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Linx

Baudouin de Courtenay et la linguistique générale


Darius Adamski

Citer ce document / Cite this document :

Adamski Darius. Baudouin de Courtenay et la linguistique générale. In: Linx, n°23, 1990. Traductions de textes peu ou mal
connus. pp. 67-80;

doi : https://doi.org/10.3406/linx.1990.1154

https://www.persee.fr/doc/linx_0246-8743_1990_num_23_1_1154

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Baudouin de Courtenay

et la linguistique générale

Dariusz Adamski

d'origine
sanskrit
Cl anou
française,
Ignacy
de linguistique
Niecislaw
occupait
dans
Baudouin
lesleschaires
universités
de Courtenay
de grammaire
de Kazan,
(1845-1929),
comparée,
de Dorpat,
Polonais
de

Cracovie/ de Saint-Pétersbourg et de Varsovie. Au cours de l'année scolaire


1922-1923, il donna une série de conférences à Prague et à Copenhague. Les
années 1875-1883 qu'il passa à Kazan semblent être les plus fructueuses de
sa carrière universitaire, du moins selon Jakobson qui consacra nombre
d'articles à Baudouin et à son élève Kruszewski (Jakobson, 1973). L'optique
selon laquelle Jakobson évalue l'œuvre de Baudouin est celle d'un
structuraliste en quête de ses origines. Il est vrai que le travail accompli
par Baudouin à Kazan annonce le structuralisme ; il est aussi vrai que, par
la suite, Baudouin élabore une conception différente que Jakobson qualifie
de "psychologisme dépassé" (ibid., p. 228). Depuis, la pensée de Baudouin
est regardée avec les œillères du structuralisme : le choix des textes inclus
dans ses anthologies, anglaise ou italienne, en témoigne. En France, faute
d'anthologie, on évoque le témoignage de Saussure : "Baudouin de
Courtenay et Kruszewski étaient plus près que personne d'une vue
théorique de la langue" (Godel, 1957, p. 51). Benveniste, pour sa part, se
charge d'élucider le secret de leur rencontre (Benveniste, 1964). On sait que
deux linguistes se sont rencontrés, lus et estimés. Baudouin a certainement
influencé Saussure, mais son œuvre ne se réduit pas à cette référence, aussi
prestigieuse soit-elle.
Les écrits de Baudouin, rédigés en polonais, en russe ou en allemand,
ne sont pas faciles d'accès : les descriptions détaillées du matériel
linguistique abritent ça et là de rares remarques théoriques. Le style de
Baudouin n'arrange rien. Le linguiste écrit mal : son polonais n'est pas des

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Dariusz Adamski

plus purs, son russe grouille de polonismes et son discours de néologismes.


La concision n'est pas sa qualité : sa figure rhétorique préférée, c'est le
pléonasme.

Le premier travail de Baudouin appartient à la grammaire comparée,


ne serait-ce que par son titre : Quelques exemples de l'action de l'analogie
dans la déclinaison polonaise (1868a). Le jeune linguiste le remet à son
professeur Schleicher, eminent comparatiste, qui le publie dans son journal
après avoir rayé un passage. Dans le passage en question, Baudouin
conteste la division des mots en racines et en désinences, telle qu'elle est
effectuée d'après leur succession historique. Il les divise selon le sentiment
linguistique qu'ont des individus employant une langue donnée : autrefois,
dans le vocatif du singulier masculin, tel boz-e (dieu), la désinence -e faisait
partie du thème nominal (ibid., p. 228) ; à présent, dans le sentiment
linguistique, elle est devenue une désinence de déclinaison. Baudouin
avance donc que, dans les langues indo-européennes, les racines se sont
abrégées au profit des désinences, ce qui implique l'impossibilité de
reconstruire la Ursprache (langue d'origine). Reconstruire la Ursprache, tel
fut à l'époque l'objectif de la grammaire comparée. Schleicher croyait y
parvenir : il composait même des poèmes en indo-européen. La découverte
de Baudouin rend irréalisable l'entreprise de reconstruction : il est donc
compréhensible que Schleicher n'ait pas voulu "supporter de pareilles
hérésies" dans son journal (B. 1888, p. 116) : comme "tout amant", il était
"aveuglé" (fî. 1869, p. 38). Malgré ce rejet de la part d'une sommité
comparatiste, Baudouin n'abandonne pas l'idée que les racines se réduisent
au profit des désinences. Au contraire, il persiste à étudier les places dans
les mots où le thème touche la désinence. Cette étude aboutira au concept
d'alternance.
Ainsi dans l'article : Echange entre le s (s, s) et le ch dans la langue
polonaise (1868b), il montre que la différence entre les consonnes [s, §, s] et
le [xl sert à "distinguer les significations". Il illustre sa thèse d'une série
d'exemples, parmi lesquels nos [nos] (un nez) et noch [nox] (un grand nez).
En effet, le ch [x] peut indiquer la forme augmentative d'un nom.

