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Module : Psychopédagogie

Première partie

Filières : LEF/LEI/LEM
Hicham EL KHALIFI
h.elkhalifi@uiz.ac.ma
Enseignant chercheur, ESEFA, Université Ibn Zohr

Enseignant chercheur, ESEFA, Université Ibn Zohr 1


Plan du cours

1. Concepts de base
− Psychopédagogie ?
− Psychologie ?
− Pédagogie? Education? Instruction?
2. Les théories psychpédagogiques d’apprentissage

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I. Concepts de base

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Concepts de base
1. De la psychopédagogie?

La psychopédagogie

Psycologie Pédagogie

Déf1: La psychopédagogie est la fusion des deux domaines que sont la psychologie et
la pédagogie. Elle est appliquée à la pédagogie et au champ de l’éducation. Une
discipline située à la confluence de plusieurs autres domaines dont l’objectif est de
comprendre et d’éclairer l’action éducative.
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Concepts de base
1. De la psychopédagogie?

Déf2: nom féminin Sens Psychologie appliquée à la pédagogie.


Déf3: La définition la plus générale est celle proposée par William
James « Une méthode éducative doit être d’accord avec la
psychologie, mais elle n’est pas nécessairement la seule qui
réponde à cette condition. Plusieurs systèmes divergents peuvent
également respecter les lois de la psychologie ».

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Concepts de base
1. De la psychopédagogie?

Déf4: La psychopédagogie est un ensemble des méthodes utilisées par des


spécialistes de l'éducation pour l'apprentissage et l'enseignement.

Le champ de la psychopédagogie a des points communs avec d'autres


disciplines de la psychologie, comme la psychologie du développement de
l'enfant et de l'adolescent ou la psychologie sociale. L’enveloppe semble être la
psychologie cognitive et la Didactique qui est la pratique.

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Concepts de base
2. De la psychologie?
2.1 Étymologie du mot psychologie:

La psycholgie

Psukhé Logos
âme, souffle vital et en latin âme vient Science, étude
du mot « anima » qui signifie le principe raisonnée
même de la vie lequel principe assure
au corps la qualité d´être vivant

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Concepts de base
12. De la psychologie?
2.2 Définitions:
• Défintion 1, avant la fin du 19ème siècle: C’est l’étude de l’activité mentale (jusqu'
à la fin du 19ème siècle).

• Défintion 2, 1930-1960: Avec l’avènement du behaviorisme au début du 20ème


siècle, elle commença à s’intéresser aux phénomènes du comportement ,
objectivement, observables, ce qui a donné lieu à sa redéfinition, à savoir : la
psychologie est la science du comportement (behavior), c´est donc la science, ou
l’étude du comportement

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Concepts de base
2. De la psychologie?
2.2 Définitions:
• Défintion 3, 1913, J,WATSON «La psychologie doit prendre en considération
comme objet d`étude ce que font les hommes de leur naissance jusqu' à la
mort». La psychologie est donc une science issue de la philosophie, et partageant
avec elle certaines valeurs à savoir résoudre les problèmes qu’affronte l’individu
dans la société.

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Concepts de base
2. De la psychologie?
2.2 Définitions:
QUELQUES DEFINITIONS EVOLUTIVES

• «La psychologie est la science de la vie mentale : ses phénomènes et ses conditions…Ces
phénomènes sont les sentiments, les désirs, les cognitions (connaissances), raisonnements,
décisions etc. » (W. JAMES, 1890)

• « La Psychologie est l’étude scientifique du comportement de l’espèce vivante en contact avec le


monde externe. » (K.KOFFKA, 1925)

• « La psychologie est l’analyse scientifique des processus mentaux de l’être humain et les
structures mnésiques en vue de comprendre le comportement humain ». (R.MAYER, 1981).
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Concepts de base
12. De la psychologie?
2.3 Objectifs de la psychologie:

Objectifs de la psycholgie

Général Particulier

• quand la Psychologie s’assigne • quand elle s’intéresse uniquement au bien-être


comme objectif le développement de de l`individu en tant que personne à l’état isolé.
sociétés saines et équilibrées.

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Concepts de base
2. De la psychologie?
Neurobiologique
2.4 Typologies de la psychologie
(Points de vues):

Psychanalytique Béhavioriste

Psychologie

phénoménologiqu
Cognitiviste
e

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Concepts de base
2. De la psychologie?
2.4 Typologies de la psychologie (Points de vues):
• Le point de vue neurobiologique: On peut chercher à répondre à la question «
pourquoi l’homme agit-il comme il le fait » en essayant d’identifier les
constituants du cerveau qui provoquent tel ou tel type de comportement, s’ils
sont excités électriquement. Il s’agit ici de faire une sorte de carte des
localisations cérébrales et une théorie électrochimique du comportement.

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Concepts de base
2. De la psychologie?
2.4 Typologies de la psychologie (Points de vues):
• Le point de vue béhavioriste Les béhavioristes ne s’occupent que de la partie
observable du comportement. Ils étudient les stimuli proposés par
l’environnement et les réponses émises par l’individu. Ils font du renforcement
(récompense ou punition) l’un des éléments essentiels du contrôle du
comportement. Pour eux le schéma de base du comportement est : stimulus,
réponse, renforcement.

