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Cours de construction métallique II

III. Règles générales de conception de


bâtiments de type « halle »

Enseignant : Sami MONTASSAR


(E-mail: montassar@lmsgc.enpc.fr)

Ecole Nationale d’Ingénieurs de Tunis, 2011-2012


1
Introduction et terminologie des différents
composants

• Exemples de bâtiments métalliques à un seul niveau et de


grande portée (de type « halle ») : bâtiments industriels,
constructions sportives, marchés, hangars, ateliers d’aviation, grandes
surfaces, halls d’exposition …

• Systèmes structuraux : On distingue les structures principales, les


structures secondaires (comme les contreventements, les pannes et
les lisses) destinées à supporter l'enveloppe du bâtiment.

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3
4
 On distingue deux types d’enveloppes :
 Les enveloppes horizontales ou les toitures : systèmes de
couvertures.
 Les enveloppes verticales : systèmes de bardages.

 La couverture s'appuie habituellement sur des pannes et le bardage


sur des lisses, bien que dans certains pays (nordiques par exemple), la
pratique soit différente.

 Les pannes sont des éléments porteurs secondaires qui reprennent


les charges permanentes des éléments de couverture ainsi que les
surcharges sur la toiture (vent, neige, etc.) et les transmettent aux
éléments porteurs principaux (fermes du bâtiment).

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 Les pannes et les lisses sont souvent formées à partir de profilés
galvanisés, laminés à froid, à section en Z ou en C, qui s'appuient sur
l’ossature principale.

 Des profilés laminés à chaud peuvent être utilisés pour les pannes et
les lisses, en particulier dans le cas de bardage et de couverture de
grande portée (ce qui conduit à des charges plus importantes) et aussi
lorsqu'il est nécessaire de suspendre des charges significatives à la
toiture.
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Solutions pour l'assemblage panne sur traverse
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 les lisses sont des poutres horizontales qui ont pour fonction de
supporter les éléments de bardage et de transmettre aux poteaux et
montants les surcharges de vent s’appliquant sur la surface du bardage.
Les lisses peuvent servir aussi de barres de contre-flambement aux
poteaux.

 La portée habituelle des éléments de l’enveloppe est comprise entre


1,5 et 2,0 m et celle des éléments secondaires est généralement de 6 à
8 m.

 Les portiques peuvent avoir une portée de 15 à 60 m. (toutefois les


portées comprises entre 20 et 30 m sont généralement les plus
économiques).

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Quelques types de systèmes porteurs

 Traverses constituées de
- profilés laminés,

- poutres composées à âme pleine,

- poutres alvéolaires (à âme ajourée).

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Exemple de fabrication des poutres alvéolaires

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 Lorsque la portée augmente, des fermes à treillis peuvent être
adoptées.

Exemple d’une poutre à treillis

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Exemple de ferme à treillis

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 Shed : Disposition inclinée des pannes (une extrémité repose sur la
membrure inférieure d’un treillis et l’autre sur la membrure supérieure
du treillis suivant)

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 Structures plissées : Remplacement des barres des treillis par des
tôles profilées.

 Autre variante du Shed : groupement des poutres à treillis par paires


en les inclinant.
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 Structures spatiales : Disposition des treillis dans les deux sens
longitudinal et transversal : structure bidimensionnelle permettant de
réduire considérablement le nombre de points d’appui.

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 Structures cintrées ou à arcs

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Exemple de poutres cintrées

18
 Système « parapluie » :

 Système haubané :

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Portiques avec traverses à âme pleine

 Le portique en acier constitue le type de structure le plus utilisé pour


les ossatures principales.
 Les portiques peuvent être fabriqués soit à partir de profilés laminés
à chaud, soit à partir de PRS.
 Quelques variantes usuelles de portiques (les dimensions sont
données à titre indicatif) :

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22
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 Pour les grands bâtiments, il est généralement plus économique de
les diviser en travées de 20 à 30 m, à condition que la présence de
poteaux intermédiaires ne nuise pas à l'exploitation du bâtiment.

