Vous êtes sur la page 1sur 59

Conception

des lieux de travail

ED 718
7

Structures des bâtiments


Toitures
Il faut rappeler que les accidents par chute de maintenance de l’ouvrage (article R. 235-5 du code

7.1 hauteur sont souvent graves ou mortels. Pour la


sécurité, deux points principaux sont à étudier :

Les interventions en toiture


du travail) ou le dossier d’interventions ultérieures
sur l’ouvrage (article R. 238-37 du code du travail).

L’éclairage zénithal
Elles peuvent être régulières lorsqu’elles concer- Dans la plupart des locaux industriels, un éclai-
nent les travaux de maintenance des équipements rage naturel satisfaisant ne peut être obtenu que
techniques situés en toiture tels conduits, ventila- par des parties vitrées ou translucides en toiture.
tions, filtres, climatiseurs, nettoyage des parties En revanche, l’éclairage zénithal est à proscrire
vitrées, systèmes d’éclairage nocturne, enseignes pour les bureaux et les locaux de petite dimension
lumineuses… Ces interventions sont effectuées pour lesquels la hauteur sous plafond est faible
notamment sur des toitures des locaux industriels, (inférieure à 3 m).
commerciaux ou bâtiments d’habitat collectif.
Les interventions en toiture moins régulières
concernent les travaux sur l’étanchéité, l’écoule- 7.1.1. Surfaces vitrées
ment des eaux pluviales, la mise en place des sys- ou translucides
tèmes de suspension pour intervenir en façade…
En général, les nouveaux locaux doivent être
Toutes les dispositions prises pour les interven- conçus pour permettre la pénétration de la
tions en toiture doivent figurer dans le dossier de lumière naturelle (code du travail, articles R. 235-
2 à R. 235-2-3). Pour atteindre cet objectif sans
apport thermique excessif (rayonnement solaire)
et sans risque de chute à travers ces surfaces :
– Les matériaux seront intrinsèquement résistants
(voir tableau 7.1). À défaut, une protection perma-
nente associée au matériau de résistance insuffi-
sante sera mise en place.
Le choix entre les trois types de surfaces vitrées ou
translucides les plus courantes (polycarbonate,
polyester armé, verre feuilleté) se fera en fonction
de ces deux exigences principales, les autres élé-
ments à prendre en compte étant la facilité d’accès,
de nettoyage, le vieillissement, les possibilités de
ventilation naturelle, la répartition homogène de
Photo 7.1 - Éclairage des postes de travail par des baies vitrées latérales l’éclairement (éviter un seul lanterneau central), la
offrant également la vue sur l’extérieur protection contre l’éblouissement.
– L’indice de vitrage (rapport de la surface vitrée sur la
surface de plancher) sera compris entre 10 et 25 %
(selon le type de vitrage et la classe des matériaux utili-
sés), pour permettre un éclairement supérieur à 250 lux.
– Pour éviter le rayonnement solaire direct, des pare-
soleil intégrés à la structure peuvent être mis en place
(exemple : grilles) et avoir plusieurs fonctions : pro-
tection contre les chutes de personnes et d’objets ou
contre les effractions (voir figure 7.1), passerelles d’ac-
cès pour la maintenance (voir figure 7.2).

Le nettoyage des surfaces vitrées doit être prévu


dès la conception. Pour la surface extérieure, des
moyens à mettre en œuvre sont décrits dans les
autres paragraphes (matériaux intrinsèquement
Photo 7.2 - Minisheds

66 Structures des bâtiments


résistants, protection périphérique…). Pour la sous-
face, on peut citer les solutions suivantes : chemin
d’appui d’une passerelle intégrée à la structure
porteuse (voir figure 7.3), cheminement au sol
dégagé de tout équipement fixe (voir figure 7.4).

Remarques concernant la résistance des matériaux


Pour être considéré de résistance satisfaisante,
un matériau doit pouvoir résister, compte tenu de
sa mise en œuvre, au choc produit par la chute
d’une masse de 80 kg constituée d’un sac rempli
de sable d’une hauteur de 1,50 m (1 200 joules)
(essais INRS) ; sans être emporté ou traversé, la
fissuration étant admise ; on emploie la formule
abrégée : résistance > 1 200 J.

La résistance effective, fonction des épaisseurs et


des portées, doit être définie par des essais les plus
Photo 7.3 - Stockage et éclairage naturel représentatifs possibles. Il est impératif de respecter
les conditions de pose préconisées par le fabricant.

Figure 7.1 - Lanterneaux équipés de grilles


de protection en surface ou en sous-face Figure 7.2 - Passerelle de circulation intégrée

Figure 7.3 - Chemin d’appui d’une passerelle,


intégré à la structure

Figure 7.4 - Cheminement au sol dégagé


de tout équipement fixe et permettant
la circulation d’un échafaudage mobile

Structures des bâtiments 67


(*) On entend par matériau
intrinsèquement résistant,
un matériau qui, compte tenu
de sa mise en œuvre, doit
pouvoir résister au choc
produit par la chute d’un sac
d’une masse de 50 kg
(sac normalisé M50) tombant
d’une hauteur de 2,40 m,
sans être emporté ou traversé,
la fissuration étant admise ;
on emploie dans ce cas
la formule abrégée : résistance
1200 J. Une telle résistance
garantit, a priori, la chute
de plain-pied d’une personne
se déplaçant au niveau
de la toiture mais elle est
insuffisante pour caractériser,
selon les règles
de construction, une aire
de circulation ou de travail.

Dans certains cas, plaques


translucides ou fibres ciment,
verre, etc., des dispositions
doivent être prises pour
ne pas prendre appui
directement sur ces matériaux
et pour reporter les charges
d’entretien sur la structure Tableau 7.1 - Aide au choix des matériaux constituant la toiture
porteuse.

7.1.2. Surfaces non translucides R. 235-3-6). Les chutes de hauteur à travers les
ouvrants de désenfumage (coupoles, lanter-
Les matériaux seront intrinsèquement résistants neaux, trappes) devront être empêchées par des
(exemples : bacs acier, bacs alu, supports à isolation grilles de protection intérieures intrinsèquement
thermique intégrée). À défaut, une protection perma- résistantes permettant également, lorsque la par-
nente sera associée (voir tableau 7.1). Ces exigences tie ouvrante est ramenée en position fermée, de
de résistance des matériaux en toiture sont d’autant pallier la fragilité éventuelle de cette dernière. De
plus importantes que les installations nécessitant des façon générale, il y a lieu de considérer selon la
interventions sont fréquemment mises en place sur la norme NF EN 811 que des ouvertures en forme de
toiture : exutoires de fumée qui peuvent être associés fente de largeur supérieure à 180 mm, et des
à des « retombées sur toitures », aérateurs pour la ouvertures carrées ou circulaires de dimensions
ventilation de locaux et l’extraction des fumées, supérieures à 240 mm, permettent le passage de
locaux techniques des ascenseurs et monte-charges, tout le corps. En outre, lorsque l’emploi de grilles
installations liées directement au process (étuve de intérieures de protection est envisagé pour empê-
séchage d’une chaîne de peinture par exemple). Tous cher les chutes à travers des dispositifs d’éclai-
ces dispositifs et équipements seront protégés, de rage naturel non ouvrants formés de matériaux
même que les cheminements permettant d’y accéder. fragiles (transparentes ou translucides), ces
Les ouvrants en élévation ou en toiture ne doivent grilles devront être rapprochées des faces à net-
pas, en position d’ouverture, constituer un danger toyer par l’intérieur de façon à éviter d’entraver ce
pour les travailleurs (code du travail, article travail en hauteur.

68 Structures des bâtiments


7.1.3. Accès et circulation en toiture • Accès par l’extérieur du bâtiment. Des moyens
d’accès permanent sont à prévoir : escaliers et
Accès en toiture échelles à marches pour les accès fréquents,
échelles à crinoline pour les accès peu fréquents.
Les modes d’accès en toiture sont du type édicules Une condamnation est à prévoir, notamment pour
de sortie en toiture-terrasse, fenêtre ou trappes de pouvoir mettre en œuvre une procédure d’accès
toiture, accès par l’extérieur du bâtiment. (voir figure 7.9).

• Édicule de sortie en toiture-terrasse. C’est le


mode d’accès le plus sûr. La figure 7.5 donne un Pour une toiture comportant des équipements en
exemple d’aménagement intérieur : échelle à sous-face du plafond : traitements acoustiques et
marche, garde-corps, poulie permettant le levage thermiques, installations d’extinction automa-
de petites charges. La sortie en terrasse doit s’ef- tique, éclairage artificiel, plate-formes, galeries
fectuer le plus loin possible des rives de terrasse ou aériennes ou galeries techniques sont à prévoir.
de toiture, au minimum à 1,5 m (voir figure 7.6).
Protection en rive de toiture et autour des trémies
• Fenêtre ou trappes de toiture. Ce type d’accès
est beaucoup moins favorable. Le palier doit être Les dispositions constructives doivent pallier le
de dimension suffisante pour installer une échelle risque de chute de hauteur et la priorité doit être
(voir figure 7.7). Pour l’accès à certains équipe- donnée aux équipements de protection collective
ment sur toiture en pente, prévoir une plate-forme installés de manière définitive. L’étude architectu-
de travail (voir figure 7.8). rale des façades peut fort bien intégrer des acro-
tères, rambardes ou écrans servant de garde-
corps.

• Acrotère élevé à 1 m au-dessus du niveau fini de


la terrasse (exemple figure 7.6).

• Garde-corps permanent ne nécessitant que peu


d’entretien, h = 1 m au-dessus du niveau fini de la
terrasse (exemples figures 7.10, 7.11 et 7.12).
Ces protections assurent une sécurité optimale dès
la phase de construction, tout en rendant la main-
tenance et les interventions ultérieures plus sûres.

Figure 7.5 - Aménagements intérieurs d’un édicule de sortie

Figure 7.7 - Rapport de proximité


Figure 7.6 - Édicule de sortie implanté avec une zone de circulation entre ouverture en toiture et palier inférieur

Structures des bâtiments 69


Figure 7.8 - Plate-forme d’arrivée et de travail

Figure 7.9 - Accès en toiture par une échelle Figure 7.10 - Chemin continu et intégré
avec dispositif de condamnation extérieure aux sheds de toiture

Figure 7.12 - Lanterneau équipé


Figure 7.11 - Châssis de lanterneau surélevé d’un garde-corps périphérique

70 Structures des bâtiments


Circulation en toitures-terrasses
Sur les toitures-terrasses, prévoir un chemine-
ment principal sans obstacle (conduites, gaines,
édicules bas…) à enjamber et permettant au
moins le roulement d’équipements légers.

Une zone périphérique libre de tout obstacle, de


1,5 m minimum, permettra une circulation liée à l’en-
tretien des façades (positionnement de portiques,
supports d’échafaudage volant…) (voir figure 7.6).
Lors du franchissement de parties de toiture présen-
tant des risques de chute, des passerelles perma-
nentes peuvent être mises en place (voir photo 7.4).

7.1.4. Autres éléments


Photo 7.4 - Passerelle permanente d’accès à prendre en compte
pour l’entretien d’installations sur toiture
Il s’agit principalement :
– du comportement de la toiture en cas d’incendie
ou d’explosion (voir chapitre incendie - explosion),
L’installation d’ancrages définitifs pour la pose de – de la réverbération du bruit : étudier la forme de
garde-corps amovibles n’est envisageable qu’en la toiture et les caractéristiques phoniques des
prévision de travaux non répétitifs dont la durée matériaux utilisés en sous-face (code du travail,
Bibliographie
d’exécution est supérieure au double du temps article R. 235-2-11),
requis pour acheminer et installer ces garde-corps – des intoxications lors des interventions : choisir
– Code du travail,
article R. 235-5. et sous réserve que des protections complémen- des points de rejet en dehors des zones d’inter-
Dossier de maintenance ; taires puissent être mises en œuvre le temps vention, positionner les entrées d’air neuf par rap-
article R. 238-37.
d’installer ces garde-corps temporaires. En consé- port aux zones de rejet (notion de vents domi-
Dossier d’interventions
ultérieures quence, le principal avantage de l’installation nants, hauteur de cheminée),
sur l’ouvrage. d’ancrages définitifs est de permettre ultérieure- – de l’isolation thermique : en tenir compte dans
– Article R. 235-3-2 : ment la pose de garde-corps définitifs. le choix des matériaux de couverture.
Nettoyage
des surfaces vitrées
en toiture.

– Les toitures fragiles.


Travail et sécurité,
numéro spécial,
février 1987.

– Documents
techniques unifiés
(DTU) correspondant
aux types de toiture
(notamment DTU
nº 20-12 et nº 43-3
dans leur partie
mémento pour les
concepteurs).

– L’éclairage naturel.
Paris, INRS, ED 82,
1999.

Photo 7.5 - Dispositifs de garde-corps évitant au personnel d’entretien les chutes de hauteur

Structures des bâtiments 71


Sols
La qualité des sols a une grande importance aussi • Revêtements en béton : un renforcement de la

7.2 bien dans les locaux industriels que dans les acti-
vités de services et les bureaux. Les répercussions
sont en effet nombreuses :
– sur les prix de revient : coûts très élevés de la
couche en surface (béton de fibres d’acier, ciment
avec d’agrégats durs) et un traitement antipous-
sière de la surface est conseillé.

réfection des sols dans les locaux en service, coût • Revêtements bitumineux : ils ont l’avantage
du nettoyage, d’apporter une plus grande souplesse et, par là
– sur la circulation des engins : difficultés de circula- même, un meilleur confort.
tion des camions et engins de manutention lorsque
le sol est défectueux, et augmentation des risques • Revêtements en résine à charge de quartz :
d’accidents (exemple : renversement de chariots élé- pour les sols où les risques de glissade sont éle-
vateurs, chutes de charges, risques liés à la charge vés, les résines à charge de quartz sont
lors de la poussée manuelle de chariots…), conseillées ; elles permettent d’atteindre des
– sur la circulation des piétons : chutes de plain- coefficients de frottement supérieurs à 0,30 (cette
pied, heurts, glissades. valeur étant le minimum acceptable pour les sols
utilisés dans les secteurs alimentaires et les cui-
Les planchers des locaux doivent être fixes, sines de restauration collective).
stables et non glissants (article R. 235-3-3).
• Carrelages : ils sont généralement réservés aux
Les caractéristiques des sols sont à étudier en activités de l’agroalimentaire, aux cuisines et aux
fonction de l’activité spécifique aux lieux de tra- laboratoires, à des locaux du type sanitaire. Les
vail concernés : sols industriels, sols spéciaux grès cérames antiglissants sont conseillés : ils
pour les secteurs de l’alimentation, de la restau- permettent d’atteindre des coefficients de frotte-
ration collective, des laboratoires, sols adaptés ment élevés (supérieurs à 0,30 et proches de 0,50
aux activités de bureau. pour les carrelages les plus performants). Si
l’épaisseur de ces revêtements est suffisante
(supérieure ou égale à 12 mm), ces carrelages
7.2.1. Critères principaux résistent mieux aux chocs thermiques et au roule-
ment intensif de chariots que les sols à base de
Les critères principaux à prendre en compte sont : résine.
– la résistance du sol à l’usure et à la déformation
pour éviter les détériorations : résistance aux • Sols plastiques : les sols plastiques sont des
charges statiques (intensité, surface d’application), revêtements collés sur un subjectile résistant (le
résistance aux charges dynamiques dues à la den- plus souvent une chape ciment). En lés ou en car-
sité et au type du trafic (fréquence pour les piétons, reaux, ils conviennent pour la réalisation des sols
fréquence, charge maximale et type de roues pour de nombreux lieux de travail (bureaux, commerce,
les chariots et les transpalettes). établissements de soins, électronique, textile,
– les caractéristiques liées directement à l’hygiène et confection…). Ils sont faciles à entretenir et à rem-
à la sécurité : adhérence (pour éviter les glissades), placer et moins coûteux que les sols scellés. Outre
résistance chimique à certains produits (acides, sol- les critères indiqués ci-avant, on devra également
vants, détergents…), facilité de nettoyage, tenir compte de leur tenue au feu et de leur
– les caractéristiques phoniques (et celles liées aux conductivité électrique (électricité statique).
vibrations) : réverbération des sons, bruits d’impact,
massifs de désolidarisation de certaines machines. • Revêtement des installations sanitaires
Le sol participe également par ses coloris à l’am- D’une manière générale, les matériaux des sols et
biance des lieux de travail et par la nature du revê- murs doivent être très peu absorbants (imper-
tement à l’empoussièrement des locaux. méables) et d’un entretien facile. Sols : carrelés
en matière minérale de préférence en grès cérame
fin vitrifié ou grès émaillé, éventuellement plas-
7.2.2. Choix entre les revêtements tiques, sans relief à la jonction des lés. Murs :
même principe sur une hauteur de 1,20 m au mini-
Le choix entre les différents revêtements industriels mum. Plinthes : elles devront être en matière
dépend essentiellement du type d’activité concerné. hydrophobe et munies de gorges.

72 Structures des bâtiments


sorte que le trafic des matériels roulants (en par-
ticulier à traction humaine) reste possible sans
efforts excessifs.

Les joints constituent toujours un élément impor-


tant et même indispensables : sans eux les dilata-
tions risqueraient de provoquer des épaufrures
aux angles des surfaces. Ils doivent être réalisés
par des professionnels avertis. Des siphons de
sol, grilles, et autres points de recette des écoule-
ments de surface étant définis, les raccordements
au revêtement sont aussi un élément essentiel de
l’étanchéité.

Les joints entre carreaux doivent être aussi étroits


que possible, environ 3 mm, afin que la charge par
à-coups soit répartie au mieux et ne s’applique
pas exclusivement sur les arêtes des carreaux.

Remarque : Implantation des siphons de sol, des


grilles… Les dispositifs de ce type seront autant
que possible implantés en dehors des aires et
Photo 7.6 - Allées de circulation intérieure, allées de circulation des engins munis de petites
balisées et identifiées, les sols carrelés roues (exemple : transpalettes, chariots automo-
facilitent l’entretien teurs) de manière à éviter les à-coups générateurs
d’autres risques.