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Concepts de base
2. De la psychologie?
2.4 Typologies de la psychologie (Points de vues):
• Le point de vue cognitiviste Les cognitivistes estiment que l’homme est une vaste
centrale de traitement de l’information, et que son comportement s’explique
essentiellement par la perception et le traitement qu’il fait de l’information qui
lui parvient. Ils étudient surtout ce qui se passe entre le stimulus et la réponse :
La Motivation, la perception, l’imagerie, le stockage et la récupération de
l’information dans la mémoire à long terme, le contrôle de l’activité, etc.., et
surtout les attentes comme concept important du cognitivisme.

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Concepts de base
2. De la psychologie?
2.4 Typologies de la psychologie (Points de vues):
• Le point de vue psychanalytique Pour Freud et les psychanalystes, le
comportement s’explique essentiellement à partir de processus conflictuels
inconscients qui se sont construits progressivement dans la petite enfance, lors
de l’éveil de la sexualité dans la relation parents / enfants ou avec le monde
extérieur.

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Concepts de base
2. De la psychologie?
2.4 Typologies de la psychologie (Points de vues):
• Le point de vue phénoménologique ou humanistique - En sachant que la
psychologie phénoménologique se centre sur l’analyse de l’expérience subjective
des individus, le meilleur moyen pour expliquer le comportement d’un individu
serait de s’entretenir avec lui et d’essayer par un entretien clinique non directif,
de comprendre ses motivations à partir des phénomènes tels que l’individu les
perçoit.

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Concepts de base
3. De la pédagogie?
3.1 Notions de base autour de la pédagogie:
• Dans la tradition grecque, le terme pédagogue désignait l’esclave qui conduisait l’enfant
chez le précepteur ou le répétiteur. Puis le terme a évolué pour désigner le précepteur
lui-même.

• La pédagogie désignait le fait de conduire l’enfant vers le savoir. Le terme pédagogie


gravite autour de la connaissance de l’enfant.

• D’un point de vue pratique, la pédagogie étudie les relations et les interactions entre les
acteurs suivants : - L’enseignant - L’élève ou l’apprenant - L’objet ou le contenu à
enseigner.

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Concepts de base
3. De la pédagogie?
3.1 Notions de base autour de la pédagogie:
• Les interrelations entre les principaux acteurs de l’apprentissage sont modélisées par le triangle
pédagogique (Jean Houssaye) ou triangle didactique (Michel Develay).
Savoir / Contenu

Enseignant Apprenant
Processus Former
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Concepts de base
3. De la pédagogie?
3.1 Notions de base autour de la pédagogie:
• La pédagogie étudie les interrelations entre les différents éléments du triangle pédagogique. Elle permet de
comprendre et d’analyser les situations d’enseignement/apprentissage. Elle a un caractère praxéologique (pratique)
parce qu’elle réfléchit sur les méthodes, techniques, procédés et ressources que l’enseignant utilise pour réaliser
l’éducation.

• La pédagogie est donc la théorie et la pratique de l’éducation.

• La pédagogie est la méthodologie de l’éducation (Louis Not).

• La pédagogie est l’ensemble des moyens mis en œuvre pour éduquer mais particulièrement pour enseigner
(Debesse).

• En résumé: la pédagogie renvoie à la façon dont les savoirs à enseigner vont se transformer chez l’élève en
savoirs assimilés, ceci par un ensemble de méthodes et démarches que l’enseignant aura mis en œuvre dans la
classe.

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Concepts de base
3. De la pédagogie?
3.1 Notions de base autour de la pédagogie:
On peut voir dans le triangle pédagogique un exemple de la définition d’un objet par ses trois pôles, selon la
proposition de J.L. Le Moigne : le pôle ontologique (celui du savoir), le pôle fonctionnel (celui de l’enseignant)
et le pôle génétique (celui de l’apprenant). On peut également observer le triangle pédagogique en
considérant ses côtés et en observant à quel point chacun d’entre eux représente un axe essentiel. On
distingue:
• la relation pédagogique entre l’enseignant et l’apprenant;
• le chemin didactique que l’enseignant élabore en traduisant le programme (le contenu à enseigner) en une
série d’objectifs pour rendre le savoir transparent et accessible;
• Les stratégies d’apprentissage par lesquelles chaque apprenant accède au savoir d’une manière qui lui est
propre.

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II. Théories psychologiques d’apprentissage

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Théories psychologiques d’apprentissage
1. Introduction?

Principaux concepts: Définitions

- Les théories de l'apprentissage étudient les facteurs susceptibles de favoriser la


transmission et l’acquisition des savoirs dans le processus enseignement/ apprentissage.
- Ces théories visent à expliquer le phénomène d'acquisition des connaissances.
L'application directe d'une théorie de l'apprentissage permet de formuler des
hypothèses de travail et des méthodes pour des recherches en didactique plus
systématique.

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Théories psychologiques d’apprentissage
1. Introduction?

