Vous êtes sur la page 1sur 18

GOITRES NODULAIRES

ET HYPERTHYROÏDIE INFRA-CLINIQUE

par Pierre BEL LASSEN 1,2, Aglaia KYRILLI 2, Maria LYTRIVI 2 et Bernard CORVILAIN 2
(Bruxelles)

L’hyperthyroïdie infra-clinique est une entité clinique fréquente. L’hyperthyroïdie infra-


n n n n n n n n n n n n n n n n n n n n n n n n n

clinique est définie biologiquement par la présence chez un patient asymptomatique d’une
concentration de TSH infranormale mais avec la persistance de concentrations normales
de T4L et T3L. Que l'hyperthyroïdie infra-clinique doive être ou non traitée reste un sujet
de débat. Les études transversales (cross-sectional studies) et les études longitudinales
basées sur le suivi de populations ont permis de démontrer qu’une hyperthyroïdie infra-
clinique est associée à une augmentation des risques de fibrillation auriculaire et
d'ostéoporose, ainsi qu’à une augmentation de la mortalité cardiovasculaire et de la
mortalité globale. Cependant, on ne dispose pas d'essais cliniques randomisés permettant
de savoir si le traitement de l'hyperthyroïdie infra-clinique améliore de manière durable ces
différents paramètres. Par conséquent, en l'absence de preuves en faveur ou en défaveur du
traitement de l'hyperthyroïdie infra-clinique, il semble opportun de s’inspirer des
algorithmes qui prennent notamment en compte la concentration de TSH et la présence de
facteurs de risque (âge > 65 ans, ostéoporose, ménopause et présence d’une pathologie
cardiaque).

Mots-clés : Hyperthyroïdie infra-clinique, Hyperthyroïdie subclinique, Thyroïde,TSH.

DÉFINITION
Une hyperthyroïdie infra-clinique (HIC) se définit exclusivement par des critères biolo-
giques sans tenir compte de la présence ou non de signes cliniques d’hyperthyroïdie. Elle
se définit biologiquement par une concentration de TSH infranormale en présence d’une
concentration de T4L et de T3L dans les limites de la normale (1). En fonction de sa
sévérité biologique, l’hyperthyroïdie infra-clinique peut être divisée en deux catégories:
l’HIC de grade I ou la concentration de TSH est abaissée mais encore largement dosable
(classiquement entre 0,1 et 0,39 mU/L) et l’HIC de grade II où la concentration de TSH
est basse ou indétectable (classiquement < 0,1 mU/L) (2). La mesure de TSH se révèle
extrêmement performante pour diagnostiquer une dysfonction thyroïdienne même
minime, car des modifications infimes de l'imprégnation hormonale vont entraîner une
variation relativement importante de la concentration de TSH. Ceci explique que des
modifications de la concentration de T4 libre restant dans l'éventail normal vont entraîner
des augmentations ou des diminutions de la concentration de TSH susceptibles d'être en
dehors des valeurs de référence (3, 4). Par ailleurs, une définition absolue des pathologies
thyroïdiennes infra-cliniques est difficile car chaque individu semble avoir ses propres
normes qui évoluent dans un éventail sensiblement plus étroit que les normes admises
pour une population (5). Du fait de l’absence de symptomatologie importante, la plupart

Paris, 24-25 novembre 2017


6 Pierre BEL LASSEN, Aglaia KYRILLI, Maria LYTRIVI, Bernard CORVILAIN

des patients sont détectés à l’occasion d’un examen de dépistage de la fonction thyroï-
dienne.

ÉTIOLOGIES DES HYPERTHYROÏDIES INFRA-CLINIQUES


La première démarche est d’exclure une HIC exogène (iatrogène) due à une prise exces-
sive d’hormones thyroïdiennes. Ce surdosage peut être intentionnel (dans le suivi d’un
cancer thyroïdien) ou non intentionnel (dans le traitement d’une hypothyroïdie) (6). Il
faut également prendre en compte qu’une concentration de TSH abaissée n’est pas toujours
synonyme d’HIC et doit être interprétée dans le contexte clinique général du patient
(1,3,4). Une concentration de TSH abaissée sans HIC peut être observée, notamment, en
cas d’hypothyroïdie centrale, en présence d’une maladie non thyroïdienne aiguë, secon-
dairement à la prise de certains médicaments (glucocorticoïdes, dopamine…). Une
concentration basse de TSH (mais le plus souvent > à 0,1 mU/L) peut également être
observée chez les fumeurs et dans certaines ethnies (7) (Tableau 1).

Tableau 1. - Causes de concentrations sériques basses de TSH qui ne sont pas dues à une
hyperthyroïdie infra-clinique

• Concentration de TSH sérique inférieure à la fourchette de référence, mais correspondant à une


concentration normale pour cette personne car les valeurs de référence ne comprennent que 95 %
de la population normale.
• Concentration de TSH abaissée due à une insuffisance hypophysaire.
• Concentration de TSH abaissée observée à la fin du 1er trimestre de grossesse.
• Concentration de TSH abaissée due à une maladie non thyroïdienne (« euthyroid sick syndrome »)
ou à un traitement par fortes doses de glucocorticoïdes ou par la dopamine.
• Concentration de TSH plus basse observée dans certaines sous-populations sans maladie
thyroïdienne diagnostiquée ; sujets tabagiques, sujets âgés et dans certaines ethnies.

En dehors de la situation des grossesses que nous n’aborderons pas ici, les HIC endogènes
sont de deux types : transitoires ou persistantes (Tableau 2).
Les HIC transitoires sont dues principalement aux hyperthyroïdies cliniques en début de
traitement mais surtout aux thyroïdites (subaiguë, silencieuses, du post-partum). Les
étiologies des HIC persistantes sont les mêmes que celles des hyperthyroïdies cliniques : la

Tableau 2. - Causes les plus fréquentes d’hyperthyroïdie infra-clinique :

Persistante
Exogène
• iatrogène (intentionnelle ou non intentionnelle)
Endogène
• Goitre multinodulaire toxique
• Nodule solitaire toxique (solitaire nodule autonome)
• Maladie de Basedow

Transitoire
• Hyperthyroïdie avérée traitée par antithyroïdiens ou iode radioactif.
• Phases d’hyperthyroïdie transitoire observées dans diverses formes de thyroïdite (thyroïdite
subaiguë, thyroïdite silencieuse, thyroïdite du post-partum,…..).

Mises au point cliniques d’Endocrinologie


Goitres nodulaires et hyperthyroïdie infra-clinique 7

maladie de Basedow (même si son expression est généralement d’emblée cliniquement


évidente), le nodule autonome ou le goitre multinodulaire. Peu d’études ont analysé de
manière systématique la proportion relative des différentes causes d’HIC. Cette proportion
varie en fonction de l’âge et du sexe du patient, de l’apport iodé de la population étudiée et
de la concentration de TSH. Dans les pays dont l’apport iodé est important, comme au
Japon, environ 65 % des HIC sont attribuables à une maladie de Basedow (8), alors que
cette proportion est probablement inférieure à 15% dans les populations dont l’apport iodé
est plus faible (9, 10). L’âge est également important, la maladie de Basedow survenant
classiquement avant l’âge de 60 ans alors que c’est plutôt le goitre multinodulaire toxique
qu’on observe chez les sujets plus âgés. Une étude danoise a clairement mis en évidence le
rôle de la carence iodée dans la prévalence de l’HIC chez le sujet âgé. Cette étude a
comparé, chez les sujets de plus de 65 ans, la prévalence de l’HIC en Islande (pays à apport
iodé optimal) et dans plusieurs régions du Danemark à faible apport iodé. La prévalence
de l’HIC était quasi nulle en Islande mais pouvait atteindre près de 10% dans les régions
carencées en iode du Danemark (11, 12). Du fait de l’apport iodé non optimal en France
comme en Belgique (13), les goitres multinodulaires et les nodules chauds y sont donc, de
loin, les causes les plus fréquentes de l’HIC chez les sujets âgés.

