement de la coordination et, à cet effet, ont engagé des entraîneurs spécialisés, comme
c’est le cas à AFC Ajax Amsterdam.
Le développement de la souplesse
• Qualité naturelle de l’enfant, elle doit être présente dans toute séance d’entraînement, par le jeu ou par
d’autres activités, pour favoriser la mobilité des mouvements et l’aisance gestuelle.
• Pour la prévention des blessures articulaires et musculaires, son développement doit être optimisé, sur-
tout au niveau des adducteurs, des fléchisseurs de hanches, des chevilles et des genoux. D’autre part, la
souplesse de la colonne vertébrale assure un équilibre corporel, une meilleure mobilité du torse et favo-
rise le bon fonctionnement des conduits neuro-musculaires.
• Chez les adultes, mais plus particulièrement chez les jeunes en croissance, le travail de la souplesse est
indispensable après un entraînement de force, de bondissement ou de vitesse-force. La phase d’échauf-
14 fement est la partie d’entraînement privilégiée pour le travail de la souplesse.
Joueur de demain 10
• Pour assurer un bon travail de la souplesse chez les jeunes, il faut un équilibre entre l’entraînement du
stretching statique et la forme dynamique par mouvement. Placé en fin de séance, le travail de la sou-
plesse induit la décontraction générale et le retour au calme des joueurs.
• A des fins éducatives, l’entraîneur peut faire appel à un joueur pour animer cette séance. Ce qui ne doit
pas l’empêcher de contrôler la qualité d’exécution des mouvements demandés.
Age 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17
Coordination
Capacité aérobie
Puissance aérobie
Vitesse
Force
Souplesse
15
16
10
Joueur de demain
Tableau 5 : Le développement des qualités physiques chez les jeunes
Sources énergétiques
Aérobie – Anaérobie FORCE VITESSE SOUPLESSE COORDINATION
(lactique – alactique)
Amélioration des capacités de coordination, préparation et formation de base
• Construire l’endurance • Tonification musculaire • Travail de la vitesse de • Entraînement généralisé • Acquisition des capacités
fondamentale générale avec le poids du réaction (avec ballon) • Mobilité de la colonne coordinatrices de base :
10 – 12 ans
puissance maximale (PMA) (puissance musculaire) • Endurance-vitesse avec plus longs encore possible à ce niveau
• Développement de la filière • Augmentation progressive pauses actives • Exercices dynamiques • Développement des
anaérobie lactique des charges • Enchaînements de gestes enchaînements
• Multi-sauts (pliométrie) et combinaison de jeu en (adaptation, guidage)
vitesse • Entraînement intégré
Jeu de duels
Joueur de demain 10
2. Le recrutement des talents
Le recrutement des talents est l’une des grandes priorités des grands clubs, qui peuvent offrir des conditions
optimales pour leur formation.
Pour de nombreux “petits” clubs, la formation des jeunes devrait être une politique à conduire avec réalisme
et persévérance. Car c’est parmi ces jeunes joueurs bien encadrés que peut un jour éclore le joueur que de
grands clubs convoiteront.
Le joueur talentueux ne se trouve pas aux coins des rues; c’est souvent après une observation attentive,
méthodique et de la patience que le “dénicheur” professionnel le découvrira.
Le joueur talentueux :
entreprend des choses sur le terrain que les autres n’entreprennent pas.
Le talent c’est 20% de don et 80% de travail !
17
10 Joueur de demain
Le joueur talentueux a donc des aptitudes supérieures à la moyenne, mais encore faut-il qu’elles puissent
totalement s’épanouir. Il arrive que des faiblesses apparaissent, difficilement détectables parfois (capacités
de performance amoindries pour des raisons diverses : dépression latente, faiblesse de caractère, peu de
goût pour l’effort prolongé, démotivation rapide, éducation lacunaire, etc.), et qui le freinent sérieusement
dans sa progression, voire l’empêchent d’affronter les obstacles qu’il rencontrera inévitablement dans le
football de haut niveau.
Cela montre à l’évidence que le recrutement, notamment précoce, du joueur talentueux peut réserver des
surprises à moyen ou long terme.
Un recrutement de qualité ne s’arrête pas seulement à la détection en match et à partir d’un catalogue de
critères. Il faut savoir l’observer à maintes reprises, dans différentes situations (comportement sur le terrain
lors des entraînements, des matches, avec ses coéquipiers, avec l’entraîneur, et hors monde du football,
avec ses parents, avec ses copains) pour être certain de ses prédispositions psycho-motrices, physiques et
mentales qui lui permettront de suivre un développement progressif avant d’atteindre le niveau souhaité.
Bien que l’on compte 8 à 10 ans pour construire une formation sportive optimale, il est difficile de définir la
durée exacte avant la réussite au niveau le plus haut. Nous l’avons vu, les jeunes footballeurs ne se dévelop-
pent pas tous au même rythme, ne peuvent pas tous s’astreindre aux mêmes charges d’entraînement et au
régime d’une formation et d’une préparation sportive exigeantes. Voilà encore des paramètres qui peuvent
freiner l’évolution du talent.
Un vrai concept de recrutement doit donc voir plus loin que la seule détection du jeune talent et son transfert
dans un club. Il faut pouvoir garantir le suivi de son développement, favoriser son épanouissement et lui
offrir une structure de formation sérieuse et un encadrement socio-éducatif de qualité.
“On peut disposer d’une structure de recrutement, des plus belles installations
et des meilleurs programmes, la clé de la formation demeure l’entraîneur.”
18
Joueur de demain 10
La fiche d’évaluation
L’évaluation des qualités du joueur talentueux est possible par vidéo (match, enregistrement spécifique),
par fiche d’évaluation (check-list) qui peut être aussi utilisée par lui-même pour mesurer sa propre progres-
sion (auto-évaluation).
• Autres :
– selon l’expérience du recruteur
En conclusion
Il serait faux de croire qu’un jeune joueur talentueux (13-14 ans) qui a été recruté connaisse une progression
sans limites. Le chemin est long et difficile jusqu’à la réussite, sans oublier que pour lui elle passe par l’en-
traînement, le travail et la persévérance.
Les jeunes talents d’aujourd’hui sont souvent motivés pour progresser, mais manquent parfois de caractère.