Principaux concepts: Typologies


Pricipaux théories
d’aaprentissage

Behaviorisme Cognitivisme Constructivisme Socioconstructivisme

apprendre c’est apprendre c’est traiter apprendre c’est apprendre c’est


transmettre des de l’information, par les construire des échanger du sens, dans
savoirs, en renforçant mécanismes mentaux images de la réalité des rapports sociaux
des comportements internes constitutifs de dans des situations
la pensée et de l’action d’action

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Théories psychologiques d’apprentissage
2. Le Behaviorisme ou comportementalisme
2.1 Historique

Le behaviorisme est né aux Etats-Unis par J. B. Watson 1913 (Psychology as


the Behaviorist Views it., in Psychological Review, 20, 158-177) et dans lequel il
signifie que d'un point de vue behavioriste, la psychologie est une branche
expérimentale purement objective des sciences naturelles. Il ajoute que le but
théorique du behaviorisme est la prédiction et le contrôle du comportement.
John Broadus Watson
(1878-1958) est un
psychologue américain

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Théories psychologiques d’apprentissage
2. Le Behaviorisme ou comportementalisme
2.2 Définition

Le behaviorisme est le premier grand paradigme en psychologie qui a marqué les domaines
de l’éducation.
Le béhaviorisme est une approche de la psychologie à travers l'étude des interactions de
l'individu avec le milieu. Pour les behavioristes, l’objet d'étude c’est le comportement, et
non la conscience. On peut donc parler des phénomènes observables seulement. Les
principaux fondateurs de ce courant sont Ivan Pavlov, John Watson, Edward Thorndike,
Skinner, Clark Hull, Edward Tolman, chacun parmi eux à essayer d’enrichir ce courant et leurs
études ont constitué la base de la vision actuelle de la pédagogie active.
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Théories psychologiques d’apprentissage
2. Le Behaviorisme ou comportementalisme
2.3 Objectifs du behaviorisme

- La finalité du behaviorisme est d’orienter et de modifier le comportement des hommes


pour qu'ils puissent réorganiser leur existence et surtout l'éducation de leurs enfants.
- Les psychologues behavioristes doivent parvenir à prédire et contrôler les
comportements. En d'autres termes, ils doivent établir les lois des comportements.
- Pour pouvoir contrôler ou produire une réponse (R) souhaitée, les behavioristes doivent
connaître ce qui a déclenché cette réponse, c'est à dire le stimulus (S) déclencheur.

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Théories psychologiques d’apprentissage
2. Le Behaviorisme ou comportementalisme
2.3 Objectifs du behaviorisme 2

Pour ce faire, les behavioristes vont adopter la méthode utilisée en psychologie animale
pour l'appliquer à l'étude des comportements humains.

Stimulus
Réponse souhaitée
déclencheur ?

- Et inversement: en connaissant le stimulus, les psychologues behavioristes doivent


pouvoir prédire la réponse. S connu ----> R?

Stimulus
-
Réponse ?
connu

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Théories psychologiques d’apprentissage
2. Le Behaviorisme ou comportementalisme
2.4 Lois de l’apprentissage animal : Travaux de E.L. Thordinke
Thordinke, chercheur en psychologie animale, a observé au cours de ses nombreuses
expériences deux phénomènes principaux:
- L'apprentissage s'effectue par essais-erreurs et d'autre part, le réduction progressive
des comportements inappropriés s'effectue de façon similaire chez toutes les espèces
animales. En effet, Thorndike retrouve à chaque fois la même courbe d'apprentissage ,
quel que soit l'animal étudié.
Edward Lee Thorndike, né le
1874 à Williamsburg
(Massachusetts) et mort le
1949 à Montrose (New York)
est un psychologue et
professeur d'université
américain.

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Théories psychologiques d’apprentissage
2. Le Behaviorisme ou comportementalisme
2.4 Lois de l’apprentissage animal : Travaux de E.L. Thordinke
De ces travaux, Watson en conclue qu'il est possible, en utilisant les méthodes de la psychologie animale,
de produire des lois qui permettent de prédire et de contrôler les comportements humains.
Mais Watson n'ambitionne pas seulement de prédire ou de contrôler les comportements, il souhaite
également pouvoir induire de nouveaux comportements.
Pour atteindre cet objectif, les behavioristes vont, cette fois, se tourner vers les travaux de Y. P. Pavlov sur
le conditionnement de l'animal.

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Théories psychologiques d’apprentissage
2. Le Behaviorisme ou comportementalisme
2.5 Le conditionnement (répondant) de l'animal : Travaux de Pavlov

Le conditionnement est une forme d'apprentissage qui se caractérise par une association
entre un stimulus et un comportement.
C'est Pavlov qui a découvert ce phénomène par hasard, en menant ses études sur la
salivation des chiens : il remarqua qu'un chien qu'on avait amené déjà plusieurs fois au
laboratoire commençait à saliver avant qu'on lui introduise de la nourriture dans sa
gueule. La simple odeur, la simple vue de la nourriture et même la simple vue du plat ou
de la personne qui lui apportait habituellement de la nourriture suffisait à faire saliver le
Ivan Petrovitch Pavlov, chien.
1849 - 1936, est médecin
et physiologiste russe. Pavlov appela ce phénomène le réflexe conditionnel (ou réponse conditionnelle), du fait
que le réflexe dépend des conditions du milieu. Il finit par considérer ce réflexe
conditionnel comme la base de tout apprentissage chez les animaux, mais également
chez les êtres humains.