PRÉVALENCE
La prévalence de l’HIC est très variable d’une étude à l’autre (4). Elle varie de 0,4 à 11 %.
La prévalence dépend principalement du seuil de TSH en dessous duquel le diagnostic est
posé (0,1 ou 0,4 mU/L), de l’âge et du sexe de la population étudiée, et de l’apport iodé. La
prévalence s’accroît avec l’âge et est plus importante dans les régions en carence iodée qui
favorise l’apparition progressive d’un goitre avec des foyers d’autonomie généralement sous
la forme de nodules hypercaptants à la scintigraphie, isolés ou multiples au sein d’un goitre.

DÉVELOPPEMENT DES HYPERTHYROÏDIES INFRA-CLINIQUES EN


PRÉSENCE D’UNE MALADIE DE BASEDOW OU DE NODULES
AUTONOMES
Le mode de développement d’une HIC est très différent pour la maladie de Basedow et
pour les nodules autonomes. La maladie de Basedow se présente classiquement sous forme
d’hyperthyroïdie clinique d’apparition brutale liée à la présence d’anticorps stimulant le
récepteur de la TSH. La forme infra-clinique, même si elle est nettement moins fréquente,
serait en augmentation et représenterait maintenant près de 20 % des cas de maladie de
Basedow selon une étude italienne récente (14). L’expression infra-clinique pourrait être
liée à un volume thyroïdien plus faible (14). Comme dans la maladie de Basedow à présen-
tation classique, des rémissions sont fréquemment observées.
Les hyperthyroïdies liées à la présence de nodules autonomes peuvent se présenter dans
deux types de pathologies un peu différentes : soit la présence de nodules autonomes au
sein d’un goitre multinodulaire (goitre multinodulaire toxique) soit la présence d’un
nodule autonome isolé. La pathogénie des goitres est liée à des facteurs génétiques et
environnementaux qui ne sont pas encore tous bien identifiés (15). La carence iodée est
de loin la cause la plus souvent évoquée dans la pathogénèse des goitres comme en
témoigne la prévalence plus importante du goitre dans des régions à carence iodée même
faible par comparaison à des pays à apport iodé élevé, comme les États-Unis ou la Suisse.
Selon l’étude SU-VI-MAX, la prévalence du goitre en France serait d’environ 11 % chez les
hommes et 14 % chez les femmes. La carence iodée n’est toutefois pas seule responsable et

Paris, 24-25 novembre 2017


8 Pierre BEL LASSEN, Aglaia KYRILLI, Maria LYTRIVI, Bernard CORVILAIN

d’autres facteurs peuvent intervenir, notamment des facteurs génétiques, comme en


témoigne la prédisposition familiale souvent observée. Le tabac et la multiparité sont
également des facteurs favorisants. Les goitres simples apparaissent généralement à l’ado-
lescence ou chez le jeune adulte, surtout chez la femme. La plupart des goitres grandissent
très lentement. Au fil des années et des décennies, les goitres vont lentement augmenter
de taille et, de simple, le goitre devient progressivement nodulaire avec développement de
zones d’autonomie au sein du goitre, le plus souvent secondaires à des mutations activa-
Fig. 1. - Schéma théorique proposé pour illustrer l'évolution de la fonction thyroïdienne (partie
supérieure) et de la scintigraphie thyroïdienne (partie inférieure) chez un patient développant une
hyperthyroïdie induite par un nodule autonome.
Stade 0 : Production d’hormones thyroïdiennes et scintigraphie normales.
Stade 1 : Un adénome autonome apparaît à la scintigraphie comme un petit nodule hyperfixant par
rapport au tissu extranodulaire. La production d'hormones thyroïdiennes est normale avec une faible
proportion produite par le tissu autonome. La concentration de TSH diminue un peu mais reste normale.
La production d’hormones thyroïdiennes par le tissu normal diminue légèrement.
Stade 2 : L'adénome autonome augmente de taille et apparaît maintenant plus nettement comme un
nodule chaud à la scintigraphie. La captation par le tissu extranodulaire diminue encore. La sécrétion
d'hormones thyroïdiennes reste normale mais une proportion significative provient du tissu autonome. La
concentration de TSH reste normalee mais diminue de plus en plus.
Stade 3 : L'adénome autonome augmente toujours de taille. Le tissu extranodulaire est maintenant non
fixant. La production d'hormones est normale ou très légèrement augmentée et provient essentiellement
du nodule autonome. La concentration de TSH est indétectable.
Stade 4 : L'adénome autonome continue de croître. Le tissu extranodulaire reste non fixant.
La production d’hormones thyroïdiennes est augmentée (thyrotoxicose). La concentration de de TSH
reste indétectable.
A

d’hhormoness thyroïdieennes
Cooncentrations norm
males

0 1 2 3 4
Production hormonale
par le tissu normal
Production hormonale
par le nodule autonome Taux de TSH

0 1 2 3 4
Nodule autonome

Mises au point cliniques d’Endocrinologie


Goitres nodulaires et hyperthyroïdie infra-clinique 9

trices du récepteur de la TSH (16). Une fois que le nombre de cellules autonomes atteint
une masse critique, la concentration de TSH diminue, devient infranormale et on voit
apparaître une HIC. L’apparition de l’HIC chez un patient porteur d’un nodule chaud
répond aux mêmes causes physiopathologiques: mutation activatrice du récepteur de la
TSH, développement d’un clone de cellules autonomes qui, après avoir atteint une masse
critique, entraîne une diminution de la concentration de TSH (Figure 1). La taille
médiane d’un nodule autonome entraînant une diminution de la concentration de TSH
est d’environ 3 cm (17). Le rôle de la carence iodée dans la pathogénie des goitres multi-
nodulaires et des nodules autonomes explique largement pourquoi les HIC sont plus
fréquentes dans les régions avec carence iodée et la lenteur de l’évolution, pourquoi ces
HIC sont surtout observées chez les sujets âgés.

RISQUE DE PROGRESSION VERS UNE HYPERTHYROÏDIE CLINIQUE


Le taux de progression annuel d’une HIC vers une hyperthyroïdie clinique est extrême-
ment différent d’une étude à l’autre et varie de 0.3 à 41 % (3, 18, 19). Peu d’études prospec-
tives de grande taille ont été réalisées et la grande variabilité des résultats témoigne de
différences de méthodologies et de populations étudiées. Dans les études plus récentes, on
retient qu’en moyenne 1 à 5 % des HIC évoluent annuellement vers une hyperthyroïdie
clinique. Le taux de progression dépend notamment de la pathologie sous-jacente et de la
concentration de TSH au diagnostic. Le taux de progression est plus élevé parmi les
patients avec des nodules autonomes isolés ou au sein d’un goitre multinodulaire que chez
ceux ayant une maladie de Basedow. La progression vers l’hyperthyroïdie clinique est
généralement lente en présence de nodules autonomes, sauf si l’apport iodé augmente
brutalement (hyperthyroïdie induite par l’iode), ceci le plus souvent suite à une surcharge
iodée à l’occasion d’un scanner avec injection ou de la prise d’une médication contenant de
l’iode (20). En présence d’une maladie de Basedow, l’évolution vers l’hyperthyroïdie clinique
est rare mais peut être relativement brutale. Une rémission spontanée peut être observée.
Indépendamment de la pathologie sous-jacente, le taux de progression vers une hyperthy-
roïdie clinique dépend également de la concentration de TSH au diagnostic : en présence
d’une HIC de grade I, le risque de progression vers une hyperthyroïdie clinique est plus
faible. La concentration de TSH peut même se normaliser dans 25 à 50 % des cas (21, 22).