Pour le choix d’un revêtement destiné à un local


de fabrication de produits alimentaires, s’aider du 7.2.4. Nettoyage des sols
Guide des revêtements édité par la CNAM, revête-
Bibliographie ments qui répondent aux exigences spécifiques à Quelle que soit l’activité de l’entreprise, le net-
ces lieux (guide réalisé par le Centre d’études toyage d’un sol est d’autant plus facile que le
– Code du travail, vétérinaires et alimentaires-LERPAC, le CSTB, la revêtement est :
article R. 235-3-3.
CNAM et l’INRS). – bien adapté au divers usages du local où il sera
– Les sols de sécurité. posé, condition primordiale pour éviter un vieillis-
Recommandation Pour limiter les chutes par glissades, il n’est pas suffi- sement prématuré
CNAM R 35.
Paris, INRS, 1965. sant de choisir un revêtement de sol dont le coefficient – étanche et exempt d’anfractuosité inaccessible
de frottement dynamique est maximal. Des facteurs au nettoyage, et que le choix des procédés de net-
– NF P 62-001.
Revêtements de sols. supplémentaires sont à considérer : l’uniformité des toyage est conduit en même temps que le choix
Propriétés antistatiques. qualités antidérapantes du revêtement, la couleur du du revêtement.
Spécifications. sol et son aptitude à changer d’aspect en présence de
Paris, AFNOR.
liquides lubrifiants ou de déchets. Pour valider ces choix, il peut dans certains cas
– Guide des revêtements être envisagé par les futurs utilisateurs d’effec-
de sol pour locaux de
fabrication de produits
tuer quelques essais de nettoyage comparatifs
alimentaires, 7.2.3. Conditions de pose sur échantillons (exemple : essais d’enlèvement
CNAM, Paris, 1998. de produits tachants).
– Sols industriels. Il est impératif de respecter scrupuleusement les
Paris, Publications conditions de pose. Si plusieurs matériaux doivent Pour le choix d’un revêtement de sol destiné à un
du moniteur, 1986. être mis en œuvre, le respect des proportions et du local de fabrication de produits alimentaires s’aider
– Sols antidérapants. mode opératoire est indispensable pour éviter des du Guide des revêtements édité par la CNAM et qui
Cahiers de notes déboires tels que retrait, fissuration, faïençage. est accompagné d’une liste de revêtements dont
documentaires, 1991,
l’aptitude a été approuvée par le Centre national
145, ND 1853.
Dans les locaux où le nettoyage doit se faire à d’études vétérinaires et alimentaires (CNEVA).
– Dossier
sur la glissance.
grande eau ou lorsque le déversement ou l’égout-
Travail et sécurité, tage de liquides est prévisible, prévoir des pentes Quelle que soit l’activité de l’entreprise, le choix
1996, n° 2. de 1,5 % à 2 % dirigées vers des dispositifs de de la technique de nettoyage implique la prévi-
– L’éclairage naturel. recueil (caniveaux, grilles, siphons de sols). Éviter sion ou la révision des aménagements à intégrer
Paris, INRS, ED 82 dans la mesure du possible le découpage « en dans l’ouvrage pour faciliter les opérations de
1999. pointes de diamant » difficile à réaliser et faire en nettoyage des sols. (voir § 6.8.5)

Structures des bâtiments 73


Façades
Exemple d’application
Quatre éléments seront presentés dans cette section :

7.3 – les vitrages permettant la vue vers l’extérieur,


– les portes et portails,
– les matériaux et appareillages à utiliser en
façade,
Configuration de vitrages à hauteur des yeux res-
pectant la réglementation pour un local de 40 m de
long et 15 m de large, sans cloisons intérieures,
donnant sur l’extérieur sur les deux côtés de 40 m.
– l’accès aux façades pour les interventions d’en-
tretien et de maintenance. Le calcul des surfaces minimales recommandées
est le suivant :
– superficie de la plus grande paroi du local don-
7.3.1. Vitrages permettant nant sur l’extérieur (en ne considérant que les sur-
la vue vers l’extérieur faces en dessous de 3 m) : 40 x 3 m = 120 m2,
– surfaces vitrées nécessaires : 120 m2 x 1/4 = 30 m2.
Les locaux de travail doivent comporter à hauteur
des yeux des baies transparentes donnant vers Sous réserve que la hauteur d’allège ne dépasse
l’extérieur, sauf en cas d’incompatibilité avec la pas 1 m, de nombreuses configurations répondent
nature des activités envisagées (code du travail, à ces exigences. Par exemple :
article R. 235-3). Il est important de signaler que : – 2 bandes de vitrage de 1,50 m de haut sur 10 m
– cette obligation ne concerne pas seulement les de long sur un seul côté du bâtiment,
bureaux, mais aussi les ateliers et de manière – 1 bande de vitrage de 2 m x 10 m d’un côté et
plus générale tous les locaux destinés à être une bande de 2 m x 5 m de l’autre côté,
affectés au travail, – 20 fenêtres de 1,50 m x 1 m réparties sur le
– cette exigence est distincte de celle de l’éclairage pourtour du bâtiment.
naturel ; ainsi un éclairage zénithal apportera la
lumière naturelle sans offrir de vue sur l’extérieur. Nettoyage

Il est recommandé que ces surfaces vitrées repré- En ce qui concerne le nettoyage des vitres, on
sentent au moins le quart de la superficie de la plus pourra concevoir les baies de façon à ce que les
grande paroi du local donnant sur l’extérieur, en ne deux côtés de la vitre soient accessibles de l’inté-
considérant que les surfaces en dessous de 3 m. rieur (fenêtres basculantes, pivotantes, à la fran-
Par ailleurs, la hauteur d’allège ne devrait pas çaise : voir figure 7.14. Il convient de prévoir un dis-
dépasser 1 m. La hauteur d’1 m a été définie pour positif simple de blocage de l’ouvrant l’empêchant
des postes assis. Elle peut être portée à 1,30 m si de basculer en cours de nettoyage. Il faut égale-
on a la certitude que les postes de travail ne per- ment veiller à ce que les équipements en bordure
mettront pas la posture assise. Les baies vitrées de fenêtre (convecteur, jardinière, store ou volet…)
devront comporter un certain nombre d’ouvrants ne compliquent pas l’entretien des vitrages.
pour permettre l’aération et la correction de l’am- Dans les autres cas et pour la maintenance (rava-
biance thermique. Pour un local donné, ces objec- lement, réfection des matériaux d’isolation,
tifs peuvent être atteints par différents moyens d’étanchéité, de revêtement…), les dispositions
comme le montre l’exemple ci-après. de prévention pour les travaux en hauteur doivent
être prises (voir § 7.3.4) dès que le travail doit se
faire à plus de 3 m au-dessus du sol.

Protection contre l’éblouissement


et l’effet de serre

Pour les expositions est et ouest, des protections


verticales sont nécessaires (exemple : stores). Au
sud, elles pourront être remplacées par des
auvents. Lorsque le local est de petite dimension
(exemple : bureaux), les protections verticales
seront installées à l’extérieur pour éviter un
apport thermique excessif par le rayonnement
solaire (effet de serre). Des vitrages réfléchissants
peuvent donner également de bons résultats.

Figure 7.14 - Conditions d’accessibilité aux vitrages

74 Structures des bâtiments


Bonne conception d’ensemble d’une façade d’ate-
lier : portail, porte piétons, échelle d’accès à la
toiture, baies vitrées à hauteur des yeux.

Fonction fermeture et ouverture

Trois problèmes sont à examiner :


– ambiance thermique et risques d’effraction : les
portes doivent assurer une bonne fermeture
(portes à lamelles à éviter), un sas étant utile
lorsque les flux de circulation sont importants (au-
dessus de vingt passages par heure environ) et
pour les expositions Nord et Ouest,
– les efforts physiques : la motorisation des
portes permet d’éviter les déplacements, efforts
Figure 7.15 - Aménagement des abords d’une porte et pertes de temps,
– les risques d’accident : équiper les portes de
systèmes évitant leur chute et diminuant les
risques de coincement et de cisaillement.

7.3.2. Portes et portails Les portes automatiques doivent pouvoir être


ouvertes manuellement, sauf si l’ouverture est
Les abords d’une porte constituent un endroit cri- automatique en cas de coupure d’alimentation.
tique, un carrefour de risques. Dans le choix et Les portes à commande asservie (par des disposi-
l’implantation d’une porte, deux fonctions (pas- tifs tels que des bouches magnétiques, des cellules
sage et fermeture) sont à considérer. photoélectriques) comporteront des équipements
de sécurité destinés à en arrêter la fermeture en cas
Fonction passage de présence d’une personne dans la zone dangereuse
(cellules photoélectriques, barres de contact, bandes
Les problèmes de sécurité sont liés aux flux et cir- palpeuses…). Ces dispositifs déclencheront automati-
culations : la largeur de la porte doit correspondre quement la séquence d’ouverture de la porte.
aux véhicules les plus larges et aux dimensions
des charges transportées ; elle sera fonction éga- Les portes coulissantes à déplacement vertical
lement du sens simple ou double de circulation. présentent des risques particuliers : elles
La porte débouchera face à une allée principale seront équipées de dispositifs de sécurité pour
pour éviter les manœuvres et les collisions. Pour éviter leur chute en cas de rupture d’un organe
les accès utilisés à la fois par des véhicules de suspension ou de compensation (système
(notamment les chariots élévateurs) et des pié- de type « parachute » (voir figure 7.16) ou équi-
tons, une porte séparée réservée aux piétons sera valents).
implantée à côté de la porte principale avec
garde-corps de sécurité de chaque côté de la Les zones de débattement (portes basculantes)
porte principale (voir figures 7.15). ou de fermeture (portes sectionnelles ou coulis-
Les portes transparentes ou translucides doi- santes) seront matérialisées au sol par un mar-
vent être constituées de matériaux de sécurité quage zébré noir et jaune.
et signalées par un marquage à hauteur de vue. La maintenance et les contrôles périodiques de
Les portes opaques seront munies de surfaces ces matériels seront organisés de manière ana-
transparentes permettant la visibilité à travers logue à ceux des ascenseurs et monte-charge
la porte (hublots circulaires ou rectangulaires à (registres techniques).
hauteur des yeux des conducteurs d’engin).

Structures des bâtiments 75


nomique exclusif : le coût de l’entretien ultérieur ou
de la maintenance des appareils en façade peut
devenir prépondérant, notamment pour les opéra-
tions répétitives ou très techniques.
Pour les appareillages, il faut également prévoir
dès la conception l’entretien ultérieur des disposi-
tifs retenus, pour minimiser la fréquence et la
durée des interventions, et les éviter par l’extérieur.
Par exemple, on pourra prévoir la maintenance des
luminaires par accès direct au bloc projecteur ; ou
des enseignes à partir du toit ; ou des coffres de
volets roulants intérieurs.

7.3.4. Accès aux façades


Il n’y a pas de solution générale compte tenu des
nombreux paramètres qui interviennent (hauteur
globale de l’immeuble, géométrie…). Lorsqu’il n’y a
pas d’accès de plain-pied fixe (passerelles, bal-
cons), on utilise des moyens d’accès mobiles de
deux types : les accès par élévation (échafaudages
de pied fixes ou roulants, nacelles et plates-formes
élévatrices), ou les accès par suspension (échafau-
dages volants, sellettes, nacelles suspendus à
Figure 7.16 - Système du type « parachute » pour porte coulissante
demeure). La mise en œuvre de ces moyens ne
à déplacement vertical (Note technique n° 6 CRAMAM)
peut se faire que si un minimum d’aménagements
existent à l’origine de la construction. Un choix judi-
cieux de ces aménagements conduira à une dimi-
7.3.3. Matériaux et appareillages nution du coût des opérations d’entretien ou de
à utiliser en façade maintenance ultérieures. Il y a donc lieu de choisir,
en fonction des dimensions, de l’architecture, du
Les matériaux doivent être choisis en fonction de type et de la fréquence prévisible des interven-
plusieurs critères dont les principaux sont : tions, le mode d’accès le plus sûr et de créer des
aménagements en conséquence.
• L’isolation thermique (par exemple par pan-
neaux sandwichs) correspondant aux normes L’accès aux façades par nacelle électromécanique
actuelles en ce domaine. à demeure est la solution à privilégier.
• L’isolation phonique. Lorsque les niveaux de
bruit prévisibles à l’intérieur du local sont supé- Les principales dispositions constructives sont :
rieurs à 85 dB(A), une isolation phonique (combi-
née avec l’isolation thermique) est une obligation Pour les accès par élévation :
pour le maître d’ouvrage (article R. 235-2-11, code Nacelles élévatrices : conviennent pour des
du travail). immeubles de moins de 12 m de hauteur. Prévoir
Du fait de la réglementation relative au niveau de une voie de circulation stabilisée à moins de 6 m
bruit à respecter en limite de voisinage (décrets de la façade, avec des pentes modérées et sans
du 5 mai 1988), un bâtiment industriel bruyant ressauts. S’assurer qu’il n’y aura pas dans le
devra donc avoir des parois présentant un bon volume de déplacement de la nacelle d’aménage-
isolement et une bonne absorption du son. ments paysagés de plus de 5 m de hauteur ni de
• La résistance au feu, la facilité d’entretien, les lignes électriques aériennes à conducteurs nus.
aspects esthétiques, la tenue dans le temps, la
résistance aux phénomènes climatiques, aux moi- Échafaudages : prévoir l’accessibilité du pied de
sissures et au vandalisme, sont également à l’immeuble sur une largeur de 2 m (façades verti-
prendre en considération. cales planes) ou à déterminer en fonction de la
géométrie (surplombs et débords).
Les parties horizontales des façades (appuis de
baies, terrassons…) devront faire l’objet d’une Pour les accès par suspension :
attention particulière, pour l’évacuation des eaux Ces accès ne conviennent pas pour atteindre des
de pluie notamment. parties de façades situées sous des surplombs
Le coût des matériaux ne doit pas être le critère éco- supérieurs à 0,5 m (voir figure 7.17). En outre,

76 Structures des bâtiments


Bibliographie

– Code du travail,
articles R. 232-1-2
et R. 235-3-8, 3-9, sur
les portes et portails.

– Arrêté
du 21 décembre 1993
relatif aux portes et
portails automatiques
et semi-automatiques.

– Code du travail,
articles R. 232-7 à R.
232-7-10 : Éclairage ;
articles R. 232-8 à R.
232-8-7 et R. 235-11 :
Protection contre
le bruit.

– Lettre circulaire DRT


nº 90-11 du 28 juin 1990
relative à l’application
Figure 7.18 - Exemple de console
de l’article R. 235-2
du code du travail. Figure 7.17 - Retrait de façade limitée à 0,50 m bloquée sur acrotère
– NF P 25-362.
Fermetures pour baies
libres. Sécurité pour
portails industriels. lorsque la sécurité des opérateurs ne pourra pas ments, résistance au moment de renversement) :
Paris, AFNOR. être entièrement assurée par les dispositions voir exemple à la figure 7.18 ou, pour les consoles
– Utilisation et constructives adoptées (absence de garde-corps, en bascule, des points d’accrochage en terrasse.
entretien des portes. isostaticité des matériels), des points d’ancrages
Note technique nº 8.
Strasbourg,
particuliers devront être prévus pour la fixation de Nacelles électromécaniques à demeure : prévoir
CRAMAM, 1981. harnais de sécurité. la possibilité d’installer le chemin de roulement
– Éclairage naturel.
en couverture (en générale toiture terrasse et
Paris, INRS, Échafaudages volants : prévoir des crochets d’an- prise en compte de la charge d’exploitation).
ED 82, 1999. crage à demeure, fixes ou amovibles, ou des murs Rappelons que ce type de matériel doit faire l’ob-
d’acrotères dimensionnés pour permettre de rece- jet d’une vérification tous les 6 mois.
voir les consoles de suspension (forme, perce-

Ascenseurs, monte-charge, escaliers


7.4.1. Ascenseurs et monte-charge Volume de sécurité en fond de cuvette

7.4 Les ascenseurs et monte-charge posent des pro-


blèmes de sécurité spécifiques qui seront traités
en début de ce chapitre. Les risques principaux
Il convient d’installer en fond de cuvette un dispo-
sitif permettant la coupure de la manœuvre de
l’ascenseur ou du monte-charge.

sont les chutes et écrasements (notamment pour Aménagement du local machinerie


le personnel d’entretien) et les accidents de circu-
lation à proximité de ces appareils. Il faut prévoir pour ce local un accès facile et sûr,
un éclairage et des prises de courant, une ventila-
À la différence de l’ascenseur, le monte-charge tion (naturelle ou forcée), des possibilités de
comporte une cabine inaccessible aux personnes manutention des équipements. L’emplacement
par ses dimensions et sa constitution. du local ou son isolation phonique seront choisis
de manière à réduire les nuisances sonores.
Réserve supérieure au-dessus du toit de la cabine
Implantation de l’ascenseur ou du monte-charge
Il faut prévoir en partie supérieure une surface
libre suffisante, un dispositif d’arrêt, une prise de L’accès doit pouvoir se faire à l’écart du flux des
courant, un dispositif de commande ou matières ou des véhicules. Les accès seront dégagés
manœuvre d’inspection. pour permettre l’attente et la sortie des personnes

Structures des bâtiments 77


ou du matériel correspondant à la capacité maxi- Tableau 7.2 - Tolérances dimensionnelles
male de la cabine. recommandées pour les escaliers
Pour protéger le personnel du risque d’accro-
Tolérances dimensionnelles
chage entre paroi et cabine, cette dernière doit
être munie d’une porte (arrêté du 5 mars 1980 13 cm H 17 cm
concernant les installations neuves). 28 cm G 36 cm
60 cm 2H+G 64 cm
(ascenseurs pour les personnes à mobilité réduite
– voir annexe). H : Hauteur de marche G : Giron

7.4.2. Escaliers principaux liés


à la structure du bâtiment*
Type d’escalier
(*) Pour les escaliers annexes Un soin particulier doit être apporté à la concep- Le choix dépend de nombreux facteurs, notam-
et échelles fixes liées à des
installations à l’intérieur des tion des escaliers pour trois raisons : ment de l’espace disponible. Du point de vue de la
bâtiments, voir section 6.6 – nombre élevé d’accidents du travail (près de 5 % prévention :
des accidents graves),
– rôle important pour l’évacuation en cas d’ur- • L’escalier droit sur plan rectangulaire (figure
gence (incendie par exemple), 7.19) est recommandé : volées courtes facilement
– fatigue physique pour un usage fréquent. identifiables, alternance travail (marches) – repos
(paliers) bien équilibrée, facilité d’entretien du sol
Nombre d’escaliers et dimensions à respecter et de la cage d’escalier. Si l’escalier est à structure
métallique, des précautions doivent être prises
Le tableau 8.1 (de la section 8.2 incendie, explosion) pour le désolidariser du gros œuvre (vibrations et
Bibliographie
définit le nombre et la largeur des dégagements. bruits d’impact).
Lorsque ces dégagements comportent des escaliers,
– Code du travail,
articles R. 235-4-1 ceux-ci doivent avoir la même largeur. Leur emplace- • L’escalier à volée courbe balancée est acceptable.
à R. 235-4-7. ment doit correspondre aux données sur le flux de cir-
– Des règlements culation (voir chapitre 5) et permettre de remplir les • L’escalier hélicoïdal est à éviter, surtout si la
spécifiques s’appliquent
conditions suivantes : fréquence de passage est élevée et que des
aux établissements
recevant du public et – en étage ou en sous-sol, la distance à parcourir pour charges y sont transportées. Ce type d’escalier ne
aux immeubles gagner un escalier doit toujours être inférieure à 40 m ; peut être utilisé pour le passage d’un brancard
de grande hauteur
– au rez-de-chaussée, le débouché de l’escalier doit (compte tenu des tolérances dimensionnelles)
(voir brochures
nº 1477 et 1536
être situé à moins de 20 m d’une sortie sur l’extérieur. que si le noyau central est supérieur à 82 cm.
des Journaux officiels).

– Parcs
Dans le cas où il y a plusieurs escaliers, la largeur Les tolérances dimensionnelles à respecter sont
de stationnement de chacun d’eux doit être au moins égale à 0,90 m. présentées dans le tableau 7.2.
couverts. Toutefois, s’il s’agit d’une rénovation ou d’une ins- Les mesures sont à prendre le long de la ligne de
Circulaire du 3 mars
tallation dans un immeuble existant, cette largeur foulée située dans l’axe de l’emmarchement ou à
1975 (JO 6 mai 1975).
peut être ramenée à 0,80 m. 60 cm du noyau ou du vide central.
– Bâtiment.
Ne pas dépasser vingt-cinq marches par volée.
Ascenseurs
et monte-charge. De manière à pouvoir évacuer une personne cou- (Escaliers pour les personnes à mobilité réduite –
Tomes 1 et 2. chée sur un brancard, il est nécessaire que cer- voir annexe).
Paris, AFNOR. tains escaliers soient dimensionnés en consé- Pour les escaliers hélicoïdaux, ces tolérances sont
quence (voir figure 7.19). à respecter sur la ligne de foulée, située à 60 cm
du noyau central et le giron extérieur doit être
inférieur ou égal à 42 cm.

Rampe (ou garde-corps en rive) et main courante


Hauteur de la rampe supérieure à 90 cm sur une
volée d’escalier et supérieure à 100 cm sur palier.

Si la rampe est ajourée, voir également les


normes NF E 85-031 et NF E 85-101.

Hauteur de la main courante : 90 cm à partir du


nez de marche. La main courante ne doit présen-
Figure 7.19 - Dimensions des escaliers
ter aucune interruption. Les escaliers de largeur
pour évacuer une personne couchée
supérieure ou égale à 1,50 m doivent être munis
sur un brancard
de deux mains courantes.

