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Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Moulay ZerHouni
Manuel professionnel de géotechnique du BtP
Les ingénieurs trouveront dans ce manuel professionnel contexte hydrogéologique et caractérisation des para- Carrières de Roussillon (Vaucluse), sables argileux colorés Anticlinal dit du « Chapeau de Gendarme » à Septmoncel
par oxydes et hydroxydes de fer © Bertrand Hubert dans le Jura © Bertrand Hubert
Réalisation d’une enceinte périmétrique butonnée Réalisation d’une paroi parisienne tirantée à Chartres comment résoudre les problèmes de conception, de mètres de sol.
à Abu Dhabi © Bertrand Hubert © Bertrand Hubert réalisation et de maintenance d’un ouvrage, et ceux La seconde partie présente la conception et le dimen-
que pose l’aménagement d’un site dans son interaction sionnement des ouvrages géotechniques : fondations,
FONDATIONS
avec le sol. améliorations de sols, soutènements, ouvrages en terre
Formant une équipe de quatre spécialistes appartenant et aménagements de terrains, ouvrages hydrauliques.
à trois générations de géotechniciens, les auteurs se Un index de plus de 700 entrées permet d’aller directe-
sont appuyés sur la plus récente normalisation en ment à l’information recherchée. D’abondantes annexes
géotechnique (dont la norme des missions d’ingénierie donnent accès aux sources et exposent en détail les prin-
ET OUVRAGES
géotechnique), sur l’Eurocode 7 (calcul géotechnique) et cipaux développements théoriques. Elles comprennent
sur les normes nationales d’application qui en ont résulté, les tableaux et les formulaires usuels (corrélations,
ainsi que la dernière réglementation parasismique. coefficients partiels, échelle stratigraphique, etc.). Les
La première partie contient les bases nécessaires aux références normatives y sont également regroupées
études géotechniques : géologie, mécanique des sols, tandis que chacun des quinze chapitres est suivi de la Vérification de la portance d’une plateforme par réalisation Réalisation d’un essai de chargement statique sur un pieu
d’essais de chargement statique à la plaque © Kornog © Kornog
EN TERRE
propriétés géotechniques des formations géologiques, bibliographie correspondante.
Réalisation d’un dallage sur terre-plein © David Simonot Outil de forage pour réalisation de
colonnes de Jet Grouting © Olivier Payant
Normalisation en géotechnique – 1. Les sols et la géologie – 2. Propriétés physiques – 3. Propriétés hydrauliques – 4. Théorie de la
consolidation – 5. Comportement mécanique – 6. Reconnaissance des sols – 7. Calcul géotechnique et Eurocode 7 – 8. Sollicitations
sismiques – 9. Stabilité des pentes et des talus – 10. Actions des terres sur les soutènements – 11. Fondations superficielles –
12. Fondations profondes – 13. Ouvrages de soutènement – 14. Fondations mixtes, amélioration et renforcement des sols –
15. Conception et dimensionnement des ouvrages hydrauliques – Symboles et notations – Annexes – Liste des normes – Index
Manuel professionnel
Géologue et ingénieur en géotechnique, Bertrand Hubert est, avec Gérard Philipponnat, le coauteur de la deuxième édition de Fondations et de géotechnique du BtP
ouvrages en terre. Après avoir participé à la création de Solen – bureau d’études spécialisé notamment en géotechnique – il a rejoint le groupe
Socotec comme spécialiste en sols et fondations. Membre de diverses sociétés savantes et de commissions techniques spécialisées, il s’est
également vu confier des fonctions de représentation au sein d’associations professionnelles. Á l’université de Franche-Comté et à l’université
Paris-Sud (faculté des sciences d’Orsay) il a enseigné aux futurs ingénieurs la géotechnique et la géologie appliquée.
Pour refondre ce manuel technique de référence, il a réuni une équipe de spécialistes en géotechnique dont le parcours professionnel a été en
grande partie associé à Solen.
Construction d’un barrage zoné à Kissir (Algérie) Réalisation d’une paroi moulée à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine)
Ingénieur de Centrale Lille et fils de Gérard Philipponnat, Bruno Philipponnat est actuellement président de Sogéo Expert, bureau d’études en
Préface de Gérard Philipponnat
© Bertrand Hubert © Isabelle Halfon
géotechnique. Ancien secrétaire de l’USG (Union syndicale géotechnique), il enseigne l’ingénierie des ouvrages géotechniques à l’ENSIP (École Appareil pour essai de pénétration Forage destructif en rotopercussion sur un Système de chargement pneuma-
HuBert
PHiliPPonnat
Payant
OUNI
nationale supérieure d’ingénieurs de Poitiers). dynamique type DPL © Kornog ouvrage maritime à Ploumanac’h (Côtes tique pour essais de compressibilité
d’Armor) © Kornog à l’œdomètre (laboratoire Esiris)
Ingénieur diplômé de Polytech Lille, Olivier Payant est un expert reconnu des problématiques de fondations et de soutènements pour les projets © Bertrand Hubert
ISBN : 978-2-212-11890-2
9 782212 118902
Code éditeur : G11890
En couverture :
Sondage à la tarière hélicoïdale continue © Kornog
Analyse granulométrique par sédimentométrie © Sogéo Expert
Confection des cages d’armatures des pieux de fondation de gros diamètre pour un ensemble d’IGH à Abu Dhabi © Bertrand Hubert
Chantier d’amélioration de sol par inclusions rigides de sols traités au liant (Deep Soil Mixing®) © Olivier Payant
Mise place du ferraillage du radier d’une tour de bureaux à Marseille © Pierre Janeix 90 €
Réalisation de semelles isolées pour un immeuble Dégarnissage de colonnes de sols traités au liant
de bureaux à Montigny-le-Bretonneux (Yvelines) (Soil Mixing) © Olivier Payant Glissement de terrain dans des flyschs à Tétouan (Maroc) Ouverture d’un carottier SPT © Kornog
© Bertrand Hubert © Hervé Grisey
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Moulay ZerHouni
Manuel professionnel de géotechnique du BtP
Les ingénieurs trouveront dans ce manuel professionnel contexte hydrogéologique et caractérisation des para- Carrières de Roussillon (Vaucluse), sables argileux colorés Anticlinal dit du « Chapeau de Gendarme » à Septmoncel
par oxydes et hydroxydes de fer © Bertrand Hubert dans le Jura © Bertrand Hubert
Réalisation d’une enceinte périmétrique butonnée Réalisation d’une paroi parisienne tirantée à Chartres comment résoudre les problèmes de conception, de mètres de sol.
à Abu Dhabi © Bertrand Hubert © Bertrand Hubert réalisation et de maintenance d’un ouvrage, et ceux La seconde partie présente la conception et le dimen-
que pose l’aménagement d’un site dans son interaction sionnement des ouvrages géotechniques : fondations,
FONDATIONS
avec le sol. améliorations de sols, soutènements, ouvrages en terre
Formant une équipe de quatre spécialistes appartenant et aménagements de terrains, ouvrages hydrauliques.
à trois générations de géotechniciens, les auteurs se Un index de plus de 700 entrées permet d’aller directe-
sont appuyés sur la plus récente normalisation en ment à l’information recherchée. D’abondantes annexes
géotechnique (dont la norme des missions d’ingénierie donnent accès aux sources et exposent en détail les prin-
ET OUVRAGES
géotechnique), sur l’Eurocode 7 (calcul géotechnique) et cipaux développements théoriques. Elles comprennent
sur les normes nationales d’application qui en ont résulté, les tableaux et les formulaires usuels (corrélations,
ainsi que la dernière réglementation parasismique. coefficients partiels, échelle stratigraphique, etc.). Les
La première partie contient les bases nécessaires aux références normatives y sont également regroupées
études géotechniques : géologie, mécanique des sols, tandis que chacun des quinze chapitres est suivi de la Vérification de la portance d’une plateforme par réalisation Réalisation d’un essai de chargement statique sur un pieu
d’essais de chargement statique à la plaque © Kornog © Kornog
EN TERRE
propriétés géotechniques des formations géologiques, bibliographie correspondante.
Réalisation d’un dallage sur terre-plein © David Simonot Outil de forage pour réalisation de
colonnes de Jet Grouting © Olivier Payant
Normalisation en géotechnique – 1. Les sols et la géologie – 2. Propriétés physiques – 3. Propriétés hydrauliques – 4. Théorie de la
consolidation – 5. Comportement mécanique – 6. Reconnaissance des sols – 7. Calcul géotechnique et Eurocode 7 – 8. Sollicitations
sismiques – 9. Stabilité des pentes et des talus – 10. Actions des terres sur les soutènements – 11. Fondations superficielles –
12. Fondations profondes – 13. Ouvrages de soutènement – 14. Fondations mixtes, amélioration et renforcement des sols –
15. Conception et dimensionnement des ouvrages hydrauliques – Symboles et notations – Annexes – Liste des normes – Index
Manuel professionnel
Géologue et ingénieur en géotechnique, Bertrand Hubert est, avec Gérard Philipponnat, le coauteur de la deuxième édition de Fondations et de géotechnique du BtP
ouvrages en terre. Après avoir participé à la création de Solen – bureau d’études spécialisé notamment en géotechnique – il a rejoint le groupe
Socotec comme spécialiste en sols et fondations. Membre de diverses sociétés savantes et de commissions techniques spécialisées, il s’est
également vu confier des fonctions de représentation au sein d’associations professionnelles. Á l’université de Franche-Comté et à l’université
Paris-Sud (faculté des sciences d’Orsay) il a enseigné aux futurs ingénieurs la géotechnique et la géologie appliquée.
Pour refondre ce manuel technique de référence, il a réuni une équipe de spécialistes en géotechnique dont le parcours professionnel a été en
grande partie associé à Solen.
Construction d’un barrage zoné à Kissir (Algérie) Réalisation d’une paroi moulée à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine)
Ingénieur de Centrale Lille et fils de Gérard Philipponnat, Bruno Philipponnat est actuellement président de Sogéo Expert, bureau d’études en
Préface de Gérard Philipponnat
© Bertrand Hubert © Isabelle Halfon
géotechnique. Ancien secrétaire de l’USG (Union syndicale géotechnique), il enseigne l’ingénierie des ouvrages géotechniques à l’ENSIP (École Appareil pour essai de pénétration Forage destructif en rotopercussion sur un Système de chargement pneuma-
HuBert
PHiliPPonnat
Payant
OUNI
nationale supérieure d’ingénieurs de Poitiers). dynamique type DPL © Kornog ouvrage maritime à Ploumanac’h (Côtes tique pour essais de compressibilité
d’Armor) © Kornog à l’œdomètre (laboratoire Esiris)
Ingénieur diplômé de Polytech Lille, Olivier Payant est un expert reconnu des problématiques de fondations et de soutènements pour les projets © Bertrand Hubert
de génie civil et de bâtiment. Il a notamment exercé pendant 13 années au sein de la direction technique Construction de Socotec en tant que
spécialiste sols et fondations avant d’intégrer le bureau d’études Terrasol (groupe Setec) en 2019.
Ingénieur TP d’Alger, ingénieur géotechnicien, docteur en mécanique des sols de l’École Centrale de Paris et membre de la direction technique
de Fondasol, Moulay Idriss Zerhouni préside actuellement la commission de normalisation Reconnaissances et essais géotechniques (CNREG).
Il enseigne la géotechnique à l’université Le Havre-Normandie et à l’école d’ingénieurs UniLasalle de Beauvais.
En couverture :
Sondage à la tarière hélicoïdale continue © Kornog
Analyse granulométrique par sédimentométrie © Sogéo Expert
Confection des cages d’armatures des pieux de fondation de gros diamètre pour un ensemble d’IGH à Abu Dhabi © Bertrand Hubert
Chantier d’amélioration de sol par inclusions rigides de sols traités au liant (Deep Soil Mixing®) © Olivier Payant
Mise place du ferraillage du radier d’une tour de bureaux à Marseille © Pierre Janeix
Réalisation de semelles isolées pour un immeuble Dégarnissage de colonnes de sols traités au liant
de bureaux à Montigny-le-Bretonneux (Yvelines) (Soil Mixing) © Olivier Payant Glissement de terrain dans des flyschs à Tétouan (Maroc) Ouverture d’un carottier SPT © Kornog
© Bertrand Hubert © Hervé Grisey
EYR2212118902_Fondations.indb 1
Fondations et
Géotechnique du BTP
ouvrages en terre
07/01/2019 11:24
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EYR2212118902_Fondations.indb 2
07/01/2019 11:24
Bertrand HUBERT
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Bruno PHILIPPONNAT
Olivier PAYANT
Moulay ZERHOUNI
Fondations et
ouvrages en terre
Géotechnique du BTP
Sommaire
2.4.1 État remanié et non remanié – Représentation pondérale d’un sol ...... 48
2.4.2 Principales caractéristiques des sols ..................................................... 49
2.4.3 Relations entre les paramètres pondéraux ........................................... 50
Bibliographie ................................................................................................ 52
Bibliographie ................................................................................................ 96
11.2.4 Méthode basée sur les données mesurées in situ .................................. 402
11.2.4.1 Méthode pressiométrique ......................................................... 403
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13.3.4 Justification d’un mur de soutènement sous sollicitations statiques ..... 555
13.3.4.1 Démarche générale ................................................................. 555
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PRÉFACE
À un stade ou un autre, un projet de construction quel qu’il soit est toujours confronté à la
géotechnique. Il faut bien fonder toutes les constructions ! Les routes, voies ferrées, installa-
tions portuaires entraînent des terrassements parfois gigantesques.
