Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Paix-Travail-Patrie Peace-Work-Fatherland
*********** **********
RE
Mémoire présenté en vue de l’obtention du diplôme de
Master en Sciences de la terre
Par :
NANFACK TSOPMO Aimé Jaquet
Matricule : CM-UDS-16SCI0707
Licencié en-sciences de la terre
Sous la direction de :
MANEFOUET Bertille Ilalie KENTSA
Chargé de Cours
Université de Dschang
À la famille
NGUEMO
I
REMERCIEMENTS
Aucun travail scientifique ne s’aurait être le fruit d’un effort personnel, mais c’est une
structure où chacun apporte sa pierre à l’édifice. Ainsi ce mémoire n’aurait jamais été prêt sans
le concours de toutes ces personnes, qui de près et de loin ont pris part active dans la réalisation
de celui-ci. Puissiez-vous trouver en ces mots l’expression de ma profonde gratitude.
Je remercie tout d’abord le Bon Dieu qui m’a toujours tenu compagnie, qui m’a prêté
courage et m’a accordé la santé physique et morale tout au long de ce travail.
II
travail dès le début des analyses jusqu’aux interprétations finales. Ce document est le fruit de
vos incessantes déterminations au travail.
Je dis merci à tous les membres de ma famille, mes frères et sœurs KENGNI Judith,
KENFACK NGUEMO Darios Delmas, KENGMO NGUEMO Mabelle, NGUEMO
Ramsès Duclais, TSAGUEMO Jems, FOLEFACK Périal Destin, NZAMBOU Lorelle,
mes grands-parents, mes oncles et tantes, mes cousins et cousines, mes neveux et nièces qui
n’ont cessé de m’épauler, je vous remercier.
À tous ceux qui de près ou de loin ont participé à ce travail et dont les noms n’ont
pas été mentionnés, recevez ici la ferme assurance que vos services ne seront jamais oubliés.
III
TABLE DES MATIÈRES
DÉDICACE ................................................................................................................................. I
REMERCIEMENTS ..................................................................................................................II
RÉSUMÉ............................................................................................................................... VIII
ABSTRACT ............................................................................................................................. IX
INTRODUCTION GÉNÉRALE................................................................................................ 1
2. Problématique .................................................................................................................... 2
3. Objectifs .............................................................................................................................. 3
I.1.5 Géologie...................................................................................................................... 8
IV
I.2.2 Formation des latérites.............................................................................................. 12
V
II.2.2.1.4 Analyse granulométrique par sédimentométrie ......................................... 27
VI
III.2.2.2 Essai CBR ....................................................................................................... 44
RÉFÉRENCES ......................................................................................................................... 69
ANNEXES ............................................................................................................................... 74
VII
RÉSUMÉ
L’adaptation des techniques de construction aux conditions économiques du pays est
une nécessité en matière de construction routière. Les sols latéritiques de par leur abondance et
leurs propriétés physico-mécaniques excellentes sont un moyen d’y parvenir. D’où ce travail
réalisé sur les sols latéritiques de la localité de Bamendou-Zinto, donc l’objectif est d’optimiser
la qualité et les couts de dimensionnement des chaussées par l’établissement d’une relation
entre les paramètres d’entrés du dimensionnement. La méthodologie adoptée se base sur le
prélèvement de cinq (05) échantillons de sols remaniés de l’horizon graveleux et à des niveaux
morphologiques différents du relief. La description des profils pédologiques de sol sur le terrain
a permis de conclure qu’on a un profil de type ABC développé sur gneiss. Les travaux de
laboratoire ont consisté à une identification complète des matériaux pour en déterminer les
paramètres physiques, mécaniques et élastique. Au regard des retombées, ces sols sont des
graveleux latéritiques. D’après la classification GTR, ils appartiennent à la sous-classe des
graves silteuses (B3) et les sables et graves argileux à très plastiques (B6). La classification
LCPC les identifie comme des graves argileuses très plastiques et des graves limoneuses très
plastiques. La classification HRB, les range dans la sous-classe A-2-7 (0) : graviers et sables
limoneux ou argileux. La corrélation entre l’indice CBR et le module de Young a aboutie à une
équation de régression suivant le modèle polynomiale : E = 0,0223CBR2 - 0,1325CBR + 5,2532
avec un coefficient de détermination très fort (R2 = 0,9922) qui permettra de déduire l’un des
paramètres en fonction de l’autre. Conformément aux spécifications du guide pratique du
dimensionnement des chaussées pour les pays tropicaux, les graveleux latéritiques de
Bamendou-Zinto sont utilisables en couche de chaussées, notamment en couche de forme pour
toutes les classes de trafic. Toutefois nécessitent une optimisation de leurs caractéristiques
(I.CBR d’immersion et densité sèche OPM surtout) pour leur emploi en couche de fondation et
base pour les trafics plus importants.
VIII
ABSTRACT
The adaptation of construction techniques to the economic conditions of the country is
a necessity in road construction. Lateritic soils, because of their abundance and their excellent
physical-mechanical properties, are a means to achieve this. Hence this work carried out on the
lateritic soils of the locality of Bamendou-Zinto, so the objective is to optimize the quality and
the costs of dimensioning of the pavements by the establishment of a relation between the
parameters of inputs of the dimensioning. The methodology adopted is based on the collection
of five (05) samples of reworked soils of the gravelly horizon and at different morphological
levels of the relief. The description of the soil profiles in the field allowed to conclude that we
have a profile of type ABC developed on gneiss. The laboratory work consisted in a complete
identification of the materials to determine the physical, mechanical and elastic parameters.
With regard to the fallout, these soils are lateritic gravelly. According to the GTR classification,
they belong to the subclass of silty gravel (B3) and clayey to very plastic sands and gravels
(B6). The LCPC classification identifies them as very plastic clayey gravel and very plastic
silty gravel. The HRB classification places them in subclass A-2-7 (0): gravels and silty or
clayey sands. The correlation between the CBR index and the Young's modulus led to a
regression equation following the polynomial model: E = 0.0223CBR2 - 0.1325CBR + 5.2532
with a very strong coefficient of determination (R2 = 0.9922) which will allow to deduce one
of the parameters according to the other. In accordance with the specifications of the Practical
Guide to Pavement Design for Tropical Countries. The lateritic gravels of Bamendou-Zinto can
be used in pavement layers, in particular in subgrade for all traffic classes. However, their
characteristics (immersion I.CBR and dry density OPM in particular) need to be optimized for
their use in sub-base and base courses for heavier traffic.
IX
LISTE DES ABRÉVIATIONS
BTP : Bâtiment et Travaux Public
CBR : Californian Bearing Ratio
CEBTP : Centre Expérimental de Recherches et d’Etudes du Bâtiment et Travaux Publics
dr: densité réelle
GTR: Guide de Terrassement Routier
HRB: Highway Research Board
X
LISTE DES FIGURES
Figure 1: Carte de localisation de la zone d'étude ...................................................................... 4
Figure 2 : Diagramme ombrothermique de Penka-Michel.
Source : Délégation d’Arrondissement d’agriculture de Penka-Michel .................................... 5
Figure 3: Carte hydrologique de la zone d'étude ........................................................................ 6
Figure 4: Modèle numérique de terrain de la zone d'étude ........................................................ 7
Figure 5: Carte des pentes de la zone d'étude............................................................................. 8
Figure 6 : Carte géologique de la zone d'étude.. ........................................................................ 9
Figure 7: Répartition des couvertures latéritiques à la surface du globe.................................. 10
Figure 8: Profil type d'altération théorique dans le manteau latéritique .................................. 12
Figure 9: Structure de la chaussée routière .............................................................................. 18
Figure 10: Carte d'échantillonnage ........................................................................................... 24
Figure 11: Profil NBP1 ............................................................................................................ 35
Figure 12: Profil NBP2 ............................................................................................................ 36
Figure 13: Profil NBP3 ............................................................................................................ 37
Figure 14: Profil NBP4 ............................................................................................................ 38
Figure 15 : Profil NBP5 ........................................................................................................... 39
Figure 16: Courbe granulométrique des sols de Bamendou-Zinto .......................................... 40
Figure 17: Courbes des essais Proctor modifié ........................................................................ 43
Figure 18: Courbes des CBR à 95% des sols étudiés ............................................................... 44
Figure 19 : Courbes de contrainte-déformation ....................................................................... 45
Figure 20: Courbe E = f(CBR) suivant le modèle linéaire ....................................................... 47
Figure 21: Courbe E = f(CBR) suivant le modèle puissance ................................................... 48
Figure 22: Courbe E = f(CBR) suivant le modèle exponentielle ............................................. 48
Figure 23: Courbe E = f(CBR) suivant le modèle polynomiale ............................................... 49
Figure 24: Diagramme de plasticité de Casagrande ................................................................. 52
Figure 25: Carte de répartition de la portance des sols de Bamendou-Zinto ........................... 57
Figure 26: Carte de répartition du Module de Young des sols de Bamendou-Zinto ............... 58
Figure 27: Carte de répartition des contraintes des sols de Bamendou-Zinto .......................... 59
Figure 28: Carte des déformations des sols de Bamendou-Zinto ............................................. 59
Figure 29: Fuseau granulométrique de la couche de fondation .............................................. 62
Figure 30: Fuseau granulométrie de la couche de base ........................................................... 63
Figure 31: Fuseau granulométrique des chaussées non-revêtues ............................................ 65
Figure 32: Catre géotechniques des sols de Bamendou-Zinto ................................................. 66
XI
Figure 33: Limites de liquidité des sols de la zone d'étude ...................................................... 76
XII
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1: Caractéristiques des latérites alumineuses et ferrugineuses ................................... 14
Tableau 2: Guide pratique du dimensionnement des routes pour les pays tropicaux .............. 19
Tableau 3: Valeurs du CBR (en %) en fonction de la classe du trafic (T) ............................... 20
Tableau 4: Récapitulatif des paramètres physiques des sols de Bamendou-Zinto ................... 41
Tableau 5: Valeurs du Module de Young ................................................................................ 46
Tableau 6: Récapitulatif des paramètres mécanique et élastique ............................................. 46
Tableau 7: Récapitulatif des résultats statistiques .................................................................... 49
Tableau 8 : Récapitulatif des classifications géotechniques .................................................... 52
Tableau 9: Exigences du CEBTP (1984) pour la couche de forme ......................................... 61
Tableau 10: Exigences du CEBTP pour la couche de fondation ............................................. 62
Tableau 11: Exigences du CEBTP (1984) pour la couche de base .......................................... 63
Tableau 12: Exigences du CEBTP pour les chaussées non-revêtues ....................................... 64
Tableau 13: Fiche pour le calcul de la densité réelle ............................................................... 74
Tableau 14: Données brutes de l'analyse granulométriques des échantillons .......................... 75
Tableau 15: Classification GTR ............................................................................................... 77
Tableau 16 : Classification LCPC ............................................................................................ 78
XIII
INTRODUCTION GÉNÉRALE
1. Contexte de l’étude
Les définitions du concept sol sont nombreuses et liées à l’utilisation. Pour l’Ingénieur
du Génie Civil, le sol est le support des ouvrages (barrages, ponts, routes et bâtiments), mais
aussi un matériau de construction à l’instar des sols latéritiques, qui sont largement répandus à
travers le monde. Ils couvrent un tiers des surfaces émergées, la majorité se trouvant dans le
domaine intertropical, qui couvre pour sa part près de 40 % des terres émergées (Colin et al.,
2004). Ce domaine couvre les sols latéritiques de l’Afrique, de l’Amérique du Sud, de l’Asie et
de l’Australie (Maignien, 1966). Les sols latéritiques couvrent environ 70 % de la superficie du
Cameroun (Sikali et Mir-Emarati 1986). Parmi ces sols, ceux définis d’un point de vue
géotechnique comme étant meubles de granularité 0/20 à 0/40 mm, comportant 10 à 35% de
fines (passant au tamis de 0,080 mm) et de 20 à 60 % de particules plus grossières (refus au
tamis de 2 mm) formant un squelette sont considéré comme des graveleux latéritiques (Bagarre,
1990).