78 Structures des bâtiments


Figure 7.20 - Emplacements possibles pour les luminaires
Bibliographie

– NF P 01-011.
Escaliers droits Type de marche Éviter des contrastes trop importants avec d’autres
en maçonnerie.
En ce qui concerne le revêtement d’ensemble, voir locaux (variations dans un rapport de 1 à 5).
Paris, AFNOR.
la section 7.2, Sols. Le choix des nez de marche
– NF E 85-031. est particulièrement important : éviter les revête- Choix du luminaire : soit plafonnier ou applique,
Escaliers métalliques non visible lors de la descente, soit plafonnier
à volée droite. ments collés (surépaisseur dangereuse si décolle-
Paris, AFNOR. ment), le nez de marche doit être bien visible dans l’axe de symétrie de l’escalier (dans ce cas
(couleur différente du reste de la marche) et anti- luminance < 2 000 cd/m2) (voir figure 7.20).
– NF E 85-101. Garde-
corps métallique. dérapant.
Paris, AFNOR. Ventilation. Désenfumage
– Maintenance
et prévention Éclairage de l’escalier Si l’escalier est encloisonné (cas le plus fréquent),
des risques le désenfumage est réalisé par la mise en pres-
professionnels
• Éclairage naturel conseillé, mais éviter sion de la cage d’escalier ou son balayage. S’il
dans les projets
de bâtiment. l’éblouissement par vision directe du soleil en n’est pas encloisonné, les règles à appliquer sont
Paris, INRS, choisissant l’emplacement et le type de vitrage. celles des grands volumes.
ED 829, 1999. • Éclairement artificiel : valeur conseillée : 100 à Autres chapitres à consulter :
300 lux, valeur minimale : 60 lux. Éclairage artificiel, sorties de secours.

Aires de transbordement
Les aires de transbordement sont des zones amé- 7.5.1. Le quai

7.5
nagées pour faciliter le chargement et le déchar-
gement des véhicules routiers ou ferroviaires. Les Construction, forme, emplacement
risques proviennent à la fois des véhicules et
engins de manutention (ex. : collisions, écrase- Il faut éviter qu’un même côté du quai serve simul-
ments), des différences de niveaux (exemple : tanément à des transbordements à la fois routiers
chutes) et des installations de liaison et de mise à et ferroviaires ou que soient installés des postes à
niveau. quai à la fois longitudinaux (parallèles au quai) et
Nous examinerons dans ce chapitre les trois équi- transversaux (perpendiculaires au quai).
pements et zones principales d’une aire de trans-
bordement : le quai, les appareils de mise à Un quai de forme simple (exemple : quai droit) est
niveau et l’agencement de la cour. préférable à toute forme telle que croissant, épi…

Structures des bâtiments 79


– d’engins dans un seul sens, construire un quai
de largeur supérieure à la largeur de l’engin ou du
chargement le plus large, augmentée de 1,60 m,
– d’engins dans les deux sens, construire un quai
de largeur supérieure à deux fois la largeur de
l’engin ou du chargement le plus large augmentée
de 2,40 m (la largeur du quai étant calculée en
dehors de celle de la zone éventuelle d’encastre-
ment d’un appareil de mise à niveau)

Résistance

Construire le quai avec une bordure de grande


résistance intégrée au quai de niveau (figure 7.22)

Protection contre les chutes

Éviter les quais enclavés. Sinon, prévoir des disposi-


Figure 7.21 - Exemple de conception
tifs de protection contre les chutes lors des périodes
de bordure de quai
où la fosse n’est pas obstruée par un véhicule.

Il sera construit au ras de la structure du bâtiment Protection contre les intempéries


plutôt qu’en quai extérieur et intégrera les poteaux
et piliers éventuels de la structure dans les murs. Couvrir le quai, une partie du véhicule à transbor-
Pour les remorques et fourgonnettes surbaissées, der et les éventuelles rampes d’accès : un auvent
prévoir un quai de hauteur appropriée. en porte-à-faux translucide, convenablement
Une pente de 3 % vers le quai est conseillée avec incliné couvrant le véhicule sur 2 m et d’une hau-
contre-pente de 5 % en bordure de quai et cani- teur d’environ 5 m à partir du sol de la cour,
veau entre deux. constitue une bonne protection. Prévoir un dispo-
sitif d’évacuation des eaux pluviales (puisage
Largeur avec relevage automatique par exemple).

En cas de circulation longitudinale : Éclairement


– de piétons seulement, construire un quai d’au
moins 0,80 m de largeur, Assurer un niveau d’éclairement d’au moins 100
lux dans les zones d’accès, de manutention et de
transbordement, d’une façon répartie et sans
zone d’ombre ni d’éblouissement.

Figure 7.22 - Schéma d’escalier d’accès Photo 7.7 - Quai de transbordement

80 Structures des bâtiments


Photo 7.8 - Quai bien aménagé avec escalier et accès latéral

Accès au quai ou motorisé (mécanique à ressort ou à contre-


Les principales dispositions à prendre sont : poids, électrique, hydraulique, pneumatique…)
• Les quais de chargement doivent avoir au avec rampe ajustable (dispositif mû mécanique-
moins une issue et, lorsque leur longueur est ment, qui enjambe l’espace entre le quai et le véhi-
supérieure à 20 m, une issue à chaque extrémité. cule pour la liaison entre eux) ou plate-forme élé-
• Pour tout quai routier à postes transversaux vatrice (appareil assurant par levage la liaison entre
dont la hauteur est supérieure à 0,50 m, installer le véhicule et l’aire de transbordement (voir photo
un accès au quai d’au moins 0,80 m de large claire- 7.7). Ne pas utiliser le hayon élévateur du véhicule
ment balisé tous les trois postes à quai ; interdire le comme pont de liaison, car il ne comporte pas de
stationnement des véhicules devant les accès. dispositif compensant les variations de hauteur du
plateau en fonction de la charge.
• Pour les quais ferroviaires et les quais routiers
à postes longitudinaux, installer ou construire les Pentes et dénivellation
accès aux extrémités.
Installer des ponts de liaison (mobiles, articulés
• Prévoir l’accès à l’aide d’un escalier, construire ou non) pour des dénivellations n’excédant pas
celui-ci en matériau de très grande résistance 50 cm, et des plates-formes élévatrices et des
avec marches antidérapantes, main courante à postes mobiles de transbordement pour des déni-
0,90 m et garde-corps sur le quai (figure 7.22). vellations supérieures à 50 cm.

• Une bonne solution consiste à prévoir l’escalier Ne pas dépasser les pentes maximales suivantes
enclavé longitudinalement dans le quai (et au pour les ponts et appareils de mise à niveau : 4 %
droit d’un poteau ou d’un pilier s’il existe). lorsqu’ils sont utilisés pour le passage d’engins
non motorisés à main, 8 % lorsqu’ils le sont pour le
• S’il est prévu une rampe d’accès, construire passage d’engins motorisés à conducteur accom-
celle-ci avec une pente maximale de 10 %, un sol pagnant, 10 % lorsqu’ils servent de passage à des
antidérapant et, du côté vide, des glissières de pro- chariots automoteurs à conducteur porté.
tection résistantes et scellées ; prévoir une surface
de dégagement suffisante en partie basse. Adaptation au quai, au véhicule, à l’engin
de manutention

7.5.2. Appareils de liaison Utiliser des ponts de liaison :


et de mise à niveau – ne pouvant pas glisser entre le quai et le véhicule,
– de largeur adaptée à l’ouverture du véhicule et à la
Ces appareils peuvent être soit des ponts ou pas- largeur de l’engin ou du chargement le plus large,
serelles de liaison, éléments déplaçables par trac- – de capacité adaptée à l’engin de manutention utilisé.
tion ou manuellement, soit des équipements ou Sceller solidement les appareils de mise à niveau fixes
appareils de mise à niveau, tout appareil mécanisé mus mécaniquement et baliser leur emplacement.

Structures des bâtiments 81


7.5.3. La cour
Ses dimensions doivent permettre une évolution
aisée des véhicules notamment en marche arrière
pour accéder au quai : bonne visibilité dans les dif-
férents sens de circulation, circulation distincte des
engins et véhicules et des piétons, zones distinctes
de circulation et de stationnement des véhicules,
signalisation matérielle claire et visible même de
nuit et par balisage, vitesse de circulation des véhi-
cules et des engins limités à 15 km/h dans l’espace
environnant l’aire de transbordement.

Pour l’aire de stationnement des véhicules rou-


Photo 7.9 - Aménagement d’accès pour véhicules utilitaires tiers à transbordement transversal, prévoir une
faible pente vers l’extérieur du quai, afin d’assurer
l’écoulement des eaux.
Installer un dispositif de calage automatique des
Protection contre les chutes
Bibliographie roues arrière pour éviter le départ du véhicule
Munir les plates-formes élévatrices et les postes de sans l’accord du personnel de quai.
– Utilisation d’aires transbordement d’un garde-corps avec lisse et
de transbordement accès protégé, notamment dans le cas où ces appa-
et de matériels
de manutention reils sont mobiles ou en saillie devant le
et de mise à niveau. quai.Rendre antidérapante la surface de roulement
Recommandation
CNAM R 223. Paris,
INRS, 1983

Couleurs de sécurité et d’ambiance


Le choix des couleurs joue un rôle sur la sécurité – une couleur de contraste,

7.6 (couleurs de sécurité et de signalisation), sur le


confort et l’agrément de l’environnement.

7.6.1. Couleurs de sécurité


– une couleur pour les symboles.

• La signalisation utilise souvent la couleur :


– pour matérialiser les voies de circulation (sui-
vant leur fonction), délimiter les aires de stockage
et de dégagement, indiquer les zones dange-
• L’utilisation de couleurs associées à des formes reuses, les passages obligatoires ;
et symboles est destinée à provoquer une attitude – pour donner l’information utile : orientation
ou une réaction propre à prévenir une situation (exemple : numérotation des ateliers), circulation,
dangereuse ou un accident. balisage ; de nombreux pictogrammes associent
le dessin et la couleur.
• Les trois couleurs utilisées pour atteindre cet
objectif sont le rouge, le jaune et le vert. Le bleu • En employant à l’excès ou à mauvais escient les
n’est considéré comme couleur de sécurité que couleurs et les signaux de sécurité, on affaiblirait leur
s’il est utilisé en liaison avec un symbole ou un force de conviction et leur capacité à produire une
texte sur un signal d’obligation ou d’indication réaction des personnes à qui elles sont destinées, il
donnant une consigne de prévention technique. faut donc user de ces moyens avec rigueur et mesure.
Le tableau 7.3 donne les significations de ces trois
couleurs et les exemples d’application. • Cas particuliers : pour disposer de signalisations
adaptées à des installations particulières, on fait
appel à d’autres couleurs normalisées ou aux
• La signalisation en sécurité utilise générale- même couleurs en précisant leur signification.
ment plusieurs couleurs associées : Exemples : repérage des tuyauteries, couleurs des
– une couleur de sécurité, voyants et des boutons-poussoirs de machines.

82 Structures des bâtiments


Tableau 7.3 - Signification des couleurs de sécurité
Couleur de sécurité Signification Exemples d'application

Stop Signaux d'arrêt.


Rouge Interdiction Dispositifs de coupure d'urgence.
Signaux d'interdiction.

Signalisation de risque incendie,


explosion, rayonnement,
Jaune Attention action chimique, etc.).
Risque de danger Signalisation de seuils,
passages dangereux, obstacles.

Signalisation de passage
Vert Situation de sécurité et de sorties de secours.
Premier secours Postes de premier secours
et de sauvetage.

Note : la couleur rouge est utilisée également pour désigner le matériel de lutte contre l’incendie.

2. Couleurs d’ambiance principes d’opposition et de complémentarité des


couleurs (par exemple entre les murs et les maté-
Les couleurs d’ambiance sur les lieux de travail riels utilisés) plutôt que les contrastes de lumi-
(ateliers, bureaux…) visent deux objectifs distincts nance, qui entraînent une fatigue visuelle.
et complémentaires :
Bibliographie
– du point de vue fonctionnel, elles contribuent à Dans l’espace balayé par les yeux pour accomplir les
mettre en évidence les informations utiles, à orga- tâches, les surfaces colorées seront non brillantes
– NF X 08-004.
Couleurs d’ambiance niser l’espace. Elles jouent un rôle important dans (de préférence mates) et homogènes du point de
pour les ateliers. le maintien de la propreté des locaux ; vue des facteurs de réflexion. Cela est valable aussi
Paris, AFNOR. – du point de vue esthétique, elles permettent de créer bien pour les plans de travail de bureaux et d’ate-
– La couleur dans les un environnement coloré agréable et harmonieux. liers, les dispositifs de signalisation, les équipe-
locaux de travail. ments utilisés pour l’exécution des tâches.
Paris, INRS, ED 40, Les couleurs ne se réduisent pas à la peinture. Les
1992.
revêtements, les matériaux, l’éclairage jouent un Le choix des couleurs doit tenir compte du type de
– Signalisation
rôle important. Il faut prendre en compte non seu- travail effectué : matières travaillées, exposition à
de santé et
de sécurité au travail. lement les murs et le plafond, mais aussi les la chaleur ou au froid, poste de travail fixe ou
Réglementation. machines, les installations, le mobilier, les acces- mobile, secteur d’activité. Par exemple, pour le
Paris, INRS, ED 777, soires et le sol. Tous ces éléments vont contribuer travail sur de petits objets, la priorité sera donnée
1994.
à la qualité de l’univers coloré. aux couleurs de la zone centrale de vision
(exemple : assurer un bon contraste entre le fond
Le choix des couleurs joue un rôle important dans coloré et les fils utilisés aux postes de piquage).
l’éclairage des zones de travail par leur pouvoir Dans les halls et cours de stockage, un soin parti-
réfléchissant (voir figure 7.23). culier sera apporté à la couleur des rayonnages, à
la couleur et à la lisibilité des étiquettes. Penser
Une ambiance colorée agréable va de pair avec dès le départ à l’entretien des surfaces colorées :
une palette réduite de couleurs, en utilisant les facilité de nettoyage, durée de vie.

Figure 7.23 - Pouvoir réfléchissant recommandé pour les plafonds, les murs et le sol

Structures des bâtiments 83


Locaux sociaux
Sont concernés dans ce chapitre :

7.7 – les installations sanitaires,


– les lieux de restauration collective,
– les locaux pour services médicaux du travail,
– les locaux de détente.

7.7.1. Installations sanitaires


15 cm
Ces locaux doivent répondre à des prescriptions
d’hygiène particulières énoncées dans les articles
R. 232-22 à R. 232-28 du code du travail.

Il est recommandé pour obtenir une organisation


rationnelle de réunir en un seul bloc : les ves-
tiaires, les lavabos, les douches, les cabinets d’ai-
sances permettant ainsi de mettre en place des Figure 7.24
installations complètes, perfectionnées, écono-
miques et faciles à entretenir.

Ces installations doivent être en nombre suffisant


(article R. 232-2-5) réparties dans l’usine, isolées
des ateliers mais situées à leur proximité sur le
passage de la sortie des travailleurs. Le personnel
des entreprises extérieures doit être pris en
compte (code du travail) et des locaux sanitaires
doivent être mis à leur disposition.

Dans le cas des établissements occupant un per-


sonnel mixte, les locaux doivent être distincts et
adaptés au personnel masculin et féminin.

Les personnes handicapées physiques doivent


pouvoir disposer d’installations sanitaires appro-
priées (article R. 232-2-6) (voir annexe).

Les installations sanitaires doivent être correctement Figure 7.25


aérées (25 m3 d’air par heure et par occupant), éclai-
rées (120 lux minimum) et convenablement chauf-
fées (article R. 232-5-4, R. 232-7-2 et R. 232-6-1).
Évacuation des eaux

Les sanitaires seront munis d’un ou plusieurs


postes d’eau et d’un ou plusieurs siphons de sols
conformes aux prescriptions du paragraphe 6.8.5.
La fréquence recommandée est d’un siphon tous
les 25 m2 environ.

Portes

La partie inférieure des portes dans les locaux sani-


taires devra comporter une partie libre (15 cm de
hauteur recommandée) par rapport au niveau du
sol, sur toute la largeur de la porte (voir figure 7.24)
pour faciliter le nettoyage.
Photo 7.10 - Exemple de vestiaires

84 Structures des bâtiments


a) Des locaux séparés contenant respectivement :
– des armoires vestiaires pour vêtements de ville,
– des armoires vestiaires pour vêtements de tra-
vail, ainsi qu’une salle de douches située entre les
locaux ci-dessus, dimensionnée de façon que
chaque salarié prenne une douche à la fin de cha-
cun de ses postes de travail.

b) Des robinets de lavabos qui n’aient pas à être


manipulés à la main (par exemple commande par
le pied ou le genou) :

Prévoir le même type de robinet pour les ves-


tiaires et lavabos destinés aux entreprises exté-
rieures, notamment celles dont les salariés effec-
tuent des travaux sur le site.
Figure 7.26

La surface des vestiaires sera d’au moins 1 m2 par


Équipements salarié avec un minimum total de 10 m2.

Les équipements suspendus tels que cuvettes de Dans le cas d’activités particulièrement salis-
WC (point bas à 20 cm du sol), lavabos et urinoirs santes ou à risque toxique élevé, l’aménagement
(figures 7.25 et 7.26) facilitent l’entretien et amé- des vestiaires pourra être réalisé de façon à ce
liorent l’hygiène. que, lors de la fin du travail, le personnel puisse
quitter ses vêtements de travail, passer à la
Un autre système de cuvette de WC est adapté au douche et ressortir par un local vestiaire où sont
nettoyage : il consiste en un habillage descendant remisés les vêtements de ville.
jusqu’au sol sur tout le pourtour du WC. Les appa-
reils de nettoyage peuvent ainsi le contourner. Lavabos

• Les systèmes automatisés de nettoyage, pour Ils doivent être :


offrir un maximum d’efficacité, devront évoluer – Disposés à raison d’un lavabo pour dix per-
dans des locaux dont les limites (murs, cloisons…) sonnes au plus. Dans le cas où ils sont installés
comporteront le maximum de parties rectilignes. dans un local distinct des vestiaires, la communica-
Les surfaces au sol seront dégagées, de préférence tion entre ceux-ci doit pouvoir se faire sans traver-
en installant des mobiliers suspendus, en distri- ser les locaux de travail et sans passer à l’extérieur.
buant le courant électrique à partir des plafonds. – Alimentés en eau potable à température
Les revêtements de sol devront être de nature réglable.
homogène pour permettre l’application d’une – Munis des moyens de nettoyage, d’essuyage et
même méthode d’entretien. Enfin, le cheminement de séchage appropriés.
des matériels sera facilité par les possibilités d’uti-
lisation des ascenseurs ou monte-charge. Douches

Vestiaires Elles seront installées dans des cabines indivi-


duelles comportant deux cellules dont une réser-
Ils doivent être dimensionnés de manière à per- vée à l’habillage, de surface minimale chacune de
mettre l’installation d’armoires individuelles inin- 1 m2 et à raison d’une douche pour huit personnes
flammables et de sièges en nombre suffisant (au devant utiliser cet équipement (travaux salis-
moins 1 m2 par travailleur). Les armoires doivent sants). Les douches communiqueront avec les
permettre de suspendre deux vêtements de ville. vestiaires.

Dans le cas d’activité salissante et afin de tenir Le sol et les murs seront imperméables et d’entre-
compte des conditions difficiles d’hygiène dues par tien facile.
exemple à la nature des produits traités, prévoir,
pour les salariés d’exploitation ou de maintenance : La température de l’eau doit être réglable.