Que ce soit les bureaux d’études, les entrepreneurs ou les contrôleurs, les ingénieurs qui parti-
cipent à l’acte de construire ont besoin de s’appuyer sur des bases solides pour accomplir leurs
missions.
Comme dans toute discipline, il convient de comprendre qualitativement les phénomènes
abordés. Comment s’attaquer à un problème de stabilité de pente sans comprendre physique-
ment le mécanisme d’un glissement de terrain ? Cette partie descriptive est essentielle.
Dans un deuxième temps, il convient de quantifier le problème et de mettre en œuvre des
solutions constructives adaptées et, pour cela, disposer des méthodes de calculs actuellement
utilisées.
Dans l’esprit des précédentes éditions, cet ouvrage a pour objet de répondre à ces objectifs. La
complémentarité des quatre auteurs, avec lesquels j’ai eu le plaisir de former une équipe très
soudée, est, de ce point de vue, remarquable. Ce sont tous les quatre des hommes de terrain
qui mettent chaque jour leurs connaissances au service de réalisations concrètes.
Bertrand Hubert, docteur en géologie, a acquis au cours de sa carrière tant en bureau d’études
de sol qu’en qualité de spécialiste sols et fondations de l’Agence Nationale Construction de
Socotec une grande expérience. Il aborde les sujets avec son œil de géologue car la nature ne
se résume pas uniquement à des équations.
Moulay Zerhouni, docteur en mécanique des sols de l’École centrale de Paris qui a fait toute
sa carrière dans de grands bureaux de géotechnique (Sopena, Solen, Arcadis et maintenant
Fondasol), maîtrise totalement les méthodes de calcul.
Bruno Philipponnat, ingénieur IDN (Centrale Lille), qui par ailleurs me fait la grande joie
d’être mon fils, s’est d’abord spécialisé dans la maîtrise d’œuvre d’ouvrages géotechniques.
Il dirige maintenant le bureau de géotechnique et de maîtrise d’œuvre Sogeo Expert et le
laboratoire Mageo.
Olivier Payant, ingénieur diplômé de Polytech Lille, est un expert reconnu des probléma-
tiques de fondations et de soutènements pour les projets de génie civil et de bâtiment. Il a
notamment exercé pendant treize années au sein de la Direction Technique Construction de
Socotec en tant que spécialiste sols et fondations, avant d’intégrer le bureau d’études Terrasol
(groupe Setec) en 2019.
L’esprit que j’avais essayé de donner à l’ouvrage éponyme que j’avais publié en 1978 puis
refondu avec l’aide précieuse de Bertrand Hubert en 1997 a été parfaitement conservé. Un
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travail énorme de mise à jour et de complément a été fait par les quatre co-auteurs, en parti-
culier vis-à-vis des méthodes de calcul, rendues conformes aux Eurocodes.
Que ce soit les étudiants, les ingénieurs d’études ou les autres participants à l’acte de construire,
ils trouveront tous ici un outil de travail précieux pour les aider à résoudre les problèmes liés
à la géotechnique auxquels ils seront confrontés.
Gérard Philipponnat
Ingénieur ETP
Professeur honoraire
au Centre des hautes études
de la construction
AVANT-PROPOS
En visite chez des confrères structuralistes, il m’arrive de trouver encore sur des bureaux
d’ingénieurs le « petit livre vert » de Gérard Philipponnat et d’entendre certains anciens élèves
au Centre des hautes études de la construction parler de l’enseignement en géotechnique que
ce dernier y dispensait.
De ses cours, il avait su tirer un ouvrage traitant des applications pratiques de la géotech-
nique, destiné aux ingénieurs et techniciens du domaine de la construction. Ouvrage pratique,
clair, cohérent et didactique qui eut un succès dans le milieu des bureaux d’études, des entre-
prises et aussi auprès des étudiants.
Gérard Philipponnat, après son arrivée au sein du bureau d’études Sopena, envisagea la mise
à jour de Fondations et ouvrages en terre à laquelle il me fit l’honneur de m’associer. Une
vingtaine d’années ayant passé et après de multiples retirages, au vu de l’évolution de la
normalisation dans le domaine de la géotechnique, avec notamment la mise en pratique des
Eurocodes et les normes nationales d’application qui en ont résulté, sans oublier la nouvelle
réglementation parasismique, il est apparu nécessaire de donner une suite à ce que beaucoup
de praticiens appelaient la Bible en géotechnique, quitte à oser ce blasphème.
Sachant la rude tâche en laquelle cette refonte allait consister, je fis appel à certains de mes
anciens collègues, dont j’avais pu, en travaillant à leur côté, apprécier les compétences :
Bruno Philipponnat, Olivier Payant et Moulay Zerhouni.
Si nous avons souhaité garder le titre « fétiche » de Fondations et ouvrages en terre, c’est bien sûr
en hommage à son inventeur, mais aussi afin de montrer que l’esprit pratique de ce manuel
était préservé. Les anciens utilisateurs ne seront donc pas décontenancés par cette nouvelle
mouture, où le canevas de l’ouvrage initial a été repris.
La première partie présente les bases nécessaires à l’étude du comportement théorique des sols
sollicités par la construction d’ouvrages ou l’action d’efforts d’origine naturelle. Dans
l’optimisation technique et économique d’un projet de construction, bâtiment ou ouvrage de
génie civil, il n’est pas d’éléments qui puissent présenter des variations aussi importantes que
ceux liés à la géologie, ou l’hydrogéologie, d’où la préséance accordée à ces disciplines. Sur la
base des propriétés géotechniques des sols, caractéristiques physiques et mécaniques, et des
données hydrauliques, les relations fondamentales de la mécanique des sols constituent le
socle des calculs de dimensionnement des ouvrages. L’adéquation et la qualité des investiga-
tions, indispensables à la caractérisation des paramètres géotechniques applicables aux calculs,
conditionnent l’évaluation correcte des risques ainsi que la pertinence du dimensionnement
des ouvrages géotechniques. En conséquence, le chapitre relatif aux méthodes de reconnais-
sance des sols, aux essais in situ et de laboratoire est particulièrement développé. La partie
concernant les essais de laboratoire, trop souvent délaissés au profit des essais sur les sols en
place, a été notablement privilégiée.
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La deuxième partie est consacrée aux différents ouvrages géotechniques dans leur conception
et leur dimensionnement :
• les ouvrages en terre et aménagements de terrains ;
• les fondations, superficielles et profondes, ainsi que les fondations mixtes ;
• les ouvrages de soutènements ;
• l’amélioration et le renforcement des sols ;
• les ouvrages hydrauliques.
Les méthodes de calcul dont l’ingénieur aura le plus couramment besoin ont été développées,
dans le respect des méthodes décrites dans les textes de l’Eurocode 7 et des annexes d’applica-
tion nationale qui lui ont été associées. Par ailleurs, il n’était pas possible d’ignorer que le Plan
Séisme a étendu à plus de la moitié des communes du territoire français l’application des
normes de construction parasismique. Une partie de cet ouvrage traite donc du génie para
sismique et on y trouvera les grandes lignes de conception et de dimensionnement des
ouvrages géotechniques vis-à-vis du risque sismique.
En complément d’un index des termes techniques, le lecteur trouvera également à travers un
glossaire l’outil lui permettant de s’y retrouver dans la profusion des symboles et notations
utilisés dans cet ouvrage, le plus souvent issus des documents normatifs.
En complément des références bibliographiques rassemblant les différents documents source
utilisés pour chaque chapitre, les normes spécifiques au domaine de la géotechnique, en
vigueur à la date de rédaction de cet ouvrage et utilisées dans le cadre de cet ouvrage, ont été
réunies en adoptant un mode de classement basé sur leur codification identifiant leur origine
et leur statut.
Parmi les annexes, on trouvera diverses démonstrations et résolutions mathématiques rela-
tives à des développements purement théoriques. Par ailleurs, bien que les corrélations entre
paramètres géotechniques doivent être utilisées avec précaution, elles peuvent néanmoins
s’avérer très utiles en phase d’avant-projet et contribuer à un travail de synthèse. Les corréla-
tions les plus courantes issues de la littérature ont été reprises ici. Afin d’épargner des
recherches fastidieuses au sein des documents normatifs, il a été jugé profitable de rassembler
au sein de tableaux divers coefficients partiels nécessaires à la détermination des valeurs de
calcul, voire aux calculs de dimensionnement de certains ouvrages géotechniques.
Que les utilisateurs de ce manuel soient étudiants, ingénieurs d’études ou autres participants
à l’acte de construire, nous espérons qu’ils trouveront tous ici un outil de travail précieux pour
les aider à résoudre les problèmes liés à la géotechnique auxquels ils seront confrontés.
Bertrand Hubert
INTRODUCTION
Normalisation en géotechnique
Introduction
Une norme est un document de référence approuvé par un institut de normalisation reconnu
tel que l’Afnor, en France. Elle définit des caractéristiques et des règles volontaires applicables
aux activités. Elle est le consensus entre l’ensemble des parties prenantes d’un marché ou d’un
secteur d’activité. Elle permet de définir un langage commun entre les acteurs économiques
– producteurs, utilisateurs et consommateurs –, de clarifier, d’harmoniser les pratiques et de
définir le niveau de qualité, de sécurité, de compatibilité et de moindre impact environne-
mental des produits, services et pratiques.
Les normes facilitent les échanges commerciaux, tant nationaux qu’internationaux, et contri-
buent à mieux structurer l’économie et à faciliter la vie quotidienne de chacun. À l’exception
de quelques normes réglementaires dont l’application est obligatoire, comme certaines
normes relatives à la sécurité des personnes, les normes sont en général d’application volon-
taire ou contractuelle.
Les champs couverts par les normes sont aussi variés que les activités économiques et
répondent aux questions de société.
C’est ainsi que les recommandations d’une norme peuvent porter aussi bien sur des produits,
des procédés, des bonnes pratiques, des méthodes de mesure et d’essais, des systèmes d’organi
sation, des méthodes de calcul, etc.
Ces dernières décennies, la normalisation dans le domaine de la géotechnique s’est largement
intensifiée sous l’impulsion des instances de normalisation européenne (CEN : Comité
européen de normalisation) et internationale (ISO : International Organization for
Standardization), ainsi qu’au niveau des instituts de normalisation nationaux des pays
membres de ces instances, par exemple l’Afnor, le DIN, le BSI, etc., au travers des groupes et
comités de normalisation miroirs.
Un aperçu de l’organisation des structures normatives œuvrant pour la normalisation en
géotechnique et une synthèse des principales normes publiées ou en cours d’élaboration sont
présentés ci-après.
Dans un souci d’harmonisation et pour faciliter les échanges, les normes sont majoritaire-
ment élaborées au niveau international. En effet, désormais, les normes peuvent être élabo-
rées non seulement au niveau du pays sous l’égide de l’institut ou du bureau de normalisation
national correspondant, comme l’Afnor en France, mais également au niveau européen, sous
l’égide du CEN et de ses commissions techniques, ou encore au niveau international ISO, qui
dispose également de commissions techniques correspondantes selon le domaine couvert par
la norme considérée.
Des accords internationaux permettent d’harmoniser et de transposer les normes entre ces
niveaux CEN et ISO et les pays qui s’y rattachent.
L’un des principaux accords de coopération technique entre CEN et ISO est connu sous le
nom de Vienna Agreement (CEN et ISO, 2001).
Cet accord, qui régit aujourd’hui le fonctionnement de la normalisation CEN et ISO, prévoit
deux modes essentiels pour le développement collaboratif de normes : le mode où l’ISO est
pilote (ISO lead) et le mode où le CEN est pilote (CEN lead). Les projets de normes et les
documents sont élaborés par l’un des modes et sont soumis à l’approbation simultanée de
l’autre mode.