Pour qu’ils aient la meilleure chance possible de s’affirmer et de s’épanouir dans le football, il est essentiel
que ces jeunes puissent être placés dans un club qui fonctionne avec une véritable structure de formation
et confiés à un encadrement de qualité.
Le jeune joueur doit être recruté pour le grand potentiel qu’il représente, il ne doit donc pas être appelé à
“renforcer” une équipe. Trop souvent, on le recrute sur des critères discutables, peu “scientifiques” (exploit
d’un jour, émotions du moment, informations incomplètes ou fausses, etc.).
20
Joueur de demain 10
Tableau 6
Les critères d’évaluation des talents
NOM / PRENOM: .................................................................................................................
Technique
1 2 3 4
Jeu des “2 pieds”
Passe
Contrôle orienté
Feinte et dribble
Tir au but
Jeu de tête
Tackle
Autres ..................
Condition physique
Force (explosivité)
Vitesse
Endurance
Souplesse (Mobilité)
Autres .....................
Coordination
Orientation
Rythme
Différenciation
Réaction
Equilibre
Mental
Concentration
Volonté
Persévérance
Confiance
Prise de risque
Créativité
Environnement social
Communication
Comportement
Aura / personnalité
Sérieux
Collégialité
Etat physique
Constitution (taille : ……………………..)
Santé
Date : ……………………………….
21
10 Joueur de demain
L’importance de l’individualisation de l’entraînement dans le football, tant au niveau physique que tactique
et mental, est aujourd’hui unanimement reconnue par les entraîneurs. La performance de haut niveau, tou-
jours plus pointue, ne peut être conçue sans elle.
Il s’agit, en d’autres termes, d’un entraînement différencié en fonction des capacités et besoins personnels
des joueurs pour l’amélioration des acquis et la poursuite d’objectifs spécifiques d’entraînement, comme
par exemple le développement de la force.
L’individualisation prend toute sa valeur lors d’entraînement spécifique de poste, pour les gestes techni-
ques et pour les aspects tactiques (exemple : entraînement des attaquants pour le centre et le tir au but).
L’entraînement individuel
22
Joueur de demain 10
La séance spécifique individualisée permet aussi de travailler les habiletés individuelles difficilement en-
traînables avec l’équipe et de perfectionner d’autres capacités de performance.
Selon le ou les joueurs, l’entraîneur dirige la séance avec des accents précis et des choix spécifiques dans
lesquels il peut introduire progressivement des variables (nombre de répétitions, rythme d’exécution, aug-
mentation de la difficulté, mise sous pression, actions particulières, etc.).
Le temps d’apprentissage est ainsi optimisé : plus de contacts avec le ballon, présence constante de l’entraî-
neur auprès des joueurs, meilleur contact humain, correction plus individualisée, donc plus précise, feed-
back direct avec renforcement positif, plus grande motivation du joueur (amélioration de la confiance).
Au niveau de la préformation et dans la séance à orientation technique ou de poste, les qualités d’exécution
y étant primordiales, l’entraîneur peut faire appel à un joueur de l’équipe première (modèle de comporte-
ment et d’efficacité technique).
L’individualisation de l’entraînement s’intègre bien dans les programmes de formation, notamment pour les
talents et les espoirs.
• Stretching 5’
– animation par un joueur
23
10 Joueur de demain
Cet entraînement peut être planifié dans un cycle hebdomadaire à raison d’une à deux séances, selon le
type d’entraînement, le niveau des joueurs et en fonction du programme de formation.
Il peut être un complément intéressant pour des jeunes en situation scolaire intense.
Exemple : Séance organisée entre les cours scolaires du matin et ceux de l’après-midi (11h30-12h45)
“Les jeunes les plus doués doivent être placés dans des situations
d’apprentissage qui exigent de la réflexion, de la volonté et du courage.”
Erwin Hahn, 1987
24
Joueur de demain 10
4. Le centre de formation
Dans plusieurs pays à tradition footballistique, le concept de centre de formation existe depuis quelques an-
nées déjà. Il est à la base des réformes pour améliorer la formation des jeunes, mais également une des rai-
sons des grands succès sportifs d’équipes nationales et de clubs (Argentine, Espagne, France, Pays-Bas).
Centre de formation d’un club, centre de formation national ou régional d’une fédération, voire centre privé
sponsorisé ou parrainé.
Chacun d’entre eux fonctionne selon une philosophie de formation distincte, adaptée aux exigences cultu-
relles et éducatives du pays, de la région, aux traditions du club ou aux idées personnelles des dirigeants,
et également en fonction des moyens financiers à disposition.
Dans tous les cas, le centre de formation est un pilier important dans le développement du football et tout
spécialement pour permettre une meilleure formation sportive des joueurs pour le football de haut niveau.
Il peut également offrir un soutien dans la gestion sport-études, notamment en favorisant une étroite colla-
boration entre les partenaires concernés et en apportant des solutions pour une planification adaptée entre
les différentes activités d’apprentissage.
Dans ce chapitre, nous proposons quelques idées pour la mise en opération et pour l’organisation et le
fonctionnement de cette structure éducative et formative.
Le centre de formation
Structure :
JEUNES
Programme de formation
25
10 Joueur de demain
• Responsable technique
– Staff technique
– Structure médicale
• Responsable scolaire
– Enseignants
– Animateur pédagogique
– Relation avec l’école
Ecole / formation scolaire : • Les jeunes du centre de formation suivent l’école publique ou un institut
scolaire privé proche du centre.
26
Joueur de demain 10
Il est aussi possible que les jeunes réintègrent en fin de semaine leur
club respectif pour disputer la compétition (particulièrement chez les
jeunes en préformation).
Jeunes Stagiaires : Ils sont choisis selon le concept et les objectifs du centre :
– Centre de formation (football + études)
– Académie (football + encadrement scolaire)
– Ecole de football (football + école pour enfants)
– Centre d’entraînement (seulement football)
– Autres
27
10 Joueur de demain
MATIN
APRÈS-MIDI
L’avenir du football, celui des pays et des clubs, appartient à ceux qui auront les meilleures écoles de foot-
ball, avec des structures de formation et des programmes adaptés répondant aux exigences du football et
de la société.