 L'espacement des portiques est compris entre 4,5 et 10 m, un écart


de 6 à 8 m étant le plus courant en cas d'utilisation d’un système de
pannes, et un écart moindre lorsque l’enveloppe du bâtiment repose
directement sur les portiques.

Quelques choix architecturaux

Objectif : rendre les bâtiments et leurs systèmes d’enveloppe plus


attractifs et mieux adaptés à leur environnement

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 Mise en place des acrotères qui servent à masquer la forme en
pente de la toiture du bâtiment.

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 L'emploi de poutres alvéolaires visibles de l'extérieur.

26
 Les innovations au niveau des assemblages permettent de renforcer
l'esthétique du bâtiment.

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Portiques à toiture en pente

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 Un portique symétrique à une travée se présente typiquement
comme suit :

 Une portée comprise entre 15 m et 60 m (20 à 30 m étant la portée la plus


efficace).

 Une hauteur au jarret comprise entre 5 et 10 m (5 à 6 m est la hauteur la


plus efficace sur le plan structural, toutefois les activités commerciales exigent
fréquemment des bâtiments bien plus hauts).

 Une pente de toiture comprise entre 5° et 10° (6° étant communément


adoptée).
 Un espacement des portiques compris entre 5 m et 8 m (plus la portée du
portique est grande, plus l'espacement est important).
 Des renforts dans les traverses au niveau des jarrets, et si nécessaire au
niveau du faîtage.

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 L'utilisation de renforts au droit des jarrets et du faîtage permet à la
fois de réduire la hauteur nécessaire de la traverse et d'obtenir un
assemblage encastré efficace.
 Le renfort est souvent découpé dans un profilé de mêmes
dimensions que la traverse.

Portiques avec pont roulant

 Les appareils de levage entraînent des charges verticales


supplémentaires ainsi que des efforts horizontaux considérables, qui
ont une incidence sur les calculs.
 Lorsque la capacité de l'appareil de levage est relativement faible
(jusqu'à 20 tonnes environ), il est possible de prévoir des corbeaux
fixés sur les poteaux pour supporter l'appareil de levage.
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 Pour réduire la flèche horizontale au jarret, il peut être nécessaire de
prévoir soit un tirant, soit des pieds de poteau encastrés.

 Pour les appareils de levage lourds, il convient d’appuyer le chemin


de roulement sur des poteaux supplémentaires, lesquels peuvent être
fixés au montant du portique au moyen d'un contreventement pour
pallier aux problèmes d'instabilité.
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structure type de
portique en acier
avec ses éléments
secondaires

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Poutres sablières

 Dans les bâtiments constitués de portiques à travées multiples, il est


courant d'utiliser des poutres sablières pour éliminer certains poteaux
intermédiaires.
 Dans ce cas, la pratique courante consiste à ne prévoir qu’un poteau
sur deux et à appuyer la traverse sur une poutre sablière attachée aux
poteaux des portiques adjacents.

 Les poutres sablières peuvent être soit simplement appuyées, soit


continues au travers des poteaux d'appui. Le choix dépendra
normalement du coût relatif entre une poutre plus lourde dans le cas
d'une poutre sur appuis simples, et un assemblage plus coûteux dans le
cas d'une poutre continue.

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Poutre sablière

35
Techniques d’installation

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Systèmes statiques

 Les liaisons des différents éléments entre eux ou avec les fondations
sont modélisées par une liaison articulée (rotule) ou une liaison rigide
(encastrement).

 Les assemblages qui constituent les liaisons réelles ont un


comportement intermédiaire se situant entre ces deux extrêmes
théoriques : on les appelle liaisons semi-rigides.

 Une structure est dite stable si elle est isostatique ou


hyperstatique. Une structure hypostatique (appelée mécanisme) est
instable.