Dès lors, puisque le facteur de durabilité et donc de stabilité est l’un des objectifs à
atteindre au cours d’une construction, une connaissance plus poussée et plus spécialisée des
matériaux s’impose. Afin de déterminer leurs comportements mécanique et élastique, qui sont
les paramètres d’entrées d’un dimensionnement adéquat.
1
2. Problématique
La route représente le moyen de transport dominant en Afrique, avec plus de 80% du
trafic de marchandises interurbain et inter-Etats (Ahouet et al., 2018). La construction ou
l’amélioration d’un réseau routier est à juste titre considéré comme un des moyens efficaces de
promouvoir le développement économique d’un pays (Issiakou, 2016).
Le constat est qu’au Cameroun, le réseau routier est atteint très tôt d’un état de
dégradations avancées et surtout, d’une phase de rupture prématurée. Ceci est dû en partie à
l’utilisation des méthodes de dimensionnement souvent inappropriées. Cette rapide dégradation
et les désordres qui apparaissent sont également liés à la nature et à l'épaisseur des matériaux
utilisés (Onana et al., 2015) et à la cohésion insuffisante des matériaux (Ouédraogo, 2006).
Ainsi la qualité du dimensionnement des infrastructures routières est d'une importance capitale
car il est difficile de faire une route de bonne qualité et durable avec un dimensionnement
précaire. La méthode de dimensionnement dite rationnelle est la plus utilisée.
Une telle corrélation entre le module de Young et l’indice de portance CBR est d’une
importance capitale, car il permet de résoudre les problèmes de restriction économique et de
délai d’exécution qui dominent la construction des routes au Cameroun. C’est fort de constat
que ce travail sur l’ « étude de la corrélation entre l’indice CBR et le module de Young des sols
latéritiques de Bamendou-Zinto : application en construction routière » a été initié.
2
3. Objectifs
Le présent travail a pour principal objectif d’optimiser la qualité et les couts de
dimensionnement des chaussées par l’établissement d’une relation fiable entre les paramètres
d’entrés de dimensionnement.
décrire les profils pédologiques de sols par la méthode de description des sols sur le
terrain de Maignien, 1980;
caractériser les sols par les essais d’identification complète;
évaluer l’aptitude des sols étudiés à être utilisés dans les travaux routiers en
comparaison avec les normes requises en la matière ;
Etablir une corrélation entre le module d’’élasticité E et l’indice de portance CBR des
matériaux.
4. structure du mémoire
3
CHAPITRE I : GÉNÉRALITÉS
4
I.1.2 Climat
Les hautes terres de l’Ouest-Cameroun connaissent un climat de type mousson
équatorial ou camerounien d’altitude (Ngouanet, 2010).
Les températures oscillent entre 19 et 25°C, soit une moyenne annuelle de 20,5°C. Les
mois de Mars et d’Avril (21,8 et 21,3°C) sont les mois plus chauds et Juillet et Août (19,2 et
19,4°C) les mois les plus froids. Le climat de la région est dans l’ensemble humide et froid
pendant la quasi-totalité de l’année.
I.1.3 Hydrologie
Le groupement Bamendou présente un important réseau hydrographique
dendritique. La zone est traversée par plusieurs cours d’eau nommés Sontchio, Nkounny,
Noup qui s’écoulent suivant l’orientation S-N pour se déverser dans la Métchié. La Métchié
5
qui est le principal collecteur d’ordre 3 de la région, se jette dans la rivière Mifi. Ces cours
d’eau prennent naissance au pied du mont Baloum situé à plus de 1800m d’altitude au sud
de l’arrondissement de Penka- Michel (Takenne, 2016 in Mafo, 2020).
I.1.4 Géomorphologie
Les hautes terres de l’Ouest du Cameroun font partie de la dorsale camerounaise
qui correspond à un énorme compartiment du socle Précambrien situé sur la ligne de
fracture de l’Atlantique au Tibeti (3415 m) dans le Sahara au Nord du Tchad (Ngouanet,
2010). Elle est dominée par une succession de grands complexe d’origine tectonique ou
tectono-volcanique dont les plus imposants sont le Mont Cameroun (4100 m), le mont
Manengouba (2395 m), le mont Bambouto (2740 m) et le mont Oku (3100 m). Le
groupement Bamendou est inclus dans les HTOC, qui sont des vastes superficies des
plateaux bamilékés et bamoum possédant une altitude moyenne de 1420m. Le relief de
cette localité s’inscrit dans un type de plateau avec d’altitude atteignant 1800m au Sud-Est
(Fig. 4).
6
Figure 4: Modèle numérique de terrain de la zone d'étude
Sur la carte des pentes ci-dessous, On peut y identifier principalement cinq de paysages
(Fig. 5) :
- un paysage plat dominé par des reliefs caractérisés par des pentes inférieures à 5° ;
- un paysage ondulé dominé par des reliefs caractérisés par des pentes comprises entre
5 et 10° ;
- un paysage vallonné dominé par des reliefs caractérisés par des pentes comprises entre
à 10 et 20°;
- un paysage abrupt dominé par des reliefs caractérisés par des pentes supérieures à 20°.
7
Figure 5: Carte des pentes de la zone d'étude
I.1.5 Géologie
Les hautes terres de l’Ouest-Cameroun correspondent à une portion du vieux socle
Précambrien, rajeunie et déformée lors des évènements tectoniques du panafricain (Morin,
1988 in Ngouanet, 2010). Elles constituent un vaste ensemble granitique volcanisé par
endroit. (Tchindjang, 2021)
8
Figure 6 : Carte géologique de la zone d'étude. Le fond géologique est une compilation de
Weecksteen (1957), Durmort (1968), et Peronne (1969), modifié et complété par Nzolang (2005).
- les sols ferralitiques qui couvrent la majeure partie de la localité. Ces sols présentent des
horizons de surface (épaisseur généralement faible variant en fonction de la topographie) bruns
gris, sablo-limoneux, à structure grenue et grumeleuse et ayant une bonne porosité. Des
horizons profonds rouge argilo-sableux à argileux avec des sables grossiers composes contre
quartz bien visible, à structure massive. Ces sols sont pauvres et friables.
- les sols hydromorphes sont rencontrés dans les vallées et les zones marécageuses. Ils sont
caractérisés par l’accumulation de terre sombre provenant de l’altération des basaltes et du socle
9
granito-gneissique. Ces sols sont particulièrement fertiles et constituent des empilements de
matière organiques et des particules arrachées des sommets des collines.
10
Il s’avère qu’en climat intertropical, les 100 premiers mètres sous la surface sont le siège
d’intenses processus de désagrégation et de transformation de la roche mère: c’est la zone
d’altération latéritique. La latérite contient essentiellement des oxydes de fer, du sable
feldspathique ou du quartz et de l’aluminium sous forme de kaolinite ou d’hydroxyde. Sa
couleur varie du jaune au rouge brun suivant la teneur en fer (Mukoko, 2014). Toutefois, la
latérite est le résultat de processus physico-chimiques secondaires au lieu de processus
primaires normaux de sédimentation, de métamorphisme ou de magmatisme.
Cité par Bohi en 2008, une étude bibliographique réalisée par Florentin et L’Hériteau
(1952) a permis de recenser plus de trente définitions des latérites, tandis qu’Autret (1983) a
recensé un nombre aussi important d’ouvrages consacré à la formation des latérites. Ce dernier
distingue :
- les graveleux latéritiques, utilisés le plus souvent en construction routière comme couche de
forme, couche de fondation ou de base ;
- la carapace (ou horizon) latéritique, très dure mais pouvant être détruite par un engin de
terrassement ou à la pioche, etc. ;
- la cuirasse latéritique, qui est une couche très dure de matériau aggloméré ressemblant à des
scories, difficilement destructible par des engins à lame, parfois naturellement fragmenté.
Un profil d'altération typique des massifs latéritiques contient les grands ensembles suivants
(du haut vers le bas du profil d'altération):
- saprolite fine ou lithomarge: zone saturée d'eau à quartz, marquée par la dominance des
minéraux secondaires d'altération ;
- saprolite grossière ou arène: formation dominée par la nature de la roche mère, possédant
des fragments de roche et des minéraux primaires en grains séparés ;
La figure 8 ci-dessous illustre ce profil d’altération. Plus haut on se trouve dans le profil, plus
le taux d'altération chimique est élevé et plus la présence d'argiles est marquée. Les épaisseurs
11
ont des tailles variables, et peuvent aussi bien être de quelques mètres que supérieures à 100
mètres.
Figure 8: Profil type d'altération théorique dans le manteau latéritique (Bernard, 2003)
La latérite est donc le résultat d’une décomposition ou d’un processus d’altération. Elle
est un produit d’altération en milieu tropical. La roche mère est chimiquement altérée suite à
l’intensité de précipitations et de la chaleur, et s’enrichit en oxydes de fer et d’aluminium alors
que les autres éléments plus solubles sont lessivés par les eaux selon la topographie. Les bases
sont ainsi évacuées, les feldspaths se transforment en illite et surtout en kaolinite. Il résulte de
tout ce processus des matériaux de couleurs jaune, ocre, rouge et violet, les matériaux rouges
étant prédominants. Plusieurs facteurs ont une influence prépondérante sur l’altération des
roches et la formation des sols latéritiques qui en découlent, ce sont :
12
La roche-mère : les roches exposées doivent avoir une composition chimique et
minéralogique pouvant fournir les constituants latéritiques (fer et alumine) ;
La végétation (matières organiques, bactéries, acides humique) ;
Le temps : ce processus nécessite se déroule pendant au moins un million d’année.
13
essentiellement sous forme de kaolinite, argile caractéristique de la plupart des formations
tropicales. Si l’alumine constitue parfois le principal composant, ce sont les sesquioxydes de
fer qui sont les plus communs et les plus fréquents. Selon (Maignien, 1962), certaines latérites
contiennent des quantités, parfois appréciables de manganèse et peuvent être exploitées comme
minerai (Côte d’Ivoire, Gabon). Il en est de même pour le titane, fréquemment reconnu et, à un
degré moindre, pour le vanadium et le chrome. Si le quartz est parfois absent ou en faible
quantité, il est plus généralement un composant significatif. Il s’agit surtout de quartz résiduel,
en particulier, sur les formations dérivées des roches éruptives acides.
Le fer oxydé donne la couleur rouge d'une latérite. La présence d’alumine (Al2O3) fait
de certaines latérites appelées bauxite le principal minerai d’aluminium. Les constituants
mineurs sont résiduels ou des matériaux classiques. Le fer apparait surtout sous forme de
goethite ou limonite et hématite, la magnésite et l’ilménite sont rares; l’alumine est souvent
sous forme de gibbsite, de boehmite et des composés amorphes. La diaspore et le corindon sont
relativement rares. Le minéral d’argile le plus commun est la kaolinite et accessoirement, sa
variété oxydée appelée halloysite. L’illite et la montmorillonite sont aussi rares.
Maignien (1958) a établi un tableau résumant les caractéristiques des latérites alumineuses et
des latérites ferrugineuses (Tableau 1).
