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Supérieur et de la Recherche
1 1
Scientifique
Année académique
2010-2011
UFR : SCIENCES DE L'HOMME
ET DE LA SOCIETE
THEME:
LE LOGEMENT ECONOMIQUE
A ABIDJAN
Nous dédions ce travail à la famille DIHOUE qui a toujours eu pour souci d'offrir le
meilleur aux enfants.
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SOMMAIRE
SIGLES ET ABREVIATIONS 4
A V ANT PROPOS 7
RESUME 11
INTRODUCTION GENERALE 12
1- COMPREHENSION DU SUJET 12
II- REVUE DE LITTERATURE 15
III- PROBLEMATIQUE 44
IV- LES OBJECTIFS 46
V- METHODOLOGIE DE RECHERCHE 46
VI- LES DIFFICULTES 58
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DCGTX : Direction et Contrôle des Grands Travaux
DU : Direction de ! 'Urbanisme
PC : Permis de Construire
PC : Permis de Construire
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SCET ROC : Société Centrale d'Etude Technique Roland Olivier Conseil
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A V ANT PROPOS
La Côte D'Ivoire connait une urbanisation rapide. Celle-ci se traduit par une
dynamique démographique et spatiale des villes. Cette urbanisation accélérée pose de
multiples problèmes dont celui du logement. Les villes ivoiriennes sont manifestement
confrontées au problème de l'insuffisance du logement dont celui du logement
économique. Dans la principale agglomération du pays Abidjan, le problème se pose
avec acuité.
La mise en évidence de l'ampleur de l'insuffisance de logements économiques
dans la ville d'Abidjan constitue la tâche à laquelle se destine la présente étude.
Elle a nécessité dans sa phase de réalisation d'importants sacrifices financiers, matériels et
spirituels. De plus, le présent document est le fruit de nombreuses sollicitudes dont j'ai
bénéficié. Qu'il me soit de ce fait autorisé à manifester ici mon infinie reconnaissance à
tous ceux qui ont accepté de me donner un peu d'eux-mêmes et cela même au préjudice de
encouragements.
Je remercie ensuite l'ensemble des sociétés immobilières enquêtées.
Mais durant mon enquête auprès de ces sociétés cibles, certains directeurs
généraux, des responsables commerciaux et du service technique ont fait preuve d'une
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amabilité remarquable. Qu'il me soit permis de leur renouveler mon infinie
reconnaissance. Je pense particulièrement à:
Monsieur Kharsa Habib, Directeur de BATIM-CI
Le responsable commercial de BA TIM-CI
Monsieur SIDIBE Souleymane, Directeur de ORIBA T
Mademoiselle ASSA, Responsable commercial à ORIBA T
Monsieur AIE Jean-Marie, Directeur de CIM-CI
Monsieur DAHO, Responsable commercial à CIM-CI
Monsieur MOREAU Jean François, directeur de Promogim
le responsable commercial de PROMOGIM.
Monsieur Nelin Nogbou, Directeur de la société Habitat Belle-Cour,
Monsieur Yao responsable commercial de la société Habitat Belle-cour
Monsieur Konan Kouakou Roger, Directeur de ID SARL
Le responsable commercial de ID SARL.
Lors de mon enquête à l'AGEF et au Ministère de l'Urbanisme de la Construction
et de l'Habitat, dans les directions du domaine urbain, de l'habitat et de la copropriété, les
différents directeurs et certains sous-directeurs et collaborateurs m'ont démontré leur
disponibilité. En plus, i ls ont été sans retenus quant à la fourniture des informations
demandées .A ces personnes j'adresse mes sincères remerciements. Je pense ainsi à:
Monsieur BOTTY BI IRIE MICHEL, Directeur de l'habitat et de la copropriété.
Monsieur ADON Célestin, sous-Directeur du permis de construire.
Monsieur Yao Salomon, responsable du service promotion immobilière
Monsieur Bamba Y oussouf, Directeur du domaine urbain
Monsieur AHILE responsable du service administratif et financier du domaine
urbain.
Monsieur KOUAKOU Kouassi, sous-Directeur de la production des actes
administratifs.
Monsieur EBROTIE Kilimo, Directeur Général de I' AGEF
Monsieur SANOGO Mamadou, responsable de la cellule communication et relation
publique de l'AGEF.
Monsieur GUEU Gervais, chef du service ventes et marketing de l' AGEF
Monsieur AKP ANY de l' AGEF
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A tous les habitants des bidonvilles enquêtés que n'ai pu citer ici, je dis également
grand merci.
J'ai dédié cette thèse à mon fils KORE Jean Christ Emmanuel qui remplit ma vie de
joie et de réconfort. C'est lui qui m'inspire la volonté et le courage de me battre dans la
vie. Toute cette force et dévotion qu'ils provoquent en moi m'ont considérablement aidé
dans l'exécution du présent document.
Jean Christ, aucun mot ne pourra traduire fidèlement l'amour immense que je te
porte. Tout simplement que Dieu, le tout puissant maître de l'espace et du temps, veille sur
nous et nous accorde sa grâce infinie tout au long de nos vies.
Je voudrais tout spécialement remercier monsieur KPAN Valery à la fois mon
oncle et mon tuteur, sa femme et ses enfants qui ont accepté de m'héberger et de me
supporter durant de très longues années.
Grand merci à mes amies ENOH N'dah Cécile, BOLOU Géneviève, BOLOU Léa
et DIOMANDE Patricia pour leurs inestimables et indéfectibles soutiens. Leurs
encouragements permanents sont pour beaucoup dans la réalisation de ce document. Avec
de simples mots, je voudrais du fond du cœur leur renouveler ma profonde reconnaissance.
Les mots à la vérité ne peuvent réellement traduire les sentiments qui m'animent. Mais je
pense en me référant aux saintes écritures qu'ils sont au commencement de la vie même.
Dans cette logique, je dis tout simplement merci à mes grandes amies.
Mes parents n'ont pas lésiné sur les moyens pour me former et me soutenir tout au
long de ce long et difficile parcours en dépit de leur modeste condition. Mon père
Kouipleu Dihouegbeu a fait de son mieux, pour ma réussite. Il m'a permanemment
accordé un soutien financier et moral. Ses encouragements m'ont motivé et poussé à
finaliser ce document. Il a toujours été là pour moi dans mes moments de peine et de joie.
Qu'il soit infiniment remercié et que le seigneur lui accorde encore des dizaines d'années
de vie.
Ma mère KP AN Jeannette, mes frères et mes sœurs se sont également investis dans
la réalisation de ce document. Je ne les remercierai jamais assez pour leur soutien et leur
compréhension.
Il m'est arrivé de bénéficier du soutien indéfectible et de la serviabilité de
personnes qui a la vérité sont de vrais auteurs de ce travail. Elles sont intervenues dans ma
vie comme des messies au moment où tout semblait s'effondrer pour moi. Sans elles, je
n'aurais jamais pu avoir la force de faire cette thèse. Je pense tout particulièrement à
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KORE Jean-Marie et KP AN Corine qui se sont mis à mes petits soins. A eux, je serai
réalisation de ce document.
Enfin, à tous ceux qui ont apporté un quelconque concours à ma formation et aussi
à l'élaboration de cette œuvre et que je n'ai pu citer, je voudrais leur manifester mon
absolue gratitude. Grand Merci à tous, et que Dieu vous inonde d'abondance en retour de
tout ce que vous m'avez donné.
Merci à tous !
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RESUME
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-
.INTRODUCTÎON GENERALE.
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1- COMPREHENSION DU SUJET
Située au sud-est de la Côte d'Ivoire, Abidjan, petite localité au début du XXe siècle, est
aujourd'hui une métropole. Sa croissance démographique et spatiale est impressionnante.
De 1000 habitants en 1900 la population est passée à 200.000 habitants en 1960 puis à
2.877.948 habitants en 1998. Abidjan est devenue au fil des années une agglomération
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jeu des acteurs pour ensuite confronter les besoins et offre de logem ents économ iques à
La Côte d'Ivoire constitue l'un des pays les plus urbanisés d'Afrique .Fort d'une volonté
politique en effet l'Etat ivoirien dès l'indépendance décide de faire des villes les vitrines de
son développement .Dans cette optique, il s'est désigné maître de la création, de
l'organisation et de la gestion des espaces urbains encouragé en cela par la conjoncture
économique favorable. Partant l'on assiste à un boom des villes .D'une vingtaine de villes
à l'indépendance, le pays compte aujourd'hui plus de 400 centres urbains.
Mais ces villes sont confrontées à de nombreux problèmes dont celui de l'insuffisance de
logements. Dans les villes ivoiriennes trouver à se loger décemment s'avère difficile.
Abidjan la capitale économique du pays en est le parfait exemple. La crise du logement se
pose avec acuité dans la métropole. Le logement économique surtout est d'une insuffisance
notoire face à une demande en forte croissance.
Quelles sont les causes de cette insuffisance du logement économique à Abidjan ?
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II- REVUE DE LITTERATURE
La question du logement dans les villes est devenue un sujet préoccupant. Le thème
de notre étude en évoque un aspect, celui de l'insuffisance du logement économique à
Abidjan. Afin de traiter ce sujet, nous avons jugé bon de parcourir la littérature disponible
sur le problème. Notre revue de littérature s'articule autour de la définition du logement
économique, du problème de l'insuffisance du logement urbain, ses facteurs et son impact,
des politiques de logement menées en Côte D'Ivoire et des caractéristiques des logements
produits.
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Philipe Haeringer (2002) définit l'habitat économique comme étant un habitat
modeste aux loyers étudiés et normalement destiné aux classes défavorisées.
Soumahoro (C) (1997) quant à elle qualifie le logement économique d'habitat de
masse populaire. Pour l'auteur c'est un habitat modeste aux loyers modérés bâti par les
sociétés immobilières en vue de loger les économiquement faibles qui est plutôt accaparé
par les classes moyennes et même supérieures.
Selon Marcou (0, F) (1978), l'habitat économique est un logement moderne doté
d'équipements simples et de loyer faible.
Dans les villes du tiers monde, le problème de l'insuffisance de logements est une réalité.
Selon le BNETD-BCEOM (1974), entre 1963 et 1973 le rythme de croissance de
logement à Abidjan est de 9% par an pendant que celui de la population est de 11,5% par
an, ce qui pose un problème de logement.
D'après Fadeuilhe (J.J) (1970), pendant la première décennie après l'indépendance
les sociétés n'abritaient que 10% de la population d'Abidjan. Il ressort une inadéquation
entre l'offre et la demande.
M'Bringah (M.F) (1981) quant à lui relève la faiblesse des capacités d'accueil des
quartiers d'Abidjan.
Quant à la Banque Mondiale ( 1990), elle dénonce le grand déficit de logements
urbains en Côte d'Ivoire surtout à Abidjan. Elle ajoute que les migrants ont des difficultés
à se loger décemment dans la ville.
Pour Marcou (O.F) (1978), la production de logement à Abidjan présente deux
aspects négatifs : elle est insuffisante, mais aussi inadaptée car les loyers ne sont pas à la
portée de la majorité des classes inférieures. L'auteur rapporte qu'entre 1963 et 1973, le
parc de logement abidjanais s'est accru de 86.000 unités, pour une augmentation de la
population de 520.250 personnes.
Dubresson (A) et Diahou (A,Y) (1988) évoquent une petite production immobilière
à Abidjan. Partant elle est loin de satisfaire la forte demande de logement dans la ville.
Yapi Diahou (A) (1989) illustre l'insuffisance de logements à Abidjan en montrant
que pour les migrants surtout étrangers trouver à se loger décemment est un véritable
casse-tête.
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Manou Savina (S) (1985) évoque également le problème du déficit de logement à
Abidjan. L'auteur précise que l'offre des productions immobilières dans la ville est limitée
alors que la pression démographique est forte.
Chapelle (K) (1993) abonde dans le même sens. Elle souligne également
l'insuffisance de logement comme étant une réalité à Abidjan. Pour elle le problème se
pose avec acuité dans la ville. L'auteur corrobore ses propos en mentionnant un besoin
neuf de logements de 2645 par an pour une offre annuelle possible de 1800 logements.
Ami en ( 1989) relève également la minceur de l'offre de logement dans la ville
d'Abidjan.
Antoine Philippe ( 1988) quand à lui parle de la crise de logement dans les capitales
africaines. L'auteur indique dans le cas d'Abidjan que l'habitat économique n'a jamais
abrité plus du quart de la population. Dans le même élan il souligne une inadéquation
flagrante entre la demande et l'offre de logements à Bamako la capitale malienne.
D'après De Dianous (S),(1998), la ville d'Abidjan connaît une grave crise de logement. Il
souligne que les programmes gouvernementaux de construction sont insuffisants pour
couvrir des besoins supérieurs à 100000 logements.
Kouadio Théodore, dans Fraternité Matin (2006), met en exergue la gravité de la
crise de logement urbain en Côte d'Ivoire. Il relève que le besoin sur l'ensemble du
territoire est de 40000 logements dont 20000 pour la seule ville d'Abidjan.
Gooré Bi Hué et Alfred (K), dans Fraternité Matin (2008), mentionnent
l'amplification de l'insuffisance de logements urbains en relevant que la demande
nationale annuelle est de 50 000 logements dont 25 000 pour Abidjan.
Diahou Martinien (W) (2010) met en exergue la crise de logement à Abidjan en
relevant que les besoins se chiffrent à 20 000 logements par an contre une offre annuelle
de 12 000 logements.
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D'après US-AID/RHUDO (1983), la rapidité de la croissance démographique
urbaine provoque la promiscuité et l'insuffisance du logement dans les villes ivoiriennes.
Selon MANOU (S. A) (1985) la croissance rapide de la population abidjanaise a
entrainé l'insuffisance du logement. L'auteur indique que la population d'Abidjan est
passée de 125 000 habitants en 1955 à 937 000 en 1975.
Pierre Kipre (1988) indique que l'accroissement urbain pose Je problème de
logement. L'auteur souligne que l'exode rural massif en est un facteur.
L' ANDE soutient que la forte croissance démographique urbaine crée le problème
de l'insuffisance de logements.
Selon Je Ministère de l'Environnent (1996), et Je Ministère du Plan (1975), le
problème de logement en Côte d'Ivoire est lié à la population urbaine nombreuse.
Marcou (O.F) (1978) attribue Je problème de logement dans la ville d'Abidjan à la
forte croissance démographique liée à l'accroissement naturel et aux mouvements
migratoires.
Y API DIAHOU (1994) parle du problème de l'insuffisance de logements comme
étant lié à la forte migration. En effet les principales villes du pays et surtout Abidjan sont
les cibles de fortes migrations dont le point de départ est principalement la sous région.
Antoine Philipe (1996) précise également que la crise du logement en milieu urbain
est liée à la croissance rapide de la population dans les villes africaines. Concernant
Abidjan l'auteur mentionne que de 1963 à 1988, la population a été multipliée par huit. En
effet, de 258 650 habitants en 1963 la population est passée à 2 100 000 en 1968 et attient
1929075 habitants en 1988.
Quant à Mambo (P), (2009) il souligne que la pression de la demande de logement
à Abidjan dérive de la venue massive des déplacés de guerre depuis la crise sociopolitique
survenue en 2002.
Selon Prout (c), Roland (0) et Teticat (M) (1988), le développement des infrastructures
sociales ne suit pas l'évolution démographique explosive. Les auteurs affirment que Je
taux de croissance de la population abidjanaise dans les années 70 est de 10% par an soit
une augmentation de 200 000 personnes par an.
Pour Diahou (M) (2010) la dynamique démographique à Abidjan, essentiellement liée
à la migration interne et internationale, cause Je problème de logement.
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Selon M'bringah Takana(M .F) (1981), la capacité d'accueil des quartiers d'Abidjan
est de loin inferieure au nombre de postulants du fait de l'urbanisation rapide favorisée par
l'immigration et l'exode rural.
Causes économiques
Selon Georges HARDOY, les problèmes de l'habitat sont liés à la crise économique et
son corollaire la pauvreté.
Pierre VENNETIER affirme également que la paupérisation des populations africaines est
à la base des problèmes de l'habitat urbain.
Y API Diahou ( 1994) révèle que la récession économique depuis 1980 est un facteur de
déficit de logement à Abidjan. En effet la crise a occasionné l'abandon des programmes
immobiliers de l'Etat. Du fait des difficultés financières, plusieurs structures étatiques
intervenant dans le secteur de l'habitat ont été dissoutes à savoir la BNEC, la SOGEFIHA,
la SETU.
MANOU Savina (A) (1985) indique que la crise économique est à la base de
l'insuffisance de logements à Abidjan. L'auteur poursuit en indiquant qu'elle a entrainé la
dissolution de diverses structures foncières et immobilières.
Par ailleurs Antoine (Ph) (1996) rapporte que la crise économique depuis 1980 est à
la base du ralentissement de la production immobilière. L'Etat ivoirien, du fait des
difficultés financières, s'est désengagé du secteur de l'habitat et accordé le relais au privé
pour l'offre de logement. Il poursuit ensuite en relevant que cette même crise économique
a entrainé une baisse des revenus, ce qui limite les moyens d'accès aux logements décents.
Depuis la fin des années soixante-dix, les revenus stagnent voire diminuent. De nombreux
abidjanais ne peuvent plus faire face aux dépenses de logement.
Il mentionne également que la crise du logement est liée au fait que les logements
économiques ou sociaux soient devenus, du fait de leurs loyers faibles, la propriété des
classes moyenne et supérieure depuis les années soixante-dix.
Pour Antoine Philippe (1996), ( 1981) les difficultés d'accès aux logements dans
les villes africaines sont dues à la crise économique.
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Les causes politiques et administratives
Selon plusieurs auteurs la crise du logement est liée à la rigidité du régime foncier.
D'après la Banque Mondiale (1987) le régime foncier urbain ivoirien entrave l'accès aux
terrains et la production de logements. En effet, elle trouve que le code foncier par les
normes de constructions élevées est défavorable aux populations pauvres. Partant, la BIRD
a proposé une révision de cette politique urbaine dans les années 80.
BERGERON. R (1991) abonde dans le même sens. Il souligne l'impact néfaste du
code foncier sur les populations défavorisées à Abidjan. En effet les normes élevées de
construction et les critères d'acquisition des parcelles ne permettent pas aux populations
pauvres d'accéder aux logements décents. Il rapporte que cette réalité a été à la base de la
réorientation de la politique urbaine ivoirienne comme recommandée par la Banque
Mondiale.
DIAHOU (M) (2010) relève la complexité administrative dans la délivrance des
documents fonciers qui est de nature à ralentir les activités immobilières en Côte d'Ivoire.
L'auteur dénonce la longueur des dossiers, des procédures, l'intervention de nombreux
acteurs et la lenteur administrative en Côte d'Ivoire.
MANOU (S. A) (1985) à son tour précise que la rigidité du régime foncier ivoirien
défavorise l'accès des populations faibles au sol et aux logements décents.
D'après YAPI Diahou (A) 1994, la politique urbaine ivoirienne de l'habitat avant 1980
exclut les pauvres et donc leur participation à la production immobilière. En effet le régime
foncier est défavorable aux populations pauvres. L'Etat ivoirien dans son objectif de
promotion immobilière, produit des terrains équipés et donc les coûts des parcelles sont
élevés. Ce qui les rend inaccessibles aux classes inférieures dont les revenus sont faibles.
Par ailleurs, les normes élevées de logement exigées par l'Etat ne sont à la portée de
ces classes inférieures.
Selon Antoine (Ph) (1996), le régime foncier est l'un des principaux freins à
l'accession à la propriété légale, les prix des parcelles loties et immatriculées dépassent les
moyens de la plupart des ménages dans les villes africaines.
Blanc (B), Chabornneau (F) et Parenteau (1991) soulignent que dans un souci de
modernisation, la politique urbaine ivoirienne a opté pour le logement économique et
préconise des normes de logement élevées. Ce qui ne profite pas aux populations aux
revenus limités pourtant cibles initiales de ce type de logement.
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Kimou (A) et Yapi Diahou (A) (1990) parlent de la politique foncière ivoirienne
avant 1980 comme l'un des facteurs des problèmes de logement à Abidjan.
Yapi Diahou (1984); (1985) présente la politique urbaine en matière d'habitat
comme l'une des principales causes de la crise du logement à Abidjan.
Hearinger (PH) (2000) souligne les défaillances en Côte d'Ivoire de la commission
nationale chargée de la vente des terrains de la SETU. Il dénonce l'élitisme et le
favoritisme dans l'attribution des parcelles.
Quant à Karine (C) (1993) elle évoque la lenteur et la lourdeur administrative dans
le cadre de la délivrance des documents fonciers aux sociétés immobilières. L'auteur
considère que cette situation entraine le ralentissement des activités immobilières. Par
ailleurs elle mentionne que la coexistence du droit foncier et du droit coutumier engendre
une situation foncière incohérente qui n'assure aucune garantie à l'investisseur.
Pour Soumahoro Christelle (1996) les politiques de logement en Côte d'Ivoire sont
la cause de l'insuffisance du logement et de la prolifération des quartiers précaires.
DIAHOU M (2010) mentionne la faiblesse de la production foncière et
l'impuissance de l'Etat ivoirien devant l'accroissement de la demande de terrains à bâtir.
Il souligne l'incapacité de l' AGEF à constituer d'importantes réserves foncières et de
produire un grand nombre de terrains lotis.
2- Les conséquences
Au niveau social
Pour le Ministère de l'Urbanisme et de la Construction, le surpeuplement des
logements et la non satisfaction des locataires des logements sont des conséquences du
manque de logement en Côte d'Ivoire.
A TT A Koffi (1994) indique que l'insuffisance de logement entraine la
prolifération des bidonvilles à Abidjan. Il ajoute à ces conséquences les éboulements
d'habitats et les inondations dus à l'habitation des zones à risque. Plus grave, il y a souvent
des cas de pertes en vies humaines lors de ces drames.
Selon le Ministère de l'Environnement, en Côte d'Ivoire sur les sites dangereux
(pente, vallées, bord de lagune) en cas de grande pluie ou de vents violents l'on enregistre
des écroulements de maisons, des inondations. Dans ces dégâts l'on enregistre très souvent
des pertes en vies humaines.
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Par ailleurs, Karine Chapelle (1993) rapporte que le déficit de logements en Côte
d'Ivoire entraine des modifications des habitations afin de répondre aux besoins de la
famille. Elle relève deux sortes de modifications, celles qui n'entrainent pas le changement
de la configuration de l'habitat et celles qui affectent l'espace de l'habitation.
Pour Y API Diahou (A) 1994 l'insuffisance de logement urbain à Abidjan amène
les populations à vivre dans les quartiers précaires, ce qui entraine leur multiplication.
Amien (1989) affirme que plus de 21000 ménages à Abidjan vivent dans les
logements spontanés et y restent à cause de l'insuffisance de l'offre.
Antoine (P) 1996 évoque la promiscuité en milieu urbain comme ! 'une des retombées
négatives de l'insuffisance de logements dans les villes africaines.
ménages
Pour Diahou (M) (2010) ,la crise de logement en Côte d'Ivoire a pour retombée la
spéculation foncière d'ailleurs accentuée ces dix dernières années.
Selon !'ANDE et le Ministère de l'Environnement en Côte d'Ivoire, la pénurie de
logement entraîne la hausse du loyer et la prolifération de l'habitat précaire.
D'après Y api Diahou (1994) la difficulté d'accès aux logements décents par les
pauvres entraine la prolifération des quartiers précaires à Abidjan.
D'après Hassan. A ( 1992) ! 'habitat précaire est la conséquence de l'incapacité des
pauvres de se procurer un logement digne.
Pour l' AUA (1992) la multiplicité des quartiers précaires à Abidjan relève de
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Pour Réjane (B) ANADE(F) et N'GUESSAN (S.M) (2000), le développement
d'habitats illégaux découle de l'échec de l'insertion urbain des nouveaux arrivants dont le
difficile accès aux logements décents en est un facteur.
Pour répondre aux énormes besoins de logements urbains en Côte d'Ivoire, il a été mis en
place une politique de l'habitat qui au fil des années a connu une évolution. De la période
coloniale à nos jours la politique de logement a subi une réorientation. Ainsi avons-nous :
-La politique coloniale de logement
-La politique étatique de logement dès 1960
-La nouvelle politique de logement
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matériaux européens ; pierre de taille ou brique, mortier, chaux et ciment, couverture en
tôle ou en tuile ; l'emploi de murs en pisé et de couverture en chaume est formellement
interdit.
- L'évolution de la politique de logement après 1945
Manou (S.A) (1985) affirme que le projet urbain évolue après la seconde guerre
mondiale. La politique de logement mise en place vise la promotion de l'habitat social.
D'après Antoine (P), Dubresson (A) et Manou (S.A) (1985), le projet urbain évolue après
1945. Une politique d'habitat social est mise en œuvre. La politique est marquée par
l'engagement des pouvoirs publics dans le secteur du logement. Les auteurs mentionnent
que le principe du logement aidé apparaît en raison des faibles revenus des citadins. Selon
les auteurs, le programme de logement est orienté vers le logement économique.
Selon Bernadette (B), Parenteau (R) et Chabornneau (F) (1990) dès après la
deuxième guerre mondiale le sens que devrait revêtir la politique de l'habitat dans le cadre
du projet urbain est donné par le gouvernement colonial. Cette politique, soulignent les
auteurs, visait à imprimer un ordre au développement de la structure urbaine d'Abidjan et à
trouver des solutions au problème déjà important de logement des populations.
Les auteurs indiquent que le programme de construction mis en place est orienté vers le
logement économique.
Selon De Dianous (S), Le Cluziat (C) et Richard (S) (1998), le projet urbain
colonial se caractérise par la séparation entre les quartiers européens et africains.
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Selon ces auteurs, le plan Badani se veut à la fois dessin de la ville de demain et guide des
opérations d'urbanisme à mener à Abidjan.
D'après Manou (S.A) (1985), le plan Badani organise la croissance de l'espace urbain
abidjanais. Il prévoit l'extension des quartiers indigènes de Treichville et d'Adjamé ainsi
que la création de nouveaux lotissements à Koumassi.
Antoine (P), Dubresson (A), Manou (S.A) (1987), affirme que le plan Badani
adopté en 1951 constitue le second plan d'aménagement de la ville d'Abidjan. Pour eux, ce
plan organise le développement des quartiers que laisse prévoir l'ouverture du canal de
Vridi. Ils relèvent que ce plan sous-estime l'importance de la croissance démographique et
traduit la priorité de l'économie sur le social.
D'après Yapi (D.A) (1994), deux plans d'urbanisme ont été élaborés durant
l'époque coloniale en Côte d'Ivoire: les plans de 1928 et 1952. Le premier constitue le
plan Du Prey et l'autre désigne le plan Badani élaboré de 1948 à 1952. Selon l'auteur l'on
doit les principaux aspects du paysage urbain au plan Badani. Il fait ainsi allusion au
cloisonnement de la ville marquée par un profond déséquilibre Nord-Sud quant à la
répartition des emplois et de la population.
Pour Blanc (B), Chabomneau (F) et Parenteau (R) ( 1991 ), les premiers instruments
de la politique de logement sont les sociétés immobilières. Les auteurs citent d'abord
l'OHE (Office des Habitations Economiques) créé en 1926, pour toute l'AOF, dont les
objectifs sont la construction de logements salubres à bon marché orientés vers l'accession
à la propriété. Ils évoquent par la suite la SIHCI (Société Ivoirienne d'Habitation de Côte
d'Ivoire) créée en 1952 qui réalise près de 3750 logements. Ces constructions selon les
auteurs sont composées de caravansérails, des pavillons en localtion-vente et des
immeubles de logements locatifs. Ils mentionnent enfin la SUCCI (Société <l'Urbanisme et
de Construction de Côte d'Ivoire) créée en 1959 qui construit des logements individuels
bien équipés.
Antoine (P), Dubresson (A) et Le Clusiat (C) (1988) affirment également que
l'OHE, créé en 1926 et dont une section est instituée dans chaque territoire de l'AOF en
1949 et la SIHCI sont des instruments de promotion immobilière. Les auteurs précisent que
la SIHCI construit sur les extensions des quartiers d' Adjamé et de Treichville. Ils précisent
que le financement de l'habitat est l'œuvre de deux structures: le FIDES (Fonds
d'investissement pour le Développement Economique et siocial) et la CCFOM (Caisse de
Coopération de la France d'Outre-mer). Ces organismes ne participent pas directement à la
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création de logement mais interviennent dans le capital des structures publiques comme
des sociétés immobilières.
Manou (S.A) (1985) abonde dans le même sens en relevant le rôle du FIDES et du
CCFOM dans le secteur de l'habitat. Elle indique que ces structures constituent les moyens
financiers pour réaliser les objectifs assignés à la politique urbaine coloniale. Par ailleurs,
en plus de la SJHCI et de la SUCCJ, l'auteur cite le GFCI (Groupement Foncier de Côte
d'Ivoire) comme étant un promoteur immobilier important.
1960 à 1979.
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D'après Antoine (P), Dubresson (A),Manou (S.A), (1988), la politique de l'habitat
urbain entreprise par l'Etat ivoirien est une politique d'accueil qui s'inscrit dans la
continuation de la politique coloniale lancée après 1950 avec la création de sociétés
immobilières. Ils précisent qu'elle s'en différencie par l'ampleur des moyens accordés par
l'Etat et les normes adoptées.La politique vise la production de logements économiques.
Selon le BCEOM/BNETD (1974) l'Etat dès l'indépendance a jeté son dévolu sur le
logement économique pour permettre aux classes défavorisées d'avoir accès aux logements
décents.
Prout (C), Roland (0) et Telicat (M) (1998) rapportent quant à eux que
l'investissement de l'Etat ivoirien dans le secteur de l'habitat dès l'indépendance a pour
vocation de répondre aux besoins de logements.
D'après Fadeuilhe (J.J.) (1970), l'engagement de l'Etat dans le secteur de l'habitat
date de quelques années après l'indépendance vu la faiblesse des productions immobilières
devant la forte pression de la demande de logements.
Pour Haeringer (P) (2000) l'engagement de l'Etat dans le secteur de l'habitat,
émane d'une volonté très forte de promotion sociale.
27
Le groupem ent BCEOM /BN ETD (1974) évoque les études du BCEOM /BNETD et
croissance de la ville.
Y api DIAHOU.A (1994) abonde dans le même sens, il mentionne que des études de
planification ont été effectuées sur Abidjan par la SEMA, le groupement BCEOM/BNETD
et l' AURA (Agence <l'Urbanisme de la Région d'Abidjan).
Antoine (P), Dubresson(A), et Manou (S.A),(1988),indiquent que des organismes
spécialisées sont mis en place, des études nombreuses globales et régulières sont
entreprises par ces derniers afin de planifier la croissance et d'atteindre le modèle urbain
défini.
Différents plans d'urbanisme ont été élaborés pour définir le cadre de mise en œuvre de la
politique de logement à Abidjan.
Fadeuilhe J.J (1970) évoque le plan AURA dans le cadre de la planification
urbaine. L'auteur indique que ce plan est un schéma d'aménagement de la ville d'Abidjan.
Selon Manou S.A. (1985) le BNETD et l' AURA ont été créés pour réaliser des
études urbaines et des plans d'urbanisme sur Abidjan et d'autres villes de la Côte d'Ivoire.
L'auteur précise que le plan d'urbanisme se veut un moyen de contrôle et d'orientation de
la croissance urbaine. Il a pour fonction de prévoir l'extension de la ville et établir une
répartition des différents types d'occupation du sol.
Quant à Bernadette (B) Chabornneau (R) et Parenteau (1991 ), ils révèlent la
succession de plans d'urbanisme en raison de leur dépassement. Les auteurs citent:
Le plan SET AP de 1960 qui préconise une extension est-ouest sur les plateaux au
nord de la ville d'Abidjan. Les auteurs affirment que ce plan concrétise les
extensions prévues par un plan précédent : le plan Badani de 1952.
Les schémas d'extension de la SEMA qui prévoient le développement de zones
d'habitat à Yopougon, Abobo, Riviera et aux deux plateaux.
Le plan AURA de 1969 qui schématise des opérations de densification à Petit -
Bassam et des constructions de standing à Cocody et à Y opougon.
Le plan directeur de 1974 qui prévoit l'urbanisation de la totalité du plateau du
Banco.
Le plan MTPCU (Ministère des Travaux publics et des Transports de la Construction et de
l'Urbanisme) qui prévoit des opérations qui portent sur Abobo et Anyama.
28
Yapi Diahou A (1994) abonde dans le même sens. Mais l'auteur ne cite que le plan
SETAP et le plan AURA parlant des plans élaborés après l'indépendance. L'auteur affirme
que le plan SET AP reprend et réalise les prévisions précédentes du plan Badani.
Quant au plan AURA, l'auteur souligne qu'il prévoit de marier l'emploi à l'habitat.
Selon Haeringer (P) (2000), la structure urbaine d'Abidjan émane des plans d'urbanisme.
De Dianous(s) (1998), indique que les études de planification durant les années 60
sont le fait de véritables bureaux d'études: la SETAP, la SEMA, et l'AURA.
Pour Bernadette (B), Charbonneau (R) et Parenteau (1991), l'armature urbaine et la
stratification sociale de la ville d'Abidjan résulte de la planification urbaine.
29
Selon Fadeuilhe (JJ) (1970), pour constituer son domaine, l'Etat procède à la purge
des droits coutumiers par la paye d'une indemnité maximum de 150 000 F CF A par
hectare.
Quant à Karine (C) (1993), elle mentionne que le droit foncier ivoirien se
caractérise, par la coexistence le droit moderne et le droit coutumier. L'auteur ajoute qu'il
repose sur:
L'accès à la propriété par l'immatriculation
L'appartenance des terres non-immatriculées à l'Etat
L'appartenance de la terre à celui qui la met en valeur
Par ailleurs, l'auteur évoque les modalités de cession de terrains domaniaux. En effet la
procédure est échelonnée en trois phases :
La délivrance de la lettre d'attribution
La délivrance de l'arrêté de concession provisoire
La délivrance de l'arrêté de concession définitive
D'après l'auteur, l'accès au titre de propriété se caractérise par la lourdeur
administrative et une lenteur notoire.
Pour Y API DIAHOU (1994) la réglementation foncière est caractérisée par l'adoption
et la modification de plusieurs décrets relatifs au foncier. En outre l'auteur mentionne des
normes de construction élevées et des critères d'attribution de terrains sélectifs et
défavorables aux pauvres et étrangers.
Manou S.A. (1985) met l'accent sur le délai de mise en valeur des terrains urbains.
L'auteur relève que la réglementation fixe une durée de cinq (5) ans pour l'exploitation de
la parcelle, faute de quoi le terrain peut être retiré par l'Etat.
Selon Niamien (Z) et Kagnini (P.E). (2010), le délai de mise en valeur des terrains est
réduit à deux ans. Passé ce temps, le lot non exploité est retiré à l'acquéreur par l'Etat.
Diahou Martinien (2010) distingue deux types de droit foncier :
Le droit foncier rural qui s'applique en milieu rural et le droit foncier urbain qui lui
s'applique en milieu urbain. Ce dernier consacre la propriété du sol par immatriculation.
30
• Les structures de financement
Les auteurs distinguent deux types de financement de l'habitat: le financement
extérieur et le financement étatique.
Le financement extérieur
Selon Antoine (P),Dubresson(A), Manou (S.A), (1988), la CCCE, US-AID et la
Banque Mondiale furent les partenaires financiers des sociétés immobilières. Les auteurs
affirment que ces structures ont consenti des prêts à long terme aux promoteurs
immobiliers.
D'après Manou (S.A) (1985), les sociétés immobilières ont été financées en partie par
l'extérieur. L'auteur indique que la CCCE (Caisse Centrale de Coopération Economique),
structure française a accordé des crédits à long terme à la SICOGI.
D'après le BNETD-BCEOM (1974), la CCCE accordait des prêts de 25 à 30 milliards
Le financement étatique
Selon Haeringer (P) (2000) différentes structures de l'Etat se sont succédées dans le
cadre du financement de l'habitat. L'auteur évoque l'OSHE (Office pour le Soutien de
l'Habitat Economique) première structure de financement de l'habitat créé en 1968 par
l'Etat et alimenté par des recettes fiscales. L'auteur mentionne ensuite la BNEC
(Banque Nationale de !'Epargne et la Construction) qui hérite de la gestion des fonds
de soutien à l'habitat en 1977 après la dissolution de l'OSHE.
31
Quant à Bernadette (B ), Chabornneau (R) et Parenteau ( 1991 ), ils rapportent que
l'OSHE a pour rôle de mobiliser les fonds nécessaires à l'équipement de terrains à bâtir et
à la construction de logements sociaux. Les auteurs soulignent que la BNEC créée en 1975
a pour mission de mettre en place les financements nécessaires au fonctionnement des
sociétés immobilières publique et semi-publique.
Pour Marcou (O.F) (1978), le crédit de Côte d'Ivoire est une banque ayant joué un rôle
de premier rang en ce qui concerne les prêts aux sociétés immobilières et aux particuliers
désirant acheter un logement.
Yapi Diahou.A (1994), parlant du financement de l'habitat par l'OSHE, relève trois
types d'intervention de la structure :
Les opérations de crédits consentis aux sociétés immobilières publiques
Des avances spéciales de préfinancement des VRD (Voiries et Réseaux Divers)
Des opérations de relais financiers
Selon Haeringer (P) (2000), l'OSHE et la BNEC sont des instruments financiers de
renforcement de la politique de logement.
L'auteur cite ensuite la BNEC et la CAA comme étant des structures de financement
après l'OSHE.
L'auteur mentionne que la BNEC successeur de l'OSHE pour la gestion du fonds de
soutien à l'habitat est un instrument de collecte et de mobilisation de l'épargne des
ménages pour financer l'habitat. Elle est créée sur recommandation du groupement
BCEOM/ BNETD.
L'auteur indique qu'à la suite du retrait de l'Etat de la BNEC en 1984, le fonds de
soutien à l'habitat a été transféré à la CAA (Caisse Autonome d' Amortissement) un
organisme financier étatique de financement des sociétés immobilières publiques.
Selon fraternité matin (2004) la CAA est devenue la BNI depuis 2004.
Fadeuilhe (J.J) (1970) affirme que la SUCCI et la SIHCI ont fusionné en 1964 pour
donner naissance à la SICOGI (Société Ivoirienne de Construction et de Gestion
Immobilière) qui a poursuivi leurs actions et a hérité de leurs productions immobilières.
L'auteur évoque une autre société : la SOGEFIHA (Société de Gestion financière de
32
l'Habitat) créée en 1963. L'auteur ajoute que la SOGEFHIA et la SICOGI en 1969 avaient
produit respectivement 7 500 logements et 110 logements.
L'auteur rapporte que l'action des sociétés, certes non négligeable, étant limitée par
rapport à la pression de la demande, l'Etat a développé le financement de la SICOGI et de
la SOGEFHIA.
D'après Haeringer (P) (1978), l'Etat s'est fait promoteur immobilier à travers la
SICOGI et la SOGEFHIA.
Manou Savina (A) (1985) abonde dans le même sens en relevant que la SICOGI et
la SOGEFHIA sont les principaux outils de mise en œuvre de la politique de logement de
l'Etat ivoirien.
Selon Bernadette (B), Charbonneau (R) et Parenteau (1991), la SICOGI est une
société mixte et la SOGEFHIA une société d'Etat. Les auteurs précisent que les
participations au capital de la SICOGI sont majoritairement détenues par l'Etat (53%) et
par un organisme étatique chargé de gérer les cotisations et de fournir certaines prestations
sociales aux travailleurs : la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (27%).
En revanche Yapi Diahou (A) (1994) concernant la SICOGI affirme que l'Etat est
détenteur de 56% des actions contre 17% pour la CDC et 17% pour la CCCE (Caisse
Centrale de Coopération Economique) devenue depuis 1992 la CFD (Caisse française de
Développement). L'auteur indique par ailleurs qu'avec l'engagement de l'Etat dans la
production de !"habitat à travers la SICOGI et la SOGEFHIA on assiste à un boom du
logement économique. L'auteur relève qu'en 1984 la SOGEFIHA est liquidée suite à la
crise économique et à l'endettement excessif de l'Etat.
La Banque Mondiale (1987) souligne qu'elle a préconisé le désengagement de
l'Etat du secteur de l'habitat et la dissolution de structures d'intervention dont la
SOGEFHIA dès le début de la crise économique.
Antoine(P), Dubresson(A), et Manou (S.A),(1988),mentionnent la SICOGI et la
SOGEFIHA comme instruments étatiques de production de logements.
En outre, Yapi Diahou (A) (1994) mentionne qu'après la dissolution de la
SOGEFIHA, le suivi des opérations de vente des logements de son patrimoine a été confié
à la DVI (Direction des Ventes Immobilières) structure intégrée à la Direction et Contrôle
des Grands Travaux (DCGTX).
33
• Les structures de mobilisation foncière
Selon Manou Savina (A) ( 1985) les structures de mobilisation foncière mise en
place par l'Etat sont d'emblée la DUH et ensuite la SETU (Société <l'Equipement de
Terrains Urbains). L'auteur indique que cette dernière constitue l'un des moyens de
renforcement de la politique de logement de l'Etat de Côte d'Ivoire et qu'elle a produit
plus de 3000 ha de terrains de 1973 à 1987.
Antione(P) ,Dubresson(A), Manou (S.A),(1988)rapportent que la SETU créée en
1791 a réalisé plusieurs types de lotissements .Ils soulignent que de 1974 à 1981 ,elle a
aménagé 1545 hectares ,soit 10813 parcelles au total dont 77% en lotissements évolutifs ou
lotissements à équipement minimum.
D'après Bernadette (B), Charbonneau (R) et Parenteau (1991 ), la SETU créée en
1971 est chargée de mettre à la disposition des sociétés immobilières des terrains viabilisés
nécessaires à la réalisation de leurs opérations. Les auteurs précisent que la SETU assume
trois types d'interventions.
