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Gestion financière [GI 014] Chapitre IV : Analyse et Équilibre Financières Dr.

BAHMANI Younes

Module : GESTION FINANCIÈRE

CHAPITRE IV : ANALYSE ET
ÉQUILIBRE FINANCIERS
Plan du chapitre

1. Introduction
2. Notions sur l’analyse financière
2.1. Définition de l’analyse financière
2.3. Objectifs de l’analyse financière
2.4. Étapes de l’analyse financière
2.5. Sources d’informations de l’analyse financière
2.6. Méthodes de l’analyse financière
2.7. Schéma directeur de l’analyse
2.8. étapes de l’analyse financière
3. Rentabilité économique et Rentabilité financière
3.1. Analyse de la rentabilité économique
3.1.1. Profitabilité et rentabilité économique
3.2. Analyse de la rentabilité financière
3.2.1. Le calcul de la rentabilité financière
3.2.2. L’effet de levier
4. Analyse de l’équilibre financier
4.1. Fonds de roulement (FR)
4.2. Besoin en fonds de roulement (BFR)
4.3. Trésorerie nette (TN)
5. Analyse du bilan fonctionnel
5.1. La résolution des déséquilibres
5.2. Flux de trésorerie
5.3. Le tableau de financement
6. La gestion du besoin en fonds de roulement
6.2. Délais de règlement des créances clients
6.3. Délais de règlement fournisseurs
6.4. Délai de rotation des stocks
6.5. Effet de la saisonnalité sur le BFR
6.6. Effet de la croissance sur le BFR
6.7 Analyse des tableaux de flux
7. Ratios de structure financière
7.1. Solvabilité et liquidité
7.2. Les principaux ratios
7.3. La méthode des scores
8. Conclusion

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Liste des abréviations utilisées

BFR : Besoin en Fonds de Roulement


BFRE : Besoin en fonds de roulement d’exploitation
BFRHE : Besoin en fonds de roulement hors exploitation
CAF : Capacité d’autofinancement
Cd : Coût de la dette (en %)
CP : Capitaux propres
DAP : Dotation aux amortissements et aux provisions
EBE : Excédent Brut d’Exploitation
EBITDA : Earning Before Interests, Taxes, Depreciation and Amortization
FR : Fonds de Roulement
MP : Matières premières
PF : Produits finis
R&D : Recherche et développement
RAP : Reprise sur amortissements et provisions
RCAI : Résultat courant avant impôts
Re : Rentabilité économique
Rf : Rentabilité financière
SF : Stock final (fin de période)
SI : Stock initial (début de période)
SIG : Soldes Intermédiaires de Gestion
VA : Valeur Ajoutée

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1. Introduction
L'étude financière du bilan constitue l'aspect essentiel de « l'analyse financière statique ». Elle repose sur
l'examen d'un état comptable (le bilan) établi principalement sur la base d'une normalisation. Cette
normalisation, qu'elle soit d'origine nationale ou internationale, implique des contraintes formelles qui
affectent parfois la signification économique et financière du bilan. Elle présente en revanche l'avantage de
fournir un matériau informatif relativement uniforme, sur lequel les analystes financiers peuvent mettre en
œuvre des principes d'analyse généraux et grâce auxquels ils peuvent établir des comparaisons significatives.

Une première méthode d'étude du bilan consiste à mettre en évidence de « grandes masses » regroupant les
postes en sous-ensembles significatifs. Elle conduit à une représentation synthétique du bilan qui permet de
dégager et de calculer les notions fondamentales de fonds de roulement, besoin en fonds de roulement et
trésorerie.

La confrontation entre grandes masses du bilan permet par la suite de formuler la relation fondamentale de
trésorerie qui résume les ajustements financiers fondamentaux sur lesquels repose le fonctionnement de
l'entreprise, à court comme à moyen et long terme.

Enfin, la méthode des ratios apporte des indications complémentaires, plus analytiques, qui permettent
d'approfondir et de préciser celles fournies par l'approche synthétique du bilan.

2. Notions sur l’analyse financière


2.1. Définition de l’analyse financière
Une analyse consiste à distinguer et à séparer les parties d’un tout pour connaître ses éléments et ses
principes. Il s’agit de l’examen qui est effectué d’une réalité susceptible d’étude intellectuelle.

Cette analyse permet d’étudier les limites, les caractéristiques et les possibles solutions à un problème.

Financier, d’autre part, est un adjectif qui concerne la finance, un concept lié au Trésor public, aux actifs et
aux flux. La notion de finance est utilisée pour évoquer l’étude de la circulation de l’argent entre les individus,
les entreprises ou les États.

L’analyse financière peut être définie comme

 Une méthode permettant d’analyser les implications financières des décisions dans le monde des
affaires. À cet effet, il faut appliquer des techniques qui permettent de recueillir des informations
pertinentes, évaluer une série de choses et tirer des conclusions.
 Un ensemble de méthodes et outils exploitant (utilisant) des informations financières et
économiques destinées à apprécier la situation financière de l’entreprise et à porter un jugement sur
sa performance.

 L’analyse financière consiste à tirer des renseignements sur la santé d’une entreprise, notamment en
matière de solvabilité et de rentabilité, à partir des documents comptables. Cette analyse s’appuie sur
les documents issus de la comptabilité, notamment la liasse fiscale. Il s’agit en quelque sorte de « faire
parler les chiffres ». L’analyse financière est utilisée dans les projets de rachat d’une entreprise ou au
moment d’ouvrir son capital social à de nouveaux investisseurs.

Les informations concernées sont fournies principalement des documents comptables que les entreprises
sont obligées d’établir et de publier. Ces documents appelés « états financiers » sont composés d’un bilan,
un compte de résultat et une annexe (tableau des immobilisations, tableau des amortissements, tableau des

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provisions, tableau des créances et des dettes). L’analyse financière appelée parfois diagnostic financier,
s’effectue à partir des états financiers passés (de deux ou trois dernières années généralement).