Dans ce contexte, aujourd’hui plus de 80 % des normes du domaine de la construction, du
bâtiment et des travaux publics, dont fait partie la géotechnique, sont désormais élaborées
soit au niveau européen, avec un pilotage du CEN, soit au niveau international, avec un pilo-
tage de l’ISO. Les normes élaborées au niveau du CEN et celles élaborées par l’ISO dans le
cadre de l’accord de Vienne conduisent obligatoirement les pays européens à reprendre et à
transposer les normes homologuées européennes dans leur collection nationale de normes
(ex. en France NF EN… ou NF EN/ISO… ou NF ISO…) et à supprimer les normes du pays
(ex. NF) qui sont en contradiction avec ces normes européennes.
Tableau 1. Correspondance des commissions françaises, européennes et internationales (source BNTRA 2017)
Terrassements 42 CN T TC396 -
Paravalanches 10 CN PAB - -
Missions géotechniques 1 CN MG - -
d’ingénierie géotechnique.
• la série des normes NF EN/ISO 22476-xx, relatives aux essais géotechniques réalisés en
place. Les normes couvrant les principaux essais comme les essais pénétrométriques
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statique et dynamique, l’essai au carottier SPT, l’essai pressiométrique Ménard ont été
élaborées par le CEN/TC341 et ont été publiées en tant que normes homologuées ;
• la série des normes NF EN/ISO 22477-xx, relatives aux essais géotechniques réalisés sur
des structures géotechniques. Parmi celles-ci, on peut citer les essais de pieux, les essais de
clous, les essais de tirants, etc.
Parmi les produits pouvant être utilisés dans le domaine géotechnique, on peut citer :
• les produits de fondations :
–– NF EN 12794, Produits préfabriqués en béton - Pieux de fondation,
–– NF EN 10248-xx, Palplanches laminées à chaud en aciers non alliés,
–– NF EN 10249-xx, Palplanches profilées à froid en aciers non alliés,
–– NF EN 10305-xx, Tubes de précision en acier ;
• les produits géosynthétiques et produits apparentés. Le tableau 2 ci-après fournit un
exemple de normes produits rattachées à cette catégorie :
NF EN 13242+A1 : 2008 Granulats pour matériaux traités aux liants hydrauliques et matériaux
non traités utilisés pour les travaux de génie civil et pour la construction
des chaussées
Conclusion
L’élaboration des normes se fait désormais à l’échelle internationale EN ou ISO. Ceci va bien
entendu en faveur d’une harmonisation des pratiques et des produits.
Les normes sont devenues incontournables dans de nombreux domaines. Il en est de même
en géotechnique, que ce soit dans l’aide à la conception et au dimensionnement des ouvrages,
dans la gestion des contrats entre les différents intervenants, pour l’assurabilité des ouvrages, …
En revanche, il devient parfois plus compliqué de suivre et de participer à cette élaboration
des normes, qui exigent une présence et une implication dans les comités et groupes de travail
chargés de la rédaction des normes. Cette participation, bien que facilitée aujourd’hui par les
outils collaboratifs informatiques, nécessite malgré tout une assiduité régulière et une veille
normative permanente.
L’éventail normatif en géotechnique est vaste, avec des centaines de normes répertoriées
(calcul, essais, produits, exécution…).
La veille technique et normative à assurer doit être rigoureuse et continue, en particulier pour
les laboratoires et les concepteurs (ingénieristes, maîtres d’œuvre…) qui participent à l’établis
sement des cahiers des charges et des contrats, ainsi qu’à ceux responsables du suivi d’exécu-
tion des travaux.
Bibliographie
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[AFNOR 2006] AFNOR NORMALISATION, Éventail des documents normatifs, fascicule Afnor, 2006
(téléchargeable sur www.afnor.org).
[AFNOR 2013] AFNOR NORMALISATION, Règles pour la normalisation française - Partie 1 :
instances et procédures de travail, fascicule Afnor, 5e édition, 2006 (téléchargeable sur www.afnor.org).
[Daubilly 2014] DAUBILLY B., Organisation générale de la normalisation, présentation à la journée
CFMS du 8 octobre 2014, Paris, 2014.
[ISO & CEN 2001] ISO & CEN, Agreement on technical co-operation between ISO and CEN –
VA codified – Version 3.3, 2001.
[Magnan 2014] MAGNAN J.-P., Organisation de la normalisation en France, présentation à la journée
CFMS du 8 octobre 2014, Paris, 2014.
[Zerhouni 2002] ZERHOUNI M.I., BIGOT G., « La normalisation en géotechnique », Géologues 132,
p. 65-71, 2002.
Site Internet de l’ISO – www.iso.org
Site Internet du CEN – www.cen.eu
Site Internet BNTRA – www.cerema.fr
Nota : l’ensemble des références de la bibliographie normative citée dans l’ouvrage est regroupé
dans l’annexe J.
CHAPITRE 1
1.1. Introduction
Il est donc utile de rappeler les différents types de roches les plus couramment rencontrées,
ainsi que leur structure et leur composition minéralogique : celles-ci jouent un rôle primor-
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dial dans les processus d’altération responsables de l’état dans lequel le géotechnicien rencontre
ces roches lors de ses investigations.
Couverture
sédimentaire
Croûte océanique Croûte continentale
Atmosphère (5–15 km) SIMA (30–65 km) SIAL
Biosphère &
Hydrosphère d = 2,7
d = 3,2
d = 3,3
Lithosphère d=3
MOHO
Manteau
supérieur 70–150 km
Asthénosphère
700 km
Manteau
inférieur
d = 5,5
d = 9,5
GUTENBERG
Noyau (2 885 km)
externe
d = 11,5
Échelle non
respectée
d = 12 LEHMANN
(5 155 km)
• des frontières convergentes, appelées marges actives, là où les plaques entrent en collision,
une des plaques passant sous l’autre, généralement une plaque océanique sous une plaque
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1.2. Minéralogie
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1.2.2. Silicates
Les silicates se rangent au sein de six grandes familles.
• Les nésosilicates : les tétraèdres de ces minéraux sont isolés et reliés par des cations. Dans
cette famille, il faut citer les grenats et les silicates alumineux avec les trois minéraux indis-
sociables du métamorphisme : le disthène, la sillimanite et l’andalousite, caractéristiques
des roches où l’aluminium est en excès par rapport aux autres éléments. Il faut surtout
retenir les péridots, série continue allant d’un pôle magnésien à un pôle ferreux ; minéraux
ne pouvant cohabiter avec le quartz, ces derniers sont caractéristiques des roches intrusives
provenant du manteau ; la variété la plus commune est aussi appelée olivine, du fait de sa
couleur. Ces minéraux sont très sensibles à l’altération.
• Les sorosilicates : ces minéraux possèdent la particularité d’avoir leur ossature constituée
de tétraèdres unis par paire, avec un atome d’oxygène en commun. L’épidote est le seul
minéral vraiment répandu dans cette famille.
• Les cyclosilicates : la disposition des tétraèdres en anneaux confère souvent à ces minéraux
une cristallisation en prismes. Parmi ces minéraux généralement accessoires, nous retien-
drons les tourmalines, compte tenu de leur présence fréquente dans les roches magma-
tiques, métamorphiques mais aussi détritiques.
• Les inosilicates : ils possèdent une structure formée de chaînes simples ou de rubans de
tétraèdres, d’où la cristallisation allongée de ces minéraux. Ils sont représentés par deux
grandes familles : les pyroxènes et les amphiboles, minéraux essentiels des roches métamor-
phiques et magmatiques.
• Les phyllosilicates : ils sont constitués par une superposition de couches de tétraèdres,
d’où une structure caractéristique en feuillets. En font partie les micas (biotite, musco-
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vite…) mais aussi les argiles. Ces dernières, issues le plus souvent de l’altération d’autres
silicates et notamment des feldspaths, présentent la particularité d’être des minéraux doués
de propriétés particulières (voir § 1.2.3).
• Les tectosilicates : les tétraèdres y étant liés par tous leurs sommets, l’insertion au sein de
la structure d’autres ions est relativement difficile. Les minéraux essentiels des roches
magmatiques et métamorphiques, le quartz et les feldspaths se situent dans cette famille.
–– Le quartz (SiO2), en raison de sa grande stabilité, est le minéral le plus commun des
roches. Sa dureté, son insolubilité et son absence de clivage le rendent très résistant
vis-à-vis des phénomènes d’altération et en font l’élément de base des roches sédi-
mentaires détritiques. Finement cristallisé et assemblé en fibres, il porte le nom
de calcédoine, constituant des accidents siliceux des roches sédimentaires (silex,
chailles, etc.).
–– Les feldspaths et feldspathoïdes sont issus d’une substitution de certains ions Si4+
par Al3+, avec une compensation des charges par K+, Na+ ou Ca2+. Cette grande
hétérogénéité chimique conduit à les classer en feldspaths alcalins, sodipotassiques
(ex. : l’orthose) et sodicalciques ou plagioclases (ex. : l’albite). Quant aux feldspa-
thoïdes, plus rares, ils se caractérisent par une moindre richesse en silice et une
incompatibilité avec le quartz. Les feldspaths sont des minéraux essentiels dans la
classification des roches magmatiques.
Les feldspaths sont diversement sensibles à l’altération, en fonction de leur teneur en
silice, les plus pauvres étant moins résistants. Sous les climats chauds, ils donnent
naissance à des argiles alors que les phénomènes de dissolution prédominent en
climat tempéré ou froid.
les propriétés des argiles ; il peut notamment leur conférer des capacités d’adsorption excep-
tionnelles, comme pour la montmorillonite.
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Les propriétés physiques et mécaniques des sols fins sont conditionnées par la nature de la
fraction argileuse qu’ils renferment. D’un point de vue géotechnique, cette structure spéci-
fique des minéraux argileux conduit, pour les sols dont ils constituent une fraction impor-
tante, à un comportement particulier justifiant la place importante qu’il convient de leur
accorder (voir § 2.2.2.2).
Parmi les très nombreux types de minéraux argileux, généralement classés en fonction de
l’espacement des feuillets, nous retiendrons les trois principales familles : kaolinite, illite ou
montmorillonite et chlorite.
Si
Al
0
0H
Fig. 1.2. Représentation schématique de la structure des 3 types de feuillets : T.O., T.O.T. et T.O.T.O.
1.3. Pétrologie
Trois grandes familles de roches sont distinguées en fonction de leur mode de formation :
les roches magmatiques, les roches sédimentaires et les roches métamorphiques. Il convient
de signaler que plusieurs normes présentent une classification simplifiée des roches
(NF EN ISO 14689-1) et (XP P94-402), classification géologiquement contestable.
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1.3.1 .1 . Généralités
Ces roches, également appelées ignées, présentent en commun la particularité de s’être formées
par consolidation d’un magma, c’est-à-dire d’un liquide renfermant des cristaux en propor-
tion variable.
Dans le cadre des mouvements des plaques lithosphériques, ces magmas sont d’origine plus
ou moins profonde, depuis le manteau jusqu’à la croûte terrestre, à partir de roches préexis-
tantes. Lorsqu’ils ont atteint la surface pour se solidifier, ils ont alors donné naissance à des
roches volcaniques ou extrusives. Ils peuvent également avoir cristallisé à l’intérieur de la litho
sphère et former des roches plutoniques ou intrusives, roches anciennes, de mise en place
profonde, que seule l’érosion permet d’observer actuellement. La nature de ces magmas
est extrêmement variable, variété qui résulte des conditions de formation mais aussi
des phénomènes ultérieurs de différenciation (sédimentation magmatique par
cristallisation fractionnée).
25 Na Pyroxène
Amphibole
Origine Texture 0 Biotite
La dimension et l’arrangement des minéraux des roches magmatiques dépendent des condi-
tions de cristallisation ; notamment plus le refroidissement a été lent, plus les cristaux ont pu
se développer.
Trois grandes catégories de structures peuvent être distinguées :
• la structure vitreuse : c’est le cas, rare, où la roche est issue d’un magma qui s’est brutale-
ment refroidi. Le plus souvent, le verre existe sous forme de matrice enserrant
des cristaux ;
• la structure microcristalline : la plus grande partie des cristaux, voire la totalité, est invi-
sible à l’œil nu. L’examen au microscope montre que ces derniers peuvent être de forme
allongée (structure microlitique) ou en grains (structure microgrenue). Lorsque de gros
cristaux sont individualisés au sein de la pâte microcristalline, cette disposition est quali-
fiée de porphyrique ;
• la structure macrocristalline : la majorité des cristaux sont visibles à l’œil nu. Ils peuvent
être de taille très variable, du millimètre à plusieurs centimètres. La présence de cristaux de
très grande taille au sein d’une roche grenue lui confère la dénomination de porphyroïde.