Son intense activité pédagogique empêche Baudouin de produire des


articles scientifiques, mais il fait paraître les programmes de ses cours de
linguistique générale. La méthode qu'il préconise, c'est "l'analyse du
langage", analyse qui, "à partir de la parole concrète (...), débouche d'une
part sur les phrases, des phrases sur les mots, des mots sur leurs parties
significatives dotées de sens, et d'autre part sur (...) les sons (mots en tant
que complexes de sons articulés)".
Cette analyse, qui discerne aussi l'élément zéro, privilégie l'étude des
sons du langage envisagés de trois points de vue : acoustico-physiologique,
psychique (ou morphologique) et historique. La phonétique physiologique

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Baudouin de Courtenay

et morphologique examine les sons de langage "à un moment donné de


l'existence de la langue" : c'est la statique. La phonétique historique
s'occupe de l'histoire de l'aspect phonique d'une langue : c'est la dynamique.
Dans la statique, les sons sont classés d'après leurs oppositions (ou leurs
parallélismes) "fondées sur la relation entre la signification et le son"
(1877). Tout cela préfigure les postulats du structuralisme : le principe de
double articulation du langage, la prédominance de la phonétique, la
distinction entre l'aspect synchronique et diachronique d'une langue, enfin
l'établissement des oppositions formelles en fonction du sens qu'elles
véhiculent.

En 1878, Mikolaj Kruszewski devient l'élève, et vite le collaborateur,


de Baudouin. A l'inverse de son maître, il possède un esprit théorique. En
1881, il publie son mémoire de maîtrise dont l'introduction : Réflexions
générales sur les alternances de sons i, est généralement considérée comme
le premier exposé de la théorie des alternances. Baudouin ne partage pas
cet avis : il apprécie les capacités peu communes de Kruszewski, mais lui
dénie l'originalité. Et pour cause. Le mot d'alternance figure dans les
programmes de ses cours. De même pour le mot de guna qui désigne la
gradation des voyelles du sanskrit. Baudouin s'y intéresse, car l'analyse du
vocalisme des dialectes Slovènes était sa thèse de doctorat : Esquisse de la
phonétique des dialectes de Rezia (1875). On sait que le problème du
vocalisme préoccupa également Saussure : en 1879, il en fit le sujet de son
Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues
indoeuropéennes. Kruszewski se réfère à cet ouvrage, mais Baudouin le lui
reproche : il n'est pas bien de "suivre servilement Saussure" et de "plier les
mots du slavon aux catégories établies par ce linguiste" (1888, p. 118). Dans
la monographie qu'il rédige après la disparition de son élève, mort
aphasique en 1887, Baudouin commence la critique de sa théorie des
alternances par l'énumération des exemples qui rappellent le problème du
racourcissement des racines au profit des désinences. On l'étudiera sur
l'alternance du [g] avec [k] dans le mot polonais rôg - la corne (ibid., p. 120).
Le mot rôg est un nominatif du singulier masculin : son thème est rôg-
[ruk] et son suffixe le zéro ; le génitif sing. masc. de ce mot possède la forme
rogu [rogu] où rog- [rogl est le thème et -u [u] le suffixe. A l'intérieur du
thème rôg-, le [u] alterne avec le [o] : c'est l'alternance vocalique du
polonais. Quant au dernier son du thème rôg-, il est réalisé soit comme [k],
soit comme [g], en fonction du son qui suit, et qui est une désinence de
déclinaison. Baudouin donne toute une série d'exemples ; ce qui n'est pas
difficile, car en polonais, si la consonne finale du nominatif sing. masc. est
sourde, elle devient sonore dans d'autres cas. C'est un processus bien connu
qui est codifié depuis longtemps dans l'orthographe du polonais selon la
règle suivante : dans le mot rôg, on écrit la lettre "g" (bien qu'on entende
[k]), parce que dans les autres formes de ce mot, on entend [g]. Ainsi dans le

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concept d'alternance, Baudouin théorisa la réalité de la langue que