L’analyse financière peut être vue comme :

1) Technique qui fait parler les chiffres

L’analyse financière consiste à effectuer des collectes sur les documents comptables afin de mettre en
évidence la situation financière de l’entreprise. Plus précise que la liasse fiscale, elle organise les différents
éléments comptables afin de faire apparaître les éventuelles problématiques et émettre un avis : le diagnostic
financier. Elle permet ainsi d’étudier :

 Le secteur, les risques encourus et la stratégie de la société


 La capacité à générer des bénéfices
 Les perspectives de croissance

C’est en cela qu’on estime qu’une analyse financière permet de « faire parler les chiffres » en termes de
rentabilité, de performances économiques et de stabilité financière. L’analyse financière est un outil précieux
pour émettre un avis sur la santé financière d’une entreprise, que ce soit en interne afin d’améliorer les
performances ou en externe afin de connaître la situation d’un concurrent, d’un fournisseur, en cas de
rachat…

2) Outil d’étude des comptes et du secteur économique

Une analyse financière ne consiste pas à seulement étudier les comptes de l’entreprise. Il faut ainsi
dans un premier temps analyser le secteur économique de la société. On s’attache alors à son
positionnement sur le marché face à la concurrence, ses points forts et ses faiblesses, mais aussi à sa
stratégie pour évoluer sur son secteur.

Ce n’est qu’une fois cette étude du secteur économique et stratégique effectuée que commence
l’analyse des chiffres. Il s’agit en réalité du même schéma que pour l’élaboration d’un business plan.

Une analyse financière pertinente prend connaissance des règles et des méthodes comptables de la
société, ainsi que des éventuels rapports des commissaires aux comptes qui peuvent contenir de
précieuses informations. Elle a trois objectifs clairs :

 Étudier la formation du résultat : analyse de la marge, création et évolution du chiffre


d’affaires, calcul du seuil de rentabilité…
 Analyser la structure financière et les actifs : détail des immobilisations, BFR, méthodes
de financement utilisées, capacité d’autofinancement…
 Mesurer la rentabilité de l’entreprise

L’analyse financière va utiliser les données comptables de l’entreprise, notamment la liasse fiscale. Celle-ci
comprend, pour chaque exercice comptable, le compte de résultat, le bilan ainsi que l’ensemble des annexes
obligatoires (détail des amortissements, des provisions, composition du capital social…). Cette
méthodologie sollicite également différents les tableaux (tableau des soldes intermédiaires de gestion, bilan
fonctionnel), ainsi que la lecture de ratios qui sont des indicateurs révélateurs de la santé financière d’une
société.

En utilisant aussi bien des données économiques que comptables, l’analyse financière permet de mettre en
exergue la réalité d’une entreprise à partir de données chiffrées. Elle permet ainsi de connaître la situation
actuelle et future de la société étudiée. Après avoir considéré le contexte économique de l’entreprise par
rapport à son marché, l’examen des chiffres permet d’analyser la solvabilité et la rentabilité d’une entreprise.

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2.2. Objectifs de l’analyse financière


 Permettre aux différents partenaires de l’entreprise de connaitre la santé actuelle de l’entreprise et
ces chances de pérennité ;
 Identifier les causes de difficultés présentes ou future de l’entreprise ;
 Vérifier l’état de la structure patrimoniale de l’entreprise à travers l’étude de ses bilans, et apprécier
son activité et sa rentabilité à travers l’étude de ses comptes de résultat, en se servant aussi des
documents complémentaires (l’annexe) ;
 De mettre en lumière les éléments défavorables ou les dysfonctionnements dans la situation
financière et les performances de l’entreprise ;
 Présenter les perspectives d’évolution probables de l’entreprise et proposer une série d’actions à
entreprendre afin d’améliorer la situation et les performances de l’entreprise.

Les objectifs peuvent être classés suivant les utilisateurs de l’analyse financière dans le Tableau (1).

Utilisateurs Objectifs

L’actionnaire est un pourvoyeur de fonds, ces fonds sont utilisés par le


Actionnaires
dirigeant, il est donc naturel que l’actionnaire contrôle l’usage de ses fonds.
L’analyse financière est un outil d’aide à la décision qui permet au dirigeant de
Le dirigeant
prendre les décisions managériales nécessaires
Les revendications des salariés concernent souvent la redistribution qu’ils
Les salariés
tiennent des bénéfices dégagés.

Leur rôle est d’informer les institutions et le public sur les opportunités de
Les analystes
placements financiers via les marchés boursiers.la santé financière des sociétés
financiers
est donc leur principale préoccupation

Les préteurs et Les préteurs et les frs cherchent à s’assurer que l’entreprise peut faire face à ses
les fournisseurs engagements (remboursement des prêts et paiement à terme des factures
Tableau (1) : Les objectifs suivant les utilisateurs de l’analyse financière

2.3. Sources d’informations de l’analyse financière


Pour bien mener sa tâche, l’analyste financier doit connaitre l’ensemble des sources d’information (interne,
externes, comptables et autres) dont il peut disposer, les comprendre, savoir les interpréter :

1) À l’extérieur de l’entreprise : l’analyste financier doit collecter les informations sur l’environnement
économique de l’entreprise (le marché, la concurrence, clients, fournisseurs, administration publiques,
…) ces informations proviennent essentiellement de :

 La presse économique et spécialisée,


 Des données statistiques d’organismes publics,
 Différents sites spécialisés accessibles par internet.

2) À l’intérieur de l’entreprise : les informations collectées par l’analyste financier proviennent du système
d’information comptable et plus particulièrement des comptes annuels (états financiers) qui comporte :

 Le bilan qui présente l’état du patrimoine de l’entreprise à une date donnée,


 Le compte de résultat qui analyse les charges et les produits et calcule le résultat,

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 L’annexe ont l’objectif est de fournir des informations complémentaires sur le bilan et le
compte de résultat.

Cependant, d’autres sources d’information interne peuvent être utilisées tel que : le rapport de gestion

2.4. Méthodes de l’analyse financière


Les indicateurs de gestion utilisés pour réaliser le diagnostic financier sont variés de façon à répondre aux
attentes de différents utilisateurs.

L’analyse financière de l’entreprise est menée autour de trois pôles principaux :

1- Analyse Statique de la Structure Financière

Bilan Comptable

Bilan Fonctionnel Bilan Financier

 Fonds de roulement net,  FRN


 Besoin en fonds de roulement,  BFR
 Trésorerie,  Trésorerie
 Ratios.