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Articulation en Degré
pied de poteau Système statique d’hyperstaticité

-1

+1
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Encastrement en Degré
pied de poteau Système statique d’hyperstaticité

+1

+2
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Encastrement en Degré
pied de poteau Système statique d’hyperstaticité

+3

+3

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 L’hyperstaticité d’une structure a pour conséquences :

 une bonne répartition des moments de flexion avec des


valeurs extrêmes en général plus faible que dans une structure
isostatique, ce qui a également pour conséquences des
déplacements plus petits;
 une possibilité de redistribution des efforts en cas
d’endommagement d’une partie de la structure à la suite d’un
incendie, d’un choc, d’une explosion, … ;
 une grande sensibilité à des changements de température
(variation uniforme ou différentielle), à des tassements d’appui
différentiels, à des déplacements d’appui, aux imprécisions de
fabrication ou de montage, …

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 Le choix de l’hyperstaticité de la structure et de l’emplacement des
articulations ou des encastrements a une influence considérable sur la
répartition des moments de flexion et sur la déformée.

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Quelques détails de construction :
Les assemblages

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Les pieds des poteaux
a) Articulation

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46
Les pieds des poteaux
b) Encastrement

47
Liaison poutre-poteau
a) Articulation

48
Liaison poutre-poteau
b) Encastrement

49
50
51
(Joint de poutre) Liaison poutre-poutre

a) Articulation

b) Encastrement

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Faîtage traverse

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Portiques avec fermes à treillis

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 Les poutres à treillis à deux membrures sont analogues aux poutres
à âme pleine en I : les semelles sont remplacées par les membrures et
l’âme est remplacée par les barres de treillis (diagonales et
éventuellement montants).
 Les membrures (tout comme les semelles) reprennent le moment
de flexion.
 Les barres de treillis (tout comme l’âme) reprennent l’effort
tranchant.
 Dans une ferme à treillis, les nœuds sont assimilés à des rotules.
Les charges agissent aux nœuds. Les axes des membrures, montants et
diagonales sont concourants.
 Les poutres à treillis sont plus légères que les poutres à âme pleine
de même hauteur et de même résistance, mais leur coût de fabrication
est plus élevé.
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 Elles ne sont économiques que pour des grandes portées et
moments de flexion élevés.
 Elles sont parfois adoptées pour des raisons architecturales (par
exemple pour rechercher finesse et transparence dans une structure de
verrière).
 La stabilité au feu est plus facilement obtenue avec une poutre à âme
pleine qu’avec une poutre à treillis.
 L'inclinaison du toit est normalement choisie entre 1:16 ou 1:10, en
fonction du type de toiture. Une inclinaison inférieure à 1:16 est à
utiliser avec prudence (en effet, la flèche diminue l'inclinaison et si la
pente réelle du toit devient trop faible, il y a un risque que l'eau ne
s'écoule pas correctement et qu'il se produise une accumulation d'eau).

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 Le poids de la membrure comprimée d'un treillis habituel représente
environ 50% du poids total, celui de la membrure tendue environ 30%
et les diagonales et montants environ 20%. Ceci signifie que les
membrures en compression doivent être optimisées en premier lieu.

 Pour autant que les conditions de transport le permettent, les fermes


à treillis sont entièrement assemblées en atelier. Dans le cas de
structures importantes, on peut prévoir de transporter le treillis en
plusieurs éléments qui seront assemblés directement sur le chantier.

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Classification des fermes à treillis

Selon la forme géométrique

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Selon la disposition des barres

Autres types

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 Pour obtenir une estimation grossière de la hauteur de coupe à retenir pour une
poutre à treillis à deux versants, il est recommandé d'observer le rapport suivant :
pour une inclinaison de toit de 1:16, H = L/25 – L/30 et pour une inclinaison de
1:10 H = L/35 to L/40 où H correspond à la hauteur au niveau de l'appui. Pour les
poutres à treillis à membrures parallèles, le rapport est d'environ H = L/20.
61
Quelques variantes usuelles de fermes à treillis
(les dimensions sont données à titre indicatif)

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Les membrures

 Sections utilisées :

 Sollicitations dans les membrures : efforts axiaux.