l'orthographe avait déjà réglée. Ce qui ne diminue en rien la valeur de son
travail, car pour son concept d'alternance, il transposa dans l'étude des
formes grammaticales d'un mot les procédés que la grammaire comparée
avait élaborés en étudiant un mot au cours de son histoire.
Pour les comparatistes à un moment ti, un mot a eu la forme xy ; à un
moment t2, il a eu la forme xz ; d'où le passage du y au z au cours du temps
ti-t2, si le y a été après le x (on sait que le xy et le xz sont le même mot parce
qu'ils ont le même sens). La démarche de Baudouin est la suivante : à un
moment t, il existe différentes formes du même mot, p.ex. xy-a et xz-b où le
xy et le xz sont le même thème et -a, -b des désinences nominales ; d'où
l'alternance du y avec le z en fonction de la désinence qui suit (on sait que le
xy et le xz sont le même thème, parce qu'ils ont le même sens).
Cette explication est claire pour un locuteur d'une langue à cas.
Baudouin a principalement travaillé sur le polonais, langue flexionnelle
par excellence ; c'est pourquoi d'ailleurs, il parle beaucoup de la
morphologie et peu de la syntaxe. En fait, en polonais, l'ordre des mots dans
la phrase du genre "Jean regarde Marie" ne joue aucun rôle : toutes les
combinaisons sont possibles, car le sens de la phrase reste le même, la
différence est celle de fréquence d'emploi. La langue qu'examine un
linguiste' influence sa théorie : pour s'en rendre compte, il suffit de
remarquer que les progrès de la syntaxe generative sont liés à l'étude des
langues analytiques, comme l'anglais ou le français. Ce qui ne signifie pas
que les concepts ainsi forgés ne peuvent s'appliquer à d'autres langues. Au
contraire. Et l'exemple de Baudouin le montre : le concept d'alternance,
formé sur une langue flexionnelle, mène vers celui de phonème,
universellement applicable. Rien d'étrange, car les paires de mots à
alternances sont souvent des paires minimales qui permettent de
distinguer un phonème. Baudouin en propose une définition dans Essai de
la théorie des alternances (1895). Il produit également des descriptions
phonologiques des langues, assorties de tableaux et d'évaluations
statistiques (1899) ; en quoi excelleront plus tard les structuralistes. Mais
ici s'arrêtent les rapprochements.

En 1915, Baudouin expose sa théorie du langage dans la


Caractéristique psychologique de la langue polonaise (1915), où il soutient
que la langue n'existe pas en dehors des individus parlants. Son livre
commence ainsi : "Objectivement, il ny a pas de langue. (...) Seuls existent
les individus (...) mis en langage." Cette mise en langage s'opère au cours
des "contacts interindividuels" : le langage est donc un phénomène social.
C'est aussi un phénomène psychique, car il se définit proprement comme
"la pensée langagière", foncièrement inconsciente, constituée des
représentations qu'extériorise chaque individu quand il parle (§1).

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Baudouin de Courtenay

Baudouin distingue trois sortes de représentations : phonétiques,


sémasiologiques (signifiantes) et morphologiques (morphologiques au sens
propre et syntaxiques). Dans ces représentations, il cherche les éléments les
plus simples. Pour la phonétique, ce sont des phonèmes composés des traits
distinctifs que Baudouin appelle "acousmes" (représentations acoustiques)
et "kinèmes" (représentations articulatoires), qui peuvent se réunir "à la
manière de Janus" en "kinakèmes" (représentations acoustico-
articulatoires) (1922, § 14). Pour la sémasiologie (ou la sémantique), ce sont
des éléments sémasiologiques. Pour la morphologie, ce sont des morphèmes
ou des syntagmes (deux néologismes de Baudouin).
Toutes ces représentations forment un tout dynamique : elles
s'associent l'une à l'autre. Ainsi, les phonèmes se morphologisent et se
sémasiologisent ; les éléments sémasiologiques se phonétisent et se
morphologisent ; les morphèmes se phonétisent et se sémasiologisent. Les
représentations phonétiques et sémasiologiques en elles-mêmes
n'intéressent pas la linguistique : "Seule l'apparition de la morphologie du
langage donne à la linguistique le droit de se poser comme une science à
part." Les représentations morphologiques sont créées par l'association
d'une représentation phonétique à une représentation sémasiologique.
Leur discernement s'accomplit "par la confrontation et l'élimination
inconscientes" (1915, § 12).

Baudouin emprunte à Kruszewski le concept d'association (Kruszewski,


1883), et l'intègre dans sa théorie où l'association par contiguïté permet
d'assembler des représentations dans une suite, tandis que l'association par
similitude permet de percevoir l'élément commun et d'établir des types
formels. Avec les types formels apparaissent les alternances de sons, qui
entraînent la confusion des phonèmes et se trouvent ainsi à l'origine de la
synonymie et de l'homonymie.
Le langage est traversé, dans son ensemble, par deux processus :
l'analogie (assimilation morphologique) qui tend à établir la similitude des
rapports entre les éléments d'une langue et provoque une sorte de
"nivellement des formes", et l'étymologie populaire (assimilation
sémasiologique) qui stimule la perception de la parenté des mots, cela pour
approcher leurs significations (1915, § 41). Les concepts d'analogie et
d'étymologie sont puisés dans la grammaire comparée. Chez Baudouin, ils
définissent la créativité propre au langage et conditionnent son
changement. Ils ne sont visibles que dans les néologismes et les lapsus,
d'où leur étrangeté qui trouve sa contrepartie dans la familiarité des formes
habituelles. Le travail s'achève avec le concept de sexualisation du langage.
Rien n'indique que Baudouin ait connu les écrits de Freud. En
revanche, il connut, quoique indirectement, une autre autorité
psychiatrique : Krafft-Ebing qui soigna, avec des électrochocs, les troubles
nerveux de Kruszewski. Baudouin, quant à lui, semble apercevoir le

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Dariusz Adamski

rapport entre la décrépitude mentale et le travail linguistique de son élève


dans son inquiétante "voracité des lois" : selon lui, Kruszewski ne voyait
dans la langue que des lois qu'il voulait à tout prix formuler (1888, p. 156).

