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CHAPITRE 1 : CADRE CONCEPTUEL DU DIAGNOSTIC FINANCIER

Une entreprise est un réservoir de fonds alimenté par diverses sources : investisseurs qui
achètent des actions de la société, créanciers qui lui prête de l’argent, revenus passé,
concernés par la firme. Les fonds provenant de ces différentes ressources sont affectés à
différents usages. L’expression diagnostic indique cet usage doit être conforme à un plan
d’action préétablit.
SECTION 1 : L’ACTUALITE LIEE AU DIAGNOSTIC FINANCIER
1.1.Diagnostic financier : définition et utilité
1.1.1. Définition du diagnostic financier
D’une manière générale, faire un diagnostic financier, c’est tirer des conclusions claires et
tranchées, à partir de l’observation du sujet et de la mesure de paramètres le concernant. Ces
conclusions sont relatives à la situation actuelle, à l’évolution passée et aux perspectives de
l’entité.
Le diagnostic financier permet de porter un jugement sur les forces et faiblesses de
l’entreprise sur le plan financier et ainsi d’évaluer la santé financière de l’entreprise. Les
utilisateurs sont nombreux.
1.1.2. Utilité du diagnostic financier
L’utilité d’un diagnostic financier est de ce fait différente selon ses utilisateurs :
 Pour l’entreprise elle-même :
 Analyse de ses performances et de sa solvabilité (contrôle interne)
 Outils d’aides à la décision
 Répondre à des obligations comptables et financières définies par la loi
 Communication interne et externe
 Porter un jugement sur la situation de l’entreprise et élaborer des prévisions...
 Pour les apporteurs de capitaux :
 Actionnaires : met en évidence la politique de distribution des dividendes
menés par les dirigeants.
1.2.La finalité d’un diagnostic financier
La finalité du diagnostic financier est de :
 Comprendre l’évolution passée de l’entreprise à travers des flux financiers
 Juger ses possibilités d’évolution future au vu de sa situation financière
 Lier les conclusions tirées des documents financiers aux évènements qui ont affecté
l’entreprise pendant la période étudiée pour prendre des décisions.
1.3. Les utilisateurs du diagnostic financier
 Les dirigeants : pour préparer leurs décisions, connaitre la situation de l’entreprise
vis-à-vis des concurrents, des normes bancaires, évaluer les risques financiers et
répondre aux exigences légales.
 Les investisseurs et actionnaires : pour évaluer la rentabilité financière, ils
s’intéressent aux bénéfices attendus et à la qualité de la gestion, pour s’assurer du
remboursement et du paiement des intérêts.
 Les prêteurs (banques) : pour évaluer les risques d’insolvabilité, ils étudient la
structure financière de l’entreprise, pour s’assurer du remboursement et du paiement
des intérêts.
 Les salariés : pour connaitre et négocier la répartition de la valeur ajoutée, la
pérennité de l’entreprise.
 Les auditeurs comme les agences de notation : pour apprécier la capacité de
l’entreprise à rembourser ses dettes.
 Les pouvoirs publics : notamment lors d’octroi de subvention
 Les fournisseurs : en amont de la signature d’un contrat, afin de vérifier de la
rentabilité /solvabilité et profitabilité de l’entreprise.
SECTION 2 : DEMARCHE DU DIAGONSTIC FINANCIER
La démarche est décrite en quatre pools basés sur les prescriptions de la Note 34 des états
financiers du SYSCOHADA révisé :
 Analyse de la structure financière
 Analyse de la rentabilité
 Analyse de l’activité et de la profitabilité
 Analyse de la variation des flux de trésorerie
2.1. pool 1 : Analyse de la structure financière
La structure financière d’une entreprise renvoie à une proportion de dettes bancaires et de
capitaux propres dont elle dispose pour financer son activité.
Cette analyse permet d’appréhender les risques potentiels résultant d’un déséquilibre entre ses
composantes. La finalité de la politique financière est d’aménager structurellement la
contrainte financière, en s’efforçant de définir une structure financière dite « équilibrée » qui
permettra à l’entreprise de rester solvable dans le temps, c’est-à-dire d’être financièrement
pérenne. A cet effet, le diagnostic financier permet de vérifier :
 S’il y a une adaptation entre les moyens économiques et les ressources financières
mobilisées ?
 Si l’entité court-elle un risque de rupture de trésorerie ?
Tableau 1 : analyse de la règle de l’équilibre financier minimum
Rubriques Année Année N-1 Variation en %
N (N-N-1/N-1
Capitaux propres et ressources assimilées
+ dettes financière et ressources assimilées
= ressources stables (1)
-Actif immobilisé (2)
= fonds de roulement (FR) (3) = (1)-(2)
Actif circulent d’exploitation (4)
-passif circulent d’exploitation (5)
= besoin de financement d’exploitation (BFE)
(6) = (4)-(5)
Actif circulent HAO (7)
-passif circulent HAO (8)
= besoin de financement hors d’exploitation
(BFHE) (9) = (7)-(8)
Besoin de financement global (BFG) (10) =
(6)+(9)
Trésorerie-actif (11)
-Trésorerie-passif (12)
Trésorerie nette (TN) = (11)-(12)
Vérification TN = FR – BFG

