Hervé Lecerf : le bio, une stratégie d’entreprise.

Producteur de lait en Charente, Hervé Lecerf a commencé sa conversion en avril 2010. À la

clé, la vente de lait labellisé bio dès novembre 2011.

Pourquoi vous êtes-vous converti en bio ?

Dans les années 1990, je faisais de l’élevage conventionnel.
Au tournant des années 2000, j’ai décidé de réduire la
quantité de lait par vache et de mieux valoriser l’herbe de
mes 32 hectares de prairies : j’ai institué des pâturages
tournants pour diminuer des apports chimiques, j’ai planté des
légumineuses dans les prairies pour réduire les frais
d’engrais... Je travaillais avec des méthodes typiques de
l’agriculture biologique sans en détenir le label. J’ai donc
franchi le cap pour mieux valoriser ma production.

• Qu’est-ce que le bio vous apporte ?

Un meilleur équilibre financier dans le contexte de baisse du
prix du lait. Certes, je produis moins, mais je vends le lait
plus cher. J’ai également réduit mes frais : je n’achète plus
de produits phytosanitaires, j’ai besoin de moins de céréales
puisque j’ai mes propres fourrages, les coûts vétérinaires
sont réduits grâce à la prévention... Ces efforts, je les
faisais depuis plusieurs années, mais ils ne pouvaient pas
être valorisés sans le label bio.

• Comment votre choix est-il perçu ?

Certains collègues me font part de leurs inquiétudes,
notamment par rapport à la diminution des rendements. J’essaie
de les convaincre que le passage au bio, c’est une stratégie
d’entreprise, qui se conjugue, bien sûr, avec une démarche
écologique et tournée vers le bien-être animal. En clair, je
valorise mieux mon lait tout en étant en accord avec mes
valeurs de protection de l’homme et de l’environnement.

COMMENT LES RECONNAÎTRE ?

Laits, yaourts, crèmes desserts, beurres, fromages, crèmes fraîches,
desserts lactés : toute la variété des produits laitiers se décline en bio !
L’ensemble de la filière fait l’objet de contrôles stricts. Les signes de
qualité français et européens, gérés par les pouvoirs publics, garantissent
la mise en œuvre des règles de l’agriculture biologique.
Consommer bio, c’est voir plus loin.