14
Latérites alumineuses Latérites ferrugineuses
Densité Faible Élevée
Structure Essentiellement scoriacées Très variée : pisolithique, alvéolaire et
feuilletée
Composition Fortement hydratée : ω ≥ 20 % ; Faiblement hydratée : ω sensiblement
chimique peu insolubles égale à 10%, beaucoup insolubles
Constitution Gibbsite surtout, beohmite, Kaolinite et goethite surtout hématite
minéralogique goethite, peu de kaolinite, pas ou variable, gibbsite variable, souvent
peu de quartz et alors clastique absente ; quartz souvent important,
résiduel ou clastique ou classique ;
minéraux philliteux variables
15
I.2.5.2 Couleur
La couleur des latérites est variée, mais généralement d’intensité vive. Les teintes les
plus courantes sont : roses, ocres, rouges, brunes. Cependant, certaines formations présentent
des tâches et des trames violettes, d’autres des marbrures verdâtres (Maignien, 1964).
Un même échantillon peut présenter toute une gamme de couleurs, passant plus ou moins
sensiblement de l’une à l’autre suivant des dessins et des formes variées. Cette pigmentation
des latérites est due aux oxydes de fer plus ou moins hydratés et parfois au manganèse ainsi
qu’à la nature du milieu. En milieu réducteur, les composants du fer donnent une coloration
gris-noir et le manganèse une couleur noire à aspect velouté. En milieu oxydant, le fer donne
une couleur ocre, rouge ou noire, le manganèse une couleur violette.
L’alumine à l’état pur est de couleur blanche. Mais, dans les niveaux indurés, elle est
souvent en mélange avec le fer pour donner des teintes roses caractéristiques.
La silice, ordinairement blanchâtre et généralement imprégnée d’hydroxydes de fer,
peut donner une couleur rouge ou rouille. Les kaolinites fixent le fer sur leur surface et
prennent une couleur rouge franc.
I.2.5.3 Structure
D’après Maignien (1964), la structure des latérites est extrêmement variée. Les modes
assemblage peuvent se réduire à trois :
I.2.5.4 Densité
La densité réelle qui varie dans d’assez larges proportions (2,5 à 3,6) dépend de la
composition chimique. Celle-ci augmente avec les teneurs en fer et diminue avec les teneurs en
alumine. Les formes oxydées sont plus denses que les formes hydratées. La valeur de densité
peut renseigner sur les dynamiques d’altération subies par les formations latéritiques
(Alexandre, 2002). Ainsi, la densité apparente est toujours plus élevée en surface qu’en
profondeur, les cuirasses anciennes sont plus denses que les récentes. Les formations cimentées
sont plus denses que celles à structures scoriacées et celles-ci, que celles à structures alvéolaires
(Maignien, 1958).
16
I.2.6 Classification géotechnique des graveleux latéritiques
Les graveleux latéritiques sont des sols meubles de granulométrie 0/20 à 0/40 mm
comportant de 10 à 35% de fines passant au tamis de 80 µm et un « squelette » (refus sur le
tamis de 2 mm) de 20 à 60%. Le mortier passant au tamis de 0,425 mm a une plasticité (IP =
indice de plasticité) variant entre 10 et 35% (MILLOGO, 2008). La classification géotechnique
des graveleux latéritiques a pour objectif de regrouper ces derniers en familles à caractéristiques
géo-mécaniques voisines ayant un comportement similaire suite aux sollicitations extérieures.
Cette classification devrait permettre une utilisation optimale des graveleux latéritiques en
construction routière. D’après MILLOGO (2008), les différents paramètres utilisés pour cette
classification sont la granulométrie et plus précisément le pourcentage des fines (<0,080 mm),
les limites d’Atterberg, la portance CBR, les caractéristiques de compactage (Proctor).
Plusieurs classes sont couvertes par les graveleux latéritiques. Les plus graveleux sont
les classes A-2-4 à A-2-7 tandis que les plus argileux (passant à 0,080 mm>35%) sont des A-
7-5 à A-7-6
Les graveleux latéritiques entrent en général dans la catégorie des sols grenus. Ils se
répartissent entre les GC (gravier argileux) et les SC (sable argileux) lorsque leur granulométrie
maximale est réduite.
17
Figure 9: Structure de la chaussée routière (Mengue E. et al., 2015)
La couche de forme
C’est une structure plus ou moins complexe permettant d’adapter les caractéristiques
aléatoires et dispersées des matériaux de remblai ou du terrain en place, aux caractéristiques
mécaniques, géométriques, hydrauliques et thermiques prises comme hypothèses dans la
conception de la chaussée (GTR, 1992). Elle est réalisée dans le but de construire la chaussée
sur une plateforme homogène de bonne qualité. Elle doit avoir une épaisseur suffisante et être
constituée de matériaux de bonne portance. Les graveleux latéritiques naturels utilisés dans
cette couche possèdent préférentiellement un CBR supérieur à 10 (CEBTP, 1984).
La couche de fondation
18
La couche de base
Elle constitue avec la couche de fondation l’assise de la chaussée. Elle est soumise à des
contraintes verticales dues à la pression des véhicules. Les conditions d’utilisation des
graveleux latéritiques naturels en couches de base sont plus rigoureuses que celles des couches
précédentes. Le matériau doit avoir un CBR supérieur à 80 (on peut admettre une valeur
minimale de 60 pour le trafic T1) et un gonflement linéaire inférieur à 1 % dans le moule CBR.
La difficulté à trouver des matériaux naturels de cette qualité contraint de plus en plus les
constructeurs à utiliser des matériaux traités au ciment.
La couche de roulement
Tableau 2: Guide pratique du dimensionnement des routes pour les pays tropicaux
19
Graves latéritiques Couche de base Couche de fondation
Granulométrie passant à :
20
Le module de Young encore appelé module d’élasticité (longitudinale) ou module de
traction est un paramètre (généralement une constante) qui relie la contrainte de traction (ou de
compression) et le début de la déformation d’un matériau élastique isotrope. En effet,
lorsqu’une contrainte supérieure au seuil d’admissibilité d’un matériau lui est
appliquée, il se déforme (s’il est déformable). Cette déformation peut être réversible ou pas
suivant l’intensité de la contrainte. D’après la loi de Hooke, lorsqu’on charge un matériau, si la
contrainte produite demeure inférieure à sa limite d’élastique, sa déformation est
proportionnelle à la contrainte qu’il subit. Les contraintes et les déformations sont liées par la
relation suivante dans le domaine élastique :
𝝈 = 𝐄Ԑ……………………………………………………………………………… (1)
21
CHAPITRE II : MATÉRIELS ET MÉTHODES
Dans le cadre de cette étude, cette étape a consisté faire une recherche documentaire sur
les sols latéritiques : consultation des anciens documents (mémoire d’étude, articles similaires)
dans le but de faire une synthèse bibliographique sur les données disponibles afin de cerner
chaque aspect du sujet et de savoir comment les identifier, les prospecter et récolter les
échantillons de sols latéritiques qui ont subi les analyses géotechniques au laboratoire.
II.1 Matériels
- des sacs et des sachets à échantillons pour conserver les échantillons prélevés ;
22
II.1.2 Travaux de laboratoire
Tout au long de ce travail, plusieurs matériels et appareils ont été utilisés parmi
lesquels:
- une burette graduée, un bécher, un densitomètre utilisé pour l’analyse granulométrie par
sédimentométrie ;
- appareil de Casagrande, plaque lisse en marbre, plaque de verre et sa calle utilisés pour
déterminer les limites d’Atterberg ;
- une tare balance sensible à incertitude minimale (1/1000), une étuve avec thermostat
réglable (à 50°C et à 105°C) utilisés pour déterminer la teneur en eau ;
- dame Proctor modifié, le moule CBR, une presse CBR, embase, rehausse, disque
d’espacement, des règles pour araser, une burette graduée pour mesurer le volume d’eau à
ajouter.
II.2 Méthode
II.2. 1 Travaux de terrain
Le travail sur le terrain a consisté à identifier, décrire et prélever les échantillons de sols.
Une description macroscopique des profils a été effectuée suivant la méthode de description
des horizons de sols sur le terrain de Maignien (1980). Ici, la couleur, la texture, la structure et
l’épaisseur seront les paramètres utilisés pour différencier les différents profils de sols. La
couleur des horizons de sol a été déterminée en utilisant le code Munsell (Munsell color chart,
1975).
Un total de cinq (05) échantillons (NBP1, NBP2, NBP3, NBP4 et NBP5) a été prélevé
au niveau de l’horizon minéral graveleux (Fig. 10). Ils ont été prélevés à différents niveau du
relief, soit un échantillon au sommet, deux à mi- pente et deux en bas de pente. A chaque point
de prélèvement, a été réalisé un puits de 150 mm en moyenne.
A l’aide d’un récepteur GPS, les coordonnées géographiques de chacun point de prélèvement
ont été relevé et l’encodage attribué à chaque échantillon. Une quantité d’environ 70 kg de sol
23
a été prélevé et conditionné dans des sacs en polyéthylène. Les échantillons destinés à la
détermination de la teneur en eau naturelle ont été prélevés et conservés dans des sacs
plastiques. Les échantillons collectés ont été transporté au Laboratoire National de Génie Civil
(LABOGENIE), Direction de Douala.
24
Principe : l’essai s’effectue suivant la norme NF P94-050 et consiste à prélever un
échantillon de sol humide, le peser puis placer dans une étuve jusqu’à l’obtention d’une masse
constante. Cette dernière correspondant à la masse de matériau sec.
Mode opératoire : Dans la pratique, il faut prendre une tare propre sèche et taré, y mettre un
échantillon de sol humide de masse M et placer à l’étuve ; après 24h, peser l’échantillon. La
masse obtenue correspond à la masse de matériau sec ms. L’essai s’effectue sur deux prises
pour en fin prendre la moyenne.
mw = M- mw…………….……………………………………………..................................(3)
But : l’essai consiste à déterminer à l’aide d’un pycnomètre à eau la densité réelle des
matériaux.
Principe : l’essai se réalise suivant la norme NF P 94-054. Il consiste à effectuer des pesées
successives à l’aide d’un pycnomètre afin de déduire la densité réelle des matériaux.
Mode opératoire : l’analyse s’effectue sur deux prises pour enfin prendre la moyenne. Tout
d’abord, il faut effectuer le quartage avant de prélever la prise d’essai qui sera mis à l’étuve à
105°C pendant 24h. Après séchage, nettoyer et peser un pycnomètre (P1) ; introduire la prise
d’essai dans le pycnomètre et déterminer à l’aide de la balance électronique la masse de
l’ensemble matériau + pycnomètre (P2) ; remplir le pycnomètre avec de l’eau distillée
préalablement chauffée et laisser décanter ; laisser décanter et peser l’ensemble pycnomètre +
matériau + eau (P3) ; remplir le pycnomètre d’eau distillée et peser l’ensemble pycnomètre +
eau (P4) est un exemple de fiche de calcul de la densité réelle des
matériaux.
𝐏𝐝
𝒅𝒓 = ………………………………………………………………………………..…(4)
𝐕𝐬∗𝐲𝐰
25
(𝐏𝟏−𝐏𝟐)
𝑷𝒅 = (𝐏𝟒−𝐏𝟏)−(𝑷𝟑−𝑷𝟐)……………...………………………………………………………. (5)
Avec dr = densité réelle, Pd = poids de l’échantillon sec en, Vs = volume de l’échantillon sec
en m3, yw = poids volumique de l’eau en kg/m3
But : l’essai consiste à déterminer la répartition et les pourcentages pondéraux respectifs des
différentes fractions granulaires de diamètre supérieur à 80µm constituant un matériau.