La création de nouveaux lotissements
La restructuration des quartiers traditionnels ou spontanés
Les opérations de rénovation
Les auteurs ajoutent que durant sa première décennie d'existence la SETU a produit
1729 hectares de terrains à bâtir à Abidjan.
Haeringer (P) (2000) qualifie la SETU d'instrument majeur de la politique urbaine de
l'Etat. L'auteur affirme que 50% des terrains équipés par la SETU sont systématiquement
réservés aux opérations des sociétés immobilières et que la structure produit environ 300
hectares de terrains à bâtir par an. Il mentionne que le coût d'un lot de 600m2est de 1000
000 F CF A. Il ajoute par ailleurs que la SETU sera minée par la commission nationale
d'attribution de terrains. Pour l'auteur cette commission constituait un obstacle à
l'efficacité de la SETU.
Les désastres financiers provoqués par ces agissements vont conduire la structure à la
crise.
Yapi Diahou (A) (1994) révèle les types de lotissement réalisés par la SETU :
Le lotissement résidentiel
Le lotissement évolutif
lotissement à équipement minimum
34
Le lotissement pour sociétés immobilières
Le lotissement mixte
L'auteur affirme qu'en 1987 la SETU avait à son actif 3000 hectares de terrains
équipés affectés à des opérations d'habitats à Abidjan.
Quand à Prout (C), Roland (0), et Titecat (M) (1988), ils mentionnent que jusqu'en
1987 la SETU avait réalisé l'équipement d'environ 3200 hectares sur Abidjan. Les auteurs
indiquent que la SETU mettait sur le marché des parcelles largement dimensionnées à des
prix en dessous des coûts réels de production. Les parcelles étaient vendues à environ
4500/5000F CF A le m2•
D'après Bernadette (B), Charbornneaux (R) et Parenteau (1991), la SETU a eu
recours aux emprunts internationaux (Banque Mondiale, US.AID) pour financer ses
opérations en plus des ressources mises à sa disposition par l'OSHE.
Y API (D.A) 1994 évoque la dissolution de la SETU en 1987 suite à son endettement
excessif et à des difficultés de trésorerie. L'auteur rapporte qu'après la liquidation de la
SETU, ses charges et prérogatives sont transférées à la Direction et Contrôle des Grands
Travaux (DC GTX). La DVI (Direction des Vente Immobilière) une structure créée au sein
de la DCGTX, se vit confier la vente des terrains à bâtir. Selon l'auteur avant la réaction de
SETU il était initié en 1966 par l'Etat une zone d'aménagement différée (ZAD) à Abidjan.
Cette dernière a créée une réserve foncière s'étendant à l'ouest sur l'ensemble du plateau
du Banco, au nord sur Abobo et à l'est sur Bingerville.
Selon Manou S. A ( 1985) les terrains équipés par la SETU sont dotés
d'infrastructures suivantes : adduction d'eau, électricité, voirie, réseau d'assainissement.
2
L'auteur précise les types de parcelles ainsi que les prix de vente par m :
2
Les parcelles de 800 à 1500m2 dont le prix au m est de 1500F en 1976 et de 3500F
en 1982
2
Les parcelles de 500 à 600m2 dont le prix au m est de 2900F CF A en 1982.
Les petites parcelles : les LEM (Lotissement à Equipements Minimum) de 100 à
225m2 en 1982.
L'auteur rappelle que de 1974 à 1981, la SETU a aménagé 1545 hectares, soit 10813
parcelles au total dont 571 hectares pour les sociétés immobilières publiques (77% ont été
attribués à l'habitat social).
35
2.3-L'offre favorisée par cette politique
D'après YAPI DIAHOU.A (1994), la politique de l'habitat est élitiste et revêt des
normes de construction élevées partant les pauvres sont exclus .L'auteur pour expliquer
l'élitisme souligne que les commissions nationales chargées de l'attribution des terrains et
des lots faisaient preuve de sélection.
Cette sélection d'après l'auteur profitait à une poignée de personnes, la bourgeoisie
d'Etat.
Selon Manou Savina (1985) la politique de logement est rigide en raison des
normes de construction élevées. Pour l'auteur cette rigidité défavorise les classes
inferieures. Elle précise que la politique de promotion immobilière par l'Etat n'a duré que
deux décennies après l'indépendance parce qu'à partir de 1980 l'Etat se désengage du
secteur de l'habitat.
La Banque Mondiale (1987) indique qu'elle a recommandé la réorientation de la
politique urbaine de l'Etat en raison des difficultés financières occasionnées par la crise
économique de 1980. L'auteur souligne également la dénonciation de la rigidité du régime
36
foncier et son impact sur les populations pauvres par la banque. En effet les normes de
construction élevées et les critères d'attribution des parcelles étant défavorables aux
pauvres, ces derniers ne peuvent avoir accès aux logements décents.
Karine Chapelle (1993) précise que l'intervention de l'Etat dans le secteur de
l'habitat urbain s'est faite de 1960 à 1979. Après cette période l'Etat a du mettre fin à sa
politique. Pour l'auteur du fait de la conjoncture économique défavorable à partir de 1980
la politique de l'habitat urbain jugée couteuse n'a pu être maintenue.
Selon Yapi Diahou (A) (1994), l'Etat mit fin à sa politique suite aux
recommandations de la Banque Mondiale. En effet au vu de l'endettement excessif et les
difficultés de trésorerie des structures d'intervention de l'Etat (SOGEFHIA, SETU), le
retrait de la CCCE du financement de l'habitat et la crise économique en 1980, la banque a
préconisé à l'Etat la redéfinition de sa politique et son retrait du secteur immobilier au
profit de d'autres priorités.
Bernadette (B), Charbornneau (R) et Parenteau (1991), affirment que l'entrée en
scène de la Banque Mondiale à titre d'acteur principal en 1980 va influencer la direction
de la politique de logement du gouvernement ivoirien. En effet, moyennant appui
financier, la BIRD préconise la redéfinition de la politique de logement consistant à la non
subvention des services et des logements, la baisse des normes d'équipement et
d'aménagement des terrains et l'adoption de coût acceptable pour les bénéficiaires. Partant
une nouvelle politique de logement est adoptée, celle-ci accorde une participation
minimale à l'Etat et une plus grande place au secteur privé.
D'après la Banque Mondiale (1995), les insuffisances de la politique de logement de
l'Etat ivoirien ajoutées aux difficultés financières survenues depuis 1980 ont amené la
BIRD à recommander la redéfinition de cette politique.
En effet, elle préconise le retrait de l'Etat de la production immobilière au profit du privé.
Selon Yapi Diahou (A) concernant cette recommandation plusieurs gestes de bonnes
volontés ont été faits par l'Etat.
En effet, l'Etat procède à la dissolution des structures intervenant dans l'habitat.
Dès lors la filière de productions immobilières est abandonnée au secteur privé.
L'auteur précise que la SICOGI est privatisée.
37
3- La nouvelle politique de logement
3.1- Présentation de cette politique
Selon la Banque Mondiale (1995), la politique de la promotion immobilière par le
secteur privé consiste pour ce dernier à assurer l'essentiel de la production immobilière.
Cette politique est adoptée à partir de 1980 par l'Etat ivoirien sur recommandation de la
banque.
Y API Diahou (1994) indique que dans les années 80, l'Etat s'est désengagé du secteur de
l'habitat au profit du secteur privé mais le choix de l'habitat économique comme option
politique demeure.
Karine (Chapelle) ( 1993) affirme que depuis 1980, l'essentiel de la production de
logement est assuré par les opérateurs privés. L'auteur ajoute que le désengagement de
l'Etat du secteur de l'habitat n'est pas total puisqu'il garde une intervention minimale.
Manou (S.A). (1985) rapporte que la politique nouvelle de logement a pour principe le
développement de l'initiative privée par rapport à l'initiative publique. La politique
privilegie la production de logements économiques.
Bernadette (B), Charbornneau (R) et Parenteau affirment que depuis 1980, la
production du logement est laissée presque totalement au secteur privé.
D'après Amien (1989) depuis 1980 la filière de production immobilière est détenue par
le secteur privé.
foncier.
L'auteur affirme que le CDMH a pour rôle de favoriser le financement de crédits
acquéreurs pour les logements sociaux. Les banques commerciales bénéficient en amont de
38
facilités de financement grâce au CDMH, en aval elles accordent des crédits acquéreurs à
des taux et durées souples.
L'auteur ajoute que les acquéreurs individuels, les sociétés immobilières et associations
vouées à la réalisation de logements économiques ou sociaux constituent la clientèle du
CDMH et aussi qu'il favorise l'accession à la propriété. Cependant l'auteur révèle que le
CDMH porte en lui la logique de l'exclusion vu le critère relatif au revenu mensuel. En
effet les populations pour accéder aux crédits acquéreurs doivent justifier un salaire
mensuel compris entre 150 000 et 200 000 F Cfa, ce qui n'est pas à la portée des classes
inférieures.
L'auteur relève une autre forme d'intervention il s'agit des allègements fiscaux, des
exonérations de charges, des exemptions sur certaines contributions (patentes, droits
d'enregistrement) faites aux sociétés immobilières pour des programmes portant au
minimum sur 500 logements économiques par an.
Karine Chapelle (1993) rapporte que pour le financement des programmes de
logements, les promoteurs privés usent de divers moyens
Le financement sur fonds propres
La technique du révolving qui consiste à utiliser les apports personnels des clients
( 10% à 20% du prix de vente) pour démarrer les travaux et de réutiliser les
bénéfices de la vente des premières maisons pour la continuation de l'opération
immobilière
Les crédits bancaires
Les prêts fournisseurs consistant pour les promoteurs à bénéficier de matériaux de
construction à crédit des fournisseurs partenaires
Concernant le foncier, l'auteur mentionne la production de terrains par les villageois.
Ces terrains sont caractérisés par une absence d'équipements qui seront au frais des futurs
acquéreurs.
Karine (C) évoque différentes sociétés privées de construction immobilière à savoir la
SICOGI la société SELMER et la PEBACI.
Marcou (O.F) (1978) parlant des promoteurs privés cite le GFCI, le PRODOMO et la
SOPIM.
Quant à Haeringer (PH) (2000), il énumère la SIPHO, la SIDECI et la SOPIM.
Selon Gosse (B.J) (2006) la Banque Mondiale et le CTU sont des structures ayant
financé la viabilisation des parcelles dont la vente était confiée au SVI (Service de Vente
39
Immobilière. Il souligne que les terrains étaient vendus à des prix allant de l 300F CF A le
m 2 à 15 OOOF CFA/m2•
Fadeuihe (J.J) (1974) évoque les activités d'une société immobilière privée: le
GFCI. Il précise que cette société en 1971 avait déjà produit 1300 logements.
Manou Savina (1987) mentionne les productions assez importantes du GFCI. Elle montre
également la contribution de ce promoteur immobilier dans l'offre de logement à Abidjan.
Marcou (O.F) (1978) souligne les actions des sociétés privées à Abidjan. L'auteur
cite les promoteurs GFCI, la SOPIM, le PRODOMO. Il rapporte qu'en 1974, la société
PROMODO a réalisé 450 logements et 350 en 1973. Le GFCI a construit 166 logements
en 1974 et 110 en 1975. La SOPIM a réalisé 40 logements en 1974 et 150 en 1975.
Haeringer (2000) quant à lui parle des promoteurs privés que sont la SIDECI, la
SIPHO, et la SOPIM. L'auteur souligne que leurs productions sont destinées à satisfaire la
demande des classes défavorisées. Il qualifie ces promoteurs de sociétés immobilières
"champignons" pour faire allusion à la faiblesse de leurs moyens et de leurs productions.
Quant à Chapelle Karine ( 1993 ), elle mentionne que depuis 1980 les opérateurs
privés de la filière de construction assure l'essentiel de la production de logement. L'auteur
rapporte que de 1983 à 1984 ils auraient produits plus de 3700 logements à Abidjan.
Bergeron (R) (1991) caractérise les promoteurs privés à travers sa propre
classification. L'auteur distingue quatre ( 4) groupes :
Le premier, qualifié de promoteurs intégrés comprend des organismes tel le groupe
Norvégien SELMER. Il se caractérise par la capacité des entreprises à contrôler la totalité
des fonctions dans leur processus de production de la marchandise logement.
Le deuxième est qualifié de promoteurs institutionnels tels que la SICOGI et le
GFCI qui se distinguent par leur dépendance financière à l'égard de ses bailleurs de fonds.
Le troisième dit promoteurs associatifs est représenté par des groupes d'épargnants,
des entreprises ou des associations comparatives. Le promoteur définit les caractéristiques
des logements voulus pour ses membres qui constituent un groupe d'acheteurs.
Enfin le groupe des promoteurs opportunistes qui apparaissent et disparaissent au gré de la
conjoncture et des opportunités de financement à saisir pour réaliser un maximum de
profit.
40
L'auteur rapporte que la production de ces quatre catégories atteint 10 000
logements entre 1984 et 1989.
Amien (1989) souligne qu'entre 1983-1984, le secteur privé aurait produit plus de
3700 logement à Abidjan;
En revanche, NENE BI Botti (2006) relève la faiblesse de l'offre de logements des
opérateurs privés. L'auteur montre que le marché immobilier est défaillant.
41
Selon Bernadette (B), Charbonneau (R) et Parenteau (1991) la SICOGI a hérité des
logements de la SIHCI et de la SUCCI dont elle est issue de la fusion. Les auteurs
précisent que les types de logements sont les caravansérails, les pavillons en location-vente
et les immeubles.
D'après Fadeuilhe (J.J) (1970) concernant les locations simples, les loyers de
logements économiques varient de 4400 à 18000 F CF A selon le nombre de pièces. Il
ajoute que s'agissant des logements en bande, le nombre de pièces va de deux à quatre
pièces et pour les duplex quatre à six pièces.
Selon Soumahoro (C) (1996), les productions des promoteurs à Abidjan sont
constituées de logements de deux à cinq pièces ainsi que de studios.
Elle mentionne une maximisation de l'occupation du sol par le bâti surtout par des
logements économiquement rentables.
Manou S.A (1985) affirme à propos des modalités de vente que dans le cas de la
location vente, l'apport personnel pour un cinq pièces en 1960 est de 127 OOOf CF A et le
loyer mensuel de 13 805 F pendant sept ans puis de 11 900F jusqu'à la quinzième année.
Haeringer, (PH) (2000) souligne que pour les logements de deux à trois pièces, le
loyer mensuel était de 12 000 F CF A en 1977.
42
médiocrité esthétique. Au contraire ajoute t-il les constructions des sociétés immobilières,
entreprises ou administrations diffèrent des constructions individuelles. L'auteur précise
qu'à l'hétérogénéité du lotissement répond l'harmonie de la cité.
Concernant le matériel de construction, ATTA KOFFI (1978) souligne qu'il est
moderne pour l'habitat de type européen. En effet, ce type est construit avec des matériaux
suivant : les tôles, les briques en dures, le ciment, la peinture etc.
Quant à CHAPELLE KARINE ( 1993 ), elle souligne que dans la construction de
logement il y a trois (3) éléments principaux: le ciment, l'acier, le bois.
Quant au nombre de pièces, la commission économique des Nations Unies pour
l'Afrique constate la prédominance des logements d'une pièce autour de 1960. Plus tard,
on enregistre des logements allant d'une à cinq (5) pièces. Mais la majorité oscille entre
trois (3) et quatre (4) pièces selon NOH ADAFFANA (1989). Au niveau de la grandeur
selon l'auteur, en Côte d'Ivoire les normes sont fixées par l'arrêté n°1313/MEF du 3 Juin
1970. Ces normes sont les suivantes :
2
Les surfaces des chambres doivent être de 9 à 12 m
La taille de la salle de séjour est comprise entre 14 et 17 m2 pour un logement de
deux (2) pièces. Ces superficies sont majorées de 2 m2 par pièce supplémentaire du
logement.
2
Le studio devra avoir pour surface 16 à 17 m •
2
Nombre de pièces Superficie (m )
1 16àl7
2 29 à35
3 40à49
4 5là63
5 62à77
Quant au BNETD (1974) les normes de construction sont le respect des conditions,
d'hygiène, de sécurité, d'esthétique et des règles d'occupation du sol.
43
III- PROBLEMATIQUE
44
sur 600 hectares en 1912, Abidjan couvre une superficie de plus de 63.000 hectares de nos
jours.
Une telle situation ne va pas sans problèmes. La ville est en proie à de nombreuses
difficultés. Au rang de ces problèmes nous avons l'insuffisance de logements notamment
de logements économiques. Le rythme de construction des logements ne suit pas celui de
la croissance démographique de la ville. Si la population connait une croissance rapide, les
productions immobilières restent limitées.
Un espace urbain, insuffisamment couvert par le logement économique moderne
face à une demande en forte croissance n'est -il pas problématique?
Quelle est l'ampleur de cette insuffisance ?
Quelles en sont les causes et l'impact?
45
IV- LES OBJECTIFS
L'objectif général
L'objectif général est de mettre en évidence l'ampleur de l'insuffisance de
logements économiques à Abidjan.
Objectifs spécifiques
1. Faire l'inventaire cartographique du logement économique à Abidjan et décrire les
acteurs de cet habitat.
2. Présenter et décrire l'évolution de la demande et de l'offre de logements
économiques à Abidjan depuis 1960.
3. Déterminer les facteurs et l'impact du déficit de logements économiques à Abidjan.
V- METHODOLOGIE DE RECHERCHE
B. Démarche
La méthode utilisée pour vérifier les hypothèses de recherche se fonde sur les
éléments suivants: l'identification des unités d'observation et des variables de recherche,
la technique de collecte des données et le traitement des informations recueillies.
46
b- Les variables décrivant les acteurs
Variables qualitatives Variables quantitatives
-noms des structures d'intervention
-nature de la mission -Le nombre de structures mises en place
des structures d'intervention -Date de création de chacune des structures
-types de structures -Les dates délimitant la période de chaque
-domaines d'intervention de chaque structure politique
-caractéristiques des actions de chaque structure
-Le rôle de l'Etat - niveau de production de chaque structure
48
b-variables décrivant l'offre
2-3 Variable décrivant les relations code foncier et faible dynamisme du marché de
logements économiques.
a- Les variables liées au régime foncier urbain.
49
b- Les variables décrivant le marché du logement économique à Abidjan.
50
2-4- Variables décrivant le rapport insuffisance de logements et
Prolifération des quartiers précaires
VARIABLES QUANTITATIVES
VARIABLES QUALITATIVES
Le nombre de quartiers précaires à
Les noms des quartiers précaires
La nature des sites des quartiers précaires Abidjan
Rythme de croissance des bidonvilles
Leur localisation
Niveau d'évolution de la population des
Les types de construction
bidonvilles à Abidjan
Les types de matériaux de construction
La superficie des quartiers précaires
Les types de profession des résidents
La taille des ménages
Les types de nationalités des résidents
Effectif de la population des bidonvilles
Les causes d'habitation de ces quartiers
Le nombre d'années passées dans ce
Les types de difficultés des résidents
quartier
Le niveau de revenu du chef de ménage
51
Ces données sont issues de travaux de recherche (thèses, mémoires), de documents
techniques et spécialisés (les plans d'urbanisme, documents d'orientation sur l'habitat
urbain, les textes de lois et décrets d'application, revues etc), des articles de journaux, des
résultats des différents recensements (1975, 1988, 1998) et estimations de l'INS, les
ouvrages généraux et spécialisés sur l'habitat économique et enfin des cartes relatives au
logement économique et aux bidonvilles à Abidjan. Différents détails relatifs aux
documents et ouvrages consultés sont mis en exergue grâce à la revue de littérature et notre
bibliographie.
b. Les cartes
b.1. les cartes relatives au logement économique
Il s'agit des cartes de répartition et de localisation de logements économiques par
commune à Abidjan. Ce sont des cartes réalisées par le service de cartographie de l'INS-
urbanisation en 1991. Ces cartes ont été conçues à partir d'une échelle de 3/500.000. Nous
avons également des cartes réalisées par le BNETD à l'échelle de 1/5000 en 1976. Elles
nous permettent de faire le bilan des réalisations des sociétés civiles et d'évaluer le niveau
de l'offre face aux besoins à Abidjan.
53
3.2 - L'observation directe
L'observation directe porte sur le bâti, sur cinq (5) quartiers construits par les sociétés
immobilières (Adjamé 220 logements, Port-Bouet Sainte-Anne, Star 16, cité BATIM, cité
palmeraie) sur cinq (5) bidonvilles (Gobélé, Yaossehi, Abattoir, Zoé-Bruno, Mossikro)
choisis par tirage simple. L'objectif escompté est d'une part de mesurer le niveau du bâti et
de caractériser les logements économiques produits par les promoteurs immobiliers.
D'autre part, il s'agit d'évaluer le niveau de prolifération des quartiers précaires et de
caractériser les habitations dans ces lieux. Il s'agit essentiellement de :
Identifier les types d'habitation et les sites de constructions,
Mesurer la qualité du logement,
Déterminer le nombre de pièces et le niveau de confort des logements
économiques,
Déterminer les matériaux de construction et le plan des quartiers,
Apprécier les conditions de vie des résidents,
Mesurer la taille des quartiers construits par les promoteurs et celle des
bidonvilles.
Nous avons parcouru la ville pendant six (6) mois pour collecter les informations.
Dans notre visite, nous avons faits des photographies des types d'habitat pour illustrer les
faits observés.
3.3- L'enquête
Elle s'est adressée aux structures d'Etat chargées de la mise en œuvre de la
politique de logement parce qu'elle dispose d'informations authentiques nécessaires à
notre recherche. Elle a également visé les promoteurs immobiliers pour leur rôle
déterminant de production de logements et donc mieux placés pour nous apporter les
informations pouvant permettre de caractériser l'offre de logements à Abidjan.
Deux types d'enquête ont été menés ; la première a été un entretien direct avec 15
promoteurs immobiliers et chacun des directeurs du domaine urbain, de l'habitat et la
copropriété, de l' AGEF et leurs collaborateurs. La seconde est une enquête faite auprès des
chefs de ménages vivant dans les bidonvilles.
54
a. Les entretiens et leurs contenus
Les entretiens avec les responsables des sociétés immobilières visent à présenter le
marché de logement économique et à caractériser les logements construits. Nous nous
sommes entretenus avec 30 personnes comme échantillon reparties comme suit: deux
responsables par société dont un commercial et un responsable du service technique des 15
sociétés enquêtées.
L'échantillonnage des personnes enquêtées s'est fait comme suit:
- 1 cr niveau : il porte sur les 15 sociétés immobilières dans la ville. Ces choix ont
été faits par la méthode du tirage simple. Ce qui nous a permis d'identifier les promoteurs à
enquêter.
- ime niveau : il porte sur deux personnes à enquêter. Ils ont été choisis en fonction
des services clés intervenant dans le marché de logement : ce sont le responsable du
service technique qui est chargé des constructions et celui du service commercial qui
s'occupe de la commercialisation des logements produits.
Les entretiens ont porté sur les points suivants :
Les types de logements économiques produits
Nombre de logements produits
Type de plan, nombre de pièces des logements et les matériaux
Le nombre, le nom et les superficies des quartiers construits
Les prix et modalités d'offre des logements
Localisation des quartiers construits.
Les sources de financement des promoteurs.
L'entretien avec le Directeur du domaine urbain ainsi que ses collaborateurs a porté sur les
thèmes suivants :
Le régime foncier urbain(les modes de cession des terrains, les dossiers, les
procédures)
Le lotissement villageois.
55
Le permis de construire ( dossiers, procédure, normes de construction).
Avec le Directeur de l 'AGEF et ses collaborateurs, l'entretien porte sur les thèmes
suivants :
La constitution des réserves foncières pour l'Etat,
Les terrains produits et leurs caractéristiques
la vente des terrains,
les difficultés de l'AGEF.
c. Le déroulement de l'enquête
Au niveau des entretiens
Nous avons d'abord distribué nos questionnaires (voir annexe) aux différents directeurs
des sociétés immobilières et aux différents directeurs du domaine urbain, de l'habitat et de
56
En ce qui concerne la direction de l 'AGEF, le questionnaire a porté sur les
productions foncières de la dite structure et leur commercialisation.
dépouillement.
numériques.
57
4.1.3-Le traitement analytique
Il traitera les informations recueillies par interview et les enquêtes perpétrées auprès des
ménages, sociétés immobilières d'une part et du Ministère de la Construction et de
l'Urbanisme et de l' AGEF d'autre part. Ce traitement sera fondé sur les informations
concernant les besoins et offre de logements économiques à Abidjan, le régime foncier
4.2-Les résultats
Le traitement nous permettra de dresser des tableaux, des cartes, des graphiques relatifs au
problème du logement économique à Abidjan.
58
Ces derniers pour la plupart nous ont fixé à leur tour des rendez-vous parce qu'occupés au
présent moment. Ainsi avons-nous mis un à deux mois avant d'obtenir les informations au
niveau d'une société immobilière. Il faut relever que les informations données étaient
incomplètes. Certaines questions jugées sensibles n'ont pas fait l'objet de réponse par
quelques promoteurs. Il s'agit notamment de questions se rapportant à la totalité des
logements produits. Certaines entreprises après lecture de notre questionnaire ont plutôt
été réticentes. Elles ont refusé de façon catégorique de nous recevoir. Nous avons du
procéder à un nouveau tirage simple pour les substituer.
59
LES QUESTIONS DE LA OBJECTIFS HYPOTHESES VARIABLES D'ANALYSES METHODE DE RESULTATS
PROBLEME
PROBLEMATIQUE SPECIFIQUES COLLECTE DES
CENTRAL
DONNEES
-L'insuffisance -Un espace urbain -Faire l'inventaire -Les logements l-variables décrivant les logements
du logement à insuffisamment couvert cartographique du économiques ne économiques et les acteurs Observation directe photos
Abidjan par le logement logement couvrent pas toute Cartes
1-1-variables caractérisant le
économique face à une économique et la ville et les
logement économique
demande ben forte décrire les acteurs acteurs sont
croissance n'est-il pas de cet habitat. fonction la politique 1-2-variables décrivant les acteurs Interview
problématique ? de logement menée
2-variables décrivant le rapport
besoins et offre de logements
-Décrire et économiques Tableaux
-Quelle est l'ampleur de présenter -Il existe un 2-1-variables décrivant les besoins
l'insuffisance de logement l'évolution des déséquilibre entre
à Abidjan? besoins et offres les besoins et 2-2-variables décrivant 1 'offre interview
de logement de l'offre. Graphiques
1960 à nos jours 3-Variables décrivant les relations Enquête par
codes fonciers et faiblesse du marché questionnaire
de logement
-Déterrniner les -La rigidité du code 3-1-les variables caractérisant le
-Quels en sont les causes causes et l'impact foncier urbain est à régime foncier urbain
et l'impact? du déficit de la base du déficit de Recherche Graphiques
logement logement 3-2- les variables décrivant le documentaire
marché de logement à Abidjan
-L'insuffisance de
4- les variables décrivant les rapports Enquête par
logement est à la
insuffisance de logements et questionnaire
base de la
prolifération des quartiers précaires
prolifération de
l'habitat précaire à 4-1- variables de mesure du niveau
Abidjan de l'insuffisance de logements à Recherche
Abidjan Observation directe documentaire
Photos
4-2- variables relatives à la
prolifération des bidonvilles
60
PREMIERE PARTIE:
PRESENTATION DU CADRE DE
L'ETUDE ET DU CONTEXTE
' '
POLITIQUE DE L'HABITAT
61
INTRODUCTION
Dans notre étude il sera question d'emblée de donner les caractéristiques physiques
sociodémographiques d'Abidjan et les infrastructures et équipements. Ensuite nous
évoquerons les activités économiques et les différents problèmes rencontrés dans la ville.
Enfin nous présenterons la politique de l'habitat urbain en Côte d'Ivoire.
62
CHAPITRE I: LES CARACTERISTIQUES PHYSIQUES, SOCIO
DEMOGRAPHIQUES ET LES INFRASTRUCTURES
ET EQUIPEMENTS DE LA VILLE D'ABIDJAN
Appartenant, à l'ensemble ouest africain, la Côte D'Ivoire est un Etat qui s'inscrit
dans une aire de 6° en latitude et en longitude avec une ouverture sur l'océan atlantique.
L'explosion urbaine connue par le pays laisse entrevoir dans l'ensemble urbain une ville
macrocéphale : la métropole abidjanaise. Abidjan, la capitale économique se localise dans
la région des lagunes au sud du pays et constitue une agglomération gigantesque.
Cette ville née au début du 20eme siècle par la volonté du colonisateur connaît une
urbanisation rapide. Du site de Petit Bassam, la ville s'étend aux plateaux du nord. En
2007, la ville couvrait une superficie de 65240 hectares.
A cela s'ajoute une population sans cesse croissante et nombreuse. Cette ville au
dynamisme particulier reste fortement sous l'influence du milieu physique. Abidjan se
particularise par ses caractéristiques physiques et sociodémographiques.
63
point, connu par les marins sous le nom de vallée profonde ou de trou sans fond, la plage
de sable qui sépare la mer de la lagune atteint quelques centaines de mètre de largeur ; à
divers points elle est tellement rongée qu'elle a à peine 150 mètres de largeur. Supposons
que la mer continue à ronger ou que par des travaux l'on mette la lagune en
communication avec la mer, nous aurions là une rade naturelle, toute trouvée, ayant une
superficie considérable avec des fonds naturels variant de 7à 13 mètres.v'
Mais c'est surtout la volonté métropolitaine de créer une ligne de chemin de fer reliant le
golf de guinée au fleuve Niger qui va décider du sort d'Abidjan. Le plateau et son plan
d'eau permettent la double implantation d'une gare et d'un pont, les conditions sont donc
idéales. Les travaux de construction de la ligne débutent en 1904 et l'année suivante un
premier percement de canal entre la lagune et la mer, à Port-Bouet, est entrepris. Mal
menée, cette tentative échoue, le chenal s'ensable et les travaux sont définitivement arrêtés
en 1907. Le chemin de fer, lui, avance. Déjà 80km de ligne sont construite en 1906, reliant
la gare d'Abidjan (plateau) à Agboville. C'est autour de la gare et de la zone portuaire du
plateau, aménagée pour recevoir les bateaux censés empruntés le canal, que se construit, ex
nihilo, la ville d'Abidjan. Ne préexistent à son édification que les petits villages d' Adjamé
au nord, de Locodjoro à l'ouest, de Cocody à l'est et Anoumabo au Sud.
Le colonisateur décide en 1923 de prolonger la ligne de chemin de fer jusqu'à la
côte. Un pont flottant (mis en place en 1930) relie d'abord le plateau à l'île de petit
Bassam. Le chemin de fer rejoint ensuite Port-Bouët grâce à une digue construite au sud-
est de l'île en 1934. La voie ferrée débouche enfin sur un wharf du même type que celui
de Grand Bassam. On parvient ainsi malgré l'absence de canal, à la réalisation du projet
d'origine: relier la côte à l'intérieur, assurer l'acheminement vers le Niger des
marchandises transportées par voie maritime. Logiquement, l'administration coloniale
décide bientôt de transférer son siège vers cet axe devenu l'épine dorsale de la Côte
d'Ivoire. Abidjan devient officiellement la nouvelle capitale le 1 juillet 1934.
Le projet de canal mer-lagune revient à l'ordre du jour à la fin des années 30. Des
études sérieuses sont entreprises pour éviter un nouvel ensablement. L'orientation nord-
ouest/sud-est du nouveau projet permet d'éviter le dépôt de sable provoqué par les courants
marins ouest-est (cause de l'ensablement du premier canal). "La deuxième guerre mondiale
interrompt les travaux entamés en 1938, qui ne s'achèveront qu'en Juillet 1950.
L'ouverture du canal de Vridi décide du boom démographique d'Abidjan. Long de 2,7km,
2 De Dianous (S), Décembre 1998, "Abidjan" in marches tropicaux et méditerranéens, hors série, p 20.
64
large de 3 70 mètres, il permet l'accès au site lagunaire à des bateaux de près de 15 mètres
de tirant d'eau. Le Warf de Port-Bouët est immédiatement abandonné au profit du port du
Plateau : les bateaux s'ancrent dans la lagune et les marchandises sont débarquées au
moyen de petites embarcations vers le port. L'aménagement d'un port en eau profonde est
décidé au cours des années 50. Dès 1956, celui-ci compte 1 km de quais par fonds de 10
mètres. Le trafic portuaire triple entre 1948 et 1958, passant de 430 000 tonnes à 1 300 000
tonnes tandis que la population d'Abidjan fait plus que doubler, passant de 48 000
3
habitants à quelque 120 000 habitants" .
Ce n'est qu'avec la mise en place du port en eau profonde en 1951 que commence
le développement véritable de la ville au niveau spatial et économique. En effet ce port va
entrainer une concentration des activités industrielles et commerciales qui vaut aujourd'hui
à la ville le statut de capitale économique de la Côte d'Ivoire.
industrielle.
3 De Dianous (S), Décembre 1998, "Abidjan" in marchés tropicaux et méditerranéens, hors série, p 20.
4
BNETD/BCEOM, 1974, op. cit, pl 1
65
L'île Bouley est peu habitée. Elle a une vocation touristique d'ailleurs peu exploitée
et elle abrite le cimetière des bateaux (tous les anciens bateaux). La lagune reçoit
d'importants apports d'eaux de ruissellement à cause des précipitations qui dépassent
souvent 2000 m par an. Aussi est-elle parcourue de courants notables surtout depuis
l'ouverture de l'exutoire direct vers la mer que constitue le canal de Vridi. Les baies qui
jalonnent la lagune sont très polluées en raison des dépôts d'ordures ménagères et de
déchets industriels déversés dans l'eau. En effet les baies étant fermées, l'eau y est
stagnante ce qui entraîne le maintien de ces déchets qui polluent les zones lagunaires. Les
zones marécageuses contenues dans ce site constituent un obstacle pour l'urbanisation.
Elles ne sont pas propice aux opérations d'habitat .De plus, l'assainissement des zones
littorales n'est pas chose facile car l'absence de pentes ralentit le ruissellement, complique
la construction et le fonctionnement des réseaux d'égouts et en accroît singulièrement le
coût. L'assainissement de ses zones est un sujet de préoccupation constante pour les
pouvoirs publics et freine parfois l 'urbanisatiorr',
5
BNETD/BCEOM, 1974, op. cit, pl2
66
Parcourues de Vallons, les pentes dans ces plateaux sont variables. Les falaises du
rivage isolent une succession de plateformes plus ou moins étendues qui servent de zones
d'urbanisation. Les pentes quant à elles sont favorables à l'évacuation des eaux usées et de
pluie. Toutes ces caractéristiques favorisent l'urbanisation. En effet, ces plateaux
présentent des avantages énormes. Ce site est propice à l'urbanisation par son caractère
salubre du à la présence de plateaux élevés et aérés permettant d'échapper à l'humidité. De
plus, il favorise l'extension de la ville eu égard l'absence de rupture dans ces plateaux. De
Dianous .S (1998) affirme d'ailleurs qu'en raison de ce site de tout premier ordre, sans
transition ni coupure avec la ville, l'extension de l'urbanisation au nord est préconisée".
L'expansion de la ville de manière horizontale est également facilitée. En outre, les vallons
et thalwegs favorisent le drainage des eaux de ruissellement partant ils présentent des
avantages d'assainissement.
Par contre les pentes provoquent une érosion assez importante de par les flots de
6
De Dianous (S), Décembre 1998, "Abidjan" in marchés tropicaux et méditerranéens, hors série, p 22
7
De Dianous (S), Décembre 1998, "Abidjan" in marchés tropicaux et méditerranéens, hors série, p 8.
67
Au nord de port-Bouët se situe la grande île lagunaire de petit Bassam, divisée en
trois communes: "Koumassi à l'Est, Marcory au centre et au Sud, Treichville à l'ouest.
Koumassi est la commune d'Abidjan à la plus forte densité de population : plus de 350 000
habitants sur une superficie de 874 hectares. Aujourd'hui un immense dortoir, qui compte
deux zones d'habitats précaires particulièrement peuplées : le village d' Akromiabla à
l'extrême nord et la zone de « Grand campement» à l'est, qui pourrait abriter quelque
100 000 habitants, vivant dans des conditions d'insalubrité particulièrement préoccupantes.
Au sud-est se trouve une zone industrielle, un des trois zones que compte Abidjan:".
La commune limitrophe Marcory se partage entre des quartiers résidentiels aisés
(Marcory-résidentiel, zone 4, Biétry), de nombreuses activités industrielles le long du
boulevard Giscard d'Estaing et en zone ainsi que des commerces de grande surface. Elle
compte aussi des quartiers populaires, entre l'avenue de Marcory et le boulevard Giscard
d'Estaing. Au nord de la commune, les villages d' Anoumabo-Alliodan abritent des zones
d'habitat mixte où apparaissent des villas résidentielles.
La commune de Treichville, qui fait face au quartier d'affaires du Plateau, recouvre
le vieux quartier populaire d'Abidjan. C'est le quartier historique du PDCI, ex-parti
unique. C'était, jusqu'à son incendie en 1997, le siège d'un très important marché de
vivres, tissus, objets de consommation courante. Ces commerçants, en majorité des
femmes, se sont déplacés vers l'est, le long du boulevard Charles de Gaulle. Les
commerces du centre de Treichville sont en grande partie tenus par la communauté syro-
libanaise et marocaine, près de la moitié de la zone portuaire, qui s'étend tout le long de la
rive ouest, depuis le pont Houphouët et Charles de Gaulle, se trouve la péninsule du
plateau.
Ce spectaculaire centre d'affaires et d'administration, avec ses hautes tours de béton
et de verre, évoque Istanbul et son quartier de Beyoglu, davantage que la presqu'île de
Mathattan à laquelle elle est souvent comparée. La population résidente est de moins de
12 000 habitants, contre plus de 300 00 en journée''. A partir de 18-19h le quartier se vide
presque totalement.
A l'ouest du plateau s'étend la verdoyante commune de Cocody, qui occupe à elle
seule un cinquième du territoire abidjanais pour seulement 5% de sa population. Cocody
abrite en majeure partie les villas et luxueuses résidences de la haute société ivoirienne et
8 De Dianous (S), Décembre 1998, "Abidjan" in marchés tropicaux et méditerranéens, hors série, p 8.
9 De Dianous (S), Décembre 1998, "Abidjan" in marchés tropicaux et méditerranéens, hors série, p 8.
68
des expatriés européens. Au sud de la route menant à Bingerville se sont construits les
quartiers de Riviéra, zones résidentielles réparties de part et d'autre du splendide parcours
de golf. Mais Cocody compte aussi des quartiers défavorisés, peuplés des familles du
personnel domestique des quartiers huppés, que l'on tente de «déguerpir» en raison de
l'insalubrité de leur conditions de vie et de leur occupation illégale du sol. Les quatre
communes nord et est d'Abidjan rassemblent plus des deux tiers de la population de la
ville. Essentiellement constituée de quartiers populaires, elles présentent cependant des
caractéristiques différentes. Adjamé, dans le prolongement nord du plateau, abrite une
intense activité commerciale. L'attraction de son marché a quelque peu remplacé celle du
marché de Treichville après son incendie. Adjamé est aussi le siège de la gare routière
d'Abidjan, totalement saturée aujourd'hui et dont le site va être déplacé. Attécoubé, à l'est,
est une commune à cheval sur deux rives de lagune, dont la population, particulièrement
défavorisée et pauvre, vit aujourd'hui dans des conditions sanitaires difficiles. La plupart
des rues sont en terre, le bitumage ne concernant que les grands axes. La forêt du Banco,
qui s'étend au nord appartient au territoire administratif de la commune. Les communes de
Yopougon à l'est et d'Abobo au nord constituent les deux grandes cités dortoirs d'Abidjan.
Y opougon est la moins pauvre des deux et la plus étendue de la ville. Quartier populaire à
l'animation nocturne proverbiale (la rue Princesse), Y opougon abrite aussi nombre de
fonctionnaires et d'employés, constituant le gros des classes moyennes d'Abidjan. La
plupart de ses habitants travaille en dehors de la commune : au plateau, à Vridi (zone
industrielle de Port-Bouët) ou dans la zone industrielle située au nord de la ville, en
10 De Dianous (S), Décembre 1998, "Abidjan" in marches tropicaux et méditerranéens, hors série, p I O.
69
En effet Initialement localisée sur l'ile de petit Bassam, la dynamique de la ville
d'Abidjan s'est axée d'emblée sur le site entouré de lagune dans le sud de ladite ville .la
colonisation aidant, la ville coloniale s'est progressivement étendue. Du fait de la
ségrégation au sein de la ville coloniale à l'époque, le plateau constituait la partie occupée
par les colons français .Cette zone est dite ville blanche et les zones de Treichville et
4
d' Adjamé, habitées par les indigènes, représentaient la ville africaine 1 . Jusqu'à la veille de
15
! 'indépendance en 1960 la croissance urbaine a un sens sud-nord .Cependant seulement
une maigre frange des plateaux du nord et de l'ile de petit Bassam est occupée. Disons que
durant l'époque coloniale, la dynamique urbaine est faible .La croissance spatiale de la
ville est lente.
A partir de 1960, la croissance urbaine devient galopante. Avec l'urbanisation accélérée,
l'extension de la ville se fait à un rythme vertigineux.
A l'indépendance, les tendances du développement spatial de la ville sont
dessinées par des plans : le plan Badani mis en œuvre en 1928 et terminé en 1952 et le plan
SETAP de 196016• La croissance de la ville est donc réglementée par des plans
d'urbanisme.
