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ENCYCLOPÉDIE MÉDICO-CHIRURGICALE 10-002-E-10

10-002-E-10

Exploration fonctionnelle de la glande


thyroïde (en dehors de l’imagerie)
A Léger R é s u m é. – L’exploration fonctionnelle de la thyroïde a été transformée au cours de la
dernière décennie. Le dosage ultrasensible de la thyroid stimulating hormone (TSH)
(deuxième génération), fait en première intention dans tous les cas, permet d’emblée le
diagnostic d’hyperthyroïdie même fruste, et a presque totalement supprimé le test à la
thyreostimulin releasing hormone (TRH) ; cependant la TSH peut être perturbée par des
facteurs non thyroïdiens. L’utilité des dosages de TSH de troisième et quatrième générations
nous semble discutable. Le dosage des hormones thyroïdiennes libres T4 et T3 a remplacé
les dosages d’hormones totales ; les multiples méthodes, directes (les plus chères) et
indirectes, ont leurs avantages et leurs inconvénients ; la difficulté de leur interprétation, en
cas de pathologies non thyroïdiennes associées, provient d’interférences multiples. Les
progrès faits dans la connaissance des maladies thyroïdiennes auto-immunes, avec les
dosages d’anticorps (Ac) antithyroperoxydase, antithyroglobuline, antirécepteurs de la TSH
et antihormones thyroïdiennes facilitent la compréhension et le traitement de la maladie de
Basedow et des thyroïdopathies auto-immunes, et la surveillance de la thyroglobuline dans
les cancers thyroïdiens différenciés. La compréhension de la fonction thyroïdienne chez le
fœtus, la femme enceinte, le sujet âgé s’est grandement améliorée, ainsi que l’interprétation
du bilan thyroïdien dans les maladies graves non thyroïdiennes. La calcitonine et ses
précurseurs font l’objet de dosages spécifiques. Les progrès faits en génétique ont
transformé le diagnostic des formes familiales de cancer médullaire de la thyroïde, en
mettant en évidence des mutations du gène ret.

Introduction immunologie), une enzyme (immunoenzymologie), une substance


fluorescente (immunofluorescence) ou luminescente (immunoluminescence).
L’exploration fonctionnelle de la thyroïde a considérablement changé au Les traceurs radioactifs restent les traceurs de référence, mais sont
cours de la dernière décennie. Le diagnostic des dysfonctionnements a été d’utilisation plus complexe que les traceurs non radioactifs. Aucune méthode
radicalement transformé par le dosage ultrasensible de la TSH. Les dosages n’est parfaite. Les améliorations de qualité des Ac et de la détection ont fait
des hormones libres a permis dans la majorité des cas de se libérer des apparaître des générations successives de dosages de TSH. La sensibilité dite
problèmes posés par les protéines porteuses. Les progrès faits dans la mise en « fonctionnelle » (SF), plus petite valeur de TSH détectable de façon répétée
évidence de l’auto-immunité a amélioré le diagnostic et le traitement des avec un coefficient de variation inférieur à 20 %, diminue avec les
maladies de Basedow et de Hashimoto. Les progrès de la génétique ont permis générations.
de reconnaître des pathologies autrefois méconnues, comme les Le dosage radio-immunologique classique de la TSH (première génération),
hyperthyroïdies génétiques, de mieux comprendre la pathogénie des zones de qui ne décelait que les élévations de la TSH, est abandonné.
parenchyme thyroïdien autonome, de dépister les sujets à risque dans les Le dosage ultrasensible de la TSH (dit de deuxième génération) permet de
formes familiales de cancer médullaire de la thyroïde. distinguer les valeurs normales des valeurs abaissées et nulles, à une SF de
0,2 mUI/L.
Le dosage ultra-ultrasensible de la TSH (dit de troisième génération) a une SF
Dosage de la TSH [17, 27, 43, 54] de 0,02 mUI/L. Encore plus récemment est apparue une TSH de quatrième
génération.
Techniques de dosage La TSH est abaissée ou nulle dans presque toutes les hyperthyroïdies. Il n’y a
en principe pas de zone de recouvrement entre l’euthyroïdie et
Le dosage de la TSH repose principalement sur la méthode immunométrique. l’hyperthyroïdie.
