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En l'espacede trois albums,quelquestournées de concerts,une participation

très remarquéeà une série de spectaclesde Jacques Higelin,


ArmandeAltaï a créé en Franceun style de chant et de chanteuse.

Arrnônde (Ph. J.-P. Leloir)

alué(parfoismême,adulé)parla
critique," Atavisme/ ChantsBar-
bares", présentéen 1979 au tr*
théâtreGérardPhilipede Saint-Denis
puis au Printemps de Bourges,débou-
cha sur un premieralbum,Atavisme. ll
s'ensuivitun contratchezPhonogram et
deuxautresalbums,de mieuxen mieux
produitset maîtrisés: Informuléet Noc- '#
turneflamboyant. Ni " turc ", ni " lyrique",
ni "rock", le chantd'Armande s'inspire
néanmoins de ces troistraditions.
ArmandeAltaïestbienplusquecela: par
son ascendance, sa cultureet son ou-
verturemusicale,sa curiositétoujours
en éveil,son sens moralmaisson hu-
mour,sa réflexionphilosophique mais
son goûtde la provocation, enfinl'éten-
due de son registrevocal,elleétonneet
séduità la fois.Populaire maissophisti-
quée,authentique mais" branchée ", Ar-
mandeAltaïest unefemmeet uneartiste
à découvrir aujourd'hui, ne serait-ce que
pourmieuxsaisirlesévolutions culturel-
les de l'Europede demain.Maisaussi,
tout simplement, pourle plaisir...
Cetteinterviewen a été un,d'autantplus
qu'ArmandeAltaï en est peu prodigue
cestemps-ci. maispourPM,quineferait
une exceotion?
J.V.r
PM - Quellessont vraimenttes origines? SCHIZOPHRENIA -Donc, il te faut trouver un juste milieu
pour créer ton propre style...
A.A.-Je meconsidèrecommeuneEuropéen- Au fond d'un miroir embué,
ne, centrale,par ma mère.Ma grand-mère -Le style,je n'essayepas de le créer;je le
Tremble une poupéedénudée.
étaitcaucasienne et a étémariéeà un général laissenaîtreen essayantde ne pas le brider.
Cette poupéec'est moi
turc.Leurfille(mamère)a rencontréunjeune Lorsqueje me suis retrouvéeseuleavecma
Et je m'appelleSchizophrénia.
lieutenantfrançais,qui avaitdesoriginesmé- musi que(etnon,commedanslet héât r em u-
Je I'enroule dedans la laine.
diterranéennes et germaniques; elle I'a suivi sical,dirigéeparun metteuren scène),j'ai eu
Je I'anime et je la promène *
danslescolonies, faisantun enfantdanscha- le vertigemaisj'ai enfinpu fairetoutce qu'on
Et je la lais pleurer.
que paysd'Orient.Moi,je suis néeà Alepen m'interdisait! g
Elle parle, elle rit, elle est moi-même 6

Syrie,une sceurà Damas,une autreà Bey- F

routh,un frèreà Bouakéen Côted'lvoire...