Le plan Badani prévoyait la consolidation de la fonction administrative du plateau et
la structuration de nouvelles zones d'habitat: Adjamé Nord,Cocody,Marcory et
Koumassi 17. La vocation résidentielle de la zone de Cocody et l'extension sur le Banco
définies par ce plan sont confirmées en 1960 par le plan SETAP. Ce dernier accélère et
concrétise les directions données par le plan Badani accordant cependant une plus grande
importance à l'activité résidentielle. Il prévoit le développement et l'implantation des
18
programmes d'habitat sur le plateau du Banco, à Cocody et à la Riviera . Le plan engage
de développement de ! 'urbanisation vers le nord- ouest sur les plateaux continentaux. Ce
plan donne d'ailleurs une plus grande importance aux zones d'habitats. En 1966 les études
de la SEMA (Société de Mathématique Appliquée) prévoit l'extension de la ville
d'Abidjan sur les zones non urbanisées des plateaux du nord. En 1969, un autre plan
d'urbanisme élaboré par l' AURA (Agence <l'Urbanisme de la Région d'Abidjan), prévoit
14 DIAHOU.M, Croissance urbaine, législation foncière et accès illégal au sol urbain à Abidjan, 2009, p33
15
MANOU.S.A, Politique et pratiques urbaines à Abidjan 1985, p
16 Blanc B, Charbonneau (F), Parenteau (R), 1991, Habitat économique : modernisation et promotion sociale,
p16
17 Blanc B, Charbonneau (F), Parenteau (R), 1991, Habitat économique: modernisation et promotion sociale,
p16
18 Blanc B, Charbonneau (F), Parenteau (R), 1991, Habitat économique: modernisation et promotion sociale,
p16.
71
des opérations d'urbanisation sur l'île de Petit Bassam au sud de la ville et sur les plateaux
du nord 19.
La mise en œuvre progressive de ces plans dans le processus d'urbanisation permet
le développement rapide de la ville.
Ainsi l'ensemble de l'ile de petit Bassam est urbanisé. Les zones d' Adjamé et du
sud-ouest de cocody au nord de la commune du Plateau, sont atteint par l'urbanisation. La
croissance spatiale se fait du Plateau vers le nord, et du côté sud-est de la frange urbanisé
de Treichville.
Dans les années 70, le rythme de l'urbanisation garde le même élan jusqu'à nos jours. Les
zones nord de la ville sont prises d'assaut par les fronts urbains. Cette croissance
vertigineuse est principalement orientée vers l'est, l'ouest et au nord sur les plateaux
continentaux où a lieu les principales opérations d'urbanisation'",
Les communes de Y opougon, d' A bobo et de Cocody émanent de la mise en œuvre des
projets d'urbanisme et de cette dynamique urbaine. De nos jours, la ville est immense, de
l'extrême est (Port-Bouet) à l'extrême ouest (Yopougon) les distances atteignent 40 km,
21
elles dépassent 25 km du nord au sud .
19 Blanc B, Charbonneau (F), Parenteau (R), 1991, Habitat économique : modernisation et promotion sociale,
pl 6.
20 BLANC. B, Chabornneau. F, Parenteau.R, Habitat économique: modernisation et promotion sociale à
72
Carte 2 : Extension de la ville d'Abidjan
--- ... ----- ·-1 • Les villages
A
1. La première ville coloniale
/
J
Abobo
•/
, --._ - --···
·-- ...
• La ville blanche
,
'' 2. La ville à l'aube de l'indépendance
Forêt
du banco ;t Bingerville
Tâche urbaine au cours des années 1960
Cocody
•;.(· Attécoubé
'· Adlamé 3. Les dynamiques urbaines des années 1970 à nos jours
Yopougon .• ( ~r."'
. ' Plateau
.
\ Les principaux axes routiers
•• t, \
\. taaune Ebrié
Marcorv Koumassi
taaune Ebrié '\
Treichville
\ Les grandes opérations d'urbanisme
lie Boulev
. · .•.\
\....• (la taille de l'étoile est proportionnelle à l'importance du projet)
.••.•.
Port bouet
\
\ La tâche urbaine
Océan atlantique
...\•.
Les fronts urbains secondaires
···-··-+· Les fronts urbains principaux
1 ' --
73
Conclusion partielle
Situé dans la région des lagunes au sud de la Côte d'Ivoire, Abidjan est dans une
zone forestière sous l'influence du climat subéquatorial.
Principale ville du pays, Abidjan bénéficie d'un relief spécial. Le site est l'un des
plus pittoresques de la COTE D'IVOIRE. Il se compose de zones lagunaires et de plateaux
continentaux. Occupant la partie sud de l'agglomération les zones lagunaires abritent le
cordon littoral et les îles Bouley et de petit Bassam. Ces portions de terres sont d'altitudes
peu élevées. Les plateaux continentaux localisés au nord sont plutôt des zones d'altitudes
élevées. Les altitudes maximales sont de 110 m. Ces plateaux sont ceux du Banco, le
plateau proprement dit et celui de Cocody. Ils se caractérisent par un entaillage de petites
vallées. De la structure du site résulte un paysage éclaté de la ville. L'urbanisation
d'Abidjan connait un caractère progressif et accéléré. Lente durant la période coloniale, la
croissance de la ville est d'une orientation sud -nord et ensuite est-ouest dès
l'indépendance. Elle est encore plus accélérée après 1970 du fait des fronts urbains
d'envergure engagés. Dès lors, Abidjan constitue une cité gigantesque de plus de 65000
notre travail.
74
2-1-Une population jeune et à majorité masculine
Tableau 1 : Répartition de la population d'Abidjan par sexe et par âge (1998) RGPH 98
Groupe d'âges SEXE
Masculin Féminin Total
La répartition par strate d'âge de la population d'Abidjan révèle que les moins de
40 ans constituant la population jeune sont nettement les plus nombreux et représentent
87% de la population totale d'Abidjan avec 48% de jeunes dont l'âge est compris entre 0
etl 9 ans. Ce taux très élevé s'explique par un exode rural massif des jeunes en direction
75
d'Abidjan et la présence d'une forte proportion d'élèves et d'étudiants selon
OUATIARA.O (2008)22.
A cela, il faut ajouter la forte immigration vers la ville. Ces immigrants sont
composés essentiellement de jeunes. La population abidjanaise est donc jeune.
La répartition par sexe quant à elle, indique une tendance à l'équilibre entre les
deux sexes vu le tableau. Le sexe masculin prédomine avec un léger écart sur le sexe
féminin .L'effectif des hommes est de 1 451 341 soit 50,43% de la population totale
d'Abidjan.
En somme, la population abidjanaise est jeune dans l'ensemble et dominée
légèrement par le sexe masculin.
90-94
80-84
70-74
60-64
50-54
•Femmes
40-44 •Hommes
30-34
20-24
10-14
0-4
22
OUA TT ARA. 0, Marché de consommation du gibier à Abidjan : approche géographique, 2009, p29
76
2.2-La structure selon la nationalité
77
Au vu du tableau la population abidjanaise a un caractère cosmopolite. La
population est un véritable melting pot. Nous avons un mélange de nationaux et
d'étrangers remarquable. Les données du RGPH 1998 indiquent que la population
d'Abidjan est composée en majorité d'ivoiriens. Sur une population totale de 2.877.948
(RGPH 1998) nous avons 2.047.084 nationaux soit 71% avec une forte fraction d'Akan et
une frange assez importante de naturalisés.
Cette majorité de nationaux est suivie par une part importante constituée par la
communauté CEDEAO qui est de 779.799 habitants soit 27% de la population totale. Elle
est caractérisée par une frange importante de burkinabés. La communauté issue du reste du
monde est de 1065 habitants soit 2% de cette population.. La population abidjanaise
comporte une forte communauté CEDEAO et d'une part assez importante de ressortissants
du reste du monde.
Selon la répartition par nationalité et par sexe la population abidjanaise est
composée en majorité d'hommes dans l'ensemble. Mais dans la frange des nationaux il ya
un excédent de femmes, nous avons pour un total de 2.047.084 nationaux 1.052.659
femmes contre 994.425 hommes. Par contre dans la communauté étrangère il y a plus
d'hommes que de femmes. Ce qui montre que les hommes sont plus candidats à l'aventure
que les femmes. Le camembert réalisé met clairement en exergue la répartition de la
population abidjanaise selon la nationalité.
,~~-
!
i 2%
1
!
1
• nationaux
• CEDEAO
reste du monde
Source : RGPH 98
78
2.3- La composition par activité
Sexe
Situation dans l'occupation Total Masculin Féminin
Total 2877948 1451341 1426607
Occupé 1069695 655102 414593
Chômeur 21749 15611 6138
Quête i" emploi 72906 48419 24487
Ménagère 299833 3604 296229
Etudiant et élèves 690993 382025 308968
Retraite 18711 16030 2681
Rentier 4324 3310 1014
Autre inactif 267082 109714 157368
Non défini 432655 217526 215129
Source: RGPH-98
Les données du RGPH 1998 indiquent que sur une population totale de 2.877.948
habitants, nous avons 1.069.695 occupés soit 37,16% de la population exerçant une activité
rentable.
79
Le terme occupé désigne les personnes qui exercent une activité rémunérée ou rentable. La
proportion des personnes sans emploi est de 1.808.253 soit 62,83% de la population totale.
En clair, sur la population totale abidjanaise, il y a un excédent important de sans emplois.
Cette frange rassemble les chômeurs, les personnes en quête du premier emploi, les
ménagères, les étudiants et élèves, les retraités, les rentiers et autres inactifs et non définis.
Il faut relever que parmi ces sans emplois les élèves et étudiants dominent. Cette frange a
un pouvoir d'achat faible ou n'en a même pas.
Sur cette population d'inactifs nous avons plus de femmes. D'ailleurs on note
23
RGPH, 1998
24
Antoine (P), 1996, p278
80
25
moyenne atteint 5,6 personnes en 1998 se Ion le RGPH . Les ménages dans la ville
d'Abidjan se particularisent par leur nombre très élevé et leur trait de familles nombreuses.
25
INS, RGPH, 1998.
26 KARINE.C, 1993, analyse de la filière de production de logement économique à Abidjan, pl2
27
ANTOINE.P, 1996, op.cit, p28 I.
28 BLANC.B, DCGTX, cité par ANTOINE.P, 1996, op.cit, p28 l
29
KARINE.C, 1993, op .cit, pl3
30
MAMBO.Y.P, 2009, op.cit, p233
31
ANTOlNE.P, 1996, op.cit, p281
81
Conclusion partielle
L'ensemble de la voirie est classé en trois catégories : les voiries primaire, secondaire
et tertiaire35.
32 De Dianous (S), Décembre 1998, "Abidjan" in marchés tropicaux et méditerranéens, hors série, p 42.
33
BNETD/BCEOM, 1974, op. cit, rapport 5, p9.
34 De Dianous (S), Décembre 1998, "Abidjan" in marchés tropicaux et méditerranéens, hors série, p42.
35
BNETD/BCEOM, 1974, op. cit, p I O.
82
• La voirie primaire
Elle assure les liaisons intersectorielles et entoure chaque secteur urbain pour éviter que le
trafic général ne le traverse rapporte le BNETD -BCEOM (1974). Dans cette catégorie,
on distingue :
-Les autoroutes, dont l'emprise varie de 60 à 100m, avec deux chaussées de 10,50m
et terre-plein central de 1 O,OOm. Au rang de ces voies nous avons les boulevards
suivants:
* Le boulevard Giscard d'Estain, au sud, qui part des communes de Port-Bouët à
Marcory.
Ce boulevard, par sa largeur significative, donne à Abidjan une image de Paris en raison de
relient à Adjamé.
• La voirie secondaire
Elle constitue l'ossature du réseau de desserte des secteurs urbains. C'est un
ensemble de voies de liaisons préférentielles intra sectorielles joignant, d'une part, les
83
différents centres urbains de secteurs entre eux et assurant, d'autre part, les liaisons entre
les différents quartiers des secteurs.
36
Ces voies sont de deux types indique le BNETD-BCEOM :
les voies à chaussée séparée de 7 ,OOm de large et terre- plein central avec une
synchronisés.
• La voirie tertiaire
Elle constitue l'ossature du réseau de desserte des quartiers. C'est un ensemble de
voies desservant les ilots de quartiers et distribuant des parkings à l'intérieur de ces ilots.
la ville.
L'aéroport
Abidjan est doté d'un aéroport de norme internationale. Initialement appelé aéroport
international Félix Houphouët Boigny (AIFHB) il est, du fait de sa privatisation, devenu
depuis 1996 l'aéroport international d' Abidjan(AERIA). Situé au sud de la ville à Port
Bouët, l'AERIA est équipé d'une piste de 3000m, d'une aérogare internationale passager,
de parkings d'avions et parkings auto37. Trente compagnies le desservent pour une
capacité de deux millions de passagers.
36
BNETD/BCEOM, 1974, op. cit, p14
37 BOUADOU.E.P, Le trafic passager à l'aéroport d'Abidjan, 2009, p33.
84
Le port
La ville dispose d'un port en eau profonde dénommé Port Autonome D'Abidjan(PAA)
construit de 1934 à 1952 38. Ce port est de par son équipement, ses activités et ses
performances, leader en Afrique de l'ouest (2). Nous reviendrons sur ces activités plus
loin.
Le P AA couvre une superficie de 800 hectares, pour 6 km de quai ,34 postes à quai,
plusieurs postes de mouillage, des terminaux spéciaux pour conteneurs, pour bois, les
fruits, les céréales, les engrais et hydrocarbures.
Le PAA a une capacité de 60 navires39. Ce port est l'une des infrastructures faisant la fierté
du pays. Abidjan renferme un ensemble significatif d'infrastructures mais aussi
d'équipements.
La construction de ce port se fit en plusieurs étapes qui débutèrent à une longue
phase de recherche de l'emplacement définitif du site. Longtemps balbutiante,
l'exploitation économique du territoire érigé en colonie française en 1893 sous le nom de
Côte d'Ivoire exigeait un minimum d'aménagement maritime qui permette les échanges
avec la métropole. Le choix du site donne lieu à l'élaboration de plusieurs projets. C'est
celui du capitaine Crosson Duplessis qui fut retenu. Ce dernier avait ciblé la baie du banco
à l'est de laquelle devait être construite la capitale''". Les projets de voies ferrées et de port
sont déposés en 1900 par le capitaine HOUDAILLE. Ces projets s'avèrent conformes aux
intérêts commerciaux et politiques, la lagune Ebrié étant à l'époque le cœur économique de
la nouvelle colonie. L'articulation rail-port imposera Abidjan comme capitale économique
en 193441. Il ne restait plus, à partir de 1901, qu'à fixer l'emplacement du canal dans le
cordon littoral. Dans le projet Houdaille, en partant de petit Bassam à proximité de Port-
Bouët en face du "trou sans fond" le chenal d'accès en lagune nécessitait d'importants
travaux de dragage. De nouvelles études furent alors entreprises. Toutefois on s'en tint au
projet Houdaille à cause du "trou sans fond" capable d'engloutir des apports de sable et
éviter l'obstruction de la percée. Les travaux de chemin de fer et du port entrèrent
simultanément dans leur réalisation effective. Les premiers essais du cordon littoral en
1906 se soldèrent par des échecs.
38
KRA.R, 2008, op.cit, p.39
39 KABRAN.E, Dynamique des aménagements au port d'Abidjan, 2009, p84
40 TAPE.D.J, Economie maritime et portuaire de la Côte d'Ivoire: les espaces portuaire et les dessertes
terrestres, 2004, Thèse de Doctorat d'Etat, tome 2, p4 IO
41 TAPE.D.J, Economie maritime et portuaire de la Côte d'Ivoire: les espaces portuaire et les dessertes
85
Suite à plusieurs tentatives sans succès, le canal de Vridi est enfin ouvert le 23
juillet 1950. Les eaux de la lagune communiquèrent avec celle de la mer. Le port
subsaharienne.
Principale ville du pays, Abidjan en sa qualité de capitale politique de 1934 à 1983,
a bénéficie après l'indépendance de nombreux équipements. Selon le BNETD, dans la ville
42
les équipements couvrent au total 11006 hectares de l'espace urbain . Dans l'ensemble ces
équipements sont des chefs d'œuvres architecturaux qui abritent différents services.
Les plus importants sont entre autres les grattes ciels du plateau à la cité administrative, qui
donnent un aspect du quartier Manathan de new - York à la ville.
Nous avons également d'autres immeubles importants dans la même commune. Il
s'agit notamment des tours Postel 2000, la pyramide, l'immeuble de l'ex EECI, les sièges
des banques telles que la BCEAO, la BICICI, la SGBCI, la BIAO.
Ailleurs dans la ville, à Cocody notamment, figurent des édifices que sont le siège de la
!'ENA, l'ENS.
L'agglomération abidjanaise est dotée d'équipements multiples et diversifiés. Ces
équipements sont pour certains impressionnants parce qu'étant de véritables joyaux
architecturaux.
42
BNETD, cité par DIAHOU. M, 2009, p456.
86
3.2.2-Les services administratifs
La ville d'Abidjan abrite une multitude de services administratifs.
Elle abrite même des services de haute importance que sont les institutions politiques du
pays en sa qualité d'ex capitale politique. Dans la commune du plateau se trouvent en effet
regroupés la présidence de la république, la primature, l'assemblée nationale, la cour
suprême, le conseil constitutionnel et le conseil économique et social. Il est en projet de
transférer toutes les instances politiques à Yamoussoukro érigé en capitale politique
depuis 1984.
Outre cela, à Abidjan sont localisés les différents ministères. Les derniers sont
principalement concentrés à la cité administrative au Plateau.
Par ailleurs, la ville d'Abidjan porte dans son enceinte les sièges de nombre
d'institutions internationales, de nombreuses entreprises internationales ou nationales. En
effet les sièges sociaux de la presque totalité des sociétés opérant en Afrique de l'Ouest
sont installés dans la ville. Il s'agit notamment de sièges sociaux de la BCEAO, la BICICI,
la SGBCI.
Abidjan enregistre une pléthore de services administratifs à l'image de sa taille et
de sa population nombreuse. Même les services supérieurs et de haute importance y sont
installés.
Conclusion partielle
le continent.
87
En outre, la ville d'Abidjan est la mieux équipée en COTE D'IVOIRE. Elle occupe
une place de choix parmi les métropoles africaines en matière d'infrastructures et
équipements. Les équipements couvrent 11006 hectares de l'espace Abidjanais. Ces
dotations sont dans l'ensemble des joyaux architecturaux qui abritent différents services. Il
s'agit notamment des grattes-ciels du Plateau, des sièges de banques, des centres
hospitaliers universitaires et d'établissements publics nationaux.
Les services administratifs sont généralement pléthoriques dans la cité.
L'agglomération abrite les services de haute importance que sont les institutions politiques
du pays .D'autres services aussi importants sont localisés dans la ville. Il s'agit à
l'occurrence des sièges sociaux de la quasi-totalité des entreprises présentes en Afrique de
l'Ouest. A l'image de sa taille, Abidjan dispose d'une multitude de services administratifs.
88
Conclusion du chapitre 1
89
En outre, La ville d'Abidjan bénéficie d'une dotation exceptionnelle en
infrastructures en COTE D'IVOIRE. La métropole dispose d'infrastructures plurielles et
diverses. Dans la ville, la densité de la voirie est remarquable. D'innombrables voies
primaires, secondaires, et tertiaires couvrent la ville. Le réseau routier enregistre 2042
kilomètres de voies dont 1484 kilomètres bitumées.
La ville est par ailleurs dotée d'un port s'avérant être le plus équipé de l'Afrique
occidentale. Le Port Autonome d'Abidjan, d'une superficie de 800 hectares, constitue
90
CHAPITRE II: LES ACTIVITES ECONOMIQUES ET
LES PROBLEMES DE LA VILLE D'ABIDJAN
43
BNETD cité par DIAHOU. M, 2009, op. cit, p456
44
KRA.R, 2008, op.cit, p34.
45
KRA.R, 2008, op.cit, p34.
91
La ville compte aujourd'hui plus de 3600 industries (KRA 2008). Ces industries par leur
effectif important confèrent à Abidjan le statut de capitale économique de la Côte
d'Ivoire .L'industrie principalement concentrées à Abidjan, est la plus avancée et la plus
diversifiée de la sous région ouest africaine, d'après le Ministre de l'Economie et des
Finances 47 .
48
Elle représente 40% de l'UEMOA .
« Dès les premières années de son indépendance, la Côte d'Ivoire a mis l'accent sur la
Suite à ces mesures, l'industrie renoue avec la croissance jusque là en dent de scie.
Depuis 2000 dans l'ensemble, la production industrielle est stable. Cependant plusieurs
secteurs connaissent une baisse des activités notamment les secteurs de l'agro-alimentaire,
du bois, du textile. Les secteurs en hausse sont ceux du pétrole, du gaz, des mines, de la
chimie, des matériaux de construction et de BTP. La chute dans certains secteurs est en
général liée aux crises traversées par le pays. Depuis 2005, grâce aux initiatives de l'Etat
vouées a redonner confiance aux opérateurs économiques par le rétablissement d'un climat
de paix, les activités connaissent un regain de dynamisme.
46
KABRAN.E, op.cit, p87.
47 Ministère de l'Economie et des Finances, la Côte d'Ivoire en chiffres, 2007, p98.
48
Ministère de l'Economie et des Finances, 2007, op.cit, p98
49 Ministère de l'Economie et des Finances, 2007, op. cit, p98
92
50
chimiques et les industries métalliques, rapportent Broche .J et Peschet J.L . A ces
catégories il faut ajouter les industries énergétiques. Ces différents types sont représentés à
Abidjan.
l 'agro industrie
Ces industries sont spécialisées dans la transformation de produits agricoles en
produits semi-finis ou finis. Elles regroupent les industries agro-alimentaires et textiles.
Elles constituent la part la plus importante des entreprises industrielles en Côte d'Ivoire et
singulièrement dans la capitale économique, soit 40% des industries". Les principales
industries agroalimentaires sont UNILEVER, NESTLE, P ALMINDUSTRIE,
COSMIVOIRE, CARGILL. Ces entreprises alimentent le marché intérieur et même
extérieur. Les industries textiles sont UNIW AX et UTEXI localisées à Abidjan.
cars).
La principale société en Côte d'Ivoire de fabrication de carburants est la SIR
(Société Ivoirienne de Raffinage). L'activité de cette société se limite au raffinage de
pétrole lourd importé du Nigeria et le lourd du champ baobab, mais aussi le léger des
2
champs Lion et Espoir, souligne Kabran.E (2008)' . La SIR est une entreprise très
performante qui constitue l'une des forces de l'économie ivoirienne. Selon le Ministère de
l'Economie et des Finances(2007), la SIR produit 70000 barils de carburant par jour soit
50
Broche .J et Peschet J.L, cité par Kra. R, 2008, op. Cit p43
51 Ministère de l'Environnement, 1996, op. cit, p70.
52
Kabran E, 2009, op. cit, p87
93
Les industries énergétiques
Elles produisent l'énergie électrique. Ces entreprises sont la CIE, la CIPREL les
centrales thermiques d' AZITO. Les productions d'électricité de ces entreprises sont
élevées, ce qui permet au pays d'exporter l'électricité. La Côte d'Ivoire alimente quatre
pays en énergie électrique. Il s'agit du GHANA, du BURKINA FASO, du BENIN et du
MALI.
53
Kabran E, 2009, op. cit, p87
54
KABRAN. E, 2009, op cit, pp81-88.
ss KABRAN. E, 2009, op cit, pp81-88.
94
1.2.1- Le commerce intérieur
La ville d'Abidjan dispose de plusieurs marchés et centres commerciaux.
etc ... )
Les produits sont rangés esthétiquement sur les étagères et repartis par type. Dans
ces espaces les articles sont regroupés selon les blocs, avec une organisation
professionnelle. Les articles commercialisés sont en majorité des produits manufacturés.
Les produits vivriers y sont très peu représentés. D'ailleurs certaines gammes de produits
agricoles africains ni figurent pas. Dans ces commerces les achats sont enregistrés à la
caisse sur ordinateurs et regroupés dans de neufs emballages avant d'être remis aux
clients.
95
1.2.2- Le commerce extérieur : le trafic portuaire
Le port d'Abidjan construit de 1934 àl 952 'est aujourd'hui le premier port de
6
l'Afrique de l'Ouest pour sa taille et l'importance de ses activités (KRA R-N, 2008)5 .
Avec ses 800 hectares et disposant de 6 Km de quai, de 34 postes à quai, des postes de
mouillages, des terminaux spéciaux pour conteneurs, pour le bois, pour les fruits, les
céréales, les engrais et les hydrocarbures57 ,ce port assure 90% des échanges de la Côte
d'Ivoire et abrite 60% des entreprises industrielles du pays58. Cette performance lui vaut le
fait d'être reconnu comme le poumon de l'économie ivoirienne. Au niveau de la sous
région, son statut de leader en Afrique occidentale est lié au développement de ses
activités.
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25
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56
KRA.R, 2008, op cit, p39
57
KRA.R, 2008, op cit, p40
58
KRA.R, 2008, op cit, p4 l
96
Le trafic est marqué par une croissance vertigineuse durant les 2 premières
décennies. De 700 000 tonnes en 1951, le trafic atteint 1 800 000 tonnes en 1960.Ils ressort
de cette tranche d'année une croissance plus forte du trafic de 1955 à 1960.Par rapport aux
années précédentes le taux d'accroissement moyen annuel de 1955 à 1960 de 13,28% est
nettement supérieur à celui de 1950 à 1955 qui est de 6,23%. Kabran E (2009) rapporte
que la mise en place des premiers postes à quai en 1955 a permis d'effectuer les opérations
portuaires dans de bonnes conditions (rapidité et rentabilité). Ces conditions favorables
ont donc entrainé l'accroissement rapide du trafic qui atteint environ 2 000 000 de tonnes à
la fin de l'année 1960.Au lendemain de l'indépendance, la croissance du trafic est
amplifiée. En 1970 le trafic s'élève à 5 132 000 soit un taux d'accroissement moyen
annuel de 11 %.En 1980, le volume du trafic est de 9 671 000 tonnes en 1980.Sur la période
de 1960 à 1980 la croissance connait néanmoins des chutes.
La première baisse est enregistrée en 1970 avec le bois comme l'un des principaux
produits d'exportation. En 1970 la Côte d'Ivoire a exporté 1,56 millions de tonnes contre
2,01 millions de tonnes en 1969.En effet, la production du bois a été réduite par la
sécheresse.
La seconde baisse est réservée en 1975.Le volume du trafic est de 6,33 millions de
tonnes contre 6,87 millions de tonnes en 1974 ; soit un taux de croissance de 7,85%.Cette
crise est liée à la chute d'énergie dans le monde qui a engendré des effets néfastes sur le
trafic global'". La période de 1980 à 2007 est caractérisée par une hausse générale du trafic
malgré la croissance en dent de scie de 1980 à 1993.L'on remarque des fréquentes baisses
dues en partie à la crise économique mondiale consécutive à la hausse du prix du baril du
pétrole en 197960. Les conséquences sont désastreuses tant au niveau extérieur (baisse des
coûts des matières premières, hausse de la valeur du dollar, hausse du taux d'intérêt) qu'au
niveau intérieur (difficultés de gestion des sociétés d'Etat, crise économique). D'autre part
les chutes régulières sont liées aux conditions climatiques défavorables et aux mesures
restrictives du gouvernement prises en 1982 en vue de protéger certaines essences
forestières notamment le bois en grume qui depuis plusieurs années fut en tête de la liste de
61
nos produits d'exportations •
59
KABRAN.E, 2009, op. cit, p76
6
° KABRAN.E, 2009, op. cit, p76
61
KABRAN.E, 2009, op. cit, p76
97
dévaluation du FCF A en janvier 1994. La période de 1994 à 2007est caractérisée par un
regain de croissance et de façon accentuée. Le trafic connaît de fortes hausses. Le volume
du trafic atteint 12 millions en 1995, 16,2 millions en 1998 et 17,5 millions en 2001. Mais
en 1997 un léger fléchissement du trafic est enregistré.
Elle s'explique par la baisse du trafic de produit pétroliers de 13% (KABLAN -E
2000) et par la réduction considérable de certains produits principaux du trafic
62
KABRAN.E, 2009, op. cit, p77
98
-L'évolution des marchandises à l'importation
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1980.
Les importations d'engrais chimiques de 74 622 tonnes en 1970 atteignent 225 911
tonnes en 1979.Ces importations ont été possible grâce au boom économique.
De 1980 à 2007, la croissance des importations est caractérisée par des chutes fréquentes.
Cette période de décadence des importations est la résultante de la crise économique qui
frappe le monde et singulièrement le pays. Pourtant les importations sont passées de
6 258 724 tonnes en 1980 à 4 673 659 tonnes en 1984.En 1990 Il y a un regain du trafic,
l'on enregistre un tonnage de 6 247 201 tonnes. Mais les quatre années suivantes le trafic
99
stagne avant de renouer avec la croissance observée de 1995 à 2007.En 1995 et en 2005 les
tonnages sont de plus de 10 millions de tonnes. Cependant deux chutes sont enregistrées.
La première en 1999 due à la crise sociopolitique occasionnée par le coup d'Etat. En effet
le régime "KAKI " au pouvoir inspirait la méfiance et la prudence au niveau des
opérateurs économiques. Ce qui a valu un fléchissement des importations.
La deuxième chute s'observe de 2002 à 2003, elle dérive de la crise sociopolitique
survenue le 19 septembre 2002.Cette crise a eu des rebondissements sur le trafic de
différents produits à l'importation surtout le clinker l'un des principaux produits importés.
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en fibre.
Dotée d'une importante présence forestière, la Côte d'Ivoire compte parmi ses
exportations le bois en grume et le bois débité.
Le trafic à l'exportation tout comme celui à l'importation connait une croissance
vertigineuse pendant les deux décennies après l'indépendance. De 317 894 tonnes en 1960,
le tonnage des exportations est passé à 3 163 993 tonnes en 1979.Ce qui d'ailleurs est à
l'origine du boom économique. Les principaux produits exportés durant cette période sont
100
Cependant l'on observe deux baisses légères en 1975 et en 1979 dues à la crise du
pétrole et à ses répercussions sur l'économie mondiale.
A partir de 1980 la croissance est ralentie et irrégulière.
La récession des années 1980 est consécutive à la crise mondiale des années 1970.
De 1990 à 2007, les baisses sont dues aux différentes crises sociopolitiques en Côte
d'Ivoire notamment les troubles imputables au multipartisme, le coup d'Etat en décembre
1999 et la crise sociopolitique de septembre 2002.
Dans l'ensemble, le trafic du Port Autonome d'Abidjan (PAA) enregistre une
supériorité des importations sur les exportations. En effet, ce port assure 96% des
importations et 66% des exportations du pays. Il assure également 75% du trafic du
63
Burkina Faso et 40% de celui du Mali .
ivomenne.
63
Ministère de l'environnement, 1998, op.cit, p67.
64KIPRE.P, Sociétés urbaines africaines et pratique sociale de l'espace urbain : l'Etat ivoirien 1930-1960 in
processus d'urbanisation en Afrique Tome 2, 1988, p37
101
(1994)65, Abidjan compte un bon nombre de démunies chassés des zones rurales par la
faiblesse des revenues et l'espoir de vivre mieux dans la capitale économique .Mais les
migrations internes seules n'expliquent pas cette croissance rapide. Elle dérive également
SEDENTAIRES
EMPLOIS SUR LES 38640 83230 113500
MARCHES
EMPLOI DE RUE 25000 53850 73430
Ces perspectives élaborées avant 1976 et évoquées par Toure Abdou prévoient une
dominance des emplois de rues. De 1976 à 1990 les emplois de rue tripleraient
pratiquement.Ils passeraient de 25000 à 73430 selon les prévisions. Dans l'ensemble il était
prévu que la population du secteur informel passerait au triple de 1976 à 1990.
L'on passera de 113 3 70 à 331 860 actifs dans ce secteur .Au fil des années ces prévisions
sont nettement dépassés. Selon Lachaud J.P, la part du secteur informel dans l'emploi
urbain en 1978 est de 52,4%.Entre 1975 et 1985, la progression de l'emploi informel
urbain est de 5,3% par contre 4,9%dans le secteur moderne. A Abidjan cette progression a
été évaluée à 6% par an contre 4,6% dans le secteur moderne rapporte l'auteur.
En 1994, le Ministère de l'Emploi et de la Fonction Publique évalue l'emploi dans
l'informel à près de 1,2 millions .La contribution de ce secteur au PIB était de 12 à 15%
66
en 1986 et estimée à 20% en 1993 .
102
L'informel occupe donc une place importante dans l'économie ivoirienne et
singulièrement dans l'ensemble des activités économiques à Abidjan.
Abidjan
Le secteur informel est pléthorique dans la ville d'Abidjan. Il regroupe divers petits
métiers dont les différents praticiens sont de différentes nationalités.
103
Tableau 6 : Petits métiers selon les nationalités à Abidjan.
Il ressort une dominance des étrangers issus de la sous région dans la population
des petits métiers à Abidjan. Nous pouvons également relever les métiers spécifiques aux
femmes. Il s'agit entre autre des métiers de vendeuses de produits alimentaires (divers
produits), de coiffeuses, de restauratrices, de prostitution, de bonnes et de fabrication de
104
savon. Si quelques uns de ces métiers sont pratiqués par des hommes, ceux-ci exercent de
multiples métiers dont ils ont le monopole. Il est clair que le secteur informel à Abidjan est
dominé par des métiers spécifiques aux hommes. Ce secteur est majoritairement peuplé par
le sexe masculin. De ces nombreux métiers d'hommes, les plus récurrents sont les métiers
économique.
Les petits métiers dénotent de leur importance au niveau social et économique. Sur
le plan social le secteur informel décharge le pouvoir incapable du fait de la conjoncture de
générer des nouveaux emplois pour les milliers de diplômés qui sortent des universités et
des grandes écoles chaque année. En effet, tandis que les emplois de rue passent de 25 000
en 1976 à 53 850 en 1985 à Abidjan ceux qu'offre la fonction publique dans la même ville
68
passent de 31 840 à 56 940 sur la période rapporte TOURE. A . La différence étant infime
il ressort que la rue propose autant d'emplois et fait vivre autant de personnes que la
fonction publique. Le secteur informel en cette période de crise débutée en 1980 contribue
énormément à assurer la paix sociale, ce secteur favorise la quasi-inexistence de
soulèvements de la jeunesse contre le pouvoir pour protester contre le manque d'emplois et
la cherté de la vie.
Selon le Ministère de l'Environnement, Les jeunes y sont largement majoritaire, la
population féminine prédomine dans ce secteur avec 63%.Les non ivoiriens représentent
60% de la population de ce secteur. Environ 30% des operateurs du secteur sont
67
Y API. D, 1994, op.cit p
68
TOURE. A, 1985, op.cit pp 17-18
69
Ministère de l'environnement, 1998, op.cit, p47
105
Sur le plan économique, les petits métiers sont salvateurs. Comme susmentionné,
ils font vivre une proportion élevée de la population d'Abidjan. Cependant les revenus sont
très bas, 12% des opérateurs gagneraient moins de 25 000 F CFA par mois et 57%
auraient entre 25 000 et 125 000 F FCA selon le Ministère de l'Environnement (1998).
Conclusion partielle
thonier d'Afrique.
Dans la ville d'Abidjan, les activités commerciales sont en plein essor. Dans le
cadre du commerce intérieur, Abidjan dispose de plusieurs marchés africains et de
106
progression de l'informel à A bidjan est de 6% par an contre 4,6% dans le secteur
m oderne; partant l'inform el occupe une place im portante dans l'économ ie ivoirienne. La
dom inance des ressortissants de Je sous région dans la population des petits m étiers est
notoire. Cette population est par ailleurs m ajorée par Je sexe m asculin. Les gains m ensuels
oscillent entre 25 000 et 125 000 F Cfa. L'inform el quoique générant des gains m aigres
dégradation de ! 'habitat.
70 De Dianous (S), Décembre 1998, "Abidjan" in marchés tropicaux et méditerranéens, hors série, p 6.
71
Ministère de Environnement, 1998, op.cit, p69.
107
Sur ces 2 300 tonnes de déchets produits par jour, la quantité collectée est faible,
nous n'avons que 1 380 tonnes collectées par jour. Partant plus de 900 tonnes de déchets
restent non ramassées chaque jour et constituent des dépôts sauvages relève l'auteur. Cette
mauvaise gestion relève du manque de moyens techniques et financiers. Les sociétés de
ramassage sont quasi inexistantes, plusieurs d'entre elles ayant fermées. Celles encore en
activité assurent un ramassage irrégulier, leurs passages sont même rares. Outre cela, leur
tendance à faire la grève est remarquable. Comme relate PONE LOU(2008), la société
clean bord à Treichville à l'instar des autres sociétés entre régulièrement en grève pour des
prestations impayéesi''. A ce jour, l'Etat de Côte d'Ivoire doit 10 milliards de francs aux
sociétés de ramassage d'ordures à Abidjan73 .Une telle gestion ne peut assainir la ville.
72 PONE.P.l.L, population et gestion de l'environnement à Treichville: Le cas des quartiers Notre Dame-
Entente-Belleville-Craone, Arras, 2010, Mémoire de Maîtrise, p6 l.
73 Wenceslas. A, in courrier d'Abidjan, in PONE. L, 2010, « Société de collecte d'ordures réclame 10
Maîtrise, p74.
108
incinérateurs à ciel ouvert dans la cour des centres de santé attendant d'être consumer
rapporte TIECOURA.A. (2008).Cette situation comporte d'énormes risques pour les
populations et même le personnel vu les allers et retours dans la cour de l'hôpital.
76
Ministère de l'Environnement, 1998, op.cit, p97.
77
Ministère de l'Environnement, 1998, op.cit, p96
109
présence des nids de poules sur les routes dans la commune d' Abobo dans les quartiers
78
d' Agbekoi et d' Akeikoi •
maladies.
78
DA YERE.G.A, 2008, op. cit, p85.
79 De Dianous (S), Décembre 1998, "Abidjan" in marchés tropicaux et méditerranéens, hors série, p 11.
80
TIECOURA.A.C, 2008, op.cit, p75
110
2.1.1.4- La pollution
Il s'agit à la fois de la pollution atmosphérique, de la pollution de l'eau et de la
pollution sonore.
En outre, nous avons la putréfaction des végétaux aquatiques et des déchets organiques
apportées par les eaux de Thalwegs, au fond des baies de la lagune Ebrié. C'est le cas du
grand collecteur des eaux pluviales en provenance d' Abobo drainées dans le fond de la
82
baie de cocody qui est particulièrement préoccupant .
Par ailleurs le charbon de bois et le bois de chauffe produisent du dioxyde de carbone qui
pollue l'air.
A cela s'ajoute les gaz d'échappement des véhicules. Ces différents facteurs
causent une pollution atmosphérique assez importante dans la ville.
81
Ministère de l'Environnement, 1998, op.cit, p97
82
Ministère de l'Environnement, 1998, op.cit, p97
83
KRA.R, 2008, op.cit, p43.
84
KRA.R, 2008, op.cit, p45
111
La pollution sonore
La pollution sonore est caractérisée par les différents bruits issus des klaxons des
véhicules, des maquis, bars, bistrots discothèques et des industries. La production de ces
bruits avec des sons incontrôlés constitue une nuisance. Cependant elle est rarement perçue
85
comme telle par ceux qui en subissent les effets .
délabrés et vétustes.
PONE LOU (2010) observe un délabrement avancé de l'habitat et un spectacle de
logements vétustes à Treichville88. Les bâtiments affichent une image peu reluisante. Les
toits sont rouillés et surchargés, les peintures sont ternes, les douches et WC défectueux ;
85
Ministère de l'Environnement, I 998, op.cit, p98
86
Ministère de l'Environnement, 1998, op.cit, p68
87 DACOURI.G.F, commerce de rue et dégradation de l'environnement dans la commune de Yopougon: le
112
Outre cela le manque de confort est déconcertant. Les logements sont exigus et
faiblement aéré. TIECOURA.A (2008) parlant de l'habitat économique et de cour
commune, affirme que cette structure n'offre aucune protection contre la chaleur, le froid,
89
la poussière, la pluie, les insectes et les rongeurs • L'auteur ajoute que les petits
logements mal aérés favorisent la propagation des maladies.
Dans certains quartiers, les logements sont dépourvus d'électricité, d'adduction,
d'eau et même d'équipements de douches et WC. Même quand ces derniers existent, ils
sont extrêmement délabrés.
Tiécoura dénonce l'état malsain des toilettes et douches dans la commune de Y opougon à
Kouté précisément.
Par ailleurs, la promiscuité est un fait marquant dans la ville. Les densités des
logements des quartiers populaires et précaires sont élevées. Nous avons 320 logements
par hectare'". Cet état de fait aggrave les nuisances.
D'après PONE LOU (2010) à Treichville dans les quartiers NOTRE DAME,
ENTENTE et BELLE VILLE EST, sur une surface de 400m2 environ et dans une cour
2
fermée cohabitent plusieurs familles qui partagent tout9 ( douche, WC ... ).
Cet envahissement des logements empêche les résidents de vivre à l'aise. Elle maximise la
chaleur au sein de l'habitat. En plus toute cette population exerce une pression sur l'habitat
qui le détruit.
89 PONE.P.I.L, Population et gestion de l'environnement à Treichville: Le cas des quartiers Notre Dame
Entente-Belleville-Craone et Arras, 2010, Mémoire de Maîtrise, p66
90 TIECOURA. A.C, Population et gestion de l'environnement à Yopougon-Kouté village, 2008, Mémoire de
Maîtrise, pp71-72.
92
Ministère de l'Environnement, Environnement en Côte d'Ivoire, 1998, p97
113
2.1.1.6- Les Risques naturels
Bon nombre de logements à Abidjan sont exposés à des risques divers. Il s'agit de
risques d'inondation et d'éboulement de l'habitat.
