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Nombres 21, 7-9

07 Le peuple vint vers Moïse et dit : « Nous avons péché, en récriminant contre le Seigneur et
contre toi. Intercède auprès du Seigneur pour qu’il éloigne de nous les serpents. » Moïse intercéda
pour le peuple,
08 et le Seigneur dit à Moïse : « Fais-toi un serpent brûlant, et dresse-le au sommet d’un mât : tous
ceux qui auront été mordus, qu’ils le regardent, alors ils vivront ! »
09 Moïse fit un serpent de bronze et le dressa au sommet du mât. Quand un homme était mordu par
un serpent, et qu’il regardait vers le serpent de bronze, il restait en vie !

Ezekiel 9, 1-4
01 J’entendis le Seigneur Dieu me crier d’une voix forte : « Ils sont tout proches, les châtiments de
Jérusalem, et chacun tient à la main son arme de mort. »
02 Alors six hommes s’avancèrent, venant de la porte supérieure, celle qui est du côté nord. Chacun
tenait à la main son arme de destruction. Au milieu d’eux, un homme, vêtu de lin, portant à la
ceinture une écritoire de scribe. Ils s’avancèrent, et s’arrêtèrent près de l’autel de bronze.
03 La gloire du Dieu d’Israël s’éleva au-dessus des Kéroubim où elle reposait, et se dirigea vers le
seuil de la Maison du Seigneur. Alors le Seigneur appela l’homme vêtu de lin, portant à la ceinture
une écritoire de scribe.
04 Il lui dit : « Passe à travers la ville, à travers Jérusalem, et marque d’une croix au front ceux qui
gémissent et qui se lamentent sur toutes les abominations qu’on y commet. »

Galates 6, 14
14 Mais pour moi, que la croix de notre Seigneur Jésus Christ reste ma seule fierté. Par elle, le
monde est crucifié pour moi, et moi pour le monde.

Jean 12, 20
20 Il y avait quelques Grecs parmi ceux qui étaient montés à Jérusalem pour adorer Dieu pendant la
fête de la Pâque.
21 Ils abordèrent Philippe, qui était de Bethsaïde en Galilée, et lui firent cette demande : « Nous
voudrions voir Jésus. »
22 Philippe va le dire à André, et tous deux vont le dire à Jésus.
23 Alors Jésus leur déclare : « L’heure est venue où le Fils de l’homme doit être glorifié.
24 Amen, amen, je vous le dis : si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s’il
meurt, il porte beaucoup de fruit.
25 Qui aime sa vie la perd ; qui s’en détache en ce monde la gardera pour la vie éternelle.
26 Si quelqu’un veut me servir, qu’il me suive ; et là où moi je suis, là aussi sera mon serviteur. Si
quelqu’un me sert, mon Père l’honorera.
27 Maintenant mon âme est bouleversée. Que vais-je dire ? “Père, sauve-moi de cette heure” ? –
Mais non ! C’est pour cela que je suis parvenu à cette heure-ci !
28 Père, glorifie ton nom ! » Alors, du ciel vint une voix qui disait : « Je l’ai glorifié et je le
glorifierai encore. »

Grégoire de Nysse : la Croix théologienne

Qui pourrait encore rendre facilement compte de toutes les interprétations que contient la croix où
s’achève le mystère de la Passion ?