Qu'est-ceque je lais. à quoi je sers,
Prisonnière d'une statue de chair.
- Tu as participé à la comédie musicale
Godspell: quand,comment?Et qu'en as- I
r
- Penses-tuqu'une tellq naissancedonne Cette poupée,c'est moi tu reti ré?
le goût des musiquesqui font voyager? Et je m'appelleSchizophrénia.
- Godspe// s'estjouéde 1972à 1977. Je n'y ai
- De toutefacon,danslesfamillesorientales, Schizophrénia, pasjoué tout ce tempsbien sûr, maisje I'ai
chantern'estpasun métier,ça faitpartiede la Esprit frappeur, crééeet j'y suisrevenueà plusieursreprises.
vie,c'estnaturel.Donctout le mondechante Sc hiz oph r é n i a , AveclesAméricains venuspourmonterça à
ou joue d'un instrument. Mon père chantait Eclat de peur, Paris,j'ai bienplusapprisdanslestroismois
de I'opéra;quantà mamère,ellea toujoursai- Schizophrénia, de répétitions que dansmesannéesde con-
mé toutes sortes de musiques:bien sûr, Tu es ma lueur. servatoire. Untrèstrèsbeausoectacle: nous
nousécoutionsOumKalsoum, et Livânelli, et Je la torture, je la fais belle.
éti onsdi x surscèneet nousper dionsun kilo
plei nd e vi e illesm us iques
an a to l i e n n em
s ;a i s Je la couche,elle se rebelle.
ou un ki l o et demi par soi rtellem entc'ét ait
elle aimaitbeaucouple flamencoaussi,elle préci set agi té,énergi que. Ç am'adisciplinée.
Et je la fais pleurer
adoraitNatKingCole,RayCharles,DukeEl- Elle parle,elle rit, elle est moi-même - Est-cequ'onne se sent pas plusen sûreté
ling to n ..., Qui sait commentje vais mourir? que dans son tour de chant,quand on as-
Et comment cela va venir? sume un rôle parmid'autres,dans la pièce
-Donc, Up bain cultureltrès ouvert... Quitterais-je ma poupée? d' un autre?
-C'estnotretemps...Un mélangede cultures Ou vais-jeresterenfermée?
- Si ; dans Godspellj'étais relativement à
et d'ethniessansprécédent,et plus que ja- Est-ce que.tu te sens comme moi ?
Et toi, sais-tu bien qui tu es ?
I'abri.lls nousavaientpris (surenviron2000
mais dans les villeson devientcitoyendu
Cette poupée,c'est moi
candidats)chacun pour son câ!'actère très
monde.Nousverronsbiensi les culturesse
perdentou bien...si cela débouchesur des Et je ne peux te l'abandonner.
moi ,j ' étai sune espècede. . .de
parti cul i er;
romantiquebaroqueavec des dentelleset
synthèsesintéressantes. Schizophrénia, des plumespartout, toujourslacolombede la
Esprit frappeur, oai xsur l a tête.C ommel esS eptNains,cha-
- As-tusuivides coursou un apprentissage
formel du chant? Schizophrénia, que caractèrefaisaitressortirI'autre.Quand
Eclat de peur, j e chantesur scène,auj ourd 'hui, je ne joue
-J'étaisélèveaux Beaux-Artsde Marseille, Schizophrénia, pasun rôle.C'estmoi,je ne saisjamaiscom-
qui à I'originese trouvaient
dansle mêmebâ- Tu es ma lueur. mentca fi ni t.
timentque le conservatoire. Unjour,j'y ai fait
un petittour,ça m'a bienplu.Parla suite,j'ai (ParoIes d'A rmande A ltai',
- On a I'impression,cheztoi, d'un balance-
faitdes concoursde chantet, un jour,j'ai ga- musique de Philippe Quilichini) ment entre la " chanteuse rock " et la
gné beaucoupd'argent;tout d'un coup on " chanteuse lyrique". Question banale,
m'aproposédestélés,destournées, desca- mai squi est due à ta doubl ecult ur em usi-