Le site d'Abidjan fait de plateaux occasionne la présence de Pentes raides très forte
par endroit .La rapide urbanisation et la forte pression sur l'espace à pour corollaire la
réalisation d'habitats sur les versants. Les ruissellements étant d'une grande force sur ces
versants, érodent progressivement les contours des logements. De ce fait les risques
d'éboulement sont de plus en plus grands. TIECOURA. A (2008) relève que l'érosion
ronge les fondations de l'habitat et provoque les éboulements. Par ailleurs l'érosion se
traduit par l'enlèvement des terres constituant le soubassement des fondations des maisons
et par l'usure de la surface du sol. L'érosion maximise les risques d'éboulement d'habitats
à Abidjan.
Selon Tiécoura.A déjà certaines maisons se sont écroulées près des ravins à
Y opougon Kouté93•
Outre cela, l'inondation dans certains secteurs de la ville d'Abidjan est malheureusement
relevée. Elle est due aux pluies abondantes qui caractérisent le climat au sud du pays.ces
précipitations provoquent une concentration des eaux de ruissellements diffus engendrée
par la nature du site et par l'insuffisance et l'obstruction des caniveaux. Dans certaines
zones de Treichville par exemple lors des pluies les caniveaux sont inondées et les eaux
envahissent les habitations et abiment tout ce qui est directement en contact avec le sol.
Dayere.G(2008) relève que les risques d'inondation sont visibles dans certains
villages intégrés dans la ville94. Il s'agit surtout des habitations proches des ravins
Lors des pluies diluviennes il n'y a pas que des logements qui sont inondés, des rues
également le sont. Les voies routières sont submergées d'eau et rendent difficile la
circulation. Dans la ville d'Abidjan, les risques naturels sont énormes. Des nombreuses
personnes courent de graves dangers du fait de ces risques.
En plus des problèmes environnementaux sus mentionnés, il existe d'autres
problèmes dits secondaires.
93
TIECOURA. A.C, op.cit, 2008, pp71-72.
94DA YERE.G.A, Assainissement et gestion de l'environnement dans la commune d' Abobo: cas des villages
urbains d' Agbékoi et d' Akéïkoi, 2008, Mémoire de Maitrise, p85.
114
2.1.2- Les problèmes secondaires
Les problèmes secondaires de l'environnement à Abidjan constituent le désordre lié au
commerce de rue, l'enherbement et l'insuffisance des espèces verts.
considérable.
Les espaces verts constituent un moyen d'amélioration du confort des populations
et un facteur d'esthétique de la ville. Cet élément assez important se caractérise cependant
par sa rareté à Abidjan tout comme dans les autres villes du pays .Le manque d'espaces
verts, la dégradation des jardins publics et l'absence d'arbres le long des rues sont
manifestes à Abidjan.
Outre cela, l'enherbement dans la ville est important. L'envahissement des maisons
inachevées et de terrains non exploités par les broussailles s'observe à divers endroits de
115
la ville. TIECOURA.A (2008) souligne l'exemple de la commune de Yopougon
96
précisément dans le quartier Kouté où existent différentes zones enherbées . Ces
broussailles sont propices aux reptiles et autres animaux nuisibles, chose qui constitue une
menace pour les populations.
La ville d'Abidjan connait une panoplie de problèmes environnementaux qui ternit
son image et qui dégrade les conditions de la vie des populations.
2.2- LE CHOMAGE
Le chômage désigne le fait d'être sans emploi pour une personne diplômée ou
qualifiée. La définition du chômage au sens du BIT (Bureau International du Travail) est
restrictive. Elle désigne le fait de ne pas avoir exercé d'emploi au cours de la semaine de
référence97 ne serait-ce qu'une heure, en rechercher activement un et être disponible pour
98
l'exercer. La définition plus large du chômage quant à elle se réfère au mois de référence .
Les chômeurs sont constitués de personnes qui ayant déjà travaillé ont perdu leurs emplois
au cours de la période de référence et de personnes qui n'ont jamais travaillé, mais qui
sont a la recherche d'un premier emploi selon l' INS/ RGHP 1998.
En Côte d'Ivoire principalement à Abidjan, les chômeurs sont de plus en plus
nombreux.
96
TIECOURA. A, op.cit, 2008, p73.
97 La semaine de référence désigne la semaine durant laquelle s'est déroulée l'enquête.
98
Le mois de référence désigne le mois de l'enquête.
99 Lachaud J.P., Le marché du travail en Côte d'Ivoire : structure et segmentation, 1989, p49.
116
En 1998, le taux de chômage est évalué en Côte d'Ivoire à 2,9% mais à Abidjan il est
d'environ 3,3% soit un effectif de 94655 chômeurs selon le RGPH de 1998. Comparé au
chiffre de 1986, il ressort qu'en douze ans, le chômage a baissé de six fois plus.
De 22 ,8% en 1986, le taux de chômage baisse à environ 3,3% en 1998.
Mais en 2002, le taux de chômage est de nouveau accentué. L'on enregistre un taux
100
de 13,5% soit 205400 chômeurs •
quatre ans.
Avec la crise socio politique survenue le 19 Septembre 2002, le niveau du chômage
caractéristiques.
100 ALAIN.B, Rouband.F, TORELLI.C, l'emploi, le chômage et les conditions d'activités dans les
principales agglomérations de sept Etats membres de l'UEMOA: principaux résultats de la phase 1 de
l'enquête, 2, 3, de 2001- 2002,2004, p19
101
KOUAME .K.A, in INS, RGPH 1998, 2001, volume 4, Tome 7, p29
102
ALAIN.B, FRANÇOIS. R, TORELLI.C, 2004,op. cit, p17-19
117
L'enquête de 2002 du BIT révèle une tendance à l'équilibre des deux sexes dans la
population des chômeurs. Il est clair que certes les hommes prédominent mais il faut
reconnaitre que la population des femmes au chômage s'est accrue.
Concernant la répartition par âge ; l'âge moyen des chômeurs selon RGPH 98 est
de 27,7 ans .Selon l'enquête de Alain Brilleau et al en 2002 l'âge médian est de 28,3
ans 103.
Ces enquêtes montrent que la population de chômeurs est composée en majorité de
Jeunes.
Par ailleurs, la répartition selon le type de chômeurs met en exergue l'importance
de la proportion des chômeurs en quête de leurs premiers emplois. L'enquête de 2002
révèle 54% de chômeurs primo demandeurs d'emploi contre 46% d'anciens occupés. Les
primo demandeurs sont une catégorie très féminisée.
En général, ils ont un niveau d'étude plus élevé que celui des anciens occupants.
Les pertes d'emploi de ces derniers s'expliquent par la mauvaise conjoncture
(licenciement, fermeture d'entreprises, fin de contrats) selon Allain Brilleau .J.
Le poids de personnes à la recherche du premier emploi est nettement plus élevé
que celui des chômeurs ayant une expérience professionnelle.
Par ailleurs, la structure selon le niveau d'instruction indique une forte proportion
de chômeurs de niveau secondaire issus de l'enseignement supérieur Les taux sont
4
respectivement de 23% et de 20,7% dans la population de chômeurs en 2002 à Abidjan 1° .
Cette situation met à nu le déséquilibre qu'il y a entre la demande et l'offre d'emploi sur le
marché du travail.
Pour ce qui est de la structure selon la nationalité, la population de chômeurs à
105
Abidjan est composée en majorité de nationaux en 2002 . Le RGPH de 1998 a également
démontré la prédominance de chômeurs nationaux. Selon ce recensement la Cote d'Ivoire
comptait 85,6% de nationaux chômeurs sur l'ensemble de la population au chômage'l". Sur
ce taux la part la plus élevée était représentée à Abidjan.
Dans l'ensemble il ressort que la population de chômeurs à Abidjan est composée
en majorité de jeunes nationaux de sexe masculin, surtout diplômés du supérieur et de
103
ALAIN.B, FRANÇOIS. R, TORELLI.C, 2004,op. cit, pl9
104
ALAIN.B, FRANÇOIS. R, TORELLI.C, 2004, op. cit, pl8
105
ALAIN.B, FRANÇOIS. R, TORELLI.C, 2004, op. cit, pl8
106 KOUAME .K.A, in INS, RGPH 1998, 2001, volume 4, Tome 7, Analyses des activités économiques,
2001,p29
118
2.3- LE PROBLEME DE TRANSPORT ET DE L'INSECURITE
107 De Dianous (S), Décembre 1998, "Abidjan" in marches tropicaux et méditerranéens, hors série, p 6.
108 Banque Mondiale, mobilité urbaine : Rentabilité et financement des micro-entreprises de transport
collectif en AF subsaharienne: Abidjan, Bamako, Harare, Nairobi, 2001, p7.
109
Banque Mondiale, 2001, op.cit, p8.
110 De Dianous (S), Décembre 1998, "Abidjan" in marchés tropicaux et méditerranéens, hors série, p 6
119
commune, les proportions étant de 60% à Yopougon ,55,6% pour Abobo,55% pour
Marcory, 49% pour Cocody,48% pour Koumassi ,47% pour Adjamé ,40% pour Treichville
35% pour Port-Bouet ,33% pour le Plateau.Les déplacements se font essentiellement selon
un axe nord-sud,60% des emplois sont concentrés dans le sud de la ville, le Plateau étant
111
inclu" .
Ces longues distances habitats-emplois sont accrues par l'extension incessante de la ville
abidjanais.
La défaillance du transport abidjanais est significative, le rythme de croissance du
parc de véhicules ne rime pas avec celui de la population. Partant la demande de
déplacements quotidiens est nettement élevée comparée à l'offre des transporteurs.
Ce qui induit les longues attentes et attroupements aux arrêts de bus et aux gares
routières de gbakas et de taxis communaux appelés woro-woro. Les gbakas sont des
minibus collectifs dont la vocation première est le transport interurbain. Ils comptent des
véhicules de 15 à 32 places partant tous de la gare d' Adjamé et ayant pour destination
Abobo, Yopougon, pour la ville d'Abidjan. Les woro-woro sont des taxis collectifs se
déplaçant uniquement dans le périmètre de chaque commune .Ils sont affectés d'une
111 De Dianous (S), Décembre 1998, "Abidjan" in marchés tropicaux et méditerranéens, hors série, p 6
112
Banque Mondiale, 2001, op.cit, p8.
120
2002. Partant satisfaire l'intégralité de la demande de déplacements des populations
abidjanaises dans le temps et dans l'espace pose problème à la SOTRA.
Alors qu'en 1988 la SOTRA assurait presqu'un déplacement motorisé sur deux à Abidjan,
en 1998, l'on peut estimer qu'elle n'assure qu'un déplacement motorisé sur quatre,
voyant sa part de marché passé de 47% en 1988 à 27% en 1998, rapporte la Banque
Mondiale113.Les autobus sont vieillissants, en nombre très insuffisant et leur fréquence de
passage est imprévisible.
La compensation du déficit de transport avec la multiplication des gbakas (30 000
en 1999)114, les taxis communaux ( 4200 en 1997)115 taxis compteurs tolérés par les
autorités n'est pas effective.
Mais l'essentiel des déplacements dans la ville repose sur les entreprises privées de
transport urbain. La conjonction du transport du secteur privé et de la SOTRA ne suffit
pas à répondre aux besoins des populations. L'urbanisation continue de la ville d'Abidjan
rend le système de transport abidjanais de plus en plus caduc.
Pour soulager les populations, l'Etat projette la mise en place d'une autre société de
transport urbain : la SOTU (Société de Transport Urbain). Cette société devra exercer dans
les communes de Y opougon et A bobo. Le projet de train urbain est également très attendu
par les populations abidjanaises.
113
Banque Mondiale, 2001, op.cit, p8.
114
Banque Mondiale, 2001, op.cit, p8.
115
Banque Mondiale, 2001, op.cit, p8.
116
BARRY.J, in fraternité Matin, in Brunie.V, Problème de sécurité en Côte d'Ivoire, p59.
121
Cette insécurité est liée d'une part à l'effondrement des prix de nos produits
d'exportation, au chômage, à l'influence négative des médias et à l'urbanisation galopante
et anarchique et d'autre part à l'immigration incontrôlée, l'éclatement de la cellule
familiale ainsi qu'à l'importation de la civilisation étrangère et aux défaillances relatives
117
aux forces de l'ordre •
La faiblesse de l'effectif des agents de police soit un policier pour 2000 personnes
d'après BARRY et al (1991)118, favorise cette recrudescence de la criminalité. La crise
sociopolitique survenue le 19 septembre 2002 a servi à empirer la situation.
Le désordre favorisé par la guerre a entrainé des évasions de prisonniers de différents
pénitenciers dans le pays dont de la MACA (Maison d' Arrêt et de Correction d'Abidjan)
en novembre 2004. D'après K. Marras (2005)119, 3858 détenues se sont évadés dont
seulement 158 ont été repris. Ce qui constitue un danger significatif pour les populations.
D'ailleurs un rapport de l'ONU sur la situation des droits de l'homme à Abidjan et à
Bouaké mentionne un lourd bilan sur la période d'octobre 2004 à janvier 2005. Lequel
bilan fait état de 09 FDS (Force de Défense et de Sécurité) blessés par balles par les
120
bandits ,746 véhicules volés, 31 bandits tués dans les échanges de feu avec les FDS •
A Abidjan l'insécurité a atteint un seuil intolérable que même dans les années 90
les autorités avaient en projet la peine de mort à l'endroit des malfrats. Il s'agissait dans le
projet de loi d'une exécution publique étant vue comme moyen efficace de lutte contre la
criminalité grandissante. Mais après analyse ce projet n'a pu être adopté.
La ville d'Abidjan connaît une augmentation inquiétante de la criminalité.
L'insécurité est d'autant plus grande que la police judiciaire (PJ) est autorisée depuis
plusieurs années à éliminer systématiquement tous malfrats pris en flagrant délit.
Conclusion partielle
117
BARRY.J, in fraternité Matin, in Brunie.V, op.cit, p59.
118
BARRY.J, in fraternité Matin, in Brunie.V, op.cit, p59.
119 MARRAS.K, in Le Patriote, ONUCI : situation des droits de l'homme à Abidjan et Bouaké, 1er Avril
2005, pp2-4
120
MARRAS.K, in Le Patriote, 1•• Avril 2005, op.cit, pp2-4
122
déchets médicaux est déconcertante. Sur 2 300 tonnes d'ordures produites par jour
seulement 1380 tonnes sont collectées au quotidien. Partant Abidjan est un espace
caractérisé par une insalubrité criarde. Outre cela, la faiblesse et la dégradation des
infrastructures et équipements est frappante dans la capitale économique. En plus d'être
vétustes et défectueux, les infrastructures et équipements sont saturés du fait de la
population nombreuse de la ville. La gestion des eaux usées et pluviales est également
catastrophique. L'espace abidjanais est miné par une stagnation des eaux pluviale et un
écoulement d'eaux usées à plusieurs endroits du fait de l'obstruction et l'insuffisance du
réseau de drainage. La pollution est aussi de mise dans la cité. A la pollution de l'eau
(lagune Ebrié) s'ajoute les pollutions atmosphérique et sonore dans la ville. L'état de
l'habitat est dans l'ensemble peu reluisant. Abidjan connait une dégradation accentuée de
l'habitat marquée par la prolifération des quartiers précaires. En plus, plusieurs
populations sont exposées aux risques d'éboulement et d'inondation des logements. Quant
aux problèmes secondaires ils se résument à l'insuffisance des espaces verts,
la ville.
Par ailleurs, Abidjan, la perle des lagunes, est confrontée à des problèmes de
transport. La forte dynamique spatiale et démographique entraine la ville dans une
défaillance du système de transport. Devant les besoins grandissants de déplacement des
populations, la SOTRA structure étatique reste impuissante. Présentant un caractère vétuste
et limité son parc de véhicule enregistre au fil des années une baisse des déplacements
motorisés. La compensation de ce déficit attendue par la multiplication des gbakas, taxis
communaux et compteurs n'est pas effective. Dans la ville, les populations souffrent
123
énormément des difficultés de déplacement. Par ailleurs, à Abidjan règne une insécurité
grandissante. Dans la ville sont enregistrés au quotidien des braquages, des meurtres, des
trafics illicites. Liées à diverses raisons, la faiblesse de l'effectif des agents de police, le
chômage et la crise sociopolitique s'avèrent être les causes principales de l'insécurité.
Conclusion du chapitre 2
124
grande du pays enregistre des problèmes à cette même échelle. Posée avec acuité, l'une des
difficultés connues par la métropole constitue la dégradation de l'environnement.
La ville est confrontée à une dégradation avancée du cadre de vie. L'on enregistre
des problèmes environnementaux majeurs et mineurs.
Les problèmes majeurs dans la ville sont pléthoriques. En effet, la mauvaise gestion
des ordures ménagères et déchets médicaux est manifeste. L'insalubrité dans la cité est
grandissante, la collecte des déchets est insuffisante.
Par ailleurs, le problème de la faiblesse et la dégradation des infrastructures et
équipements se pose avec gravité. La gestion des eaux usées et pluviales laisse à désirer.
Les pollutions sonore, atmosphérique et de l'eau ainsi que les risques naturels confèrent à
l'objectif escompté.
L'insécurité dans la ville est également préoccupante. La recrudescence de la
criminalité est manifeste. Maints délits sont enregistrés dans l'agglomération au quotidien.
La ville d'Abidjan, vitrine du pays, est aussi une cité minée par divers problèmes qui
125
CHAPITRE III: LA POLITIQUE DE L'HABITAT
EN COTE D'IVOIRE
La période de 1960 à 1979 est marquée par la bataille du déclenchement de la
croissance et la promotion de l'homme ivoirien et de son bonheur. Pour le bonheur des
ivoiriens, les exigences en termes d'actions et de moyens doivent être satisfaites par Etat.
L'ancien ministre du plan, M. Diawara indique deux sortes d'actions : une en faveur des
revenus et une en faveur de l'amélioration des conditions d'existence et de l'aménagement
du cadre de vie. Devant les besoins énormes de logement les autorités abordent cette
deuxième action comme un défi qu'il faut relever, l'on parle même d'une transformation
complète les conditions d'existence. Par condition de vie, les autorités entendent
l'amélioration du logement et des services en milieu urbain. L'Etat de Côte d'Ivoire met en
place une politique de l'habitat urbain articulée autour d'objectifs précis. Au fil des années
la politique de l'habitat connait une évolution.
Nous allons consacrer les pages qui suivent au rappel de la politique urbaine
coloniale, à la présentation de la politique étatique dès l'indépendance et de celle des
acteurs privés depuis 1987.
La politique urbaine coloniale est axée sur la ville d'Abidjan. Le projet urbain est
très restrictif et limité aux européens avant 1945. Après la seconde guerre mondiale le
projet connait une évolution à la faveur des événements politiques et de la croissance
démographique pour répondre aux besoins de logements.
Blanc (B), Chabomneau (F), Parenteau (R), 1991, Habitat Economique: Modernisation et promotion
121
sociale, p 1.
126
fonctionnaires, après cette année, le principe du logement aidé apparaît en raison des
faibles ressources des populations, comme solution pour résoudre le problème du logement
122
des citadins .
Le projet urbain colonial avait pour but des constructions en matériaux durables
répondant à une image urbaine. Partant, les réalisations de la SIHCI représentent la forme
122 Antoine p, Dubresson (A), Manou S.A, I 987, Abidjan côté cour pour comprendre la question de l'habitat,
p74.
123
Revue urbanisme n° 111- 112, I 965, P 95.
127
fournies par les crédits du FIDES 124 et par des souscriptions du secteur privée composé de
plus de 400 africains. La société GFCI (groupement foncier de Côte d'Ivoire) est formée
par l'association de plusieurs sociétés bancaires et d'assurances françaises. Le GFCI
construit pour les travailleurs africains du privé. En 1959, l'Etat encore sous régime
coloniale crée la SUCCI (Société <l'Urbanisme et de Construction de Côte D'ivoire). Son
objectif est la production de logements économiques mais d'un niveau supérieur à celui
des constructions de la SIHCI. Ces sociétés font d'importantes réalisations dont nous
Conclusion partielle
124 Antoine p, Dubresson (A), Manou S.A, 1987, Abidjan côté cour pour comprendre la question de l'habitat,
p74.
128
II- LA POLITIQUE DE L'HABITAT DE 1960 A 1986:L'ENGAGEMENT DE
L'ETAT
L'indépendance une fois acquise, les autorités ivoiriennes réorientent la politique
de l'habitat .Le principe de la ségrégation adoptée dans les villes lors de la colonisation est
abandonné. Désormais, la nation ivoirienne vise des objectifs de développement. Par
conséquent, elle opte pour un urbanisme calqué sur l'occident et surtout pour une
production conséquente de logements modernes. Cette politique est menée pendant les
deux décennies après l'indépendance et a pour but de répondre aux besoins de logements
urbains.
progrès social.
L'option politique coloniale est en partie reconduite. Ainsi dans le cadre de la politique
urbaine, la Côte d'Ivoire a opté pour l'habitat économique en vue de loger le grand
nombre. Partant les logements modernes doivent être essentiellement sociaux ou
économiques pour satisfaire les besoins d'une population urbaine majoritaire aux revenus
faibles qui sans l'intervention de l'Etat aurait peu de chance de se loger décemment.
En plus, l'amélioration de l'habitat est un moyen de préserver l'ordre social d'après
MANOU Savina Annie. En effet, un logement moderne est signe d'ascension sociale.
Ainsi, avec les logements modernes et sociaux, toute cette forte population aux revenus
faibles venue de la sous- région ou des milieux ruraux ivoiriens pourra être locataire ou
même propriétaire d'un logement. L'objectif du choix de l'habitat économique par l'Etat
est de favoriser le bien-être et le bonheur des citadins aux revenus bas.
129
D'après MANOU Savina, " l'accession à la propriété assure la stabilité de la cellule
125
familiale" .
125
MANOU SA VINA. A. Politiques et pratiques urbaines à Abidjan, 1985, T 1, P 71.
126Y API DIA HOU, 1994, Politiques urbaines en Côte d'Ivoire et leurs impacts sur l'habitat non planifié
précaire: l'exemple d'Abidjan, Tl, Pl 15.
130
Le troisième type de soutien est l'exonération fiscale accordée par l'Etat pour toute les
importations de matériaux .En plus, les sociétés immobilières publiques bénéficient de
l'aval de l'Etat pour les prêts sur le marché international. Les structures d'intervention,
moyens de mise en œuvre de la politique d'habitat urbain, sont diversifiées.
l'année 1980.
l'étude des perspectives décennales d'Abidjan effectuée dans le cadre du premier
127
J.L. Venard, cité par Manou .S 1985 op.cit,p73
131
Ces études nombreuses effectuées sur Abidjan montrent la volonté de bâtir une capitale
très moderne. D'ailleurs des organismes spécialisés et structurés sont mis en place pour un
meilleur suivi de la politique urbaine.
128
YAPI DIAHOU (A); Les politiques urbaines en Côte d'Ivoire et leurs impacts sur l'habitat non planifié
précaire: l'exemple de l'agglomération d'Abidjan Tl et T2, 1994. p26.
132
Le plan se veut donc comme le dit Manou SA VINA (A) un moyen de contrôle et
d'orientation de la croissance urbaine. Il a pour fonction de prévoir l'extension de la ville
29
et d'établir une répartition des types d'occupation du sol 1 .
Les plans directeurs élaborés depuis 1960 favorisent une extension de la ville d'Abidjan
Cocody à l'est.
Un autre volet de ce plan SETAP est la restructuration des quartiers existants à
130
savoir le Plateau, Treichville et Adjamé.
Plusieurs missions d'urbanisme d'Abidjan ont été menées par la SETAP. L'une de
ces missions présente Abidjan selon ces termes : "la ville se compose de deux fortes
agglomérations Treichville et Adjamé à la fois reliées et séparées par un "no man's land"
administratif et économique : le Plateau. Sur le plan africain, seul existe Treichville,
Adjamé ayant un caractère beaucoup moins organisé, moins urbanisé. Alors le plan
préconise une structuration de ces " agglomérations" en quartiers. Il s'agit d'y faire des
aménagements en les rendant circulables par la mise en place de voies et en les dotant
d'équipements minimum notamment les écoles, les marchés, les centres de santé et bien
d'autres. Cette restructuration prévoit aussi la destruction des quartiers précaires et leur
129 NAN OU SA VINA ANNIE, 1985, Politiques et pratiques urbaines à Abidjan, Tl, p75.
130
MANOU SA VINA (A), op.cit, Tl, 1985, P76.
133
est prévu l'aménagement d'un nouveau plateau. Il s'agit du plateau de la Riviera à l'est de
la ville sur lequel est prévu un habitat résidentiel et un tourisme de luxe. Révisé en 1974,
ce plan maintient ces options fondamentales. Le plan AURA a pour but de corriger sinon
d'atténuer les difficiles liaisons domicile-travail. Il faut donc « marier l'habitat et le
131
travail ».
Le plateau du banco à l'ouest et la zone de Cocody à l'est ouvert sur les bras de la
lagune représentent donc les buts appropriés selon ce plan pour atteindre les objectifs
escomptés. Selon ce plan, il est aussi prévu une restructuration du quartier Port-Bouët. Il
s'agit de remplacer l'habitat spontané par des logements décents et modernes qui seront
produits par des sociétés immobilières. Disons qu'en 1969, Port Bouët était le plus grand
banco 132.
Le plan MTPCU de 1976 reconnaît les débordements d' Abobo et d' Anyama par
Durant la période coloniale, il n'y avait aucune réglementation foncière. Les colons
disposaient des terres comme bon leur semblait. D'ailleurs en 1955 un décret est signé qui
33
stipule l'abandon de l'Etat de son droit de propriété sur les terres vacantes 1 .
131 YAPI DIAHOU (A), les politiques urbaines en Côte d'Ivoire et leurs impacts sur l'habitat non planifié
précaire: l'exemple de l'agglomération d'Abidjan, Tl, 1994, P 109.
132
BLANC.B et al, 1991, op.cit, pl6
134
Au lendemain de l'indépendance la donne change. Avec les objectifs de
développement visés, l'Etat décide de la réglementation foncière. Il réaffirme son droit de
propriété sur les terres vacantes mais les particuliers conservent leur droit sur la partie des
terrains mis en valeur. La loi du 20 Mars 1963 reconnait l'Etat comme le propriétaire des
34
terres incultes, du sous-sol, des rivières et des lagunes 1 .
133
MANOU.S. A, op.cit, 1985, p 79.
134
MANOU .S. A, op.cit, 1985, P79.
135
permis ne favorisant pas les normes de logements nécessaires au développement a été
supprimé en 1962.
Le même régime financier et le même souci de mise en valeur est conservé au
moment de l'indépendance mais avec plus d'exigences. En 1971, la réglementation fixe
une durée de mise en valeur des terrains à cinq ans faute de quoi il peut être récupéré par
l'Etat. Aujourd'hui, cette durée est fixée à deux ans sinon le terrain est repris.
Pour une meilleure gestion foncière les services suivants sont mis en place :
-Le 1 7 février 1962, le service de cadastre est créé, il est chargé de
l'immatriculation des terrains.
Le 20 mars 1963 le domaine urbain est mis en place. Il est chargé de la gestion des
propriétés de l'Etat en milieu urbain. Il dépend du Ministère de la Construction et
de l'Urbanisme.
C'est donc la puissance publique qui a le monopole de la production de terrain à
35
bâtir et de la définition foncière des occupations urbaines 1 •
Pour un meilleur contrôle de l'Etat du développement urbain, il est créé en 1966 une zone
d'aménagement différée (ZAD). Elle crée une réserve foncière qui regroupe le plateau du
banco, le nord sur Abobo et l'est de la ville d'Abidjan jusqu'à Bingerville.
Conclusion partielle
La politique ivoinenne de l'habitat urbain connaît une redéfinition dès
l'indépendance marquée par l'engagement de l'Etat dans le secteur immobilier.
La mise en œuvre de cette politique a nécessité la conjugaison de différents
moyens.
135
TRIBILLON J. F, cité par MANOU. S, 1985, op cit, p 81
136
Dans le souci d'un meilleur suivi de la politique urbaine des organismes sont mis en
place par l'Etat. Il est créé un an après l'indépendance, le Ministère de la Construction et
de l'Urbanisme au sein duquel existe la direction de l'habitat et de l'urbanisme devenue
successivement la direction de l'urbanisme et de l'architecture puis la direction de
l'urbanisme. Le ministère renferme par ailleurs la direction du domaine urbain et de celle
de l'habitat et de la copropriété. En dehors du ministère et de ces démembrements, sont
créées des structures spécialisées que sont le BNETD-BCEOM et de l' AURA. Elles ont
pour missions les études de développement et l'élaboration des plans d'urbanisme.
Pour une meilleure planification urbaine, de nombreuses études ont été effectuées.
Ces études ont servi à réaliser plusieurs plans d'urbanisme. D'ailleurs la croissance et la
structure urbaine de la ville d'Abidjan dérivent de ces plans. Les plans directeurs élaborés
regroupent le plan SETAP de 1960, le plan d'urbanisme de l' AURA de 1969, le plan
directeur de 1974, le plan MTPCU de 1976 et les schémas d'extension de la SEMA. Ces
plans portent sur la ville d'Abidjan. Pour la mise en œuvre de la politique urbaine de
logement , sont institués des instruments importants à l'occurrence les structures de
production foncière, de financement et de réalisation de logement.
137
3-1-LA REORIENTATION DE LA POLITIQUE DE L'HABITAT: CAUSES ET
ACTION DE L'ETAT
136
VENARD J. L, cité par Y API.D, 1994, op.cit, p533.
138
d'Ivoire, de faire construire des logements modernes équipés de tous les services, pour les
cadres nationaux, tout en bloquant les loyers malgré l'inflation pesant sur les coûts de
gestion et d'entretien" 137.Lié à toutes ces raisons, le retrait de la CCCE du secteur de
l'habitat économique aura un impact considérable sur la politique urbaine ivoirienne.
politique.
La Côte D'Ivoire a continué de se considérer comme faisant partie d'un ensemble
plus vaste dans lequel l'économie ivoirienne et l'économie française étaient
complémentaire. Cette complémentarité a permis en particulier l'appel aux cadres en
majorité français et aux capitaux étrangers.
L'Etat de Côte D'Ivoire a choisi de baser son développement économique sur les
secteurs dont elle disposait d'énormes avantages notamment l'agriculture d'exportation.
Pour la banque, ce choix a été probant vu qu'il a entrainé une croissance économique
spectaculaire. Les recettes issues de l'exportation du café et du cacao surtout ont permis de
subventionner les autres secteurs en particulier le développement industriel dont les coûts
de production sont élevés. Mais à partir de 1975, les recettes des exportations agricoles
baissent. Les termes de l'échange se détériorent avec la chute des coûts du café et du cacao
sur le marché international.
Quant à la production forestière qui hier était importante, elle est en baisse. L'on
assiste à un ralentissement général de la croissance .A partir de 1980, la crise s'amplifie.
Devant cette situation, il faut définir les priorités. Concernant l'habitat, la politique
ambitieuse de logement n'a pu être maintenue face à la crise obligeant l'Etat à se
138
désengager, rapporte Karine Chapelle .
137
Y API DIAHOU, 1994, op cit, p534.
138
KARINE. C, 1993, op.cit, p2
139
-Les défaillances de la politique urbaine
Différents aspects de la politique urbaine ivoirienne ont été l'objet de critique de la
part de la Banque Mondiale. Concernant l'habitat, la politique est remise en cause. Les
139
éléments dénoncés sont les normes de construction et d'équipement foncier jugées trop
élevées et le financement via les ressources publiques. En effet ces normes constituent un
obstacle pour les pauvres d'accéder à la propriété vu que les terrains et logements
reviennent très couteux. Les conditions d'accès aux terrains et logements sont également
critiquées par la banque. Selon elle, les conditions sont défavorables aux classes
inferieures. En plus la restructuration des quartiers précaires ne constitue pas une priorité
pour les autorités ivoiriennes. Par ailleurs, la BIRD déplore l'éloignement entre les zones
de travail et d'habitat qui entraine l'augmentation du coût de transport vu que la distance
domicile-travail est longue140• Au vu de ces dysfonctionnements, la BIRD recommande
une réorientation de la politique urbaine de logement.
139
MANOU.S.A, 1985, op.cit, p
140
MANOU.S.A, 1985, op.cit, p
141
Banque Mondiale, cité par Y API.D, 1994, op.cit, p574,
140
L'arrêt des démolitions de l'habitat spontané construit par le secteur privé et la
restructuration des quartiers précaires.
L'abaissement des normes de construction et d'équipement des terrains.
L' assoupi issement des réglementations de construction
L'aménagement du régime foncier
L'appui aux petites entreprises de construction de logements
La Banque Mondiale réclame également l'intégration des étrangers africains parmi les
bénéficiaires des actions de l'Etat en matière de logement. Ils représentent selon la banque
une considérable main d' œuvre. Leur accès à la sécurité foncière autant que les ivoiriens
est un facteur d'investissement dans l'immobilier.
Les objectifs visés par cette politique sont la réduction du déficit de logements sociaux et
la disparition de l'habitat précaire ou loge la majorité d'africains étrangers et les
141
La BIRD est prête à financer ces programmes proposés au cas où les autorités
ivoiriennes acceptent de les adopter. L'aide financière devient donc un moyen de faire
142
accepter les changements de la politique •
prix ».
En plus des recettes issues de cette vérité des prix, la Banque Mondiale et d'autres
partenaires exhortent l'Etat à instaurer de nouveaux impôts. Nous avons la « patente du
logeur ». En effet, il s'agit d'une patente qui serait imposée à tout individu propriétaire
immobilier tirant des revenus de l'activité immobilière.
En outre, nous avons comme autre idée avancée la redevance d'équipement. C'est une
taxe qui serait exigée à tout individu qui édifie une construction. Les recettes qui en
découlent pourraient servir à couvrir les dépenses publiques additionnelles d'équipement.
Il est aussi préconisé une augmentation des patentes des commerçants et artisans dans les
quartiers équipés sous le prétexte que ceux-ci profitent de l'amélioration de l'équipement
du quartier où ils travaillent. Tout ceci devrait permettre à l'Etat d'accroitre ses capacités
142
MANOU SA VINA. A, 1985, op.cit, p2 l 6
143
y API DIAHOU. A, 1994, op.cit, p
142
Concernant l'intégration des populations défavorisées dans la ville, l'Etat adopte
des mesures réglementaires relatives au foncier. En 1977, un arrêté du Ministère de la
Construction fixe les conditions d'attribution des terrains urbains à usage d'habitation pour
les populations pauvres. Cet arrêté stipule que les lotissements économiques sont destinés
aux populations dont le revenu mensuel est compris entre 7% et 120% du prix du terrain.
Les lotissements en question sont les lotissements dits économiques. L'acquéreur doit
construire sur sa parcelle son habitation personnelle ou familiale.
En août de la même année, le gouvernement décide la restructuration de certains
quartiers. Le plan de restructuration vise la modernisation et l'équipement de certains
secteurs. Les plans de restructurations doivent prévoir le relogement, la réinstallation des
personnes et les activités devant être déplacées. Partant, les textes stipulent que le ministre
de l'urbanisme doit mettre à la disposition du maitre d'œuvre un ensemble de parcelles et
de logements nécessaires aux obligations citées. La notion de personnes déplacées désigne
à la fois les propriétaires d'habitation détruites et leurs locataires à condition que la maison
soit occupée par l'une des catégories citées. Concernant les propriétaires, deux types
bénéficient des parcelles ou logements relatifs au relogement. Ce sont d'une part les
attributaires de parcelles dotés d'un titre de propriété définitif bien avant l'opération de
réinstallation et d'autre part les occupants de terrains détenteurs de lettre d' attribution, de
permis d'habiter ou de tout autre document justifiant sa présence sur le site. Les locataires
quant à eux se verront proposer un logement économique en location ou une parcelle
donnée en bail.
Le plan de restructuration comporte un dossier opérationnel et un dossier financier
bien détaillés afin de montrer la faisabilité dudit projet. Le dossier opérationnel précise le
mode de réalisation de l'opération et désigne le service public ou collectivité responsable
de la mise en œuvre ou du contrôle de l'opération. Le dossier financier lui indique le bilan
prévisionnel de l'opération et la contribution financière des bénéficiaires à l'opération. En
effet, la participation des propriétaires relogés au financement des investissements est soit
le déversement d'une somme égale au maximum à la moitié des avantages acquis après
l'exécution des travaux, soit le paiement d'un prix de cession des parcelles domaniales
élevées par rapport à la norme. Cette dernière modalité concerne les parcelles n'ayant pas
143
immatriculés au profit des collectivités villageoises et ceci dans le cadre du
144
développement et de la restructuration du milieu rural . Ces lotissements concernent la
restructuration, l'extension, le déplacement ou le regroupement des villages existants
rapporte YAPI DIAHOU. Mais ce décret a été pris en fait pour combler un vide quant aux
procédures à appliquer aux nouveaux noyaux villageois énumérés par la ville ajoute le
même auteur. Par conséquent, de façon exceptionnelle ils peuvent être compris dans un
espace urbain si le plan d'urbanisme en prévoit le maintien et éventuellement l'extension.
Concernant la révision des normes d'équipement des terrains proposée par la
Banque Mondiale, des mesures sont prises. Le PDCI alors parti d'Etat demande au
gouvernement à son vue congrès en 1980, d'envisager plusieurs niveaux d'équipement de
terrains à des coûts modérés afin de satisfaire les besoins en logement de la population
d'Abidjan. En 1985, au vine congrès, le PDCI recommande au gouvernement de prendre
les dispositions pour faciliter l'accès à la propriété immobilière aux ivoiriens.
144
Le BCET en particulier. La DCGTX intervient dans les études techniques, l'acquisition des
terrains et le contrôle des travaux. L'atelier d'urbanisme d'Abidjan y a été intégré en 1985.
En 1987, une direction des ventes immobilières (DVI) a été crée au sein de la DCGTX.
Comme une agence immobilière, elle commercialise les logements de la SOGEFIHA et les
lots .La période de 1984 à 1987 marque le désengagement de l'Etat du secteur de l'habitat.
Toutefois la question étant cruciale l'Etat garde un rôle minimum. La filière de production
de logement est essentiellement tenue par le privé.
145
La production de logements est donc laissée presque totalement au secteur privé.
Conclusion partielle
secteur immobilier.
Une autre cause constitue les difficultés financières connues par le pays à partir de
1975. Les recettes d'exportation, soutien essentiel de la politique de logement, sont
désormais en chute du fait de la détérioration des termes de l'échange. Le ralentissement
de la croissance amplifié à partir de 1980 entraine la crise économique. Du coup, les
capacités d'intervention de l'Etat dans les différents secteurs s'amenuisent.
Outre cela la politique de l'habitat est jugée défaillante. En effet les normes
d'équipement foncier et de construction sont trop élevées. Les conditions d'accès aux
terrains et logements ainsi que d'autres aléas sont critiqués .Devant toutes ces raisons la
Banque Mondiale recommande une redéfinition de la politique urbaine. Les propositions
de la banque constituent la révision des objectifs et des modes d'intervention, l'association
du privé à la politique de l'habitat, l'amélioration du transport ainsi que des ressources de
l'Etat.
La réorientation est adoptée par l'Etat et soutenue par différentes actions.
Dorénavant l'Etat procède à la limitation de son engagement dans le secteur de
l'habitat. Partant les structures étatiques d'intervention sont dissoutes. La nouvelle
politique de logement engage la promotion du logement économique et accorde au privé
un rôle déterminant.
146
Conclusion du chapitre 3
Devant les énormes besoins de logement, il est mis en place une politique de
l'habitat urbain. La politique urbaine de la Côte d'Ivoire indépendante est une redéfinition
de celle de la période coloniale. Caractérisée par la ségrégation au niveau des quartiers, la
politique de logement durant la colonisation est fondée sur le principe du logement
subventionné afin de permettre aux populations pauvres d'accéder à des logements
décents. Pour se faire, après l'OHE, les sociétés immobilières que sont la SIHCI, le GFCI
et la SUCCI sont mises en place et produisent considérablement des logements. Dès
l'indépendance la politique de l'habitat urbain est réorientée. Cette redéfinition se traduit
par une grande implication de l'Etat, partant l'Etat se confère un rôle déterminant dans le
secteur de l'habitat. Son engagement dans ce domaine devient total en vue d'une
production massive de logements. Il se traduit par l'institution de différentes structures
d'intervention étatiques dans le secteur de l'habitat.
D'emblée divers organismes sont mises en place par l'Etat au lendemain de
l'indépendance. Nous avons le Ministère de la Construction, et de l'Urbanisme avec ses
démembrements que sont les directions du domaine urbain, de l'habitat et de la
copropriété et celle de l'urbanisme et de l'habitat devenue la direction de l'urbanisme et
de l'architecture puis la direction de l'urbanisme.
Des structures spécialisées sont installées notamment le BNETD-BCEOM et
l'AURA. Elles s'occupent de la réalisation d'études de développement et de plans
d'urbanisme.
Dans le cadre de la planification urbaine, plusieurs études ont été menées, dont les
principales constituent celles de la SEMA, de l' AURA, du BNETD-BCEOM et de la
Banque Mondiale.
De ces études diversifiées ont été conçus différents plans d'urbanismes dont
découle la structure urbaine de la ville d'Abidjan. Outre les organismes et études
effectuées, des instruments clés d'intervention dans le secteur de l'habitat sont crées par
l'Etat. L'on assiste à un boom de logements économiques.
Mais des péripéties vont susciter la réorientation de cette politique.
Jugée ambitieuse et budgétivore, la politique urbaine de l'habitat ne pouvait être poursuivie
eu égard les difficultés financières survenues dans le pays. Miné par le retrait de la CCCE
son principal soutien financier extérieur, le secteur de l'habitat est confronté à un
147
amincissement de ses possibilités de financement en raison de la chute des recettes
d'exploitation et par ricochet de la crise économique. Devant la baisse de la croissance,
amplifiée à partir de 1980, les priorités établies par l'Etat lèsent le secteur de l'habitat.