COMPLICATIONS DE L’HYPERTHYROÏDIE INFRA-CLINIQUE


En l’absence de grands essais d’intervention, la plupart des effets rapportés de l’HIC sont
issus d’études d’observation qui doivent être interprétées avec prudence compte tenu de
l’hétérogénéité étiologique de l’HIC, de l’hétérogénéité de la population étudiée, du degré
de sévérité différent de l’HIC (grade I versus grade II), du fait que le diagnostic repose
souvent sur un seul dosage de TSH et que la durée de la maladie est souvent inconnue.
Cette hétérogénéité induite par la largeur de la définition de l’HIC est probablement à
l’origine de résultats parfois conflictuels entre les études. Les principales conséquences
décrites de la HIC sont les suivantes :

a) Cardiovasculaires
• Altérations fonctionnelles et structurelles
Les effets des hormones thyroïdiennes et de l’hyperthyroïdie sur le myocarde et sur le
rythme cardiaque ont été bien démontrés (23). Même en cas d’euthyroïdie, la concentra-

Paris, 24-25 novembre 2017


10 Pierre BEL LASSEN, Aglaia KYRILLI, Maria LYTRIVI, Bernard CORVILAIN

tion de T3 est corrélée à certains paramètres comme la taille du ventricule gauche ou la


fréquence cardiaque (24). Par rapport à des témoins euthyroïdiens, les patients avec HIC
ont un rythme cardiaque plus rapide et une augmentation de la fréquence d’extrasystoles
auriculaires et ventriculaires (25-28). Certaines études ont également rapporté des modifi-
cations de paramètres échocardiographiques (augmentation de la masse du ventricule
gauche, troubles de la relaxation, dysfonction diastolique) (26, 27). Ces effets de l’HIC sur
la structure et la fonction cardiaque n’ont pas toujours été confirmées dans des études de
population (29, 30). En revanche, de multiples études démontrent un lien entre l’HIC et
le risque d’insuffisance cardiaque, en particulier chez les sujet âgés et chez les sujets avec
une HIC de grade II (31, 32).

• Fibrillation auriculaire
La première observation de l’association entre la fibrillation auriculaire (FA) et l’HIC
remonte à 1994. Une étude sur des sujets issus de la cohorte de Framingham a montré au
cours d’un suivi de 10 ans un risque de FA majoré par rapport aux témoins euthyroïdiens
avec un risque plus important pour les sujets dont la concentration de TSH était <0.1 mUI/l
(HIC de grade II) (33). Dans une large étude sur 23 638 sujets dont 613 avec une HIC et
725 avec une hyperthyroïdie, il a été montré que le risque de FA était fortement majoré
pour les sujets avec une HIC en comparaison des témoins euthyroïdiens (risque relatif de
5.2). Le risque relatif de FA n’était pas différent de celui observé pour les sujets avec une
hyperthyroïdie clinique (34). Ces résultats ont été confirmés par la suite dans des études
transversales (35) et des études prospectives (36) avec un risque de FA plus important en
fonction du degré de suppression de la TSH (37).

• Mortalité cardiovasculaire, mortalité totale


Une augmentation de la mortalité cardiovasculaire et de la mortalité globale en associa-
tion avec l’hyperthyroïdie infra-clinique a été rapportée dans certaines études prospec-
tives (38-40) contrastant avec d’autres résultats ou aucune association significative n’était
retrouvée (36). Une méta-analyse réalisée à partir de 5 études prospectives de cohorte
confirme un risque accru d’événements cardiovasculaire, de mortalité cardiovasculaire et
de mortalité totale (hazard ratio de 1.2 pour la mortalité toutes causes) pour les sujets avec
une HIC, avec un effet plus important lorsque la TSH est <0.1 mU/L (41).

b) Osseuses
Les hormones thyroïdiennes ont un effet d’activation de la résorption osseuse et l’hyper-
thyroïdie est un facteur de risque d’ostéoporose. Concernant l’HIC endogène, les données
de la littérature sont plus conflictuelles. La majorité des études démontrent une diminu-
tion de la densité minérale osseuse chez les femmes ménopausées (42) alors que l’HIC ne
semble pas modifier la densité osseuse chez les hommes ou les femmes non ménopausées
(43, 44). Une méta-analyse récente regroupant 19 études a conclu à une association faible
entre baisse de la densité minérale osseuse et HIC mais uniquement pour les mesures faites
au niveau du col fémoral (45). Concernant le risque de fractures, les données sont égale-
ment conflictuelles. une étude qui incluait des femmes post-ménopausées avec une HIC de
grade 2 (TSH <0.1 mU/L) montrait un risque fortement majoré de fractures de hanche et
vertébrale comparé aux témoins (risque relatif de respectivement 3.6 et 4.5) (46) alors
qu’une autre étude ne montrait d’augmentation du risque fracturaire que dans la popula-
tion masculine (47). Une méta-analyse récente regroupant 13 études prospectives a

Mises au point cliniques d’Endocrinologie


Goitres nodulaires et hyperthyroïdie infra-clinique 11

confir­mé une association entre HIC et un risque majoré de fracture vertébrale (hazard
ratio de 1.5) et de fracture de hanche (hazard ratio de 1.4) avec des associations plus fortes
lorsque la TSH était <0.1 mUI/l et que l’origine iatrogène de l’HIC (prise d’hormones
thyroïdiennes) était exclue (48).

c) Métaboliques
L’hyperthyroïdie clinique entraîne une perte de poids, une diminution du cholestérol
san­guin et pourrait contribuer à l’insulino-résistance (49, 50). Des données récentes
sem­blent suggérer des effets similaires pour l’HIC. De nombreuses études transversales ont
rapporté des corrélations entre hormones thyroïdiennes et certains paramètres métabo-
liques tels que le poids, la glycémie, la cholestérolémie (51, 52). Dans une des rares études
transversales incluant des patients avec des pathologies thyroïdiennes infra-cliniques, une
corrélation positive a été trouvée entre la TSH et l’indice de masse corporelle (IMC) avec
une différence d’IMC de 1.9 kg/m2 entre le groupe avec le niveau de TSH le plus bas et
celui avec le niveau le plus haut (51). Une fois encore, le degré de suppression plus impor-
tant de la TSH était associé à des effets métaboliques plus importants.

d) Symptômes, qualité de vie


L’HIC peut être associée à des signes d’hyperthyroïdie tels que des palpitations, des
trem­blements, des sueurs, une anxiété ainsi qu’une altération de la qualité de vie en lien
avec ces symptômes (26, 27). Les données concernant l’association entre, d’une part, des
troubles cognitifs et le risque de démence chez la personne âgée et, d’autre part, l’hyper-
thyroïdie infra-clinique sont conflictuelles (53).
Dès lors, malgré le terme trompeur d’« infra-clinique », on trouve dans l’HIC la plupart
des manifestations présentes dans l’hyperthyroïdie mais de façon atténuée. Elle induit des
effets cardiovasculaires (modifications structurelles et fonctionnelles cardiaques, risque de
fibrillation atriale, augmentation de la mortalité cardiovasculaire), une baisse de la densité
minérale osseuse et augmente le risque de fractures. Elle s’accompagne également d’effets
métaboliques et pourrait affecter la qualité de vie. Ces effets sont d’autant plus importants
que le degré de suppression de la TSH est important (TSH <0.1 mUI/l) et que les sujets
sont âgés.

TRAITEMENT DE L’HYPERTHYROÏDIE INFRA-CLINIQUE


Les trois grandes options thérapeutiques, les antithyroïdiens de synthèse (thiamazole,
carbimazole), l’iode radioactif et la chirurgie doivent globalement être utilisées selon les
mêmes critères que dans l’hyperthyroïdie clinique.
• A
 ntithyroïdiens de synthèse. Leur indication se limite à la maladie de Basedow. Leurs
effets secondaires sont bien connus : leucopénies, agranulocytoses, allergies cutanées,
arthralgies, hépatites….
• T
 raitement par iode radioactif. Il s’agit du traitement de choix des hyperthyroïdies
infra-cliniques des sujets âgés. Dans les goitres multinodulaires, le principe du traite-
ment repose sur le fait que l’131I est capté de manière préférentielle par les cellules
autonomes ce qui entraîne une destruction progressive des zones autonomes et donc un
retour progressif à l’euthyroïdie. Un problème parfois rencontré quand on est amené à
traiter des patients avec des goitres multinodulaires (GMN), en particulier de grande