barets.Alorsje mesuisdit : " ll fautqueça de- cale et à ta double techniquevocale: est-
viennesérieux,queje travaille ", et je mesuis ce que ce n'estpas I'unedes causesde ton
suisprésentée au concoursd'entréedu con-
L'ESCLA\IE originalitéartistique?
servatoire.
ENDORMI - La musi querock,c' estcomm ela danse:il
Je suis entréeen classed'artdramatique et faut de l'énergie,de la force pour allerjus-
Pâleur, orphique beauté, qu'aufantastique.
en 2ème annéede lyrique.J'ai travailléma Mêmeun danseurmoder-
j'aisouf- Garçon effeuillésur ma couche,
voix;j'aiapprisà respirer. Enthéâtre, ne fait une barreclassique.Le lyrisme,c'est
il a falluapprendreà me cal- Nimbé de perversité,
ferl davantage, le ciel,les nuages;le rock,c'est la terre,les
mer...c'estque,dans les famillesorientales Un souffle.innocent sur la bouche. rochers.J'ai besoindes deuxpourêtremoi,
et slaves,noussommesexpansifs, volubiles Vautré dans les dentelles. être moi avantd'êtrerock à tout prix,ou lyri-
naturellement: mais,pourle théâtrefrançais, Ton corps évanoui, que,ou exoti que...
c'était " trop". Toujours ma voix chante Que le désir écartelle,
qua n dj e p ar le. L'esclave endormi. - Pourtant,être soi, pour toi ça passe par
I'opéraet par le rock?
-ll y a e u u ne pér iodeoù tu a s j o u é d a n s Poisséde parfums et de vins
Enroulé de guirlandes de fleurs,
- L'opéraétaitinspiréde musiquespopulai-
des p i è ce s ? res.J' ai cru que l a musi quecont em por aine
Offert au vent frais du matin,
- Ou i , ma i sje m enaisles d e u x c h o s e sd e Gorgé de nerfs et de langueurs.
remplaceraitl'opéra,malheureusement ce
front: je faisaisdesvocalises surdu Haendel, n'estpaspopulaire du toutet le plaisirn'y est
je tournaisavecdesgroupes. Je récitaisde la Vautré dans les dentelles, ni aussigrandni aussisimple.Le futuropéra
tragédieantique.J'aitoujoursété dansdeux Ton corps évanoui, ne peutêtrei nspi réqueparl eder nier f olklor e
mondesà la fois et ça a été mon problème, Que le désir écartelle, mondialné danslesgrandesagglomérations
parcequ'enfait,ils sont parallèles et se mé- L'esclave endormi. " l e rock" ...à condit ionqu'on
mul ti raci al es:
connaissent. C'estbiendommage... Flottant au souffie d'Eole, ne soit pasembêtépar les " nouveauxpuris-
G is ant da n s u n e t e m p ê t es o u m i s e , tes" du rock,celasuffitavecceuxdu classi-
-Est-ce que tu crois, par exemple,que ta que!
formationthéâtralet'a servidansta maniè- Q ue I ' aile d e I 'a u b eb l e u e f r ô l e .
Ton flanc qu'un frisson frêle irise.
re de chanteret d'être sur scène? - De nos jours, I'imagedu chanteurou du
Vautré dans les dentelles, musicien,le loolç sembleaussi important
-Ça m'a canalisée,non pas dans l'énergie que le contenude ce qu'il fait. Toi-même,
Ton corps évanoui,
mais...dansI'explosion de l'énergieincontrô-
j'ai Que le désir écartel1e, tu apparai scommequel qu' u nqui a ét udié
lée.Je n e b ougepasnonpl u ste l l e m e n t:
je ne saissije théâtralise L'esclave endormi. la question?
unedémarche, mais
je ne peuxresterimmobileparceque le'Senti- (Paroleset musique ", oui;maisce n'estpasun /oo&
- " J'apparais
mentm'agite. d'Àrmande Altai) aussiloin qu'onr e-
c' estune personnal i té:
.""
-ê " !

