18-19 • JUNIOR 23• HIPPISME

TOUT SUR MIKE RISHWORTH

LE COVID-19 «EVERYTHING
WILL BE DONE
TO GET OUR
INDUSTRY UP AND
Vendredi 10 avril 2020
RUNNING AGAIN»
24 pages • Rs 15 N°20868 • ISSN 1022-4408
57e année • www.lexpress.mu

RÉTROSPECTIVE

COVID-19 ET COUVRE-FEU

Maurice
en pause
Depuis le 23 mars, «l’express» n’est plus imprimé. Il ne paraît
qu’en version numérique. Pourtant, l’actualité n’a cessé de
tourner, même si le pays était à l’arrêt. Pour vous permettre
de suivre les événements de ces trois dernières semaines, de
retrouver à nouveau le plaisir de feuilleter un journal en papier,
tout en respectant toutes les consignes sanitaires, nous publions
aujourd’hui une édition spéciale, avec les dernières nouvelles,
une compilation des articles parus durant cette période

PHOTO : VINCENT VIBERT

et un cahier destiné à réfléchir à l’après-Covid-19.
Un condensé en accéléré d’une vie au ralenti !

PAGES 4-9
v CAHIER
SPÉCIAL

Post-Covid-19
Panser
et repenser
Maurice
PAGES 10-17

HUMEUR DE POV Le Dr Kailesh Jagutpal en isolement depuis hier soir

LA nouvelle est tombée peu après la confé-
rence de presse quotidienne du National Commu-
nication Committee, hier soir : le ministre de la Santé,
le Dr Kailesh Jagutpal, se trouve en auto-isolement.
Sa secrétaire a été testée positive au Covid-19 et les
personnes de son entourage, dont le ministre Ja-
gutpal, se sont isolées suivant le protocole sanitaire.
Les tests vont suivre. Il nous revient que le person-
nel au ministère travaillant avec Kailesh Jagutpal
et le directeur des services de Santé, le Dr Vasan-
trao Gujadhur, ont tous été soumis à un dépistage
lorsqu’un des membres de l’équipe de «contact tra-
350
NOMBRE
DE CAS
cing» a été testé positif. Les résultats sont tombés à
17 heures, hier. Parmi ceux testés positifs, la secré-
taire du ministre ainsi qu’un statisticien de 28 ans
avec lequel le Dr Gujadhur, 65 ans, travaillait au
quotidien. Ce dernier se trouve en auto-isolement
depuis le 7 avril et le test qu’il a subi le lendemain
s’est révélé négatif.
Et hier, le porte-parole du National Com-
munication Committee, le Dr Zouberr Joomaye,
a annoncé que sur les 477 tests effectués en
24 heures, 41 nouveaux cas ont été recensés.
Ainsi, le pays compte 314
Chart cas de Covid-19. Par
Title
contre, le nombre de patients guéris est passé à
23 et le pays compte toujours sept décès dus au
virus. Un nouveau patient a été transporté d’ur-
gence vers l’hôpital ENT, car son état de santé
s’est détérioré. «Il se trouvait à l’hôpital de Souillac,
mais en moins de deux heures, son état s’est dégradé. Il
rejoint les trois autres patients qui sont toujours admis
aux soins intensifs à ENT.» Par contre, 304 patients
qui se trouvaient dans les centres de quarantaine
ont pu regagner leur domicile. 979 autres sont
toujours en isolement dans les centres.
(Les dernières nouvelles à suivre en pages 2 et 3)
314

300 C’est le nombre officiel

de cas de Covid-19
à hier, incluant les sept 268 273
décès et les

Évacuation sanitaire 250

23 patients guéris.

227
244

Le businessman «not fit to travel» 200

196
LE départ ne se fera pas aujourd’hui situation sur le Covid-19 hier, le Dr Zouberr 186
comme programmé. L’homme d’affaires Joomaye a confirmé que le personnel médical 169
mauricien porteur du Covid-19 qui devait étranger qui se chargera de l’évacuation sani- 161
être évacué vers un hôpital en Australie n’est taire n’a pas donné son feu vert, en raison de 144
150
pas apte à voyager. Du moins, pas pour le l’état de santé du patient. Le porte-parole du
moment selon l’avis de ses médecins traitants. National Communication Committee a aupa- 128
Il était prévu que le businessman soit ravant indiqué que les autorités mauriciennes
accompagné de trois autres membres de sa ont autorisé ce transfert à la requête de la fa- 102 107
100 94
famille, eux aussi atteints de coronavirus. Le mille de l’homme d’affaires qui, pour rappel,
départ de Plaisance à bord d’un avion privé, détient aussi la nationalité australienne. Il a 81
initialement prévu jeudi matin, a été repro- également déclaré qu’aucun frontliner mauri-
grammé une première fois à vendredi matin cien ne sera impliqué dans cet exercice. 48
avant qu’il ne soit à nouveau reporté à une Quant au personnel navigant de l’avion 50 42
date ultérieure. Le businessman, membre sanitaire, il reste en stand-by pour un dé- 24 28
d’une influente famille d’hommes d’affaires, part cette fois reprogrammé en début de 12 14
aurait contracté le virus d’un de ses proches week-end... si les médecins étrangers du 3 7
immédiats de retour de Londres. patient jugent que ce dernier sera d’ici là DATE 0
À l’heure des questions, lors du point de la en état de voyager. 18 mars 19 mars 20 mars 21 mars 22 mars 23 mars 24 mars 25 mars 26 mars 27 mars 28 mars 29 mars 30 mars 31 mars 1er avril 2 avril 3 avril 4 avril 5 avril 6 avril 7 avril 8 avril 9 avril
PAGE 2 • l’express du vendredi 10 avril 2020 • www.lexpress.mu

Rétrospective
COVID-19 Textes: Karen WALTER & Eileen FLORE

TA U X D E C H A N G E Le traitement à base en quarantaine

de plasma «très prometteur»
ACHAT À L’UNITÉ
DOLLAR (US) ...... 39,75 n YEN (100) ............ 36,72 t
EURO .................. 43,27 s

Vu de l’intérieur
DOLLAR (AUS) .... 25,05 s
LIVRE STERLING 49,35 s ROUPIE (INDE) ...... 0,53 n
RAND..................... 2,24 s C’est un traitement qui a fait ses preuves dans certains pays. Le

RÉSILIENCE ANCESTRALE
Quand la prison faisait
le meilleur pain de l’île
CONFINEMENT
oblige, problème-curry ob-
sède. Le moment, peut-être,
d’apprécier l’amélioration
de notre alimentation. Pen-
sons à nos arrière-grands-
parents que la mauvaise qua-
lité du pain rebutait (Advance,
5 novembre 1940). Souvent
mal cuit. Parfois infect. Poids
douteux. Les boulangers,
aux mains souvent lourdes,
doivent mêler 5 % de farine
de… maïs à celle du blé. La
même farine pour pain/farata
et gâteaux raffinés.
L’on dit le pain des
prisons de Beau-Bassin le
meilleur de l’île, car seule
boulangerie disposant
d’équipements sophistiqués.
Cette boulangerie-péniten-
tiaire fournit un excellent
pain aux hôpitaux Vic-
toria et Civil mais aussi à
quelques privilégiés. Les
autres malades n’ont pas
cette chance, en raison de la
circulation automobile raré-
fiée. Plus de train au Nord
et à l’Est.
Le monde s’enfonce, en
1941, dans un conflit mon-
dial, meurtrier, impitoyable.
Nos difficultés d’approvi-
sionnement augmentent
d’autant. Maurice demeure
lié aux stipulations com-
merciales de l’Empire bri-
tannique. Nous importons
principalement d’Angle-
terre et du Commonwealth,
dont heureusement l’Inde,
la Birmanie, l’Australie,
l’Afrique australe et orien-
tale. Ils nous fournissent riz,
grains secs, huile comestible,
oignons, pommes de terre,
farine, lait en poudre, viande
congelée, fruits, poisson sa-
lé, bombli, snoëk, etc. L’Inde
nous approvisionne, sauf si-
tuation de famine dans cer-
taines régions.
Plus de bœufs sur pattes
provenant de Madagascar,
contrôlée alors par pétai-
nistes de Vichy acoquinés au
sinistre Hitler. La situation
se corse quand les Japonais
occupent la Birmanie… aux
portes de l’Inde. L’océan
Indien s’ouvre aux Japo-
nais paraissant invincibles.
À Maurice, nous les savons
convoitant aussi l’Afrique
australe et ses riches
matières premières.
Nos arrière-grands-
parents affermissent alors
en eux des qualités et vertus
de débrouillardise devant
nous inspirer davantage. Ce
temps de confinement, pé-
nitence, sacrifice, privations,
peut devenir, un temps fa-
milial privilégié, permettant
aux moins jeunes d’expli-
quer aux plus jeunes que
notre existence terrestre
n’est pas forcément un long
fleuve tranquille. Qu’ils
prennent le temps, désor-
mais disponible, pour louer
la résilience de nos arrière-
grands-parents.
Ils veulent tenir sur
leurs propres jambes. Ne
pas compter sur autrui. Sur
un État-providence alors
inexistant. Ils ne disent ja-
mais : Gouvernman dwa
mwa enn later, enn lakaz, enn
bousé-manzé, enn sesi, enn se-
la… Méditons sur leur bon
exemple. Cela atténuera nos
idées noires.
Yvan MARTIAL
plasma des patients guéris du coronavirus pourrait aider ceux qui
sont en phase avancée. Une première injection a été faite à Maurice.
L’ANNONCE officielle de
ce nouveau traitement aux pa-
tients intubés a été faite par le
Premier ministre (PM), mer-
credi soir. Pravind Jugnauth a
affirmé qu’un sérum à base
du plasma d’une personne
guérie du Covid-19 a été in-
jecté à un premier patient qui
était dans un état critique.
En attendant les premiers
résultats, l’on se souvient que
le chirurgien cardiaque Sunil
Gunness a été le premier spé-
cialiste à évoquer publique-
ment l’utilisation du plasma
des personnes guéries pour
traiter des malades du Co-
vid-19. C’était sur les ondes
d’une radio privée, le 3 avril.
Raison pour laquelle nous
l’avons interrogé, hier. «Ce
traitement a fait ses preuves en
Chine, aux États-Unis et a été
accepté par la Food and Drug
Administration américaine.
D’ailleurs, il a déjà été utilisé et
a montré ses preuves dans le pas-
sé, lors de l’épidémie de SARS
en 2003, de MERS en 2009 et
Rodrigues reste en confinement
MÊME si les derniers ré-
sultats des tests effectués sur
les résidents des centres de
quarantaine se sont révélés
négatifs au Covid-19, Rodri-
gues reste en confinement
par mesure de prudence.
Il y a cependant un assou-
plissement concernant les
consignes de sécurité en ce
qui concerne le curfew order.
C’est ce qu’ont annoncé les
porte-parole du High Powe-
red Committee mercredi, lors
de leur rencontre hebdoma-
daire à Port-Mathurin.
À partir d’hier, les super-
marchés, boulangeries et bou-
de H1N1 en 2011», soutient le
spécialiste du cœur.
Ce dernier explique
qu’une fois guéri, un patient
du Covid-19 produit des an-
ticorps dans son sang, qui lui
permettent de combattre le
virus. Le «convalescent plas-
ma», riche en anticorps, est
ensuite prélevé par une prise
«Une fois guéri, un patient
du Covid-19 produit des
anticorps dans son sang,
qui lui permet
de combattre le virus.»
de sang du patient guéri pour
être administré à un malade
intubé. «Ce qui va aider les pa-
tients dans des cas difficiles, tout
en continuant d’autres traite-
ments.Ailleurs où le traitement
a produit de très bons résultats,
tiques d’alimentation ont eu
l’autorisation d’ouvrir jusqu’à
14 heures. Les transports pu-
blics seront à nouveau sur les
routes à partir d’aujourd’hui.
Et les marchés seront ouverts
les samedis jusqu’à midi pour
la vente de légumes, de fruits
et de viande uniquement.
Les trois stations-service de
l’île seront également opéra-
tionnelles jusqu’à 14 heures.
Mais les commerces qui sont
engagés dans la vente des non
foodstuff products ne sont tou-
tefois pas autorisés à opérer.
Par ailleurs, les autorités
maintiennent une vigilance
on a vu qu’au bout de trois,
quatre jours, les malades allaient
mieux et ont pu être extubés. Ce
qui est très prometteur et peut
absolument aider.» Le chirur-
gien cardiaque conclut qu’on
peut aller encore plus loin et
«synthétiser ces anticorps pour
le besoin d’injections de synthèse
d’immunoglobulines».
Nous avons également
sollicité le ministère de la
Santé pour connaître les
retombées de ce nouveau
traitement sur les patients
sous respirateur artificiel. Le
Dr Sivalingum Ramen, direc-
soutenue afin d’empêcher
l’entrée du coronavirus
sur le sol rodriguais. En ce
sens, le commissaire de la
Santé, Simon Pierre Rous-
sety, exhorte la population
à continuer à respecter les
consignes de sécurité. Il
souhaite que le travail déjà
commencé continue dans la
bonne direction.
À noter que le navire
cargo Black Rhino est arrivé
à quai à Port-Mathurin hier,
pour l’approvisionnement en
denrées alimentaires. Mais
de strictes mesures de sécu-
rité ont été observées et les
teur général de la Santé, a fait
savoir qu’il faudra attendre
encore quelques jours avant
de se prononcer. Par ailleurs,
le mardi 7 avril, soit à la veille
de l’annonce officielle du PM
de l’introduction de ce trai-
tement à Maurice, la France
s’est lancée dans un essai cli-
nique consistant à transfuser
du plasma sanguin de per-
sonnes guéries du Covid-19
vers des «patients en phase ai-
guë de la maladie».
Quant aux donneurs, ils
devront être guéris depuis au
moins 14 jours. Le prélève-
ment se fera comme c’est fait
habituellement pour les dons
de plasma, par plasmaphé-
rèse. Ce terme, cité par Pra-
vind Jugnauth mercredi, soir
est une technique de prélè-
vement sanguin qui consiste
à ne conserver que le plasma
avant de restituer les cellules.
En France, une première éva-
luation pourra être rendue
deux à trois semaines après le
début de l’essai clinique.
membres d’équipage n’ont
pas été autorisés à mettre pied
à terre. En ce qui concerne les
hôtels et les bâtiments trans-
formés en centre de qua-
rantaine, ils seront nettoyés
et désinfectés.
Pour rappel, les per-
sonnes qui se trouvaient en
quarantaine et en isolement
depuis le 22 mars à Rodri-
gues ont pu regagner leur
domicile mercredi, après
que les résultats des tests au
Covid-19 se sont révélés né-
gatifs. Elles restent toutefois
en confinement chez elles
jusqu’à ce dimanche.
«B é… To pou al an karantenn si to revini!» Cette
phrase m’a été répétée une vingtaine de fois
le soir où le gouvernement a soudainement
annoncé un vol de Londres à Maurice pour le lendemain,
après avoir – illégalement, selon les légistes – fermé les
frontières aux Mauriciens. Oui, j’allais devoir aller en
quarantaine mais qu’importe, au moins, je serai à Maurice.
Puis, un reportage en immersion, c’est quand même autre
chose. Sauf que sur place, la réalité est autre…
La quarantaine, c’est être dans une chambre 24/7.
C’est regarder l’heure chaque cinq minutes pour voir
combien de temps il reste avant de pouvoir sentir le soleil
sur sa peau. C’est aussi glaner désespérément des bribes
d’informations pour savoir ce qui se passe car rien n’est
communiqué. C’est attendre la conférence de presse quo-
tidienne pour essayer de comprendre. Puis, analyser les
annonces floues et essayer tantôt de les interpréter pour
se rassurer et se dire qu’on part bientôt. Ou, les interpréter
pour se préparer au pire et rester confiné indéfiniment.
Après, il y a cette peur froide qui plane sur le centre à
chaque fois que les tests sont effectués. Entre le test et les
résultats, les conversations inter-balcons cessent. À chaque
fois que le téléphone sonne ou que les infirmiers frappent
à la porte, on a l’estomac dans les talons et la gorge sèche.
Et toujours pas d’informations. Par contre, il y a des ru-
meurs. Un cas positif.Voire deux. Impossible de confir-
mer par voie officielle. Était-il sur notre vol ? Ferons-nous
d’autres tests ? Allons-nous rester plus longtemps ?
Comme ces gens qui ont été baladés de centre en
centre et qui ne savent toujours pas ce qui les attend après
28 jours de quarantaine ? Ou les autres qui, trois jours
avant la fin de leur deuxième cycle de 14 jours, ont été
transférés dans un centre non désinfecté sans plus d’infor-
mations ? Et cette poignée de gens qui se plaignaient de
l’aurore jusqu’au couchant… Sans le personnel médical
que nous avions sur place, le centre de quarantaine serait
une scène de «The Purge» car, à force d’être dans le flou,
on débloque lentement mais sûrement.
Justement, le personnel, parlons-en. Ses membres
n’étaient pas plus informés que nous. Chaque jour, ils
écoutaient les questions, essayaient tant bien que mal
d’avoir des réponses, se faisaient rabrouer par la hiérarchie.
Certains ont aussi été victimes de la frustration et de la co-
lère de quelques résidents. Mais la résilience était le maître
mot. Un des responsables a même «trasé» pour avoir plus de
micro-ondes. Un autre a «trasé» des serpillières et des seaux.
Après 17 jours de quarantaine, alors que nous rentrions
chez nous, eux, ils restaient sur place. «Nou pa koné ki pou
fer ek nou, la. Desizion ankor pé pran.» Allaient-ils être mis en
quarantaine car ils ont été en contact avec des patients et des
collègues infectés ? Allaient-ils être affectés ailleurs ? Leur
attente a finalement été plus longue que la nôtre. Dans
quelque temps, j’y repenserai certainement en me disant
que l’expérience méritait d’être vécue.
Yasin DENMAMODE

POST-LOCKDOWN: Some Measures to Consider

Most businesses should have a Business Continuity Plan that takes a pandemic situation into consideration.
It has to be highlighted that the COVID-19 pandemic is primarily a health and human tragedy. But the
truth is that it has far-reaching financial and economic ramifications. There is general agreement that
we ALL need to find ways and means to get our businesses up and running. We indeed have a major
Association of Human Resource Professionals of Mauritius responsibility to ensure that we consider seriously how to enhance productivity. Now is a time for
G.P.O. Box 400, Port-Louis businesses to rebuild their competitive advantage on superior efficiency.

1. Fear of the Pandemy: The lockdown being raised does not mean that the pandemy 6. Work-From-Home: The pandemy has been an opportunity to test our capacity to get
is over. We will need to maintain highest health and safety standards. We should not employees to work in remote places. Having learnt our lessons, we should improve
rush things. We should have a proper planning of how to manage the post-lockdown whatever can be and encourage remote working. The Work-From-Home may well be
issues. We have to show consideration for our employees. We have to build trust, a work arrangement that should form part of our business operating model. However,
improve morale and demonstrate confidence. Consider that the fear of the pandemy we need to make sure that we set the right objectives and monitor that there is no loss
is still prevalent. of productivity.

2. Pre-Opening: If you have been in communication with your employees during the 7. Meetings: It would be advisable to avoid face-to-face meetings for a while. We need
lockdown period, you already have an advantage in building the trust. However, we
will need to disinfect all work-stations and the whole work-place before opening. If
possible send photographs of such initiatives to boost confidence and address the fear
factor. Remember: we have to care for the health of our employees; including mental,
psychological health.
3. NO STIGMATIZATION: Some of the employees that will resume work may have
been under treatment for COVID-19 or may have had member/s of their family under
treatment. These people will require our utmost care, regard and attention. We should
ensure by all means that there is NO STIGMATIZATION. We cannot and should
never deny these people full social acceptance. We have now to test our capacity for
non-discrimination; both physical and psychological.
4. Health and Safety: Employees should be advised to travel alone on bicycle and
motorcycle. Those travelling by cars can be allowed to commute only one passenger
seated at the rear seat, on the opposite side of the driver. If we want to increase the
number of passengers in cars and vans, we should use plastic shields as a distancing
strategy so as to create safe space between the passengers. Use Forehead Non-Contact
Infrared Thermometers to take and record temperatures thrice a day of all employees. 10. Show Gratitude: Some employees may have been working during the lockdown
In commencing a shift, temperatures above 37.5˚should be advised to stay at home
and seek medical advice and treatment. At mid-shift, to ensure all employees at the
workplace can continue to work. Before leaving the workplace to make sure that the
employee should attend work the next day.
5. Masks and Gloves: It is advisable to maintain the good practices implemented
during the lockdown period; such as disinfection, fumigation on a fortnightly basis,
disinfection of work-stations and ALL touch points, utilization of sanitizers, washing
of hands properly every hour, coughing and sneezing in tissues and maintaining
social distancing. However, we should have around 3 to 5 months stock of gloves
and masks. We should provide employees with safe and healthy working conditions
to make use of information and communication technology to hold all meetings. If
there is need for a critical meeting we should respect distancing strategies. The use
of masks and gloves in such meetings is absolutely recommended.
8. Management Focus: The Managers of all the different functions should be entrusted
with the responsibility of doing an in-depth analysis of the business, of collecting
forward-looking intelligence, of interpreting industry intelligence, of developing
different scenarios and of identifying the different options and bold actions to act
tactically and strategically. The key word is superior efficiency.
9. Maintaining Morale: In this post lockdown period, we will be thriving on chaos.
There will be so much uncertainty, some colleagues may no longer be there, some
jobs will be under scrutiny, as well as some contracts will be renegotiated. It is
imperative that we shoulder our vital responsibility of maintaining morale. We have
to do everything, as far as is possible, to maintain employment. Remember we have
a Duty of Care.
period; we have to express our gratitude to them. It goes without saying that we
have and will be expressing our thankfulness to all those who have been on the
frontline, such as health sector employees, the Government, the Prime Minister, the
Police, the Public Officials, the COVID-19 National Communication Committee,
supermarkets and pharmacies staff etc. But now we should also be expressing our
thankfulness to all our HEROES who have been brave to ensure that we can resume
in the best conditions. Now it’s time to roll up our sleeves and ….!
Areff Salauroo
President
April 2020
 l’express du vendredi 10 avril 2020 • www.lexpress.mu • PAGE 3

Actualité
COVID-19 Sunil OODUNT, Olivia EDOUARD, Chloé CHELVAN,
VILLEN ANGANAN ET N. G.

Approvisionnement : pomme de terre, ÉDITORIAL

ail et oignon aussi invisibles que le virus Regards croisés
Notre consommation de pomme sur le coronavirus
de terre, d’oignon et d’ail par Armés de masques et de gants, on a incapacité à prévoir ou à gouverner ne
semaine se chiffre à plusieurs rouvert, avec toutes les précautions pos-
sibles, notre QG hier pour confectionner,
passent plus. À bien voir, cela ne servira
à rien pour ce gouvernement de bom-
dizaines, voire centaines de comme au bon vieux temps, ce journal- ber le torse en comparant la courbe
papier, un numéro collector qui marque actuelle de l’épidémie aux prédictions
tonnes. Comme la production un retour de l’express chez les distribu- de l’OMS pour chaque pays ; car les
locale est en baisse, ces teurs traditionnels – même si, en versions
électroniques, notre rédaction n’a jamais
chiffres de celle-ci avaient surtout pour
but de réveiller ceux qui comme Donald
denrées sont importées. Bien décroché ; sept jours sur sept à suivre Trump, Boris Johnson ou Kailesh Jagut-
que l’«Agricultural Marketing l’évolution de la courbe du Covid-19 et
toutes les actualités y relatives, heure par
pal pensaient qu’ils avaient les choses en
main et le bon dieu à leur côté...
Board» (AMB) déclare que heure, dépêches par dépêches. Lexpress.
son stock est stable, on note mu, le LSL Digital Kiosk et nos réseaux
sociaux sont devenus, plus que jamais,
***

un manque de ces produits nos courroies de transmission entre vous Emergeant de la masse d’écrits vir-
et nous, et entre nous et vous ; le couvre- tuels, un citoyen, parmi quelques autres,
sur le marché.
PHOTO D’ILLUSTRATION

«AU niveau local, la pro-
duction de pomme de terre,
d’oignon et d’ail a connu une
baisse», déclare Kreepalloo
Sunghoon, président de la
Small Planters Association
(SPA). Les chiffres de Sta-
tistics Mauritius soutiennent
ses propos. En 2019, la pro-
duction de pomme de terre
était à 14 822 tonnes, sur
714 hectares de terre, celle de
l’oignon à 3 219 tonnes dont
1 029 tonnes étaient issues
de variétés hybrides, sur
244 hectares, et 48 tonnes
d’ail sur 8 hectares de terrain.
Ces chiffres sont en baisse
constante. Par exemple, en
2014, la production de ces
trois denrées, pomme de
terre, oignon et ail, était à
19 404 tonnes,
sur 821 hectares ;
5 912 tonnes, sur 282 hec-
tares, et 163 tonnes, sur
27 hectares respectivement.
Le président de la SPA
nous confie que la culture
locale de ces végétaux est
difficile. «Les planteurs ont des
soucis avec la main-d’œuvre, les
semences coûtent cher, le mau-
vais temps affecte la produc-
tion et il y a aussi des soucis au
niveau de la libéralisation des
terres pour la culture.» Kree-
palloo Sunghoon déplore
aussi un manque d’espace
pour le stockage. «On peut
récolter jusqu’à 15 000 tonnes
de pomme de terre en moins de
deux mois mais il faut pouvoir
les stocker pour ne pas faire de
pertes. D’autant plus qu’à l’en-
can, un demi-kilo de pomme de
terre coûte entre Rs 4 à Rs 6 et
les planteurs ne font pas vrai-
ment de profit au final.»
Un agriculteur de Pam-
plemousses nous fait part
qu’il ne plante plus d’ail.
Pourquoi ? «Nous n’avions pas
de bonne qualité de semence. De
plus, la culture est saisonnière.
Il faut planter en avril et mai
mais durant cette période, la
coupe de la canne à sucre n’est
pas encore effectuée. Car la ré-
colte de l’ail se fait après cinq
mois.» Il ajoute que l’ail local
est plus petit que celui qu’on
importe. Donc, celui-ci est
préféré par les Mauriciens de
par sa grosseur, sa texture et
son meilleur prix.
Quant à Dharmaraj Jug-
goo, membre d’une société
coopérative de Belle-Mare,
il soutient que l’an dernier,
une dizaine de cultivateurs
ont perdu plus de la moitié
de leur plantation d’oignon
à cause d’une infestation de
poux. «Les pesticides pour com-
battre ces poux ont été bannis et
nous n’avons pas d’alternative.
De plus, la quantité de semences
est limitée», avance-t-il.
Or, pendant que l’Agri-
cultural Marketing Board
(AMB) assure que le stock
de ces produits est stable, les
Mauriciens peinent à s’appro-
visionner en ce moment. Cer-
tains déplorent le manque de
ces produits sur le marché.
Perplexes, énervés et impa-
tients, ils ne mâchent pas leurs
mots sur les réseaux sociaux.
«Ils clament que nous avons
des tonnes de pomme de terre
en stock, mais on n’arrive ja-
mais à en trouver sur le marché.
Ça fait une semaine que j’en
cherche pour acheter», fait part
un internaute. Certains mar-
chands n’hésitent d’ailleurs
pas à poster des photos de
leurs produits, autres que ces
trois aliments, sur Facebook.
Dans les commentaires,
on retrouve les mêmes ques-
tions. «Nous cherchons de l’ail et
de l’oignon, vous en avez ?», ou
encore, «le ministre Maneesh
Gobin ne voit pas les contraintes
auxquelles nous faisons face de-
vant cette pénurie ?» Même les
grandes surfaces sont en rup-
ture de stock. Muryoodeen
Fauzee, directeur de Dream
Price, n’a pas reçu ces pro-
duits depuis plus d’une quin-
zaine de jours. Il dit avoir des
problèmes avec le fournisseur.
Du côté des marchands,
on fait ressortir qu’il y a une
demande abondante pour ces
produits, mais que cependant,
ils ont du mal à réalimenter
leur stock. L’un d’eux, Kader
Ochootoya, a d’ailleurs témoi-
gné en vidéo. Nous pouvons
apercevoir des Mauriciens fai-
sant la queue pour acheter des
La pomme de terre, l’oignon et l’ail deviennent de plus en rares sur le marché.
pommes de terre et des oi-
gnons. Derrière son véhicule
chargé de sacs de pommes
de terre et d’oignons, Kader
Ochootoya s’adresse au mi-
nistre de l’Agro-industrie et
au Premier ministre. «Nous
recevons seulement la moitié
du stock de pommes de terre et
d’oignons que nous avions l’ha-
bitude de prendre avec l’AMB»,
laisse-t-il entendre. «Malheu-
reusement, ce n’est pas assez.
Puisque la direction de l’AMB
affirme qu’il n’y a pas de pénu-
rie, nous faisons la requête au
Premier ministre de nous four-
nir plus de stock.»
FLAMBÉE
DES PRIX
De l’autre côté, la réponse
du ministre de l’Agro-
industrie, Maneesh Gobin, à
la télévision mercredi soir, a
surpris plus d’un. Il a déclaré
que l’AMB continue à livrer
la même quantité de pommes
de terre, d’oignons et d’ail
comme c’était le cas avant le
couvre-feu et il s’est demandé
comment les consommateurs
n’arrivent à s’approvision-
ner en ces denrées. Pour-
tant, selon le président de
l’Association de la protection
de l’environnement et des
consommateurs, Suttyadeo
Tengur, environ 150 000
consommateurs, sur un total
de 300 000, ne voient plus ces
tubercules. Et ceux qui ont de
la chance devront débourser
plus pour les acheter.
Un maraîcher de Flacq,
Munesh Lekram, ne passe pas
par quatre chemins pour dire
qu’il existe un cartel qui opère
dans la commercialisation de
ces denrées très prisées des
Mauriciens. Il nous donne les
noms de trois grossistes, dont
deux aux Plaines-Wilhems
et un dans l’Est du pays. Il dit
détenir des preuves qu’à eux
seuls, l’AMB leur livre plus
de la moitié de leurs produits
par semaine. En effet, chaque
semaine, l’Office du Marché
livre quelque 420 tonnes de
pomme de terre, 300 tonnes
d’oignons et 42 tonnes d’ail.
Plus de la moitié de cette car-
gaison est livrée à ces com-
merçants. La pomme de
terre et l’oignon sont vendus à
Rs 15 le demi-kilo.
Selon lui, ces grossistes
qui disposent de chambres
froides ont une bonne quan-
tité de stock de ces tubercules.
Ils livrent ces produits en pe-
tite quantité, pour créer une
pénurie artificielle. Du coup,
cette situation favorise le mar-
ché noir et c’est le prix de ces
denrées qui flambe. Au lieu
de Rs 20, comme fixé par
l’AMB, la pomme de terre et
l’oignon se vendent jusqu’à
50 le demi-kilo ces jours-ci.
Munesh Lekram va plus loin
pour dire que ces grossistes
utilisent quelques marchands
sans scrupule pour vendre
au marché noir. Il soutient
qu’il recueille des preuves
car il envisage de dénoncer
tous ces cas, qu’il qualifie de
favoritisme, à la commission
anticorruption, une fois le
couvre-feu levé.
Suttyadeo Tengur, lui, se
dit outré par la déclaration
de Maneesh Gobin. «Com-
ment dans un pays où il existe
une Field Intelligence Unit
de la police, on ne peut retracer
comment se fait la vente de la
pomme de terre à Maurice ? Il
aurait suffi de moins d’un jour
pour retrouver les coupables !»
L’un des grossistes, Ki-
ran Seeboo, qui opère dans
l’Est du pays, attribue cette
pénurie du fait que certaines
personnes achètent plus que
d’habitude et ajoute qu’au ni-
veau de l’AMB, il est difficile
pour lui d’obtenir ses quo-
tas habituels. Il soutient qu’il
fait de son mieux pour livrer
les denrées mais ne peut ex-
pliquer les raisons derrière
cette pénurie.
Interrogé, le président du
conseil d’administration de
l’AMB,Vikash Oree, soutient
que cela a été toujours le cas
de livrer une grande partie du
stock à ces trois commerçants.
«Cela ne date pas d’hier et on
ne peut arrêter cette pratique du
jour au lendemain.» Alors que
50 % des consommateurs
ne trouvent plus ces denrées
depuis plus d’une quinzaine
de jours, Vikash Oree sou-
tient, lui, que les Mauriciens
peuvent en trouver dans
des supermarchés car ces
grandes surfaces viennent en
prendre possession directe-
ment à Moka, où se trouve le
siège de l’Office du marché.
Mais ils sont nombreux
les consommateurs qui ne
trouvent plus ces tubercules ni
au supermarché ni à la bou-
tique du coin.
Par contre, Vikash Oree
annonce que des permis se-
ront livrés à d’autres com-
merçants pour importer
directement de l’étranger.
À quoi Munesh Lekram
répond que ce sera sans doute
ces mêmes grossistes qui
obtiendront ces permis, avec
quelques autres, pour éviter
tout soupçon de favoritisme.
feu ayant consolidé nos liens d’inter- a su trouver les mots et le ton pour crier
dépendance tant avec notre audience sa révolte. Il s’agit de Jean Eric Wong
locale qu’avec la diaspora éparpillée Cheong, devenu, malgré lui, le porte-
sur la mappemonde, mais soumise aux parole d’une génération. «Cher PM, (...)
mêmes préoccupations. à vous entendre, nous le peuple, sommes
responsables de la propagation de ce mau-
Aujourd’hui le Conseil des ministres dit virus. Peut-être que votre gouvernement
décidera s’il y a lieu de prolonger ou pas s’attend à un trophée pour avoir retardé
le confinement au-delà du 15 avril. Le l’entrée du virus sur le territoire...»
choix du gouvernement s’avère existentiel:
au-delà de la crise sanitaire, il y a la donne Précisément pour essayer de don-
économique et le contexte social à prendre ner du relief au confinement national et
en compte. Pravind Jugnauth a laissé en- dessiner les contours de l’impact multi-
tendre qu’il ne va pas céder aux lobbies sectoriel que pourrait avoir le coronavi-
par rapport à la levée du confinement. rus sur nous, l’express a fait appel à une
Cette décision n’est guère facile : entre poignée de ses plus fidèles analystes,
ceux qui poussent pour une reprise des collaborateurs et autres décrypteurs,
affaires dans les jours qui viennent (pro- afin de tenter de répondre, collective-
venant surtout du leadership du privé), et ment et selon leur perspective respec-
ceux qui pensent que la vie des citoyens est tive, à la question : Le Coronavirus
plus importante que le PIB (dont la plupart pourrait changer Maurice de ma-
des fonctionnaires), il y a aussi ceux qui, nière durable. Mais comment ?
s’inspirant de l’étranger, penchent pour un
déconfinement graduel, dès que le pic hos- n Nad SIVARAMEN
pitalier aura été atteint (pratiquement tous
les experts des réseaux sociaux réunis qui Ming Pierre Argo, Issa Asgarally, Philippe Boullé,
Chen, Dr Jacques Colom, Lillka Cuttaree,
se la jouent progressistes)... SEMVincent Degert, Jean-Claude
de l’Estrac,Ananda Devi, Jean Lindsay Dhookit,
Comment prendre en considération Philippe A Forget, Dr Jyoti Jeetun, Roukaya
tous les intérêts de notre petit pays, tout Kasenally, Michael King Fat,Wilson Li,Vijay
Makhan,Yvan Martial,Armand Maudave,
en sachant qu’un nouvel ordre social Roshni Mooneeram, Eric Ng Ping Cheun,
s’est déjà installé dans l’imaginaire col- Dr Rajendra Paratian, Krish Ponnusamy,
lectif ? Les gimmicks de nos politiciens Dr Reshma Ramracheya, Lindsay Rivière,
et de leurs conseillers en communica- Sameer Sharma, Dr Shivraj Sohur,
tion (qui ont intérêt à repenser tous les KrisValaydon, DevVirahsawmy, Rajoo
Vithilingem et PercyYip Tong ont bien voulu
diapos et talking points de leurs acteurs croiser leurs regards avec ceux de la rédaction de
politiques) et les airs de suffisance de l’express avant de panser et repenser Maurice
certains ministres qui ont démontré leur dans les différents scénarios post-Covid-19.