 Critères de choix :
- efforts intérieurs,
- simplicité/difficulté des assemblages (articulations).

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Les diagonales et les montants

 Sections utilisées :

 Sollicitations dans les diagonales : efforts axiaux (pas de flexion).

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 Pour garantir une fabrication rationnelle, les profilés les plus
rentables pour les poutres à treillis sont généralement des profilés en C
ou des cornières. Un autre profilé lui aussi fréquemment utilisé est un
profil creux rectangulaire (RHS).

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 Lorsque les membrures sont sollicitées par des charges entre les
nœuds d’assemblage des treillis, ce qui génèrent des moments de
flexion, un profilé en I peut s’avérer être la meilleure solution.

Les nœuds
 Lors du dimensionnement des poutres à treillis, il est important que
le projeteur étudie les nœuds dès le début de son travail.

 Le choix des profilés constituant les barres ne dépend pas toujours


des efforts qui les sollicitent mais bien souvent du type de nœuds
prévus qui doivent être simples et facilement réalisables.

 Le choix des dispositions constructives a une influence


déterminante sur le coût de la structure.
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Autre type de traverse :
poutres échelles (ou Vierendeel)

 Elles ne comportent que deux membrures parallèles et des


montants. Ces derniers sont encastrés sur les membrures (pas de
diagonales ⇒ flexion locale des barres).
 Poutres plus lourdes + assemblages soudés plus onéreux.

 Avantage : les passages au travers de la poutre sont plus dégagés.

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Les poteaux des portiques

 Le choix du type de section pour les poteaux dépend de plusieurs


paramètres :
 le type de sollicitation (l’importance relative de la flexion dans
le plan du portique, de la flexion hors du plan du portique et de
l’effort normal),
 l’élancement des poteaux dans le plan et hors du plan du
portique (phénomène de flambement),
 le type de section choisie pour la traverse et la liaison prévue
avec le poteau,
 la présence d’une poutre de roulement de pont roulant et le
mode de fixation de celle-ci,
 la présence de lisses de façades.
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Profils à section constante

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Profils à section variable

Poteaux à inertie variable Poteaux à baïonnette

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Profils composés

Poteaux à treillis Poteaux à traverses de liaison

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Exemple d’ossature à treillis utilisant des poteaux à treillis

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Structures spatiales

 Un treillis spatial est formé de deux plans parallèles de barres


croisées (les membrures), dont les nœuds sont reliés par des diagonales
constituant l’âme du treillis.

 Ces structures peuvent être composées de volumes élémentaires


pour faciliter la préfabrication et le montage. Les membrures des deux
nappes peuvent être parallèles ou diagonales.

 Ces structures peuvent résister à des forces agissant dans n’importe


quelle direction. Elles permettent de franchir des portées jusqu’à 100m.
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79
 Les structures tridimensionnelles sont des systèmes fortement
hyperstatiques où le calcul manuel est compliqué. Elles sont aussi
caractérisées par la l’importante influence des effets thermiques.

 La plupart des systèmes de structures tridimensionnelles permettent


de réaliser toutes formes géométriques, régulières ou non, à modulation
carrée, rectangulaire, triangulaire, ou autres.

 Le choix des géométries doit tenir compte des principes suivants :


- rechercher une systématique en ce qui concerne la fabrication
des barres et des nœuds;
- limiter au maximum le nombre des barres et des nœuds;
- étudier l’assemblage des différentes parties du treillis, au
niveau des nœuds, afin de faciliter les opérations de montage.