Paris, 24-25 novembre 2017


12 Pierre BEL LASSEN, Aglaia KYRILLI, Maria LYTRIVI, Bernard CORVILAIN

taille, est la captation faible (parfois <30 % à 24h) et hétérogène de l’131I au sein du
goitre, aboutissant à des doses thérapeutiques calculées d’131I élevées pouvant dépasser
les doses d’131I généralement autorisée en ambulatoire (15 mCi ~555 MBq. Pour
augmenter la captation d’iode radioactif et donc diminuer les doses à administrer ou
augmenter leur efficacité, la TSH recombinante (rhTSH) à été utilisée dans différentes
études cliniques à des doses comprises entre 0.1 et 0.9 mg, 24 à 72 h avant le traitement
par 131I. L’administration de rhTSH permet d’au moins doubler la captation à 24h de l’131I
entrainant de manière concomitante une réduction plus importante du volume du
goitre (54-58), associée à l’apparition plus fréquente d’une hypothyroïdie [52 % des cas
après 5 ans contre 13 % dans le groupe 131I seul (59)]. La rhTSH n’étant généralement
pas remboursée dans cette indication, d’autres études ont analysé l’effet d’une augmen-
tation de la concentration de TSH induite par un traitement préalable par antithyroï-
diens de synthèse sur la captation d’131I. Une étude randomisée récente a montré que,
chez des patients avec une HIC due à un GMN, 30 mg/j de thiamazole administré
pendant 6 semaines et arrêté 72 heures avant le traitement par 131I permettait de doubler
la captation d’131I à 24h (de 32 à 63 %) et donc de diminuer la dose thérapeutique
calculée sans nuire à l’efficacité du traitement (60) (Figure 2).
• C
 hirurgie. La chirurgie est le traitement de choix en présence d’un goitre multinodu-
laire compressif ou en présence de nodules suspects. La thyroïdectomie sera totale en
présence d’un goitre multinodulaire bilatéral mais la simple lobectomie peut être une
option valable en présence d’un goitre unilatéral ou d’un nodule toxique unique. Les
complications de la thyroïdectomie, et surtout les lésions récurrentielles sont dépen-
dantes de l’expérience de l’équipe chirurgicale. Dans des mains expertes, la thyroïdec-

Fig. 2. - Effet sur la captation moyenne d’131I à 24H (24-h RAIU%) d’un traitement de 42 jours soit
par un régime pauvre en iode (LID) soit par thiamazole (MTZ). *, P < .05; **, P < .001.

Basale Après traitement

Mises au point cliniques d’Endocrinologie


Goitres nodulaires et hyperthyroïdie infra-clinique 13

tomie totale n’est pas associée à un risque accru de complications permanentes (paralysie
récurrentielle, hypoparathyroïdie) (61, 62). Ce taux est inférieur à 1-2% et diminue avec
l’identification en routine de nerfs récurrents et des parathyroïdes. Ces résultats ne sont
toutefois pas applicables à des équipes moins expérimentées pour lesquelles le nombre
de complications est moins important en cas de chirurgie moins étendue (63, 64).
D’autre part, la place de la lobectomie est conditionnée principalement par le risque de
récidives nodulaires dans le lobe controlatéral, pouvant conduire à des nouvelles inves-
tigations invasives (cytoponction à l’aiguille fine), voire à une réintervention. Bien que
les récidives nodulaires millimétriques après lobectomie sont fréquentes, le taux de
récidives cliniquement significatives est faible et le taux de réinterventions est très bas
selon une étude récente (65). La lobectomie n’exclut pas la nécessité d’une supplémen-
tation hormonale en postopératoire, puisqu’environ 20 % des patients développent une
hypothyroïdie souvent fruste (66). Néanmoins, elle permet un contrôle plus aisé de la
fonction thyroïdienne qu’après thyroïdectomie totale (65).

EFFICACITÉ DU TRAITEMENT DE L’HYPERTHYROÏDIE INFRA-


CLINIQUE SUR LES DIFFÉRENTES COMPLICATIONS
Les données sont majoritairement obtenues à partir d’études d’observation et, en
l’absence de grands essais d’interventions, on dispose de peu de preuves de l’efficacité du
traitement en dehors de la normalisation de la fonction thyroïdienne.
Quelques études ont toutefois analysé les changements intervenant après traitement de
l’HIC :
Paramètres cardiovasculaires
Une étude prospective a montré, sur 10 patients, une amélioration des paramètres
écho­cardiographiques mais aussi une diminution de la fréquence des extrasystoles après
traitement de l’HIC par anti-thyroïdiens de synthèse (26). De même, dans une étude
prospective plus récente comparant des IRM cardiaques chez des patients avec une HIC
(n=12) avant et après traitement par radio-iode (deuxième IRM réalisée 3-4 mois après
normalisation de la TSH) avec un groupe témoin euthyroidien (n=8), Mark et al.
rap­portent une amélioration de certains paramètres cardiaques avec, notamment, une
diminution significative du rythme cardiaque (-8 battements par minute, p=0.034), de
l’index de masse ventriculaire gauche (-2.7 g/m2, p=0.001) et de l’index cardiaque (-0.24 L/
min/m2, p=0.017) (67). Il n’y a, en revanche, aucune donnée, dans la littérature, sur l’effi-
cacité du traitement sur le risque de fibrillation atriale, sur les événements cardiovascu-
laires et sur la mortalité.
Densité minérale osseuse et composition corporelle
Dans ce qui fut une des premières études d’intervention contrôlée mais non randomisée
Faber et al. ont comparé chez des femmes ménopausées avec HIC (TSH <0.2 mU/l)
l’impact sur la densité minérale osseuse d’une normalisation de la TSH par un traitement
par radio-iode (n=16) en comparaison d’une attitude d’abstention thérapeutique (n=12).
Dans le groupe traité, la densité minérale osseuse à 2 ans avait augmenté de 1,5 % alors
que, dans le groupe sans traitement, elle avait chuté de 2 %, semblant indiquer une préven-
tion de la perte minérale osseuse induite par l’HIC grâce au traitement (68). Dans une
étude prospective, Greenlund et al. ont analysé la composition corporelle et la densité
minérale osseuse chez 21 patients avec une HIC endogène (TSH <0.2 mUI/l) avant et

Paris, 24-25 novembre 2017


14 Pierre BEL LASSEN, Aglaia KYRILLI, Maria LYTRIVI, Bernard CORVILAIN

6  mois après un traitement (radio-iode n=17, thyroïdectomie n=3) en comparaison de


36  témoins euthyroïdiens et rapportent également une discrète augmentation de la densité
minérale (+1,5 % par rapport à la densité minérale osseuse prétraitement) ainsi qu’une
prise de poids (+3.8 kg) répartie de façon équivalente sur la masse grasse et la masse maigre
(69). Il n’y a pas de données concernant l’effet du traitement sur le risque fracturaire.

Poids et paramètres métaboliques


Dans une étude prospective avec un faible nombre de patients (n=12) en HIC dans le
cadre d’une freination exogène après traitement d’un cancer thyroïdien, Heemstra et al.
n’ont pas retrouvé de prise de poids ou de modifications significatives du cholestérol ou des
paramètres glycémiques sanguins 6 mois après restauration de l’euthyroïdie (diminution de
la substitution par hormones thyroïdienne) (70). Toutefois, le faible nombre de patients est
peut être à l’origine de cette absence apparente d’effets métaboliques. Dans deux autres
études d’intervention, une prise de poids et une augmentation des concentrations de LDL
cholestérol étaient constatées après traitement d’une HIC, suggérant un effet direct
possible de l’HIC sur le poids et le métabolisme (69, 71). Dans une étude rétrospective
réalisée sur un plus grand nombre de patients, Bel Lassen et al. ont comparé les effets
métaboliques de la thyroïdectomie totale chez des patients avec un goitre multinodulaire
selon qu’ils étaient euthyroïdiens (N=151) ou avec HIC (N=74) avant la chirurgie. Après
un suivi moyen de 26 mois, la prise de poids (+3.1 kg) et l’augmentation du LDL cholestérol
(+16 mg/dl) étaient significativement plus importantes dans le groupe avec une HIC en
préopératoire, l’augmentation étant plus importante chez les patients avec une HIC de
grade II (Figure  3) (71). En revanche, aucune de ces études n’a trouvé de lien avec le
métabolisme glucidique.
Dès lors, en l’absence de grands essais sur l’efficacité du traitement de l’HIC, les études
existantes rapportent une amélioration de certains paramètres cardiaques, une augmenta-
tion de la densité minérale osseuse et une prise de poids après traitement de l’hyperthy-
roïdie infra-clinique. D’autres études avec un plus grand nombre de patients et une durée
de suivi plus longue seraient nécessaires pour évaluer l’impact sur le risque de fibrillation
atriale, sur la morbidité et la mortalité cardiovasculaire et sur le risque fracturaire.  