2- Analyse de l’Activité et des Performances

Compte de Résultat

SIG Capacité d’autofinancement Ratios

3- Analyse Dynamique de la Situation Financière

Tableau de financement Tableau des flux de trésorerie

 Variation du Fonds de roulement net,  Flux de trésorerie liés à l’activité,


 Variation du BDR,  Flux de trésorerie liés aux opérations,
 Variation de la Trésorerie.  Flux de trésorerie liés aux opérations
de financement.

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2.5. Le schéma directeur de l’analyse


L’analyse financière est fondée sur l’information contenue dans les différents comptes du bilan, du compte
des produits et des charges et de l’état des informations complémentaires, et bien évidemment l’ensemble
des informations internes et externes qui ont une relation avec l’entreprise, son personnel, ses dirigeants et
qui ont une influence directe ou indirecte sur celle-ci. Les objectifs de l’analyse financière varient en fonction
des différents utilisateurs ; c’est ainsi qu’on distingue couramment l’analyse financière interne, effectuée à
l’intérieur de l’entreprise, de l’analyse financière externe faite par les analystes extérieurs à l’entreprise. La
démarche comprend, généralement et pour toutes les approches, les étapes suivantes :

1ère étape :

Elle précise le passage du bilan comptable au bilan retraité, ce dernier pouvant être fonctionnel ou
financier selon l’approche adoptée. Il en est de même du compte de produits et de charges qui doit
être retraité.

2ème étape :

Elle présente le bilan financier (patrimonial ou liquidité) ou fonctionnel en grandes masses, et le CPC
retraité…

3ème étape :

Elle présente, en justifiant le cas échéant les calculs, les ratios les plus significatifs concernant la
structure financière ; la liquidité, l’activité et la rentabilité.

4ème étape :

C’est la plus importante, est l’analyse financière proprement dite. Il s’agit de commenter l’évolution
des ratios (pourquoi cette variation ? Est-ce favorable ou défavorable ? Dans ce dernier cas, que
peut-on faire ? …) Et ceci ratio par ratio ou par bloc de ratios. Cette étape doit mener à un jugement
de valeur ou à une appréciation de la situation financière de l’entreprise (ses forces et les faiblesses).

2.6. Les étapes de l’analyse financière


Pour être en mesure de porter un jugement sur la situation financière d’une entreprise, l’analyse doit tenir
compte de l’ensemble d’informations disponibles surtout celles publiées par la comptabilité ou par d’autres
sources. Généralement plusieurs étapes doivent être suivies à savoir :

1) Procéder à l’examen global des états financiers, cet examen porte généralement sur les emplois
(actifs), les ressources (passifs), les ventes et les bénéfices ;
2) Étudier l’environnement de l’entreprise (son secteur d’activité, la convention collective à laquelle elle
doit se référer, la concurrence, la répartition de son capital …) ;
3) Analyser le rapport du vérificateur, l’énoncé des principes comptables, les notes aux états financiers
et d’autres informations pertinentes ;
4) Appliquer les techniques d’analyse comme les ratios, l’étude du bilan en grande masses et autres ;
5) Analyser le compte de résultat et calculer « les soldes intermédiaires de gestions » pour expliquer la
formation du résultat ;

Les documents financiers et non financiers ainsi collectés vont ensuite être analysés selon plusieurs méthodes
complémentaires, chacune apportant un éclairage différent sur un aspect de la situation de l’entreprise, en
particulier sur sa performance et sur sa solidité.

En résumé, la démarche de l’analyse financière est la suivante :

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Collecte de données sur le secteur


d’activité et sur la concurrence

Collecte de données financières


(comptes de l’année écoulée et des
années antérieures)

Retraitement des comptes

Étude de l’activité et de la rentabilité : Étude de l’équilibre financier :


 Compte de résultat  Bilan
 SIG et CAF  FR, BFR et trésorerie
 Ratios de rentabilité  Ratios et scores

Figure (2) : Démarche de l’analyse financière

Enfin, porter un jugement sur la situation financière, formuler des recommandations et prendre des
décisions.

3. Rentabilité économique et Rentabilité financière


Rentabilité économique et rentabilité financière sont deux indicateurs qui envisagent la performance de
l’entreprise sous deux aspects différents et complémentaires :

 La rentabilité économique mesure la rentabilité de l’entreprise dans son ensemble, sans distinction
de l’origine des montants investis (fonds propres ou endettement),
 La rentabilité financière mesure la rentabilité du point de vus de l’actionnaire, en s’intéressant
uniquement au rendement des fonds propres.

Lorsque l’entreprise n’est pas endettée, les deux montants sont identiques mais dans le cas contraire ils
peuvent être très différents. Le recours à l’endettement est d’ailleurs un moyen risqué mais efficace d’obtenir
une rentabilité financière élevée à partir d’une rentabilité économique médiocre.

3.1. Analyse de la rentabilité économique


3.1.1. Le calcul de la rentabilité économique

La rentabilité économique est un ratio. Elle est obtenue en divisant le résultat économique (résultat
d’exploitation après impôt) par le montant des capitaux engagés pour obtenir ce résultat (actif économique) :

= éé
=
= :
= é ’
è ô

L’impôt à déduire est celui calculé sur le résultat d’exploitation : il ne faut pas utiliser tel quel le montant
d’impôt sur les sociétés figurant au compte de résultat et qui tient également compte des éléments financiers
et exceptionnels.

L’actif économique, est égal à la somme de l’actif immobilisé et du besoin en fonds de roulement
d’exploitation (cf. chapitre suivant).

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De même que pour les SIG, l’utilité de ces calculs est avant tout comparative : un taux de
rentabilité de 7% n’a de signification que comparé à la rentabilité moyenne du secteur d’activité
ou étudié dans son évolution sur plusieurs années.

3.1.2. Profitabilité et rentabilité économique

On peut décomposer la formule de calcul de la rentabilité économique en y intégrant le chiffre d’affaires


(noté CA) :

é É
= ×
é
é

= éé
:
= ℎ ’
é é
 Le premier ratio ( ) mesure la profitabilité de l’entreprise,
 Le second ( é
) le taux de rotation de l’actif économique.

