Cours
d’Electronique analogique
1- Introduction
Inventé en 1948 par les physiciens américains Bardeen, Brattain et Shockley, le transistor est
un composant à semi-conducteur qui remplit deux fonctions vitales en électronique: celles
d'amplificateur (c'est un générateur de fort courant en sortie commandé par un faible courant
en entrée) et de commutateur (à la manière d'un interrupteur marche/arrêt).
Le terme transistor est la contraction des termes anglais : transfer et resistor. Il s’agit d’une
mise en série de trois couches semiconductrices. Les transistors peuvent être classés en trois
classes principales:
− Les transistors bipolaires (Bipolar Junction Transistor, BJT)
− Les transistors unipolaires : Ce sont les transistors à effet de champ (FET : Field
Effect Transistor) et il existe deux types de FET : le JFET et le MOSFET.
− Les transistors IGBT : sont des hybrides de bipolaire et de MOSFET, principalement
utilisés en électronique de puissance.
Chaque classe a des propriétés spécifiques qui sont exploitées de manière ciblée dans la
pratique. Le transistor bipolaire reste très utilisé dans les circuits à composants discrets ou les
circuits intégrés qui exigent :
- Des courants de sortie élevés (étage de sortie/puissance) ;
- Une grande vitesse de commutation (Circuits logiques ultra-rapides) ;
- Un gain de tension élevé ;
- Un faible bruit ;
- La réalisation de fonctions linéaires à hautes performances.
Le but de ce chapitre est de faire un rappel de la structure et du principe de fonctionnement
des transistors bipolaires.
2- Structure et fonctionnement d’un transistor
2.1- Structure du transistor bipolaire
Un transistor bipolaire est formé d’une série de trois couches NPN ou PNP de matériel dopé
semiconducteur, tel qu'illustré sur le schéma ci-dessous. Chaque "zone" est reliée à une
électrode: base (B), émetteur (E), collecteur (C). La base est très mince et son épaisseur est de
l'ordre de quelques microns seulement.
Dans une première approche on peut donc voir ce composant comme deux diodes montées en
opposition (attention deux diodes ne pourront jamais faire un transistor, les jonctions PN
devant se trouver dans le même cristal). On distingue deux types de transistors bipolaires, les
transistors NPN et les transistors PNP.
Le transistor NPN (PNP) est constitué par :
- Une couche N (P) fortement dopée constituant l’émetteur.
- Une couche P (N) très mince et faiblement dopée constituant la base.
- Une couche N (P) peu dopée constituant le collecteur.
Le tableau ci-dessous donne une vue d’ensemble de ces composants.
C
B
NPN
C
B
PNP
E
Le terme bipolaire est dû au fait que le passage du courant électrique dans le transistor vient
de la circulation de charges positives (trous) et de charges négatives (électrons) contrairement
à un matériau conducteur électrique, comme le cuivre, où seuls le déplacement des électrons
crée le courant.
Les transistors NPN sont plus utilisés que les transistors PNP. Ceci est essentiellement dû au
fait que le courant principal est un courant d’électrons. Ils seront donc ”plus rapides”, c’est-à-
dire qu’ils possèderont des fréquences de travail plus élevées.
2.2- Principe de fonctionnement d’un transistor (Effet transistor)
Nous prendrons le cas d'un type NPN dans lequel on polarise la jonction, base-émetteur en
direct ( VBE > 0 ), et la jonction base-collecteur en inverse ( VBC < 0 ). Cela signifie que les
électrons de l’émetteur arrivent dans la base sous forme d'un courant de diffusion puisque la
barrière de potentiel a été annulée. De la même manière les trous de la base diffusent vers
l'émetteur. Il y’a des recombinaisons électrons-trous dans la base mais comme le nombre
d’électrons injectés est très supérieur au nombre de trous et comme la base est très mince,
beaucoup d’électrons échappent aux recombinaisons, sont attirés dans le collecteur car la
polarisation entre la base et le collecteur est inverse. Alors il y a un courant de collecteur qui
VBE Figure 1
3- Equation de la jonction base-émetteur conductrice : I B = I SB e , VT
vS
vS vE vS
vE vE
Les trois montages peuvent être distingués par les paramètres suivants :
v
• Résistance d’entrée Re = e .
ie
v
• Résistance de sortie RS = S .
iS
i
• Facteur d’amplification de courant Ai = S .
ie
v
• Facteur d’amplification de tension Au = S .
ve
• Fréquence de coupure f '−3dB .
Le tableau ci-dessous donne une comparaison entre ces paramètres.
Montage Re RS Ai Au f '−3dB
d’entrée sont I B et VBE . La sortie se fait entre le collecteur et l’émetteur, les grandeurs
correspondantes sont I C et VCE .
Observations :
− La fonction I C = f (VCE ) est maîtrisée par la valeur du courant de base I B . Celle-ci
comporte essentiellement deux domaines; la partie où I C est peu variable pour une
valeur de I B c’est le régime linéaire, la partie coudée où le transistor est en régime
saturé.
− La fonction VBE = f (I B ) est celle d’une jonction PN entre la base et l’émetteur.
− La fonction I C = f (I B ) caractérise « l’effet transistor » en régime linéaire. C’est une
droite de pente β (ordre de grandeur de β ≈100).
− En régime linéaire I C ≈ β I B et VBE ≈ 0,6V .
5- Effet Early :
Théoriquement, dans sa zone de fonctionnement linéaire, le courant de collecteur I C d'un
transistor bipolaire ne devrait pas être influencé par la tension collecteur-émetteur VCE . En
réalité, la hausse de cette tension VCE modifie légèrement le courant de collecteur. C'est ce
qu'on appelle l'effet Early. Cet effet est provoqué par la variation de l'épaisseur de base en
fonction de la tension appliquée sur la jonction collecteur-base. Lorsque le courant de base I B
est faible, l'effet se fait moins ressentir. Par contre, plus le courant de base est grand, plus
l'effet Early se manifeste.
Si on trace le réseau de courbes I C = f (VCE ) à I B constant on observe qu’il converge vers un
point que l'on nomme la tension d'Early VA (Fig.4). Cette tension est très grande elle vaut
dans les 130V pour les transistors NPN.
Cet effet Early peut donc être modélisé par une résistance mise en parallèle entre le collecteur
et l’émetteur : la source de courant ainsi crée possède une résistance parallèle de fuite.
L’ensemble constitue alors une source de courant non parfaite.
I C max Courant de collecteur maximum. A partir de cette valeur, le gain en courant β va fortement
chuter et le transistor risque d’être détruit.
VCE max Tension que peut supporter le transistor ou tension de claquage. Au delà de cette tension, le
courant de collecteur I C croît très rapidement s'il n'est pas limité à l'extérieur du transistor
PTot max puissance maximale que peut dissiper un transistor, donnée par la formule : VCE × I C
7- Polarisation du transistor
Il faut maintenant imposer le mode de fonctionnement du transistor (bloqué, saturé ou
linéaire). C'est à dire qu'il faut se fixer les grandeurs I B , I C , VBE et VCE . Ces grandeurs vont
être imposées par les éléments extérieurs au transistor. Suivant les valeurs de
I B , I C , VBE et VCE , le transistor va fonctionner en régime linéaire, bloqué ou saturé.
La polarisation a pour rôle de placer le point de fonctionnement du transistor dans une zone
où ses caractéristiques sont linéaires. Polariser un transistor correctement consiste donc à
choisir les éléments du circuit d’encadrement (les résistances et les source de tension ou de
courant) de telle façon que le transistor fonctionne à tout instant dans le mode actif normal,
car ce mode correspond au régime linéaire. Pour cela on applique sur les trois électrodes du
transistor des potentiels continus de valeur convenables. Nous allons étudier les montages
dans lesquels l’électrode commune est l’émetteur. En entrée, on impose I B et VBE et en sortie,
on déduit I C et VCE .
Quand nous parlons de polarisation, nous parlons uniquement de tensions continues, et ce
sont ces tensions continues qui vont permettre le fonctionnement correct en alternatif. Quand
nous utiliserons la fonction amplification par exemple, nous appliquerons un signal alternatif
à l'entrée et nous le récupérerons agrandi à la sortie, ceci ne sera possible que si les tensions
continues sont présentes.
A partir du réseau de caractéristiques, il est aisé de déterminer le point de fonctionnement.
IC
VCC
RC
IC0 P
VCE
VCE 0 VCC
Le point de repos P (I C 0 ; VCE 0 ) dépend beaucoup de β . Or, ce gain en courant varie d’un
transistor à l’autre bien que la référence soit la même et varie fortement en fonction de la
température. Avec un tel montage, le point de polarisation du transistor n'est pas maîtrisé. On
lui préfère donc des montages plus complexes mais dont le point de polarisation dépend
moins du gain en courant β du transistor.
7.3- Polarisation par réaction d'émetteur
Le schéma de polarisation par l’émetteur permet, moyennant le choix adéquat des
composants, de réduire la sensibilité du point de fonctionnement vis-à-vis des variations de
température. Il nécessite néanmoins l’utilisation de deux sources de tension.
Analyse du point de polarisation VCC
- Maille base-émetteur : RB I B + VBE + RE I E = VEE , comme RC
VEE − VBE 0
I E = (1 + β )I B on peut écrire I B 0 = RB
RB + (β + 1)RE
- De la relation I C 0 = β I B 0 , on déduit
VEE − VBE 0 V − VBE 0
IC0 = β ≈ EE
RB + (β + 1)RE 1 R + R RE
β B E
− V EE
- Maille collecteur-émetteur (Droite de charge) :
VCE 0 = VCC + VEE − RC I C 0 − RE I E 0
Ainsi, le courant I C peut être rendu peu sensible aux variations de β si RB << β RE , et à
celles de VBE si VEE >> VBE ≈ 0,7V . Quand ces deux conditions sont satisfaites, on a,
V
approximativement, I C 0 ≈ EE dont la valeur numérique est fixée par le circuit d’encadrement
RE
(et non par les paramètres intrinsèques du transistor).
7.4- Polarisation par pont diviseur
On peut améliorer le circuit précédent et n’utiliser qu’une seule source d’alimentation en
polarisant la base par un "pont" constitué de deux résistances RB1 et RB 2 (Figure 5).
Pour faciliter le calcul, on applique le théorème de Thévenin au circuit d'entrée et on obtient
le schéma équivalent (Figure 5)
RC RC
R B1
IB VCC VCC
RTh
VTh
RB 2 RE
RE
Par conséquent, d’une façon similaire au schéma de polarisation par l’émetteur, I C est peu
sensible aux variations de β si RTh << β RE . Il est également peu sensible aux variations de
VBE si VBE << VTH . Lorsque ces deux conditions sont remplies, on a I C 0 ≈ VTh RE
Le point de repos Q (I C 0 ; VCE 0 ) est donc stable en température et l’interchangeabilité des
transistors est possible.
7.5- Polarisation par réaction de collecteur.
Appelée aussi polarisation automatique, on ramène la résistance de base au collecteur plutôt
qu'à l'alimentation.