Le principe de cette méthode consiste à obtenir une liaison en « sandwich » Les valeurs normales de la TSH ultrasensible sont :
de la TSH entre deux Ac monoclonaux anti-TSH en excès, dirigés contre deux – euthyroïdie : limite inférieure 0,2 à 0,5 mU/L ; limite supérieure 3 à
épitopes différents de la TSH, l’un étant fixé sur un support physique, l’autre 5 mU/L ;
étant marqué par divers traceurs : de l’iode 125 radioactif (radio-
– hyperthyroïdie : valeur inférieure à la limite basse de la normale ;
hypothyroïdie : valeur supérieure à la limite haute de la normale.
Le dosage de TSH dite de troisième génération donne des résultats semblables
au dosage ultrasensible de deuxième génération, avec un chiffre significatif
Aubène Léger : Médecin des Hôpitaux, hôpital Necker-Enfants Malades, 149, rue de Sèvres, de plus.
75743 Paris cedex 15, France.
© Elsevier, Paris

Dans l’hyperthyroïdie, la TSH est abaissée, inférieure à la limite normale du


laboratoire, sauf dans les cas de sécrétion inappropriée de TSH (résistance aux
Toute référence à cet article doit porter la mention : Léger A. Exploration fonctionnelle de HT et adénome thyréotrope hypophysaire).
la glande thyroïde (en dehors de l’imagerie). Encycl Méd Chir (Elsevier, Paris),
Endocrinologie-Nutrition, 10-002-E-10, 1999, 5 p.
La TSH de troisième génération permettrait de distinguer les hyperthyroïdies
vraies à TSH nulle, des TSH abaissées dans le cadre de maladies graves
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non thyroïdiennes (cf infra). En fait la TSH des hyperthyroïdies est loin d’être Le résultat normal est : 460 à 770 pmol/L, soit 300 à 500 ng/L.
toujours nulle et l’utilité de ce dosage ne nous paraît actuellement pas
démontrée.
Thyroglobuline (Tg)
Test à la TRH [54]
Le résultat normal est d’environ 10 à 60 µg/L.
Ce test était utilisé avant le dosage ultrasensible de la TSH pour faire le
diagnostic d’hyperthyroïdie. L’injection intraveineuse de TRH (200 à
400 µg) provoque normalement une élévation de la TSH avec un maximum à Auto-immunité thyroïdienne
30 minutes et un retour à la normale en 2 heures. Dans l’hyperthyroïdie, cette
élévation ne se produit pas. Dans l’hypothyroïdie primaire, elle est augmentée
et prolongée. Anticorps antithyroglobuline, antimicrosomaux
Le test à la TRH n’est plus utilisé que dans les pathologies et antithyroperoxydase [5, 25, 31, 32, 35, 45]
hypothalamohypophysaires, où la réponse est variable. Les Ac antimicrosomaux et les Ac antithyroglobulines (anti-Tg) peuvent être
Résultats normaux : le pic est obtenu normalement à 20 ou 30 minutes. Selon titrés par hémagglutination, ou dosés par immunologie. L’antigène
les auteurs, les résultats normaux sont exprimés : microsomal est maintenant identifié à la thyroperoxydase (TPO). Le dosage
– en valeur brute d’ascension par rapport au taux de TSH basale, immunologique des Ac anti-TPO est plus spécifique que celui des Ac
normalement d’environ 10 mU/L ; antimicrosomaux. Les dosages ne sont pas standardisés et le seuil de
– ou comme un rapport du maximum de la TSH à la TSH de base ; le facteur normalité n’est pas bien défini. La définition même de la thyroïdopathie auto-
normal est habituellement estimé à 10 ou plus. immune reste elle aussi, de ce fait, très floue.
Les Ac antimicrosomaux sont retrouvés dans presque toutes les thyroïdites
chroniques auto-immunes, souvent dans le myxœdème atrophique, la
Hormones thyroïdiennes T4 et T3 thyroïdite du post-partum, la maladie de Basedow. La recherche d’Ac anti-Tg
est moins souvent positive et est en règle inutile. En revanche, le dosage des
Ac anti-Tg est très important dans la surveillance des cancers thyroïdiens
T4 totale, T3 test, index de T4 libre, T3 totale [3, 29] différenciés, dont la Tg est le marqueur tumoral. Les Ac anti-Tg interfèrent
La T4 plasmatique circule liée à des protéines, principalement la Thyroxin avec le dosage de Tg, avec une erreur par excès ou par défaut selon les
Binding Globulin (TBG). La forme active de la T4 est la forme libre : 0,03 % techniques de dosage. Le test de récupération permet une correction partielle
de la T4 totale. Pour une même concentration de T4 libre, la T4 totale varie de cette erreur : on ajoute une quantité connue de Tg et on refait les dosages
parallèlement à la TBG, suivant la loi d’action de masse : pour voir si on « récupère » bien la quantité de Tg ajoutée ; ce test est imprécis
(T4 libre) × (TBG libre) / (T4 liée à TBG) = constante k car la Tg ajoutée n’est pas strictement identique à celle du malade. Le résultat
Le dosage de la T4 totale est radio-imunologique. Le T3-test et l’index de normal varie selon les laboratoires (environ 90 à 110 %).