Outre la situation financière défavorable, différentes critiques accablent la
politique de logement. En effet les normes d'équipement foncier et de construction sont
élevées. L'accession aux terrains et aux logements décents s'avère difficile pour les
populations déshéritées. Face à ces défaillances, la Banque Mondiale recommande une
redéfinition de la politique urbaine de l'habitat. La banque préconise pour la nouvelle
politique l'arrêt des subventions de l'Etat au logement économique, la prise en compte des
populations pauvres ainsi que la baisse des normes de construction. Elle propose également
l'association du secteur privé à la nouvelle politique urbaine, l'amélioration du transport et
148
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
occidentale.
Outre cela, Abidjan renferme une multitude d'équipements et de services.
D'importants, chef d'œuvres architecturaux sont présents dans la ville. L'on y trouve une
diversité de services dont les principaux s'avèrent être les institutions politiques du pays et
les sièges sociaux des sociétés œuvrant dans la sous-région Abidjan est aussi une ville en
plein essor économique. Elle représente à elle seule 70% des activités économiques de la
Côte d'Ivoire. 90% des industries du pays y sont concentrées, cette industrie diversifiée est
prédominée par l'agro-industrie. Les activités commerciales très dynamiques dans la ville
sont culminées par le trafic du Port Autonome d'Abidjan qui par ces performances
constitue le poumon économique de la Côte d'Ivoire. La pêche est également d'un
149
rendement colossal. Le Port Autonome d'Abidjan est d'ailleurs le premier port thonier
d'Afrique. Abidjan dispose en plus d'un secteur informel pléthorique. Les praticiens des
petits métiers sont en grande partie des ressortissants de la sous-région.
Cette image reluisante de la ville est entachée cependant par des problèmes. La ville
est en proie à une dégradation poussée de l'environnement. La gestion des déchets, des
eaux usées et pluviales est insuffisante. Les risques naturels sont légion dans la ville
surtout pour la population vivant dans les ravins et sur les pentes. La dégradation des
infrastructures et équipements est aussi manifeste. La prolifération des bidonvilles et
l'enherbement ternissent le cadre de vie. A cela s'ajoute un chômage accentué. Abidjan
compte plus de la moitié des chômeurs du pays. Avec un total de 94 655 chômeurs en
1998, la ville comptabilise un excédent d'hommes dans la population au chômage. La
structure par âge et par nationalité présente une prédominance de jeunes et d'ivoiriens.
Le transport constitue un autre problème qui mine la ville. Le système de transport
abidjanais est loin de satisfaire les besoins croissants de déplacement dans la capitale
économique. Le parc de véhicule de la SOTRA est limité et la compensation attendue par
la multiplication des gbakas, taxi communaux et compteurs laisse à désirer. Dans la cité
règne aussi une insécurité grandissante. Avec la crise sociopolitique, la recrudescence de
la criminalité est de mise. Abidjan est donc une ville à plusieurs facettes.
Quant à la politique de l'habitat, devant les difficultés de logement il est adopté
une politique urbaine de logement axée sur la promotion de l'habitat économique dès la
période coloniale. En 1960 la politique connaît une réorientation axée sur l'engagement de
l'Etat afin de loger le plus grand nombre. Pour atteindre l'objectif escompté, l'Etat
s'engage dans le secteur de l'habitat en se faisant promoteur immobilier. L'Etat dans sa
détermination met en place divers moyens. Différents organismes sont créés. Le Ministère
de la Construction et de l'Urbanisme est institué avec en son sein la direction du domaine
urbain, celle de ! 'habitat et de la copropriété ainsi que la direction de ! 'urbanisme et de
l'habitat devenue successivement la direction de l'urbanisme et de l'architecture et de la
direction de ! 'urbanisme. Des structures spécialisées d'études et de planification urbaine
sont mises en place. Le BNETD-BCEOM, !'AURA et la SEMA constituent ces
organismes qui à partir de différentes études ont élaboré des plans d'urbanisme
principalement pour la ville d'Abidjan. Par ailleurs de puissants instruments d'intervention
étatiques dans le secteur immobilier sont créés. Ce sont des structures chargées du
financement, de la production de terrains et de logements.
150
DEUXIEME PARTIE
151
Introduction
d'Abidjan.
152
CHAPITRE I : PRODUCTION ET ACTEURS DU LOGEMENT
ECONOMIQUE A ABIDJAN
D'importantes réalisations immobilières ont été produites à Abidjan par les promoteurs de
logements. De l'indépendance à 2011 plus de 148 283 logements économiques ont été
construits dans la capitale économique ivoirienne. Dans cette production la part de l'Etat
est de loin colossale.
153
Graphique 6 : Répartition des logements par société immobilière
•SOGEFIHA
•SICOGI
Par ailleurs, toutes les communes de la ville d'Abidjan abritent une fraction des
productions de ces sociétés immobilières excepté celle d' Attecoubé. Dans cinq (6)
communes figurent à la fois des réalisations de la SICOGI et de la SOGEFIHA .Il s'agit
des communes de Yopougon, Cocody, Adjamé, Marcory, Koumassi, et Abobo. Les
communes restantes abritent chacune des productions de l'une des sociétés. Ainsi avons-
nous à Port-Bouët des productions de la SOGEFIHA. A Treichville et Plateau figurent des
opérations de la SICOGI. La répartition de ces logements par commune est inégale. La
commune de Yopougon abrite l'essentiel de cette production (soit près de 40%) suivie de
Cocody. Les cartes ci-dessous nous présentent les communes comportant les réalisations
de ces sociétés immobilières à Abidjan ainsi que la répartition de la production.
154
Carte 3 : Communes d'Abidjan comportant les productions étatiques de logements
(SICOGI, SOGEFIHA)
Limite de la ville
Limite de commune
Communes comportant
les logements SICOGI
Communes comportant
les logements SOGEFIHA
BINGERVILLE N
ANYAMA
! ~oux de logemen-;-écono~lque ~~I; (%; 1 1·
1
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.
.• 26-16 •
,.16-26
• >26
SONGON
.Plan d'eau
8/NGERVILLE N
i
1
source:Nos elMJUlte•
--
0 2km
155
Ces logements sont présents dans les différentes communes d'Abidjan excepté Attécoubé
et inégalement repartis (voir carte). Ils sont essentiellement représentés dans la commune
de Y opougon, soit près de 40%.
156
Carte S : Communes comportant les réalisations immobilières des promoteurs privés à
Abidjan
------ -------~
,-
Limite de la ville
Limite de commune
•
[~
Présence de logements des
promoteurs privés
Absence de logements des
promoteurs privés
• Plan d'eau
8/NGERVILLE N
Nurca:No• a,..ultas
157
Les logements économiques produits présentent des caractéristiques diverses que nous
présenterons plus loin.
La production étatique s'avère de loin plus grande que celle des acteurs privés. Elle
représente plus du double des réalisations des producteurs privés .Le niveau de l'offre est
intimement lié à la politique de logement adoptée durant chacune des deux périodes.
• Production étatique
• Production des
promoteurs privés
158
prêts n'ayant pas suffisamment de fonds. Le programme est ensuite envoyer à
l'administration pour l'obtention d'un accord préalable.
Après ceci, le projet passe à sa phase active. Un dossier est constitué pour la
demande du permis de construire. Une fois le permis obtenu, commence les appels d'offre
qui sont étudiés et sélectionnés. La commercialisation des logements est lancée pour
pouvoir commercer le chantier où s'effectue un contrôle à la fois technique et financier de
l'opération. Après la réception provisoire des logements par l'apport initial de l'acquéreur,
ceux-ci sont livrés à la fin des travaux et après avoir versé le reste du prix de vente.
A ce moment on parle de réception définitive. La mise en place d'un projet est
longue et complexe du moment où l'on élabore le projet au moment où l'on le
commercialise. De nombreuses sociétés reconnaissent que la période de construction
proprement dite est assez courte.
Conclusion partielle
déterminant.
La nouvelle politique de logement confère au privé le rôle de principal acteur. Les moyens
d'intervention de cette politique sont divers, les sociétés immobilières privées constituent
les instruments de production de logements. En nombre réduit au lendemain de
l'indépendance, les entreprises de promotion immobilière se sont multipliées après 1980.
De nos jours 51 sociétés immobilières privées existent en Côte d'Ivoire et opèrent
principalement à Abidjan. La production foncière est assurée par différentes structures.
L'Etat s'occupe de la production de terrains d'abord par le CTU et ensuite par l'AGEF.
Crée après la dissolution de la SETU, en 1987, le CTU a produit plus de 4 480 parcelles
destinées à la construction de logements. Depuis 1999, le relais est pris par l' AGEF qui
hélas est caractérisée par la faiblesse de sa production foncière. En 12 ans d'existence cette
structure n'a réalisé que 53 ha de lots vendus à 30 OOOF le m2• Cette situation émane de
159
difficultés financières et de l'instabilité politique. Le privé contribue à la production de
terrains par le lotissement villageois.
Le financement de l'habitat est favorisé par l'Etat au travers du fonds de soutien à l'habitat
logé à la BHCI. La banque consent des prêts immobiliers surtout pour des programmes de
logement économique. En plus il est mis en place le CDMH avec le concours de la BIRD.
L'organisme favorise l'accession à la propriété de l'habitat économique en consentant des
prêts acquéreurs. Elle finance également les programmes de logements économiques. En
outre, le privé est un acteur important du financement de l'habitat. Les programmes
immobiliers sont réalisés grâce à des fonds propres, des crédits bancaires et des prêts
fournisseurs.
160
II- LES ACTEURS DU SECTEUR DE L'HABITAT
Pour la mise en œuvre de la politique de promotion immobilière par l'Etat initiée dès
l'indépendance des moyens clés ont été créés .Dans le souci d'atteindre les objectifs
escomptés, l'Etat ivoirien a mis en place différentes structures de financement, de
production foncière et immobilière
148
Fraternité Matin du 20 décembre 1972
161
L'Etat montre ici sa volonté de moderniser la ville selon les normes visées par la
nouvelle politique urbaine.
Partant, entre 1960 et 1970 plusieurs nouveaux lotissements sont faits par la DUH.
Ces lotissements sont effectués en majorité en dehors de l'espace bâti. Ce sont les
lotissements de Williamsville pour reloger les populations du ravin d' Attecoubé et les
lotissements d' Abobo Gare pour reloger les déguerpis des quartiers spontanés du Lycée
Technique, et de Bolibana, de santé et d' Agban faisant partie d' Adjamé.
Tous ces lotissements sont donc destinés à reloger les populations vivant dans les
bidonvilles détruits par l'Etat.
Cependant tous les quartiers spontanés ne sont pas rasés. Il y a même une
densification de ces zones illégales et en face des lotissements DUH dépourvus
d'équipements et d'infrastructures. Il faut donc renforcer la politique foncière en plus de la
politique de la construction de logements économiques.
2-1-1-2- La SETU
En décembre 1971, la SETU (Société d'équipement des Terrains Urbains) est créée.
Elle est chargée d'équiper les terrains urbains et de mobiliser le sol urbain de l'Etat. C'est
donc une entreprise publique vouée à la production et à l'aménagement des terrains en
milieu urbain. Précisons qu'il s'agit de terrains destinés à l'habitat et aux industries. En
plus, la SETU exécute des projets de drainage et d'assainissement primaire.
La SETU est également chargée de l'ensemble des problèmes posés par
l'urbanisation des zones d'habitat prévues dans les plans directeurs:
Indemnisation des propriétaires coutumiers
étude d'urbanisme de détails
études techniques et opérationnelles
149
financement et contrôle des travaux
Ainsi, la SETU est chargée d'aménager les terrains produits par la DUH mais l'Etat seul à
travers la commission d'attribution a le monopole. Pour une meilleure efficacité, l'Etat
dote la SETU de moyens nécessaires.
La SETU reçoit les moyens de son fonctionnement. L'Etat lui octroie les capitaux
nécessaires ce qui lui vaut le statut de société d'Etat. L'Etat en est l'unique actionnaire.
149
MANOU. S. A, Politiques et pratiques urbaines à Abidjan Tl-T2, 1985, p94
162
C'est un choix qui relève de la détermination de l'Etat à exercer un contrôle exclusif sur le
marché du foncier. La maitrise du sol ayant été perçue comme l'un des moyens de garantir
à sa politique urbaine quelque chance de succès. La SETU est chargée en effet de
« promouvoir à la demande et pour le compte du gouvernement des organismes publics ou
des collectivités ivoiriennes, l'étude, la réalisation et la gestion d'opérations d'équipement
et de lotissements de terrains en zone urbaine »150. En 1975, ses attributions sont élargies à
« la réalisation et à l'exploitation des infrastructures nécessaires en matière
d'assainissement des eaux usées et du drainage des eaux pluviales dans le domaine public
urbain151. Toutes ces attributions font de la SETU l'organisme de premier rang parmi les
institutions mise en place. La SETU joue différents rôles, ce qui accroit son importance.
Les interventions vont au delà de nouveaux lotissements. Elles s'étendent à la
restructuration des anciens quartiers démunis d'infrastructures. Dans le même temps, la
volonté d'un encadrement politique de cette société ainsi que les bénéficiaires des lots est
très affichée dans tous les textes de base. Ceci est justifié par la politisation qui se renforce
en 1975 par le recrutement de nouveaux membres dont la présidence de la république. En
plus, le conseil est d'un poids important car l'exécution du plan d'aménagement et des
programmes de lotissement ou d'équipement dépend de lui. Aucune opération ne peut être
exécutée sans son aval.
163
nouveaux lotissements sont des zones d'habitation, ils vont accueillir des populations dans
diverses catégories socioprofessionnelles et économiques, un lotissement homogène dans
un vaste périmètre comme Y opougon pourrait être un obstacle pour certain de se loger en
raison de leurs faibles revenus. Il faut donc diversifier les offres afin de permettre à toutes
les catégories sociales d'accéder aux logements. Le mixage technique est alors adopté.
Plusieurs vastes espaces sont affectés aux sociétés immobilières publiques pour des
problèmes d'habitat économique. La SETU réalise des lotissements voués à l'habitat
économique avec des lots de 100 à 150 m 2 et les lotissements résidentiels destinés aux
villas avec des lots de 800 à 1500 m 2• Pour les lotissements évolutifs destinés à la
2
réalisation de logements collectifs privés, les lots sont à moins de 600m tandis que pour
2 2 153
les lotissements mixtes, les lots varient entre 600m et 2 000m •
153
Y API.D, 1994, op.cit, p 149
164
Tableau 7: Type de lotissements résidentiels et nombre de lots produits par la
SETU de 1971 à 1985.
TYPES CARACTERISTIQUES DES NOMBRE
LOTS
LOTISSEMENT RESIDENTIEL
2
- Cocody/11 Plateaux/Riviera 80-1500 m - 2350
- Yopougon 1 logement/lot - 986
- Koumassi 80 personnes/ha - 387
- Abobo
LOTISSEMENT EVOLUTIF
2
- Cocody/ II Plateaux 500-600 m
- Yopougon 5 logements/lot - 5432
- Koumassi 600 à 700 personnes/ha - 166
- Abobo 7 personnes/logement - 2160
LOTISSEMENT A EQUIPEMENT
2
MINIMUM 100-200 m - 4063
- Yopougon 1 logement/lot - 1916
- Koumassi 500 personnes/ha - 4000
-Abobo
LOTISSEMENT DES SOCIETES
IMMOBILIERES
{ 20 logements/ha
140 personnes/ha
- Logements de standing 7 personnes/logements
- Logements économiques
{ 50 logements/ha
350 logements/ha
7 personnes/logement
LOTISSEMENT MIXTE Confère lotissements évolutif et
- Cocody résidentiels - 42
- Yopougon - 556
- Koumassi - 58
- Abobo - 160
- Treichville - 6
Source : SETU 1979-1980 ; Banque Mondiale 1987
165
La SETU a également équipé des parcelles de façon minimum. Ces parcelles sont
appelées les LEM (Lotissement à Equipement Minimum).
Crée en 1971, la SETU a effectivement commencé ses opérations en 1974. De 1974
à 1981 la SETU a aménagé 1545 hectares soit 10813 parcelles au total dont 77% en
lotissements évolutifs ou LEM ( 4223 pour le lotissement évolutif et 4154 pour les LEM).
Sur les 571 hectares aménagés pour les sociétés immobilières, 77% soit 444 hectares ont
154
été attribués à l'habitat économique.
Les couts de lotissement diffèrent d'un type à un autre.
Ainsi avons-nous:
2 2
- les lotissements résidentiels à l 500F CF A le m en 1976 et à 3500F le m en 1982.
2
Les lotissements évolutifs à 2900 F CF A le m en 1982
2 155
Les LEM à 2100 F CF A le m en 1982
La SETU est un organisme qui a joué un rôle important dans la production foncière.
La SETU en crise
La SETU malgré ses compétences n'a pu être épargnée du même destin que les
154
SETU, rapport annuel (projet) 1981.
155MANOU .S. A Politiques et pratiques urbaines à Abidjan, Tl, 1985, p95.
156 Y API Diahou. A. les politiques urbaines en Côte d'Ivoire et leurs impacts sur l'habitat non planifié
166
commission nationale, 30% des lots des opérations et tous les terrains retirés aux
attributaires défaillants. Par la cession directe, elle compte les réattribuer à des acquéreurs
immédiatement solvables afin de consolider en partie sa trésorerie. Sa demande n'a pu être
agrée par l'Etat car la moindre cession faite à la SETU pouvait entrainer un dérèglement du
dispositif mis en place pour garantir l'atteinte des objectifs du plan d'urbanisme. Une autre
raison de ce refus de l'Etat est que les commissions instaurées assuraient à ses membres les
moyens de consolider leurs positions économiques et politiques car par les commissions,
ils se donnent les moyens d'effectuer une mis en valeur des lots acquis. En outre , la
commission reste un moyen pour le pouvoir de favoriser l'élargissement de la base sociale
par une sélection de nouvelles recrues.
Cette gestion imposée à la SETU montre ses limites lorsque l'Etat décide de ne plus
lui accorder son soutien financier du fait des difficultés économiques.
En effet la dissolution des structures de financement et l'arrêt des projets de logements
économiques ont été suivis par la fin des subventions de l'Etat principal bailleur de fonds
des programmes de lotissement.
Dans le même temps, les créances signalées sont toujours impayées et dépassent
désormais les trois milliards. Pendant ce temps la dette accumulée de la SETU est estimée
à environ 12 milliards. Comme solution l'Etat opte pour la liquidation de la structure. En
1987 la SETU est dissoute. L'Etat procède à un transfert des prérogatives et des charges de
la SETU à la Direction et Contrôle des Grands Travaux (DCGTX).
Au sein de la DCGTX existe depuis 1984 la Direction des Ventes Immobilières
(DVI), c'est à cette structure qu'est confiée la commercialisation des terrains de la SETU.
La SICOGI
La SICOGI a été créée en mars 1964 et résulte de la fusion de la SIHCI et de la
SUCCI. Elle hérite de la totalité des productions de ces sociétés qui est de 3700 logements
à Abidjan pour la SIHCI et de 2400 pour la SUCCI.
167
Les logements SIHCI sont des logements très bon marché avec un sanitaire collectif
du type Treichville ou Adjamé.
Les logements SUCCI sont d'un niveau nettement plus élevé : les 220 logements,
Cocody nord. Ces logements sont des habitats collectifs modernes. Les actionnaires de la
SICOGI sont :
L'Etat de Côte d'Ivoire: 56%
La Caisse de dépôts et de consignations (France) : 1 7%
La Caisse centrale de coopération économique : 17%
La caisse de compensation des prestations familiales : 2%
La ville et la chambre de commerce d'Abidjan: 2%
Des porteurs privés : 6%
Ces statuts lui permettent d'entreprendre toute opération de caractère immobilier
pour le compte du gouvernement, d'établissements publics ou privés.
La SICOGI conserve la mission et les objectifs de la SUCCI : l'équipement des quartiers et
la production de logements économiques. A sa création, la SICOGI était à la tête d'un parc
de 5750 logements (fusion SIHCI et SUCCI).
La SOGEFIHA
Avant la création de la SICOGI, une nouvelle société immobilière était déjà
constituée en 1963 : la SOGEFIHA (Société de Gestion Financière de ! 'Habitat). C'est une
société entièrement publique. Elle ne finance que les opérations décidées par l'Etat.
Ses programmes sont similaires à ceux de la SICOGI, il s'agit de réaliser des
logements économiques ou très économiques.
Nous évoquerons les réalisations de ces sociétés plus loin.
168
Partant, l'Etat procède au renforcement de l'appareil financier afin de réaliser
davantage de logements économiques. Mais jusqu'en 1970, le système financier des
sociétés immobilières repose en majorité sur des structures étrangères.
• Le financement étatique
Les premières structures de financement : le crédit de Côte d'Ivoire et l'OSHE
* Le crédit de Côte d'Ivoire
Pour favoriser la production de logement économique, l'Etat met en place
différentes structures de financement. Ainsi avons-nous le crédit de Côte D'Ivoire (CCI)
créé en 1955, qui est un crédit immobilier pour les prêts à la construction individuelle. Il
est destiné aux ménages salariés. Les garanties demandées et l'apport personnel sont hors
de portée de la majeure partie de la population.
157
BNETD-BCEOM, rapport 2, 1974, op.cit, p20
169
Le crédit de Côte D'ivoire est une banque de développement dans laquelle l'Etat ivoirien
158
est majoritaire à 75% et 25% pour la CCCE et la BCEA0 .
* L'OSHE
L'Etat annonce sa participation au logement du plus grand nombre par la prise en
charge des infrastructures, des lotissements pour la construction des logements
économiques à travers le BSIE (Budget Spécial d'investissement et <l'Equipement). En
1969, l'Etat met en place l'OSHE. Les fonds de la BSIE et de l'OSHE proviennent des
sources fiscales.
Les ressources affectées à l' OSHE sont issues essentiellement des taxes sur les
salaires, les prestations de services, les rôles et la surtaxe sur le carburant de 3 F CF A par
litre d'essence.
159
De 1969 à 1975 ses ressources cumulées dépassent 14 milliards de FCFA . Ceci
vient confirmer les évaluations du groupement BCEOM-BNETD qui estime à 2 milliards
le potentiel drainé par an par l'OSHE de 1970 à 1974. Son domaine d'action, le logement
économique, ainsi que la variété de ses interventions permettent à l'office d'avoir une
position stratégique au cœur de la politique du logement. En 1974, dans une étude
consacrée au développement à Abidjan, le BCEOM-BNETD identifie quatre types
160
d'intervention de l'OSHE •
158
MANOU.S, 1985, op.cit, p99.
159
Y API.D , 1944, op.cit, p 134
160
BCEOM/BNETD, cité par YAPI.D, 1944, op.cit, pl34
170
Tableau 8 : Prêts accordés à la SICOGI et à la SOGEFIHA par OSHE ( en millions de
francs CFA)
1970 1971 1972 1976 Total
SOGEFIHA
235
KOUMASSI 235
200 > 904,4
PORT-BOUET 200
469,~
WILLIAMS VILLE 469,4
150 150
(1)
SICOGI
i
220
KOUMASSI 220
460
YOPOUGON 460
1 X)83,0
YOPOUGON li 383
383
SAN PEDRO 20
20 ,
150
TOTAL 655 480 852,2
2.137,4
171
revanche ce dernier doit verser sur un compte bloqué à la Caisse d' Autonome
d'Amortissement, les intérêts fixés à 3,5% par an. Au terme de l'échéance du prêt, la 20ème
année, la SICOGI choisit soit de vendre les logements et de rembourser les fonds avec le
produit de cette opération à l'office (auquel s'ajoutent les intérêts bloqués à la CAA), soit
elle convertit les fonds en actions et augmente ainsi son capital de quelques 821,59
millions (intérêt et capital). Cette opération permis à la SICOGI de disposer, dès la 5ème
année, d'une masse appréciable de liquidité et de renforcer sa trésorerie.
La CAA est un organisme public présidé par le ministre des finances. Cet
organisme est chargé d'une part de la gestion de la dette publique et d'autre part de la
gestion de comptes de dépôt parmi lesquels ceux des sociétés immobilières d'Etat. Les
deux circuits financiers, la dette publique et les comptes de dépôts sont nettement séparés
et seul le circuit de comptes de dépôt participe au financement d'opérations
163
immobilières •
161
BCEOM/BNETD, cite par Y API.D, 1994, op.cit, p 134
162
Y API. D, 1994, op.cit, p 134
163
BCEOM/BNETD, 1974, op.cit, rapport 2, p30
172
La CAA participe à plusieurs opérations de financement de logement, offrant des
prêts de 5 à 10 ans à des taux variables de 5 à 7%. Ces prêts sont réservés en particulier
aux sociétés immobilières publiques.
Avec la SICOGI, la CAA a participé au financement de la tour GOLEM
(75 millions de FCF A) à des logements de standing qui sont toutes des opérations
immobilières en location simple.
La CAA a également assuré le financement de 96 logements SICOGI à Adjamé,
Tableau 9 : Prêts accordés par la CAA aux sociétés immobilières publiques de 1968 à
1970
Long terme Total
Moyen terme
(10 ans) ( en millions de
(en millions de
( en millions de Francs)
Francs)
Francs)
1968 529,0 198,4 727,4
Les engagements de la CAA auprès du crédit de Côte d'Ivoire ne sont pas utilisés
ou le sont dans une très faible mesure pour le financement du logement. La caisse
intervient plus largement comme avaliseur d'effet mobilisable.
Elle joue un rôle assez modeste dans le financement du logement, particulièrement dans le
domaine du logement économique locatif.
173
effet a été mise en place suite à une étude du groupement BCEOM-BNETD qui
recommandait la contribution des bénéficiaires à l'effort de l'Etat au financement de
l'habitat164• Cette recommandation découle du constat par cet organisme des insuffisances
des ressources de l'OSHE. La BNEC est financée par l'Etat à hauteur d'un milliard de
Franc fournis sur les crédits du FSH. Cette banque est à la fois une nécessité et une
opportunité, car sa mise en place coïncide avec la décision de la CCCE de se retirer du
financement des logements économiques. Elle doit donc essayer de combler un vide avec
le désengagement du principal bailleur de fonds extérieur des programmes de logements
économiques.
Par ailleurs, les prestations de la BNEC étant diversifiées il lui faut énormément de
moyens. Partant ses moyens sont élargis au-delà des ménages. Ainsi a-t-elle pour objet de
collecter, recevoir en vue de faciliter l'accès à la propriété immobilière, les dépôts
d'épargne des personnes physiques et morales et de consentir des prêts à court, moyen et
long terme pour la construction, l'acquisition, l'achèvement ou la transformation des
logements économiques et de moyen standing165• En outre la BNEC pour répondre aux
besoins financiers des sociétés immobilières publiques a la possibilité de contacter des
emprunts extérieurs et recevoir des recettes fiscales qui étaient affectées à l'OSHE. "c'est
ainsi qu'elle gère deux prêts de 13,6 millions de dollar et de 21 millions de dollar accordés
à l'Etat au titre du FSH en 1977 et 1978 par respectivement la Banque Mondiale et l 'US-
AID, dans le cadre du premier projet de développement urbain.
Concernant l'épargne des ménages, la BNEC arrive à drainer de nombreux petits
épargnants grâce à sa politique commerciale souple. Par exemple le dépôt initial est fixé à
5000 f cfa, ce qui est cinq fois inférieur à ce que demandent les autres banques locales.
Cette souplesse est doublée de campagnes médiatiques efficaces pour mobiliser l'épargne.
En 1977, le nombre de comptes ouverts dépasse 7 000, en 1980 il y a plus de 30.000 au
moment où l'Etat annonce son désengagement du capital. A la même période le montant
des dépôts passe de 900 à 5570 millions de Fcfa166• Mais après 1980 le montant des dépôts
croît à un rythme lent. Après le retrait de l'Etat son principal bailleur du groupe des
actionnaires, il s'en suit le transfert du FSH au budget général. En 1987 la BNEC est mise
en liquidation à la faveur des reformes de la politique de logement.
164
BCEOM-BNETD, cité par Y API .D, 1994, op.cit, p 137
165
YAPI DIAHOU, 1994, op.cit, pl37
166
YAPI DIAHOU .A,1994, op.cit, pl38
174
Le désengagement de l'Etat et la privatisation de cette structure font réapparaître la
question du financement du logement économique ainsi que celle de l'avenir des sociétés
chargées d'appliquer la politique du gouvernement dans ce domaine. Ces sociétés pour
poursuivre leurs œuvres ont besoin d'une source stable de financement, ce qui ne peut être
garanti par le FSH. Par ailleurs, la survie de la BNEC après la privatisation reste incertaine.
Face à ces incertitudes sur le financement de l'habitat économique, l 'US-AID a sensibilisé
les autorités ivoiriennes à revenir sur leur décision de privatisation de la BNEC dès
l'annonce depuis 1980. Il estime qu' "au cours des sept dernières années, la BNEC a
acquis une expérience très appréciable non seulement en matière de prêts et de
167
décaissement mais également en matière de mobilisation de l'épargne • L'US-AID se
fonde sur cet argument pour dissuader les autorités. Selon cette structure l'expérience
acquise par la BNEC compense grandement ses faiblesses. L'US-AID estime d'ailleurs
que les faiblesses de la BNEC ne sont pas de son ressort et qu'elles sont dues à des
facteurs qui lui sont externes. Ces facteurs sont le manque des ressources financières à long
terme du au transfert du FSH, le risque en matière de recouvrement de la dette de ses
emprunts, le détournement d'affectation des ressources. "Par exemple de 1969 àl 978, plus
de 64% des ressources du FSH consacrées à des utilisations autres que les subventions
VRD (Voiries, Réseaux, Divers) et prêts construction, ont servi au redressement de la
SOGEFIHA". Selon la BIRD, 82% des recettes du FSH auraient été actualisées pour le
paiement de la dette de la SOGEFIHA entre 1976 et 1980.
L'US-AID sensibilise le gouvernement de renoncer à la privatisation de la BNEC et
donc à maintenir son statut d'organisme public avec les attributs d'une banque d'habitat
social. Par contre, si la BNEC est privatisée, la menace d'une augmentation des arriérés,
sinon de défauts de paiement dus au titre des remboursements de ses emprunteurs,
s'ajoutant à son manque de ressources à long terme, pourraient la contraindre à suspendre
ses décaissements au titre des prêts qu'elle a accordés, ce qui la paralyserait.
Malgré toute cette sensibilisation, la BNEC est privatisée. A la solution d'une
banque de l'habitat, il a été préféré celle du rattachement du FSH à la CAA qui accède
directement désormais à la gestion du financement de l'habitat. La BNEC n'a
malheureusement pas survécu à la privatisation comme prédit par l'US-AID.
Mais l'important financement de l'habitat permet un véritable boom de logement surtout
à Abidjan.
167
RHUDO-US-AID, étude sectorielle de l'habitat, Côte d'Ivoire, 1983, P.81
175
Principaux circuits de financement du
SOURCES ORGANISMES ET
de
FPNDS MODES D'INTERVENTION CONCERNEES
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Autres
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2-2 -Les acteurs prives en prédominance a partir de 1987
La nouvelle politique de logement effective depuis 1987 accorde au privé une place
primordiale. Partant les moyens d'action sont essentiellement privés le rôle de l'Etat étant
minime. Ces acteurs sont des instruments de production immobilière, foncière et de
financement.
Les promoteurs privés sont en faible nombre avant les années 80.Le GFCI créé en
1955, la SOPIM, la SIDECI, le PRODOMO et la société FEERMANN mises en place dans
les années 70 constituent les sociétés immobilières privées existant avant 1980. Ces
promoteurs sont à l'époque de petites entreprises dont les productions annuelles sont
limitées. Le rendement étant faible certains auteurs dont Haeringer (2000) qualifient ces
168
promoteurs de sociétés champignons .
168
Haeringer, Politique urbaine à Abidjan, 2000, p35
176
Tableau 10 : Liste des sociétés immobilières
No PROMOTEURS No PROMOTEURS
1 ABRI 2000 25 LOGIVOIRE
2 BATIM-CI 26 SCI KOUMASSI LAGUNE
3 CAPIM 27 SCI AFFILIE
4 CERIM 28 SCI LES EPIS
5 CELINFO 29 SCI LES TROPIQUES
6 GFCI 30 SCI LOGECI
7 INTEREX AFRIQUE 31 SCI MAISON IVOIRIENNE
8 IVOIRE BATIMENT 32 SCI LES ORCHIDES
9 ID SARL 33 SCI TABBICA
10 INTERBAT 34 SCI NELLA
11 HCI 35 SIBATI
12 LAURIERS SARL 36 SICOGI
13 PERLES GRISES 37 SIPIM
14 PROMOTORS 38 SOPIM
15 SAD 39 TERREAFRIC PROMOTION
16 SCI SEB 40 TOIT DU TISSERIN
17 SCI LES OSCARS 41 RESI-LAYER
18 SCI IPROBAT 42 ROSIERS
19 SAGECIM 43 VISION 2000
20 SCI JARDIN D'EDEN 44 WEDOUWEL PROMOTION
21 SCI OCCITANES 45 WORLDCITY
22 SELMER 46 COPRACI
23 SIDECI 47 FEERMANN
24 PRODOMO
Source : nos enqêtes2010
177
Tableau 11 : Liste des sociétés n'existants plus
No PROMOTEURS
1 SCI NELLA
2 CERIM
3 CELINFO
4 INTEREX AFRIQUE
5 HCI
6 PERLES
7 PROMOTORS
8 SAD
9 SCI IPROBAT
10 SAGECIM
11 SCI OCCITANE
12 SCI KOUMASSI LAGUNE
13 SCI AFFILIE
14 LES EPIS
15 LES TROPIQUES
16 SCI LOGECI
17 SCI MAISON IVOIRIENNE
18 SCI LES ORCHIDES
19 SCI TABBICA
20 TOIT DU TISSERIN
21 RESI-LAYER
22 WEDOUWEL PROMOTION
23 WORLD CITY
24 SCI LES OSCARS
25 CAPIM
26 SELMER
27 COPRACI
28 FEERMANN
29 PRODOMO
30 SIDECI
Source: nos enquêtes 2010
178
connue depuis Septembre 2002, le secteur immobilier enregistre la création de nombreuses
SCI. Au total 34 nouvelles sociétés immobilières ont vu le jour. Le tableau ci-dessous nous
les liste.
3 KYPSA 20 EICER
5 PROMOGIM 22 SOTRAPIM
6 SATCI 23 PROGIM
7 LCIM 24 SCIALOBHE
11 SCITCHEGBAO 28 OSCARINE
Nous précisons que la société SOTRAPIM est l'ex CAPIM. Ces récentes sociétés ont
pour la plupart enclenché des programmes immobiliers dans la capitale économique
Abidjan. Celles n'ayant pas encore démarré d'opérations de construction ont finalisé des
projets dont le démarrage est imminent. Ces nouvelles entreprises ajoutées aux anciennes
nous donnent une liste exhaustive des promoteurs immobiliers actuels opérant
principalement à Abidjan.
179
2-2-1-4- Les sociétés de construction immobilière actuelles.
L'ensemble des SCI est aujourd'hui au nombre de 51. Il s'agit en effet des 34 sociétés
récentes et des 17 anciennes. Nous pouvons les identifier dans le tableau ci-après.
180
2-2-2-Les instruments de production foncière
des terrains,
* Procéder au remboursement du prêt de la Banque Mondiale,
181
de son 3ème projet dénommé CTU3 DJIBI concernant la production d'environ 1600
parcelles destinées à l'habitat économique.
Toutefois, ce terrain a été cédé par l'Etat au Groupement 4000, dans le cadre d'une
opération des 12000 logements lancée par le gouvernement à partir de 1996.
Par ailleurs, une parcelle de 50 hectares acquise par le CTU en 1999 d'une valeur
de 578 millions de F CF A, sise dans le quartier palmeraie 3 entre les communes de Cocody
et de Bingerville, d'abord destinée à l'opération 12000 logements a été par la suite affectée
par l'Etat à la viabilisation de 800 parcelles destinées à l'habitat de moyen standing.
Ainsi, tous les terrains acquis par le CTU et qui devaient lui permettre de
développer ses activités ont été repris par l'Etat sans remboursement des dépenses
effectuées par le Fonds au titre de la purge des droits coutumiers. De ce fait, le CTU n'a
plus d'activité.
L' AGEF est une société anonyme à participation financière publique majoritaire,
fonctionnant avec un conseil d'administration. L' AGEF a un capital de 400 millions et
onze (11) actionnaires issus du secteur public qui sont l'Etat, la SICOGI, la CGRAE. Ils
70
détiennent 60% des actions. Le secteur privé détient lui 40% des actions 1 .
L' AGEF, est un instrument de gestion foncière pour l'Etat et régie par des lois et
règlements en vigueur. A cet effet, elle a différentes missions.
169
site web de l'AGEF (www.agef.ci)
170
site web del' AGEF (www.agef.ci)
182
-Commercialiser les réserves foncières ou les lots issus de l'aménagement de ces
réserves, assurer la vente de lots issus du patrimoine des structures précédentes
n'existant plus: la SETU, la DVI.
-Faire de l'ingénierie foncière qui consiste pour l'AGEF à mettre son expertise en
matière de lotissement au service des collectivités décentralisées (mairie, conseils
généraux).
Dans le cadre de notre étude nous étudierons la constitution de réserves foncières, la
production de lots et leur commercialisation.
Selon l' AGEF la constitution de réserves foncières respecte les étapes suivantes :
-L'identification des terrains destinés à constituer les réserves foncières en fonction des
documents de planification urbaine. Ces documents sont le schéma directeur de la ville
d'Abidjan, le plan d'urbanisation des préfectures, des sous-préfectures et communes.
-La définition ensuite des limites des zones dans le but d'en faire l'objet d'acquisition
foncière pour le compte de l'Etat et les collectivités territoriales, et le lancement des
procédures d'enquêtes et de déclaration d'utilité publique.
-La prise de contact avec les propriétaires de titres fonciers ou les détenteurs de droits
coutumiers afin d'évaluer leur volonté de céder ou non leurs parcelles. Lorsque la volonté
est de céder le terrain, l'AGEF, procède à la purge des droits coutumiers des détenteurs de
ces droits ou de titres fonciers. Cette purge est une procédure de négociation pour arriver à
une renonciation amiable des droits coutumiers. Elle donne lieu à une indemnisation en
numéraires ou en nature c'est-à-dire avec des lots de compensation. L'indemnisation
correspond à la destruction des cultures et impenses (c'est-à-dire les dépenses réalisées sur
le terrain) existant sur le sol concerné. La compensation correspond à la perte de la source
de revenu agricole qui peut être tiré de l'exploitation du sol. Elle est assurée par
l'attribution à titre gratuit de lots équipés ou non.
Les réserves foncières ainsi constituées, leur destination est variable. Soit, elles sont
cédées en l'état c'est-à-dire en parcelles brutes à des opérateurs économiques ou à des
collectivités territoriales, soit elles sont aménagées en lots urbains à l'initiative des
opérateurs économiques ou de l' AGEF elle-même, soit elles sont utilisées par l'Etat ou
183
par les collectivités territoriales pour la réalisation de projet d'intérêt public. Dans
l'ensemble l'AGEF à constituer 362 hectares de réserves foncières dont 164 hectares à
ABIDJAN, 128 hectares à YAMOUSSOUKRO et 70 hectares à BOUAKE.
* La production de lots
L' AGEF après avoir constituer les réserves foncières a une autre rmssion,
l'aménagement foncier et en lots.
Par aménagement foncier il faut entendre l'équipement des terrains de toutes les
commodités. Il s'agit de réseaux d'assainissement, d'eau potable, d'électricité et de voiries
bitumées. En plus de cela l 'AGEF fait le lotissement.
De sa création à nos jours, l' AGEF a loti au total 53 hectares de terrains à
Abidjan. La production de lots est discontinue. Certaines années il n'y a eu aucun
lotissement.
L'offre actuelle de lots à Abidjan est de 413 lots. Nous avons sur ce total 85 lots
2
de 400 m2 situés à Yopougon CHU autoroute et 328 lots de 500 m et plus à Anonkoua
N'Dotré.
Avec un total de 53 hectares de lots produits, il ressort une moyenne annuelle de
4,8 hectares de lots. Cette production est très faible et ne peut nullement satisfaire la très
grande demande de terrains par les promoteurs immobiliers. Ces derniers ont pour recours
les villageois, malgré tous les risques que cela comporte pour l'achat de terrains. Les lots
del' AGEF sont commercialisés selon différentes modalités.
184
-Le contrat de réservation
Il est signé avant le versement de 25% du prix du lot. Il engage le respect de
l'acquéreur et de l' AGEF. En effet il engage le respect de l'échéancier de règlement par
l'acquéreur si le règlement du prix de la parcelle fait l'objet d'un échéancier car après trois
(3) impayés le terrain peut être retiré à l'acquéreur. Le contrat engage également la garde
du terrain par l 'AGEF quand l'échéancier est respecté par l'acquéreur. Ceci dit le lot n'est
pas encore la propriété de l'acquéreur.
-La délivrance de l'attestation de paiement et de l'acte administratif de vente de la
parcelle.
L'attestation de paiement est délivrée après la paie totale du prix de la parcelle. L' AGEF la
délivre avec un acte administratif de vente. Ce dernier est un document qui concède à
l'acquéreur le titre provisoire de la propriété du lot. Il est l'équivalant de l'ACP (attestation
de concession provisoire).
-La mise en valeur du lot
Après l'obtention de l'acte administratif de vente, l'acquéreur peut démarrer la mise en
valeur du lot sur un délai de cinq (5) ans après l'avoir clôturé. Passé les cinq ans si le lot
n'est pas exploité, il est retiré à l'acquéreur sans remboursement du prix de vente.
-La garde du lot par l'acquéreur
Après obtention de l'acte de vente, l' AGEF n'a plus la garde du lot. Désormais cette
responsabilité appartient à l'acquéreur.