On s’aperçoit ainsi que deux entreprises peuvent atteindre le même taux de rentabilité économique de deux
façons totalement différentes :

 Soit en réalisant un faible taux de marge mais en ayant besoin de peu de capitaux pour réaliser leur
chiffre d’affaires (hypermarchés),
 Soit en réalisant un taux de marge plus élevé mais nécessitant un investissement plus important pour
réaliser le même chiffre d’affaires (industrie).

Cette analyse donne également deux solutions possibles à une entreprise souhaitant améliorer sa rentabilité
économique :

 Soit augmenter son taux de marge,


 Soit accélérer la rotation de son actif économique.

3.2. Analyse de la rentabilité financière


3.2.1. Le calcul de la rentabilité financière

La rentabilité financière est un ratio. Elle est obtenue en divisant le résultat net par le montant des capitaux
propres :

= é è
= : =
= é
Les capitaux propres sont égaux à la somme du capital social, des réserves et report à nouveau (bénéfices
accumulés non distribués) et du résultat de l’exercice. On peut également les calculer par différence entre le
total de l’actif et le montant des dettes.

= + é + à + é ’
= −

3.2.2. L’effet de levier

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L’effet de levier explique le passage de la rentabilité économique à la rentabilité financière, en fonction du


taux d’endettement et du coût de la dette. En effet, le passage d’une notion à l’autre se fait de la façon
suivante :

é ( )= + è ( )

é ’ è ô ( )= é ( )– é

Si on considère, par simplification, que le résultat financier reflète le coût des dettes financières, on en déduit
que :

 Si le coût de la dette est inférieur à la rentabilité économique, alors la rentabilité financière


sera supérieure à la rentabilité économique,
 Inversement, si le coût de la dette est supérieur à la rentabilité économique, alors la rentabilité
financière sera inférieure à la rentabilité économique.

L’impact de cet écart sera d’autant plus important que le taux d’endettement est élevé, c’est pourquoi on
parle d’effet de levier.

Exemple d’application 1.

Les entreprises « A » et « B » disposent du même actif économique (100.000DA) et réalisent le même résultat
d’exploitation après impôt (8.000DA). Toutes deux ont donc une rentabilité économique de 8%. L’entreprise
« A » a financée son actif économique exclusivement sur fonds propres. Son résultat financier et son résultat
exceptionnel sont nuls. Sa rentabilité financière est donc égale à sa rentabilité économique, soit 8%.

En revanche, l’entreprise « B » a financé 60% de son actif économique par endettement au taux de 5%. Elle
réalise un résultat économique de 8.000DA tout comme l’entreprise A. En revanche, elle a un résultat
financier négatif de 3.000DA avant impôt (60.000 × 5%). Si on considère que le taux d’impôt est de
33,33%, le résultat financier après impôt sera donc de 2.000DA (3.000– 33,33% × 3.000). Sa rentabilité
. – .
financière sera donc de .
= 15%.

L’effet de levier est égal à la différence entre la rentabilité financière et la rentabilité économique divisée par
la rentabilité économique.

– = éé
= : = entabilité inancière
=

Dans le cas de l’entreprise « B » il est de

= 15– 8
→ = = , %
= 8
L’effet de levier est très recherché, en particulier en période de faibles taux d’intérêts. Il faut
toutefois l’utiliser avec précaution car il accroît le risque de l’entreprise. En effet, si le taux de
rentabilité économique diminue jusqu’à être inférieur au coût de la dette, la rentabilité financière
sera d’autant plus faible (voire négative) que le taux d’endettement est élevé. On parle alors
d’effet de massue.

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Exemple d’application 2.

Le secteur d’activité des entreprises « A » et « B » traverse des difficultés conjoncturelles et le résultat


d’exploitation après impôt des deux entreprises chute à 1.000DA, soit une rentabilité économique de 1%.
La rentabilité financière de l’entreprise « A » sera égale est égale à 1%.

En revanche, la rentabilité financière de « B » devient négative à :

(1.000– 2.000)
( ) = =– 2,5%
40.000
L’effet de levier est alors de :
(−2,5 − 1)
( ) = =– 350%
1
La rentabilité financière est liée à la rentabilité économique par la formule suivante :

= è
=
= +( – )× :
= û ’é ’ ô
= ’ é ê × (1– ’ ô )

On voit ainsi que l’effet de levier dépend de deux éléments :

 Le différentiel de taux entre la rentabilité économique et le coût de la dette ( – )


 L’importance du niveau d’endettement

Démonstration de la formule ci-dessus :

=
( – é ê )
=
( × – × )
=
: = é
[ ×( + )– × ]
=
( × + × – × )
=

= +( – )×

4. Analyse de l’équilibre financier


Pour l'analyse de l’équilibre financier, le document central est le bilan. L'évaluation des « grandes masses »
du bilan et l'étude des relations qui existent entre elles et entre leurs composantes principales constituent
l'analyse de la structure financière. Cette analyse permet de porter un jugement sur les équilibres financiers
fondamentaux. Cette analyse de l’équilibre financier dépend, toutefois, de l’approche financière utilisée et
des objectifs visés.

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En effet, les analystes financiers procèdent à des regroupements et à des sous totaux pour analyser le bilan
(après retraitements) d’une entreprise. Ainsi, le bilan fonctionnel permet d’étudier l’utilisation qui est faite
par l’entreprise de ses ressources.

Nous rappelons que construire un bilan fonctionnel, on distingue trois sous-ensembles dans l’actif et dans
le passif : les éléments à long terme, les éléments à court terme et la trésorerie.

Les éléments à long terme sont appelés les emplois et les ressources stables.

 À l’actif (emplois stables) : les immobilisations brutes,


 Au passif (ressources stables) : les capitaux propres augmentés des amortissements et provisions,
et les dettes à long terme (> 1an), Les éléments à court terme sont appelés les emplois et les
ressources circulants.
 À l’actif (emplois circulants) : les stocks et les créances,
 Au passif (ressources circulantes) : les dettes non financières à court terme (< 1 an)

La trésorerie se décompose en trésorerie positive et trésorerie négative :

 À l’actif (trésorerie positive) : les sommes disponibles en banque ou en caisse, les placements de
trésorerie à court terme,
 Au passif (trésorerie négative) : les découverts bancaires et concours bancaires courants.