thyroxine libre permettent de corriger les variations de T4 totale dues aux
variations de la TBG. Cependant, dans les variations importantes de TBG, la Anticorps antirécepteur de la TSH [46, 57]
correction apportée par l’indice de thyroxine libre (ITL) est insuffisante ; ces
méthodes sont donc actuellement abandonnées et remplacées par le dosage Une terminologie complexe désigne ces Ac et varie selon les méthodes
de T4 libre. utilisées. La méthode la plus simple est fondée sur la compétition avec de la
La T3 plasmatique circule, liée aux mêmes protéines que la T4 : 0,3 % environ TSH marquée au niveau du récepteur de la TSH, que les Ac soient bloquants
de la T3 est libre. Le coefficient de liaison de la T3 étant plus faible que celui ou stimulants. La seconde méthode, plus lourde, comporte un dosage de
de la T4, les variations de TBG modifient moins la T3 totale. Cependant, le l’adénosine monophosphorique cyclique (AMPc), augmenté en cas d’Ac
dosage radio-immunologique de T3 totale est remplacé par le dosage de T3 stimulants, diminué en cas d’Ac bloquants.
libre. Ces Ac sont retrouvés chez 70 à 100 % des malades présentant une maladie
Les valeurs normales suivantes sont données à titre d’indication : de Basedow non traitée. La persistance de ces Ac au cours du traitement
médical a une signification pronostique et permet de prédire une forte
– T4 totale : environ 65 à 155 nmol/L, soit 50 à 120 µg/L ; probabilité de rechute après arrêt du traitement. Leur présence chez une
– le T3-test et l’index de thyroxine libre sont des index, sans dimension, dont femme enceinte ayant présenté une maladie de Basedow fait craindre leur
les limites sont définies par chaque laboratoire ; passage transplacentaire et une hyperthyroïdie néonatale.
– la T3 totale : environ 1,8 à 2,8 nmol/L, soit 1,2 à 1,8 µg/L.
Anticorps antihormones thyroïdiennes [23, 48, 49]
T3 et T4 libres [2, 3, 6, 9, 13, 16, 30, 38, 41, 48, 50]
Les Ac anti-T3 et anti-T4 peuvent interférer dans les dosages de T3 et T4 en
L’immunoanalyse indirecte consiste à séparer physiquement la fraction se comportant comme des protéines porteuses, et en interférant avec l’Ac
hormonale libre de la fraction liée, par dialyse à l’équilibre, chromatographie utilisé dans le dosage. Les erreurs entraînées sont d’importance très variable.
sur colonnes ou liaison à un Ac ; cette technique de référence est peu utilisable
en routine.
L’immunoanalyse directe est plus utilisée : Thyroxin binding globulin (TBG)
– en deux étapes : la première étape fixe l’hormone libre sur un Ac anti-
hormone, lui-même fixé sur les parois du tube ; l’hormone liée est rincée et Le dosage est radio-immunologique. Le taux de TBG s’élève principalement
éliminée ; dans la seconde étape, le traceur (l’hormone marquée) se fixe sur au cours de l’œstrogénothérapie et de la grossesse.
les sites de l’Ac restés vacants. Cette technique est assez peu sensible car l’HT Le résultat normal chez les sujets euthyroïdiens est 10 à 30 mg/L.
à doser et le traceur ont la même affinité pour l’Ac antihormone ; Le résultat normal au cours de la grossesse est 20 à 75 mg/L, avec une
– les dosages directs en une étape sont fondés sur la propriété d’un élévation progressive au cours de la grossesse.