Il faut savoir que 1-2% seulement des joueurs de football du monde, recensés par la FIFA, sont profession-
nels et peuvent en vivre honnêtement, quelques-uns même très aisément. Tous les autres joueurs prati-
quent le football par plaisir de jouer et à des fins physiques, morales et sociales. Certains d’entre eux ont
suivi pendant plusieurs années une formation spécifique dans des centres d’entraînement, sans avoir pu
accéder au milieu professionnel ou y rester pour des motifs divers (santé, motivation, vie familiale, profes-
sionnelle, manque de potentiel pour le football de haut niveau).
Face à cette réalité, il est donc primordial que toute formation de footballeur puisse s’envisager parallè-
lement aux études, à l’apprentissage d’un métier ou une autre formation de base permettant un jour à un
footballeur de se recycler.
C’est le droit de l’enfant et du jeune sportif de recevoir une formation et une éducation lui permettant
d’affronter la vie avec confiance. C’est également dans cet esprit que la FIFA envisage le rôle éducatif du
football.
“Mon entraîneur à Napoli m’avait dit une fois que si ça n’allait pas à
l’école, je ne jouerais plus en première équipe.”
28
Fabio Cannavaro, capitaine de l’équipe d’Italie, 2003
Joueur de demain 10
En résumé :
L’ÉQUIPE
(le joueur au service du collectif)
Le joueur au service du
2e étape football et de l‘équipe
29
11 Entraînement du
gardien de but
Aspects techniques
et tactiques
Introduction
1 Technique 2
2 Tactique 14
5 Exercices d’entraînement
pour les jeunes gardiens 25
Entraînement du gardien de but 11
Introduction
Il fut un temps, pas si éloigné, où le rôle du gardien de but était considéré comme moins important que celui
des autres joueurs de l’équipe.
Aujourd’hui, fort heureusement, la situation a bien changé. Le football moderne place chaque joueur sur un
pied d’égalité, quelque poste qu’il occupe.
Néanmoins, selon l’avis de maints spécialistes, le gardien de but a une place à part au sein de l’équipe, car
il peut à lui seul faire gagner son équipe ou la faire perdre, selon la qualité de sa prestation.
Nous présentons dans ce chapitre l’entraînement des bases techniques et des capacités tactiques fonda-
mentales pour la formation du gardien de but.
En fin de chapitre, un exemple d’entraînement pour gardien de haut niveau est proposé ainsi que des exer-
cices pour jeunes gardiens.
Si, dans la pratique, le gardien de but doit bénéficier d’un entraînement individuel, avec un entraîneur spé-
cialisé dans la mesure du possible, il doit aussi participer à des entraînements avec l’ensemble de l’équipe
afin de pouvoir être confronté à des situations réelles de match.
1
11 Entraînement du gardien de but
1. Technique
Au cours de ce chapitre, il s’agira de définir toute la technique du gardien de but. C’est principalement au
moyen de photos et d’illustrations qu’elle va être expliquée. Ainsi, il sera possible de voir et d’analyser en
détails chaque mouvement.
Il serait judicieux, si l’occasion se présente, que l’entraîneur filme son gardien pendant une séance afin qu’il
ait, d’une part, l’opportunité d’observer son geste au ralenti et, d’autre part, que le gardien lui-même voie
son geste à l’écran. Cette image s’ajoutera à son ressenti.
Dans les différentes séances d’entraînement, il est important que l’entraîneur soit placé assez près de son
gardien (environ à 5 mètres) pour lui permettre de travailler sous une forme analytique.
Il augmentera la force de sa frappe, s’il souhaite obtenir une plus grande vitesse dans le geste. Mais il doit
tout d’abord permettre à son gardien d’assimiler le geste sur une frappe douce pour qu’il ait le temps néces-
saire de le réaliser. Lorsque l’entraîneur constate que son gardien a obtenu une certaine aisance gestuelle,
il pourra alors frapper plus fort pour obtenir une plus grande vitesse.
Il faudra corriger tous les petits détails au cours des séances d’entraînement, ils sont d’une grande impor-
tance. Cela en partant toujours de la base, c’est-à-dire, de la position des pieds, du corps et des mains pour
lui permettre d’optimaliser son geste. Il n’y a rien de plus rageant pour un gardien de but que de se sentir
«sur» le ballon et de le détourner dans ses propres buts.
Dans la deuxième phase de son entraînement, l’entraîneur devra s’éloigner du gardien de but pour effectuer
des exercices qui se rapprochent le plus possible d’une action de jeu.
L’entraîneur lui demandera d’effectuer certains déplacements (latéraux, pas chassés...) avant un geste.
Mais il faut insister sur un point: il ne sert à rien de l’obliger, par exemple, à effectuer une roulade avant un
plongeon, car il ne sera jamais amené à réaliser un tel mouvement lors d’un match.
Si l’entraîneur a la possibilité de travailler avec les attaquants, il est alors intéressant pour lui de se
placer derrière son gardien. Il pourra ainsi le corriger dans ses gestes et attitudes, sans gêner le bon dérou-
lement de l’entraînement. L’observation du comportement du gardien à l’entraînement, dans les jeux à buts
rapprochés et, a fortiori, en match fait partie intégrante du rôle d’entraîneur spécifique.
En effet, une des principales erreurs que l’on observe régulièrement est la précipitation du geste conjuguée à l’en-
vie de frapper très fort. Au-delà des considérations tactiques qui seront développées dans les pages suivantes, il
faut tout d’abord fixer quelques priorités.
Quand le gardien de but a le temps de réaliser son geste, il doit toujours amortir le ballon de façon à ce que celui-
ci se trouve à 1 m 50 – 2 m devant lui, afin qu’il ait toute la surface de jeu face à lui. Il pourra ainsi réaliser une
passe longue, ou courte, sans avoir besoin de retoucher le «cuir».
Il ne sert à rien de lui demander de réaliser un amorti orienté alors qu’il n’a de toute façon pas d’adversaire à
éliminer!
Dans une phase de jeu où le gardien de but est pressé par l’attaquant et qu’il n’a pas le temps d’amortir le bal-
lon, il doit faire attention à préparer le mieux possible sa frappe, sans chercher à taper le plus fort possible dans
le « cuir ». Il y a fort à parier que, dans ces cas-là, le gardien « arrache » sa frappe ou, suite à un malencontreux
2
rebond, frappe de l’extérieur du pied et envoie le ballon soit dans les pieds de l’attaquant, soit directement dans
ses propres buts.
Entraînement du gardien de but 11
Le gardien doit être souple sur son pied d’appui et doit frapper le ballon sans précipitation, comme s’il voulait
« poser » le ballon 35 m plus loin.