Le texte proposé à l'attention du lecteur date de 1870 (1871). Baudouin


y parle des lois que la linguistique se doit de formuler. Ce sont des
fragments du premier cours qu'il prononça en qualité de Privatdozent à
l'Université de Saint-Pétersbourg. Jakobson écrivit que, "pour la première
fois dans l'histoire de la linguistique moderne", ce cours avait présenté "les
problèmes fondamentaux de la phonologie" (Jakobson, 1973, p. 224) ;
Trubetzkoy se plaignait qu'il fût "resté inaccessible à la plupart des
linguistes européens" (Troubetzkoy, 1986, p. 4 n.l) ; Kruszewski, après sa
lecture, éprouva un vif intérêt pour la linguistique : il fut attiré
"magnétiquement" par "le caractère inconscient des forces agissant dans le
langage" (citation de Kruszewski in B. 1888, p. 134). Et en effet, dans ce
cours, Baudouin présente les forces inconscientes agissant dans le
langage 2. Il propose également deux perspectives distinctes pour l'étudier :
historique et synchronique. Il conçoit la linguistique comme une science
fondée sur le sentiment linguistique qu'ont des individus parlant une
langue. Il explicite son usage des concepts : certes, le langage est une "lutte
de forces contradictoires", un "travail de l'organisme humain", un
"système", mais ce ne sont que des concepts et point la réalité même. Enfin,
se référant à la physique et implicitement à Aristote : differentia specifica
et genus proximum (visiblement afin de faire entrer la linguistique dans la
tradition scientifique), il revendique pour elle l'autonomie. Les
structuralistes revendiqueront l'autonomie pour son objet ; ils s'efforceront
de le construire. Avant eux, les comparatistes essayaient de reconstruire
leur objet, celui-là perdu - Ursprache. L'originalité de Baudouin (ce qui le
rapproche des générativistes), c'est que, tout en affirmant que la
linguistique a un objet "strictement déterminé", il n'épilogue pas sur sa
définition ; peut-être parce qu'il le voit comme une partie de la réalité 3. Sa
leçon finit avec la distinction entre la langue, le langage et la parole,
distinction qui à coup sûr annonce celle de Saussure. Mais Baudouin assure
que l'objet de ses cours est de faire l'analyse du langage. Les saussuriens
auraient dit que cet objet est la langue.

S'il y a des textes fondateurs, celui-ci en est sûrement un. Il risque


pourtant de décevoir : il n'a rien de particulier. La banalité de l'origine
n'assouvit pas le désir de savoir. Mais ce n'est pas une raison pour ne pas la
montrer.

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Baudouin de Courtenay

Notes

2.
1. En 1870,
Texte traduit
Baudouin
dans ceemploie
volumel'adjectif
par P. Caussat.
"inconscient" sans renvoyer à un ouvrage précis. En
1869, Edouard von Hartmann publie sa Phénoménologie de inconscient qui soulève une
vive polémique. Baudouin l'a lue (Kruszewski aussi), mais de toute évidence après la
rédaction de son cours où l'on aperçoit la présence du "philosophe préféré" de Schleicher -
Hegel. Schleicher, en bon hégélien, affirme que "l'esprit humain, entravé par les sons,
lutte contre ses entraves" et que "la langue est totalement indépendante de la volonté
humaine, alors que les actions de l'homme, c'est-à-dire l'histoire, dépendent d'elle" (B.
1869, p. 39-40). La conception de Baudouin va pourtant à rencontre de la philosophie
hégélienne : d'après Baudouin, le mot "esprit" indique les théories ascientifiques,
mystiques, idéalistes et nationalistes, dans lesquelles le chercheur transfère son désir,
théories meublées par les créations de son imagination qui remplace l'étude des faits.
3. Notre hypothèse est que, dans la logique du désir de (ou selon) Lacan, le langage-objet des
comparatistes est à rapprocher de l'objet premier, celui des structuralistes de l'objet
imaginaire, alors que celui de Baudouin semble recouvrir la totalité du champ de l'objet a.