« analogue » de l’hormone de réagir avec l’Ac utilisé dans le dosage sans
avoir d’affinité pour les protéines porteuses : celles-ci deviennent en principe
une cause d’erreur négligeable. Cependant, certains analogues se lient en Dosages chimiques de l’iode
partie aux protéines, d’où des résultats sont parfois erronés, principalement
dans des circonstances comme les déficits ou excès congénitaux de TBG, la
présence d’autoanticorps anti-T3 ou anti-T4, les maladies non thyroïdiennes. Iodémie totale [44]
Aucune méthode de dosage des HT libres ne donne de bons résultats dans tous Le dosage est fondé sur la réduction par l’iode de sulfates céreux. On ne peut
les cas. Les résultats sont à interpréter en fonction des normes du laboratoire, pas distinguer les différentes formes chimiques de l’iode. L’iode sérique total
de l’âge du patient, des traitements en cours. Les valeurs normales sont de est composé de l’iode hormonal, principalement l’iode de T4 (65 % de la T4
l’ordre de : totale), de l’iodure alimentaire, de l’iode sous d’autres formes chimiques.
– T4 libre : 10 à 20 pmol/L, soit 7,8 à 15,6 ng/L ; Le résultat normal de l’iodémie totale et de l’iodémie hormonale est de 230 à
– T3 libre : 3 à 9 pmol/L, soit 2 à 6 ng/L. 620 nmol/L (30 à 80 µg/L).
Les résultats sont élevés dans l’hyperthyroïdie, abaissés dans l’hypothyroïdie.
Iodurie
Reverse T3 Ce dosage, dérivé du précédent, dose tout l’iode urinaire, quelle que soit la
Elle est normalement présente dans le sérum. Dans diverses circonstances, la forme chimique de l’iode. On dose l’iodurie sur une miction ou sur un recueil
désiodation de la T4 se fait vers la rT3 plutôt que vers la T3, entraînant une des 24 heures. L’iodurie permet de faire la preuve d’une surcharge ou d’une
élévation de la rT3. carence iodée. Elle n’est pas modifiée en cas de dysthyroïdie.

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Le résultat normal de l’iodurie des 24 heures dépend du bilan alimentaire, en De nombreuses enzymes peuvent être modifiées au cours des dysthyroïdies :
l’absence de surcharge iodée iatrogène. L’iodurie est, en France, d’environ la créatine phosphokinase peut être franchement élevée au cours d’une
800 nmol (100 µg) par 24 heures chez l’adulte. hypothyroïdie et, à un moindre degré, la lacticodéshydrogénase. Citons
également, au cours de l’hyperthyroïdie, l’élévation des transaminases, des
phosphatases alcalines et des gammaglutamyltransférases.
Calcitonine (CT) [39, 42, 52] En hyperthyroïdie la sex hormone binding protein (SHBG) s’élève ; le
catabolisme du cortisol et sa sécrétion sont augmentés ; la cortisolémie est
Calcitonine marqueur du cancer médullaire normale.
de la thyroïde (CMT) Au niveau du système hématopoïétique, une anémie est fréquemment
retrouvée au cours de l’hypothyroïdie. Dans l’hyperthyroïdie, une
La CT est le marqueur le plus sensible. Elle est sporadique ou héréditaire leuconeutropénie avec lymphocytose relative est fréquente, ainsi qu’une
(dans au moins 25 % des cas) dans le cadre d’une néoplasie endocrinienne thrombopénie modérée, d’origine périphérique ; la masse sanguine est
multiple de type 2 (NEM 2a, la plus fréquente ; NEM 2b et CMT familial augmentée, avec ou non polyglobulie ; cependant, on peut voir aussi une
isolé, plus rares). anémie de type variable.
Les radio-immunodosages (RIA) utilisant des Ac polyclonaux manquent de
spécificité et dosent la CT mature, la procalcitonine et divers peptides
précurseurs ou dérivés. Le dosage immunométrique « sandwich » utilisant
Tests in vitro de l’action des hormones thyroïdiennes
deux Ac monoclonaux permet un dosage spécifique de la CT mature. Les L’étude de la liaison de la T3 aux noyaux de cellules mononucléées et/ou de
résultats dépendent des kits utilisés. Il faut donc être prudent dans les fibroblastes a donné des résultats discutés.
définitions des normes. La réponse cellulaire aux hormones thyroïdiennes est mieux étudiée par la
La CT est stimulée par la pentagastrine (Pg). Le test à la Pg comporte mesure de l’inhibition par la T3 de la synthèse de fibronectine dans les
l’injection de 0,5 µg/kg de poids de Pg, avec prélèvements de sang entre 0 et fibroblastes en cultures.
10 minutes. Une injection par voie intraveineuse lente minimise les effets
secondaires (nausées, chaleur).