Fig. 3. - Relation entre la concentration de TSH préopératoire et l’évolution post-thyroïdectomie


totale de l’IMC (a) et du LDL cholestérol (b). Moyennes ± SEM. P pour la tendance <0·01.

Mises au point cliniques d’Endocrinologie


Goitres nodulaires et hyperthyroïdie infra-clinique 15

PROPOSITION DE PRISE EN CHARGE (Figure 4)


Au vu d’une littérature relativement conflictuelle sur une pathologie fréquente (72, 73),
l’European Thyroid Association (ETA) a publié, en 2015, une série de recommandations (3)
relativement comparables à celles de l’American Thyroid Association (74). Elles peuvent
être synthétisées de la manière suivante : pour prendre correctement en charge un patient
avec une concentration de TSH abaissée, il faut répondre à 6 questions principales :

1/ Le patient a-t-il une HIC persistante ?


• S
 i on souhaite investiguer la possibilité d’une HIC, il est recommandé de mesurer la
concentration de TSH.

Fig. 4. - Proposition d’algorithme de prise en charge d’un patient


avec une hyperthyroïdie infra-clinique
Concentration de TSH abaissée à plusieurs
reprises avec concentration de T4L et T3L
normales. Origine thyroïdienne probable

Etablir la cause de l’hyperthyroïdie infra-


clinique à l’aide de paramètres cliniques (âge,
sexe, palpation cervicale), biologiques (Ac
anti récepteur TSH) et iconographiques
(Echographie et scintigraphie)

Hyperthyroïdie infra-clinique causée Hyperthyroïdie infra-clinique causée par


par un nodule chaud ou un GMN une maladie de Basedow

TSH < 0.1 mU/L TSH ≥ 0.1 mU/L TSH < 0.1 mU/L TSH ≥ 0.1 mU/L

Patients âgés > 65 Patients âgés > 65 Patients âgés > 65 Envisager
ans et femme ans et femme ans, patients avec l’abstention
ménopausée : ménopausée : pathologie thérapeutique vu
traitement par traitement par cardiaque et le taux élevé de
Iode 131. Iode 131. femme rémission
ménopausée : spontanée.
Patients < 65 ans Patients < 65 ans
traitement par
symptomatiques symptomatiques Iode 131. Patients âgés ou
ou avec ou avec avec pathologie
pathologies pathologies Sujets jeunes cardiaque :
cardiaques : cardiaques : symptomatiques, envisager un
traitement par traitement par envisager plutôt traitement par
Iode 131 Iode 131 antithyroïdiens petites doses
antithyroïdiens ou
Sujets < 65 ans Sujets < 65 ans Sujets jeunes par Iode 131
asymptomatique : asymptomatique : asymptomatiques,
traiter ou suivre suivre et traiter si envisager
évolution l’abstention
thérapeutique

Paris, 24-25 novembre 2017


16 Pierre BEL LASSEN, Aglaia KYRILLI, Maria LYTRIVI, Bernard CORVILAIN

• S
 i la concentration de TSH est basse, il faut mesurer la concentration des hormones
thyroïdiennes (FT4 et TT3 ou FT3).
• I l faut s’assurer de l’absence de situations pouvant s’associer avec une concentration de
TSH basse sans relations avec la présence d’une HIC, comme la prise de certains
médicaments, une maladie aiguë non thyroïdienne ou une insuffisance hypothalamo-
hypophysaire.
• Il faut s’assurer du caractère persistant de l’HIC en contrôlant la concentration de TSH
après 2-3 mois.

2/ Quel est le degré de sévérité de l’HIC ?


• L
 a concentration de TSH est utilisée pour grader la sévérité de l’HIC et distinguer
l’HIC de grade I (TSH : 0.1-0.39 mU/L) de l’HIC de grade II (TSH < 0.1 mU/L).

3/ Quelle est l’étiologie de l’HIC ?


• L’anamnèse, l’âge du patient et la palpation cervicale peuvent orienter le diagnostic.
• U
 ne échographie cervicale avec évaluation de la vascularisation par Doppler couleur
est utile en cas de suspicion de thyroïde nodulaire.
• L
a scintigraphie thyroïdienne permet de mettre en évidence d’éventuelles zones
autonomes hyperfixantes.
• L
 a mesure des anticorps anti-récepteur de la TSH permet de confirmer une éventuelle
cause auto-immune à l’hyperthyroïdie.

4/ Cette HIC est-elle néfaste pour le patient ?


• M
 ême si cette distinction est discutable, on considère généralement que les sujets avec
une concentration de TSH < 0.1mU/L sont plus à risque que ceux avec une concentra-
tion de TSH ≥ 0.1 mU/L.
• U
 n autre paramètre important à prendre en compte est l’âge du patient. La morbidité
associée à l’HIC est faible chez la femme non ménopausée et chez l’homme de moins de
60-65 ans.
• L
 a présence de facteurs de risque cardiovasculaire pourrait également rendre l’HIC plus
délétère. En présence d’une HIC, certains conseillent la réalisation d’une ostéodensito-
métrie chez la femme ménopausée, afin de mieux établir le risque osseux.

5/ Faut-il traiter le patient ?


• P
 our répondre à cette question, il faut d’abord évaluer le caractère définitif éventuel de
cette HIC. Si elle est liée à une maladie de Basedow, une normalisation spontanée est
possible. Par contre, si elle est liée à la présence de zones autonomes au sein d’une
thyroïde multinodulaire, la chance d’observer une rémission spontanée est faible, en
particulier si la concentration de TSH était < 0.1 mU/L.
• Il faut également tenir compte du risque d’évolution vers une hyperthyroïdie clinique
qui semble plus important en présence d’un goitre multinodulaire qu’en présence d’une
maladie de Basedow.

Mises au point cliniques d’Endocrinologie


Goitres nodulaires et hyperthyroïdie infra-clinique 17

• O
 n doit aussi tenir compte de la concentration de TSH. Plus elle est basse, plus l’uti-
lité du traitement est probable. Et, bien sûr, la pierre angulaire de la décision de traiter
est basée sur le risque pour le patient de rester avec une HIC non traitée.
Du fait de l’absence d’études prospectives analysant l’effet de la correction de l’HIC sur
des paramètres importants comme la morbitité cardiovasculaire ou la mortalité totale, les
recommandations proposées par l’American Thyroid Association ou l’European Thyroid
Association sont en partie empiriques.

- Les patients âgés


• I l est fortement recommandé de traiter les patients de plus de 65 ans avec une HIC
de grade II pour éviter la progression vers l’hyperthyroïdie clinique et espérer diminuer
le risque de fibrillation auriculaire, le risque de mortalité totale et cardiovasculaire et
les fractures osseuses.
• C
 hez les patients de plus de 65 ans mais avec une HIC de grade I un traitement peut-
être envisagé pour diminuer le risque de fibrillation auriculaire, en particulier chez les
patients à haut risque cardiovasculaire (antécédents de pathologie cardiovasculaire,
insuffisance rénale, diabète).
- Les patients jeunes
• C
 hez les patients de moins de 65 ans, un traitement sera proposé aux patients présen-
tant une HIC de grade II présentant des facteurs de risque cardiovasculaire ou
souffrant de comorbidités.
• C
 hez les patients de moins de 65 ans, on peut envisager de traiter une HIC de grade
II si la maladie est persistante et/ou symptomatique, particulièrement si la cause de
l’HIC est clairement mise en évidence (présence d’anticorps anti-récepteur de la TSH
ou présence de nodules autonomes à la scintigraphie).
• L
 e traitement de l’HIC de grade I n’est pas recommandé chez le sujet jeune en bonne
santé, au vu de la possibilité d’une rémission spontanée, du risque faible de développer
hyperthyroïdie clinique et du peu d’arguments scientifiques en faveur d’une morbidité
accrue associée à une HIC de grade I chez les sujets jeunes.
• L
 a simple observation est recommandée chez les patients avec une HIC de grade I
avec bilan morphologique thyroïdien normal et absence de fragilité cardiaque ou
osseuse.
• E
 n cas d’attitude attentiste, la fonction thyroïdienne doit être contrôlée tous les 6-12
mois ou plus rapidement en cas d’évolution clinique. Vu le risque d’induire une hyper-
thyroïdie, on évitera les médicaments contenant de l’iode et dans la mesure du
possible, les produits de contraste iodés.