Bibliographie

Baudouin de Courtenay, Jan,

1868a. "Eininge fâlle der wirkung der analogie in der polnischen


declination", in Beitràge zur ver gleichenden Sprachforschung, bd
VI, Berlin, p. 19-88 (reprise de la totalité du texte avec le
commentaire de B. en traduction polonaise in 1904 p. 176-248,
citation d'après 1984, p. 227-296).
1868b. MWechsel des s (§, s) mit ch in der polnischen Sprache", in Beitràge
zur ver gleichenden Sprachforschung, bd VI, Berlin, p. 221-222
(citation d'après la traduction polonaise in 1904, p. 257-259).
1869. "Avgust èleicher", (citation d'après la totalité de cette conférence
tenue le 7 avril 1870 devant la Société philologique de Saint-
Pétersbourg, in 1963 t. I, p. 35-44, le résumé in Tygodnik
Ilustrowany, n 104, 1869, et in Filologiéeskije Zapiski, n 1, 1873, p.
28-29).
1871. "Nekotoryje obscie zamecanija o jazy ko vedenii i jazyke", in iurnal
Ministerstua Narodnogo Prosveèéenija, n 153, p.279-316 (citation
d'après la reprise in 1963 1. 1 p. 47-77).
1875. Opyt fonetyki rezianskich rozgovorov, Varéava, E. Vende.
1877. "Programma êtenij po obâôemu kursu jazykovedenija v primenenii
k arioevropejskim jazykam voobâëe i k slavanskim v osobennosti",
in Izvestia i Ucenyje Zapiski Imp. Kazanskogo Universiteta, n 3,
p. 272-284 (citation d'après la reprise in 1963 1. 1 p. 78-87).

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Dariusz Adamski

1888. "Mikolaj Kruszewski, Jego zycie i prace naukowe", in Prace


filologiczne, Krakôw, t. II, z.3, p. 837-849, t. Ill, z.l, p. 116-175
(citation d'après la reprise in 1904 p. 96-175).
1895. Versuch einer Théorie phonetischer Alternationen. Ein Capitel aus
der Psychophonetik, Strassburg, K.J. Trûbner (traduction française
de Pierre Caussat in Cl. Normand 1978, p. 72-79).
1899. "Fonologia polska", in Wielka Encyklopedia Ilustrowana,
Warszawa, t. XXII, p. 811-819.
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Encyklopedia Polska, Krakôw, t. II, dzial III, cz. I, p. 154-226
(citation d'après la reprise in 1984, p. 139-226).
1922. Zarys historii jezyka polskiego, Warszawa, Polska Skladnica
Pomocy Szkolnych (citation d'après la reprise in 1984, p. 19-138).
1963. Izbrannyje trudypo obscemujazykoznaniju. Sostavili V.P. Grigorev
i A.A. Leontev, Moskva, Izd. Akademii Nauk SSSR.
1984. Ojezyku polskim, Warszawa, PWN.

D'autres sources :

BENVENISTE, Emile, 1964.


"Lettres de Ferdinand de Saussure' à Antoine Meillet", in Cahiers
Ferdinand de Saussure, n 21, Genève, Droz, p. 89-130.
GODEL, Robert, 1957.
Les sources manuscrites du Cours de linguistique générale de
Ferdinand de Saussure, Genève, Paris, Droz.
JAKOBSON, Roman, 1973.
Essais de linguistique générale, Paris, Minuit, t. II.
KRUSZEWSKI, Mikolaj, 1883.
Oéerk nauki ojazyke, Kazan.
LACAN, Jacques, 1966.
Ecrits, Paris, Minuit.
NORMAND, Claudine, 1978.
Avant Saussure, Bruxelles, éd. Complexe.
SAUSSURE, Ferdinand de, 1983.
Cours de linguistique générale, Paris, Payot.
SILVO, Maria di, 1975.
Il pensiero linguistico di Jan Baudouin de Courtenay, Venezia, Padova,
Marsilio Editori.
STANKIEW1CZ, Edward, 1972.
A Baudouin de Courtenay Anthology. The Beginnings of Structural
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TROUBETZKOY, Nicolas Sergueevitch, 1986.
Principes de phonologie, Paris, Klincksieck.

74
Baudouin de Courtenay

Note dite du traducteur :

Le texte qui suit est traduit de B.1963 1. 1, p. 57-61 et p. 76-77. La mise


en page est modifiée : les parties en italiques sont en fait des notes en bas de
page. Ce texte fait partie de l'anthologie française de Baudouin préparée
par l'auteur de cet article.