AIR MAURITIUS. SECOND

CAS POSITIF ET PREMIER
VOL HUMANITAIRE VERS
LA CHINE AUJOURD’HUI
C’est confirmé. Après l’hôtesse de l’air
contaminée sur le vol Maurice-Paris du
23 mars, un autre membre du même
équipage a été testé positif mercredi
après-midi. Son état de santé ne semble
pas préoccupant pour le moment, selon
la direction d’Air Mauritius (MK).
Les autres membres d’équipage de ce
fameux vol du 23 mars, qui rapatriait
des touristes européens, ont aussi été
testés. Mais les résultats définitifs ne sont
pas encore connus. La direction assure
que personne parmi eux ne présente de
symptômes jusqu’ici.
D’autre part, apprend-on, le premier
des vols à destination de Beijing aura lieu
aujourd’hui, pour prendre à son bord
20 tonnes d’équipements médicaux de
la Chine, équipements destinés à la lutte
contre le coronavirus. Dix vols en tout
sont programmés, pour transporter
231 tonnes de ces équipements jugés
urgents. 12 membres du personnel d’Air
Mauritius seront à bord de chaque vol,
six actifs alors que les six autres pren-
dront le relais lors du voyage retour. Les
demandes du syndicat pour la mise en
quarantaine au retour des membres du
personnel navigant n’ont pas été accep-
tées, la direction demandant à ces der-
niers de s’auto-confiner chez eux.
«Malheureusement, la non mise en quaran-
taine de l’équipage qui avait fait le voyage
vers l’Europe le 23 mars et la contamination
subséquente de deux employés ne semblent
pas avoir fait changer d’avis à la direction»,
déplore un membre du syndicat.
La SBM invite la BoM à déprécier
davantage la roupie face au dollar
LA State Bank of Mauritius
(SBM) est catégorique : la Banque
de Maurice (BoM) a suffisamment
de marge de manœuvre pour dépré-
cier davantage la monnaie locale face
au billet vert. Et ce, pour soutenir les
secteurs d’exportation face aux effets
économiques négatifs du Covid-19.
Dans une étude entreprise par
l’équipe de la SBM Financial Markets
Treasury, rendue publique au début
de cette semaine, ses deux auteurs,
Anju Issur, Acting Head of Financial
Markets et Rajiv Bhurtah, Head of
Trading, soulignent qu’avec le pro-
longement du confinement national,
il est peu probable que l’industrie, qui
contribue jusqu’à Rs 60 milliards au
produit intérieur brut (PIB), puisse
rebondir rapidement. «Le taux de chô-
mage risque d’augmenter prochainement
vu que de nombreuses entreprises seront
dans l’incapacité d’opérer et seront obli-
gées de supprimer les coûts du travail.»
Raison pour laquelle les deux experts
de la banque suggèrent que la BoM se
livre à une nouvelle baisse du taux re-
po pour soutenir les sociétés en quête
de nouveaux investissements.
La BoM, rappelle SBM, s’est déjà
engagée ces derniers mois à privilégier
une politique délibérée de la déprécia-
tion de la roupie. D’ailleurs, elle s’est
intervenue à deux reprises en 2019 sur
le marché domestique pour racheter
USD 490 millions auprès des banques
commerciales. Résultat de ces opéra-
tions : l’injection de liquidités en dollars
américains sur le marché Forex. Et ce
pour, d’une part, augmenter le taux de
change dollar/roupie et, d’autre part,
réduire l’excédent de billets verts sur le
marché interbancaire.
Commentant la performance de
la roupie, l’étude de la SBM observe
qu’elle a perdu 16 % de sa valeur face
au dollar ; 11 % vis-à-vis de l’euro et
11 % contre la livre sterling. Et ce, du-
rant la période allant de février 2019
à mars 2020. Quant à la pénurie des
devises étrangères, cette situation
s’explique, selon Anju Issur et Rajiv
Bhurtah, par le fait que depuis juil-
let 2019, la vente totale des devises a
largement dépassé les achats chaque
mois. On relèvera à cet effet que
les ventes nettes des dollars ont été
de USD 330 millions, un montant
considéré comme astronomique.
«Nous estimons que cette tendance
se poursuivra pendant les prochains
mois. Les recettes touristiques en devises
étrangères seront inexistantes alors
que les importateurs seront appelés à
faire face à une majoration de prix à
l’achat vu la pénurie de marchandises à
l’échelle mondiale.» Par ailleurs, l’étude
de la SBM prévoit une croissance in-
férieure à 3 % dans le sillage de cette
crise. Alors que les projections du
ministère des Finances tourneraient
autour d’une croissance négative
avec une contraction de 3 % dans un
«worst-case scenario».
PAGE 4 • l’express du vendredi 10 avril 2020 • www.lexpress.mu

Rétrospective
Lundi 23 mars
Lockdown : des parents s’organisent Confinement et couvre-feu :
JESSICA Mirliflore, de Bam-
bous, a deux enfants, Zayra et Lyam,
six et trois ans. «C’était surtout le ma-
nagement qui avait décidé avant même
la décision de confinement de nous faire
travailler chez nous mais j’ai ensuite
trouvé que c’était mieux ainsi», sou-
ligne la trentenaire. Dans le secteur
touristique depuis neuf ans, Jessica
Mirliflore s’occupe des réservations
en ligne pour une compagnie spécia-
lisée dans les journées en catamaran,
pêche et nage avec les dauphins.
Certes, travailler à la maison
avec deux enfants n’est pas une si-
nécure. Elle a d’ailleurs planifié ses
journées. «Les enfants se réveillent à
8 heures et, après le bain et le petit-dé-
jeuner, je leur donne de quoi s’occuper.»
Lecture, coloriages et exercices de
calcul tiennent alors les enfants oc-
cupés et cela l’aide à se concentrer
sur son travail. «Après le déjeuner, ils
font une sieste avant de jouer un peu.»
Cette routine s’installe peu à peu
pour la petite famille. Même si son
époux, Jean-Marie ne peut rester à la
maison à cause de son travail, Jessica
Mirliflore arrive à tenir les rênes.
Ziad Peerbux, ancien professeur
de langues au collège Le Bocage et
père d’une petite fille, Zohra, passe
le confinement chez lui tranquille-
ment à Chebel, sa maison faisant
aussi figure de centre culturel. Com-
ment s’occupe-t-il ? Qui dit confine-
ment, dit plus de temps avec sa fille
unique. Certes en termes d’activités,
la famille s’occupe et nous le voyons
assez souvent sur des vidéos avec sa
fille, qu’il publie sur Facebook. Rat-
trapage, leçons, alphabétisation, le
COVID-19
Jessica Mirliflore a mis en place un planning adéquat afin de pouvoir
jongler entre ses enfants, Zayra (à g.) et Lyam, et le travail.
travail ne s’arrête pas. «C’est infernal, «Ma femme est très organisée, ce qui
des fois pas possible. Mais je découvre rend donc ma tâche plus simple.» Pour
mon enfant encore plus. C’est un autre l’éducation qui sera impactée par le
type d’observation, un marathon papa- confinement, Ziad estime que les pa-
fille. Dieu nous donne des occasions de rents doivent s’y mettre car le niveau
comprendre l’humain qui est juste à côté d’éducation avant le Covid-19, lais-
de chez nous.» sait beaucoup à désirer déjà. «Le co-
rona est un mal pour un bien. La société
UN MAL va comprendre la valeur de l’école, les
POUR UN BIEN étudiants prendront conscience du bon
travail des profs et du personnel non
«Ce n’est pas nouveau pour moi. enseignant. Lire, écrire, réfléchir – une
Confinement ou pas, le travail de papa, rime à méditer car l’avenir de l’éduca-
ce n’est pas tout le temps élémentaire. tion, c’est la poésie», rajoute-t-il, sourire
Mais on fait aussi attention. On a peur aux lèvres.
pour son enfant. Il faut élaborer un bon Chez Béatrice Salesse, secrétaire
planning à la maison.» Néanmoins il dans une société, ils sont trois à tenir
pense que le confinement aurait dû compagnie à leur mère. Matthias,
être mis en place depuis longtemps. six ans, est en Grade 2 dans une
Chez lui, la préparation s’est faite une école primaire des hautes Plaines-
semaine en famille et il ne manque Wilhems ; Adaline, la cadette de trois
pas de faire l’éloge de son épouse ans, en deuxième section de mater-
journaliste, Djemillah Mourade. nelle ; et Gabriel, tout juste un an,
ont des journées bien chargées. «Afin
qu’ils ne s’ennuient pas et ne soient pas
déconnectés de l’école, je leur donne des
dessins à colorier et je leur fais des ate-
liers manuels ou écrits», nous raconte
cette mère. Mais elle n’oublie tout
de même pas son travail. «Je les laisse
regarder la télé. Ça me permet de tra-
vailler tranquillement sans qu’ils ne
viennent me distraire.» Tout comme
Jessica Mirliflore, son époux ne
peut rester à la maison aux côtés de
sa famille. «Avoir trois enfants en bas
âge n’est pas évident. Le seul moyen
de pouvoir vraiment jongler entre tra-
vail et enfants, c’est d’avoir le soutien
de mon mari.»
Salim Bawamia, 55 ans et habi-
tant Rose-Hill, vit avec sa fille et son
fils de 22 et 27 ans. Cet ébéniste et
menuisier est contraint de rester à
la maison et, pour lui bien sûr, pas
de «work from home». Il se dit agacé
de ne pas pouvoir travailler et se sent
renfermé car normalement il est actif.
Pendant le confinement, il passe son
temps à regarder la télé et écouter la
radio. «Confinma sé netoy la kour, met
lord partou, samem bizin fer la.» Sinon,
il passe plus de temps avec ses en-
fants, à jouer à des jeux de société,
regarder la télé ou jouer au Fifa. «Je
profite pour faire la cuisine avec ma
fille.» Pour lui, ce sont les artistes qui
sont plus impactés et seront mal dans
leur peau. «Mo espéré gagn enn solision
pli vit posib.»
«Travailler à la maison est très dur.
Surtout qu’un bébé de 8 mois demande
beaucoup d’attention.» Anaëlle Au-
gustin, 31 ans, travaille de chez elle
depuis presque une semaine. Cette
habitante de Vacoas, qui exerce dans
la gestion de projets pour une socié-
Mardi 24 mars
Quelle est la différence ?
DE nouvelles dispo-
sitions ont été intégrées à
la Public Health Act, pour
appliquer un couvre-feu à
20 heures, le 23 mars. Se-
lon l’article 14 des Preven-
tion and Mitigation of the
Infectious Disease (Coro-
navirus) Regulations 2020,
aucun citoyen ne doit se
trouver à l’extérieur de sa
résidence passé ce délai.
Exception pour les em-
ployés des services es-
sentiels. Cependant, leur
déplacement se limite à
leur lieu de résidence à Des commerces ont préféré fermer alors les policiers
celui de leur travail. Ces redoublent de vigilance.
derniers devront obliga-
toirement disposer d’une ment en temps de guerre. Ici, Tout déplacement doit être
autorisation émise par le le terme couvre-feu n’est pas limité aux horaires pour les
commissaire de police. pour les tuer mais pour éviter services essentiels comme
Pour toute autre per- qu’ils ne meurent du virus. Il pour l’achat de denrées
sonne en déplacement s’agit d’une prohibition to- de base, médicaments
et ne figurant pas dans la tale de mouvements après 20 etc. Les rassemblements
catégorie de services es- heures», déclare Yousuf Mo- sont interdits.
sentiels, la situation se- hamed, avocat. «Le couvre-feu et le confi-
ra évaluée. «Par exemple, Ajay Daby, avocat et nement s’alignent sur la res-
si une personne emmène sa ancien speaker, précise triction des déplacements.
maman à l’hôpital en ur- d’ailleurs que sous un Mais dans le premier cas,
gence, il faut que cela soit couvre-feu, les forces de on y définit un horaire et un
justifié. On ne peut pas être l’ordre agissent comme durcissement en cas d’offense.
une dizaine pour ce dépla- des soldats de l’armée. «Si Le confinement est davan-
cement. Ces regroupements tout le monde sort après 20 tage articulé sur un objectif
peuvent propager le virus.» heures sans une autorisation, médical, donc pour protéger
Idem pour toute personne ce sera le chaos. Il faut vrai- les gens de la propagation du
devant faire un achat après ment qu’il y ait une urgence virus. Le couvre-feu est sur-
20 heures. «Sous le couvre- justifiée.» Le confinement tout appliqué pour un pro-
feu, la police est plus sévère. national, mesure interve- blème civil, à l’exemple d’une
Dans certains pays, il y a des nue depuis le 19 mars, im- guerre ou le maintien de la
officiers armés qui peuvent pose qu’on reste chez soi, paix sociale», explique l’avo-

Lexique
té informatique, a demandé du ren- tirer sur les gens, notam- déclare Yousuf Mohamed. cat Kris Valaydon.
fort auprès de ses parents. Son petit
Leo est donc sous la charge de ses
grands-parents. «Mon mari, qui est Lexique
Covidiot
policier, n’est pas souvent à la maison»,
explique la jeune maman. «Du coup,
1. Une personne stupide qui refuse obstinément de se conformer au protocole de distanciation
mes parents surveillent mon bébé en
journée pour que je puisse travailler de Éloignement social
sociale, contribuant ainsi à la propagation du Covid- 19. 8 heures à 17 heures.» Néanmoins, ce Stratégie de prévention de propagation de maladie caractérisée par l’évitement
«Vas-tu réellement rendre visite à grand-mère ? Mec, ne sois pas un covidiot.» changement bouscule non seulement des endroits bondés, des lieux de rassemblements et des contacts étroits ainsi
le planning de la maman, mais aussi que par le maintien d’une distance d’au moins un mètre entre les personnes.
2. Une personne stupide qui accumule des provisions propageant inutilement la phobie/ celui du petit. «Leo va normalement à
l’angoisse de Covid-19 et privant les autres d’indispensables ravitaillements. la crèche. Il adore y aller car il y a beau-
«Regarde cet homme avec 200 rouleaux de papier hygiénique. Quel covidiot.» coup d’activités là-bas. Du coup, il est
assez agacé d’être à la maison», nous Aplatir la courbe
confie sa mère. Prendre des mesures pour ralentir l’augmentation du nombre de cas d’une
maladie afin d’éviter de surcharger le système de santé au moment le plus
intense de l’épidémie.

Mercredi 25 mars
La déscolarisation, un risque
avec la fermeture des écoles
PLUS de 190 000
élèves du primaire et du se-
condaire sont en confine-
ment et, depuis le 10 mars,
il n’y a eu aucune classe.
(...) Les élèves risquent-ils
d’être déscolarisés ? Selon
l’UNESCO, un élève sur
cinq dans le monde est dés-
colarisé face à la propagation
du Covid-19. Et à Maurice ?
«L’État est très en retard. Déjà
depuis des années, l’Audit parle
des gaspillages liés aux tablettes
éducatives. Aujourd’hui, com-
ment va-t-on utiliser ces outils
pédagogiques en ligne, les vi-
sioconférences, etc. ? Quant au
programme en ligne, je ne dis
pas qu’il ne faut pas le faire. Je
ne crois pas que tous les enfants
y adhéreront dans la pratique.
On se leurre si on pense que ce-
la les aidera tous à rester dans
le système», déclare Munsoo
Korrimboccus, porte-parole
de l’Union of Private Secon-
dary Education Employees
(UPSEE). Néanmoins, il es-
Les établissements scolaires, d’habitude si animés,
sont devenus sinistres.
time qu’un certain nombre
maintiendra tout de même
le contact avec les études.
Selon lui, un tel système au-
rait dû être institué plus tôt
aussi bien pour que les en-
fants et enseignants puissent
s’y familiariser. Le danger
de la déscolarisation aura,
selon lui, un plus fort im-
pact sur les enfants déjà
en difficultés scolaires.
Son avis est partagé par
un autre spécialiste. «Pour
les élèves habitués aux ou-
tils informatiques, les parents
vont assurer un minimum.
En revanche, pour ceux qui
redoublent leur classe, les slow
leaners ou ceux privés d’Inter-
net ou d’un ordinateur auront
plus de mal avec ce système.»
Un risque évoqué par Ar-
moogum Parsuramen, an-
cien ministre et membre
du Board of Governors du
Commonwealth of Lear-
ning. «Ça va démobiliser les
enfants s’ils n’ont pas un en-
cadrement approprié. Il fallait
mettre en place un dispositif
d’accompagnement et prépa-
rer un plan d’action avant.»
Armoogum Parsuramen
estime que le recours à la
télévision serait une bonne
chose (NdlR, il est en place
depuis le 6 avril), à condi-
tion que les élèves et leurs
parents s’y plient également.
«Le risque de déscolarisation
est réel car les élèves n’ont pas
la même rigueur. Si on ne fait
pas un emploi du temps pré-
cis et le suivi, ils passeront
leur temps sur leur téléphone.»
Toutefois, les pédagogues
se montrent plus optimistes
face à la télé-scolarité. Le
Dr. Michael Atchia, péda-
gogue, évoque davantage
un transfert de scolarisation.
au lieu de déscolarisation.
Un nouveau modèle auquel
il faudra s’adapter.

Catherine Gaud : une militante convaincue

Une voix douce qui parle avec autorité. Un
ton qui tranche avec celui des hommes
politiques. Les Mauriciens ont appris à
le reconnaître. C’est celui du docteur
Catherine Gaud, spécialiste en infections
virales et consultante auprès du National
Communication Committee sur
le Covid-19.
Catherine Gaud est médecin, chef
du service Immunologie à l’hôpital de
Bellepierre, à l’île sœur, et une femme politique, ayant
côtoyé le président du Conseil régional de La Réunion,
Paul Vergès. Les épidémies, le docteur Catherine Gaud,
mariée au médecin mauricien Jean Pierre Gaud, en a
l’expérience. En 2006, pendant que le chikungunya sévit
à La Réunion, elle occupe le poste de vice-présidente
du conseil régional. C’est elle qui présente une analyse
de l’épidémie aux autorités de l’île sœur. Là-
bas, sa réputation n’est plus à faire. Elle y est
considérée comme «l’amie des séropositifs».
Catherine Gaud, malgré les représailles subies
en début de carrière, a milité pour que les
séropositifs soient traités comme tous les
autres malades. Elle est allée à bonne école.
Interne à l’hôpital Necker, à Paris, elle est dans
le service du Professeur Claude Griscelli, qui
est pour des soins prodigués avec immunité.
En 1981, elle découvre un virus d’un genre nouveau : le
sida. Quand le Professeur Griscelli lui propose d’être chef
de clinique au service d’Immunologie à l’hôpital Necker,
elle accepte. C’est là qu’elle découvre les discriminations
dont sont victimes les séropositifs adultes. Avec ses
patients, elle met en place une association pour les
personnes vivant avec le sida.
 l’express du vendredi 10 avril 2020 • www.lexpress.mu • PAGE 5

Rétrospective
COVID-19
Jeudi 26 mars Me Yahia Nazroo, avocat
Le «Work from Home» L’IPCC a des pouvoirs
pas applicable dans tous les secteurs d’enquête élargis»
◗ Vous avez porté Commission Act 2016 pré-
plainte à la police sui- voit que l’une des fonctions
◗ BANQUES Banque vant les images relatives de la Commission est d’en-
Lobin Unmole, directeur de la les be- aux brutalités policières quêter sur toute plainte dé- comportement de certains
de développem ent , sou tien t que
situation qui font le buzz sur les posée par une personne ou de ses officiers. Nous ne
soins du client dans ce genre de pte et à son réseaux sociaux. Quel en son nom contre tout acte, pouvons qu’espérer qu’il va
se limitent à l’accès à son com
res tent res trei nts car est votre «locus standi» ? comportement ou omission s’assurer que cette enquête
argent. Les servic es Chaque citoyen mau- d’un policier dans l’exercice soit faite de façon transpa-
nou velles
l’ouverture des comptes et les la priori- ricien qui voit la vie d’un de ses fonctions. (...) La rente et qu’elle soit complé-
demandes de prêts ne son t pas
«conseils» compatriote ou de toute commission est tenue par la tée dans les plus brefs délais..
té du moment. Donc, la partie chain» et personne en danger a un loi de faire un suivi de l’inci- ◗ Encore une fois, la
peut être exc lue de la «servi ce
par cour- locus standi et un devoir dent rapporté et de s’assurer police enquêtera sur la
être prodiguée au téléphone ouons team, le légal d’aider cette personne qu’elle mène une enquête police. Dans de tels cas,
riel. «Mais le back-o ffice ope rati
tinuer car il de toutes les manières pos- approfondie indépendam- que proposez-vous ?
service le plus important, doit conbancaires ne sibles. Dans le cas présent, la ment de celle menée par la L’IPCC devrait aussi
s
faut comprendre que les système r permettre seule forme d’assistance que police, comme l’a déclaré le enquêter, mais le fait que le
peuvent pas tous être exportés pouz eux.» Les je pouvais fournir en cette commissaire de police lui- commissaire ait pris un en-
aux employés de travailler de cheleurs ATM période de couvre-feu était même. L’IPCC a des pou- gagement personnel devant
banques doivent s’assurer que Plusieurs À quelques jours de l’annonce du couvre-feu, la distribution de vivres continuait à se faire.
d’appeler au poste de police voirs d’enquête élargis. la population mauricienne,
soient régulièrement renfloués.té ces ser- le plus proche et d’informer ◗ L’enquête initiée il serait tout à son honneur
banques ont déjà sous-contracfonction de ◗ INDUSTRIE les policiers de l’incident tel par le commissaire de que cette enquête soit bien
vices à des prestataires. «La gie pour ré- que je l’ai vu. police rend-elle votre menée afin que le Directeur
cash management peut être élar qui en font La production dans le secteur manufacturier est complètement à l’arrêt. L’entreprise textile, RT ◗ Parallèlement, vous action caduque ? des poursuites publiques
ceptionner l’argent chez les clients de services Knits Ltd, en est témoin. Cela, car les opérations demandent une présence physique et de la coor- avez aussi lancé un ap- Pas nécessairement, (DPP) puisse prendre la
une demande et les pourvoyeurs t prendre le dination. «Ce sont seulement ceux qui travaillent sur la programmation, notamment pour le développement pel à la Commission des mais l’initiative du commis- décision finale de pour-
de sécurité tels que Brinks peuvenes en ligne, web, et qui travaillent avec les bases de données accessibles à travers Cloud, qui sont occupés», explique Ken- droits de l’homme… saire doit être saluée. Tout suivre les policiers concer-
relais.» Proposant déjà des servic dall Tang, directeur de RT Knits. L’article 4 de l’Inde- comme il a condamné sévè- nés ou pas devant une cour
les banques sont bien parties. pendent Police Complaints rement devant la nation le de justice.

Dimanche 29 mars
Dr Sunil Gunness, chirurgien cardiologue
Les SDF victimes du virus de l’oubli «Le Covid-19 est une sonnette d’alarme (…)»
BOB. C’est son nom. Il sait qu’il a en raison du confine- comme laveur de voiture,
45 ans mais ne se souvient pas de son ment, tout est à l’ar- mais en ce moment, il ◗ Dans un langage Je ne veux pas marcher ◗ Vous avez suivi la situa-
nom de famille. Il arpente les rues de rêt, n’ayant pas fait ne bosse plus. «Nous simple, vous nous expli- sur les plates-bandes de qui tion de près depuis le début...
Ste-Croix, en faisant attention de ne de provision, il n’avons rien. Depuis quez – dans une vidéo sur que ce soit. Je suis un spé- Le Covid-19 est plus
pas se faire épingler par la police. Il est se retrouve sans dimanche, une dame Facebook ce qu’est le Co- cialiste des maladies du «kouyon» que le SRAS,
à la recherche de nourriture en cette rien. vient nous apporter de vid-19. Une initiative qui cœur. Lorsque j’ai entendu mais il est plus contagieux.
période de crise. Pour lui redonner le 20 heures. la nourriture le soir, a impressionné… les gens parler de la fin du Le monde a paniqué trop
sourire, il suffit d’un «ti minn Apollo». Ste-Croix tou- mais les vêtements, J’ai eu des échos. Et je monde, fer léker ploré. J’ai vite. Plus je comprends le
Il ne demande pas grand-chose, juste jours. Direction nous n’en avons pas suis ravi. J’ai reçu des appels voulu faire quelque chose virus, plus je trouve qu’on
de quoi assouvir sa faim. le dispensaire de la suffisamment.» même de l’étranger. On m’a pour aider. I am nothing. Je peut le prévenir. Le virus
Il est un sans-abri. Durant les cinq région. Une dizaine Avant le confine- d’ailleurs demandé de tra- suis tout simplement une nous appelle à devenir dis-
dernières années, il a exercé comme de sans domicile fixe ment, chacun traçait sa duire mes explications en personne qui a assemblé cipliné. What’s the big deal?
aide-chauffeur, sur des poids lourds et y résident. Yo compte vie comme il le pouvait. Que anglais afin qu’elles puissent les informations et qui se Il demande aux gens de
en jour de foire, dans la localité, mais parmi ceux qui viennent de ce soitYo ou Bob, personne ne se bénéficier aux étrangers sert de sa matière grise. Et presser sur le bouton «re-
surtout les samedis, plus spécifique- se joindre à eux, il y a trois mois en- soucie du Covid-19. «Quelle précaution également. a inspiré à livrer ces c’est mon cœur qui a parlé set». Il agit comme une
ment, il transporte les légumes. Mais viron. En temps habituel, il travaille prendre quand vous êtes à la rue ?» ◗ Qu’est-ce qui vous explications ? ce jour-là. sonnette d’alarme.

Merci aux employés

É
U
IQ

et aux clients
N
U

J
M
M

e suis infiniment reconnaissant envers tous mes employés pour leur

CO

On conserve notre
plein dévouement en cette période de crise sanitaire sans précédent. sourire malgré le
Ils démontrent, à travers leurs capacités à s’adapter afin d’affronter port du masque.
La santé de tous
ces challenges nouveaux, qu’ils sont des dignes ambassadeurs de notre demeure
notre priorité.
enseigne. Héros discrets, nos employés des Super U de Grand-Baie, Belle-
Rose, Flacq et Tamarin se battent sans relâche, matin
et soir, afin de s’assurer, d’une part, que toutes les
mesures sanitaires soient rigoureusement respectées
et, d’autre part, que nos zones-clients restent dûment
sécurisées, tout en maintenant un confort d’achat
raisonnable, malgré le contexte difficile.
Prise de température
Je vis tous ces moments difficiles aux côtés de mes ‘contactless’ à l’entrée
de tous nos magasins.
employés, comme une vraie famille, très soudée, et Ce geste est répété
où toutes nos actions sont imprégnées d’une solidarité chaque trois heures au
moins afin d’assurer un
sans faille. Précisément parce que la santé de tous – ‘monitoring’ permanent.

celle de nos employés comme celle de nos clients –

demeure notre priorité absolue. J’en profite du reste
pour lancer un appel au public : respectez rigoureusement les consignes des
autorités pour éviter la propagation du virus, dont la distance de sécurité
d’un mètre et les autres gestes-barrière. Ce faisant, vous vous protégez
et vous protégez aussi ma famille, qui est constituée de près d’un millier
d’employés, disséminés aux quatre coins du pays. C’est tous ensemble que Au-delà des consignes
nous allons traverser cette crise majeure et inédite ! des autorités, nos
employés ont aussi
fait preuve de
créativité, par exemple
ce bac improvisé
pour désinfecter les
chaussures avant
d’entrer dans
nos magasins.
Pascal TSIN
CEO
PAGE 6 • l’express du vendredi 10 avril 2020 • www.lexpress.mu

Rétrospective
COVID-19

Lundi 30 mars Mercredi 2 avril

Équipements au compte-gouttes
au personnel médical
ILS sont au bord de la
crise de nerfs. Ces profes-
sionnels de la Santé, dé-
ployés au Seaview Lifestyle
Resort, converti en centre
de quarantaine à Calodyne,
exigent d’être mieux pro-
tégés dans le cadre de leurs
fonctions. C’est la raison
pour laquelle ils ont envoyé
une lettre à la direction de
l’hôpital SSRN, réclamant
une distribution de masques,
de gants et de PPE. Des ré-
sidents ont adopté la même
démarche, craignant pour
leur sécurité.
Bien qu’une cinquan-
taine d’items aient été
fournis aux employés, le
rationnement ou d’autres
raisons rendrait la quan-
tité insuffisante. En outre,
le manque d’hygiène des
lieux serait également une
autre source d’inquiétude
pour le personnel médical
et les locataires. Dans les
hôpitaux, des médecins in-
terrogés avancent également
que les conditions de travail
sont précaires. «Les masques
que l’on nous donne ne sont
pas des N95. Or, seuls ce mo-
dèle s’avère efficace contre le
virus à 95 %», explique l’un
d’eux. Infirmiers et autres
professionnels de la santé
sont équipés de «surgical
masks», qui, bien qu’étant
dotés de filtre, n’ont pas la
même efficacité.
Les discours du mi-
nistre de la Santé, Kai-
lesh Jagutpal, ne rassurent
guère. Si ce denier a, de
Dr Vassen Pauvaday, ancien directeur de la Santé
nombreuses fois, insisté
que le matériel de protec-
tion est disponible en stock,
médecins et infirmiers qui
sont à l’avant-plan, n’y
croient pas beaucoup. «Il est
difficile d’expliquer ce qu’on
ressent. Nous avons le devoir
de soigner les gens mais nous
savons combien nous sommes
à risque, car justement, nous
n’avons pas de protection
adéquate», indique un autre
médecin sous le couvert
de l’anonymat.
Dimanche 29 mars, lors
de la conférence de presse
du National Communica-
tion Committee sur le Co-
vid- 19, les Dr Vasantroa
Gujadhur et Dr Zouberr
Joomaye ont encore une fois
abordé le sujet. Le Dr Zou-
berr Joomaye a annoncé que
des équipements de protec-
tion pour le personnel de
santé, ainsi que d’autres kits
pour réaliser des tests, ont été
commandés. «Nous avons en
réserve plus de 20 000 tests»,
a-t-il indiqué. «Toutefois, nous
avons commandé 100 000 de
plus qui arriveront dans les
jours ou semaines à venir.»
En termes d’équipe-
ments additionnels, l’État
devrait en commander da-
vantage pour les employés
d’hôpitaux. Ceuxci pro-
viennent de Chine. Mais
qu’en est-il du nombre de
lits disponibles dans les hô-
pitaux publics ? Le monde
entier a été choqué en dé-
couvrant le désastre hu-
main en Italie. Outre les
Les vrais masques N95, les seuls qui
protègent à 95% du virus. À côté,
des masques distribués à des
médecins exposés au virus.
morts qui ne cessent d’aug-
menter, des dizaines de pa-
tients se font soigner… sur
les aires de stationnement
des hôpitaux. De plus,
l’on serait tenté de se de-
mander si l’on dispose
d’un nombre suffisant de
médecins pour procurer les
soins. Selon le dernier rap-
port publié par le minis-
tère, disponible sur le site du
bureau national des statis-
tiques, et qui date de 2018,
le ministère de la Santé em-
ploie 1 525 médecins, dont
341 spécialistes, alors que
1 685 médecins pratiquent
à titre privé. En ce qui
concerne le nombre de lits,
les hôpitaux en disposaient
de 3 691 (en comptant
les 173 lits à Rodrigues),
alors que les cliniques pri-
vées peuvent accueillir
724 patients.
Ces établissements pri-
vés sont-ils prêts à prêter
main-forte au gouvernement
si le scénario s’avère catas-
trophique ? Disposent-ils de
«ventilators» et d’autres dis-
positifs médicaux cruciaux
pour soigner les patients at-
teints du Covid-19 ? Lors du
point de presse, le Dr Zou-
berr Joomaye a souligné que
deux compagnies privées
fourniront 800 cylindres
d’oxygène au gouverne-
ment. Ceuxci seront utili-
sés pour les patients sous
respiration artificielle.
Sollicité, le Dr François
Tadebois, directeur de la
clinique Bon Pasteur, sou-
ligne qu’il est difficile de
dire si les cliniques sont
suffisamment équipées
pour l’heure. «Ce sera au
gouvernement de répondre
à nos besoins, en termes de
‘ventilators’ ou autres», sou-
tient ce dernier. Dans l’im-
médiat, les établissements
privés ont été appelés à
fournir des détails unique-
ment sur leur capacité en
chambres - en double, avec
ou sans salle de bains, entre
autres. Tous ces détails de-
vaient être finalisés et sou-
mis au ministère, le 1er avril.
«De là, nous attendrons les
conseils et les recommanda-
tions du gouvernement. Il est
impératif qu’il n’y ait qu’un
seul chef d’équipe et c’est le
gouvernement, qui a à sa
disposition de l’expertise.
D’accord que le secteur privé
soit ‘fully involved’ mais c’est
au ministère de nous procurer
ce dont nous avons besoin et
nous guider.»
PROTÉGER
LE PERSONNEL
Le Directeur de la
Clinique du Nord, le
Dr Mukesh Sooknundun,
pour sa part, se dit prêt à ac-
cueillir des patients du Co-
vid-19. «Nous avons des salles
de soins intensifs et du per-
sonnel qui est spécifiquement
formé pour y travailler. Nos
employés savent manipuler les
‘ventilators’ ou intuber les pa-
tients. Notre clinique est équi-
pée.» Mais il faut être juste. Et
de ce fait, protéger le person-
nel médical et paramédical.
«Il faut impérativement que le
gouvernement nous donne tout
l’équipement de protection adé-
quat. Il faut que tout le monde
se sente protégé.»
Seychelles, France, Italie...
Le virus n’épargne pas nos
compatriotes à l’étranger
LE 18 mars, alors que le Premier mi-
nistre, Pravind Jugnauth, annonçait les
trois premiers cas positifs, l’île Maurice
était le même jour citée aux Seychelles.
Une de nos compatriotes qui travaillent
au Four Seasons Resort Seychelles, venait
d’être dépistée positive.
La veille, l’hôtel avait contacté le dé-
partement de la Santé après que deux
de ses employés, un Ukrainien rentré de
voyage le 12 mars et son partenaire, une
Mauricienne, ont rapporté être fiévreux
et ne pas se sentir bien. Le même jour,
les deux ont été transportés au centre
d’isolement d’Anse Royale alors que
tout l’établissement hôtelier a été placé
en quarantaine.
Le 20 mars, c’est à Madagascar que
Maurice a été mentionné. Cette fois,
dans une allocution présidentielle à la
télévision nationale. Le président de la
République malgache, Andry Rajoeli-
na, a évoqué le cas d’une Malgache de
19 ans testée positive au Covid-19 qui
avait transité par Maurice avant de dé- Capture d’écran du site Flight radar, le
1er avril au soir, montrant la situation du
barquer dans la Grande Île. Ensuite, trafic aérien. Les aéroports sont fermés
le dimanche 22 mars, en France, un ou n’opèrent que des vols cargo.
fils du sol a succombé du Covid-19.
Mahen Ramloll, généraliste de 70 ans que, parmi quatre nouveaux cas recen-
d’origine mauricienne, se retrouve triste- sés ce jour-là à Addis-Abeba, un Mau-
ment parmi les cinq premiers médecins ricien arrivé du Congo Brazzaville, le
à succomber des suites du Covid-19, 24 mars. Toujours selon l’agence de
en France. Avant de pousser son der- presse, six personnes qui ont été en
nier soupir à l’hôpital de Colmar en Al- contact avec notre compatriote sont de-
sace, le médecin, père de deux enfants puis en isolement supervisé.
adultes, avait effectué plusieurs semaines Sollicité pour savoir si les Affaires
de remplacement et de garde traitant no- étrangères sont tenus informés des cas
tamment des patients atteints du coro- positifs concernant nos compatriotes à
navirus. Dans un entretien à l’express, sa l’étranger, un préposé officiel répond
nièce Smita Ramloll a raconté comment, par l’affirmative mais que «cela concerne
à Colmar comme ailleurs dans le Haut- des Mauriciens de certains bateaux de croi-
Rhin, les hôpitaux sont saturés de cas sière comme le Costa Luminosa en Italie».
graves, poussant le personnel hospitalier Parmi ceux bloqués en Italie, sept sont
à choisir qui sauver. «Mon oncle faisait en traitement à l’hôpital après avoir été
partie de la mauvaise catégorie.» dépistés positifs au Covid-19. Quant au
Ce n’est pas fini. Le mardi 24 mars, reste du groupe, il a été placé en quaran-
le département de la Santé d’Australie
occidentale a lui aussi fait état de Mau-
taine dans un hôtel.
Par ailleurs, les Affaires étrangères

«L’apport du secteur privé s’annonce
crucial dans la gestion de cette crise…
w Quel est votre
constat de la gestion du
Covid-19 dans le pays ?
Il faudrait qu’il y ait le
maximum de tests pour dé-
pister le Covid-19 à Maurice.
Le nombre de tests n’est pas
suffisant mais il faut aussi que
les résultats soient connus as-
sez rapidement. Vu qu’il est
difficile de différencier les
symptômes du Covid-19 de
ceux d’une grippe, il ne faut
rater aucun test sur les per-
sonnes qui ne se sentent pas
bien ou qui pensent qu’elles
auraient pu, d’une façon ou
d’une autre, contracter le vi-
rus. J’estime que le nombre
de contaminés du Covid-19
dans le pays est bien plus éle-
vé que celui annoncé par le
gouvernement. En réalité, 30
% des malades du Covid-19
ne font pas de température.
w Si le nombre de
contaminés augmente de
façon importante, serons-
nous prêts ?
La capacité dans nos hô-
pitaux n’est pas énorme. Le
secteur privé doit impérati-
vement être on board. Dans
des pays avancés comme
les États-Unis, le président
Trump vient de lancer un
appel aux compagnies auto-
mobiles pour produire des
ventilators en urgence, alors
qu’il s’agit de pays générale-
ment très bien équipés. Mais
déjà, à Maurice, en temps
normal, sans pandémie, nous
luttons contre un manque de
ventilators. Il est aussi vrai que
les places en soins intensifs
sont limitées.
Le ministère de la San-
té a le devoir de préparer
un worst-case scenario. Avec
les chiffres disponibles, on
pourrait alors déjà avancer
le nombre de cas attendus. Il
fallait, depuis longtemps, faire
une planification en termes
d’équipements.
Sur le plan mondial, la
demande est élevée et nous
aurons un problème de pro-
cument, le moment venu. À
moins qu’un pays nous aide.
Mais l’Inde et la Chine en ont
eux-mêmes besoin. D’ail-
leurs, il ne suffit pas d’ache-
ter les ventilators mais il faut
aussi l’expertise d’un person-
nel formé pour opérer ces
équipements. Li vinn ek enn
package sa, pa kapav pran à la
légère...
En ce qui concerne le
matériel de protection, dont
les masques, il y aura une
pénurie. Le manque se fait
sentir même dans les pays
fournisseurs. Ici, nous n’en
produisons pas. Le ministère
a le devoir d’être transparent
et donner des détails exacts.
w Concrètement, com-
ment le secteur privé
pourrait-il aider ?
Avec la tendance actuelle,
il faut mettre sur pied un sys-
tème au cas où les hôpitaux
sont débordés. L’apport du
secteur privé s’annonce cru-
cial dans la gestion de cette
crise. Pour que le système
fonctionne, il faut, qu’immé-
diatement, le ministère aver-
tisse les docteurs du privé le
rôle qu’ils devront jouer dans
ce combat.
rice. Parmi les 175 cas positifs à ce mo-
ment-là, des passagers qui revenaient
de croisière et ceux qui revenaient de
n’ont pas encore été avisées si des Mau-
riciens ont été recensés parmi les infectés
à Mulhouse, en France. Cela, suivant un
voyage, de Maurice, notamment. Le
vendredi 27 mars, Xinhua, l’agence de
presse dont le fondateur est le parti com-
rassemblement évangélique organisé du
17 au 22 février, où plus de 2 000 fidèles
avaient assisté aux cultes et rencontres
muniste chinois parle d’un Mauricien de organisés par l’église Porte ouverte chré-
72 ans testé positif en Éthiopie. Citant le tienne. Dix-sept d’entre eux sont décé-
ministère de la Santé de ce pays, elle écrit dés des suites du virus.
Samedi 4 avril
Souffrance et familles brisées
NON le Covid-19 «pa get figir». Les
personnes les plus vulnérables ne sont
pas que les seniors, mais les enfants
aussi. Le Dr Vasantrao Gujadhur, di-
recteur des services de Santé, a lors du
point de communication quotidien du
National Communication Committee
sur le Covid-19, le 3 avril, fait mention

Vendredi 3 avril
d’un nouveau drame lié à cette pandé-
mie. «Toulézour pé trouv enn dram.» Ce-
lui d’une mère qui a été testée positive
mais pas son bébé. Cette situation peut
Satish Ramchurn, professeur de physique toucher n’importe quelle famille. Le
Dr Gujadhur n’a de cesse de rappeler le
et de la modélisation des systèmes de santé à l’université de Maurice
cas de la jeune fille de 20 ans décédée.