6/ Quel traitement choisir ?


Un scanner sans contraste ou une IRM peuvent être réalisés en présence d’un volumi-
neux goitre multinodulaire pour évaluer le caractère compressif éventuel. En cas de
nodules hypofonctionnels suspects, une cytoponction à l’aiguille sera proposée.
• E
 n présence d’une HIC induite par une maladie de Basedow, l’iode radioactif et les
antithyroïdiens de synthèse sont deux options acceptables. Le traitement par antithy-

Paris, 24-25 novembre 2017


18 Pierre BEL LASSEN, Aglaia KYRILLI, Maria LYTRIVI, Bernard CORVILAIN

roïdiens de synthèse sera le premier choix chez les sujets jeunes et chez les patients sans
pathologie cardiovasculaire identifiée. Si on opte pour un traitement définitif avec un
risque faible de récidive, on choisira le traitement par 131I.
• E
 n présence d’une HIC sur nodule chaud ou goitre multinodulaire, vu l’absence de
rémission attendue, un traitement au long cours par antithyroïdiens n’a pas sa place. On
optera généralement pour l’131I. Ces patients étant généralement assez âgés, la chirurgie
ne sera envisagée qu’en présence d’un goitre compressif ou de la découverte fortuite, au
cours de la mise au point, d’une lésion nodulaire suspecte au sein de la thyroïde.

1
 ervice de Nutrition Clinique, Hôpital Raymond Poincaré,
S
104 Boulevard Raymond Poincaré, 92380 GARCHES,
France.
2
Service d’Endocrinologie, Hôpital Erasme, 808 Route de
Lennik, 1070 Bruxelles, Belgique

Adresse pour la correspondance : Bernard Corvilain - Service d’Endocrinologie, Hôpital Erasme,


808 Route de Lennik, 1070 Bruxelles, Belgique - Email : bcorvila@ulb.ac.be

NODULAR GOITER AND SUBCLINICAL HYPERTHYROIDISM


n n n n n n n n n n n n n n n n n n n n n n n n n n n n n

by Pierre BEL LASSEN, Aglaia KYRILLI, Maria LYTRIVI and Bernard


CORVILAIN (Bruxelles - Belgique)

ABSTRACT
Subclinical hyperthyroidism is a common clinical entity. Subclinical hyperthyroidism is
defined as a serum TSH below the reference range but a normal T4 and T3 level in an
asymptomatic patient. Whether or not subclinical hyperthyroidism should be treated remains
a matter of debate. Cross-sectional studies and longitudinal population-based studies
demonstrate association between subclinical hyperthyroidism and risk of atrial fibrillation,
osteoporosis and cardiovascular and global mortality. However, there are no randomized
clinical trials answering the question whether long term-health outcomes are improved by the
treatment of subclinical hyperthyroidism. Therefore in the absence of evidence for or against
treatment of subclinical hyperthyroidism, it seems appropriate to follow algorithms that
consider the level of TSH and the presence of risks factors (age > 65 years, osteoporosis, post
menopause and cardiac disease).

Key-words : Subclinical hyperthyroidism, Thyroid, TSH.

BIBLIOGRAPHIE

1.  Cooper DS, Biondi B. Subclinical thyroid disease. Lancet. 2012; 379: 1142-54. - 2.  Wiersinga WM.
Guidance in Subclinical Hyperthyroidism and Subclinical Hypothyroidism: Are We Making Progress? Eur
Thyroid J. 2015; 4: 143-8. - 3.   Biondi B, Bartalena L, Cooper DS, Hegedüs L, Laurberg P, Kahaly GJ. The
2015 European Thyroid Association Guidelines on Diagnosis and Treatment of Endogenous Subclinical
Hyperthyroidism. Eur Thyroid J. 2015; 4: 149-63. - 4.  Carlé A, Andersen SL, Boelaert K, Laurberg P.
Management of Endocrine Disease: Subclinical thyrotoxicosis: prevalence, causes and choice of therapy. Eur
J Endocrinol. 2017; 176: R325-R337. - 5.  Andersen S, Pedersen KM, Bruun NH, Laurberg P. Narrow