Les roches magmatiques sont souvent hétérogènes. Des enclaves, provenant de fragments de
roches entraînés par le magma, peuvent y être rencontrées. Lorsque le refroidissement a figé
les traces de mouvement du magma, des figures de flux sont observées, et ceci non seulement
dans les laves, mais aussi au sein des roches plutoniques.
Enfin, il n’est pas rare d’observer des phénomènes de sédimentation dans les roches magma-
tiques, figures liées à des différenciations minérales au sein des chambres magmatiques.
1.3.2.1 . Généralités
Par définition, les roches sédimentaires sont des roches exogènes, c’est-à-dire formées à la
surface de la Terre où elles se sont sédimentées. Leur caractéristique principale est de se
présenter généralement sous forme de dépôts en couches successives parallèles entre elles
(stratification). Une conséquence importante en mécanique des sols est que les roches sédi-
mentaires sont anisotropes.
Si les roches sédimentaires ne représentent, en masse, qu’une petite partie des roches formant
la croûte terrestre, elles en constituent l’essentiel de la couverture, d’où l’intérêt qu’elles
présentent pour le géotechnicien.
Qu’elles soient d’origine détritique, c’est-à-dire constituées de débris, biologique ou chimique,
les roches sédimentaires sont issues de roches préexistantes. Leur formation repose sur trois
étapes :
• la mobilisation des constituants ;
• la mise en place des sédiments (transport et dépôt) ;
• la diagenèse (transformation du sédiment en roche sédimentaire).
le cas des eaux douces, alors que Cl− et Na+ dominent largement dans les eaux de mer.
La précipitation, et donc le dépôt des minéraux, peut se produire dès que le seuil de satura-
tion est atteint. Si ce processus est courant dans la formation des roches salines, par évapora-
tion de l’eau de mer, en revanche la précipitation directe des carbonates est peu répandue.
L’essentiel du calcium contenu dans l’eau est fixé par les organismes dont les tests, squelettes,
coquilles, etc. vont être utilisés dans la formation de certaines roches sédimentaires. Enfin,
signalons un autre processus de formation des carbonates suffisamment important pour être
cité ici : la précipitation physico-chimique engendrée par l’action de certains organismes
(algues, bactéries).
Éléments solides
Le transport des éléments solides dépend de deux types de paramètres :
• les paramètres spécifiques aux éléments eux-mêmes, c’est-à-dire leur taille, qui peut varier
de la poussière au bloc, mais aussi leur forme, leur densité, leurs propriétés de surface, etc. ;
• les paramètres dépendant de l’agent de transport : sa nature (l’eau, le vent, la glace), sa
vitesse, sa force, etc.
Le transport s’accompagne d’une mise en forme et d’un tri des éléments.
Lorsque l’énergie de l’agent de transport n’est plus suffisante (figure 1.3), les éléments se
déposent selon une organisation dépendant des conditions de sédimentation. Cette organisa-
tion est à l’origine de la grande diversité des structures sédimentaires (rides, granoclassements,
stratifications, etc.). Les dépôts peuvent également garder la trace de phénomènes postérieurs
à leur mise en place : érosion, déformations mécaniques, traces d’organismes, etc.
Vitesse du
courant
(en cm/s)
1 000
ÉROSION
100
10
TRANSPORT
DÉPÔT
1
Dimention
0,1 des particules
0,001 0,01 0,1 1 10 100 1 000
(en mm)
Fig. 1.3. Comportement des grains en fonction de leur taille et de la vitesse d’un courant d’eau
– Diagramme expérimental de Hjulström
Il s’agit de la phase ultime du phénomène sédimentaire. Elle recouvre tous les processus
permettant la transformation d’un sédiment en une roche solide, à savoir :
• les transformations minérales : la matière organique, sauf conditions particulières, est
généralement détruite ; les squelettes organiques sont dissous et remplacés par des miné-
raux néoformés ; d’autres minéraux, par remplacement de certains ions, se transforment ;
• la compaction : sous l’action de la surcharge liée à l’enfouissement des sédiments, l’eau est
chassée et les particules subissent un réarrangement ; la réduction de volume qui en résulte
est très variable selon la nature des sédiments ;
• la cimentation : les vides résiduels situés entre les particules vont être remplis, le cas
échéant, par des éléments en solution (principalement carbonates et silice, accessoirement
oxydes de fer, phosphates, etc.) ; le liant peut également être constitué de minéraux
argileux.
1.3.2.3. Classification
Compte tenu de leur complexité, il n’est pas envisageable d’adopter pour les roches sédimen-
taires un système simple de classification. Leur distinction impose de retenir plusieurs
caractéristiques :
• leur composition chimique (siliceuse, calcaire, argileuse, etc.) ;
• leur origine (détritique, chimique, biologique, etc.) ;
• la taille et la nature des éléments qui les composent.
Il en découle de nombreuses nomenclatures plus ou moins subordonnées entre elles. Parmi
les nombreux groupes de roches sédimentaires, seuls les plus courants en géotechnique sont
abordés ici.
• Les roches terrigènes. Elles sont formées de matériaux issus de terres émergées ; pour ces
roches, il est possible de retenir une classification liée à la granulométrie et présentée dans
le tableau 1.2.
Parmi ces formations sédimentaires, il est important de citer les lœss qui sont des dépôts
continentaux d’origine éolienne constitués de particules fines, plus ou moins carbonatées,
et qui ont recouvert au quaternaire une grande partie de l’Europe, et ce parfois sur de
grandes épaisseurs.
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• Les roches carbonatées. Il est d’usage d’utiliser la classification de Folk établie selon deux
critères, la nature du ciment et celle des éléments. Indépendamment de cette classification,
purement pétrographique, il convient de retenir des dénominations issues d’autres critères
comme l’origine, le chimisme, etc.
Sous le terme de calcaires sont regroupées les roches dont le minéral prédominant est la
calcite. Les calcaires peuvent être différenciés selon :
–– leur mode de dépôt : calcaires lacustres, travertins (dépôts de sources), etc. ;
–– leur grain : calcaires lithographiques (à grain très fin), cristallins, etc. ;
–– leur structure : calcaires massifs, lités, oolithiques, noduleux, etc. ;
–– les fossiles qui peuvent y être présents en grande proportion : calcaires récifaux,
coquilliers, lumachelliques, à entroques, etc. ;
–– les éléments détritiques qu’ils renferment : calcaires sableux, argileux, etc.
Du calcaire à l’argile, et selon le pourcentage de carbonate de calcium que contient la
roche, les appellations suivantes sont généralement utilisées par les géologues :
–– plus de 95 % : calcaire ;
–– de 65 à 95 % : calcaire marneux ;
–– de 35 à 65 % : marne ;
–– de 5 à 35 % : marne argileuse ;
–– moins de 5 % : argile.
La dolomite étant l’équivalent magnésien de la calcite, la roche correspondante s’appelle la
dolomie. La plupart des dolomies proviennent de la transformation de calcaires, si bien
qu’il existe une série continue entre ces deux natures de roches.
Parmi les calcaires, il convient de faire une place particulière aux craies compte tenu de
l’épaisseur de ces dépôts durant le Crétacé. Ces roches à grain fin sont formées d’une accu-
mulation de coccolites, petits tests calcaires d’algues. Poreuses, souvent peu résistantes,
sensibles au remaniement, elles constituent un matériau « délicat » pour le géotechnicien.
• Les évaporites. Elles sont le résultat de l’évaporation de l’eau de mer dans des conditions
exceptionnelles. Des successions d’invasions marines au sein de bassins subsidents sont en
effet nécessaires pour permettre des dépôts sur de grandes épaisseurs.
Les évaporites étant sensibles aux phénomènes de dissolution, seule la protection d’hori-
zons imperméables a permis la préservation de ces formations.
Parmi les évaporites, les plus couramment rencontrées sont le sel gemme (appellation
commune du chlorure de sodium, l’halite), l’anhydrite (sulfate de calcium) et le gypse,
forme hydratée de l’anhydrite, l’une des plus communes des évaporites.
• Les roches combustibles. Parmi celles-ci, nous ne retiendrons que la série des charbons,
compte tenu de la faible probabilité pour le géotechnicien de rencontrer des hydrocarbures.
Ces roches carbonées proviennent de l’évolution physico-chimique des débris végétaux
due aux augmentations de température et de pression liées à leur enfouissement. Les
lignites, les houilles et les anthracites constituent des évolutions croissantes de cette
transformation.
Quant à la tourbe, elle en constitue le premier stade. Fréquemment rencontrée dans les
vallées alluviales et les dépressions mal drainées, elle se forme au sein des nappes phréa-
tiques permanentes où elle est l’objet d’une lente décomposition en condition anaérobie.
Matériau éminemment compressible, elle est redoutée pour l’ampleur et la durée des tasse-
ments qu’elle génère.
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1.3.2.4. Stratigraphie
Traiter des roches sédimentaires nécessite d’aborder quelques notions de stratigraphie, science
qui permet la datation relative des dépôts sédimentaires les uns par rapport aux autres, en
s’appuyant notamment sur trois principes fondamentaux :
• le principe de superposition : en l’absence de mouvements tectoniques qui auraient pu
les renverser, une couche sédimentaire est plus récente que celle qu’elle recouvre ;
• le principe de continuité : une couche bien limitée dans l’espace a le même âge sur toute
son étendue ;
• le principe d’identité paléontologique : deux couches renfermant les mêmes fossiles
stratigraphiques ont le même âge ; un fossile stratigraphique se caractérise par une large
répartition géographique et une existence courte à l’échelle géologique.
Différentes subdivisions peuvent ainsi être distinguées :
• une formation est une série de couches sédimentaires caractéristiques du point de vue
lithologique ou paléontologique et définie le plus souvent géographiquement, par exemple
le calcaire de Saint-Ouen ;
• un étage rassemble une série de formations et correspond à une division fondamentale du
temps en géologie, par exemple le Stampien qui regroupe, dans le Bassin parisien, la série
allant de la formation des marnes à huîtres à la base jusqu’à celle du calcaire d’Étampes
au sommet ;
• un système regroupe un ensemble d’étages (ex. : le Crétacé) ;
• l’ère est le plus grand diviseur des temps géologiques, depuis l’apparition des fossiles au
sein des sédiments : l’ère primaire ou Paléozoïque, l’ère secondaire ou Mésozoïque (celle
des grands reptiles), l’ère tertiaire ou Cénozoïque (celle des mammifères) et l’ère quater-
naire caractérisée par la présence de l’homme.
La corrélation entre les différentes séries sédimentaires de toute la planète a permis l’établis-
sement d’une échelle stratigraphique internationale qui reflète l’état actuel des connaissances
(voir annexe B en fin d’ouvrage). Compte tenu de cette évolution, on ne s’étonnera donc pas
de constater que, selon leur date d’établissement, les cartes géologiques font mention de noms
d’étages variables, voire attribuent des âges différents à une même formation.
1.3.3.1 . Généralités
Dans le cadre des mouvements entre plaques, les roches de l’écorce terrestre peuvent être
soumises à des phénomènes d’enfouissement et de compression. Les augmentations de pression
et de température qui en résultent entraînent des transformations de la texture et de la miné-
ralogie des roches préexistantes. En revanche, leur chimisme est globalement conservé, bien
que quelques éléments puissent être mis en solution. C’est l’ensemble de ces changements qui
est appelé métamorphisme.
Une roche métamorphique dérive donc toujours d’une roche antérieure qui peut être sédi-
mentaire, magmatique, voire déjà métamorphique.
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1.3.3.2. Classification
La première distinction qui peut être faite est basée sur la texture des roches métamorphiques,
selon qu’elles sont foliées ou non. Parmi les roches non foliées, les cornéennes sont des roches
très dures issues du métamorphisme de contact, au voisinage immédiat d’une roche magma-
tique intrusive. Les roches métamorphiques foliées, qui ont gardé la trace des déformations
qu’elles ont subies par une orientation de leurs minéraux, sont les plus nombreuses.
Une nomenclature précise des roches métamorphiques est complexe puisqu’elle dépend,
d’abord, de critères hérités de la roche originelle et, ensuite, de ceux acquis lors de ses trans-
formations. Ces dernières sont liées à l’intensité des conditions de pression et de température
auxquelles les roches ont été soumises.