«Un relâchement de la distanciation Les cinq membres de cette famille sont

positifs dont l’une a été emportée par le
virus. Jeudi 2 avril, d’une voix saccadée Des employés au cimetière Bigara

sociale sera néfaste» et émue, il a expliqué que «zot zenfan in

mort me ni so mama ni so papa pa kapav
assister rituel». Il a indiqué qu’un neveu
sont les rares témoins aux funérailles
des victimes du Covid-19.

w Vous avez fait une cial distancing») dans pas contagieux, les conta- gieuses au pic de l’épidémie. de la famille a pris son courage et a filmé personnes. «Il n’y a pas eu vraiment de
modélisation de la dis- le cadre du Covid-19. gieux : ceux qui sont en en direct sur WhatsApp le service funé- funérailles, pas de veillée. Dès qu’on a pris
tanciation sociale («so- Pourquoi ? quarantaine et ceux qui sont w C’est-à-dire ? raire de la jeune fille pour ses proches. son corps de l’hôpital, on l’a mis dans un
J’étudie la propagation guéris ou décédés. Un algo- S’il n’y a pas d’inter- «Li pa fasil. (…) réflesi pans bien kinn ariv cercueil et le lendemain, incinération…»
des virus dans les sociétés hu- rithme est développé pour vention, on peut avoir un sa fami-la.» Autre cas souligné par le Autre famille brisée, celle du patient
maines depuis les quinze der- la modélisation et la propa- pic dans environ un mois à Dr Gujadhur, celui de cet enfant de numéro un, qui revenait de l’Angleterre
nières années. J’ai quelques gation est étudiée à l’aide un mois et demi. Mais avec deux ans qui fait partie des 186 cas po- et avait assisté aux services funéraires de
publications dans le domaine d’un ordinateur et d’un la distanciation sociale et sitifs au Covid-19. «Ce n’est pas facile ni son frère. Un de ses cousins dit n’avoir
des épidémies, notamment le logiciel scientifique. d’autres interventions comme pour les parents ni pour l’enfant ni pour le pas pu faire les rites funéraires car lui
chikungunya et la dengue. La une bonne hygiène, un dépis- personnel soignant.» Cet enfant de deux aussi il se trouvait en quarantaine quand
présente modélisation s’insère w Qu’avez-vous pris en tage et un contact tracing in- ans se trouve dans un état de santé jugé il a appris son décès. «J’ai dû contacter
dans le cadre d’un effort pour considération ? tenses et la désinfection des préoccupant et ses parents ne peuvent un proche de la famille pour les démarches
comprendre la dynamique de La population de l’île espaces publics, le pic sera être à ses côtés. et les rites.» Attristé par la disparition de
la propagation du Covid-19, Maurice, le taux de repro- très réduit et échelonné dans Autre cas qui interpelle, celui du ce cousin qu’il considère «bien pros depi
pour le contrôler et atténuer duction de base, la période le temps, avec moins de far- bébé de quatre mois, testé positif. Iso- zanfan ek avek ki ti gard contak», il re-
son impact. La distanciation d’incubation du virus, un deau pour notre système de lé dans une chambre à Souillac, il doit grette de n’avoir pas pu assister aux fu-
sociale est très importante paramètre pour la distancia- santé. Beaucoup dépendra de sûrement sentir un peu de réconfort car nérailles. Il raconte que seulement deux
dans notre lutte (au niveau tion sociale. La population est notre comportement. ses parents ne sont pas très loin. En ef- neveux du défunt étaient présents pour
local et international) contre connue. Le paramètre pour la Je crois dans le bon sens fet, ils ont également été infectés après l’incinération. Une situation boulever-
ce virus. distanciation sociale est une des Mauriciens. La distan- avoir été en contact avec le Mauricien sante qui laisse réfléchir. «Mo pa ti pou
variable. Les autres para- ciation est très importante qui revenait de la Belgique et qui a été kontan enn lot fami gagn sa. Enn dimounn
w Expliquez-nous mètres sont ceux acceptés au pour contrer et vaincre le la première victime du virus. Sa fille désédé nek pran li met li dan enn bwat pou
votre modélisation… niveau international. Covid-19, notamment dans n’en revient toujours pas. «Je l’ai vu le al brilé.» Ce proche du patient numéro
Le schéma se base sur le cadre de la réouverture des 16 mars. Il est venu nous rendre visite et un n’arrive pas à imaginer la douleur
un modèle compartimen- w Qu’avez-vous voulu supermarchés demain (NdlR, il est venu spécialement pour mes 25 ans», des familles meurtries. «Li bien difisil sa.
tal de la propagation des démontrer ? le 2 avril et hélas, les photos pleure cette jeune femme, qui fait par- Kouma dir papa-la pa kav al lanterman
épidémies. Dans le modèle Qu’un relâchement dans montrent une foule et une dis- tie d’une fratrie de cinq enfants. «C’est so zanfan. Ni get li enn dernié fwa. Parski
qu’on utilise, la population nos efforts pour la distan- tance pas respectée). On ne très difficile. On n’a pas pu assister à l’en- kan rant Souillac pa sir pou rétrouv li an-
est divisée en cinq groupes ciation sociale sera très né- doit pas relâcher nos efforts, terrement même pas par Internet car nous kor.» Il insiste pour que les Mauriciens
: les individus susceptibles faste pour nous. Ça se voit surtout dans la distanciation sommes à l’étranger», se lamente-t-elle. prennent conscience que le Covid-19
d’être infectés, ceux qui en termes du nombre de sociale, en maintenant une Elle explique que son père a seulement est bien réel. «Il faut que cela arrive à leur
sont infectés mais ne sont personnes qui seront conta- bonne hygiène. été incinéré en présence de quelques famille pour que les gens comprennent. »

Dimanche 5 avril
Réouverture des supermarchés :
Des héros à tous les rayons
«SI vous n’avez pas
grand-chose à acheter, ne ve-
nez pas au supermarché. Res-
tez chez vous. Ne vous exposez
pas au virus et ne nous expo-
sez pas dans la foulée.» Pro-
pos d’une caissière, d’une
épouse, d’une mère… Qui
a peur pour sa vie et celle de
ses enfants, mais qui, malgré
tout, se rend au travail.
Fermés depuis une di-
zaine de jours dans le cadre
du confinement pour lut-
ter contre la propagation
du Covid-19, les super-
marchés et supérettes à
travers le pays ont rou-
vert leurs portes le jeudi
2 avril. Si pour certains, cela
a été dur de laisser enfants
et conjoint à la maison pour
aller travailler, pour d’autres,
la question ne se pose même
pas. Ils doivent se rendre
au boulot afin de toucher
leur salaire à la fin du mois.
Caissières, cleaners, chauf-
feurs… Nous avons ren-
contré quelques-uns de ces
personnes qui travaillent sur
la ligne de front en ce temps
de confinement.
Direction Winner’s
de Terre-Rouge. Il est
11 heures. À l’extérieur,
c’est un afflux de consom-
mateurs. Tout le personnel
du supermarché est à pied
d’œuvre. Chaque employé
a son rôle à jouer : soit de
prendre la température des
clients, de désinfecter les
caddies ou encore de distri-
buer le hand sanitizer. «Ces
employés prennent des risques.
Je suis sûr que le seul fait d’être
en contact avec un si grand
nombre de personnes les effraie.
Mais ont-ils le choix ? Je pense
qu’ils prennent sur eux et font
de leur mieux pour rester aus-
si professionnels que possible»,
lâche un des consomma-
teurs qui patientent depuis
des heures sous un soleil
de plomb. «Puis, ils sont
bien équipés. Ils portent des
masques et des gants, ce qui les
aide à se sentir protéger, phy-
siquement et mentalement»,
lance un autre consomma-
teur un peu plus loin dans
la file d’attente.
Justement, en ce qui
concerne la protection,
les caissières des super-
marchés Jumbo se disent
quelque peu rassurées.
Outre d’être «bien équipées»,
avec leurs masques, gants
et hand sanitizers, elles n’ont
pas de contact direct avec
les clients. Elles sont pos-
tées derrières des vitres, ins-
tallées à chaque comptoir
comme des boucliers contre
le coronavirus.
Malgré cela, les cais-
sières appréhendent le pire.
«Avec le nombre grandissant
de cas positifs et de décès liés au
Covid-19, bien évidemment
qu’on a peur. Pas seulement
pour notre vie, mais aussi
pour celle de nos proches. Mo
pa pou pardonn momem
si akoz mwa enn mo bann
zanfan al gagn sa. Mais nous
devons faire notre métier. Il n’y
a aucun de mes amis qui a re-
fusé de venir travailler», nous
confie une employée, mère
de deux enfants. Toutefois,
l’angoisse s’est installée de
plus bel chez cette caissière
lorsqu’elle a appris qu’un
employé de Winner’s a été
testé positif au Covid-19,
causant par la même occa-
sion la fermeture de l’en-
seigne à Péreybère.
CONSCIENCE
«Zot dir mwa aret galoup
deryer kas. Travay toulétan
pou éna. Mé si mo gagn sa,
mo pa pou kapav fer nanié
ek mo kas.» Cette mère de
famille préfère en rire. Mais
au fond d’elle-même, elle
est terrorisée. «Nous pou-
vons prendre toutes les précau-
tions nécessaires, mais nous ne
savons que très peu de choses
sur cette maladie. Nous ne
sommes nullement immunisés.
Il n’y a qu’à prendre l’exemple
de la police ou encore du per-
sonnel soignant. Les policiers,
médecins ou infirmiers sont
COVID-19
tous autant équipés que nous,
mais nombre d’entre eux ont
tout de même été testés posi-
tifs au coronavirus…» C’est
pourquoi cette mère de
famille veut que les clients
prennent conscience du
danger et de minimiser les
sorties. «Ti dir zis zafer dé
base, mé éna vini pou asté
tout sort kalité zafer. Pensez
aussi à nous.»
Il y a aussi les «ti ma-
dam nétwayé» dans l’en-
ceinte des supermarchés
qui s’attellent à leur tâche
sans porter attention à ce
qui se passe autour. «Pli
for ki Bondié péna! Nou
met tou dan so lamé. Parski
nou bizin travay pou roul
nou lakaz. Nou pou res la-
kaz, kouman nou pou fer?»,
disent plusieurs. Elles ex-
pliquent que leurs enfants
leur conseillent de rester à
la maison. Chose qu’elles
ne peuvent se permettre à
l’heure actuelle, selon leurs
dires. «Avec la ruée vers les
supermarchés, il est impéra-
tif que tout le monde soit en
poste. Mé nou finn tann dir
bann séki malad ek inpé
dan laz, kapav fer zot swa
pou pa vini.»
Lundi 6 avril
Dr Satish Boolell, ancien chef de la médecine légale
«Il faut tenir un langage de vérité,
car c’est une question de vie ou de mort»
w D’après vous, les informa-
tions fournies quotidiennement
par les autorités sont-elles fiables ?
D’abord, je me dois de préciser que
je ne veux pas faire de la politique sur le
dos du coronavirus et de ses victimes. Je
ne pense pas que les ministres et autres
hauts fonctionnaires qui animent ces
conférences de presse ont intérêt à ca-
cher des informations car la vérité finira
par éclater. Même s’il ne faut pas alar-
mer la population, il faut tenir un lan-
gage de vérité, car c’est une question
de vie ou de mort. Par exemple, si l’on
nous dit clairement que telle personne a
été infectée sur tel avion, les passagers et
les membres d’équipage de ce vol pour-
raient se faire tester.
w Les informations données
sur le nombre de cas positifs et de
décès des suites du coronavirus
sont-elles suffisantes pour évaluer
l’impact de la pandémie au sein de
notre population et l’effet des me-
sures prises ?
Pour faire une évaluation, il faut
beaucoup plus d’informations. Et
de tests. Ce n’est pas parce que l’on
n’a pas de thermomètre que l’on n’a
pas de fièvre ! Sait-on, par exemple,
combien de personnes ont été testées
positives dans les centres de quaran-
taine ? On se contente de nous par-
ler de Contact tracing. Et quid du
nombre de personnes «libérées» de ces
centres ? Sont-elles hors de danger
pour elles-mêmes et pour les autres ?
Cela dit, je comprends que la situation
est nouvelle et qu’on ne peut composer
qu’avec les moyens du bord.
w Existe-t-il un risque que
d’autres personnes puissent
être mortes à leur domicile des
suites d’une contamination
au coronavirus ?
Normalement, toute personne in-
fectée doit se faire admettre à l’hôpi-
tal. Toutefois, il est fort possible que
d’autres préfèrent rester chez elles pour
l’express du vendredi 10 avril 2020 • www.lexpress.mu • PAGE 7
Rétrospective
plusieurs raisons dont celle ayant trait
à la peur ou au refus d’aller à l’hôpital.
Certaines vieilles personnes notam-
ment, pourraient, ne pas savoir qu’elles
sont atteintes du Covid-19. Mais je ne
crois pas qu’il y en ait beaucoup, et en-
core moins, qui décèdent ailleurs que
dans un hôpital.Tous les cas de décès
devraient, à mon humble avis, être rap-
portés au Chief Medical Officer de la
Santé pour une évaluation de la cause
du décès. En situation de pandémie,
une autopsie ne s’impose pas.
w L’hydroxychloroquine, mé-
dicament contre le paludisme, a
fait l’objet d’un débat scientifique
et médical, suivi d’un débat poli-
tique en France. Votre avis sur
cette molécule.
La chloroquine a encore un bout
de chemin à faire avant d’être homolo-
guée comme traitement, avec ou sans
l’azythromycine. Il faut aussi avoir des
indications précises quant à la gravité
des cas à être traités et le stade de la
maladie avant de prescrire la chloro-
quine. Au moment où je vous parle, il
n’y a aucune réponse scientifiquement
valable à ce sujet. Je connais quelqu’un
qui n’est pas malade du tout et qui
voulait la prendre de façon prophy-
lactique, c’est-à-dire à titre préventif,
tout comme ceux qui partent dans des
zones de malaria. [...] Je demanderai à
qui donne des conseils sur la chloro-
quine, d’étayer ses recommandations
par des preuves concrètes et dignes de
foi avant de s’y hasarder !
w En tant que médecin légiste,
quelles sont les précautions à
prendre avec les cadavres de ceux
décédés des suites du Covid-19 ?
Dans un corps infecté de tuber-
culose ou de VIH, les virus et bacilles
restent actifs pendant un bon nombre
d’heures, dépendant des conditions
ambiantes comme la température et le
taux d’humidité. Nous sommes partis
pour un nouveau contrat social avec le
coronavirus. Les autorités ont défini
les paramètres pour les enterrements.
Respectons-les. Vu la nouveauté avec
le coronavirus, je ne peux pas dire si le
virus reste actif dans l’organisme d’un
cadavre et pour combien de temps.
w Êtes-vous pour des tests à
grande échelle et est-ce un moyen
de voir la courbe se stabiliser ?
Oui, je le suis et plus on tarde, plus
on expose la population, y compris
ceux qui vont réaliser ces tests. Mais
je conçois que les autorités manquent
de moyens logistiques et de ressources
humaines. Peut-être qu’il faudrait lancer
des appels aux volontaires pour aider
les employés de la Santé, submergés.
w La majorité des morts ont
plus de 50 ans, sauf pour la fille de
20 ans. Un retard dans le diagnos-
tic y est pour quelque chose, hor-
mis les antécédents médicaux que
peuvent avoir les uns et les autres ?
Il faudrait peut-être essayer plus
tard de comprendre pourquoi cer-
taines personnes à risque n’ont pas été
testées ou si elles l’ont été, pourquoi les
résultats n’ont pas été positifs. Il semble
maintenant que toute personne venant
d’un pays à risque est automatiquement
mise en quarantaine et soit soumise à
des tests et à un suivi régulier. Il vaut
mieux tard que jamais ! Tout le monde
apprend de ses erreurs mais malheu-
reusement l’apprentissage se fait parfois
au prix de vies humaines.
PAGE 8 • l’express du vendredi 10 avril 2020 • www.lexpress.mu

Rétrospective
PHOTOS : Sumeet MUDHOO,
Abel PEL, Beekash ROOPUN, Tony FINE
et Dev RAMKHELAWON COVID-19

Évolution du confinement en images

Du confinement au couvre-feu total, en passant par la distribution de pains par la police et aux cours sur la MBC, via la vaccination
contre la grippe saisonnière, retour de visu sur la vie quotidienne des Mauriciens.

Vendredi 20 mars Abercrombie Samedi

21 mars

Port-Louis
Dimanche 22 mars
Saint-Pierre
Jumbo
Riche-Terre

mercredi Port Louis

1er avril
Samedi
28 mars
Le gaz,
éternel
Jumbo Phoenix problème

Jeudi 2 avril

Super U Grand-Baie
Samedi 4 avril
Beau-Bassin

L'avenir
Port-Louis Saint-Pierre
 l’express du vendredi 10 avril 2020 • www.lexpress.mu • PAGE 9

Rétrospective
COVID-19
mardi
Dimanche 5 avril 7 avril

Vacinatione
contr
la grippe
Saint-Pierre
Jeudi 9 avril
Lundi Mercredi
6 avril 8 avril
Cours
via la
MBC
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Maurice en pause
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PAGE 10 • l’express du vendredi 10 avril 2020 • www.lexpress.mu
CAHIER
SPÉCIAL
Post-Covid-19 :
Panser et repenser Maurice et le monde autour…
QU’ADVIENDRA-T-IL de
la société mauricienne quand le
Covid-19 aura disparu ? À quoi
ressemblera le monde extérieur
qui nous entoure et auquel nous
appartenons ? Si on n’a encore
rien de tangible, vers quoi nous
mènent nos réflexions...
À travers le globe, experts et
philosophes avancent que le coro-
navirus et ses effets – bienfaits et
méfaits confondus – et le confine-
ment, prolongé au-delà du 15 avril
(?), provoquent (déjà) irrémédia-
blement une remise en question
non seulement de la gouvernance
et de l’économie mondiales, mais
des relations et sciences humaines
et sociales de manière profonde et
générale. Chez nous, à Maurice,
à quel point notre gouvernance,
notre économie, nos relations
sociales, nos comportements,
notre conscience collective vont-
ils changer ? Questions difficiles
puisque nous n’avons même pas
encore atteint le pic de l’épidémie
meurtrière et nos services de san-
té, bien moins équipés que ceux
de l’Europe ou des États-Unis, ne
sont pas encore saturés.
Mais déjà chacun aiguise
son regard sur le cours des évé-
nements les uns plus terribles
que les autres. La crise sanitaire
va-t-elle accoucher d’une crise
économique qui, elle, produira
une crise sociale ? Pour le dé-
cryptage collectif qui suit, nous
avons fait appel à une pléiade de inquiets. Comme il n’y a pas vrai-
proches collaborateurs, tous ve- ment de précédent, pour nombre
nant enrichir le débat avec des d’entre nous, il demeure difficile de
perspectives différentes. saisir tous ces événements qui s’en-
chaînent et qui chamboulent notre
Certes, nul ne connaît encore quotidien, même si nous devinons
la fin du film-catastrophe qui se que plus rien ou presque ne sera
joue en ce moment sous nos yeux pareil désormais.
Pierre Argo, plasticien, photographe
D’où venons-nous ? Que sommes-nous ?
Où allons-nous ?
CETTE œuvre testamentaire de Gauguin
de 1897, peintre à Tahiti, illustre un état de
confinement, à sa manière dans la belle nature
de son paradis exotique paradoxal... Mais elle
interroge surtout notre ADN et le sens de la
vie.
Paul Gauguin, en quête d’une société fon-
dée sur d’autres valeurs que celles de la société
européenne et occidentale s’installe définiti-
vement à Tahiti en 1895. L’île isolée en plein
océan Pacifique est le terrain d’un profond re-
nouvellement de son art où le climat, la végé-
tation, les paysages, le rapport entre l’Homme
et la Nature, les mœurs et les mythes païens
offrent de nouvelles thématiques à l’artiste. Ce
grand tableau montre bien les trois tranches
d’âge : la jeunesse, l’âge adulte et la vieillesse.
Je suis né avec la Seconde Guerre mon-
diale et c’est la première fois que je vis dans
une atmosphère d’incertitude, de doute et de
stress, pour ne pas dire de peur puisqu’en face
de nous un ennemi invisible, comme un ange
exterminateur, empoisonne notre univers.
Contrairement à la guerre, il n’a pas de camp,
seul contre tous, il tue en nous utilisant pour
contaminer nos proches. L’homme moderne
que nous sommes, bardés de diplômes, de
connaissances, de savoir-faire, armé de toutes
les technologies les plus sophistiquées, passe
au second plan. Tous nos espoirs se trouvent
entre les mains de nos grands scientifiques,
qui sont devenus nos généraux dans ce genre
de combat, confinés dans leurs champs de
bataille, les laboratoires. C’est une drôle de
guerre : formules chimiques v/s virus.
Devons-nous interpréter cela comme un
avertissement de la nature martyrisée, puisque
nous les humains avons fait un abus épouvan-
table de ces biens et espaces naturels, avons
consommé et fait main basse sur les animaux,
À toute crise ou catastrophe,
on peut extraire du bon, avec un
brin d’optimisme, sans tomber
pour autant dans la béatitude.
Le confinement national devrait
donc nous inciter à remettre en
avant le collectif et le bien com-
mun afin de faire redémarrer la
y compris sur ceux considérés comme espèces
en danger. Nous continuons d’incendier les
forêts primaires vitales pour l’équilibre mon-
dial, pour les remplacer par une culture dé-
mesurée de plantes OGM, avec la complicité
des puissances de l’argent, conduites par l’in-
fluence des grands de ce monde qui n’agissent
toujours pas pour empêcher la dégradation
inéluctable de notre planète.
Nous sommes nés et nous vivons dans une
nature généreuse. Nous devons faire l’impos-
sible pour que nos enfants puissent en bénéfi-
cier et retrouvent celle que nous avons connue
dans notre enfance.
Crise sanitaire certes, mais crise majeure
de l’économie, quelle que soit l’issue de cette
épreuve douloureuse, l’homme porteur de
sensibilité sera obligé de modifier son com-
portement après ce confinement qui risque
d’être long.
La première leçon sera un sursaut concer-
nant les règles d’hygiène, puisqu’il aura ap-
pris à se laver les mains plusieurs fois par jour
et à désinfecter les objets susceptibles de le
contaminer. Comment vivra-t-il désormais
devant le manque d’hygiène en étalage dans
le commerce, au marché, chez les marchands
ambulants, posant à même le sol les denrées
que nous devons manger ? Il s’interrogera cer-
tainement sur l’hygiène des cuisines des res-
taurants avant de commander un plat, bref il
évitera les lieux malsains.
Au volant lui qui était toujours pressé, tou-
jours en train de grignoter une seconde par ci et
là, au prix d’une indiscipline totale, brûlant les
feux rouges et roulant sur les lignes blanches.
Maintenant qu’il a du temps, il doit s’interroger
sur ces gestes inciviques qui mettent en péril
notre société et nos familles, surtout quand on
est parent de jeunes à éduquer.
COVID-19
machine économique, mise en
arrêt brutal. L’historien Yuval
Noah Harari nous incite à nous
surpasser et à comprendre que
«today humanity faces an acute
crisis not only due to the coronavi-
rus, but also due to the lack of trust
between humans. To defeat an epi-
Le confinement,
à bien des égards,
est salutaire
pour la société.
Disparition des
ronflements
des grosses
cylindrées, on
respire mieux et
on est moins pol-
lué… on retrouve la
«symphonie pastorale» en
écoutant le chant des oiseaux. Nous
apprenons à mieux connaître nos proches car
au-delà des routines quotidiennes, nous orga-
nisons ensemble les jours, les semaines. Il nous
interroge sur la place des pauvres, des SDF,
des drogués et autres marginaux dans notre
société de consommation...
Cette épreuve universelle, inopinée, et in-
saisissable bouleverse totalement nos modes
de vie. Elle doit nous pousser à la réflexion
sur certains aspects de notre société : la course
effrénée à la richesse, au gaspillage, à la jouis-
sance d’une minorité de personnes, aux abus
de toutes sortes de biens de la société… Les
comportements sectaires qui alimentent les
communautarismes, les favoritismes, les dic-
tatures en tous genres, etc...
Nous formons le maillon de la chaîne,
que nous soyons dirigeants ou dirigés, nous
sommes tous fragiles et vulnérables. Plus que
jamais regardons autour de nous, soyons soli-
daires surtout envers les plus démunis, soyons
attentifs et à l’écoute les uns des autres.
Coronavirus vient aussi pointer du doigt
le fait que le monde entier n’investit pas assez
sur la santé. Nous devons réagir rapidement
en formant les personnels, en nous dotant des
équipements nécessaires pour nous protéger
des virus présents et futurs.
Et la place de l’Art dans tout cela ?
Il prouve une fois de plus son rôle essentiel
dans toute société. Il apporte un peu de dou-
ceur et de bonheur dans ce confinement gé-
néralisé, en s’exprimant à travers les concerts
improvisés de balcons, les vidéos offertes par
les musiciens, les messages humoristiques, les
dessins des enfants qui exorcisent leurs peurs
inconscientes...
Encourageons les artistes, les écrivains, les
philosophes et toutes les bonnes volontés à ap-
porter leur contribution, selon leurs moyens,
pour mieux supporter notre souffrance.
Et, passée cette épreuve, sollicitons les ar-
tistes pour redonner une âme à ce monde.
demic, people need to trust scientific
experts, citizens need to trust public
authorities, and countries need to
trust each other».
Ces jours-ci, grâce au Co-
vid-19, nous avons une oppor-
tunité historique de panser nos
Issa Asgarally, critique littéraire, auteur
Les jours d’après…
IL est peut-être trop tôt pour dessiner
les contours de Maurice après le corona-
virus puisque nous ne sommes qu’au dé-
but de la pandémie. Le pire -- ou le pic
-- est probablement à venir…
Quoi qu’il en soit, je pourrais m’aven-
turer à le faire, car j’ai vécu, grâce à cinq
Prix Nobel de littérature, la peste à Oran
(Albert Camus), la variole à l’île Plate
(J.M.G Le Clézio), le choléra en Amé-
rique du Sud (Gabriel Garcia Marquez)
et à Venise (Thomas Mann), et l’interne-
ment en Sibérie (Alexandre Soljenitsyne).
Sans compter les historiens qui ont étudié
les grandes épidémies dans le monde…
Le coronavirus pourrait pousser de
nombreux individus à revoir leur concep-
tion du bonheur. À la fin du chef-d’œuvre
de Soljenitsyne, Ivan Denissovitch déclare
qu’il n’a pas eu faim, qu’il n’a pas été
battu, qu’il n’a pas eu froid et que c’est,
somme toute, une
journée heureuse.
Dans les situa-
tions extrêmes, «Au-delà de
le bonheur, c’est
l’absence du mal- l’accumulation
heur. À Maurice
et ailleurs dans des savoirs, la
priorité d’une
le monde, avant
le coronavirus, le
formation est une
bonheur est l’ac-
cumulation de
disponibilité.»
biens matériels
en tous genres et
le déplacement
incessant. De «la
société de consom-
mation» annoncée par Jean Baudrillard,
nous sommes passés à celle de la surcons-
ommation, d’où la course effrénée dans les
«Shopping centre». Et, comme l’a souligné
Le Canard enchaîné, le nombre de tou-
ristes dans le monde en 2018 s’est élevé à
1,4 milliard ! Après le confinement total
et le rationnement alimentaire pendant la
pandémie, le bonheur pourrait revêtir un
autre aspect…
À Maurice de l’après-coronavirus, les
individus pourraient jeter un regard nou-
veau sur la Nature. Le Dr Sunil Gun-
ness a parfaitement raison de demander
combien de personnes peuvent distin-
guer entre un manguier et un arbre de
letchi ! La romancière Cristina Comen-
cini dit la même chose dans une lettre
envoyée d’Italie : «On remarque que dans
la cour le cerisier est en fleurs, on reste une
demi-heure à le regarder et on a l’impression
qu’on ne l’avait jamais vu.» Par ailleurs, on
pourrait peut-être non seulement écouter
Greta Thunberg, mais enfin l’entendre,
faiblesses et repenser notre vi-
sion collective, et soigner notre
unité d’action qui repose, se-
lon Malraux, sur l’interroga-
tion. Dans ce cahier spécial, que
vous allez découvrir, nos obser-
vateurs, classés en ordre alpha-
bétique, soulignent la nécessité
de se remettre en question et
de passer du discours théorique
aux faits réels. Afin de réinven-
ter une notion de vie commune,
qui surmontera nos inégalités
sociales grandissantes et nos vul-
nérabilités face à la nature et au
changement climatique. Nous
sommes tous sur le même ba-
teau et, comme nous le dit, plus
loin, une écrivain mauricienne, si
jusqu’ici nous savions que nous
devons tous mourir un jour, l’on
ne se doutait sans doute pas
qu’on risque désormais de mou-
rir seul, loin de la société et de
nos certitudes, à cause d’un vi-
rus que la science de 2020 n’ar-
rive pas à combattre… Il ne nous
reste plus qu’à nous battre et dé-
battre avec nos idées! Confron-
tons-nous pour mieux préparer
l’après-Covid-19...
Nad SIVARAMEN
comme l’a
écrit J.M.G
Le Clézio.
E n
ce qui
concerne
l’éduca-
tion, après
les cours en
ligne pendant le
confinement, les en-
seignants pourraient réaliser
l’importance d’apprendre à apprendre.
Que, au-delà de l’accumulation des sa-
voirs, la priorité d’une formation est une
disponibilité : l’envie de toujours chercher
à comprendre, la curiosité de tout ce qui
n’est pas évident ou familier. Et qu’il im-
porte d’accorder une place privilégiée à
l’appropriation des démarches d’investi-
gation, à la mise en œuvre des recherches
d’information, des
démarches d’en-
quête ou d’argu-
mentation pour
convaincre.
Sur le plan
économique, l’île
Maurice pourrait
mettre l’accent sur
ce que Jacques At-
tali appelle les in-
dustries de la vie,
c’est-à-dire tout ce
qui est lié à la san-
té. Promouvoir, en
premier lieu, l’au-
tonomie sanitaire
et l’autonomie alimentaire.
Finalement, sur le plan éthique, nous
pourrions nous demander ce que valent nos
anciennes règles face à la menace, à la peur
et à l’urgence. Comme le monde, une nou-
velle île Maurice se dessine dans l’improvi-
sation et l’urgence. Une île qui exige de nous
que nous réfléchissions, collectivement, à la
façon dont nous souhaitons l’habiter.
Mais un risque demeure : que l’après-
coronavirus soit un retour à la situation
précédente, que l’on rattrape le «temps
perdu» pendant le confinement ! Il fau-
drait alors (re)lire la fin de «La Peste» :
«Écoutant, en effet, les cris d’allégresse qui
montaient de la ville, Rieux se souvenait que
cette allégresse était toujours menacée. Car
il savait ce que cette foule en joie ignorait, et
qu’on peut lire dans les livres, que le bacille
de la peste ne meurt ni ne disparaît jamais…
et que, peut-être, le jour viendrait où, pour
le malheur et l’enseignement des hommes, la
peste réveillerait ses rats et les enverrait mou-
rir dans une cité heureuse.»
 l’express du vendredi 10 avril 2020 • www.lexpress.mu • PAGE 11

CAHIER
COVID-19 SPÉCIAL
Philippe Boullé, ancien haut cadre de l’ONU, Ming Chen, libraire et observateur critique
expert en développement durable

Regroupons toutes les forces vives Covid 19xx

LE monde a survécu aux pires pandémies et conti- se répliquent constamment.
NOUS sommes en guerre contre le Covid-19, cet en- particulière devra être donnée à la nuera à survivre aux virus et autres bactéries. Pour cela, Ainsi, si un disque dur
nemi invisible, microscopique, virulent, qui peut rapide- situation des services financiers la technologie nous sera d’un apport considérable. Les ou un serveur tombe en
ment nous frapper mortellement sans prévenir. Il a une et du tourisme, les plus vulné- outils permettent des analyses et des projections qui, en panne, un autre prend la
vie limitée, mais il nous utilise, nous, personnes humaines, rables. temps normal, devraient prendre des années. relève rapidement, dans
pour infecter d’autres personnes. C’est en se propageant De même, il faut explo- Toutefois, il est un fait que le fossé entre le finance- les millisecondes.
ainsi d’un individu à un autre qu’il reste vivant. Nous rer d’autres pistes, basées ment des guerres et de la santé ressemble beaucoup plus La distribution
sommes donc sa propre armée - contre nous-mêmes… sur nos propres spécifici- à un gouffre qu’à tout autre chose. Deux trillions de dol- d’électricité, les avions,
Pour nous défendre, il n’y a pas de vaccin disponible. tés nationales et régionales, lars sont dépensés pour l’armement, les investissements les feux de signalisation,
Le gouvernement, avec raison, a institué le confinement, pour répondre à la nouvelle dans la recherche et le développement dans le domaine même l’agriculture mo-
seule mesure efficace pour empêcher la transmission du donne mondiale. Par exemple de la santé reçoivent des miettes en comparaison. derne sont gérés à distance
virus. D’autre part, nous avons un système médical très un resserrement des liens entre La survie face au Covid-19 reste le confinement et par des logiciels et du hardware.
compétent et des infrastructures hospitalières solides les pays de la Commission de l’océan cela n’a rien à faire avec la technologie. Nous restons pri- Le coding devient de nos jours un ‘must’.
pour protéger notre population. Mais le Covid-19 est Indien, si différents mais si complémentaires : sonniers de nos murs, la télévision, les smartphones et Tout comme l’ancienne génération avait appris à dacty-
toujours en plein développement à Maurice. Il faut donc ensemble ils représentent un «marché intérieur» d’environ internet permettent un peu d’évasion, de passer le temps. lographier, cela fait plus d’un quart de siècle que nos pro-
continuer à donner 26 millions de per- Nul besoin d’aller acheter son journal version papier, génitures savent se servir d’un clavier sans jamais avoir
une priorité abso- sonnes, capable la version numérique a pris une ampleur phénoménale, eu à prendre des cours.
lue aux besoins du
«Il faut explorer d’autres d’être autosuffi- sauverons-nous les fo- L’écriture de code

«Un virus informatique

monde médical. sant dans de nom- rets à travers ce geste ? sera, dans les années à
En même temps
il faut commencer à pistes, basées sur nos propres breux domaines, et
en mesure de faire
Netflix, YouTube
et les réseaux sociaux
venir, aussi simple que
de vérifier ses courriels.
reconstruire notre
avenir, l’épidémie spécificités nationales progresser une ap-
proche écologique
nous rapprochent et
permettent le par- mondial pourrait tout Ce faisant, le risque de
voir un nombre gran-
du Covid-19 ayant
considérablement et régionales, pour répondre à l’intérieur de ce
«marché».
tage. Nous sommes
en permanence reliés paralyser et nous dissant de délinquants
branchés reste une cer-
affecté la produc-
tion mondiale de à la nouvelle donne mondiale.
D’autre part,
envisager un effort
aux autres sans le sa-
voir, cette dépendance devrons revenir aux titude.
Un virus informa-
biens et services,
mettant des millions Par exemple un resserrement
massif d’investis-
sement dans le do-
invisible au wifi, à la
fibre est de nos jours sources : le morse pour tique mondial pourrait
tout paralyser et nous
de personnes au
chômage et les en- des liens entre les pays
maine de la santé,
des instituts de re-
un acquis. Le citoyen
lambda ne connait pro- communiquer à distance, devrons revenir aux
sources : le morse pour

de la Commission les véhicules sans

treprises en grande cherche fondamen- bablement pas com- communiquer à dis-
difficulté financière. tale et appliquée, ment fonctionnent ces tance, les véhicules sans

ordinateur, des bateaux

Les dommages et de l’université. réseaux, est-ce un mal ordinateur, des bateaux
causés indirectement
de l’océan Indien.» Les pôles de déve- pour un bien ? à voile naviguant au

à voile naviguant
par le Covid-19 se- loppement sur les Dans un passé pas compas, etc.
raient tels que le mo- sites des anciennes très lointain, il y a eu Un virus qui atta-
dèle d’une économie sucreries, avec l’ar- quelques tentatives de querait la technolo-
mondialisée devrait être complètement revu et corrigé.
Maurice étant extrêmement tributaire du monde extérieur,
rivée d’étudiants et de chercheurs étrangers, sont une
initiative importante.
«ransom ware» qui ont
été vite maîtrisées. Si on au compas, etc.» gie dans son ensemble
et tout ce qui serait
tout changement de la donne internationale dictera certains Nous pouvons créer un Institut du Risque, pour ouvrait le fichier, votre connecté. Une plaie in-
de ses choix. Nous avons cependant une bonne marge de l’identification de tous les risques tant naturels et clima- ordinateur et ceux avec visible telle le Covid-19
manœuvre, car nous avons une économie résiliente qui a tiques, y compris les épidémies, que ceux relatifs à la lesquels vous êtes reliés seront infectés et il faudra payer qui empêcherait les systèmes informatiques de se régéné-
survécu à de nombreux changements structurels. sécurité publique, y compris le secteur informatique. une rançon pour désamorcer la situation. rer, vous connaissez tous cela, votre téléphone qui refuse
Il est encore trop tôt pour prendre la vraie mesure du Un Institut de la Mer, territoire si mal connu, exploi- Sachez que le langage informatique est basé sur le de démarrer…
changement extérieur. Pour nous y préparer, il nous faut terait le potentiel spécifique de la richesse marine qui binaire, donc quelque part, malgré les différentes plate- C’est une question d’honnêteté, un équilibre plus
analyser en profondeur l’impact de l’épidémie sur le pays, en entoure nos iles. formes, il y a dans le fond un lien commun. juste et surtout un humanisme grandissant qui retar-
récoltant sur une base statistique commune préétablie, des Le gouvernement pourrait créer un comité consulta- Les bases de données migrent vers le cloud, c’est-à- deront l’annihilation de toute bonne chose sur la pla-
informations précises des dommages dans tous les secteurs. tif associant toutes les forces vives du pays pour le guider dire des centres de stockage élaborés, surprotégés et qui nète Terre.
Ceci est essentiel pour tout plan de relance. Une attention dans son plan de relance.