Mises au point cliniques d’Endocrinologie


Goitres nodulaires et hyperthyroïdie infra-clinique 19

individual variations in serum T(4) and T(3) in normal subjects: a clue to the understanding of subclinical
thyroid disease. J Clin Endocrinol Metab. 2002; 87: 1068-72. - 6.  Somwaru LL, Arnold AM, Joshi N, Fried
LP, Cappola AR. High frequency of and factors associated with thyroid hormone over-replacement and
under-replacement in men and women aged 65 and over. J Clin Endocrinol Metab. 2009; 94: 1342-5. -
7.  Surks MI, Boucai L. Age- and race-based serum thyrotropin reference limits. J Clin Endocrinol Metab.
2010; 95: 496-502. - 8.  Konno N, Yuri K, Taguchi H, Miura K, Taguchi S, Hagiwara K et al. Screening for
thyroid diseases in an iodine sufficient area with sensitive thyrotrophin assays, and serum thyroid autoantibody
and urinary iodide determinations. Clin Endocrinol (Oxf). 1993; 38: 273-81. - 9.  Bjørndal MM, Sandmo
Wilhelmsen K, Lu T, Jorde R. Prevalence and causes of undiagnosed hyperthyroidismin an adult healthy
population. The Tromsø study. J Endocrinol Invest. 2008; 31: 856-60. - 10.  Rosario PW. Natural history of
subclinical hyperthyroidism in elderly patients with TSH between 0.1 and 0.4 mIU/l: a prospective study. Clin
Endocrinol (Oxf).2010; 72: 685-8. - 11.  Laurberg P, Pedersen KM, Hreidarsson A, Sigfusson N, Iversen
E, Knudsen PR. Iodine intake and the pattern of thyroid disorders: a comparative epidemiological study of
thyroid abnormalities in the elderly in Iceland and in Jutland, Denmark. J Clin Endocrinol Metab. 1998; 83:
765-9. - 12.  Laurberg P, Cerqueira C, Ovesen L, Rasmussen LB, Perrild H, Andersen S, et al. Iodine
intake as a determinant of thyroid disorders in populations. Best Pract Res Clin Endocrinol Metab. 2010; 24:
13-27. - 13.  Valeix P, Zarebska M, Bensimon M, Cousty C, Bertrais S, Galan P, et al. [Ultrasonic assessment
of thyroid nodules, and iodine status of French adults participating in the SU.VI.MAX study]. Ann Endocrinol
(Paris). 2001; 62: 499-506. - 14.  Bartalena L, Masiello E, Magri F, Veronesi G, Bianconi E, Zerbini F et al.
The phenotype of newly diagnosed Graves' disease in Italy in recent years is milder than in the past: results
of a large observational longitudinal study. J Endocrinol Invest. 2016; 39: 1445-1451. - 15.  Hegedüs L,
Bonnema SJ, Bennedbaek FN. Management of simple nodular goiter: current status and future perspectives.
Endocr Rev. 2003; 24: 102-32. - 16.  Corvilain B, Van Sande J, Dumont JE, Vassart G. Somatic and germline
mutations of the TSH receptor and thyroid diseases. Clin Endocrinol (Oxf). 2001; 55:143-58. - 17.   Chami R,
Moreno-Reyes R, Corvilain B. TSH measurement is not an appropriate screening test for autonomous
functioning thyroid nodules: a retrospective study of 368 patients. Eur J Endocrinol. 2014; 170: 593-9. -
18.  Schouten BJ, Brownlie BE, Frampton CM, Turner JG. Subclinical thyrotoxicosisin an outpatient
population - predictors of outcome. Clin Endocrinol (Oxf). 201; 74: 257-61. - 19.   Vadiveloo T, Donnan PT,
Cochrane L, Leese GP. The Thyroid Epidemiology, Audit, and Research Study (TEARS): the natural history
of endogenous subclinical hyperthyroidism. J Clin Endocrinol Metab. 2011; 96: E1-8. - 20.  Roti E, Uberti
ED. Iodine excess and hyperthyroidism. Thyroid. 2001; 11: 493-500. - 21.  Parle JV, Franklyn JA, Cross KW,
Jones SC, Sheppard MC. Prevalence and follow-up of abnormal thyrotrophin (TSH) concentrations in the
elderly in the United Kingdom. Clin Endocrinol (Oxf). 1991; 34: 77-83. - 22.  Meyerovitch J, Rotman-
Pikielny P, Sherf M, Battat E, Levy Y, Surks MI. Serum thyrotropin measurements in the community: five-
year follow-up in a large network of primary care physicians. Arch Intern Med. 2007; 167: 1533-1538. -
23.  Jabbar A, Pingitore A, Pearce SHS, Zaman A, Iervasi G, Razvi S. Thyroid hormones and cardiovascular
disease. Nat Rev Cardiol. 2017; 14: 39–55. - 24.  Roef GL, Taes YE, Kaufman J-M, Van Daele CM, De
Buyzere ML, Gillebert TC, et al. Thyroid hormone levels within reference range are associated with heart
rate, cardiac structure, and function in middle-aged men and women. Thyroid 2013; 23: 947–54. - 25.  Floriani
C, Gencer B, Collet T-H, Rodondi N. Subclinical thyroid dysfunction and cardiovascular diseases: 2016
update. Eur Heart J. 2017 Feb 27. - 26.  Sgarbi JA, Villaça FG, Garbeline B, Villar HE, Romaldini JH. The
effects of early antithyroid therapy for endogenous subclinical hyperthyroidism in clinical and heart
abnormalities. J Clin Endocrinol Metab. 2003; 88: 1672–7. - 27.  Biondi B, Palmieri EA, Fazio S, Cosco C,
Nocera M, Saccà L, et al. Endogenous subclinical hyperthyroidism affects quality of life and cardiac
morphology and function in young and middle-aged patients. J Clin Endocrinol Metab. 2000; 85: 4701–5.
- 28.  Kaminski G, Makowski K, Michałkiewicz D, Kowal J, Ruchala M, Szczepanek E, et al. The influence
of subclinical hyperthyroidism on blood pressure, heart rate variability, and prevalence of arrhythmias.
Thyroid. 2012; 22: 454–60. - 29.  Dörr M, Ittermann T, Aumann N, Obst A, Reffelmann T, Nauck M, et al.
Subclinical hyperthyroidism is not associated with progression of cardiac mass and development of left
ventricular hypertrophy in middle-aged and older subjects: results from a 5-year follow-up. Clin Endocrinol
(Oxf). 2010; 73: 821–6. - 30.  Pearce EN, Yang Q, Benjamin EJ, Aragam J, Vasan RS. Thyroid function and
left ventricular structure and function in the Framingham Heart Study. Thyroid. 2010; 20: 369–73. -
31.  Nanchen D, Gussekloo J, Westendorp RGJ, Stott DJ, Jukema JW, Trompet S, et al. Subclinical
thyroid dysfunction and the risk of heart failure in older persons at high cardiovascular risk. J Clin Endocrinol
Metab. 2012; 97: 852–61. - 32.  Gencer B, Collet T-H, Virgini V, Bauer DC, Gussekloo J, Cappola AR, et
al. Subclinical thyroid dysfunction and the risk of heart failure events: an individual participant data analysis
from 6 prospective cohorts. Circulation. 2012; 126: 1040–9. - 33.  Sawin CT, Geller A, Wolf PA, Belanger
AJ, Baker E, Bacharach P, et al. Low serum thyrotropin concentrations as a risk factor for atrial fibrillation in
older persons. N Engl J Med. 1994; 331: 1249–52. - 34.  Auer J, Scheibner P, Mische T, Langsteger W,
Eber O, Eber B. Subclinical hyperthyroidism as a risk factor for atrial fibrillation. Am Heart J. 2001; 142:
838–42. - 35.  Gammage MD, Parle JV, Holder RL, Roberts LM, Hobbs FDR, Wilson S, et al. Association