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Théories psychologiques d’apprentissage
2. Le Behaviorisme ou comportementalisme
2.5 Le conditionnement (répondant) de l'animal : Travaux de Pavlov

Pavlov a consacré toutes ses recherches à l'étude des réflexes


conditionnels.
Il a ainsi montré qu'un large éventail de stimuli quelconques
sont susceptibles de devenir des stimuli conditionnels (c'est-
à-dire des stimuli qui déclenchent un réflexe conditionnel),
s'ils sont associés à un stimulus inconditionnel. Cela peut être
un son, une lumière, une vibration...
Ce processus par lequel un stimulus neutre se transforme en
stimulus conditionnel est appelé le conditionnement
répondant

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Théories psychologiques d’apprentissage
2. Le Behaviorisme ou comportementalisme
2.5 Le conditionnement (répondant) de l'animal : Travaux de Pavlov
Les principes régissant le conditionnement répondant
• L'extinction: un réflexe conditionnel risque de disparaître si, à plusieurs reprises, le stimulus
conditionnel (ici, la gamelle) n'est pas suivit du stimulus inconditionnel (ici, la nourriture).
• La récupération spontanée: le réflexe conditionnel peut réapparaître après une extinction. Il faut
généralement plusieurs séances d'extinction pour véritablement supprimer une réponse
conditionnelle.
• La généralisation/discrimination: lorsqu'un stimulus neutre est devenu un stimulus conditionnel
(ici, la gamelle bleue), les stimuli du même type (par exemple, une assiette bleue) sont
susceptibles de déclencher eux aussi un réflexe conditionnel. Or, si ces derniers ne sont jamais
suivit du stimulus inconditionnel, ils finiront par être discriminés, c'est-à-dire différenciés du
stimulus conditionnel (dans ce cas, l'assiette bleue finira par être différenciée de la gamelle bleue
et ne fera plus saliver le chien).
• Le conditionnement d'ordre supérieur: il s'agit d'ajouter un nouveau stimulus conditionnel à un
autre stimulus conditionnel déjà établi. Dans notre exemple, si l'on associe le son d'une cloche à
la vue de la gamelle, après plusieurs séances d'apprentissage, le seul son de la cloche fera saliver
le chien. Enseignant chercheur, ESEFA, Université Ibn Zohr 33
Théories psychologiques d’apprentissage
2. Le Behaviorisme ou comportementalisme
2.5 Le conditionnement (répondant) de l'homme: Travaux de Waltson

pour Waltson, le réflexe conditionné est le principe de base de toute acquisition chez l'homme.
Ainsi, sur la base de relations comportementales primaires, viennent s'ajouter de nouvelles
organisations de type stimulus ---> réponse, et ce schéma s'applique à tous types de stimuli, qu'ils
soient émotionnels, verbaux...

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Théories psychologiques d’apprentissage
2. Le Behaviorisme ou comportementalisme
2.5 Le conditionnement (répondant) de l'homme: Travaux de Waltson
Exemple du conditionnement humain : Cas de petit Albert
réalisé en 1920, Elle représente l’un des travaux les plus célèbres de J.B.Watson.
Le but de cette expérience était d’appliquer les récentes découvertes sur le conditionnement
classique à l’étude de la peur chez un enfant de 11mois.
Description du protocole
1. Dans un premier temps, Watson présente à l’enfant une souris et constate que l’enfant n’en a pas peur. La
souris constitue alors un stimulus neutre (SN).
SN (souris)–> RN (pas de pleurs)
2. Ensuite, le chercheur associe le stimulus neutre (la souris) à un bruit violent : le stimulus inconditionnel
(SI) qui suscite une réaction de peur (Réponse Inconditionnelle) chez l’enfant.
SN (souris) + SI (bruit) –> RI (l’enfant pleure)
3. Watson répète cette opération plusieurs fois, jusqu’à ce que le stimulus neutre (appelé à présent stimulus
conditionnel) entraine une réponse conditionnelle. En d’autres termes, l’enfant, qui a associé la souris et le
bruit qui lui fait peur, pleure dès qu’il voit une souris. Cette peur va peu à peu se généraliser à l’ensemble
des animaux.
SC (souris) –> RC (l’enfant pleure)
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Théories psychologiques d’apprentissage
2. Le Behaviorisme ou comportementalisme
2.5 Le conditionnement (répondant) de l'homme: Travaux de Waltson
Application du conditionnement humaine

Pour Watson, les hommes ont tous le même potentiel à la naissance et ce sont les différences du
milieu dans lequel ils évoluent qui les façonne différemment et développe des personnalités
uniques.
Bien que cette idée selon laquelle "nous sommes le fruit d'un conditionnement" paraisse plutôt
pessimiste, pour les behavioristes cette position ouvre des perspectives éducatives et
thérapeutiques prometteuses.
En effet, puisque nous dépendons uniquement de notre environnement, en réorganisant cet
environnement, il est possible de modeler les individus et notamment les enfants. Ce
réarrangement du milieu permettrait alors de modifier les comportements inappropriés en utilisant
les méthodes de déconditionnement-reconditionnment. Cela permettrait également d'éviter la
formation de mauvaises habitudes ou encore de développer une personnalité équilibrée.

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Théories psychologiques d’apprentissage
2. Le Behaviorisme ou comportementalisme
2.6 Le néo-behaviorisme : Travaux de Skinner
Le conditionnement opérant s’inspire à la fois du behaviorisme radical de Watson et
de la loi de l'effet proposée par E. L. Thorndike en 1898. Celle-ci peut se résumer par
le principe suivant:
le comportement est régi non seulement par des stimuli antécédents, mais aussi par
les effets qu'il procure.
C'est B. F. Skinner qui va poser les bases du conditionnement opérant et tenter de
les appliquer à des formes complexes de comportement. Plus précisément, Skinner
prolonge les perspectives de Watson en complétant le schéma stimulus--->réponse
du comportement et propose un principe général de l'apprentissage.
.
Burrhus Frederic Skinner,
né en 1904 à Susquehanna
Depot et mort le 18 août
1990 à Cambridge, est un
psychologue et penseur
américain