 Evolution de la structure des capitaux et évolution de l’autonomie financière.


L’endettement financier permet de comprendre la situation d’une entreprise pour l’analyser
avec précision.
Tableau 2 : tableau de l’analyse de l’endettement financier net
Rubriques N N-1 Variation en %
Dettes financières = emprunts + dettes
financières diverses + dettes de location
acquisition (1)
Trésorerie-passif (2)
Endettement financier brut (3) = (1) +(2)
Trésorerie – actif (4)
Endettement financier (5) = (3)- (4)

2.2. Analyse de la rentabilité


L’analyse de la rentabilité englobe les couts d’exploitations d’une entreprise et des bénéfices
apportés par la vente des produits.
La rentabilité est l’aptitude d’une entreprise à générer des bénéfices. Les informations
transmises par le calcul de la rentabilité n’ont pas la même signification selon que l’on soit
associé ou dirigeant. C’est pour cela que deux indicateurs sont calculés :
 La rentabilité économique qui s’apprécie au vue de l’ensemble des apporteurs
de fonds (actionnaires et prêteurs)
 La rentabilité financière qui s’apprécie au vue uniquement de l’actionnaire.
Il est nécessaire d’évaluer le taux de l’impôt sur les bénéfices :
L’effet de levier est l’influence de la structure financière de l’entreprise sur sa
rentabilité financière. Le recours à l’endentement bancaire permet d’augmenter la rentabilité
financière à condition que l’entreprise emprunte à un taux d’intérêt plus faible que le taux de
rentabilité économique.

Tableau 3 : analyse de la rentabilité et effet de levier


Rubriques N N+1 Variation en %
Taux de l’impôt sur les bénéfices (T)
Capitaux propres (CP) : (1)
Dettes financières (DF) : (2)
Résultat d’exploitation : (3)
Résultat net d’impôt : (4) = (3)* (1-T)
Actif économique (capitaux investis) : (5) = (1)
+(2)
Taux de rentabilité économique (Re) : (6) = (4)/
(5)
Résultat net (7)
Taux de rentabilité financière (Rf) : (8) = (7) / (1)
Effet de levier : (9) = (8) - (6) ou effet de mesure
si (9) est négatif
Taux d’intérêt moyen (charges d’intérêt /Dettes
financières) : i
Vérification : rentabilité financière = (1-T) ( Re +
(Re-i) DF/CP)
2.3. Analyse de l’activité et de la profitabilité
Pour analyser le compte de résultat, on utilise les indicateurs d’activité (chiffre d’affaires) et
des indicateurs de profitabilité. La profitabilité est la capacité d’une entreprise à générer un
résultat par son activité. C’est le rapport entre un résultat et des ventes. A cet effet, il convient
en diagnostic financier de se poser les questions ci-après :
 Quel est le rythme de la croissance de l’activité et de la profitabilité ?
 Quelles informations peut-on tirer sur les performances industrielles et commerciales,
la position concurrentielle etc ?
 L’entité dégage-t-elle des marges positives ?
Tableau 4 : Analyse de l’activité et de la profitabilité
Indicateurs financiers d’analyse de l’activité et N N+1 Variation en %
de la profitabilité
Chiffre d’affaires
Marge commerciale
Valeur ajoutée
Excédent brut d’exploitation (EBE)
Résultat d’exploitation
Résultat financier
Résultat des activités ordinaires
Résultat hors activités ordinaires
Résultat net
Capacité d’autofinancement d’exploitation
Capacité d’autofinancement global
Autofinancement