Quelques remarques générales


sur la linguistique et la langue

(...) La loi [dans la linguistique] est la formulation ou la généralisation


de ce que ceci et cela se produit à telles et telles conditions, après ça et ça,
ou la formulation de ce que à ça et ça dans un domaine de phénomènes, par
exemple dans une langue ou dans une catégorie de mots ou de formes de la
même langue, correspond ceci et cela dans un autre domaine.
Ici on trouve un fondement pour distinguer les lois du développement
opérant dans le temps et les lois conditionnant l'état synchrone d'un objet
donné dans toute son extension (soit à chaque moment de son existence, soit
seulement à un moment donné), c'est-à-dire pour distinguer ce qui provoque
le changement de ce qui constitue l'essence et le fondement. Les lois de
première espèce passent aux lois de la seconde, se conditionnant
mutuellement.
Ainsi une des lois les plus générales du développement du langage
consiste en ce qu'un son ou une consonance plus difficile est remplacé au
cours du temps par un son ou une consonance plus facile, ou encore en ce
que des représentations plus abstraites se développent à partir de
représentations plus concrètes etc. On rencontre des exceptions
imaginaires à ces lois ; mais après un examen précis, ces exceptions
s'avèrent être de véritables causes déterminantes, de véritables forces qui
ont empêché les causes ou les forces provoquant une loi donnée de s'étendre
sur ces exceptions apparentes. Quand nous nous en apercevons, nous
devons reconnaître que notre généralisation exprimée dans une loi n'était
ni exacte ni complète et que, au genus proximum de la loi, que nous
connaissons déjà, il convient encore d'ajouter une differentia specifica qui le
limite. Alors il sera clair que, à proprement parler, l'exception prétendue
n'est qu'une confirmation de la loi générale.
Les causes générales, facteurs généraux, provoquant le développement
du langage et déterminant son ordre et sa composition, peuvent être
appelées à juste titre forces. Telles sont, entre autres :
1) l'habitude, c'est-à-dire la mémoire inconsciente ;

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Dariusz Adamski

2) la tendance à l'économie qui s'exprime dans :


a) le passage des sons et des consonances plus difficiles à de plus faciles
pour épargner l'effort des muscles et des nerfs,
b) la tendance à la simplification des formes (sous l'action de l'analogie
exercée par des plus forts sur des plus faibles),
c) le passage du concret à l'abstrait pour faciliter le mouvement abstrait
de la pensée,
3) / 'oubli inconscient ou l'incompréhension (oubli de ce que, de toute
façon, on n'a pas su consciemment, et incompréhenison de ce que, de toute
façon, on n'a pas pu comprendre consciemment) ; pourtant oubli et
incompréhension non pas stériles, négatifs (comme dans le domaine des
opérations intellectuelles conscientes), mais oubli et incompréhension
productifs, positifs qui provoquent quelque chose de nouveau, et ceci
motivé par la généralisation inconsciente s'étendant dans de nouvelles
directions ;
4) la généralisation inconsciente, aperception, c'est-à-dire la force sous
l'action de laquelle le peuple englobe tous les phénomènes de la vie
spirituelle dans certaines catégories générales. Cette force peut être
comparée à la force d'attraction des systèmes planétaires : tout comme les
systèmes des corps célestes existent grâce à la force d'attraction, de même
dans le langage, les systèmes, les familles et les autres catégories de la
langue existent parce que reliés par la force de la généralisation
inconsciente. De même qu'un corps céleste, une fois sorti de la sphère
d'influence d'un système planétaire, se meut tout seul dans l'espace jusqu'à
ce qu'il se soumette finalement à l'influence d'un autre système, de même
un mot donné, ou une forme, est tout seul dans le langage jusqu'à ce qu'il se
soumette finalement à l'influence d'une famille de mots ou d'une catégorie
de formes sous l'action de l'étymologie populaire, de l'analogie etc. ; et cela
lorsque sa relation avec d'autres mots ou formes identiques ou apparentés
est oubliée dans le sentiment du peuple (ou, en ce qui concerne les mots
empruntés, quand le mot même ou sa forme ne se trouvait pas auparavant
en relation avec la langue donnée).
5) l'abstraction inconsciente, tendance inconsciente vers la division,
vers la différenciation. De même que la force précédente apparaît dans le
langage comme une force centripète, de même cette force (de l'abstraction
inconsciente) peut être comparée à l'autre des deux forces composant la
force d'attraction en général, qui est leur résultante, c'est-à-dire à la force
centrifuge.
Outre les forces énumérées plus haut et des forces similaires en vigueur
dans toute la vie du langage, au stade actuel de l'évolution de ITiumanité, il
faut admettre également comme force (même si, comparativement, elle n 'est
pas très puissante) l'influence qu'exerce sur le langage la conscience
humaine. Cette influence uniformise les formes de la langue et la
perfectionne à sa manière, en se manifestant par la tendance vers l'idéal (...).

