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ENIS – GEM 1 Conception Assistée par Ordinateur – CAO 1

Chapitre 1.

Modélisation géométrique en CAO

Sommaire

1. Introduction ............................................................................................................. 4
2. Modeleurs filaires ....................................................................................................4
2.1. Modeleurs filaires 2D .................................................................................. 4
2.2. Modeleurs filaires 3D .................................................................................. 5
3. Modeleurs surfaciques ............................................................................................. 6
4. Modeleurs Volumiques ............................................................................................ 7
4.1. Modèle solide CSG .................................................................................... 8
4.2. Modèle solide B-Rep ................................................................................ 10
5. Exercices d’application .......................................................................................... 11

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Chapitre 1.

Modélisation géométrique en CAO

1. Introduction

Un modèle de données géométriques représente un ensemble de données caractérisant une


forme dans l’espace. Les systèmes de CFAO sont construits autour d’un modeleur
essentiellement géométrique.
De nombreux modèles peuvent traduire la forme qu’on cherche à concevoir. Ils existent trois
grandes familles de modeleurs :
- modeleurs filaires 2D ou 3D,
- modeleurs surfaciques,
- modeleurs volumiques.

Ces modeleurs comportent les caractéristiques communes suivantes:


❖ La définition de formes consiste en un certain nombre de manipulations interactives
(utilisation de menus de fonctions par la souris ou la table à digitaliser, désignation d’entités
du modèle à l’écran, entrée d’informations alphanumériques au clavier…). Ces éléments sont
modifiables et effaçables. L’utilisation de transformations géométriques (translation, rotation,
homothétie, symétrie) appliquées à un seul élément ou à un groupe permet de le déplacer.
❖ Deux méthodes de construction des éléments géométriques existent :
— la saisie interactive des paramètres de définition de l’élément ;
— la définition de l’élément par contraintes (exemple : on contraint un cercle de rayon donné
à être tangent à 2 droites). Les opérateurs de contraintes sont : appartenant à, passant par,
tangent à, parallèle à, faisant un angle de, distant de, centré sur…
❖ A la définition géométrique des éléments s’ajoutent des attributs (couleur, épaisseur
du trait, type du trait : mixte, plein…, commentaire…).
❖ Les systèmes de CAO intègrent tous la notion de travail par calques ou couches
(layers). À tout moment, on se positionne dans un calque parmi n. Tout élément est mis par
défaut dans le calque courant à sa création. L’utilisateur définit ensuite des filtres de
visualisation pour faire apparaître à l’écran les seuls éléments des calques de ce filtre.

2. Modeleurs filaires
2.1. Modeleurs filaires 2D

Dans les modeleurs filaires 2D, les éléments géométriques de base sont utilisés: les points, les
droites, les segments, les cercles, les arcs de cercles, les coniques en général, les courbes
complexes du type polynôme, Bézier, B-Spline, NURBS…
Ces éléments peuvent êtres tracés à partir des coordonnées des points qui les définissent ou
bien à partir des contraintes : passage par des points, tangentes ou courbures imposées en
certains points.
Tous ces éléments de base peuvent former un nouvel élément qui peut être une section, un
contour, une vue projetée, etc… Avec ce modeleur, il est possible de disposer des opérateurs
d’union, d’intersection et de soustraction de contours pour former un nouveau contour.

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Figure 1.1. Modeleur filaire 2D

Ce type de modeleur 2D présente les avantages et les inconvénients suivants :


• il est rapide à mettre en œuvre et à modifier
• il est assez standard dans le sens où il s’importe et s’exporte bien entre logiciels de
CAO
• d’échange sans beaucoup de pertes d’informations.
• le modèle 2D est peu riche,
• le modèle 2D offre des fonctionnalités très limitées,
• le modèle 2D n’offre pas de fonctionnalités tridimensionnelles.

La CAO 2D a permis, aux entreprises d’entamer le processus d’informatisation de leurs


méthodes de dessin (et non encore de conception), on parlait alors de DAO (dessin assisté par
ordinateur).