Structures des bâtiments 85


Cabinets d’aisances Cuisines

Il doit être prévu au minimum : Elles doivent assurer toutes garanties de salu-
– un cabinet et un urinoir pour vingt hommes, brité. La conception générale doit être de type
– deux cabinets pour vingt femmes. « marche en avant » : circuit distinct entre denrées
ou aliments et déchets ou ordures.
Un cabinet au moins doit comporter un poste d’eau.
Les normes générales de surface admises sont :
Ils ne doivent pas communiquer directement avec – pour 100 à 199 couverts : 150 m2 dont 75 m2 pour
les locaux fermés où le personnel est appelé à les réserves,
séjourner (exemple : vestiaire) et être aménagés – pour 200 à 399 couverts : 250 m2 dont 125 m2
de manière à ne dégager aucune odeur. pour les réserves.
– pour 400 à 800 couverts : 340 m2 dont 150 m2
Ils seront équipés de chasse d’eau et de distribu- pour les réserves.
teur de papier hygiénique.
La hauteur sous plafond doit être de 2,5 m mini-
Le sol et les murs sont en matériaux imper- mum. Les matériaux constituant les sols, murs,
méables permettant un nettoyage efficace. cloisons, doivent être résistants aux chocs, imper-
méables, imputrescibles, de nettoyage facile. Les
7.7.2. Lieux de restauration sols doivent être antidérapants.
collective
Une ventilation et une aération convenables doi-
Selon l’effectif de l’entreprise et l’organisation du vent être assurées ; le débit minimal d’air neuf
travail, ils doivent être constitués (article R. 232- doit être :
10-1) soit d’un réfectoire ou d’une cantine, soit – office-relais : 15 m3/h/repas,
d’un restaurant d’entreprise. – moins de 150 repas servis simultanément :
Leur conception doit favoriser la détente et le repos. 25 m3/h/repas,
– de 151 à 500 repas servis simultanément :
Réfectoire ou cantine 20 m3/h/repas avec un minimum de 3 750 m3 /h,
– de 501 à 1 500 repas servis simultanément :
Ce local de restauration collective doit être prévu 15 m3/h/repas avec un minimum de 10 000 m3/h,
dans tout établissement où le nombre de tra- – plus de 1 500 repas servis simultanément :
vailleurs désirant prendre habituellement leur 10 m3/h/repas avec un minimum de 22 500 m3/h.
repas est au moins égal à vingt-cinq.
Ces débits sont indépendants de ceux des dispo-
Il doit comporter : sitifs de captation des polluants émis dans les cui-
– des sièges et des tables en nombre suffisant, sines, ou nocifs ou dangereux, tels que les hottes
– un robinet d’eau potable fraîche et chaude pour sur fourneaux. Ces locaux doivent être correcte-
dix salariés, ment éclairés (300 à 500 lux).
– un moyen de conservation ou de réfrigération
des aliments et des boissons, Leur niveau sonore ambiant ne doit pas excéder
– une installation permettant le réchauffage des repas. 45 dB(A).
Les sols et murs doivent être en matériaux imper-
méables, d’un entretien facile. Toutes dispositions doivent être prévues pour
(À noter néanmoins que, dans tout établissement assurer la conservation, la préparation, la distri-
où le nombre de travailleurs désirant prendre bution des denrées alimentaires et des prépara-
habituellement leur repas sur les lieux de travail tions cuisinées.
est inférieur à vingt-cinq, l’employeur est tenu de
mettre à leur disposition un emplacement leur Ces locaux doivent être séparés des installations
permettant de se restaurer dans de bonnes condi- sanitaires conformément aux dispositions régle-
tions d’hygiène et de sécurité). mentaires en vigueur.

Restaurant d’entreprise Salle à manger

L’exploitation d’un restaurant est soumise à une Elles doivent être conçues pour assurer toutes
déclaration auprès de la direction départementale garanties de salubrité.
des services vétérinaires du département par le Les locaux doivent être séparés des installations
responsable de l’établissement. sanitaires et convenablement aérés et ventilés.

86 Structures des bâtiments


Photo 7.11 - Salle de détente dans un atelier de fabrication

L’aération par fenêtres est autorisée lorsque le – une salle d’attente,


volume par occupant est supérieur à 24 m3. – deux cabines de déshabillage desservant le
cabinet médical,
Lorsque l’aération est assurée par des dispositifs – un WC avec lavabo,
de ventilation, le débit minimal d’air neuf à intro- – un local spécifique pour les examens de radio-
duire est de 30 m3/h/occupant. graphie dans lequel les dispositions visant à pré-
venir le risque d’irradiation ont été prises en
La norme générale de surface est de 1,30 m2 par compte : isolation du local, délimitation et signali-
place assise. sation de la zone contrôlée.

7.7.3. Locaux pour services 7.7.4. Salles de détente


médicaux du travail
Une salle de détente (ou aire de détente) est un
Les locaux qui constituent le bloc médical doivent local permettant au personnel de se détendre
être implantés dans une zone hors danger, au plus agréablement pendant les pauses à l’intérieur du
près du centre géographique de l’usine et d’accès temps de travail (voir photo 7.11).
facile, notamment pour les ambulances, les bles-
sés transportés sur brancard ou les handicapés en
fauteuil roulant. Implantation

Des dispositions réglementaires régissent le En périphérie des bâtiments, de manière à per-


nombre des locaux, leurs caractéristiques, leur mettre à la fois une vue sur le lieu de travail et une
aménagement, leur équipement. vue agréable sur l’extérieur. Dans un rayon de 100 m
par rapport aux postes de travail, à moins de 30 m
Ils doivent être correctement aérés, éclairés et des sanitaires.
chauffés.
Capacité
Le bloc médical doit comprendre (au minimum) :
– un cabinet médical réservé au médecin d’une sur- Pour accueillir environ 10 % de l’effectif (20 per-
face minimale de 16 m2, sonnes maximum). Pour un effectif > 200, prévoir
– un bureau d’infirmerie ou de salle de soins de 25 m2 plusieurs salles. Ratio de surface 2 m2 par per-
minimum de façon à pouvoir installer un coin repos, sonne.

Structures des bâtiments 87


Vitrages, cloisons

Bande vitrée en façade de 1,50 m de haut mini- cendriers, ventilation) et partie non-fumeurs.
mum sur allège de 0,50 m. Prévoir des ouvrants Prévoir des poubelles.
pour une partie des châssis et des pare-soleil
Bibliographie
pour les expositions sud, est et ouest. La salle Sièges
sera ouverte vers le lieu de travail sans porte ni
– Code du travail,
articles R. 232-2 cloison, si le niveau de bruit est inférieur à 65 Fauteuils confortables en matériaux robustes
à R. 232-4 ; R. 232-10 dB(A) et si l’air n’est pas pollué. Dans le cas (exemple : bois et coussins amovibles) permet-
et R. 232-10-1.
contraire, cloisons et vitrages seront calculés pour tant de se réunir autour de tables basses (pour
– Arrêté ramener ces niveaux dans les zones acceptables 5 % de l’effectif ), tabourets hauts et petites tables
du 12 janvier 1984
– pour le bruit, maximum 65 dB(A). hautes (pour 5 % de l’effectif ).
JO 21 janvier 1984) :
Locaux
et équipements
des services médicaux
Sol Esthétique
du travail.
Sol carrelé. Pente à 2 % vers un siphon. Décoration soignée : choix de matériaux de qua-
– Godefroy M.
lité (et non salissants pour les murs), couleurs
Guide professionnel
de la restauration. Aménagement chaudes pour le sol et le plafond, éclairage au-
Paris, Éditions dessus de chaque table, bacs pour plantes vertes.
J. Lanore, 1985. Au moins un distributeur de boissons chaudes et
– Restauration froides et une fontaine d’eau fraîche. Séparation Téléphone
d’entreprise. géographique entre deux zones : une zone animée
Aide-mémoire
juridique n° 10. près de l’entrée autour des appareils à boissons Téléphone payant permettant les communica-
Paris, INRS, TJ 10, et une zone plus calme tournée vers l’extérieur tions vers l’extérieur, installé dans une cabine
1999. avec sièges. Éventuellement, partie fumeurs (avec attenante à la salle.
– Les installations
sanitaires
des entreprises.
Aide-mémoire
juridique n° 11.
Paris, INRS, TJ 11,
1999.

88 Structures des bâtiments


8

Bruit, incendie, explosion


Bruit
8.1.1. Généralités Pour aboutir, dans un atelier ou un local indus-

8.1 Le bruit est l’une des nuisances les plus répan-


dues dans l’industrie. Elle affecte la quasi-totalité
des secteurs industriels. On estime à 1,7 million le
triel, à un niveau de bruit acceptable, il ne suffit
pas, sauf cas exceptionnel, de prévoir de diminuer
le bruit d’une machine. Un plan d’action et un
cahier des charges doivent être élaborés méthodi-
nombre de personnes exposées en France dans le quement ; ils prendront en compte la répartition
cadre de leur travail à des niveaux sonores dange- des sources de bruit, la répartition du personnel,
reux. La surdité professionnelle vient au troisième l’influence du local et d’éventuelles cloisons de
rang des maladies professionnelles annuellement séparation, tous paramètres dont dépend le
reconnues. niveau de bruit. L’acoustique prévisionnelle per-
met de choisir les moyens d’action les mieux
Ses conséquences pour ceux qui en sont victimes adaptés au traitement acoustique des locaux. Ce
ne sont généralement pas appréciées avec la gra- point sera traité dans une première partie. Nous
vité nécessaire. Ainsi, le coût d’une surdité pro- examinerons ensuite les différents moyens d’inso-
fessionnelle pour une entreprise se chiffre en norisation, leur prise en compte dans la concep-
moyenne aux environs de 500 KF soit, pour l’en- tion de nouveaux bâtiments et lors de l’achat
semble du pays, quelque 310 millions de francs d’une nouvelle machine.
(pour une année, pour les surdités reconnues).

Le code du travail cite deux seuils d’exposition au 8.1.2. L’acoustique prévisionnelle


risque : exposition quotidienne de 85 dB(A) ou intérieure
pression acoustique de crête de 135 dB(A) qui
nécessite un contrôle de l’exposition au bruit pour L’intérêt majeur de l’acoustique prévisionnelle
les travailleurs et une réduction de la réverbéra- intérieure réside dans le fait qu’elle permet, par
tion dès la conception (voir section 8.1.4) ; exposi- simulation informatisée de la propagation et de la
tion quotidienne de 90 dB(A) ou pression acous- réverbération sonore (voir figure 8.1), de prédire
tique de crête de 140 dB(A) avec obligation d’une quantitativement l’efficacité (ou l’insuffisance) du
prévention technique collective. traitement acoustique antiréverbérant (voir
§ 8.1.3) d’un local avant même de le construire ou
Les investissements à effectuer pour lutter contre de le transformer.
le bruit dans des ateliers existants (action correc-
tive) sont estimés à deux ou trois fois le coût
d’une bonne prévention intégrée. L’étude d’une Beaucoup de bureaux d’études spécialisés en
nouvelle usine ou d’un nouvel atelier doit donc acoustique industrielle utilisent à cet effet des
être l’occasion d’élaborer un plan de réduction du outils logiciels tels que RAYSCAD+ créé par l’INRS
bruit qui permettra de trouver des remèdes bon et mis à disposition dans les CRAM (Centres de
marché à d’éventuels futurs problèmes de bruit. mesures physiques).

Figure 8.1 - Prévision du bruit à l’intérieur d’un local

Bruit, incendie, explosion 89


Pour vérifier l’efficacité prévisible d’un projet de trai- 8.1.3. Les différents moyens
tement acoustique d’un local, les logiciels de ce type d’insonorisation
permettent de fournir deux familles de résultats :
Ces moyens sont nombreux et doivent être adap-
• D’abord, la décroissance sonore par double- tés à chaque cas. La figure 8.2 donne l’éventail
ment de distance à une source de bruit de réfé- des solutions applicables à un problème de bruit.
rence. À noter que cette décroissance peut être
calculée même à un stade où les caractéristiques Réduction du bruit à la source
(puissance acoustique, position) des machines
amenées à être installées dans le local sont incon- Ce mode d’action – le plus efficace – est à retenir
nues lors de l’étude d’acoustique. Les minima de en priorité chaque fois que possible et même
décroissance exigés par la réglementation sont avant toute étude d’acoustique prévisionnelle. On
cités ci-après section 8.1.3, rubrique « traitement peut selon les cas y parvenir :
acoustique du bâtiment ». – en indiquant les niveaux de bruit acceptables
comme critères contractuels dans les cahiers des
• Ensuite, des cartes de bruit prédisant soit les charges,
niveaux sonores équivalents en divers points du – en choisissant, chaque fois que cela est pos-
local, soit les cartes des gains entre les niveaux sible, des machines silencieuses d’origine,
sonores, correspondant à diverses solutions de – en veillant à l’équilibrage et à la maintenance
traitement du même local et/ou d’implantation des parties tournantes,
des machines. – en munissant certaines machines de dispositifs
appropriés (silencieux pour échappement d’air
Le recours à l’acoustique prévisionnelle, seul comprimé, butées en caoutchouc pour éviter cer-
moyen prédictif en la matière, est donc indispen- tains claquements, tôles rigides, outils spéciaux).
sable tant pour le concepteur d’un projet que pour
le maître d’ouvrage souhaitant optimiser ses Encoffrement de la source
choix par des simulations et appuyer ses déci-
sions sur une garantie de résultats. Celle-ci pourra Lorsque les impératifs d’accès et de fonctionne-
être rendue contractuelle lors de la commande et ment de la machine le permettent (c’est le cas des
la réalisation. À noter que dans le cas d’un bâti- machines automatiques), l’encoffrement intégral
ment à construire, cette optimisation peut même de la machine constitue une très bonne solution à
porter directement sur le choix des matériaux de condition que certaines règles soient respectées :
construction (exemple : revêtements sous toiture parois de masse surfacique suffisantes et bien
et bardages phono-absorbants). amorties, précautions pour éviter les ponts pho-
niques, découplage antivibratile de l’encoffrement
Dans le cas d’un bâtiment réverbérant, cette optimi- par rapport à la machine, ventilation insonorisée…
sation porte néanmoins sur le choix des matériaux
additionnels de correction acoustique (exemples : Notons qu’un bon encoffrement du commerce
baffles suspendus, revêtements de parois). apporte un affaiblissement de l’ordre de 20 dB(A).

Figure 8.2 - Différentes solutions d’insonorisation

90 Bruit, incendie, explosion


Dispositifs antivibratiles Éloignement et disposition des machines
La séparation des machines bruyantes et des
Cette solution sera toujours du domaine du spé-
postes de travail silencieux est à rechercher dans
cialiste car sa mise en œuvre est complexe. Elle
la mesure où l’organisation du travail, la circula-
est à envisager en complément des autres solu-
tion des hommes et des produits le permettent.
tions, surtout pour les basses fréquences.
Les nuisances sonores sont à prendre en compte
lors de toute implantation.
Traitement acoustique du bâtiment

Cette méthode consiste en un revêtement du pla- Réduction du temps d’exposition


fond et éventuellement des murs à l’aide de maté-
Il faut rappeler que l’on diminue de trois décibels
riaux absorbants (essentiellement matériaux
le niveau sonore équivalent chaque fois que l’on
fibreux ou poreux). Cela permet de diminuer la
divise le temps d’exposition par deux. Cela peut
réverbération d’un local et, par là même, de limi-
conduire à un aménagement du temps de travail
ter la propagation du bruit d’un poste de travail
du personnel exposé. Par exemple, rotation du
vers un autre.
personnel toutes les heures à un poste de travail
où le niveau sonore équivalent serait de 93 dB(A)
La décroissance des niveaux sonores par double-
continus équivalents.
ment de distance à la source caractérise la perfor-
mance acoustique du traitement d’un local :
Protection individuelle
– les minima de décroissance sont fixés (pour les
locaux en situation de mise en service) à des Chaque fois que les niveaux continus équivalents
valeurs d’au moins 3 à 4 dB(A) selon la superficie relevés dans les ateliers seront supérieurs à 85 dB(A),
du local (arrêté du 30 août 1990) ; des protecteurs individuels seront mis à la disposi-
– le maximum réalisable par traitement poussé tion du personnel, en attendant que des mesures de
(sur plafond et murs) permet en cas de besoin protection collective soient mises en place.
d’atteindre la performance de 6 dB(A) par double-
ment de distance.
8.1.4. Conception d’un nouveau
Dans tous les cas, l’efficacité prévisible d’un pro- bâtiment et insonorisation
jet de traitement antiréverbérant est à déterminer
par une étude d’acoustique prévisionnelle. Au début du projet, il importe de faire le recen-
Dans les industries agroalimentaires, la nécessité sement complet des sources de bruit qui se trou-
du nettoyage poussé des parois demande l’utili- vent à l’intérieur et à l’extérieur des lieux de tra-
sation de matériaux spéciaux. vail. Lorsque le niveau de bruit auquel les
travailleurs seront exposés risque d’être supé-
Écrans acoustiques rieur à 85 dB(A), les locaux doivent être conçus
de façon à réduire la réverbération du bruit sur
Cette solution doit toujours être le complément de les parois si celle-ci doit occasionner une aug-
la solution précédente. Il faut éviter d’installer un mentation notable du niveau d’exposition des
écran acoustique dans un local réverbérant. En travailleurs, et à limiter la propagation du bruit
effet, le bruit se propageant par voie directe serait vers les autres locaux occupés par des tra-
effectivement arrêté mais le bruit se propageant vailleurs (article R. 235-2-11 du code du travail).
après une ou plusieurs réflexions serait presque La conception du bâtiment dépendra de la
intégralement transmis. nature des sources de bruit, des bruits prévi-
sibles transmis par l’air et par les structures
Isolation du personnel en cabine (sols, parois…). Les points suivants sont à traiter
particulièrement : l’implantation des locaux et
Lorsque l’isolation acoustique des machines par postes de travail, le choix des matériaux, la
encoffrement intégral ne peut être envisagée, structure des bâtiments, les équipements tech-
l’isolation du personnel en cabine ou en box inso- niques (voir figure 8.3).
norisé peut être conseillée. Outre ses qualités
acoustiques, une telle cabine devra comporter L’implantation des locaux et postes de travail
une bonne ventilation ou climatisation, un bon
éclairage et une bonne visibilité vers l’extérieur, le La séparation des postes de travail bruyants des
non-respect de l’une ou l’autre de ces recomman- postes de travail silencieux est à rechercher dans la
dations se traduirait par l’ouverture des portes de mesure où l’organisation du travail, la circulation
la cabine et replacerait le personnel en ambiance des hommes et des produits le permettent. Les
sonore élevée. zones de stockage pourront par exemple être

Bruit, incendie, explosion 91


Figure 8.3 - Réaménagement d’un atelier bruyant

Bibliographie
disposées de telle sorte qu’elles créent des d’absorption sonore aussi élevés que possible, au
– Norme ISO 11690 : espaces tampons entre zones de travail, limitant moins dans les gammes des fréquences des bruits
Acoustique. ainsi l’augmentation des bruits et facilitant la mise prévisibles générant l’exposition la plus forte.
Pratiques
en place d’écrans. Des locaux spécifiques seront (Les fréquences de plus grande fragilité de l’ouïe
recommandées pour
la conception de lieux prévus pour les compresseurs, broyeurs ou autres étant situées vers 4 000 hertz.)
de travail à bruit machines et installations bruyantes. Ces coefficients d’absorption sont fournis par les
réduit contenant
fabricants de matériaux. Le choix des matériaux
des machines.
Paris, AFNOR. Le choix des matériaux est facilité en utilisant l’acoustique prévisionnelle
assistée de bases de données mémorisant ces
– L’acoustique :
Isolation et correction. Lors de la conception, il est recommandé de choisir données, l’acoustique prévisionnelle étant un
Fabricants, produits. des matériaux qui répondent à plusieurs fonctions : moyen de déterminer par avance l’efficacité des
Paris, Publications – dans le domaine acoustique (indice d’affaiblis- matériaux choisis.
du Moniteur.
sement et coefficient d’absorption),
– Traitement acoustique – dans le domaine thermique (coefficient thermique), Les revêtements épais et poreux absorbent les
de locaux de travail.
– dans le domaine de l’éclairage (coefficient de sons de haute et de basse fréquences (exemples :
Paris, INRS, ED 68
et 69, 1997. réflexion et couleurs). feutre, caoutchouc-mousse, mousses de plas-
tiques, fibres textiles, métaux frittés et céra-
– Code du travail,
article R. 232-8 Le surcoût est toujours faible, voire nul, ce qui n’est miques. L’absorption des basses fréquences est
à R. 232-8-7 pas le cas lorsqu’on traite les problèmes par la suite. améliorée par un coussin d’air derrière la matière
(décret du 21 avril absorbante.
1988, JO du 22 avril
1988). Il faut noter qu’un matériau performant en acous-
Circulaire d’application tique est souvent bon isolant thermique. En La structure du bâtiment
du 6 mai 1988. revanche, l’inverse n’est pas vrai : ainsi les poly-
– Code du travail, styrènes expansés et les mousses rigides à pores Sols, fondations, éléments porteurs :
article R. 235-2-11 fermés dégradent souvent les performances La conception des sols doit permettre une bonne
(décret du 20
septembre 1988 :
acoustiques de la paroi qu’elles recouvrent. isolation antivibrante et éviter la transmission des
Isolation acoustique vibrations notamment en montant les équipe-
séparative et parois Dans tous les cas, il est recommandé de retenir ments bruyants sur des structures massives déso-
intérieures
n’amplifiant
des matériaux caractérisés par des coefficients lidarisées de la structure même des bâtiments.
pas les bruits
par réverbération).