80
 Objectifs : utiliser des nœuds simples et efficaces pour garantir le
bon fonctionnement du système. La conception du nœud doit
permettre de lier mécaniquement les barres tout en respectant leur
continuité directionnelle et la convergence des efforts en un point de
manière à éviter l’apparition des efforts parasites.

 Généralement, deux types de nœuds sont utilisés :


- le nœud sphérique - le nœud plat

81
82
 Les nappes réticulées cylindriques

 Les calottes sphériques

83
Quelques règles empiriques de
prédimensionnement
Panne continue de toiture en profilé laminé h ≅ l/40
Panne continue de toiture en profil formé à froid h ≅ l/30
Lisse continue de façade en profilé laminé h ≅ l/40
Traverse de portique en profilé laminé h ≅ l/30
Traverse de portique en profil composé à âme pleine h ≅ l/15 à l/20
Ferme à treillis de hauteur constante h ≅ l/12
Ferme à treillis de forme triangulaire h ≅ l/4 à l/6
Poteau de portique en profilé laminé encastré à la traverse Profilé HE de même aire
de section que la traverse
Poteau de portique en profilé laminé bi-articulé Profilé HE d’élancement
λ=lf/i≤
≤50
Diagonale de contreventement triangulé Profil d’élancement
λ=lf/i≤≤250
84
Systèmes de contreventements

(A) Contreventement de façade


long-pan
(B) Contreventement transversal
de toiture
(C) Contreventement de façade
pignon
(D) Contreventement longitudinal
de toiture

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 Les contreventements sont des éléments stabilisateurs qui
permettent à la structure de résister aux force horizontales en les
transférant jusqu’aux fondations. Ils contribuent aussi à la limitation
des déformations et à l’augmentation de la stabilité de la structure et de
ses éléments.

 Les charges et actions qui provoquent ces forces sont:


o les actions dues aux vents,
o les effets sismiques,
o les actions horizontales des ponts roulants agissant sur les
voies de roulement,
o les chocs,
o Composantes horizontales des actions verticales (poids propre,
neige …) dans certaines structures à toiture inclinée.
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 Plusieurs types de systèmes de contreventement, permettant de
donner la rigidité nécessaire au cisaillement, existent :
o par triangulation (contreventement en treillis : en croix de St-
André, en K, en V, en N …) ⇒ forces transmises par des efforts
normaux dans les barres. Faire attention aux risques de
flambement des barres travaillant à la compression
o par remplissage (voile en béton armé, murs en maçonnerie,
dalles en béton armé ou mixtes acier-béton, diaphragme en tôle
d’acier ou en panneau sandwich, noyau rigide ou mur de refend
en béton armé pour les bâtiments à étages) ⇒ efforts transmis
essentiellement par cisaillement du béton ou de la tôle.
o par rigidification des nœuds ⇒ forces transmises surtout par
flexion des traverses et des poteaux.

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Cheminement des charges verticales

1) Le poids propre de la couverture, l’action de la neige, la charge de


poussière et les charges d’entretien sont repris par l’élément de la
couverture qui travaille essentiellement en flexion comme poutre
simple en s’appuyant sur les pannes.
2) La panne est sollicitée par une charge uniformément répartie
provenant des réactions d’appuis de la couverture. Elle travaille en
flexion comme poutre simple ou poutre continue (en fonction du
choix de son système porteur). Les pannes s’appuient sur les portiques.
3) Le portique reçoit des charges concentrées au droit de chaque panne
(les réactions des pannes).
4) Les réactions d’appuis du portique sont reprises par les fondations.
5) Les fondations transmettent les charges au sol support. 94
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Cheminement des charges horizontales

Vent sur long-pan (espacement des portiques < 9m)