Avec les kits immunoradiometric assay (IRMA) de CIS Bioindustrie, Variations du bilan thyroïdien selon le terrain
spécifiques de la CT mature, la valeur normale de CT de base est inférieure à
10 ng/L, et la valeur du pic après Pg (pic moins taux de base) est inférieure à Variations selon l’âge [33, 53]
30 ng/L. Une CT de base supérieure à 50 ng/L et/ou une réponse à la Pg
supérieure à 100 ng/L sont en faveur de CMT. Les valeurs intermédiaires sont Chez le nouveau-né, la TSH s’élève, passe par un maximum à 60 minutes, et
à interpréter en fonction du contexte. Le seuil de CT suspect est évidemment revient à la normale vers j3-j4, d’où la date de dépistage de l’hypothyroïdie
plus bas au cours de l’enquête familiale d’un CMT que dans un cas isolé. congénitale vers j5.
Devant une valeur intermédiaire dans un cas isolé, on se contente d’une La T3 diminue avec l’âge tout au long de la vie : chez l’enfant, la T3 est
surveillance de la CT, le test à la Pg, désagréable, étant difficile à répéter. supérieure à la valeur de l’adulte ; chez l’adulte, la T3 diminue
L’antigène carcinoembryonnaire (ACE) peut être également élevé dans le progressivement avec l’âge ; chez le sujet âgé, la T3 passe au-dessous des
CMT. valeurs normales de l’adulte.
Dans le cas d’un CMT, après thyroïdectomie totale, la CT se normalise en 24 Chez le sujet âgé, la sécrétion de TSH et la réponse au TRH diminuent.
heures, l’ACE se normalise en quelques semaines. Une élévation ultérieure
indique une récidive ou une métastase. Grossesse, fœtus, nouveau-né [7, 18, 36, 53]
Étude génétique de mutation du gène ret [51] Divers facteurs modifient la fonction thyroïdienne. L’augmentation de
synthèse hépatique de la TBG diminue la saturation de la TBG par la T4, avec
Elle doit être systématique devant tout CMT. Le proto-oncogène Ret est diminution des T3 et T4 libres, d’où une élévation discrète de la TSH. La
localisé sur le chromosome 10 et code pour un récepteur membranaire à gonadotrophine chorionique humaine (hCG) a un effet thyréotrope ; elle peut
activité tyrosine kinase. La mutation la plus fréquente est celle du codon 634 être responsable d’une élévation de la T4 et d’un abaissement de la TSH
de l’exon 11 dans la NEM 2a. (surtout dans une grossesse gémellaire). La thyroïde s’hypertrophie,
régressera en partie après la grossesse. Les besoins en iode augmentent
Hypercalcitoninémie en dehors du cancer (hormonogenèse accrue, fuite vers le fœtus, augmentation de la filtration
médullaire [42, 52] glomérulaire de l’iodure) : la carence iodée habituelle en France est donc
majorée.
En dehors des CMT, une augmentation de la CT correspond le plus souvent à
Après l’accouchement, un rebond de l’immunité est responsable de
une hyperplasie des cellules C. Une augmentation de la CT mature ou de ses
dysthyroïdies dans les mois qui suivent. La thyroïdite du post-partum est
précurseurs peut se voir aussi dans l’insuffisance rénale, l’hypercalcémie,
assimilée à une thyroïdite indolore, avec une phase d’hyperthyroïdie suivie
certaines tumeurs malignes (cancers bronchiques à petites cellules, tumeurs
d’une phase d’hypothyroïdie.
neuroendocrines). Le test à la Pg est négatif ; il n’y a pas de mutation du gène
ret.
Au cours de l’infection et des syndromes inflammatoires, la procalcitonine et Hyperthyroïdie
les peptides dérivés sont élevés, la calcitonine mature est normale ou à peine Dans l’hyperthyroïdie franche, les hormones thyroïdiennes T4 et T3 sont
élevée. élevées. La TSH est parfois nulle, parfois seulement abaissée, dans tous les
cas au-dessous de la limite inférieure normale du laboratoire, sauf dans les
cas – rares – de sécrétion inappropriée de TSH (résistance aux hormones
Effets tissulaires des hormones thyroïdiennes, adénome hypophysaire à TSH). Dans les formes frustes
thyroïdiennes [1, 12, 26, 28] d’hyperthyroïdie, seule la TSH est abaissée, les hormones libres restant dans
les limites normales. Lorsque l’hyperthyroïdie est due à la présence de tissu
Nous citerons très brièvement les effets tissulaires et métaboliques des thyroïdien autonome (goitre ancien secondairement autonomisé, adénome
hormones thyroïdiennes. toxique), on observe parfois une sécrétion préférentielle de T3, d’autant plus
Au niveau de l’os et du métabolisme phosphocalcique, la T3 agit au niveau volontiers qu’il existe une carence iodée alimentaire.