Expression de résultats : Les masses des différents refus sont rapportées à la masse initiale
de matériau. Les pourcentages ainsi obtenus sont exploités pour la construction d’un graphique
présentant la courbe granulométrique dans un repère avec en abscisse les diamètres
d’ouvertures des tamis sur une échelle logarithmique et en ordonné le pourcentage cumulé de
passant (%P) sur une échelle arithmétique.
𝐌𝐡−𝐌𝐬
𝑾𝒂𝒈 = ∗ 𝟏𝟎𝟎…………………………..……………………………………………(6)
𝐌𝐬
𝐌𝐫𝐜 ∗𝟏𝟎𝟎
%𝑹 = 𝐌𝐬
…………………………………………………………………………….…(7)
26
%𝑷 = 𝟏𝟎𝟎 − %𝑹………………………………………………………………………...…(8)
But : l’essai consiste à déterminer la répartition et les pourcentages pondéraux respectifs des
différentes fractions granulaires de diamètre inférieur à 80µm constituant un matériau.
Mode opératoire : La prise d’essai de 40g de matériau sec est immergée pendant 24 heures dans
une solution de 400 cm3 d’eau distillée à laquelle il est ajouté 10g de 5% hexamétaphosphate
de sodium ; qui a pour but d’éviter la floculation des grains argileux pendant la sédimentation.
Le mélange est par la suite brassé pendant 3 minutes à l’aide d’un agitateur automatique. La
suspension ainsi préparée est placée dans un bécher en plastique et son volume est complété à
1000 cm3. Avant le début effectif de l’essai, la suspension est agitée encore une fois
soigneusement à l’aide d’un agitateur manuel dans le bécher en plastique afin d’obtenir une
concentration uniforme sur toute la hauteur de l’éprouvette. Au moment où l’agitateur est
enlevé de l’éprouvette, le chronomètre est déclenché et on plonge immédiatement le densimètre
dans la suspension. Les lectures de la densité sont effectuées sur le densimètre au sommet du
ménisque formé par la solution aux intervalles de temps suivant: 15´´ 30’’, 1’, 2’, 5’, 10’, 20’,
40’, 80’, 2h, 4h, 24h. Les lectures de densités ainsi effectuées permettent de calculer les
diamètres équivalents des grains restant en solution à chaque instant, et leur pourcentage afin
de construire les courbes sédimentométriques correspondantes. La loi de Stokes ci-dessous
permet de calculer les diamètres des grains :
𝟏
18𝜂𝐻 𝟐
𝒅 = (𝑎(𝑑 ) ……………………………………………………………………………...(9)
𝑠 −𝑑𝑙 )∗𝑡
27
II.2.2.1.5 Essai de détermination des limites d’Atterberg
But : caractériser l’argilosité d’un sol, et donc déterminer les teneurs en eau remarquables
situées à la frontière entre ces différents états sont les « Limites d'Atterberg » :
– Limite de Liquidité : WL (frontière entre état plastique et liquide)
– Limite de Plasticité : Wp (frontière entre état solide et plastique)
– Détermination de la teneur en eau WL pour laquelle une rainure pratiquée dans une coupelle
se ferme à 10 mm, suite à 25 chocs répétés (cette limite de liquidité correspond à une résistance
à un cisaillement conventionnel).
Mode opératoire : Cet essai s’effectue en deux phases : premièrement la recherche de la teneur
en eau pour laquelle une rainure pratiquée dans un sol placé dans une coupelle se ferme lorsque
celle-ci et son contenu sont soumis à des chocs répétés et deuxièmement la recherche de la
teneur en eau pour laquelle un rouleau de sol de 3 mm de diamètre confectionné manuellement
se fissure. Prendre un échantillon de sol représentatif et le mettre en imbibition dans un récipient
plein d’eau pendant 24h. Une fois imbibé, le matériau est tamisé par voie humide au tamis de
400 µm, laver et laisser décanter pendant au moins 12h. L’eau surnageant est siphonnée en
prenant garde à ne pas entrainer les particules fines, l’excédentaire d’eau étant à l’étuve à 50°C
de manière à obtenir un mortier mou.
- l’échantillon est mis en place à l’aide de la spatule de façon homogène, l’épaisseur au centre
doit être comprise entre 15 et 20 mm et le pourtour étant sensiblement homogène.
- à l’aide de l’outil à rainurer, on creuse une rainure dans le mortier contenu dans la coupelle,
puis on tourne la manivelle afin de provoquer le choc de celle-ci sur le bois.
- par définition la limite de liquidité est la teneur en eau qui correspond à la fermeture de la
rainure sur une longueur de un centimètre (1cm) en 25 chocs.
28
- l’échantillon doit être à une teneur en eau légèrement supérieure à la limite de liquidité afin
de pouvoir commencer l’essai avant la fermeture du sillon
- pour obtenir cette valeur, il est conseillé de réaliser au moins quatre essais de teneur en eau
différente et correspondant à des nombres de chocs compris entre 15 et 25
Laisser sécher un peu plus le matériau, prélever la pâte et faire une roulette de mortier de
12 mm environ en roulant sur la plaque de marbre propre lisse et sèche. La limite de plasticité
est la teneur en eau du cylindre qui se brise quand son diamètre atteint 3 mm.
Principe : Cet essai s’effectue suivant la norme NFP 94-093. Il consiste à humidifier un
matériau à plusieurs teneurs en eau et à le compacter pour chacune des teneurs en eau selon un
procédé et une énergie conventionnels. Pour chacune des valeurs de teneur en eau considérées,
on détermine la masse volumique sèche du matériau et on trace la courbe des variations de cette
masse volumique en fonction de la teneur en eau. Cette courbe présente une valeur maximale
de la masse volumique sèche du matériau obtenue pour une valeur teneur en eau optimale.
Mode opératoire : Si le sol soumis à l’essai contient des éléments supérieurs à 20 mm, ils sont
éliminés par tamisage au tamis de 20 mm et l’essai est alors réalisé sur la fraction restante.
Après quartage, prélever 6000 g de matériau.
Choisir un moule CBR et placer un disque d’espacement au fond du moule puis calculer son
volume et déterminer sa masse à l’aide d’une balance ; solidariser l’ensemble moule, embase
et rehausse. Lubrifier les parois du moule pour faciliter le démoulage. Verser la prise d’essai
dans un bac et ajouter un volume d’eau, bien malaxer et introduire le matériau à compacter dans
le moule CBR. Compacter en effectuant 56 coups sur chaque couche (huit série de sept coups
dont six aux extrémités et un au centre). Enlever la rehausse après compactage, araser la surface
du moule à l’aide d’une règle à araser, nettoyer et le peser soit Mh la masse humide de sol
compacté. Prélever une prise (M) sur le matériau compacté, placer à l’étuve à 105°C pendant
29
24h ; sa masse sèche (m) obtenue permet de calculer sa teneur (w). Ainsi le premier point de
courbe est obtenu (w, γd). Pour les points suivants, procéder de la même manière en ajoutant à
chaque fois 2% d’eau à la teneur en eau précédente jusqu’à obtention d’une valeur maximale
de la masse humide de sol compacté.
𝐌𝐡
𝒚𝒉 = ……………………………………………………………………………………(10)
𝐕
- la densité sèche du matériau en tenant compte du volume (V) réel du moule utilisé :
(𝐲𝐡∗𝟏𝟎𝟎)
𝒚𝒅 = …………………….………………………………………………………. (11)
(𝐰+𝟏𝟎𝟎)
Avec yd densité sèche du matériau (en T/m3), yd = la densité humide (en T/m3), Mh = la
masse humide (T) et V = volume du moule utilisé (en m3).
Principe : l’essai s’effectue suivant la norme NFP 94-078. Il consiste à mesurer les forces à
appliquer sur un poinçon cylindrique pour le faire pénétrer à vitesse constante dans une
éprouvette de matériau. Les valeurs particulières de deux forces ayant provoquées deux
enfoncements conventionnels (2,5 mm et 5 mm) sont respectivement rapportés aux valeurs des
forces observées sur un matériau de référence pour les mêmes enfoncements.
Mode opératoire :
Confection des éprouvettes : Tout d’abord, il faudra choisir les différents ensembles de
conditions d’état du sol (la masse volumique sèche à l’Optimum Proctor Modifié et la teneur
en eau correspondante obtenue après compactage) pour lesquels on veut réaliser l’essai. Pour
ce travail, les sols soumis à l’essai contiennent des éléments supérieurs à 20 mm, ces éléments
sont éliminés par tamisage au tamis de 20 mm et l’essai est alors réalisé sur la fraction restante.
Pour chaque ensemble de conditions d’état considéré, a été préparé 6 kg de matériau. La teneur
en eau de confection de l’éprouvette est déterminée à partir du surplus de matériau, selon une
30
des méthodes normalisées (NF P94- 093). À cette teneur en eau, l’on compacte le matériau avec
une énergie correspondante. Le moule contenant l’éprouvette est ensuite désolidarisé de sa
plaque de base, retourné pour que la face supérieure de l’éprouvette se retrouve en contact avec
l’embase. Celle-ci est alors à nouveau solidarisée avec la moule. Extraire le disque
d’espacement, ajouter un disque dit « de gonflement », mettre des surcharges puis procéder à
l’immersion. Après quatre jours, retirer l’éprouvette de l’eau et passer à l’exécution du
poinçonnement.
𝟏𝟎𝟎∗𝐅 𝟐,𝟓
𝑰. 𝑪𝑩𝑹 𝟐, 𝟓 𝒎𝒎 = 𝟏𝟑,𝟑𝟓 (𝐊𝐍)……………………………………………………..…(12)
𝟏𝟎𝟎∗𝐅 𝟓
𝐈. 𝐂𝐁𝐑 𝟓 𝐦𝐦 = 𝟏𝟗,𝟗𝟑(𝐊𝐍)…………………………………………………………...(13)
II.2.2.3.1 Poinçonnement
But : le poinçonnement à ce niveau a pour but de déterminer le module d’élasticité.
Principe : L’essai se réalise suivant la norme NF P 94-078 et le principe est basé sur la
détermination de la contrainte ainsi que du déplacement résultant de l’application d’une force
croissante à une éprouvette de sol contenue dans un moule CBR par effet de poinçonnement.
31
Mode opératoire : il est réalisé exactement comme dans le cas de l’essai CBR. En effet, après
compactage et immersion et poinçonnement des éprouvettes, les valeurs des forces à chaque
palier (enfoncement ou déplacement verticale) sont retenues en vue d’être exploitées pour la
détermination du module de Young.
𝐅
𝛔 = 𝐀 ………………………………………………………………………………………(14)
- La déformation longitudinale :
𝒙
Ԑ = 𝐗……………………………………………………………………………………….(15)
𝚫𝛔
𝑬= ………………………………………………………………………………………(16)
𝚫Ԑ
32
caractéristique géotechnique. Les sols grenus (sable et grave) sont des sols dont 50 % des grains
ont un diamètre supérieur à 0,08 mm.
33
CHAPITRE III : RÉSULTATS
Dans ce chapitre sont consignés les résultats des travaux menés dans le cadre de ce
mémoire. Ces résultats portent notamment sur la description morpho-structurale des profils de
sol et l’identification des matériaux étudiés.
Le profil observé au sommet de la zone graveleuse, a été réalisé prêt des rangées d’arbres
d’Eucalyptus. On observe des gravillons à la surface avec une couverture herbeuse peu dense.