Analyse du point de polarisation VCC
VC − VBE RC
Maille base-émetteur : I B = (*)
RB VC
- De la relation I C = β I B , et en remplaçant
VC = VCC − RC (I C + I B ) , on déduit : RB
VCC − VBE V − VBE
IC0 = β ≈ CC
RB + (β + 1)RC 1 R + R
β B C
D’une façon similaire aux autres schémas de polarisation, on en déduit que I C est peu
sensible aux variations de β si RB << β RC . I C est également peu sensible aux variations de
VBE si VCC >> VBE . Lorsque les deux conditions sont remplies, on a I C 0 ≈ VCC RC .
I B = I B 0 + ∆I B sin(ωt ) = I B 0 + ib et
I C = β iB = β I B 0 + β ∆I B sin (ωt ) = I C 0 + ∆I C sin(ωt ) = I C 0 + ic
Regardons maintenant comment varie la tension VCE : VCE = VCC − (RC + RE )I C , donc, si I C
augmente, VCE va diminuer, et si I C diminue, VCE va augmenter, on dit que VCE varie en
opposition de phase avec I C . (Voir Figures ci-dessous)
Figure 6
Pour injecter la tension alternative ve sans que cela n'altère la polarisation du transistor en
modifiant le point de fonctionnement statique, on utilise des capacités de liaison (Fig. 7) qui
seront considérées comme des courts-circuits parfaits pour les signaux alternatifs et comme
des circuits ouverts pour les courants et les tensions continus. La tension sur la base du
transistor est la somme de la tension continue VB et de la tension d'entrée (variable) ve . La
variation de VB provoque la variation du courant I B , et par conséquent celle de I C , VCE et
vS .
VCC
RC
R B1 C2
C1
j
vS
vE CE
RB 2
RE
Figure 7
8.2- Modèle équivalent basse fréquence du transistor bipolaire :
Le transistor est un quadripôle, les constructeurs fournissent généralement des fiches
signalétiques présentant les paramètres hybrides relativement au montage émetteur commun.
Rappel du Quadripôle
On rappelle qu’un quadripôle comme celui de la figure 8 peut être décrit par ses paramètres
hybrides de la façon suivante :
v1 h11 h12 i1
=
i2 h21 h22 v2
i1 i2
v1 Q v2
Figure 8 – Quadripôle
On peut alors remplacer le quadripôle par les éléments linéaires suivants (Fig. 9) :
i1 i2
h11
h21 i1
1
v1 h12 v 2 v2
h22
iB
vCE
v BE
dv BE β
Avec : h11 = = rBE = est l'impédance d'entrée du transistor, g m est la
diB v CE = cte
gm
transconductance, encore appelée pente du transistor
dv r
h12 = BE = BE → 0 car rCB → ∞ est un terme de réaction interne. Il sera le plus
dvCE i = cte rCB
B
souvent négligé.
di
h21 = C = β est le gain du transistor
diB v = cte
CE
diC 1
h22 = = est l'admittance de sortie du transistor, Elle caractérise l'effet
dvCE i B = cte
rCE
Early.
L'interprétation graphique des différents paramètres peut être lue sur les courbes
caractéristiques de la façon suivante :
Pour donner un ordre de grandeur de cas paramètres, prenons les caractéristiques d'un
transistor du type 2N3904 :
h11 = 3,5KΩ
h12 = 1,3 10− 4
h21 = 120
h22 = 8,5µS
Evidemment, ces paramètres ne sont valables que pour un point de fonctionnement, dans ce
cas I C = 1mA . En général, on néglige l'effet de h12 , qui est extrêmement faible. Le schéma
équivalent utilisé en basse fréquence devient donc (Fig 11) :
iB iC
B C
β ib = g m vBE
1
vBE
rBE = h11 rCE = vCE
h22
E E
Source de
puissance
iE iS
Signal à
amplifier vE Amplificateur vS Charge
Re Avv e
v Re Ai Rs
v e
s i e
Rs
i s
i
Gv m e
e
v e Re Rs Re Rim e
v s
is (t )
Amplification en courant en court-circuit : Ai 0 =
ie (t ) v = 0
S
is
Amplification de transconductance : Gm =
ve v = 0
s
vs
Amplification de transrésistance : Rm =
ie i = 0
s
On définit également :
vs (t ) ⋅ is (t ) Ps
Amplification en puissance : AP = Av ⋅ Ai = =
ve (t ) ⋅ ie (t ) Pe
– Le gain en puissance : GP = 10 log( AP ) exprimé en dB
ve
–La résistance (ou impédance) d’entrée : RE = ;
ie i = 0
s
vs
–La résistance (ou impédance) de sortie : RS = ;
is v = 0
e
Nous avons introduit ci-dessus le gain en tension à vide et le gain en courant en court-circuit.
Or, un amplificateur n’est jamais utilisé à vide ou en court-circuit. Il attaque, c’est à dire qu’il
fournit le signal qu’il amplifie à un système pouvant être représenté par une résistance.
Ainsi, tout amplificateur peut, dans la réalité, être représenté par le schéma de la figure 1.2b
avec, entre les bornes de sortie, la résistance d’entrée du système qu’il attaque (notée RL ).
ie is
RS
ve Av ve RL
RE
Figure 1.2b – Amplificateur représenté avec la résistance d’entrée du montage qu’il attaque.
En tenant compte de la présence de la résistance d’entrée RL du montage attaqué par
l’amplificateur, les véritables valeurs des gains en tension et en courant ne sont plus Gv et Gi .
1.3- Amplification en tension à charge
La tension v S délivrée en sortie de l’amplificateur ne vaut pas Av 0 ⋅ vE mais :
RL
vS = Av 0 ⋅ vE ×
RL + RS
La valeur de l’amplification en tension, en présence de la résistance RL est donc :
Av 0
Av =
R
1+ S
RL
Cette formule importante nous guidera dorénavant pour le choix d’un amplificateur. En effet,
en étudiant la formule donnant Av , on constate que Av est maximisé en prenant RL >> RS .
Ainsi, si l’on souhaite posséder un amplificateur de tension, on choisira une impédance de
sortie faible.
En résumé, pour obtenir une bonne amplification en tension, on s’efforcera de choisir :
– une forte impédance d’entrée ;
– une faible impédance de sortie.
1.4- Amplification en courant
De façon analogue à l’amplificateur en tension, l’amplification en courant d’un amplificateur
en fonctionnement normal ne peut être considéré comme égale à son amplification en court-
circuit.
A ⋅v
En effet, en présence de RL (Fig. 1.2b), le courant de sortie prend la valeur iS′ = v 0 E
RS + RL
A ⋅v
contre iS = v 0 E en court-circuit.
RS
Ainsi, la valeur de l’amplification en courant, lorsque l’amplificateur est chargé par une
i′ A ⋅v R A ⋅R
résistance RL , devient : Ai = S = v 0 E × E ⇒ Ai = v 0 E
iE RS + RL v E RS + RL
Dans le but d’améliorer au maximum l’amplification, on peut remarquer que la valeur Ai′ sera
d’autant plus élevée que :
– RE sera grande (forte impédance d’entrée);
– RS sera faible (faible impédance de sortie).
Psortie
Le bilan de puissance d’un amplificateur est le suivant : η =
∑ Pforurnie
1.6- Bande passante
Tout amplificateur possède une plage d’utilisation limitée en fréquence appelée « bande
passante ». On appelle fréquence de coupure haute, FCH , la fréquence au-dessus de laquelle
l’amplificateur n’amplifie plus (ou amplifie moins) et la fréquence de coupure basse, FCB , la
fréquence au-dessous de laquelle il n’y a plus d’amplification (Fig. 1.6). La fréquence de
coupure basse peut être nulle dans certaines applications. En pratique, on définit la fréquence
de coupure lorsque l’amplification chute de 3 dB.
Bande passante = FCH - FCB
1.8- Distorsion
Lorsque le signal d’entrée d’un amplificateur est un signal sinusoïdal, et le signal de sortie
n’est pas forcément sinusoïdal, on parle de distorsion. Le signal de sortie est un signal de
même période que le signal d’entrée et, comme toute fonction périodique, il peut être
décomposé en série de Fourier.
Soit T la période du signal d’entrée et f sa fréquence. Le signal de sortie S peut se mettre sous
la forme :
S (t ) = S + S1 sin (ω t + ϕ1 ) + S 2 sin (2ωt + ϕ 2 ) + L + S n sin(nωt + ϕ n )
4204
1 3 1442443 1444444 424444444 3
valeur moyenne fondamental harmoniques
Le taux de distorsion harmonique d’un amplificateur est défini par :
valeur efficace des harmoniques
d=
valeur efficace du fondamental
S 22 + S 32 + L + S n2
d’où : d =
S1
En pratique un calcul des deux ou trois premières harmoniques suffit pour obtenir une bonne
précision sur le résultat. D’un point de vue des mesures, il existe un appareil appelé le
distorsiomètre capable de mesurer d.
2- Montages fondamentaux du transistor bipolaire
Dans l’étude d’un circuit à transistors, l’application du théorème de superposition nous
permettra de distinguer deux phases :
– Recherche du point de polarisation P, (Etude statique)
– Etude du circuit équivalent en courant alternatif (Etude dynamique)
Ainsi, après avoir trouvé le point P, on annule toutes les sources continues, on court-circuite
les condensateurs de couplage et de découplage pour obtenir un circuit équivalent en courant
alternatif.
2.1- Etude du montage émetteur commun
C’est le premier montage du transistor bipolaire que nous allons étudier. Il est représenté à la
figure 2.1a. Le condensateur (dit capacité de liaison) sert à isoler le générateur de tension
alternative (sinusoïdal) afin d’éviter qu’il ne soit traversé par le courant continu délivré par
VCC.
VCC
RB1 RC C2
C1
Rg
vS
vE RB 2
eg RE
En régime dynamique (petits signaux), le transistor peut être remplacé par son schéma
équivalent :
iC iB iC
h11
iB
vCE ≡v BE h12 vCE
h21iB 1
h22
vCE
v BE
dvBE
Avec : h11 = est l'impédance d'entrée du transistor
diB v CE = cte
dv BE
h12 = → 0 sans dimension, il sera négligé.
dvCE i B =cte
diC
h21 = = β est le gain du transistor
diB v CE = cte
diC 1
h22 = = est l'admittance de sortie du transistor.
dvCE i B = cte
rCE
et donc le schéma équivalent du montage émetteur commun en régime dynamique :
ie iB iC
β iB
1
h11
h22 vS
Rg RC
RB1 RB 2
eg vE
RE
iC = β iB + h22 (− RC iC − RE (β + 1)iB )
β − RE (β + 1)h22
⇒ iC = iB (*)
1 + RC h22
− RC β + RC RE (β + 1)h22
vS = iB et comme v E = h11 ⋅ iB + (β + 1)⋅ iB ⋅ RE
1 + RC h22
vS − RC β + RC RE (β + 1)h22
Alors : Av = =
vE (1 + RC h22 )(h11 + (β + 1)RE )
vS − RC β
Si on considère que h22 ≈ 0 alors Av = =
v E h11 + (β + 1)RE
Il est aisé de constater que plus RE est importante, plus Av est faible. Or RE est indispensable
pour la polarisation du transistor. On est donc amené à introduire la notion d’émetteur
découplé. On introduit une capacité en parallèle avec RE pour la contourner en alternatif
( 1 C << RE aux fréquences utilisées) comme le montre la figure 2.1c.