92 Bruit, incendie, explosion


Dans le cas courant d’une structure porteuse de Choisir les machines en tenant compte de l’infor-
pont(s) roulant(s) et contiguë à une construction mation sur le bruit qu’est tenu de donner le four-
abritant une activité calme, on veillera en outre à nisseur. Si une machine telle que ventilateur, tur-
désolidariser, autant que possible, depuis les fon- boalternateur, nécéssite des fondations spéciales
dations jusqu’au point le plus haut, cette struc- pour éviter la propagation des vibrations, le
ture porteuse de la construction. constructeur fournira les caractéristiques néces-
saires à l’étude de génie civil.
Les équipements techniques
Insonoriser les sources bruyantes telles que tur-
Leur traitement est souvent facile et peu coûteux boalternateurs, certains ventilateurs, compres-
à la conception : les sources intenses telles que seurs… La solution technique peut être, par
moteurs, pompes, compresseurs, centrales de exemple, des locaux indépendants, des disposi-
traitement de l’air… peuvent être installées dans tifs d’encoffrement, l’éloignement des équipe-
des locaux indépendants, les tuyauteries et les ments bruyants des zones de travail… D’une
gaines peuvent être traitées pour éviter les propa- manière générale, l’objectif à atteindre est d’assu-
gations vers les locaux desservis. rer la protection collective des personnes.
Bibliographie
La propagation des vibrations génératrices de 8.1.6. Entretien des moyens
– Arrêté du 30 août
bruit est à limiter autant que possible au droit d’insonorisation
1990 : Correction des points particuliers tels que raccords de dila-
acoustique des tation, supports de fixation et traversées de Dispositions concourant à faciliter le nettoyage
bâtiments de travail.
Voir également
parois. des moyens d’insonorisation :
Aide-mémoire – réduction à la source des émissions salissantes,
juridique nº 16. Le bruit chaque fois que possible,
en milieu de travail.
Paris, INRS, TJ 16,
8.1.5. Conception ou achat – prévision d’aménagements ou de moyens
1998. d’une nouvelle machine mobiles permettant l’accès en sécurité des parois
à nettoyer,
– Matériaux
absorbants pour C’est l’occasion de rechercher les équipements – choix de matériaux d’insonorisation en fonction
parois : performance présentant les conditions de fonctionnement les de leur exposition aux salissures.
des matériaux les plus
plus silencieuses.
courants.
Paris, INRS, En ce qui concerne le cas le plus délicat représenté
NST 56, 1984. On tiendra compte des conditions réelles d’ex- par le choix de matériaux absorbants destinés au
– Exemples ploitation et des équipements périphériques : traitement acoustique de locaux de l’industrie ali-
d’applications l’adjonction d’un ventilateur, les chocs sur une mentaire, il y a lieu de noter que même dans ce cas
pratiques goulotte d’entrée ou un tapis d’évacuation peu- la nettoyabilité ne s’oppose pas aux exigences d’in-
de réduction du bruit.
Paris, INRS,
vent faire plus de bruit que la machine elle- sonorisation. La note documentaire ND 2010 (voir
NST 72, 1989. même. bibliographie) conclut pour ce cas que le choix se
– Recueil des normes
limite à deux catégories de matériaux :
acoustiques (3 tomes). La réglementation prévoit que les machines doi- – les matériaux absorbants revêtus d’une peinture
Paris, AFNOR. vent être conçues pour que les risques résultant microperforée destinés aux locaux peu exposés
– Réduire le bruit de l’émission du bruit aérien produit soient aux salissures et n’exigeant un nettoyage humide
en entreprise. réduits au niveau le plus bas possible, compte que quelques fois par an ;
Paris, INRS, ED 808, tenu de la disponibilité de moyens de réduction – les matériaux absorbants entourés d’un film
1997.
de bruit, notamment à la source. étanche destinés aux locaux exposés à de fré-
– L’insonorisation À noter que l’étiquetage informatif du bruit des quentes salissures et pouvant nécessiter un net-
dans l’industrie
textile. machines est obligatoire. toyage humide tous les jours.
Paris, INRS, ED 60,
1996.

– L’insonorisation
dans l’industrie
du bois.
Paris, INRS, ED 80,
1995.

– Comportement
acoustique des
matériaux absorbants
pour l’industrie
alimentaire.
Cahiers de notes
documentaires,
1996, 162, ND 2010

Bruit, incendie, explosion 93


Incendie, explosion
Les établissements industriels présentent pour la tant un risque d’explosion.

8.2 plupart des risques d’incendie multiples et parfois


des risques d’explosion, tant par la nature des
constructions, des matières emmagasinées et
stockées, que par les opérations spéciales de
• Électricité : limiter au maximum la présence
d’installations électriques. Pour les zones à
risques d’explosion, mettre en place un matériel
fabrication. électrique " utilisable en atmosphère explosive ".

La prévention en matière d’incendie et d’explosion • Électricité statique : mettre en place des solu-
comporte deux modes d’actions : tions adaptées à l’activité concernée (exemples :
– d’une part la mise en place de toutes les mesures humidification de l’atmosphère, réduction des
propres à empêcher qu’un feu ou une explosion ne frottements, interconnexion des masses, disposi-
se déclare ou, s’ils se déclarent, empêcher sa pro- tifs permettant l’écoulement des charges).
pagation : diminution des risques,
– d’autre part, la mise en place de tous les • Ventilation : concevoir tout dispositif de venti-
moyens, en matériel et en personnel susceptibles lation mécanique pour éviter une propagation
de juguler rapidement un début de sinistre : limi- horizontale du feu. En cas de risque d’explosion,
tation des dégâts. compartimentage au niveau des gaines (disposi-
tifs d’isolement) et choix de matériaux non sus-
ceptibles de générer une étincelle par choc,
8.2.1. Diminution des risques notamment pour les ventilateurs.

De manière préalable, il convient d’apprécier les • Poussières : empêcher la formation de nuages


risques d’incendie et d’explosion notamment par et de dépôts de poussières susceptibles d’être
recensement des produits et des substances utili- dispersés par le choix de structures insensibles
sés, connaissance des produits et procédés à aux vibrations (parois lisses) en supprimant les
haut risque (nomenclature des matières inflam- surfaces de recueil horizontales ou à faibles
mables : classement en extrêmement inflam- pentes. Sinon, rendre ces surfaces accessibles
mable, facilement inflammable ou inflammable). pour le nettoyage périodique.
Cette analyse peut conduire à rechercher des pro-
duits et substances de remplacement, à modifier Il y a intérêt à compartimenter également l’inté-
des procédés. rieur des bâtiments et, si besoin, à appliquer les
prescriptions du code du travail et les prescrip-
Dès le choix du site, on peut limiter les possibili- tions techniques contenues dans les recueils de
tés de transmission du feu (de l’entreprise vers l’APSAD, règle R. 15 (voir bibliographie).
l’extérieur et de l’extérieur vers l’entreprise) et les
conséquences sur l’environnement d’une éven- • Murs séparatifs coupe-feu : à prévoir dès la
tuelle explosion. conception de la construction en raison des tra-
vaux de gros œuvre nécessaire.
Les autres modes d’action consistent essentielle-
ment à diviser le risque en intervenant sur l’implan- • Murs séparatifs ordinaires.
tation des bâtiments et les aménagements inté-
rieurs et à choisir des matériaux permettant de • Compartiment à l’épreuve du feu : pour des
limiter les possibilités d’extension des incendies. produits particulièrement inflammables. Les
locaux situés au rez-de-chaussée ne doivent pas
1. Division du risque comporter de niveaux supérieurs et avoir au
moins une paroi directement accessible de l’exté-
Dans l’implantation des bâtiments, il faut prévoir rieur du bâtiment.
des intervalles suffisants entre bâtiments de façon
à éviter la propagation d’un sinistre et faciliter les Ces différents aménagements seront dotés de dis-
évolutions des engins des sapeurs-pompiers. positifs d’obturation auto-coupe-feu (règle R. 16).

Dans les aménagements intérieurs, on intervien- La construction sera dotée en toiture de disposi-
dra sur les points suivants : tifs de désenfumage (exutoires de chaleur et de
fumées) (règle R. 17).
• Chauffage : proscrire tout matériel présentant
des points chauds (infrarouge, résistance élec- Locaux spéciaux : construire des locaux spéciaux
trique…) ou une flamme dans les locaux présen- pour les produits particulièrement inflammables

94 Bruit, incendie, explosion


(dépôts liquides et gazeux, approvisionnement en mentaires (échelles, marches, descendeurs) et des
gaz combustible…). Ces locaux situés au rez-de- installations d’éclairage de sécurité (autonomie > 1
chaussée ne comportent pas de niveaux supé- h) conformes à la réglementation en vigueur.
rieurs. Ils sont équipés de moyens spécifiques de Les maîtres d’ouvrage doivent tenir compte de ces
lutte contre l’incendie. données lors de la construction des lieux de tra-
vail ou lors de leurs modifications, extensions ou
2. Choix des matériaux transformations. Le code du travail définit le
nombre et la largeur minimale des dégagements
Le choix des matériaux doit permettre de limiter (portes, couloirs, circulation, escaliers, rampes)
les possibilités d’extension d’un début d’incendie permettant une évacuation rapide de tous les
dans un bâtiment. occupants en fonction de l’effectif de l’établisse-
ment (voir tableau 8.1).
Le choix porte sur les caractéristiques au feu des
matériaux (réaction au feu : degré M0 incombus- 2. Désenfumage et moyens de détection rapide
tible, M1, M2, M3, M4) et des éléments de
construction (résistance au feu : stable au feu, Le désenfumage est à prévoir dès la conception
pare-flamme, coupe-feu). des ouvrages, en fonction de la surface des
locaux et dans les ascenseurs et escaliers encloi-
sonnés.
8.2.2. Limitation des dégâts
La détection automatique est obligatoire dans les
1. Dimensions des bâtiments et accès établissements contenant des produits dangereux.
Le type de détecteur est déterminé en fonction des
Les dimensions des bâtiments doivent tenir produits, objets ou matériels entreposés (voir
compte des possibilités d’intervention des normes en vigueur). Les alarmes incendie sont à
sapeurs-pompiers. choisir en fonction de l’effectif concerné (types
d’alarmes 1, 2, 3 ou 4). Les alarmes sont centrali-
Pour permettre une évacuation sûre et rapide du sées pour l’exploitation immédiate des informa-
personnel, les bâtiments comporteront un nombre tions lorsque l’ampleur des risques le justifie.
et un emplacement des issues de secours appro-
priés aux risques, des passages et des escaliers de Elle est aussi rendue obligatoire pour certains
largeur suffisante, des moyens d’évacuation complé- types d’établissements recevant du public.

Tableau 8.1 - Nombre et largeur des dégagements

Effectif Nombre Largeurs minimales


de dégagements des dégagements
réglementaire
Moins de 20 1 0,90 m

20 à 50 1 + 1 dégagement accessoire (a) 0,90 + (a)

ou 1 (b) 1,40 m

51 à 100 2 0,90 m et 0,90 m

ou 1 + 1 dégagement accessoire (a) 1,40 + (a)

101 à 200 2 0,90 m et 1,40 m

201 à 300 2 (0,90 m et 1,80 m) ou (1,40 m et 1,40 m)

301 à 400 2 (0,90 m et 2,40 m) ou (1,40 m et 1,80 m)

401 à 500 2 (0,90 m et 3,00 m) ou (1,40 m et 2,40 m)


ou (1,80 m et 1,80 m)

(a) dégagement accessoire (balcon, terrasse, échelle fixe ou circuit de circulation rapide) d’une largeur minimale de 0,60 m.
(b) Cette solution est acceptée si le parcours pour gagner l’extérieur est inférieur à 25 m et si les locaux ne sont pas en sous-sol.
Concernant les locaux situés en sous-sol lorsque l’effectif est supérieur à 100 personnes, la largeur des escaliers doit être
déterminée en prenant pour base l’effectif ainsi calculé :
- l’effectif des personnes est arrondi à la centaine supérieure ;
- il est majoré de 10 % par mètre ou fraction de mètre au-delà de 2 m de profondeur.

Bruit, incendie, explosion 95


8.2.3. Extinction incendie 8.2.4. Organisation de la prévention
incendie
Les moyens de lutte conformes aux règles de
l’APSAD comportent : Elle doit être prévue notamment par la consigne
incendie, le plan d’évacuation et la formation
• des extincteurs répartis à l’intérieur des locaux d’équipes d’intervention.
et à proximité des dégagements, bien visibles et
toujours facilement accessibles ; L’emplacement des moyens de premier secours,
extincteurs et robinets d’incendie armés (RIA),
• des robinets d’incendie armés, répartis dans le doit être judicieusement choisi et leur type adapté
local en fonction de ses dimensions et situés à au genre de feu qu’ils sont appelés à combattre
proximité des issues ; ils sont disposés de telle compte tenu de cet emplacement. Les RIA sont
sorte qu’un foyer puisse être attaqué simultané- branchés en permanence sur un réseau de distri-
ment par deux lances en directions opposées. Ils bution d’eau sous pression. Un réseau de bornes
sont protégés du gel ; incendie hors gel est nécessaire pour les établis-
sements mettant en œuvre des produits inflam-
• une installation d’extinction automatique à eau mables solides, liquides ou gazeux.
pulvérisée lorsque les conditions d’entreposage
présentent des risques particuliers liés à la nature À noter que, pour certains établissements dits à
des produits entreposés, au mode de stockage… risques majeurs, l’organisation de la lutte contre
Si la hauteur d’entreposage dépasse 8 m, l’instal- l’incendie prévoit un plan d’organisation interne
lation d’extinction automatique comporte des (POI) pris en application de la directive dite de
réseaux intermédiaires. Seveso.

D’autres agents extincteurs peuvent être utilisés en


extinction automatique (halon, CO2) en fonction des
matériaux à éteindre et du risque pour le personnel.

Explosion
Si les établissements industriels présentent pour • La limite inférieure d’inflammabilité ou d’explo-

8.3 la plupart des risques d’incendie, certains sont de


plus soumis en raison de leur activité, aux risques
d’explosion. Une atmosphère explosive résulte
d’un mélange d’air et de substances inflammables
sivité (LIE) d’une substance combustible dans l’air
(gaz, vapeurs, poussières) est la concentration
minimale dans le mélange au-dessus de laquelle il
peut être enflammé.
sous forme de gaz, brouillards ou poussières dans
lequel, après inflammation, la combustion se pro- • La limite supérieure d’inflammabilité ou d’ex-
page à l’ensemble du mélange non brûlé. plosivité (LSE) d’une substance combustible dans
l’air (gaz, vapeurs, poussières) est la concentra-
Une explosion s’apparente donc à une combus- tion dans le mélange au-dessous de laquelle il
tion. Elle se caractérise par sa violence et sa sou- peut être enflammé.
daineté. Il s’agit d’une transformation rapide
d’un système matériel donnant lieu à une forte Un gaz, une vapeur, une poussière n’étant com-
émission de gaz. bustible dans l’air que pour des teneurs situées
entre les limites d’explosivité qui leur sont
Ce risque d’explosion provient de la coexistence propres, on peut définir à partir de ces paramètres
en un même point de cinq facteurs directs et d’un les zones où l’on risque de trouver une concentra-
facteur aggravant (le confinement) décrits dans la tion dangereuse du produit donné.
figure 8.4
L’inflammation d’un produit dépend de sa concen-
tration dans l’air. Elle peut se produire dans une
fourchette comprenant deux limites :

96 Bruit, incendie, explosion


Bibliographie

– Loi du 19 juillet
1976, modifiée,
protection
de l’environnement
(installations
classées).
Brochure nº 1001-I,
1001-II et 1001-III
des Journaux officiels.

– Nombreux textes,
notamment dans
le code du travail,
articles R. 235-4
à R. 235-4-17.
– Arrêté du 5 août
1992 : Prévention
des incendies
et désenfumage.
– Arrêté du 25 juin
1980 : Établissements
* Confinement : le mélange
recevant du public. combustible se trouve dans
– Arrêté du 5 août un volume défini. Si le volume
1992 modifié. est ouvert (absence de confine-
– Les extincteurs ment), on obtient un phénomène
de flambée : combustion rapide
mobiles.
aux flammes importantes, mais
Paris, INRS, sans effet de pression notable.
ED 802, 2000.
– Incendie et lieux
de travail.
Paris, INRS,
ED 789, 1999. Figure 8.4 - Les facteurs de l’explosion
– Recueils de l’APSAD
(Assemblée plénière
des sociétés d’assu-
rances et dommages),
11, rue Pillet-Will,
75009 Paris.
• R. 15 : Ouvrages 8.3.1. Classification et délimitation
séparatifs coupe-feu des zones à risque d’explosion
• R. 16 : Portes
coupe-feu
• R. 17 : Règles
relatives Pour les gaz et vapeurs Pour les poussières Emplacement où une
à la conception combustibles combustibles atmosphère explosive
et à l’installation
d’exutoires de fumées
– est présente en permanence,
et de chaleur.
Zone 0 Zone 20 ou pendant de longues périodes,
– NF EN 11271
ou fréquemment.
Sécurité des
machines, partie 1.
Prévention – est susceptible de se former
et protection contre Zone 1 Zone 21 occasionnellement en fonctionnement
l’explosion. normal.
Paris, AFNOR
– n’est pas susceptible de se former
– Réglementation,
Zone 2 Zone 22 en fonctionnement normal ou bien
décret n° 92-333 du 31
mars 1992, section IV,
si une telle formation se produit néan-
articles R. 232-12 moins, n’est que de courte durée.
à 232-12-13.

Bruit, incendie, explosion 97


Tous les locaux où sont fabriqués, manipulés, stoc- Déjà, en 1986, une Recommandation nationale
kés, transformés des produits combustibles sont R. 266 – Stockage de produits alimentaires pulvé-
prédisposés à contenir une atmosphère explosive. rulents – indiquait la prévention à mettre en
œuvre, résumée ci-après :
En particulier, les emplacements où se rencontrent
Bibliographie
des poussières combustibles provenant de la pro- • Élimination des poussières (capotage des sources
duction, des procédés, du remplissage, du stockage, d’émission et installations de dépoussiérages).
– Mélanges explosifs.
Paris, INRS, ED 335,
du convoyage, peuvent être le siège d’explosions.
1994. • Élimination des sources d’inflammation d’ori-
– Emploi des maté-
Il appartient au chef d’entreprise, responsable de gines diverses : électrique, électrostatique, méca-
riaux pulvérulents. la sécurité dans ses untités : nique (échauffement), biologique (fermentation
Guide pratique – de délimiter les zones à risques, du produit) termique (point et surface chaudes).
de ventilation n°17.
– de choisir le matériel, notamment électrique,
Paris, INRS, ED 767,
1993. adapté à chaque type de zone, • Réduction du taux de comburant (inertage).
– d’entretenir les installations.
– Électricité statique.
Paris, INRS, ED 753, • Détection et extinction d’un début d’incendie
1993. Le chef d’entreprise doit donc délimiter les zones ou d’explosion (détecteurs et systèmes de sup-
– Explosion et lieu dans lesquelles peuvent apparaître, qu’elle qu’en pression d’explosion).
de travail. soit la cause, des atmosphères à risques d’explo-
(Le point des sion ; cette délimitation devrait faire l’objet d’un • Limitation de la propagation de l’explosion (clapets
connaissances sur)
document écrit comportant des plans détaillés. automatiques de fermeture, portes coupe-feu…).
Paris, INRS, ED 5001,
1999.

– Silos bois.
La délimitation des zones à risques d’explosion • Réduction des effets d’une explosion éven-
Prévention des répond à un double objectif : tuelle (éloignement du personnel, évents de
risques d’incendies – limiter l’étendue de ces zones, décharge).
et d’explosion.
– mettre en place un matériel adapté.
Paris, INRS, ED 842,
à paraître fin 2000. • Élaboration de procédures, consignes et forma-
tion du personnel.
– Silos sucre.
Prévention des 8.3.2. Mesures de prévention
risques d’incendies (pour explosion de poussières) • Installation des systèmes de filtrage à l’exté-
et d’explosion.
rieur des locaux.
Paris, INRS, ED 843,
à paraître fin 2000
Depuis le tragique accident de Blaye, dans la
région de Bordeaux, le ministère de l’Environne- • Éloignement des bureaux.
– Silos grains.
Prévention des ment a publié un nouvel arrêté « silos» daté du 29
risques d’incendies juillet 1998, qui indique les principales mesures
et d’explosion. de prévention à prendre.
Paris, INRS, ED 845,
à paraître fin 2000.