Emplois Stables
Ressources stables
Emplois
Circulants Ressources
Circulantes
Trésorerie
Positive Trésorerie Négative

4.1. Fonds de roulement (FR)


De façon simplifiée, on considère que les emplois stables (les investissements) doivent être couverts par des
ressources stables. La différence entre les ressources stables et les emplois stables est appelée fonds de
roulement.

= –

Emplois
Stables Ressources
Fonds de Stables
Roulement

4.2. Besoin en fonds de roulement (BFR)


De la même façon on calcule le besoin en fonds de roulement par différence entre les emplois circulants
et les ressources circulantes.

= –

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Ressources
Emplois Circulantes
Circulants
Besoin en fonds
de roulement

Il peut être intéressant de distinguer, d’une part, le BFR lié à l’exploitation et, d’autre part, le BFR non lié à
l’exploitation :

 Le BFR d’exploitation (BFRE) est composé essentiellement des créances clients, des stocks, des dettes
fournisseurs et des dettes sociales,
 Le BFR hors exploitation (BFRHE) est composé des autres créances et dettes (en particulier celles
liées aux achats et cessions d’immobilisations),

Le BFR d’exploitation évolue proportionnellement au volume d’activité et peut de façon pertinente être
exprimé en jours de chiffre d’affaires.

4.3. Trésorerie nette (TN)


La trésorerie nette est obtenue par différence entre la trésorerie positive (caisse, placements de trésorerie,
comptes bancaires positifs) et la trésorerie négative (découverts bancaires).

Trésorerie
Trésorerie nette
positive Trésorerie
négative
Comme l’actif et le passif sont équilibrés, on obtient par construction :

é ( )= –

Trésorerie nette
FR
BFR

5. Analyse du bilan fonctionnel


L’analyse du bilan fonctionnel consiste à comparer les montants ainsi calculés afin de s’assurer de
l’adéquation des ressources obtenues par l’entreprise avec les emplois qui en sont faits. Ainsi, de même qu’on
n’achète pas une maison grâce à un découvert bancaire, l’analyste financier vérifiera que l’entreprise a financé
ses emplois à long terme par des ressources à long terme, c’est-à-dire qu’elle dispose d’un fonds de
roulement positif.

Il s’intéressera ensuite au BFR, qu’il détaillera en BFR structurel et BFR conjoncturel. Le BFR structurel
correspond au montant stable du BFR. En effet, même si les créances, dettes et stocks du bilan sont à court
terme, ils sont constamment renouvelés et l’entreprise a toujours un montant minimum à son bilan.

Le BFR conjoncturel correspond aux éléments éphémères des emplois et ressources circulants, liés à des
fluctuations saisonnières de l’activité ou à des opérations exceptionnelles (cession d’immobilisation par
exemple).
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Variations

Montant en DA
Niveau structurel conjoncturelles BFR
du BFR du BFR

La distinction entre BFR structurel et conjoncturel est parfois délicate. Elle peut être menée de plusieurs
façons :

 Le BFR structurel peut être reconstitué lorsque l’on connaît les délais moyens de stockage, et de
règlement des clients et des fournisseurs de l’entreprise (on parle alors de BFR normatif) ;
 Lorsque l’entreprise établit des comptes trimestriels, on peut calculer le BFR structurel comme la
moyenne des BFR trimestriels :
 On peut considérer que l’entreprise a choisi la date de clôture de ses comptes de façon à présenter
le BFR le plus faible possible et que le BFR d’exploitation calculé à la clôture comptable
correspond au minimum incompressible, donc au BFR structurel (le BFRHE est considéré comme
structurel).

L’analyste financier s’assurera que le fonds de roulement est suffisant pour couvrir la partie structurelle du
BFR. Les variations conjoncturelles du BFR pourront être absorbées par la trésorerie. Il est donc tout à fait
normal que la trésorerie soit parfois négative, à condition que cette situation ne soit que temporaire :
Montant en DA

BFR > FR → T < 0

BFR
T- T- T- FR
T+ T+

BFR < FR → T > 0


Temps

Cas n°1 : situation financière saine

En revanche, une trésorerie nette systématiquement négative est une situation alarmante qui risque de
conduire l’entreprise à la faillite :

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BFR > FR → T < 0


BFR

Montant en DA
T-

FR
Le FR est insuffisant par rapport au BFR → la trésorerie
est systématiquement négative.
Temps

Cas n°2 : insuffisance de trésorerie

Inversement, une trésorerie trop importante ne fait pas courir de risques à l’entreprise mais génère un
manque à gagner. En effet, la trésorerie est peu ou pas rémunérée et les sommes disponibles devraient être
investies dans des placements plus rentables.
Montant en DA

FR

T+ T+

BFR < FR → T > 0


Temps
Le FR est trop important par rapport au BFR → La trésorerie est
systématiquement positive.

Cas n°3 : trésorerie excédentaire

Remarque :

Les analyses exposées ci-dessus doivent être adaptées en fonction des secteurs d’activité. Ainsi,
pour un hypermarché dont les clients règlent au comptant, il est tout à fait normal d’avoir un
fonds de roulement négatif et de financer une partie des investissements par des ressources
circulantes (crédit fournisseurs).

5.1. Résolution des déséquilibres


Nous avons vu que le FR ne devait couvrir que la partie structurelle du BFR. En cas d’activité saisonnière,
il n’est pas inquiétant de voir le BFR augmenter temporairement au-delà du FR et la trésorerie devenir de ce
fait négative. Dans un tel cas, le chef d’entreprise ou son trésorier doit simplement s’occuper d’obtenir des
financements à court terme : mobilisation des créances clients (escompte, affacturage), prêt à court terme
(crédit de campagne) ou autorisation de découvert.

En revanche, si la trésorerie reste continuellement (ou du moins fréquemment et longuement) négative, cela
signifie que le FR est insuffisant par rapport au BFR. Le chef d’entreprise doit alors soit augmenter le fonds
de roulement, soit réduire le BFR.

Les moyens permettant d’augmenter le fonds de roulement sont les suivants :

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 Emprunt à long terme,


 Augmentation de capital,
 Cession d’immobilisations,
 Autofinancement, etc.

Pour diminuer le BFR, il est possible de :

 Négocier des délais de règlement plus long avec les fournisseurs,


 Négocier des délais de règlement plus courts avec les clients,
 Réduire les stocks, etc.