Dr Jacques Colom, professeur de droit et d’économie de l’université de La Réunion

Pour une nouvelle Constitution plurielle
LE Covid-19 est une pandémie mondiale qui n’épargne
pas les Mascareignes et qui frappe particulièrement les
populations défavorisées. Force est de constater que dans
l’océan Indien comme en Europe la solidarité ne joue pas
entre les pays voisins de l’océan Indien et à l’intérieur de la
Commission de l’océan Indien (COI). Maurice comme La
Réunion et la France doivent refonder la coopération régio-
nale en matière de santé et de justice climatique dans le sens
de l’efficacité, la transparence, la bonne gouvernance, la res-
ponsabilité (accountability) et l’égalité au service du droit
à un haut niveau de protection de la santé et de l’environ-
nement ; en remet-
sur la solidarité, exemple : la mauvaise gestion de l’épidémie ronnement sain respectant le droit des générations futures, à suprême, en contrôlant par-
de chikungunya*. l’égalité et prévoir un mécanisme automatique, sous contrôle ticulièrement l’absence de
Maurice peut changer de manière durable en devenant du Parlement, d’intégration du droit international à Maurice. conflits d’intérêts et en
une véritable nation arc-en-ciel plus solidaire associant sur un Le maintien éventuel du recours au Privy Council ne protégeant les lanceurs
pied d’égalité tous les Mauriciens et fondée sur de nouvelles peut passer que par une «mauricianisation» de son fonction- d’alerte. Les commissions
valeurs : la bonne gouvernance, la transparence, la responsa- nement : une véritable bibliothèque sur Maurice, des juges d’enquête parlementaire
bilité, la solidarité et la fraternité républicaines. formés en droit mauricien (il n’est plus possible d’avoir des et les juges spécialisés en
Dans le domaine juridique : Maurice doit mettre en juges maîtrisant davantage le droit et l’histoire des îles Anglo- droit constitutionnel et en
œuvre une nouvelle Constitution mauricienne plurielle, qui Normandes que le droit et l’histoire de Maurice : on n’est droit administratif doivent
défend les droits socio-économiques, en particulier, à un haut plus à l’époque des colonies), l’instauration de la Public Inte- être en mesure de contrôler
niveau de protection du droit à la santé et du droit à un envi- rest Litigation en faveur des défavorisés… la bonne gouvernance des poli-
Sur le plan juri- tiques publiques en matière de santé

«Maurice peut changer de manière durable en

tant en cause aussi dique, les juges, en et de protection de l’environnement.
la gestion de l’Orga- plus d’un droit de Les politiques publiques en matière de santé doivent
nisation mondiale la santé actualisé en prendre en compte en priorité les principes de prévention et
de la santé (OMS).
Dans un archipel devenant une véritable nation arc-en-ciel plus solidaire s’inspirant des meil-
leurs systèmes pos-
de précaution, les besoins de santé spécifiques de la popu-
lation mauricienne (ex : prises en compte des comorbidités
des Mascareignes
où La Réunion dé- associant sur un pied d’égalité tous les Mauriciens sibles, doivent pouvoir
compter sur des ex-
comme le diabète), notamment des catégories défavorisées,
par rapport aux intérêts financiers.
pend du bureau Eu-
rope et Maurice du et fondée sur de nouvelles valeurs : la bonne perts médicaux indé-
pendants, respectant
Restez bien confinés, bon courage à vous tous.
bureau Afrique de
l’OMS, il est difficile gouvernance, la transparence, la responsabilité, la les règles d’éthique en
matière d’expertise,
*Jacques Colom, «L’analyse critique du respect des condi-
tions de bonne gouvernance en matière d’évaluation scientifique

solidarité et la fraternité républicaines.»

de construire une inscrits sur une liste des risques : le cas de l’épidémie de chikungunya à La Réunion
communauté de la nationale d’experts et à Mayotte en 2005 et 2006», Med Trop 2012 ; vol 72 spécial
santé plurielle fondée auprès de la Cour chikungunya; 32-37.

Lillka Cuttaree, Director, KIP Center for Leadership

Building a more resilient, inclusive and positive nation
LAST WEEK we discovered suddenly the vulnerabi-
lity of our small island Mauritius. Despite being so open
to the world, we thought the Covid-19 calamity could on-
ly happen elsewhere. We had to face a common invisible
enemy, shelter our employees and families, address busi-
ness challenges and risks – thinking that we would be able
to recover soon. We were not prepared to deal with this
tragedy, get our children to forget about innocence and
consider that breathing in a confined area could be risky.
Within a week, we had to witness a widespread transmis-
sion across the country, trust official data and governance,
contain safety while the next phases of the outbreak were
kept profoundly uncertain.
However, based on history and global trends, during
times of crisis, existing conceptions about the economy
are challenged and new ideological trajectories may arise:
1. Government and public services will play a big-
ger role. Trust in public institutions will require credible
expertise and big data over self-serving politicians. The
coronavirus has shown us that what did not seem pos-
sible yesterday suddenly became possible: utilities were
not turned off for people with late bills; even Internet for
the first time is treated like a public good. This legitimizes
a natural shift in the focus of economic policy towards in-
equality, marginal population and distribution questions,
in line with Piketty’s school of thought.
2. Orthodox solutions to public debt and govern- questioning the “west-centric”
ment bailouts will have to be reviewed in favour of public development model. In this
ownership plans to reinvest massively in civil infrastruc- arena, the future of Mauri-
ture, education, health and housing. The concentration tius will focus on existing
of wealth and economic power will be questioned with bilateral trade relations,
public advocacy towards progressive wealth taxes put into shaping a new multilat-
practice. In the short run, expanding health care capacity eral system based on so-
may require turning hotels, barracks, possibly schools and cial justice and playing a
universities into ICUs, and converting selected manufac- stronger leadership role in
turers hit by a fragmented international supply chain into the region.
sanitary supply makers. 5. A real kind of patriotism
3. Technology will impact positively on our lives with will emerge where we will start hon-
regulatory barriers to online tools falling. The future of ouring a new breed of war heroes from doctors
work will change drastically, with telecommutes and on- to social workers, the ones who have always put purpose

«Technology and social media

line conferences becoming the new normal. While a num-
ber of jobs will certainly disappear in the manufacturing
and hospitality industries, we will see refocused agility and
will play a key role in citizens’ empowerment, efficiency. A new breed of high-tech entrepreneurs will
emerge, creating strong borderless ecosystems and creat-
holding government ing new e-business models around supply chain, educa-
tion, healthcare and entertainment industries. In the same
more accountable for manner, technology and social media will play a key role
in citizens’ empowerment, holding government more ac-
as a key vector for happiness. We will also see a rebirth
of the patriotic duty of working for the government. Our
sense of belonging will be based on our ability to un-
derstand and promote noble universal values, gratitude,
respect, compassion and collaboration at school, work
and home.
The coronavirus shows that globalization has crea-
ted much greater interdependencies than humanity knew
in the past. The disruption is real: economic growth will

its decisions.» countable for its decisions.

4. A new global economic order will emerge whereby
political alliances will be forged between Eurasia, Asia
and Africa, in the form of regional financial institutions,
be maintained at a slower but healthier pace, if followed
by the right policies. Through community building and
patriotism, we shall build a more resilient, inclusive and
positive nation.
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CAHIER
SPÉCIAL COVID-19

S.E.M Vincent Degert, ambassadeur de l’Union européenne auprès de la République de Maurice

Cette crise sera aussi géostratégique
AVEC plus de trois milliards de personnes obligées de
rester chez elles, souvent strictement confinées pendant plu-
sieurs semaines et le G20 qui, d’urgence, débloque $ 5 000
milliards, il est évident que nous sommes face à une crise
qui, au-delà des pertes sévères en vies humaines, laissera des
traces profondes dans chacune de nos sociétés ! Et Maurice,
après la Chine, l’Italie, la France ou l’Iran en fait aujourd’hui
chaque jour la douloureuse expérience !
Cette crise mondiale est avant tout sanitaire : elle nous
questionne sur l’aspect hautement stratégique, pour les États,
de la santé de leurs populations ; elle met le doigt sur nos
capacités de préparation, d’anticipation et de réaction, qu’il
s’agisse des choix des méthodes et moyens de luttes comme
des approvisionnements en équipements et matériel médi-
cal ou de recherche. À travers le monde, les équipes médi-
cales et les laboratoires sont lancés dans une course contre la
montre pour mettre en place des traitements et pour trouver
un vaccin salvateur qui nous préserve aussi d’une rechute
«Il faut espérer que pour l’avenir les
gouvernants intègrent l’avis des scientifiques,
afin de guider les politiques publiques.»
éventuelle. La connaissance scientifique et la recherche re-
trouvent ainsi leurs lettres de noblesse... et il faut espérer que
pour l’avenir les gouvernants intègrent l’avis des scientifiques,
afin de guider les politiques publiques face aux dangers bien
réels qui menacent l’humanité. C’est le cas de façon brutale
et immédiate pour le coronavirus, mais d’autres dangers sont
tout aussi présents, mais avec des effets différés dans le temps
tels que le changement climatique et la perte de biodiversité.
Cette crise est aussi économique : limiter la casse en sou-
tenant les entreprises et l’emploi est un impératif, comme de
maintenir les entreprises en état de repartir lorsque l’alerte
sanitaire sera maîtrisée.
Mais des questions plus profondes vont se poser : celle
de la maîtrise des sources et chaînes d’approvisionnement
mondiales et notamment de la dépendance d’un seul ou d’un
nombre limité de fournisseurs. Relocalisation et diversifica-
tion feront forcément partie de ce réexamen avec une atten-
tion particulière pour les métiers et produits dits stratégiques:
la définition même de ces domaines stratégiques devra être
revue ; il ne peut s’agir uniquement d’armements, d’éner-
gie, de technologie de pointe ou d’intelligence artificielle…
la santé et les composants des médicaments, l’approvision-
nement agricole et alimentaire, tout comme le transport et la
logistique font irrémédiablement partie de ces domaines : on
peut facilement vivre un mois ou deux sans football à la télé,
mais on ne peut pas se passer de manger grâce aux denrées
que nos agriculteurs produisent, ou se passer de se soigner
ou d’être soigné par des médecins et infirmiers compétents
et bien formés… De même pour les chaînes de distribution,
avec les caissières et les livreurs et, en aval, pour la gestion des
déchets, avec les agents de la voirie et les éboueurs ; tous sont
des acteurs essentiels en cette période de crise, car ils sont «au
front et les premiers exposés ! Tout comme les policiers qui
patrouillent inlassablement les rues pour assurer la sécurité
et la paix sociale ! Cette réflexion doit donc s’accompagner
d’une revalorisation et parfois d’une redécouverte de tous
ces métiers !
La transparence et l’accès à l’information sont là des
garde-fous essentiels : identifier l’épidémie dès les premiers
jours et informer pour éviter sa propagation ; permettre aux
journalistes de faire leur travail, parfois critique, d’investiga-
tion afin de questionner les chiffres et leur crédibilité, ainsi
que les décisions prises ou l’absence de décision; assurer le
fonctionnement de la démocratie et le contrôle par le Parle-
ment, même à travers des procédures exceptionnelles ; per-
mettre aux tribunaux de juger
les cas urgents…
Mais cette crise est et
sera aussi géostratégique.
Alors que le secrétaire gé-
néral des Nations unies
prône la coopération au
niveau mondial et l’arrêt
des conflits pour se concen-
trer sur l’ennemi commun, les
premiers réflexes sont souvent le
repli sur soi ou la confrontation idéolo-
gique. Or cette crise nous rappelle que les virus n’ont ni na-
tionalité, ni frontière et qu’ils frappent sur tous les continents
et toutes les personnes sans distinction de leur couleur de
peau, religion ou conviction politique… La réponse à cette
crise doit donc forcément être globale sur tous les plans :
sanitaire, économique, financier, sociétal… C’est seulement
si nous parvenons à agir collectivement que nous pouvons
espérer la surmonter et surtout nous préserver d’une résur-
gence ou d’une crise climatique, voire d’un autre type encore
non identifié…
Comme le dit Josep Borell, haut représentant de
l’Union européenne pour les affaires étrangères, le monde
sera bien différent lorsque cette crise sera passée. Nous de-
vons d’ores et déjà nous y préparer tant individuellement
que collectivement!

Jean-Claude de l’Estrac, ancien secrétaire général de la COI et ancien rédacteur en chef de l’express, écrivain-historien
Quand la bise fut venue…
Le risque, c’est que rien ne change !
Il est à craindre, aussitôt que la pandémie
donnera des signes de reflux, que le pouvoir
public s’imagine qu’il sera encore possible de
reprendre le cours normal de la vie. Le risque
est que l’on cherche à relancer l’activité éco-
nomique, sans tirer les leçons de ce que l’on
continue à qualifier de «crise» ; crise sanitaire,
crise économique. L’erreur est là : ce que nous
vivons, ce que le monde vit, n’est pas qu’une
«crise».
Qu’est-ce qu’une crise ?
faillites retentissantes mettront des millions
de personnes au chômage. Le Bureau inter-
national du Travail estime que l’on comptera
entre 5 et 25 millions de chômeurs supplé-
mentaires. Les solidarités politiques, forgées
dans l’euphorie de la croissance partagée, ont
volé en éclat. Les impuissances des puissants
ont été révélées au grand jour. Ce n’est pas
qu’une crise, c’est une catastrophe !
Qu’est-ce qu’une catastrophe ?
C’est quand un évènement vient boule- politique volontariste de production basée
verser de manière soudaine et durable l’ordre
alimentaire. La première responsabilité d’un
État est de s’assurer, en toutes circonstances,
l’alimentation de sa population. La règle, en
la matière, est connue : produire ce que l’on
consomme ; consommer ce que l’on produit.
Déléguer notre alimentation est une folie.
Quand, pour des raisons climatiques ou to-
pographiques, une totale autosuffisance est
impossible au plan national, l’option régio-
nale s’impose. C’est ce qui doit changer du-
rablement : l’État doit mettre en place d’une
sur le régime alimentaire de la nation, et dou- il peut trouver
blée d’une stratégie de soutien à des entre- dans les tiroirs
prises de transformation, petites et grandes. du ministère
L’alerte est donnée une nouvelle fois : L’Inde, une étude in-
la Thaïlande et le Vietnam, d’où nous impor- titulée : «En
tons notre denrée de base, ont décidé, dans marche vers
le sillage du coronavirus, pour sécuriser leur l’autosuffisance
propre approvisionnement, de ne plus accep- alimentaire».
ter de nouveaux contrats d’exportation de riz. Tout y est. Elle
En matière de politique d’autosuffisance est signée de Michel
alimentaire, si le ministre de l’Agro-industrie de Spéville, elle date de
et de la sécurité alimentaire manque d’idées, 1979 ! Et elle est plus pertinente
que jamais.

«L’État doit mettre en place une

L’usage s’accorde à parler de crise quand ancien, en provoquant des conséquences dra- Sur le plan macroéconomique, revient
l’on se retrouve face à une manifestation bru- matiques. Nous y sommes. sans doute le temps de l’austérité. L’État a

politique volontariste de production

tale d’un phénomène généralement limité Parfois, mais c’est loin d’être inéluctable, beaucoup fait dans le clinquant et l’arrogance
dans le temps. Gérer la crise, dans ces condi- les lendemains de catastrophes sont l’occa- tapageuse ces dernières années. Une dilapida-

basée sur le régime alimentaire de

tions, c’est de chercher à minimiser ses effets
en attendant un retour de l’ordre.
Mais le coronavirus, par sa dangerosité et
sa propagation exponentielle, a ébranlé l’ordre
ancien comme rarement dans l’histoire de
l’humanité. Les structures économiques mon-
dialisées, bâties au cours des dernières décen-
nies, sont aujourd’hui dévitalisées au point
d’asphyxie. Malgré les plans de sauvetage des
entreprises privées, lancés par les États, des
sion de profondes remises en cause. Les
catastrophes sont des révélateurs des dys-
fonctionnements de la société, elles éclairent
de manière crue les insuffisances des gouver-
nants du paraître, elles mettent en évidence les
incongruités systémiques.
Les leçons pour Maurice sont nom-
breuses : la plus importante, à mes yeux, est
la question de l’autosuffisance alimentaire ;
on parle plutôt aujourd’hui de souveraineté
tion qui limite considérablement sa marge de
manœuvre quand la bise fut venue…
Toutefois, si l’on veut trouver des rai-
la nation, et doublée d’une stratégie sons d’espérer une relance mieux maîtri-
sée, un nouveau «miracle», l’on peut se
de soutien à des entreprises de souvenir que ce pays a souvent démontré,
dans son histoire, une grande capacité à
transformation, petites et grandes.» surmonter des épreuves, épidémies meur-
trières et cyclones dévastateurs. Maurice
ne cesse de se réinventer.

Jean Lindsay Dhookit, Author

Ananda Devi, écrivaine et traductrice Houston, we have a problem!
La consolation de l’instant IF we want a good government, we must
have good people in charge. Look at the way
that Taiwan and Singapore have been able to
contain the virus. What did they do that we
ability to memo-
rize, some lo-
gic… And just
these will not
CHAQUE homme est seul et tous se fichent de tous et nos milliards et ce que gagnent les plus pauvres simply didn’t? I don’t have the list, but early take you far
douleurs sont une île déserte, écrivait Albert Cohen. est une ignominie, une immonde infamie ? Je intervention must have been central – which, if you don’t
En ces jours glauques où le monde se délite, où les fils de notre n’en sais rien. Ont-ils seulement une conscience ? sadly, was not the case here. have imagi-
vie semblent s’échapper de nos mains, où chaque heure nous as- Mais cette rupture avec nos habitudes est peut-être un coup How do we choose our “good” people? nation and a
saille d’angoisses, de peines, d’incertitudes, et où nous avons tant de semonce salutaire. Il est temps d’arrêter cette course fréné- Surely, good governance (implying sound good grasp of
besoin de chaleur humaine, nous voilà interdits, pour beaucoup tique en avant, ces habitudes de consommation qui nous ruinent and timely decisions in times of great crisis) reality. I have
d’entre nous, de tout contact. et qui ruinent la planète, ce tourbillon virtuel qui n’est finalement is too complex to be left to any Tom, Dick or always been im-
Ainsi contraints à la claustration et au repli sur soi, il en pas le monde véritable. Ce pays qui est là, autour de nous, à nos Harry. Well, on what basis do we choose our pressed by those three
émerge une sorte de méfiance de l’autre, et surtout une crainte fenêtres, et que nous pouvons pendant ces quelques semaines MPs? First it’s the leader of the party, who cosmonauts of Apollo 13 (April 1971).
paralysante que le moindre regarder et entendre, ce chooses among a flock so eager to “serve” More than 300,000 km in space, an explo-
souffle, le moindre ef- pays-là, nous pouvons ré- us. On what criteria? More probably than sion aboard had knocked out all key controls
fleurement, ou la simple
proximité puisse nous «Peut-on espérer un sursaut apprendre à l’aimer.
Cessons de suivre ce
not, the “lucky” ones would be those most
subservient, less likely to challenge his au-
and the spaceship was fast spinning out of
control. It was a do-or-die situation: bring
communiquer ce virus qui
opère sa dévastation phy- de l’infime pourcentage modèle industriel mons-
trueux qui nous conduit à
thority! And then, once in the polling booth,
we blindly put three “X”s next to the names
the spaceship back to Earth or get lost fore-
ver in the depth of space. Fortunately, it en-
sique et mentale en nous et
autour de nous. de ceux qui détiennent notre perte. Et souvenons-
nous de nos valeurs.
of those guys whose leader must have caught
our fancy either
ded well: all three came back safely.
How did NA-
Cela signifie-t-il que
nous sommes, comme la richesse du monde ? Cette consolation de
l’instant sera sans doute
by his ethnicity or
rhetoric (usually
«In times of great
SA select the best
men for the job?
l’écrit Cohen, si seuls que
nos douleurs sont une île Comprendront-ils à quel brève. Mais laisser la psy-
chose s’emparer de nous
a babble focusing
mostly on emotion
crisis, it’s the bright
Many must have
postulated. What

point la disparité entre leurs

déserte ? Le confinement n’est pas la solution. Rééqui- rather than tests did NASA
est-il une sorte de désertifi- librer notre vie, la repenser reason!)
people at the helm do to find those

milliards et ce que gagnent

cation intérieure aussi bien autrement, réfléchir, surtout, Frankly, can who would take
qu’extérieure ? au monde de demain, qui ne this go on? Well,
who really matter the right decisions

les plus pauvres est

J’ai devant moi la pho- sera plus le même, voilà ce it can, but the under severe pres-

– people who can

to de mon petit-fils de trois qu’il nous est encore pos- consequences will sure? Does anyone
ans, que je ne peux pas voir sible de faire. Nous vivons be disastrous! For, know? Please tell
parce qu’il vit à Londres.
Je regarde son visage sou- une ignominie, un moment critique où nous
pouvons – peut-être – évi-
in spite of those
sophisticated tech- come up quickly
me, because they
might serve as
riant, sa bouille mutine, ses
grands yeux emplis d’une une immonde infamie ?» ter le pire, pour nous et pour
la planète.
nologies at our
disposal (Big Da- with good solutions.»
guidelines to pick
those so willing to
curiosité de la vie et je ne La solidarité qui se tisse, ta, computer algo- “serve” us!
peux m’empêcher d’em- chaque jour de confine- rithms and all the Finally, does
brasser sa joue sur la photo. Et je sais que nous devons, en ces ment, est un exemple de ce qui risquait d’être oublié dans notre stuff) this epide- democracy really
temps de détresse, faire mentir la phrase de Cohen. Nous avons course contre la montre. L’entraide était un mot perdu. Le be- mic is reminding us that the future is unpre- work? Should the right to vote be given to
créé un monde ; et nous avons un monde à créer. soin de l’autre s’était égaré dans des relations virtuelles. Car les dictable. And, in times of great crisis, it’s the everyone? At one time in the US, you had
Quel sera ce monde dans lequel nous émergerons, une fois amis sont là, à côté de nous : nos pareils, nos compatriotes qui bright people at the helm who really mat- to pass a test to find out if you could exer-
la crise passée ? Il sera, bien sûr, terriblement changé. Une faille ont besoin de nous et dont nous avons besoin. Nous ne sommes ter – people who can come up quickly with cise that right. Well, for Mauritius, the test
s’est ouverte à nos pieds. Le prix à payer, en vies humaines et pas seuls. good solutions. might have been a series of simple questions
économiquement, sera extrêmement lourd. Peut-on espérer un C’est peut-être pour cela qu’Albert Cohen a aussi écrit ceci How can we choose the bright people? like: “Which is closer to Mauritius : Africa or
sursaut de l’infime pourcentage de ceux qui détiennent la richesse : «Souris pour escroquer ton désespoir, souris pour continuer de vivre, Okay, we might go only for those with uni- Europe?”; “Can you see a virus?”… Frankly,
du monde ? Comprendront-ils à quel point la disparité entre leurs souris dans ta glace et devant les gens, et même devant cette page.» versity degrees. But degrees only show one if a person can’t answer these, is s/he apt to
side of you. They show application, the choose your best representatives?
 l’express du vendredi 10 avril 2020 • www.lexpress.mu • PAGE 13

CAHIER
COVID-19 SPÉCIAL

Philippe A Forget, Chairman de La Sentinelle, statisticien

Un avenir bien assombri…*
ESSAYEZ d’imaginer l’état de notre économie doute bien plaisir à ceux

«Que l’économie aille mal fera sans doute

à ce stade ! qui disent que l’économie
Le secteur sucrier, une industrie déjà mal en point, ne doit pas tout primer,

bien plaisir à ceux qui disent que l’économie ne

qui s’accrochait à l’espoir d’un prix mondial à la hausse et qu’il faut retourner à la
entre septembre 2019 et janvier 2020 (+ 26 %), voit terre. Pour les autres, il fau-

doit pas tout primer, et qu’il faut retourner à la

maintenant ce prix dégringoler depuis fin février - avec drait que ce lockdown mondial
une chute de 12 % depuis le 2 mars ! Le Covid-19 est se desserre assez rapidement.

terre. Pour les autres, il faudrait

passé par là…
Avec le confinement presque mondial, les milieux
textiles vous diront que plus grand monde ne va plus en
magasin et que même pour l’e-commerce, le cœur n’est
pas à la fête, et que le porte-monnaie reste plutôt muet.
Les commandes se font donc attendre et les usines,
mondialement, vont casser les prix pour accrocher le
peu d’activité qui reste... Ça ne va pas être du gâteau !
L’industrie hôtelière est complètement fermée, sauf
pour la petite imposte qui permet à certains hôtels de
se reconvertir... en centres de quarantaine ! Oui, mais
à quel prix ? Les promotions, un temps destinées aux
Mauriciens qui devaient suppléer aux étrangers, n’ont
pas fait illusion longtemps. Les paris sont ouverts sur
la réaction éventuelle des touristes quand le voyage re-
deviendra théoriquement possible (voir plus bas) ! Se-
ront-ils avides de changer d’air à n’importe quel prix ?
Restera-t-il alors suffisamment de compagnies aériennes
qui n’auront pas fait faillite ? Ou est-ce que les touristes,
tétanisés, ne voudront pas prendre le risque de se choper
un microbe à l’étranger, et resteront donc plutôt chez
eux, pour revisiter les bars, les théâtres, les stades, les
musées, dont ils auront été privés pendant des semaines,
voire des mois, lors de leur confinement à eux ?
Le secteur commercial, ce ne sont pas seulement
que ce lockdown mondial se desserre
assez rapidement.»
des supermarchés ! Les restaurants, les food-courts, les
coiffeuses, les magasins vendant des frigos ou des télé-
phones 4G, les magasins de lingerie, de robes, de chaus-
sures, de valises, de bijoux, de vaisselle, de quincaillerie,
et d’articles divers vont rester fermés. Les usines locales
ne seront pas actives, mais elles auront au moins la pos-
sibilité de vendre leur stock aux supermarchés, peut-on
supposer ? S’il y a eu du panic buying avant le confine-
ment, la perspective de ne plus avoir de salaire en avril,
ou en mai – le MRA Scheme ne couvrant que 50 % des
salaires de base jusqu’au plafond de Rs 25 000 seule-
ment, va peut-être faire réfléchir et modérer les achats
? Quoi qu’il en soit, la récolte de TVA va probablement
ralentir sérieusement, comme celle de l’Income Tax, tant
des compagnies que des individus ! Le déficit budgétaire
va croître...
Qu’est-ce qui reste ? Le secteur de la pêche est en
panne, du moins la partie usine, et donc d’exportation.
Le secteur des technologies de l’information et de la
communication est en attente aussi. La construction ?
Dans le secteur des PME, déjà rendu vulnérable par le
salaire minimum, le Portable Retirement Gratuity Fund,
etc., la garantie du ministre du Travail qu’il n’y aura pas,
comme ailleurs, de licenciements vaut exactement quoi
à votre avis ?
L’économie va donc très mal, d’autant qu’il faut y
rajouter la litanie du déficit immense de la balance com-
merciale, de la dette publique qui gonfle, des marges
de manœuvre budgétaires effritées, du gaspillage passé
éhonté, de la productivité, et de la discipline personnelle
faible, des dépenses jusqu’ici non couvertes, comme la
pension de vieillesse. Que l’économie aille mal fera sans
Pour mesurer l’envergure des dégâts, il faut abso-
lument ajouter une perspective «temps» au constat fait
plus haut et on ne parle sûrement pas d’un mois. Le
ministre des Affaires étrangères de Singapour, le Dr Vi-
vian Balakrishnan, FRCS en plus, mesuré et rationnel
comme peuvent l’être les Singapouriens, suggère que
cela nous prendra peut-être un an pour un retour à la
normale**. Cela paraît plus plausible que les souhaits de
Trump pour Pâques... Même si à moitié vrai, l’horizon
paraîtrait sombre.
La direction de notre pays, dont la priorité actuelle
est, correctement, de juguler la diffusion du coronavirus,
a-t-elle bien mesuré ce qui nous attend sur le plan de
l’économie ? Voudrait-elle bien nous l’invoquer quand
elle aura fait le tour de la question de manière compré-
hensible, afin que le pays puisse planifier un tant soit peu
d’avance, plutôt qu’au seul lendemain d’une conférence
de presse ?
*éditorial paru dans la dernière édition de Business
Magazine
**À visionner l’entretien télévisé du DrVivian
Balakrishnan : https://www.straitstimes.com/singapore/
be-prepared-for-the-long-haul-on-covid-19-foreign-
minister-vivian-balakrishnan

Dr Jyoti Jeetun, Group Chief Executive Officer, Compagnie de Mont Choisy Limitée
Silver Lining in the Clouds
ONE thing for sure is that, when we emerge from this
crisis, it will be a whole new world. Back to basics will
be key lessons as will be personal well-being. Businesses
that understand this and reinvent their business models
will no doubt have an edge on their competitors. The
big question that all businesses are asking themselves is:
How will Mauritius fare in the post-Covid-19 world?
Being an externally-driven economy, we very much
depend on what happens in our main markets. Sur-
prisingly, or unsurprisingly, I should say, there was an
influx of foreign residents during the past few weeks as
Mauritius was perceived as a safe haven. More impor-
tantly, many of them are said to be impressed with the
«Could we therefore
position ourselves as a safe place to be,
effective management of this crisis by the authorities,
be it in terms of putting so many people in quarantine
(and therefore containing the uncontrolled spread of
the infection in the community as we can witness in
the Western countries) or the regular monitoring by
sanitary officers.
Mauritius is one of the very rare countries where
every arriving passenger has to fill in a yellow health
form at the airport. If you happen to have travelled
to certain countries during the past six months where
there are infectious diseases, then a sanitary officer will
visit you to collect a blood sample for testing. This is
very reassuring and not many countries around the
world do this. Could we therefore position ourselves extremely effective. Most
as a safe place to be, where the well-being of people is of these countries are not
at the centre of our country’s brand? representative democra-
cies. Is this, therefore,
Beginning of the End of Democracy? the beginning of the end
In another of my favourite books, How Democracy that David Runciman
Ends (2018), Cambridge professor David Runciman re- was referring to? Are we
fers to the rising right-wing populism in the West and asks going to see authoritarian
what will democratic failure mean in the 21st century? countries emerging as glo-
The world has often looked up to the West, in par- bal leaders in the new post
ticular to the United States of America, for leadership Coronavirus era?
and direction during times of crisis. As the Prime min-
ister of Singapore, Lee Hsien Loong, put it, the world Conclusion
has greatly benefited from American leadership in such Humans have always lived by interacting with each
crises for decades. “If America is in a different mode, other. For the first time, we are being told to stay away
well, we will get by and I think other configurations will from each other. Social distancing is a new word in our
eventually work out, but it would be a loss. America dictionary and this is possibly the biggest challenge that
has the resources, the science, the influence, the soft mankind has faced. Everything that we live by has been
power, and the track record of dealing with these prob- disrupted. Will this be the end of civilisation the way we

where the well-being lems convincingly and successfully… it is a pity not to know it? My personal take is that science will, as Harari
put those resources to work now, to deal with this very said, be the light at the end of this dark tunnel. Science

of people is at the centre

grave challenge to mankind.” (Source: GPS CNN, 29 will produce drugs and vaccines against the Covid-19,
March 2020). albeit this may take at least a year. Meanwhile, we will

of our country’s brand?»

What are we seeing now? China, Singapore, Hong stay calm and not panic as the human race has always
Kong, Taiwan are leading the world during this crisis been resilient. Whether this is through prayers to the
through their effective decision-making and manage- Gods, meditation, mindfulness or other form of mental
ment of this crisis. Germany and South Korea are also well-being, it is up to each individual.

Roukaya Kasenally, Democracy Scholar Michael King Fat, avocat

A New Social Contract for Mauritius
IT is safe to say that no one would
ever have thought that they would face
the current conundrum our society is
in. What is both scary but also at the
same time ‘reassuring’ is that we are all
in this together. Strangely, Covid-19
has brought us together, whether we
are a family, a nation or the world.
Since the outbreak of the virus and
its accelerated spread, a lot has been
written about what is being alluded to
as our old world and that we are now
‘forced’ to retahink, reboot and re-engi-
neer the way things will be done.What
impact will this have on a small island
like Mauritius?
The narrative about
Mauritius has often been we face exceptionally
about its resilience and its
ability to go against the dire hard times ahead of
predictions of two Nobel
Prize laureates. Subsequent- us, which will require
politics is conducted in our country
has reached a high low. We have seen
an acceleration of clientelism and, as a
population, we have given in to popu-
list approaches, which have doled out
lavish (and often beyond our means)
measures.
What is urgently needed is a new
social contract.This might seem cliché
but, now more than ever, there is the
need for a candid and open conversa-
tion with the Mauritian citizen about
the type of society we wish to live in
and how each and every one of us will
have to pull their weight to make it hap-
on ‘parcelling
Back to Basics !
AU début des années 90, John Major, le Premier ministre tés et, trop souvent, sectaires. Notre
off land’ britannique d’alors et chef de file du parti conservateur avait, pays pourrait finalement - enfin ! -
for lucra- lors d’un congrès de son parti, à Blackpool, lancé la campagne trouver cette maturité qu’il peine
tive real «Back to Basics», afin de promouvoir les valeurs traditionnelles toujours à avoir, nonobstant
estate qui commençaient à faire cruellement défaut au sein de la so- son vieillissement.
deve- ciété anglaise. Tout un chacun aurait
l o p - La mondialisation et les avancées technologiques commen- alors cette faculté de pouvoir
ment. çaient alors à émerger, et le slogan «Back to Basics» resta creux se tenir debout sur ses pieds,
We will car l’adhésion de tout un chacun à un monde et aux valeurs et commencer à penser et à
have to dites «modernes» était inévitable à bien des égards. vivre comme une vraie nation et
urgently ad- Notre génération a été, depuis, témoin d’une «sophistication de vrais citoyens mauriciens - sans
dress our total citoyenne» et d’un développement effréné d’un monde qui, mal- cliché - et où primeraient la solidarité
dependency as a net importer of food. gré la crise de 2008, n’a jamais ralenti - et l’île Maurice, ainsi et l’entraide entre nous tous, au sein d’un monde qui, lui-
This is, in fact, an extremely grim que ses citoyens, ayant suivi le rythme, tant bien que mal. même, peinerait à se reconstruire et sur lequel on ne pourrait
thought as a large part of the world Je pense que les effets plus trop compter.
faces lockdown. Above all, du Covid-19 pourraient, La solidarité et la
we must get off our pedes-
tal of beating our chests and
enfin, trois décennies
plus tard, plébisciter John «La reconstruction résilience qui caracté-
risent nos frères et sœurs
being cosy with the status
quo.
Major, malgré nous et
malgré lui, pour la cam- économique et sociale de Rodriguais devraient
nous servir d’exemple,
The building of this
new social contract will
pagne qu’il avait prônée
à Blackpool, et ce, sur un l’île Maurice ne pourrait car cette crise sanitaire
aura permis, je l’espère,

that we abandon our être réussie que si on arrive

ly, we saw the island refer- take time and needs to be plan planétaire. à tout un chacun de se
red to as a textbook case of done in an inclusive and Si cette crise sanitaire faire une introspection

individualistic and à se réinventer, et avoir

the ‘Mauritian economic mi- integrated manner – fac- nous permet de nous et, partant, mieux com-
racle’, the ‘most performing toring the voices of all ci- relever avec une confi- prendre notre vulnérabi-

une vraie rupture avec des

democracy in Africa’ and an tizens. There is no doubt guration politique et/ lité - au sens le plus large
island known for its ‘social
short-term gains that that we face exceptionally ou démographique qui du terme. Réalisons-nous

réflexes qui ont gangrené

cohesion and sense of convi-
viality’. More recently, a
handful of scholars (inclu- we have been so used to.
ding myself) have offered
a more nuanced reading of
what I call the ‘Mauritian picture perfect
model’. As citizens, we are all conscious
(even if a number of us are dismissive
of the fact) that the manner in which
pen.We will have to stop depending on
the big brother syndrome for bailout.
We will have to urgently reconsider
our current development model built
hard times ahead of us,
which will require that we
abandon our individualis-
tic and short-term gains
that we have been so used
to. Maybe the only silver lining to
the dark cloud of Covid-19 is that it
will force us out of our sense of de-
pendency and complacency.
n’aurai(en)t pas été gran- suffisamment que nos
dement perturbée(s) (sur
le plan local), la recons-
compteurs pourraient à
tout moment être remis
truction économique et
sociale de l’île Maurice ne notre République.» à zéro, malgré les kilo-
mètres parcourus, que
pourrait être réussie que si ce soit sur le plan maté-
on arrive à se réinventer, et marquer une vraie rupture avec des riel, d’influence, financier, professionnel ou autre.
réflexes qui ont trop longtemps gangrené notre République Le «Back to Basics» pourrait bien être le remède tant recher-
; soit, cette mentalité grandissante - de beaucoup - d’assis- ché pour combattre les effets de cette pandémie.
PAGE 14 • l’express du vendredi 10 avril 2020 • www.lexpress.mu

CAHIER
SPÉCIAL COVID-19

Wilson Li, Founder de Moris 50

It’s where we are going that counts…
I started this little list some time ago but ways, it will still be the same... Here are a few and resilience during downturns that matter. I’ll up with new ideas. Too often our systems recognized that
somehow never completed it. My own light observations and how I plan to survive, and enjoy the highs, weather the lows. Celebrate eve- and culture bog us down by trapping us into we are all in this
version of 21 Lessons. Then this happened. then thrive. ry milestone and your success too! a “zero-sum game” mindset. If I help you, I together. And
Life comes at us fast. So we’d better be prepa- have won already! that we can
red! It is not my ambition here to tell anyone 1. Life is made of ups and downs 2. Done better than perfect bring posi-
what to do.We don’t listen anyway...Yes, even The earlier we get used to that concept, the No matter what you do, good or bad, 4. To go faster, go alone. To go further, tive change to
those among us who have read Factfulness. better. Naturally if we can jump from success to people criticize you. Just like we cannot fool go together people around
The world tomorrow will certainly be dif- success, so much the better… but even Klopp’s all of the people all of the time, it is equally Will cooperation beat individualism? Fa- us, to each other.
ferent from the one we knew but, in many Liverpool succumbed in the end. It is the grit hard (probably impossible) to please everybo- cebook and others have proved it: we are so- Transcending the
dy. Therefore I will just do it. I promise myself cial animals. Self-actualization at the top of throes, we witnessed

«Overall, mankind must have

that I will find the silver lining in everything. Maslow’s pyramid could mean finding like- empathy, compassion, kindness and
Ouch! Frustrations galore ahead but any good minded people around us and building toge- altruism. I am because you are. Period! The

recognized that we are all in this

is simply good. Now is the time. ther. I will redouble efforts. It does not matter crux of the matter is that, in order for us Mau-
where we come from. It’s where we are going ritians to thrive in the world tomorrow, we will

together. And that we can bring

3. Creating something out of nothing that counts. all need to change our attitudes and mind-
When we think about entrepreneurship, sets. Sanz nou mentalité! With resources even
we imagine two guys tinkering around in a 5. Meaning and purpose more scarce, we must be even more creative,
positive change to people around us, garage. However, innovation could also be de- Finally: why are we here? A quintessen-
fined as simply adding one extra dimension tial question for all of us... What can we learn
hence devote more of our time, energy and
resources to find simple, innovative, practical
to each other.» to an existing configuration. Jugaad. Synergy from our newly-acquired global collective
happens when people get together and come consciousness? Overall, mankind must have
solutions. Can we join hands to rebuild? Let’s
do it. Together! Manz ar li Moris!