Il faut insister pour que le gardien effectue régulièrement des exercices tels que le « 5:2 » qui lui permettront de
mieux aborder les situations où il pourra jouer en passes courtes, comme on le verra dans les pages suivantes.
Quant aux passes longues, l’entraîneur peut les travailler dans le cadre d’une phase analytique simple. On peut
ainsi demander au gardien de fermer les yeux, alors que l’entraîneur se trouve positionné dans le rond central.
Au moment où ce dernier shoote le ballon, il criera «hop!» pour que son gardien ouvre les yeux et réalise sa re-
lance au pied. Ainsi, il sera mis dans des conditions de match, car il aura un minimum de temps pour réaliser son
geste.
1.2 Déplacements
Il s’agira ici de traiter l’aspect technique du déplacement.
3
Vitesse de pieds en position de duel :
exiger des petits pas rapides
11 Entraînement du gardien de but
Comme on le verra plus tard, c’est en travaillant les détails que l’on obtient une prise sûre. Par ailleurs, il a été
constaté que les juniors ne s’exerçaient que trop rarement à mains nues. On leur rendra un grand service en leur
demandant de retirer leurs gants pour quelques instants! Ils doivent « ressentir » le ballon et surtout percevoir le
travail de leurs doigts, de leurs mains et, enfin, de leurs poignets et avant-bras. Une bonne prise de ballon passe
obligatoirement par une position correcte du corps. C’est ce que nous allons voir maintenant. Le buste doit être
légèrement positionné vers l’avant, les jambes fléchies et les bras doivent toujours être dirigés en avant pour aller
chercher le ballon.
Le gardien doit toujours agir et non subir. C’est-à-dire, qu’il doit aller vers le ballon et non attendre que celui-ci vienne
à lui.
Phase analytique
Exercice 1a Exercice 1b
(frappe à 5 m - 1 ballon) (pas chassés et prise de ballon)
Exercice 2
(frappe à 5 m - 2 ballons)
Le gardien lance son ballon en
même temps que l’entraîneur
frappe le sien, il effectue une
prise de ballon.
4
Répéter le mouvement plusieurs
fois.
Entraînement du gardien de but 11
Exercice 3
(frappe à 5 m - 2 ballons)
Exercice 4
(frappe à 5 m - 2 ballons)
Exercice 5
Exercice 6
Déplacement en pas chassés, frapper le bal-
lon sur chaque côté. Il faut toujours attendre
que le gardien soit à proximité du poteau
pour frapper, afin d’obtenir une bonne prise
de ballon. Autrement, celui-ci sera déséquili-
bré et réalisera une « touche » à une main.
Exercice
1. Phase analytique, frappe à 5 m
2. Phase de match, frappe à 16 m
1.5 Angles
Le football n’est pas une science exacte, cependant il y a quel-
ques paramètres qui peuvent être maîtrisés. Etre positionné
de manière idéale en fonction du ballon est un de ces paramè-
tres qu’un gardien peut contrôler.
Nous voyons trop souvent des gardiens qui sont mal position-
nés avant le départ du ballon. Cela les conduit à réaliser des
arrêts impossibles ou alors, souvent, s’avouer battu ne pou-
vant, au mieux, que dévier le ballon dans leur propre but.
Cette notion d’angle est un des paramètres que vous pouvez 1. face
enseigner à vos plus jeunes gardiens. N’ayez pas peur d’uti-
liser, par exemple, un ruban fixé aux deux poteaux comme
présenté ci-dessous sur les schémas. L’enfant a besoin de
ressentir, percevoir l’espace qui est le sien et celui qu’il doit
défendre.
6
Entraînement du gardien de but 11
a. Frappe au but
Lorsqu’une frappe est assez proche ou tellement forte qu’elle ne laisse pas le temps au gardien d’effectuer
un déplacement pour se retrouver de face.
b. Duel
Un duel « 1:1 », où le gardien est obligé de chercher le ballon à 1 m de lui. On remarque que dans cette si-
tuation les gardiens se trouvent en position assise avec le poids du corps sur les talons et ne pouvant faire
autrement que de jeter leurs pieds pour faire opposition.
7
11 Entraînement du gardien de but
Exercice analytique
Frappe à 5 m; l’entraîneur Exercice 1 (phase de match)
annonce le côté de la frappe.
Il est important pour cet exercice que l’entraîneur ne frappe pas immé-
diatement, lorsque le gardien arrive à la hauteur des cônes. Il doit attendre
une ou deux secondes avant de frapper,
afin d’apprendre à son gardien de rester
sur ses appuis sans bouger (ce qui est
très difficile pendant un match).
L’approche tactique à adopter en situa-
tion de duel sera traitée avec la tacti-
que.
Exercice 2
(mise à terre avec déplacement sur le côté)
L’entraîneur doit varier ses frappes au cours des exercices reproduisant ainsi des situations de match. Il doit
alterner différentes forces de frappe, varier les hauteurs ou encore changer le type de shoot (drop, frappe
normale).
8
Entraînement du gardien de but 11
1.7 Plongeon de face
Il est toujours préférable pour un gardien de
but de rester face au ballon.
Ce plongeon, qui est souvent assimilé à un
plongeon de sécurité, est très utile sur des
frappes qui sont tendues et surtout quand le
ballon rebondit à 5 ou 6 m du gardien de but.
Le corps et les mains doivent toujours rester
derrière le ballon.
Gestuelle (frappe à 7 m sans déplacement)
Frappe à 16 m
En effet, pour une mise à terre le gardien doit effacer la jambe intérieure pour se retrouver le plus rapidement
possible au sol. En revanche pour le plongeon bas, il devra chercher à obtenir une poussée de la jambe
intérieure.
L’observation des gardiens de but lors d’un plongeon (qu’il soit ras-terre, mi-hauteur, hauteur), permet de
conclure qu’ils s’effectuent toujours selon le même «timing»: un mouvement en trois temps.
Ils vont d’abord avoir un mouvement de relâchement, puis effectueront un pas chassé et ensuite on les verra
pousser pour plonger.
A l’attention des entraîneurs: soyez très observateurs, car les deux problèmes les plus répandus sont:
Mauvais timing
On peut soit filmer le gardien à l’entraînement, soit le visionner lors d’un match (vidéo) pour se rendre
compte si son relâchement est effectué trop tard.