des ostéoclastes, accélérant la résorption osseuse. En hyperthyroïdie, une Nous ne ferons qu’évoquer brièvement ici le diagnostic étiologique de
hypercalcémie est fréquente, associée à une hypercalciurie, une l’hyperthyroïdie. Il est parfois évident lorsqu’il s’agit d’une maladie de
hyperphosphorémie et une hyperphosphaturie ; l’hydroxyprolinurie est Basedow typique avec goitre homogène et vasculaire, exophtalmie, présence
élevée, ainsi que les phosphatases alcalines et l’ostéocalcine. La balance d’Ac antirécepteurs de la TSH. Lorsqu’il existe un ou plusieurs nodules, une
calcique négative et l’ostéoporose sont à prendre en considération au cours scintigraphie est utile pour mettre en évidence un adénome toxique ou un
du traitement par la L-T4 à visée freinatrice de la TSH dans les cancers goitre ancien multinodulaire secondairement autonomisé. Une
thyroïdiens différenciés au long cours. hyperthyroïdie associée à une fixation de l’iode basse ou nulle et une
Les hormones thyroïdiennes augmentent le métabolisme de base et la scintigraphie thyroïdienne blanche fait évoquer une thyroïdite subaiguë de De
calorigenèse. Au niveau du métabolisme glucidique, l’hyperthyroïdie peut Quervain, indolente, ou du post-partum, une hyperthyroïdie induite par
s’accompagner d’une tendance à l’hyperglycémie avec augmentation de la surcharge iodée, une thyrotoxicose factice (dans ce cas, la thyroglobuline est
néoglucogenèse ; l’hypothyroïdie peut s’accompagner d’une hypoglycémie. basse ou nulle). Le dosage des Ac antithyroïdiens permet de confirmer le
Sur le plan du métabolisme lipidique, on observe au cours de l’hyperthyroïdie caractère auto-immun de l’hyperthyroïdie, surtout les Ac antirécepteurs de la
une augmentation de la lipolyse, avec élévation des acides gras libres TSH ; ceux-ci s’abaissent en général au cours du traitement médical ; leur
plasmatiques et des corps cétoniques ; le cholestérol et les low density persistance en fin de traitement est un argument en faveur d’une rechute
lipoproteins (LDL) sont diminués. prévisible et peut faire hâter la décision d’un traitement radical.

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Hypothyroïdie Tableau I. – Démarche diagnostique initiale.

Dans l’hypothyroïdie d’origine basse, les hormones thyroïdiennes T4 et T3 TSH


sont abaissées. La TSH est élevée au-dessus de la limite normale supérieure élevée - T4 abaissée ou normale basse : hypothyroïdie
du laboratoire. Dans l’hypothyroïdie fruste, seule la TSH est élevée ; les - T4 élevée :
hormones thyroïdiennes peuvent être normales. Dans l’hypothyroïdie - contrôler le bilan
- rechercher :
d’origine hypothalamohypophysaire, la TSH est rarement effondrée, - une interférence médicamenteuse
fréquemment normale, voire élevée ; la réponse à la TRH est variable. - une anomalie des protéines porteuses
Le diagnostic étiologique précis de l’hypothyroïdie d’origine basse est fondé - des Ac anti-T4
- sinon : sécrétion inappropriée de TSH
sur l’examen clinique et l’interrogatoire : on retrouve le plus souvent chez - résistance hypophysaire aux hormones thyroïdiennes
l’adulte : une hypothyroïdie iatrogène, après thyroïdectomie ou traitement par - adénome hypophysaire à TSH
iode 131, au cours d’un traitement par antithyroïdiens de synthèse, une
normale euthyroïdie
hypothyroïdie induite par l’iode ou au décours d’une hyperthyroïdie induite (si dysthyroïdie clinique, contrôler la T4)
par l’iode ; une hypothyroïdie non iatrogène au décours d’une thyroïdite
subaiguë ou en post-partum. Le bilan immunologique permet de faire le abaissée - T4 et/ou T3 augmentée : hyperthyroïdie
- T4 et/ou T3 diminuée :
diagnostic de thyroïdite auto-immune, le bilan iodé celui de carence iodée. - hypothyroïdie d’origine centrale
Les hypothyroïdies induites par le lithium ou des cytokines sont plus rares. - maladie grave non thyroïdienne
La scintigraphie est souvent utile pour établir un diagnostic précis. - T4 et/ou T3 normale :
- rechercher :
Chez le nouveau-né, la scintigraphie est nécessaire, étant donnée la fréquence - une grossesse
des dysgénésies. - une interférence médicamenteuse
- une maladie grave non thyroïdienne
- une maladie psychiatrique
Amiodarone [22, 40] - compléter le bilan : bilan iodé, immunologique, scintigraphie
- diagnostic le plus probable :
L’amiodarone diminue la désiodation de la T4 en T3. La T4 totale et libre est - hyperthyroïdie fruste autonome ou auto-immune
augmentée, souvent au-dessus de la limite normale. L’amiodarone est très
riche en iode (75 mg/comprimé). La surcharge iodée qui en résulte peut Protocole d’exploration
induire des dysthyroïdies. La TSH s’élève un peu en début de traitement.