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Théories psychologiques d’apprentissage
2. Le Behaviorisme ou comportementalisme
2.6 Le néo-behaviorisme : Travaux de Skinner
Une nouvelle conception du conditionnement
Le conditionnement opérant se détache du conditionnement répondant par sa prise en considération des
conséquences d'une action. En effet, pour Skinner, le concept d'apprentissage par conditionnement
répondant est insuffisant car il omet un certain nombre d'observations: parfois, des stimuli connus ne
provoquent aucune réaction, ou inversement. Pour pallier cette omission, Skinner préconise de prendre en
compte les répercussions d'une action sur l'homme ou l'animal à l'origine de cette action.
Cette suggestion soulève une question fondamentale dans l'analyse des comportements et de leur
acquisition: comment quelque chose qui suit un comportement peut-il avoir un effet sur celui-ci?
Une première réponse consiste à attribuer un but, une intention au comportement et admettre que
l'animal ou l'homme connaissait déjà l'utilité de son action. Or, cette conception s'oppose totalement à la
position behavioriste qui considère que toute spéculation sur les états internes tels que l'état d'esprit, les
valeurs ou les intentions n'est pas scientifique et constitue une perte de temps.
Une seconde réponse consiste à décrire les conditions externes à l'origine d'un comportement et les
conséquences qui lui sont associées. Et c'est cette réponse que Skinner décide d'adopter.

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Théories psychologiques d’apprentissage
2. Le Behaviorisme ou comportementalisme
2.6 Le néo-behaviorisme : Travaux de Skinner
Les différences entre le conditionnement répondant et le conditionnement opérant
En somme, deux points principaux permettent de clarifier la distinction entre le conditionnement
répondant et le conditionnement opérant:
Dans le conditionnement répondant, les comportements des animaux ou des êtres humains ne sont pas
suivis de conséquences particulières sur l'environnement. En revanche, dans le conditionnement opérant,
le comportement des hommes ou des animaux a un effet sur l'environnement. C'est d'ailleurs cet effet qui
permet de déterminer si une conduite risque se reproduire ou non.
Dans le conditionnement répondant, les comportements sont apparentés à des réflexes: c'est une réaction
à une stimulation environnementale. Au contraire, dans le conditionnement opérant, les comportements
ne sont pas considérés comme des réflexes, mais comme des conduites complexes.
En finalité, le conditionnement opérant se caractérise par la contingence entre le comportement et ses
conséquences. Plus précisément, le comportement est régi par ses conséquences. Ainsi, les conséquences
d'un comportement ont pour effet d'augmenter ou de diminuer sa probabilité d'apparition.

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Théories psychologiques d’apprentissage
2. Le Behaviorisme ou comportementalisme
2.6 Le néo-behaviorisme : Travaux de Skinner
Le conditionnement opérant appliqué au domaine éducatif
Après avoir posé les bases du conditionnement opérant, le behavioriste B.F. Skinner s'est attaché, dès les
années 1960, à les appliquer notamment dans le domaine de l'éducation et de la thérapie.
L'enseignement programmé
Selon Skinner, le but de l'enseignement est de susciter chez l'élève des formes nouvelles de
comportement. Ainsi, toujours selon lui, enseigner n'est rien d'autre qu'arranger les conditions de
renforcement dans lesquelles les élèves apprennent. Cela a pour conséquence d’accélérer l'apparition des
nouveaux comportements. Ce principe pédagogique est appelé enseignement programmé.
L'enseignement programmé nécessite au préalable de fixer un objectif éducatif (le comportement
souhaité) et de définir les étapes à suivre (la progression pédagogique) pour atteindre l'objectif visé.
Ainsi, la discipline à enseigner (les mathématiques, la géographie, l'orthographe...) est découpée en
plusieurs parties (ou unités), lesquelles sont accompagnées de questions de plus en plus difficiles. Aussi,
chaque partie doit être courte et doit être une source de réussite pour l'élève afin d'assurer un
renforcement immédiat et positif. En effet, les behavioristes considèrent l'erreur comme source de
renforcement négatif et de démotivation.
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Théories psychologiques d’apprentissage
2. Le Behaviorisme ou comportementalisme
2.6 Le néo-behaviorisme : Travaux de Skinner
Le conditionnement opérant appliqué au domaine éducatif
Les outils éducatifs du behaviorisme skinnérien
Skinner préconise l'utilisation d'outil respectant les critères suivants:
• Il doit permettre un échange continu entre l'élève et la discipline enseignée.
• Il doit présenter uniquement la partie de la discipline la plus proche des possibilités actuelle de l'élève
et s'assurer que cette partie est bien apprise.
• Il doit permettre une progression qui s'accorde au rythme de l'élève.
• Il doit faire en sorte que l'élève soit actif par la production de réponse.
• Il doit renforcer l'élève en lui permettant de constater l'exactitude de sa réponse.
Dans l'optique de respecter scrupuleusement ces critères, Skinner a conçu une "machine à enseigner" qui
est en quelque sorte l'ancêtre des logiciels éducatifs utilisés aujourd'hui.
L'enthousiasme de Skinner sur la mise en place d'un système scolaire basé sur un tel dispositif
d'enseignement s'est toutefois heurté à certaines résistances culturelles. Aussi, son programme a
rapidement été remis en cause et remplacé par d'autres programmes mettant notamment en avant le rôle
positif de l'erreur dans l'apprentissage.
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Théories psychologiques d’apprentissage
2. Le Behaviorisme ou comportementalisme
2.6 Le néo-behaviorisme : Travaux de Skinner
Le conditionnement opérant appliqué au domaine thérapeutique
Outre le domaine éducatif, B.F. Skinner développe, dès les années 1960, des applications du
conditionnement opérant dans le domaine de la thérapie.
L'intervention du thérapeute
Jusqu'alors, les thérapies comportementales étaient principalement basées sur des procédures de
déconditionnement classique, développées à partir des travaux de Pavlov sur le conditionnement répondant.
Skinner, lui, propose de substituer à ces procédures, des techniques thérapeutiques fondées sur le
conditionnement opérant. Plus précisément, il s'agit de remplacer un comportement non désiré (c'est à dire
inapproprié ou problématique) par un comportement souhaité (mieux adapté).
Pour ce faire, un programme de renforcement est
mis en œuvre. Par exemple, dans le cas d'une
patiente anorexique, le programme de
renforcement peut consister à utiliser des
renforcements positifs lorsque cette patiente
s'alimente correctement et à les supprimer dans le
cas contraire. Enseignant chercheur, ESEFA, Université Ibn Zohr 42
Théories psychologiques d’apprentissage
2. Le Behaviorisme ou comportementalisme
2.6 Le néo-behaviorisme : Travaux de Skinner
L'intervention du patient
La modification des comportements non désirés peut également être réalisée par le patient lui-même. Ce
type de thérapie comportementale nécessite l'apprentissage de comportements d'auto-contrôle.
Plus précisément, il s'agit d'apprendre au patient à contrôler les stimuli associés à des comportements
problématiques. Par exemple, dans le cas d'une sur-consommation alimentaire, le patient va apprendre à
éviter les tentations gourmandes, à cuisiner de façon plus équilibrée, etc...
Aussi, cette thérapie comportementale par auto-contrôle s'inscrit de façon plus générale dans l'étude des
comportements spontanés d'auto-contrôle, mis en œuvre par toute personne.