À défaut de classement, il convient de retenir les roches les plus couramment rencontrées :
• les gneiss sont des roches foliées très communes, dont les minéraux essentiels sont les
feldspaths, associés au quartz et aux micas ; ils peuvent provenir de roches sédimentaires ou
de roches magmatiques et, pour les distinguer, on peut leur associer respectivement les
préfixes para et ortho ; une variété de gneiss, pauvre en micas et donc peu foliée, est
la leptynite ;
• les granulites sont des roches proches des gneiss, où le degré de métamorphisme a été tel
que les micas n’ont pu se développer ;
• les micaschistes sont des roches à la foliation fortement marquée, riches en micas, qui
dérivent essentiellement de roches sédimentaires argileuses ; ils sont souvent caractérisés par
les silicates d’alumine secondaires qu’ils renferment : grenats, andalousite, disthène, etc. ;
• les quartzites sont essentiellement formés de cristaux de quartz ; ils proviennent générale-
ment de la recristallisation d’un grès ;
• les schistes sont des roches d’origine sédimentaire affectées par un métamorphisme
relativement faible ; très finement cristallisés, ils se caractérisent par un débit en feuillets, la
schistosité ; les schistes ardoisiers présentent une schistosité bien marquée et régulière qui les
rend utilisables pour l’industrie ;
• les marbres sont des calcaires ou dolomies qui, par métamorphisme, ont recristallisé avec
souvent apparition de minéraux spécifiques : pyroxènes, grenats, etc. ;
• les amphibolites désignent un ensemble de roches plus ou moins foliées composées
d’amphiboles et de plagioclases ; elles peuvent être : soit d’origine para (pélites, marnes),
soit d’origine ortho (basaltes, diorites, gabbros) ;
• les migmatites présentent la particularité d’être à la limite des roches magmatiques et
métamorphiques puisqu’elles ont été l’objet d’une fusion partielle ; elles sont composées
d’une partie granitique et d’une partie gneissique.
Ch du
ar pli
ni
èr
e
Flanc
normal Flanc
inverse
Points d’inflexion
Fig. 1.4. Éléments descriptifs d’un pli
Plan ou miroir
de faille
Lèvre
soulevée Stries
Lèvre
affaissée
Compartiment R Compartiment
soulevé affaissé
RV
α RL R = rejet
RV = rejet vertical
RT RT = rejet transversal
RL = rejet latéral
α = pendage
Lorsque le déplacement est principalement proche de la ligne de plus grande pente et traduit
un phénomène d’extension, la faille est dite normale ; lorsqu’elle résulte d’une compression
des terrains, la faille est dite inverse. Un chevauchement est une faille inverse pratiquement
horizontale et présentant un fort déplacement ; lorsque ce déplacement est très important on
parle de charriage.
Une faille qui traduit un mouvement essentiellement horizontal est dite coulissante ou encore
appelée décrochante.
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Les failles sont en général associées à des roches broyées et écrasées, qu’on range sous le terme
générique de roches de failles (brèches, mylonites, cataclasites…). Ces roches peuvent être le
siège de circulations d’eau importantes et à ce titre, ou du fait de leur altération, être à l’ori-
gine de problèmes géotechniques.
Il convient de ne pas confondre les failles avec les diaclases ou joints qui sont des fractures
tensiles (et non cisaillantes) et ne présentent pas de déplacement. Ces diaclases ou joints
peuvent cependant revêtir une importance capitale en géotechnique dans la mesure où ils
conditionnent la stabilité d’une masse rocheuse. Par ailleurs, en hydrogéologie, ils définissent
la perméabilité en grand d’un réservoir aquifère.
1.5.1. Géomorphologie
La géomorphologie est une science qui a pour objet la description et l’explication des formes
du relief terrestre. Elle est en relation étroite avec les autres disciplines de la géographie
physique et de la géologie. Les formes de la surface terrestre évoluent en réponse à une combi-
naison de processus naturels et anthropiques et tendent à équilibrer les phénomènes d’érosion
et d’accumulation. Ces processus agissent à des échelles spatiales et temporelles variables. Le
relief est un des facteurs importants des activités humaines : aménagement du territoire,
risques naturels, ressources naturelles, etc.
Il est possible d’aborder la géomorphologie selon deux approches, ce qui conduit à
distinguer :
• la géomorphologie structurale, qui traite de l’influence de la structure géologique (litho-
logie et tectonique…) sur le relief à différentes échelles ;
• la géomorphologie dynamique, qui a pour objet l’étude des processus externes qui contri-
buent à la formation et à l’évolution des formes de relief (l’altération superficielle, l’action
des eaux courantes, du vent, des glaciers…) ; elle concerne également l’influence des
climats actuels ainsi que l’héritage des climats anciens.
(voir § 1.6.1), avant toute investigation par sondage, il apparaît indispensable que l’ingénieur
géotechnicien puisse étayer sa connaissance documentaire de la géologie locale à l’aide de ses
observations de terrain, où la géomorphologie constitue une aide précieuse.
1.5.2. Pédologie
Il apparaît difficile de traiter des sols sans dire quelques mots de la pédologie, l’objet d’étude
de cette science étant la couche superficielle de l’écorce terrestre. Cette dernière possède des
caractéristiques morphologiques et minéralogiques ainsi que des propriétés physico-chimiques
distinctes de celles du matériau originel dont il dérive, du fait de sa position à la surface de la
lithosphère et de l’influence des facteurs du milieu qui y agissent. Le sol, au sens pédologique,
n’est pas un milieu inerte et stable ; il évolue sous l’influence du climat et de la végétation au
détriment du substrat géologique. Au cours de cette évolution il s’approfondit et se diffé-
rencie en divers « horizons » dont l’ensemble constitue un profil (figure 1.6), pour atteindre
un équilibre relativement stable.
L’évolution d’un sol ressort de trois sortes de processus :
• une incorporation de matière organique et un phénomène d’humification qui concernent
la partie supérieure du profil, caractérisant les horizons désignés par la lettre A ;
• une altération des minéraux primaires en minéraux secondaires et notamment en miné-
raux argileux ; cet horizon, dit « structural », est notifié B ;
• un enrichissement par illuviation en éléments fins ou amorphes (argiles, oxydes de fer et
d’aluminium…) ; cet horizon est appelé B agrémenté d’un indice qualifiant le type
d’accumulation.
Certains profils peuvent comporter un horizon appelé G, caractérisé par une décoloration du
sol de couleur gris verdâtre avec taches rouille, se formant au sein ou à la limite supérieure
d’une nappe phréatique. Enfin, la lettre C désigne le matériau d’origine et le R si ce matériau
est de consistance rocheuse.
Il n’existe pas de classification universelle, même si la plupart des systèmes présentent des
analogies. En Europe les sols sont définis selon leurs caractères propres, liés aux processus qui
leur ont donné naissance. Les très nombreuses classes peuvent être rangées au sein de grandes
familles parmi lesquelles nous retiendrons :
• les sols peu évolués qui présentent un profil AC, ayant eu généralement leur évolution
empêchée par un facteur climatique extrême ;
• les sols à altération biochimique dominante, qui caractérisent des zones bien drainées sous
des climats généralement tempérés : rendzines, sols bruns, sols lessivés, podzols… ;
• les sols à altération géochimique dominante qui sont surtout localisés dans les régions
chaudes où le phénomène d’altération a été particulièrement poussé : terra rossa, sols
latéritiques… ;
Certains sols ont évolué dans un milieu rendu réducteur par excès d’eau, soit en présence
d’une nappe phréatique permanente (gley), soit d’une nappe perchée temporaire (pseudo-
gley). Lors des investigations géotechniques, il est important de savoir identifier ces sols qui
présentent des traces d’hydromorphie caractéristiques.
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D’autres sols peuvent se former au sein de nappes phréatiques permanentes aux faibles
fluctuations et aux eaux très réductrices, dans les vallées alluviales ou dans les dépressions mal
drainées sur un substrat acide. Ce sont les tourbes, sols éminemment compressibles, redoutés
par les géotechniciens.
A1 A1 A1 A1
A1
A1 (B) A2 A2
(B)
Bt Bt
R
R R
Rendzine Sol brun Sol brun acide Sol brun Sol rouge
calcaire sur granite lessivé fersiallitique
(terra rossa)
L’examen du site peut fournir des indices importants à condition de savoir les interpréter, ce
qui nécessite une certaine expérience et une culture géologique régionale. À défaut la consul-
tation de la carte géologique et de sa notice doit permettre d’estimer la nature des sols consti-
tuant le soubassement du terrain étudié. Les quelques rudiments de géologie qui précèdent
ont pour but d’aider le non spécialiste dans cette lecture.
Internet a permis un accès aisé aux informations géologiques à travers des sites comme
InfoTerreTM, en France, qui constitue le portail géomatique d’accès aux données géoscienti-
fiques du BRGM : cartes géologiques au 1/50 000, dossiers de la banque de données du sous-
sol et logs géologiques, cartes des risques naturels et industriels, données sur les eaux
souterraines, etc.
L’examen d’une carte géologique doit toujours prendre en compte certains principes :
• elle doit être précédée de l’analyse de la topographie ;
• il ne faut jamais perdre de vue qu’une carte géologique reflète les conceptions de ses auteurs
à partir de faits observables ; certaines informations peuvent donc s’avérer erronées, notam-
ment en ce qui concerne les limites de formations géologiques ou la position des accidents
tectoniques.
Selon les cartes géologiques, les formations récentes (limons, colluvions, etc.), qui recouvrent
indifféremment les couches antérieures et les masquent souvent à l’observation, peuvent être
succinctement représentées. Les cartes les plus récentes, pour lesquelles l’utilisation à des fins
professionnelles a été prise en compte, privilégient la représentation des formations superfi-
cielles, tout en conservant par des artifices graphiques la figuration de leur substrat.
La lecture de la carte géologique ne peut être détachée de l’étude de sa légende, qui rassemble :
• une énumération des différentes formations décrites, des plus récentes aux plus anciennes,
avec leur code de représentation graphique accompagné de leur abréviation convention-
nelle faite de lettres et de chiffres, rappelant l’âge de la formation représentée ou la nature
de la roche ;
• les différents symboles correspondant à des informations ponctuelles relatives à la tecto-
nique, l’hydrogéologie, aux affleurements, etc.
Une carte géologique est complétée d’une notice explicative fournissant la description des
différentes formations ainsi que les conditions générales de genèse des grandes entités géolo-
giques de la carte et leur évolution tectonique et métamorphique. Enfin, une synthèse géolo-
gique régionale raconte l’histoire géologique de la région. Selon les cartes, une place plus ou
moins importante est accordée à l’hydrogéologie, au sein d’une rubrique dénommée le plus
souvent « ressources du sous-sol et exploitations ».
Cependant, si elle fournit des informations importantes sur la nature des sols au droit d’un
site, une carte géologique est malheureusement avare de renseignements sur l’hétérogénéité
potentielle desdits sols, notamment en raison de son échelle. Ce sont pourtant ces aléas géolo-
giques éventuels qui conditionnent, entre autres, le choix de la maille et de la profondeur des
investigations à réaliser.
Il n’est pas possible de dresser une liste exhaustive des aléas géologiques susceptibles d’être
rencontrés. Néanmoins, on en trouvera ci-après quelques phénomènes susceptibles d’entraîner
des risques pour la réalisation d’ouvrages géotechniques :
• la diversité lithologique : contrairement aux roches magmatiques ou métamorphiques,
qui sont généralement homogènes à l’échelle d’une étude géotechnique, les formations
sédimentaires peuvent présenter des successions de couches de nature très diverse et surtout
possédant des caractéristiques mécaniques hétérogènes ;
• les accidents tectoniques : le rejet d’une faille peut mettre en évidence des roches de
nature très différente, de part et d’autre de cet accident ; de plus, la faille proprement dite
peut se présenter sous la forme de roches broyées, et ce, sur une épaisseur non négligeable,
dépassant fréquemment le mètre ;
• les phénomènes de dépôt : certaines formations généralement récentes, comme les allu-
vions, les colluvions, les moraines, présentent la particularité, liée à leur mode de dépôt,
d’être particulièrement hétérogènes et de faible compacité car sous-consolidées ;
• l’altération : contrairement aux roches sédimentaires, les roches magmatiques et méta-
morphiques sont actuellement très éloignées des conditions physico-chimiques qui
régnaient lorsqu’elles se sont formées, d’où une plus ou moins forte altération, fonction du
grain de la roche, de sa fracturation, de sa foliation éventuelle ; il s’ensuit que l’épaisseur
d’altération peut être extrêmement variable, même au sein de massifs rocheux a priori
qualifiés d’homogènes ;
• les phénomènes karstiques : la formation de vides de dissolution ne concerne que
certaines catégories de roches sédimentaires (gypse, calcaire, etc.) et certains horizons
géologiques sont particulièrement concernés ; les phénomènes de dissolution, actuels ou
fossiles, étant liés à des circulations d’eau, une bonne connaissance de l’hydrogéologie d’un
site peut permettre d’appréhender le développement dans l’espace de ces accidents :
niveaux imperméables, orientations des systèmes de failles, etc. ;
• les vides anthropiques : certaines couches sédimentaires bien identifiées peuvent avoir été
l’objet d’exploitations souterraines (par exemple, le calcaire grossier du Lutétien en région
parisienne, la craie-tuffeau du Turonien dans la vallée de la Loire, etc.) ; l’évolution de ces
vides en direction de la surface peut créer des effondrements, appelés fontis, très dangereux
pour les constructions ; malheureusement, il existe aussi d’autres vides souterrains moins
directement liés à la géologie et dont la présence est beaucoup plus difficile à prévoir
(ouvrages militaires, souterrains-refuges, aqueducs, etc.).