76
Baudouin de Courtenay

Bien que l Influence de la conscience sur le langage ne se manifeste tout à fait


consciemment que chez quelques individus, de toute façon, ses conséquences
se communiquent à tout le peuple. Elle retarde le développement du langage
parce qu'elle résiste à l'influence des forces inconscientes qui provoquent
généralement un développement bien plus rapide, et elle résiste précisément
dans le but de faire du langage un outil général d'unification et de
compréhension mutuelle de tous les membres contemporains du peuple,
aussi bien des ancêtres que des descendants. D'où la stagnation à un stade
donné qui caractérise les langues exposées à l'influence de la conscience
humaine, par opposition au développement rapide et naturel des langues
libres de cette influence. Pour ce qui est de l'influence de la conscience, on
rencontre l ïnfluence (consciente et inconsciente) des livres et de la littérature
en général sur le langage du peuple qui possède sa propre littérature (...),
l'influence (consciente et inconsciente) de l'alphabétisation sur le langage du
peuple. (...)
Parfois, malgré tous les efforts des chercheurs, on ne peut découvrir les
forces et les causes qui déterminent l'existence d'un phénomène. Alors, la
question portant sur la cause de ce phénomène doit être laissée irrésolue dans
l'attente de circonstances plus favorables qui, peut-être, rendront possible
l'explication du phénomène en question quant à ses causes et ses
conséquences. (...) En dépit de ce fait, bien des savants qui examinent
différentes manifestations de la vie dite intérieure de l'homme préfèrent
l'explication mystique à l'explication naturelle ; et cela non seulement dans
les cas où l'on ne peut encore déceler de causes définies, mais aussi là où un
phénomène donné s'explique en toute simplicité par les lois et les forces
connues par la science. Ils introduisent ainsi dans la science les catégories
ascientifiques de l'utilité rationelle, du hasard, de la protection exercée par
des forces démoniaques toutes puissantes etc. Il est tout à fait contraire à
l'esprit scientifique de considérer dans les phénomènes un but objectif
comme le fondement de leur explication. Dire que, par exemple, "chaque
nation historique vit pour manifester et développer dans toute leur plénitude
possible les facultés et les propriétés que lui a accordées la nature (!), pour
créer une culture originale, apporter son obole au trésor de la culture
universelle "- dire cela revient à transférer dans la science ses désirs intimes,
peut-être même fort nobles, et expliquer les phénomènes avec leur aide et celle
des créations de l imagination, - dire cela revient à oublier que la science
(c'est une autre affaire - les sermons et les rêves des militants idéalistes)
évolue avec les questions "pourquoi ? " (et non "pour quoi ? ") et avec les
réponses : "parce que" (et non "pour que"). Les savants appartenant à cette
orientation ascientifique expliquent par une quelconque "vocation " tombée
des nues le caractère général de toutes les manifestations d'un peuple,
manifestations conditionnées par sa nature et par l'influence extérieure
qu'on appelle d'ordinaire culture et civilisation. Ces apôtres des forces
démoniaques toutes puissantes parlent volontiers de "l'esprit du peuple", de
"l'esprit de la langue", de "l'esprit du temps" (expliquant, par exemple, par
"esprit du temps" la séparation d'un phénomène) etc., sans se rappeler cette
très juste remarque de Goethe :

77
Dariusz Adams ki

Was ihr den Geist der Zeiten heisst,


Dos ist im Grund der Herren eigner Geist.
(Ce que l 'on appelle l 'esprit du temps,
c 'est au fond l 'esprit des hommes.)
(...)
Le terrain où opèrent toutes ces forces dans le langage présente deux
aspects :
a) l'aspect purement physique, c'est la composition de sons et de
consonances qui est conditionnée par la constitution organique du peuple et
est exposée à l'influence ininterrompue de la force de la routine (vis
inertiae) ;
b) le sentiment linguistique du peuple. Ce sentiment n'est ni une
invention ni une illusion subjective, mais une catégorie (fonction) active,
positive, qu'on peut distinguer par ses propriétés et par ses actions,
confirmer de façon objective, démontrer avec des faits.

La lutte de toutes ces forces énumérées ci-dessus conditionne le


développement du langage. Bien entendu, on doit comprendre cette lutte, et
en général les actions des forces dans le langage, comme une
personnification, puisque la science n'opère pas avec des mythes, mais avec
des représentations pures et des concepts purs. Les lois, de même que les
forces, ne sont ni des essences ni des faits, mais des produits de l'activité
intellectuelle de l'homme qui ont pour but de généraliser et de relier les
faits afin de leur trouver une expression générale, une formule générale. Ce
ne sont pas des idées démoniaques qui dirigent les philosophes d'une
certaine orientation, mais des concepts spécifiques (Artbegriffe) qui sont
d'autant plus complets si l'on peut leur assigner plus de phénomènes, si l'on
peut expliquer grâce à eux d'autres phénomènes. D'autre part, les lois et les
forces en question, ainsi que tous les concepts généraux et toutes les
catégories intellectuelles, ne sont pas homogènes dans leur composition,
mais apparaissent comme les résultantes d'une multitude innombrable de
représentations et de concepts enchevêtrés.
Je m'abstiens d'analyser dans le détail ces forces et lois (...). Je me
limite à cette question unique : Peut-on considérer les catégories générales
de la linguistique comme étant des lois et des forces égales à celles
qu'analysent la physique et les autres sciences naturelles ? Bien entendu,
on peut le faire ; car les forces et les lois des sciences naturelles ne sont rien
d'autre que des produits unifiants de l'activité intellectuelle, rien d'autre
que des généralisations plus ou moins réussies. Toute leur supériorité
consiste en ce que la simplicité des phénomènes et des faits qu'elles
englobent et l'existence plus longue des sciences mêmes ont permis de leur
appliquer des calculs mathématiques et, par là-même, de leur donner une
grande clarté et précision. Alors que les processus très complexes ayant lieu