-La création du titre foncier et la délivrance du certificat de propriété
En vue de la création du titre foncier de l'acquéreur, l' AGEF transmet à la
conservation foncière les documents suivants :
Un dossier technique, un exemplaire original de l'acte administratif de vente,
quinze (15) exemplaires de l'extrait topographique. Le numéro du bordereau est donné à
l'acquéreur par l'AGEF et celui-ci se rend à la conservation pour payer les droits
nécessaires, par la suite le certificat de propriété foncière lui est délivré. A partir de ce
moment la parcelle devient sa propriété définitivement.
Les lots de l' AGEF présentent plusieurs avantages aux acquéreurs. Ceci se
185
Ce sont donc des terrains prêts pour la construction et à accueillir les habitants étant
donné que les conditions vitales y sont réunies.
En plus, les lots sont exempts de tous risques de litiges et de contestation. En effet,
les parcelles de l' AGEF sont "sécurisées". Ce sont des lots cédés dans la transparence
avec à l'appui tous les documents l'attestant jusqu'à l'obtention du titre définitif de
propriété c'est-à-dire le certificat de propriété foncière.
Par ailleurs, avec l 'AGEF, les démarches administratives pour la délivrance des
titres fonciers sont plus fluides et moins fatigantes. Les titres fonciers sont plus rapides
d'accès.
En outre, pour des terrains viabilisés, les prix sont abordables. Ils sont moins élevés
comparé aux dépenses effectuées dans le cas des lots villageois. En effet, ces lots n'étant
pas viabilisés, il revient à l'acquéreur de les équiper après l'achat avec les villageois. Ce
qui en définitive vaut plus que le prix que propose l'AGEF. Malgré tous ces avantages il y
a des insuffisances.
les problèmes de L' AGEF
La production de l' AGEF est faible, les terrains offerts sont très insuffisants.
L'offre de l' AGEF est maigre comparée aux besoins élevés de sociétés immobilières.
D'ailleurs, lors de notre enquête plusieurs sociétés ont relevé que l'AGEF n'existait que
nom. La quasi-totalité des promoteurs s'adresse aux villageois pour l'achat de terrains.
En outre, les sociétés immobilières ont dénoncé le favoritisme, la priorité accordée par
l' AGEF aux sociétés de construction immobilière actionnaires ou partenaires de la
structure en matière de vente de terrains. Il s'agit des sociétés SIPIM, SICOGI, LES
ROSIERS et la SATCI. Elles affirment que l' AGEF reste "un cercle fermé" et que seules
les sociétés immobilières proches d'elle ont accès à ses lots. L' AGEF vendrait donc ses
parcelles à ces dernières en particulier.
Pour toutes ces raisons la presque totalité des sociétés de construction immobilière
ont pour recours les lots villageois.
La production de terrains à bâtir est généralement l' œuvre des villageois. Dans le
district d'Abidjan, les promoteurs en raison des productions faibles de l' AGEF, recourent
aux lots des communautés villageoises Ebrié. Ces lotissements sont en général, des
186
morcellements de l'espace en lots par bornage dotés seulement de voies de terres fermes.
En général les lotissements villageois sont dépourvus d'équipements nécessaires. Ce sont
des terrains non viabilisés. La viabilisation devra être la charge des acquéreurs. Les
villageois s'avèrent être les principaux fournisseurs de terrains urbains. La majorité des
promoteurs enquêtés a déclaré qu'elle obtenait les terrains auprès des villageois. Selon ces
derniers ces lots n'étant pas viabilisés, les prix de vente varient entre 1 et 4 millions de
francs CF A selon les communes. Les coûts des terrains sont plus élevés dans la commune
de Cocody.
L'élaboration
Les projets sont élaborés sous l'autorité du sous-préfet à la demande des
collectivités villageoises. Ils sont dressés soit par les services du Ministère de la
construction, soit par un bureau d'étude qualifié agréé par le ministre de la construction et
sous son contrôle à partir d'une enquête et d'un état des lieux comportant tous
renseignements utiles sur la population concernée, ses activités, son mode de vie, la
topographie, la qualité des sols, l'occupation du terrain par des plantations, des bâtiments
et autres éléments caractéristiques.
L'état des lieux est soumis au contrôle du directeur de l'urbanisme ou de son
délégué. Tous les contrats sont également soumis à son visa.
Les projets sont constitués par un plan parcellaire à l'échelle de 1/2000ème et un règlement
d'urbanisme complété en cas de besoin par un cahier des charges et un rapport de
présentation.
171
DIAHOU. M, 2009, op.cit, p49
187
L'approbation
Sur avis favorable du directeur de l'urbanisme ou de son délégué, le projet est soumis à
une enquête publique d'une durée d'un mois au siège de la sous-préfecture ou de la
commune territorialement compétente. Le sous-préfet fixe les dates de l'enquête et la
publicité et désigne le commissaire enquêteur chargé de recevoir et de consigner les
observations du public.
A l'issue de l'enquête, le commissaire enquêteur remet le dossier au sous-préfet
avec son avis motivé dans un délai de 15 jours. Le dossier est ensuite soumis dans les 15
jours suivant à une commission mixte présidée par le sous-préfet ou le maire et comprenant
le chef du village et trois de ses notables, le ou les représentants des groupes politiques, le
directeur régional des travaux publics, des transports, de la construction et de l'urbanisme
ou son représentant, le directeur régional de l'agriculture ou son représentant également.
Le dossier, accompagné du procès verbal de la commission et de celui de l'enquête
est ensuite transmis par le préfet au ministre de la construction dans les huit jours suivant
la réunion avec son avis (favorable avec ou sans réserve, ou refonte du projet).
Le plan définitif du lotissement est dressé par la direction de l'urbanisme. La
décision d'approbation est prise par le ministre de la construction de l'urbanisme et de
l'habitat qui peut déléguer sa signature au préfet par arrêté pris conjointement avec le
ministre de l'intérieur.
Le plan de lotissement est appliqué sur le terrain sous le contrôle de la direction
régionale de la construction et de l'urbanisme et chaque lot est matérialisé par des bornes
de type réglementaire.
L'immatriculation au nom de l'Etat du terrain ainsi loti est ensuite requis à la
diligence du ministre des travaux publics, des transports, de la construction et de
l'urbanisme et les attributions sont consenties selon la procédure en vigueur.
188
"Concourir au financement de l'habitat social ou économique particulièrement en
permettant l'équilibre des plans de financement des opérations relatives à ce type de
172
construction ' '.
Ses actions en milieu urbain sont les suivantes : la bonification des taux d'intérêt,
l'octroi de subventions d'équilibre à des programmes spécifiques et la prise en charge
totale ou partielle de certains éléments du coût de revient de la construction (prix
d'acquisition des terrains, financement des VRD, réalisation de plate-forme villageoises,
exonération des taxes), les prêts à la BHCI.
MCUH.
Au total, les interventions du FSH s'élèvent à cc jour à 27 milliards de F CFA. Les
ressources proviennent essentiellement des dotations de l'Etat.
Les faiblesses les plus marquantes du FSH concernent son champ d'action limité et
restreint et l'origine de ses ressources qui proviennent essentiellement des dotations de
l'Etat.
Ces dotations budgétaires restent liées à la santé économique et financière de
l'Etat. De toute évidence, Je montant des dotations reste en deçà des réalités par rapport à
l'évolution démographique sans compter le taux d'inflation qui influe considérablement
sur le coût du logement.
172
Décret n° 84-815 du 27 juin 1984.
189
* Conditions des prêts FSH à la BH CI
- Taux d'intérêt: 2%
-LeCDMH
En plus du FSH transféré à la CAA, un autre mécanisme est mis en place et logé au
sein de cette structure avec le concours financier de la Banque Mondiale. Il s'agit du
CDMH.
Le Compte de Mobilisation pour l'Habitat (CDMH) est crée par le décret n° 87-367 du 1er
avril 1987 après la dissolution de la SOGEFIHA en 1986.
Il a pour objectif de permettre l'amélioration des conditions d'accession à la
propriété de l'habitat social et de concourir au refinancement des crédits acquéreurs
consentis par les banques et les établissements financiers.
Les prestations du CDMH vont uniquement à l'endroit des acquéreurs de logements
sociaux ou économiques. Elles consistent à financer des crédits-acquéreurs. Les banques
commerciales prêteuses bénéficient en amont de facilités de financement à des taux
conditions.
* Condition d'accès au CDMH
Il existe trois (3) niveaux :
Au niveau de la banque ou de l'établissement financier
190
remplissant les conditions de solvabilité exigées par les fonds ayant une
gestion conforme aux dispositions réglementaires bancaires en vigueur. Huit
(8) banques sont agrées au CDMH à ce jour. Ce sont : la BHCI, la BIAO, la
BICICI, la SGBCI, et la SIB, ECOBANK, la BNI et la BACI
Au niveau de l'acquéreur:
- A voir un revenu mensuel inférieur ou égal à700.000 FCF A, (valable pour le
ménage)
- solliciter le prêt pour une durée comprise entre 10 et 20 ans,
- acquisition d'un logement neuf à titre de première habitation principale,
- apport personnel au moins égal à 10% du prix d'acquisition.
* procédure de refinancement
Elle comprend trois étapes :
L'agrément du programme immobilier (PI)
Le dossier est présenté par des banques, agréés. Un échéancier prévisionnel de
refinancement est établi.
L'agrément de la demande d'accord de refinancement(DDR)
Toute banque agrée peut présenter un dossier de chaque acquéreur pour lequel un accord
de refinancement est sollicité à ce stade, l'accord est irrévocable.
la demande de décaissement(DDD)
Chaque dossier ayant l'accord de refinancement fait l'objet de décaissement après
justification de la mise en place du prêt par la banque. Le refinancement est mis en
place au profit de la banque.
191
• Les conditions générales du refinancement
Taux de refinancement 6%
Marge bancaire 3%
Assurance 0.5%
Taux de prêt à l'acquisition 9,5%
Durée : 11 à 20 ans
Quotité de refinancement : 90% à 95% selon la durée du prêt.
Pour les crédits-acquéreurs accordés pour les logements coutant 15 millions de F
CF A, les candidats doivent avoir un revenu mensuel compris entre 150.000 FCF A et
200.000 FCFA.
FCFA.
Le CDMH a donné son accord pour le refinancement de 7903 dossiers pour un
192
2-2.3.2- Le financement privé
- Financement sur fonds propres
Que cc soient les sociétés immobilières ou les entreprises de construction, toutes
sont confrontées au problème de financement des travaux. La spécificité de ce secteur
d'activité est qu'il est un secteur où la création d'entreprises nécessite relativement peu
d'investissements matériels mais d'importants fonds propres. Or les particuliers demandent
aux entreprises de commencer les travaux sur fonds propres afin d'être sûrs que les travaux
seront effectués. Cette méfiance provient des différents scandales financiers où des sociétés
disparaissent avec l'argent de l'avancement des travaux.
De nombreux promoteurs et de nombreux maîtres d'ouvrage préfèrent les
entreprises qui démarrent les travaux sans avances faisant la démonstration d'une situation
financière saine. L'argent n'est perçu qu'à la fin des travaux et non au fur et à mesure de
l'avancement des travaux et donc des frais pris en charge. Néanmoins, nombreuses sont les
sociétés immobilières qui demandent à leurs clients des apports personnels de 10% à 20%.
Celles-ci son généralement des sociétés qui ont déjà fait leurs preuves sur le marché.
Souvent elles adoptent la technique du "revolving" qui consiste à utiliser les apports
personnels pour commencer les travaux et réutiliser ensuite le bénéfice de la vente de ces
premières maisons pour la continuation de l'opération immobilière. En fait, les ilots sont
construits au fur et à mesure que les commandes sont faites de manière à diminuer ses
besoins en fonds propres et de ne les mobiliser inutilement dans une maison invendue.
193
-Les prêts fournisseurs
Nombreuses sont aussi les entreprises qui essaient de se financer par l'intermédiaire
des prêts fournisseurs. Certaines entreprises essaient de payer dans les délais leurs
fournisseurs de manière à se fidéliser et de garder une certaine qualité de produits et de
prestations. Mais beaucoup utilisent les crédits fournisseurs comme un moyen de
financement. La durée moyenne du crédit fournisseur est de 460 jours soit plus d'un an.
Dans le second-œuvre, la durée est réduite de moitié. On peut donc penser que ce taux est
du en partie à l'activité même. Néanmoins, cette durée reste très élevée et montre que
l'unique moyen pour les entreprises de construction est le financement par les crédits
fournisseurs.
Malgré toutes ces démarches, le financement des opérations immobilières restent
l'un des problèmes principaux. Il est d'autant plus important que celui-ci se trouve à
chaque niveau de la chaîne de mise en place d'un chantier.
Conclusion partielle
194
Le financement extérieur émane de structures étrangères notamment de la CCCE,
de la BCEAO, de la Banque Mondiale et de l 'US -AID qui par des prêts à moyen et long
termes soutiennent le secteur. Quant à la production de logement, elle est assurée par
l'Etat aux travers de deux sociétés: la SICOGI et la SOGEFIHA.
Suite à tous ces efforts consentis, la politique aboutit à des résultats satisfaisants.
Mais à partir de 1987 la politique est réorientée et la quasi-totalité des acteurs étatiques est
dissoute. La nouvelle politique de logement confère au privé le rôle de principal acteur.
Par conséquent à partir de 1987, les sociétés immobilières privées constituent les
instruments de production de logements. En nombre réduit au lendemain de
l'indépendance, les entreprises de promotion immobilière se sont multipliées après 1980.
De nos jours 51 sociétés immobilières privées existent en Côte d'Ivoire et opèrent
principalement à Abidjan. La production foncière est assurée par différentes structures.
L'Etat s'occupe de la production de terrains d'abord par le CTU et ensuite par l' AGEF.
Crée après la dissolution de la SETU, en 1987, le CTU a produit plus de 4 480 parcelles
destinées à la construction de logements. Depuis 1999, le relais est pris par l' AGEF qui
hélas est caractérisée par la faiblesse de sa production foncière. En 12 ans d'existence cette
structure n'a réalisé que 53 ha de lots vendus à 30 OOOF le m2• Cette situation émane de
difficultés financières et de l'instabilité politique. Le privé contribue à la production de
195
Conclusion du chapitre 1
196
Pour la production de logements deux sociétés immobilières publiques sont créées :
la SICOGI et la SOGEFHIA. Tous ces moyens permettent de réaliser de bons résultats.
L'on assiste à un boom de logements économiques.
Mais des péripéties vont susciter la réorientation de cette politique.
La nouvelle politique bénéficie donc de nouveaux moyens. L'instrument de
production immobilière constitue les sociétés privées aujourd'hui au nombre de 51.
La production foncière est assurée à la fois par l'Etat et le privé. L'Etat est
intervenu à partir de 1987 par le CTU et depuis 1999 par l' AGEF. Le CTU a à son actif
44480 lots produits, l' AGEF totalise 53 hectares de terrains, cette dernière est d'un faible
rendement du fait de l'instabilité politique et de difficultés financières.
Par le lotissement villageois, les communautés rurales surtout Ebrié pour la ville
d'Abidjan contribue à la production de terrains. Le financement de l'habitat est assuré en
partie par l'Etat. En effet le fonds de soutien à l'habitat est domicilié à la BHCI et consent
des prêts immobiliers. Il est aussi mis en place le CDMH avec l'appui de la Banque
Mondiale. Il octroie des prêts acquéreurs pour les logements économiques. Le financement
privé se résume par les fonds propres, les prêts bancaires et prêts fournisseurs qui
permettent aux promoteurs de produire les logements.
197
CHAPITRE II : UN DESEQUILIBRE PROFOND ENTRE
LES BESOINS ET OFFRE DE LOGEMENTS
ECONOMIQUES A ABIDJAN
Populations 125000 550 000 951 000 1 269 000 1 929 075 2 877 948 3 788 374 4231558
Source: Estimation INS- RGPH 1988-1998
173
KARINE.C, Analyse de la filière de production de logement économique à Abidjan, 1993, p 12
174
KARINE.C, 1993, op.cit, p12
175
KARINE.C, 1993, op cit, p12
198
Même en baisse, la dynamique démographique est assez importante. Les chiffres
sont colossaux, la population abidjanaise est nombreuse et sans cesse croissante. Elle
constitue 18,7% de la population totale ivoirienne et 45,7% de la population urbaine du
176
pays indique le RGPH de 1998 .
D'ailleurs les estimations de l'INS indiquent que la population en 2011 atteint 4 231558
habitants. De 1998 à 2011, en 13 ans la population double presque.
Abidjan reste le principal pôle d'attraction de la Côte d'Ivoire. Cette croissance rapide
entraine d'énormes besoins de logements.
1 BL ~ PXt
lOOXm
1
4006996 3 8
Exemple : le besoin en logement à Abidjan en 2009 : B L = x
100 X S,6
' = 27190
176
INS, RGPH, 1998, pl 9.
177 Ministère de la solidarité et des victimes de guerre, Conditions de vie des "personnes déplacés et les
familles d'accueil en zone gouvernementale: résultats de l'enquête, 2007, pp2 l-22
199
1.3- L'évolution des besoins de logements à Abidjan
Population 350 000 788 900 1 929 075 2 287 948 3 778 374 4 009 996 4 231 558
des ménages
Besoins 8974 15778 117861 19 528 25 706 27 190 28 714
Source: SEMA (1965), Antoine (P) (1996), RGPH (1988-1998), estimations INS, nos enquêtes 2011
200
Le logement économique en Côte d'Ivoire intéresse à la fois les classes inferieure,
moyenne et supérieure. Vu que 80% de la population abidjanaise (classe inferieure) a un
178
revenu inférieur à 160.000 FCFA(le revenu moyen) , il ressort qu'au moins 80% des
besoins de logements concernent donc le logement économique qui a pour principale cible
Conclusion partielle
178 MAMBO.P.T, Droit et villes en Afrique: Etude de la décentralisation ivoirienne, 2009, p233.
201
Selon l'évolution de la politique de logement en Côte d'Ivoire deux périodes se
distinguent selon la nature des producteurs de logements. Nous avons donc l'offre étatique
de 1960 à 1986 et l'offre des acteurs privés de 1987 à 2011.
202
Tableau 16: Répartition des logements par promoteur immobilier sur la période de 1997
à 2002
No Promoteurs Nombre de logt Part de marché
1 ABRI 2000 1 295 5,98
2 BATIM-CI 3 546 16,39
3 CAPIM 232 1,07
4 CERIM 421 1,95
5 CELINFO 378 1,75
6 GFCI 461 2,13
7 INTEREX AFRIQUE 215 0,99
8 IVOIRE BATIM 300 1,39
9 ID SARL 123 0,57
10 INTERBAT Ill 0,51
li HCI 200 0,92
12 LAURIERS SARL 1444 6,67
13 PERLES GRISES 51 0,24
14 PROMOTORS 90 0,42
15 SAD 205 0,95
16 SCICEB 209 0,97
17 SC! LES OSCARS 321 1,48
18 SC! IPROBAT 506 2,34
19 SAGECIM 188 0,87
20 SC! JARDIN D'EDEN 419 1,94
21 SC! OCCITANES 219 1,01
22 SC! LOGIVOIRE 379 1,75
23 SC! KOUMASSI LAGUNE 26 0,12
24 SC! AFFILIE 400 1,85
25 SC! LES EPIS 131 0,61
26 SC! LES TROPIQUES 100 0,46
27 SC! LOGECl 100 0,46
28 SC! MAISON IVOIRINNE 32 0,15
29 SC! LES ORCHIDES 34 0,16
30 SC! TIBBICA 412 1,90
31 SCINELLA 850 3,93
32 SIBATI 287 1,33
33 SICOGI 1 489 6,88
34 SIPIM 2 981 13,77
35 SOPIM 311 1,44
36 TERREAFRIC PROMOTION 618 2,86
37 TOIT DU TISSERIN 8 0,04
38 RESI-LAYER 117 0,54
39 ROSIERS 1 840 8,50
40 VISION 2000 215 0,99
41 WEDOUWEL PROMOTION 126 0,58
42 WORLDCITY 251 1,16
TOTAL 21 641 100
Source: Nos enquêtes 2011
203
Au regard du tableau, il ressort six (6) principaux producteurs. Ils totalisent plus de
1000 logements chacun sur la période allant de 1997 à 2002. Il s'agit des promoteurs
suivants: ABRIS 2000, BATIM-CI, LAURIERS SARL, SICOGI, SIPIM et les ROSIERS.
204
2.2- Les caractéristiques de l'offre
Devant les énormes besoins de logements urbains, l'Etat ivoirien opte pour la
politique de promotion de l'habitat dès l'indépendance .Durant les deux décennies après
l'indépendance la mise en œuvre de cette politique se caractérise par la promotion
immobilière par l'Etat. Les décennies suivantes sont marquées par le retrait de l'Etat du
secteur de l'habitat au profit du privé.
L'habitat produit conformément à la politique de logement est essentiellement
économique. Si la production de l'Etat est colossale, la faiblesse caractérise le rendement
du secteur privé. L'habitat produit par ces deux acteurs porte des caractéristiques diverses.
Nous étudierons distinctement les caractéristiques des productions immobilières de ces
deux acteurs.
205
Photo 1 : Logements en bande à Port-Bouët, secteur Sainte-Anne (source: nos enquête 2010)
206
Photo 3 : Un immeuble abritant des Photo 4 : Une tour abritant des appartements de
appartements de 3 pièces aux 220 logements à 3 pièces aux 220 logements à Adjamé
Adjamé (source: nos enquête 2010) (source: nos enquête 2010)
Ces logements sont dans l'ensemble d'une architecture simple. Certes moderne, ces
logements sont entièrement équipés mais le niveau d'équipement reste minimum. En effet
ces logements disposent de branchement en électricité, en eau courante, de douches et de
toilettes modernes ainsi que d'équipements pour la vaisselle dans la cuisine. Dans les
logements économiques réalisés les douches et wc sont séparés et dépourvus de carreaux
posés en général plus tard par les résidents. Les maisons basses simples sont dépourvues
de clôtures. Au sein des logements les cours sont exigües. Alors des espaces de jeux et
jardins publics sont prévus dans chaque secteur des quartiers. Les villas et les duplex se
présentent comme les types de construction les plus évolués de l'habitat économique. Ils
disposent de clôture, d'un jardin, d'un garage en plus des différentes pièces.
Les logements en bande sont le plus souvent adossés par les cours. Cette solution
permet d'avoir un seul réseau qui passe au centre et dessert les deux demi-bandes. Les
maisons basses groupées sont généralement par bloc de quatre. Les pièces occupent la
périphérie et les cours au centre. Les immeubles sont aussi groupés en général. Quant aux
superficies des logements, elles s'avèrent inadéquates vu la grande taille des familles
africaines. En effet, les différentes tailles adoptées ne permettent pas aux familles de vivre
207
à leur aise. Devant la densité de l'occupation, les logements paraissent peu spacieux. Les
superficies varient de 100 à 600 m2.Ces tailles s'avèrent donc réduite pour les familles
nombreuses africaines.
Photo 5 : Equipement de vaisselle dans une Photo 6 : Espace de jeu au pied d'un
immeuble (Source : nos enquêtes 20 I 0)
cuisine (Source : nos enquêtes 20 I 0)
Le logement en bande d'un étage domine largement le paysage des plus grandes
opérations immobilières dans les communes de Koumassi, de Yopougon et de Port-Bouët.
Avec les villas, ce type de logement représente plus de 70 % du stock de logements
économiques. Les villas sont essentiellement concentrées à Cocody. Un petit ensemble a
été construit à port Bouët. Les appartements dans les immeubles forment le deuxième
type le plus important. Ils ont été construits essentiellement à Adjamé et dans le noyau
central de Cocody, autour du marché. Les studios sont en majorité à Cocody-Riviéra et
constituent l'ensemble des résidences universitaires. Les duplex ne représentent qu'une
infime partie de l'ensemble du stock et sont distribués sur plusieurs quartiers.
208
En fait, la production de logements de structures et des formes différentes s'est
faite de façon à créer des quartiers populaires (logement en bande) à Yopougon
Koumassi et port Bouët, et des quartiers résidentiels centraux de moyen et bon standing
(appartement en immeubles) à Cocody (le centre) et à Adjamé, à proximité du centre des
affaires du plateau.
Les sociétés ont essentiellement construit trois types de logement, selon des
critères généraux de qualité:
- des logements dits « très économiques », qui sont principalement des studios et
des logements des célibataires
- des logements dits« économiques», à équipement minimum et de taille réduite;
- des logements dits « de moyen et de bon standing »qui sont soit des villas
individuelles, soit des duplex soit des appartements dans des tours et dans des barres.
209
Les logements de qualité « économique » dominent très largement l'ensemble du stock
produit. Ces logements « économiques » sont principalement concentrés à Y opougon
.Cette concentration s'explique par l'importance du nombre d'opérations et de logements
construits à Y opougon. Mais on retrouve de 1 'habitat « économique » dans tous les autres
quartiers d'Abidjan.
Le logement « très économique » ne représente qu'une faible partie du stock .Ce
type de logement est principalement concentré à Yopougon principalement et à Marcory.
Le logement de« standing » est nettement concentré à Cocody avec plus de 60% de
représentation .La proportion de ce type de logement dans le stock est faible.
Les sociétés immobilières ont réussi à fixer le niveau et la qualité du
développement résidentiel dans deux quartiers types : le quartier des classes aisées de
Cocody, d'une part, dont la construction et le développement avaient déjà été engagés à la
période coloniale ; le nouveau quartier de Y opougon, principalement destiné aux employés
de l'Etat et aux classes moyennes-inferieures. Ailleurs, on ne peut dire que l'intervention
des sociétés immobilières ait été assez importante et assez spécifique en termes de qualité
pour fixer ou pour modifier la figure des quartiers.
propriété et le bail.
Les sociétés immobilières ont surtout offert leurs logements en location simple soit plus de
60%. Près de 20% du stock a été offert en location -vente et une infime partie en accession
directe à la propriété (il s'agit essentiellement des villas) et par « bail » principalement aux
personnes employées par l'Etat dans le domaine de l'éducation supérieure.
La location-vente et l'accession directe à la propriété sont en fait réservées aux
ménages à revenu élevé et concernent la partie du stock constituée de villas. Les accédants
potentiels ou immédiats à la propriété sont donc principalement concentrés à Cocody . La
location-vente se fait sur une période de dix ans.
La location simple concerne la plus grande partie du stock et s'adresse aux ménages
à revenus moyens et moyen -inferieurs. Elle sera le statut quasi exclusif des habitats des
logements économiques à Y opougon et à Port Bouët. Les loyers dans l'ensemble sont
compris entre 7 000 et 20 000 FCfa avant 1980. Après cette année, les loyers connaissent
210
une hausse. Pour les logements en bande les loyers sont compris entre 13 000 et
17 OOOFCfa. Les appartements passent à plus de 21 000 FCfa et les duplex ont des loyers
variant de 66 000 à 73000FCfa.
2.2.2- Les caractéristiques des logements produits par les promoteurs privés
diverses.
alignés.
Les villas sont individuelles et comportent au mmimum trois (3) pièces et au
maximum cinq (5) pièces. Elles sont construites sur des terrains de superficies variant entre
100 et 300 m2• Mais la surface utile c'est-à-dire occupée seulement par le bâtiment est au
minimum de 56 m2 et de 105 m2 au maximum, ce type dispose de jardins, d'un garage
d'une cour et d'une clôture.
Il faut préciser que plus la maison est dotée de pièces plus la surface utile est
grande. (Exemple : voir fiche HABIT AT BELLE COUR)
Les douches et wc sont localisés dans la même salle pour la chambre principale en général.
Une salle de bain et un wc séparés et communs pour les autres occupants de la maison
(voir les fiches HABIT AT BELLE COUR et SICOGI).
Les villas sont concentrées à plus de 60% à Cocody précisément à la Riviéra
palmeraie, à Angré et sur la route de Bingerville selon les informations recueillies auprès
211
pièces est élevé plus la parcelle est grande de même que la surface utile. Les logements
simples comptent une salle de bain et un wc séparés.
Nous avons en exemple les logements construits par la société BATIM-CI. Les
maisons en bande, jumelées ou isolées sont plus concentrées à Yopougon sur la route de
Dabou, à Abobo, route d' Anyama et sur la route de Bingerville.
212
Photo 11 : Maisons basses disposées en bande à yopougon
cité BATIM (source : nos enquêtes 20 l 0)
213
•..
SOCIEr-fE I-IABITA'1-, BEI.~LECC)l}l"<.
COTE D'IVOIRE (SJ\RL)
N' Régis Ire de Commerce 183691 Abidjan N' Compte ContribuJblc 9509 2 i 5 ,~
01 B.P 3633 Abidjé!n 01 R.C.l. t« . 3:'. 13. 13 I ïé!-Fax: 33. 22 c.:c
Immeuble ccrison - 3, Avenue Charey (face Mairie du Pta.'e2u)
-
•.; ....H,:,t.::i1 Stllecour ....,_j
Côtt d'Ivoire
==========~==:::.=:::=====================~ ··--··-----
l 11 1-111111 ! 1111111 [ 11
SURFACES H.t..8iï1\8L=S
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S ociete . . d e C onstruction
. et- d e G cstion
. I mmo b·1·'
1 rere
RESIDENCE ,ADJAME--SUD
,--=
L} Chambre 3
4PIECES
Désignation des pièces
---
Surface (m')
- - 34,95
- Séjour+ SAM
Chambre \
\6,55
1
-
Séjcur
Chambre 2 13,50
- \2,85
Chambre 3
Cuisine 6,90
\,50
Chambre l 1
- i\11 1. \,----Ll
Buanderie 1
Chantbre 2 : il 1 11
loggia
Entrée
3,70
\,40
~~ . 11@
l'-~~ 0
1~_1]1
::>égagement 4,50
4,90
~~~Jj
1
1
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Salle d'eau \
Salle d'eau 2 2,95
~I
loggiat=?S:._
WC \,50
·r ·"
.
- Les logements de plus d'un étage
Ce sont des logements en hauteur dotés d'un rez de chaussée et d'un ou plusieurs
étages en bande ou isolés. La majorité de ces logements est en bande. Ce type de logement
regroupe les immeubles dotés de plusieurs appartements, les duplex et les triplex.
Les immeubles ont un niveau minimum de R + 4, c'est-à-dire d'un rez de chaussée
et de quatre niveaux (étages). Ils comptent des appartements de deux à quatre pièces. Dans
2
les immeubles, les appartements couvrent une surface utile minimum de 60 m pour les
2
deux (2) pièces, de 70 m 2 pour les trois (3) pièces et de 123 m pour les quatre (4) pièces.
En fait sur l'ensemble du stock de logements économiques produit les immeubles sont en
nombre réduit .Nous avons par exemple l'immeuble Apollon sis à la Riviera palmeraie
construit par la société PROMOGIM.
Les triplex sont des logements de trois niveaux : le rez-de-chaussée, le premier et le
deuxième étage. Nous avons des triplex de deux (2) pièces et de quatre (4) pièces.Ils
couvrent au minimum la même surface utile que les immeubles. Nous n'avons pas de
triplex individuel. Il n'y a que des triplex construits par la SICOGI comportant des
appartements.
Les appartements sont de deux (2) pièces, trois (3) pièces et de quatre (4) pièces.
Ces triplex sont localisés à Abobo sur la route d' Anyama à PK 18.
Les duplex sont des logements de deux niveaux c'est-à-dire un appartement
individuel comportant un rez-de-chaussée et un étage. Il est le type de logement le plus
offert par les sociétés immobilières privées. Ils sont localisés à Cocody Riviéra palmeraie,
Angré derrière les Arcades et le boulevard Latrille, et sur la route de Bingerville en grande
partie.
Aujourd'hui l'ensemble du stock de logement économique émanent des
promoteurs privés. Il comprend les villas basses et les duplex concentrés principalement à
Cocody et Abobo PK 18. Les duplex comprennent deux à quatre pièces et construites sur
2 2
les surfaces de terrain allant de 100 à 200 m pour une surface utile variant en 50 et 70 m .
216
Photo 13 : Appartements de 2 et 3 pièces dans les immeubles à Adjamé Fraternité
(source :nos enquêtes 2010)
217
Photo 15: Un duplex de 4 pièces à la Riviera palmeraie (source nos enquêtes 2010)
218
Vu ces différents sites de construction, il ressort que l'extension de la ville
d'Abidjan s'oriente principalement vers Bingerville, Dabou, Bassam, Anyama et Ebimpé.
ANYAMA
Limite de la ville
Limite de commune
SONGON
• Pland'eau
BINGERVILLE N
source:Nos ~nquitcs
-
o 2km
219
La ville étant enclavée par la lagune et la mer, son extension se fait dans les zones
désenclavées ou les terrains sont bien disponibles.
Tableau 18: Les quartiers de logements économiques construits par les promoteurs privés
SCI QUARTIERS CONSTRUITS LOCALISATION
SICOGI Résidences concordes-cité Abobo PK 18 Route
Fraternité Anyama-Adjamé
SIPIM Cité palmeraie, Résidence Riviera I palmeraie,
UNAMACI, Cité Verte, Lièvre Yopougon
rouge
GFCI Pas de production économique
CIM-CI Abatta, Cité Nicopolis, Cité Riviera, Route Bingerville,
hacienda Cocody/ Riviera
ORIBAT Cité don Melo, ORI 2, ORI route Bingerville, Angré,
fraternité Cocody / Abatta
ID SARL résidence belle vue Route Bingerville
HABITAT BELLE COUR Cité belle cour Riviera palmeraie
SCICEB Cité HKB, Cité Anarcade Yopougon, Cocody, 2
Plateau
BATIM CI Cité Caistab, cité BATIM, Yopougon
Belle horizon
SOPHIA !MOBILIER Cité Mangou, Résidence Arc- Route Ebimpé,
en-ciel
LAURIER Laurier 15, Laurier 18 Riviera / Palmeraie, Route
Bingerville
PROMOGIM Athena 3-4-6-7-8 Route Bingerville
CIM-CI Pas de production de logement
économique
SCI LES MOSIERS Pas de production de logement
économique
SOPIM Pas de production de logement
économique
Source: nos enquêtes, 2010
220
2.2.2. 3. Les prix et les modalités de vente
- Les prix de vente des logements
Les logements produits par les promoteurs privés se distinguent par leur cherté.
Sur Je marché actuel de logements, les prix de vente sont fonction du type de
logement, de la superficie du terrain et du nombre de pièces. Il faut préciser que Je prix de
vente est aussi fonction du quartier étant donné que les coûts de terrains diffèrent selon les
communes. Les terrains situés à Cocody coûtent plus chers que dans les autres communes
(Yopougon, Abobo, Anyama, Port Bouët). A Cocody les coûts des terrains varient entre 4
millions et 8 millions alors que dans les autres communes citées le prix du lot varie entre 1
million et 4 millions selon les promoteurs. Par conséquent les coûts des logements quand
bien même identiques diffèrent d'une commune à une autre. A Cocody les logements ont
les prix les plus élevés comparés aux autres communes.
Par ailleurs, les logements offerts par la SICOGI dans l'ensemble sont à des prix
moins élevés par rapport aux autres sociétés privées pour des constructions de même type
et de même nombre de pièces. Les prix de vente des logements de la SICOGI situés à
Abobo PK 18 sont les suivant selon la fiche tarifaire de ladite société.
Concernant les maisons basses :
- pour les 2 pièces, les prix sont compris entre 9 millions et 10 millions,
- pour les 3 pièces, les prix sont compris entre 10 millions et 11 millions,
- pour les 4 pièces, les prix sont compris entre 11 millions et 12 millions.
222
ORIBAT LANCE L'OPERATION CITE DON MELLO
.•.. "U~J TilA1/:HLLEL1R. U,'.IE v\AIWN"
1
' COCODY A8ATT A
Surfa et 200m2 230 m2 100 m2 150m2 150 m2 198 m2 1Hm2 200 m2 200 m2
Apport 10 ou
2084400 1823850 1058S75 1878205 1827903 1498917,7 1819202,5
20¼ 2ose280,8 <4490879,2
~
Mcn11wi1f1 1875HOO 18414850 1510075 15085845 18451127 13472251,3 14572822,5 1850S345,4 17183518,a
-
-
~
'
-
~
'
-- 380
'
PAJEMENT PAR
Paiement d'un apport personnel i,.
.é~ d~ 644190 F/ CFA
\~ ·'
,
de 20•1. · soit 3 386 600 F/CFA , ·1 ·~ement d'un apport personnel
CREDIT BANCAIRE Crédit sollicité: 13 146 400 F/CF ~ . '· \ .. 'de 2~ •;. ~_it 4 222 800 F/CFA
',') ,_.,.
Crédit sollicité : 16 491 200 F/CFA
SALARIE
DOCUMENTS A -3 derniers bulletins de salai~,i;,' . · SALARIE
FOURNIR -relevé bancaire des trois (3) deTl!,iers -3 derniers bulletins de salaire
mois . '·,1:.·~i~•'-4 -relevé bancaire des trois (3) derniers
-1 photocopie de la pièce d'illentité ou du mois
passeport ·· -1 photocopie de la pièce d'identité ou du
-photocopie del'acte de mariage passeport
-NB : Pour les mariés les dossiers des -photocopie de l'acte de mariage
conjoints -NB : Pour les mariés les dossiers des
PRO'F'ESSION LIBERALE conjoints
- t-artestation fiscale de déclaration PROFESSION LIBERALE
ann~ellc des bénéfices : - 1 attestation fiscale de déclaration
.-,relevé bancaire des trois (3) derniers ' annuelle des bénéfices
mois ' - relevé bancaire des trois (3) derniers
- photocopie d'une pièce d'identité ou du mois
passeport - photocopie d'une pièce d'identité ou du
- attestation d'autres revenus passeport
- photocopie de l'acte de mariage; - attestation d'autres revenus
NB : Pour les mariés les dossiers des - photocopie de l'acte de mariage
conjoints' NB : Pour les mariés les dossiers des
.· .;•,. conjoints
CARACTERISTIQUES Désignation Surfaces Désignation Surfaces
DES LOGEMENTS Séjour 23.64 Séjour 26.13
ROC WC 01.62 Dégagement 06.00
Cuisine 08.42 WC 01.19
Escalier 04.50 Culstne IOS4
Escaliers 06.22
ETAGE Terrasse cour 01.71
Chambre 1 14.85 Terrasse entrée 01.45
Chambre 2 12.84
Douche 01.96 Chambre 1 J.C.27
WC 01.47 Chambre 2 13.00
Dégagement 05.89 Chambre J 12.92
Balcon 03.18 Salle d'eau 03.61
Douche
- i WC
01.65
01.35
Dégagement 04.96
Surface utile 105.00
81. 50
Surface _I!_arcellaire 91.00 1 117.00
NB: PREVOIR ENVIRON 12 % DU PRIX DE VENTE A PAYER CHEZ LE NOTAIRE
BUREAU MARKmNG : (225) 20 - 30 - 56 - 63 / WWW.SICOGI.CI
- Les modalités de vente
Les logements produits par les promoteurs privés sont cédés seulement par vente.
Sur le marché de logement nous avons deux modalités de vente : la vente directe et
la location vente.
• La vente directe et ses conditions
La vente directe est la plus appliquée par les sociétés immobilières. La majorité des
entreprises privées ne font que la vente directe. Cette modalité de vente consiste à verser la
totalité du coût du logement avant la livraison à l'acquéreur. Pour faciliter le paiement à
l'acquéreur différentes conditions de vente sont proposées aux clients. Nous avons le
paiement comptant, le paiement par tempérament, et le paiement par prêt bancaire.
Le paiement comptant désigne le paiement intégral du coût de cession du logement en un
seul versement. Généralement dans ce cas les sociétés font une remise de 5% sur le prix de
vente de la maison.
Le paiement par tempérament consiste pour l'acquéreur à donner à la réservation un
apport initial c'est-à-dire un premier versement (variant de 10% à 40% selon les sociétés)
du coût du logement et à payer le reste par solde échelonné sur une série de mois avant la
livraison. Ce reste est en effet payé par versements mensuels sur une période fixe variant
de 20 à 48 mois selon les sociétés. Le versement mensuel est déterminé par la division de
la somme restante par le nombre de mois indiqué par la société.
Pour les 2 types de paiement, le versement peut se faire en espèce, par chèque ou par
versement bancaire sur le compte de la société.
Le paiement par crédit bancaire désigne le versement d'une infime partie du coût
du logement par l'acquéreur et du reste par la banque dans laquelle ce dernier a un compte.
En général l'acquéreur paye 20% du prix de vente du logement à la réservation et les 80%
payés par la banque. Pour ce faire les entreprises exigent une lettre de la banque du client
garantissant le paiement des 80% restant à la remise des clefs. Cette lettre devra intervenir
un mois après le versement des 20% par le client (voir fiche SICOGI).
• La location vente
La location vente est très peu pratiquée. La location vente consiste à livrer le
logement à l'acquéreur après avoir payé un apport initial du coût de la maison et le reste
devant être échelonné par mois et payé sur plusieurs années.
223
En effet l'apport initial varie de 15 à 20% du coût du logement selon les sociétés et
payable par Je client avant d'intégrer la maison. Le reste doit être versé sous forme de
loyers mensuels étant dans la maison pendant six ans pour la société SOPHIA
IMMOBOLIER et sur 15 ans pour la SICOGI. Par exemple avec la location-vente le
paiement du logement se fait donc sur une période très longue.
Pour l'achat de logement en plus du coût de la maison, le client débourse des frais
de dossiers et de notaire. Les frais de dossiers varient de 100.000 à 300.000 F CF A selon
les sociétés. Les frais de notaire sont compris entre 800.000 et 1.500.000 F CF A. Ils varient
selon les sociétés. Dans certaines entreprises les frais de dossier et de notaire sont compris
dans le coût d'achat du logement. Dans d'autres sociétés, le prix de vente n'inclut guère les
frais de dossiers et de notaire.
Il faut préciser que les logements offerts sur Je marché sont en général en
construction ou en projet. Il est très rare d'avoir sur le marché des logements achevés.