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Théories psychologiques d’apprentissage
3. Le Cognitivisme: l'entrée dans la boîte noire
3.1 Définition
Le cognitivisme est un courant de la psychologie qui se spécialise dans l’étude de la
cognition (les processus de l’esprit liés à la connaissance). La psychologie cognitive,
par conséquent, étudie les mécanismes menant au développement de la
connaissance.
L’acte de connaître implique plusieurs actions complexes, telles que stocker,
reconnaître, comprendre, organiser et utiliser l’information reçue par les sens. Le
cognitivisme cherche à comprendre comment les gens comprennent/perçoivent la
réalité dans laquelle ils vivent sur la base de la transformation de l’information
sensorielle.

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Théories psychologiques d’apprentissage
3. Le Cognitivisme: l'entrée dans la boîte noire
3.2 Introduction
Le cognitivisme est le cadre théorique qui s'est opposé, dans les années 1950,
au behaviorisme. Selon les cognitivistes, pour rendre compte du
comportement, il est nécessaire d'étudier ses mécanismes sous-jacents, c'est à
dire ce qu'il se passe entre le stimulus et la réponse du schéma behavioriste.
Cette démarche implique donc "d'entrer dans la boîte noire".
Un des premiers apports au courant cognitiviste provient de la linguistique avec
notamment N.Chomsky, qui développe une des critiques les plus dures du
behaviorisme, à travers l'explication du langage. En effet, Chomsky préconise de
décrire les phénomènes du langage et de l'activité mentale aussi précisément
Noam Chomsky que possible, dans le but de développer un modèle qui rend compte de
né le 7 décembre 1928 à Philadelphie,
est un linguiste américain. Professeur l'organisation et du fonctionnement de ces phénomènes.
émérite de linguistique au
Massachusetts Institute of Technology
Ainsi, la finalité de la psychologie cognitive est d'analyser scientifiquement le
de 1955 à 2017, il fonde la linguistique langage, les réflexions, les raisonnements, la mémoire... Bref, de la cognition.
générative

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3. Le Cognitivisme: l'entrée dans la boîte noire
3.3 Vers un modèle du traitement de l'information.
Sous l'influence de l'invention de l'ordinateur, de la cybernétique, de l'intelligence
artificielle, la psychologie va s'orienter vers un modèle général pour rendre compte du
fonctionnement des activités cognitives: le modèle du traitement de l'information.
Sans pour autant considérer qu'ordinateur et cerveau soient semblables, l'homme est
vu pour la première fois comme une unité centrale de traitement de l'information.
Ainsi, des recherches sont menées par les cognitivistes sur les résolutions de
problèmes, le langage, la modélisation informatique de l'apprentissage et plus
généralement de l'activité cognitive. Celles-ci visent à décrire le plus finement et le plus
rigoureusement possible l'activité cognitive des individus en situation de résolution de
problème, d'apprentissage...
Ces descriptions des mécanismes mentaux, activés lors de la réalisation d'une tâche,
constituent les modèles de la psychologie cognitive.
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3. Le Cognitivisme: l'entrée dans la boîte noire
3.4 Les principales contributions de la psychologie cognitive
Toutes les démarches entreprises par le cognitivisme apportent quelques contributions
significatives. En effet, la psychologie cognitive favorise la conception de méthodes de
recherches innovatrices pour étudier les processus cognitifs. Ainsi, elle offre une
meilleure compréhension de l'influence des pensées sur le comportement. En outre, la
psychologie cognitive tente d’élaborer des stratégies visant à améliorer les capacités
intellectuelles.