De tels déséquilibres sont fréquents dans les entreprises en forte croissance. En effet, les éléments du BFR
évoluent proportionnellement à l’activité. Il est important de les anticiper par des prévisions de trésorerie
(d’où l’intérêt du calcul du BFR en jours de chiffre d’affaires) afin d’obtenir en temps utiles les capitaux
nécessaires.

En effet, de nombreuses jeunes entreprises, pourtant rentables, se retrouvent en situation de cessation de


paiement (c’est-à-dire de faillite), faute de pouvoir financer l’augmentation du BFR liée à leur croissance.

BFR en croissance
Montant en DA

BFR > FR → T < 0

T-
T- FR Stable
T+
T+
BFR < FR → T > 0
Temps

Cas n°4 : croissance du BFR, le FR initialement suffisant s’avère finalement insuffisant


De façon symétrique, si la trésorerie reste continuellement (ou du moins fréquemment et longuement)
positive, cela signifie que le FR est trop important par rapport au BFR. Le chef d’entreprise doit alors soit
diminuer le fonds de roulement :

 Remboursement anticipé d’emprunts,


 Distribution de dividendes importants,
 etc.

Soit augmenter le BFR :


 Régler les fournisseurs plus rapidement pour obtenir des escomptes,
 Accorder des délais de règlement aux clients pour gagner des parts de marché,
 etc.
5.2. Flux de trésorerie
Le bilan fonctionnel donne une vision statique des emplois et des ressources de l’entreprise. Il peut être
utilement complété par le tableau de financement qui explique le passage du bilan d’un exercice à celui de
l’exercice suivant et donne ainsi une vision dynamique de l’utilisation que l’entreprise fait de ses ressources.

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L’égalité « é ( )= – » du bilan fonctionnel devient pour le tableau de financement :

∆ =∆ − ∆

Le tableau de financement présente séparément les nouvelles ressources obtenues durant l’exercice et
l’usage qui en a été fait, c’est-à-dire les nouveaux emplois. Les nouvelles ressources peuvent provenir des
éléments suivants :
 Capacité d’autofinancement,
 Augmentation de capital,
 Nouvel emprunt bancaire,
 Réduction du BFR,
 Obtention de concours bancaires courants, etc.
Les nouveaux peuvent être les suivants :
 Investissement,
 Financement de l’augmentation du BFR,
 Distribution de dividendes,
 Remboursement d’emprunts,
 Amélioration de la trésorerie, etc.
5.2.1. Tableau des flux de trésorerie (statement of cash flows)
Le tableau des flux de trésorerie a pour objet de montrer la contribution de chacune des trois grandes
catégories d'opérations de l'entreprise (activité, investissement, financement) à la variation globale de
trésorerie au cours d'un exercice. La notion de trésorerie retenue recouvre les disponibilités (caisse et dépôts
bancaires à vue) ainsi que l'ensemble des instruments financiers qui permettent à l'entreprise de gérer, sans
prendre de risques significatifs, ses excédents ou ses besoins de trésorerie à court terme.

Ce tableau distingue trois fonctions :

1) Fonction investissement : ensemble des opérations d'investissement et de désinvestissement ;


2) Financement : ensemble des opérations qui influent sur le niveau des ressources externes de
l'entreprise : augmentation ou diminution du capital, paiements de dividendes au cours de l'exercice,
émissions et remboursements d'emprunts, avances à caractère reçues de tiers,...
3) Activité : l'ensemble des opérations qui concourent à la formation du résultat.

Fondamental : Le tableau des flux de trésorerie permet de calculer la notion de Free Cash-Flow que nous
retrouverons dans le module 7.

= ′ + ′

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5.2.2. Modèle de Tableau des flux de trésorerie

Flux de trésorerie liés à l’activité :


Produits encaissés ou encaissables liés à l’activité
− Charges décaissés ou décaissables liées à l’activité
∓ Variations des décalages de trésorerie correspondant
= Flux net de trésorerie généré par l’activité
Flux de trésorerie liés aux opérations d’investissement
Acquisition d’immobilisation
− Cessions d’immobilisations
∓ Variation des décalages de trésorerie correspondant
= Flux net de trésorerie liés aux opérations d’investissement
Flux de trésorerie liés aux opérations de financement
Augmentation de capital
+ Nouveaux emprunts
∓ Variation des décalages de trésorerie correspondant
= Flux net de trésorerie liés aux opérations de financement
= Variation globale de trésorerie

5.2.3. Exemple Tableau des flux de trésorerie

Tableau des flux de trésorerie (en Mum) N N+1 N+2 N+3 N+4
EBE 1894 2 003 1 975 2 005 2 191
- Variation du besoin en fond de roulement 95 149 -212 59 195
Flux de trésorerie provenant de l'exploitation 1 799 1 854 2 187 1 946 1 996
- charges financières nettes pdt fin 147 154 127 106 143
- IS 298 314 290 307 293
Flux de trésorerie généré par l'activité 1 354 1 386 1 770 1 533 1 560
- Investissements 845 1114 846 788 3635
+ cession d'actifs 0 0 0 0 0
= flux d'investissement 845 1 114 846 788 3 635
Flux de trésorerie disponible avant impôt 509 272 924 745 -2 075
+ Augmentation de capital -185 130 -350 10 548
- Dividendes versés 287 355 396 459 489
Désendettement/endettement net -408 602 -825 -126 2 782
= Flux de trésorerie lié aux opérations de financement -880 377 -1 571 -575 2 841
= flux global de trésorerie -371 649 -647 170 766

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Commentaire :

L'entreprise engendre des flux importants de trésorerie grâce à son exploitation. L'activité
est donc saine. L'acquisition en N+4 n'a porté préjudice au flux global de trésorerie.