2.2. Modeleurs filaires 3D


Ils utilisent les extensions 3D des modèles 2D filaires. Ils sont beaucoup plus facilement
visualisable que ceux en 2D. Le 3D filaire constitue néanmoins un outil de conception
mécanique de bas niveau qui présentait plusieurs inconvénients. En effet, les faces habillant la
structure filaire ne sont pas définies par le modèle, mais elles sont déduites ce qui offre bien
sûr une grande ambiguïté dans l’interprétation de la pièce.

Le modèle filaire Les interprétations possibles

Figure 1.2. Modeleur filaire 3D

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Figure 1.3. Autres exemples de Modeleur filaire 3D

Un autre inconvénient réside dans l’inexistence d’une méthode permettant d'assurer que le
modèle est complet ou dénué d'erreurs.
Encore, ce modeleur ne présente pas d'outils automatiques de modification globale d'un
modèle. Par exemple, fusionner deux ensembles ou agrandir le diamètre d'un trou n'est pas
envisageable en tant que commande de la modélisation.

3. Modeleurs surfaciques
Les modeleurs surfaciques possèdent de nombreux avantages par rapport à ceux filaires
puisqu’ils sont moins ambigus. En effet, ils s'appuient sur des parties délimitées de surfaces
continues. Chaque section délimitée représente alors une face sur un élément ou un carreau
qui est un sous-élément d'une face plus grande.
La face (ou un carreau de surface) est bordée par des droites dans l'espace ou des courbes
gauches (entités caractéristiques du 3D filaire). Les surfaces peuvent être simples, "régulières"
comme les sphères ou peuvent être les représentations plus complexes de surfaces réglées, des
courbes splines extrudées, de surfaces de rotation ou de surfaces "sculptées" et il peut éliminer
les lignes et les faces cachées pour donner plus de réalisme lors de l’affichage d’une
géométrie.

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Figure 1.4. Exemples de Modeleurs surfaciques

4. Modeleurs Volumiques

Afin de dépasser les limites des modeleurs surfaciques, on fait recours des modeleurs
volumiques qui sont supposé le plus sophistiqué, le plus exigeant en moyens de calcul, en
capacité de mémoire et les mieux adaptés à la définition des éléments machines. C’est le
modèle qui décrit le mieux et sans ambiguïté un objet dans l’espace : le solide est défini à
partir du volume qu’il occupe. Entre les faces, la notion de matière existe.
Malgré les avantages qu’ils présentent, les modeleurs surfaciques possèdent quelques
limitations. En effet, les modèles surfaciques sont plus complexes que les modèles filaires et
nécessitent un temps de calcul (CPU) plus long et des capacités de stockage plus grands.
Encore, l’utilisateur ne peut ne pas distinguer l’intérieur ou l’extérieur d’un objet. En fait, le
modèle surfacique ne peut garantir que l’objet conçu est réalisable. Ce modeleur ne donne pas
des données volumiques fiables car il ne donne pas une approche du solide en tant que
volume. Entre les surfaces, la matière n’existe pas.

Le modeleur volumique peut réaliser un grand nombre de calculs (masse, volume, centre de
gravité, moments d’inertie,...), d’analyses (contraintes,...), de simulations (mécanismes en
mouvement, trajectoires d’outils, interférences, ...) de tests et d’interfaçages divers (FAO,...).

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Il existe deux familles de modèles volumiques qui ont vu le jour successivement : le modèle
CSG et le modèle B-Rep. Ces deux modèles volumiques collaborent souvent au sein des
logiciels de CAO, à cause de leur complémentarité.
4.1. Modèle solide CSG

C’est le premier modèle volumique, apparu vers 1970. Il consiste à construire un solide par
opérations booléennes (union, intersection, soustraction) entre des solides élémentaires
paramétrés dits solides primitifs en nombre limité : sphères, cônes, cylindres,
parallélépipèdes, tores, prismes, pyramides, etc… La conception d’un solide complexe revient
donc à créer un arbre binaire appelée encore arbre de construction CSG. Cet arbre de
construction mémorise l’historique de construction du modèle d’où possibilité à tout moment
de revenir en arrière pour effectuer des modifications.