Le parallèle entre le gardien de but et le joueur de tennis est frappant à ce niveau.
Au-delà de l’aspect mental, on peut observer que la préparation d’un geste pour le gardien de but se rap-
9
11 Entraînement du gardien de but
Gestuelle (corps)
10 Le gardien doit aller « chercher » le ballon avec les bras et les mains légèrement en avant.
Entraînement du gardien de but 11
11
11 Entraînement du gardien de but
Exercice 1 Exercice 2
Exercice 3 Exercice 4
12
Entraînement du gardien de but 11
Les courses d’élan sont les mêmes pour une prise de ballon ou un «boxage».
Le gardien de but doit frapper le ballon quand il est devant lui et non pas en fin de course.
Concernant les exercices reproduisant des situations de match, le travail se réalise par une multitude de
frappes différentes, corners, rentrants et sortants, ballons sur les côtés, ballons dans les profondeurs, etc.
Il est judicieux, lors de la phase d’échauffement, de demander au gardien de réaliser l’exercice 3 dans des
conditions normales d’abord puis, dans un deuxième temps, de lui demander de fermer les yeux et d’atten-
dre le signal « hop ! » (départ du ballon) avant de réagir. Ainsi, on ne sera pas loin du timing parfait.
Les exercices combinés (ballons aériens et relances) seront traités à la fin du thème « relance ».
La gestuelle, tant elle est évidente, ne sera pas développée dans ce chapitre.
En revanche, on peut l’illustrer avec quelques photos, afin d’étudier le geste correct à effectuer en un clin
d’œil.
Exercices combinés
2. Tactique
De nos jours, la culture tactique a bien évolué. Mais si les entraîneurs ont apporté une richesse dans la di-
versification des systèmes de jeu, dans le comportement du joueur de champ dans l’espace, le gardien n’a
que rarement été concerné par cette évolution.
Ce thème tactique du gardien de but, est le fruit de nombreuses années d’études et d’expérience de plu-
sieurs saisons sur le terrain.
Juste Juste
Faux
Faux
Intervention possible En revanche, sur les trajectoires partant de l’axe et finissant sur
un côté, le gardien doit la plupart du temps rester en place. Cela
permettra au défenseur de venir au duel et cela forcera l’attaquant
à modifier sa course pour venir affronter le gardien de but (angle
difficile pour l’attaquant).
• « jeu court
• « jeu long
• « jeu long avec pression d’un attaquant
Jeu court
Faux Le jeu court est la phase de jeu où le défenseur est à 20 - 25 m et
décide de donner le ballon au gardien. Cette phase est très impor-
tante au niveau collectif, car le gardien a besoin de la complicité de
ses défenseurs. Lorsque le défenseur décide de jouer court pour son
gardien, alors deux de ses équipiers doivent se proposer pour que le
gardien puisse rejouer court et, de ce fait, conserver le ballon dans
les rangs de l’équipe. 15
11 Entraînement du gardien de but
Jeu long
Le jeu long correspond au dégagement des cinq mètres. Il est réalisé sur un ballon en mouvement sans
pression, les adversaires sont loin de l’action et le gardien a tout le temps nécessaire pour réaliser le bon
geste.
2.3 Duels
Le duel 1:1 est souvent une source d’erreur pour le gardien. Depuis trop longtemps on lui répète d’avancer
pour fermer son angle. On peut malheureusement constater qu’un nombre important de gardiens se lancent
comme des fous dans les duels 1:1 offrant ainsi sans le vouloir la solution aux attaquants.
Attention, on parle ici de duel 1:1 et non pas d’une balle en profondeur que le gardien va pouvoir saisir après
un sprint et un plongeon. Quand on évoque le duel, cela signifie que l’attaquant est toujours en possession
du ballon.
Il est évident que si le gardien n’a pas acquis une bonne mise à terre (voir Technique 1.6), description du
geste), il devient difficile de réaliser un arrêt correct. Mais avant d’effectuer une mise à terre, il faut que l’at-
taquant décide de frapper et cela dépendra uniquement du comportement du gardien.
Au risque de choquer plusieurs entraîneurs, cette théorie, qui est le fruit de nombreuses années d’études et
d’observations, part du fait établi que c’est l’attaquant lui-même qui va réduire son angle de frappe, car il
est obligé d’avancer, s’il ne veut pas être rattrapé par le défenseur.
L’attaquant frappe fréquemment quand il se trouve entre 6 m et 11 m du gardien. Si on demande au gardien
de se positionner à 12 m de sa ligne, lorsque l’attaquant vient seul depuis les 40 m, alors on lui offre deux
solutions supplémentaires qui sont le lob ou le dribble long. Un jeu d’enfant pour un joueur talentueux.
En revanche, si le gardien reste à 5 m de sa propre ligne de but, l’attaquant va devoir avancer, car celui-ci
ne prendra jamais le risque de frapper depuis 20 – 25 m. Dans un premier temps, le gardien favorisera le
retour de ses défenseurs (recul frein), puis l’attaquant va ressentir une pression, car aucune solution facile
ne s’offre à lui. Il va devoir frapper dans les 50 derniers centimètres qui lui restent.
Très souvent dans les matches on peut observer l’attaquant dans cette situation frapper à l’exté-
rieur du but. A ce moment-là, vous entendrez : « C’est incroyable de rater un tel but ».
On ne dit hélas jamais : « Quel gardien de but ! »
Corner rentrant
Ce sont les trajectoires les plus difficiles, surtout quand elles viennent fortes au premier poteau et que, mal-
heureusement, le gardien ne peut que se déplacer sur sa ligne de but, afin de venir en opposition.
Pour le gardien, il est impossible d’aller chercher un ballon à la hauteur du premier poteau, car il est le plus
souvent dévié juste avant, raison pour laquelle il est judicieux de se déplacer sur sa ligne pour pouvoir in-
16
tervenir après la déviation. Il est logique que si la trajectoire le permet, le gardien pourra alors se saisir du
ballon plus facilement.
Entraînement du gardien de but 11
Position
Le gardien doit être à 1 m de sa ligne, à distance égale des deux
poteaux. Si l’entraîneur place un joueur à chaque poteau, alors celui
du premier sera collé contre et celui du 2e devra rentrer d’environ
1 m, afin de couper les trajectoires. La zone hachurée est celle où le
gardien doit pouvoir intervenir.