78
Baudouin de Courtenay

dans le langage et l'existence récente de la linguistique même retiennent


ses généralisations au stade d'une plus ou moins grande précarité et
inconstance. (...)
// faut distinguer les catégories de la linguistique des catégories de Ut
langue : les premières présentent de pures abstractions, les secondes en
revanche ce qui vit dans le langage, comme le son, la syllabe, la racine, le
thème, la désinence, le mot, la proposition, les différentes catégories de mots
etc. Les catégories de la langue constituent également des catégories de la
linguistique, mais des catégories établies sur le sentiment linguistique du
peuple et, en général, sur les conditions objectives de la vie inconsciente de
l'organisme humain, tandis que les catégories de la linguistique, au sens
strict du mot, sont surtout des abstractions.
Dans ce qui vient d'être dit, on voit que dans le langage sont réunis
deux éléments : physique et psychique (évidemment, on ne doit pas prendre
ces expressions comme des distinctions métaphysiques, mais il faut les
comprendre tout simplement comme des concepts spécifiques). Les forces et
les lois, et en général la vie du langage, reposent sur les processus dont
l'analyse abstraite constitue le travail de la physiologie (anatomie d'une
part et acoustique de l'autre) et de la psychologie. Mais ces catégories
physiologiques et psychologiques se présentent ici dans un objet
strictement déterminé, objet dont l'étude appartient à la linguistique
évoluant historiquement ; la majeure partie des problèmes qui préoccupent
un linguiste ne concernent jamais ni un physiologue ni un psychologue, il
faut croire que la linguistique, elle aussi, doit être reconnue comme une
science autonome sans être confondue avec la physiologie et la psychologie.
De même que la psychologie examine sur les organismes entiers les mêmes
processus, les mêmes lois et les mêmes forces qui sont analysés
abstraitement par la physique et par la chimie ; et pourtant, quoi qu'il en
soit, personne ne la supprime en faveur de ces sciences. (...)
Du reste, toutes les sciences ne constituent qu Sine science dont l 'objet est
la réalité. Les sciences particulières apparaissent en tant que conséquences
de la tendance à répartir le travail qui est cependant fondé sur des données
objectives, c'est-à-dire sur la ressemblance ou la parenté, plus ou moins
grande, entre les phénomènes, les faits et les problèmes scientifiques.
(...)
J'attirerai d'emblée l'attention, d'une part, sur la distinction entre le
langage humain en général, langage en tant qu'ensemble de toutes les
langues qui ont jamais existé, et les langues particulières, les dialectes, les
patois et, enfin, le langage individuel d'un homme particulier ; d'autre part,
sur la distinction entre le langage en tant que complexe déterminé de
parties et de catégories constitutives qui existe seulement in potentia et
dans l'ensemble de toutes les nuances individuelles, et le langage en tant
que processus qui se répète continuellement et est fondé sur la sociabilité de
l'homme et sur la nécessité qu'il a d'incarner ses pensées dans les

79
Dariusz Adamski

productions sensibles de son propre organisme et de les communiquer à ses


semblables, c'est-à-dire aux autres (langue - langage - parole humaine).

En considérant tout ce que j'ai dit et tout ce que je n'ai pas énoncé
jusqu'au bout, et aussi tout ce je n'ai pas dit, je définis le langage de la
manière suivante : le langage est le résultat audible de l'action des muscles
et des nerfs. Ou bien : le langage est le complexe des sons et des
consonances, articulés et significatifs, qui sont réunis dans un tout grâce au
sentiment linguistique d'un peuple donné (peuple en tant qu'ensemble
d'individus sensibles doués de capacité de généralisation inconsciente),
sons qui sont englobés dans une catégorie, dans un concept spécifique en
raison de la langue qui leur est commune.
L'analyse du langage sera l'objet de nos cours.

Darius Adamski
GRHIL - CRL Paris X - Nanterre
26, Grande rue Ch. de Gaulle
94130 NOGENT-SUR-MARNE

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