Figure 1.5. Modèle solide CSG

Le modèle CSG a indubitablement séduit les concepteurs car il présente un formalisme simple
et il est d’une grande ergonomie d’utilisation (couper/coller dans l’arbre CSG). Il permet aussi
un stockage compact des données dû aux définitions analytiques des solides primitifs. De
plus, il présente quelques facilités de modifications.

Exemple 1 :

Figure 1.6. Exemple de modèle CSG

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Exemple 2 :

Figure 1.7. Exemples de modèle CSG

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Pourtant, quatre grands types d’inconvénient existent :


— le mode de construction des solides CSG oblige le concepteur à se mettre dans un espace
réducteur de pensée. Il s’adapte au modèle et non l’inverse.
— dans la pratique, pour effectuer les calculs d’un solide complexe à partir de son arbre CSG,
il s’avère nécessaire d’effectuer une approximation des solides primitifs, c’est-à-dire des
cylindres, des cônes, des sphères, etc. Ainsi, les calculs massiques se font, dans le meilleur
des cas, avec une précision spécifiée au départ.
— il n’y a pas d’intégration entre le modèle solide CSG et le modèle surfacique qui permet
seul d’avoir des formes complexes. Ainsi, avec le seul modèle solide, on ne peut pas
concevoir tous les volumes désirés. C’est assurément la plus grande limitation du modèle
solide ;
— à une forme résultante peuvent correspondre plusieurs modélisations CSG. On verra que
cela génère quelques problèmes de conversion entre modèles.

4.2. Modèle solide B-Rep

Il est apparu vers 1985 et est indispensable à l’heure actuelle dans tout logiciel de CAO, car il
permet de représenter toute sorte de volume. Le modèle B-Rep s’apparente à un assemblage
de peaux surfaciques qui seraient liées entre elles pour former la notion de volume.

La structure de données informatique d’un modèle B-Rep est composée :

- de points caractéristiques de l’enveloppe du solide (sommets);


- d’éléments filaires de l’enveloppe du solide ou arêtes, une arête étant limitée par deux
points et pointant informatiquement sur ces points ;
- de faces (peaux qui peuvent être des surfaces complexes du modèle surfacique)
limitées par un certain nombre d’arêtes et pointant dessus. À toute face est associée la
notion d’intérieur et d’extérieur par une désignation d’un des deux demi plans
topologiques; ces faces forment une boule, c’est-à-dire que les peaux sont liées de
manière étanche et forment un volume.
Pour faciliter les constructions et les manipulations du modèle, des opérations de bases
(opérations d’union, de soustraction et d’intersection), appelées opérations d’Euler, ont été
introduites.
On constate, d’après cette structure de données, que de nombreuses fonctions de construction
de surfaces évoluées comme : le tuyau, le lissage, l’extrusion, la révolution vont pouvoir
servir à concevoir des volumes B-Rep à condition d’utiliser des contours générateurs fermés.
Les calculs de surface et de volume sont très précis. Le calcul du volume consiste en la
somme algébrique des intégrales de volume sous chaque face.

Le modèle B-Rep est très puissant car il permet au concepteur des modifications plus ou
moins locales des frontières de son volume, chose que le modèle CSG ne permet pas. Il peut
s’agir :
- de la translation d’un point, les éléments filaires connexes s’adaptant ;
- de la modification d’un élément filaire (exemple : remplacement d’un segment par
une courbe spline), les faces connexes s’adaptant à ces modifications ;
- de déformations locales d’une face : décalage parallèle, dépouille, bombé ou creux ;
- de déformations plus globales du volume B-Rep comme des arrondis ou des
chanfreins.

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Figure 1.8. Exemples de modèles B-Rep

5. Exercice d’application

Chercher les modèles CSG des exemples suivants :

Pièce 1 Pièce 2 Pièce 3

Pièce 4 Pièce 5

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