Le profil se subdivise en trois (03) horizons :
Horizon minéral graveleux : 15 à 68 cm, horizon graveleux avec terre fine argilo-
limoneuse de couleur rouge sombre (10R 4/1), présentant des gravillons de taille millimétrique
à pluri-centimétrique (environ 80 %). Il est de texture argilo-limoneuse, de structure granulaire,
de porosité interstitielle et biologique faible. On y observe la présence des fragments d’isaltérite
encore reconnaissable dans sa partie inférieure. Il présente une limite diffuse avec l’horizon
sous-jacent.
Horizon minéral argileux : plus de 15 cm, terre fine argileuse de couleur rougeâtre
(7.5R 4/3), de structure polyédrique fine et à compacité élevée. On y note également la présence
de fragments d’isaltérite de couleur blanchâtre.
34
Figure 11: Profil NBP1
Ce profil est réalisé au Nord du puits 1 sur une surface cultivée, on observe des
gravillons de classe centimétriques entassés. Il est constitué de trois (03) horizons :
Horizon minéral argileuse : de plus de 18 cm, terre fine couleur rougeâtre (7.5R 5/4).
Il est argileux, polyédrique fine et moyennement compacte.
35
Figure 12: Profil NBP2
Ce profil est réalisé au Sud du puits 1, prêt d’une rangée d’arbres sur une surface à faible
couverture végétale. Il a trois (03) horizons :
Horizon minéral graveleux : 25 à 115 cm, niveau graveleux, de couleur rouge sombre
(2.5YR 4/4), argileux, granulaire, très compacte. Il présente des gravillons de taille
millimétrique à pluri-centimétrique dont la proportion diminue de la limite supérieure vers la
limite inférieure et des taches polychromes dans la partie inférieure. La limite est diffuse et
irrégulière avec l’horizon sous-jacent.
36
Horizon minéral argileux : plus de 18 cm, terre fine de couleur rougeâtre (7.5R 4/6),
il est argileux, polyédrique fine et très compacte.
Ce profil est réalisé à l’Est du puits 1 et prêt d’une rangée d’arbre sur une surface cultivée
présentant des gravillons de taille centimétrique entassés. Il a trois (03) horizons :
Horizon minéral graveleux : 17 à 144 cm, niveau graveleux de couleur rouge sombre
(2.5YR 4/3), argilo-limoneux, granulaire, très compacte présentant des gravillons de taille
millimétrique à pluri-centimétrique de proportion diminuant de la limite supérieure vers la
limite inférieure. Il présente une limite diffuse et irrégulière avec l’horizon sous-jacent.
37
Horizon minéral argileux : supérieure à 20 cm, terre fine rougeâtre (7.5R 5/4),
argileux, à structure polyédrique fine, compacte et présentant des taches jaunâtres dans la partie
inférieures.
Ce profil s’observe sur un talus prêt d’une route et présente trois (03) horizons :
Horizon minéral argileux : supérieure à 30 cm, c’est une terre fine rougeâtre (7.5R
5/6), argileuse, compacte et de structure polyédrique fine.
38
Figure 15 : Profil NBP5
Les valeurs de teneur en eau naturelles des sols de Bamendou-Zinto varient de 13,3 %
(NBP4) à 20 % (NBP2), soit une valeur moyenne de 17,3 % et un écart type de 2,46. Les
échantillons NBP1, NBP2, NBP3, NBP4 et NBP5 ont respectivement pour valeurs 17,6 ; 20 ;
17,8 ; 13,3 et 18 %
Les valeurs de densités varient de 2,078 (NBP1) à 2,863 (NBP2), avec une moyenne de
2,379 et un écart type de 0,292. Les valeurs des échantillons NBP1, NBP2, NBP3, NBP4 et
NBP5 sont respectivement 2,078 ; 2,863 ; 2,378 ; 2,279 et 2,296.
39
la figure 16. Cette analyse a permis d’établir une repartions des différentes fractions granulaires
en fonction des diamètres des mailles des tamis, à savoir les cailloux, les graviers, les sables et
les limons/argiles et d’en déterminer les différentes proportions en pourcentages.
La fraction des cailloux varie de 3,4 % (NBP2) à 17,88 % (NBP5), avec une valeur
moyenne de 10,53% et un écart type de 5,48. Les échantillons NBP1, NBP2, NBP3, NBP4 et
NBP5 ont respectivement des fractions de cailloux de 13,65 ; 3,4 ; 8,98 ; 8,72 et 17,88 %.
La fraction de graviers varie de 42,6 8% (NBP5) à 73,49% (NBP3), avec une valeur
moyenne de 55,91 % et un écart type de 14,72. Les échantillons NBP1, NBP2, NBP3, NBP4 et
NBP5 ont respectivement des fractions de graviers de 44,23 ; 49,1 ; 73,49 ; 70,03 et 42,68 %.
La fraction de sables varie de 12,25 % (NBP3) à 23,5 % (NBP2), avec une valeur
moyenne de 17,57 % et un écart type de 4,97. Les échantillons NBP1, NBP2, NBP3, NBP4 et
NBP5 ont respectivement des fractions de sables de 20,12 ; 23,5 ; 12,53 ; 12,25 et 19,44 %.
90,0
80,0
70,0
60,0
Tamisat cumulé (%)
50,0
40,0
30,0
20,0
10,0
0,0
100 10 1 0,1 0,01 0,001
Diamètre (mm)
NBP1 NBP2 NBP3 NBP4 NBP5
40
Les différentes proportions des passants au tamis utilisées sont présentées à l’annexe 2,
tableau 16.
Les valeurs de la limite de liquidité varient de 51,1 % (NBP1) à 62 % (NBP2) avec une
valeur moyenne de 56,84 % et un écart type de 4,48. Les échantillons NBP1, NBP2, NBP3,
NBP4 et NBP5 ont respectivement pour valeurs 51,1 ; 62 ; 56,7 ; 54 et 60,4 %. Les courbes
présentant les valeurs des limites de liquidité des différents échantillons à 25 coups sont
consignées à l’annexe (annexe 3, figure 26).
Les valeurs de limites de plasticité sont comprises entre 27,9 % (NBP1) et 34,1 %
(NBP2) avec une moyenne de 30,82 % et un écart type de 2,6. Les échantillons NBP1, NBP2,
NBP3, NBP4 et NBP5 ont respectivement pour valeurs 27,9 ; 34,1 ; 31,3 ; 28,5 et 32,3 %.
Les valeurs de l’indice de plasticité sont comprises entre 23,2 % (NBP1) à 28,1%
(NBP5) avec une valeur moyenne de 25,98 % et un écart type de 2,03. Les échantillons NBP1,
NBP2, NBP3, NBP4 et NBP5 ont respectivement pour valeurs 23,2 ; 27,9 ; 25,4 ; 25,5 et 28,1
%.
Les valeurs de l’indice de consistance sont comprises entre 1,2 (NBP1) à 1,43 (NBP4)
avec une valeur moyenne de 1,28 et un écart type de 0,09. Les échantillons NBP1, NBP2,
NBP3, NBP4 et NBP5 ont respectivement pour valeurs 1,2 ; 1,23 ; 1,24 ; 1,43 et 1,31.
Les valeurs de l’indice de liquidité sont comprises entre -0,43 (NBP1) et -0,2 (NBP4),
avec une valeur moyenne de -0,33 et un écart type de -0,1. Les échantillons NBP1, NBP2,
NBP3, NBP4 et NBP5 ont respectivement pour valeurs -0,2 ; -0,23 ; -0,24 ; -0,43 et -0,31.
Echantillons de sols
Ecart-
NBP1 NBP2 NBP3 NBP4 NBP5 Moyenne
type
Wnat (%) 17,6 20 17,8 13,3 18 17,3 2,5
Densité
2,078 2,863 2,378 2,279 2,296 2,379 0,292
spécifique (T/m3)
Cailloux (%) 13,65 3,4 8,98 8,72 17,88 10,53 5,48
Graviers (%) 44,23 49,1 73,49 70,03 42,68 55,91 14,72
Sables (%) 20,12 23,5 12,53 12,25 19,44 17,57 4,97
41
Echantillons de sols
Ecart-
NBP1 NBP2 NBP3 NBP4 NBP5 Moyenne
type
Limons/argiles
22 24 5 9 20 16 8,49
(%)
d10 0,007 0,0065 1,33 0,025 0,0075 0,28 0,59
d30 0,25 0,2 3,25 3,33 0,2 1,45 1,68
d60 6,5 4,66 8 9 6,7 6,97 1,64
Cc 1,37 1,32 0,99 49,28 0,8 10,75 21,54
Cu 928,57 716,92 6,02 360 893,33 580,97 392,52
WL (%) 51,1 62 56,7 54 60,4 56,84 4,48
WP (%) 27,9 34,1 31,3 28,5 32,3 30,82 2,6
Ip (%) 23,2 27,9 25,4 25,5 28,1 26,02 2,03
Ic 1,2 1,23 1,24 1,43 1,31 1,28 0,09
IL - 0,2 - 0,23 - 0,24 - 0,43 - 0,31 - 0,33 - 0,1
Cet essai a permis de déterminer les références de compactage (teneur en eau optimale
et densité sèche optimale) des sols de notre secteur (Fig. 18).
Les valeurs de teneur en eau optimale sont comprises entre 14,8 % (NBP3) et 23,1 %
(NBP5) pour une valeur moyenne de 18,68 % et un écart type de 3,01. Les échantillons NBP1,
NBP2, NBP3, NBP4 et NBP5 ont respectivement pour valeurs 20,5 ; 19 ; 14,8 ; 16 et 23,1 %.
Pour la densité sèche optimale, les valeurs sont comprises entre et 1,62 T/m3 (NBP1) et
1,84 T/m3 (NBP3) avec une valeur moyenne de 1,72 T/m3 et un écart type de 0,08. Les
échantillons NBP1, NBP2, NBP3, NBP4 et NBP5 ont respectivement pour valeurs 1,62 ; 1,77 ;
1,84 ; 1,73 ; et 1,63 T/m3.
42
NBP1 NBP2
1,64 1,78
1,62 1,76
1,74
1,6
γd (T/m3)
γd (T/m3)
1,72
1,58
1,7
1,56
1,68
1,54 1,66
1,52 1,64
1,5 1,62
17 18 19 20 21 22 13 15 17 19
Wopm (%) Wopm (%)
NBP3 NBP4
1,9 1,736
1,85 1,728
1,72
γd(T/m3
γd (T/m3)
1,8
1,75 1,712
1,7 1,704
1,65 1,696
1,6 1,688
12 14 16 18 20 22 24 26 28 30 12 13 14 15 16 17 18 19 20
Wopm (%) Wopm (%)
NBP5
1,64
1,62
1,6
γd(T/m3)
1,58
1,56
1,54
1,52
1,5
1,48
17 19 21 23 25 27
Wopm (%)
43
III.2.2.2 Essai CBR
Pour l’ensemble des cinq échantillons étudiés, les valeurs du CBR à 95 % sont
comprises entre 11 % (NBP5) et 42% (NBP4) avec une valeur moyenne de 25,6 % et un écart
type de 10,21. Les échantillons NBP1, NBP2, NBP3, NBP4 et NBP5 ont respectivement pour
valeurs 28 ; 20 ; 27 ; 42 et 11 % (Fig. 17).
44
III.2.3 Paramètre d’élasticité : Module de Young
45
L’exploitation de ces courbes a permis de déterminer les valeurs du Module de Young de
chacun des échantillons (Tab. 5). Elles sont comprises entre 6,9 MPa (NBP2) et 38,89 MPa
(NBP4), avec une valeur moyenne de 18,83 MPa et un écart type de 11,15. Les échantillons
NBP1, NBP2, NBP3, NBP4 et NBP5 ont respectivement comme valeurs 20,73 ; 10,36 ;
17,27 ; 38,89 et 6,91 MPa.