– Silos farines.
Prévention des
risques d’incendies
et d’explosion.
Paris, INRS, à paraître
fin 2000.

– Stockage des
produits alimentaires
pulvérulents.
Recommandation
CNAM R 266.
Paris, INRS, 1986.

– Manutention
pneumatique
des poussières
inflammables.
Recommandation
CNAM R 234.
Paris, INRS, 1984.

– Silos. Risques
professionnels
et prévention.
Recommandation
CRAM Alsace-Moselle.
Strasbourg.

98 Bruit, incendie, explosion


9

Machines
et postes de travail
Cahiers des charges des machines
et équipements de production
Dimensions du bâtiment et des portes d’accès
Deux aspects sont ici traités :

9.1 – la conception des locaux en tenant compte des


exigences des machines,
– l’intégration dans les cahiers des charges des
machines des données hygiène, sécurité et condi-
Les dimensions (hauteur, longueur, largeur) doi-
vent permettre le montage aisé et sans risques
des machines et de leurs accessoires. Un espace
suffisant sera également nécessaire lors des opé-
tions de travail. rations de démontage, total ou partiel, imposé par
une panne ou une remise en état.
1. Conception des locaux et exigences
des machines Il en est de même pour les portes d’accès au bâti-
ment qui doivent permettre le passage des
La conception des locaux industriels est très sou- machines et équipements. Il est parfois pratique
vent influencée par les caractéristiques et les exi- d’amener sur le lieu d’implantation, ou le plus
gences des machines et équipements de produc- près possible de celui-ci, l’équipement sur le véhi-
tion, celles-ci ayant des conséquences surtout sur cule qui l’a transporté, ce qui suppose qu’on aura
le génie civil et la structure des bâtiments. prévu l’accès de ce véhicule dans le bâtiment
concerné.
Génie civil
Parois et locaux spéciaux
Les points suivants sont à examiner :
– réservations et caniveaux prévus pour le passage Les parois des bâtiments (plafond, sols et parois)
des câbles électriques et autres conduites de fluides, devront être conçues et/ou traitées de manière à
– fondations éventuelles de machines qui peuvent atténuer la transmission des bruits émis par les
comporter des socles antivibratiles et doivent machines et équipements (voir section 8.1).
satisfaire à des exigences dimensionnelles et de
nivellement particulières, Les machines ou équipements bruyants (com-
– fosses servant à l’accumulation de certains presseurs, ventilateurs…) ou dangereux (local de
déchets ou de capacités de réserves de liquides, recharge des accumulateurs de traction ; stoc-
– bacs de rétention de liquides dangereux souvent kage de produits inflammables ou toxiques ou
imposés sous les réservoirs ou les citernes fixes radioactifs) devront être placés dans des locaux
ou mobiles, spéciaux, prévus dès la phase d’implantation
– galeries en sous-sol : elles sont souvent utili- générale.
sées pour y installer les conduites de fluides ou
d’énergie, mais elles peuvent également, suivant Accessibilité des équipements
leur importance, être utilisées pour l’installation
de dispositifs de manutention continue (bande Lors de l’étude d’implantation détaillée, on
transporteuse, vis de manutention…) ; certaines veillera à ce que tous les équipements et
galeries de dimensions importantes sont même machines soient aisément accessibles afin de
utilisées pour la circulation des véhicules. faciliter leur montage et démontage, leur alimen-
tation en énergie, accessoires, outils et pièces à
Structure des bâtiments élaborer, les opérations de nettoyage, mainte-
nance et dépannage. On veillera notamment aux
Les bâtiments seront conçus en fonction des distances entre ces machines et équipements et
caractéristiques des machines (dimensions, bruit, les obstacles fixes du bâtiment tels que murs,
accessibilité). poteaux, poutres…

Machines et postes de travail 99


9.1.2. Intégration dans les cahiers – fixent plus souvent des obligations de résultats
des charges des équipements que des obligations de moyens.
des données hygiène, sécurité C’est pourquoi l’entreprise qui achète ces équipe-
et conditions de travail ments doit accorder une attention particulière au
choix d’une machine parmi plusieurs modèles de
Il faut rappeler que les textes réglementaires obli- fonctions équivalentes, et à la rédaction d’un
gent les constructeurs de toutes les machines et cahier des charges pour les machines spéciales et
de tous les appareils concernés par la réglemen- les installations complexes.
Bibliographie
tation à intégrer la sécurité dans la conception du Le cahier des charges (ou spécifications tech-
matériel. niques) doit être le résultat :
– Loi nº 91-1414
du 31 décembre 1991. – d’une réflexion globale de l’entreprise, faite en
Le fabricant, ou l’importateur, ou le responsable particulier avec les représentants du personnel et
– Décrets nos 92-765,
766, 767 du 29 juillet de la mise sur le marché d’une machine ou d’un l’encadrement,
1992 modifiés équipement de travail doit remettre au preneur – d’un dialogue entre l’utilisateur et le constructeur
par le décret n° 92-725
une déclaration CE de conformité. Dans cette avec l’aide éventuelle de conseillers extérieurs
du 14 août 1996.
déclaration, il atteste que son matériel est (CRAM, organismes spécialisés…) (voir tableau 9.1).
– NF EN 292.
conforme aux règles techniques et qu’il satisfait
Notions
fondamentales, aux règles de procédure qui lui sont applicables. Le tableau 9.2 récapitule les différents aspects à
principes généraux prendre en compte par le constructeur. Ce tableau
de conception.
Cependant, ces dispositions : peut servir de guide pour l’élaboration du cahier
Partie 1 :
Terminologie de base, – ne dégagent pas la responsabilité du chef d’éta- des charges et des discussions entre fournisseur
méthodologie. blissement, et utilisateur.
Partie 2 :
Principes
et spécifications
techniques. Tableau 9.1 - Les différents aspects à intégrer pour l’élaboration du cahier des charges
Paris, AFNOR.
Le produit à fabriquer Toutes les exigences sont-elles impératives ?
– Guide d’achat Par exemple : les tolérances dimensionnelles eu égard
d’une machine à l’automatisme sont-elles trop larges, trop serrées ?
ou d’un équipement Les matières envisagées peuvent-elles être changées ?
de travail. Peut-on optimiser le choix ?
Paris, INRS, ED 44,
1993. Les processus Quels sont les différents processus envisageables ?
– Spécifications Quelles en sont les répercussions :
de sécurité pour • sur le produit (aspect, tolérance, poids…)
la consultation ou • sur l’environnement : nuisances physiques (bruit…)
l’appel d’offres lors de et chimiques
l’achat d’équipements • sur les tâches (réglage, conduite, surveillance,
de travail (machines, maintenance préventive et curative, manutention)
appareils…). • sur la sécurité et la santé des opérateurs
Paris, INRS, ED 1450,
1997. L’équipement de travail Le nouvel équipement doit-il être semblable à ou différent
de celui existant ? En quoi doit-il être amélioré ?

Le nouvel équipement de travail a-t-il des répercussions


sur le processus amont ou aval ?

Environnement du futur équipement Quelles sont les énergies disponibles, à créer, de quelle
qualité sont-elles ?
Comment sont transférés les produits : matières premières,
matières consommables, déchets, produit fini…
Quel est l’espace disponible (surface au sol, hauteur) ?
Quel est l’environnement physique existant (rayonnements
électromagnétiques, vibrations, chaleur…) ?
Quel est l’environnement chimique existant (produits
chimiques incompatibles, corrosifs, explosifs, inflammables…) ?

En travaillant sur chacune de ces rubriques, quelques questions à ne pas oublier :


• Sur l’existant, qu’est-ce qui va, ne va pas, • Y-a-t-il cohérence entre le projet et le savoir-
et pourquoi ? faire de l’entreprise ?
• Quels enseignements peut-on tirer de son • Existe-t-il une norme ou un document spéci-
expérience et de celle des autres ? fique ?
• Ne s’écarte t-on pas de l’objectif premier ?

100 Machines et postes de travail


Tableau 9.2 - Liste des points à prendre en compte

sujet Exemples
de choix à faire

Le processus
Description des différentes phases de travail Usinages, traitement… manutentions,
pour élaborer un produit réglages… nécessaires

L’équipement
- Définition des modes d'exploitation Chargement automatique, déchargement manuel
et des modes de marche Harmonisation des modes de marche avec ceux
des autres équipements :
- mode automatique
- modes de marche après défaillance ("production
forcée ou dégradée")
- autres modes (réglage, mise au point, maintenance)

- Conception de la cinématique des mouvements Ordre et coordination des mouvements nécessaires


(par exemple : machine d'assemblage)
Vitesses, forces, caractéristiques du mouvement
à obtenir...
- Choix de la technologie Homogénéité des énergies avec les sources
disponibles et les équipements associés

- Conception de la structure mécanique Choix à faire en fonction de la place disponible

- Conception de l'automatisme Harmonisation des automatismes dans un atelier

L’environnement Niveau sonore souhaité...


Risques chimiques et physiques
liés à la mise en œuvre :
- des produits dans l'équipement
- des produits et procédés utilisés dans le voisinage

Contrainte d'exploitation : Procédés, produits fabriqués, contraintes


Le nettoyage, le lavage, l'élimination des déchets Lavage au jet sous pression
Évacuation des copeaux automatique ou manuelle
Élimination des déchets
Fréquence, moyens, qualités du nettoyage

La maintenance Facilité d’accès, maintenance de premier niveau


par le personnel de fabrication ou spécialisé
Pièces de première urgence nécessaire

- Préventive Taux de disponibilité


Facilité de démontage
Fréquence d’intervention souhaitée
(hebdomadaire, annuelle)

- Curative Utilisation d'une assistance à la détection de panne :


Recherche de la panne - par indicateurs lumineux, par écran de visualisation,
Réparation - par la notice...
Essai Pièces d’usure et fragiles facilement interchangeables
Mise à disposition de la fabrication

Machines et postes de travail 101


Tableau 9.2 - suite

sujet Exemples
de choix à faire

L’ergonomie des postes de travail Choix et disposition des organes de commande,


efforts de manœuvre.
Posture de travail.
Accessibilité des points de chargement.
Prise en compte du poids, de la fréquence des
manipulations (assistance mécanisée ou non...).
Couleurs normalisées.
Modes de marche conçus pour permettre
une compréhension aisée et une conduite facile
de l’équipement.
Niveau d’éclairement des zones de travail.

La conception des protections

- Contraintes Nature et importance des risques.


Fréquence des accès pour utilisation, réglage,
maintenance...
Nécessité de voir la zone protégée.
Place disponible pour permettre les réglages,
la maintenance.
Résistance aux contraintes imposées par le milieu
mécanique, physique et chimique.

- Protecteurs matériels Fixes, mobiles, pivotants, coulissants...


Ajourés, pleins, transparents… Avec dispositif
de verrouillage, d'interverrouillage (voir norme NFE
09-051) tenant compte notamment des temps d'arrêt
et des fréquences d’accès (1 fois par semaine,
plusieurs fois par jour, plusieurs fois par heure).

- Dispositifs sensibles Barrage immatériel, cellule "monofaisceau",


tapis sensible, barre ou bordure sensible...
Détection à variation de champ électrique,
à infrarouge... Prise en compte des temps d'arrêt
de l'équipement et des temps d'accès de l'opérateur.

- Autres dispositifs de protection Commande bimanuelle

La notice d’instruction Gamme d’opérations détaillées pour l'utilisation,


le réglage, la maintenance et le dépannage.
Consultation avant commande pour les machines
sur catalogue.

Le transport, la livraison Moyens de déchargement (quai) et de manutention


(ponts, chariots) dont dispose l'utilisateur.
Dimension des ouvertures, des passages...

Le montage, la réception Conditions d’exécution du chantier


(planning, équipement nécessaire).
Coactivité entre entreprises intervenantes
et entreprise utilisatrice (plan de prévention).
Conditions de mise en service.
Conditions de formation et d'instructions
du personnel.
Fourniture d’une notice d'instruction
pour l’utilisation, la maintenance
et le dépannage (dans quelle langue ?).
Conditions de réception provisoires puis définitives
par l’entreprise elle-même, par un organisme tiers...

102 Machines et postes de travail


Depuis le 1er janvier 1990, les constructeurs de Ces informations quantitatives permettent aux
machines neuves soumises au code du travail acquéreurs de guider utilement leurs choix et aux
sont (CT article R. 233-104-1) : acousticiens de calculer – avant même d’installer
– incités à concevoir des machines telles que le une nouvelle machine – l’impact sur la conception
« risque bruit » soit réduit au niveau le plus bas ou l’aménagement du local de destination exis-
raisonnablement possible, compte tenu de l’état tant ou en phase de conception.
des techniques ;
– dans tous les cas, tenus de fournir une informa-
tion quantitative sur le bruit émis.

Ergonomie et organisation du travail


Un bon agencement relatif des hommes et des Dans le cadre de la prévention des troubles mus-

9.2
systèmes techniques a des conséquences favo- culosquelettiques (TMS), l’objectif de l’action sur
rables sur la fiabilité du système (notamment, l’organisation du travail est de diminuer la répéti-
moins d’incidents et d’accidents) et les conditions tivité des tâches. Pour cela, il convient d’alterner
de travail (charge et ambiance de travail). tâches répétitives et non répétitives afin que
l’opérateur puisse récupérer des contraintes
Pour le concepteur, deux niveaux d’intervention générées par les premières. En effet, dans les
sont à distinguer : tâches proposées en alternance, il importe de
– l’atelier, le service, veiller particulièrement à solliciter d’autres
– le poste de travail. muscles que ceux qui sont impliqués dans les
tâches répétitives, sinon, l’effet de cette alter-
nance sera nul, voire négatif.
9.2.1. Choix organisationnels
au niveau d’un atelier, d’un service L’adaptation des cadences aux capacités fonction-
nelles humaines est à rechercher : rotation rapide
Les éléments ci-dessous sont à prendre en des opérateurs à des postes moins pénibles ou réel-
compte lors de la mise en œuvre des méthodes lement différents du point de vue de leur contenu
d’implantation présentées au chapitre 4. gestuel, mise en place systématique de règles ergo-
nomiques pour les postes de travail, abandon des
Lors de l’implantation générale, il est conseillé : primes de rendement, enrichissement des tâches,
– de découper la production en unités significa- octroi de pauses supplémentaires, instauration de
tives (exemple : lignes de produits), ces unités périodes d’adaptation en cas de changement de
regroupant plusieurs fonctions complémentaires production, de retour de vacances ou de maladie.
(préparation, fabrication, contrôles, administra-
tion de la production…) ; Pour l’emplacement et la conception des moyens
– de faire correspondre l’implantation géogra- d’information et de commande des installations
phique (bâtiment), l’unité significative produit (pupitres, tableaux, salles de contrôle), il est
(exemple : ligne de produit) et la structure hiérar- conseillé :
chique.
• d’éviter une centralisation systématique de ces
Lors de l’implantation détaillée moyens dans une salle de contrôle unique, ou, si
– on facilitera la constitution de petits groupes de cette exigence est imposée par le procédé, de
travail par l’implantation de plusieurs lignes d’usi- faciliter la consultation ou la commande locale
nage ou de montage (plutôt qu’une seule ligne), (console de consultation, commande locale) ;
par la mise en place de zones pour des stocks
tampons, en évitant les cloisonnements entre les • de concevoir, le cas échéant, les cabines et
postes de travail complémentaires (facilitation salles de contrôle de manière à faciliter des prises
des communications) ; d’information directes (en permettant la vue sur
– on choisira les équipements et les modes d’or- les installations) ;
ganisation pour éviter le travail de nuit et de
week-end (à défaut, diminuer le nombre de nuits • de regrouper les dispositifs d’information en
et de week-end travaillés) et pour permettre la fonction des nécessités de consultation (par
mise en place d’horaires variables (par stocks exemple suivi de paramètres en simultané, com-
tampons, formations à la polyvalence…). paraison de valeurs affichées…) ;

Machines et postes de travail 103


Communications

L’objectif est d’assurer un bon déroulement du


travail par une bonne coordination des tâches
ainsi que d’atténuer les effets négatifs de la
monotonie des tâches en permettant aux opéra-
teurs concernés de converser.

• Pour les communications directes entre les


opérateurs, à 1 m de distance, le niveau de bruit
ambiant ne doit pas dépasser 70 dB(A) pour per-
mettre une bonne compréhension.

• Pour les communications directes avec le


public, éviter l’isolement entre opérateurs.

• Pour les communications à distance, mettre en


place des moyens téléphoniques adaptés aux
besoins (penser aux travailleurs isolés par exemple).

(1) zone acceptable pour les femmes


(2) zone acceptable pour les hommes Contraintes de temps

Figure 9.1 - Abaque pour la manutention manuelle des charges L’objectif est de prévenir les risques d’accidents, le
stress et les troubles musculosquelettiques (TMS).

• Diminuer la répétitivité des mêmes gestes,


• de regrouper des dispositifs de commande sur moins de 10 fois par minute, pour réduire les
lesquels l’opérateur devra agir simultanément risques de TMS (élargissement des tâches, poly-
(diminution des déplacements, coordination à valence, découpage temps de cycle machine et
distance) en rendant possible, si nécessaire, le temps de cycle opérateur…).
contrôle de l’effet de la commande sur le système
(présence des informations en retour). • Donner de l’autonomie dans la gestion du
temps (stocks tampons entre les postes, appel
des clients par l’opérateur…).
9.2.2. Conception des postes
de travail Nuisances physiques et chimiques

Il est rassemblé dans les sept points ci-dessous L’objectif est de diminuer les nuisances au poste
les principales données ergonomiques appli- de travail pour les rendre compatibles avec la
cables à la conception et à l’aménagement de santé des opérateurs, tout en permettant de réali-
poste de travail en vue de prévenir les risques et ser le travail sans contraintes.
d’améliorer les conditions de travail.
• Identifier des nuisances générées par le poste
Accès et circulation lui-même, par les autres postes et l’environnement.

L’objectif est de permettre à l’opérateur d’accéder • Utiliser des moyens pour réduire ces nui-
et de circuler en toute sécurité à son poste de tra- sances et s’assurer que ces moyens ne dégra-
vail tout en minimisant la fatigue pour y parvenir. dent pas le fonctionnement du poste (exploita-
tion, maintenance, dépannage) (voir les autres
Les allées de circulation sont dimensionnées comme chapitres pour le traitement des différents types
suit en fonction des passages : de nuisances).
– une largeur de 0,80 m lorsqu’une seule personne
l’emprunte, 1,20 m lorsque des personnes s’y croi- Informations
sent et 1,50 m lorsque des personnes passent à l’ar-
rière de postes de travail. • L’objectif est de présenter clairement les infor-
– la zone d’évolution de l’opérateur au poste sera au mations visuelles et sonores utiles pour réaliser le
maximum de 2 m, notamment s’il y a port de charge. travail avec efficacité et en sécurité.