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3. Le Cognitivisme: l'entrée dans la boîte noire
3.5 La mémoire: introduction
La mémoire peut être considérée comme le sujet privilégié
des recherches en psychologie cognitive. En effet, nombre
Encodage
de recherches ont été effectuées dans le but de décrire les
différentes étapes de mémorisation et de rappel de
l'information entreposée dans la mémoire. Stockage
Ainsi, en se fondant sur la notion de traitement de
l'information (issue du langage informatique), les
cognitivistes ont étudié les processus d'encodage, de
stockage et de récupération de l'information en mémoire.
Récupération

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3. Le Cognitivisme: l'entrée dans la boîte noire
3.6 La mémoire: L'encodage de l'information
Lorsque nous intégrons une information en mémoire, celle-ci est transformée afin de ne
garder que l'essentiel. Ainsi, nos souvenirs ne sont pas des répliques exactes de nos
expériences.
Plus précisément, la nature de l'information captée par nos sens est différente de celle
conservée en mémoire. En effet, nous avons tendance à emmagasiner davantage le fond (c'est
à dire le sens) plutôt que la forme de l'information. Par exemple, lorsque nous lisons une
lettre, nous mémorisons plus facilement la signification de cette lettre, que la forme des mots
ou le vocabulaire employé.
Cette conversion de l'information au cours de l'encodage permet d'incorporer celle-ci dans un
réseau de connaissances déjà existant. Par exemple, lorsque nous prenons connaissance d'un
événement historique, nous intégrons cette nouvelle information dans le "schéma cognitif"
relatif à l'histoire, que nous avons élaboré au fil de l'accumulation de nos connaissances
historiques.
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3.7 La mémoire: Le stockage et la récupération de l'information
Il existerait plusieurs systèmes (ou modules) par lesquelles l'information doit passer pour
être stockée et récupérée. En effet, selon le modèle de référence sur la mémoire proposé
par R. Atkinson et R. Shiffrin en 1968 (également appelé "modèle des trois mémoires"),
pour qu'une information soit stockée durant une longue période, elle doit passer par trois
modules différents:
La mémoire sensorielle (MS): elle permet de retenir l'information transmise par nos sens
R. Atkinson pendant 1 ou 2 secondes.
La mémoire à court terme (MCT): elle retient une quantité limitée d'informations pendant
30 secondes environ. Ce bref intervalle de temps peut s'allonger en faisant un effort
conscient.
La mémoire à long terme (MLT): elle a une capacité illimitée et emmagasine l'information
pendant une plus longue période (de quelques minutes à plusieurs décennies)..

R. Shiffrin
Une fois dans la mémoire à long terme, l'information peut être récupérée pour une
multitude de raisons: retrouver une date, raconter l'histoire d'un livre qu'on a lu, se souvenir
du nom d'un groupe de musiciens pourESEFA,
Enseignant chercheur, se procurer leur album...
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3. Le Cognitivisme: l'entrée dans la boîte noire
3.7 La mémoire: Le stockage et la récupération de l'information
3.7.1 Le rôle de la mémoire à sensorielle (MS)
La mémoire sensorielle est donc l'étape initiale du traitement de l'information à mémoriser. C'est elle, en
quelque sorte, qui ouvre la porte de la mémoire.
La durée de vie d'une information dans la mémoire sensorielle est très courte. Elle
est de l'ordre d'une demie seconde à deux secondes. En effet, le rôle de la mémoire
sensorielle est de retenir l'information juste le temps qu'il faut pour que nous
puissions sélectionner les éléments importants parmi le flot continu d'informations
que nous livrent nos sens.
Aussi, ce filtrage qui consiste à sélectionner, puis transférer les informations
pertinentes de la mémoire sensorielle à la mémoire à court terme permet, entre
autre, de procéder à la reconnaissance des formes. Il s'agit d'identifier un élément
en se basant sur les informations emmagasinées en mémoire à long terme.
Concrètement, cela consiste, par exemple, à reconnaître un visage dans une foule.

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3.7 La mémoire: Le stockage et la récupération de l'information
3.7.1 Le rôle de la mémoire à sensorielle (MS)
La mémoire sensorielle est donc une interface entre le flux intensif de stimuli externes qui nous parvient
continuellement et les informations déjà stockées en mémoire. Ainsi, en bloquant l'accès à l'information
non pertinente, la mémoire sensorielle joue un rôle essentiel. En outre, étant donné le nombre vertigineux
d'informations transmises par nos sens, la mémoire sensorielle doit se vider très rapidement. Autrement,
elle serait très vite submergée d'informations et deviendrait inefficace.

Dans le même contexte du modèle des trois mémoires, chaque sens serait associé à un sous-système (ou
registre) de la mémoire sensorielle. Ainsi, cette dernière serait composée d'un registre auditif, d'un registre
visuel, d'un registre olfactif, d'un registre gustatif et d'un registre tactile.
Selon le registre, l'information serait conservée plus ou moins longtemps. Par exemple, les informations
auditives seraient maintenues dans le registre auditif de la mémoire sensorielle durant deux secondes
environ, tandis que les informations visuelles ne demeureraient pas plus d'une demie seconde dans le
registre visuel.

