Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Chapitre5 Laplace PDF
Chapitre5 Laplace PDF
Chapitre5 Laplace PDF
CHAPITRE 5
1. Intégrale de Laplace 2
2. Hypothèses sur f 2
3. Premières propriétés de la transformée de Laplace 4
Linéarité 4
Changement d’échelle 4
Translation sur la variable symbolique s 5
Translation sur la variable temporelle t 5
Transformée de Laplace d’une fonction périodique 5
Transformée d’une dérivée 6
Transformée d’une primitive 7
Multiplication par tn : dérivation de la transformée de Laplace 8
Division par t 8
Comportement de Lf (s) pour s = 0 ou +∞ 9
4. Transformées de fonctions usuelles 9
5. Dérivation et intégration de la transformée de Laplace 11
Dérivation de Lf 11
Intégration de Lf 12
Dérivation par rapport à un paramètre 12
6. La transformée de Laplace inverse 13
Injectivité de la transformée de Laplace 13
Formule de la transformée de Laplace inverse 14
Linéarité de la transformée de Laplace inverse 14
Première propriété de translation 15
Deuxième propriété de translation 16
Propriété de changement d’échelle 16
Propriété inverse de dérivation 16
Propriété inverse d’intégration 17
7. Convolution et produit de transformées de Laplace 18
8. Applications aux EDO à coefficients constants 20
9. Applications à la résolution des équations aux dérivées partielles 22
10. Convolution et équations différentielles 23
11. Table 27
1. Intégrale de Laplace
La variable t, dans tout ce qui suit, sera réelle, et on la supposera
positive (elle représentera souvent le temps).
On fait correspondre à une fonction f de la variable t, une fonction
Lf d’une nouvelle variable s par la formule
Z ∞
Lf (s) = e−st f (t)dt (1.1)
0
La variable p sera généralement complexe, on posera s = x + iy.
Si l’intégrale précédente est définie, Lf s’appelle la transformée de
Laplace de f .
2. Hypothèses sur f
On ne peut pas calculer la transformée de Laplace de n’importe quelle
fonction f .
On supposera que
(1) f est nulle sur R−∗ (c’est une convention, dont l’utilité apparaı̂tra
plus tard), une telle fonction est appelée causale,
(2) f est définie et continue par morceaux sur R+ ,
(3) il existe une constante M positive telle que le produit
e−M t |f (t)|
reste borné pour toutes les valeurs de t assez grandes (i.e. pour
t > t0 avec t0 ∈ R+ , t0 dépendant de M et de f ).
La dernière condition signifie que f est d’ordre exponentiel M :
Définition 2.1. Une fonction f telle que
|f (t)| 6 CeM t , pour tout t ≥ t0
avec C ∈ R+ , est dite d’ordre exponentiel M .
Cette condition est suffisante pour que l’intégrale 1.1 soit définie pour
toutes les valeurs de s = x + iy telles que x > M .
Théorème 2.2. Si f est une fonction continue par morceaux sur R+ ,
et d’ordre exponentiel M , alors, ∀s ∈ C tel que <(s) > M , l’intégrale
1.1 est bien définie.
Démonstration. Dire que e−M t |f (t)| est borné pour t > t0 équivaut à
dire qu’il existe une constante C telle que
Alors on a évidemment
alors l’intégrale 1.1 est définie pour tout s tel que <(s) > s0 .
— Calculons L{eat }. On a
Z x
at
L{e }(s) = lim e−(s−a)t dt
x→+∞ 0
−(s−a)t
e x 1 − e−(s−a)x
= lim = lim
x→+∞ −(s − a) 0 x→+∞ s−a
1
= si <(s) > a
s−a
4 CHAPITRE 5
F0 (s)
Lf (s) = F0 (s)[1 + e−st + . . . + e−nst + . . .] = ,
1 − e−sT
à condition qu’on ait le droit d’intervertir l’intégrale et la série et
que |e−sT | < 1.
Exercice 3.6. Prenons f (t) = sin t de période 2π. Retrouver alors que
1
L(sin)(s) = .
1 + s2
Transformée d’une dérivée. Le théorème suivant est fondamental
dans la théorie du calcul symbolique.
Théorème 3.7. Si f est une fonction de classe C 1 sur R+ , si elle est
d’ordre exponentiel M et si f 0 admet une transformée de Laplace, alors
L{f 0 (t)}(s) = sL{f (t)}(s) − f (0),
pour <(s) > M .