Vijay Makhan, ancien diplomate Yvan Martial, historien

Le monde assiégé ! Coronavirus ou non, j’essaye de me…
COVID-19. Non, ce n’est pas la 19e session d’une confé-
rence intitulée COVID, à l’instar des sempiternelles ren-
contres internationales sur le climat qui ne donnent presque
fermées. Les avions sont cloués
au sol. Le système de transport
public est au ralenti. Plusieurs
réussir mais concernant le pays, la planète…
rien. Tout le monde le sait et l’aura compris. C’est le virus pays subissent un confine-
du siècle qui attaque l’humanité. Aussi minuscule soit-il, ce ment total. Les commerces Coronavirus ou confinement. Suspension indéterminée rités, responsables de nos bobos
virus ne reconnaît aucune frontière et n’a nul besoin de visa sont fermés. La panique et la du cours normal d’activités. Suspension angoissante pour (futilités comparées aux in-
d’entrée pour s’installer chez nous. frayeur s’installent. Or, c’est les plus fragiles, pas forcément croulants. Confinement ou nombrables victimes du Co-
C’est un visiteur indésirable qui chamboule notre quoti- justement ce qu’il faut éviter. cons-finis ? Il faut choisir. Vivre cloîtrés ou mourir idiots, vid-19). Les comprendre,
dien. Le monde est sa proie et on ne peut prédire pour quelle Ailleurs, les réfugiés, les dépla- victimes d’un meurtrier invisible. Mourir couillamment pour reconnaître leurs mérites,
durée encore. cés, les victimes des conflits se braver un ordre (res lakaz) salutaire et choper cette mort plutôt que les critiquer.
Eh oui, nous sommes en guerre contre un ennemi com- retrouvent davantage esseulés. Les par asphyxie. Compliquant la tâche de volontaires, héros Renonçons à partager, par
mun et invisible qui n’a que faire des conventions de Genève centres d’accueil sont cadenassés. du jour, risquant leur vie, celle de leurs proches, pour soi- vanité, nos critiques surtout
en période de guerre. Il est susceptible de faire des centaines L’économie mondiale est fragilisée, plus vite qu’elle ne l’a gner les victimes du Covid-19. Seul cœur de pierre ne com- infondées, malveillantes. Par-
de milliers de victimes, éventuellement même plus que les été par les conséquences désastreuses de la crise financière de prend pas… tageons une bonne idée sans la
armes de guerre, inclues celles de destruction massive - exis- 2008 ou même de la grande dépression du siècle dernier. Plus Confinement forcé chez soi mais branché sur l’exté- bousiller. Kon-tou nou palé. Coro-
tantes ou fictives. que jamais, l’heure est à la solidarité globale. rieur grâce à télévision satellitaire, radio, réseaux sociaux, navirus… temps d’humilité…
C’est dans de tels moments que l’on jauge la perspica- Il faut saluer, ici, la compassion de La Chine offrant son avec garde-manger, congélateurs, parfois remplis… oné- Acceptons sagement certaines vérités même blessantes.
cité, l’efficience, la prévoyance, voire la sagesse des dirigeants aide et expérience aux autres. Merci au multimilliardaire Jack reusement. Qu’est-ce comparé aux 12 000 victimes mauri- Tant pis pour l’orgueil et la fierté déplacée. Le coronavi-
de notre planète. Or, force Ma pour sa générosité ciennes (grippe espagnole de 1919) ? Aux 40 000 victimes rus peut nous faire comprendre que nous nous laissons

«La panique et la frayeur

est de constater que la exemplaire. locales, en 1919, de la malaria (chiffres cités par Sada Reddi, couillonner par ceux promettant de s’occuper de nous du
plupart de ces dirigeants Une chose est tou- Mauritius Times, 20 mars 2020… merci) ? Qu’est-ce com- berceau au tombeau (jamais plus proche). Nous prenons

s’installent. Or, c’est

ont failli envers leurs tefois certaine. La mon- paré aux maisons et effets brûlés manu militari sous prétexte leur vessie pour lanterne. Exemples : ils nous promettent
peuples lamentablement. dialisation changera de de cadavre de rat pesteux des diplômes quasi gra-

justement ce qu’il faut «Quel confinement

Dans certains cas, initia- physionomie. Le com- (épidémie de peste, vers tuits alors que seul travail
lement, on a été témoin merce international se 1900) ? Destruction par productif, et non parasi-

pour femmes battues ?

d’un déni des faits pour fera sous de nouvelles le feu, sans exception mais taire, ennoblit. Salaire
un ressaisissement éven-
éviter. Ailleurs, les configurations. Le pro- probablement sans com- mirifique mais artificiel

Pour enfants victimes

tuel, au vu de l’ampleur tectionnisme risque de se pensation… Pas d’État- n’égalera jamais le tra-
grandissante de ce fléau
inopiné. Ressaisissement réfugiés, les déplacés, les corser, avec un retour des
industries délocalisées,
providence alors…
Confinement remède
vail honnête, produc-
tif, permettant d’élever
tardif, car le virus avait dé-
jà commencé à accumu- victimes des conflits se comme exigé par les na-
tionalistes.
miracle surtout pour ceux
jouissant d’un chez-soi d’agression sexuelle ? Bal raisonnablement nos
enfants en leur appre-
ler des morts.
Ainsi, la panique s’est retrouvent davantage L’heure est grave et
requiert une réflexion
confortable. Moins jouis-
sif pour ceux souffrant de de prédateurs ? L’enfer nant que l’être l’emporte
sur l’avoir. Réussir dans
vite installée, déclenchant
la mise en place de esseulés. Les centres profonde et des actions
durables. Le monde ne
promiscuité. Quel confi-
nement pour femmes c’est parfois les autres… la vie n’égalera jamais
réussir sa vie surtout
mesures drastiques de par
le monde. Mais l’humain
se croit toujours maître
d’accueil sont cadenassés.»
sera plus le même. Il a pris
une claque magistrale de
ce petit virus. À n’en plus
battues ? Pour enfants vic-
times d’agression sexuelle
? Bal de prédateurs ?
Huis clos…» éternelle. Coronavirus
détruit la chair mais
pas notre esprit.
et affiche un «foutpasma- douter, la planète ne nous L’enfer c’est parfois les Croisière peut virer au
lisme» qui nous coûte très appartient pas. La nature autres… Huis clos… cauchemar…
cher. Certains ont même cru que leur statut de leader d’état est en train de prendre sa revanche et se reconstruit avec ce Coronavirus, épouvantail planétaire, danse macabre, Coronavirus peut devenir ralentissement salutaire, du-
allait faire peur au Covid et la bonté divine aidant, leurs pays confinement forcé. Gageons que l’environnement climatique peut, non pas nous changer, mais nous sauver, si nous rable, dans la destruction programmée de l’unique planète
resteraient impénétrables. Or, on s’est vite rendu à l’évidence en sortira ragaillardi. en apprenons sagement des choses utiles. D’abord nous Terre. Peut-il sauver Maurice ? Laissons la réponse aux
et, comme on le dit si bien chez nous : «Dan so kafe pena Que les politiques se rendent à l’évidence. Ils ne possèdent conduire en adultes responsables, nous voulant maîtres autorités, à ceux que nous avons plébiscités le 7 novembre
triaz». Alors a commencé le jeu le plus facile : jeter sur autrui pas le monopole de la sagesse. Il faut qu’ils laissent aux experts, de notre destinée éternelle et non comme des bambins 2019. Je ne puis sauver mon pays mais je puis me sauver si
le blâme de cette pandémie. On a vu Américains et Chinois aux scientifiques l’espace nécessaire et vital pour nous sortir capricieux, privés de leurs hochets préférés (licence de le coronavirus m’aide à me dépouiller de ce qui, dans ma
d’une part et Américains et Iraniens d’autre part se chamailler de cette pandémie et pour qu’on n’ait pas un Covid-20 ou 21! faire ce qu’ils veulent égoïstement sans souci d’autrui, vie, nuit au salut de mon âme immortelle, à mon pays, à ma
avant de se ressaisir et faire preuve de retenue. Merci au personnel médical pour son infatigable du pays, de notre planète). Adultes responsables refu- planète. Je ne puis les sauver mais je m’efforce de me réussir.
Les gens ne bougent plus outre frontières, celles-ci étant dévouement. sant de rendre autrui, y compris gouvernement et auto- Voilà la moitié du boulot de fait.

Armand Maudave, ancien diplomate et cadre du privé

Place à l’amour
“And ‘mid this tumult Kubla heard from afar que de cette

«Faut-il pour autant désespérer de l’humanité ? Oui.

Ancestral voices prophesying war.” désespérance
Coleridge nous puis-

A condition cependant que de cette désespérance

IL est fort probable qu’avant dix ans nous
aurons marché sur Mars. Il est malheureuse-
ment certain que pendant ces dix ans nous
serons assommés par d’autres virus calami-
teux
D’une part donc des ressources considé-
rables consacrées à la quête de nouvelles dis-
ponibilités minérales et matérielles au nom
d’une certaine idée de ce qu’est le développe-
ment. D’autre part une amnésie récurrente
et généralisée sur ces valeurs fondamentales
que sont dialoguer, modérer, comprendre,
partager. Valeurs auxquelles nous aurions
intérêt à accorder beaucoup plus d’impor-
tance par l’enseignement, les prêches, les
écritures, les arts.
Les circonstances actuelles nous pousse-
raient-elles à privilégier une tangente catas-
trophique ?
Oui. À désespérer de l’homme. Ce tu-
multe est depuis des âges cause d’appétit
sions enfin
nous élever et
nous accorder sur
nous puissions enfin nous élever et nous accorder les vraies valeurs qui
sont celles de la main qui frater-
sur les vraies valeurs qui sont celles de la main qui nellement étreint plutôt que celle qui tue,
d’essayer de comprendre plutôt que de juger,
fraternellement étreint plutôt que celle qui tue…» de préserver notre environnement naturel
plutôt que de le bétonner, d’investir dans les
laboratoires et les hôpitaux plutôt que dans
les missiles intercontinentaux, de céder à
l’ivresse de la contemplation méditative plu-
tôt que de persévérer dans une obsédante
de pouvoir, de despotisme, de conflits lar- même selon Bill Gates, la Terre, ayant pris ruineux et sa théorie de «herd immunity»*, recherche de prestige et d’argent.
vés comme actuellement au Moyen Orient conscience de nos turpitudes, aurait choisi d’un Jacob Zuma succédant à l’humanisme de Bref, comme l’a écrit Aragon : «Il n’est
ou de guerres mondiales, comme celles du de se venger par l’entremise d’une chauve- Mandela, du crapuleux Modi après Gandhi, qu’AMOUR qui vivre vaille.»
siècle dernier. Ce tumulte toutefois n’est pas souris avalée goulûment par les Wuhanais. d’un Poutine machiavélique après Lenine le
dans les épidémies et autres catastrophes Quelle dérision ! visionnaire, d’Hashem Al Atassi suivi de Ba- ***«herd immunity» : Laissons filer
qui nous affligent. Il est dans la nature belli- Il est vraiment désespérant de constater char Al Assad… la liste des indignes succes- l’épidémie. Aucune restriction. Elle finit par
queuse de nos gènes. Nous n’aurions donc qu’après Lincoln et Kennedy nous sommes seurs serait longue. Trop longue. s’estomper naturellement. Nous sauvons l’éco-
jamais tiré de leçon salvatrice de nos pulsions affligés d’un Trump qui ment comme il res- Faut-il pour autant désespérer de nomie au coût de 500 000 victimes, majoritai-
malsaines. Aussi, selon certains mystiques, et pire, d’un joker : BoJo obsédé par un brexit l›humanité ? Oui. À condition cependant rement des vieux et des malades !
 l’express du vendredi 10 avril 2020 • www.lexpress.mu • PAGE 15

Roshni Mooneeram, Consultant in Equality, Diversity and Inclusion
Transcending dystopia: the chance of a new imagined space
FOR people and organisations who enjoy a false
sense of status quo and stability, Coronavirus and its
sequels bear bad news. And yet experimentation has
always been the name of the game. It is just that we
are currently living through an intensely accelerated
mode of experimentation, hence the discomfort. When
Homo Sapiens evolved in Africa, for millennia their
status was one of just one animal species cohabitating
with others, and this until they evolved what remains,
to date, the most powerful of human technologies. Our
brains developed the capacity for language, a medium
which does not merely allow us to describe what is,
but one that allows us to imagine and bring into being
the unseen. It is language which enabled us to orga-
nise ourselves, build collective dreams, society, polities,
thus catapulting humans to the top of the food chain
roughly 70, 000 years ago. I will not be alone in firmly
believing that we, as Mauritians, and as human beings
globally, have the resilience and the creativity to birth
new worlds into being post Coronavirus.
To state the obvious, the areas that we will need to
address are areas that have always been priority areas:
an inclusive economic policy, food security, education
COVID-19
for all and not just literacy, civic education, a basic un-
derstanding of responsibility to self and others. The
problem is that these are areas of responsibility that
are relegated to the political arena. I have revised my
theories of change over the past years. Politicians rarely
intend to, or at best are rarely able to, bring change for
a whole host of reasons mostly related to the fact that it
is difficult to change the underlying power dynamics of
local and international lobby groups, both established
and emerging ones.
But transcendence is something else, something
«Coronavirus does not remind us
that in the end we will all die.
That much we already know.
It is telling us we will die alone.»
CAHIER
SPÉCIAL
much bigger than the political arena can contain or the UK, following the Equa-
retain. When we are hit by a catastrophe so large and lity Act of 2010 and Brexit
unexpected that it renders everything about our lives there is a new freedom
petty and irrelevant, except our survival, and this in to call a spade a spade,
turn is dependent on how we act towards each other, to name white male pri-
then we have a space for transcendence. Just as 70, 000 vilege, to address it and
years ago our capacity to evolve language took huma- find ways of redressing it.
nity to heights until then unimaginable, we have a space The University of Glas-
where we can boldly reinvent Mauritius. I am thinking gow is the first public ins-
especially in terms of an inclusive economic policy in titution to acknowledge and
a country that has never been a level playing field. In quantify, in current monetary
terms, the benefits it has accrued
from slavery. Theirs is not a report that lies
dormant next to Truth and Justice. Glasgow have rol-
led out a number of socio-economic, reparative action
measures with a view to empowering the descendants
of slaves in the Caribbean and in the UK. What bold,
peaceful, consensual, creative forms might reparative
justice take in Mauritius to bridge the growing econo-
mic gap, to create fairer, more resilient society?
Coronavirus does not remind us that in the end we
will all die. That much we already know. It is telling us
we will die alone.

Eric Ng Ping Cheun, économiste

Dr Rajendra Paratian, expert in sociology and development economy
L’après-coronavirus Some thoughts on policy
LE Covid-19 est un véritable coup de se- tite économie comme

monce pour les Mauriciens, forçant la population
au confinement et mettant l’économie à l’arrêt.
Même s’il est encore trop tôt de penser à l’après-
coronavirus, on anticipe un monde qui sera diffé-
rent. «Tout ne recommencera pas comme avant»,
affirme le prix Nobel d’économie Esther Du-
flo dans un entretien au Point du 19 mars. Qu’est-
ce qui pourrait changer pour l’île Maurice ? Sans
doute le comportement économique et social, si
les enseignements tirés sont valorisés.
Le premier point positif dans cette crise, c’est
qu’elle permet à notre planète de respirer et de
se régénérer. Moins de pollution de la part de
l’industrie et des transports : une conscience
écologique se renforcera chez nos opérateurs
économiques, qui favoriseront une écono-
mie décarbonnée. Moins de béton : des terres
privées seront consacrées à la sécurité alimen-
taire. Moins de
considerations
Maurice ne croît qu’en
participant pleine-
ment aux échanges
internationaux de
biens (textiles) et de ANY attempt towards assessing the long-term im- verty data. Other labour market-
services (tourisme, pact of the Covid-19 pandemic in Mauritius will have to related issues would need to be
transport, finance). grapple and come to terms with a string of policy issues, addressed. Here again, the
La coopération in- including methodological bottlenecks, which ensue, in paucity of up-to-date data,
ternationale des ex- view of rendering such an exercise plausible. Tentatively, emanating from regular la-
pertises médicales dans the following come to the fore. bour force and household
la lutte contre le Covid-19 Despite the ubiquitous nature of the pandemic, the surveys, remains a serious
aura convaincu les Mauriciens des bienfaits de full ramifications of its impact have yet to unfold. Plan- stumble block, which needs
la mondialisation. ning ahead for policy-makers and think-tanks, under such to be addressed.
Ceux-ci, bien sûr, ne s’obtiennent pas par la circumstances, is questionable, even more so, if we do It would prove further dif-
volonté divine, mais par le travail et l’épargne, not know how long the pandemic will last and the extent ficult, in the absence of relevant
deux valeurs que les Mauriciens auront redé- to which government assistance can meet the challenges data, to assess the social impact of
couvertes. Ils sentent cette farouche envie de tra- resulting from the economy’s shutdown. In the same vein, the crisis on the labour market on a wide range
vailler plutôt que de rester confinés à la maison. one may wary about the fiscal measures that would need of issues, notably, social safety nets, vulnerable groups,
Ils prennent to be introduced to come such as women, youth, the

«Les Mauriciens compteront

saletés dans les conscience de to the rescue of small handicapped, semi-skilled
lieux publics : l’importance and medium enterprise
«Paucity of up-to-date categories, and those in

davantage sur eux-mêmes

les gens, ayant de l’épargne (SME) employers. the informal sector – lo-
vécu l’absence pour survivre This begs the ques-
data, emanating from cal fishermen and other

que sur les politiciens. Ils

du service de quand les entre- tion if policymakers, in casual workers, among

regular labour force

voirie, retrou- prises sont fer- concomitance with the others. Similarly, up-to-
veront le sens mées pendant financial markets, would date sectoral data would
du civisme et
de l’hygiène. retrouveront le goût de des semaines.
S’endetter sans
be ready to race into
designing rescue or sti- and household surveys,
be needed to measure the
impact of the crisis on va-
Moins de gas-
pillage des res- l’autonomie, se prendront penser au len-
demain, c’était
mulus plans, or other
remedial actions in light remains a serious
rious sectors of the eco-
nomy.
sources : nos
ménages ré- en charge et s’assumeront, Maurice la ci-
gale. La bise se-
of the fast undergoing
economic changes. It
stumble block,
The use of foreign
workers would need re-
apprennent la
frugalité pen- laissant l’aide publique aux ra venue.
Le gou-
still remains to be seen
whether enterprises
which needs
newed consideration.
The government would
dant le confine-
ment, à rebours personnes objectivement vernement,
lui, continue-
would be compelled
to have recourse to a
to be addressed.»
need to bring together the
stakeholders of the world

incapables de subvenir à
de la frénésie ra à montrer substantial number of of work, including key mi-
de consomma- le mauvais layoffs, adding to the nistries, employers’ and

leurs besoins.»
tion à laquelle
ils s’adonnaient
avant. Moins
de morts sur
nos routes : nos
automobilistes auront compris ce que le non-
respect d’un code de conduite peut coûter en
termes de vie humaine, comme l’insouciance
devant un virus invisible.
Autant l’écologie sera au centre de nos inté-
rêts, autant nous aurons encore plus soif de crois-
sance économique. Envisageons, un instant, une
contraction de l’économie mauricienne cette an-
née – du jamais vu depuis 1980 : les Mauriciens
(re)feront l’expérience amère de la décroissance
et ne voudront plus y goûter à nouveau. Tant pis
pour les tenants de la démondialisation : une pe-
exemple sur ce
plan. Certes, il
doit recourir à
plus d’endette-
ment pour fi-
nancer les coûts économiques et sanitaires de
cette épidémie. Mais une fois celle-ci endiguée,
il ne fera aucun effort pour se désendetter, car
la reprise tardera.
Restons positifs. À la suite du Covid-19,
les Mauriciens compteront davantage sur eux-
mêmes que sur les politiciens. Ils retrouveront le
goût de l’autonomie, se prendront en charge et
s’assumeront, laissant l’aide publique aux per-
sonnes objectivement incapables de subvenir à
leurs besoins. Le coronavirus leur aura inculqué
la responsabilité individuelle.
already relatively high
level of unemployment,
when substantial employment growth would be needed
in many sectors of the economy. Linkages between the
export sectors and the local economy would most pro-
bably be seriously hit. Tourism, as a major source of ear-
nings, is a case in point. In essence, the direct and indirect
jobs related to this sector could likely follow suit, with
the possible loss of its international competitiveness and
the diminishing multiplier effect on indirect employment,
created by the sector.
We may assume that the crisis would have a negative
impact on the poverty level. From a methodological point
of view, any attempt towards measuring the poverty rate,
poverty gaps or poverty pockets, resulting from the crisis,
would have to face the reality of the dire absence of po-
workers’ organisations, as
well as civil society to build
consensus on a fair migration agenda that takes into ac-
count labour market needs, while protecting the interests
and rights of all workers. The promotion of social dialogue
in policy-making on migration would assume importance
with regard to job insecurity and it would be a useful ins-
trument to ensure reasonable social protection for all,
through social safety nets, bearing in mind the needs of
low-income groups, in particular.
In light of the drawbacks underlined above, it is clear
that one can only proceed tentatively through hypotheses
or guesstimates, at this point in time. Without available
data, assessing the impact of the Covid-19 pandemic may
prove far-fetched, if not providing only a mere bird’s-eye-
view of its extent and magnitude.

Krish Ponnusamy, CSK, Retired Permanent Secretary

Coronavirus and Change
DURING the present confinement, each Mauritian is
enduring the powerful knock of the pandemic in terms of
movement restrictions, lockdown of supermarkets, shops,
other services and entertainment places. Many govern-
ments have imposed on their population a confinement
period of 14 days, followed by an extension. In Mauritius,
though the number of positive cases is increasing daily, yet
it is comforting to note that the death toll has remained at
three. If the confinement and other measures are strictly
observed, the government will lift the restrictions and si-
gnal a gradual return to normality. Otherwise, a confine-
ment extension will be enforced.
Will it be a smooth return? In this war, the enemy
is invisible and yet the battlefield is covered with lots of
casualties. The government agencies strive to support
those affected by the crisis and the different sectors
of the economy by way of a stimulus package to keep
them afloat. When the lockdown is lifted, Government
will have to reactivate the services, reopen the schools,
instil confidence and hope in the population.
Government should assess the full extent of casual-
ties, do a post-mortem and subsequently carry out a
proper evaluation of earlier decisions and actions to
better equip ourselves to face future calamities. This
assessment exercise will likewise have to be effected
by each one of us. Life has taught us that even in the
worst situation there are positive elements. However,
the limited space does not allow me to run down all
the welcome changes that Covid-19 can bring. I will
mention only a few.
The confinement has taught us to value food and
recognise the hard work by the people engaged in
food production. I hope that nobody has wasted
food during that period. Unfortunately, wasting food
has become pandemic. Billions of US dollars worth
of food in the world are simply wasted every year. We
and our children should pledge to never waste food.
drop and we need to bor-
row to sustain the battered
economy. There are tre-
mendous challenges ahead.
The world economy is already
in recession. Government will have to
devise new and innovative strategies and move further
in the digital world. It must create conditions to enlist
the full cooperation of the population. How? Govern-
ment must bring fundamental changes to its structure
and functioning. The number of Ministers and PPPs
and some unnecessary posts and processes will have to
be reviewed in the interest of efficiency.

«The number of Ministers and PPPs

Not just food, but also all other resources, including
financial ones. Just read our Director of Audit’s report
on the waste of public funds. Public money is thrown
and some unnecessary posts and processes down the drain yearly due to negligence and mismana-
gement. Covid-19 summons us to return to basics and
will have to be reviewed in the interest practise the virtues of our elders, uphold the national
and international efforts to make our country and the
of efficiency.» planet sustainable.
Every sector of the economy is turning to the go-
vernment for financial support. National revenue will
A few other ideas, which can be incorporated in
the changes, are: greater discipline, no corruption,
sustainable measures, more care for the vulnerable,
strong concern for the environment, respect for hu-
man rights and meritocracy. Government should
engage in consultation with political heads, opinion
leaders on major policy issues and needs to transform
itself. Covid-19 provides it the opportunity to look
afresh at governance, build strong teams and get rid
of dead wood.
PAGE 16 • l’express du vendredi 10 avril 2020 • www.lexpress.mu

CAHIER
SPÉCIAL COVID-19

Lindsay Rivière, homme de presse et observateur

Dr Reshma Ramracheya,
Leader Research Fellow at Wolfson College
Le début de la sagesse ?
LA peur, dit-on, est souvent le début de la sagesse. Face au Co-

Why do we lag so behind ronavirus, Maurice vit désormais la peur au ventre. Notre ceinture
de sécurité individuelle et collective a volé en éclats. La maladie,
la mort rôdent. Nos enfants, nos êtres chers sont en danger. Nos
Il conviendra aussi, demain, de :
1. Renforcer notre autosuffisance
alimentaire pour parer aux nationa-

in medical research?
(…) As a hub for business, we stand
out, not only in the African continent but
also globally, even outdoing nations like
Australia and the UAE. So why do we
lag so behind in medical research? If we
can breed outstanding economists and
businessmen, why haven’t we borne, em-
powered and retained our own scientific
intellectuals? Today we face the first pan-
demic that most of us have ever encounte-
red. a outbreak provides an opportunity to
gather crucial information, some of which
associated with a limited window of op-
portunity. For example, Li and colleagues
(New England Journal of Medicine, 2020)
have reported a
mean interval of
9.1 to 12.5 days «If we can breed
certitudes s’estompent. L’avenir paraît bouché. Les conséquences lismes économiques émergents et
économiques dévastatrices de la crise se précisent : décroissance aux nouvelles pratiques commerciales
étendue, chômage dangereux, misère sociale insoutenable. Mais il douteuses qui s’installent avec la su-
y a encore pire à venir : la demande pour nos produits et services renchère dans le monde, l’interdiction
should serve as a s’amenuisera. Nous ne sommes pas près de revoir des touristes sur des exportations de produits de base, la
strong reminder nos plages, des investisseurs à l’EDB, des acheteurs en Bourse, des constitution de stocks, la bataille des prix.
of the ongoing dividendes aux actionnaires. 2. Réindustrialiser notre pays, refuser la
challenge of Aucun individu, aucune entreprise ne sortira psychologique- facile délocalisation, cesser de suivre aveuglé-
emerging ment et financièrement intact de cette crise. Et même si début de ment l’Occident qui se suicide littéralement en se livrant,
and re-emer- déconfinement il y a, mercredi, il faudra des mois pour retrouver pour tous ses besoins, pieds et poings liés à la Chine.
ging infec- un soupçon de normalité. Avec toujours cette inconnue : Et si un 3. Renforcer et moderniser d’urgence notre appareil sanitaire
tious diseases relâchement prématuré provoquait un retour en force du virus, pour parer à d’autres vagues de contamination, quitte à faire par-
and the need une deuxième puis une troisième vague ? Que fait-on ? On va de tiellement contribuer les bénéficiaires de soins.
for constant couvre-feu en couvre-feu ? 4. Renforcer notre dispositif d’encadrement social, en mettant en-
sur veillance, Traumatisée, Maurice sortira-t-elle un peu plus sage de fin les ressources requises pour l’élimination de la pauvreté. Les plus
prompt diagnosis, ce cauchemar ? aisés doivent enfin comprendre
and robust research to unders- Puisqu’il est admis que qu’ils ne seront jamais en sécu-
tand the basic biology of new microorga- «rien ne sera plus comme avant», rité tant qu’ils seront entourés de
nisms and our susceptibilities to them, as que toute l’architecture écono- la grande misère sociale qui pré-
well as develop effec- mique fragilisée sera à repenser, vaut. L’État doit être en première
tive countermeasures.
Had we invested in
que plusieurs acquis pourraient
s’évaporer, que nous restera-t-il «Nous sommes assis sur une ligne du combat contre les inéga-
lités qui nous exposent aux plus

outstanding bombe sociale. On a assez

between the onset sound health care and pour repartir, reconstruire ? grandes perturbations sociales,
of illness and hos- medical research, pe- Il faut d’abord croire dans quitte à laisser filer le déficit et

fait pour les privilégiés de

pitalization fol- rhaps the outlook could l’étonnante résilience de notre la dette publique. Nous sommes
lowing Covid-19
economists and have been significantly peuple. La petite minorité des assis sur une bombe sociale. On

ce pays. Il faut maintenant

infection. Such different. With just ano- ‘sans comprend’ ne doit pas ca- a assez fait pour les privilégiés de
data on the delay
in the progression businessmen, why ther couple of thermal
cyclers or PCR ma-
cher la prise de conscience gran-
dissante, la responsabilité d’une
ce pays. Il faut maintenant s’oc-
cuper des autres.
to serious disease
may be useful in haven’t we borne, chines in our armoury
for up-scaling time-
large part de la nation qui tente
réellement d’être à la hauteur de s’occuper des autres.» 5. Enfin, il convient de ré-
fléchir aux insuffisances de
dissecting the pa-
thogenesis of this empowered and sensitive Covid-19 tes-
ting, and investment in
la situation. Prise de conscience
aussi de l’interdépendance des
notre démocratie. Les années
qui viennent verront émerger

retained our
novel virus, pro- competent scientists to individus, des groupes, des na- des gouvernements forts, unis,
viding a unique run the diagnostics, de- tions. Les Mauriciens constatent concentrés sur l’essentiel . Peut–

own scientific
window for ti- tect any potential muta- aujourd’hui que des batailles de ce genre ne se gagnent pas seuls, être d’ici quelques mois, quand la brume se lèvera pour révéler
mely intervention tion in the virus, which que notre insularité ne nous protège plus, que nous sommes imbri- l’étendue des dégâts économiques chez nous, verra-t-on la nécessité

intellectuals?»
and optimization has now travelled thou- qués dans un monde plus grand, avec ses potentialités mais aussi de commencer à réfléchir sur l’opportunité d’un Gouvernement
of a measured sands of air and nau- ses dangers. d’Unité Nationale même à durée déterminée, comme en 1963-
response. tical miles, and collect C’est avec tout cela en tête que nous devrons, demain, gérer nos 65. Les gigantesques batailles sanitaires et économiques qui nous
The fear is pal- and analyze unique da- nouvelles priorités. Peut-être découvrons-nous déjà à quel point attendent après le couvre-feu ne se gagnent pas dans la pagaille et
pable. A bug of a tasets on whether the nous nous sommes laissé aspirer dans une frénésie de consom- la désunion mais dans la clarté des objectifs et la cohésion sociale
microscopic size has brought the world to experimental treatment with hydroxychlo- mation peu adaptée à nos ressources. Peut-être en sortira-t-il un et politique.
its knees, relentless in its passage and in- roquine and azithromycin is safe and effi- nouveau type de société plus solidaire qui prendrait en compte les Autrement, c’est la mort certaine de toutes nos
discriminate of social status, GDP or geo- cacious in Covid-19-positive Mauritians, besoins de tous et non les privilèges de quelques-uns. ambitions nationales !
graphical location. The Covid-19 outbreak could have been a game changer.

Sameer Sharma, financial expert, working in the United States

Towards a More Financially Resilient Mauritius
HOW we deal with the crisis now will shape
the post-Corona world. As at time of writing,
near-term second and third quarter consensus
global growth forecasts were pointing towards
a sharp contraction in overall economic activity
and a significant rise in global unemployment.
Supply-side disruptions emanating from the likes
of China and global lock-down are contributing
to a significant demand-side contraction leading
to rising deflationary risks. As long as the glo-
bal infection curve does not start to flatten, lon-
ger-term forecasts are impossible to make and
management across developed and emerging
market companies are increasingly focusing
on their abilities to withstand tail risks so as to
be in a better position to rebound, once scien-
tists get on top of the pandemic. We will even-
tually defeat the virus but what policy-makers
have globally been attempting to do is avoid a
global credit crisis, which would lead towards a
great depression.
Three economic objectives stand out. The
first is to prevent the dislocation in financial
markets over the past weeks from developing in-
to a severe liquidity squeeze. The second is to
provide short-term assistance to those affected
directly by the economic disruption caused by
measures to contain the virus. And the third is
to engineer a more fundamental and longer-las-
«The longer the crisis goes on, the greater the
need will be for policy-makers to look at debt
securitization and restructuring.»
ting expansion of demand to counter mounting
deflationary risks. We are in fact a few months
away from helicopter money, should the virus
not be mastered soon. Policy responses need
to be large and credible and out-of-the-box-
thinking remains key especially when govern-
ments are coming into this crisis with little
fiscal space.
In the case of Mauritius, given the fiscal
constraints and beyond allowing the rupee to
depreciate given low medium-term inflation
risks, monetary policy has been at the forefront
with demand-side boosting measures, such as
interest rate cuts, reduction of the cash reserve
ratio requirements, Rs 5 billion in working capi-
tal relief to impacted companies, relaxation in
banking guidelines and a moratorium in capital
and interest payments. Fiscal policy, on its part,
has made limited moves towards sustaining sa-
laries of the lower-middle class in the formal
sector, providing more funding to healthcare
and funding part of this by accessing IMF
emergency funds. Unless the Central bank sets
up an emergency and cheap rule-based fiscal
facility, however, there is not enough money to
effectively deal with a longer than expected cri-
sis. Another solution would be for the govern-
ment to issue a perpetual bond to the Central
bank, using the raised funds to provide more
wage subsidies to a greater number of people
and avert a social crisis. The last funding option
would be to redirect the remaining funds of the
special reserve fund transfer and/or comple-
ment this with yet another smaller transfer given
rupee depreciation and a drop in BoM liabili-
ties (SRF should have increased). Many small
tax-paying businesses with BRNs should be
given Government-guaranteed long-term and
securitized loans by
the central bank equi-
valent to taxes they
paid last year to provide
them with temporary re-
lief, especially if they need to
optimize capital structures.
On the credit side, it must be understood
that years of excess liquidity coupled with many
banks chasing few big clients has led to corpo-
rate balance sheets which rely heavily on debt
with little buffers to sustain even temporary
shocks. Local corporate and individuals have
close to a trillion rupees stashed abroad, as per
the MRA, but why inject equity given the easy
credit environment? The longer the crisis goes
on, the greater the need will be for policy-ma-
kers to look at debt securitization and restruc-
turing but, for larger strategic firms, it must be
done on a case-by-case basis. On the fiscal side,
post-crisis, Mauritian policy-makers will need
to engage in structural reforms and review the
current tax structure via a return to progressive
taxation, property taxes and inheritance taxes
on the super-rich. This crisis has showcased the
simple fact that both the public and private sec-
tors lack adequate buffers to manage tail risks,
when they occur. Whether the lesson is learnt, is
yet another matter.