VCC
RB1 RC
C2
C1
Rg
CE vS
RB 2 RE
eg
β RB
– h22−1 >> RC et RE = 0 : Ai =
(RB + h11 )
– RB >> h11 , RE = 0 et h22 ≈ 0 : Ai ≈ β
2.1.3- Amplification en puissance
Le gain en puissance est égal au produit des deux gains Av et Ai .
β ⋅ RC β 2 ⋅ RC
Ap = Av × Ai ≈ − ×β = −
h11 h11
2.1.4- Impédance d’entrée
Il faut regarder en quoi le montage peut s'interfacer avec la source d'entrée sans la perturber ;
il doit rester le plus neutre possible vis à vis de cette source, surtout s'il s'agit d'un capteur de
mesure. La grandeur représentative est l'impédance d'entrée Z e : C’est l’impédance du circuit
vue de l’extérieur en « regardant vers l’entrée »:
ve
Ze =
ie i = 0
s
h
d’où : ie = 11 +
(β + 1)RE + 1i
b
RB RB
ce qui donne :
Ze =
(h11 + (β + 1) RE ) RB
h11 + (β + 1) RE + RB
La valeur de l’impédance d’entrée est donc :
Z e = RB // (h11 + (β + 1) RE )
Cette expression peut être simplifiée sous certaines conditions :
– résistance d’émetteur découplée ( RE = 0 en alternatif) : Z e ≈ RB // h11
iB iC iS
on branche un
β iB générateur de
1 tension
h11
h22 vS U
Rg RC
RB1 RB 2
on remplacee vE
g
eg par un fil RE
vS = RC (iS − iC )
i = β i + h v
C B 22 CE
iC iS
on branche un
générateur de
1 tension
h22 vS U
RC
RE
= RC // (h22−1 + RE )
vS
⇒ ZS =
iS
Dans le montage émetteur commun, on a ve = VBE , il s’agit d’une attaque en tension donc le
signal de sortie présentera des déformations si la tension ve est trop importante (supérieure à
quelques millivolts). Par conséquent, le montage émetteur commun ne peut être attaqué que
par une source ayant une résistance interne faible et de bas niveau. Il doit être suivi par un
étage adaptateur.
2.3- Montage collecteur commun
Dans ce ca, le collecteur est commun à l’entrée et à la sortie. Le transistor est attaqué par la
base, et la charge est placée entre l’emetteur et la masse. Le collecteur sera découplé et il peut
même être relié directement à l’alimentation, la résistance RC devenat inutile.
VCC
RB1
CL
Rg
RB 2 RE
eg vS
β iB 1
h11 h22
Rg
RB1 RB 2
eg vE iE
vS
RE
iB
h11
iE
Rg β iB vS
RB 1 RE
h22
eg vE
iC
ve
Résistance d’entrée : Z e =
ie i = 0
s
A A
I I
IN
R
U R U
E
B B
Le schéma correspondant:
ie iB
h11
iE
β
iB
h22 v
ve RB RE
1
h22
iC
ve v −1 β
Re = = RB // Req et Req = e avec ve = iC + iB + h11 iB (*)
ie iB h22 h22
v v − h11 i B
et comme iC = iE − iB et i E = = e
RE RE
− 1 ve − h11 iB β
alors (*) devient : ve = − iB + iB + h11 iB
h22 RE h22
ve h11 + RE (1 + β ) + RE h11h22
ce qui donne : =
iB 1 + RE h22
ve h + RE (1 + β ) + RE h11h22
Finalement: Re = = RB // 11
ie 1 + RE h22
Si on prend h22 ≈ 0 alors la résistance d’entrée du montage CC est : Re = RB // (h11 + RE (1 + β ))
ve
Résistance de sortie : Z e =
ie i = 0
s
iB iS
h11
β
iB
h22 vS
Rg RB RE
1
h22
vS v
RS = = RE // RO avec RO = S
iS iO
iB iO
i′
β
iB
h22 vS
Req + h11 RE
1
h22
β 1 −β vS 1 β
Egalement vS = iB + i′ = + i′ ⇒ i ′ = h22 + vs (2)
h22 h22 h22 Req + h11 h22 R + h
eq 11
β
(2) dans (1) donne : vS = (Req + h11 ) iO − h22 + v S
R + h
eq 11
β Req + h11
vS 1 + (Req + h11 ) h22 + = (Req + h11 ) iO ⇒ vS =
Req + h11 iO 1 + β + h22 (Req + h11 )
Req + h11
D’où : RS = RE // RO = RE //
1 + β + h (R + h )
22 eq 11
R +h
Si on prend h22 ≈ 0 alors RS = RE // eq 11
1+ β
- Donner les expressions de Av , Ai
RC
R B1
C2
Rg
vS RU
C1 RB 2
RE vE eg
Rg RS
C1 C2
eg
RE Av ve RL vs
ve
ω ω
j j
vs ω1 ω2 RL Re 1
= A0 ⋅ ⋅ A0 = Av ⋅ ⋅ ω1 =
eg 1+ j
ω
1+ j
ω
avec
RL + Rs Re + Rg
;
(Re + Rg )C1 ;
ω1 ω2
1
ω2 =
(Rs + RL )C2
On peut donc tracer le diagramme de Bode de cette fonction de transfert, en prenant ω1 < ω2
puisque l’impédance d’entrée est en général beaucoup plus grande que celle de sortie.
RB1 RC
C2
Rg C1
RL vS
eg CE
RB 2 RE
v
eTh CE
v
C’est un circuit RC passe bas avec la fréquence de coupure f C = 1 (2π ⋅ RTh ⋅ C E ) . Le point E
sera une masse quasi parfaite pour les fréquence très supérieures à f C
rB 'C
B iB CB 'C iC
B’ C
rB ' B
vBE CB ' E
rB ' E rCE vCE
g m vB ' E
vB' E
E E
La résistance rB 'C en parallèle avec CB'C qu'on appelle capacité Miller, situées entre l'entrée et
la sortie du montage est très grande, et elle sera souvent négligée.
Capacité CB ' E
La capacité CB ' E représente la somme de la capacité de diffusion de la jonction base-émetteur
et de la capacité de transition. Lorsque la jonction base émetteur est polarisée en direct la
capacité de diffusion est prépondérante et sera donnée par :
dI
CB ' E = τ B
d VB ' E
Mais le courant de diffusion de la base I constitue la plus grande partie du courant collecteur
ou de la même façon du courant collecteur. On a donc:
dI
CB ' E = τ B = τ B ⋅ g m (*)
d VB ' E
Remarque : La largeur de la base n'étant pas accessible à la mesure, il n'est pas possible de
déterminer le temps de transit des électrons dans la base τ B . La détermination de la capacité
CB ' E se fera de manière indirecte à partir de la mesure de la fréquence de transition du
transistor. D'ores et déjà on peut donner l'ordre de grandeur de CB ' E ≅ 100pF .
Capacité CB 'C
C'est la capacité de transition de la jonction collecteur-base polarisée en inverse. Elle est donc
très faible de l’ordre de 3pF
β ( jω ) =
IC
IB V =0
CE
β ( jω ) =
gm
1
+ jω ⋅ (CB ' E + C B ' C )
rB ' E
On peut ainsi mettre le gain en courant sous la forme:
β0 gm β0
β ( jω ) =
1
avec β 0 = g m ⋅ rB ' E et ω β = =
1+ j
ω rB ' E (C B ' E + C B 'C ) C B ' E + C B 'C
ωβ
Diagramme de Bode : Le gain en courant est analogue à celui d’un filtre passe-bas du
premier ordre de fréquence de coupure f β = ωβ 2π .
12
f 2
β dB = β 0 dB − 20 log10 1 +
fβ
L'allure du gain en courant pour les montages émetteur commun est représentée sur la figure
suivante :
iC iB (dB )
β0
− 20dB/dec
f (Hz )
fβ fT
On définit dans ce cas la fréquence de transition f T comme étant la fréquence pour laquelle le
gain en courant iC ib est égal à 1. Au-delà, le transistor devient un atténuateur de courant.
Autrement dit, f T représente la fréquence maximale d’utilisation du transistor. Elle est
indiquée dans les datasheets constructeurs de transistors.
On peut facilement démontrer que f T = β 0 ⋅ f β ce qui est une caractéristique de tout système
intégrateur du premier ordre. Et on peut l’exprimer en fonction des différents éléments du
circuit :
ωβ 1 gm
fT = β0 ⋅ f β = β0 ⋅ = ⋅
2π 2π CB ' E + C B 'C
En régime de polarisation normale on a: CB ' E >> CB 'C et, en tenant compte de la relation (*)
on a:
1
fT =
2π ⋅ τ B
Cette relation nous permet de déterminer la constante de temps des porteurs minoritaires dans
la base. On constate de plus que le principal facteur limitant la fréquence des transistors
bipolaires est l'épaisseur de la base.
3- Théorème de Miller :
Lorsque le transistor fonctionne à hautes fréquences, on élimine les capacités de liaisons et de
découplages (équivalentes à des court-circuits en haute fréquence), et on tient compte des
effets capacitifs. Ceux-ci proviennent des jonctions entre la base et l’émetteur, et la base et le
collecteur. Dans le circuit équivalent, il faut aussi tenir compte des différentes résistances de
la base et du collecteur.
On rappelle le schéma équivalent du transistor en haute fréquence (Schéma Giacolleto) :
iB CB 'C iC
B B’ C
rB ' B
Z
ie iS
ie iS
ve A vS ve Z em A Z Sm vS
RB1 RC
C2
Rg C1
RL vS
eg CE
ve RB 2 RE
C1 CBC C2
rg vCE
CBE
RB rBE rCE RC RL
eg g m vBE
vBE
Comme nous l'avions vu précédemment, seules les capacités CB ' E et CB 'C du schéma
équivalent interviennent en hautes fréquences. On élimine donc les capacités C1 et C2 . Le
nouveau schéma équivalent devient :
CBC
rg
CBE
RBeq RCeq vS
eg g m vBE
vBE
Dans ce cas précis, il convient d'appliquer le théorème de Miller qui permet de répartir la
capacité CBC entre l'entrée et la sortie de l'amplificateur. Pour cela, nous devons d'abord
calculer le gain en tension de l'étage (gain maximum dans la bande passante, sans les
capacités). Ce gain est égal à − g m ⋅ RCeq (montage émetteur commun, on rappelle
g m = h21 h11 ). Ainsi, la capacité CBC peut se décomposer en deux capacités Cem à l’entrée de
l’amplificateur et Csm à la sortie de l’amplificateur suivant les deux relations suivantes :
Cem = C BC (1 + g m RCeq )
Csm = C BC (1 + 1 g m RCeq )
rg
CBE Csm
RBeq RCeq
eg g m vBE vS
v BE
Cem
vS RBeq 1
= − g m RCeq
eg RBeq + rg 1 + j ω 1 + j ω
ωs ωe
1
Avec ωe =
(rg // RBeq )(CBE + Cem )
1
ωs =
RCeqCsm
Il est clair que la fréquence de coupure en "hautes fréquences" est déterminée par la fréquence
la plus basse. Dans ce cas, en comparant les deux fréquences f s et f e , on voit bien que f e
est la fréquence haute du montage EC : f H = f e = ωe 2π .