Démonstration. Soit s tel que <(s) > M , alors par intégration par
parties, on a :
Z ∞ Z ∞
−st 0 −st ∞
e f (t)dt = [e f (t)]0 + s e−st f (t)dt.
0 0
−st −(<(s)−M )t −M t −(<(s)−M )t
Or, e f (t) = e
e |f (t)| 6 Ce → 0 lorsque t →
∞ car <(s) > M .
On en déduit que la L{f 0 }(s) existe pour <(s) > M et la formule
annoncée.
s
Exemple 3.8. Si f (t) = cos 3t, alors L{f (t)} = s2 +9
et nous avons
3 −9
L{f 0 (t)}(s) = L{−3 sin 3t}(s) = −3L{sin 3t}(s) = −3× = 2
s2 +9 s +9
et en utilisons la formule du théorème
0 s −9
L{f (t)}(s) = sL{f (t)}(s) − f (0) = s −1=
s2 + 9 s2 + 9
a
Exemple 3.9. Montrons que L{sin at} = x2 +a 2 . Posons f (t) = sin at,
d’après
L{f 00 (t)}(s) = s2 L{f (t)}(s) − sf (0) − f 0 (0),
on a
L{−a2 sin at} = s2 L{sin at} − s × 0 − a
ou encore
−a2 L{sin at} = s2 L{sin at} − a
c-à-d.
a
L{sin at} = 2 .
s + a2
Remarque 3.10. (1) Une fonction f peut avoir une transformée de
Laplace, sans que sa dérivée f 0 en ait une.
−1/2
pLa fonction f0 (t) = t a une transformée de Laplace valant
π/s, mais f (t) n’a pas de transformée de Laplace, car pour
cette fonction, l’intégrale de Laplace diverge en 0.
(2) La transformation de Laplace fait correspondre à la dérivation par
rapport à t la multiplication de la transformée de Laplace par s,
avec l’addition d’une constante. C’est la simplicité de cette règle
qui explique l’emploi du calcul symbolique.
Exercice 3.11. Trouver la transformée de Laplace de y lorsque y est
solution du problème initial
2
dy dy 2t
dt2 − 7 dt + 12y = 16e
y(0) = 6
dy (0) = 4
dt
Transformée d’une primitive. Soit f une fonction continue sur R+
admettant une transformée de Laplace. Si F (t) est une primitive de
f (t), nulle pour t = 0, admettant une transformée de Laplace, on a :
1
LF (s) = Lf (s).
s
C’est une conséquence immédiate du théorème précédent. On peut
écrire Z t
1
L{ f (u)du}(s) = Lf (s)
0 s
et en appliquant n fois cette règle :
Z t Z tn−1 Z t1
1
L{ ... f (u)dudt1 . . . dtn−1 }(s) = n Lf (s).
0 0 0 s
8 CHAPITRE 5
Proposition 3.13. Si L{f (t)}(s) = F (s) alors pour tout entier n > 0
dn
L {tn f (t)} (s) = (−1)n F (s) = (−1)n F (n) (s)
dsn
1
Exemple 3.14. Puisque L{e2t } = s−2 , on a
2t d 1 1
L{te } = − =
ds s − 2 (s − 2)2
d2
1 2
L{t2 e2t } = 2
=
ds s − 2 (s − 2)3
Il existe des tables et on peut s’y référer pour connaı̂tre des trans-
formées de Laplace connues. Une autre possibilité consiste également à
utiliser des logiciels de calcul formel (Mathematica par exemple) pour
déterminer ces transformées.
On a également la proposition.
1 1 sin at
s
1 s2 +a2 a
1 s
s2
t s2 +a2
cos at
1 tn 1 shat
sn
n≥0 n! s2 −a2 a
1
s−a
eat s
s2 −a2
chat
est finie.