N’y avait-il pas des milliers de manières d’être supplicié, qui auraient pu être adoptées pour que soit
accomplie l’économie de sa mort en notre faveur ? Or, entre toutes, celle-ci fut fixée par celui qui
s’est fixé, de lui-même selon sa puissance, sa propre passion. Le Fils de l’homme doit, dit-il en
effet, et il n’a pas dit : Le Fils de l’homme souffrira ceci ou cela, comme on le dirait simplement en
parlant du futur, mais le mot qu’il emploie nous enseigne, comme un dogme la nécessité absolue et
issue d’un dessein indicible, lorsqu’il déclare : Le Fils de l’homme doit beaucoup souffrir, être
rejeté et crucifié, puis, le troisième jour, se relever (Lc 9, 22). Comprends-moi bien le sens de ce
doit par lequel on trouve que la passion qui a été annoncée ne pouvait se réaliser autrement que par
la croix.
Quelle en est donc la raison ? Il revient au seul grand Paul à partir des paroles ineffables qu’il a
entendues lorsqu’il a été initié dans les régions inaccessibles du paradis, d’expliquer clairement ce
qui concerne ce mystère, comme il l’a fait en partie dans sa lettre aux Éphésiens quand il fait
allusion à ce qui est caché en disant : Afin d’avoir la force de comprendre avec tous les saints ce
qu’est la largeur, la longueur, la profondeur et la hauteur, et de connaître l’amour du Christ qui
dépasse toute connaissance, pour que vous soyez remplis de toute la plénitude de Dieu (Ep 3, 18-
19). Car cet œil divin de l’Apôtre n’a pas médité en vain sur la forme de la croix, mais il a aussi
clairement montré à travers cela qu’il avait dégagé de ses yeux toutes les écailles de l’ignorance et
qu’il portait un regard pur sur la vérité des êtres : il a vu que cette forme, constituée de quatre bras
partant de son centre, indiquait clairement la puissance universelle et la providence de celui qui est
apparu sur elle. Aussi désigne-t-il chaque bras par un terme particulier, appelant profondeur celui
qui descend du centre, hauteur celui qui se trouve au-dessus, largeur et longueur la transversale
s’étendant de chacun des côtés de la jonction, de sorte qu’il appelle largeur l’un des côtés du centre
et longueur l’autre. Ce texte me semble clairement signifié qu’il n’est rien au monde qui ne soit
totalement soutenu par la nature divine, ni ce qui est au-dessus du ciel, ni ce qui est sous terre, ni ce
qui s’étend de toute part horizontalement jusqu’aux limites des êtres. Il signifie en effet par la
hauteur la partie supérieure, par la profondeur la partie souterraine, et par la longueur et la largeur, il
délimite ce qui est au milieu et qui est maintenu par la puissance qui supporte tout l’univers.
Ce qui se passe dans ton âme, lorsque tu considères Dieu, t’apportera la démonstration de ces dires.
Regarde en effet là-haut, vers le ciel et par ta réflexion représente-toi, en bas, les profondeurs, ouvre
ton intelligence aux étendues et aux hauteurs de tout ce qui existe et réfléchis à la puissance qui
embrasse cela, reliant pour ainsi dire l’univers tout entier, et tu verras alors comment la forme de la
croix, par l’idée que tu te fais de la puissance divine, se gravera d’elle-même en ton esprit
descendant des hauteurs jusqu’aux profondeurs et s’étendant horizontalement jusqu’aux limites
extrêmes du monde.
Cette forme, le grand David la chanta lui aussi par une parole le concernant : Où aller loin de ton
esprit ? dit-il, où fuir loin de ta face ? Si je monte au ciel (c’est la hauteur), si je descends aux
enfers (c’est la profondeur), si je reprenais mes ailes le matin (le lever du soleil, c’est-à-dire la
largeur), si je posais ma tente aux extrémités de la mer (c’est en effet ainsi qu’il nomme le coucher
du soleil, c’est la longueur) (Ps 138/139,7). Vois-tu comment la forme de la croix est parfaitement
décrite dans ses propos ? Tu es, dit-il, celui qui vient à travers tout et qui réunit l’univers en un lien,
celui qui embrasse toutes les extrémités ; tu es en haut, tu te trouves en bas, ta main est dans ces
confins, et ta droite sert de guide dans les autres.
Et c’est pourquoi, le grand Apôtre, lorsque tout a été rempli de foi et de connaissance, dit que celui
qui est au-dessus de tout nom (Ph 2, 10) est adoré sous le nom de Jésus-Christ dans les cieux, sur la
terre et sous terre. En cela, il répartit une nouvelle fois l’adoration du Christ selon la forme de la
croix : la région céleste rend en effet toute adoration au Maître dans la partie supérieure de la croix,
celle qui est terrestre dans les parties médianes, tandis que la région souterraine s’attache à ce qui
est bas.
À mon avis, il en va de même du iota, qui va de paire avec le petit trait (keraia en grec), et qui est
plus stable que les cieux, plus solide que la terre et plus durable que toute l’ordonnance de l’univers.
Le ciel et la terre passeront (Mt 24, 35), comme l’ordre de l’univers, mais pas un iota de la Loi ni
un petit trait ne passeront (Mt 5, 18). La lettre, formant une verticale descendante, se nomme iota et
le signe oblique s’appelle accent (keraia), comme nous l’apprennent aussi les marins, qui désignent
du terme vergue (keraia), à cause de sa forme, le bois placé en oblique sur le mât et d’où l’on
déploie la voile. C’est pourquoi il me semble que la parole divine de l’Évangile s’intéresse là à ce
en quoi toutes choses subsistent, qui est éternel et non pas dominé, et qui révèle, comme par énigme
et en un miroir à travers la forme de la croix, sa propre puissance qui maintient tous les êtres.
Et c’est à cause de cela qu’il est dit que le Fils de l’homme doit non simplement mourir, mais être
crucifié, pour que, par sa forme, la croix devienne théologienne en annonçant aux plus perspicaces
le pouvoir tout-puissant de Celui qui est apparu sur elle et qui est tout en tout.
Introït