Diagramme de Bode en amplitude (échelle semi-log) :
vs / eg (dB )
Av
− 20dB/dec
− 40dB/dec
f (Hz )
fe fs
Diagramme de Bode en phase
5- Facteur de mérite :
La bande passante d'un amplificateur est définie par la différence f H − f B . Cependant, la
valeur de la fréquence de coupure basse est très inférieure à f H . On peut donc approximer la
bande passante de l'amplificateur comme étant égale à f H . Comme nous venons de le voir,
cette bande passante est fortement liée à la valeur de la capacité Miller, car celle-ci
correspond au produit de CBC avec le gain de l'amplificateur. On peut donc en conclure que la
bande passante du montage amplificateur dépend directement de la valeur du gain en tension.
En général, les fabricants ne donnent pas la valeur de CBC parce que cette capacité est trop
difficile à mesurer directement. Par contre, ils donnent le « Produit Gain-Bande passante »,
également appelé « facteur de mérite » noté M, qui correspond à la fréquence à laquelle le
gain en courant d'un transistor chute à 1.
− g m ⋅ RCeq ⋅ rg ⋅ RBeq
Si on prend l'exemple du cas précédent : M = Av ⋅ f H =
2π (rg + RBeq )(C BE + g m RCeqCBC )
Le facteur de mérite ou le produit gain bande est donc une constante : si on augmente le gain
Av alors on diminue f H !
vs / eg (dB )
Av′
Av
f (Hz )
f H′ fH
C1
CB rg RL vS
RB 2 RE vE
eg
Le pont RB1 / RB 2 disparaît car il est shunté en alternatif par le condensateur de découplage
CB . La base est bien le potentiel commun entrée/sortie. Le schéma équivalent, aux petites
variations, du montage base commune en HF est donné :
E C
gm vB ' E
rB ' E CB ' E CB 'C
rg
vBE vS
RE B' RCeq
eg
rB ' B
La résistance rB ' B d’accès à la base interne du transistor peut être négligée devant rB ' E .
En pratique, ce montage sera très peu utilisé. Cependant, il apporte un intérêt dans les
montages à haute fréquence, car l’effet de la capacité Miller est fortement diminué, ce qui
permet une bande passante plus importante à celle du montage émetteur commun. Il est aussi
souvent utilisé dans les amplificateurs à plusieurs étages car son courant d'entrée dépend très
peu de sa tension de sortie
Suivant le type de montage, le gain en courant d'un amplificateur varie fortement. Dans un
montage émetteur commun, il est de l'ordre de β, alors que dans un montage base commune, il
est de l'ordre de 1. La variation du gain en courant de ces deux montages peut être représentée
sur une courbe caractérisant leur réponse en fréquence respective :
RB 2
C1 vS
vE CB
R3
RE CE
L'amplificateur cascode est un montage émetteur commun chargé par un montage base
commune : Le transistor du bas correspond au montage émetteur commun, celui du haut au
montage base commune.
La sortie du premier transistor se fait au niveau du collecteur, et ce signal est appliqué à
l'émetteur du second transistor qui devient donc la charge de collecteur de l'émetteur commun.
Le condensateur CB est nécessaire au montage base commune (découplage de la base).
g m vBE
CBE Csm CBC
rBE rCE rBE
g m vBE
Cem CBE
Transistor 1 Transistor 2
Le premier transistor n'est plus chargé par RC, mais par rBE du second transistor qui est en
général plus faible, on peut donc s'attendre à une légère chute du gain. Ce qui aura cependant
une conséquence heureuse sur la valeur de la capacité Miller du premier transistor, et donc sur
la bande passante de l'amplificateur.
La capacité CBC du second transistor n'apparaît plus comme une capacité de contre-réaction,
il n'existe donc pas d'effet Miller pour cette capacité.
La combinaison de ces différents avantages permet au montage cascode d'obtenir une
excellente réponse en fréquence, au détriment cependant d'une légère chute du gain.
1- Introduction
Dans de nombreux amplificateurs, on cherche à obtenir un grand gain, une impédance
d’entrée élevée (afin de ne pas perturber la source du signal) et une impédance de sortie faible
pour agir sur l’actionneur final (haut-parleur, moteur d’asservissement ...). Un amplificateur à
un seul étage ne permet pas, en général, de réaliser ces objectifs. On sera amené à associer
plusieurs étages en cascade (appelé une chaîne d'amplification) pour multiplier leurs gains. Or
le gain en tension d'un amplificateur constitué de plusieurs étages égal au produit des gains
des différents étages n’est vrai que dans deux cas :
Les amplificateurs utilisés sont parfaits c'est à dire que leur impédance d'entrée est
infinie et leur impédance de sortie est nulle. De tels amplificateurs sont impossibles à
réaliser dans la pratique.
Les gains des différents étages sont des gains en charge, c'est à dire qu'ils ont été
calculés en tenant compte de l'impédance de charge de chaque amplificateur.
R1
?
A A
B B
R2
Le schéma 1-b donne une méthode pour faire fonctionner le montage : Un pont de résistance
permet de polariser l’émetteur du second transistor à un potentiel égal à celui du collecteur du
premier. A et B peuvent alors être reliés sans problème.
Le principal avantage des montages à liaison directe est qu’ils offrent la possibilité
d’amplifier les tensions continues. Mais ils sont de ce fait très sensibles à la dérive thermique
des transistors : la dérive des premiers étages est amplifiée par les étages suivants au même
titre que le signal.
RB1 RC1 RB 2 RC 2
vs
v1
RE 2 RE 2 RE1
ve
RE1
iB
T1
B
T2
La base du transistor T2 est reliée à l’émetteur de T1 et les deux collecteurs sont reliés.
4.2 – Schéma équivalent
iC 1 iC C
B
i B1 β 1 i B1
1
(1) (1)
h11 h22
1 vCE2
(2 )
h22
iB 2
β 2 iB 2
h11(2 )
ve = 0 ⇒ iB1 = 0 ⇒ iC1 = iB 2
5- Miroir de courant
Objectif : Recopier un courant
Une manière simple de réaliser plusieurs sources de courant égales consiste à utiliser un
miroir de courant dont le schéma est donné à la figure ci-dessous. Celui-ci est constitué de
plusieurs transistors identiques dont toutes les bases sont reliées entre elles et les émetteurs
entre eux. La tension base-émetteur est donc la même pour tous les transistors, ce qui entraîne
des courants de collecteur égaux pour tous les transistors :
VCC
RC Ru
I1 I2
T1 T2
RE1 RE 2
Le premier transistor, dit transistor de commande du miroir, a sa base reliée à son collecteur ;
il travaille comme une diode ayant une tension de seuil VBE 1 entre base et émetteur :
Contrairement aux transistors bipolaires dont le fonctionnement repose sur deux types de
porteurs les trous et les électrons, les transistors unipolaires fonctionnent avec un seul type de
charges, les trous ou les électrons. Le transistor à effet de champ à jonction (TEC en français)
ou Field Effect Transistor (JFET en anglais) est un premier exemple de transistor unipolaire.
1 – Etude théorique
1.1 – Composition
Sur un substrat (P+) très fortement dopé, on diffuse une zone dopée N : le canal . Au centre
du dispositif, on diffuse une grille nommée aussi porte ou gate, dopée P+ reliée au substrat et
de part et d'autre de cette grille, deux îlots très fortement dopées N+ : la source (zone d’entrée
des électrons dans le dispositif) et le drain (zone de sortie des charges). Il existe aussi des
JFET ayant un canal P qui sont complémentaires des transistors canal N.
1.2 – Symbole
Le symbole utilisé pour les représenter est donné ci-dessous. La grille et le canal forment une
jonction PN ; la flèche correspondante est orientée dans le sens passant de cette jonction
Drain Drain
Grille Grille
Source Source
A RD
D ID
RG G
A
VDS V VDD
VGG V S
VGS
Figure 4
Caractéristique d’entrée I G = f (VGS )
ID
I DSS VGS = 0
(2)
(1) (3) V = −1,5 (4)
GS
VGS = −3
VGS = −6 V DS max
VDS
Résis Coude Saturation Avalanche
Dans le réseau des caractéristiques de sortie I D = f (VDS ) , on observe quatre zones différentes.
Une zone linéaire dite résistive, un coude, une zone de saturation ( I D ≈ constant) et une zone
d’avalanche.
a. Zone résistive
Pour les tensions VDS faibles, Le canal drain-source se comporte comme une résistance
ohmique et conduit proportionnellement avec l’augmentation de la tension VDS (Le transistor
V
JFET se comporte comme une résistance commandée par une tension) RDS ≈ P
I DS
b. Zone du coude :
La largeur de la zone isolante est également influencée par la tension entre le drain et la
source. Quand VDS augmente, la valeur du courant drain résulte de deux phénomènes
compétitifs : une croissance liée au caractère ohmique du canal et une diminution liée au
pincement progressif de ce canal. (apparition du pincement)
c. Zone de saturation
Dans cette zone tout accroissement de VDS qui augmenterait le courant I D augmente aussi le
pincement. Quand le canal se pince, la densité du courant augmente jusqu'à ce que les
porteurs atteignent leur vitesse limite : le courant drain reste constant et le transistor est dit
saturé. I D est maximale ( I DSS ) pour VGS = 0 , qui correspond au pincement du canal. Le JFET
se comporte comme une source de courant commandée en tension ( VDS > VP )
d. Zone d'avalanche
Elle résulte d'un claquage inverse de la jonction drain-grille. Ce claquage est destructeur du
dispositif si rien ne limite le courant drain.
Caractéristique de transfert : I D = f (VGS )
ID
I DSS
VGS
VP
Pour une tension VDS donnée, le courant de drain I D varie en fonction de la tension VGS selon
2
V
l’équation suivante : I D ≈ I DSS 1 − GS . La courbe est assimilable à un arc de parabole.
VP
Réseau de caractéristique
On définit le réseau de caractéristiques de sortie, paramétrées par la valeur négative de VGS :
ID
I DSS VGS = 0
VGS 1 < 0
On note que Les JFET sont caractérisés par une grande dispersion des valeurs des paramètres.
Pour un même type, le courant drain maximum I DSS et la tension VGS de pincement VP
peuvent varier d’un facteur 4 à 5. Ainsi pour un 2N5459, on note les valeurs suivantes :
4 mA < I DSS < 16 mA et – 2 V > VP > – 8 V
Remarque : Le JFET canal P.