2.4. Analyse de la trésorerie de l’entité


La trésorerie est un indicateur de solvabilité de l’entreprise. A cet effet, il convient de se poser
les questions suivantes :
 Quelles sont les conséquences des choix stratégiques des dirigeants sur la trésorerie ?
 Quelle est la capacité de l’entité à dégager de la trésorerie ?
Tableau 5 : Analyse de la trésorerie de l’entité
Rubriques N N+1 Variation en
%
Trésorerie nette initiale (1)
Flux de trésorerie provenant des activités
opérationnelle (2)
CAFG
BFG liés aux activités opérationnelles
Flux de trésorerie provenant des activités
d’investissement (3)
Flux de trésorerie provenant des activités de
financement (4)
Variation de la trésorerie nette de la période (5) =
(2)+(3)+(4)
Trésorerie nette finale (6) = (1) + (5)
Flux de trésorerie disponible après investissement ou
free cashflow (7) = (2) – (3)
Remboursement des emprunt (8)
Dividendes versés au cours de l’exercice (9)
Solde de trésorerie : besoin de financement en
trésorerie (à combler) ou surplus de trésorerie (10) =
(7) - (8) – (9)
CHAPITRE 2 : ANALYSE DU RESULTAT D’EXPLOITATION DE L’ENTREPRISE
Le compte de résultat met en évidence les marges ou résultats partiel sur les coûts
significatifs. Ce résultat partiel après déduction de toutes les charges variables du chiffre net
hors taxe est appelé marge sur coût variable total (M/CVT). Cette marge est un indicateur
significatif de gestion. Elle renseigne l’attitude de l’entreprise à couvrir ses charges fixes et à
réaliser un résultat positif au terme de l’exercice.

I- MARGE ET TABLEAU D’EXPLOITATION DIFFERENTIEL

1. Notion marge

Le rapprochement entre le prix de vente et un coût partiel donne la notion de marge.

MARGE = Prix de vente – coût partiel

Avec la méthode les coûts variables, cette différence est appelée marge sur coût variable
(M/CV)

Le tableau l’analyse peut être résumée comme suit :

1 Chiffres d’affaires (CA)


2 Charges Variables (CV) marge sur coût variable (M/CV)
3 Charges Variables (CV) Charges fixes (CF) Résultat (R)

2- Tableau d’Exploitation Différentiel (TED)

Le résultat d’une entreprise est obtenu après déduction de toutes les charges opérationnelles et
les charges de structure de l’entreprise. Le tableau ci-après met en avant le processus de
détermination de ce résultat.

Tableau 1 : Analyse du processus de détermination du résultat dans les entités commerciales.


Produit
Charges
ELEMENTS marge %
coût
résultat
Chiffre d’affaire brut (HT) x
 Réduction suivante (RRR accordées) -x
 Réduction suivante de Marchandises -x

Chiffre d’affaire net (HT) X x(A) 100


 Achat de marchandises -x
 Réduction sur achat marchandises (RRR -x
accordés)
Achat net de marchandises X
 Charges variables sur achat +X
(approvisionnement)
Coût variable d’achat de marchandises achetées X
 Stocks initial +X
 Stock final -X
Coût variable d’achat des marchandises vendues X (B)

M/CVAMV (C= A- B) X(C)


Achat d’emballages X
 Variation de stock d’emballages ±X
 Vente d’emballages -X
 charge de distribution +X
Coût variable de distribution X(D)

Coût variable de distribution X(D)