. i';. ; "i
,

UN CTELD'HIYER
Un ciel d'hiver.
Dans l'appartement,
C'est le vide.
Toutes les iampes sont allumées.
Je m'en vais, immobile dans mon bain.
Les yeux pleins d'eau,
Le lront sur le carreau.
Pendant l'interwew (Ph J -P Lelor)
Au loin, il y a le monde
Comme une bête qui gronde
Et je suis trop faible pour lui. monte dans mon adolescence,j'ai toujours ton. On ne peut pas avoir Bowie non plus.
Laisse-moidériver au ioin, eu la même tête; le /oo& c'est un choix qu'on C'est dommage: nous qui avons été long-
Quand tu vas rentrer ce soir. fait de présenter un aspect, un jour, qui peut temps le flambeau des marquis élégants...
Je suis comme une enfant, changer le lendemain.C'est une idée intéres-
- Une fois qu'on est un petit peu connue,
Le nez désespérémentcollé sante de travail sur soi. La personnalité, c'est comme toi, est-ce que les barrières tom-
à la " vitrine" de Ia vie . autre chose: on vit dans un monde où c'est
bent, ou au contraire si d'autres apparais-
Mais sansjama is y e ntre r. très ditficile d'être soi-même. Et, lorsqu'on sent?
Le temps a passéet je n'ai même pas est soi-même, on est " phénoménal ", forcé-
commencé à vivre. ment, Tous les gens qui restent eux-mêmes - On s'aperçoitque 600/odela réussite,à no-
deviennent les plus subversils, les moins tre grande déception,c'est " comment mener
Avions-nous assezde talent pour
continuer notre vie rêvée? contrôlables, calibrables, parce qu'ils n'ont sa carrière"; qu'il faut réfléchir davantage
pas peur de I'opinionpublique,ils osent être. parce que les gens ont dit beaucoup de cho-
U n ciel d'hiver. Et ça, c'est la chose qui dérange le plus. ses sur vous et, maintenant, ils vous atten-
Dans l'appartement, dent au tournant. Alors. on se rétrécit terrible-
C'est le vide. - Trouves-tu plus difficile pour une femme ment, il faut calculer... et j'aime pas ça frires).
Et tous les princes, que pour un homme, dans la France actuel-
En ce moment,je me sens un petit peu dans
Tous les chevaliers le, de se battre pour exister dans le métier
une impasse;je sens des courantset...aucun
Sont morts. du spectacle? mouvement n'aboutit, aucune ligne de con-
Immobile, je suis bien. - Dans tous les métiers, déjà; mais évidem- duite.J'ai enviede prendredu recul et de lais-
Les yeux pleins d'eau, ment dans celui-ci,oui. Parexemple,dans les ser un peu d'eau passer sous les ponts. Mais
Le front sur le câreau, maisons de disques, on dira plus volontiers de garder le contact avec le public, qui est
Au loia, il y a le monde qu' "on a déjà une femme", donc plus resté très fidèle malgré des mois d'absence.
Comme une bôte qui gronde d'autre ! ll n'y a qu'à voir les catalogues : c'est
- Tu te poses des questions sur l'état actuel
Et je suis trop faible pour lui. dans la proportion de 15 chanteuses pour du " métier"?
Laisse-moidériver au loin 200 chanteurs.Je pense que les femmes ont
du talent, mais comme ce n'est pas très ino- - ll y a une épée de Damoclès économique
Quand tu vas rentrer ce soir. dressée au-dessus de l'art en général; le ta-
ral, on en veut juste un exemplaire, pourservir
Je pénètre si doucement de caution... Par exemple, je ne pense pas lent n'a jamais été aussi peu respecté. Pour
Dans mon silence qu'un Gainsbourgau féminin puisse exister, " marcher", il faut absolument laire quelque
Viens, ce soir, peut-être allons-nous ni une chanteuse avec l'accent de Cabrel, ou chose de référentiel : s'il naît un mouvement
comprendre. avec celui de Renaud. C'est un peu pareil original, français, une couleur, un son, on
(Paroles d'Armande Altai', dans le monde entier, mais plus appuyé en s'aperçoit qu'en France on ne peut pas le fai-
musiquede FrançoisBréant) France : ici, on ne pourrait pas avoir Dolly Par-

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re aboutir parce qu'il n'a pas la référence joutê une fenêtreau fond, ouvefie,comme
étrangère du moment. Nous n'avons pas pourfaireentrerI'airdu dehors.Et là,ça a été
d'hommes d'affairesavec l'envergurenéces- magiqueparce qu'il s'est passébeaucoup
saire pour cultiveret faire aboutir ces mouve- avectrès oeu.
m ent s,témoinTélé ph on e,seul gr oupe r es c a- - Je sai squ' i l y a un groupeet deux chan-
p é d' un mou ve men t. teuses que tu admiresbeaucoup,sur les-
quels j'aimerais te faire dire quelques
- ll n'y a pas de référence étrangère, pour
toi ?
mots: U 2, Barbaraet Oum Kalsoum!