46
III.2.4 Analyse corrélative entre l’indice CBR et le Module de Young
Ainsi, la courbe d’élasticité E en fonction de l’indice CBR a été tracée. Pour cette série
de donnée, plusieurs modèles mathématiques de corrélation entre E et I.CBR avec leurs
équations de régression et coefficient de détermination, tous supérieurs à 0,9.
45
40
35
Module de Young E (MPa)
30
E = 1,0597CBR - 8,3039
R² = 0,9424
25
20
15
10
0
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45
I.CBR d'immersion
47
45
40
35
Module de Young E (MPa)
30
E = 0,2696CBR1,2922
25 R² = 0,9421
20
15
10
0
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45
I.CBR d'immersion
Figure 211: Courbe E = f(CBR) suivant le modèle puissance
45
40
35 E = 3,6328e0,0575CBR
Module de Young E (MPa)
R² = 0,983
30
25
20
15
10
0
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45
I.CBR d'immersion
48
45
40
35
Module de Young E (MPa)
25
20
15
10
0
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45
I.CBR d'immersion
Figure 22: Courbe E = f(CBR) suivant le modèle polynomiale
Dans l’ensemble, l’indice de portance CBR est relié au module de Young par une
régression linéaire, puissance, exponentielle et polynomiale d’ordre 2. Les régressions linéaire,
puissance, exponentielle et polynomiale d’ordre 2 ont respectivement des coefficients de
détermination de l’ordre de 0,9424, 0,9421, 0,983 et 0,9922. La régression polynomiale d’ordre
2 présente le coefficient de détermination le plus fort (0,9822) et la régression puissance, le
coefficient de détermination le plus faible (0,9421).
49
Conclusion
50
CHAPITRE IV : DISCUSSION ET INTERPRETATION DES
RÉSULTATS
Apres présentation des résultats qui nous ont permis de déterminer le comportement
physique, mécanique et élastique des sols de Bamendou-Zinto, il est maintenant question de les
interpréter, d’en tirer des conclusions et d’évaluer l’aptitude de ces matériaux dans les travaux
de constructions routière.
51
Figure 23: Diagramme de plasticité de Casagrande
Cette classification se base sur les données de l’analyse granulométrique et des limites
d’Atterberg. L’ensemble des échantillons fond partir du grand ensemble des sols grenus avec
29,8 % maximum de passants au tamis de 0,08 mm (annexe 6, tableau 19). Ils possèdent un Ip
> 10 % et un WL> 40 %, d’où leur appartenance à la sous-classe A-2-7 : graviers et sables
limoneux ou argileux.
Système de classifications
52
Système de classifications
Les valeurs de teneur en eau naturelle sont comprises entre 13,3 % (NBP4) et 19,97 %
(NBP2) avec une moyenne de 17,3%. Cette valeur est supérieure à celles obtenues par
Azembong, 2019 (13,27 %) sur les graves latéritiques de Bamendou ; Talla, 2020 (14,8 %) sur
les graves latéritiques de Baleng et inférieure à celles trouvées par Demanou, 2018 (17,71%)
sur les graves latéritiques de Fofoué et Meladem, 2020 (19,17 %) sur les graves latéritiques de
Fokamezo. Ces différences pourraient s’expliquer par la repartitions des points de prélèvement
(certains sur des surfaces cultivées comme NBP1, NBP2, NBP3, NBP4 et NBP5 sur le talus),
des conditions climatiques qui régnaient lors du prélèvement et aussi par les pourcentages des
différentes fractions granulaires constituant l’échantillon.
Les valeurs de densité spécifique des matériaux du site d’emprunt sont comprises entre
2,078 (NBP1) et 2,863 (NBP2), avec une valeur moyenne de 2,379. Les échantillons NBP1,
NBP2, NBP3, NBP4 et NBP5 ont respectivement pour valeurs 2,078, 2,863, 2,378, 2,279 et
2,296. L’échantillon NBP2 est le plus dense avec une valeur de densité spécifique supérieure à
53
la valeur de référence qui est 2,65 et les échantillons NBP1, NBP3, NBP4 et NBP5 sont les
moins denses car leurs valeurs sont inférieures à la valeur de référence.
Cette valeur de moyenne de densité spécifique (2,379) est inférieure à celles obtenues
par Fotso en 2018 (2,8) sur les graves latéritiques développées sur les basaltes de Bamendjinda
et par Meladem en 2020 (2,6) sur les sols latéritiques développés sur basaltes de Fokamezo.
Toutefois cette valeur moyenne semble proche de celle obtenue par Demanou en 2018 (2,39)
sur le site d’emprunt de graves latéritiques développé sur granite de Foréké-Dschang. Cette
faible valeur de densité spécifique serait due à la faible proportion des nodules (oxydes et
hydroxydes de fer et d’alumine) dans le sol. Plus le poids spécifique est élevé, plus le degré de
latérisation est élevé (Graff-Johnson, 1972 in Mafo, 2020). Ainsi les sols latéritiques de
Bamendou-Zinto seraient peu évolués en termes de processus de latérisation et ils
renfermeraient aussi des proportions d’éléments fins importants.
L’exploitation des courbes granulométriques permet de dire que les sols latéritiques de
Bamendou-Zinto sont majoritairement constitués de graviers (55,91 %) et des sables (17,57 %).
par conséquent, ces sont les graveleux latéritiques sablo-limoneuses. La forme de ces courbes
permet d’apprécier leur degré d’étalement ; les coefficients de courbure et d’uniformité (tab.11)
permettent de dire que ces sols ont une granulométrie bien étalée et bien gradue avec des Cu
supérieur à 2 et des Cc tous compris entre 1 et 3 sauf pour l’échantillon NBP4 qui présente une
valeur hors de cet intervalle.
54
Baleng. Cette valeur (16 %), étant inférieure au seuil (30 %) recommandé par le CEBTP (1984)
montre que les graveleux latéritiques de Zinto peuvent être employés comme matériaux de
couche de fondation. La proportion d’éléments fins d’un sol varie en fonction de la nature de la
roche mère, du degré et du type d’altération, de la topographie et du drainage de la localité. La
forte proportion d’éléments grossiers s’expliquerait par une concentration résiduelle en oxyde
et en hydroxyde lourds et peu légers.
Les résultats obtenus après réalisation de cet essai, montrent que la limite de liquidité
moyenne des matériaux analysés est de 56,84 %, autrement ces sols pourraient se retrouver
dans un état liquide s’ils sont portés à une teneur en eau égale ou supérieure à cette valeur. Elle
est inférieure à celles de 61,6 ; 68,72 et 69,8 % obtenues sur les graveleux latéritiques
respectivement par Meladem à Fokamezo (2020), Azembong à Bamendou-Makia (2019) et
Katte et al. (2018) sur le tronçon routier Yaoundé-Sangmelima. Elle est aussi supérieure à celles
obtenues sur les graveleux latéritiques respectivement par Talla en 2020 (52,4 %) à Baleng et
par Fotso en 2019 (53,63 %) sur substratum basaltique de Bamendjinda.
La limite de plasticité à une valeur moyenne de 30,82 %, ce qui est inférieure à celle
obtenue par Meladem (2020), Donwoung (2019) et Manefouet et al. (2018) soient
respectivement 31,4 ; 34,36 ; et 40,7 % sur les graveleux latéritiques de Fokamezo (subsratum
basaltique), de Tsinfou (substratum basaltique) et de Yaoundé-Sangmelima. Mais est tout aussi
supérieure à celle obtenue par Talla en 2020 (29,9 %) et proche des 30,2 % de Fotso (2018)
respectivement sur les graveleux latéritiques développées sur basaltes de Baleng et
Bamendjinda. Ces sols avec un indice de plasticité de 26,02 % est aussi proche des autres
valeurs obtenus par les auteurs suscités à l’instar des 22,48 % de Talla (2020) et des 29,1 % de
Manefouet et al. (2018).
Une telle valeur d’indice de plasticité pourrait se justifier par proportion signifiante en
éléments fins (16 %) car ils ont une forte capacité d’absorption spécifique, ce qui leurs
permettent de retenir d’avantage d’eau. Avec un indice de consistance (Ic) de 1,28 ; un indice
de liquidité (IL) de -0,33 ; ces sols sont considérés comme des matériaux plastiques, solides et
très dure (annexe7 tableau 20).
55
IV.2 Paramètres mécaniques
A l’issue de cet essai, les différents paramètres de compactage : teneur en eau optimale
(ωopm) et la densité sèche optimale (γdopm), ils sont en moyenne 18,68 % et 1,72 T/m3. La
valeur moyenne de teneur en eau optimale est supérieure à celle obtenue par Azembong à
Mekia-Bamendou (2019), Meladem à Fokamezo (2020), Talla S. à Baleng (2020) soient
respectivement 13 ; 15,9 ; et 14,2 % obtenues sur les graveleux latéritiques développées sur
substratum basaltique. Elle est aussi inférieure à celles obtenues par Manefouet et al. (2019)
soient 9,5 % et 9,75 % enregistrer respectivement sur les graves latéritiques de Tatching 1 et
Meyomakote. Cette valeur est tout autant inférieure à celle obtenue par Donwoung en 2019
(21,4 %) sur les graveleux latéritiques de Tsinfou développées sur socle basaltique et celles de
Foko en 2018 (27,60 %) sur les graves latéritiques de la localité de Sekakouo 2 dans l’Ouest-
Cameroun.
La valeur moyenne de la densité sèche optimale (1,72 T/m3), est inférieure à certaines
trouvées par des auteurs suscités tels que Manefouet en 2019 (2,16 et 2,083 T/m3), Azembong
en 2019 (1,87 %) et Talla en 2020 (2,06 T/m3) et tout de même supérieure à celle obtenue par
Fotso en 2018 (1,698%) sur les graveleux latéritiques développées sur substratum basaltique de
Bamendjinda.
Néanmoins ces paramètres de compactage sont sensiblement égale à celles obtenue par
Demanou (2018) soit 18,5 % et 1,77 T/m3 sur les graveleux latéritiques développées sur socle
granitique de Foréké et aussi voisine de 1,75 T/m3 et 1,706 T/m3) obtenue respectivement par
Foko (2018) et Meladem (2020).
De telles valeurs (18,68 % et 1,72 T/m3) pourraient s’expliquer par une proportion
élevée d’éléments fins (16%) qui ont un fort pouvoir de rétention d’eau. Ce qui pourra
contribuer à l’augmentation de la teneur en eau optimale et donc à l’abaissement de la densité
sèche optimale. Ainsi, pour que les sols de Bamendou-Zinto atteignent leur énergie de
compactage maximale, il faudrait que l’on leur compacte lorsque ωopm et γdopm ont
respectivement les valeurs de 18,65 % et 1,72 T/m3. Toutefois on remarque ωopm > ωnat, ainsi il
faudrait irriguer, avant de compacter le matériau s’il est pris dans les mêmes conditions que
celles de cette étude, de manière à ce que les deux teneurs soient égales (ωopm = ωnat). La valeur
de 1,72 T/m3 est inférieure au seuil (1,8 à 2 T/m3) retenue par le CEBTP (1984), ces matériaux
56
ne peuvent pas être utilisés pour la construction des couches de fondations et des couches de
base de chaussées.
Les valeurs de portance des matériaux ont permis d’établir une carte de leur variation
sur le terrain et d’apprécier leur répartition. La zone d’étude est dominée par les matériaux de
portance faible (11 à 32,7 %). Seule la partie NW de la zone présente des portances moyennes
(32,7 à 42%).