Pour nous, il faut nous glorifier dans la Croix de Notre-Seigneur Jésus-Christ : en lui, nous avons le
salut, la vie et la résurrection : par lui nous sommes sauvés et libérés. Alléluia, alléluia.
Que Dieu ait pitié de nous, et nous bénisse, qu’il fasse briller son visage sur nous et qu’il ait pitié de
nous. Amen

Graduel sur Ode de Salomon

Je me confesserai à toi, ô Seigneur, parce que c’est toi mon Dieu ; ne m’abandonne pas Seigneur,
car c’est toi mon espérance : tu m’as donné ton jugement et j’ai été sauvé par ta main. Que ceux qui
me poursuivent tombent et ne me voient point ; qu’un nuage de fumée couvre leurs yeux et qu’une
tempête de vent les aveugle. Et ne les laisse pas voir le jour, de peur qu’ils ne se saisissent de moi.
Que leur dessein soit sans puissance et que ce qu’ils ont comploté tombe sur eux ; des puissants les
ont vaincus et ce qu’ils avaient préparé méchamment est tombé sur eux. Mon espoir est dans le
Seigneur et je ne craindrai pas, car c’est toi mon Dieu, mon Sauveur.

Offertoire

La droite du Seigneur a fait éclater sa puissance, la droite du Seigneur m’a exalté : je ne mourrai
point, mais je vivrai, et je raconterai les oeuvres du Seigneur, alléluia.

Secrète

Regardez favorablement, Seigneur, le sacrifice que nous vous immolons : afin qu’il nous arrache au
fléau des guerres et par l’étendard de la sainte Croix de votre Fils, mettez-nous en sécurité sous
votre protection, afin que nous puissions fouler aux pieds les pièges des puissances adverses.

Préface

Il est vraiment digne et juste, convenable et nécessaire de te louer, de te chanter, de te bénir, de


t’adorer, de te glorifier, de te rendre grâce, toujours et partout, Seigneur, Père Saint, Dieu éternel et
tout puissant :
Qui as placé le salut du genre humain dans le bois de la Croix, pour que la vie surgisse à nouveau
d’un arbre qui donnait la mort, et que l’ennemi, victorieux par le bois, fût lui-même vaincu sur le
bois, par le Christ, notre Seigneur.
Les Anges, les Archanges, les Trônes, les Dominations, les Principautés et les Puissances, les Vertus
redoutables, les Chérubins aux yeux nombreux et les Séraphins aux six ailes, dont deux voilent leur
face, deux couvrent les pieds, les deux autres servent à voler, tous acclament, en se répondant les
uns aux autres, sans jamais cesser, en louant Dieu sans fin, ils entonnent l’hymne triomphal de ta
gloire merveilleuse, d’une voix claire, ils chantent, ils crient, ils célèbrent, ils proclament et disent :

« Saint, Saint, Saint... »

Postcommunion

Fortifiés par la nourriture céleste et réconfortés par le calice spirituel, nous vous demandons, ô Dieu
tout-puissant : défendez de l’ennemi malin ceux dont vous avez voulu assurer le triomphe par le
bois de la sainte Croix de votre Fils, arme de justice pour le salut du monde.

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