- S i, mainte na nt,on me d it : "Nina Hagen";


- Oui ,oh, i l y en a beaucoup ! Callasaussi. . .
maisOumKalsoum, U 2 et Barbara, cheztous
mais en 1974-7 5,lo rsq uej'a i f ait éc out er des
i l y a une sorl ed' archangél ism e. . . une
dans
bandes bizarres dans les maisons de dis- je dis "et tous/es princes,
q u es, ils s 'évan ou issaie ntpr es que en les de meschansons,
tous/eschevaliers sontmorfs": avecU 2, j'en
écoutant.Après Nina Hagen,référenceétran-
g è re mais pro ch e pu isq ue eur opéenne,ç a rêveencore.U 2, c'est une bannièretendue
en avant,unecroyance. Et Barbara, dansson
les a rassurésmais ne leur a pas servi de le- que
c o n. O r quand u n Jap on aisou un Am ér ic ain
monde complètementnéo-romantique
l uienvi erai ent bi endesgroupesanglais, il y a
m e voit et m'e nte ndcha nte r,ils dis ent : " Aoh !
MadameEuropean!". Ce qu'ils nous envient,
cetteespèced'individutrèsfort,que rienn'a
écrasé,qui braveles choses.c'estdémodé,
c'est ce baroque doruré, ce parfum de vieille
maisj'aimela droitureet lavertu.J'adorelafi-
Europe. C ' est n orma l q u'e n dehor s des An-
glais, les deux à avoir passé I'Atlantique délité.OumKalsoum, ellea cettevoixquisort,
l l y a une i rréduct ibilitdans
i nfl exi bl e. é sa
s o ient K laus Nomi et Nin a H agen,s oit des ly -
voix,commedans la colonnevertébralede
r i oues " int r u s" d an s le rock .
Barbara,commedans...toute la souffrance
- Revenons un peu en arrière sur les trois de Callas.Etje retrouve cettemêmeirréducti-
33 tours que tu as faits jusqu'à présent, bi l i tédansU 2"
dans l'ordre. - Tu as donc un disque en chantier,et des
- Le premier n'était pas un vrai disque au dé- questionsplein la tête?
part, c'était un spectacle que j'avais fait au
- Oui: je ne saispasencoresousquelleforme
théâtre Gérard Philipe;j'avais rencontré Phi- je vais ré-apparaître. J'ai enviede laisserre-
lippe Gonzalez gràce à Anna Prucnal; il m'a monter,mêmelesrêveslespluspuérils.L'en-
proposé de fâire un spectacle et j'ai écrit nui,c'estqu'actuellement la provocation est
" Atavismes". Je m'étaisamusée avec toutes obligatoire, sanssurprise.G'estun nouveau
sortes de jeux de mots ésotériques...et ça a conformisme. C'est parler de la vertu qui
très bien marché, les journaux en ont beau- bientôtchoquera!
coup parlé et, seulement après, j'ai eu des
p r opositionsd e maison s d e dis ques . - Quandtu écri s un al bum,ç a vientau ha-
sard ou bien tu dois te " mettre à table" ?
Quand on a fait I'albumAtavisme,je n'ai pas
pu contrôlerle travaildes musiciens...J'avais - Le plusdifficile,c'esttrouverles motset les
pris des musiciens de iazz-rock à l'époque sons qui s'entrechoquent, le "Abracadabra
parce que je chantais aussi des chansons qui pourfend" l(ri res)
turoues et ces musiciens-làconnaissaientla " Informulé" transfigurés par Jacques; c'était Proposrecueillispar JacquesVASSALr
musique m o da le. Mais la m us ique or ient ale urie esoèce d'affrontement.Un souvenirtrès
modale positivisele vide et là, il n'y en avait fo rt...
plus ! Ça n'a pas été une vraierencontre,mais
presque. Les mélodies étaient très belles, - Et quand tu as écrit Nocturne flambo-
c'est au niveaudes arrangementsque lestics
yant-. SA DISCOGRAPHIE