Dr Shivraj Sohur, M.D., Ph.D, neurologist at Harvard Medical School

5 Predictions for Mauritius Post-C-19 World War
GRAND predictions can be spectacularly miscalcula- foreseeable future, we have
ted. How many times have we seen a cult leader, gathered
with his flock at the top of a hill, all dressed in white, waiting «If most of the devastation is over in six months to live more online. Ex-
pect more original Internet

– difficult to imagine -- tou pou korek for the

for the mother spaceship to appear to take them to Heaven content; expect better self-
at precisely noon on the appointed day, being left at the al- policing of trolls, and better

bourgeois class and above

tar? However, in the case of Covid-19, we can make some online etiquette. And in relation to
informed guesses as to how the pandemic it is unleashing Outcome #1, expect commerce to move more

(that’s you, dear reader).»

will profoundly change Mauritius by setting some boundary online in most creative ways buoyed by our Fintech sector –
conditions; here are five of mine: the al bazar samedi could fade away, much to the chagrin of
1.We are in World War C19 (WWC19); sentimentalists like me;
2.The world will avoid worst death-toll predictions;
3. Markets will react enthusiastically, when humanity has Outcome 4 – Health. I Have a Dream.WWC19 will
practically flattened the curve of the pandemic; and oil prices, for example, have much more impact than Outcome 2 – Politics. Our institutions are strong, as spur the good faith establishment of the 5-2035 Vision of
4. Institutions will function worldwide and especially in
say, other national economies. If most of the devastation is highlighted in this week’s The Economist. We will continue empowered and frugally innovative community health as
Mauritius, and over in six months – difficult to imagine -- tou pou korek for our democratic tradition, even if WWC19 lingers. In the proposed by our foundation – www.gfchealth.org. Peo-
5.Within 12 months (April 2021), we will have a vac- the bourgeois class and above (that’s you, dear reader). If end, the strength of our institutions, which depends on the ple Power! Science First! We need to curb diabetes in the
cine against C-19 that is affordable and available around the
WWC19 drags on, the pain will be felt across the board with political class, is our most important weapon against Co- country. It is a long-term existential threat like no other; and
world, including Mauritius. those at the lower rungs of the ladder paying an inordinate vid-19. Many other nations cannot boast such a formidable
Based on these assumptions, we could have the five fol-share of the burden. I would expect our policy-makers to asset; Outcome 5 – Mauritius in the World.We will thrive
lowing outcomes in Mauritius: focus on developing a sustainable local economy; hearken and punch, as is our history and fate, in a much higher-
back to the 1970s with kitchen-gardening and ‘Buy Mau- Outcome 3 – Society. One defining feature of Mau- weight class.
Outcome 1 – Economy. Our economy is so intimately ritian’. We will also have to invest in and to tie ourselves to ritian society is our gregariousness, the need to have human `
linked to the world’s. We often worry that tourist arrivals regional economies; connection. Because of social distancing measures for the Vive l’île Maurice! Be safe everyone!
 l’express du vendredi 10 avril 2020 • www.lexpress.mu • PAGE 17

CAHIER
COVID-19 SPÉCIAL

Kris Valaydon, avocat, démographe

Le pouvoir politique est confiné
PAS encore dans l’après Covid-19.
Parlons plutôt des transformations qui vont
avoir lieu dans les jours et semaines à venir,
lorsque le nombre d’infectés augmentera
de manière sensible, ou que, malheureuse-
ment, le nombre de décès commencera à
nous effrayer. Même si nous ne le souhai-
tons pas, cette éventualité est plus près de
nous que la réalité d’une crise résolue : la
découverte d’un vaccin, pour le moment,
n’est qu’une variable aléatoire, quand bien
même qu’elle soit porteuse d’espérance.
Les transformations dans nos habi-
«La police sévira, des méthodes qu’approuveront les
bien lotis : recette pour des tensions qui transformeront
tudes vécues jusqu’ici vont s’amplifier :
d’un pays qui roulait au ralenti depuis
quelques jours, on passera au point mort -
le jeu de mots est exclu. Tous les secteurs
de la vie publique aussi bien que le quoti-
dien du Mauricien, son existence, seront
secoués dans leurs routines établies lors de
la période de l’avant-crise.
Plus le pays s’enfonce dans la pan-
démie, plus les détenteurs de pouvoir de
l’argent, les chefs autoproclamés des lob-
bies, castes et communautés, les protégés
et impunis notoires, mesureront la nature
éphémère de leur pouvoir.
Le pouvoir politique, lui, est confiné :
condamné à gérer les chiffres qui montent
en inquiétude et les tensions que pro-
voquent ses décisions. Et, bien qu’acculé
par les dysfonctionnements au niveau du
«preparedness» pour ce type de crise, il va
accentuer la pression sur la population
pour qu’elle cède encore plus de sa liberté.
Chez le peuple, certains auront la
chance de continuer à vivre comme avant,
évidemment avec quelques petits incon-
vénients et modifications à leurs appétits :
ceux qui ont fait leur stock de provisions, est une exigence
ceux qui travaillent chez eux, et les salariés logique. Le
aux émoluments garantis. Le calvaire sera pouvoir n’a
pour les autres. Et la police sévira, des mé- d’autre choix
thodes qu’approuveront les bien lotis : re- que de s’y
cette pour des tensions qui transformeront conformer,
le Mauricien calme et solidaire en réfrac- s’il ne veut
taire des ordres imposés, mais irréalisables. pas avoir à gé-
Avec le nombre croissant d’infectés, les rer une crise à
hôpitaux seront pris d’assaut, donnant lieu l’intérieur d’une
à une insuffisance de lits, de respirateurs autre.
et autres équipements. Les malades du Nos élites politique et éco-
Covid-19 viendront s’ajouter aux cas, en nomique et autres détenteurs des pouvoirs
temps normal, de crise cardiaque, d’AVC deviendront plus humbles, et pas seule-
ou autres résultant d’accidents graves, pro- ment dans leur discours. Ils s’imprégne-
voquant manque de place dans les ICU et
pression sur les médecins. Lorsque la si-
ront d’un sens sincère d’écoute des autres,
en dehors de leur giron de complaisants.
tuation rendra incontournable le triage
-procédure cruelle qui fait choisir parmi
Fini leur ton péremptoire vis-à-vis du
peuple, des médias et l’opposition. Fini

le Mauricien calme et solidaire en réfractaire des des patients, ceux à laisser mourir- le Co-
vid-19, en continuant son expansion, verra
leur refus de la critique contre la gestion
des fonds publics, contre leurs projets mi-

ordres imposés, mais irréalisables.»

notre rapport avec la mort se transformer ! robolants. Fini leur cynisme sur les ques-
Avec de pires jours à venir, une adhé- tions de l’environnement.
sion totale de la population aux mesures Maintenant que Covid-19 leur rappelle
difficiles dépasse le cadre de l’utilité : elle qu’elle est vaine… la recherche d’éternité !

Dev Virahsawmy, writer, poet

Nitpicking leadership
MAURITIUS, as well as the planet, is under siege.
The government of the day, whether we like it or not,
has taken a set of bold and appropriate decisions but
response from some people and some political leaders
shows that many cannot see the wood for the trees. Of
course, nothing is perfect. There may be a 10-15% error
margin but that does not mean that we must throw the
baby with the bathwater.
In a situation of war against a very dangerous ene- sharing, most politicking self-seekers – and we have lots a situation is CRIMINAL.
my when our survival is at stake, we would have expec- of them – seek to use the crisis for self-aggrandisement Dark clouds hang on us
ted political leaders and social media opinion ‘leaders’ and self-promotion. Only two opposition leaders have but is there a silver lining?
to offer life-saving solutions but, in most cases, we find risen above the political muck and have shown that they Yes, there is. A few lessons
people so engrossed in the glorification of their egos that possess the vision and political intelligence, which the can be learnt:
nitpicking has become their favourite response to a dra- complex situation demands. They are Dr Arvin Boolell w Neoliberalism, as
matic, not to say tragic, situation. When simple common and Mr Xavier Luc Duval. practised by the Trumps and
sense demands a new mindset based on solidarity and Most of us have been shocked by the irresponsible Bolsonaros, has succeeded in
behaviour of many Mauritians who do not seem to un- making a handful of SUPER-

«While medical, law-enforcement

derstand the gravity of the situation. While medical, law- RICH but has lamentably failed to produce
enforcement and NGO personnel are risking their lives, a better world;

and NGO personnel are risking their lives,

thousands of Mauritians, powered by selfishness and
greed, are pouring oil on fire. These people are from dif-
ferent cultural, ethnic and political backgrounds and their
thousands of Mauritians, powered political leaders have failed to take them to task. Why?
Simply, because their votes are invaluable. The mantra
- by selfishness of most political leaders is: “DON’T GO AGAINST THE
GRAIN; tell people how admirable they are”. Do they have
and greed, are pouring oil on fire.» the right sense of priority? Are they ready to leave their
comfort zone? It is legitimate to doubt.
Covid-19 has shown how vulnerable we are. Loo-
king after one’s political benefits and advantages in such
w Global burning, climate crisis and ecological
destruction have been exacerbated;
w Food security in terms of production, distribution
and consumption is the order of the day;
w Solidarity and sharing must replace selfishness and
greed;
w Our National Language (Morisien) is a vital tool
for survival;
w Hard times have shown our nation-building
potentials.
As a new nation in the bud, let us chart a new course!

Rajoo Vithilingem, Percy Yip Tong, artiste engagé

former Speaker of Regional Assembly and former Permanent Secretary

An unprecedented event Corona… to pa pou trap mwa

NEVER before have we been faced with such a terrible
threat to our lives. So used to our comfort zone, at first, we
took it lightly: have we not had the better of malarial fever, La
vache folle, dengue, chikungunya and other such diseases that
wrought greater havoc elsewhere. We have made so much
progress in science and technology, and medical science
has advanced so fast that no disease could curb our superb
and overconfidence. But the shock in the world has bent our
heads and made us aware of our limitations.
The reaction of our people
Our reactions have been diverse: from overt defiance
in spite of the rate of contamination, through extreme fear
for our survival. In Mauritius, except for the reaction of the
health authorities, the initial immunity resulted in an arrogant
SUIS heureux car suis certain que nous al- peuvent plus nourrir leur
lons vaincre ce virus de merde vu que cela ne famille. Ils font partie
leave peanuts for others? It is dépend pas que des décisions tardives plus ou du secteur informel
understandable that people moins bonnes de nos dirigeants. Cela dépend ou de petites entre-
need diapers, toilet papers avant tout de notre comportement responsable prises culturelles.
bread and flour; but should et discipliné. Car si nou res lakaz, lav lamin, gard Le gouvernement
we hoard all these things? distans, desinfekté partou, virus ralanti net. doit les soutenir fi-
In Australia, with a different Nous sommes chanceux d’avoir des super-hé- nancièrement. Sur-
culture, shoppers were doing ros qui, au risque de leur vie, travaillent dans les tout que la musique,
the same, except that now they hôpitaux, d’avoir des compatriotes qui travaillent le cinéma et la littéra-
have moved to alcoholic drinks. dans les services essentiels pour nous fournir ture ont largement aidé
It seems that, like Europe did during eau, électricité, internet et surtout de quoi man- à ne pas déprimer chez soi.
the bubonic plague, the fear of doomsday has ger. Malheureusement, le confort du confinement Ce confinement a aussi déclenché une vague
surprising effects on people. Some, like the Epicureans, say: varie largement selon les couches sociales. positive de création artistique. Musiciens, vi-
‘Let’s eat and drink, for tomorrow we die. Another extreme Nous sommes chanceux aussi que notre déastes, écrivains, danseurs mais aussi le simple
behaviour was people walking in the streets lamenting and confinement de quelques semaines n’ait rien de citoyen ont trouvé l’inspiration pour nous offrir
whipping themselves to be forgiven their sins. But, in Mau- comparable avec des œuvres rem-

«Beaucoup de ceux
scepticism followed by panic and extreme fear. We have noted ritius, we, who are so religious and always celebrating reli- le long confine- plies d’humour et
the indiscipline of some of our people. Despite the appea- gious festivals with prayers and dancers, have calmed down ment des popu- de créativité

qui discriminaient les

rance of the first symptoms of contamination which, thank- through fear of the virus, forgetting that everything is in the lations en guerre Profitons tous
fully, proved negative and the occurrence of the first deaths hands of God. Let us hope the virus will have taught us a qui voient leurs du confinement
and the PM trying few lessons. villes mitraillées pour réfléchir à
with his ministers to
grapple with the killer
«Shall we become less selfish Lessons we may have
et bombardées
et qui, affamées, utilisateurs de drogue un nouveau mo-
dèle de société
virus and appealing
to the population for
or shall we continue to act
learnt
w Life is short and the tem-
doivent s’abri-
ter dans les caves sont en cette période de plus juste et du-
rable.
assistance in contai-
ning its spread, many
violent in supermarkets
porary nature of our stay on
earth;
des immeubles.
Ou alors forcées confinement en manque Suis heureux
car suis certain
remained sceptic and
continued business
and grab the best for
w Food is perishable: hoar-
ding is stupid and deprives
à l’exode dans des
conditions inhu- de cigarettes, d’alcool, de que la planète
Terre va s’en sor-

sexe, de sport et autres

as usual, But, in this others; maines comme tir. Certes avec
case, business was not
ourselves and leave peanuts w Decision-makers should tous ces réfugiés énormément de

addictions possibles…»
serious work, but en- devise the best communica- syriens qui fuient victimes mais la

for others?»
joyment. Some went tion means in order to avoid la guerre depuis plupart d’entre
on picnic parties as if confusion and panic; plusieurs années. nous seront en-
they had no private w Only those who obtain Étant un direc- core vivants.
space at home and information first-hand should teur artistique impliqué dans la toxicomanie avec Ceux-là feraient bien de réfléchir sur la façon
it was the first time come forward to avoid misun- l’ONG Collectif Urgence Toxida, je note que ce dont ils veulent continuer de vivre et sur com-
they saw our beaches. Some, forgetting confinement ins- derstanding. The dates of communiqués and other official virus a des retombées sur les consommateurs de ment ils envisagent leur futur, notre futur.
tructions, grouped themselves to indulge in small talk, if not announcements should be clear; terms such as “hier” should drogue et la culture.
plain gossip. be accompanied by precise dates Sur le terrain, les toxicomanes n’ont plus Virus pé fer nou trouv kler
w As far as possible, not more than two persons should d’argent pour acheter leur héroïne, synthétique pou enn lil moris meyer
Unbelievable Behaviour communicate on one theme. et autres drogues. La mafia en profite pour mon- pou renfors la nasion
One important lesson we have learnt, though, is that ma- w Once it is announced that a measure will be adopted ter les prix avec des conséquences sur le taux de avek enn nouvo vizion
ny of our compatriots, in spite of their education, will never for a certain matter, like admission of customers in alphabe- criminalité. Beaucoup de ceux qui discriminaient Aprann met lasanté avan larzan
change their uncivilized behaviour to which we have been tical order in supermarkets, this should be proceeded with les utilisateurs de drogue sont en cette période de manz sé ki bon kouma létan lontan
used every day on our roads. And they have the cheek to without undue delay; confinement en manque de cigarettes, d’alcool, Aprann respekté la natir
complain when the police, exasperated by their insensiti- w Everything should be done in future to avoid problems de sexe, de sport et autres addictions possibles… pou ki li retrouv le sourir
vity, are rude to them. Do these ruffians realise that doc- resulting from reactive measures, e.g. food and vital drug alors que d’autres augmentent fortement leur Aprann konn nou voizin
tors, nurses, the police and others are exposing themselves supply in times of calamity is a matter that demands our dose quotidienne de smartphone. dir avan tou ki nou morisien
to death just to save us and our children. Will this pandemic urgent attention. This is where we may become wiser after Le secteur culturel est aussi fortement af- Travay pou enn sosieté pli ziss
effect a salutary change in our manners and our mentali- the event; and fecté par l’arrêt économique, surtout dans le pou amelior nou lil moris
ty? Shall we become less selfish or shall we continue to act w The authorities should invite local experts to offer ad- tourisme. Beaucoup d’artistes et musiciens ne Yes we can !
violent in supermarkets and grab the best for ourselves and vice in such difficult times.
PAGE 18 • l’express du vendredi 10 avril 2020• www.lexpress.mu

COVID-19

Tout
ÊTRE CONFINÉ À LA MAISON

Conséquences
Covid-19
IL y a un méchant virus qui
menace la planète. C’est tout ce
dont tout le monde parle en ce
veut pas dire vacances et sorties!
Loin de là. Tout le monde doit
rester à la maison, toi, tes parents,
D’ou vient le covid-19 ?
Ce vilain virus est apparu en décembre

et possibilités
moment. Tu dois surement te
demander c’est quoi exactement
ce coronavirus. Il s’agit en effet
les voisins, les jeunes et moins
jeunes. On ne peut plus circuler
librement sur le chemin, ou
2019 en Chine, plus précisément à
Wuhan, capitale de la province de Hubei.
On soupçonne que ce virus aurait été Les enfants aussi
transmis à l’homme par un animal. Plus sont-ils touchés ?

C
d’une famille de virus invisibles rendre visite aux grand-parents,
précisément par le pangolin, un animal Oui, le Covid-19 est tres contagieux et peut
onfinement général veut dire être obligé à l’oeil nu. Quand tu regardes les ni recevoir des invités. Cela, car
à écaille qui est en danger d’extinction infecter n’importe qui. Comme c’est un nouveau
de rester chez soi et agir de manière illustrations du virus ou le virus le virus est très infectieux et peut
à cause du braconnage. Mais rien virus, personne n’est immunisée. C’est à dire,
responsable pour éviter d’attraper ce lui même sous microscope, tu se transmettre d’une personne
n’est confirmé. personne n’a encore eu le temps de développer
virus (qui fait peur) et de le transmettre verras qu’il porte des sortes de à une autre. Si tu es porteur du
Depuis, ce virus a infecté de nombreuses des défenses contre le virus. Et il n’existe pour
aux autres. Seulement voilà, être enfermé chez soi petites couronnes. C’est de là virus, tu peux ne pas avoir aucun
personnes et comme il est très contagieux, il le moment aucun vaccin contre.
agit sur l’humeur de chacun. Cela peut avoir des que vient son nom : Corona, qui symptôme jusqu’à après deux
est devenu une épidémie mondiale. Le virus
conséquences négatives si nous ne trouvons pas veut dire couronne en latin. Le semaines. Pendant ce temps, si tu
s’est répandu très rapidement à travers le
un moyen de nous adapter à ce nouveau mode
de vie. Pour beaucoup d’entre nous, combattre
Covid-19, lui, est un membre de
cette famille. En fait, Covid-19,
as rencontré des gens, participé à
une fête d’anniversaire ou même monde à cause des déplacements en avion. Quoi faire si on est malade ?
C’est ainsi que l’Organisation mondiale de Si tu te sens malade et que tu as les symptomes
l’ennui et la solitude aide à nous sentir mieux. c’est une abbreviation : été au supermarché, tu as ainsi
la Santé lui a accordé le du Coronavirus, le mieux c’est de te reposer, de
L’époque de la technologie dans laquelle CO pour Corona contribué à propager le virus
statut de pandémie. rester hydraté et de prendre ta température
nous vivons est donc un atout pour toi! Ainsi VI pour Virus et rendre d’autres gens malades
il y a beaucoup de possibilités pour vivre ce D pour Disease sans le savoir. régulièrement. Si jamais tu as
moment en utilisant tous ces moyens mis à ta Et 19 pour l’année 2019 Pendant ce temps de une fièvre qui persiste ou que
disposition pour essayer au mieux de trouver quand il a été identifié confinement, tu peux te tu as du mal à respirer, il faut alors
appeler sur la hotline 8924. On
un nouveau rythme!
Premièrement, pour continuer à te sentir
Le Covid-19 ressemble à
une grippe. La plupart des gens
faire verbaliser par la police
si jamais tu sors de chez toi
Comment se transmet t’indiquera alors la
entouré, tu peux rester en lien avec ta famille et qui l’attrappent font de la fièvre, sans raison valable. Seuls les le virus ? marche à suivre,
tes amis en leur téléphonant, en envoyant des toussent, ont des difficultés à services essentiels sont toujours Il y a plusieurs modes de transmission s’il faut rester à la
messages (sms, mails, photos…). Ainsi, être en respirer et sont fatigués.On s’en opérationnels. Cela comprend pour ce virus: maison ou partir
contact sans contact permet d’éviter de se sentir remet au bout de quelques jours. la police, les pompiers, le n Par l’air, en toussant ou en éternuant de à l’hôpital.
seul. Ce qui semble le plus bénéfique est le tête à Cela ne semble pas très grave, personnel médical ou encore les fines gouttelettes de salive contaminées
tête mais à distance, c’est à dire la communication n’est-ce pas ? Pourtant, tu as supermarchés et les pharmacies. peuvent s’échapper.
par vidéo à travers les réseaux sociaux et les applis sans doute entendu parler de ces Au supermarché, plusieurs
comme Skype, Facetime ou Whatsapp. gens qui en sont morts. C’est que règles ont été mis en place afin
n Par le contact direct, par exemple, en se
serrant la main.
Comment se soigne-t-on du
Grace à la vidéo, il y a toute la communication certaines personnes sont plus de limiter le contact entre les n Par le contact avec des surfaces covid-19 ?
non-verbale qui se fait. C’est à dire les gestes, le fragiles, comme les personnes gens et assurer qu’il y a assez contaminées: serrure de porte, table, Il n’y a pour le moment aucun traitement contre ce
regard, les expressions du visage et le langage âgées ou des gens qui ont déjà de stock pour tout le monde. chaise, le caddie du supermarché… Les virus, car il est encore tout nouveau. Mais certains
corporel, qui signifie la façon dont se tient une une maladie grave. Ils peuvent Certains ont mis en place des scientifiques estiment que le virus peut médicaments sont effectifs pour
personne, entre autres. Cette communication avoir des complications de santé services de livraison à domicile rester entre quelques heures à soulager les symptômes. Dans
non-verbale est importante dans les échanges s’ils attrappent le virus. afin que les gens n’ont pas à plusieurs jours sur certaines le monde, des chercheurs
avec les autres pour mieux se comprendre. Malheureusement, même se déplacer pour acheter des surfaces. C’est le premier travaillent pour mettre au point
Deuxièmement, pouvoir s’exprimer et des jeunes gens qui n’avaient denrées alimentaires. Pour mode de contamination. un traitement et un vaccin. Près
encourager les autres autour de toi à communiquer pas de maladie avant d’attraper pouvoir circuler, ces personnes- En touchant les surfaces de 1200 recherches sont en
en demandant les questions suivantes : ce virus sont morts. Du coup, là doivent avoir un laisser-passer infectées avec les mains et train d’être fait simultanément
Comment vas-tu? Comment te sens-tu? Est-ce il faut faire très attention. de la police. Les services qu’ils ensuite on se frotte le visage, partout dans le monde.
que tu as envie de parler ? C’est pourquoi le offrent doivent faire partie des le virus entre facilement dans
Tu peux aussi dire des mots gentils aux gouvernement a pris la décision services essentiels. le corps.
personnes qui vivent avec toi et aussi en envoyer d’instaurer un confinement
a ceux qui ne sont pas dans ta maison. Recevoir obligatoire à Maurice. Plusieurs
et entendre un compliment ou un merci donne autres pays du monde ont
e pendanàtunlejeu decosociénfité,écne ment
un réconfort et aide à se sentir mieux et remplir
notre propre réservoir d’amour.
aussi fait de même. Durant le
confinement, toutes les écoles, Quelques co: nseils à suivr
recette de cuisine, jouer
rire Le petit plus:
livres, des BD, écoute des histoires
Troisièmement, garder au maximum une universités, bureaux, magasins Pour tes études jour une carte postale, faire la liste des courses,inven
ter • Lis des
routine quotidienne: se lever et se préparer le et autres endroits publics restent • Consacre au moins deux à trois heures par une histo ire, etc enregistrées. nt
matin, organiser sa journée, manger à des heures fermés. Plusieurs compagnies à des activités scolaires. • Discute avec tes amis à distance, en respectaux
e les consignes de confinement (téléphon e, résea
habituelles, faire son travail scolaire, jouer, avoir font du télétravail, tandis que • Continue à lire et à écrire au moins une heur Pour ta santé: .
un temps d’écran, aider à la maison. N’oublie les cours à l’université sont par jour. • Dors suffisamment, ne te couche pas tard t sociaux). s
pas de faire quelque chose toi aussi pour aider à dispensés en ligne. Et toi • Interroge tes parents et tes professeurs en
cas • Fais une activité physique régu lière, en respectan • Regarde des documentaires, des films, des pièce
la maison, chacun dans la famille pourrait avoir aussi, tu continues à étudier avec de difficultés sur certains exercices. les consignes de confinement. de théâtre.
au moins une responsabilité par jour. l’aide des parents et des profs • Dessine, crée, bricole, cuisine : ce sont er
des • Fais une pause, comme pendant la récréation • Fais des DIY et des expériences de science. s
En quatrième lieu, les émotions sont parfois à la maison. activités qui te permettent auss i de prog ress à l’école. • Essaie de développer tes compétences essentielle
ent.
plus difficiles à gérer à la maison. Il faut pouvoir Par ailleurs, confinement ne et d’apprendre tout en t’amusant. • Evite de trop rester devant les écrans. comme la cuisine, le ménage, la gestion de l’arg
une
parler de ce que tu ressens à tes sœurs et frères • Tout est bon pour continuer à apprendre :lire • Ne mange pas trop de sucreries.
si tu en as, à tes parents et autres proches qui
vivent avec toi. Pouvoir communiquer avec ceux
qui sont autour de toi sur comment tu te sens
t’aidera peut-être à te sentir mieux. Tu peux aussi

Les 10 commandements
réfléchir à différents moyens pour t’aider à te
sentir mieux face à ces émotions désagréables.
Exprime toi avec des mots si tu peux, ou dessine,
écrit ton émotion et fait quelque chose que tu

pour maîtriser les langues à la maison

aimes et qui te fait du bien. Prend soin de bien
respirer tranquillement et de te concentrer sur
des petites choses qui te font du bien chaque
journée et qui comptent pour toi.

Enfin, pour éviter l’ennui et garder la forme, que

peux-tu faire ? Voici quelques idées ci-dessous pour
t’aider à vivre ces journées de confinement plus
agréablement sans passer ta journée devant un écran :
n Joue aux devinettes, fait des blagues, fait des grimaces,
rigole autant que possible !
n Joue à des jeux de société en famille (dominos, cartes,
jeu de l’oie…)
n Bricole, dessine, peint, sculpte dans du savon ou du
bois, fabrique un bracelet avec ce que tu trouves, crée
quelque chose de tes mains !
n Lis et invente des histoires, écris-les et illustre-les, pour
faire ton propre livre !
n Danse, chante, joue d’un instrument de musique que
tu peux d’ailleurs fabriquer toi-même grâce aux ustensils
de cuisine, par exemple.
n Fais de la gymnastique, des étirements et d’autres
exercices physiques.
n Médite, fais du yoga, écoute le chant des oiseaux et le
vent dans les branches, observe la nature par la fenêtre,
ouvre la fenêtre et respire un bon moment.
n Cuisine et crée de nouvelles recettes avec les ingrédients
que tu aimes !
n Fais une chasse au trésor dans la maison, joue à 1, 2, 3
soleil, à cache cache, fais un puzzle, un jeu de construction…
n Écoute de la musique en respirant tranquillement, et
pense à ce que tu ressens, qu’est-ce que cela te fait ?
n Fais un exercice de relaxation. Ferme les yeux un instant
et concentre toi sur ta respiration. Inspire lentement en
comptant jusqu’à 4 et relâche ta respiration tout doucement.
Répète l’exercice 4 fois. Pendant que tu respires, imagine
cet air qui entre et sort de ton corps, ce mouvement comme
une vague t’apaisera. Termine cet exercice en repensant
à un moment agréable qui te fera sourir.
Prend soin de toi et n’oublie pas tous les trésors que
tu as en toi pour t’adapter et continuer à développer
tes compétences de vie.
Sources : Cerveau et psycho (mars 2020) ; General
Psychiatry (6 mars 2020) ; The Lancet (14 mars 2020)
Amélie SAULNIER
Psychologue du développement de l’enfant et l’adolescent
Responsable de projet Les Amis de Zippy
et Centres d’Ecoute dans les Collège
Dur dur de Utilise tes manuels scolaires Reste en contact avec tes profs
réviser et faire Ne laisse pas dormir tes livres d’école. Grâce à la technologie, il est très facile
Ce sera certes difficile d’essayer de garder contact avec tes profs. Alors
ses leçons de te retrouver tout seul avec les profites-en! De nombreux éducateurs sont
instructions et les explications. en train d’essayer d’aider leurs élèves à
tous les jours
Mais ceux-ci vont te servir de guide distance. Groupe WhatsApp, plateforme
lorsqu’on est pour garder le niveau. Chaque en ligne ou encore des leçons par
à la maison ! classe ou grade a un programme vidéoconférence… N’hésite pas à rester en
d’études bien défini selon l’âge des contact avec tes profs pour leur demander
Mais dans ces élèves et tout cela se trouve dans les des conseils et des explications.
temps incertains, livres d’école. Ainsi, tu sauras à peu près ce qu’il faut
que tu apprennes.
avec encore de
nombreux jours Litterature et lecture
de confinement L’un des meilleurs moyens pour apprendre une langue
devant toi, il faut c’est de faire de la lecture! Il y a toute sorte de livres
dans toutes les langues et pour tous les goûts.
bien que tu gardes Bande-dessinée, histoire de détective, d’aventure,
de la science fiction, la mythologie et plein d’autres
le rythme. Rien
genre! Tu peux aussi lire le journal ou des magazines
de plus facile pour acquérir de la connaissance générale. Pour les
lorsqu’il s’agit des élèves de littérature, c’est le moment de lire
ou de relire l’oeuvre qui est au programme, te
langues! Voici familiariser avec les personnages, apprendre
10 consignes à connaître l’histoire, noter les formules et
techniques littéraires.
à suivre pour
que tu puisses
apprendre tes
leçons de langue.
Carnet de vocabulaire
Tu veux apprendre des mots
Elles sont valables nouveaux, eélargir ton
pour l’anglais, vocabulaire? Facile, il suffit de
faire de la lecture et de noter, Ton ami le dico
le français ou noter, NOTER, tous les nouveaux N’oublie pas qu’un mot nouveau ne t’est utile que si tu en connais
n’importe quelle mots que tu trouveras. Met toi un le sens. Ca veut dire quoi sollicitude, par exemple? Eh bien,
objectif à atteindre, par exemple, pour le savoir, il suffit d’ouvrir ton dictionnaire et de noter la
autre langue découvrir trois nouveaux mots par jour. définition dans ton carnet de vocabulaire. Pour le français, le
que tu veux Mais il ne suffit pas simplement de les écrire Larousse ou Le Petit Robert sont des références. Pour l’anglais,
quelque part et puis c’est bon, non. Chaque nouveau il y a Collins, Cambridge ou encore Oxford. Tu as également
apprendre ! mot que tu apprendras, il faudra que tu l’utilises. Fais des de nombreux dictionnaires en ligne pour t’aider à trouver
phrases, sers toi du mot dans une conversation. des définitions simples. Demande conseils à tes profs pour les
dictionnaires concernant les autres langues.
 l’express du vendredi 10 avril 2020• www.lexpress.mu • PAGE 19

Il y a un vilain virus qui se propage ! Tu as dû certainement

COVID-19

Staying safe during the Covid-19 pandemic

entendre parler du COVID-19. Cet ennemi invisible fait
des ravages dans le monde car il est très infectieux et se
transmet facilement. Il peut vivre sur ta peau, ou encore
sur la surface des objets, sans que tu ne le vois. Il y a en
effet des organismes qui vivent en permanence sur ta At the moment, most of us need to stay home due to the Covid-19 pandemic. While
peau. Voici comment pouvoir les voir !
we are at home, some people are busy working to make sure that we are safe.
So, who are the people still working? Do we know who they are?

Doctors Police Officers Supermarket The Government

and nurses They are busy all day employees They are working day and
They are working in hospitals and making sure that They are working to night to find a solution to help
and taking care of those who the people on our make sure that we still our people and our country
are sick. island are safe. have food on our plate. during this difficult time.

Cultive
And that’s NOT all! There are plenty of other people still at work. What job do they do?
Make a list of these jobs and say why they are important. Ask your parents if you’re not sure

What’s the difference between germs, Activity: Making a poster on C

microbes !
tes bacteria, and viruses?
Germs are tiny organisms which can spread diseases
in people, animals, and plants. Some germs spread
easily from one person to another through coughs
or sneezes. Germs can also live on surfaces for
some period of time.
Bacteria and viruses are types of germs.
Most bacteria don’t cause any serious problems.
Dans
Ce qu’il te faut : quelques jours,
In contrast, viruses such as the Coronavirus
l Des couvercles de pot (de confiture, par exemple) (Covid-19) can make you very ill.
tu verras que The importance of hand washing.
l Un cube de bouillon des colonies de Hand washing is a good habit to have at home, at
l De l’eau microbes vont se school, and wherever you are! And these days, because of
l De la gélatine ou de l’agar agar développer ! the Covid-19 pandemic, hand washing is more important
l Des cotons tiges
than ever. It is the best way to protect yourself and avoid
spreading diseases. Make a poster using the above pieces of advice and add
l Un stylo When should you wash your hands? Tick everything one or two of your own. Illustrate your poster with pictures
that is appropriate. and drawings and share it with your family and friends.
Les étapes: • Before you eat. Be careful: Before giving any advice, make sure to check
1. Dissout le cube de bouillon et l’agar agar/la gélatine dans de l’eau • After you eat whether they are good advice!
bouillante (te faire aider par les parents). • After you play in the dirt.
2. Vide un peu de cette mixture dans les couvercles. • After you wake up. Make a poster using Do’s and Don’ts. Think of all the people
• After you play a sport. working to keep us safe. What can we do to keep them safe too?
3. Recouvre chaque couvercle d’un film plastique et laisse solidifier.
• After you blow your nose.
4. Mets un coton tige dans ton nez et touche le à la surface de la mixture • After you go to the toilet. n Step 1: Get some paper, scissors, couloured crayons,
dans l’un des couvercles et recouvre le couvercle avec le film en plastique. • Before you go to bed. some glue and some white tack.
5. Répète le processus avec l’oreille, la langue ou encore sous les aisselles. • All of the above n Step 2: Make a list of Do’s and Don’ts - five or six should
6. Note sur chaque couvercle de quel partie du corps il s’agit. Answer: all of the above be enough.
n Step 3: Take an A4 sheet of paper and write them down.
n Step 4: Illustrate your poster with pictures and drawings.
Ce qui se passe : Do’s and Don’ts to stay safe during n Step 5: Put the poster up where everybody in the house
can see it.
Nous avons environ 1,5 kilos de micro-organismes dans le corps. the pandemic n Step 6: Share your poster with your family and your friends.
Mais pas de craintes, ils sont pour la plupart nos alliés sans lesquels Here are some useful advice you can give your friends and family to keep
ce serait impossible de vivre. Ils ne sont pas visibles normalement, them safe and healthy: Important: Only use materials you have in the house. Don’t
mais si on les cultive d’une façon appropriée, ils donnent naissance • Wash your hands regularly. ask your parents to go out to buy any extra materials!
à de jolies colonies macroscopiques très colorées. Le mélange de • Avoid crowds. Would you like more activities to do at home while schools
bouillon et d’agar agar/gélatine fournit à ces micro-organismes qui • Cough and sneeze into your elbow. are closed? Here are some more ideas:
se trouvent dans ta bouche, ton nez, tes oreilles ou sous tes aisselles • Don’t go out ! Make a calendar, a clock and plenty of other fun things
toutes les nutriments dont ils ont besoin pour se multiplier. Can you think of anything else? with our craft printable templates: https://learnenglishkids.
britishcouncil.org/crafts
To create a bookmark, a stick puppet, or something else,
GRAMMAR CORNER watch our ‘How to’ videos: https://learnenglishkids.britishcouncil.
Macroscopiques : visibles à l’œil nu The imperative form: org/how-to-videos
We use the imperative form to give a command or an advice. The impe- Love writing stories? Check one of our story maker activities!
rative is formed with the bare infinitive of the verb (e.g: Wash your hands). https://learnenglishkids.britishcouncil.org/games/story-
In the negative form, we add don’t before the verb (e.g. Don’t go out). maker-1
Last but not least, take good care of yourself, your family
Pratique ton écriture We use the imperative form to make Do’s and Don’ts lists. and all your friends!
Eh oui, ne néglige pas cet aspect très important de
l’apprentissage d’une langue. Il faut pratiquer ton écriture.

Ailleurs…
Si pour les plus petits, il s’agit de faire des phrases simples,
pour les plus grands, il faut écrire une composition en faisant
attention à la forme, au vocabulaire et à la grammaire.
Essaie de faire des textes complet comme tu l’aurais fait à Des chèvres gambadent
l’école. Et quand tu auras fini, tu pourras le faire corriger par au Pays de Galles
les parents ou l’envoyer par mail ou par WhatsApp à ton prof. Un troupeau de chèvres Great Orme
Un sujet que tu pourras aborder dans une de tes composition Kashmiri a galopé dans les rues désolées
peut être le confinement. Comment cela se passe pour toi, ce que de la petite ville de Llandudno, au Pays
tu fais de tes journées, tes craintes et tes questions sur le Covid19… de Galles, Royaume-Uni, à la recherche de
nourriture. Certaines chèvres ont dévoré les
haies, d’autres ont escaladé les murs des
La conversation bâtiments. C’est la première fois que des
habitants en voient, car ces chèvres sont très
Il ne suffit pas de pouvoir
lire, écrire et d’écouter. Il méfiants envers les humains.
est aussi très important de
pouvoir parler une langue.

