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USTO. FSNV. L2 matière génétique. Cours proposé par Pr Saidi-Ouahrani N.

2017-2018

8- GENETIQUE DES EUCARYOTES HAPLOÏDES

Introduction
Les eucaryotes haploïdes présentent plusieurs avantages pour l’analyse génétique :

- le génotype s’exprime directement en génotype (un seul allèle/ caractère)


- on peut analyser tous les produits d’une seule méiose.
- organisme faciles à cultiver, de petite taille et on peut produire un grand nombre de
descendants.
But : Les recherches fondamentales sur les organismes haploïdes a permis d’analyser les
tétrades et de déterminer les distances entre les gènes et même entre les gènes et le
centromère. Actuellement ils sont utilisé dans la recherche fondamentale et en génie
génétique.
Parmi les haploïdes étudiés : Neurospora crassa, Sordaria macrospora, Chlamidomonas
(champignons) et Saccharomyces cerevisiea (levure).
I le cycle de développement des eucaryotes haploïdes
Les haploïdes ont deux façons de se reproduire : 1) la reproduction dite asexuée (par des
divisions mitotiques) 2) la reproduction sexuée (demande la fusion de deux types de cellule de
signe opposés).
I.1 la reproduction asexuée : elle a lieu par bourgeonnement de spore (appelé connidies chez

Figure 1 : reproduction asexuée et sexuée chez Neurospora Crassa

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Neurospora) en un mycelium qui va produire des spores de même génotype que le spore dont
ils sont issus (figure 1).
I.2- la reproduction sexuée
La reproduction sexuée nécessite la fusion de deux types de cellules de signes contraires.
a) chez Neurospora crassa : il existe deux type d’ascospores (ou spores) A et a qui
peuvent fusionner et donner une cellule diploïde transitoire. Cette cellule passe
obligatoirement par une division méiotique (figure 2).

Figure 2 : reproduction sexuée chez Neurospora

(n)A * a (n)

Aa (2n)

Méiose
1ere division
A A a a
2ème division suivie d’une mitose
A A A A a a a a

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NB/ une caractéristique chez Neurospora : les tétrades sont ordonnées c.a.d : les spores
sont disposées dans l’asque comme étaient disposés les chromosomes (chromatides)
dans la cellule diploïde.
b) Chez la levure
Chez la levure il existe également des types cellulaires de signe opposés (a) et (α). Ils
peuvent fusionner et donner une cellule diploïde transitoire 2n qui passe par une
méiose (figure 3) :

Figure 3 : reproduction sexuée et asexuée chez la levure.

(n) a x α (n)
a α (2n)

méiose
a a α α ou a α a α

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Chez la levure les tétrades ne sont pas ordonnées et les spores se répartissent donc au
hasard dans l’asque.
II analyse génétique des produits de la méiose
 La transmission d’un caractère génétique est associée au comportement de la paire
de chromosomes homologues pendant la méiose qui porte le (s) gène (s) du
caractère.
 Un gène peut se présenter généralement sous deux formes ou plus : ces formes
sont appelé allèles du gène d’un caractère spécifique.
II-1 ANALYSE DES TETRADES POUR UN CARACTERE
Le caractère : la couleur des spores chez Neurospora crassa , deux phénotypes : rose
(+) sauvage et albinos (al) mutant. (+) et (al) sont les deux formes alléliques du gène de la
couleur du spore chez N. crassa. La fusion de ces deux spores de phénotypes différents est
possible. La cellule diploïde transitoire passe par une méiose. L’analyse des tétrades révèle
une ségrégation 1 :1. C'est-à-dire 50% (+) et 50% al.
Il y a deux types d’ordres (deux types de tétrades): (+, +, al, al) et (+, al, +, al).
Remarque : la position des produits mutants et sauvages est différente selon l’asque.
a) Evènement méiotique
La ségrégation peut se produire à la première division méiotique (anaphase I) ou à la
2ème DM (anaphase II). Ceci dépend de l’absence ou présence d’un crossing-over (c.o) entre
les locus des allèles et le centromère.
Le 1èr type d’asque est appelé asque préréduit (absence d’un c.o) et le 2ème type d’asque est
appelé post-réduit (présence d’un c.o)
b) détermination de la distance gène-centromère
La distance entre le gène et le centromère est d’autant plus grande que la fréquence des
crossing- over
soit :
Fréquence co (centromère –gène) = nombre d’asque postréduit / total des asques

Distance (c-gène) = nombre d’asque postréduits /2


Total

NB/ on divise par 2 car le co ne concerne que 2 chromatides remaniés sur les 4.

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Remarque : cette formule ne peut être appliquée que lorsque les tétrades sont
ordonnées (N. crassa, Sordaria macrospora). On ne peut pas l’appliquée chez la levure et
Chlamidomonas car les tétrades ne sont pas ordonnées.

II-2 ANALYSE DES TETRADES POUR DEUX CARACTERES


Soit l’exemple suivant pour deux caractères : arg + * + pab ( pab est l’acide
para aminobenzoïque). Les asques obtenus sont les suivants
A B C

arg + arg pab arg +

arg + arg pab arg pab

+ pab + + + pab

+ pab + + + +

a) Classification

L’analyse méiotique chez les haploides concernant deux caractères a permis de

classer les asques en 3 classes, quel que soit le cas : 1) gènes indépendants 2) gènes

liés.

1èr type d’asque: tous les produits de la méiose ont le même phénotype que

celui des deux parents. Dans ce cas il n’y a pas eu de crossing-over. Ce type d’asque

est appelé ditype parental (DP) exemple l’asque A.

2ème type d’asque : la moitié des produits a le même phénotype que celui des

parents, l’autre moitié est recombinée et donc issue d’un crossing over. Ce type

d’asque est appelé tétratype (T) exemple l’asque C

3ème type d’asque: aucun produit n’a le phénotype des parents. Ils sont le

résultat d’au moins un crossing over. On les appelle ditype recombines (DR) exemple

l’asque B.

b) détermination de la distance gène-gène

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Pour déterminer la distance entre deux gènes, il faut d’abord vérifier que ces

deux gènes sont sur le même chromosome.

Chez les haploïdes la vérification est facile car il suffit de comparer les

fréquences des produits de type DP et DR:

1èr cas : si la fréquence des DP est égale à la fréquence des DR les deux gènes

étudiés sont sur deux chromosomes différents et donc non liés (pas de distance à

calculer).

2ème cas : si la fréquence des DP est beaucoup plus élevée que celle des DR: on

peut dire que les deux gènes sont sur le même chromosome et donc liés.

L’équation qui permet de calculer cette distance est :

F(R) = [DR + ½ T]/ total

Distance (gène –gène) = F (R)* 100

III ETABLISSEMENT DE LA CARTE GENETIQUE

Il est établi que, la fréquence de recombinaison peut être utilisée comme mesure de la

distance entre deux gènes et que leur disposition linéaire sur le chromosome peut

constituer la base d’une carte génétique. 1 unité centimorgan sur la carte correspond à

1% de recombinaison. C’est un moyen de localisation des gènes à des sites spécifiques

sur le chromosome.

b c a

chromosome linéaire

d(c-b) d(c-a)

1UC d(a-b)

Carte génétique : localisation des gènes par rapport au centromère (c) et l’un par rapport à
l’autre

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