Corner sortant
De nombreux gardiens partent avec un gros désavantage sur ces
trajectoires, car ils sont collés à leur ligne de but lors du départ du
ballon.
On sait que les trajectoires sortantes arrivent le plus souvent entre
3 m et 9 m de la ligne de but. Il est clair que si le gardien reste sur
sa ligne de but, il va être difficile pour lui d’aller chercher le ballon
à7m!
L’autre facteur que le gardien ne doit pas négliger est l’influence qu’il
exerce sur le comportement du tireur selon sa position initiale.
En effet, si le gardien se trouve à 3 m de sa ligne avant le départ
du ballon, le tireur frappera son ballon pour une trajectoire plus
éloignée de la ligne et à ce moment-là, le gardien pourra réagir plus
facilement pour capter le ballon.
17
11 Entraînement du gardien de but
19
11 Entraînement du gardien de but
• Entraînement avec l’équipe (Ex. coaching du gardien de but dans les situations de jeu).
Dans le cadre du team-coaching, l’entraîneur des gardiens de but fait partie integrante du staff technique.
“En football, ce qui compte avant tout, c’est le match, le match qu’il faut gagner.
Il faut donc que l’entraînement s’inspire directement de ce qui se passe durant
le match.”
Frans Hoek.
20
Entraînement du gardien de but 11
4. Exemple d’un entraînement pour gardien de haut niveau
Tâche du gardien
• Quand le gardien de but réceptionne le ballon, il devrait le jouer aussi vite et loin que possible.
• Il repère un joueur en attaque susceptible de remporter le premier duel.
• Il peut donner le ballon au n°10 de l’équipe qui se charge ensuite de distribuer le jeu.
• Il peut jouer de hauts et longs ballons au n°9.
Nous avons choisi la dernière des options susmentionnées pour l’entraînement qui a suivi cette rencontre
(entraînement avec 4 gardiens).
Objectif de l’entraînement
– Rester en possession du ballon lorsque le gardien effectue une sortie de but ou un dégagement à ras-terre
en direction du n°9.
Du gardien de but :
La technique nécessaire pour jouer un haut et long ballon par-dessus les adversaires dans la zone du n°9.
Du joueur n°9 :
Qu’il se crée de l’espace afin de réceptionner le ballon.
Du reste de l’équipe :
Qu’elle crée de l’espace pour le n°9 avant que le ballon ne soit joué. Ainsi, les latéraux restent sur les ailes,
le n°10 se place derrière le n°9, et les n°6 et 8 maintiennent une certaine distance avec ce même joueur. An-
ticiper le bon moment pour se rendre disponibles et essayer de prendre le ballon une fois qu’il a été joué.
21
11 Entraînement du gardien de but
1 Exercice d’entraînement
Déroulement Variante
Exemple d’exercice avec • Gardiens qui effectuent
quatre gardiens de but (G). la passe
G1 adresse le ballon à G2 – Jouer le ballon comme
qui le réceptionne, le con- s’il s’agissait d’une sor-
trôle puis le passe à G3. G3 tie de but.
G2
contrôle le ballon et le joue – Jouer le ballon comme
en une-deux avec G4 puis s’il s’agissait d’une
redonne à G2. passe en retrait, du pied G2
droit et du gauche.
Après avoir effectué leur
passe, G1, G2, G3 et G4 • Gardien à la réception G1
changent de position. du ballon
– Il le réceptionne comme
Accent mis sur : s’il s’agissait d’un ballon
• Gardiens qui effectuent joué par l’adversaire : à
la passe ras de terre / frappe.
– Technique de dégage- • Les gardiens se placent
ment : – Dans un espace compris
> approche entre 5 et 15 mètres par G4
> pied d’appui rapport au gardien.
> pied de frappe – Entre le ballon et le gar-
> équilibre dien qui réceptionne le G3 G3
> frappe du ballon : ballon :
> au bon moment > en pressant les joueurs
> du bon emplace- après que le ballon a
ment été joué.
> avec de l’effet (effet
Distance
rétro)
– L’augmenter ou la
> suivre le ballon
réduire.
> changement de posi-
tion. Direction du ballon
– Non seulement en direc-
• Gardiens à la réception
tion du milieu du terrain
du ballon
mais aussi en diagonale,
– Placement.
vers les joueurs placés
– Déplacement vers le bal-
sur les ailes.
lon.
– Réception et contrôle du
ballon.
– S’il renvoie le ballon au
joueur qui lui a adressé,
il doit choisir la façon de
jouer ce ballon :
> à une touche
> en le contrôlant (grâce à
un bon contrôle, il doit
pouvoir jouer le ballon
soit long soit court.
22
Entraînement du gardien de but 11
2 Situation de jeu
Déroulement – Réception du ballon
G1 joue le ballon par-des- – Jouer le ballon vers l’un
sus le but (obstacle) vers des deux buts
le joueur placé sur la Variante
ligne médiane (ballon en G3
• Le gardien qui effectue
hauteur). G2 démarre de la
la passe G1
ligne de but d’un autre but
– Jouer le ballon :
et doit empêcher le ballon
> en sortie de but
de toucher le sol. Dès lors
> à ras de terre
qu’il est en possession du
> du pied droit / gauche
ballon, il peut le jouer dans
l’un des deux autres buts. Distance
– Entre les buts
Après chaque ballon joué,
– Entre l’un des buts et la
G1 et G3 / G2 et G4 chan-
ligne médiane
gent de position et, quand
ils ont joué plus de 20 bal- Positions
lons, ils changent de rôle. – De différents endroits : G2
> derrière le but
Accents mis sur : > à côté du but
• Le gardien qui effectue la – Augmenter ou réduire la
distance G4
passe (voir situation
d’entraînement 1) – Jouer le ballon vers
• Le gardien à la réception l’un des deux buts :
du ballon > relance à la main
– Placement > dégagement en drop
– Position de départ > dégagement en
(pour un ballon en pro- volée
fondeur) > à ras-terre
– Moment où il démarre > en sortie de but
– Course vers le ballon > du pied droit / gauche
3 Situation de jeu
Déroulement – Où et comment le gar-
G1 joue le ballon par-des- dien le frappe
– Equilibre et position des G3
sus le but (obstacle) et le
gardien placé face au but. pieds G1
– Suivre l’action
G2 essaie d’intercepter le
ballon. En possession du • Le gardien à la réception
ballon, il joue vers l’un des du ballon
deux buts. – Position
– Position de départ
Accents mis sur : – Jeu de jambes
• Le gardien qui effectue – Réception du ballon G2
la passe – Jouer le ballon
– Technique de dégage-
Variante
ment en force
– Se reporter à la situation
– Approche du ballon
d’entraînement 2
– Pied d’appui - pied de
frappe
– Moment de la frappe du G4
ballon
23
11 Entraînement du gardien de but
4 Situation de jeu
Déroulement – Choix la technique adé-
G1 joue un haut ballon quate
par-dessus le but (obsta- • Le gardien à la réception
cle) dans la zone devant du ballon G1
la ligne médiane, hors de – Position
portée du gardien de but, – Point de départ
ou il dégage le ballon dans – Moment où il démarre
le but vide, au-delà du but (lorsque le ballon est mis
et du gardien. en jeu)
G2 (et G3) essaient d’inter- – Jeu de jambes
cepter le ballon avant qu’il – Réception du ballon
ne rebondisse. En posses- – Comment jouer le ballon G3
sion du ballon, ils le jouent lorsqu’il en a la posses-
vers l’un des deux buts. sion
G2
Accents mis sur : Variante
– Se reporter à celles de
• Le gardien qui effectue
la situation d’entraîne- G4
la passe
ment 3.