ont pris le dessus et c'est dommage. - J e l' ai éc r it e n t r o i s m o i s s e u l e m e n t P
. endant ffiF Miroirmiroirmagique-
que les autres se doraient sur les plages du Quandj'étaisoiseau-Le
Turco-lyrico-rock-
- Néanmoins, ce disque a fait connaÎtre Ar- bout du monde après quatre mois de tour- chant de l a mer- K acsam / S i j e pouv ai s fui r-
mande Altaï à des gens qui n'avaient pas Barbarock - L'ange de lumière - Le message de
néesHigeliné p u i s a n t e sj,'a i é c r i t c e t a l b u me t
vu le spectacle. f'espace - J'aimerais devenir unelêe. (LeChant
je suis allée à Manchester enregistreravec
des Sirènes/ RCA PL 37329.
- ç aaétonné . Et p uis,q ua ndj' ai pr ëpar c lnf or - Martin Hannettet l'équipe de Magazine/Visa-
mulé, j'ai rencontré d'autres musiciens. ge pour la rythmique,et deux Français.
des officièrs- gS-hleglF- Remembo-fq
D ' abord,Ph ilipp eKilikin i,qu i a ét é m on bas - eng"nig i- Prison- MCllgCCi!Ês-
- Dans ce disque, ce ne sont Pas des I@g-
s i st e et qui m'a é crit d e très jolies c hans ons , vrsron dans un bat. (MercurylPhonogram
"c hans ons " a u s e n s t r a d i t i o n n e l ; c 'e s t
b eaucoup p lus simple s e t pr oc hes de m oi, plein de ruptures de rythme ! 6.313.180).
c omme " Schizop hre nia", " Buildingbloc k s ",
" Prison". On a fo rmé u ne équipe: en J am aT- - J'ai essayéde mettresurtout un climat,avec
que, il avaitjoué avec des groupes de reggae; des couleurs sombres (d'où le titre),des sons
en Angleterre,c'est lui qui m'a présentéAndy de cors au loin,de harpes,des bruits de forêt,
Clark (claviersde Ashes To Ashes) et Henri un mélange de lieder et en même temps de
Padovani(qui fit partie du premier Police),et swing. J'aime imaginer Brian Eno travaillant
c a a donné ce de uxième d is que bien plus avec des castratssur de la musique baroque. I 1983.ArmandeAltaT/JacquesHigelin:
p roche de mo i, où j'a i un peu plus c ont r Ô lé Informulé publicde " Jacques,
(enregistrement
- ll faudrait évoquer tes concerts: je me Joseph,Victordort"- L'esclave endormi(ex-
(mais pas toujours !) le travailen studio.llfaut rappelle t'avoir vue à Bourges en 79, et trait du LP "Nocturneflamboyânt").(45 tours
d i r e que je ne suis pa s très heur eus een s t u- puis cinq ans après à la Comédie de Paris, Mercury6010 635/ Phonogram).
dio; chanter dans une petite cabine, ça où ily a eu des moments privilégiés avec le
m'étouffe! public .
Contactscène: ArtMédia(RoseLéandri): 10,Av.
-Ta participation au spectacle de Jacques - Oui...ça s'appelait" Cabarock" parce que... GeorgesV,75008Patis,té|. 1/723.78.60; d'autrc
Higefin Jacques, Joseph, Victor dort a je n'avaisaucun moyen pour monter ça. J'ai part,ArmandeAItaïenseigne le chantdansl'école
été très remarquée. Qu'en as-tu retiré? utilisé les miroirs et les voiles qui se trou- de spectaclede BernardLavilliersà fOlympia (cf.
PM 45): Joséphine8., 2 ter, rue Caumaftin,
- Entouréed'Aziza,Zapo,Jean Babilée,Jean- v aients ur la s c è n e p o u r l a p i è c e q u i s e j o u a i t
75009Paris,té\. 1/256.50.19.
Marc Torrès...et Jacques,j'étais dans un au- tous les soirs; un Polonaism'a fait des éclai-
t r e monde. Je ch an tais "Sc hiz ophr enia" et rages très Fassbinder.J'avais seulement ra-

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