Paris, 24-25 novembre 2017


20 Pierre BEL LASSEN, Aglaia KYRILLI, Maria LYTRIVI, Bernard CORVILAIN

between serum free thyroxine concentration and atrial fibrillation. Arch Intern Med. 2007; 167: 928–34. -
36.  Cappola AR, Fried LP, Arnold AM, Danese MD, Kuller LH, Burke GL, et al. Thyroid status,
cardiovascular risk, and mortality in older adults. JAMA. 2006; 295: 1033–41. - 37.  Selmer C, Olesen JB,
Hansen ML, Lindhardsen J, Olsen A-MS, Madsen JC, et al. The spectrum of thyroid disease and risk of
new onset atrial fibrillation: a large population cohort study. BMJ. 2012; 345: e7895. - 38.  Parle JV,
Maisonneuve P, Sheppard MC, Boyle P, Franklyn JA. Prediction of all-cause and cardiovascular mortality
in elderly people from one low serum thyrotropin result: a 10-year cohort study. Lancet. 2001; 358: 861–5.
- 39.  Sgarbi JA, Matsumura LK, Kasamatsu TS, Ferreira SR, Maciel RMB. Subclinical thyroid dysfunctions
are independent risk factors for mortality in a 7.5-year follow-up: the Japanese-Brazilian thyroid study. Eur J
Endocrinol. 2010; 162: 569–77. - 40.  Selmer C, Olesen JB, Hansen ML, von Kappelgaard LM, Madsen
JC, Hansen PR, et al. Subclinical and overt thyroid dysfunction and risk of all-cause mortality and
cardiovascular events: a large population study. J Clin Endocrinol Metab. 2014; 99: 2372–82. - 41.  Collet
T-H, Gussekloo J, Bauer DC, den Elzen WPJ, Cappola AR, Balmer P, et al. Subclinical hyperthyroidism
and the risk of coronary heart disease and mortality. Arch Intern Med. 2012; 172: 799–809. - 42.  Földes J,
Tarján G, Szathmari M, Varga F, Krasznai I, Horvath C. Bone mineral density in patients with endogenous
subclinical hyperthyroidism: is this thyroid status a risk factor for osteoporosis? Clin Endocrinol (Oxf). 1993;
39: 521–7. - 43.  Gürlek A, Gedik O. Effect of endogenous subclinical hyperthyroidism on bone metabolism
and bone mineral density in premenopausal women. Thyroid. 1999; 9: 539–43. - 44.  Garin MC, Arnold AM,
Lee JS, Robbins J, Cappola AR. Subclinical thyroid dysfunction and hip fracture and bone mineral density
in older adults: the cardiovascular health study. J Clin Endocrinol Metab. 2014; 99: 2657–64. - 45.  Yang R,
Yao L, Fang Y, Sun J, Guo T, Yang K, et al. The relationship between subclinical thyroid dysfunction and
the risk of fracture or low bone mineral density: a systematic review and meta-analysis of cohort studies. J
Bone Miner Metab. 2017 Mar 29. - 46.  Bauer DC, Ettinger B, Nevitt MC, Stone KL, Study of Osteoporotic
Fractures Research Group. Risk for fracture in women with low serum levels of thyroid-stimulating hormone.
Ann Intern Med. 2001; 134: 561–8. - 47.  Lee JS, Buzková P, Fink HA, Vu J, Carbone L, Chen Z, et al.
Subclinical thyroid dysfunction and incident hip fracture in older adults. Arch Intern Med. 2010; 170: 1876–
83. - 48.  Blum MR, Bauer DC, Collet T-H, Fink HA, Cappola AR, da Costa BR, et al. Subclinical thyroid
dysfunction and fracture risk: a meta-analysis. JAMA. 2015; 313: 2055–65. - 49.  Lönn L, Stenlöf K, Ottosson
M, Lindroos AK, Nyström E, Sjöström L. Body weight and body composition changes after treatment of
hyperthyroidism. J Clin Endocrinol Metab. 1998; 83: 4269–73. - 50.  Muls E, Blaton V, Rosseneu M, Lesaffre
E, Lamberigts G, De Moor P. Serum lipids and apolipoproteins A-I, A-II, and B in hyperthyroidism before
and after treatment. J Clin Endocrinol Metab. 1982; 55: 459–64. - 51.  Knudsen N, Laurberg P, Rasmussen
LB, Bülow I, Perrild H, Ovesen L, et al. Small differences in thyroid function may be important for body
mass index and the occurrence of obesity in the population. J Clin Endocrinol Metab. 2005; 90: 4019–24. -
52.  Bakker SJ, ter Maaten JC, Popp-Snijders C, Slaets JP, Heine RJ, Gans RO. The relationship between
thyrotropin and low density lipoprotein cholesterol is modified by insulin sensitivity in healthy euthyroid
subjects. J Clin Endocrinol Metab. 2001; 86: 1206–11. - 53.  Gan EH, Pearce SHS. Clinical review: The
thyroid in mind: cognitive function and low thyrotropin in older people. J Clin Endocrinol Metab. 2012; 97:
3438–49. - 54.  Fast S, Nielsen VE, Bonnema SJ, Hegedüs L. Time to reconsider nonsurgical therapy of
benign non-toxic multinodular goitre: focus on recombinant human TSH augmented radioiodine therapy.
Eur J Endocrinol. 2009; 160: 517–528. - 55.   Nieuwlaat WA, Huysmans DA, van den Bosch HC, Sweep
CG, Ross HA, Corstens FH et al. Pretreatment with a single, low dose of recombinant human thyrotropin
allows dose reduction of radioiodine therapy in patients with nodular goiter. J Clin Endocrinol Metab. 2003;
88: 3121–3129. - 56.   Silva MN, Rubió IG, Romão R, Gebrin EM, Buchpiguel C, Tomimori E et al.
Administration of a single dose of recombinant human thyrotrophin enhances the efficacy of radioiodine
treatment of large compressive multinodular goitres. Clin Endocrinol (Oxf). 2004; 60: 300–308. - 57.   Albino
CC, Mesa CO Jr, Olandoski M, Ueda CE, Woellner LC, Goedert CA et al. Recombinant human thyrotropin
as adjuvant in the treatment of multinodular goiters with radioiodine. J Clin Endocrinol Metab. 2005; 90:
2775–2780. - 58.   Ceccarelli C, Antonangeli L, Brozzi F, Bianchi F, Tonacchera M, Santini P et al.
Radioiodine 131I treatment for large nodular goiter: recombinant human thyrotropin allows the reduction of
radioiodine 131I activity to be administered in patients with low uptake. Thyroid. 2011; 21: 759–764. - 59.  Fast
S, Nielsen VE, Grupe P, Boel-Jørgensen H, Bastholt L, Andersen PB, et al. Prestimulation with
recombinant human thyrotropin (rhTSH) improves the long-term outcome of radioiodine therapy for
multinodular nontoxic goiter. J Clin Endocrinol Metab. 2012; 97: 2653–2660. - 60.  Kyrilli A, Tang BN,
Huyge V, Blocklet D, Goldman S, Corvilain B, et al. Thiamazole Pretreatment Lowers the (131)I Activity
Needed to Cure Hyperthyroidism in Patients With Nodular Goiter. J Clin Endocrinol Metab. 2015; 100:
2261-7. - 61.  Agarwal G, Aggarwal V. Is total thyroidectomy the surgical procedure of choice for benign
multinodular goiter? An evidence-based review. World J Surg. 2008; 32: 1313-24. - 62.  Moalem J, Suh I,
Duh Q-Y. Treatment and prevention of recurrence of multinodular goiter: an evidence-based review of the
literature. World J Surg. 2008; 32: 1301-12. - 63.  Sosa JA, Bowman HM, Tielsch JM, Powe NR, Gordon
TA, Udelsman R. The importance of surgeon experience for clinical and economic outcomes from

Mises au point cliniques d’Endocrinologie


Goitres nodulaires et hyperthyroïdie infra-clinique 21

thyroidectomy. Ann Surg. 1998; 228: 320-30. - 64.  Thomusch O, Machens A, Sekulla C, Ukkat J,
Brauckhoff M, Dralle H. The impact of surgical technique on postoperative hypoparathyroidism in bilateral
thyroid surgery: a multivariate analysis of 5846 consecutive patients. Surgery. 2003; 133: 180-5. - 65.  Lytrivi
M, Kyrilli A, Burniat A, Ruiz Patino M, Sokolow Y, Corvilain B. Thyroid lobectomy is an effective option
for unilateral benign nodular disease. Clin Endocrinol (Oxf). 2016; 85: 602-8. - 66.  Verloop H, Louwerens
M, Schoones JW, Kievit J, Smit JW, Dekkers OM. Risk of hypothyroidism following hemithyroidectomy:
systematic review and meta-analysis of prognostic studies. J Clin Endocrinol Metab. 2012; 97: 2243-55. -
67.  Mark PD, Andreassen M, Petersen CL, Kjaer A, Faber J. Treatment of subclinical hyperthyroidism:
effect on left ventricular mass and function of the heart using magnetic resonance imaging technique.
Endocr Connect. 2015; 4(1): 37–42. - 68.  Faber J, Jensen IW, Petersen L, Nygaard B, Hegedüs L,
Siersbaek-Nielsen K. Normalization of serum thyrotrophin by means of radioiodine treatment in subclinical
hyperthyroidism: effect on bone loss in postmenopausal women. Clin Endocrinol (Oxf). 1998; 48: 285–90. -
69.  Heemstra KA, Smit JWA, Eustatia-Rutten CFA, Heijboer AC, Frölich M, Romijn JA, et al. Glucose
tolerance and lipid profile in longterm exogenous subclinical hyperthyroidism and the effects of restoration
of euthyroidism, a randomised controlled trial. Clin Endocrinol (Oxf). 2006; 65: 737–44. - 70.  Greenlund LJ,
Nair KS, Brennan MD. Changes in body composition in women following treatment of overt and subclinical
hyperthyroidism. Endocr Pract. 2008; 14: 973-8. - 71.  Bel Lassen P, Kyrilli A, Lytrivi M, Ruiz Patino M,
Corvilain B. Total thyroidectomy: a clue to understanding the metabolic changes induced by subclinical
hyperthyroidism? Clin Endocrinol (Oxf). 2017; 86: 270–7. - 72.  Wiersinga WM. Should we treat mild
subclinical/mild hyperthyroidism? Yes. Eur J Intern Med. 2011; 22: 324-9. - 73.  Vanderpump MP. Should we
treat mild subclinical/mild hyperthyroidism? No. Eur J Intern Med. 2011; 22: 330-3. - 74.  Ross DS, Burch
HB, Cooper DS, Greenlee MC, Laurberg P, Maia AL, et al. 2016 American Thyroid Association Guidelines
for Diagnosis and Management of Hyperthyroidism and Other Causes of Thyrotoxicosis. Thyroid. 2016;
26(10): 1343-1421.

TRENTE-HUITIÈMES
JOURNÉES NICOLAS GUÉRITÉE D’ENDOCRINOLOGIE
ET MALADIES MÉTABOLIQUES
SE TIENDRONT LES
VENDREDI 23 ET SAMEDI 24 NOVEMBRE 2018
au Grand Amphithéâtre de la Faculté de Médecine des Saints-Pères
à Paris (VIe)

Paris, 24-25 novembre 2017


22

NOTES

Mises au point cliniques d’Endocrinologie

Vous aimerez peut-être aussi