104 Machines et postes de travail


Figure 9.2 - Dimensionnement du poste de travail (cotes en millimètres)

• Dans le plan vertical, disposer si possible les • Recueillir les données relatives au travail à
informations dans un angle de 30° en dessous de effectuer, manutentions, exigence visuelle, type
la ligne horizontale partant des yeux. de commandes, d’outils, objets à atteindre,
Bibliographie
efforts à exercer…
• Assurer un éclairage adapté de 300 lux à 1 000
– Ergonomie
Recueil de normes. lux suivant la tâche. • Choisir la posture principale, de préférence
Paris, AFNOR. assise.
– Grandjean E. Manutentions
Précis d’ergonomie. • Pour la posture assise, prévoir un dégagement
Paris, Éditions L’objectif est de limiter les manutentions manuelles pour les genoux et les jambes.
d’organisation, 1983.
et les efforts à exercer pour éviter les accidents et
– Aide-mémoire prévenir les troubles musculosquelettiques. • Pour la posture debout, prévoir un dégage-
d’ergonomie.
ment pour les pieds et tenir compte des exi-
Paris, Régie nationale
des usines Renault, • Connaître les produits manipulés et les efforts gences de vision et/ou de manutention pour
1992. exercés. déterminer la hauteur du plan de travail
– Les troubles • Faciliter le transfert des produits sans recourir (réglable si possible).
musculosquelettiques au port de charges.
du membre supérieur. • Réduire le poids unitaire et le tonnage journa- • Se situer dans les zones d’atteinte optimales
Paris, INRS, ED 797,
1996.
lier manutentionné. (maximum bras tendus) et respecter les angles
(aides à la manutention, stockages dynamiques…) articulaires des différentes parties du corps
– Conception
et aménagement
(figure 9.1). (figure 9.2).
des postesde travail.
Paris, INRS, ED 79,
Dimensionnement et posture • Permettre les changements de postures et évi-
1999.
ter les postures statiques longues, par exemple,
– L’éclairage artificiel L’objectif est de permettre de travailler dans des en alternant les positions assises et debout en
au poste de travail.
postures adaptées, confortables et non dange- concevant le poste avec l’utilisation d’un siège
Paris, INRS, ED 85,
1999. reuses pour la santé. assis debout à assise surélevée.

Machines et postes de travail 105


10

Conception
et aménagement des bureaux
Ce chapitre rassemble les principales données nologique de déroulement du projet en partant
ergonomiques concernant la construction et des choix les plus irréversibles (exemple : ouver-
l’aménagement des bureaux. Les rubriques des tures sur l’extérieur).
tableaux ci-après sont classées dans l’ordre chro-

Vitrages
Les vitrages ont pour objectif d’assurer un éclai- – stores ou pare-soleil pour les expositions autres

10.1 rage naturel (sans apport thermique excessif et


sans éblouissement) par :
– baies vitrées en façade,
– éclairage zénithal, à proscrire sauf dans les par-
que le nord (de préférence à l’extérieur du
vitrage),
– hauteur sous plafond suffisante (hauteur
conseillée : 2,80 m, hauteur minimale : 2,50 m).
ties communes lorsque la hauteur sous plafond
est importante, Lorsque la distance entre la façade vitrée et les
postes de travail est supérieure à 6 m, l’éclairage
naturel n’est plus assuré (voir figure 10.1).

Il est également nécessaire d’assurer une vue sur


l’extérieur par des baies vitrées en façade à hau-
teur des yeux, d’allège maximale égale à 1 m. Pour
les postes avec écran, le plan de l’écran doit être
perpendiculaire aux fenêtres.

LOCAL Éviter les obstacles (mobilier, rangement…) de


H1 hauteur supérieure à 1 m entre les postes de tra-
vail et la façade vitrée.

H2 L

H 1 : 2,80 m souhaitable
H 2 : maximum 1 m
L : maximum 6 m entre la façade
vitrée et les postes de travail

Figure 10.1 - Données dimensionnelles pour les bureaux

106 Conception et aménagement des bureaux


Répartition de l’espace
pour l’ensemble des bureaux

10.2 Elle pourra être assurée par :

1,20
Une flexibilité de l’espace

3,80
1,40
• Un précablage de préférence en faux-plancher,
sinon en plinthes murales (à éviter en sous-plafond).

1,20
• Des cloisons démontables mais permettant une 1,40 2,10 1,10
bonne isolation phonique. Éviter les ponts phoniques 4,90
notamment au droit des cloisons en sous-plafond.
Isolation phonique conseillée : 40 dB(A) (dans les
conditions habituelles de test dans le bâtiment).

1,20
Un espace optimal par personne

3,80
1,40
La première étape consiste à calculer le ratio

1,20
m2/personne.
Surface minimale souhaitable : 10 m2 par personne
1,60 4,90 2,00
Il s’agit de m2 utiles excluant les circulations et les
8,50
autres locaux et à moduler en fonction de l’acti-
vité de travail.
Il est préférable d’éviter les bureaux tout en lon- Les cotes sont en mètres
gueur :
– longueur < 2 fois la largeur (pour les bureaux Figure 10.2 - Exemples de dimensions
 25 m2), pour une salle de réunion
– longueur  3 fois la largeur (pour les bureaux
> 25 m2)
Une circulation aisée
Une question importante concerne la répartition
de l’espace en bureaux individuels et collectifs. Les couloirs seront d’une largeur suffisante et pas
Cette répartition est fonction de nombreux cri- trop longs. On optimisera la distance et l’empla-
tères : niveau hiérarchique, type de travail, com- cement des bureaux par rapport aux ascenseurs,
Bibliographie
munications téléphoniques, visiteurs extérieurs… escaliers, toilettes, vestiaires, photocopie, range-
ments, appareils à boisson, salles de réunion,
– Code du travail.
Éclairage naturel Optimum pour un bureau collectif : 2 à 5 per- ordinateurs en libre service.
et vue sur l’extérieur. sonnes correspondant à un petit groupe de travail
Article R. 235-2 défini de la manière suivante : objectifs et com- La largeur conseillée pour le couloir est supé-
à R. 235-2-1.
mandement commun, stabilité du groupe, faible rieure à 1,50 m. Cette dimension est conforme à la
– Code du travail.
effectif. Pour les bureaux paysagers, éviter un réglementation en cas d’incendie pour un nombre
Prévention
des incendies : issues. effectif supérieur à 10 personnes. de personnes compris entre 20 et 50.
Article R. 235-4
à R. 235-4-7.
Une communication avec les autres bureaux
– Aération des lieux
et services Elle permet également à deux personnes de se
de travail.
croiser sans se gêner et l’évolution d’un fauteuil
Article R. 232-5
à R. 232-14. On tiendra compte dans l’implantation de la fré- roulant pour handicapé.
– Code du travail. quence des liaisons (établir par exemple un dia-
Éclairage. gramme des relations). Prévoir aussi des lieux
Article R. 232-7
d’échanges ouverts (sans gêner l’activité des bureaux
à R. 232-7-10.
voisins) et des salles de réunion (voir figure 10.2).
– NF X 35-102.
Dimensions
des espaces de travail
en bureaux.
Paris, AFNOR.

Conception et aménagement des bureaux 107


Chauffage et ventilation
L’objectif est d’assurer un confort thermique en La ventilation générale sera assurée par disposi-

10.3 hiver.

Le chauffage doit assurer une bonne répartition de


la chaleur et comporte au moins une commande
tifs de ventilation mécanique (à défaut par
fenêtres à ouverture facilement réglable si le
volume par occupant est supérieur à 15 m3) peu
bruyants (ne pas dépasser 40 dB(A) de niveau de
marche-arrêt par bureau. Température de l’air pression à 1 m). Vitesse de l’air : inférieure à 0,15 m/s
(hiver) : 20-22º. Humidité relative : 40-70 %. (hiver) et inférieure à 0,25 m/s (été).

Aménagement intérieur des bureaux


Communications • Pour le sol, le bruit est atténué par de la

10.4
moquette antistatique, coefficient d’absorption :
L’implantation sera choisie pour permettre de se αs ≥ 0,4.
voir sans être face à face (sauf si les tâches néces-
sitent un travail en commun continuel). Les machines bruyantes (photocopieuses, cer-
L’appropriation de l’espace peut être assurée par : taines imprimantes) seront placées à l’extérieur
– éclairage, des bureaux ou capotées.
– parois permettant une décoration,
– plans de travail de dimension suffisante pour Couleurs
permettre un agencement personnalisé.
Il faut tenir compte de l’ensemble des éléments
Accès et passages (murs, sols, mobilier) et pas seulement des murs,
des matériaux ni de la couleur elle-même : cou-
Les largeurs de passage seront suffisantes pour leurs claires pour les plafonds, murs et plans de
accéder à son poste, aux éléments de rangement, travail, couleurs mates ou satinées (éviter les sur-
aux plans de travail annexes. Dimension de base : faces brillantes).
80 cm. Pour permettre le passage derrière un
bureau occupé : 120 cm. Les facteurs de réflexion conseillés pour les parois
du local sont : plafond > 0,7, parois latérales : com-
Éclairage artificiel pris entre 0,3 et 0,7, sol : compris entre 0,2 et 0,4.

Bibliographie Le choix de luminaires permettra à la fois d’at- Mobilier


teindre les niveaux recommandés, une bonne
– NF EN ISO 7730. homogénéité d’éclairement, un rendu des cou- Les plans de travail seront de dimension suffi-
Ambiances thermiques
leurs proche de la lumière du jour et évitant sante, en tenant compte de la variété des tâches,
modérées.
Paris, AFNOR.
l’éblouissement (exemple : par grilles de défile- de la dimension des matériels (notamment écran-
ment). Niveau d’éclairage général : 300 lux + éclai- clavier) et des évolutions.
– NF X 35-103.
Principes d’ergonomie rage individuel. Indice de rendu des couleurs :
visuelle applicables supérieur à 80. Dimensions conseillées : profondeur : 80 cm, lar-
à l’éclairage des lieux geur > 120 cm.
de travail.
Plusieurs commandes d’éclairage général permet-
Paris, Inrs, ED 51, 1995.
tent de tenir compte de l’éloignement par rapport Un plan de travail de dimensions plus faibles n’est
– Méthode
aux fenêtres (généralement deux zones). conseillé que si un plan annexe est prévu pour le
d’implantation
de postes avec écrans travail sur écran. Dimensions conseillées pour le
de visualisation plan annexe : 80 x 80 cm.
en secteur tertiaire. Niveau de bruit
Paris, AFNOR.
Le plafond acoustique sera très absorbant. Pour le Les sièges seront à piétement cinq branches, avec
– Dejean P.-H., plafond, coefficient d’absorption Sabine (αs) proche assise et dossier réglable : siège de type B décrit
Pretto J., Renouard J.-P.
Organiser et concevoir de 1 pour les fréquences médiums et aiguës dans la norme AFNOR NF D 61-040.
des espaces de travail.
Paris, ANACT, 1988.

108 Conception et aménagement des bureaux


11

La maintenance des lieux


de travail et la maintenance
des équipements
Un bâtiment difficile à entretenir devient sale rapi- d’elles, d’évaluer les risques auxquels seront
dement ; l’image de l’entreprise s’en trouve exposés les opérateurs affectés à ces travaux, en
dégradée, le coût d’intervention augmente. Un intégrant dans cette analyse la périodicité de l’in-
équipement de travail dont les opérations de tervention, sa durée, ainsi que les matériels et
maintenance et de réparation sont longues du fait matériaux nécessaires afin de prendre le plus tôt
d’un accès difficile, d’un manque de place, occa- possible des mesures de prévention adaptées.
sionne des arrêts de production, un coût supplé-
mentaire d’intervention et une disponibilité
réduite. Des appareils d’éclairage inaccessibles Le dossier de maintenance de l’ouvrage regroupe
vont être mal nettoyés et les ampoules grillées tous les documents et dispositions utiles pour les
non remplacées. Cela entraîne une ambiance opérations de maintenance, cela sur le plan de la
sombre et, par voie de conséquence, une fatigue maintenance générale de l’ouvrage (voir figure
des opérateurs, donc une perte d’efficacité. 11.1). Pour les aspects sécurité, ce dossier de
Les équipements techniques ont une interaction maintenance comporte un dossier spécifique
très forte avec le bâtiment lui-même et ils doivent sécurité qui lui-même contient le dossier d’inter-
donc être intégrés pour des raisons de mainte- vention ultérieure sur l’ouvrage établi par le coor-
nance et de sécurité lors de la phase de concep- donnateur SPS (sécurité et protection de la santé)
tion des locaux. À titre d’exemple, ces équipe- sous la responsabilité du maître d’ouvrage. Le
ments techniques sont les installations générales dossier de maintenance et le DIUO (dossier d’in-
de ventilation mécanique contrôlée (VMC), les ins- tervention ultérieure sur l’ouvrage) sont appli-
tallations de chauffage et de climatisation, les cables pour divers types d’ouvrage, en particulier
machineries de monte-charges et d’ascenseurs, pour les lieux de travail. Au fur et à mesure du
les ponts roulants, les systèmes de stockage et de déroulement des phases de conception et de réa-
manutention (transstockeurs, convoyeurs)… lisation, le coordonnateur SPS rassemble dans le
Les machines liées directement au processus de DIUO toutes les données de nature à faciliter la
fabrication sont également prises en compte dans prévention des risques professionnels lors des
le paragraphe 11.2 sur les notices d’instruction car interventions ultérieures.
les mêmes textes ou recommandations sont Si l’ouvrage concerne un lieu de travail, le DIUO
applicables à ces machines. est complété par des éléments spécifiques aux
Il est donc important, dès la conception, de réali- lieux de travail (voir figure 11.1), comme les
ser un inventaire des différentes opérations d’en- niveaux d’éclairement, les systèmes de ventila-
tretien et de maintenance puis, pour chacune tion, de désenfumage… (voir ci-dessous).

La maintenance des lieux de travail et la maintenance des équipements 109


Le dossier d’intervention
ultérieure sur l’ouvrage (DIUO)

11.1 La transposition en droit français des directives euro-


péennes « chantiers temporaires ou mobiles » a enri-
chi le code du travail sur le sujet avec la loi du 31
décembre 1991 qui vise l’amélioration de la sécurité
et de la santé des travailleurs au travail. Notamment,
de l’entretien courant du bâtiment. Cependant,
certaines installations peuvent être situées en
façade et nécessiter un entretien fréquent (cas
des enseignes notamment).

les aspects de la conception concernant la mainte- Intervention dans les vides techniques et sanitaires
nance de l’ouvrage par nature ou par destination
(gros œuvre, second œuvre, équipement tels que Le personnel doit pouvoir se déplacer ou travailler
fermetures, ascenseurs, ventilation, ponts rou- dans de bonnes conditions à l’intérieur de ces
lants…) doivent être supervisés par le coordonnateur locaux, tant pour l’installation que pour l’entretien.
SPS sous la responsabilité du maître d’ouvrage.
Interventions sur les ascenseurs
Au fur et à mesure du déroulement des phases de
conception et de réalisation, le coordonnateur établit Il est important de prendre en compte dès la concep-
et complète un dossier rassemblant toutes les don- tion les conditions d’accès et les aménagements :
nées de nature à faciliter la prévention des risques – des locaux techniques,
professionnels lors des interventions ultérieures. – de la gaine des ascenseurs,
– de la cuvette de l’ascenseur.
En dehors des rubriques générales liées à la mainte-
nance, le DIUO doit notamment comporter les disposi- Électricité
tions de sécurité concernant le nettoyage des surfaces
vitrées en élévation ou en toiture (article R. 235-5) : Le maître d’ouvrage précise, dans un dossier tech-
nique qu’il transmet au chef d’entreprise, la des-
Plusieurs solutions intégrées ou rajoutées à la cription et les caractéristiques des installations
construction permettent de réaliser ces opéra- électriques réalisées (éléments pour la vérification
tions dans de bonnes conditions de sécurité : initiale, puis le dépannage et la maintenance).
– châssis ouvrants traditionnels ou pivotants,
– balcons, coursives, passerelles intégrées à la Éclairage
structure,
– nacelles suspendues motorisées ou nacelles Le maître d’ouvrage indique dans un document
élévatrices à partir du sol. les niveaux minimum d’éclairement ainsi que les
éléments d’information nécessaires à la détermi-
Note : Les travaux de nettoyage étant par nature nation des règles d’entretien des matériels.
des travaux à caractère répétitif, le recours à des
points d’ancrage pour arrimage d’équipements de Aération – assainissement
protection individuelle (à réserver exclusivement
pour des tâches occasionnelles de durée infé- Le maître d’ouvrage précise, dans une notice
rieure à 1 jour) n’est pas admis. d’instructions, les dispositions prises pour la ven-
tilation et l’assainissement des locaux et les infor-
Interventions sur les toitures mations permettant :
– d’entretenir les installations,
– accès, – d’en contrôler l’efficacité,
– circulation en toiture, – d’établir la consigne d’utilisation.
– protection périphérique des toitures.
Désenfumage
Entretien des façades
Portes et portails automatiques et semi-automa-
Ces interventions s’inscrivent dans le cadre des tiques
opérations de réfection aussi bien que dans celui

110 La maintenance des lieux de travail et la maintenance des équipements


Figure 11.1

La maintenance des lieux de travail et la maintenance des équipements 111


La notice d’instruction
et la maintenance des équipements

11.2 L’intégration de la sécurité à la conception des


machines et équipements de travail a été intro-
duite en France par la loi du 6 décembre 1976 et
confirmée par la loi 1414 du 31 décembre 1991 et
– prendre les mesures de protection nécessaires
vis-à-vis des risques ne pouvant être éliminés,
– informer les utilisateurs des risques résiduels
dus à l’efficacité incomplète des mesures de pré-
les décrets 92-765 à 92-767 du 29 juillet 1992.
vention adoptées, indiquer si une formation parti-
Les textes prévoient cette intégration de la
culière est requise et signaler s’il est nécessaire de
manière suivante :
prévoir un équipement de protection individuelle.
a) Les machines doivent par construction être On pourra très utilement se référer à la norme NF
Bibliographie EN 292 qui explicite la démarche d’intégration de
aptes à assurer leur fonction, à être réglées,
entretenues sans que les personnes soient expo- la sécurité sur les machines.
– Maintenance
et prévention des sées à un risque lorsque ces opérations sont
risques professionnels effectuées dans les conditions prévues par la c) Les machines et équipements de travail fournis par
dans le projet notice d’instruction. un constructeur ou un importateur donné doivent être
de bâtiment.
Paris, INRS, ED 829, l’objet d’une procédure de certification de conformité
1999. Les mesures prises visent à supprimer les risques qui est à la charge de ce constructeur ou de cet impor-
pour la sécurité ou la santé durant la phase prévi- tateur (L. 233-5 et R. 233-49 à R. 233-89-4).
– NF EN 292.
Sécurité sible d’existence de la machine, y compris la
des machines. phase de montage et de démontage, même dans
Notions
d) La notice d’instructions obligatoire, en fran-
le cas où les risques d’accidents résultent de
fondamentales, çais, fournie par le constructeur ou l’importateur
principes
situations anormales prévisibles.
des machines et équipements de travail, com-
de conception.
Partie 1 : Terminologie. b Pour la conception de la machine, les principes porte, entre autres, les instructions pour que les
Partie 2 : Principes
suivants doivent être appliqués, dans l’ordre indi- opérations de mise en service, utilisation, manu-
et spécifications
qué (norme NF EN 292) : tention, installation, montage–démontage,
techniques.
Paris, AFNOR. – analyser les risques prévisibles, réglage, maintenance, puissent s’effectuer sans
– éliminer ou, à défaut, réduire les risques dans risques, et toutes instructions utiles, notamment
toute la mesure possible, en matière de sécurité.

112 Structures des bâtiments


12

Préparation de la mise
en service
La phase 4 de préparation de la mise en service (voir À ce stade, on définira également les procédures
chapitre 1) se situe avant le démarrage des unités de donnant lieu à la délivrance d’autorisation de tra-
production. Elle vise à s’assurer que le matériel et le vail (permis de travail, permis de feu…) pour le
personnel sont aptes à remplir leur fonction. Il s’agit personnel de l’entreprise et pour les personnes
notamment de prévenir les incidents et accidents qui extérieures ayant à intervenir sur les installations.
surviennent lors de la mise en service des installa-
tions et des lieux de production.
D’autres points sont à vérifier ou à mettre en
Trois types d’actions sont à entreprendre : la véri- place avant la mise en service des locaux :
fication des installations, la mise en place des – signalisation et balisage des lieux de travail et
procédures et la formation du personnel. des équipements (exemple : emplacement des
extincteurs),
Vérification des installations et matériels – systèmes de communication et d’alerte, notam-
ment entre le personnel isolé (rondiers, personnel
Pour chaque installation ou matériel, la mise en de gardiennage) et les postes centraux.
service sera précédée des contrôles, épreuves et
essais spécifiques à chaque installation et tels Formation du personnel et vérification des apti-
qu’ils sont indiqués par le constructeur, ces opé- tudes professionnelles
rations étant effectuées par un personnel qualifié.
À ce stade, on organisera également la vérifica- Il faut d’abord définir le rôle de chacun, notam-
tion périodique et la maintenance de ces installa- ment pour les autorisations de conduite des cha-
tions et matériels. riots à conducteur porté. La vérification des apti-
Les organismes de contrôle technique peuvent tudes professionnelles consiste à s’assurer que le
apporter leur contribution sur ces différents points. titulaire d’un poste est capable d’assumer sans
risque les tâches qui lui sont confiées : vérifica-
Mise en place de documents et procédures tion par examens psychotechniques, médicaux et
techniques, contrôle des connaissances.
Au poste de travail, l’établissement de fiches de
poste comprenant la description du mode opéra- La formation du personnel précédera l’affectation
toire, les sources possibles de danger, la conduite à du personnel aux postes de travail.
tenir en cas d’incidents est recommandée. Ces
fiches, utilisées par l’agent de maîtrise pour former Parmi les contenus de formation directement liés
le personnel, sont affichées au poste de travail. à la sécurité, on peut citer :
– l’utilisation des moyens de manutention
Dans l’ensemble de l’entreprise, des informations (notamment pour les caristes),
et consignes seront rédigées sur : – la manutention manuelle,
– le plan de circulation des piétons et véhicules ; – la lutte contre l’incendie : formation et entraîne-
ce document sera également expliqué aux inter- ment des équipes de première et seconde inter-
venants d’entreprises extérieures ; ventions,
– les consignes en cas d’incendie, affichées dans – le sauvetage et secourisme : formation en
chaque local. entraînement des sauveteurs.