De cette liste, il pourrait ressortir que les régions dites de « socle », c’est-à-dire formées de
roches magmatiques ou métamorphiques, sont géotechniquement plus simples que celles
situées dans les bassins sédimentaires. Il faut se garder d’un tel jugement, car les hétéro
généités sont alors plus difficiles à mettre en évidence. Dans tous les cas, une approche géolo-
gique est indispensable dans la conduite d’une étude géotechnique sérieuse.
Le lecteur désireux de parfaire ses connaissances générales en géologie trouvera ci-après une
bibliographie non exhaustive d’ouvrages courants dans différents domaines en rapport avec
la géotechnique.
Bibliographie
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Nota : l’ensemble des références de la bibliographie normative citée dans l’ouvrage est regroupé
dans l’annexe J.
CHAPITRE 2
•
• argiles D < 2 µm
Cette classification est arbitraire et variable selon les pays. Dans la norme internationale
EN ISO14688-1, les dimensions des fractions granulaires et de leurs subdivisions sont celles
du tableau 2.1. Il est évident que la plupart des sols naturels contiennent des éléments de
plusieurs catégories de grains de grosseurs différentes, ce qui conduit à des dénominations
plus complexes ou moins restrictives.
Argile Cl ≤ 0,002
La majorité des sols sont composites et sont constitués d’une fraction granulaire principale et
de fractions granulaires secondaires. Ils sont alors désignés par un nom correspondant à la
fraction granulaire principale, et par un ou plusieurs qualificatifs se rapportant aux fractions
granulaires secondaires (par exemple, grave sableuse saGr, argile graveleuse grCl).
Les abréviations des qualificatifs des fractions granulaires secondaires des sols doivent être
écrites en lettres minuscules. Les abréviations des sols à couches multiples peuvent être écrites
en lettres minuscules soulignées (par exemple, argile graveleuse intercalée avec du sable :
grClsa).
En dehors de cette première classification, deux autres paramètres relatifs aux grains solides
tiennent un rôle important :
• la forme des grains : arrondie, anguleuse, sphérique, en plaquette, en aiguille, etc. ;
• la nature minéralogique des grains.
Étudions deux catégories de sols dont les comportements sont différents et typés :
• les sols pulvérulents diamètre des grains > 20 µm
• les argiles diamètre des grains < 2 µm
Les limons ont un comportement intermédiaire.
Cette notion peut être précisée par la surface spécifique d’un sol. Elle représente la somme des
surfaces de chacun des grains contenus dans 1 g de sol. Elle s’exprime en m2/g. Donc, plus un
sol est fin, plus la surface spécifique est élevée et plus les forces capillaires jouent un rôle
important.
Cohésion capillaire : soit un film d’eau coincé entre deux grains (figure 2.1), la tension capil-
laire t due au ménisque conduit à une résultante R sur chaque grain qui tend à souder les
deux grains.
Sur les sables fins humides, cet effet est manifeste. C’est ce phénomène, appelé cohésion capil-
laire, qui permet de construire des châteaux de sable sans qu’ils ne s’écroulent.
t t
t t
Pour les sols argileux, l’effet relatif de cette attraction devient prépondérant par rapport au
poids des grains et a pour conséquence de coller les grains les uns aux autres : c’est ce qu’on
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appelle la cohésion. Dans le paragraphe 2.2.2.2 consacré aux argiles, nous verrons que le
phénomène est en fait plus complexe.
La distinction entre les deux grandes familles de sols définies précédemment se fait sur la
présence ou non d’une cohésion marquée :
• dans les sols pulvérulents, les grains se détachent les uns des autres sous leur poids ; le sol
s’écoule dans la main ;
• dans les sols cohérents, les grains sont collés les uns aux autres ; le sol se met en mottes
lorsqu’il est trituré.
Au-delà d’une distance de 100 Å, l’eau n’est pratiquement plus affectée et son comportement
est celui de l’eau libre.
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Surface
de
l’argile
Ions échangeables
Distance de la surface 400 Å
Eau absorbée
L’épaisseur de la couche d’eau adsorbée étant à peu près constante, la proportion relative de
cette eau est fonction de la surface spécifique du type d’argile considéré (figure 2.2b). Les
répercussions sur les propriétés du sol sont considérables.
Alors que pour les sols pulvérulents le squelette solide constitue un empilement plus ou
moins lâche de grains, il peut s’établir dans les argiles des structures très différentes (figure 2.3)
dues aux phénomènes de répulsion et d’attraction des grains chargés électriquement.
Le tableau 2.2 fournit les noms et les caractéristiques des principales familles d’argile :
Tableau 2.2. Principales familles d’argile
Les résultats sont exprimés sous forme d’une courbe appelée courbe granulométrique, qui
donne le pourcentage cumulé des éléments de dimension inférieure à chaque diamètre consi-
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80 20
70 5
30
4 2 1
60 40
% PASSANT
% REFUS
3
50 50
40 60
30 70
20 80
10 90
0 100
2 5 2 5 2 5 2 5 2 5 2 5 2
10–3 10–2 10–1 1 10 102
0,2 0,5 1 2 5 10 20 50 100 OUVERTURE TAMIS (mm)
Sédimentométrie (µ)
(NF P94 – 056)
(NF P94 – 057)
Les diamètres D60, D30 et D10 étant respectivement les diamètres correspondant à 60 %, 30 %
et 10 % d’éléments de dimension inférieure, deux paramètres sont utilisés pour caractériser
l’allure de la courbe granulométrique d’un matériau. Il s’agit :
D
• du coefficient d’uniformité tel que CU = 60 ;
D10
D30
• du facteur de courbure tel que CC = .
D10 · D60
Forme de la courbe CU CC
granulométrique
Élevé Variable
Discontinue
(généralement > 15) (généralement < 0,5)
La mesure des limites d’Atterberg (voir chapitre 6) se fait par la méthode de la coupelle et du
rouleau (norme NF P94-051). Il existe aussi pour la détermination de la limite de liqui-
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dité wL une autre méthode par mesure d’enfoncement au cône de pénétration (norme
NF P94-052-1) qui apparaît moins dépendante de l’opérateur.
L’activité d’une argile, AC , se définit comme suit :
IP (2)
AC =
% < 2μ
où IP représente l’indice de plasticité et % < 2 µ le pourcentage d’éléments inférieurs à 2 µm.
À titre indicatif, A.W. Skempton [2 Skempton 1953] donne les valeurs suivantes :
• montmorillonite sodique : AC = 7,2
• illite : AC = 0,9
• kaolinite : AC = 0,38
Voici, à titre d’exemple, quelques valeurs de limites d’Atterberg pour différents types de sol :
• limon : wL = 24
wP = 17
IP = 7
• argile limoneuse peu plastique : wL = 40
wP = 24
IP = 16
• argile très plastique : wL = 130
wP = 45
IP = 85
Une limite de retrait, dite « conventionnelle », wR peut également être déterminée sur le
passant à 400 µ du matériau remanié (norme XP P94-060-1). Elle constitue un indicateur
sur l’aptitude d’un sol fin au retrait (réduction de volume par dessiccation) et peut être asso-
ciée aux limites d’Atterberg pour l’identification d’un tel sol. La limite de retrait « effec-
tive » wRe est déterminée quant à elle sur des matériaux fins non remaniés (norme
XP P94-060-2). Les essais pour déterminer ces limites de retrait sont décrits au chapitre 6.
Ces deux limites de retrait, qui sont généralement différentes, sont utiles pour des cas très
particuliers examinés plus loin (sols gonflants et rétractables).
L’indice de consistance IC est également défini par :
w − w (3a)
IC = L
wL − wP
et l’indice de liquidité, moins utilisé, par :
w − wP (3b)
IL =
wL − wP
w étant la teneur en eau naturelle du sol.
Si IC > 1, le sol est à l’état solide.
Si 0 < IC < 1, le sol est à l’état plastique.
Si IC < 0, le sol est à l’état liquide.
Tableau 2.4. Caractérisation de l’état de consistance des limons et argiles à partir de l’indice de consistance
Une valeur d’équivalent de sable de 100 correspond à un sol qui ne contient ni argile ni
limon. Cette valeur chute très rapidement dès qu’il y a un faible pourcentage de limon et
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Dmax ≤ 50 mm
A Sols fins et A1 à A4 selon VBS ou IP
passant à 80 µm > 35 %
Dmax < 50 mm
Sols sableux et graveleux B1 à B6 selon VBS ou IP
B et
avec fines et tamisât
passant à 80 µm ≤ 35 %
Dmax > 50 mm
Sols comportant des fines et 30 sous-classes selon VBS,
C
et des gros éléments passant à 80 µm > 12 % IP et tamisât à 50 mm
ou passant à 80 µm ≤ 12 % + VBS > 0,1
VBS ≤ 0,1
Sols insensibles à l’eau D1 à D3 selon Dmax et
D et
avec fines tamisât à 2 mm
passant à 80 µm ≤ 12 %
R1 à R6 selon la nature
R Matériaux rocheux Voir la norme NF P11-300
pétrographique
Dmax = diamètre pour lequel 95 % des grains du sol ont un diamètre inférieur (soit D95 si la courbe granulo
métrique est disponible, sinon appréciation visuelle de la dimension des plus gros éléments)
À titre d’exemple, une argile dont la limite de liquidité wL est égale à 60 % et de teneur en
matières organiques MO égale à 4 % , sera désignée par Cl H O.
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Non plastique Faible plasticité Plasticité Plasticité élevée Plasticité très élevée
moyenne
80
Ligne « A » : Ip = 0,73 (wL – 20)
70
Ligne « U » : Ip = 0,9 (wL – 8)
60
CI V
Sol fin A4
Indice de plasticité IP (%)
50
CI H
Argiles très plastiques
40 (At)
Sol fin A3
Si V
30
Argiles peu plastiques Limons très plastiques
(Ap) (Lt)
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Limite de liquidité wL (%)
Fig. 2.5. Diagramme de plasticité de Casagrande et description des sols selon la norme EN ISO14688-2
46
|
Le sol s’est-il NON
déposé par voie
naturelle?
OUI
Sols naturels
EYR2212118902_Fondations.indb 46
a-t-il une odeur de
matière organique?
NON
Propriétés physiques des sols
NON
Retirer les cailloux et les blocs (> 63 mm)
La masse est-elle
OUI NON
supérieure à celle Le sol humide est-il
du reste du sol? collant?