M/ coût variable de distribution
[E= A – (B+D)] X(E)
Frais généraux (autres charges et charges variables X(F)
financières)
M/ Coût variable total ou marge sur coût de revient
[G=E- F= A – (B+D+F)] × (𝐺)
Charges fixes (total bruts y compris les frais X
financièrs)
Produits financiers et autres produits fixes
-X
Charges fixes nettes × (𝑀)
Résultat × (𝑅)

Le pourcentage des charges totales par rapport au chiffre total net HT est appelé taux de coût
variable (TVC)
Le pourcentage de la marge sur coût variable total par rapport au chiffre d’affaires net (HT)
est appelé taux de marge sur coût variable (TM/CV).
II. VITESSE DE ROTATION DES STOCKS ET DUREE DE STOCKAGE
1. Vitesse de rotation des stocks

La vitesse de rotation est aussi appelée coefficient de rotation (r). Elle permet d’exprimer le
nombre de renouvellement des stocks de l’entreprise pendant une période donnée (année,
semestre, etc.)
 Soit par acquisition externe (achats)
 Soit par acquisition interne (production)
Cette vitesse est fonction du stock moyen
𝑆𝐼 +𝑆𝐹
Stock moyen = 2
Pour les marchandises

𝐶𝑜 û𝑡 𝑑 ′ 𝑎𝑐 ℎ 𝑎𝑡𝑑𝑒𝑠 𝑀 .𝑏𝑙𝑠 𝑣𝑒𝑛𝑑𝑢𝑒𝑠


R =
𝑠𝑡𝑜𝑐𝑘 𝑚𝑜𝑦𝑒𝑛 𝑑𝑒 𝑚𝑎𝑟𝑐 ℎ 𝑎𝑑𝑖𝑠𝑒𝑠 𝑎𝑢 𝑐𝑜 û𝑡 𝑑 ′ 𝑎𝑐 ℎ 𝑎𝑡

Avec
CAMV = 𝐶𝑜û𝑡 𝑑′ 𝑎𝑐ℎ𝑎𝑡𝑑𝑒𝑠 𝑀𝑠𝑒𝑠 𝑎𝑐ℎé𝑡é𝑒𝑠 + (𝑆𝐼 − 𝑆𝑃)

2. Durée moyenne de stockage (DMS)


𝑆𝑇𝑂𝐶𝐾 𝑀𝑜𝑦𝑒𝑛
𝐷𝑀𝑆 = 𝑐𝑜 û𝑡 𝑑 ′ 𝑎𝑐 ℎ 𝑎𝑡𝑑𝑒𝑠 𝑚𝑎𝑟𝑐 ℎ 𝑎𝑛𝑑𝑖𝑠𝑒𝑠 𝑣𝑒𝑛𝑑𝑢𝑒𝑠
× 12

La rotation de stock et la durée moyenne de stockage sont des indicateurs de gestion


permettant d’analyser la performance de l’entreprise au niveau de la gestion des stocks. Le
contrôleur de gestion peut aussi les intégrer dans le tableau de bord spécifique.

III. LES INDICES DE GESTION

A. Le seuil de rentabilité
1- Définition

Le seuil de rentabilité est le niveau de chiffre d’affaire pour lequel l’entreprise ne réalise ni
perte ni bénéfice. Le seuil de rentabilité est désigné par d’autres expressions telles que le point
mort, le point d’équilibre, le chiffre d’affaire critique etc.
Ainsi trois définitions équations découlent de la définition du seuil de rentabilité :
 Au seuil de rentabilité, il y a une Egalite entre la marge sur cout variable et les couts
fixe : M/CV= CF (1)
 Au seuil de rentabilité le chiffre d’affaire couvre la totalité des charges
(opérationnelles et de structures) : CA = CV + CF (2)
 Le seuil de rentabilité est le chiffre d’affaire pour lequel le résultat est nul : Résultat
= 0 (3)

NB : Plus le seuil de rentabilité est relativement faible plus l’entreprise est rentable et a la
possibilité d’accroitre son bénéfice. Autrement dit il serait préférable d’atteindre le seuil de
rentabilité le plus tôt possible.
2- Détermination du seuil de rentabilité
2.1- Détermination algébrique

Soient :

CA (HT) = le chiffre d’affaire (HT)