Ces modifications surviennent dès les premières heures du traitement par
l’amiodarone, et persiste pendant plusieurs mois après l’arrêt du traitement. Bilan initial [15, 43, 58]
L’iodémie et l’iodurie servent à étudier la vitesse d’élimination de Lors du bilan initial, la TSH ultrasensible est toujours le paramètre à doser de
l’amiodarone, dont la demi-vie est estimée à plusieurs mois. première intention. On peut ou non y adjoindre d’emblée un dosage de la T4
Apprécier la vitesse d’élimination peut être utile dans le traitement d’une selon le contexte. La démarche diagnostique est représentée
dysthyroïdie induite par l’amiodarone. schématiquement sur le tableau I.
Dans l’hyperthyroïdie induite par l’amiodarone, l’élévation de la T4 ne suffit
pas à faire le diagnostic. Il faut exiger un effondrement de la TSH ultrasensible Bilan thyroïdien au cours d’un traitement
et une élévation de la T3, en tenant compte de l’âge. par les antithyroïdiens de synthèse (ATS)
Dans l’hypothyroïdie induite par l’amiodarone, le principal élément Le premier paramètre à doser est la TSH. Si elle est normale, le traitement est
diagnostic est l’élévation de la TSH. Une T3 basse chez le sujet âgé doit être adéquat.
interprétée avec prudence.
Si la TSH est augmentée, il faut diminuer la posologie en ATS. Si la TSH est
abaissée, on complète le bilan par un dosage de T4 libre:
Maladies graves non thyroïdiennes (MNT) [8, 14, 19, 34, 61]
– si la T4 est élevée, il faut augmenter la posologie en ATS ;
Les perturbations du bilan thyroïdien dans les MNT sont fréquemment – si la T4 est normale, on continue les ATS à la même posologie ;
appelées « syndrome de basse T3 ». La diminution de la T3 est fréquente mais – si la T4 est abaissée, on peut continuer la même posologie ou la diminuer,
ne résume pas la complexité des situations observées dans les MNT. en fonction de l’état clinique.
Schématiquement, on observe le plus souvent une diminution de la T3 avec
augmentation de la rT3, par diminution de l’activité de la 5’désiodase de type Bilan au cours d’un traitement substitutif par L-T4 [4, 20, 60]
1 avec conversion préférentielle de T4 en T3. La T4 totale et libre peut être
diminuée dans les maladies très graves, ce qui est de mauvais pronostic. La Le premier paramètre à doser est la TSH. Si elle est normale, on peut continuer
mesure des HT libres dépend des méthodes utilisées ; la référence reste la la même posologie. Si elle est augmentée, il faut augmenter la posologie de
dialyse à l’équilibre. Des anomalies interviennent à tous les niveaux : L-T4. Si elle est abaissée, il faut diminuer la posologie. Si on dose la T4, il
hypothalamohypophysaire, hormonogenèse thyroïdienne, transport et faut interpréter le résultat en tenant compte du délai entre la prise de la T4 et
catabolisme des hormones. La réduction des apports glucidiques, le stress et l’absorption de nourriture, dont dépend le pic de T4. S’il s’agit d’une
les médicaments associés ont un impact à chacun de ces niveaux. Lorsqu’une pathologie hypothalamohypophysaire, la TSH est inutile. On se fonde sur la
dysthyroïdie s’associe à la MNT, le diagnostic est difficile. En cas T4 et/ou la T3.