Pour construire un JFET canal P il suffit d'inverser les zones N en P et vice-versa, les tensions
de polarisation et le sens des courants.
Le JFET canal P :
est moins pratique vue la tension d'alimentation négative qu'il exige.
a de moins bonnes performances du fait que les porteurs majoritaires du canal sont les
trous (peu mobiles).
son emploi se réduit souvent à constituer un transistor complémentaire d'un JFET canal
N.
Drain
ID
Grille
+ VD
VG
Source
+
VGS > 0 , VDS < 0, I D < 0
2 – Polarisation
A cause de cette dispersion des paramètres, il est impossible de régler le point de
fonctionnement en imposant le potentiel de grille car I D peut varier de manière trop
importante pour un VGS donné.
Polariser un JFET revient à l’insérer dans un montage de sorte que son point de
fonctionnement, en régime continu, soit situé dans sa zone de fonctionnement linéaire. Pour
un JFET, il faudra que VDS ≥ V p .
RD RD
RG1
VDD
RTh VDD
VGS
V Th
RG 2 RS RS
VO
RG 2 R R
avec VTh = VDD et RTh = G1 G 2
RG1 + RG 2 RG1 + RG 2
Nous avons I G = 0 ⇒ VTh = RS I D + VGS
VTh RG 2 V
il faudra que VGS < 0 ⇒ VTh < RS I D ⇒ ID > = ⋅ DD
RS RG1 + RG 2 RS
VTh
Si on prend VTh >> VGS ⇒ ID ≈ , Le montage restera stable car VTh et RS ne dépendent
RS
pas du TEC.
RD
ID VDD
VDS
VGS
RG
RS
Or plus VGS est négative et plus le canal se rétrécit, donc plus I D devient faible et donc VGS
devient moins négative. Le circuit s'oppose donc de lui-même à toute variation du courant I D .
Le circuit offre une meilleure stabilité pour le fonctionnement du TEC.
3 – Le JFET en régime dynamique
Cette étude consiste à analyser le fonctionnement d'un transistor polarisé en zone de
saturation lorsqu'on applique de petites variations à l'une des grandeurs électriques.
L’examen des caractéristiques d’un JFET polarisé dans la zone de saturation montre que les
équations qui régissent le fonctionnement sont :
En entrée : iG = 0
1
En sortie : iD = g m ⋅ vGS + ⋅ v DS
ρ
∆ I D iD ∆VDS v DS
Avec : g m = = est la pente ou transconductance, et ρ = =
∆ VGS vGS V DS = Cte ∆ I D iD V = Cte
GS
∆V
est la résistance interne. On pose aussi µ = DS c’est le coefficient d’amplification,
∆VGS I D = Cte
on a µ = ρ ⋅ g m
2
V
En utilisant la relation I D = I DSS 1 − GS , on obtient l’expression suivante pour la valeur de
VP
V − 1 V
la pente : g m = 2 I DSS ⋅ 1 − GS = g 0 ⋅ 1 − GS . Pour les transistors petits signaux les
VP V p VP
valeurs typiques de la pente et de la résistance interne sont : g m ≈ quelques mA/V, et ρ ≈ 10
kΩ à 100 kΩ
Schéma équivalent
Il est représenté sur la fig. 4, il traduit schématiquement la relation générale :
1
iD = g m ⋅ vGS + ⋅ v DS
ρ
En entrée, on applique une tension VGS et le courant consommé est nul. En sortie le JFET se
comporte comme un générateur de courant d’intensité g m ⋅ vGS en parallèle avec une
résistance ρ .
G iD D
vGS ρ v DS
g m ⋅ vGS
S
Ce schéma simplifié permet d’interpréter le fonctionnement des JFET montés en
amplificateur.
4 – Montages fondamentaux
Comme pour les transistors bipolaires trois montages peuvent être envisagés. Le montage
grille commune ne sera pas étudié car il n’est pratiquement pas utilisé.
RD
C2
C1
R
VS
eg VE RU
RG
RS CS
vE RG ρ RD RU vS
g m ⋅ vGS
S
La résistance d’entrée du montage : Ri = RG
La résistance de sortie du montage : RO = RD // ρ // RU
Le gain en tension est donc : Av = − g m ⋅ RO
i gm v gm
Le gain en courant : Ai = S = ⋅ RG puisque iE = GS et iS = ⋅v
iE 1 + RU RG RU GS
1+
RD RD
Ordres de grandeurs : Ri ≅ 1MΩ
RO ≅ 1KΩ
Av = −10
Ce montage est donc caractérisé par une très grande impédance d’entrée, une impédance de
sortie moyenne et un gain en tension moyen et négatif : il existe un déphasage de 180° entre
l’entrée et la sortie.
4.2 – Montage drain commun
VDD
C1
R C2
eg VE RG
RS RU VS
G iE iS
S
vE RG ρ RS RU vS
g m ⋅ vGS
D
La résistance d’entrée du montage : Ri = RG
vS g m ⋅ Req
Le gain en tension à vide est donc : Av = = < 1 , avec Req = RS // ρ
vE 1 + g m ⋅ Req
(car vS = g m vGS Req et vGS = vE − vS donc vS = g m (v E − vS ) Req )
1 1 Req
La résistance de sortie du montage : RO = RS // ρ // = Req // = < Req
gm g m 1 + g m Req
Ordres de grandeurs :
Pour RS = 100Ω et g m = 10ms = 10 ⋅ 10 −3 Ω −1 on obtient : A0 = 0.5 et RO = 50Ω
Ce montage est caractérisé par un gain en tension légèrement inférieur à 1, une très grande
résistance d’entrée et une résistance de sortie faible. C’est un montage adaptateur
d'impédance.
4.3 – Montage grille commune
VDD
RD
C2
C1
R VS
RU
CG RG
RS VE eg
vGS ρ v DS
CGS
CGS g m vGS
S
La valeur de CGD est faible ( < pF ), mais elle peut devenir très gênante par effet Miller.
1- Généralité
L’amplificateur différentiel est un dispositif électronique à deux entrées et deux sorties. Il est
alimenté par deux sources d’alimentations de tensions opposées + VCC et − VCC . Ceci pour
éviter les circuits de polarisations habituels et les condensateurs de liaisons dans les bases des
transistors. Aussi ce montage offre la possibilité d’amplifier la tension continue différentielle
d’entrée VED = VE1 − VE 2 contrairement aux montages fondamentaux habituels.
+ VCC
Entrée Sortie
Amplificateur
VED différentiel VSD
VE1 VS 1
VE 2 VS 2
− VCC
La présence des deux sorties VS1 et VS 2 offre à l’utilisateur deux possibilités d’exploitation :
Lorsque la différence VSD des deux sortie VS 1 et VS 2 est utilisée, le montage est dit
« symétrique ». L’éventuel étage amplificateur suivant comportant alors deux entrées
doit être aussi de type différentiel ;
Lorsqu’on exploite uniquement la sortie VS 1 ou VS 2 le montage est « dissymétrique ».
Ce mode de fonctionnement est celui des amplificateurs opérationnels qui comportent
deux entrées et une seule sortie.
Le montage différentiel a pour fonction principale l’amplification de la tension différentielle
d’entrée VED . Il est caractérisé par son gain différentiel Ad défini selon :
VS1 − VS 2 VSD
Ad = = (1)
VE1 − VE 2 VED
Cependant, ce montage est aussi sensible à la somme des tensions continues d’entrées
(VE1 + VE 2 ) . En effet, les tensions VE1 et VE 2 peuvent varier tout en conservant une différence
constate. On parle alors de « mode commun » caractérisé par le gain de mode commun AC tel
que :
VS 1 + VS 2
AC = (2)
VE 1 + VE 2
Calculons à l’aide des relations (1) et (2), l’expression des tensions VS 1 et VS 2 :
VS 1 =
1
( Ad (VE1 − VE 2 ) + AC (VE1 + VE 2 )) (3)
2
VS 2 = −
1
( Ad (VE1 − VE 2 ) − AC (VE1 + VE 2 )) (4)
2
Les relations (3) et (4) montrent que qu’en mode dissymétrique, les tensions VS 1 (ou VS 2 )
seront proportionnelles à la tension différentielle d’entrée VED à condition que le gain de
mode commun Ac soit très faible vis-à-vis du gain différence Ad . Aussi, on définit un
coefficient de qualité du montage, le facteur de différentiation Fd ou (R)apport de (R)éjection
du (M)ode (C)ommun :
Ad
Fd = R. R. M .C = (5)
AC
Un amplificateur différentiel de bonne qualité doit donc posséder un Fd > 80dB .
La figure précédente ne rend pas compte physiquement du mode commun, aussi on préfère
représenter les entrées continues selon la figure suivante.
VE1
+ VCC
VE1 − VE 2
(1)
2
VE 2 + VE1
(3)
2 Amplificateur
VED différentiel VSD
VS 1
VE 2 − VE1
( 2) VS 2
2 − VCC
VE 2
+ VCC
iC1 iC 2
VE1 RC RC
VS 1 VS 2
VE1 − VE 2
(1)
2 T1 T2
VE 2 + VE1
(3)
2
VED VSD
VE 2 − VE1 I0
( 2)
2
RE
VE 2
− VCC
2.1- Polarisation du montage.
La résistance RE reliant le point commun d’émetteur à la tension d’alimentation négative
assure la polarisation des transistors. Pour obtenir le point de fonctionnement des transistors,
on relie les bases B1 et B2 à la masse de telle manière que la tension différentielle d’entrée
VED soit nulle.
+ VCC
I C10 I C 20
RC RC
T1 T2
VBE 2 VBE 1
I0
RE
− VCC
V
Les transistors T1 et T2 obéissent à la loi : I C 0 = I SBC exp BE 0 (6)
VT
Sachant que les transistors sont identiques, on a de plus I SBC 1 = I SBC 2 .
Le montage indique VBE 1 = VBE 2 . Compte tenu de la loi (6) les courants de repos de collecteur
I V − VBE
sont égaux : I C10 = I C 20 = 0 et RE = CC
2 I0
+ VCC
iC1 iC 2
RC RC
VE1 − VE 2 VS 1 VS 2
(1)
2
B1 T1 T2
VED
VBE1 VBE 2
B2
I0
VE 2 − VE1
( 2) RE
2
− VCC
Selon la méthode d’analyse indiquée en première partie, pour étudier le mode différence,
seuls les générateurs continus 1 et 2 excitent le montage.
Sachant que VE1 est une tension ayant une valeur différente de VE 2 , les courants de
collecteurs I C1 et I C 2 sont alors différents. Cependant, leur somme est toujours égale à I 0 .
La relation (6) permet d’écrire :
V V I V − VBE 2
I C1 = I SBC exp BE 1 et I C 2 = I SBC exp BE 2 , soit C1 = exp BE 1
VT VT IC2 VT
Sachant que : VED = VBE 1 − VBE 2 et I 0 = I C1 + I C 2 , on obtient finalement les relations :
I0 I0
I C1 = (7) et I C 2 = (8)
1 + exp(− VED VT ) 1 + exp(VED VT )
L’évolution des courants I C1 et I C 2 en fonction de la tension VED est donnée en figure
suivante.