M/CVT = marge sur coût variable total
TM/CVT= taux de marge sur coût variable total
CFN = Charge fixes nettes
PVu(HT) = prix de vente unitaire (HT)
M/CVu = marge sur coût variables unitaire
CVu = coût variable unitaire
CVT = coût variable total

a) Le seuil de rentabilité en valeur (SRV) ou chiffre d’affaire critique


 Il existe une relation de proportionnalité entre M/CV et le CA, ainsi : tout CA dégage
sa propre marge d’où :
CA M/CV (1)
 Condition d’atteinte du SR : M/CV=CF ; au seuil de rentabilité la M/CV correspondants
est égale au CF (sans calcul) d’où la relation de proportionnalité : SRV
CF (2)

CA M/CV (1)

SRV CF (2)

Or TMSCV = M/CVt = CAnet x T.M/CVt


D’où SRv
Le seuil de rentabilité en quantité
𝑆𝑅𝑣
𝑆𝑅𝑞 = 𝑃𝑉𝑢 (𝑀𝑇 )
𝐶𝐴 𝑛𝑒𝑡 (𝑀𝑇 )
Avec PVu (MT) =
𝑄𝑡 é 𝑣𝑒𝑛𝑑𝑢𝑒
𝐶𝐹𝑁
SR Q =
𝑃𝑉𝑢 (𝑀𝑇 )− 𝐶𝑉𝑢

On a : PVu (MT) – Cvu = M/CVu SRQ 𝐶𝐹𝑁 o

Application 4
Soit le tableau d’exploitation différentiel suivant de l’entreprise GALERIE DU CENTRE au
31/12/N.

Produits
Eléments Charges Marges %
Résultats
CA net (HT) 3000000
Achat de marchandise 1722975
Réduction de marchandise -15000
Achat de marchandises 1707975 -
Variation stock de marchandises 8490
CVA MV 1699485
M/CVA 1300515 43%
Coût variable d’emballages utilisés 76800
Frais variables de distribution 23515
Coût variable de distribution 100315
M/CVD 1200000 40%
Coût variable total 1800000
M/CVt 1200000 40%
CFN 1000000
RE 200000
Travail à faire :
Sachant que la quantité vendu est de 7500 unités, calculer :
 Le seuil de rentabilité en valeur
 Le seuil de rentabilité en quantité
o Résolution
1) Calculons le seuil de rentabilité en valeur

2.2- Détermination graphique du seuil de rentabilité


Au seuil de rentabilité la marge sur coût variable égalise les charges fixes (M/CVT= CFN).
Application 5 :
A partir du cas : GALERIE DU CENTRE, déterminer graphiquement le seuil de rentabilité à
partir des relations suivantes :
1) M/CVT = CFN
2) CA = CV + CF
3) Résultat = 0

B. La structure des charges et le risque d’exploitation

Le risque d’exploitation provient pour l’essentiel de l’incertitude qui pèse sur la perte du
résultat de l’entreprise. En dehors de l’incertitude (par exemple, due à la volatilité des
marchés), qui est la première cause du risque d’exploitation, la structure des charges de
l’entreprise peut constituer un facteur aggravant de risque. Plusieurs instruments permettent
de rendre compte de ce phénomène. Ces instruments constituent les indices de gestion. Il
s’agit notamment :

 De la marge de sécurité
 L’indice de sécurité ou le coefficient de sécurité
 De l’indice de prélèvement pour une charge fixe donnée
 Du levier opérationnel (LO) ou coefficient de volatilité
 Du point mort

1) La marge de sécurité ou marge de rentabilité (MS ou MR)

La marge de sécurité représente pour une période donnée l’écart entre le chiffre d’affaires
réalisé et le seuil de rentabilité. Elle permet d’apprécier les risques de pertes liées à
l’exploitation.
Formule de calcul :
La marge de sécurité est aussi définie comme étant la fraction du chiffre d’affaires dont la
marge sur cout variable total est égale au résultat. Formule de calcul

Application 6 : Calculer la marge de sécurité de l’entreprise GALERIE DU CENTRE

2) L’indice de sécurité ou le coefficient de sécurité

L’indice de sécurité représente l’indice de rentabilité ou l’indice de déficience. Il est encore


appelé le coefficient de sécurité. Il représente le pourcentage de la marge de sécurité par
rapport au chiffre d’affaires net hors taxes (CAHT). L’indice de sécurité exprime :

 La marge de sécurité en fonction du chiffre d’affaire et indique dans quelle proportion


il est possible de réduire les ventes tout en restant bénéficiaire.
 La proportion au-delà de laquelle toute baisse du CA entraine une perte.

