nalistes, invariablement, elle ré— pond par une jolie histoire : Quand elle était petite, sa mère l‘appe— lait : « Mon Jésus ». Elle compre— nait : mon zizi. Ça lui est resté. Charmant, et peut—être vrai, mais on ne m‘enlèvera pas ma petite idée : on a toujours le nom ou le surnom de sa personnalité. Zizi, ça chante, ça siffle, ça provoque. C‘est insolent et musi— cal, c‘est féminin en diable, léger, vif et pétillant. Comme Gene Kelly et Minnelli. Ça frétille, ça joue. « Je n‘ai pas peur du loup. » C‘est enfantin. Quant au nom de famille, ne me dites pas le con— spectaclie au Théâtre National Po— conventions et les rites. Folies—Ber— traire : Jeanmaire, comme grand— pulaire, il y a quatre ans, vous gère ou danse classique, le spec— mère, et aussitôt je vois un petit vous souvenez ? Rien qu‘un pull— tacle est un, le talent aussi. chaperon rouge, deux yeux co— over noir échancré, très long sur quins, une tartine de confiture, un Ce qu‘elle danse, ce qu‘elle joue, son maillot de danseuse, les lon— petit air frondeur : « Je n‘ai pas ce qu‘elle chante, impossible de gues jambes, et les hauts talons, le classer. Les extrêmes encore, peur du loup. » et ce profil pointu aux cheveux et qu‘elle réconcilie : Aragon et très courts. Là, je la trouve émou— Avec un « Z » comme Zizi Hallyday, Queneau et Jean Fer— vante comme la Jean Seberg de rat, Bassiak et Rossini, Boris Vian Bon, je délire. Mais comment jadis, plus femme encore parce et Feydeau. Elle est l‘absence de voulez—vous éêtre sérieux quand que dépouillée de tous ses arti— tout préjugé. Et elle invente peut— vous écrivez sur votre papier bien fices, livrée à son seul talent de— être sans le savoir, avec la grâce proprement, avec —application vant le vaste rideau noir, vulné— d‘une petite fille qui joue à la ma— Zizi Jeanmaire. Et puis, zut, oui, rable et frémissante, agressive et relle, un art authentiquement po— avec un z comme Zizi. Puisque féline. pulaire. vous allez la voir sur votre petit ..Juste dans ses excès... Enfin, si vous tenez vraiment à écran, et l‘écouter, il est ‘de mon devoir de vous inviter à réver. Sur savoir quelque chose de précis, Comment parler d‘elle sérieuse— etle s‘appelle Renée Jeanmaire. son nom, sur ses yeux, sur sa ment quand on n‘est pas du mé— Elle est née à Paris le 29 avril silhouette, sur ses plumes, sur tout tier, quand on la voit si diverse, 1924. Elle est la femme de Roland ce que vous voudrez. famme aux mille et une facettes, Petit, et pour elle ça compte plus Ses plumes, par exemple : je déconcertante de fantaisie, d‘au— que tout dans sa vie. Roland Petit : prends une photo d‘elle et je crois dace, et toujours juste dans ses maître de ballet. Petit, comme Ma— voir une image de Marienbad. Une excès ? De l‘Onéra au Palais— rius Petipa. Et si les noms ne vous apothéose de sophistication. Une Royal, passant par le T.N.P. et le font pas réver... autre photo, et qui me touche da— music—hall, elle renverse toutes les vantage : son spectacle, son grand étiquettes, les degrés, bouscule les Jean COLLET. M