Préparation de la mise en service 113


Annexe
Accessibilité et aménagements
pour personnes à mobilité réduite
Les lieux de travail doivent être aménagés en 1. Circulation extérieure
tenant compte de personnes handicapées (arrêté aux bâtiments
du 27 juin 1994, cf. bibliographie). Ainsi les points
développés ci-après sont à considérer lors de la Dans la pratique, on prend comme base le fauteuil
conception des lieux de travail car leur impact est roulant pour handicapé moteur, soit un gabarit
très important sur les caractéristiques dimension- minimal de 0,80 m de large, de 1,30 m de long et
nelles et d’accessibilité des locaux. un diamètre de rotation de 1,50 m (figure A1).
Les recommandations suivantes sont extraites du
document cité en bibliographie. L’accessibilité • Stationnement
concerne différents types de handicaps phy- Un emplacement de stationnement est réputé
siques. Cependant, les dispositions présentées aménagé lorsqu’il comporte une bande d’accès
sont généralement relatives aux personnes circu- latérale :
lant en fauteuil roulant car celles-ci ont les exi- – d’une largeur de 0,80 m,
gences les plus importantes en matière d’espace. – libre de tout obstacle,
– protégée de la circulation,
– la largeur totale de l’emplacement ne peut être
inférieure à 3,30 m.

Les emplacements réservés sont signalisés


(figure A 2).
Le nombre de places est de 1 par tranche de
50 places ou fraction de 50 places.

C
O

STANDARD ADAPTÉ

O > 1,50 m

1,30 m

0,80 m
2,50 m 2,50 m
0,80 m
3,30 m
3,30 m

Figure A 1 - Gabarit pour un fauteuil roulant Figure A 2

Annexe 115
des ressauts doivent être arrondis ou munis de
chanfreins.

La hauteur maximale des ressauts à bords arron-


dis ou munis de chanfreins est de 2 cm ; toutefois,
leur hauteur peut atteindre 4 cm lorsqu’ils sont
aménagés en chanfrein à un pour trois.

La distance minimale entre deux ressauts succes-


>1 sifs est de 1,20 m.
,4
0 <
m 5%
• Rampes d’accès
– les cheminements doivent être horizontaux, de
préférence,
– lorsqu’une pente est nécessaire, elle doit être

0m
inférieure à 5 %,

1,4
– lorsqu’elle dépasse 4 %, un palier de repos est
nécessaire tous les 10 m,
– en cas d’impossibilité technique, les pentes sui-
vantes sont exceptionnellement tolérées : 8 % sur
une longueur inférieure à 2 m, 12 % sur une pente
inférieure à 0,50 m,
– un garde-corps préhensible est obligatoire le
long de toute rupture de niveau, de plus de 40 cm
0,90 m

0,90 m
0,70 m

de hauteur.
0,05 m

• Paliers de repos
0,08 m 0,08 m – un palier de repos est nécessaire devant chaque
1,24 m
porte en haut et en bas de chaque plan incliné et
1,40 m à l’intérieur de chaque sas,
– les paliers de repos doivent être horizontaux,
Figure A 3 – la longueur minimale des paliers de repos est de
1,40 m hors débattement de porte.

• Cheminements
Les sols et revêtements doivent être : 2. Circulation intérieure
– non meubles, aux bâtiments : portes, entrées
– non glissants, et circulations intérieures
– sans obstacle à la roue.
La largeur minimale des portes est de :
Les trous ou fentes dans le sol doivent avoir un – 1,40 m lorsqu’elles desservent un local pouvant
diamètre ou une largeur inférieurs à 2 cm. accueillir plus de 100 personnes,
– 0,90 m lorsqu’elles desservent des locaux pou-
– le profil en long est de préférence horizontale et vant recevoir moins de 100 personnes,
sans ressaut, – 0,80 m lorsqu’elles desservent un local d’une
– la largeur minimale du cheminement doit être de surface inférieure à 30 m2.
1,40 m ; elle peut toutefois être réduite à 1,20 m
lorsqu’il n’y a aucun mur de part et d’autre du che- Pour les portes à deux vantaux, l’un des vantaux
minement, doit avoir une largeur minimale de 0,80 m.
– la largeur de 1,60 m est recommandée sur tous
les cheminements fréquentés, Un palier de repos est nécessaire devant chaque
– pour les trottoirs, des largeurs plus importantes porte et à l’intérieur de chaque sas, sur une lon-
de 2,50 m sont souhaitables, gueur minimale de 1,40 m hors débattement de
– la pente transversale doit être la plus faible pos- porte.
sible ; en cheminement courant le dévers doit être
inférieur à 2 % (cf. figure A 3) En cas de plan incliné, un palier de repos est
nécessaire devant chaque porte et à l’intérieur de
• Ressauts chaque sas, sur une longueur minimale de 1,40 m
Ils sont à éviter. Dans le cas contraire les bords hors débattement de porte.`

116 Annexe
1,40 m
0,90 m 0,50 m
0,80 m 0,60 m

1,40 m

Figure A 4. a

Figure A 4. b

1,40 m

0,80 m

1,60 m
recommandé

TOILETTES 0,80 m

1,40 m
0,90 m

SALLES SALLES
> 100 PERSONNES < 100 PERSONNES

Figure A 4. c

Annexe 117
0m
1,0

1,3
0m

1,30 m
1,10 m

1,30 m
0,90 m

1,20 m 0,80 m
1,5

0m Figure A 6
0m

0,8
0m
1,5

La hauteur maximale des marches est de 16 cm. La


largeur minimale du giron des marches est de 28 cm.
Tout escalier de trois marches ou plus doit com-
porter deux mains courantes préhensiles de
Figure A 5 chaque côté et dépassant les premières et der-
nières marches de chaque volée.
Le nez des marches doit être bien visible

3. Accès aux étages


4. Locaux sociaux
• Ascenseurs
Un ascenseur praticable est obligatoire si l’instal- • Cabines de déshabillage et vestiaires
lation peut recevoir 50 personnes en sous-sol ou Lorsqu’il y a lieu à déshabillage en cabine, au
en étage ou si certaines prestations ne peuvent moins une cabine par sexe doit être accessible par
être offertes au rez-de-chaussée. un cheminement praticable.

Un ascenseur praticable par les personnes à Les cabines doivent avoir pour dimensions inté-
mobilité réduite doit avoir : rieures minimales :
– une porte d’entrée de 0,80 m de largeur minimum, – 0,80 m (parallèlement à la porte) x 1,30 m (per-
– des dimensions intérieures minimales entre pendiculairement à la porte),
parois intérieures de la cabine, de 1 m (parallèle- – 0,80 m x 1,60 m (porte fermée) (figure A 6).
ment à la porte), sur 1,30 m (perpendiculairement
à la porte) (figure A 5), Les patères doivent être situées à 1,30 m maxi-
– les commandes à une hauteur maximale de mum du sol.
1,30 m situées sur le côté de la cabine.
• Armoires, casiers et commandes
La précision d’arrêt de la cabine doit être de 2 cm Un emplacement de dimensions minimum de
au maximum. 0,80 m x 1,30 m, libre de tout obstacle, situé à
côté de l’armoire doit être accessible pour un che-
• Escaliers minement en fauteuil roulant.
Si l’ascenseur n’est pas obligatoire :
–la largeur minimale de l’escalier est de 1,20 m, La tringle des cintres doit être située à 1,50 m
s’il ne compte aucun mur de part et d’autre, maximum du sol.
– de 1,30 s’il comporte un mur d’un seul côté, Les patères doivent être situées à 1,30 m maxi-
– de 1,40 s’il est entre deux murs. mum du sol.

118 Annexe
1,30 m
1,40 m
1,30 m

1,50 m

0,30 m
0,60 m 0,40 m

Figure A 7

La zone d’atteinte des casiers est située entre Implantation


0,40 m et 1,30 m. Les commandes (serrures, poi-
gnées de portes, commandes électriques, poin- Fixé sur console, le dessous à 0,65 m du sol, le
teuses, téléphones… doivent être situées entre dessus à 0,83 m.
0,40 m et 1,30 m (figure A 7).
Une profondeur de 0,60 m et une robinetterie pré-
• Lavabos et accessoires hensible à 0,38/0,40, d’atteinte pleine paume du
Lorsque des lavabos sont mis à disposition, il est bord extérieur de la cuvette (figure A 8).
souhaitable qu’au moins l’un d’entre eux soit uti- Les patères, les distributeurs de papiers, sacs
lisable par une personne en fauteuil roulant. hygiénique, savons etc., les fentes de boîtes à
déchets, les sèche-mains, doivent être situés
entre 0,40 m et 1,30 m.

Les miroirs doivent descendre à 1,05 m du sol au


moins.

• Douches
Au moins une douche par sexe doit être acces-
sible et utilisable par une personne circulant en
0,38 m fauteuil roulant.

Les commandes de la douche doivent être faciles


à manœuvrer pour une personne ayant des diffi-
cultés de préhension et situées entre 0,40 m et
1,30 m.
0,83 m

0,65 m

0,60 m

Figure A 8

Annexe 119
Au moins une douche doit être équipée d’un siège
(figure A 9).

Les personnes à mobilité réduite doivent pouvoir


Bibliographie
bénéficier d’installations sanitaires appropriées.
Chaque niveau accessible prévu pour le public,
– Locaux de travail,
aménagements pour doit au moins comporter un cabinet d’aisances
l’emploi des personnes par sexe, aménagé pour les personnes handica-
à mobilité réduite.
pées en fauteuil roulant et doit comporter un
CNFLRH,
38 boulevard Raspail
accès à la cuvette, à côté ou devant, de 0,80 m x
75007 PARIS, 1989. 1,30 m, libre de tout obstacle et hors débattement
de porte.

La hauteur de la cuvette est comprise entre 0,47 m


et 0,52 m (hauteur moyenne : 0,50 m) (figure A 10). 0,80 m
Les barres d’appui sont fortement recomman- 0,90 m
dées.

• Restauration en libre service


La largeur de passage devant les présentoirs doit
être de 0,90 m en ligne droite et de 1,20 m en
virage à 90°. Figure A 10
Les poteaux supports de la main courante devront
être en retrait afin de faciliter la rotation du fau-
teuil roulant.
Les rayonnages en verre ou en jeu de glace per-
mettront une vue de tous les plats offerts.

1,70 m

0,80 m 0,90 m
0,90 m

1,35 m
0,45 m

figure A 9

120 Annexe
• Caisse Les commandes, fentes de monnaies, retour mon-
Une largeur de passage entre les caisses doit être naie, boutons, casiers, tiroirs doivent être situés
de 0,90 m au moins. entre 0,40 m et 1,30 m.

• Salle • Tables et sièges


L’accès aux tables doit être libre de tout obstacle. Si des tables sont prévues pour une consomma-
Cette disposition sera reprise en cas de restaura- tion debout, l’une d’entre elles, au moins, doit
tion traditionnelle. être utilisable en position assise.
• Distributeurs automatiques Dans la zone de repos, plusieurs sièges seront à
Un emplacement de dimensions minimale de une hauteur de 0,50 m.
0,80 x 1,30 m, libre de tout obstacle, situé à côté
de l’appareil, doit être accessible pour un chemi- Certains sièges situés à 0,70 m permettront la
nement praticable en fauteuil roulant. position assis/debout.

Caisse
0,90 m

m
20
1,
Poteaux
en retrait

0,90 m

LESSIVE

ABRA CA DA FBRSD

LÉGUMES VERTS
0,80 m

0,90 m

Figure A 11

Annexe 121
Index des mots-clés
Accès au local technique . . . . . . . . . . . . . . 6.8.5 Données sur le processus
Accès au poste de travail . . . . . . . . . . . . . . 9.2.2 de fabrication . . . . . . . . . . . . . . . . . 3.3 ; 4.1 ; 4.2
Accès aux façade . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7.3.4 Données sur les effectifs . . . . . . . . . . . . . . . . 3.8
Accès aux installations fixes . . . . . . . . . . . . . 6.6 Dossier de maintenance . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
Accès en toiture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7.1.3 Eaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3.10
Acoustique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8.1 Échelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6.6 ; 7.1.3
Acoustique prévisionnelle . . . . . . . . . . . . . . 8.1.2 Éclairage artificiel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6.1.2
Acrotère . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7.3.4 Éclairage de sécurité . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6.1.2
Aire de stockage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6.7 Éclairage naturel . . . . . . . . . . . . . . . . 7.1.1 ; 7.3.1
Aire de transbordement . . . . . . . . . . . . . . . . . 7.5 Éclairage zénithal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7.1.1
Alimentation électrique . . . . . . . . . . . . . . . . . 6.1 Ergonomie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9.2
Allée de circulation . . . . . . . . . . . . . . . . 5.1 ; 5.3 Escalier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6.6 ; 7.4.2
Ambiance thermique . . . . . . . . . . . . . . . 6.3 ; 7.3 Évacuation incendie . . . . . . . . . . . . . . . . 7.4 ; 8.2
Ancrage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7.3.4 Explosion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8.2
Appareils de levage . . . . . . . . . . . . . . . . 3.5 ; 6.4 Façade . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7.3
Ascenseur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7.4.1 Fluides caloporteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3.10
Assainissement de l’air . . . . . . . . . . . . . . . . . 6.2 Flux matières . . . . . . . . . . 4.1.3 ; 4.2.2 ; 5.1 ; 5.3
Atelier d’entretien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6.8.4 Garde-corps . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6.6 ; 7.4.2
Avant-projet détaillé (APD) . . . . . . . . . . . . 1 ; 4.2 Glissade . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5.1.2 ; 5.3.2 ; 7.2
Avant-projet sommaire (APS) . . . . . . . . . . . 1 ; 4.1 Handicapés : accès aux locaux
Cahier des charges des machines . . . . . . . . 9.1.2 et postes de travail . . . . . . . . . . . . . . . . . annexe
Captage des polluants . . . . . . . . . . . . . . . . 6.2.2 Implantation des machines . . . . . . . . . 5.4 ; 9.1.1
Chauffage des ateliers . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6.3 Incendie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7.4.2 ; 8.2
Chute de hauteur . . . . . . . . . . . . . . 7.1 ; 7.4 ; 7.5 Installation de chauffage . . . . . . . . . . . . . . 6.8.2
Chute de plain-pied . . . . . . . . . 5.1.2 ; 5.3.2 ; 7.2 Installation électrique . . . . . . . . . . . . . . 3.10 ; 6.1
Circulation des engins Isolation thermique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7.3.3
de manutention . . . . . . . . . . . . . . . . . 5.1.1 ; 5.3.1 Issue de secours . . . . . . . . . . . . . . . 7.4.2 ; 8.2.2
Circulation des piétons . . . . . . . . . . . . 3.7 ; 5.1.2 Local à pollution non spécifique . . . . . . . . . 6.2.1
Circulation extérieure . . . . . . . . . . . . . . . 3.7 ; 5.1 Local à pollution spécifique . . . . . . . . . . . . . . 6.2
Circulation intérieure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5.3 Local aveugle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7.3.1
Circulation sur toiture . . . . . . . . . . . . . . . . . 7.1.3 Local compresseur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6.8.1
Climatisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6.3 Local de recharge des batteries . . . . . . . . . 6.8.3
Conduite de projet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 ; 2 Local de repos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7.7.4
Coordonnateur de conception . . . . . . . . . . . . . . 2 Local de restauration . . . . . . . . . . . . . 3.9 ; 7.7.2
Cour . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7.5.3 Localisation de l’entreprise . . . . . . . . . . 1.2 ; 3.2
Débit d’air . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6.2.1 Manutention automatisée . . . . . . . . 6.5.3 ; 6.5.4
Déchets . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3.6 Manutention manuelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6.5
Démarche prévention Matériaux
pour les implantations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 pour toiture . . . . . . . . . . . . . . . 7.1.1 ; 7.1.2 ; 7.1.4
Dimension des bureaux . . . . . . . . . . . . . . . . 10.2 Méthode des chaînons . . . . . . . . . . . . . . . . 4.1.3
Dimension des locaux . . . . . . . . . . . 4.1.5 ; 4.2.2 Méthode
Dimension des postes de travail . . . . . . . . . 9.2.2 des flux matières . . . . 4.1.3 ; 4.1.4 ; 4.2.2 ; 4.2.3
Dispositifs d’extinction . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8.2 Méthode des liaisons fonctionnelles . . . . .`4.1.2
Données sur l’activité Mise en service . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
de l’entreprise . . . . . . . . . . . . . . . 3 ; 4.1.1 ; 4.2.1 Monte-charge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7.4.1

Index des mots clefs 123


Moyens d'insonorisation . . . . . . . . . 8.1.3 ; 8.1.4 Sanitaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7.7.1
Moyens de manutention . . . . . . . . . . . . 3.5 ; 6.5 Service médical et infirmerie . . . . . . . . . . . 7.7.3
Mur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7.3.3 Simulation de l'installation . . . . . . . . . . . . . 4.2.3
Nettoyage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7.3.1 Sol . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7.2
Organisation du travail . . . . . . . . . 3.1 ; 4.1.1 ; 9.2 Sortie de secours . . . . . . . . . . . . . . . 7.4.2 ; 8.2.2
Pare-soleil . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7.1.1 ; 7.3.1 Stockage : principes de base . . . . . . . 3.4 ; 6.7.1
Parking PL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3.7 ; 5.1 Stockage de gaz . . . . . . . . . . . . . . . . . 3.4 ; 6.7.5
Parking VL et visiteurs . . . . . . . . . . . . . . 3.7 ; 5.1 Stockage de matières
Participation du personnel . . . . . . . . . . . . . . . . 2 inflammables . . . . . . . . . . . . . . . . 3.4 ; 6.7 ; 8.2.1
Pente . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5.1.2 ; 7.5.2 Stockage des encours
Phases d'un projet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 de fabrication . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3.4 ; 6.7
Plan de circulation . . . . . . . . . . . . . 5.1 ; 5.2 ; 5.3 Stockage des solides en vrac . . . . . . . . . . . 6.7.2
Plan de masse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.1 ; 5 Stockage en citernes et réservoirs 3.4 ; 6.7.3
Pont roulant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6.4.1 Stockage en rayonnages . . . . . . . . . . . . . . . . 3.4
Porte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7.3.2 Stockage en silos et trémies . . . . . . . . 3.4 ; 6.7.4
Poste de travail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9.2.2 Toiture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7.1
Programme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 ; 3 Ventilation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6.2
Quais de réception et d'expédition . . . . . . . . 7.5 Vestiaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7.7.1
Rejet des eaux usées . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3.10 Vitrage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7.1.1 ; 7.3.1
Réseau de distribution des fluides . . . . . . . . 3.10 Vue sur l'extérieur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7.3.1

124 Index des mots clefs


Imprimé par JOUVE, 18 rue Saint-Denis - 75001 Paris
N° 299965F - Dépôt légal : Octobre 2001

Vous aimerez peut-être aussi