Formule de calcul :

L’indice de sécurité est aussi donné par la relation suivante :

Application 7 : Calculer l’indice de sécurité de l’entreprise GALERIE DU CENTRE

3) L’indice de prélèvement pour une charge fixe donnée

L’indice de prélèvement pour une charge fixe donnée correspond au rapport entre le chiffre
d’affaire nécessaire pour couvrir cette charge et le chiffre d’affaires net hors taxe.

Il exprime l’importance de la charge fixe sur le niveau d’activité de l’entreprise.

Application 8 : Calculer l’indice de prélèvement de la charge fixe sur le niveau d’activité de la


charge fixe de location d’un immeuble d’un montant de 60.000.

4) Le levier opérationnel (LO) ou coefficient de volatilité


Une autre indication du risque encouru par l’entreprise peut être donnée par le levier
opérationnel encore appelé levier d’exploitation ou coefficient de volatilité. Il désigne
l’élasticité du résultat par rapport au chiffre d’affaires (ou aux quantités vendues). Formules
de calcul et application

5) Le point mort

Le point mort est la date à laquelle le seuil de rentabilité est atteint. En déterminant le seuil de
rentabilité, il est important de connaitre la date à laquelle ce chiffre d’affaires critique sera
atteint. On distingue dans ce cas deux hypothèses :

H1 : Le cas où l’entreprise a une activité régulière

H2 : Le cas où l’entreprise a une activité irrégulière ou saisonnière

5.1) Le cas où l’entreprise a une activité régulière


a) Cas où tous les jours de l’année sont ouvrables

Dans ces conditions, on suppose que les ventes sont régulièrement étalées. En d’autres termes,
on admet que le chiffre d’affaires moyen est constant au cours de l’année commerciale.
L’année étant égale à 360 jours, 12 mois, 2 semestres, 4 trimestres, 52 semaines, etc.
Formule de calcul
PM = SRV*360/CA net ou PM = SRq * 360/ quantités vendues

Application 9 : Déterminer le point mort de l’entreprise GALERIE DU CENTRE dans le cas


suivant : L’entreprise fonctionne pendant toute l’année sans arrêt du 1 janvier au 30 décembre
de chaque année

b) En cas de fermeture pendant une certaine période de l’année.

Formule de calcul

Application 10 : Déterminer le point mort de l’entreprise GALERIE DU CENTRE dans le cas


suivant : L’entreprise cesse ses activités pendant tout le mois de mars jusqu’au 15 avril de
chaque année.

5.2) Le cas où l’entreprise a une activité irrégulière ou saisonnière


Dans ce cas, le chiffre d’affaires est réalisé de façon irrégulière au cours de l’année. Il n’est
pas possible de considérer chaque mois comme identique. Le point mort est déterminé par
interpolation linéaire.

Application 11 : Déterminer le point mort de l’entreprise GALERIE DU CENTRE dans le


cas suivant : les ventes sont irrégulièrement étalées dans l’année de la façon suivante :
PERIODES (MOIS) VENTES
Janvier 100.000
Février 150.000
Mars 250.000
Avril 350.000
Mai 300.000
Juin 100.000
Juillet 450.000
Aout 250.000
Septembre 150.000
Octobre 200.000
Novembre 450.000
Décembre 250.000

EXERCICE № 1 :

Pour la gestion de l’exercice N+1 de la société SOUZA, le directeur financier vous donne les
informations suivantes :

 La marge sur cout d’achat : 30% du chiffre d’affaire


 Frais variable de vente : 10% du chiffre d’affaire d’affaires
 Frais fixes : 110.000
 Coefficient de rotation des stocks : 6
 Le bénéfice d’exploitation s’élève à 70.000F. le stock final est le 1/3 du stock initial et
les frais sur achat ont été enregistrés au débit du compte achat.