NON OUI
Sol très grossier Sol grossier Sol fin Sol volcanique Sol organique Sol artificiel
• Décrire les fractions granulaires secondaires • Décrire les fractions granulaires secondaires • Décrire les fractions granulaires secondaires • Décrire les fractions granulaires secondaires • Faire la distinction entre sols
• Décrire la granularité (sol fin, grossier ou très grossier) • Décrire la granularité (sol fin, grossier ou très grossier) • Décrire la plasticité (faible ou élevéee) des sols minéraux de remblais (à dépôt contrôlé)
• Décrire la formes des particules (angularité/arrondi, • Décrire la forme des particules (angularité/arrondi, • Décrire le contenu organique • Décrire la plasticité (faible ou élevéee) et sols artificiels
forme, état de surface) forme, état de surface) (teneur, couleur, odeur,…) • Décrire la structure (discontinuités, stratification…) (à dépôt non contrôlé)
• Décrire la structure (discontinuités, stratification…) • Décrire la structure (discontinuités, stratification…) • Décrire la structure (discontinuités, stratification…) • Décrire la couleur
• Décrire la couleur • Décrire la couleur • Décrire la couleur • Décrire la consistance (très mou, mou, ferme, dur,
• Décrire la masse volumique • Décrire la masse volumique • Décrire la consistance (très mou, mou, très dur)
• Ajouter toute autre information utile et les • Remettre les cailloux et les blocs ferme, dur, très dur) • Ajouter toute autre information utile et les
composants mineurs • Ajouter toute autre information utile et les • Remettre les cailloux et les blocs composants mineurs
• Ajouter l’origine géologique composants mineurs • Ajouter toute autre information utile et les • Ajouter l’origine géologique
• Ajouter l’origine géologique composants mineurs
• Ajouter l’origine géologique
Fig. 2.6. Logigramme pour la dénomination et la description des sols selon la norme EN ISO14688-1
07/01/2019 11:24
Classification géotechnique des sols | 47
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100 0
90 10
Sa
80 20
70 30
siSa 1
grSa
60 clSa 40
grsiSa
50 grclSa 50
2
40 grsasiS 60
saSi grsaclS
saclSi grsaSi saGr
30 grsaCl sagrsiS 70
sasiCl sagrclS
sagrSi sasiGr
saCl saclGr
20 sagrCl 80
Si grSi
10 clSi grclSi siGr
Gr 90
siCl grsiCl clGr
Cl grCl
0 100
100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0
3
0
Si si
10 clSi
cl
20
siCl
1 pourcentage de grave
(2 mm à 63 mm)
2 pourcentage de sable
30
(0,063 mm à 2 mm)
3 pourcentage de fines
(< 0,063 mm) 40
4 teneur massique en
argile en % de sol grenu et fin
(dimension des particules 50
< 63 mm) Cl
5 sols fins (limon et argile)
4
6 sol mixtes (grave argileuse 60
ou limoneuse et sable)
7 sols grenus (grave et sable)
S sol 70
80
90
5 6 7
100
100 40 15 0
Fig. 2.7. Exemple de classification des sols établie uniquement sur la granularité
Va Air
Vv
Vw Eau
Pw
Vt Pt
Grains Ps
Vs
solides
Pourcentage
Teneur en eau Sable..................................... 2 à 15
NF P94-050 Pw Limon................................. 10 à 30
(Poids d’eau / w × 100
EN ISO17892-1 Ps Argile moyenne à raide........ 20 à 50
poids de sol sec)
Argile molle....................... 20 à 100
Vase et tourbe.................... 80 à 300
Masse volumique ρs Ps
ρs = ρ en kg/m3
des grains solides
NF P94-054 Vs γ en kN/m3
et
EN ISO17892-3 et Tous sols à l’exception des minerais
Poids volumique
γs γs = ρs · g et tourbes..........γs ≈ 26 à 30 kN/m3
des grains solides
Degré de
Pourcentage
saturation
Vw 0 à 100 % selon l’état d’humidité.
(Volume d’eau / Sr – × 100
Vv (Pour un sol saturé, tous les vides
volume total
sont remplis d’eau : Sr = 100 % et
occupé par
Va = 0.)
les vides)
Teneur en eau
de saturation
Pourcentage
Pour un poids
Sr = 100 % Observation : lorsque le sol est
volumique sec wsat – saturé, une augmentation de teneur
donné, c’est la Va = 0
en eau ne peut être provoquée que
teneur en eau
par un gonflement du sol.
nécessaire pour
avoir Sr = 100 %
Sans dimension
Indice des vides Sable.................................... 0,5 à 1
(Volume des Va + Vw Vv Limon.................................. 0,4 à 1
e – =
vides / volume Vs Vs Argile compacte................. 0,3 à 0,5
des solides) Argile moyenne.................... 0,5 à 1
Argile molle, vase.................... 1 à 4
Porosité
(Volume des Vv
n – n= Sans dimension
vides / volume Vt
total)
Les essais de laboratoire (voir chapitre 6) permettent de mesurer les paramètres suivants :
Pw + Ps
• le poids volumique apparent γ= (5)
Vt
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Pw
• le poids volumique des grains solides γs = (6)
Vs
Par le calcul, d’autres caractéristiques définies précédemment se déduisent de ces trois para-
mètres (voir tableau 2.7 ci-après).
Il convient de noter que les normes d’essais et certains documents font référence aux masses
volumiques exprimées en kg/m3 (symbole ρ). Dans les calculs de mécanique des sols, il est
usuel et beaucoup plus pratique d’introduire les poids volumiques en kN/m3 (symbole γ).
Dans la suite du texte, il sera souvent fait référence aux poids volumiques, avec γ = ρ · g.
Porosité n
Vv n= e (9)
Vv Vs e+1
n= =
Vt Vv Vs
+ e= n (9 bis)
Vs Vs 1−n
Ps
Degré de saturation Sr
Vw · γw Pw
V Ps P w
Sr = w = = s Sr = × 100 (11)
Vv Vv · γw Pw sat wsat
Ps Ps
( w
γsat = γd · 1 + sat
100 ) ( γ
γsat = γd · 1 − w + γw
γs )
(12)
Bibliographie
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Nota : l’ensemble des références de la bibliographie normative citée dans l’ouvrage est regroupé
dans l’annexe J.
CHAPITRE 3
3.1. Introduction
3.1.1. Cycles de l’eau
L’eau est stockée sur la planète sous ses trois états, liquide, solide et gazeux, et répartie au sein
de cinq grands réservoirs :
• les océans,
• les glaces (calottes glaciaires, glaciers et neiges éternelles),
• les eaux de surface (lacs, cours d’eau…),
• les eaux souterraines, présentes jusqu’à plusieurs milliers de mètres de profondeur,
• l’atmosphère.
Les échanges entre ces cinq réservoirs sont assurés par la circulation de cette eau, en perpétuel
mouvement sous les effets de divers moteurs :
• l’énergie solaire,
• la gravité,
• les attractions solaire et lunaire,
• la pression atmosphérique,
• les forces intermoléculaires,
• les réactions chimiques et nucléaires,
• l’action biologique.
Ce cycle global de l’eau peut être divisé en deux cycles secondaires :
• un cycle océanique, pour lequel l’alimentation par évaporation est excédentaire par rapport
aux précipitations ;
• un cycle continental, alimenté par l’évapotranspiration (évaporation et transpiration
biologique) augmentée de l’excédent du cycle précédent.
L’équilibre entre les deux systèmes est assuré par l’écoulement superficiel et souterrain en
provenance des continents et rejoignant le milieu océanique.
Dans le cadre des études hydrogéologiques, il est nécessaire de distinguer, au sein du système
global précédent, des systèmes hydrologiques identifiés par des caractéristiques spatiales et
temporelles et constituant chacun une fraction du cycle de l’eau [3 Castany 1998].
Un système est caractérisé par des limites parfaitement définies, soit faisant obstacle aux rela-
tions avec l’extérieur, soit permettant des échanges quantifiés. Il est possible de distinguer
trois domaines d’espaces interdépendants, emboîtés et circonscrits. Ces trois systèmes hydro-
logiques sont, selon la décroissance de l’ordre de grandeur :
• le bassin hydrologique, délimité par les lignes de crêtes topographiques et les lignes de plus
grande pente isolant une surface constituant le bassin versant d’un cours d’eau et ses
affluents ;
• le bassin hydrogéologique ou des eaux souterraines, dont les limites se superposent plus ou
moins exactement à celles du bassin hydrologique ;
• l’aquifère, qui est le domaine des eaux souterraines, le bassin hydrogéologique pouvant
comporter plusieurs aquifères.
Une des caractéristiques des études hydrogéologiques est la grande variabilité des mesures :
variations annuelles mais aussi pluriannuelles, d’où la nécessité d’avoir recours à des valeurs
moyennes déterminées sur la base de données obtenues sur une période d’acquisition la plus
longue possible, au minimum une dizaine d’années, et avec une fréquence de mesure la plus
élevée possible.
L’alimentation du bassin hydrologique (figure 3.1) est uniquement assurée par les précipi
tations efficaces (PE), c’est-à-dire les précipitations (P) diminuées de l’évapotranspiration
réelle (ETR). Cette évapotranspiration est la combinaison de deux phénomènes, l’évapora-
tion et la transpiration de la couverture végétale. Une partie de l’eau des précipitations effi-
caces alimente par ruissellement l’écoulement de surface (QS) et va directement rejoindre le
réseau hydrographique. L’importance du ruissellement dépend de divers facteurs : nature du
sol, couverture végétale, pente, intensité des précipitations… La fraction restante s’infiltre
dans le sol pour alimenter les stocks d’eau souterraine. L’écoulement souterrain (QW) va, au
terme d’un parcours très lent, rejoindre l’écoulement total naturel moyen (ET).
Sur la base des données météorologiques, il est possible d’établir le bilan d’un système hydro-
logique pour une durée déterminée.
ETR P
Évaporation
QS
Racines
Ruissellement hypodermique
Remontée
Infiltration
capillaire Remontée
capillaire
Eau de
constitution
Air
Eau liée
Eau capillaire
Nappe
Eau libre
L’eau interstitielle se présente sous forme d’eau libre lorsque le sol est saturé et baigne dans une
nappe d’eau souterraine. Cette eau est soumise aux lois des écoulements hydrauliques.
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L’eau interstitielle est sous forme d’eau capillaire au-dessus de la nappe. L’eau capillaire est en
équilibre, d’une part sous l’action de la gravité et, d’autre part, sous l’action des forces de
tension qui se développent à l’interface eau/air.
Les eaux libre et capillaire sont situées dans les pores et interstices du sol. Ce chapitre est
consacré à l’étude de l’eau interstitielle.
La pression interstitielle est la pression régnant dans l’eau interstitielle, en un point quelconque
du massif de sol. Elle est positive dans l’eau libre et négative dans l’eau capillaire.
3.1.4.3.1. Classification
Si la base d’un aquifère est constituée par une formation hydrogéologique imperméable
(substratum ou mur), par contre sa limite supérieure peut présenter des comportements
hydrodynamiques différents, ce qui conduit à la classification suivante :
• aquifère à nappe libre,
• aquifère à nappe captive,
• aquifère à nappe semi-captive.
Une nappe libre est une nappe pour laquelle la pression interstitielle de l’eau au niveau de sa
surface supérieure est égale à la pression atmosphérique. L’aquifère peut alors présenter une
zone non saturée, zone à travers laquelle l’infiltration des eaux de pluie contribue à la recharge
de la nappe. Lorsqu’une nappe libre est peu profonde, au point de pouvoir être exploitée par
des puits, elle prend le nom de nappe phréatique. Au terme niveau phréatique, qui désigne
alors la surface supérieure de cette nappe, on préférera celui plus général de niveau piézo
métrique (voir § 3.1.4.4), qui caractérise le niveau libre de l’eau observé dans un puits ou
forage rapporté à un niveau de référence.
Parmi ces nappes libres, il est possible de distinguer différents types :
• Une nappe de vallée est alimentée par les eaux pluviales qui, par infiltration, saturent les
sols en profondeur à partir d’un niveau appelé surface libre. Cette nappe est constituée par
cette zone saturée depuis cette surface libre jusqu’à un substratum imperméable. Elle est
drainée par les vallées qui sont suffisamment profondes pour atteindre cette zone saturée,
d’où le nom de ce type de nappe. Les autres vallées sont dites sèches.
• Une nappe alluviale siège au sein des alluvions et est drainée ou alimentée par un cours
d’eau. On dit d’une telle nappe qu’elle est soutenue. A contrario, une nappe non soutenue
ou perchée n’est pas en relation avec un cours d’eau.
• Une nappe perchée est une nappe limitée en profondeur par un niveau imperméable et qui
n’est pas en liaison avec un cours d’eau venant « soutenir » son alimentation.
Une nappe captive ou en charge est une nappe siégeant au sein d’un terrain perméable
compris entre deux couches imperméables et pour laquelle la pression de l’eau au toit de la
couche aquifère est supérieure à la pression atmosphérique. La surface piézométrique se situe
donc au-dessus de celle matérialisant le toit de la couche aquifère.
Lorsque le niveau piézométrique se situe au-dessus de la surface du sol, la nappe est dite
artésienne.
Source de
dépression Nappe perchée
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Surface piézométrique
Toit imperméable
Mu Source artésienne
r im
pe
rm
éab
le
Eaux
Eaux ascendantes artésiennes
Zone de ruissellement portion libre de la nappe
souterrain (nappe phréatique) Nappe phréatique
Il existe pour la France un grand nombre de cartes et documents publiés fournissant des
informations sur l’hydrogéologie régionale :
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EE
EH
EF
EB
50 %
t
1%
Tref = 50 ans
Fig. 3.4. Représentation des niveaux EE, EH, EF, EB d’après [NF P94-282/A1 2015]
de retour de 50 ans. Cette période de retour doit être adaptée selon la durée de vie de l’ouvrage
(elle peut donc être plus importante pour les ponts) et selon le caractère permanent ou transi
toire de la situation considérée. Pour des situations transitoires correspondant, par exemple,
à des travaux, elle peut être fixée pour des périodes de référence, par exemple de 5 ans (crue
de chantier). Dans le cas où des cotes d’inondabilité seraient définies dans un PPRI (Plan de
prévention des risques inondations), EH peut être supérieur au niveau EE défini par la cote
d’inondabilité exigée dans le PPRI et de ce fait physiquement sans signification.