Les animaux profitent

Les films
et les vidéos
Cette consigne devrait
te plaire, tu n’as qu’à
allumer la télé! Regarder
des films et des vidéos
dans une langue aide
à la compréhension
de celle-ci, grâce à ton
ouïe. A force d’écouter
quelqu’un parler une
langue, on finit par
s’y habituer et on
reconnaît des mots, des
tournures de phrase,
des expressions. Sur
YouTube, il y a pleins
de vidéos qui sont
justement fait pour aider
dans l’apprentissage des
langues. Pour les élèves
de littérature, c’est aussi
l’occasion de regarder
le film basé sur l’oeuvre
qui est au programme.
Pouvoir regarder ce qui
se passe et avoir un
visuel sur lequel se baser
aident à une meilleure
compréhension de
l’histoire.
C’est pourquoi il y a un
examen oral pour les langues. Des pumas
Alors à la maison, essaie de parler dans les rues de Le retour
dans la langue que tu apprends, essaie
Santiago des coyotes
du confinement
de tenir des conversations. La pratique orale te permettra
d’identifier tes points faibles et tu pourras travailler Les pumas sont des à San Francisco
dessus. Par exemple, certains mots te manqueront lorsque
tu voudras expliquer quelque chose et cela te permettra
animaux en danger
et on les voit que Ils y étaient bien avant
que la ville de San
très rarement même
d’apprendre de nouveaux mots ! Francisco, aux Etats-Unis,
dans la nature. Mais
quelques uns ont été Covid19 oblige, les humains restent à la maison. Sauf ceux ne devienne ce qu’elle est
aujourd’hui. De nombreux
La pensée aperçus à Santiago,
la capitale du Chili.
des services essentiels, bien entendu. Mais peu à peu, les
villes et villages du monde accueillent des visiteurs d’un autre habitants indiquent avoir
vu des coyotes parcourir
Tu connais cette petite voix qui parle Alors que la ville est
sans cesse dans ta tête? Il te parle autre, ceux à quatre pattes, à plumes ou à écailles. Eh oui, les rues, chose qui n’était
enfermée au milieu
en quelle langue d’habitude? Pour les animaux s’approchent peu à peu des habitations pour pas arrivée depuis plus de
de la pandémie de
apprendre une langue, il est important coronavirus, les explorer ces rues qui semblent désormais déserts. 100 ans. Avec les humains
d’essayer de penser dans cette langue. experts de la faune cloîtrés à l’intérieur, ces
Car si tu penses en kreol morisyen et disent que les animaux bêtes en profitent pour
que tu parles ou tu écris en anglais, eh bien profitent des rues reconquérir les espaces
tu risque de traduire littéralement. C’est comme cela vides pour chercher de qui leur appartenaient
qu’ont lieu des idioties tels que “he is a bus beater”. Alors la nourriture. autrefois.
la prochaine fois que tu écris une phrase, essaie de vider ton
esprit et pense dans cette langue.
Des cerfs affamés au Japon
Entraînement quotidien Dans le parc de Nara au Japon,
des milliers de touristes viennent
Pour bien maîtriser une langue, il faut
pratiquer tous les jours. Cela peut d’ordinaire côtoyer les cerfs
varier de l’oral à l’écrit, lecture, Sika qui y vivent en liberté et
film, exercice de grammaire et de leur offrent des galettes de riz.
vocabulaire… Bref, l’important c’est En l’absence de ces visiteurs,
de toucher un petit peu à la langue les animaux n’ont d’autre
tous les jours. Tu peux faire tes devoirs, choix que de s’aventurer en
des dictées, jouer à des jeux éducatifs ville, pour y brouter les plantes
comme les mots fléchés et trouver des des jardinières. Des cerfs se
activités de langue à faire en famille. sont même retrouvés dans les
stations de métro souterraines !
PAGE 20 • l’express du vendredi 10 avril 2020 • www.lexpress.mu
D A N S
Des célébrités morts, Le monde en quête
de réponses concertées
malades ou guéris
Des chefs de file mondiaux et de la royauté aux
musiciens, stars du sport et acteurs, le coronavirus
a frappé des millions de personnes dans le monde.
Voici un tour d’horizon de personnalités qui sont
décédées, infectées ou guéries par COVID-19. Les dirigeants
mondiaux
DÉCÉDÉ s’efforcent de
• 21 mars : L’ancien président du Real Madrid, surmonter
Lorenzo Sanz, est décédé à l’âge de 76 ans.
leurs divisions
• 24 mars : La célèbre star afro-jazz Manu Dibango, pour apporter
86 ans, et le vénérable dramaturge américain des réponses
Terrence McNally, 81 ans, sont décédés des suites concertées à
de complications liées au coronavirus.
la pandémie
• 30 mars : L’ancien président de la République du de Covid-19.
Congo Jacques Joachim Yhombi Opango est décédé Le bilan devait
en France, à l’âge de 81 ans.
dépasser
• 31 mars : Le Sénégalais Pape Diouf, 68 ans, ancien les 90 000
président du club de football français Olympique morts bientôt
de Marseille, est décédé à Dakar.
et menace
• 1 avril : La grande star du jazz Ellis Marsalis est la planète
décédée à l’âge de 85 ans après avoir contracté le virus. d’un crash
économique
• 5 avril : Mahmud Jibril, ancien chef du
gouvernement rebelle libyen qui a renversé le dictateur sans précédent.
Mouammar Kadhafi en 2011, est décédé.
HOSPITALISÉS SYMBOLE de la gravité
exceptionnelle de la situation,
L’auteur chilien Luis Sepulveda, 70 ans, a la coalition menée par l’Ara-
été hospitalisé en Espagne après avoir présenté bie saoudite et engagée depuis
ses premiers symptômes le 25 février. On ignore cinq ans dans un conflit impi-
l’évolution de son état depuis. toyable avec la rébellion des
Depuis le 5 avril, le Premier ministre britannique Houtis auYémen, a annoncé
Boris Johnson a été admis à l’hôpital et se bat contre un cessez-le-feu à partir de
le virus en soins intensifs après son diagnostic le 09H00 GMT pour prévenir
27 mars. Marianne Faithfull, 73 ans, icône des années une propagation du coronavi-
60 et célèbre auteur-compositeur-interprète, a été rus. Alors que plus de la moi-
hospitalisée à Londres le 4 avril après avoir été testée tié de l’humanité est placée
positive. en quarantaine, des «secteurs
entiers» de l’économie mondiale
CONTAMINÉS sont à l’arrêt, relève l’Organi-
sation mondiale du commerce
L’ancien président finlandais et prix Nobel de la (OMC), et un demi-milliard
paix Martti Ahtisaari, est porteur du coronavirus. Sa de personnes risquent de tom-
femme a aussi été testée positive depuis le 24 mars. ber dans la pauvreté, selon
Le négociateur en chef de l’Union européenne l’ONG Oxfam.
pour le Brexit, Michel Barnier avait annoncé sa Les échanges commer-
contamination le 19 mars. Depuis, il «récupère chez ciaux pourraient s’effondrer
lui, il va mieux», selon une source de la Commission de jusqu’à un tiers cette année,
européenne. s’alarme l’OMC. Et pas moins
L’acteur américain de Forrest Gump, Tom Hanks
et sa femme, l’actrice et chanteuse Rita Wilson, guéris,
sont rentrés à leur domicile de Los Angeles le 30
mars. Ils ont passé deux semaines de quarantaine en
Australie. L’acteur britannique Idris Elba, testé positif
mais asymptomatique, a annoncé sur Instagram le
La crainte de «dégâts psychologiques» chez les soignants
31 mars la fin de sa quarantaine. «LES dégâts psychologiques
Le Prince Charles héritier de la couronne après vont être importants»: dans
britannique, positif, a terminé le 30 mars un isolement les hôpitaux d’Ile-de-France – la
de sept jours mais a décidé de s’isoler une semaine région de Paris – comme ailleurs
supplémentaire. Le prince Albert II de Monaco, en Europe, le manque de matériel
contaminé, est sorti de quarantaine le 31 mars. et la surmortalité des patients
Plusieurs joueurs de la Juventus de Turin sont pèsent sur le moral des soignants
positifs, dont le Français champion du monde qui combattent le Covid-19. «On
Blaise Matuidi – asymptomatique mais toujours en regarde du jour pour le lendemain».
quarantaine – ou l’attaquant argentin Paulo Dybala, Le professeur Yves Cohen, chef
qui a indiqué le 27 mars se sentir «beaucoup mieux». du service réanimation de l’hôpital
Contaminés aussi, l’ancien défenseur de l’AC Milan Avicenne à Bobigny, en banlieue
Paolo Maldini et son fils Daniel, attaquant du club. parisienne, résume la situation
En Angleterre, l’entraîneur d’Arsenal, l’Espagnol matérielle de son établissement.
Mikel Arteta, annoncé positif le 12 mars, est guéri. Mais le il redoute déjà «la fin
Parmi les quatorze joueurs de la NBA testés positifs, de la crise», quand «les soignants
Rudy Gobert, Donovan Mitchell, Christian Wood risquent de décompresser» après s’être
et Marcus Smart ont depuis indiqué être guéris. sur-investis.
Également rétabli : Earvin Ngapeth, star de l’équipe Dans son département, la
de France de volley. Seine – Saint-Denis, la mortalité
Le ténor espagnol Placido Domingo, 79 ans, est a bondi de 63 % entre le 21 et le
sorti le 30 mars de l’hôpital mexicain où il avait été 27 mars par rapport à la semaine
admis et suit un traitement chez lui. Les chanteurs précédente. Même si beaucoup ne
français Patrick Bruel et CharlElie Couture ont sont pas morts à l’hôpital, l’impact
annoncé le 2 avril se remettre du coronavirus. psychologique des nombreux décès
liés au Covid-19 inquiète beaucoup
EN QUARANTAINE
PRÉVENTIVE
Le 2 avril, le Premier ministre israélien Benjamin
Netanyahu est retourné en quarantaine préventive
Le confinement en attendant le pic
après le test positif du ministre de la Santé CETTE obligation pla-
Yaakov Litzman. nétaire à rester chez soi pour
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau est combattre l’épidémie, qui a fait
en isolement depuis l’annonce de la contamination plus de 80 000 morts, reste tou-
de son épouse Sophie le 12 mars. Il a indiqué le 6 tefois très théorique dans de
avril qu’il comptait continuer à télétravailler «autant nombreux pays d’Afrique et
que possible». d’Amérique latine notamment.
«Reste chez toi !» : auVenezuela,
le message répété en boucle par
la télévision d’État se heurte à
la réalité d’un pays où 60 %
des 30 millions d’habitants sont
confrontés à des pénuries d’eau,
selon des ONG. Résultat, dans
un quartier populaire de Ca-
racas, ils sont 200 à attendre
sur un trottoir pour remplir
leurs bidons d’eau... à une
bouche à incendie.
Alors que 140 00 per-
sonnes sont contaminées aux
États-Unis, sur plus de 700 000
cas officiellement déclarés dans
le monde, Donald Trump, ne
prend plus le Covid-19 à la lé-
gère. «Potentiellement 2,2 millions
de personnes auraient pu mourir
du Covid-19 si nous n’avions
rien fait», a reconnu le président
dimanche. Son conseiller sur
la pandémie, le Dr Anthony
Fauci, avec lequel il semble dé-
L E M O N D E
COVID-19
en mettant le son de ces
marches à plein volume
peu après 20H00, après les
applaudissements destinés
au personnel médical.
n Changement
quotidien
Plus d’un million et de-
mi de cas d’infection par le
nouveau coronavirus étaient
officiellement déclarés dans
le monde hier à 11h GMT.
Près de 89 000 décès ont été
enregistrés selon un comp-
tage réalisé par l’Agence
France-Presse.
Les États-Unis sont
le pays le plus touché
L’ennemi invisible affecte non seulement la santé des gens mais l’économie des pays aussi.
en nombre de cas
de 1,25 milliard de travailleurs ton aurait accepté de ne plus pour répondre à la crise avec à la veille de sa mort et temps (432 132, dont 14 817 décès).
risquent d’être directement insister sur «un virus d’ori- des mesures budgétaires. fort de l’année liturgique. L’Europe reste le continent
affectés, selon une estimation gine chinoise», formulation qui Mais de profondes divi- Le pontife devra à cette ayant recensé le plus de cas
de l’Organisation internatio- suscitait la fureur de Pékin. sions opposent notamment occasion s’abstenir de se li- (787 744) et de décès
nale du travail (OIT). Malgré Le secrétaire général de les pays du Sud du continent vrer au rituel du lavements (62 402). L’Italie affiche le
le confinement et un début de l’ONU Antonio Guterres devra à l’Allemagne et aux Pays- de pieds, celui-ci ayant été plus grand nombre de décès
normalisation à Wuhan, ville toutefois parvenir à unifier une Bas, opposés à toute mutua- interdit à l’heure du corona- (17 669), suivie par l’Espagne
où a débuté la pandémie fin instance divisée entre membres lisation des dettes publiques. virus qui bannit les contacts (15 238), la France (10 869)
2019 et dont le bouclage a permanents et membres non- Confrontés à des cours au rapprochés. Les autorités de et le Royaume-Uni (7 097).
été levé le 7 avril, le Covid-19 permanents. Il a souligné que plus bas en raison de la pan- plusieurs pays sont sur le qui- En France le confinement déjà
poursuit sa progression. No- ce n’était «pas le moment» des démie, les principaux pays vive pour cette fête qui donne prolongé une fois jusqu’au
tamment aux États-Unis, où critiques, mais celui de «l’unité» producteurs de pétrole, Opep traditionnellement lieu à des 15 avril va se poursuivre au-
il a fait près de 2 000 morts et de la «solidarité pour arrêter et Russie en tête, doivent eux réunions de famille. Comme delà de cette date, a prévenu
en 24 heures, un record. ce virus», alors que le président aussi tenter de s’entendre dans en Irlande, où des barrages l’Élysée le 8 avril.
américain Donald Trump la journée sur une réduction routiers ont été mis en place L’OMS a mis en garde
n Mobilisation a vivement mis en cause de production équivalant à pour éviter toute violation contre toute tentation d’as-
l’Organisation mondiale de la 10 % du débit mondial. des règles de confinement. souplir précocement le confi-
mondiale santé (OMS) pour sa gestion En Espagne, où les nement alors que l’Espagne,
Dans ce contexte, le de la crise. n Pâques 2020 processions retraçant les l’Italie et la France relèvent
Conseil de sécurité de l’ONU Les pays de l’UE ont étapes de la Passion du une tendance à la baisse de
veut tenter de surmonter ses tenté une nouvelle fois hier Des centaines de mil- Christ restent une tradition la tension hospitalière. Des
divisions, notamment sino- 9 avril de s’entendre sur une lions de chrétiens confinés populaire très vivace, les pays comme l’Autriche,
américaines, à l’occasion réponse concertée à la crise, s’apprêtent de leur côté à cé- fidèles vivent au rythme des le Danemark, la Norvège,
d’une réunion en visioconfé- après l’échec de la veille d’une lébrer Pâques dans des condi- retransmissions des marches la Grèce et la République
rence consacrée au Covid-19. première réunion marathon. tions inédites. C’est ainsi sans des années précédentes. À tchèque, jugeant la pandé-
Une première depuis le début Dans une tribune, la présidente la présence de fidèles que le Séville, où les célébrations mie sous contrôle sur leurs
de la crise. Selon des diplo- de la Banque centrale euro- pape François célèbrera à sont particulièrement territoires, ont toutefois an-
mates, «les positions évoluent péenne, Christine Lagarde, a 16H00 GMT la messe de la ferventes, des voisins noncé la levée prochaine de
dans le bon sens» et Washing- appelé les 27 à «être côte à côte» Cène, le dernier repas de Jésus partagent ce moment certaines restrictions.
balance dans la gueule du loup, ils comme tous mes collègues».
ont 19 ans, ils ne sont pas préparés», «Ils sont soumis à une surcharge
craint cette infirmière. Pour le de travail à laquelle il faut ajouter une
moment elle tient le coup, mais surcharge émotionnelle: ils prennent
depuis le déclenchement de la crise, des décisions qui affectent la vie de
elle dort mal la nuit et souffre de personnes et souffrent d’un sentiment
brûlures d’estomac. Dans son d’impuissance du fait du manque de
équipe, neuf de ses collègues ont moyens», décrit le doyen de l’ordre
contracté le coronavirus. des psychologues de Madrid,
Fernando Chacon, cité fin mars
PAS PRÉPARÉS sur le site de la radio et télévision
publique espagnole.
En Italie ou en Espagne, le En Espagne, le syndicat de
Surmortalité des patients, manque de matériel, stress intense… personnel soignant fait face à la personnels soignants Satse a
les personnels soignants des hôpitaux risquent de sortir fortement
impactés de cette lutte contre l’épidémie.
même souffrance. «Nous sommes au demandé aux autorités la mise en
bout de nos forces, autant physiques place de «programmes de soutien
de soignants franciliens. craquent, beaucoup qui sont en que mentales», lançait en mars psychologique (...) tenant compte
Sébastien Point, secrétaire du larmes», décrit Nathalie (prénom l’urgentiste italienne de l’hôpital de du fait que les conséquences du
syndicat Sud-santé à l’hôpital de modifié), infirmière au Kremlin- Crémone Francesca Mangiatordi. stress et d’usure émotionnelle pour
Versailles évoque «la détresse Bicêtre (au sud de Paris), au Sa collègue infirmière Milan les professionnels se ressentiront à
psychologique des collègues qui doivent contact des patients Covid. Alessia Bonari, autre emblème court, moyen et long terme». Pour
fermer les blouses mortuaires quand Pour elle, «les dégâts psy vont être de l’abnégation du personnel Chacon, tous les soignants ne vont
le patient s’en va». «Même en réa, importants». «Les étudiants, j’en parle soignant italien, publiait une pas nécessairement développer
ils ont beau être préparés, c’est dur», même pas», ajoute-t-elle. photo de son visage marqué par un stress post-traumatique,
confie-t-il. «Je pense qu’il va y avoir des le masque de protection. Elle se «mais les personnes les plus faibles
«Vous en avez beaucoup qui abandons de formation. On les disait «psychologiquement fatiguée, psychologiquement» sont en danger.
se ravitailler ou aller dans une pas», a résumé le directeur du
pharmacie. Ils peuvent sortir Centre d’urgences sanitaires,
les poubelles et promener leur Fernando Simon.
chien mais seulement dans En Italie, pays qui enregistre
un rayon de 100 mètres de le record mondial de décès
leur domicile. (autour de 18 000 pour
Lagos, mégapole tentacu- 140 000 cas recensés), le confi-
laire de 20 millions d’habitants, nement commence à produire
et Abuja, capitale du Nigeria, des résultats encourageants
ont elles aussi décrété un confi- après trois semaines. «Dans
nement total. Le Nigeria, pays tous les services d’urgences, on
le plus peuplé d’Afrique avec enregistre une réduction des ar-
près de 200 millions d’habi- rivées de patients», selon Giulio
tants enregistre 276 cas, dont Gallera, responsable de la santé
six décès. Ce nombre pourrait de la région septentrionale de
rapidement exploser, a prévenu Lombardie, la plus touchée.
le ministre de l’Information Confrontée à un afflux de
Lai Mohammed. malades dans les hôpitaux et
Le confinement est un geste désormais solidaire envers l’humanité. Les mesures de confine- à une pénurie de matériel qui
sormais sur la même longueur L’épidémie provoque un À Moscou, où ceux qui ne ment suscitent de nombreuses s’annonce, la France (plus de
d’onde, a estimé pour sa part déclassement général : «Les respectent pas les mesures de incompréhensions et contes- 10 869 morts) a commandé
que le virus pourrait faire entre gens qui étaient pauvres sont plus quarantaine encourent cinq ans tations en Afrique subsaha- un milliard de masques, no-
100 000 et 200 000 morts. pauvres, et ceux qui avaient des de prison depuis le 8 mars, le rienne, où une grande partie tamment à la Chine, et compte
À NewYork, les banques emplois décents, qui pouvaient maire Sergueï Sobianine a or- de la population vit avec moins presque tripler le nombre de
alimentaires sont confrontées se débrouiller, sont maintenant donné le confinement général, de deux dollars par jour et dé- lits affectés à la réanimation.
à un afflux de nouveaux ve- pauvres aussi», constate Geral- qui concerne 43 % de la popu- pend de l’économie informelle L’épidémie s’accélère aussi au
nus, privés brutalement de res- dine Fermin, employée de City lation mondiale. pour survivre. Royaume-Uni, avec désormais
sources. Pas de longues queues Harvest. Le pic devrait toutefois Les 12,5 millions de Mos- L’Espagne a atteint un bilan 7 097 morts pour quelque
qui rappelleraient les soupes avoir lieu dans deux semaines. covites ne seront autorisés à de décès de plus de 13 000. 60 733 cas confirmés, pays où
populaires des années 1900, À ce jour l’Europe, où se sortir de chez eux que pour se «Notre problème fondamental en le confinement général a été
heureusement : les gens arrivent concentrent les deux tiers des rendre au travail, si nécessaire, ce moment est de garantir que les décrété pour trois semaines
au fur et à mesure. décès, reste la plus touchée. pour les urgences médicales, unités de soins intensifs ne saturent de plus.

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Sport
ATHLÉTISME. MEMBRE DE L’INITIATIVE ACTIVE MAURITIUS
OPINION

Pour un renouveau
PAR CLYDE AUGUSTIN

Ce temps de confinement peut
être celui du renforcement. D’une
remise en question. D’une pré-
paration. Pour recommencer. Re-
commencer, non pas, en prenant
les mêmes, comme le dit cette ex-
pression que l’on connaît tous, non
plus en s’appuyant sur cette idéo-
logie inepte qui nous a amené à la
situation actuelle. Mais avec un état
d’esprit nouveau. Une intelligence
renouvelée.
Le covid-19, avec tous les dé-
gâts qu’il cause, doit être vu et
vécu comme un déclic. Un rappel
que nous nous sommes égarés.
Que nous avons perdu le sens de
l’essentiel. Ne nous mentons pas,
notre société telle qu’elle est dans
son modèle actuel, est saturée, pé-
rimée même. Les systèmes écono-
miques sur lesquels nous menons
nos diverses activités, y compris ce-
lui sur lequel est basé le sport, sont
plus qu’absurdes. Vous vous rendez
compte : un transfert à plus de 200
millions d’euros, des salaires heb-
domadaires à plus de 200 000 eu-
ros à des joueurs qui finissent par
se prendre pour des surhommes, et
des droits de retransmissions télévi-
suelles qui frôlent parfois le milliard,
c’est dément. A côté, des profs, co-
responsables avec les parents de
l’éducation et de l’épanouissement
JEUX PARALYMPIQUES
des enfants qui ne touchent pas, ne
serait-ce qu’un tiers de ce chiffre.
Des éboueurs, garants de la propre-
té, qui ne touchent même pas 1/10
de celui-ci. Des infirmiers, des poli-
ciers sous-payés.
Il est grand temps qu’émergent
d’autres systèmes. Qui n’aient pas
pour unique socle la consommation
et… les chiffres. C’est vrai que le
profit doit suivre l’investissement.
Mais, on constate malheureuse-
ment que pour certains, gagner de
l’argent ne suffit pas. Il faut gagner
beaucoup d’argent. Encore et tou-
jours plus. Même si c’est au détri-
ment du bien-être de l’autre.
L’avènement d’un nouveau mo-
dèle, qui garantira des sociétés
plus justes, plus humanistes, dé-
pend de la contribution chacun de
nous. Mais, dans une large mesure,
de celle de ceux qui détiennent les
rênes du pouvoir politique et éco-
nomique. C’est à eux que revient
la tâche d’élaborer une nouvelle
formule, qui prendrait en compte
l’épanouissement de chaque ci-
toyen.
Pour le réaliser, il ne suffit pas
d’être l’intelligent. Ça, tous nos poli-
tiques, même les plus cons, et nos
intellectuels croient qu’ils le sont.
Un renouveau repose sur une intelli-
gence qui soit éclairée par l’Amour.
Bernard Baptiste
reste sur le qui-vive
COMME la plupart de
ses collègues de la Medical
Sport Unit du ministère
de l’Autonomisation de
la Jeunesse, des Sports et
des Loisirs, le recordman
du lanceur du poids, Ber-
nard Baptiste, se retrouve
confiné chez lui à Floréal.
Suivant de près le travail
de ses confrères sur le front
face à cette pandémie, le
«Docteur», comme on le
surnomme dans le giron de
l’athlétisme, profite de son
temps pour peaufiner et
ficeler les projets d’Active
Mauritius.
Lancé en juillet 2019,
Active Mauritius est une ini-
tiative du Mauritius Sports
Council dans le but de pro-
mouvoir une culture natio- Faute de pouvoir lancer ses poids, Bernard Baptiste en profite pour peaufiner les projets d’Active Mauritius.
nale du sport et de l’activité
physique afin de promou- Au niveau d’Active Sports et des Loisirs, qui en ce moment, Bernard être bousculé et que les Cham-
voir la santé et le bien-être Mauritius, «nous prépa- a lancé depuis quelques Baptiste est privé d’entraî- pionnats d’Afrique Senior et
de tous les Mauriciens. rons et revoyons nos projets et jours des séances d’acti- nement et de compétition les Jeux olympiques n’auront
Programme Officer d’Active notre programme car comme vités physiques en ligne, à une période de la saison pas lieu cette année», explique
Mauritius, Bernard Bap- le Dr Zouberr Joomaye l’in- notamment sur sa page où il devait entrer dans sa le lanceur dont la meilleure
tiste soutient : «Le travail dique, nous avons une popu- Facebook, Active Mauritius deuxième phase de pré- marque cette saison est de
se poursuit à la maison pour lation fortement à risque avec avait aussi publié, en début paration. «Le premier cycle 16m38, réalisée début mars
moi et le staff d’Active Mau- des maladies comme le dia- de semaine, une vidéo sur ayant été achevé peu avant en Afrique du Sud.
ritius. A la Medical Sport bète et l’hypertension entre sa page visant principale- le confinement, le groupe Le «Docteur» a, par ail-
Unit où je suis attaché, les autres. Nous travaillons donc ment les personnes âgées. avec lequel je m’entraîne de- leurs, tenu à encourager le
activités ont cessé depuis afin d’endiguer ses problèmes Bernard Baptiste confie vait partir en repos pour une staff médical à travers l’île.
l’annonce du confinement. en mettant en place des pro- que des activités et d’autres durée de sept jours. C’était «Je dis bon courage à tous
Selon le protocole du minis-
tère de la Santé et du Bien-
grammes pour rendre la popu-
lation mauricienne plus active
vidéos sont aussi en prépa-
ration. Toutefois, «le fait que
supposé être une période
de pré-compétition qui, au
ceux qui travaillent pendant
cette période et je suis sûr

Vers une préparation être, nous sommes prêts à

être mobilisés pour venir en
aide au personnel médical
et en meilleure santé à travers
diverses activités physiques»,
explique Bernard Baptiste.
nous ne pouvons pas nous
déplacer et que l’internet
est lent à certains moments,
vu de la situation, devrait
se prolonger indéfiniment.
Nous gardons la forme
que la population est derrière
eux et les soutiennent pour
tout le travail qu’ils four-

plus sereine
déjà en activité, dépendant Tout comme le mi- cela rend la tâche bien com- physique mais difficile de nissent.»
de la progression de la nistère de l’Autonomisa- pliquée». se fixer un quelconque objec-
pandémie.» tion de la Jeunesse, des Comme tous les athlètes tif, déjà que le calendrier va O.C.

BOXE FRANÇAISE SAVATE. CHAMPIONNATS DU MONDE ASSAUT

Huit tireurs identifiés

Noémi Alphonse a déjà réalisé les minimas pour les 100m, 400m, 800m, 1500m et
5000m T54.
Les nouvelles dates des
Jeux Paralympiques ont été
confirmées. Ils se tiendront
du 24 août au 5 septembre
2021. Dans une commu-
nication, le président du
Comité international Para-
lympique (CIP), Andrew
Parson, annonce : «Mainte-
nant que les dates sont confir-
mées, le CIP travaillera avec
les fédérations internationales
afin d’établir les nouveaux
critères de qualification qui
respecteront totalement les
athlètes qui sont déjà quali-
fiés pour les Jeux.»
A Maurice, neuf han-
disportifs ont déjà réa-
lisé les minima pour les
prochains Jeux Paralym-
piques. Ils sont Anndora
Asaun (100m T11) et Ro-
sario Marianne (poids F11)
chez la Visually Handicaped
Persons Sports Federation
(VHPSF). Denovan Ra-
baye, Eddy Capdor (saut
en longueur T20) et Bri-
gila Clair (lancer de poids
T20) du côté de la Mentally
Handicaped Persons Federa-
tion (MHPSF). Au niveau
de la Physically Handicaped
Persons Sports Federation
(PHYSFED), les athlètes
ayant fait les minima sont
Noémi Alphonse (100m,
400m, 800m, 1500m et
5000m T54), Anaïs Angé-
line (100m, 200m et lon-
gueur T37), Brandy Perrine
(100m T54) et Roberto Mi-
chel (100m et 800m T34).
Pour Reynolds Per-
mal, le report des Jeux est
une bonne nouvelle pour
les athlètes en quête de
minima. «Ceux-là ont un
délai supplémentaire pour
le faire.» Le dirigeant de la
fédération des aveugles et
mal-voyants mise sur une
participation de Jamieson
Mohun à Tokyo au 100m
T11. En cette période de
crise sanitaire, le CIP in-
vite les membres du Mou-
Les Mondiaux de boxe Maurice. Je maintiens que
française en assaut n’ayant le verdict aurait dû être en
pas encore été reportés, les sa faveur», dit l’entraîneur.
tireurs mauriciens conti- Pour rappel, ce dernier
nuent leur préparation. En avait contesté la défaite de
période de confinement, Pascal Derobillard contre
les huit présélectionnés le Tunisien Medhi Sarkho.
mauriciens doivent s’adap- La Fédération
ter «coûte que coûte» afin de mauricienne de boxe fran-
maintenir la cadence en vue çaise savate travaille sur un
de l’objectif. Cette compé- budget pour le voyage en
tition est planifiée du 9 au Autriche. «Etant donné que
13 septembre en Autriche. nous avons un budget annuel
«Comme c’est dans cinq de Rs 190 000, nous devrons
mois, nous avons le temps. chercher des sponsors. Le coût
vement paralympique «à plus pour nous car nous avons Mais on ne peut pas arrê- pour le déplacement d’un ti-
prendre soin d’eux, de leurs
manqué des compétitions au ter l’entraînement. Chaque reur en Europe devrait être
proches et de leurs amis».cours desquelles nos athlètes tireur fait ce qu’il peut à do- de Rs 145 000 au moins», dit
Reynolds Permal fait re- devaient confirmer les mini- micile. Je recommande en Kersley Visenjoue. L’appel
marquer : «On ne sait pas ma obtenus», dit l’homme moyenne deux heures de pra- aux sponsors est lancé.
quand la situation va s’amé-
fort de cette fédération. Ce tique par jour. Je suis chaque
liorer. Psychologiquement, ce
dernier est ambitieux. «Mes boxeur grâce à whatsapp», compte les différents résul- de bronze aux Mondiaux (-60 kg), Brian François J.P-L.
n’est pas facile pour un ath-
athlètes voulaient entrer dans dit Kersley Visenjoue, en- tats obtenus lors de la sai- assaut. «Son expérience fait Fils (-65 kg), Brian Cupi-
lète.» le Top 10 mondial pour sécu- traîneur national de boxe son écoulée, soit celle de de lui un membre incontour- don (-75 kg), Olivier La-
Avec l’annonce du dé-riser leurs tickets pour les Jeux
Paralympiques», dit-il.
lai d’un an, les trois fédéra-
française.
Le technicien a identifié
2019», indique-t-il. L’an- nable de la sélection», ajoute fleur (-85 kg), Kailash Rai
née dernière, le tireur de Kersley Visenjoue. Bhantooa (+85 kg). Pascal
CLASSEMENT
tions concernées pourront, Avec la suspension des huit tireurs pour cette com- Rodrigues avait décroché Le technicien estime Derobillard, vice-cham- MONDIAL
donc, planifier sereinement
activités du CIP en rai- pétition. Il mise avant tout une médaille d’argent aux que plusieurs autres tireurs pion d’Afrique des -80 kg, EN ASSAUT
la préparation de leurs ath-
son du Covid-19, les diri- sur Jean-Louis Polimon. World Martial Arts Master- peuvent intégrer le classe- est également sur la liste
lètes respectifs. «La prépa-
geants concernés devront Ce dernier est le numéro ships en septembre 2019 et ment international à l’is- de départ pour les Mon- Messieurs
ration continuera à Maurice
patienter pour le nouveau 2 mondial de la discipline une autre aux Champion- sue des Mondiaux. Ils sont diaux. «C’est un excellent 65-70kg
calendrier. «Nous attendons
jusqu’à ce que les compétitions d’après le classement inter- nats d’Afrique disputée en les champions d’Afrique tireur en assaut. Pour moi, il 1. Pierre-Ley DESARME (France)
internationales reprennent.
les communications pour ré- national publié en février. septembre à Maurice. En assaut Didier Brasse (-56 n’a pas perdu sa finale aux 2. Jean-Louis POLIMON (Maurice)
Tout porte à croire que nos
aménager le programme de «Ce classement prend en 2018, il avait été médaillé kg), Didier Madabaccus Championnats d’Afrique à 3. Lorenzo GIANNONI (Italie)
athlètes voyageront seulement
préparation de nos athlètes»,
à partir de février 2021. indique Hewlett Nelson.
Nous espérons que d’ici là, la
Le CIP communique que
crise sanitaire sera bien loin
«les critères de qualification
BOXE
derrière», dit la présidente
de la PHYSFED, Hewlett
Nelson.
Au niveau de la
révisés et les calendriers de
tous les sports seront publiés
en temps voulu». En atten-
dant la fin de la période de
Merven Clair prend rendez-vous pour Paris
C’est en France que Merven dit-il. saire pour atteindre son objectif»,
MHPSF, Jean-Marie Ma- confinement national, plu- Clair espère décrocher son tic- En attendant la reprise des affime Indiren Ramsamy, président
lépa affiche l’optimisme. sieurs athlètes suivent un ket pour les prochains Jeux olym- activités, Merven Clair profite de de la fédération nationale. Selon
«Notre période de préparation
programme à domicile. piques. Il y disputera le tournoi sa famille. «Je me ressource», dit- les quotas imposés par le groupe
est allongée d’un an. C’est un J.P-L. de qualification mondial. Ce sera il sereinement. Le boxeur dit se de travail du Comité international
la dernière étape de la course à la remettre progressivement de son olympique, cinq tickets devraient
qualification olympique. Le tournoi élimination en quarts de finale du être distribués à Paris.
mondial, qui était prévu du 13 au tournoi de qualification pour le Les boxeurs déjà qualifiés dans
24 mai à Paris, devrait être repous- continent africain (20 au 29 fé- cette catégorie sont Stephen Zim-
sé pour 2021. «Cela me donne lar- vrier). Donné favori dans la caté- ba, le Camerounais Albert Mengue
gement le temps de me remettre en gorie des 69 kg, le Mauricien avait et l’Ougandais Shadiri Bwogi pour
condition», dit Merven Clair. Ce été surpris par le Zambien Ste- l’Afrique. L’Asie et l’Océanie seront
n’est qu’à la fin de la crise sanitaire phen Zimba. Ce dernier l’a envoyé représentées par Zeyad Ishaish (Jor-
causée par le COVID-19 qu’il fi- au tapis au deuxième round. Après danie), Vikas KrishanYadav (Inde),
nalisera son programme jusqu’aux cette action, l’arbitre devait arrêter Bobo-Usmon Baturov (Ouzbé-
Jeux de Tokyo qui se tiendront du le combat. «Sur le coup, j’ai été sur- kistan), Ablaikhan Zhussupov
23 juillet au 8 août 2021. pris mais je ne peux pas changer ce (Kazakhstan) et Sewon Okazawa
Avec les mesures de confine- verdict», lâche Merven Clair. (Japon). Six boxeurs européens et
ment, le sportif de l’année 2019 est Le pugiliste rassure : «Cette quatre de la confédération améri-
coincé à la maison comme tout le défaite comme d’autres avant m’ai- caine rejoindront le groupe à l’issue
monde. «C’est une bonne chose que le dera à revenir plus fort.» Pour passer de leurs tournois continentaux res-
calendrier ait été modifié. Je n’aurais l’étape mondiale, Merven Clair de- pectifs. Un boxeur supplémentaire
pas pu aborder les qualifications au vra être bien armé. Le rendez-vous sera reçu sur invitation.
mieux de ma forme si elles avaient été parisien réunira les boxeurs de tous Agé de 26 ans, Merven Clair
maintenues pour le mois prochain. les continents qui, comme lui, n’ont est en quête d’une deuxième par-
Quatre semaines passées loin du ring pu se qualifier lors des tournois ticipation aux Jeux olympiques. A
auraient eu un impact sur ma forme continentaux. «Le niveau sera beau- Rio en 2016, il était en lice chez
physique. Maintenant que tout est coup plus relevé», affirme-t-il. les 75 kg et avait perdu au premier
décalé, la reprise devrait se faire pro- Au niveau de l’Association tour de la catégorie contre l’Egyp-
gressivement. J’ai une année pour me mauricienne de boxe (AMB), on tien Hossam Hussein Bakr Abdin.
préparer au tournoi de qualification lui promet tout le soutien néces-
Denovan Rabaye sera engagé au saut en longueur T20). mondiale. Je ne me fais aucun souci», saire. «Il aura la préparation néces- J.P-L.
 l’express du vendredi 10 avril 2020 • www.lexpress.mu • PAGE 23

Sport
FOOTBALL. COVID-19 QUESTIONS À…

Un fort lobby
MIKE RISHWORTH
(Chief Executive Officer du Mauritius Turf Club)