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3.7 La mémoire: Le stockage et la récupération de l'information
3.7.2 Le rôle de la mémoire à court terme (MCT)
La mémoire à court terme est donc une étape intermédiaire dans le processus de mémorisation. C'est en
quelque sorte l'interface entre la mémoire sensorielle, dont le rôle principal est de filtrer le flux continuel
d'informations en provenance de nos cinq sens, et la mémoire à long terme qui se charge d'emmagasiner
l'information sur une très longue durée.

La mémoire à court terme est souvent appelée mémoire de travail. Son rôle principal est de retenir une
information un court instant (environ 30 secondes, mais peut aller jusqu'à quelques minutes), c'est à dire le
temps d'effectuer une tâche impliquant cette information. Concrètement, il peut s'agir de garder en
mémoire un numéro de téléphone juste le temps de le composer, ou certains chiffres le temps d'effectuer
une opération mentale...

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3.7 La mémoire: Le stockage et la récupération de l'information

Les informations transmises à la mémoire à court terme proviennent soit de la mémoire sensorielle,
soit de la mémoire à long terme.

Dans le premier cas, la mémoire à court terme traite l'information envoyée par la mémoire sensorielle,
c'est à dire qu'elle prend conscience de l'information et l'utilise pour effectuer une opération, par
exemple. Puis si l'information est particulièrement signifiante, ou marquée émotionnellement, ou
encore reliée à des informations déjà stockées en mémoire à long terme, alors elle est acheminée vers
cette dernière. Sinon, l'information sera dégradée et perdue à jamais.

Dans le second cas, la mémoire à court terme récupère des informations stockées en mémoire à long
terme, le plus souvent dans le but d'analyser une information provenant de la mémoire sensorielle (par
exemple, pour reconnaître un visage).

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3. Le Cognitivisme: l'entrée dans la boîte noire
3.7 La mémoire: Le stockage et la récupération de l'information

La capacité limitée de la mémoire à court terme

Outre la durée de vie très brève de l'information en mémoire à court terme, la quantité d'informations
stockées (ou empan mnésique) est également limitée. Elle est estimée à 7, plus ou moins 2 éléments.
Cependant, il est possible de moduler les différents éléments afin de les regrouper en bloc
d'information et ainsi d'augmenter la capacité de la mémoire à court terme. Par exemple, la
mémorisation de quatre lettres (c'est à dire quatre unités) telles que INOV peut être facilitée en
regroupant ces quatre lettres en un bloc d'information qui a une signification, comme OVNI.

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La capacité limitée de la mémoire à court terme
Outre la durée de vie très brève de l'information en mémoire à court terme, la quantité d'informations stockées
(ou empan mnésique) est également limitée. Elle est estimée à 7, plus ou moins 2 éléments.
Cependant, il est possible de moduler les différents éléments afin de les regrouper en bloc d'information et ainsi
d'augmenter la capacité de la mémoire à court terme. Par exemple, la mémorisation de quatre lettres (c'est à dire
quatre unités) telles que INOV peut être facilitée en regroupant ces quatre lettres en un bloc d'information qui a
une signification, comme OVNI.

De cette manière, la capacité de la mémoire à court terme peut être grandement augmentée. En effet, plutôt
que de retenir seulement sept unités d'information, il est possible de retenir sept blocs d'information constitués
de plusieurs unités.
Toutefois, la mémoire à court terme reste limitée et la mémorisation par blocs ne peut tout de même pas
empêcher sa saturation.
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3.7 La mémoire: Le stockage et la récupération de l'information
3.7.3 Le rôle de la mémoire à longterme (MLT)
La mémoire à long terme est donc l'ultime étape du processus de mémorisation. Son rôle principal est
d’emmagasiner de façon permanente (ou quasi-permanente) les informations pertinentes issues de la mémoire à
court terme.
La mémoire à long terme aurait une capacité de stockage illimitée. Aussi, étant donné la grande quantité
d'informations contenues en MLT, ces informations sont supposées être organisées et indexées selon un mode
d'organisation sémantique.
Plus précisément, le contenu de la mémoire à long terme s'apparenterait à un vaste réseau de concepts inter-
reliés.

Bien que ce mode d'organisation de l'information en


mémoire soit certainement universel, la façon dont les
concepts sont reliés entre eux varierait d'une personne
à l'autre, selon son expérience, sa culture, sa
formation...

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3. Le Cognitivisme: l'entrée dans la boîte noire
3.7 La mémoire: Le stockage et la récupération de l'information
L'architecture de la mémoire à long terme

La structure de la mémoire à long terme reposerait sur les types de connaissances suivants:
• les connaissances sémantiques (ou mémoire sémantique): il s'agit des concepts, des faits, des
règles...
• les connaissances épisodiques (ou mémoire épisodique): il s'agit des souvenirs se rapportant à des
expériences personnelles, ainsi qu'à leur contexte.
• les connaissances déclaratives (ou mémoire déclarative): elles correspondent au savoir général. Elles
incluent les connaissances sémantiques et les connaissances épisodiques.
• les connaissances procédurales (ou mémoire procédurale): il s'agit du savoir-faire. Par exemple,
savoir faire du vélo, savoir nager, savoir s'habiller...

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3.7 La mémoire: Le stockage et la récupération de l'information
L'architecture de la mémoire à long terme

Mémoire à long
terme

Connaissances Connaissances
procédurales déclaratives
(Savoir-faire) (Savoir général)

Connaissances Connaissances
épisodiques ( sémantiques (
souvenirs connaissances
personnels) générales)

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