1) Les éléments de bardage reprennent la pression du vent et chargent


avec leurs réactions les lisses de long-pan.
2) Les lisses de bardage du long-pan sont appuyées sur les poteaux des
portiques. Ces derniers reprennent donc les réactions des lisses.
3) L’action du vent long-pan est donc reprise par les portiques (qui
sont sollicités dans leurs plans) et transmise aux fondations puis au sol
support.
Vent sur long-pan (espacement des portiques > 9m)

1) Les éléments de bardage reprennent la pression du vent et chargent


avec leurs réactions les lisses de long-pan.
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2) Pour réduire la portée des lisses de bardage, on rajoute un potelet au
milieu de la travée (le potelet aura son appui inférieur sur la fondation
et l’appui supérieur sur un contreventement longitudinal de toiture).
Une lisse sera appuyée à une extrémité sur le poteau et à l’autre sur le
potelet. Les lisses (qui peuvent être des poutres simples entre un
potelet et un poteau ou des poutres continues sur le potelet)
transmettent leurs réactions aux poteaux et aux potelets.
3) Les potelets (qui travaillent à la flexion) soumis aux réactions des
lisses transmettent leurs réactions aux fondations par l’appui inférieur
et au contreventement longitudinal de toiture (qui est une poutre à
treillis ayant comme membrures la panne sablière et la première panne
courante) par l’appui supérieur.
4) Le contreventement longitudinal transmet la part de l’action du vent
apporté par le potelet aux portiques qui sont ses appuis.

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Vent sur long-pan

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Vent sur pignon
1) Les éléments de bardage reprennent la pression du vent en
fléchissant et chargent avec leurs réactions les lisses de pignon qui à
leur tour transmettent leurs réactions aux potelets.
2) L’appui inférieur du potelet est sur la fondation. L’appui supérieur
est assuré par une panne qui dépasse la traverse du portique et qui fait
partie du contreventement transversal de toiture. Les pannes
transmettent donc les réactions des potelets par compression dans le
contreventement transversal.
3) Le contreventement transversal de toiture, soumis aux charges
provenant des pannes, est une poutre à treillis sur deux appuis. Ces
appuis sont réalisés par les deux contreventements verticaux de façade
long-pan (appelés aussi palées de stabilité).
4) Les contreventements verticaux de long-pan, qui travaillent comme
des poutres à treillis consoles, transmettent les réactions d’appui du
contreventement de toiture aux fondations 99
Vent sur pignon

100
Conception du système de contreventement
 Le système de contreventement doit être conçu dés la phase d’avant-
projet avant tout calcul et toute vérification.
 Le poids des contreventements est généralement négligeable par
rapport à celui des éléments porteurs principaux de la structure.
 Le choix d’une conception d’un système de contreventement est
généralement dicté par des conditions d’utilisation de l’ouvrage
(ouvertures, portes, couloirs, vitrages …), des contraintes
architecturales, des critères économiques ...
 Cas des constructions de grandes longueurs : Attention aux
déplacements imposés dus aux effets thermiques (ou aux effets du fluage et du
retrait du béton dans le cas des constructions mixtes). Les dilatations empêchées
dans le cas d’une structure fortement contreventée créent des efforts
hyperstatiques très importants (exemple de solution : joints de
dilatation quand c’est possible). 101
Dispositions des contreventements

 Pour équilibrer une force pouvant agir dans n’importe quelle


direction d’un plan, les trois conditions suivantes doivent être
respectées :
o il faut disposer d’au moins trois lignes d’action de forces,
o les lignes d’action de forces ne doivent pas être concourantes
en un point,
o les lignes d’action de forces ne doivent pas être toutes
parallèles entre elles.

102
Quelques exemples

Chaque contreventement de toiture


transmet les efforts horizontaux
provenant d’une direction qui lui est
perpendiculaire au moyen de deux
contreventements verticaux de façade.
Les trois conditions d’équilibre dans
le plan sont respectées.