– Choix entre un ballon
frappé en hauteur ou en
force
5 Situation de jeu
Déroulement • Joueurs en soutien
Le gardien de but joue un – Créent de l’espace pour
ballon en hauteur (en clo- le n°9.
che) dans la zone du n°9. – Anticipent l’arrivée du
ballon.
L’équipe qui prend posses- – Soutiennent le n°9 lors-
sion du ballon doit le con- qu’il réceptionne le bal-
server et enchaîner trois lon et l’aident à se créer
passes consécutives avant une brèche.
de pouvoir marquer dans le – Sont prêts à se battre
but vide. 11 9
éventuellement pour le
Accents mis sur : deuxième ballon.
• Le gardien qui effectue Variante
la passe • Le gardien qui effectue
– Attendre que le n°9 se la passe
soit créé un espace. – Sortie de but 10
– Contact visuel avec le – Ballon à ras-terre 8
n°9. – Dégagement en drop
– Bonne technique de la – Dégagement en
passe en hauteur (en clo- volée
che). – Sur passe en retrait (pied
droit / gauche) 1
• Le joueur à la réception
du ballon Ballons donnés au
– Se crée de l’espace. – n°11
– Contact physique avec le – n°7
défenseur (savoir où se – n°10
trouve le défenseur). Match
– Se déplace vers le ballon – Le gardien de but est
au bon moment (après toujours en possession
que le gardien de but a du ballon, au départ de
joué le ballon). l’action.
– Réceptionne puis con-
24
trôle le ballon.
Entraînement du gardien de but 11
5. Exercices d’entraînement pour les jeunes gardiens
• Le rôle du gardien de but au niveau de la relance de l’attaque constitue l’un des éléments clés à travailler
quand on entraîne et fait progresser de jeunes joueurs.
• Il arrive trop souvent pendant les séances d’entraînement des gardiens de but que l’entraîneur ne lance
pas ou ne frappe pas assez de ballons vers le gardien.
• L’entraînement doit aussi proposer de véritables conditions de match: à l’entraînement, le gardien de but
doit faire face aux mêmes rythmes et aux mêmes difficultés que lors d’un vrai match.
• L’entraîneur doit s’assurer que l’entraînement permet au gardien de but d’apprendre à bien relancer au
pied et à la main (comme il devrait le faire au cours d’une rencontre) en le confrontant à de réelles situa-
tions de match.
• Les gardiens de but doivent apprendre à faire face aux passes en retrait qui leur sont adressées de diffé-
rents angles et dans toute leur surface de réparation.
Ces aspects sont pris en compte dans les exercices qui suivent, en plus de l’entraînement habituel.
Vous trouvez dans les pages suivantes des exercices d’entraînement avec accent sur la prise de ballon et
la relance (main et pied).
25
11 Entraînement du gardien de but
1. Exercice d’entraînement
Déroulement > la frappe à ras-terre
− On joue le ballon contre > sur passe en retrait
un mur, un filet ou enco- Chaque action doit être
re un but (ou tout autre effectuée avec le pied
grand espace) à plus de droit et le pied gauche.
5-10 mètres, en augmen-
Distance
tant de plus en plus la
– La distance doit être aug-
distance.
mentée progressivement.
Objectif
Grandeur du but
− Parvenir à copier les
– La hauteur et la largeur
gestes de l’entraîneur ou
du but sont générale-
d’un autre gardien (selon
ment réduites.
le principe du mime).
Divers
Variante
– Il est possible de donner
– Techniques à travailler :
au joueur du travail à
> la volée
faire à la maison, par
> le dégagement en drop
exemple jouer contre un
> la sortie de but
mur.
2. Exercice d’entraînement
Déroulement (sur le côté et par-des-
– Les gardiens de but sus la tête), avec ou
s’échangent le ballon sans rebond
à la main. > relance tendue (sur le
Objectif côté et par-dessus la
– La coordination entre la tête), avec ou sans re-
main et l’œil est géné- bond)
ralement meilleure que – Augmenter la distance.
celle entre le pied et l’œil. – Toucher le corps du gar-
Le ballon devrait donc dien (défi).
être joué sur le gardien. – Essayer de marquer
(avec ou sans rebond).
Variante
– Changer la grandeur du
– Techniques :
but.
> relance roulée
> relance en bras roulé
26
Entraînement du gardien de but 11
3. Exercice d’entraînement
Jeu de gardiens : distance (+ direction)
Déroulement > relance en bras roulé :
– Le(s) gardien(s) tente(nt) > sur le côté
de lancer le ballon à la > par-dessus la tête
main au-delà de la ligne > relance tendue
de but adverse. > sur le côté
– Le ballon peut être > par-dessus la tête
relancé de l’endroit où il > relance à deux mains
est saisi. > le gardien de but choi-
– Le ballon peut être joué sit le type de relance
de l’endroit où il est sorti. Distance
Objectifs – Terrain :
– Les différentes distan- > long - court
ces. > large - étroit
– Le placement en dehors Avec plusieurs
de la surface de répara- gardiens de but
tion de l’autre gardien. – Lancer le ballon aux n°1,
Variante 2, 3, etc. et chacun d’en-
– Technique : tre eux peut se saisir du
> relance roulée ballon.