Exemple : Bilan simplifié au 31/12/N-1 :

Immobilisations 1.000 Capitaux propres 750


Actif circulant 500 Dettes financières 750
Trésorerie 200 Dettes d’exploitation 200
Total 1.700 Total 1.700

Bilan simplifié au 31/12/N :

Immobilisations 2.000 Capitaux propres 1.250


Actif circulant 500 Dettes financières 1.050
Trésorerie 300 Dettes d’exploitation 500
Total 2.800 Total 2.800

Tableau de financement de l’exercice N :

Nouveaux emplois Nouvelles ressources


Investissements 1.000 Augmentation de capital 500
Augmentation de la trésorerie 100 Nouvel emprunt 300
Diminution de BFR 300
Total 1.100 Total 1.100

L’analyse de ce tableau complète utilement celle du bilan fonctionnel : un bilan fonctionnel tout juste
équilibré n’aura pas du tout la même signification selon qu’il résulte de la dégradation d’une situation très
confortable ou du rétablissement d’une situation fortement déséquilibrée.

Le tableau de financement peut également être établi de façon prospective en recensant les ressources et les
emplois estimés pour les années à venir. On parle alors de « plan de financement ». L’établissement d’un tel
document est très utile pour anticiper les besoins de trésorerie liés à la croissance ou aux investissements.

6. La gestion du besoin en fonds de roulement


Quand le déséquilibre entre le BFR et le FR est trop important et conduit à une trésorerie négative, il est
possible d'essayer de diminuer le BFR. Pour cela, on va agir sur les trois éléments principaux du BFR : les
stocks, les créances clients et les dettes fournisseurs.

Diminuer le BFR suppose de réduire les stocks et créances et /ou d'augmenter les dettes fournisseurs.
Attention, il ne s'agit pas d'agir sur les prix mais sur les délais (vendre moins cher pour diminuer ses créances
clients n'a pas de sens !). En effet, le BFR existe de par le décalage entre le jour de la réalisation d'une vente
ou d'un achat et le jour du paiement correspondant.

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6.1. Délais de règlement des créances clients


é
é è = ×
’ ( )

Remarque :

Le compte de résultat permet de retrouver un chiffre d'affaires HT. Il faut ensuite y appliquer le taux de
TVA. Attention, certaines entreprises peuvent mener des activités à des taux différents (19,6%, 5,5%,
2,1%). Un calcul au prorata s'impose alors...

Diminuer les créances clients : Bien entendu, on ne va pas baisser les prix de vente ! Cela « risquerait »
même d'augmenter la demande et donc les créances... En essayant d'imposer des délais de paiement plus
courts aux clients, l'entreprise peut baisser le montant de ses créances, puisqu'elles seraient réglées plus
vite. Malheureusement, les délais de paiement accordés aux clients sont souvent la résultante des usages
du secteur qu'il est parfois préférable de respecter sous peine de voir partir sa clientèle vers la concurrence.

Une autre solution est de proposer un escompte de règlement aux clients qui acceptent de payer comptant.

Remarque : L’escompte de règlement Réduction de prix accordée au client contre paiement comptant de
la facture. Un client attendant l'échéance de la facture ne peut prétendre à cette réduction du
prix.

6.2. Délais de règlement fournisseurs


é è
= ×
û ( )+ ( )

A l'inverse, l'entreprise peut tenter de négocier des délais de règlement plus long auprès de ses
fournisseurs, mais là aussi, elle se heurtera bien souvent aux délais pratiqués dans son secteur.

Il n'est donc pas toujours facile d'agir sur les délais. Lorsque le BFR reste supérieur au FR, peut être prise
la décision de financer ce surplus en augmentant le FR. Ainsi, un BFR structurellement élevé mais
correspondant à l'activité normale de l'entreprise pourra être financé par une augmentation des capitaux
permanents (FR).

6.3. Délai de rotation des stocks

é = ×

é
= ×
û
é è è
è è
= ×
è è

Diminuer le délai de stockage : C'est un risque car le stock est là pour assurer le bon déroulement de la
production sans rupture de stock. Un travail sur les approvisionnements peut améliorer les délais de
livraison à travers la mise en place de partenariat avec les fournisseurs. Un fournisseur fiable assurant des

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délais de livraisons courts peut être le partenaire idéal dans la mise en place d'une politique de gestion des
stocks en flux tendus.

Remarque : La gestion des stocks en flux tendus vise à rationaliser les stocks en amont (matières
premières) et en aval (produits finis) de la production. Les stocks de produits finis n'existent
pas car on ne produit qu'après avoir reçu des commandes fermes des clients. De même, les
stocks de matières premières sont minimisés car on ne va lancer des commandes
fournisseurs qu'en fonction des commandes clients reçues.

6.4. Effet de la saisonnalité sur le BFR


Le BFR est une mesure à manier avec précaution. En effet, il est calculé à partir du bilan, lui-même établi
à une date donnée. Or la date à laquelle le bilan est établi peut donner des résultats très disparates si
l'activité de l'entreprise est saisonnière.

Une entreprise de fourniture scolaire n'a pas le même BFR en septembre qu'en avril. De même, le
producteur de fraise bio n'aura pas la même activité en mai et en janvier !

Exemple : Prenons l'exemple d'une petite entreprise spécialisée dans la vente de chouchou sur les plages
de la Côte d'Azur. Au printemps, elle constitue le stock de chouchou qu'elle compte écouler
sur les plages en juillet et août. Les clients paient comptant, il n'y a donc pas de créances
clients. Il est alors facile de comprendre qu'établir le BFR en juin et en septembre ne donnera
pas le même montant.

En juin, les stocks sont importants, ce qui gonfle le BFR et donne une trésorerie peut être
négative.

En septembre, les stocks sont vides, les créances inexistantes et la trésorerie pleine ! Le BFR
est alors vraisemblablement proche de 0 voire négatif.

Aussi, conclure à la vue du BFR de juin que l'entreprise court de gros risques financiers est
maladroit. À cette date, ce BFR élevé pèse sans doute sur la trésorerie, mais il est fort probable
que le dirigeant aura négocié un découvert bancaire sous forme de crédit de campagne.

En cas d'activité saisonnière, l'analyse du BFR devra donc être fortement relativisée en fonction de la date
d'établissement du bilan...

6.5. Effet de la croissance sur le BFR


L'entreprise donnée est en forte croissance. D’autre part, toute croissance de l'activité s'accompagne
forcément d'une augmentation des ventes, des achats et des stocks. Mécaniquement, le BFR s'accroit. Le
risque, dans l'euphorie du succès, est de laisser filer ce BFR. Une entreprise prévoyante doit anticiper son
développement en renforçant ces fonds propres. De cette façon, elle augmente son FR qui pourra alors
couvrir l'accroissement du BFR lié au développement de l'entreprise.