Si nous posons R = {(t, x) /0 < t < ∞, 0 < x < t}, nous avons
Z ∞Z t ZZ
−<(s)t
e |f (x) g (t − x) |dxdt = e−<(s)t |f (x) g (t − x) |dxdt
0 0
R
(7.1)
La région R désigne donc le deuxième octant du plan (t, x) que l’on
peut récrire
R {(t, x) / 0 < x < +∞ ; x < t < +∞}
Il s’ensuit que 7.1 peut se récrire :
Z +∞ Z +∞
e−<(s)t |f (x) g (t − x) |dtdx
0 x
ou encore :
Z +∞ Z +∞
−<(s)t
|f (x) | e |g (t − x) |dt dx
0 x
c’est-à-dire :
L|f |(<(s)) · L|g|(<(s)) < ∞
car |f | et |g| sont d’ordre exponentiel M et <(s) > M .
La transformée de Laplace de f ∗ g existe donc, pour <(s) > M . Les
mêmes calculs montrent alors que L(f ∗ g)(s) = Lf (s) · Lg(s).
20 CHAPITRE 5
ou encore
2
(s3 − 3s2 + 3s − 1)Y − s2 + 3s − 1 =
s − 1)3
et
s2 − 3s + 1 2
Y (s) = +
(s − 1)3 (s − 1)6
On décompose la première fraction rationnelle et on trouve
1 1 1 2
Y (s) = − 2
− 3
+
s − 1 (s − 1) (s − 1) (s − 1)6
d’où
1 1 1 2
y(t) = L−1 { − 2
− 3
+ }(t)
s − 1 (s − 1) (s − 1) (s − 1)6
t2 et t5 et
= et − tet − +
2 60
00 0
Exemple 3 Résoudre ty + 2y + ty = 0 avec y(0+ ) = 1 et y(π) = 0
Posons L{y(t)}(s) = Y (s), donc
L{ty 00 } + L{y 0 } + 4L{ty} = L{0} = 0
donc
d 2 d
s Y − sy(0+ ) − y 0 (0+ ) + 2 sY − y(0+ ) − Y = 0
−
ds ds
c-à-d.
dY
−(s2 + 1) −1=0
ds
et en intégrant cette équation différentielle du 1er ordre on trouve
Y (s) = − arctan s + C, C ∈ R
Comme lims→∞ Y (s) = 0 on trouve A = π/2 d’où
π 1
Y (s) = − arctan s = arctan
2 s
on utilise le développement de la fonction arctanx en série entière
P (−1)n 2n+1
2n+1
x donc
1 X (−1)n 1
y(t) = L−1 {arctan } = L−1 { }
s 2n + 1 s2n+1
1 t2 1 t2n
= 1− + · · · + (−1)n + ···
3 2! 2n + 1 (2n)!
sin t
=
t
qui satisfait bien y(π) = 0.
22 CHAPITRE 5
sin t
Réciproquement, on vérifie que la fonction y(t) = t
est bien solu-
tion du problème posé.
où
1
w (x) = L−1 {W (s)} (x) = L−1 n
P (x)
aj sj
j=0
avec f (0) = 1. f (t) sera supposée nulle pour t < 0. Résoudre cette
équation. On pourra introduire F (s) = Lf (s) la transformée de Laplace
de f , pour s ∈ R.
Exercice 10.6. Soit fR une fonction de classe C 1 sur R+ . On suppose
∞
qu’il
R ∞ existe γ0 tel que 0 |f (t)|e−γ0 t dt < ∞. On suppose de plus que
0
|f 0 (t)|dt < ∞. On notera F la transformée de Laplace de f .
Pour cet exercice, on rappelle la formule d’interversion de la li-
mite et d’une intégrale : Soient U un ouvert de R, et k une fonc-
R ∞ sur U × R : (s, x) → k(s, x), telle que pour tout s ∈ U ,
tion définie
K(s) = −∞ k(s, x)dx existe. Soit s0 un point de l’adhérence de U .
— Si pour tout x ∈ R, la limite suivante existe : lims→s0 k(s, x) =
l(x)
— et si il existe une fonction m définie sur R, positive, intégrable
sur R et telle que
∀s ∈ U, ∀x ∈ R, |k(s, x)| 6 m(x),
alors on a
Z ∞ Z ∞
lim K(s) = lim k(s, x)dx = l(x)dx.
s→s0 −∞ s→s0 −∞
R∞
(1) Exprimer la transformée de Laplace de f 0 : L(f 0 )(s) = 0
f 0 (t)e−st dt
en fonction de F et f . Montrer que
lim sF (s) = f (0)
s→∞
11. Table
Toutes les fonctions temporelles considérées ci-dessous sont mul-
tisliées par l’échelon unité de Heaviside (elles sont causales).