4. Exercice d’entraînement
Déroulement
– Volley-ball pour gardiens (1:1/2:2) :
> lancer le ballon
Objectif
– Lancer le ballon
par-dessus le filet dans 2m
la surface de l’autre
gardien de but.
Accent mis sur
– La direction. 2m
Variantes
– Mise au jeu avec le pied
au lieu de la main :
> en demi-volée
> en drop
> en sortie de but
27
11 Entraînement du gardien de but
5. Exercice d’entraînement
Déroulement Variante
– Le ballon est joué à par- – Techniques :
tir des cônes dans les > relance à la main
mains du gardien de but. > dégagement au pied
Objectif > volée
– Direction et vitesse > drop
(poids du ballon). > sortie de but
> ballon adressé à ras-
terre
> sur passe en retrait
– Changer la distance et
les différentes positions.
– Tir en puissance.
6. Exercice d’entraînement
Déroulement Variante
– 1:1 en essayant – Techniques :
de marquer con- > relance roulée
tre l’autre gardien > relance en bras But normal But de handball
de but. Appliquer roulé
les règles classi- > relance tendue
ques. > le gardien de
Objectif but choisit le
– Utiliser les diffé- type de relance 11m
rentes techniques – Les buts ne sont
de relance à la validés que si le
main. ballon touche le
11m
filet directement
(sans rebond).
– Varier les distan-
ces.
– Varier la grandeur
des buts.
28
Entraînement du gardien de but 11
7. Exercice d’entraînement
“Le gardien tire et protège son but”
– Idem exercice 3, mais cette fois-ci voir exercice 3
en dégageant au pied.
8. Exercice d’entraînement
Déroulement
– Tennis-ballon (1:1/2:2)
– Règles de jeu (idem volley-ball ou variables)
2m
2m
9. Exercice d’entraînement
Déroulement > à la suite d’un ballon
– Le gardien de but ré- en profondeur
ceptionne le ballon et le > à la suite d’un lob
lance (ou frappe) dans le – Quel but?
but vide. > vers l’un des buts dis-
Objectif ponibles
– Recevoir le ballon et > le gardien de but choi-
construire le jeu. sit
– Augmenter les distances.
Variante
– Le ballon peut être joué à
– Techniques :
ras-terre ou en hauteur.
> techniques de cons-
– Un ballon tendu ou plon-
truction - selon la dis-
geant.
tance et la qualité des
– Directement dans le filet.
gardiens de but
– Recevoir le ballon :
> à la suite d’un tir
> à la suite d’une passe
transversale
29
11 Entraînement du gardien de but
Objectif
– Recevoir le ballon et construire le jeu.
Variante
– Les ballons sont joués en profondeur sur les côtés.
– Sur passe en retrait.
30
Entraînement du gardien de but 11
En phase de perfectionnement (préformation et formation)
1. Exercice d’entraînement
Déroulement > en hauteur
– Le gardien joue le ballon > joué en force
que l’entraîneur lui a > à différentes vitesses
adressé. > avec une touche de
Objectif ballon autorisée par le
– Jouer différents ballons gardien de but
avec le pied droit et le > avec deux touches de
pied gauche. ballon autorisées par
le gardien de but
Variante
– De différentes distances.
– Différentes sortes de
– De différentes positions.
ballons (adressés par
– Avec le ballon en direc-
l’entraîneur) :
tion du but.
> en direction du gardien
– Avec un gardien dans le
de but
but.
> proche du gardien de
but
> en provenance de l’aile
> à ras-terre
2. Exercice d’entraînement
Déroulement Variante
– Gardiens de but jouant – Distance entre les buts.
au pied en 1 contre 1 ; – Types de dégagement :
– Mur défensif (à 2) entre > en volée 11m
les gardiens de but. > en drop
Objectif > à ras-terre
– Etre capable de jouer le > en sortie de but
11m
ballon par-dessus les
joueurs ou en les con-
tournant.
3. Situation d’entraînement
Déroulement Variante
– Le gardien de but est – Le gardien de but peut
en possession du bal- jouer en :
lon et relance l’attaque > effectuant une sortie
pour ses coéquipiers de but
qui jouent à 5 contre 3. > dégageant à ras-terre
Le ballon part à chaque > dégageant en volée
fois du gardien de but. > dégageant en drop
L’équipe du gardien de > relançant à la main
but doit marquer dans le > choisissant la façon de
grand but, l’autre équipe relancer
jaune dans les deux pe- > jouant un ballon que
tits buts. l’entraîneur lui adresse
Objectif > jouant une passe en
– Vers qui relancer le bal- retrait
lon et comment le jouer.
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11 Entraînement du gardien de but
4. Situation d’entraînement
Déroulement Variante
– L’entraîneur adresse – Le ballon que l’entraî-
une passe en retrait au neur adresse au gardien
gardien de but qui récep- peut être :
tionne le ballon puis le > facile
passe à un autre gardien. > difficile
Objectif – La distance peut varier.
– Réceptionner le ballon – Le ballon peut être joué à
puis enchaîner par une partir de diverses zones
passe. du terrain.
– Le ballon peut être joué à
partir des deux ailes.
5. Situation d’entraînement
Déroulement Variante
– L’entraîneur (ou un autre – Le gardien de but peut
gardien de but) adresse jouer le ballon comme il
le ballon au gardien qui l’entend :
le réceptionne puis le > en utilisant toutes les
joue vers le but. sortes de dégagement
Objectif au pied
– Réceptionner le ballon > en utilisant toutes les
puis le jouer. sortes de relance à la
main
> en se plaçant où il veut
devant le but
6. Situation d’entraînement
Déroulement Variante
– L’entraîneur adresse un Jouer le ballon
ballon au gardien de – Des mains.
but ; celui-ci le joue par- – Des pieds.
dessus un autre gardien
Réceptionner
dans le but.
– Les ballons en force.
Objectif – Les ballons en cloche.
– Réceptionner / jouer le – Les passes en retrait.
ballon. Gardien en attente
– Frapper le ballon en – Se rapprocher du but.
force : – S’éloigner du but :
> choix du geste techni- > essaie-t-il d’intercepter
que le premier ballon?
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Entraînement du gardien de but 11
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