TRAVAIL A FAIRE
1- Retrouver tous les éléments du tableau différentiel et présenter-le
2- Déterminer le seuil de rentabilité et sa date d’obtention
3- En déduire la marge et l’indice de sécurité puis commenter
4- Les responsables envisagent un accroissement de 27% du chiffre d’affaires. Déterminer
l’impact de cet accroissement sur le résultat en considérant que les conditions
d’exploitation ne subissent aucune modification. En déduire le résultat prévisionnel.

EXERCICE № 2 :

Pour la gestion de l’exercice N+2 de la société SAREX, le directeur financier vous donne les
renseignements suivants :
 Produits fixes : 2000 000 F
 Charges fixes : 38 000 000 F
 Marge sur cout variable d’achat des marchandises vendues : 30% du chiffre d’affaires
net hors taxe.
 Cout variable de distribution 20% du chiffre d’affaires net hors taxe. Marge sur cout
variable de distribution : 80 000 000 F.

TRAVAIL A FAIRE
1) Présenter le tableau d’exploitation différentiel faisant ressortir le chiffre d’affaire net
hors taxe, la marge sur cout variable d’achat des marchandises vendues, la marge sur
cout variable de distribution, les charges fixes nettes et le résultat.
2) Déterminer le seuil de rentabilité
3) Calculer la marge de sécurité, l’indice de sécurité, le levier opérationnel et commenter.
EXERCICE № 3

Le chiffre d’affaires est réalisé en N par la société « PLAISIR DU MIEL » s’élève à


1.850.000. Les charges d’exploitation se décomposent de la façon suivante :

 Charges fixes : 740.000


 Charges variables : 925.000

TRAVAIL A FAIRE :

1. Présenter le compte de résultat différentiel


2. Calculer :
a. Le seuil de rentabilité
b. L’indice de sécurité
c. Le levier opérationnel
CHAPITRE 3 : PLAN DE FINANCEMENT

I. DEFINITION

Le plan de financement aussi appelé plan d’affaire ou encore business plan est un état
financier prévisionnel, pluri-annuel qui permet d’étudier les effets des projets
d’investissements (à L ou M T) de l’entreprise sur sa situation de trésorerie des années à
venir. Il présente les ressources durables dont disposeront l’entreprise pour chacune des
années considérées et les emplois durables auxquels, elle devrait faire face pendant ces
mêmes années.

II. UTILITE DU PLAN DE FINACEMENT

Le plan de financement permet :

 Lors de la création de l’entreprise de juger de sa solvabilité et de négocier auprès des


banques les concours financiers nécessaires.
 Au cours de l’existence de l’entreprise, il permet de :
 Rechercher par les ajustements successifs, la meilleure combinaison possible
des ressources et des emplois
 Justifier le recours au financement externe
 Evaluer la capacité de distribution des dividendes
III. LES PRINCIPALES SOURCES DE FINANCEMENT

Pour financer ces investissements, l’entreprise a recours généralement à des sources de


financement suivantes : les fonds propres et les endettements.

1. Les fonds propres

Les fonds propres sont les resources générées par l’activité interne de l’entreprise
(l’autofinancement), soit par les apporteurs des associés de l’entreprise ou par d’autres
apporteurs à titre gratuit.

1.1.L’autofinancement

Il représente l’ensemble des ressources disponibles générées par l’entreprise. C’est la partie de
la capacité d’autofinancement global non distribué et restant à la disposition de l’entreprise.

Autofinancement = CAFG (N) – Dividendes distribués en N


1.2. L’augmentation du capital

Elle peut se faire de diverses manières suivantes (conversion des dettes, incorporation des
réserves, apport en nature, apport en numéraire). Cependant, seul l’augmentation des apports
en numéraire accroit les moyens financiers de l’entreprise car elle lui procure de nouvelles
ressources financières.