Hormis les échecs de nature commerciale ou technique, une des principales causes de disparition de jeunes
entreprises est la mauvaise appréciation du BFR nécessaire à l'activité et donc l'absence d'un financement
adéquat.

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6.6. Analyse des tableaux de flux


Les tableaux de flux de trésorerie reprennent les informations du tableau de financement en les triant de
façon à simplifier l’analyse.

Il existe plusieurs modèles, chacun reposant sur des conceptions financières différentes :

 Le TPFF (tableau pluriannuel des flux financiers) beaucoup utilisé dans les années 70 et 80,
 Le tableau de l’ordre des experts-comptables (OEC)
 Le tableau de la centrale des bilans de la banque de France.

À titre d’exemple, le tableau de l’OEC regroupe les variations de ressources et d’emplois en trois catégories :

 Ceux générés par l’activité (CAF et variation du BFR)


 Ceux générés par l’investissement (cessions – acquisitions)
 Ceux générés par le financement (augmentation ou remboursement des emprunts,
augmentation de capital, versement de dividendes).

La somme des flux de ces trois catégories explique la variation de la trésorerie sur l’exercice.

7. Ratios de structure financière


7.1. Solvabilité et liquidité
Qu’elle soit statique (bilan fonctionnel) ou dynamique (tableau de financement), l’analyse de la structure
financière de l’entreprise a pour but d’apprécier la solidité de celle-ci, c’est-à-dire sa capacité à résister face à
des difficultés économiques.

Le principal risque étudié est le risque d’insolvabilité, c’est-à-dire l’incapacité pour l’entreprise à rembourser
ses dettes à leur échéance. Dans ce cas, les apporteurs de ressources externes (banquiers et fournisseurs)
perdront une partie de leur créance sur l’entreprise.

Une entreprise peut se retrouver en situation d’insolvabilité dans deux cas de figure :

 si le produit de la vente de ses actifs est insuffisant pour rembourser ses dettes,
 si le montant des actifs est suffisant pour rembourser les dettes mais que ceux-ci ne sont pas
disponibles au moment où les dettes arrivent à échéance.

On réservera le terme d’insolvabilité à la première situation. Dans le second cas, on parlera d’illiquidité.

7.2. Les principaux ratios


Les ratios permettant d’évaluer la structure financière de l’entreprise sont très variés et chaque analyste
financier est libre de créer ceux qui lui semblent pertinents. Nous n’étudierons donc que les plus
communément utilisés.

Ce ratio, appelé ratio d’autonomie financière, est particulièrement étudié par les banquiers car les capitaux
propres sont pour eux une garantie. En effet, en cas de liquidation de l’entreprise, les actionnaires seront les
derniers servis lors de la vente des actifs. Si l’actif s’avère insuffisant pour couvrir le passif, la perte sera donc
imputée sur les fonds propres avant de l’être sur les autres dettes :

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Capitaux Les associés ne


Propres récupèrent qu’une
partie de leur apport
Actif
Valeur
liquidative Les dettes sont
de l’actif Dettes intégralement
remboursées

Le même bilan mais avec une proportion de capitaux propres plus faible :

Capitaux Les associés perdent la


Propres totalité de leur apport

Actif
Valeur
liquidative
Dettes Les dettes ne sont
de l’actif que partiellement
remboursées

Bien qu’il n’existe pas de norme absolue, un « bon » rapport ne doit pas être inférieur à 1/3
(exceptionnellement 1/4).

=
è
Ce ratio représente la structure de financement de l’entreprise (autofinancement ou recours à l’emprunt). Là
encore, il n’existe pas de norme absolue, mais en règle générale un « bon » rapport ne doit pas être inférieur
à 1.

è
=

Ce ratio représente le nombre d’années nécessaires pour rembourser la dette dans le cas où la CAF serait
exclusivement employée à ce remboursement (pas de dividendes ni d’investissements). Ce chiffre peut
utilement être comparé à l’échéancier des dettes financières : un ratio de 4 est correct si l’endettement est en
moyenne à 8 ans mais inquiétant s’il est à échéance d’2 ou 3 ans.

à ’
=
à ’

Ce ratio, appelé ratio de liquidité, reflète le risque d’illiquidité de l’entreprise. Il doit être au moins supérieur
à 1 car sinon l’entreprise risque de se retrouver en situation de cessation de paiement.

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7.3. 3. La méthode des scores


Il s’agit d’une technique d’analyse et de détection de la probabilité de défaillance d’une entreprise. Le score
se présente comme une fonction mathématique qui retient plusieurs ratios jugés pertinents, plus ou moins
fortement pondérés selon leur importance. Le résultat obtenu en appliquant cette fonction aux chiffres d’une
entreprise permet de la situer dans une catégorie de risque.

Il n’existe pas une formule type, mais chaque banque ou agence de notation a développé sa propre fonction
de « scoring » qu’elle conserve secrète pour éviter que les comptes soient « maquillés » de façon à se présenter
de la façon la plus avantageuse possible.

À titre d’exemple le score de Conan et Holder (un peu ancien mais simple à calculer) s’obtient grâce à la
formule suivante :

Soit :

= =

= =

× + × + × – × – ×

Le résultat est ensuite analysé de la façon suivante :

 ≤ : forte probabilité de défaillance au cours des trois prochaines années


 < ≤ : probabilité non négligeable de défaillance
 < ≤ : très faible probabilité de défaillance
 > : probabilité de défaillance quasi nulle.

8. Conclusion
La réalisation d’une analyse financière nécessite d’avoir une bonne connaissance du marché visé (il s’agit
généralement de l’entrepreneur) et des compétences particulières en analyse financière (l’expert-comptable
est alors le mieux positionné). Devant l’enjeu que peut représenter l’analyse financière avant un éventuel
rachat, l’accompagnement par un professionnel est vivement recommandé.

L’analyse financière poursuit plusieurs objectifs, qui peuvent être différents en fonction du destinataire (un
prêteur n’a pas les mêmes préoccupation qu’un acquéreur par exemple). En fin, La conclusion de cette
analyse se matérialise par une vision très claire de la solvabilité de l’entreprise, de sa rentabilité et de ses
perspectives.

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