d’hyperthyroïdie, la TSH est effondrée, alors qu’elle est normale dans les
MNT, sauf dans un petit pourcentage de cas souvent traités par des Difficultés d’interprétation d’un bilan
corticoïdes, de la dopamine, de la phénytoïne. Mais la TSH peut aussi être un
peu élevée dans les MNT. Le diagnostic d’hypothyroïdie primaire est très
thyroïdien [3, 4, 6, 13, 30, 38, 47, 48, 54, 56, 59]
probable si la TSH dépasse 25 mU/L. Une hypothyroïdie d’origine haute est Elles proviennent de facteurs multiples :
de diagnostic très difficile dans ce cadre. La stratégie générale est de faire – les interférences, au niveau de l’axe hypothalamohypophysaire, de la
plusieurs tests pour distinguer dysthyroïdie et MNT. sérotonine, la noradrénaline, la dopamine, la somatostatine, les œstrogènes,
les androgènes, les glucocorticoïdes. Ainsi, la TSH peut être diminuée au
Infections par le VIH [21] cours de prise de glucocorticoïdes, dopamine et dopaminergiques, opiacés,
D-thyroxine, en début de grossesse, au cours de maladies graves non
Il y a parfois une augmentation de la T4 et de la TBG ; la rT3 est diminuée. À thyroïdiennes, notamment les maladies psychiatriques. La TSH peut être
une phase avancée, le bilan thyroïdien évoque une hypothyroïdie. augmentée au cours de la prise d’antagonistes de la dopamine, de
neuroleptiques, de lithium, d’amiodarone en début de traitement ;
Néphropathies [24] – la difficulté de doser la fraction libre des hormones thyroïdiennes et les
interférences dues aux pathologies associées ou aux médicaments :
Dans l’insuffisance rénale chronique, la T3 libre est abaissée, la T4 libre et la
rT3 sont normales ou un peu abaissées. La TSH peut être un peu élevée. Une – augmentation de la T4 libre au cours de la prise d’amiodarone
hypothyroïdie peut se voir au cours de poussées de syndrome néphrotique. (Cordaronet), de propranolol (Alvocardylt), des hépatites aiguës et
chroniques actives ;
– diminution de la T4 libre au cours de la prise de diphénylhydantoïne, de
Interféron [10, 11, 37] phénobarbital, de carbamazépine, des pathologies rénales ;
Une dysthyroïdie se voit chez environ 10 % des patients traités par interféron, – augmentation de la T3 libre au cours de la prise d’acide tri-
pendant le traitement ou à son décours. Il s’agit d’une hypothyroïdie dans les iodothyroacétique, de D-thyroxine ;
deux tiers des cas, d’une hyperthyroïdie dans un tiers des cas, cette dernière – diminution de la T3 libre au cours de la prise d’amiodarone, de
parfois suivie d’une phase d’hypothyroïdie. Les Ac sont souvent positifs. propranolol, au cours du jeûne, dans les MNT :

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Endocrinologie-Nutrition EXPLORATION FONCTIONNELLE DE LA GLANDE THYROÏDE (EN DEHORS DE L’IMAGERIE) 10-002-E-10

– l’effet des surcharges iodées et des carences iodées ; TRH = 2 temps : BR 175 = 315 F, 3 temps ou plus : BR 210 = 378 F
Devant un bilan thyroïdien dissocié, il faut compléter l’investigation par une T3 reverse (rT3) = BR 150 = 270 F
reprise de l’interrogatoire à la recherche de maladies associées ou de prises Thyroglobuline = BR 140 = 252 F
médicamenteuses, contrôler les résultats si possible avec une technique Ac anti-Tg et antimicrosomes par hémagglutination passive = B 40 = 72 F
différente, surtout pour les hormones thyroïdiennes libres, compléter le bilan
en fonction du contexte par un bilan immunologique, un bilan iodé, une Ac antiperoxydase = B 70 = 126 F
recherche d’anomalies des protéines porteuses, une scintigraphie ; Ac antithyroglobuline par RIA = BR 150 = 270 F
Un deuxième bilan, un peu à distance, permettra souvent un diagnostic. Ac antirécepteurs de la TSH = BR 150 = 270 F
Ac antihormones T3 et T4 = BR 150
Nomenclature des actes Thyrocalcitonine = BR 140 = 252 F
Iodémie totale = BHN 60
T4 libre = T3 libre = TSH = BR 70 = 126 F Iodurie = BHN 25
Deux hormones parmi T4 libre, T3 libre, TSH = BR 130 = 234 F Prix calculés au 1er mai 1998 avec les valeurs suivantes :
Trois hormones T4 libre + T3 libre + TSH = BR 190 = 342 F B = BR =1,80 F ; BHN (hors nomenclature) = 0 F.

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