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Economie monétaire et financière II

Année universitaire 2020-2021

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L’efficacité de la politique budgétaire

La politique budgétaire consistera à faire varier les dépenses publiques. Une


modification des dépenses publiques implique que la courbe IS se déplace. On distingue :
 la politique budgétaire expansionniste dans le cas d’un ralentissement economique
 la politique budgétaire restrictive dans le cas d’une surchauffe économique.

I. La politique budgétaire expansionniste

Une politique budgétaire expansionniste consiste à augmenter les dépenses


publiques de manière à exercer un effet multiplicateur sur la production et l’activité
économique. L’ampleur des effets est mesurée par le déplacement de IS vers la droite. Une
variation des dépenses publiques affecte à la fois le niveau de production (revenu) et le taux
d’intérêt d’équilibre.
Le déplacement de la courbe IS vers la droite peut se décomposer en deux
mouvements. A taux d’intérêt inchangé, la hausse du revenu du fait que le multiplicateur joue
à plein, devrait amener le revenu de Ye à Y*. Cependant, la hausse de l’activité économique
engendre une demande de monnaie supplémentaire. Sur le marché monétaire, cette hausse de
la demande de monnaie entraîne une hausse du taux d’intérêt (ie à i*) et une baisse du revenu
(Y*’ à Y*). En effet, la hausse du taux d’intérêt freine l’investissement privé (effet d’éviction)
et du même coup le niveau de la production. L’effet final sur la production est donc plus
faible que prévu par le seul calcul du multiplicateur.
Les enchaînements d’une politique budgétaire peuvent être résumés par le schéma
suivant :

Hausse des Hausse de la


Effet Hausse du Baisse de
dépenses demande de
multiplicateur taux l’investissement
publiques monnaie de
sur Y d’intérêt
transaction

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L'efficacité de la politique budgétaire comme instrument de régulation de l'activité
économique dépend du nouveau point d’intersection avec la courbe LM. Nous envisagerons
donc 3 tracés différents :

1. Si la courbe IS croise la courbe LM dans sa partie Horizontale qui


correspond à la situation de trappe à liquidité

Graphique du déplacement de IS
i LM

IS1 IS2

ie

Y
Y1 Y2

 La courbe IS se déplace vers la droite, passant de IS1 à IS2 .


 La hausse des dépenses publiques n’a aucun effet sur le taux d'intérêt (le taux
d'intérêt d'équilibre correspond toujours au taux minimum), ce qui va stimuler et
encourager l'investissement par contre cela suscitera une augmentation sensible de
revenu national Y .
 La politique budgétaire expansionniste est très efficace.

2. Si la courbe IS coupe la courbe LM dans la zone intermédiaire.

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Graphique du déplacement de IS

i LM
IS2
IS1
i2
i1

y1 y2 Y

 La courbe IS se déplace vers la droite, passant de IS1 à IS2.


 L’augmentation des dépenses publiques entraine une augmentation du taux
d’intérêt et du revenu national Y .
 Le revenu augmente moins fortement par rapport à la situation précédente car les
taux d'intérêts montent. Cette hausse du taux d’intérêt a pour effet d'évincer
l’investissement. En effet Cette augmentation du taux va se répercuter sur
l'investissement, une partie de l'investissement public remplacera l'investissement
privé : c'est ce que l'on appelle l'effet d'éviction1, donc les activités du secteur
public tendent à avoir plus d'extension que celles du secteur privé.
 La politique budgétaire expansionniste est efficace, mais moins forte par
rapport à la situation précédente.

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L'effet d'éviction est un phénomène économique se traduit par une baisse de l’investissement et de la
consommation privée, provoquée par la hausse des dépenses publiques

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1. Si la courbe IS coupe la courbe LM dans sa partie verticale (la zone
classique)

Graphique du déplacement de IS
i LM

i2 IS1 IS2

i1

Ye Y

 La courbe IS se déplace vers la droite, passant de IS1 à IS2.


 L’augmentation des dépenses publiques conduit à une hausse de taux d'intérêt (de
i1 à i2), alors que l'augmentation de revenu national Y est nulle. En effet La
dépense publique au lieu de conduire à un accroissement du revenu national
entraîne un besoin supplémentaire de monnaie qui élève le taux d'intérêt.
 La politique budgétaire expansionniste est totalement inefficace.

 politique budgétaire et monétaire combinées


Nous nous plaçons dans la situation ou un gouvernement souhaite soutenir la
croissance économique en associant augmentation des dépenses publiques et accroissement de
la masse monétaire.
Puisque, lorsque IS coupe LM dans sa partie oblique, l'effet positif sur l'activité
économique est freiné par l'insuffisance de monnaie, la recherche de l'efficacité maximale
peut conduire l'État à combiner politique budgétaire et politique monétaire.

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i

LM1 LM2

IS2

i2 IS1 B

i1 A C

Y1 Y2 Y

 Le déplacement des deux courbe IS et LM vers la droite.


 L'augmentation des dépenses publiques accompagnée d’un accroissement de
l'offre de monnaie, conduit à une hausse de revenu Y, sans élévation du taux
d'intérêt.

Dans les faits, il est extrêmement difficile de séparer la politique budgétaire et la


politique monétaire. Il n'y a pas de politique budgétaire pure, ni de politique monétaire pure.
Le plus souvent l'une et l'autre se combinent pour tendre vers les mêmes objectifs de
croissance, de stabilité des prix et de plein emploi.

Nous avons centré notre analyse graphique sur l'efficacité d'une politique
budgétaire expansionniste. Mais dans le cas d’une politique budgétire restrictive le
mécanisme inverse va se produire c’est-à-dire le déplacement à gauche de la courbe IS.

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