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Premier grand ballet romantique, La Sylphide avait disparu du répertoire jusqu’à ce que Pierre
Lacotte, tel un archéologue, déniche, collecte et reconstitue les pièces du puzzle. Méticuleusement, il
redonne vie à un chef-d’œuvre qui continue par son mystère et sa poésie de nous enchanter. En
2013, lors de la dernière représentation de La Sylphide à l’Opéra Garnier, la journaliste Rosita
Boisseau avait rencontré le chorégraphe, l’invitant à restituer l’histoire de ce ballet, peu ordinaire.
Dans quelles circonstances avez-vous commencé vos recherches personnelles pour remonter votre
version du ballet ?
Suite à un accident à la cheville, j’ai dû rester immobilisé. J’avais 38 ans. Pour me calmer, j’ai
commencé à faire des recherches sur des ballets anciens, comme La Fille mal gardée qui date de
1789, puis La Sylphide, évidemment. J’ai commencé à collecter des critiques de l’époque qui
décrivaient des enchaînements de pas, en donnaient les noms. J’ai trouvé des partitions annotées.
J’ai rassemblé les informations que je dénichais à l’Opéra de Paris mais aussi à Londres, par exemple,
où la Taglioni a beaucoup dansé. La Reine Victoria, qui possédait un très joli coup de crayon, a croqué
la Taglioni. J’ai aussi voyagé dans d’autres pays comme l’Allemagne, l’Autriche, la Russie où j’ai eu la
chance de lire des témoignages de danseurs évoquant sa façon de danser, de se tenir en scène…J’ai
même retrouvé un descriptif des cours de danse qu’elle prenait ! Je me suis aussi documenté sur
l’époque, le romantisme, le mode de vie, les modes…Taglioni était un phénomène et a même donné
son nom à des calèches !