103
Même solution avec doublement
de contreventement de toiture.

104
Le vent longitudinal est équilibré par un
seul contreventement de long pan. Les
conditions d’équilibre sont respectées car
le couple créé par l’excentricité de la force
due au vent par rapport à ce
contreventement est équilibré par les
réactions perpendiculaires des deux
contreventements de pignon.

105
Bien que comportant un
contreventement de toiture
jouant simultanément le rôle de
contreventements longitudinal et
transversal, cette solution est
instable car les lignes d’action
des forces sont concourantes en
un seul point.

106
- Le contreventement transversal se situe à proximité de la travée
centrale.
- Cette disposition est préférable car elle permet une libre dilatation
thermique de part et d’autre de la travée rigide.
- Il faut que les charges provenant des poteaux de pignon soient
transmises sur la longueur de la toiture jusqu'à la travée contreventée.
107
Lorsque les ossatures d'extrémité sont constituées de portiques il est
inutile de prévoir un contreventement en pignon.

108
Lorsqu’on ne peut pas utiliser des systèmes à contreventement par
triangulation, une bonne solution consiste à utiliser un portique de
stabilité à la place.
109
1 contreventement de toiture + 2 contreventements de façade ⇒
Les pannes et les lisses doivent être capables de transférer des efforts
de compression en cas de vent arrière.
110
2 × (1 contreventement de toiture + 2 contreventements de façade) de
part et d’autre ⇒
Le système de contreventement est capable de reprendre toutes les
charges horizontales et les pannes et les lisses ne participent pas.
Mais attention dans certains cas une telle disposition peut engendrer
des problèmes liés à la dilatation thermique.
111
Contreventements selon l’EC3

 L'existence d'un système de contreventement dans une structure ne


garantit pas que la structure de l'ossature doive être classifiée (au sens
de l’Eurocode 3) comme contreventée.

 La classification en ossature contreventée n'est possible que lorsque


le système de contreventement réduit les déplacements horizontaux
d'au moins 80%.

112
 Lorsque la classification de l'ossature comme contreventée est
justifiée, il est possible d'analyser l'ossature et le système de
contreventement séparément de la façon suivante :
• L'ossature sans système de contreventement peut être traitée
comme totalement appuyée latéralement et comme devant
supporter l'action des charges verticales uniquement.

• Le système de contreventement supporte toutes les charges


horizontales appliquées aux ossatures qu'il contrevente, toutes
les charges verticales éventuelles appliquées au système de
contreventement ainsi que les effets des défauts d'aplomb initiaux
des ossatures qu'il contrevente et du système de contreventement
lui-même.

113
 S'il n'existe aucun système de contreventement: l'ossature est dite
non contreventée.

 S'il existe un système de contreventement, la règle suivante


s'applique :
• si ψbr > 0,2 ψunbr : l'ossature est classifiée comme non
contreventée,
•si ψbr ≤ 0,2 ψunbr : l'ossature est classifiée comme contreventée,

- ψbr : flexibilité latérale de la structure avec le système de
contreventement.
- ψunbr : flexibilité latérale de la structure sans le système de
contreventement.

114
Les joints dans les constructions métalliques

Phénomènes particuliers qui peuvent causer des effets indésirables (variations


de température et dilatation thermique, tassement différentiel des fondations,
fluage et retrait lors du durcissement du béton, vibrations …)

Constructions de Petits bâtiments et


grandes dimensions ou constructions courantes
contraintes particulières

Dispositions constructives pour limiter Phénomènes


les mouvements relatifs prévisibles entre généralement ignorés
différentes parties de la structure

- joints de dilatation
- joints de rupture
115
 Les joints de rupture permettent les déformations différentielles
des parties de bâtiment qui sont de hauteur ou de forme différentes et
limitent l'effet des tassements différentiels des fondations.