Pour les tensions VED comprises entre − VT et + VT , la figure indique que les courants I C1 et
I C 2 sont sensiblement proportionnels à VED (pour les VED nulle on retrouve les courants de
repos I C 0 ).
I0 I
Dans cette zone linéaire l’expression du courant I C1 s’écrit donc : I C1 = VED + 0 (9)
4VT 2
− I0 I
De même pour I C 2 : I C 2 = VED + 0 (10)
4VT 2
Donc la tension différentielle de sortie VSD dans cette zone linéaire :
VS 1 = VCC − RC I C1 et VS 2 = VCC − RC I C 2
On en déduit : VS 1 − VS 2 = − RC (I C 1 − I C 2 )
I 0 . RC
En utilisant les relations (9) et (10) on obtient : VSD = VS 1 − VS 2 = − VED
2VT
Dans la zone de linéarité, la gain différence de l’amplificateur différentiel est tel que :
− I 0 RC
Ad = (11).
2VT
IC0
En introduisant la transconductance identique des deux transistors g m = , on peut écrire :
VT
Ad = − g m RC
2.3- Analyse du montage en « mode commun »
+ VCC
iC1 iC 2
RC RC
VS 1 VS 2
VE 2 + VE1 B1 T1 T2
(3)
2
VBE1 VBE 2
B2
I0
RE
− VCC
Comme il a été indiqué dans la présentation, pour mettre en évidence le mode commun, on
V + VE 2
réunit les bases des transistors, et on leur applique la tension E1 .
2
Dans ces conditions, la tension VBE 1 de T1 est égale à la tension VBE 2 de T2 , aussi les
courants de collecteurs I C1 et I C 2 sont égaux à I 0 2 .
VE1 + VE 2
VCC + − VBE
Sachant que I 0 = 2 ,
RE
RC V +V
il vient : VS1 + VS 2 = 2VCC − VCC + E1 E 2 − VBE
RE 2
La somme des tensions de sortie est donc proportionnelle à la tension commune d’entrée. Le
coefficient de proportionnalité représente le gain de mode commun :
− RC
AC = (12)
2 RE
L’amplificateur présente alors un défaut mis en évidence dans l’introduction. Son coefficient
de qualité Fd = Ad AC est trop faible.
Pour palier à ce défaut, il faut remplacer la résistance RE par un générateur de courant idéal
I 0 . Ainsi, la somme des tensions de sortie serait indépendante de la tension de mode
commun. En effet, on aurait alors : VS 1 + VS 2 = 2VCC − RC I 0
3- Etude dynamique
Le montage est maintenant excité par deux tensions sinusoïdales : ve1 = VE1 sin (ωt ) et
ve 2 = Ve 2 sin(ωt ) de même fréquence et telles que leur différence d’amplitude soient comprise
dans la zone de linéarité.
3.1- Analyse du montage en « mode différence »
Le schéma équivalent petites signaux relatif au mode différence est donnée en figure
suivante :
v ED
B1 ib1 E ib 2 B2
rBE rBE
β ib1 β ib 2
v e 2 − v e1
v e1 − v e 2 RE
C1 C2 2
2
RC vS 1 vS 2 RC
v ED
B1 ib1 E ib 2 B2
rBE rBE
v e1 + v e 2 β ib1 β ib 2 v e1 + v e 2
2 RE 2
C1 C2
RC vS 1 vS 2 RC
1- Présentation
Un amplificateur opérationnel (aussi dénommé ampli-op ou AO) est un circuit intégré qui
permet d’amplifier une différence de potentiel électrique présente à ses entrées. Il a été
initialement conçu pour effectuer des opérations mathématiques de base dans les calculateurs
analogiques comme l'addition, la soustraction, l'intégration, la dérivation et d'autres. Par la
suite, l'amplificateur opérationnel est utilisé dans bien d'autres applications comme la
commande de moteurs, la régulation de tension, les sources de courants ou encore les
oscillateurs. On peut aussi l’exploiter dans des montages non linéaires tels que : comparateur,
multivibrateur astable.
NC +Vcc Offset
S
8 7 6 5
Il se présente le plus souvent sous la forme d’un boîtier plastique
à 8 broches et son brochage standard est celui-ci.
TL081
1 2 3 4
Offset E- E+ -Vcc
Son symbole normalisé est le suivant :
avec : ±Vcc est la tension d’alimentation.
+VCC
ie +
E+ E+ est l’entrée non inverseuse (vE+ : tension
+ iS appliquée à l’entrée E+).
vE+ E-ε ie - E- est l’entrée inverseuse (vE- : tension
vS
-
appliquée à l’entrée E-).
-VCC
vE - S est la sortie (vS : tension de sortie)
ε = v E + − v E − est la tension d’entrée
différentielle.
2- Caractéristique de transfert
La tension de sortie vS varie avec la tension d’entrée différentielle ε selon la caractéristique
de transfert suivante :
vS
+ VCC
Saturation positive
+ VSat
On remarque bien que dans la zone linéaire la tension de sortie vS = Ad ε est comprise entre
− VSat + VSat
− VSat et + VSat . Ceci n’est possible que si : ≤ε ≤
Ad Ad
Et comme Ad est très élevé, le fonctionnement linéaire n’est possible que pour des valeurs
très faibles de ε
3- AO idéal ou parfait :
On donne le modèle électrique équivalent de l’amplificateur opérationnel :
ie + S
E+ RS
RE Ad .Ɛ vS
Ɛ
ie -
E-
+ VSat
Cette caractéristique est traduite par :
vS = −VSat pour ε < 0 ε (µV )
vS = +VSat pour ε > 0
− V < v < +V pour ε ≈ 0
Sat S Sat
− VSat
Pour travailler en régime linéaire, il faut amener ε = vE + − vE − à des valeurs proche de 0. Ceci
peut être réalisé en plaçant une impédance en contre réaction entre la sortie et l’entrée
inverseuse qui assurera la stabilité du montage.
−
+ vS
vE
Ce montage permet de connecter une résistance de charge RL à un générateur de résistance
interne RG >> RL tout en maintenant la tension EG aux bornes de RL : adaptateur
d’impédance entre le générateur et la charge
Générateur de
tension
RG −
i≠0 RG i≠0
i=0
+
vL<EG RL vL=EG RL
EG EG vE=EG
−
Le Suiveur permet également que R
i=0
l’impédance d’entrée de l’oscilloscope +
ne vienne modifier la fréquence de C Oscilloscope
coupure d’un filtre : vE vS
En plus si R2 = R3 : vS = v2 − v1
4.5- Dérivateur
Le montage de base :
R
−
vE +
vS
dv E
vE quelconque : vS = − RC : le montage réalise donc une dérivation de la fonction
dt
vE avec en plus un changement de signe
vE sinusoïdale : vS = − jRCω vE , la sortie vS est également sinusoïdale mais en
quadrature retard sur la tension d’entrée.
Etudions la fonction de transfert en régime sinusoïdal :
ω
H ( jω ) =
vs 1
= − jRCω = − j avec ω0 =
ve ω0 RC
Le tracé de Bode est le suivant :
G(dB) φ
20dB/décade
ω
ω π
ω0 −
2
Problème posé par le dérivateur : Le gain devient très grand en haute fréquence et l’A.O. se
sature. Pour le cas souvent rencontré en pratique c’est l’effet du bruit qui a un spectre en H.F.
qui saturera l’A.O. La solution alors est de limiter le gain en H.F. en insérant une résistance
en série avec le condensateur :
R
R0 C
−
vE +
R0 vS
ω
− A⋅ j
− jRCω ωC
H ( jω ) = s =
v R
= avec A = : l’amplification dans la bande passante
ve 1 + jR0Cω 1 + j ω R0
ωC
1
et ωC = la pulsation de coupure à -3dB.
R0C
G(dB)
Amplification
20logA
20dB/décade
ω
ω0 ωC
Dérivation
φ
ωC ω
π
−
2
−π
Ainsi modifié, le dérivateur ne risque pas de dysfonctionner en H.F. et à partir de la fréquence
ωc
fc = le montage ne dérive pas mais il amplifie.
2π
4.6- Intégrateur
Le montage de base :
C
R
−
vE +
vS
R
G(dB) φ
ω
Saturation
20logA
20dB/décade π
−
Intégration ω 2
Problème posé par l’intégrateur : L’amplification devient très grande pour les basses
fréquences et l’amplificateur sature. Ainsi si le signal d’entrée présente une composante
continue, celle-ci saturera l’AO. On limite le gain en basses fréquences en insérant une
résistance en parallèle avec le condensateur :
R0
R
−
vE +
vS
R
− R0 R −A
H ( jω ) =
vs R0
= = avec A = : l’amplification dans la bande passante et
ve 1 + jR0 Cω ω R
1+ j
ωC
1
ωC = la pulsation de coupure à -3dB.
R0C
G(dB) φ
Amplification ωC ω
20logA
20dB/décade
−π
ω
ωC 3π
−
Intégration 2
Il permet de comparer une tension à une tension vref choisie comme référence.
v +
vS
R2
R1
1er cas : Supposons que la sortie soit dans l’état de saturation haute : vS = +VSat dans ce cas :
R1
vE + = VSat = vh (Diviseur de tension)
R1 + R2
Or si vS = +VSat ça veut dire que ε > 0 cela implique vh > v . On a alors pour les valeurs
croissantes de v la caractéristique de transfert suivante :
vS
+ V Sat
vh v
− VSat
2ème cas : Supposons que la sortie soit dans l’état de saturation haute : vS = −VSat dans ce cas :
− R1
vE + = VSat = vb (Diviseur de tension)
R1 + R2
Or si vS = −VSat ça veut dire que ε < 0 cela implique vb < v . On a alors pour les valeurs
croissantes de v la caractéristique de transfert suivante :
vS
+ VSat
vb v
− VSat
On obtient alors le cycle d’hystérésis suivant en superposant les deux courbes précédentes:
vS
+ VSat
vb vh vS
− VSat
2 R1
La largeur du cycle d’hystérésis est : ∆V = vh − vb = VSat
R1 + R2
5.3- Multivibrateur
On se propose d’étudier le montage suivant, constitué d’un comparateur à hystérésis et d’un
intégrateur (cellule RC):
Supposons, comme point de départ, que vs = +VSat R
et que le condensateur soit déchargé à l’instant
t = 0 ( vC = 0 ) : −
vC +
R1 R1
vE + = vS = αVSat avec α = C vS
R1 + R2 R1 + R2
R2
du
vS − vC = R i avec i=C C et vS = VSat R1
dt
dvC 1 V
soit : + vC = Sat
dt RC RC
−
t
La solution de cette équation différentielle donne : vC (t ) = VSat 1 − e
RC
La tension vC (t ) augmente pour tendre vers + VSat . Cette valeur ne sera cependant pas
atteinte. En effet, comme vC (t ) = vE − , à l’instant t1 où vC (t ) = vE + = α VSat , la sortie de l’AO
bascule à − VSat .