On enregistre sur les sols étudiés un module d’élasticité d’une valeur moyenne de 18,83
MPa. Cette valeur est supérieure à celle obtenue par Donwoung (8848,01 KN/m 2 soit 8,84801
MPa) en 2019 sur les graveleux latéritiques de Tsinfou développées sur socle basaltique. Elle
57
est très inférieure à celle obtenue par Meladem (235,995 MPa) en 2020 sur les graveleux
latéritiques de Fokamezo développées sur socle basaltique.
58
Figure 26: Carte de répartition des contraintes des sols de Bamendou-Zinto
59
IV.3 Corrélation entre l’indice CBR à l’immersion et le module Young
L’analyse corrélative menée dans le cadre de cette étude a permis de corréler deux
paramètres de même nature des graveleux latéritiques de Zinto-Bamendou. Il en découle, que
modèle mathématique polynomiale d’ordre 2, d’équation de régression. E = 0,0223CBR2 –
0,1325CBR + 5,2532 (E en MPa) qui présente la meilleure relation avec un coefficient de
corrélation très forte (annexe 8, tableau 23) (R2 = 0,9922). Une telle équation permettrait de
déterminer l’un des paramètres en fonction de l’autre. Une telle valeur de R2 est supérieure à
celle par Manefouet et al. (2019) sur les emprunts latéritiques de Tatching et Meyomakote soit
R2 = 0,9056, selon le modèle linéaire d’équation E = 143,46CBR – 523,72 (avec E en KPa).
Donwoung (2019), d’après ses études sur les graveleux latéritiques développées sur le socle
Basaltique de Tsinfou, a obtenu un coefficient de corrélation aussi inférieure d’une valeur de
0,9872 suivent un modèle linéaire d’équation E = 412,63CBR – 5400,6 (avec E en KPa). Ceci
est aussi le cas de Meladem (2020), pour des études sur les graveleux latéritiques de Fokamezo,
a obtenue suivant le modèle linéaire une équation E = 15,358CBR – 683,58 (avec E en MPa)
avec une valeur du coefficient de corrélation de 0,9877.
La couche de forme « est une structure plus ou moins complexe permettant d’adapter
les caractéristiques aléatoires et dispersées des matériaux de remblai ou du terrain en place, aux
caractéristiques mécaniques, géométriques, hydrauliques et thermiques prises comme
hypothèses dans la conception de la chaussée » LCPC-SETRA (2000) in Talla (2020). Cette
couche n’est généralement pas réalisée dans toutes les structures du corps de chaussée car très
souvent mise en place lorsque le terrain (plateforme) présente des caractéristiques défavorables
(en matière de portance). Cependant, d’après le CEBTP (1984), le matériau de substitution pour
60
pallier l’insuffisance du sol naturel et éventuellement permettre la circulation de chantier devra
être sélectionné et, en tout état de cause avoir un CBR supérieur à 5 %. Toutefois, un CBR
supérieur à 10 % pourra être exigé pour les chantiers sur lesquels circulent de très gros engins.
Les graveleux latéritiques soumis à cette étude présentent une valeur moyenne de
l’indice CBR à l’immersion de 25,6 %, un indice de plasticité moyen de 26,02 %, un
pourcentage moyen de passant au tamis de 0,08 mm de 21,5, une densité sèche moyenne de
1,72 T/m3 et un diamètre moyen des particules maximal de 40 mm. Tous ces valeurs sont en
parfaite adéquation avec les exigences (tab.12) du CEBTP (1984) pour une utilisation de ces
matériaux en couche de forme pour tous les types de trafic (annexe 7, tableau 22)
% passants à
Dmax (mm) Ip (%) CBR (%)
0,08mm
CEBTP < 150 < 30 < 35 ou < 45 ≥ 10
Matériaux de
40 26,02 21,5 25,6
Zinto
La couche de fondation est celle qui repose sur la plateforme ou couche de forme (si elle
existe). Elle assure une diffusion des contraintes afin de les amener à un taux
compatible avec la portance du sol de plateforme et doit avoir une épaisseur de 10 à 15cm. Bien
que l’indice CBR soit le principal élément sur lequel est basé le choix d’un matériau en
utilisation en couche de chaussée, les autres paramètres ne sont pas en reste, encore moins pour
la couche de fondation qui est plus exigeante que la précédente.
61
Tableau 10: Exigences du CEBTP pour la couche de fondation
CEBTP 1,8 à 2 < 150 < 20 (T3 – T4) < 30 (T3 – T4) ≥ 30 (T2 – T3)
Matériaux
1,72 40 26,02 21,5 25,6
étudiés
90,0
80,0
70,0
60,0
Tamisat cumulé (%)
50,0
40,0
30,0
20,0
10,0
0,0
100 10 1 0,1 0,01 0,001
Diamètre (mm)
NBP1 NBP2 NBP3 NBP4 NBP5 min max
La couche de base est celle qui se repose directement sur la couche de fondation et qui
se trouve sous la couche de roulement. Elle est soumise à d’importantes sollicitations, les
62
matériaux qui la constituent doivent avoir des qualités suffisantes. L’indice portant CBR doit
au moins être égal à 80 % pour une densité sèche à 95 % de l’OPM. Si le matériau n’atteint
cette portance, il devra être amélioré ou traité. Un indice CBR de 60 % peut être admis pour
le trafic T1. D’après les recommandations du CEBTP (1984), en comparaison avec les
propriétés des matériaux étudiés (tab.14), ils ne peuvent pas être utilisés en couche de base à
moins d’avoir au préalable subit un traitement pour améliorer leurs qualités.
90,0
80,0
70,0
60,0
Tamisat cumulé (%)
50,0
40,0
30,0
20,0
10,0
0,0
100 10 1 0,1 0,01 0,001
Diamètre (mm)
NBP1 NBP2 NBP3 NBP4 NBP5 min max
63
IV.4.1 Construction des chaussées non-revêtues « routes en terre »
Il est d’usage dans les pays francophones, d’appeler « routes en terre », par opposition
aux routes revêtues où laquelle la couche de base assure également la fonction de couche de
roulement. La majorité des routes en terre construites dans les pays en développement sont
faites de graveleux latéritiques (Tockol, 1993). Étant donné le caractère rare des routes en terre
multicouches, ces dernières sont constituées d’une seule couche qui joue le rôle de fondation et
de base ; la base est la couche de roulement qui supporte directement le trafic et n’est pas
protégé contre les intempéries (Tockol, 1993). Pour jouer son rôle de façon satisfaisante, cette
couche doit avoir d’une part une bonne épaisseur pour éviter le poinçonnement de la plateforme
et d’autre part, les matériaux qui la compose doivent avoir suffisamment de cohésion pour
diminuer la formation des tôles ondulées en saison sèche ; ne pas contenir trop d’éléments fins
ni être trop plastique pour que la glissance ne soit pas trop élevée en saison pluvieuse (CEBTP,
1984). D’après le CEBTP (Tab.12), il faut un CBR de 30 pour un trafic supérieur à 30 véhicules
par jour et de 20 pour un trafic inférieur à cette valeur. Si la route doit être ultérieurement
revêtue, le matériau de la chaussée en terre, plus tard, servira de matériau de couche de
fondation ; il faudra alors qu’il ait conservé un CBR au moins 30. Le matériau doit avoir une
limite de liquidité d’au plus 35% et un indice de plasticité compris entre 10 et 15%. Donc pour
une chaussée non-revêtue avec un trafic inférieur à 30 véhicules par jour (CBR de 20), les
matériaux de Bamendou-Zinto peuvent être utilisés pour la construction.
% passants à
Ip (%) CBR (%)
0,08mm
Matériaux de
26,02 21,5 25,6
Zinto
64
cailloux graviers Titre du graphique
sables limons/argil
100,0
90,0
80,0
70,0
60,0
Tamisat (%)
50,0
40,0
30,0
20,0
10,0
0,0
100 10 1 0,1 0,01 0,001
Tamis (mm)
NBP1 NBP2 NBP3 NBP4 NBP5 min max
L’ensemble des paramètres mécaniques ont permis de réaliser une carte géotechniques
des sols étudies (Fig. 32). Elle présente les zones où les matériaux ont un mauvais, moyen et
bon comportement mécanique. La zone d’étude présente majoritairement des matériaux de
comportement mauvais à moyen. Toutefois dans sa partie NW, on a des matériaux avec un bon
comportement mécanique.
65
Figure 31: Catre géotechnique des sols de Bamendou-Zinto
Conclusion
L’interprétation rigoureuse des résultats obtenus lors de ce travail, a permis de faire une
mise au point sur les paramètres géotechniques des sols latéritiques de Zinto-Bamendou, de les
classifier en fonction des différents référentiels de classification géotechniques des sols (GTR,
LCPC et HBR) et de les évaluer en fonctions de ces paramètres et de justifier leur usage dans
les travaux routier. Dans l’ensemble, ces matériaux présentent de bonnes caractéristiques sauf
leur densité sèche et l’indice CBR. Ainsi ils devraient subir des processus d’amélioration afin
d’être utilisé de façon optimale en construction routière.
66
CONCLUSION GÉNÉRALE
En somme, les travaux présentés dans ce mémoire avaient pour objectif général
d’optimiser la qualité et les couts de dimensionnement des chaussées par l’établissement d’une
relation fiable entre les paramètres d’entrées de dimensionnement, afin de contribuer au progrès
des techniques en construction routière.
De ce fait, l’étude a été réalisée dans le groupement Bamendou, plus précisément dans la
localité de Zinto. Il a portée sur un ensemble de 5 échantillons, pesant chacun environ 70 kg de
sols remaniés et prélevés à des altitudes variables. L’ensemble du travail s’est réalisé aussi bien
sur le terrain qu’au laboratoire par le concours d’un matériel diversifié. Partant de la description
morphologique du profil de sol du site étudié, une identification complète a été faite, afin de
déterminer les paramètres physiques (teneur en eau, densité spécifique, limites d’Atterberg,
proportions granulométriques), les paramètres mécaniques (densité sèche et teneur en eau à
l’optimum Proctor modifié et l’indice CBR d’immersion) et le paramètre d’élasticité E : le
module de Young, lequel a permis une analyse corrélative avec le CBR afin d’obtenir une
relation qui permettrait de déterminer l’un des paramètres en fonction de l’autre.
Au regard des retombées, les sols latéritiques de Bamendou-Zinto sont essentiellement des
graveleux latéritiques. Ils ont une teneur en eau naturelle de 17,3 % avec une densité spécifique
de 2,379 T/m3. D’après la classification GTR, ils appartiennent à la sous-classe des graves
silteuses (B3) et les sables et graves argileux à très plastiques (B6). La classification LCPC les
classe comme des graves argileuses très plastiques et des graves limoneuses très plastiques et
la HRB, à la sous-classe A-2-7 (0) : graviers et sables limoneux ou argileux. Les valeurs à
l’OPM sont 1,72 T/m3 et 18,68 % et un indice portant CBR de 25,6 %. Les données obtenues
du poinçonnement, nous ont permis de déterminer un module d’élasticité E moyen de 18,83
MPa.
A la suite de l’analyse corrélative, une relation entre l’indice CBR et le module de Young a été
établie et présentant un coefficient de corrélation très fort (R2 = 0,9922) qui permettra de déduire
l’un des paramètres en fonction de l’autre. Conformément aux spécifications du guide pratique
du dimensionnement des chaussées pour les pays tropicaux, il en ressort que les graveleux de
Bamendou-Zinto sont utilisables en couche de chaussées, notamment en couche de forme pour
toutes les classes de trafic. Toutefois nécessitent une optimisation de leurs caractéristiques
(I.CBR d’immersion et densité sèche OPM surtout) pour leur en emploi en couche de fondation
et base pour les trafics plus importants.