«Everything will be done

pour reprendre la saison
MÊME si leur action a de
fortes chances de se révéler vaine
en fin de compte, un groupe
d’irréductibles – composé de
président de club et autres Team
Managers – se concerte actuel-
lement en vue de convaincre la
Mauritius Football Association
(MFA) de revoir sa décision.
L’instance de Trianon a, rappe-
lons-le, décidé d’annuler la saison
2019/2020 à cause du coronavi-
rus (Covid-19) en début de se-
maine. De ce fait il n’y a aucun
vainqueur, pas de rélégation ou
de promotion.
C’est à travers de nombreux
appels téléphoniques que sont or-
ganisées les ‘réunions’ pour trou-
ver le meilleur argument pour
permettre à la MFA de reconsi-
dérer sa décision. «Nous attendons
surtout la fin du confinement pour
enclencher des actions concrètes.
Mais évidemment, certaines équipes
ne sont nullement intéressées à nous
soutenir. C’est un peu chacun pour
soi sachant que n’importe qui et
à n’importe quel moment peut se
retrouver lésé. C’est dommage
d’agir ainsi», explique un des ‘dis-
sidents’.
19 MARS :
DATE FATIDIQUE
Pour mieux comprendre cette
affaire, il convient de remonter
jusqu’à mars et plus précisément
le 19 de ce mois fatidique lorsque l’express mettait en doute la pos- l’impact sur les organismes après La colère de certains dirigeants n’est donc pas comparable.
la MFA a envoyé une correspon- sibilité de poursuivre les divers un long repos figuraient parmi est d’autant plus compréhensible
dance à l’ensemble de ses clubs et championnats (Super League, les problèmes que nous avions sachant qu’il ne restait que cinq
aux comités régionaux. L’instance D1, D2 et régional entre autres) évoqués.
HIPPISME. COURSES À HUIS CLOS
6 AVRIL : LA MFA son et que la prochaine compéti-
to get our industry up
and running again»
ANNULE LA SAISON tion ne démarre qu’en novembre.
De son côté, Stephan Toussaint,
Tel le Covid-19, cette déci- le ministre pour l’Autonomisation
sion fut aussi subite que dévasta- de la Jeunesse, des Sports et des
trice pour certains. A travers un Loisirs (MAJSL) nous a expli-
communiqué, la MFA a signifié qué qu’il n’avait pas son mot à
son intention d’arrêter la saison dire concernant la décision de la
2019/2020 avec «effet immédiat». MFA. Il a précisé qu’il n’était pas
Pas de vainqueur donc, ni de re- au courant de cette démarche.
légués ou de promus. L’instance
dirigeante pointe du doigt la si- 7 AVRIL : LA FIFA
tuation sanitaire auquel fait face SOUMET SES
le pays pour soutenir sa décision.
Maurice devient même l’une des RECOMMANDATIONS Le Mauritius Turf Club (MTC) arriverait diffici-
premières nations au monde à La Fifa a donné ses direc- lement à sortir la tête de l’eau. Ayant enregistré
arrêter son championnat avant tives pour la gestion des consé- un bilan déficitaire d’un peu moins de Rs 6 mil-
même que la Fifa ne donne ses re- quences juridiques du Covid-19. lions lors du précédent exercice, il est maintenant
commandations… pas mal pour A Zurich, on estime qu’il est no- frappé de plein fouet avec l’arrêt de ses activi-
Pamplemousses SC est l’unique formation à avoir pu s’offrir un titre un pays qui est passé maître dans tamment nécessaire d’ajuster la tés depuis le 7 décembre à cause de la pandémie
cette saison. l’art de cultiver l’amateurisme. période de transferts compte te- du Covid-19. Dans l’entretien qui suit, son Chief
nu de la situation exceptionnelle. Executive Officer, Mike Rishworth, joue carte sur
de Trianon invitait ses membres à et estimait qu’il serait injuste de 7 AVRIL : GROGNE L’organe suprême estime même table. Le Club vit une des pires situations de son
donner leur avis quant à la suite sacrer une quelconque formation. DANS LA SPHÈRE qu’en raison de la suspension existence.
que devrait prendre le football lo- Nous anticipions à ce moment-là de toute compétition en vigueur Propos recueillis par Naseeb KOREEAWA
cal d’autant que le confinement une saison blanche même si dans FOOTBALLISTIQUE dans de nombreux pays, il appa-
avait été annoncé par les autorités. la pratique il valait mieux attendre Plusieurs présidents de club raît aujourd’hui évident que la sai-
Evidemment certaines équipes ont les propositions de la Fifa. Dans montent au créneau pour dénon- son ne se terminera pas à la date n Mike Rishworth, compte-t-on faire
répondu favorablement à ce que l’édition du 4 avril, nous analy- cer l’arrêt de la saison 2019/2020. initialement prévue. Mais la Fifa dans un communi- pour, primo, limiter
le championnat s’arrête tandis que sions les différents aspects à être Qu’ils soient proches du sacre ou n’a pas écrit la moindre ligne sur qué émis aujourd’hui les dégâts et, secun-
d’autres ont logiquement voulu pris en compte avant d’éventuel- n’ont plus rien à espérer en cham- la nécessité d’arrêter les cham- (NdlR : hier), le do, permettre à cette
que la compétition se poursuive lement relancer la saison. Cette pionnat, ils estiment que la MFA pionnats. D’autre part, si certains Mauritius Turf Club industrie qui fait
une fois la crise sanitaire terminé. reprise butait sur plusieurs obs- a pris une décision arbitraire. Ils pays l’on fait, ils l’ont surtout évoque de gros soucis partie du patrimoine
tacles et notamment sur la santé voient notamment leur investis- entrepris au niveau de leur ligue financiers et annonce de Maurice et qui fait
3 AVRIL : NOUS des joueurs, acteurs principaux sement tomber à l’eau. Rex-Joe amateur. A Maurice, le football que ses senior mana- vivre des milliers de
ANTICIPIONS LA du football. La situation des en- Panain, membre de la MFA et n’est, certes, pas professionnel gers ont accepté de famille de repartir
treprises, déjà touchées de plein président de GRSE Wanderers, mais la Super League, la D1 et la renoncer à 35% de sur de bonnes bases ?
SAISON BLANCHE fouet par le virus et donc expo- n’a d’ailleurs pas caché son dé- D2 sont les vitrines du football leur salaire. La situa- D’abord je dois vous faire
Dans son édition du 3 avril, sées économiquement ou encore couragement dans nos colonnes. sur le sol mauricien. La situation tion est très compli- part d’une recherche indé-
quée, peut-on dire… pendante réalisée en 2019.
Je dirais que le Mauri- Ernst &Young a révélé que
tius Turf Club fait face à l’industrie hippique est res-
journées avant de boucler la sai- Benoît THOMAS un de ses plus gros défis ponsable de 2 170 emplois
en 208 années d’histoire. directs et qu’elle contribue
Et je pèse bien mes mots. annuellement Rs 700 mil-
Il n’y a pas eu de courses lions en taxes. Et qu’elle
de chevaux depuis le 7 est responsable de 1,7%

«Une question de vie ou de mort»

décembre dernier et la fa- du GDP du pays.
çon dont les choses évo- By any account, this is a
luent malheureusement, significant contribution to
il est peu probable qu’on the economy and everything
L’industrie hippique de vente de tickets et de rentes L’événement à huis clos vant leur téléviseur avant de puisse disputer une jour- possible is being done to en-
est plus que jamais en pé- des commerçants sur l’hippo- évoque bien entendu des diffuser des messages visant à née de courses au mieux sure the industry’s long-term
ril. Avec le spectre d’un drome». stakesmoney réduits et le sensibiliser ou à éduquer». avant un mois et cela si viability. Je peux vous dire
confinement étendu et un Le président du MTC, strict contrôle du personnel on se base sur l’éventuali- que des consultations ont
plan de déconfinement en- Kamal Taposeea, estime sur l’hippodrome. «Les AUCUNE té que le lockdown prenne déjà débuté avec le gou-
core incertain, une reprise que l’éventualité d’une re- commissaires de courses DEMANDE fin le 15 avril. Les entraî- vernement afin de mettre
à huis clos est envisagée prise à huis clos sera «un seront appelés à recevoir les neurs nous ont fait savoir sur pied un plan à court
par le Mauritius Turf Club lancement en douceur» en at- jockeys dans des loges plus OFFICIELLE lors d’une réunion qu’ils terme et un plan à long
(MTC). «Une question de tendant un plan de correc- spacieuses.Tout sera fait pour auront besoin d’un mois terme. Ce dernier sera une
vie ou de mort», prévient-on tion adéquat pour le secteur assurer la sécurité des uns et La Gambling Regulato- au minimum pour prépa- stratégie that will put hor-
parmi les officiels du club. des courses. «On pense à un des autres sur l’hippodrome ry Authority (GRA) avance rer les chevaux. Donc dans seracing back on the path to
«Notre industrie fait face au tremplin dans l’éventualité face au Covid-19, ainsi que qu’elle n’a reçu aucune de- le meilleur des scénarios, prosperity.
dépôt de bilan», fait ressor- d’une reprise normale. De d’autres dangers liés au mé- mande officielle du MTC. on peut espérer reprendre En prenant en considéra-
tir d’emblée un adminis- quoi mettre les entraîneurs, tier», confie-t-on au niveau Si celle-ci devait se faire, nos activités après six mois. tion le climat économique
trateur du club. «Pourquoi les jockeys, les employés du des administrateurs. l’Acting Chairman de la Vous vous rendez compte ! du pays et l’impact qu’aura
pas démarrer la saison à huis club et bien sûr les athlètes que Le MTC juge que la GRA, Om Kumar Dabi- Quelle industrie peut tenir la pandémie du coronavi-
clos ?», evoque-t-il. Cela, sont les chevaux dans le bain. diffusion des courses hip- din, réunira le board de la tête hors de l’eau dans rus dans le court terme et
«même si les finances seront Il nous faut être prêt quand la piques pourrait aider à l’instance régulatrice des un tel cas de figure. Oui, le long terme, le Mauritius
tout justes faute de sponsors, tempête sera passée.» «attirer plus de personnes de- jeux. S’il dit comprendre le je peux dire qu’on est mal Turf Club est actuellement
«désarroi du club», M. Dabi- nuancer que l’économie intérimaire ne pourra être embarqué d’autant plus occupé à mettre en place
UNE REPRISE SANS LES BOOKMAKERS ? din explique que d’autres mauricienne, aussi fébrile soutenue sans la main tendue que la reprise ne voudra toute une série de mesures
priorités sont à l’agenda. qu’elle puisse être en ce de nos décideurs», prévient pas nécessairement dire pour limiter les dépenses.
Un cadre du club révèle qu’il faudra, d’une part, faire «sans les bookmakers dans «Le Covid-19 tue ! On parle moment, pourrait tirer pro- M. Taposeea. que les choses vont aller That’s all we can do for the
un premier temps» et de l’autre «compter sur les 12% qu’apportent les compagnies de d’une situation sans précédent fit des «Rs 800 M que rap- Une question subsiste : pour le mieux dans le meil- moment. This is essential
remote betting». Ce qui favorisera sans doute les paris clandestins. Et pour les modalités, qui requiert toute l’attention porte l’industrie chaque année les bookmakers représentent leur des mondes. since the MTC has no way
du moins selon la logique, seuls ceux qui ont déjà un compte pourvu d’argent pourront du gouvernement», a t-il as- en guise de levier de relance». 80% du chiffre d’affaires de of generating income until
miser, en attendant d’autres provisions du gouvernement à ce sujet. sené. «Le MTC a besoin du l’industrie. Or, comment n On ne vous suit pas racing begins. The club will
Les événements récents pourraient servir à rectifier le tir en matière de Les lobbies de l’indus- gouvernement pour démarrer composer sans eux, tout en trop sur cette partie also be relying on loans and
«démocratisation des paris en ligne». «Même si on arrive à obtenir l’aval du trie des courses disent com- ses activités», insiste un of- évitant les attroupements M. Rishworth. Pou- Government assistance in
gouvernement pour le huis clos, il reste la problématique de trouver comment faire prendre que le Covid-19 ficiel du club. Même si le devant d’autres prestataires vez-vous élaborer ? the short term. Racing is the
jouer les gens sans les mettre en danger face au Covid-19. Il conviendrait alors de mieux puisse en effet mobiliser club est parvenu jusqu’ici de paris, dont les remote bet- Je m’explique. Au Mau- business of the MTC, and
protéger ce secteur de notre économie en ouvrant les vannes des paris en ligne», défend toutes les ressources, ain- à payer ses 352 employés ting shops ? ritius Turf Club, on a de everything possible will be
un homme de loi proche du club. si que l’attention du gou- grâce au Wage Assistance grandes appréhensions sur done to get our industry up
vernement mais souhaite Scheme, «ladite reprise Jonathan CHATIGAN une possible baisse d’en- and running again as soon
gouement dans le betting as possible.
qui est la source principale
NATATION. ATHLÈTES À L’ÉTRANGER DURANT LE CONFINEMENT de revenus pour l’industrie. n Est-ce que la situa-
Cela en raison des difficul- tion financière du

Poo Cheong et Vincent ne s’entraînent plus

Pas de chance pour «C’est impossible pour moi
tés économiques subies
par une grande partie de
la population mauricienne.
atteindre n’importe qui, à au pays. «On va essayer de Et puis peut-on être sûr
MTC pourrait mal-
heureusement ame-
ner à des pertes
d’emploi ?
Elodie Poo Cheong et de nager. Les ordres sont n’importe quel moment. Mais faire transférer cet argent à que le public mauricien Au MTC on fera tout
Bradley Vincent. Il y a trois clairs. La priorité est la santé je prends mes précautions et Bradley Vincent. Mais cela sera toujours en grand notre possible pour pré-
semaines, ils se préparaient, de tout un chacun» dit-elle. suis les directives», ajoute-t- se fera à l’issue du confine- nombre sur le champ de server tous les emplois.
aux Etats-Unis et en Aus- L’Australie, pour le mo- elle. ment, lorsque toutes les acti- courses ? N’existe-t-il pas Toutefois, malheureuse-
tralie respectivement, pour ment, est – avec plus de 6 Contrairement à Elo- vités bancaires reprendront», un risque qu’on soit face à ment des situations extrê-
les JO de Tokyo. Mais avec 000 cas positifs au covid-19 die Poo Cheong, Brad- déclare le président de la une certaine réticence de mement difficiles comme
le report de ceux-ci et les – moins durement frappée ley Vincent veut rentrer. FMN. la part du public à affluer celle à laquelle on fait face
consignes de confinement que les Etats-Unis. Mais Ne s’entraînant plus, il dit Anticipant la complexi- sur les hippodromes en rai- actuellement résultent sou-
dans ces deux pays, ils ne les activités «non essen- ne pas voir la nécessité de té de la situation, le qua- son des foules ? Vous savez, vent dans des prises de dé-
nagent plus. tielles» sont interrompues. rester à Gold Coast. «Pour druple médaillé d’or aux une pandémie ça change la cision difficile.
Aux Etats-Unis, plus «En Australie, presque tout l’instant, mon seul objectif JIOI 2019 a quand même façon de vivre d’une popu-
de 350 000 personnes ont est fermé, à savoir tout lieu Elodie Poo Cheong, étudiante aux Etats Unis, ne s’en- est de rentrer chez moi avant pris certaines dispositions lation. n Plusieurs juridic-
été testées positives au co- de rassemblement comme les traîne plus et suit les consignes de confinement au pays l’expiration de mon visa, le 3 en Australie «Mon visa ex- Aussi, vous n’êtes pas tions ont annoncé
ronavirus. Pour Elodie gymnases, les restaurants et de l’Oncle Sam. mai. J’ai envoyé un courriel pirant le 3 mai prochain, sans savoir qu’il se pour- une réduction dans
Poo Cheong, qui étudie et les piscines», affirme Brad- à la Haute commission de j’ai déjà fait une demande rait qu’on soit dans l’inca- le stakesmoney pour-
s’entraîne en Californie, ley Vincent. Egalement at- en natation. Malheureuse- ricains. «On peut définitive- Maurice en Australie le lundi d’extension de celui-ci au pacité de tenir le nombre faire face aux diffi-
les mesures prises par les tristé par le report des Jeux ment, tout cela a été arrêté. Je ment sentir l’inquiétude sur 6 avril. Celle-ci l’a bien récep- cas où je ne pourrais rentrer de journées de courses cultés financières à
autorités sont plus sévères olympiques de Tokyo, il doit vais donc prendre une pause le visage de chacun. Tout le tionnée. Mais à ce jour, il n’y à Maurice. Mais j’espère que qu’on souhaitait initiale- la reprise. Est-ce que
qu’avant. «De mon côté, oui, se résigner à la dure réalité. tôt maintenant et j’espère monde a vu sa vie cham- a pas de développement. En je n’aurai pas à compter des- ment organiser en 2020. le MTC songe aussi à
les choses sont plus strictes. «Depuis que les Jeux ont été qu’après, tout reviendra à la boulée ses derniers jours. attendant, j’espère recevoir un sus.» Sachant qu’il sera sans Même si on fera de notre aller dans le même
Nous sommes en confinement reportés, il n’y a pas grand- normale», poursuit Bradley Beaucoup ont perdu leur job, transfert d’argent de la part doute mis en quarantaine mieux pour remplacer les sens ?
tout comme à Maurice. Nous chose qui puisse être fait à Vincent. d’autres petits business ont dû de la FMN. Cela m’aiderait au cas où il rentrerait, le na- journées perdues, l’état Je ne pourrai vous ré-
ne pouvons sortir que pour des l’entraînement. Ni à la mai- Cela étant dit, que fe- fermer leurs portes ; des gens à payer mon billet pour ren- geur ne s’en offusque pas : de la piste ainsi que la pondre que lorsqu’on sau-
raisons essentielles, comme son (NdlR : en raison du ront nos nageurs à l’ave- ont perdu leurs proches. C’est trer.» De son côté, Harold «Je suivrai les procédures population des chevaux ra le nombre de journées
aller au supermarché ou à la confinement) pour suppléer nir ? Resteront- ils ou pas horrible ce qui se passe. On Lai – qui rappelle que c’est mises en place. Je serai juste pourraient ne pas nous qu’on pourra organiser.On
station essence pour chercher cette préparation ; rester à l’étranger ? Elodie Poo se prépare au pire.». Gar- le ministère des Sports, via heureux d’être de retour à permettre d’atteindre cet travaillera alors les chiffres.
le gaz ou encore nous rendre à en forme, comme avant, est Cheong, qui étudie aux dant son calme, Elodie Poo la FMN, qui a décidé de la maison à ce moment-là ; objectif. I have no doubt that every
l’hôpital.» Dans de telles cir- presque impossible. Je tra- Etats Unis, ne compte pas Cheong prend toutes les financer la préparation de je croise les doigts pour que single club expense is going to
constances, la Mauricienne vaillais très dur et je sentais rentrer au pays. Vivant la précautions nécessaires : «Il Bradley Vincent en Aus- cela puisse se faire à la date n Au niveau du Mau- have to be looked at, inclu-
ne peut pas non plus pour- que je me préparais à vivre situation au jour le jour, elle n’y a pas de raison de vivre tralie – est tout-à fait d’ac- prévue», avance-t-il. ritius Turf Club que ding stakes.
suivre ses entraînements. une autre année incroyable décrit le ‘mood’ des Amé- dans la peur. Ce virus peut cord que le nageur rentre Stéphane BENOÎT
PAGE 24 • l’express du vendredi 10 avril 2020 • www.lexpress.mu

Sport
CYCLISME. PRÉVU DU 27 JUIN AU 19 JUILLLET
TRANSVERSALE PAR AZMAAL HYDOO

Le Tour de France à son tour

Décompte morbide
et Cocovid
Lassé de vous prélasser en mode ‘lockdown’ ?
dans la ligne de mire du coronavirus
Un rapide coup d’oeil au décompte macabre des vic- LE compte à rebours coureurs – actuellement quoi pas le Tour de France ?»
times du Covid-19 à travers le monde devrait vous s’accélère pour le Tour de confinés – soient autorisés Le séisme pour le cyclisme
faire changer d’avis. A moins d’être ‘Cocovid’ de na- France dont les chances de à rouler à l’extérieur dès serait international. «Sans
ture. se tenir aux dates prévues, la fin avril et surtout que le Tour de France, le cyclisme
Allez on se repasse le film de ceux qu’on a per- du 27 juin au 19 juillet, se le feu vert soit donné par aurait un très gros problème»,
dus dans le monde du football, un petit rappel ne réduisent au fil des jours les autorités pour un large insistait récemment dans le
fait jamais de mal. Les plus célèbres d’abord. Pape dans le contexte sanitaire déconfinement, compte quotidien Die Welt le patron
Diouf, que les plus jeunes ont découvert dans Canal dramatique que connaît tenu des mouvements de de l’équipe allemande Bo-
+ Afrique récemment, un exemple de réussite pour le pays. La semaine der- population suscités par le ra, Ralph Denk.
l’Afrique. Un Franco-Sénégalais parti de rien, venu nière, le directeur du Tour, Tour qui draine 10 à 12 En Belgique, le patron
faire ses études à Paris, qui finira journaliste, agent Christian Prudhomme, a millions de spectateurs sur de l’équipe Deceuninck,
de joueur et président du club le plus titré de France, rappelé l’ordre des priori- les routes. Ce qui, en l’état Patrick Lefevere, confron-
l’OM, et a notamment refusé des postes de ministre tés («la situation sanitaire actuel, ne peut que susciter té à la réduction de l’in-
de Sport dans ses pays d’origine et d’adoption... Un du pays», «sauver des vies») le scepticisme. De là à vestissement qu’entend
destin extraordinaire qui s’est éteint sur l’autel du en annonçant le report du conclure que la balance, faire son partenaire princi-
Covid à 68 ans. Dauphiné, la course prépa- entre les différents scéna- pal, ne dit pas autre chose.
Lorenzo Sanz, ex-président du Real Madrid entre ratoire qui devait commen- rios, penche aujourd’hui «Si le Tour venait à ne pas
1995 et 2000, décédé le 22 mars à 76 ans, ou encore, cer le 31 mai. «A ce jour, les vers un report au cœur de Une annulation pure et simple du Tour de France cette année sera catastrophique pour être disputé, ce serait un coup
plus récemment, la mère du manager de Manchester dates du Tour de France sont l’été... les coureurs et leurs équipes car ils risquent de perdre leurs sponsors. dur qu’ASO pourrait pro-
City, Pep Guardiola (Dolors Sara Carrio, 82 ans), qui maintenues. Mais ce serait bablement encaisser mais
a succombé lundi. Avant ce drame, Guardiola avait mentir que de dire que l’on LE DÉROULEMENT de ses spectateurs. «Sans le est pour l’instant des plus semble peu probable, au vu pas les équipes. Cela pourrait
d’ailleurs versé un million d’euros pour l’achat de n’étudie pas d’autres hypo- AUX DATES public, ce ne serait pas le Tour réduites. des multiples inconnues faire s’effondrer tout le mo-
matériel médical en Espagne, pays submergé par la thèses», a déclaré à l’AFP le de France», avait résumé le Comment organiser qui doivent être levées. De dèle sur lequel est construit
pandémie. responsable de l’épreuve PRÉVUES : Gallois Geraint Thomas, l’année cycliste en cas de part et d’autre, on a ap- notre sport», a estimé Le-
Vous avez sûrement entendu aussi parler du mé- qui n’entend pas commu- Le programme est le vainqueur 2018, sur la report ? La seule certitude pris que les organisateurs fevere dans le journal Het
decin du stade de Reims, atteint par le virus, qui s’est niquer sur le sujet et se encore théoriquement même ligne que les élus des tient en la position du Tour, avaient sondé leurs inter- Nieuwsblad.
suicidé chez lui dimanche dernier. Sans doute moins livrer à toutes sortes d’hy- maintenu. Des grands évé- villes concernées. Par sa pierre angulaire du calen- locuteurs, des élus, un dif- Des coureurs re-
d’Arnold Sowinski (89 ans), ancien entraîneur du RC pothèses. nements de l’été, le Tour nature, le Tour est un évé- drier. Les équipes, parties fuseur de télévision, sur un doutent cette éventualité,
Lens, ou du jeune entraîneur espagnol de l’Atlético Seule indication fournie est le seul à figurer au nement populaire et festif, prenantes dans les réunions Tour reporté en août. Mais tels que le Belge Thomas
Portada Alta, Francisco Garcia, parti à 21 ans (souf- par Christian Prudhomme, calendrier après le report à éminemment symbolique. qui ont eu lieu sous l’égide sans dévoiler davantage. De Gendt qui avait ga-
frant par ailleurs de leucémie). la nécessité de «laisser deux 2021 de l’Euro de foot et de l’Union cycliste inter- gné l’été dernier l’étape de
Ajoutons la légende de l’Atletico Madrid José Luis mois de visibilité aux cou- des JO de Tokyo. L’hypo- LE REPORT : nationale (UCI), savent L’ANNULATION : Saint-Etienne : «Si le Tour
Capon (72 ans), défenseur champion d’Espagne en reurs», soit une période thèse avait été un temps le poids de l’épreuve dans de France est annulé, je vois
1973 et 1977. Et même deux jeunes espoirs : l’Espa- correspondant aux sorties renforcée par l’évocation Le choix est directe- les retombées espérées par Le pire des scénarios. beaucoup d’équipes arrêter
gnol Christian Minchola et le Portugais Vitor Godino sur route, stages et pre- par la ministre des Sports ment lié aux modalités de leurs différents sponsors. Il a même été évoqué par en fin de saison parce que
(amateur de Futsal), 14 ans tous les deux, pour me- mières compétitions. Au- Roxana Maracineanu la sortie de crise décidées Pour tous les acteurs Bernard Hinault, quintuple leurs sponsors les laisseront
surer l’ampleur des dégâts… Face à la douleur de trement dit, pour qu’une d’un hypothétique huis par l’autorité publique, dé- du cyclisme, le Tour est vainqueur de l’épreuve, au tomber. Une annulation
perdre des êtres chers, nous sommes tous égaux. course de la dimension clos. Mais le sujet n’est pas cisionnaire pour le feu vert prioritaire. micro de France Bleu : «250 de la Grande Boucle serait
Confinement et mesures de sécurité élémen- du Tour puisse avoir lieu d’actualité tant le Tour se donné aux organisateurs. Mi-juillet, début août, courses à travers le monde une catastrophe pour le
taires obligent, le plus dur dans cette crise sanitaire fin juin, il faudrait que les nourrit de l’enthousiasme Or, la visibilité sur le sujet mi-août ? La première date ont été annulées. Donc pour- cyclisme.»
c’est sans doute de ne pouvoir dire au revoir à ses
proches, leur tenir la main, les accompagner dans
leurs derniers moments de vie. Espérons que cette
liste macabre s’arrête enfin.
FOOTBALL. MERCATO EXPRESS

Zidane menacé au Real Madrid,

A côté de ça, on a les ‘Cocovid’, ceux qui donnent
le mauvais exemple comme le dirait notre cher doc-
teur Gujadhur. Primo, Neymar ‘do Brasil’ qui fait ses
courses au supermarché comme il irait au carnaval

l’Inter veut vraiment Messi

puis tape un match de foot pépère avec ses potes,
choquant l’opinion publique au Brésil. Secundo, le
Serbe Aleksandar Prijovic qui rompt le confinement
pour aller prendre un verre. Tertio, son compatriote
Luka Jovic, du Real Madrid, qui part fêter l’anniver- sa défaite en huitième de finale à condition d’inclure une clause pas les seuls à tenter d’attirer le Milan, qui avait déjà recruté Ro-
saire de sa compagne à Belgrade. aller de Ligue des champions d’achat obligatoire, dont le mon- n°10 barcelonais puisque les melu Lukaku ou Alexis San-
Au pays de sa majesté, on a Jack Grealish. Le contre Manchester City (1-2) tant serait légèrement inférieur Newell’s Old Boys auraient sou- chez l’été dernier, s’est montré
capitaine d’Aston Villa, qui sort voir un pote et pro- présage d’un match retour diffi- aux 90M€ mentionnés. Recruté mis une offre à celui qui a souvent particulièrement actif cet hiver et
voque un accident de la route… après avoir conseil- cile, s’il a lieu. Le mois dernier, à Liverpool pour 145M€ à l’hiver répété vouloir terminer sa carrière espère faire le même coup que la
lé aux membres du public de rester chez eux dans Mauricio Pochettino semblait en 2018, Coutinho est sous contrat au club de Rosario. Juventus Turin avec Ronaldo...
une vidéo la veille ! Un comportement irresponsable pole position pour succéder à jusqu’en 2023 au Barça. Le Mais le média argentin l’as-
peut-être lourd de conséquences qui pourrait re- Zidane en cas de départ. joueur brésilien aurait peu d’inté- sure : «L’Inter pousse. La décision (Avec sport24.com)
mettre en cause le transfert de ses rêves à Manches- Prêté au Bayern Munich cette rêt à retourner à l’Inter ou à re- appartient à Lionel Messi mais
ter United… saison, Philippe Coutinho ne de- joindre le Paris Saint-Germain, l’Inter travaille vraiment à son ar- POGBA, UN SALAIRE
Mais la palme revient au défenseur Kyle Walker Le retour de la légende ne vrait pas voir son option d’achat et préfère plutôt rallier l’Angle- rivée.» Ces révélations vont dans QUI POSE PROBLÈME
qui a confondu pas de sorties avec… orgie. A côté se passe pas comme prévu à la de 120M€ être levée selon Sport. terre. Outre Chelsea, Totten- le sens des récents propos tenus
de ça, on peut trouver de vraies circonstances atté- Maison Blanche. Si la saison ne En conséquence, le Barça aurait ham, Manchester United, par Massimo Moratti, l’ancien Si le Real Madrid est bien
nuantes au Munichois Jérôme Boateng. Ce dernier, reprend pas son cours, il y a de revu son prix à la baisse et l’aurait Arsenal et même Leicester Ci- président du club. «Ce ne doit pas décidé à recruter Paul Pogba,
suivi par Arsenal et Chelsea, a rompu son confine- fortes chances que Zinédine Zi- fixé à 90M€. Sauf que Chelsea et ty ont tous un intérêt pour Cou- être un rêve. Il ne faut pas s’interdire ses émoluments à Manchester
ment et crashé sa berline sur l’autoroute pour aller dane soit démis de ses fonctions Leicester, intéressés par le milieu tinho… d’y penser, a-t-il ainsi confié au mi- United font tiquer les dirigeants
voir… son fils de 4 ans, malade. au Real Madrid selon Marca. offensif brésilien (27 ans), vou- cro de la Rai. Il sera bientôt à la fin madrilènes. Selon Marca, les
Une bonne nouvelle pour terminer ! Fin du confi- L’entraîneur français (47 ans) draient imiter le Bayern et se faire L’INTER POUSSE de son contrat et ce serait certaine- 19 millions d’euros perçus par
nement forcé de Ronaldinho en prison au Paraguay, était de plus en plus contesté en prêter Coutinho. Des représen- POUR MESSI ! ment un gros effort pour l’Inter de le le Français à MU apparaissent
libéré mardi. Incarcéré pour une sordide histoire de interne avant la crise sanitaire, et tants de Chelsea ont contacté les faire venir. Mais des choses étranges inaccessibles pour les Me-
faux passeports, l’incarnation du joga bonito venait reste sur une défaite chez le Be- agents du joueur pour un trans- Gros fantasme du mercato : peuvent intervenir à la fin de la sai- rengue où Gareth Bale, le joueur
de fêter ses 40 ans à l’ombre. Triste d’assister à la tis Séville (2-1) qui a permis au fert cet été et les Blues espèrent Lionel Messi. La rumeur enfle son.» le mieux payé du vestiaire
déchéance de l’ancienne idole du PSG et du Bar- Barça de repasser leader de Liga. bien mener ce dossier à terme. depuis plusieurs semaines : l’Inter En fin de contrat en juin 2021, madrilène, émarge à 18 millions
ça, qui avait le monde à ses pieds à chacun de ses D’après le quotidien madrilène, Les bonnes relations entre le club Milan espère en effet le recruter. Lionel Messi a égratigné à plu- d’euros. Le préalable à la venue
dribbles venus d’ailleurs. Mal conseillé, mal entouré, seul un trophée pourrait sauver londonien et le représentant de Et à en croire la chaîne argentine sieurs reprises ses dirigeants ces de Pogba serait donc qu’il ac-
mal dans sa peau ? Le train de vie de Ronnie l’a pré- l’avenir de Zidane chez les Me- Coutinho, Kia Joorabchian, se- TNT Sports, les dirigeants mila- dernières semaines et ne semble cepte une diminution de salaire.
cipité dans la liste des égarés du foot. Espérons qu’il rengues. raient mises à contribution dans nais travaillent bel et bien à la si- pas pressé de prolonger. Avec Les négociations avec Mino
retrouve à présent le droit chemin. Sauf que le Real est déjà éli- ce dossier. gnature du sextuple Ballon d’Or. Christian Eriksen, Ashley Raiola s’annoncent serrées…
miné de la Coupe du Roi, et que Barcelone n’y est pas fermé Les Nerazzurri ne sont, certes, Young ou Victor Moses : l’Inter

FONDS DE SOUTIEN POUR AIDER L’EXCELLENTE IDÉE DU JAPON

LES SERVICES DE SANTÉ

#PlayersTogether, Courir un marathon seul

la Premier League solidaire sur son smartphone c’est possible Quand l’épidémie de grand groupe». Les ins-
coronavirus a obligé les crites au marathon fémi-
Critiqués, les footbal- collaborer ensemble pour créer initiative. organisateurs du marathon nin qui terminent l’épreuve
leurs de la Premier League une initiative volontaire, dis- Début avril, la Premier de Nagoya au Japon à via l’application recevront
anglaise ont annoncé mer- tincte de toute ligue ou de League a proposé de ré- l’annuler, ils se sont tour- un tee-shirt et un collier,
credi le lancement d’une tout club», est-il indiqué. duire de 30% les salaires nés vers la technologie comme promis initialement
initiative visant à générer «Pour essayer d’aider, avec des joueurs. Mais le Syn- pour offrir une solution aux finishers.
des fonds pour aider le tant d’autres dans le pays, dicat des joueurs anglais de consolation aux par- Le coronavirus a mis à
Service national de santé à faire une vraie différence», (PFA) a fait valoir qu’une ticipants : courir seul les l’arrêt forcé la totalité ou
(NHS) britannique pen- ajoute le communiqué, telle réduction entraînerait 42,195 kilomètres. Le ma- presque du sport mon-
dant la pandémie de coro- sans donner davantage de une baisse des revenus fis- rathon de Nagoya devait dial. Une des premières
navirus. détails. caux pour le budget bri- initialement attirer, le 8 épreuves d’ampleur tou-
Cette initiative, baptisée Plusieurs personnali- tannique, qui risquerait de mars, quelque 20 000 cou- chée a été le marathon de
#PlayersTogether, a été mise tés du foot anglais telles pénaliser le NHS. reurs et représentait donc Tokyo, dont la partie ama-
en place pour «aider ceux que le capitaine de Liver- «Tous les joueurs de la un risque important de teur prévue le 1er mars a
qui se battent pour nous sur la pool, Jordan Henderson, Premier League veulent et propagation du coronavi- été annulée pour environ
ligne de front du NHS» dans le joueur de Tottenham, vont jouer leur rôle en ap- rus et une menace pour la 38 000 coureurs. Ces cou-
le contexte de l’épidémie Harry Kane, et le joueur portant des contributions fi- santé des participants. reurs n’ont par ailleurs pas
de Covid-19, explique le d’Arsenal, Pierre-Emerick nancières importantes en ces L’épreuve a été eu droit à un rembourse-
collectif de joueurs dans un Aubameyang, ont mis en temps sans précédent», avait annulée. Et à la place, les ment, même s’ils pour-
communiqué. «Il s’agit pour ligne sur les réseaux sociaux toutefois affirmé samedi le organisateurs ont proposé ront toutefois prétendre à
nous, en tant que joueurs, de des informations sur cette syndicat dans un commu- deux applications pour Grâce à deux applications créées au Japon, vous pourrez courir une place au marathon de
niqué. permettre aux participants le Marathon (virtuel) de Nagoya où que vous soyez, pour faire 2021. La pandémie a sur-
comme le champion Kipchoge.
LES CLUBS PAYÉS EN AVANCE ? Depuis le début de la de réaliser leur marathon tout conduit au report d’un
crise liée au nouveau coro- seuls, mais guidés par leur nisateur. Au lieu de suivre vérifier leur performance. marathon. Les organisa- an des Jeux olympiques
Selon le Times, les clubs de Premier League devraient navirus, la Premier League smartphone, en une ou le parcours tracé dans la Il y a deux applica- teurs ont voulu saluer la et paralympiques de To-
recevoir en avance certaines dotations afin de faire face anglaise est sous le feu des plusieurs fois. «C’est la pre- ville située au centre de tions : une pour ceux qui motivation et la prépara- kyo-2020, qui se dérou-
aux difficultés financières liée à l’épidémie du Covid-19. critiques pour son recours mière fois que les épreuves l’archipel nippon, les par- veulent terminer en une tion physique des spor- leront à l’été 2021. Selon
Le quotidien explique que les pensionnaires de la Pre- aux aides publiques. Elle annuelles de marathon sont ticipants peuvent courir seule fois le marathon et tives et sportifs, qui se un bilan officiel dimanche,
mier League pourraient recevoir plusieurs millions de cherche depuis à trouver annulées, et c’est donc la pre- où ils veulent, en préser- une autre pour ceux qui sont entraînés de longues le Japon compte quelque
livres pour les clubs du bas de tableau à plus de 20 mil- un accord sur des baisses mière fois que nous avons vant une distance sociale veulent étaler leur effort semaines pour une course 3 650 cas positifs au Co-
lions de livres pour les équipes européennes. Des mon- salariales pour sauver la créé des applications pour appropriée en temps de sur plusieurs jours. Les finalement annulée. Mais, vid-19 pour 73 morts.
tants initialement prévus pour la fin de la saison. face devant une opinion remplacer les courses réelles», pandémie, et l’application coureurs ont jusqu’au ont-ils insisté, «il n’est pas
publique exaspérée. a expliqué à l’AFP un orga- se charge de mesurer et 31 mai pour boucler leur recommandé de courir en