− 1
t
1
RC
L’instant t1 s’obtient en écrivant que : VSat 1 − e = α VSat soit t1 = RC ln 1 − α
A partir de t = t1 , le condensateur se décharge sous la tension vS = −VSat , on a
dv 1 V
alors vE + = −αVSat et C + vC = − Sat , l’intégration de cette équation entre les instants t1
dt RC RC
(t − t1 )
−
et t conduit à : vC (t ) = VSat (1 + α )e RC − 1
La tension vC (t ) décroît pour tendre à − VSat . Cette valeur ne sera cependant pas atteinte,
puisque à l’instant t 2 où vC (t ) = −α VSat , nous avons vE + = vE − et la sortie de l’AO bascule de
nouveau à + VSat .
(t −t )
− 2 1
L’instant t2 s’obtient en écrivant que : VSat (1 + α )e RC − 1 = −α VSat
soit
1+ α
t 2 = t1 + RC ln
1−α
La commutation d’un état de fonctionnement à l’autre se poursuit ainsi indéfiniment. Les
courbes suivantes représentent les évolutions au cours du temps des tensions vC (t ) et vS (t ) :
vS (t ), vC (t )
+ VSat
+ α VSat
t1 t2 t
− α VSat
− VSat
Ce type de multivibrateur est dit astable puisqu’il délivre une tension de sortie rectangulaire,
périodique, évoluant entre deux états instables. Il est aussi appelé oscillateur de relaxation.
1+ α
La période des oscillations est : T = 2RC ln
1−α
1- Définition :
Action qui consiste à transmettre que les signaux dont les fréquences sont contenues dans une
certaine plage appelée « Bande passante ». Les signaux indésirables dont les fréquences sont
situées en dehors de la bande passante sont éliminés c'est-à-dire suffisamment atténués pour être
négligeables.
2- Les filtres passifs :
Ils sont composés uniquement d’éléments passifs linéaires.
Filtres du premier ordre :
Les filtres élémentaires d'ordre 1 ont été étudiés en détail dans la première partie du cours
d'électronique analogique EA1. On se contente donc ici d'en rappeler l'essentiel.
Les filtres d'ordre 1 sont représentés par des fonctions de transfert dont la forme générale est la
suivante :
a + ja1ω
H ( jω ) = 0
b0 + jb1ω
Filtre passe-bas d’ordre 1
Bode Diagram
0
R -5
vE vS
Magnitude (dB)
C -10
-15
-20
0
H PB ( jω ) =
1
1 + j ω ω0
-30
Phase (deg)
-60
1
ω0 = Avec -90
-1
10 10
0 1
10
RC Frequency (rad/sec)
Bode Diagram
0
C
-5
Magnitude (dB)
vE R vS
-10
-15
-20
j ω ω0
90
H PH ( jω ) =
1 + j ω ω0
Phase (deg)
45
1
ω0 = Avec 0
10
-2
10
-1 0
10
RC Frequency (rad/sec)
Bode Diagram
R C 5
vS
Magnitude (dB)
vE 0
-5
C R
-10
360
315
1 − j ω ω0
Phase (deg)
H Deph ( jω ) = 270
1 + j ω ω0 225
1
ω0 =
180
Avec 10
-1 0
10
1
10
RC Frequency (rad/sec)
L’inconvénient des filtres du 1er ordre est qu’ils sont en général peu performants à cause de leur
pente d’atténuation qui est limitée à -20dB/décade.
Filtres du second ordre :
Le circuit le plus simple permettant de réaliser cette fonction est un circuit RLC simple. En effet
comme le montre la figure suivante, suivant l'endroit où la tension sortie est prélevée, les filtres
fondamentaux d'ordre 2 sont du type passe-bas, passe-haut, passe-bande, coupe-bande. En
préalable à l'étude des filtres analogiques réalisés avec des amplificateurs opérationnels, ce circuit
peut donc servir de base à la présentation et à l'analyse des divers filtres analogiques
C vS
Passe-bas
vS
Coupe-bande
vS
vE L
Passe-haut
R vS
Passe-bande
v S ( jω )
On montre aisément que leurs réponses fréquentielles H ( jω ) = sont entièrement décrites
v E ( jω )
par la pulsation caractéristique ω0 et le coefficient d’amortissement m ou bien le facteur de
qualité Q0 ( Q0 = 1 2m ) :et qu'elles valent respectivement :
H PB ( jω ) =
1 1 1
= =
1 + jω RC + ( jω ) LC
2 2
jω jω
2
1 + 2m + 1 + 1 jω + jω
ω0 ω0 Q0 ω0 ω0
2 2
jω jω
H PH ( jω ) =
( jω ) LC
2
= ω0 = ω0
1 + jω RC + ( jω ) LC
2 2 2
jω
jω 1 + 1 jω + jω
1 + 2m +
ω0 ω0 Q0 ω0 ω0
jω 1 jω
2m
jω RC ω0 Q0 ω0
H P∆ ( jω ) = = =
1 + jω RC + ( jω ) LC jω
2 2
jω jω
2
1 j ω
1 + 2m + 1+ +
ω0 ω0 Q0 ω0 ω0
2 2
jω jω
1 + 1 +
1 + ( jω ) LC
2
ω0 ω0
H C∆ ( j ω ) = = =
1 + jω RC + ( jω ) LC jω
2 2 2
jω jω 1 j ω
1 + 2m + 1+ +
ω0 ω0 Q0 ω0 ω0
On notera que tous les filtres d'ordre 2 ont le même dénominateur et qu'ils sont complètement
décrits par ω0 et m (ou Q0 ) :
jω jω
2
1 jω jω
2
D ( jω ) = 1 + 2 m
+ = 1+ +
ω0 ω0 Q0 ω0 ω0
Ces filtres du 2ème ordre représentent une variation de gain ± 40dB / décade pour passe-bas et
passe-haut dans la bande atténuée. La limite de la bande passante à -3dB dépend du coefficient
d’amortissement m : elle est proche de ω0 lorsque m ≤ 0,7 . Pour un passe-bande, la variation du
gain est seulement de ± 20dB / décade .
Dans le cas des filtres passe-bande et coupe-bande, on définit les pulsations de coupure ωi et ωs
correspondant à une atténuation de 3 dB par rapport au maximum de la réponse fréquentielle.
H ( jω ) ω =
1
= −3dB
i ,s
2
On peut alors montrer que, dans les deux cas, la largeur de bande est inversement proportionnelle
à Q0
ω0
∆ω = ω s − ωi =
Q0
et que ω0 est la moyenne géométrique des deux pulsations de coupure ωi et ωs
ω02 = ωi ⋅ ωs
Une illustration précisant le comportement fréquentiel de ces deux filtres est présentée dans les
figures suivantes. On y voit en particulier que les asymptotes du filtre passe-bande se croisent à
un niveau − 20 log(Q0 ) déterminé par le facteur de qualité. Le filtre sera donc d'autant plus
sélectif que son facteur de qualité est élevé.
Filtre Passe-Bande
− 20 log Q200
10
ωi ωi
0
− 3dB
-10
H (dB)
-20
-30
-40
- - - 0 1 2 3
10 3 10 2 10 1 10 10 10 10
Frequency (rad/sec)
Filtre Passe-Bande
ωi ω s
5
0
− 3dB
-5
-10
-15
− 20 log Q0 -20
-25
-30
-35
-40
- 0 1
10 1 10 10
Frequency (rad/sec)
Filtre Coupe-Bande
5
ωi ωs
0
− 3dB
-5
-10
H (dB)
-15
-20
-25
-30
- 0 1
10 1 10 10
Frequency (rad/sec)
Le principal défaut des filtres passifs est lié au fait que leur fonction de transfert dépend toujours
de la charge placée en sortie. Il faut donc prendre en compte l’impédance de charge dans le calcul
du filtre. Le second défaut est lié à l’utilisation d’inductances qui sont coûteuses et encombrantes
et aussi de leur résistance propre
−
+
Z1 vS
vE Z2
Y4 Y5
Y1 Y3
−
vE Y2 +
vS
v S ( jω ) −1
H PB ( jω ) =
1 3 C2
= avec ω0 = et m =
v E ( jω ) jω jω
2
R C1C2 2 C1
1 + 2m +
ω0 ω0
2
jω
−
v S ( jω ) ω0
H PH ( jω ) =
1 3 R1
= avec ω0 = et m =
v E ( jω ) jω jω
2
C R1R2 2 R2
1 + 2m +
ω0 ω0
R3 jω
− 2m
v S ( jω ) 2 R1 ω0 R1 + R2
H P∆ ( jω ) =
1 1 R1 R2
= avec ω0 = et m =
v E ( jω ) jω jω
2
C R1R2 R3 C R3 (R1 + R2 )
1 + 2m +
ω0 ω0
3.2- Structure de SALLEN KEY
Cellules à gain fixe
Elles utilisent un amplificateur à gain unité et une réaction positive. Elles permettent ainsi de
réaliser des filtres à gain fixe de type passe-bas, passe-haut, passe-bande et coupe-bande. Leurs
schémas sont présentés dans la figure suivante :
Y2
−
Y1 Y3
+
vS
vE Y4
v S ( jω )
H PB ( jω ) =
1 1 C2
= avec ω0 = et m =
v E ( jω ) jω jω
2
R C1C2 C1
1 + 2m +
ω0 ω0
R2 jω
2m
v S ( jω ) 2(R1 + R2 ) ω0 R1 + R2 R1 + R2
H P∆ ( jω ) =
1
= avec ω0 = et m =
v E ( jω ) jω jω
2
R2C R1 R1 (R1 + R2 )
1 + 2m +
ω0 ω0
Les cellules à gain fixe offrent un moyen simple de réaliser des filtres d'ordre 2. Cependant, si
l'on observe les équations déterminant la pulsation caractéristique ω0 et le coefficient
d’amortissement m (ou bien le facteur de qualité Q0 ), on voit que l'on ne peut pas varier l'un
sans changer l'autre. C'est pour cette raison que l'on propose également des cellules à gain
variable offrant un degré de liberté supplémentaire.
Cellules à gain variable
Elles se distinguent des cellules à gain fixe uniquement par le fait que l'amplificateur suiveur est
remplacé par un amplificateur de gain K A . Grâce à celui-ci, le coefficient d’amortissement m
(ou bien le facteur de qualité Q0 ) peut être modifié indépendamment de la pulsation ω0 . Leurs
schémas sont présentés dans la figure suivante :
Y6
Y2
−
Y1 Y3
+
vS
vE Y4 Y5
1- Principe et définition
Le principe de la réaction est utilisé dans de très nombreux circuits électroniques. Il consiste à
réinjecter une partie du signal de sortie à l'entrée du circuit pour le combiner avec le signal
d'entrée extérieur.
La réaction change fondamentalement les propriétés du circuit auquel elle est appliquée. On
distingue deux types de réaction : la réaction positive et la réaction négative.
