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Exposé d’hydrogéologie

Système karstique
Réalisé par :
 Aouissi Marwa

Groupe N° : 15
Encadré par :
Mr. Remita
La karstification
.
La karstification englobe « l’ensemble des processus de genèse et d’évolution des formes
vides creusés à la faveur de discontinuités dans une masse rocheuse grâce à la dissipation
d’énergie (Quinif, 1998). Cette dernière résulte de la transformation de 3 types d’énergie
primaire dans le système : l’énergie mécanique, chimique et potentielle :

 L’énergie mécanique est la raison de la fracturation du massif, de la détente mécanique de


certaines fractures et de la surrection du massif qui accroit l’énergie potentielle,

 La transformation de l’énergie chimique est la dissolution de l’encaissant avec production


de solutés (HCO3 -  Mg2+, Ca2+, ...) et de matières solides comme les impuretés des
carbonates : argiles, grains de dolomies, etc. l’intensité de cette transformation dépend du
potentiel chimique à l’entrée du système (concentration de CO2 et d’autres acides),

 La transformation de l’énergie potentielle comprend l’évacuation des produits de l’attaque


chimique (solutés et matières solides) ainsi qu’une production de chaleur par la viscosité du
liquide. Deux paramètres interviennent : la différence d’altitude entre entrée et sortie du
système (correspondant à la charge hydraulique par rapport au niveau de base) et le débit
d’eau qui transite dans le système.

karstification

Figure 3 : Représentation schématique de l'évolution d'un aquifère karstifiable fissuré vers un aquifère
karstique [inspiré de Dörfliger et al., 2010].

Processus de karstification
Dans le processus de « karstification », les roches carbonatées sont façonnées par
:solvatation selon les réactions chimiques suivantes
** Dissolution du dioxyde de carbone

CO2 + H2O ↔ H2CO3


Dissociation aqueuse de l'acide carbonique **

-
H2CO3 + H2O → H3O+ + HCO3
Attaque acide des carbonates (« calcaires ») **

-
H3O+ + CaCO3 ↔ Ca2+ + (HCO3 ) + H2O
>---- Equation bilan

-
CO2 + H2O + CaCO3 ↔ Ca2+ + 2 HCO3

Figure 4: Description de la karstification et son influence sur le comportement hydrodynamique des


exutoires karstiques d’après Hartmann et al. (2014)

Le karst
c’est avant
La première caractéristique des paysages karstiques est
tout
l'absence un de surface. Les cours d'eau, issus de domaines non karstiques
d'écoulements
adjacents ou de recouvrements imperméables, disparaissent rapidement au niveau de pertes
et peuvent réapparaître à l'air libre sous forme de résurgences ou de sources sous- marines
en milieu lagunaire ou marin. Il s'agit là d'un des phénomènes les plus spectaculaires du
karst, illustré par plusieurs exemples en France (rivières souterraines de Bramabiau et de
Labouiche par exemple).
Illustration 5 : Perte du Gour de Champlive (Doubs) en Franche Comté (© Mettetal) [à gauche] et
perte de la Couze (© P.Marchet)[à droite]

Le lapiaz
(Illustration 6) sont des objets morphologiques que l’on rencontre fréquemment dans le
modelé karstique de surface. Ils se présentent sous la forme de "champs" de cannelures ou
de sillons, plus ou moins profonds, creusés à la surface des bancs calcaires et peuvent
recouvrir entièrement certains plateaux calcaires de haute montagne. Leur aspect dénudé
leur confère un côté lunaire, comme c'est le cas pour le lapiaz du désert de Platé ou du
Parmelan en Haute-Savoie ou des Arres d'Anie au sein du massif de la Pierre Saint-Martin
dans les Pyrénées Atlantiques.

Illustration 6 : Lapiez des Alpes- le Désert de Platé (© BRGM-imagé)(à gauche] et (© Ph.Crochet) [à


droite]
Les dolines
(Illustration 7) sont les formes de surface les plus caractéristiques du karst. Ce sont des
dépressions fermées, circulaires ou ovales, dont la profondeur peut atteindre une centaine de
mètres. Elles se présentent parfois en champs, transformant ainsi la surface calcaire en

véritable "écumoire". Leur fond est souvent tapissé d'argiles rouges (appelées terra rossa
dans les pays méditerranéens) qui colmatent les fissures et entravent ainsi leur
approfondissement. Elles peuvent toutefois continuer à s'élargir : la cuvette initiale est alors
transformée et prend souvent l'aspect d'une dépression irrégulière, allongée suivant l'axe
principal de la fracturation. Une doline peut ainsi enannexer une autre et se transformer
alors en ouvala (coalescence de dolines). Dolines et ouvalas constituent pour l'essentiel le
relief des plateaux des Grands Causses et des Causses du Sud-Ouest. Selon les régions, elles
auront des appellations différentes : Sotch sur les Grands Causses, bétoires au pays de
lacraie en Haute- Normandie.
Illustration 7 : Dolines du Causse de Sauveterre (© N.Dörfliger et BRGM imagé)

Les poljés
Sont des dépressions fermées de grandes dimensions (quelques centaines de mètres à
plusieurs kilomètres), plus longues que larges, soumises à des inondations périodiques et
parcourues par des petits cours d'eau, pérennes ou temporaires, dont les eaux sont
absorbées par des gouffres, appelés ponors. Les poljés constituent de vastes plaines dont le
fond est généralement occupé par des dépôts insolubles qui constituent des terrains fertiles
et cultivés au milieu de l'aridité habituelle des plateaux calcaires. Les poljés ont le plus
souvent une origine tectonique
: il n'est pas rare qu'ils soient liés à des fossés d'effondrement ou à des plis coffrés. Il en existe
un assez grand nombre en France ; le Bassin de Cuges en Provence en constitue un bel
exemple.
Illustration 8 : Poljé de Cuges les Pins (Provence) (© Lakko Marseille)

Les canyons
font également partie des paysages karstiques. Ce sont des gorges, souvent profondes,
entaillant des régions calcaires tabulaires et généralement dues à l'enfoncement d'un cours
d'eau prenant sa source à l'extérieur du domaine karstique et dont le débit est suffisant pour
compenser les pertes par absorption. Ils constituent le niveau de base régional des eaux et
conditionnent ainsi la position des exutoires. Les gorges du Tarn, dans les Grands Causses,
sont l'exemple par excellence d’un canyon, tous comme les gorges du Verdon (Illustration 9).

Illustration 9 : Gorges du Verdon (© Ph. Crochet) à gauche et Gorges de l’Ardèche (© P. Marchet) à


droite

Enfin, les cavités


s'ouvrant dans ces paysages font partie intégrante des phénomènes karstiques de surface et
contribuent à leur singularité. Les noms qui leur sont attribués dépendent de leur
morphologie (grottes ou cavernes pour les réseaux horizontaux, gouffres et avens pour les
cavités verticales comprenant des puits) et de la région. Les gouffres sont ainsi désignés par
différents vocables : avens sur les Grands Causses, igue dans le Lot, poudac dans les
Pyrénées, chourum dans le Dévoluy, scialet dans le Vercors et la Chartreuse, etc) (Illustration
10).

Illustration 10 : Abîme de Bramabiau (résurgence) (© Ph.Crochet)

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