EE correspond au niveau des plus hautes eaux connues et/ou prévisibles ou au niveau retenu
pour l’inondation des locaux, lorsqu’elle est admise, pour lequel il doit alors être prévu, un
dispositif d’écoulement empêchant l’eau d’exercer une action à une cote supérieure.
Au cours d’un projet géotechnique, lorsque la durée d’utilisation de projet n’est pas précisée,
la période de référence à prendre en compte est de 50 ans. Ainsi, la définition des niveaux EE,
EH, EF, EB doit, en théorie, être réalisée pour une période de référence de 50 ans. Or, en
pratique, il n’est pas possible de déterminer, de manière statistique, les valeurs des différents
niveaux pour une période de 50 ans, voire plus, puisqu’en général les données piézométriques
disponibles couvrent une période ne comprenant que quelques années, dans les meilleurs cas.
Il convient donc de déterminer les niveaux d’eau de manière prudente en fonction de l’état
limite considéré.
Représentation vectorielle
La vitesse peut être représentée par un vecteur. En effet, elle possède une intensité définie par
la formule (1), une direction (MN) et un sens de M vers N si l’écoulement se fait dans le
sens MN.
u1
γw
S u2
M γw
N
L
z1
z2
X X’
Charge hydraulique
En hydrodynamique, la charge h1 en un point M désigne la quantité suivante :
u1 v 2
h1 = z1 + + (2)
γw 2 g
Cette charge s’exprime en mètres d’eau. Elle correspond à l’énergie totale d’une particule
d’eau de masse unité :
• z1 est la cote du point M par rapport à un plan horizontal de référence (énergie de
position),
• u1 est la pression de l’eau interstitielle en M (u1/γw = énergie de pression),
• v est la vitesse de l’eau.
Dans les sols, les vitesses sont faibles (< 10 cm/s) et l’énergie cinétique v2/2 g est tout à fait
négligeable, si bien que la formule (2) se résume à :
u
h1 = z1 + 1 (3)
γw
La charge au point M étant toujours h1, désignons par h2 celle au point N. D’après le théo-
rème de Bernoulli :
• si h1 = h2, il n’y a pas d’écoulement et la nappe est en équilibre ;
• si h1 > h2, il y a écoulement de M vers N et la perte de charge (h1 − h2) correspond à
l’énergie perdue en frottement. La différence de charge est à la fois le moteur et la consé-
quence de l’écoulement.
La loi de Darcy, qui régit les phénomènes d’écoulement dans les sols, s’exprime par la formule :
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v = k ·i (5)
avec v : vitesse d’écoulement en m/s,
k : coefficient de perméabilité exprimé en m/s ou en cm/s,
i : gradient hydraulique (sans dimension).
Cette loi peut également s’écrire sous forme vectorielle :
v = k ·i = − k · grad h (5bis)
Remarque
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Les notations utilisées sont conformes à la norme XP P94-010 relative au glossaire géotechnique : définitions,
notations, symboles. Le débit est désigné par Q et q est utilisé pour désigner des quantités d’eau.
h s
2
L
Pierre poreuse
Sol
Fig. 3.6. Principe des perméamètres
k·dt = − s ·L · dh
S h
log (h0/h1)
k = 2,3 s ·L · (8bis)
S t1 − t0
dans lesquelles :
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La perméabilité des sables peu compacts à granulométrie serrée peut être évaluée en utilisant la
formule de Hazen [3 Terzaghi 1957], que l’on peut écrire :
k (m/s) = 1,25 D102 (9)
où D10 est le diamètre efficace des grains en centimètres.
Le diamètre efficace est le diamètre pour lequel 10 % des grains du sol sont de dimension
inférieure à cette valeur (voir § 2.3.1). Il se lit sur la courbe granulométrique du sol. Notons
que cette formule est très approchée car la perméabilité, comme indiqué précédemment,
dépend également de la forme des grains et de l’indice des vides du sol.
Il convient de ne pas confondre la perméabilité et la transmissivité (notée T) qui, pour un
aquifère donné, est le produit de son coefficient de perméabilité par son épaisseur. Cette
transmissivité s’exprime généralement en m2/s et est surtout utilisée dans le cadre de l’exploita
tion des nappes souterraines.
•
Si l’écoulement est perpendiculaire aux plans de stratification, le débit, donc la vitesse, est
identique dans chaque couche puisque l’écoulement est permanent :
(
L L L
h = h ·kv· 1 + 2 + … + n
L k1 k2 kn )
d’où :
kv = L (10)
L1 L2 L
+ +…+ n
k1 k2 kn
Si l’écoulement est parallèle aux plans de stratification, le débit total est la somme du débit de
chaque couche pour une tranche d’épaisseur unité et de gradient i.
L·kh·i = v1·L1 + v2·L2 + … + vn·Ln = (k1·L1 + k2·L2 + … + kn·Ln)·i
d’où :
L1·k1 + L2·k2 + … + Ln·kn
kh = (10bis)
L
Application
Soit un bicouche composé de 1,0 m de gros sable de perméabilité k = 10−3 m/s et de 0,20 m de silt argileux
de perméabilité k = 10−7 m/s. On obtient :
−3 −7
kv = 1,20 = 6 × 10−7 m/s kh = 1,00 × 10 + 0,20 × 10 = 8 × 10−4 m/s
1,00 + 0,20 1,20
10−3 10−7
kh est bien plus élevée que kv car la veine argileuse se contente de réduire légèrement la section perméable
horizontale, mais constitue une barrière peu perméable vis-à-vis de courants verticaux.
Une autre conséquence de l’anisotropie des sols et roches est le rôle joué par les fissures,
diaclases et autres discontinuités de toutes sortes. Des roches dont la matrice est imperméable
se comportent souvent à l’échelle de l’hydrogéologie et des travaux de génie civil comme des
terrains perméables, tout le débit passant par les discontinuités du sol. C’est ce qui conduit
à distinguer :
• la perméabilité en petit, mesurable par des essais de laboratoire ou des essais ponctuels
in situ ;
• la perméabilité en grand, mesurable par certains essais in situ (essais de pompage, voir
le § 6.6.5).
Il faut donc être extrêmement prudent quant à l’interprétation des essais de perméabilité,
notamment en laboratoire. Des essais de perméabilité grandeur nature in situ sont indispen-
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sables pour obtenir une prévision raisonnable des débits provoqués par des travaux.
Les lignes de courant représentent le trajet de l’eau (à la tortuosité près), le vecteur vitesse
est tangent en chaque point à la ligne de courant.
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Les équipotentielles ont pour équation générale h = Cte. Elles sont orthogonales aux lignes
de courant.
Palplanches
Fond de rivière H
100 %
Fond de batardeau
0%
M v
90 %
10 %
80 % 70 % 60 % 50 % 40 % 30 % 20 %
Sol imperméable
h
h+Δ
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courant
h
Ligne
de
Δl = a
Il est loisible de constater que ce débit est indépendant du tube considéré, autrement dit que
le débit dans chaque tube de courant est identique.
Soit Nc le nombre de tubes de courant. Le débit total sera le suivant :
N
Q = c ·k ·H (12)
Nh
La formule (12) donne le débit par unité de largeur de l’ouvrage. Le débit Q est de la forme :
Q = C·k·H avec C = constante.
Cette forme est très générale (voir § 3.5.1).
Général
k = 10−5 m/s
Fond de fouille
−6
−8 −8
k = 10−6 m/s − 10
− 12 − 12
k = 10−5 m/s
Général
k = 10−5 m/s
Fond de fouille
−6
−8
k = 10−6 m/s
− 12
k = 10−5 m/s
Ces figures montrent le rôle important que joue la couche la moins perméable. Elles font
également apparaître l’abaissement du niveau phréatique en amont de l’écran étanche sous
l’effet du rabattement dans la fouille.
Le calcul conduit à un débit sous l’ouvrage de 0,7 m3/h, ceci pour un mètre de longueur
de paroi.
filtration sur les obstacles que représentent les grains solides. Cette force joue un rôle consi-
dérable dans les problèmes de stabilité des massifs de sol.
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A
dV
dV
→ →
→ → J = i · γw · dV
J = i · γw · dV
W W´ = γ ´·dV
(a) (b)
3.3.4.1 . Généralités
Précédemment, au § 3.2.2.3, il a été traité comment la perméabilité d’un échantillon de sol
peut être déterminée au laboratoire à l’aide de l’essai au perméamètre. Il apparaît très hasar-
deux d’étendre les résultats de ce type d’essai à l’ensemble d’un aquifère, en raison d’une part
de l’incertitude liée à la représentativité des échantillons de sol, d’autre part du risque de
remaniement qui peut altérer notablement les résultats des essais. En conséquence, la détermi
nation de la perméabilité d’un aquifère ne peut être assurée que par des essais in situ, essais de
puits ou pompages d’essai. Il s’agit d’une expérimentation par pompage sur des puits ou des
sondages, consistant à mesurer l’accroissement du rabattement de la surface piézométrique en
fonction du temps de pompage puis sa remontée après arrêt du pompage. Il faut signaler que
la détermination des paramètres hydrodynamiques de l’aquifère nécessite l’installation d’au
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calculé à l’aide des formules (15bis). Le détail des procédures d’essai et d’interprétation est
décrit dans la norme relative à l’essai de pompage (NF EN ISO 22282-4), lui-même traité
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au § 6.6.5.
Nappe libre Nappe captive
H 2 − h02 H − h0
Q = π·k · Q = 2 π·k ·e · (15)
ln (R/r0) ln (R/r0)
h22 − h12 h2 − h1
Q = π·k · Q = 2 π·k ·e · (15bis)
ln (r2/r1) ln (r2/r1)
r0
R
NP
h1 h2 H
h0 r1
r2
Substratum imperméable
r0
Sol imperméable NP
H
h0 e
Substratum imperméable
R
La valeur du rayon d’action (ou d’influence) d’un pompage Ra peut être estimée par la formule
de Sichardt :
Ra = 3 000 (H − h0)· k
Pour un rabattement de 1 m, le rayon d’action prend les valeurs suivantes en fonction de
la perméabilité :
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k (m/s) R (m)
10−6 3
10−4 30
10−2 300
1/u 1,0 2,0 3,0 4,0 5,0 6,0 7,0 8,0 9,0
x1 0,219 0,049 0,013 0,0038 0,0011 0,00036 0,00012 0,000038 0,000012
x10– 1 1,82 1,22 1,91 0,70 0,56 0,45 0,37 0,31 0,26
x10– 2 4,04 3,35 2,96 2,68 2,47 2,30 2,15 2,03 1,92
x10– 3 6,33 5,64 5,23 4,95 4,73 4,54 4,39 4,26 4,14
x10– 4 8,63 7,94 7,53 7,25 7,02 6,84 6,69 6,55 6,44
x10– 5 10,94 10,24 9,84 9,55 9,33 9,14 8,99 8,86 8,74
x10– 6 13,24 12,55 12,14 11,85 11,63 11,45 11,29 11,16 11,04
x10– 7 15,54 14,85 14,44 14,15 13,93 13,75 13,60 13,46 13,34
x10– 8 17,84 17,15 16,74 16,46 16,23 16,05 15,90 15,76 15,65
x10– 9 20,15 19,45 19,05 18,76 18,54 18,35 18,20 18,07 17,95
x10–10 22,45 21,76 21,35 21,06 20,84 20,66 20,50 20,37 20,25
x10–11 24,75 24,06 23,65 23,36 23,14 22,96 22,81 22,67 22,55
x10–12 27,05 26,36 25,96 25,67 25,44 25,26 25,11 24,97 24,86
x10–13 29,36 28,66 28,26 27,97 27,75 27,56 27,41 27,28 27,16
x10–14 31,66 30,97 30,56 30,27 30,05 29,87 29,71 29,58 29,46
x10–15 33,96 33,27 32,86 32,58 32,35 32,17 32,02 31,88 31,76
mais n’est strictement applicable que pour des aquifères captifs et sous réserve de maintenir le
pompage sur une longue durée.
B
Patm
B
B´
hmax
h
Patm Patm
a) Gros tube fermé b) Tube capillaire