1.3.Subvention d’investissement

Les subventions d’investissements sont des aides octroyées par l’Etat, les collectivités
publiques et certains organismes en vue de permettre à l’entreprise d’acquérir des
immobilisations. Lorsque le bien obtenu est amortissable, la subvention est reprise suivant le
procédé d’amortissement du bien. Si le bien n’est pas amortissable, la subvention est reprise
sur la période inaliénabilité. En cas d’absence d’une telle période, la reprise est faite sur 5 ans.

2. L’endettement

On retiendra les financements suivants : l’emprunt indivis, l’emprunt obligataire et le crédit-


bail.

2.1.L’emprunt indivis

C’est un emprunt obtenu auprès d’un seul organisme (banque, microfinance…). Lors de
chaque annuité (remboursement), il faut faire la part entre :

 La somme qui participe au remboursement du capital emprunté,


 La somme qui participe au remboursement aux intérêts.
2.2.Emprunt obligatoire

C’est un emprunt obtenu auprès de plusieurs personnes, son montant est divisé en fraction
égale appelée obligation.

C’est une forme de financement à la tension des Etats, des banques, des entreprises…
l’emprunteur émet des obligations que les investisseurs achètent et un intérêt est versé
périodiquement tant dis que le capital sera remboursé à une date prévue.

2.3.Le crédit-bail

Les contrats de crédit-bail sont un contrat de location d’un bien (meuble, immeuble) qui
donne aux locataires la possibilité d’acquérir ce bien à la fin du contrat en payant le prix fixé à
l’avance. Les loyers peuvent être payés en début de période (loyer payé d’avance) ou à terme
échu (loyer de fin de période).

IV. LA COMBINAISON DES SOURCES DE FINANCEMENT

Les investissements peuvent être financés par les ressources mixtes :

 L’autofinancement et les emprunts indivis


 L’autofinancement et les emprunts obligataires
 L’autofinancement et les subventions
 L’autofinancement et les crédits-bails.
V. LA STRUCTURE DU PLAN DE FINANCEMENT

Elle peut différer d’une entreprise à une autre, cependant tout plan de financement comprend
deux grandes parties : les emplois prévisionnels et les ressources prévisionnelles.

1. Les emplois prévisionnels

Encore appelé besoin, ils sont déterminés en fonction de la politique :

 Les charges immobilisées (sauf les primes de remboursements)


 Les acquisitions d’immobilisation
 Les distributions de dividende
 Les variations positives du BFE
 Les remboursements d’emprunt
 La production immobilisée
 L’impôt dur les cessions
 Les loyers de crédit-bail.
2. Les ressources prévisionnelles

Ce sont :

 La capacité d’autofinancement global


 Les cessions d’immobilisation
 Les réductions d’actifs immobilisés
 Les variations négatives du BFE
 La récupération du BFE
 L’augmentation de capital en numéraire
 Les subventions à obtenir
 Les dettes financières à obtenir
 Le retour au compte courant bloqué des associés.
VI. L’ELABORATION DU PLAN DE FINANCEMENT

Elle passe nécessairement par deux phases :

 La phase de financement préparatoire ou la phase d’ébauche : elle va permettre


d’apprécier la cohérence de l’ensemble des projets, la faisabilité globale ou à moyen
terme
 La phase d’équilibrage ou phase de financement définitif : elle consiste à réviser le
plan de financement pour le rapprocher de l’objectif idéal (gestion optimale de la
trésorerie c’est-à-dire ni trop, ni trop peu).
VII. PRESENTATION DU PLAN DE FINANCEMENT

Eléments 1 2 3 4 5
Emplois
 Les charges immobilisées
 Les acquisitions d’immobilisation
 Les distributions de dividende
 Les variations positives du BFE
 Les remboursements d’emprunt
 La production immobilisée
 L’impôt dur les cessions
 Les loyers de crédit-bail.
Total emploi (1)
Ressources
 La capacité d’autofinancement global
 Les cessions d’immobilisation
 Les réductions d’actifs immobilisés
 Les variations négatives du BFE
 La récupération du BFE
 L’augmentation de capital en numéraire
 Les subventions à obtenir

Total trésorerie (2)


Ecart annuel (3) = (2) – (1)
Trésorerie initiale (4)
Trésorerie finale = (3) + (4)

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