Dans la réaction positive, une partie du signal de sortie est ajouté au signal d'entrée. Ceux-ci
vont donc additionner leurs effets pour produire un signal de sortie plus grand que celui qui
existerait en "boucle ouverte" (c'est à dire sans réaction). Cet effet est recherché dans le cas
des circuits comparateurs ou des oscillateurs..
Dans la réaction négative, une partie du signal de sortie est soustrait au signal d'entrée. Cette
modification entraîne une stabilisation du signal de sortie par rapport aux variations possibles
de la valeur des composants formant l'amplificateur ; c'est l'objet de ce chapitre.
Grâce à la contre-réaction (aussi appelée réaction négative) appliquée aux amplificateurs, on
obtient des résultats dont l'importance pratique est grande. Les résultats les plus représentatifs
sont :
− La stabilisation de la valeur du gain, dont la valeur est généralement très variable d'un
composant à l'autre et sensible à la température ou au vieillissement ;
− La réduction de la distorsion non-linéaire : la sortie reste l'image fidèle de l'entrée, malgré
les non-linéarités internes de l'amplificateur.
− La réduction du bruit électronique (signaux électriques parasites) présent dans les
composants.
− L'extension de la bande-passante de l'amplificateur par rapport à sa bande-passante en
boucle ouverte.
− Le contrôle de la valeur des impédances d'entrée et de sortie, c'est à dire la possibilité de les
augmenter ou de les diminuer à volonté, en fonction de la configuration de circuit choisie.
La réaction négative permet donc de transformer un amplificateur imparfait en un
amplificateur dont les caractéristiques sont proches de celles d'un amplificateur idéal. Le prix
à payer pour cette amélioration des performances est la réduction du gain. On verra d'ailleurs
qu'il y a une proportionnalité directe entre la réduction du gain et l'amélioration des autres
caractéristiques de l'amplificateur : le facteur de réduction du gain est aussi le facteur par
lequel on pourra multiplier la largeur de la bande passante, ainsi que la valeur des impédances
ou admittance d'entrée et de sortie, etc.
2- Structure d'un système bouclé
2.1- Définition :
Il y a réaction dans un amplificateur lorsqu'un signal (tension ou courant), prélevé en sortie,
est réinjecté en totalité ou en partie dans l'entrée (autrement dit lorsque la sortie réagit sur
l'entrée par l'intermédiaire d'une ou plusieurs impédances). On a constitué ce que l'on appelle
un système bouclé.
XC XE XS
Amplificateur
+ _ A
XR
Réaction
B
XR = B ⋅ XS
4- Propriétés de la contre-réaction
4.1- Stabilisation du gain en boucle fermée
Nous avons vu que le gain en boucle fermée est donné par l'équation générale de la contre-
réaction :
vS A
GBF = =
vC 1 + AB
Supposons que, suite à des variations des paramètres des éléments actifs, le transfert A de la
chaine directe varie de dA . Le transfert GBF du système en boucle fermée varie de dGBF tel
dGBF 1 + AB − AB GBF 1
que : = = ×
dA (1 + AB )2
A (1 + AB )
dGBF dA 1
Soit : = ×
GBF A (1 + AB )
Si le facteur 1 + AB est égale à 10, la variation relative de GBF est dix fois plus faible que
celle de A . Les dispositifs utilisant des amplificateurs opérationnels correspondent à ce type
de fonctionnement.
4.2- Elargissement de la bande passante
Pour illustrer cette propriété, considérons que le bloc de transfert direct présente une fonction
de transfert de type passe-bas du 1er ordre de pulsation de coupure ωC .
On a donc : A( jω ) =
A0
1 + j ω ωC
Si on applique à ce bloc une contre-réaction β réelle, on obtient une réponse harmonique de
la forme :
A( jω ) A ( jω )
GBF ( jω ) = et ωFC = ωC (1 + β . A0 )
A0
= 0F Avec : A0 F =
1 + β ⋅ A( jω ) 1 + j ω 1 + β ⋅ A0
ωFC
vR
B
Schémas de contre-réaction avec source de bruit
Sans contre réaction : vS = A ⋅ v E + η
η
Avec contre réaction : vS = A ⋅ (vC − B vS ) + η ⇒ vS =
A
vC +
1 + AB 1 + AB
Ainsi le bruit est atténué.
4.4- Modification des impédances d'entrée et de sortie
soit: Z E , Z S : L’impédance d’entrée et l’impédance de sortie sans contre-réaction
ZS
V' ZE A0V ' RU
VE
V′
Nous avons l’impédance d’entrée sans contre-réaction : ZE =
IE
V E V ′ + β VS
= =
CR
Et l’impédance d’entrée avec contre-réaction : Z E
IE IE
VE βVS βV
= + ⇒ = ZE + ZE S
CR CR
ZE ZE
IE IE V′
= (1 + A0 β )Z E
CR
Finalement : Z E
Calculons limVS
RU →∞
Quand RU → ∞ ⇒ VS → A0V ′
VE
On a VE = βA0V ′ + V ′ donc : lim VS = A0
RU → ∞ 1 + A0 β
Calculons lim I S
RU →0
Quand RU → 0 ⇒ VS = 0 ⇒ V ′ = VE
A0V E
Donc IS =
ZE
ZS
=
CR
Finalement : Z S
1 + βA0
B- Cas de contre-réaction courant-tension
IE
ZE A0V ' ZS RU
VE
β
IS
Effet sur l’impédance d’entrée
V′
On a l’impédance d’entrée sans contre-réaction : Z E =
IE
L’impédance d’entrée avec contre-réaction :
VE V ′ VE βI S
= ⇒ = −
CR
On a : Z E
IE I E I E I E
V′
Avec I S ≈ A0V ′ d’où Z E = Z E + βA0
CR
Ie
= Z E (1 + A0 β )
CR
Finalement : ZE
Quand RU → ∞ ⇒ VS = A0V ′Z S
Or si RU → ∞ ⇒ IS → 0 ⇒ Ve = V ′
Donc limVS = A0Ve Z S
RU →∞
Calculons lim I S
RU →0
On a V ′ = VE − β I S ⇒ V ′ = VE − βA0V ′
VE
Ainsi V′ =
(1 + βA0 )
A0
Donc lim I S = V
RU → 0 (1 + βA0 ) E
C- Cas de contre-réaction courant-courant
I 'E
IE ZE A0 I E ' ZS RU
VE
β
IS
Impédance d’entrée
I E′ I E I 1 1 I
On a I E′ = I E − β I S ⇒ = −β S ⇒ = CR − β S
VE VE VE ZE ZE VE
1 1 1
Et comme I S ≈ AI E′ d’où = CR − βA0
ZE ZE ZE
ZE
=
CR
Finalement ZE
(1 + βA0 )
L’effet sur l’impédance de sortie
Calculons limVS
RU →∞
Quand RU → ∞ ⇒ VS = A0 I E′ Z S et aussi IS → 0 ⇒ I E = I E′
Donc VS = A0 I E Z S
Calculons lim I S
RU →0
Quand RU → 0 ⇒ I S = A0 I E′ d’où I S = A0 (I E − βI S )
IE
Donc I S =
1 + β A0
= Z S (1 + βA0 )
CR
Finalement : ZS
D- Cas de contre-réaction tension-courant
I 'E
ZS
IE ZE A0 I E ' RU
VE
Quand RU → ∞ ⇒ VS = A0 I E′ Z S et on a I E′ = I E + βVS
A0 I E
D’où VS =
(1 + βA0 )
calculons lim I S
RU →0
quand RU → 0 ⇒ VS = 0 et aussi I E′ = I E
A0 I E′ A0 I E
on a IS = donc IS =
ZS ZS
ZS
=
CR
finalement : ZS
(1 + βA)
Résumé :
ZS
= Z E (1 + βA) =
CR CR
Tension-tension ZS
ZE
(1 + βA)
= Z E (1 + βA) = Z S (1 + βA)
CR CR
Courant-tension ZE ZS
ZE ZS
= =
CR CR
Tension-courant ZE ZS
(1 + βA) (1 + βA)
ZE
= = Z S (1 + βA)
CR CR
Courant-courant ZE ZS
(1 + βA)
Annexe : Rappels
Réseau
U
électrique
Réseau électrique
A I A
I
RTH U
1 GN U
B B
Modèle Thévenin Modèle Norton
O. MOUHIB 97
ANNEXE – Rappels
2- Théorème de MILLMAN
On considère un nœud de potentiel V (entre ce noeud et la masse) dans un réseau. Ce nœud est
le point de jonction de n résistance Rk soumises aux potentiels Vk de l’autre côté du nœud.
n
Vk
∑ R
Le potentiel V du nœud a pour expression : V = kn=1 k
1
∑
k =1 Rk
Exemple :
R1 V R2
V1 V2
V3
V1 V2 V3
+ +
R1 R2 R3
On a : V =
1 1 1
+ +
R1 R2 R3
Uk
R1
U R1 R2 Rk
Diviseur de I
tension R2
U
Rk
U2 =
R2
U Uk = U
R1 + R2 R1 + R2 + L + Rn
I1 I2 I1 Ik IN
U R1 R2 U R1 Rk
Diviseur de
courant
1 1
R2 Rk
I2 = I Ik = I
1 1 1 1 1
+ + +L+
R1 R2 R1 R2 RN
O. MOUHIB 98
ANNEXE – Rappels
Q
vE(t) vS(t)
Entrée
On distingue les quadripôles passifs constitués uniquement d’éléments passifs (résistance,
condensateur, bobine), des quadripôles actifs qui comportent des sources liées à des grandeurs
internes.
iE iS RC
R1
R1 C2 iS
C1
vS iE
R2
vS
vE
R2
Diviseur de tension CE
RE
Amplificateur à transistor
O. MOUHIB 99
ANNEXE – Rappels
R2
iE iS
L R1 +VCC
vE iE
C C iS
vE
vS
Cellule LC -VCC
Amplificateur opérationnel
On se limite à l’étude des quadripôles linéaires en régime sinusoïdal dont l’entrée est alimentée
par un générateur de tension ou de courant sinusoïdal et dont la sortie est fermée par une charge.
IE
VE Q ZC VE ZE
ZG Q ZG VS
VS
O. MOUHIB 100
ANNEXE – Rappels
ZE
Q vS
EG
Remarque :
Pour résumer le comportement fréquentiel d’un quadripôle, on se contente souvent de tracer les
asymptotes du gain et du phase lorsque ω → 0 et ω → ∞ . On esquisse ensuite les allures
réelles du gain et de la phase en plaçant quelques points particuliers.
Exemple : Circuit RC à vide
C iS = 0
vE vS
O. MOUHIB 101
ANNEXE – Rappels
Sur cet intervalle, les courbes de gain et de phase sont des droites horizontales.
Les deux asymptotes du gain se croisent à la pulsation de coupure ω0 . Pour cette valeur la
π
fonction de transfert devient : H ( jω ) =
j
soit G = −3 dB et ϕ =
1+ j 4
Bode Diagram
5
-5
Magnitude (dB)
-10
-15
-20
-25
-30
90
Phase (deg)
45
0
-3 -2 -1 0 1
10 10 10 10 10
Frequency (rad/sec)
O. MOUHIB 102