 La disposition de contreventements verticaux aux deux extrémités


d'un bâtiment de grande longueur est déconseillée en l’absence de joint
de dilatation intermédiaire. Une telle disposition empêcherait la
dilatation des barres longitudinales et pourrait induire des efforts
importants dans les composants structuraux des longs pans du
bâtiment et dans leurs assemblages.
116
Non recommandé

117
 Pour les bâtiments de grande longueur, il est recommandé de ne
prévoir qu'un seul contreventement vertical au milieu des longs pans,
permettant ainsi la dilatation dans les deux directions vers les extrémités
du bâtiment.

Recommandé

118
1ère solution possible avec présence de joint :
double portique au droit du joint de dilatation
Zoom au niveau du double portique au droit
du joint de dilatation (transparent suivant)

Position type des contreventements dans un bâtiment


de grande longueur avec joint de dilatation
119
120
 Avantages :
- Possibilité d'absorber des déplacements horizontaux et
verticaux importants.

- Emploi de liaisons et d'assemblages classiques entre éléments


de la structure.

- Possibilité de séparer les deux parties du bâtiment vis-à-vis de


l'état limite de résistance au feu de la structure. Un mur pare-feu
ou coupe feu peut être facilement construit au droit du joint de
dilatation.

- Solutions recommandées dans les régions sismiques (dans ce


cas, le joint doit satisfaire aux règles sismiques de conception et
de calcul relatives à l'espacement entre blocs).
121
 Inconvénients :

- Modification de la trame du bâtiment.

- Doublement des travaux de fondation.

- Conséquences importantes sur la conception des joints utilisés


pour le bardage, la toiture et l'étanchéité (Au droit des joints de
dilatation, il est important d’étudier plus particulièrement le
bardage et la toiture afin d'éviter la pénétration d'eau et
d’optimiser l'étanchéité à l'air).

- Coûts élevés.

- Nécessité d'un portique supplémentaire.

122
2ème solution possible avec présence de joint :
assemblage avec trous oblongs

123
 Avantages :
- Economie de matériaux.
- Fabrication simple.
- Faibles coûts.
- Possibilité d'insérer une plaque en acier inoxydable entre deux feuilles
de PTFE (par exemple Téflon), et entre deux composants de la
structure pour assurer un meilleur glissement.
 Inconvénients :
- Solution limitée à de petits déplacements.
- Réglage délicat sur le chantier de la position initiale des boulons dans
les trous oblongs.
- Non recommandé en zone sismique.
 Au droit des joints de dilatation, il est important d’étudier plus
particulièrement le bardage et la toiture afin d'éviter la pénétration
d'eau et d’optimiser l'étanchéité à l'air.
124
Autres solutions possibles avec présence de joint :
utilisation d’appuis spéciaux

125
Références bibliographiques

[1] EN 1990 – Eurocodes structuraux – Bases de calcul des structures


(2003).

[2] EN 1991 – Eurocode 1 – Actions sur les structures (2003).

[3] EN 1993 – Eurocode 3-1-1 – Calcul des structures en acier – Partie


1-1 Règles générales et règles pour les bâtiments (2005).

[4] Construction métallique – Notions fondamentales et méthodes de


dimensionnement; Traité de Génie Civil de l’Ecole Polytechnique
Fédérale de Lausanne; Volume 10; M.A. Hirt et R. Bez (1994).

[5] Charpentes métalliques – Conception et dimensionnement des


halles et bâtiments; Traité de Génie Civil de l’Ecole Polytechnique
Fédérale de Lausanne; Volume 11; M.A. Hirt et M. Crisinel (2005).
126
[6] Designer’s guide to EN 1993-1-1 – Eurocode 3 Design of steel
structures general rules and rules for buildings; L. Gardner et D.A.
Nethercot (2005).

[7] Calcul des structures métalliques selon l’EUROCODE3; J. Morel;


éditions EYROLLES (2005).

[8] Formulaire de la construction métallique; P. Maitre; éditions LE


MONITEUR (1997).

[9] Techniques de l’ingénieur – Constructions métalliques.

[10] Documents ACCESS STEEL.

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