67
Afin d’approfondir cette étude, de nombreuses perspectives peuvent être suggérées,
notamment : Réaliser des études pétrographiques, minéralogiques et géochimiques, qui
apporteront des compléments quant à l’origine et la nature des éléments responsables du
comportement géotechnique observé. Elargir la zone d’étude en incluant les autres localités de
la région, et du pays n’ayant pas encore fait l’objet d’études géotechniques afin d’avoir des
résultats denses et précis. L’optimisation des caractéristiques de ces graveleux pour les rendre
utilisables en couche de fondation pour les trafics élevés et en couche de base, par traitement
physicochimique et/ou géotechnique. A ce propos, Sikali et Mir-Emarati en 1986 suggèrent
qu’il peut s'avérer nécessaire de les stabiliser mécaniquement en corrigeant leur granulométrie
et leur plasticité.
68
RÉFÉRENCES
Ahouet L., Elenga R. G., Bouyila S., Ngoulou M., Kengue E. (2018). Amélioration des
propriétés géotechniques du graveleux latéritique par ajout de la grave alluvionnaire concassée
0/31,5. Revue RAMReS – Sciences Appliquées et de l’Ingénieur Vol. 3(1), pp. 1-6
Alexander L. T., Cady J. G. (1962). Genesis and hardening of laterite in soil. Technical
bulletin N° 1282. 103p.
Bernard G., Pelletier (2003). Les minerais de nickel de Nouvelle Calédonie. Bulletin de
l’Union Française des Géologues. p 85-119
Bocquier et al. (1984). Les latérites. Connaissances et perspectives sur les mécanismes de leur
formation
69
Bohi Z. (2008). Caractérisation des sols latéritiques utilisés en construction routière : cas de la
région de l’AGNEBY (Cote d’ivoire), Thèse de Doctorat, école nationale des ponts et
chaussées, 146p.
CEBTP. (1984). Guide pratique du dimensionnement des chaussées pour les pays tropicaux.
155p.
Colin F., Beauvais A., Ambroise J. P., Nahon D. (2004). Les latérites en environnement
tropical, source de métaux d’intérêt économique. Nouméa, Nouvelle-Calédinie. 6p.
Demolon A., Leroux D. (1952). Guide expérimental pour l’étude du sol : 405p.
Dione A. (2015). Estimationn du module reversible des graves non traitées et modélisattion
par éléments finis de chaussées souples en vue d’un dimensionnement mécanistique-
empirique. Thèse de doctorat, Université de Thies. 185p.
Katte Y.V., Mfoyet M.S., Manefouet B., Wouatong A. S., Bezeng A.L. (2018). Correlation
of California Bearing Ratio (CBR) value with Soil Properties of Road Subgrade Soil.
Springer International Publishing AG, part of Springer Nature 2018.
Legros J.P. (2013). Les latérites et autres sols des régions intertropicales. 17p.
Kamtchueng T. B., Onana L. V., Fantong W. Y., Ueda A., Ntouala F. D., Wongolo H. D.,
Ndongo B. G., Ngo’o Ze A., Kamkang K. B., Ondoa M. (2015). Geotechnical, chemical
70
and mineralogical evaluation of lateritic soils in humid tropical area (Mfou, Central-
Cameroon): Implication for road construction. International journal of Geo-Engineering. 21p.
Mamadou T., Tidiane S., Oumar S., Luc D., Lat G. N., Abdou K. S., Dramane C.,
Boubacar S. (2019). Caractéristiques granulométriques et dynamique sédimentaire entre les
differentes unites géomorphologiques du littoral de la Casamance (SENEGAL). Revue
ivoirienne des sciences et des technologies
Manefouet I., Kengne S., Katte V. (2019). Geotechnical Study/Correlation between the
CBR Index and the Young’s Modulus of Tatching 1 and Meyomakote – Use in Road
Embankment. International Journal of Sciences and Engineering Investigations (IJSEI),
vol.8, issue 84p.
Meladem L.M. (2020). Caractérisation des sols latéritiques de Fokamezo : corrélation entre
lees paramètres élastiques et l’indice CBR-implication en construction routière. Mémoire de
Master, Université de Dschang. 63p
Mengue E., Mroueh H., Lancelot L., Medjo R., (2015). Dimensionnement d’une assise de
chaussée à base d’un sol latéritique traité au ciment à diffèrent dosage. Rencontres
Universitaires de Génie Civil, May 2015, Bayonne, France. Hal-01167731. 8p
Mukoko G. (2014). Comportement des sols latéritiques compactés dans les remblai et digues
de retenue du rejet miniers du Katanga (RDC). Thèse de doctorat, Université Catholique de
Louvain (UCL), 319p.
71
Maignien R. (1966) a. Compte rendu de recherches sur les latérites, UNESCO, (1982) b.
Latérites et latérisation.
Nahon D. (2003). Altération dans la zone tropicale. Significative avec les mécanismes
anciens et/ou encore actuels. C.R Géosciences 335, 1109-1119p
Nono A., Likeng D.H., Wabo H., Tabue G., Biaya S., (2009). Influence de la nature
lithologique et des structures géologiques sur la qualité et la dynamique des eaux souterraines
dans les hauts plateaux de l’Ouest-Cameroun. Int. J. Chem. Sci. 3(2) : 218-239. 22p
Ngouanet C. (2010). Etude de la dynamique des grands versants des hautes terres de l’Ouest-
Cameroun sous l’action conjuguée de l’eau et de la pression humaine : approche multisource
de télédection. GEODOC. 36p
Ouédraogo M. (2006). Degradation des surfaces des routes non revêtues. 50p
Onana V. L., Nzabakurikiza A., Ndome E. E., Likibi A., Kamgang K. V., Ekodeck G. E.
(2015). Geotechnical, mechanical and geological characterization of lateritic gravels of
Boumpial (Cameroun) used in road construction. Journal of the Cameroon Academy of Science
Vol. 12. 10p
Tockol I. (1993). Contribution à l’étude des graveleux latéritiques dans les pays du Sahel : cas
des routes non revêtues. These de M.Sc.A. (Génie Civil). Université de Moncton. 225p
Thomas A., Cady G. (1962). Genèse et durcissement de la latérite dans les sols. 38p
72
Werner S. (1958-1991). The laterite story
73
ANNEXES
Annexe 1
Tableau 13: Fiche pour le calcul de la densité réelle
N° Désignation N° Pycnomètre
2 Poids pycnomètre
3 Poids eau
4 Température
12 Température
16 moyenne
74
Annexe 2
Tableau 14: Données brutes de l'analyse granulométriques des échantillons
50 100,0 100,0
75
Annexe 3
76
Annexe 4
Tableau 15: Classification GTR
77
Annexe 5
Tableau 16 : Classification LCPC
Graves Sables
Définition
Plus de 50% des éléments > 80 µm Plus de 50% des éléments > 80 µm
ont un diamètre > 2 mm ont un diamètre < 2 mm
Gb Gm GL GA Sb Sm SL SA
Symboles
bien graduée mal graduée Limoneuse Argileuse bien graduée propre limoneux argileux
mal
s
graduée
78
Annexe 6
Tableau 19: Classification HRB
Classification Sols grenus Sols fins
Générale 35% au maximum de passant au tamis de 80μm Plus de 35% de passant au tamis de 80μm
Groupe et sous- A-1 A-3 A-2 A-4 A-5 A-6 A-7
groupe
A-1a A-1b A-2-4 A-2-5 A-2-6 A-2-7
A-7-5 A-7-6
% des passants au ≤ 50 ≤ 50 ≥ 50 ≤ 35 ≤ 35 ≤ 35 ≤ 35 ≥ 35 ≥ 35 ≥ 35 ≥ 35 ≥ 35
tamis ≤ 30 ≤ 25 ≤ 10
2 mm ≤ 15
0,5 mm
80 μm
Indice de plasticité ≤6 ≤6 ≤ 10 ≤ 10 ≥ 10 ≥ 10 ≤ 10 ≤ 10 ≥ 10 ≥ 10 ≥ 10
Ip<WL-30 Ip<WL-30
Limite de liquidité ≤ 40 ≥ 40 ≤ 40 ≥ 40 ≤ 40 ≤ 40 ≤ 40 ≥ 40 ≥ 40
Indice de groupe 0 0 0 0 0 ≤4 ≤4 ≤8 ≤ 12 ≤ 16 ≤ 20 ≤ 20
Types de Pierres, Sables Graviers et sables limoneux ou argileux Sols limoneux Sols argileux
matériaux graviers, fins
habituels sables
Estimation Excellent à bon Passable à mauvais
générale
comme sous-sol de
chaussée
X<35→a=0 X < 15→ b=0 IG=0,2+0,005a.c+0, 01b.d IP < 10→d=0
35<X<75→a=X- 15 < X<55→ b=X-15 10 < IP <30→d=IP-10
35 X < 55→ b=40 W˪ ˂ 40→ c = 0 IP < 30→d=20
X<75→a=40 40 ˂ W˪ ˂60 → c= W˪-40
W˪ ˃ 60 → c = 20
79
Annexe 7
Tableau 20: Degré de plasticité du sol en fonction de l'indice de plasticité
80
Annexe 8
Tableau 23: Intervalle d'appréciation entre deux paramètres
Parfaite r=1
Tres forte 0,87 < r < 1
Forte
0,75 < r < 0,87
Moyenne 0,5 < r < 0,75
Faible 0 < r < 0,5
Nulle R=0
81
Tableau 25: Tableau récapitulatif des paramètres des sols latéritiques de Zinto
Echantillons de sols
Ecart-
NBP1 NBP2 NBP3 NBP4 NBP5 Moyenne
type
Paramètres physiques
Wnat (%) 17,55 19,97 17,8 13,3 18 17,23 2,45
Densité
2,08 2,86 2,38 2,28 2,3 2,38 0,29
spécifique
d10 0,007 0,0065 1,33 0,025 0,0075
d30 0,25 0,2 3,25 3,33 0,2
d60 6,5 4,66 8 9 6,7
Cailloux 13,65 3,4 8,98 8,72 17,88 10,53 5,48
Graviers 44,23 49,1 73,49 70,03 42,68 55,91 14,72
Sables 20,12 23,5 12,53 12,25 19,44 17,57 4,97
Limons/argiles 22 24 5 9 20 16 8,49
Cc 1,37 1,32 0,99 49,28 0,8
Cu 928,57 716,92 6,02 360 893,33
WL (%) 51,1 62 56,7 54 60,4 56,84 4,48
WP (%) 27,9 34,1 31,3 28,5 32,3 30,82 2,6
Ip (%) 23,2 27,9 25,4 25,5 28,1 26,02 2,03
Ic 1,2 1,23 1,24 1,43 1,31 1,28 0,09
IL -0,2 -0,23 -0,24 -0,43 -0,31 -0,33 -0,1
Paramètres mécaniques
Proctor modifié
Wopm (%) 1,62 1,77 1,84 1,73 1,63 1,72 0,08
γd opm (T/m3) 20,5 19 14,8 16 23,1 18,68 3,01
I.CBR à 95%
opm après 28 20 27 42 11 25,6 10,21
immersion
Paramètre élastique
E (MPa) 20,73 10,36 17,27 38,86 6,91 18,83 11,15
Classification géotechnique des sols de Zinto
Système GTR B1 B2 B3 B4 B5
Système LCPC GA GL GL GA GL
A-2- A-2-
Système HRB A-2-7(0) A-2-7(0) A-2-7(0)
7(0) 7(0)
82
Figure 34 : Procès-verbal des essais
83
Annexe 9 : Photo de terrain et du laboratoire
84