Conclusion partielle
Les productions immobilières sont d'une faiblesse déconcertante quoi que non
négligeables. L'offre totale est évaluée à plus de 148283 logements économiques dont
plus delOOOOO produits par l'Etat et plus de 48 283 réalisés par les promoteurs privés.
Elevée les deux décennies après l'indépendance, l'offre de logement a connu une baisse
significative. Evaluée à 2989 en 1965 et à 7217 logements en 1975, l'offre annuelle
connait une chute imputable à la crise économique depuis les 1980. Ainsi de 1980 à 1988
l'offre annuelle est passée de 2532 à 247 logements. Du fait de la crise sociopolitique
débutée en 2002, l'offre baisse. Elle est de 170 logements en 2011.Les logements offerts
présentent des caractéristiques qui diffèrent selon la politique suivie.
De 1960 à 1986 l'Etat se faisant promoteur immobilier, réalise d'importantes constructions
par le biais de la SICOGI et la SOGEFHIA. L'habitat économique produit selon le type de
construction se compose de logements en bande d'un étage, de duplex, de studios et
d'appartements dans les immeubles. Le stock produit est prédominé par les logements en
224
type dit économique constitue l'essentiel du stock. Certes présents dans toutes les
communes excepté Attécoubé, ces logements s'avèrent concentrés essentiellement dans la
commune de Yopougon. En dehors des studios qui sont d'une seule pièce les autres
2
logements se composent de deux à cinq pièces pour des superficies allant de 100 à 600 m •
Ces logements sont principalement offerts en location simple. Les loyers sont
faibles et disproportionnés comparés aux charges de construction. Ils étaient compris entre
7000 et 20000 FCF A. Depuis les années 90 les loyers ont subi une hausse et sont plafonnés
à environ 74000 FCFA. Avec la nouvelle politique de logement depuis 1987, l'habitat
produit par le privé présente des caractéristiques plus ou moins différentes. Bénéficiant
d'une architecture plus esthétique, les logements offerts se composent essentiellement de
duplex suivis de villas. Les appartements dans les triplex, les immeubles et les maisons
simples sont faiblement représentées. De 2 à 5 pièces, ces logements sont construits sur des
terrains de 100 à 600 m2 et généralement disposés en bande. Construits dans les communes
désenclavées que sont Cocody, Yopougon, Abobo et Port-Bouët, ces logements sont
essentiellement concentrés dans les deux communes précitées. Destinés à la vente, les
logements sont cédés par vente directe principalement. Les coûts de vente varient de 8
millions à 20 millions. La SICOGI se présente comme étant la société ayant les plus bas
pnx.
à Abidjan.
225
Graphique 8: Besoins et offres de logements de 1965 à 2011
-· -----~~~ -- .
LOGEMENTS 30000
25000
20000
15000
• BESOINS EN LOGEMENT
10000
• OFFRE DE LOGEMENT
5000
0
1963 1973 1988 1998 2007 2009 ANNEES
226
En 1998, nous avons pour un besoin de 19528 logements une offre de 2485 unités
soit un déficit de 17043 logements. L'offre connaît une légère hausse et atteint 14,5% des
besoins.
Depuis 2002 en raison des déplacements massifs en direction d'Abidjan occasionnés par la
crise socio politique débutée le 19 septembre 2002, les besoins de logements s'accentuent.
Cette crise ayant un impact négatif sur l'économie et par ricochet sur le secteur de l'habitat
le déficit prend plus d'ampleur. En 2009, les besoins sont de 27190 logements, en face
l'offre de seulement 522 unités ne répond qu'à 2% des besoins .En 2011, la crise de
logement est à son comble, l'offre est de 170 logements, ce qui ne représente même pas
1% des besoins chiffrés à 28714 unités. L'insuffisance de logements à Abidjan est donc
criarde et constitue un problème majeur dans la ville.
LOGEMENTS
. 35000
i
1 30000
!
25000
20000
15000
• DEFICIT DE LOGEMENT
11
10000
5000
0
1965 1975 1988 1998 2009 2010 2011 ANNEES
De façon générale les déficits annuels quoique importants connaissent une croissance lente
durant les décennies 60 et 70 .De la décennie 80 à 2010, le déficit de logement grimpe.
Ainsi de 11805 logements en 1975, le déficit passe à 17861 logements en 1988 puis baisse
à 17043 en 1998.
227
Depuis la crise sociopolitique survenue en septembre 2002, les déplacements massifs
de la population en direction d'Abidjan et la faiblesse de l'offre du fait de cette crise
empire la situation. Le déficit de logement devient de plus en plus excessif. Il franchit le
seuil de 27000 logements en 2009 .En 2011, du fait de la crise post électorale, le déficit est
des plus exorbitants, il atteint 28714 logements. Le déficit cumulé est de plus de 300000
unités. La ville d'Abidjan connait donc une crise aigue de logement. L'inadéquation
accentuée entre l'offre et les besoins donne lieu à un déficit croissant et excessif de
logement dans la métropole.
Conclusion partielle
228
Conclusion du chapitre 2
229
simples en bande ou isolés sont de deux (2) à quatre ( 4) pièces et de configuration
identique. Les surfaces utiles varient de 37 à 195m2• Les logements de plus d'un étage se
composent de duplex, de triplex et d'appartements dans les immeubles. Dominé par les
duplex, ce type de construction est à majorité disposé en bande. Les duplex comprennent
2
deux à quatre pièces pour des surfaces de terrain de 100 à 200 m .Les triplex comportent
des appartements de 2 à 4 pièces et sont localisées à Abobo Pk 18.Les immeubles
regorgent des appartements de 2 à 4 pièces pour des surfaces utiles variant de 60 m2 à
123m2•
Les duplex et les villas constituent le pan le plus important de l'habitat produit.
Les communes de Yopougon, Abobo, Cocody et Port-Bouët s'avèrent être les sites
de construction car étant les seules à disposer de terrains à bâtir. Les logements produits
sont offerts principalement par vente directe.
Le coût de vente est plafonné à 20 millions de FCF A. Pour les maisons basses les
prix varient de 8 millions à 12 millions. Les duplex sont cédés à des coûts allant de 13
millions à 20 millions. Les appartements dans les triplex et immeubles sont vendus à des
cours compris entre 10 millions et 14 millions. Toutefois l'offre est manifestement
insuffisante.
Le déséquilibre entre les besoins et l'offre annuel s'avère profond, le déficit de logement
dans la ville est excessif. Si durant les deux décennies après l'indépendance les déficits
annuels sont moins élevés à partir de 1980, ils connaissent une hausse. D'un déficit de
11803 logements de 1965 à 1975, le manque annuel passe àl 7043 logements en 1998. La
crise socio- politique débutée en 2002, par son corollaire de déplacement massif vers
Abidjan contribue à la hausse vertigineuse du déficit. En 2009, il passe à plus de 26 000
logements et atteint 28714 en 2011.Abidjan connait donc une profonde crise de logement.
230
Conclusion de la deuxième partie
De 1960 à 2011 , la production de logements économiques est de plus de 148283 unités à
Abidjan.Inégalement repartie dans la ville ,cette production découle des actions de différents
acteurs.A la faveur de la politique de l'habitat de puissants instruments d'intervention
étatiques dans le secteur immobilier sont créés après l'indépendance. Ce sont des structures
chargées du financement, de la production de terrains et de logements.
Le financement de l'habitat est à la fois étatique et externe. Assuré d'emblée par le
crédit de Côte d'Ivoire et le BSIE, le financement étatique est renforcé avec la création de
l'OSHE en 1968. Après la dissolution de cette dernière, le FSH est logé à la BNEC qui
désormais prend le relais du financement. A sa liquidation en 1984, le FSH est transféré à la
CAA. Le financement externe émane de la CCCE, de l'US-AID, de la Banque Mondiale et de
la BCEAO aux travers de prêts à moyen ou long termes accordés aux sociétés immobilières.
Des emprunts ont été émis aussi à la production foncière par ces organismes excepté la
CCCE.La SETU constitue l'instrument de production de terrains. Elle totalise plus de 3000
hectares de lots réalisés dans la métropole abidjanaise .Pour la mission de construction de
logement, l'Etat met en place deux sociétés: la SICOGI et la SOGEFHIA qui réalisent un
boom de logement. Nonobstant ce résultat satisfaisant, cette politique ne peut être maintenue
du fait de divers facteurs.
Partant, l'Etat se désengage quasiment du secteur de l'habitat par la dissolution de ses
instruments d'intervention et une nouvelle politique de logement est adoptée dèsl 987. cette
nouvelle politique accorde le rôle capital au privé. La production de logement est dorénavant
assurée par les promoteurs privés de nos jours au nombre de 51. L'intervention de l'Etat se
limite à la production foncière et à un appui au financement de l'habitat. Après la dissolution
de la SETU en 1987 l'Etat assure la production de terrains successivement par le CTU et
l' AGEF. Depuis 1999, ces structures ont produit respectivement 4 480 parcelles et 53
hectares de terrain à Abidjan. Le financement de l'habitat est l'œuvre de la BHCI où est
transféré le FSH. Elle accorde des prêts immobiliers. L'Etat agit également au travers du
CDMH qui avec le soutien de la BIRD consent des prêts acquéreurs concernant le logement
économique. Par ailleurs, le privé participe au lotissement et au financement de l'habitat. Ce
financement s'effectue par crédits bancaires, prêts fournisseurs et sur fonds propres.De par
tous ces moyens et une organisation rigoureuse, les promoteurs privés ont pu effectuer des
réalisations assez importantes essentiellement composées de logements économiques dans la
ville d'Abidjan. Dans ce contexte pourtant favorable l'insuffisance de logements est
particulièrement criarde dans la ville d'Abidjan. Les besoins de logements sont énormes
231
Introduction
235
CHAPITRE I: LES FACTEURS DE L'INSUFFISANCE
DU LOGEMENT ECONOMIQUE A ABIDJAN
236
processus de construction de logements. Cette reconnaissance du droit coutumier par l'Etat
aux villageois favorise l'insécurité foncière.
237
• Le lotissement administratif
Il est institué par le décret n° 95-520 du 5 juillet 1995, portant organisation des
procédures d'élaboration, d'approbation et d'application des lotissements du domaine privé
urbain de l'Etat et des communes.
Son caractère d'administratif procède du fait qu'il est initié soit par le ministre de
la construction et de l'urbanisme ou avec son autorisation préalable, soit par le maire de la
commune ou de la ville concernée. Le lotissement a un dossier couteux et une procédure
longue, minutieuse, chose qui décourage la production foncière.
Un dossier long et couteux
Le dossier du lotissement administratif doit comporter les pièces suivantes (article.4) :
1) Une note de présentation exposant l'opération, précisant ses objectifs, justifiant son
insertion dans le développement de la commune, indiquant les dispositions prises
pour répondre aux besoins d'équipements publics ou privés découlant de
l'opération et précisant le statut juridique du terrain.
2) Un extrait du plan d'urbanisme directeur de la commune, lorsque ce document
existe, ou, dans le cas contraire, une carte simplifiée d'occupation du sol au
1 / 1 ooooème, définissant l'affectation actuelle et future de la zone.
3) Un plan d'état des lieux du terrain à lotir et de ses abords au l/2000èmc, vérifié et
accepté par les services compétents du ministère chargé de l'urbanisme.
4) Un plan parcellaire au 1/2000ème assorti d'un règlement d'urbanisme fixant les
règles et servitudes relatives à l'utilisation des sols, d'un cahier des charges et d'un
dossier comprenant les éléments théoriques d'implantation du lotissement.
238
Lorsque le lotissement est réalisé dans une commune ou dans une ville d'Abidjan, le
gouverneur du district fixe les dates de l'enquête et désigne le commissaire enquêteur
chargé de recevoir et de consigner sur un registre spécialement ouvert à cet effet les
observations et oppositions éventuelles du public. Le sous-préfet accomplit les mêmes
formalités dans les autres cas.
L'enquête est ouverte pour une durée d'un mois à la mairie ou à la sous-préfecture
et annoncée par voie de presse, de radio et d'affiches apposées dans des lieux publics
pendant le délai d'un mois précédant son ouverture.
Le commissaire enquêteur est tenu d'autoriser la consultation du dossier par toute personne
qui en fait la demande, et la consultation doit se faire au lieu d'ouverture de l'enquête et en
présence du commissaire enquêteur.
Dans quinze jours suivant la clôture de l'enquête, le commissaire enquêteur
transmet au maire ou au sous-préfet le dossier constitué du plan de lotissement, du procès
verbal d'affichage, du registre des observations et oppositions éventuellement formulées et
de son propre avis sur les suites à y réserver.
A l'issue de l'enquête, le projet est examiné par une commission consultative
présidée par le préfet ou son représentant et composée des élus de la circonscription, du
maire, du directeur régional de la construction et de l'urbanisme ou de son représentant.
Le commissaire émet un avis favorable à l'adoption du projet en l'état ou propose sa
refonte pour prendre en compte les observations formulées lors de l'enquête publique. Cet
avis est consigné dans un procès verbal de séance qui est annexé au dossier. Le préfet ou le
sous-préfet en assure la transmission au ministre chargé de l'urbanisme dans un délai de
huit jours suivant la réunion de la commission.
Le plan définitif du projet de lotissement est dressé par les services compétents de
l'administration, ou un bureau d'étude d'urbanisme agrée par le ministre chargé de
l'urbanisme, après visualisation du projet. Il est approuvé par arrêté du ministre chargé de
l'urbanisme, au vu du projet.
Une fois approuvé, le plan de lotissement est appliqué sur le terrain sous le contrôle
du directeur régional de la construction et de l'urbanisme. Il est ensuite procédé aux
239
1-1-1-3- Des principes rigides d'accès au sol
La production de logements ayant pour préalable la possession foncière, la rigueur
relative à l'accès au sol a un impact néfaste sur cette dernière.
- Le régime de l'immatriculation
Le régime de l'immatriculation a été institué en Côte d'Ivoire par le décret du 20
juillet et remplacé par celui du 24 juillet 1906 applicable à toute l'AOF. Ce dernier sera
substitué par le décret du 26 juillet 1932 toujours applicable en Côte d'Ivoire rapporte
Diahou M. (2009)179• L'immatriculation se présente comme un système de garantie de
droits réels possédés sur un immeuble'f" obtenu par la publication sur les livres fonciers à
un compte particulier, ouvert pour chaque immeuble. Elle est donc une procédure qui
confère le titre foncier, titre de propriété privé sur un terrain après son inscription sur le
Livre Foncier. Le régime de l'immatriculation ivoirien est inspiré du Livre Foncier
181
allemand et du système de TORRENS australien • Il consiste à ouvrir un feuillet du Livre
Foncier pour chaque parcelle.
En Côte d'Ivoire, l'immatriculation est obligatoire dans deux cas :
Lorsqu'un immeuble détenu sous régime de la coutume foncière doit faire l'objet
d'un contrat régi par le code civil.
Lorsque l'Etat accorde une concession à titre définitif.
En dehors de ces cas l'immatriculation est facultative. Cependant ce caractère
facultatif n'a pas son sens vu qu'en effet la loi foncière en faisant de l'immatriculation le
seul moyen qui prouve la propriété foncière fait aboutir de façon implicite au caractère
obligatoire .Le régime d'immatriculation s'avère rigoureux du fait de sa procédure et est
donc loin de faciliter l'accès au titre foncier.
• La procédure d'immatriculation
La complexité de la procédure entraine des pertes de temps dans l'obtention du titre
foncier. En effet, la création d'un titre foncier est précédée d'une demande adressée à
l'autorité administrative territorialement compétente par celui qui désire en profiter. La
réquisition d'immatriculation exige du requérant la constitution d'un dossier. Cette
179
DIAHOU. M, 2009, op.cit, p40.
180
Immeuble doit être considéré ici comme bien immobilier ou foncier
181
M'BRINGAH.T.M.F, Dynamique de l'espace ethnoculturel autour d'Abidjan, 1981, thèse troisième cycle
pl 28.
240
réquisition qui s'analyse comme revendication de propriété, est soumise à une publicité sur
laquelle s'ouvre une période d'enquête de trois mois, tendant à provoquer la révélation de
tous droits réels déjà constitués. Les oppositions des tiers et les conflits qui s'ensuivent
sont réglés judiciairement. Une fois l'identification matérielle du terrain réalisée par un
géomètre assermenté par le service du cadastre, la situation juridique apurée, le
conservateur de la propriété foncière procède à l'immatriculation par l'inscription des
droits réels aux livres fonciers d'abord au nom de l'Etat pour purger tous les droits des
tiers et garantir l'origine de la propriété.
Après immatriculation en son nom, l'Etat attribue le terrain au particulier ayant fait
la demande sous la forme d'une concession à titre provisoire. La concession définitive soit
sous forme de transfert de propriété soit sous forme de bail emphytéotique n'interviendra
qu'après la mise en valeur effective du terrain.
Bien qu'ayant pour objet de mettre un terme aux contestations et de préserver la
paix sociale cette procédure tant rigoureuse implique donc de longues attentes avant
Elle constitue une opération dont la procédure obéit à trois phases : la lettre
d'attribution, l'arrêté de concession provisoire et le certificat de propriété foncière.
241
La lettre d'attribution
Elle est l'acte par lequel l'administration entend signifier à une personne privée
(physique ou morale) son intention de lui concéder une parcelle de terrain de son domaine
privé, moyennant le versement d'un prix et l'engagement à la mise en valeur du terrain. La
procédure d'attribution des terrains urbains dans le cadre de la concession se trouve
actuellement régie par le décret n° 78-690 du 18 août 1978.
La demande de lettre d'attribution se fait selon une procédure bien déterminée. En effet, le
postulant adresse une demande de la lettre d'attribution à la direction du domaine urbain au
ministère pour les cas d'Abidjan et aux préfets et sous-préfets pour les villes de l'intérieur.
Les dossiers de cette demande sont constitués de :
Une demande de lettre d'attribution,
Une photocopie de la carte d'identité,
Une réquisition foncière coûtant 3000 FCFA,
L'original de l'obtention de propriété coutumière dans le cas du lotissement
villageois,
Le plan de situation parcellaire,
2
Des frais de dépôts de 20F/m ,
242
Passé l'étape de la lettre d'attribution, la suivante s'avère être celle de la demande
de l'arrêté de concession provisoire (ACP).
terrain déterminée.
Elle résulte d'un arrêté du ministre de la construction, de l'urbanisme et de l'habitat. Cet
arrêté fait l'objet d'une large publicité, puisqu'il est non seulement inséré au journal
officiel, mais aussi consigné et inscrit sur les livres fonciers. Il fait aussi l'objet d'un
enregistrement.
L'arrêté fixe le montant du terrain et les modalités de paiement. Il précise
généralement que sous peine de déchéance, le concessionnaire devra clôturer le terrain
dans un délai déterminé, commencer les travaux de construction et surtout, réaliser la mise
en valeur du terrain par l'édification de son bâtiment dans un délai de deux ans.
Concrètement, la concession provisoire consiste pour l'attributaire à déposer au
service du domaine urbain l'original de sa lettre d'attribution accompagnée du dossier
technique du bornage et de morcellement de sa parcelle. Par la suite, le service du
domaine urbain adresse le dossier à la conservation foncière qui fait procéder à
l'individualisation par morcellement du titre mère.
Une fois le titre créé, le service du domaine urbain prépare l'arrêté de concession
provisoire à la signature du ministre.
L'arrêté signé est transmis à la direction de l'enregistrement puis, après paiement
des droits, à la conservation foncière pour inscription au Livre Foncier.
2
Pour ce qui est du prix du terrain, il est fixé par l'application d'un barème au m en
fonction de la zone.
Ce prix est payable par tranches. En cas de non paiement du prix dans les délais
fixés, l'administration peut procéder au retrait du terrain.
Au plan purement juridique, la concession provisoire est une décision
administrative qui confère à son titulaire un droit réel attaché au terrain. Il est donc
transmissible et peut être donné en garantie hypothécaire c'est-à-dire accepté comme gage
par des organismes financiers de prêts immobiliers.
243
Il est également cessible mais seulement après autorisation de l'Etat. Toutefois,
l'arrêté de concession provisoire précise également que l'inexécution des conditions qu'il
fixe entraine la déchéance du cessionnaire. Ces conditions s'analysent comme des
obligations mises à la charge du cocontractant. Elles impriment l'image d'un «contrat»
entre l'administration et le particulier.
La période de concession provisoire est une période probatoire et transitoire, qui débouche,
une fois satisfaite les obligations, sur l'attribution de la propriété à titre définitif par l'arrêté
de concession définitive qui depuis 2002 est substitué par le certificat de propriété
foncière(CPF).
244
CPF, certaines entreprises n'ont pu obtenir satisfaction qu'au bout de sept mois.
Mobilisation des fonds, mobilisation du personnel, perte de temps sont pour certaines
entreprises le résultat d'un régime foncier qu'elles jugent inadapté et trop complexe. Ce
sont toutes ces procédures qui gênent ou ralentissent considérablement la mise en œuvre
des programmes immobiliers. En effet, cette complexité entraine des retards considérables
pour la mobilisation des fonds ou des financements des sociétés immobilières. Par ailleurs
pour la mise en valeur du lot il faut d'abord un permis de construire.
-Définition
Le permis de construire est un acte administratif obligatoire s'imposant à toute
personne désirant construire un bâtiment à usage d'habitation, soit industriel, soit un
équipement scolaire, station service, etc .... Le Permis de construire est tout simplement
une autorisation de construire.
Il est exigé pour le respect des dispositions relatives aux règlements d'urbanisme,
d'hygiène et de sécurité et les normes architecturales. Le permis de construire est par
conséquent un instrument étatique de contrôle de toute œuvre immobilière.
La durée de validité du permis de construire
Selon l'article 20 du décret n° 92-398 du l" juillet 1992, portant réglementation du permis
de construire et abrogeant le décret n° 77-941 du 29 novembre 1997, "le permis de
construire est périmé si les constructions ne sont pas entreprises dans le délai d'un an à
compter de sa délivrance. Il en est de même si les travaux sont interrompus pendant un
délai supérieur à une année".
Les types de permis de construire
Nous avons deux (2) types de permis de construire qui sont : le permis de construire
ministériel et le permis de construire municipal.
Le permis de construire ministériel : c'est un permis dont la délivrance relève du
ministre. Il est demandé pour les projets de construction :
2
à usage de commerce dont la surface bâtie est supérieure ou égale 1000 m
2
à usage d'habitation dont la surface bâtie est supérieure ou égale à 4000 m
à usage d'habitation dont le niveau est supérieur à R+ 3.
245
Le permis de construire municipal : c'est un permis dont la délivrance relève de
l'autorité municipale. Il est délivré à condition que le projet proposé respecte les
règles d'urbanisme et les règles spécifiques à la commune. Le permis de construire
est demandé pour les projets de construction allant à R+3.
de propriété
246
L'extrait topographique
C'est un document faisant partie du dossier technique délivré par un géomètre expert. Il
fournit des informations sur l'identité du terrain ainsi que les coordonnées géodésiques.
Pour être valable, cet extrait doit être visé par la SODECI, la CIE, le domaine
urbain et la direction de l'assainissement et du drainage. L'extrait topographique est
important, il est demandé pour obtenir le certificat d'urbanisme. Il est en huit (8)
le certificat d'urbanisme
C'est un acte administratif délivré par la direction de l'urbanisme précisant les servitudes
de la zone notamment le coefficient d'occupation du sol (c'est la densité de construction
admise dans une zone),la destination du lot ,la limite séparative ,le recul par rapport aux
voies et la hauteur maximum autorisée. Il est valable pour un an.
Le devis estimatif
Il consiste à multiplier la surface bâtie par un montant forfaitaire selon le type de
standing pour faire une estimation globale du coût du projet.
247
doivent porter forcement la signature d'un architecte agréé et inscrit à l'ordre des
architectes de la Côte d'Ivoire. Ces plans sont variés.
Les plans de situation et de masse
Ils précisent la localisation de la parcelle indiquée pour le projet. Le plan de
situation localise le lot dans la localité ou il se situe. Le plan de masse permet de localiser
la parcelle par rapport au voisinage immédiat. Il permet aussi de vérifier le coefficient
d'occupation du sol (COS) et des autres règles d'urbanisme à savoir le respect du recul
indiqué par rapport à la voie et aux voisins.
Les plans d'état des lieux parcellaires, des VRD, d'implantation des voies et les
profits en long et en travers des voies.
Ces plans donnent des informations sur l'aménagement du terrain et permettent de
vérifier si les normes d'urbanisme sont respectées. Ils sont fournis en un seul exemplaire
sauf les profils en travers de voies d'adduction d'eaux usées, d'eaux pluviales, de réseaux
électriques de fosse septique et le schéma de posé du plan d'eau potable. Chaque plan est
fourni en un seul exemplaire. Ces plans servent à indiquer les dispositions
d'assainissement prévues. Le plan de fosse septique est demandé en cas d'absence de
réseau d'assainissement sur le site.
Le plan des logements et de la liste des prix de vente de logements certifié par un
notaire.
Le plan de logement permet de vérifier si l'ouvrage respecte les règles de
l'architecture. Les prix prévus des logements doivent être connus par le ministère.
L'ensemble des composantes originales de ce dossier constitue le dossier-mère. Ce dossier
doit être dupliqué en six (6) exemplaires et l'exemple constituera le dossier de permis de
construire. Le dossier de permis de construire est par la suite déposé à l'ordre des
architectes (c'est une association des architectes de Côte d'Ivoire) qui après enregistrement
délivrera une fiche certifiant son accord et enverra le tout au guichet unique. Le guichet se
chargera ensuite de transmettre le dossier à la sous direction du permis de construire pour
une étude approfondie. Cette liste de dossiers à caractère interminable implique de
nombreuses démarches et d'importantes dépenses .Partant, la constitution de dossiers
nécessite énormément de temps et s'avère couteux.
248
1.1.1.4.3-La procédure de délivrance du permis de construire
La délivrance du permis de construire découle de différentes étapes.
• La commission
La commission est une assemblée rassemblant les représentants de différentes
structures en vue de juger de la viabilité du projet défini par le dossier dans chaque
domaine et de prendre une décision relative à la réalisation de celui-ci. La commission se
tient tous les jeudis. Elle est déterminante dans l'obtention du permis de construire. Les
structures représentées à la commission sont :
L'institut d'hygiène : il contrôle la disposition des pièces humides, s'assure que les
dispositions d'hygiène ont été prises et qu'elles sont adaptées à l'ouvrage.
Le domaine urbain : il vérifie le titre de propriété du terrain.
La direction de l'urbanisme : son rôle est de vérifier que le certificat d'urbanisme a
été respecté.
La direction de l'architecture son rôle consiste à vérifie r la fonctionnalité de
l'ouvrage, le respect des dimensions minimales réglementaires.
L'assainissement: il vérifie les réseaux connectés et s'assure de leur fonctionnalité.
L'ONPC/GSPM : il est le plus souvent demandé dans le cas des projets ministériels
et les R+ 3 à usage d'habitation. Il a pour rôle de vérifier les boucles d'incendie et
d'aération, les issus de secours et tout autres matériels en cas d'incendie.
La sous-direction du permis de construire : elle coordonne les décisions prises.
Après examen des différentes composantes du dossier, lorsque l'une des structures
précitées donne un avis défavorable, le projet est immédiatement rejeté. Dans ce cas une
lettre de rejet est adressée au maître d'ouvrage.
Au cas où le projet est entièrement approuvé, le dossier est expédié au service de
traitement des actes pour une étude finale.
249
• Le traitement des actes
Le traitement des actes est une étape essentielle dans l'étude de dossier du permis
de construire. Nous avons le traitement des actes ministériels et celui des actes
municipaux.
250
1.1.1.4.4-Le permis de construire: des dispositions légales et la rigidité
des normes de construction
Le permis de construire est le moyen par lequel l'Etat fait respecter les normes de
construction urbaines. Toutes ces dispositions du permis de construire sont régies par des
lois et règlements qui ont évolués de 1960 à nos jours en abrogeant les dispositions
antérieures (voir annexes).
Déjà en 1965 l'Assemblée Nationale a adopté une loi relative au permis de construire
et promulguée par le Président de la République. C'est la loi n° 65-248 du 4 août 1965.
Cette loi compte au total 10 articles qui légalisent les obligations à respecter dans le cadre
de l'obtention du permis de construire. Son article 3 stipule que « Le permis de construire
ne peut être accordé que si les constructions projetées respectent :
Les plans d'urbanisme et d'alignement approuvés
Les règlements d'urbanisme,
Les servitudes de salubrité, de sécurité publique, de caractère architectural, de
conservation des sites imposés par les lois et règlements.
Il peut être sursis à statuer sur une demande de permis de construire, pendant une
période de deux ans maximum, lorsque la construction projetée est incompatible avec des
projets d'urbanisme non encore approuvés. Passé ce délai, la demande est considérée
comme approuvée s'il n'en a été donné aucune suite. »
Il est aussi dit dans l'article 4 que « le permis de construire est périmé si les
constructions ne sont pas entreprises dans un délai d'un an à compter de sa délivrance ou si
les travaux sont interrompus pendant deux années».
En 1970, un arrêté apporte encore plus de précisions dans les conditions d'obtention du
permis de construire. Il s'agit de l'arrêté n°508 MCU/CAB du 23 décembre 1970 fixant les
règles générales d'occupation du sol en matière de construction et d'urbanisme. Cet arrêté
comporte 22 articles relatifs à la localisation et la desserte des constructions, à
l'implantation et au volume des constructions, à l'aspect des constructions et mesures
d'exécution.
Pour la localisation et la desserte des constructions, nous avons des règlements très
précis. Par exemple, l'article 2 stipule que « les terrains à bâtir doivent être desservis par
des voies publiques ou privées dans des conditions répondant à l'importance et à la
destination de l'immeuble ou de l'ensemble d'immeubles qui y sont édifiés, notamment en
251
ce qui concerne la commodité de la circulation et des accès et les moyens d'approche
permettant une I utte efficace contre l'incendie. »
L'article 8 dit que « les lotissements et ensemble d'habitations doivent être desservis
par un réseau de distribution d'eau potable sous pression et par un réseau d'égouts
évacuant directement et sans aucune stagnation des eaux pluviales et usées de toute nature.
Ces réseaux sont raccordés aux réseaux publics du quartier où est établi le lotissement ou
l'ensemble d'habitations. »
Concernant l'aspect des constructions, l'article 18 par exemple souligne que le permis
de construire peut être refusé ou n'être accordé que sous réserve de l'observation de
prescriptions spéciales si les constructions, par leur situation, leurs dimensions ou l'aspect
extérieur des bâtiments ou ouvrages à édifier ou à modifier sont de nature à porter atteinte
au caractère ou à l'intérêt des lieux avoisinants, aux sites, aux paysages naturels ou urbains
ainsi qu'à la conservation de perspectives monumentales.
Le 19 novembre 1977, un autre décret est pris dans le cadre de la réglementation du
permis de construire et abrogeant le décret antérieur.
En 1983, quatre ( 4) arrêtés sont pris pour renforcer les dispositions précédentes. Il
s'agit des arrêtés qui sont :
Arrêté n° 1593 déterminant les modalités d'application du décret 77-941 qui
concerne le certificat d'urbanisme,
Arrêté n° 1594 déterminant les modalités d'application du décret 77-941 en ce qui
concerne la procédure d'accord préalable d'urbanisme,
Arrêté n° 1595 déterminant les modalités d'application du décret 77-941 en cc qui
concerne la délivrance du permis de construire,
L'arrêté n° 1593 est relatif au certificat d'urbanisme ( qui est un document à fournir
pour la demande du permis de construire), porte neuf (9) articles qui définissent les
dossiers à fournir et obligations à respecter dans le cadre des constructions.
Par exemple son article premier stipule que le certificat d'urbanisme précise les servitudes
d'urbanisme s'appliquant à un terrain :
La constructibilité du terrain,
La nécessité ou non d'accord préalable,
L'affectation du lot,
252
Les conditions de construction : taux d'occupation, hauteur prospect, recul sur
l'alignement et les limites séparatives et toutes autres obligations. Pour l'ensemble
des articles il faut viser les annexes.
Quant à l'arrêté n° 1594 il compte 8 articles, il réglemente la procédure d'accord
préalable d'urbanisme qui est un élément obligatoire pour le dépôt du permis de construire.
L'arrêté n° 1595 définit les dossiers exigés pour une demande. Cet arrêté comprend 16
articles. Par exemple l'article 2 précise l'ensemble des dossiers à fournir pour une demande
de permis de construire. L'article 10 stipule que la décision en matière de permis de
construire doit être notifiée dans un délai maximum de trois (3) mois à compter de la date
de la demande. Ce délai peut être porté à six (6) mois lorsqu'il y a lieu de procéder à une
enquête de commodo et incommodo. Son article 15 abroge et remplace tout arrêté antérieur
relatif au même objet.
Le 25 juin 1986, il est pris un autre décret. C'est le décret n° 86-451 déterminant la
répartition des compétences en matière d'urbanisme et de construction entre l'Etat, les
communes et la ville d'Abidjan. Ce décret compte 18 articles. Les articles 14 à 16 sont
relatifs au permis de construire. Ils renforcent la réglementation du permis de construire.
Enfin nous avons le décret de 1992. Il s'agit du décret n° 92-398 du l " juillet 1992, portant
réglementation du permis de construire et abrogeant le décret n° 77-941 du 29 novembre
1977. Il comporte 36 articles.
Les dispositions sus-énumérées dénotent du caractère contraignant et de la rigueur du
régime foncier. Cette rigidité constitue un obstacle à la production de logements. En effet
les normes d'aménagement de terrain sont élevées. Fixées par la loi, les normes exigent
dans le cadre de l'aménagement foncier la mise en place de voiries, de réseaux électriques,
d'adduction d'eau et d'assainissement.
Concernant les logements, les normes de construction recommandent les mesures
d'hygiène, de sécurité, d'éloignement par rapport à la voie ainsi que l'usage de matériaux
modernes. Biens d'autres dispositions légales sont à respecter (voir les dispositions de
permis de construire dans les annexes).
Ces dispositions foncières avec les normes élevées entravent l'accès au sol et la
production immobilière. Ces dispositions ont un impact sur les coûts des parcelles qui se
trouvent être élevées de même que ceux de la production de logement. Ainsi les
populations défavorisées constituant la majorité de la population ne peuvent faire face à
ces normes.
253
Partant un pan important de la population est dans l'incapacité d'accéder au sol.
logements.
Au niveau de l'attribution des terrains des actions d'exclusion des populations déshéritées
sont relevées. Cette exclusion est favorisée par les critères d'attribution des parcelles au
travers de la procédure foncière et les coûts élevés des lots. Cette procédure exigeant un
dossier à composante pléthorique impliquant des démarches administratives nombreuses et
182
coûteuses constitue une barrière de sélection établie par l'administration . Les faibles
moyens financiers de la classe inférieure ne lui permet pas d'aller jusqu'au bout de la
procédure. En plus, les coûts de terrains s'avère élevés pour les populations déshéritées et
donc pas à leur portée.
"Dans les nouveaux lotissements officiels les coûts des lotissements restent un éléments
déterminant de l'exclusion. Le niveau et la qualité des équipements d'une part,
l'importance des investissements d'autre part, posèrent la question cruciale de la
récupération des coûts. La SETU n'eut pas d'autre alternative que de les récuperer sur les
demandeurs, quitte à exclure ainsi, ceux des citadins, les plus nombreux se trouvent dans
l'incapacité de souscrire aux conditions et surtout aux modalités de paiement arrêtés" . Les
charges foncières, variant d'un à deux millions paraissant à priori lourde et répulsive pour
en faire les coûts des lots équipés, peuvent être considérées comme une explication
artificielle de l'exclusion car si leur niveau était fonction de la qualité des infrastructures,
la taille moyenne des parcelles des infrastructures, 600m 2 était également prise en compte.
Or dans un contexte de crise du logement social la généralisation de cette norme défavorise
les pauvres. L'attribution de terrains de la SETU est l'ceuvre de la commission nationale.
Celle-ci se compose des membres du gouvernement représentant de la ville d'Abidjan, de
membre de l'assemblée nationale, de l'UGTCI, de l'association des femmes ivoiriennes, de
182
Y API DIAHOU .A, I 994, op.cit, p86
254
la direction des Impôts ainsi que de notables, l'association des locataires et un représentant
de la zone de terrains concernés .
Les critères d'éligibilité des attributions sont : le nombre de lots en possession du
postulant, de son conjoint de ses ascendants ou descendants et de ses alliés en lignes
directes, sa nationalité et sa situation de famille, dans le cas de terrains à vocation
d'habitation.
Mais d'après Yapi Diahou, la commission nationale n'a été créée que pour assurer,
à la bourgeoisie d'Etat, les moyens de consolider leurs positions économique et politiques,
eux seuls pouvant se donne les moyens d'effectuer une mise en valeur des lots acquis.
D'ailleurs Yapi Diahou souligne que la mise en place de la SETU favorise une
mobilisation incontestable du sol au service des sociétés immobilières et de la bourgeoisie
d'Etat.
Parallèlement à cela, la commission reste aussi un moyen efficace aux mains du
pouvoir pour faciliter l'élargissement de la base sociale grâce à la sélection de nouvelles
recrues.
Dans ce contexte les populations inférieures à la moyenne sont donc écartées. Le système
défavorise l'accès des classes inférieures au sol d'autant qu'il privilégie une clientèle dotée
d'un potentiel financiers important capable d'une mise en valeur rapide des terrains.
Partant ce sont les classes supérieures et moyennes qui sont favorisées.
Au niveau de la cession des logements la charge est affectée à une commission
nationale d'attribution mise en place à partir de 1977.
L'attribution des logements économiques par cette commission présente hélas des
pratiques d'exclusion. En fait les animateurs du secteur informel ainsi que les salariés au
bas de l'échelle de qualification professionnelle et des revenus, n'y sont représentés que
dans des proportions assez faibles. « Ainsi, si Dubersson a rencontré 26% des salariés de
l'industrie dans l'habitat économique d'Etat, la prise en compte des échelles de revenus y
fait apparaître seulement 17,2% de salarié en dessous en 1982. Ce rapport atteint 33% dans
les tranches de revenus supérieurs à la classe modale pour descendre autour de 26% chez
183
les salariés ayant un revenu mensuel supérieur à 100 OOOF CF A" •
En 1990, les travailleurs du secteur informel représentaient moins de 20% des chefs de
ménages, contre 44% d'agents qualifiés des secteurs privés et publics réunis, 19,3% de
manœuvres et ouvriers et 18, 1 % de cadres et professionnels, rapporte Y api Diahou ( 1994)
183
Y API DIA HOU .A, 1994, op.cit, p 157
255
L'attribution des logements économiques est donc faite au détriment de la clientèle
politique spécifique qu'est la classe inférieure. Ces défaillances vont causer la remise en
cause de la politique de logement et sa réorientation.
184
CLAUDE Garrier, cité par DIAHOU.M, op.cit, 2009, p91.
256
Arrêté de concession provisoire ou autorisation d'occupation précaire.
La concession provisoire est consentie sous réserve des droits des tiers.
La concession définitive en pleine propriété ou bail emphytéotique,
Plan d'un géomètre agréé et bornage,
Dépôt à la conservation foncière,
Publicité au greffe du tribunal aux soins de la conservation foncière,
Contrôle du bornage par les agents du cadastre,
Immatriculation du terrain au nom de l'Etat pour le purger de tout droit des tiers et
garantir le régime de la propriété,
Arrêté de concession définitive fixant les conditions de la mise en valeur,
Constat de mise en valeur,
Paiement des droits calculés sur le terrain et sur la mise en valeur,
Attribution du titre foncier portant transfert de propriété ou de bail emphytéotique.
En plus de la longueur des dossiers, la délivrance des documents prend énormément
de temps. Le labyrinthe de la procédure décourage certaines volontés.
La palme de la complexité doit être sans contexte attribuée au décret n°70-294 du 13 mai
1970 relatifs aux lotissements privés. Ce texte de référence en matière de lotissement privé
doit être conforme énumère une longue liste de pièces constitutives du dossier reparties en
185
trois sous dossiers •
185
DIAHOU.M, op.cit, 2009, p92.
257
1.2-2-Les barrières administratives
Aux difficultés procédurales et aux longs délais d'attente qui le plus souvent finissent par
86
lasser les plus patients s'ajoutent des « pratiques» administratives déconcertantes 1 .
En effet dans la réalité des procédures dans le domaine, il est le plus souvent
difficile d'y accéder sans « connaissances ». Entretenir des "relations" avec les agents de
cette administration, peut constituer une garantie certaine à l'obtention de son titre et ce
dans un bref délai abrégé.
La procédure d'attribution des lots se fait de façon très obscure. Selon le décret du
18 août 1978, les critères d' attribution ont trait à la quantité de lots déjà en possession du
demandeur, de son conjoint, de ses ascendants et descendants, à la nationalité, à
l'ancienneté de la demande, la situation familiale et l'aptitude à pouvoir mettre le lot en
valeur. Dans la pratique, ces critères et les indications des textes ne sont pas respectés,
cette procédure a laissé une place à la spéculation, y compris des attributions multiples de
lots à un même candidat.
Il s'est développé au sein de la commission d'attribution des terrains, un réseau
clientéliste, un favoritisme notoire plutôt favorable aux seules catégories d'attributaires
susceptibles, d'avoir accès aux prêts hypothécaires. Aussi les lots restent concentrés entre
les mains de certaines personnes, excluant la majorité du plus grand nombre de
demandeurs.
Conclusion partielle
186
DIAHOU.M, op.cit, 2009, p94.
258
concession avec transfert de propriété comprend trois étapes. L'Etat délivre d'abord à
l'acquéreur la lettre d'attribution qui confère à ce dernier un droit de mise en valeur du
terrain. La seconde étape constitue celle de l'arrêté de concession provisoire. Il consolide
seulement le droit détenu par une personne détentrice d'une lettre d'attribution sur la
parcelle. Enfin est délivré l' ACD substitué par le certificat de propriété foncière qui
confère à l'acquéreur le titre foncier définitif. La complexité de la procédure et les
exigences de chaque étape sont de nature à retarder l'activité immobilière dans la mesure
où pour les prêts immobiliers ces documents sont exigés.
259
II-LA CROISSANCE DEMOGRAPHIQUE RAPIDE, LES DIFFICULTES
FINANCIERES ET LA CHERTE DES MATERIAUX DE CONSTRUCTION
187
INS, GRPH, I 998 et estimation de la population d'Abidjan en 2009,
188
KARINE .C, 1993, op.cit p 12
189
MAMBO. P,2009, op.cit, p233
260
Cette ville reste l'un des grands pôles d'attraction de la croissance démographique de la
Côte d'Ivoire.
empirée.
La clientèle des sociétés de construction immobilière a considérablement baissée.
Les chiffres d'affaires des entreprises sont en baisse d'après les informations reçues lors de
notre enquête. Ces conditions limitant les fonds des entreprises ont une répercussion sur
leurs opérations immobilières. La raréfaction des chantiers découle du manque de moyens
financiers.
Par ailleurs, la hausse énorme des prix des matériaux de construction constitue
également un frein à la production de logements. En effet, les matériaux principaux que
sont le ciment, le sable, l'acier et le bois ont subi une augmentation du prix de vente.
Partant des prix de 1999 nous avons pu percevoir que les prix ont doublé ou triplé selon les
19
° KARINE.C, op.cit, 1993, p 1.
261
Tableau 19: Coût des matériaux de construction (en f cfa) en 1999 et en 2009
Prix des
matériaux Ciment Sable Acier
Année (la tonne) (la tonne) (la botte)
Les prix de ces matériaux ont donc grimpé de façon exagérée principalement du fait
191
d'un facteur : la hausse du cours du pétrole sur le marché international • En effet,
l'augmentation répétée du prix du pétrole entraine la flambé des prix des produits liés au
pétrole surtout par le transport. Le prix du sable a grimpé du fait du transport du
chargement. L'augmentation régulière du prix du carburant, entraine la hausse du
chargement ou de la tonne.
Le ciment quant à lui est fabriqué en général sur place mais à base d'un élément
importé: le clinker. L'augmentation du prix de cet intrant principal sur le marché
international et son importation rendent alors le produit très coûteux. En plus, la hausse
du prix du sable, autre intrant du ciment, agit également sur le prix de ce produit. Le
ciment de par la hausse des coûts de ces intrants a subi une augmentation progressive de
son pnx.
En outre, l'augmentation du prix du bois est liée également à la hausse répétée des
cours du pétrole. En effet, le bois est un produit transporté de la forêt vers la ville. Par
conséquent l'augmentation du prix du carburant a une incidence sur le prix de vente de ce
matériau. Par conséquent, le nombre de logements offert n'est pas impressionnant.
Tous ces facteurs précités ont pour répercussion l'insuffisance du logement à
Abidjan. Cette insuffisance a plusieurs conséquences.
191
Kabran.E, 2009, op. cit, p29.
262
Conclusion partielle
263
Conclusion du chapitre 1
264
CHAPITRE Il : LES CONSEQUENCES DE L'INSUFFISANCE DU LOGEMENT
ECONOMIQUE A ABIDJAN
192
Antoine .P, Dubresson; Manou Savina, cité par Antoine .P, la crise et l'accès au logement dans les villes
africaines, in crise et populations en Afrique, 1996, p279
265
Tableau 20: Les principales causes d'habitation des bidonvilles à Abidjan
Causes d'habitation des
bidonvilles Causes évoquées par les Nombre de
Bidonvilles enquêtes réponses selon la
enquêtés selon cause évoquée
les communes
-manque de logements 3
Yaossehi (Yopougon) -manque de moyens financiers 2
266
1-2-Lcs caractéristiques de l'habitat précaire
De toutes les variantes de cet habitat, nous retiendrons la forme édifiée en
matériaux de récupération et assimilable à des bidonvilles. Nous avons diverses
caractéristiques. En certaines aires, l'habitat précaire est un "habitat végétal'', dans
d'autres les constructions sont en terre (banco) avec une armature en bois, en certaines
autres, il se limite à des cabanes en planches. Partant, les constructions sont implantées en
désordre dans une grande anarchie, sur des terrains non assainis. Les équipements et
réserves font défaut et l'eau est puisée dans la nappe phréatique ou dans un marigot.
Cet habitat n'est pas conçu pour une longue période, par conséquent il représente
un investissement réduit au minimum grâce aux matériaux de récupération. Comme
l'affirme Haeringer dans ce type la voirie est un réseau de piéton hiérarchisé en forme de
193
réseau sanguin .
Selon l' AUA, en 1985 l'habitat précaire occupait une superficie de quelques 750
hectares. En 1987, deux ans plus tard, il s'étend sur un millier d'hectares. D'après la même
structure194. Il ressort qu'en seulement deux ans l'habitat précaire a conquis plus de 300
hectares supplémentaires. Au total l 'AUA dénombre 68 bidonvilles repartis dans toutes les
communes d'Abidjan excepté le Plateau. Le Ministère de l'Environnement (1998) parle de
près de 70 quartiers précaires à Abidjan195. Ces multiples bidonvilles présentent une
croissance continue.
En 2007, la superficie des bidonvilles passe à 1893 hectares soit 9% de l'espace
abidjanais. Il ressort une croissance considérable de l'habitat précaire et à Abidjan. Cette
forte représentation est également démographique.
193
Haeringer.P, Politique urbaines à Abidjan, 1985, p35.
194
AUA, cité par Yapi.D, 1994, op.cit, p46
195
Ministère de l'environnement, 1997, op.cit, p97
267
Tableau 21: Evolution de la population de l'habitat spontané à Abidjan.
Année Population totale
1963 37280
1973 161700
1975 276400
1979 211790
1985 265363
1988 285260
1998 400000
Source: Yapi Diahou (1994), p53 ; Ministère de l'Environnement(! 998), p97
L'habitation précaire à Abidjan marque son importance aussi par son poids
démographique. En effet la population des bidonvilles caractérisée par une croissance
rapide est significative. De 37 280 habitants en 1963, cette population est passée à 161.700
en 1973 et a atteint 211.790 habitants en 1979. En 1985, elle s'élève à 265363 habitants
soit une augmentation de 23,3% par rapport à 1979.
En 1988, les données démographiques font état d'une population de 265363 dans
les quartiers précaires soit une augmentation de 9,3%, ce qui constitue un gain de
personnes important par les bidonvilles en 3 ans. Dix ans plus tard, en 1998, cette
population atteint 400000 habitants, soit environ le double de celle de 1988.
La Population des bidonvilles est donc importante et en croissance continue. Cette pression
démographique des quartiers précaires est imputable à la crise du logement dans la ville
d'Abidjan.
268
Les bidonvilles sur le cordon littoral et les marécages
Dans la partie sud de la ville, le cordon littoral et les marécages de l'île abritent
vingt-trois (23) bidonvilles dont les plus vieux quartiers précaires d'Abidjan. Le cordon
littoral se trouve être également sableux.
D'origine marine, peu élevé de 2 à 6 met inégalement large d'ouest en est rapporte
Y API Diahou, ces cordons sableux sont prolongés sur l'ile de Petit Bassam par des
formations fluviales lagunaires avec lequel ils forment une zone inconvenable qualifiée de
bas plateaux. Ces formations sabla-argileuses se présentent comme des bandes massives
séparées entre elles par les zones basses marécageuses des bras lagunaires. Elles se
196
terminent sur la lagune par une pente assez brusque de 2 à 6 mètres de dénivelé .Ces sites
par ailleurs sont non lotis et dépourvus d'équipements en eau, en électricité
d'assainissement et de voiries dignes.
La commune de Port Bouët compte treize (13) bidonvilles sur le cordon littoral
Comme exemples, nous avons les quartiers Vridi Canal et Zimbabwé ou "pointe des
fumeurs", les plus peuplés et vieux. Situés aux extrémités sud et nord de la zone
industrielle de Vridi, ces deux (2) quartiers sont liés, par leur situation à ce facteur
économique. Ces quartiers ont investi des îlots relevant du domaine privé de l'Etat. Installé
sur plus d'un ruban de sable assez étroit, Vridi canal s'étire sur plus d'un kilomètre le
long de la voie de chemin de fer qui aboutit au canal. L'extension de ce quartier est bloqué
de tous les côtés, à moins de franchir le canal dans sa partie sud indique Yapi Diahou. En
effet, au nord et à l'Ouest de ce ruban rectangulaire, les velléités d'extensions sont
compromises depuis le milieu des années 60, période à la quelle ont démarré les
implantations industrielles. Son extension dans la pente étant bloquée par l'usage de terrain
au profit de l'hôtellerie de luxe et des réalisations sociales de l'ex-EECI aujourd'hui CIE, il
ne reste à ce quartier la densification pour faire face aux besoins de son accroissement
interne souligne Yapi D.A.
Zimbabwé, appelé "pointe aux fumeurs" et rebaptisé Vridi III, s'étend sur un
triangle ouvert sur la lagune par ces côtés nord et est. Le quartier est limité dans sa partie
sud par la clôture des établissements industriels. Partant l'extension de ce quartier n'est
possible qu'en rognant quelques mètres carrés sur la lagune par des remblais.
196
YAPI D.A (1994), op., cit, p61.
269
Les quartiers précaires localisés dans les zones marécageuses de l'île de petit
Bassam, se situe dans la commune de Koumassi. Les bidonvilles de cette commune sont
ouverts sur la lagune par la pointe du sud-est. L'un des plus vieux s'avère être le quartier
Zoé-Bruno. Situé à l'extrémité sud de la zone industrielle de Koumassi, il est bordé sur ces
côtés nord et ouest par les établissements industriels et ouvert sur la lagune.
destiné.
La présence des baraques au sein des lotissements officiels émane de "la gentillesse des
propriétaires des lots" ceux-ci pour dépanner un ami acceptent de lui prêter leur lots pour
construire quelques maisons en bois en attendant. Mais le statut de propriétaire privé des
lots n'empêche nullement l'Etat d'intervenir pour exiger le respect des clauses du cahier
270
des charges. Cependant, même réelle et persistante "la pression de l'Etat, soucieux de
défendre ses normes de construction parvient difficilement à dissuader les propriétaires
prêteurs de sorte que les baraques résistent aux assauts des bulldozers, quelque fois avec la
tolérance et même le concours des autorités administratives 197. Partant les lots attribués en
propriété privée tendent à devenir des terrains favorables à des implantations de baraques.
Cette invasion de lots privés, régulièrement attribués, est un phénomène plus marqué dans
la commune de Koumassi où les baraques sont implantées sur les zones du campement
remblayées et sur les plus anciens lotissements de la SETU.
Un autre exemple constitue celui d' Adjamé compensation un quartier précaire de la
commune de Cocody. Dans ce bidonville, les baraques sont éparpillées entre le zoo et les
Gendarmerie d 'Ag ban d'une part et entre la route du zoo et du zoo d'autre part au nord des
deux-plateaux.
L'Etat lui-même n'est pas épargné par ce mouvement "de colonisation" des
lotissements par l'habitat précaire. Près de la zone industrielle Banco-Nord dans la
commune de Yopougon, le quartier Dépôt III et IV rebaptisé "Naman Kouassi N' goh"
occupe un ilot du domaine privé de l'Etat.
Les quartiers précaires sont donc implantés dans la quasi totalité des communes de la ville
d'Abidjan sur, des sites en général inappropriés et dangereux pour la vie humaine.
197
YAPI D.A (1994), op., cit, p64.
271
Carte 7 : les bidonvilles d'Abidjan
NORD
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Source ; Pholos obllquea AUA CIV , 1-4 145 • 1985
272
Carte 8 : Répartition des quartiers précaires à Abidjan
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1
273
Conclusion partielle
Dans cette situation, les pauvres sont défavorisés vu que les programmes de logements
économiques s'adressent à des ménages dont le revenu est supérieur à 150 000 F CF A soit
une population de classe moyenne. Partant, la majorité dont les revenus mensuels sont
inférieurs à 150 000 est exclue. En effet, les coûts des logements connaissent une hausse
régulière et ne sont à la portée des catégories déshéritées. Plafonné à 15 millions FCF A au
198
Dianous (S) (1998), op cit, p 16
274
début des années 1980, le prix du logement économique est passé aujourd'hui à un niveau
maximum de 20 millions de Francs CF A. Les cours des terrains sont également en pleine
hausse, de 3500 FCF A le m2 dans la décennie 60 le coût se maximise à 30 000 le m2 de nos
Jours
199
BLANC.B et al, 1991, op.cit, p71
200
TIECOURA .A, op.cit, 2008, p7 l.
275
logements dans l'agglomération abidjanaise est à son comble. Ce fait est devenu presque
normal pour les populations. Devant l'insuffisance de logement dans la ville, les
populations se voient dans l'obligation de se contenter des logements dans lesquels elles
résident nonobstant l'agrandissement des familles. Ainsi, dans maintes habitations, les
chambres étant saturées, les salles de séjour servent de dortoirs les nuits.
201
Karine (C), (1994), op cit, p14
202
Karine (C), (1994), op cit, p14
276
Conclusion partielle
277
Conclusion du chapitre 2
JOUrS.
Outre cela, l'insuffisance de logements favorise la hausse des loyers .La ville enregistre
les loyers de loin les plus excessifs du pays. Un autre corollaire du manque de logements
constitue le surpeuplement et la modification des logements.
278
CONCLUSION DE LA TROISIEME PARTIE
279
CONCLUSION GENERALE
Localisé au Sud de la Côte d'Ivoire sur le littoral dans la région des lagunes,
Abidjan, ville macrocéphale est de loin l'agglomération la plus importante de la Côte
d'Ivoire. Etendue sur une superficie de plus de 65 000 hectares, la métropole se trouve au
cœur du climat subéquatorial caractérisé par des températures élevées et des pluies
abondantes. A la faveur de ce climat, la ville se situe dans une zone forestière. Le site
pittoresque de la ville se compose de zones lagunaires et de plateaux continentaux.
La ville compte dix communes. L'urbanisation galopante fait d'Abidjan le principal
foyer de peuplement du pays. En 1998, la population est évaluée à 2 877 948 habitants
pour un taux de croissance de 3,8%. La communauté étrangère représente 29% de cette
population qui constitue 45,7% de la population urbaine nationale. La cité, vitrine de la
Côte d'Ivoire, bénéficie à cet effet des infrastructures et équipements les plus importants
du pays. Diversité et densité caractérisent ces édifices dans la ville. Le principal s'avère
être le Port Autonome d'Abidjan. La ville rassemble une multitude de services
administratifs dont les institutions politiques du pays et les sièges sociaux des entreprises
de la sous-région.
A vcc les atouts sus mentionnés, Abidjan est une agglomération en pleine essor
économique. De nombreuses activités industrielles et du secteur tertiaire sont développées
dans la ville. A elle seule, Abidjan représente 70% des activités économiques du pays.
Cependant comme toute ville, Abidjan se trouve confronté à des problèmes. Lesquels se
particularisent par leur caractère criard et pléthorique. Ces difficultés sont essentiellement
liées à la dynamique démographique de la ville. Ainsi la métropole est le théâtre de
l'insalubrité, de l'insuffisance et de la dégradation prononcée des infrastructures et
équipements ainsi que de la pollution de l'eau et de l'air. Les zones enherbées et les
risques naturels sont légions dans la ville. La prolifération des bidonvilles est manifeste
dans la cité. A cela s'ajoute un chômage grandissant et un système de transport défaillant
source de difficultés quotidiennes de déplacement. A Abidjan, la recrudescence de la
criminalité amplifie l'insécurité. Nombre de forfaits sont enregistrés chaque jour. Les
problèmes posés dans la ville sont donc pluriels.
L'habitat n'est pas également épargné en dépit d'une politique urbaine de l'habitat
favorable. Le souci de loger les populations urbaines conduit les autorités dès
l'indépendance à l'adoption d'une politique de promotion du logement économique.
280
L'Etat opte pour une politique de promotion de l'habitat économique. Héritée de la
colonisation, cette politique est caractérisée par un engagement profond des pouvoirs
publics.
Pour atteindre l'objectif escompté, d'importants moyens sont mis en place. Après le
Ministère de la Construction et de l'Urbanisme, l'Etat crée des structures spécialisées que
sont le BNETD-BCEOM, !'AURA et la SEMA pour des missions d'étude et de
planification urbaines.
Des instruments d'intervention étatiques voient le jour. Il s'agit de structures de
financement, de production foncière et immobilière. Le financement de l'habitat est assuré
par l'Etat et des structures étrangères. Le pouvoir central intervient par le crédit de Côte
d'Ivoire et successivement l'OSHE, la BNEC et la CAA, le FSH ayant logé dans chacune
des trois dernières structures.
Le financement externe dérive des prêts consentis par la CCCE, la Banque
Mondiale, l'US-AID, et la BCEAO aux promoteurs immobiliers. Des emprunts ont
également été concédés à la production foncière par les trois dernières structures précitées.
En relais au DUH, la SETU créée en 1967 constitue ! 'instrument de production de
terrains. Elle a à son actif plus de 3 000 hectares de terrains produits à Abidjan. Deux
sociétés sont mises en place pour la production de logement : la SICOGI et la SOGEFHIA.
A la fin de la décennie 70, les résultats de cette politique sont probants. On assiste à un
boom de logements économiques.
Cette politique engagée dès l'indépendance nonobstant ses prouesses remarquables
doit être abandonnée du fait de ces insuffisances et de facteurs inattendus.
De la fin de la décennie 70 à 1980 des difficultés financières entravent la poursuite
de cette politique de logement. En effet le retrait de la CCCE, principal soutien financier
extérieur du secteur de l'habitat et la crise économique amplifiée à partir de 1980 amène la
Banque Mondiale à recommander la réorientation de la politique urbaine déjà critiquée par
! 'institution.
La banque décrie principalement les normes élevées d'équipement foncier et de
construction de même que l'accès difficile aux logements par les populations déshéritées et
le caractère budgétivore de l'engagement de l'Etat dans ce secteur de l'habitat.
Devant cette situation, la redéfinition de la politique urbaine de logement est adoptée dans
la décennie 80. La nouvelle politique de logement se caractérise par une limitation de
l'intervention de l'Etat au profit du privé. Partant les principaux instruments étatiques sont
281
successivement dissouts notamment le crédit de Côte d'Ivoire, la BNEC, la SETU, la
SOGEFHIA. Accordant toujours la priorité à l'habitat économique, cette politique confère
aux promoteurs privés le rôle capital de production immobilière. Aujourd'hui 51 sociétés
immobilières privées sont enregistrées avec pour principal champ d'action Abidjan. Le
privé assure le lotissement par les communautés villageoises. Le financement de l'habitat
émane en partie de ce dernier au travers de crédits bancaires, de fonds propres et de prêts
fournisseurs.
Le rôle de l'Etat se résume à la contribution au financement et à la production
foncière. En effet la BHCI, structure étatique où loge le FSH, octroye des prêts
immobiliers. En outre, le CDMH institué par l'Etat avec le soutien de la BIRD concède les
prêts acquéreurs relatifs au logement économique. La production foncière est effectuée
successivement par le CTU et l'AGEF. Le CTU a produit un total de 4 480 parcelles à
Abidjan et l' AGEF 53 hectares de terrain. La faiblesse de la production de cette dernière
s'explique principalement par l'instabilité politique et l'insuffisance des moyens financiers.
Les moyens susmentionnés permettent aux promoteurs privés de réaliser un ensemble de
logements essentiellement composé de l'habitat économique. La production totale est de
plus de 148283 unités inégalement reparties dans la ville.
Cependant l'habitat abidjanais se caractérise par une insuffisance criarde. La crise
de logement à Abidjan constitue un problème majeur. Déjà énormes dès l'indépendance,
les besoins annuels de logements dans l'ensemble sont croissants et colossaux. Au moins
80% de ces besoins représentent ceux de logements économiques. De façon globale l'offre
totale est évaluée à plus de 148 283 unités.
Exorbitant les deux décennies après l'indépendance, les besoins de logements
enregistrent une baisse du rythme d'évolution à partir des années 80. De la décennie 90 à
nos jours la tendance à la hausse est de mise. La demande de logements connait de
nouveau une recrudescence continue.
En face, l'offre annuelle est d'une faiblesse inespérée. L'habitat réalisé, durant la
mise en œuvre des différentes politiques, présente des caractéristiques diverses. L'habitat
produit est essentiellement de type économique.
De 1960 à 1986, période de l'engagement de l'Etat dans la production immobilière,
l'habitat économique réalisé se compose principalement de logements en bande d'un étage.
Les superficies des terrains vont de 100 à 600 m2• Les logements comptent au maximum
cinq (5) pièces et sont essentiellement cédés en location-simple pour des loyers ayant subis
282
une hausse et compris désormais entre 13 000 et 73 OOOFCfa. La production pendant cette
période est de plus de 100000 logements économiques. A partir de 1987 la nouvelle
politique de logement donne lieu à une production immobilière de plus de 48 283 dans
l'ensemble significativement composée de duplex. Les logements sont de deux à cinq
pièces pour des surfaces de terrains allant de 100 à 600m 2• Les logements sont offerts
essentiellement par vente directe à des prix variant de 8 millions à 20 millions selon le
type de construction. La production de logement reste insuffisante.
L'on enregistre une offre de 7217 logements pour un besoin de 19020 logements en 1975
soit 40% des besoins satisfaits. En 1988, la production est de 2 4 7 logements devant un
besoin de 17861 logements, l'offre ne répond qu'à 1,3% des besoins. En 1998, l'offre
passe à 2485 logements pour un besoin de 19 528 logements. Depuis la crise survenue en
2002 les besoins de logements à Abidjan connaissent des proportions démesurés eu égard
les déplacements massifs vers la ville. En 2009 les besoins étaient de plus de 27 000
logements pour une offre de 522 logements soit une satisfaction de 2% des besoins .En
2011, l'offre ne répond même pas à 1 % des besoins.
Partant Abidjan se trouve confronté à un déficit profond et évolutif de logements
qui concerne au moins à 80% l'habitat économique. De 11803 logements en 1975, le
déficit annuel atteint 17043 logements en 1998 et passe la limite de 26000 logements en
2009 et atteint 28711 logements en 2011.Le déficit cumulé est chiffré à plus de 300000
logements.
Certes imputable à la croissance rapide la population abidjanaise et à la cherté des
matériaux de construction, cette crise de logement émane également des insuffisances de la
politique de l'habitat à savoir la faiblesse de la production foncière, la rigidité du régime
foncier ivoirien et l'élitisme dans l'attribution des lots et logements économiques. En plus,
Les insuffisances administratives entravent la production de logements.
Les conséquences de cette situation dans la capitale économique sont lourdes. La
prolifération des bidonvilles constituent les dérivés de l'insuffisance de logements. Ce
problème cause également la spéculation foncière et immobilière ainsi que la cherté de la
location. Dans la ville, la promiscuité et la modification des logements sont également les
effets pervers de cette crise de logement.
Les politiques de logements ne parviennent pas à palier la crise de logement à Abidjan. Les
besoins de logement ont atteint des proportions démesurées. Les attentes des populations
s'éloignent chaque année de plus en plus des horizons de l'espérance devant la faiblesse de
283
l'offre annuelle. Il faut de nouvelles mesures pour remédier à cette insuffisance de
logements à Abidjan; il s'agit de propositions de substitution de solutions à l'effet de
favoriser la production massive de logement. Les thèmes autour desquels s'articulent ses
propositions sont :
- La reforme du régime foncier
- La mobilisation de ressources pour accroitre la production foncière
- L'accord de subventions aux promoteurs privés
- l'augmentation des fonds alloués à l' AGEF pour accroitre la production
foncière.
284
;'
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- Yapi Diahou.A, 1990, Nationalité, Ethnies, emplois et bidonvilles à Abidjan: la
question des facteurs et des déterminants, Abidjan ORSTRON, 9P
- Yapi Diahou.A., 1994 les politiques urbaines en Côte d'Ivoire et leur impact sur
l'habitat non planifié précaire: l'exemple de l'agglomération d'Abidjan, Saint
Denis, université de Paris, 8 l 3p
- Yapi Diahou.A. 2000, Banque et pouvoirs dans l'agglomération abidjanaise,
Paris, Harmattan, 457p.
- ZANOU B., AKA 0.0., 1994, Abidjan la cosmopolite: une étude
démographique de la ville d'Abidjan, Abidjan, 97P
- ZAnou B., Aka 0.0., 1994, Abidjan le cosmopolite: une étude démographique
de la ville d'Abidjan, Abidjan, Institut nationale de statistique (CIV), 9
OUVRAGES SPECIFIQUES
- Antoine P, DUBRESSION A., MANOU, SA., 1987, Abidjan Côté cour pour
comprendre la question de l'habitat, Paris, ORSTROM, 277p
- Antoine. P, Herry. C, 1982 (12/13-18), colloques « dynamique démographique
et habitat à Abidjan» in Ministère du Plan et de l'industrie, population et
développement, Abidjan, pp26,
- Chapelle K., 1993, analyse de la filière de production de logements économiques
à Abidjan ; ORSTROM, 39p
291
- Soumahoro C, 1996, «de l'abandon des politiques du logement aux promoteurs
privés : les voies de l'individualisation dans l'habitat locatif populaire
abidjanais» in Baumann E., Benga.N, Yéo.O, ORI.B., Leimdorfer F,
Soumahoro C, Dembele.C, recherches sur l'individualisation et la citoyenneté
dans les villes africaines : rapports intermédiaire, Paris, pp59- 71.
IV-ARTICLES ET REVUES
- AMEDE L., 13 Novembre 2002, « économie nationale objectif croissance de
3%remis en cause »in Fraternité matin, n°11407: p6
Antoine P., 28/0711981, « Abidjan : une population qui double tous les 7ans « m
MEDECINES d'AFRIQUE NOIRE, n°28: p421-424.
- BO NIF AIT J. Juin 2006, « Port Autonome d'Abidjan : des performances en
dépit de la crise » in Jeune Afrique Economique, dossier n°307 : p43-l 00.
- BREKA N., 8Aout 1989, « Port-Bouët: l'autre face» in Fraternité Matin,
n°7450 : p8-9.
- CABRILLAC B., Janvier-Mars 2000, « Aspects économiques et financiers de la
crise ivoirienne » in Afrique contemporaine, n° 193 : p38-44.
- DE DIANOUS, Richard S., Le CLUZIA T C., 1998, « Abidjan » in MARCHES
TROPICAUX ET MEDITERANEENS, hors série : p 3- 78.
DOUH L. P., 10 mai 1990, «habitats spontané, les racines du mal » in Fraternité
Matin, n°7679 : pp28-29
- DOUH L. P., 9 mai 1990, « de Port-Bouët à Abobo: des habitats aux noms
pittoresque » in fraternité Matin, n°7678 : p27
- DUBRESSON A., DIAHOU A.Y.,s Décembre 1988, « l'Etat la bas, les cours:
exclusion sociale et ;petite production immobilière à Abidjan » in revue Tiers-
Monde, volume XIX, n°1 l6: pl083-1100.
- Gore bi hué, Kouamé .A, 13 novembre 2008, "Abidjan souffre de l'absence d'un
pole urbains "in Fraternité Matin p6".
- Guillaume P., Juin 1998, « Politique du logement et politique urbaine dans la
nouvelle Afrique du Sud : cas de DEULAND, SOWETO » in politique
africaine, n°70 : p.144-153.
- Haeringer P., MARS 1985, « 25 ans de politique urbaine à Abidjan ou tentation
d'un urbanisme intégral in politique africaine, n°17: p20-40
292
HALA A., 6 avril 2004, « Abidjan replonge; à l'intérieur c'est grave» m
Fraternité Matin n°11825/ p2-3.
- Manou .S.A, Antoine P, Janvier-Mars 1985, « les classes moyennes et
l'urbanisation à Abidjan» in revue Tiers-Monde, vol 26, n°101 : p55-63.
- N'DJAMBOU L.E., Avril à Septembre 2004, « échanges maritimes et
enclavement en Afrique de l'ouest : le cas des ports d'Abidjan et de Cotonou, in
les cahiers <l'outre-mer n°226-227 : p233-258.
- VENARD J.L., FLEURIER 1985, « vingt-cinq ans de planification urbaine » in
cités africaines, p20-24
- Ville d'Abidjan: on occupe l'espace avant son équipement en infrastructures» in
FRATERNITE MATIN n°12121 :p7-8.
V- WEBOGRAPHIE
- WWW.agef.ci
- www.s1cog1.c1
293
TABLES ET ILLUSTRATIONS
294
LISTE DES CARTES
295
LISTE DES GRAPHIQUES
296
LISTE DES PHOTOS
297
LISTE DES TABLEAUX
298
TABLE DESMATIERES
299
DEDICACE 2
SOMMAIRE 3
SIGLES ET ABREVIATIONS 4
A V ANT PROPOS 7
RESUME 11
INTRODUCTION GENERALE 12
1- COMPREHENSION DU SUJET 12
II- REVUE DE LITTERATURE 15
A- L'HABIT AT ECONOMIQUE : APPROCHE DEFINITIONNELLE 15
III- PROBLEMATIQUE 44
IV- LES OBJECTIFS 46
V- METHODOLOGIE DE RECHERCHE 46
300
4.1.3-Le traitement analytique 58
4.2-Les résultats 58
INTRODUCTION 62
CHAPITRE 1 : LES CARACTERISTIQUES PHYSIQUES, SOCIO-DEMOGRAPHIQUES
ET LES INFRASTRUCTURES ET EQUIPEMENTS DE LA VILLE
D'ABIDJAN 63
1- LES CARACTERISTIQUES PHYSIQUES D'ABIDJAN 63
1.1- Historique de la ville d'Abidjan 65
1.2-Le site d'Abidjan 65
1.2.1- Les zones lagunaires 65
1.2.2- Les plateaux continentaux 66
1-2-3-Les dix communes d'Abidjan : une ville fragmentée 67
1.3- Abidjan : la dynamique spatiale 70
Conclusion partielle .. , 74
Conclusion partielle 82
Conclusion partielle 87
Conclusion du chapitre 1 89
301
1.2.2- Le commerce extérieur: le trafic portuaire 96
1.3- Le secteur informel 101
1.3.1- L'évolution du secteur informel 101
1.3.2- Les types de métiers et le poids socioéconomique de l'informel à
Abidjan 103
Conclusion partielle 106
302
III- LA NOUVELLE POLITIQUE DE LOGEMENT A PARTIR DE 1987 137
Introduction 152
CHAPITRE I : PRODUCTION ET ACTEURS DE LOGEMENTS
ECONOMIQUES A ABIDJAN 153
1-LA PRODUCTION EN LOGEMENTS ECONOMIQUES 153
1-1- Les réalisations des sociétés immobilières et leurs localisations 153
1-2-L'organisation de la production immobilière 158
Conclusion partielle 159
303
Conclusion partielle 194
Conclusion du chapitre 1 196
Introduction 235
CHAPITRE I: LES FACTEURS DE L'INSUFFISANCE DU LOGEMENT
ECONOMIQUE A ABIDJAN 236
304
1.1.1.4.1 -Le permis de construire: définition, validité et types 245
1.1.1.4.2- Les dossiers de demande du permis de construire 246
1.1.4.3-La procédure de délivrance du permis de construire 249
1.1.1.4.4-Le permis de construire : des dispositions légales et la rigidité 251
des normes de construction 254
1.1.2-L'élitisme dans l'attribution des terrains et de logements:
un facteur d'exclusion 256
1-2- Les insuffisances administratives 256
1-2-1-La lenteur et la lourdeur des procédures 258
1.2-2-Les barrières administratives 258
Conclusion partielle 258
305
ANNE:XE
306
Enquête au domaine urbain
Questions
1- quels sont les modes de cession des terrains urbains ?
1- Quels sont les dossiers à fournir pour les demandes de titre foncier ?
2- Quelle est la procédure pour l'acquisition du titre foncier?
3- Quelles est la procédure du lotissement ?
4- Quels sont les dossiers de demande de lotissement ?
307
Enquête à la direction de l'habitat et de la copropriété
Questions
1- De combien sont les besoins et offres annuel de logement à Abidjan ?
2- Quelles sont les sociétés de construction immobilières opérant à Abidjan ?
3- Quelle est la totalité des logements produits par ces sociétés et où sont-ils localisés ?
4- Quels sont les dossiers de demande du permis de construire ?
5- Quelles sont les normes de construction recommandées ?
6- Quelle est la procédure pour la délivrance du permis de construire?
308
Enquêtes auprès des sociétés immobilières
Questions
1- Quels sont les types de logements économiques proposées à la clientèle (type, nombre
de pièces, superficie) et les prix de vente?
2- Quel est le nombre total de logement économique produit la société?
3- Quels sont les différents quartiers construits par la société et ou son t-il localisés ?
4- Quels sont les modalités de vente et les prix des logements économiques ?
5- Quelles sont les sources de financement de l'activité immobilière?
6- Que fait l'Etat pour les sociétés immobilières?
7- Quels sont les problèmes rencontrés et les solutions entreprises?
Enquête à I' AGEF
Questions
1- Quelle est la date de création de l 'AGEF ?
2- Quel est la superficie totale de terrains produits ?
3- Quelles sont les caractéristiques de ces terrains et ou sont-ils localisés
4- A combien sont vendus les terrains ?
5- Comment sont cédés les terrains de l'AGEF?
6- Quelles sont les difficultés rencontrées par l' AGEF ?
309
••
M1r11stére du Logement. du Cadre de Vie el de l'Environnement. Recueil des textes sur l'Urbanisme
1
Si le modifications apportées au projet approuvé
ARRETE:
N.LASME
page 33
Ministère du Logement. du Cadre de Vte el de l'Environnomenl - Recueil des textes sur l'Urbanisme.
page 37
M1n1stère du Logement, du Cadre de Vie et de l'Environnement - Recueil des textes sur l'Urban,sme
Article 1 O. - Lorsque le terrain est la propriété de l'Etat, le Section V ~ Olspostuons générales et finales
conseil municipal ou le Conseil de la Ville d'Abid1an est Article 17. - les·compétences transférées aux communes
hatnüté à demander rétablissement de projets de et à la ville d'Abidjan par les dispositions du présent décret
lotissements. ne comportent aucune mesure d'accompagnement au
La demande est adressée par le maire au sens de la loi n" 85-582 du 29 juillet 1985 susvisée.
.Ministre chargé de la constrvction et de l'urbanisme par
l'intennédiaire du Ministre de l'intérieur.
Article 18. - le Ministre de rlntérieur et le Ministre des
la proeedure d'enquête, d'élaboration et Travaux Publics, de la Constrvction, des Postes et
d'approbation des projets de lotissements fait l'objet d'un Télécommunications sont, chacun en ce qui le concerne,
décret cistinc]. chargés de l'exécution du présent décret qui sera publié au
Journal officiel de la République de Côte d'Ivoire.
Article 11. - le cas échéant, lorsque les terrains sont des
terrains ruraux au sens du décret n• 77-906 du 6
novembre 1977 susvisé et qu'ils sont situés dans les Fait à Abidjan, le 25 juin 1986
limites territoriales d'une commune, les règles détenninées
par le décret ci-dessus sont applicables de plein droit sous
réserve des dispositions ci-après. Félix HOUPHOUET-BOIGNY
page 38
·"'---- M1n1slt.'re du Logement, du Cadre de Vie t't de rEnv,ronnement. Recue11 ces tcx1cs sur l'Urban,srnc
@ Dêçret n• 92-39§ gu 1tr IYll!Pt 1?921 por1ant construire pour ~s logements Individuels et familiaux
reglçml'nlation du pem,ls de çonstrulro et abrogeant conformes Ili des plans-types agréés par le ministre chargé
le décret n• 77-941 du 29 novombro 1977. de la Construction et de fUrbanisme, sous réserve que les
constructions se soumettent aux contrôles prescrits par
lesdits règlements.
LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
page 43
..
1
,
M,n1s!t'.'1e du logement. du Cadre Cie Vie el de l'Environnement· Recueil oe s textes sur l'Urbarusrne
1
Lorsqu'un batiment existant se trouve frappé
d'ahgnemen1 ou se situe sur une parcelle de lerrain ministre charge de la Construction et de l'Urbanisme;
interdite i1I la construction, le permis de construire ne peul En cas de désaccord, la décision définitive
être déhvrè que pour kts travaux assurant la mise hors incombera au préfel qui courra, en tan! que de besoin, se
d'eau des occupants; tous ouvrages ayan1 pour réfërer aux_ instruaior > du ministre chargé de la
conséquence de prolonger la durée de ce batiment,"seront Construction el de rurtio.,isme.
mtennts
page 44
Il I
M1n1stére du Logement. du Cadre de Vie et do rEnvironnemont - Recueil des textes sur l'Urbanisme
1
1 Chapitre 2: Du Contrôle, du Constat dos Infractions et
dos Mesures conservatoires.
Article 29. - Lorsque la construciion est achevée. le maitre
de l'ouvrage doit en faire la déclaration écnte à l'autor,tt'.>
qui a délrvré le permis de construire.
Article 22. - Les préfets. les maires ou leurs délègues. les S1 les travaux ont été dirigés par un arcbuecre
Article 26. - La décision fixant les prescriptions techniques Article 33. - Dans les parties du Territoire national dont la
Article 28. • Sans préJud1ce des poursuites pénales Article 36. • Le Ministre de l'Environnement. de la
prtvuea • !'Article 27 c1-d11sus, le ministre chargé de 11 Construction et de l'Urbanisme, le Garde des Sceaux.
Construction et de l'Urbanisme peut ordonner è ses Ministre de la Justice, le Ministre de la Défense. te Ministre
services de procéder è la démolition de toute construction de l'Intérieur et le Ministre de la Sécurité sont chargés.
ou addition de construction nouvelle qui aura été chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent
entreprise ou poursuivie postérieurement • la notification décret qui sera publié au Journal official de la République
de l'ordre de cessation des travaux. de Côte d'Ivoire.
page 45
••• Ministere du Loveml.'nl, du Cadr~ de v,c, el do t'Environnemenl • Recueil des textes sur l'Urb:in,sme.
1 FELIX HOUPHOUET-BOIGNY
1
1
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1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1 page 46
Notre société crée en 1990, est devenue une des sociétés leaders de la promotion immobilière en côte d'ivoire.
La SIP1M c'est aujourd'hui plus de 5000 logements construits.
Elle a réalisé:
- Résidence LA CITE VERTE PRA1RIE 1 (125 logts) à Yopougon·
Résidence LE LIEVRE ROUGE (270 logts) à Yopougon
Résidence LES ELYSEES (306 logts ) à Yopougon CHU
Résidence LA CITADELLE (111 logts) à Yopougon
Résidence LES FLAMBOYANTS 1 à Yopougon Sonaco (274 logts)
Résidence GALAXY à Yopougon (125 logts)
Résidence LA PREVOYANCE 1 (179 logts)
Résidence IVOIRE à Yopougon Niangon (264 logts)
Résidence LES JARDINS DE LA PALMERAIE 1 (122 lgts), 2 (122 lgts), 3 (100 lgts), 4 (90 lgts), 5 (109 lgts), à la Rivier:
Résidence PARADISE 1 (~3 logts de standing) à Riviera palmeraie
Résidence LES TUILERIES (118 logts) à Riviera
Résidence LA COLOMBE (240 logts) à Cocody Dokui
Résidence HALAMA (117 logts) à Koumassi sur le V.G.E.
Résidence LES CAFEIERS 1 (100 lgts), 2 (107 lgts), j (100 lgts), 4 (148 lgts) aux 2 Plateaux Angré,
Résidence LES CAFEIERS 5 (218 lgts), 6 (170 lgts), 7 (192 lgts), et 8 (137lgts) aux 2 Plateau Angre
Résidence GROUPEMENT 4000 Logements Quartier D (81 lcgts), Quartier C (93 logts), Immeuble G4000 à la Djibi
Résidence LA SIRENE (292 logts) à Port-Bouet Aéroport
Résidence ATLAJ'lj'TII)E 1 ( 456 logts) à Port-Bouet Aéroport
MERCI
22-janv-10 22/04/08
~·1=="'•1'.11
Tél: 20 316415 / 20 31 6416
20 316400
4PIM . 4/51'0
3PIM
80 93
Surface utile (m2) 68
200 250
Surface du lot (m2) 175
Suppl. terrain (obligatoire) 1 500 000 1500000 2 000 000 2 000 000 2000 000
Suppl. tuiles rouge (Afribéton) 385 000 440 000 465 000 505 000 540 000
COUT LOGEMENT 15 424 925 17 022175 19 730 500 20 837 500 23957 500
Enregistrement 105 000 105 000 120 000 120 000 140 000
lïtre Foncier 348 000 444 000 447 000 480 000 540 000
Frais notaire (prévisionnel)(1 D,5¾ du prix de base) 1 167 075 1 308 825 1 312 500 1 312 500 1312500
Frais de dossier 150 000 150 000 150 000 150 000 150 000
TOTAL (HT) ')7195 000 19 030 000 21760 000 22900 ooo 2'100000
,._ •·,
t _I -.
·
exonération TVA
-EN PROJET
Les . Lauriers?
·SARL AU CAPITAL DE 200.000.000 F CFA
CONSTRUCTION ET PROMOTION IMMOBILIE::RE
....
CONDITIONS ET.PRIX
_;.-
DE VENTE
.. (
DESIGNATION
LAURIERS15 LAURIERS 17
RIVIERA PALMERAIE
.. RIVIERA PALMERAIE
-
rl\AIS DE NOTAIRE - - - - -
'·
FRAIS DE TERRAIN
SUPPLEMENTAIRE 20.000 F/ m2 20.000 F / m2 20.000 F/m2 20.000 F/m2 20.000 F
28Jwn2009
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SICOGI: NOUS SAVONS FAIRE DES MAISONS